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 [Événement] - L'expérience

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4031
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 09 Nov 2019, 15:20

L'expérience


« Vous semblez éreinté. » La femme du gouverneur me fixait de ses yeux de rapace. Elle avait changé depuis le bal. « Bonjour Elziline. » lui fis-je simplement. J’avais cessé tout type de convenances à son égard. Je ne la laissais pas faire de même. Elle avait essayé de m’appeler par mon prénom une fois depuis mon retour effectif. Elle avait vite constaté que mon attention semblait soudainement proche du néant. « Comment va votre mari ? J’espère que son état s’améliore. » Évidemment que non. Puisque le gouverneur envoyait à chaque fois sa femme traiter avec moi, j’avais pris quelques dispositions. S’il ne daignait pas me rencontrer d’ici la prochaine lune, j’ordonnerais des mesures plus, disons… définitives. Elle prendrait sa suite, sans aucun doute, et nous pourrions enfin nous amuser à visage découvert. « Ce n’est qu’une question de jours avant qu’il n’aille mieux. » « Tant mieux. Pour vous répondre, effectivement oui, je suis fatigué. J’ai passé ma nuit à étudier la géographie. » La question lui brûlait les lèvres mais elle se retint. Dommage, j’aurais pu lui dire qu’elle ne pouvait comprendre et que, de toute façon, l’affaire concernait la famille royale ; une famille royale de laquelle elle ne faisait pas partie, bien sûr. En réalité, il s’agissait d’autre chose. J’avais quelques projets d’annexion. Valera Morguis comme Amestris me plongeaient dans une dépression que Lux in Tenebris n’améliorait pas. Je voulais un territoire ensoleillé, cultivable, avec une faune et une flore abondantes et non dangereuses. Je cherchais depuis un certain temps déjà. Je n’avais pas l’intention de partir en guerre contre un autre peuple pour le moment, surtout pas pour du soleil. La guerre se préparait et ce n’était pas le propre des miens de faire front directement. À chaque fois que les Sorciers avaient combattu en tant qu’armée, ils avaient connu des défaites cuisantes. Il valait mieux agir dans l’ombre pour ne laisser aucune chance de survie aux cibles. « Ne vous inquiétez pas, rien qui vous concerne. » conclus-je d’un air neutre. Rien que je n’aie envie de partager avec elle surtout.

J’avais fini par trouver une terre à force de feuilleter des archives poussiéreuses. Je devais me renseigner plus précisément sur celle-ci. Ma trouvaille s’était faite d’une manière étrange. Je m’étais assoupi quelques minutes, un sommeil que je croyais sans rêve. Pourtant, à mon réveil, j’avais eu une intuition qui m’avait conduit tout droit vers cette île aux dimensions plus que satisfaisantes. Mes longs doigts vieillis et rachitiques avaient parcouru les cartes, fait quelques regroupements et j’avais fini par dénicher ce que je cherchais.

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« Les paysages sont vraiment beaux. La verdure est omniprésente. » J’écoutais le rapport des espions que j’avais envoyé sur place. « Des particularités ? » « Il y a beaucoup de nuages blancs aux formes étonnantes. C’est valable pour la mer qui entoure la terre. » « Un phénomène que l’on pourrait craindre ? » « Pas que nous ayons constaté. Les locaux vivent très bien. Ils sont peu nombreux, ce sera facile de s’en débarrasser. » « Je vois. Que savez-vous d’eux ? » « Ils appartiennent à plusieurs peuples. Leur culture est rudimentaire et ils se contentent d’une vie simple. Les infrastructures ne sont pas travaillées. Leurs maisons sont essentiellement en bois. Il n’y a pas d’instruction si ce n’est celle dispensée par les ascendants. Les anciens sont respectés. Il semble qu’une de leur coutume consiste à se réunir autour d’une personne âgée afin qu’elle raconte des histoires en utilisant une magie liée aux nuages. Des illusions apparaissent d’ailleurs fréquemment à travers ces derniers. » « Des illusions ? » « Oui. Au début nous avons cru qu’il s’agissait de phénomènes magiques mais palpables. Nous avons été vérifier et rien de tout ça. » « Je vois. Il y a combien de villages ? » « Six pour environ cinq-cents habitants en tout. » Je restai silencieux un temps. J’avais à cœur de donner un territoire viable aux Sorciers mais je n’étais pas dupe non plus. Je connaissais mon peuple. Certains Sorciers ne souhaitaient que la destruction et Lux in Tenebris était un problème. Une utilisation sur une terre saine pouvait amener celle-ci à devenir aride et inutilisable. Ce n’était pas mon objectif. « Posez-moi vos notes sur mon bureau et débarrassez-vous de vos souvenirs concernant cette mission. » Ils s’inclinèrent et obéirent.

