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 Ce qu'on voit au-delà du masque | Nicolae

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Dim 17 Fév 2019, 20:24

Nimüe s’était assise en tailleur et observait scrupuleusement les pièces du jouet qu’elle venait de démonter. Les morceaux étaient étendus sur un large carré de tissu, bien triés, suivant un ordre dont elle était la seule en mesure de comprendre. L’une de ses mains soutenait son menton, tandis que l’autre reposait à plat contre sa cuisse. Les yeux plissés, la jeune femme semblait baigner dans une sorte de transe, à l’image d’une véritable médiation. Cela faisait un long moment qu’elle tentait de percer le secret du mécanisme de l’objet dans le but de le remonter par la suite. Il n’avait pas besoin de dire que, en dépit de tous ses efforts intellectuels, ses essais étaient loin de se montrer fructueux. Elle se concentrait jusqu’à s’en causer un mal de crâne, mais il n’y avait rien de plus qu’elle était capable d’accomplir, outre que de fixer ces composantes sans vraiment savoir quoi faire. Si seulement l’assemblage pouvait être aussi simple que la décomposition... Certes, elle commençait tout juste à apprendre les ficelles du métier, et pourtant, elle n’avait jamais rencontré de plus grande difficulté que le travail manuel de précision. Un soupir franchit la commissure de ses lèvres, brisant la solennité de l’ambiance de l’atelier. La tête levée, ses paumes avaient quitté leur position antérieure pour venir se glisser derrière son dos en gardant contact avec le bois lisse du plancher. « Toujours entrain de jouer avec ce truc ? » La rouquine sursauta, cherchant frénétiquement la source de la voix du regard. Un homme vint se détacher du couvert des ombres, les bras croisés, esquissant une expression narquoise sur les traits de son faciès. La panique qui avait envahi la mousse de la Maison Tinloeha s’apaisa aussitôt en reconnaissant l’identité de son interlocuteur. « Ce n’est pas qu’un jeu, monsieur Ivaar. J’essaie de comprendre comment ça fonctionne, c’est tout. » - « Et tu as fait des progrès ? » Le faciès de l’Eversha s’empourpra. « Pas vraiment. » Bégaya-t-elle sur un ton honteux. Le sourire du fabricant de jouets s’effaça pour laisser un soupir s’exhaler de ses poumons. « Nous en reparlerons plus tard, mais pour le moment, j’ai besoin de ton aide. » D’un geste de main, il invita son apprentie à se relever, invitation qu’elle accepta sans hésiter. « Je pars renconter l’un de mes fournisseurs pour ravitailler notre inventaire. Pendant ce temps, je veux que tu t’occupes de faire tourner la boutique. » Une vague d’angoisse la frappa de plein fouet. Puis, la jeune femme échappa un petit rire nerveux en entortillant ses doigts, la tête légèrement inclinée vers au sol. L’enfant de Phoebe avait passé la majeure partie de sa vie à limiter ses contacts humains, et malgré l’assurance qu’elle désirait à présent acquérir, sa timidité envers l’étranger restait profondément ancrée en elle. Elle appréciait néanmoins la confiance que son mentor nourrissait à son égard, mais sa demande l’avait tout de même prise de court. « Je... » Commença-t-elle avant de se reprendre. « Ce sera avec plaisir. » Ivaar approuva sa réponse d’un hochement de tête. « Tu sais à peu près comment ça marche, mais juste au cas où, je t’ai laissé un aide-mémoire. » Nimüe épousseta la poussière maculant ses pantalons et suivit l’homme en dehors de l’atelier. Ils furent immédiatement assaillis par les bruits de la cité déchue. Même si la lumière du jour déclinait peu à peu, l’activité d’Avalon semblait intarissable en toutes heures. « Même la nuit, les Anges Noirs ne dorment jamais. » Lui avait dit son mentor, une fois, pour plaisanter. Apparemment, les Péchés ne nécessitaient aucun repos pour dominer malgré tout le cœur de ses résidents, expliquant l’heure de fermeture tardive de la plupart des commerces. Un Gourmand de plus était toujours accueilli à bras ouvert. « Je ne serais pas long. » L’artisan s’apprêtait à partir, mais il immobilisa son pas au dernier instant. « Ah oui, j’oubliais. » Il pivota en direction de son élève. « Enlève ton masque, veux-tu ? Ça va effrayer les clients. » Puis, faisant volte-face, il s’en alla. La jeune femme soupira. Elle avait eu du mal à retenir son rire angoissé. Ses doigts vinrent pourtant caresser le bois de l’objet en question, comme si elle craignait que ce dernier s’eusse retiré de son visage à l’écoute de cette suggestion. Ivaar était bel et bien au courant de sa condition – ses serres étant plutôt compliquées à cacher – ou du moins, que d’une seule part de celle-ci. Ce qu’il ignorait à vrai dire, c’était que son masque serait sans doute plus rassurant aux yeux de la clientèle que ce qui s’y dissimulait derrière.