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« Monstre ! » cria la vieille femme dans un langage commun à l’intonation étonnante. Je la tenais par le col, mes yeux rivés sur elle. J’avais déjà tué plusieurs de ses semblables. Je finis par la jeter par terre. Elle tomba dans un bruit étrangement énervant. Venait-elle de se briser quelque chose ? Je soupirai. « Parle-moi de ces nuages ! » vociférai-je en plaçant mon pied sur son petit corps fragile. Elle me fixait, horrifiée, essoufflée mais toujours défiante. Elle avait mal mais il y avait une lueur dans ses yeux, celle qui disait qu’elle se battrait jusqu’à la mort et qu’elle ne me dirait rien. « Sois maudit ! » « Certainement. » lui répondis-je sans qu’aucune peur ne traverse mes traits. Je finis par enlever mon pied et par m’accroupir à côté d’elle. Les Sorciers que j’avais amenés avec moi étaient en train de brûler les chalets. Ils avaient emprisonné la plupart des individus valables et les avaient envoyés à Valera Morguis. « Ton village est tombé, ton peuple est tombé. Il ne reste plus que toi et les enfants, maintenant. Parle sinon je les tuerai. » Elle se mit à ricaner. « Tu peux tromper ton monde, tu ne les tromperas pas, eux. » fit-elle de façon hachée. Son regard se détourna de moi pour se fixer sur le ciel. Il n’y avait rien, que d’immenses nuages immaculés. « Qui, eux ? » « Les Dieux dans les nuages. » Elle ricana de nouveau. « Un Sorcier ne peut pas comprendre la poésie de nos légendes. Ils te changeront si tu ne les vénères pas. Et tu perdras. Tu perdras tout ce en quoi tu crois, tout ce que tu chéris, tu perdras ta détermination, ta chaleur et ton âme sera plongée dans des tourments inenvisageable pour ton esprit étriqué. » « C’est ridicule. » Elle sourit. « Tu es déjà perdu. Ils t’ont maudit au moment même où tu as tué sur cet… » Ma main était partie. Elle gémit en recevant la gifle, se recroquevillant un peu plus sur elle-même. Je lui faisais peur mais elle résistait à ce sentiment, encore. La colère que je ressentais était à son paroxysme. « Tes Ætheri impies n’intéressent que toi, vieille femme. Je suis celui qui maudit et tes approximations me fatiguent. » J’approchai un peu mon visage. « Mais ne t’inquiètes pas, je ne vais pas te tuer. Je vais te garder un peu avec moi et nous verrons bien si ta langue ne finit pas par se délier. » Je me relevai, accompagnant mon geste d’un rictus méprisant. Je donnai quelques ordres aux soldats afin qu’ils me la mettent de côté avec les enfants. Certains Sorciers étaient dégoûtés par les rumeurs qui avaient commencé à courir sur le sort que je faisais subir à ces derniers. Je m’étais arrangé pour que le bruit des sévices que je leur faisais subir se propage, même si mon comportement vis-à-vis d’eux me posait de plus en plus de problèmes. Je devais les éloigner suffisamment pour que personne ne puisse faire le lien entre eux et moi. Aussi, plus ils grandiraient, plus ils seraient susceptibles de parler. Je soupirai une nouvelle fois, repensant aux paroles de la vieille. Je ne le savais pas encore mais elles ne cesseraient de me hanter les lunes à venir.

Une fois que les six villages et leurs habitants ne furent que de l’histoire ancienne pour la terre que je destinais aux Sorciers, je congédiai mes hommes et me mis à parcourir l’étendue. Je n’allais pas faire venir tous les Sorciers dans un premier temps, juste certains, pour les observer un peu. Je me posais des questions. L’environnement pouvait-il avoir une influence sur nous ? Est-ce que si l’on plaçait un Sorcier sur une terre magnifique, cela le changerait-il ? Nous vivions depuis longtemps sur des terres désolées, noires et dangereuses. Ce que je me demandais, je ne pouvais le formuler à haute voix. Pourtant, plus j’avançais, plus je réfléchissais, plus j’avais l’impression que Mages Noirs et Mages Blancs étaient une seule et même race. Nous pouvions si facilement passer d’un état à l’autre. En réunissant les deux peuples sous un même commandement, il serait alors aisé d’arranger les deux parties. Ce que les Sorciers détruiraient, les Magiciens répareraient. Je voyais une seule pièce sur la table, une seule pièce qui révélait que ce qu’elle souhaitait. Pile ou face.

1443 mots

Explications


Yo  [Événement] - L'expérience  2289842337

Elias a trouvé une terre sympa et peu habitée. Après avoir détruit la population locale (la plupart a été réduite en esclavage en fait) et les villages de celle-ci, il a décidé de faire une expérience pour voir si les Sorciers pouvaient vivre dans un endroit fertile sans le bousiller. Il veut aussi étudier l'impact de l'environnement sur ceux qu'il a désigné (vos personnages). Il a essayé de prendre un échantillon varié, avec des Sorciers très maléfiques et des Sorciers plus proches des Magiciens. Chacun se voit attribuer un lopin de terre vierge avec un groupe d'artisans qui va travailler à la construction d'une habitation et à l'aménagement de l'environnement aux alentours avec lui, sur ce qui étaient avant les villages des locaux. Il y a cependant des règles à respecter durant le séjour :
- Aucune atteinte gratuite à l'environnement, sinon le personnage se fait virer
- Faire des observations sur l'environnement, découvrir les espèces qui vivent là pour voir ce qui peut être exploité comme ressource, le tout sans chercher à détruire.
- Répondre aux questions d'un Sorcier qui passera fréquemment. Les questions consistent à évaluer la forme physique et psychologique de votre personnage et à lui faire utiliser rapidement ses pouvoirs dans des zones qui ne craignent rien. Officiellement c'est pour s'assurer que l'île n'a pas d'effets néfastes sur lui. Le Sorcier lui demandera aussi ce qu'il a découvert.

En gros, Elias propose à votre personnage de participer à l'acquisition d'une terre vierge (il ne leur a pas dit comment il l'avait acquise ni qu'il avait fait raser ce qu'il y avait précédemment dessus) qui sera bénéfique pour les Sorciers et leur assurera une prospérité nouvelle. Ils ont déjà une bonne économie mais leurs territoires ne sont pas des plus accueillants. Pour l'instant c'est tout. Il y aura quelques événements là-dessus pour découvrir l'endroit. Comme ce serait trop facile d'avoir le lieu ainsi, les "dieux des nuages" vont saborder le projet ensuite, il y aura des épreuves et tout un côté religion à exploiter. La terre est bénéfique et donc à termes il devrait y avoir surtout des Sorciers modérés dessus ainsi que des Magiciens modérés quand Kaahl aura pris du galon de l'autre côté. Ce sera une terre mixte qui profitera aux deux peuples. L'idée c'est de pouvoir avoir des zones cultivables et de développer de nouvelles économies communes aux deux races. Ce sera plus tard. Pour l'instant tout est à faire. Je vais faire des solos sur l'endroit dans pas longtemps pour parler de l'ambiance et développer le fait que Kaahl est effectivement maudit  [Événement] - L'expérience  2289842337

Le rp se terminera le 10/01/2020 à 23h59. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'envoyer un mp.