Nimüe s’était installée au comptoir de la boutique. Des jouets de types et de tailles variés avaient été disposés sur un présentoir ordonné et raffiné. L’Enfant de Phoebe se tenait en place depuis un temps qu’elle avait cessé de compter, sans rien vendre. Pourtant, ce n’était pas à cause du manque de clients potentiels que les affaires ne roulaient guère, les Déchus étant particulièrement actifs même une fois l’astre solaire décliné à l’horizon. Elle était tout simplement gênée d’aller accoster des inconnus dans la rue pour les inviter à regarder ses produits. Elle inspira longuement. Que cela lui plaise ou non, elle devait s’habituer à prendre de l’initiative, mais le problème était qu’elle ignorait de quelle manière. La jeune femme observait les marchands environnants s’affairer à ces démarches. Cependant, ils paraissaient si sûrs d’eux que l’Wynmeri commençait à se persuader de ne jamais y arriver. Elle se mordit la lèvre inférieure. Ça ne pouvait continuer de cette façon : un jour où l’autre, elle allait devoir se convaincre d’agir. Pour se donner du courage, la mousse se mit en tête d’aborder la prochaine personne qui passerait devant la boutique. L’heureux élu finit par se manifester, peu de temps après la mise en place de sa résolution. Rapidement, elle quitta le comptoir pour venir accueillir le nouvel arrivant en lui barrant la route. « Bonsoir ! Êtes-vous intéressé par notre marchandise ? » Faisait-elle les choses bien? Dur à dire. Il n’était pas aisé de montrer son sourire en portant un masque après tout. Elle enchaîna néanmoins sans attendre de réponse, consciente que si elle s’arrêtait maintenant, elle n’oserait plus rien dire par la suite. « Venez y jeter un coup d’oeil ! Juste pour voir. Vous ne le regretterez pas, je peux vous le garantir ! Nous n’offrons que des produits de qualité – en grande variété qui plus est. Que ce soit un cadeau pour votre douce moitié ou tout autre personne que vous chérissez, nous l’avons ici ! » Elle avait l’impression d’oublier quelque chose. « Nous prenons également des commandes, si vous ne trouvez rien pour ravir votre cœur. Elles vous seront livrées dans les plus brefs délais. »