Gains


- Pour 900 mots : Un point de spécialité ou 6 points de rp. Pour ceux qui veulent faire le lieu sans avoir de Sorcier, vous pouvez. Dans ce cas, votre gain de 900 mots sera un compagnon Sorcier et c'est avec lui que vous devrez rp. Venez rejoindre nos rangs, venez  [Événement] - L'expérience  2289842337
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un deuxième point de spécialité.

Votre participation vous donne le droit à un lopin de terre pour votre personnage. Vous pourrez le développer ensuite.

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Lun 11 Nov 2019, 18:22


L'expérience
[Événement] - L'expérience  Signa10


Asa était dans le bureau privatif de son Maître, le Cartographe de renom Théodure Magnus. Ce dernier s’était absenté pour une affaire urgente d’ordre scientifique, mais avait bien assez confiance en son élève pour le laisser agir comme il le souhaitait et continuait d’étudier quand il en avait l’occasion. D’ailleurs, le jeune homme passer le plus clair de son temps libre dans cet espace confiné. Quelque fois, Théodore le mettait dehors pour qu’il profite un minimum de sa vie tant qu’il était encore temps. Il y avait bien d’autres choses à faire pour un garçon de son âge ! Seulement, Asa n’avait pas la chance d’être très entouré. Voire pas entouré du tout, en réalité. Ce n’était un des sujets de conversation qu’il abordait avec son Maître puisque ce n’était pas une chose qu’on étalait partout… Il n’y avait pas de quoi être fier à n’avoir aucun ami. Même au niveau de la familial, le seul lien qu’il avait été un père, ou plutôt un géniteur. Ce dernier ne s’occupait pas vraiment des affaires de son fils, du moment qu’il n’apportait pas la honte sur leur famille, il se fichait bien des activités de ce dernier.

Aujourd’hui, il avait carte blanche. Il n’y avait pas de leçon particulière de programmée et Asa avait prit de l’avance sur son cursus scolaire pour justement s’aménager du temps et s’exercer dans la confection de cartes. Les cartes que lui avait appris à construire Théodore était tout sauf quelconque. Il fallait maîtriser la magie du sang pour en tracer les lignes et les graver dans le parchemin ou tout autre surface solide, comme du métal par exemple, ce dont les sorciers ne manquait pas. Mais avant cela, le Mage devait fabriquer l’illusion qu’il voulait implanter dans la carte, comportant toutes les informations importantes sans omettre le moindre détails. C’était un travail de fourmi, demandant minutie et patience. Ainsi qu’une certaine quantité de sang, mais ce détail pouvait être palier en prenant celui d’un esclave devenu inutile à tout autre tâche. Pour le moment, l’adolescent ne pouvait pas créer de carte très complète comme le faisait Théodore. Lui, en tant qu’expert dans le domaine et à la magie assez puissante pour le réaliser, confectionner des parchemins ou des plaques d’acier où l’on pouvait voir apparaître aussi bien les sols, les terrains ainsi que leur composition, comme on pouvait y ajouter des bâtiments, les souvenirs d’une personne ou encore le temps qu’il faisait, grâce à un système de calendrier implanté. 

Le domaine de Théodore était tellement vaste qu’il lui avait fallu toute une vie pour parvenir à ce niveau. Asa voulait parfois aller plus vite et au-delà de ce qu’il était capable de faire. Plus d’une fois, Theodore avait du le refréner pour éviter qu’il ne s’épuise ou qu’il ne se vide de son sang. Cela ne faisait que quelques années que le jeune homme pratiquait et il avait déjà les poignets recouverts de larges cicatrices, preuve de ses sacrifices sanguins répétés.

Pour l’instant et puisque Maître Théodore n’était pas présent pour l’encadré, Asa ne s’était pas fixé un trop gros objectif. Il s’était armé de papier, qui buvait beaucoup plus facilement le liquide carmin et le gravait à travers ses fibres de manière plus précise que dans le métal, et avait commencé à se sectionner un morceau de peau à l’aide d’un petit couteau à la pointe acérée qu’il gardait toujours sur lui, en grand adepte de runes et autres magie du sang. Il ne rechigna même pas quand la lame entama ses chairs, trop habitué par ce geste précis. De manière général, Asa avait un contrôle certain sur sa douleur physique. Il ne gémissait jamais face aux coups, découvrait des blessures déjà cicatrisé dont il n’avait aucune idée de l’origine… Cette faculté était plus pratique lorsqu’il s’agissait de se couper tous les deux jours, mais beaucoup moins pour prévenir les dangers. Le garçon ne ressentait même pas la morsure du froid, pourtant si présente et agressive à Valera Morguis où sa famille s’était installé il y avait peu de temps. Il tombait fréquemment malade, des petits rhumes rien de bien méchant mais qui l’handicapait tout de même dans ses tâches.

Lentement, Asa fit couler quelques gouttes de son essence vitale sur le papier, en plein milieu du parchemin. Il fermait les yeux, en train de préparer son illusion. Pour faire simple et s’entraîner, il avait décider d’y graver sa chambre. Il insista bien sur chacun des meubles, leur place, la luminosité de la pièce ainsi que les textures. Celle douce, de ses draps de soie qu’il avait récupéré à l’une de ses soeurs qui les trouvés trop démodés, celle plus rêche du bois vieilli de sa commode, sans doute trouvé chez un vieil apothicaire à un prix minime ainsi que celle de la moquette, qui était totalement passé et qui donnait l’impression de marcher sur du papier à poncer. Une fois qu’Asa trouva son mirage satisfaisant, il rajouta du sang en quantité suffisante pour tracer les runes à l’aide d’une plume spéciale. Cette dernière glissait facilement dans le liquide qui coagulait rapidement et le rendait visqueux. Au bout d’une dizaine de minute, éprouvante pour sa magie, le sorcier avait terminé. Il attrapa un morceau de tissu vierge et le pressa fortement contre la plaie qu’il avait ouverte. 



Pendant qu’il jugeait le tracer de ses runes, dont certaines étaient encore trop maladroite à son goût, Theodore fit irruption dans son bureau. Il semblait étrangement enjoué, pour un vieux personnage difficile à dérider sans au moins quelques litrons de champagnes. Il souriait, de toutes ses dents en se frottant les mains. Il s’approcha de son élève et lui donna une grande claque dans le dos dans le but de lui partager sa joie. Asa resta simplement surpris par ce comportement, qu’il n’avait encore jamais noté chez son Maître. Il était… Déstabilisé. De plus, le vieux sorcier semblait trop heureux pour arriver à formuler la bonne nouvelle qu’il venait de recevoir et dont Asa allait lui aussi bénéficiait. Il laissa un temps le silence s’étalait avant de se sentir trop mal à l’aise, le poussant à s’exprimer. Un sourire gêné trahissait son malaise.

- Euh… Maître ? Y-a-t-il quelque chose dont vous voulez me faire part… ?
- Bien-sûr que oui ! Asa, c’est fantastique, exceptionnel ! Ça ne m’était pas arrivé depuis des décennies entières !

Pitié, faites qu’il ne parle pas de sa vie sexuelle… pensa Asa, encore plus mortifié devant l’absence d’informations. Il se mettait à imaginer n’importe quoi.