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Sam 02 Mar 2019, 20:19


« Il est tellement beau ! » - « C’est à mon tour ! » - « Bas les pattes, petite traînée ! » - « Il s’est déjà occupé de toi ! » - « A moi maintenant ! » Quelques filles gloussaient, agrippées aux vêtements froissés du Sorcier. Elles se chamaillaient pour ses faveurs, allant même jusqu’à donner deux ou trois coups pour s’assurer d’être la mieux placée. Lucia esquissa un petit sourire. Il aimait être au centre de l’attention de la gent féminine. Il se contentait de répondre aux baisers plus ou moins langoureux qu’on lui volait, et posait ses mains sur celle qui parvenait à chasser les autres pour se hisser sur ses genoux. Il avait passé les dernières heures à s’occuper d’une manière agréablement mouvementée. Il prenait un peu le temps de réfléchir, à présent. Il aurait apprécié de s’attarder encore auprès de toutes ses jolies Luxurieuses … Malheureusement, il avait un rendez-vous qu’il ne pouvait pas vraiment se permettre de rater. Pas une seconde fois, en tout cas. « Oh non … Reste encore un peu ! » - « Tu n’es pas bien, avec nous ? » - « Allez … Je vais te faire quelque chose … Tu ne vas pas regretter ! » Elles commencèrent à promettre des choses toutes plus osées les unes que les autres, en voyant que Lucia quittait les draps pour se rhabiller. « Les filles ... » soupira-t-il. Il affichait pourtant un large sourire enjôleur. « Ne vous inquiétez pas, mes beautés. Je serai rapidement de retour. » - « C’est promis ? » - « Ne nous fais pas faux bond ... » Il plaqua ses lèvres sur celles de la première venue, attrapant sa petite frimousse entre ses grands mains. Il ricana doucement, lorsqu’une autre se pendit à son bras en réclamant quelques caresses, à son tour. « Attendez-moi et surtout … Ne soyez pas sages. » Il s’extirpa tant bien que mal de la chambre, les filles déployant des efforts d’imagination pour le retenir. Il secoua la tête, avec un sourire en coin, avant d’entreprendre de reboutonner sa chemise. « Nicolae ! » - « Oui ? » Il se retourna pour faire face au Vampire. Il était égal à lui-même, la carrure enfermée dans un costume noir, avec son teint pâle, ses yeux mauve et sa tignasse éternellement désordonnée. « Tu as mangé ? » demanda-t-il doucement. Lucia tenait beaucoup à Nicolae. Il était son protégé. « Oui. Merci. » répondit-il, le ton impassible. « Dans quel état est le repas ? » continua-t-il dans un éclat de rire. Nicolae ne cilla pas. « Vivant. » Lucia eut un petit rire arrogant. « Je suis presque aussi fier que le jour où tu as enfin mangé proprement. » Nicolae emboîta le pas au Souverain de Spectre, qui commençait à arpenter les couloirs. « Bien … Il est temps d’aller rendre visite à cette chère Lady Daviel. » Il jeta une cape dans les bras de Nicolae, pour qu’il évite de s’exposer au soleil. Il enfila le vêtement sans broncher et rabattit la capuche sur ses traits. « Vénus … Est-ce que tu sais pourquoi elle se prénomme ainsi ? » ajouta-t-il, lorsqu’ils furent dans les rues d’Avalon. « Ses parents voulaient qu’elle soit aussi belle et resplendissante que la Souveraine de Maëlith. Elle ne pouvait être qu’une Orgueilleuse, après ça … J’aurai préféré une petite entrevue privée avec la belle Ensorceleuse. Je rêve de lui écarter les cuisses, à celle-là. Je vais devoir me contenter de la petite Déchue. Non pas qu’elle soit désagréable à regarder … Je lui ai déjà fait crier mon nom deux ou trois fois, lorsque son mari avait le dos tourné. J’espère pouvoir remettre le couvert, cette-fois, d’ailleurs ... » - « Ah. » Nicolae avait fini par lâcher ce mot, conscient que Lucia attendait une réaction quelconque de sa part. Il n’avait rien d’autre à dire. Il n’avait pas compris la moitié du monologue du Phénix et se demandait vaguement pourquoi il parlait de couteaux et de fourchettes. Lucia s’esclaffa de plus belle. « Tu es … inimitable, Nicolae. » - « Que voulez-vous dire ? » - « Rien. » Expliquer quelque chose, même d’anodin, au jeune Vampire était un véritable parcours du combattant. Lucia préférait s’épargner cette peine, souvent infructueuse.