- Mais encore… ?
- Élias Salvatore vient d’annexer un nouveau territoire à la race. Et là-bas, tout est encore à découvrir… Les yeux d’Asa se mirent à pétiller. Était-ce vraiment ce à quoi il pensait ?
- Tout ? Vraiment tout ?
- Oui ! Les terrains sont vierges. Il n’y a eu aucune exploration poussée, ni d’étude de terrains, ni de faune et de flore… On ne sait rien du tout sur Lagherta !
- Lagherta… Ça sonne très bien. Et où cela se situe ?
- Quelque part, dans la Mer d’Ostëra. Nous n’avons que peu d’informations sur ses eaux également. Mais tu en sais pas tout. Ils cherchent des sorciers pour mener des expériences de vie là-bas, voir si les sorciers sont capables d’exploiter des terres fertiles sans que notre magie ne détruisent tout. Une sorte de test de compatibilités. Ils offrent même un terrain à ceux qui se lancent dans l’aventure…
- Vous ne pensez tout de même pas… Vous voulez partir ?

Asa ne savait pas s’il devait sauter de joie face aux grandes découvertes scientifiques qui bouleverserait bientôt le monde ou s’il devait s’apitoyer sur son sort. Maître Théodore était le meilleur cartographe… Comment pourrait-il continuer ses études du domaine sans lui ?

- Voyons, Asa, ne soit pas idiot, ni déçu. Puisque évidemment, je compte t’emmener avec moi. Nous verrons lorsque tout sera aménager là-bas pour que tu poursuive tes études. Il sera toujours temps de penser à installer des Portes de No sur ce nouveau territoire lorsque le temps sera venu. Pour le moment… Qu’en pense-tu ?
- Et bien… Je devrais me hâter à mes faire mes bagages ? Quand partons nous ? 



Comme à son habitude, le Sorcier fonçait tête baissé. Il y avait bien plus de préparatif qu’il ne l’imaginait, plus que de simplement préparer une valise. Il fallait également emmener tous le matériel nécessaire à l’étude de géographie et de cartographie à réaliser sur place. Énormément de chose à faire en soi… Pour finalement découvrir de nouveaux paysages et vivre aux jours le jours, le quotidien rythmé de découverte.


[Événement] - L'expérience  Signa10


Plusieurs mois plus tard, après une organisation gigantesque qui avait prit plus de temps que prévu et avait mit la patience d’Asa à rude épreuve, le Maître et l’élève avait enfin posé un pied sur cette nouvelle terre, qui leur faisait tant de promesses. Le jeune sorcier était dans un état extatique. Où que son regard se posait, il avait cette impression au fond de lui, que quelque chose d’unique pouvait s’y cacher. Pour le moment, avant de se lancer dans les nombreuses études prévues, Asa et Théodore devrait encore attendre. Les artisans et les quelques esclaves mis sous leurs ordres devaient pour le moment terminer de construire les bâtiments nécessaires à leur survie ainsi qu’à leur travaux. Tout était encore à faire…

1542 mots

Asa : #006600
Theodore : #000099
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Mer 13 Nov 2019, 17:28

« Ah ma belle Vadéline ! » Je me retournais vers la voix qui avait osé prononcé mon prénom. Ce fut Alexander. Un maitre verrier qui était bien véreux, mais qui savait réaliser des pièces exceptions pour les grandes familles. Aujourd’hui, je me trouvais à la capitale des Sorciers, Amestris, afin d’acheter des provisions. Le vieux Thadeus avait eu de l’argent, grâce à certaines actions louches. Il m’avait envoyé là-bas, pour que je puisse cuisiner un peu de ragoût, avec les pommes de terres que j’avais réussi à cultiver. « Ah, Alexander… Que puis-je pour toi ? Tu sais très bien que je ne te porte pas dans mon cœur… » - « Oh ma belle Valé… » - « Aurais-tu oublié que tu n’as pas le droit de m’appeler ainsi ? » - « Oh arrête, je peux t’aider comme je le veux, depuis cette nuit-là… » Je fermais les yeux. Je n’avais pas réellement envie de me rappeler de cette nuit. J’avais bu un trop d’alcool pour oublier mes moments douloureux de Thadeus, ainsi que ma triste vie. « Qu’est que tu me veux, Alexander ? » - « J’ai quelque chose qui pourrait t’intéresser… Quelque chose qui pourrait te rendre plus libre. » Je haussais un sourcil, car ces paroles m’intriguaient au plus point. Je me rapprochais de lui de quelques pas. « C’est-à-dire ? » - « On raconte que Élias Salvatore a découvert un nouveau territoire, très loin d’ici. Il propose à plusieurs sorciers, plus ou moins puissants et influents, de s’y rendre. » - « Mais pourquoi faire ? Je ne comprends pas… » - « Les terrains sont vierges, non découverts, avec une faune et une flore incroyable. Il propose des bouts de parcelles pour venir y vivre, et faire des découvertes dans cette nouvelle zone. Ce sera bénéfique, pour nous, sorciers, alors que nous avons tout perdu à cause de cette reine de Sirène. Maudit soit elle ! » Ah oui… Le grand cataclysme.