« Je ne vais pas avoir besoin de toi. Tu peux ... Oh. » Le Monarque s’interrompit. Il venait de heurter une jeune marchande, bien trop petite pour qu’il remarque sa présence avant qu’elle débute son discours enflammé. Il posa les mains sur ses épaules pour l’écarter légèrement. « Hum. » marmonna-t-il en la dévisageant. Quelques secondes s’écoulèrent, très lentement. Il était plutôt délicat de soutenir le regard du Phénix. Il fit lentement tourner ses boutons de manchettes, entre son pouce et son index, sans quitter des yeux la petite Eversha. Trop jeune à son goût. Dommage. Nicolae esquissa un pas, prêt à sévir. Il avait les sourcils légèrement froncés. C’était dans ces moments-là qu’on parvenait à lui arracher l’ombre d’une expression : lorsqu’on importunait son Maître, d’une manière ou d’une autre. « C’est bon. » articula Lucia. Nicolae s’arrêta aussitôt, et ses traits se détendirent jusqu’à redevenir parfaitement impassible. « Attends moi dans les parages. Je ne compte pas m’attarder auprès des Daviel. Ne fais pas de bêtise. » - « Bien. » Lucia détailla à nouveau la marchande – pendant un bref instant – avant de tourner les talons. Nicolae resta planté au milieu de la rue.. Il réfléchissait à ce qu’il allait faire, en l’absence de son Maître. Il n’en avait pas la moindre idée. Il n’était pas très indépendant. Ses yeux tombèrent sur la fille au masque. Il tourna vaguement la tête sur son étalage. « C’est quoi ? » demanda-t-il simplement, sur un ton qui laissait à penser qu’il n’avait strictement rien à faire de la réponse.  C’était sa façon de parler. Froide. Sans émotion.

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Mer 13 Mar 2019, 19:11

La jeune femme sembla se pétrifier en reconnaissant l’homme qu’elle venait d’interpeller. Son cœur rata un battement, se comprimant au creux de sa poitrine dans un vent de panique. L’Eversha savait pourtant que son monologue n’était en aucun cas responsable de l’anxiété qu’elle sentait montait en elle ou du moins, pas totalement. Le souffle court, Nimüe avait troqué son manque d’assurance avec un mutisme confus, désarçonné. Si ça n’avait été pas de son masque, son expression aurait aisément été lu par l’individu – c’était ce qu’elle croyait en tout cas. La marchande déglutit, ne sachant plus quoi faire. Emportée dans son élan, elle avait été si préoccupée à bien paraître devant son client qu’elle n’avait pas vraiment porté attention aux traits de ce dernier. Elle aurait dû pourtant, car il ne s’agissait pas d’un simple passant. Alors que le regard du Souverain était rivé sur elle, l’Enfant de Phoebe se demandait sérieusement comment elle avait pu passer à côté d’un détail si important. Pour être franche, ce n’était pas qu’un simple détail et de fait, la rouquine se sentait ridicule et stupide de ne pas l’avoir remarqué avant. Était-ce à cause du stress ? Des ombres projetées par les heures nocturnes d’Avalon ? Les rues étaient bien éclairées toutefois et le faciès du Phénix, reconnaissable à travers les lueurs dorées des lanternes. La Sang-Mêlée était au courant des rumeurs qui se répandaient au sujet de ce dernier ou plutôt, elle en connaissait les grandes lignes. Rien de bien flatteur en somme, mais peu importe. Elle devait dire quelque chose. Il s’agissait d’une opportunité unique pour la boutique, puisqu’elle ne risquait pas de se reproduire une seconde fois. L’Eversha avait la gorge sèche. Elle avait chaud également, comme si sa peau s’incendiait en fixant l’Empereur. Son cœur battait de plus en plus vite, incontrôlable. La jeune femme avait l’impression de perdre tous ses moyens en présence de cet homme. Ainsi, elle baissa instinctivement ses iris au sol dans l’intention de rompre leur contact visuel, incapable de soutenir le regard du Monarque plus longtemps. Elle devait parler, prononcer rien qu’un mot, bon sang ! Malgré tout, son désarroi et sa gêne l’emportèrent contre son esprit de commerçante, tandis que l’ambiance – de son avis – s’engorgeait d’embarras.

Le Phénix finit par partir, soulageant l’Enfant de Phoebe qui le regarda néanmoins s’éloigner, jusqu’à ce qu’il se volatilise de son champ de vision. La rousse demeura secouée. Elle ne s’était pas attendue à accoster de la sorte, comme ça, une personnalité aussi importante dans la rue. Elle releva la tête. Ses mains tremblaient légèrement. Un soupir s’échappa de ses lèvres, nerveux. Une part d’elle était contente que l’homme se soit retiré. Sa réputation effrayait l’Eversha, sans doute avec raison. Cependant, l’autre part d’elle-même regrettait de ne lui avoir rien vendu ou du moins, d’avoir attisé son intérêt pour le commerce qu’elle gérait provisoirement. Elle s’était sentie si démunie face à lui et n’avait rien pu faire pour reprendre la maîtrise de son propre esprit. Est-ce que le Souverain avait deviné le secret qu’elle cachait sous son masque après l’avoir dévisagé pendant de si longues secondes ? Elle n’en savait rien. Elle ne voulait pas le savoir. La voix du second homme la tira brusquement de ses pensées, s’accompagnant d’un sursaut qui manqua de la faire percuter sur le rebord du comptoir. Elle avait presque oublié que le Phénix n’était guère venu seul, la prestance de celui-ci étant trop imposante pour permettre à celle de son accompagnateur de briller. Lentement, le regard de Nimüe vint suivre celui de son client, avant de s’arrêter sur l’article en question. D’un geste nerveux, l’Eversha sortit le jouet de l’étalage puis, le déposa devant le jeune homme sans même avoir remarqué son ton monotone, détaché. « Il… s’agit d’une boîte à musique servant à… hum… jouer de la musique. » Cela lui demanda une poignée de secondes avant qu’elle réalise la signification de ses mots. Son visage s’empourpra aussitôt. Mais qu’est-ce qu’elle racontait ? Des idioties, apparemment. Elle prit une grande inspiration dans le but de se détendre. « Ce que je veux dire, reprit-elle en se raclant la gorge, c’est que la musique permet à celui qui l’entend de trouver le sommeil en un clin d’œil. Parfait pour les insomniaques ou les enfants trop turbulents. On raconte même que la mélodie puisse chasser les cauchemars, mais il faudrait la tester soi-même pour en être entièrement sûr. » La jeune femme tenta de sourire derrière son masque pour dissiper son anxiété, sans grand succès. « Est-ce que le produit vous intéresse ? Il coûte seulement cinq pièces d’argent. » Prenant son courage à deux mains, l’Eversha ancra ses prunelles rougeâtre dans les mires violette de son interlocuteur, avant de poursuivre son discours. « C’est un cadeau idéal à offrir pour une personne que vous aimez. Vous êtes assuré de voir votre heureux ou heureuse élue commencer sa journée de bonne humeur en achetant cette boîte à musique. C’est comme être à Ciel-Ouvert sans même sortir de chez-vous ! Désirez-vous en écouter un extrait ? » La mousse des Enfants de Yanna parlait trop vite, enchaînant question sur question sans reprendre son souffle. Le stress la grisait comme une vague d’adrénaline, mais elle ignorait si cela allait encore durer longtemps.


La rouquine n’attendit aucune réponse de la part du client pour faire jouer la musique. Les douces notes de piano retentirent quelques instants dans les airs, harmonieuses et sereines, avant que l’Eversha les interrompe en arrêtant l’objet musical. Elle ressentait déjà l’apaisement généré par la mélodie envahir petit à petit son esprit. Son cœur ne battait plus aussi vite et ses doigts ne tremblaient point. « Et puis ? » demanda-t-elle. « Comment la trouvez-vous ? »
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Sam 10 Aoû 2019, 18:24


« Je suis navrée d’interrompre tes … En réalité, je ne sais fichtrement pas comment tu peux bien occuper ton temps libre, mais je m’excuse de venir t’importuner à une heure aussi tardive. Je suis à la recherche du chat. Notre petite fleur réclame son compagnon poilu mais il est introuvable. » Quelques secondes s’écoulèrent lentement, très lentement. Nicolae resta immobile, planté dans l’encadrement de sa porte. Il dévisagea la jeune Merveille, avant de hocher la tête. Elle arqua un sourcil, pas bien sûre de savoir comment interpréter ce geste. « Tu sais où il est ? » demanda-t-elle d’une voix plus forte, puisque le Vampire avait disparu dans les tréfonds de sa chambre. « Non. » Elle secoua ses cheveux en soupirant. « Qu’est-ce que tu cherches, alors ? » Il ne répondit pas. Merveille hésita un instant, avant de faire quelques pas. Elle était un peu curieuse et se mit à inspecter la pièce. C’était la première fois qu’elle entrait dans les appartements privés de son supérieur. « Tu es quelqu’un de très organisé, à ce que je vois. » C’était un véritable capharnaüm. Tout était très propre, mais des dizaines et des dizaines d’objets en tout genre étaient entassés partout, sans aucune cohérence. Elle remarqua des livres par terre, des petites statuettes sur le rebord de la fenêtre et des boîtes à gâteaux près du lit. Ce détail lui arracha un petit rire. « Non. » répondit-il, avec une honnêteté et une simplicité désarmante. La Sirène ricana. « Un jour, je t’apprendrai à manier et comprendre le sarcasme et l’ironie. » - « Pourquoi ? » - « Ca te sera utile. » - « Pourquoi ? » - « Oublie ça. » - « Pourquoi ? » - « Tu es épuisant. » Il était comme un enfant. Un peu naïf et crédule. Nicolae fouilla encore dans les recoins de sa chambre, avant de dénicher une petite souris en peluche, très colorée, avec des petites clochettes. « C’est son jouet préféré ? » demanda-t-elle en s’emparant du nounours, à moitié décousu et machouillé. « Oui. » Merveille afficha un sourire radieux. « Merci » Elle sautilla jusqu’au Vampire pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. Il ne broncha pas, et acquiesça simplement. Elle s’apprêtait à partir mais fut coupée dans son élan par l’arrivée du Phénix. « Nicolae … Il me faut ... » Ses yeux se posèrent sur ses domestiques, avant de glisser sur le bric-à-brac de la chambre. Il souffla longuement et se pinça l’arrête du nez entre le pouce et l’index. « Range moi tout ce bordel, Nicolae. » Il était habitué aux excentricités du Vampire et avait remarqué qu’il aimait bien collectionner certains objets. Cela ne le dérangeait pas. Sauf pour son sens très personnel du rangement.

« Hum. » Nicolae resta silencieux pendant un long moment. Il réfléchissait, les yeux rivés sur la petite boîte à musique. Ce n’était pas désagréable à écouter. « Oui. » finit-il par répondre, sans se soucier du monologue de la petite commerçante. Il se contentait de répondre à l’une de ses questions, à savoir : “est-ce que le produit vous intéresse ?” Il fouilla dans les poches de son manteau, jusqu’à dénicher sa bourse d’où il retira cinq pièces d’argent. Il déposa la somme dans la main de la jeune femme, avant de prendre la petite boîte à musique. Il commença s’éloigner avec son achat, soufflant un « Au revoir » à peine poli, du bout des lèvres. Il était perdu dans ses pensées. « Nicolae. » Il releva la tête. C’était le Souverain de Spectre. Il avait un petit sourire narquois sur les lèvres et il était un peu débraillé. « Je crois que nous allons devoir reporter l’entrevue avec la charmante Lady Daviel. » N’importe qui aurait demandé des précisions, ou aurait réagi à l’allure du Phénix. Ce n’était pas le cas du Vampire. Il n’était pas curieux. « Très bien. » Lucia haussa les sourcils. « Qu’est-ce que c’est ? » - « Une boîte à musique. » - « Charmant. Dépêchons. » Quelques hommes surgirent de l’ombre. Des gardes, des mercenaires, des mages … Tous au service du Phénix. Il avait beau voyager de manière discrète et sans démonstration de puissance, il n’en demeurait pas moins qu’il était bien protégé … Même s’il n’en avait pas particulièrement besoin. Il fallait être fou pour s’en prendre au Sorcier. « Une information très intéressante est remontée jusqu’à mes oreilles. » Lucia souriait. Ce n’était pas une expression tendre et joyeuse, mais plutôt froide et narquoise. Un peu satisfaite, aussi. « La nuit risque d’être mouvementée … Pas de la manière que je préfère, mais cela promet d’être … grandiose. » - « Avez-vous besoin de quelque chose ? » Lucia acquiesça et remit une lettre entre les mains de Nicolae. « Tes instructions. »  

Nicolae plongea les mains dans la bassine d’eau. Il allait devoir frotter pendant quelques minutes, pour effacer toutes les traces de sang. Cela lui donnait un peu soif, en plus.

HRP : C'est tout pour moi. Rencontre anodine faite, on peut embrayer sur un RP un peu plus conséquent si tu le veux bien !
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Ce qu'on voit au-delà du masque | Nicolae

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