La Reine des Sirènes, Vanille, avait causé beaucoup de tort aux territoires des Sorciers, surtout pour Nementa Corum. Ces terres étaient imbibées d’eau salée. Il était devenu compliqué de vivre dans cet environnement, où tout avait le goût de sel. Je me demandais comment les animaux avaient-ils pu survivre à ce soudain changement. Pour trouver de l’eau propre, il fallait trouver des puits de plusieurs centaines de mètres de profondeur pour avoir quelques seaux d’eau. « Et donc ? C’est bien beau tout ça… Mais quel est le rapport avec moi ? » - « Tutututut ! Arrête ma chère… Ce que je te propose, c’est que tu prennes le terrain que je te propose. Je sais que tu adores cultiver des fruits et des légumes. Mais à Nementa Corum, il est impossible de cultiver quoi que ce soit. Je te vois souvent essayer d’y faire pousser quelque chose, mais en vain. » - « Tu m’espionnes ? » - « Non, je te protège… Écoute, je t’aime beaucoup… Je sais que cela ne marcherait jamais entre nous. Alors je te propose une certaine liberté. Prends cette terre, et va vivre la vie que tu veux. Je sais que tu seras bien mieux là-bas, qu’avec cet homme… » Alexander me tendit le bout de parchemin. Je mis plusieurs secondes à savoir s’il était vraiment généreux et gentil ou s’il avait trop choses en tête. Mais, je ne pouvais pas me permettre de laisser passer cette chance de quitter cet endroit. Je lui pris le parchemin avant de lui adresser l’un de mes beaux sourires. Je l’embrassais à pleine bouche avant de partir en courant : « Adieu Alexander. Tu es mon meilleur souvenir depuis des années ! » Je partis à vive allure de la capitale, afin de rejoindre la maisonnette. Je n’en avais rien à faire si c’était une autre terre miteuse et sans valeur. Je voulais juste vivre ma vie, et devenir la personne que je veux être. Je mis plusieurs heures avant de rentrer à la maison, avec le parchemin et la viande dans mon panier. Je me demandais si Thadeus était au courant de l’annexion de ces terres, par Elias. Cet homme était vraiment une personne impressionnante et sans limite. Je n’avais que peu d’informations sur lui, mais beaucoup disait qu’il faisait des actions incroyables et qu’il avait une grande puissance magique. Il ne fallait pas le défier. Serait-il le prochain Lord des Sorciers ? Il était encore bien jeune, et il devait montrer au peuple ce qu’il savait faire. L’annexion des nouvelles terres pour nous, était vraiment un bon point.

Thadeus s’était enfermé dans la cave depuis quelques jours, car il était en train de réaliser des potions. J’avais le temps d’étudier le parchemin et de préparer mes affaires. J’allais quitter cette maison miteuse en plein milieu d’un marais. Une fois de retour à la maison, je devais cuisiner le bon ragoût pour le repas de soir. Je terminais mes dernières tâches ménagères pour éviter des coups. Lorsque j’eus terminé tout cela, je m’enfermais dans ma chambre. Je sortis le parchemin délicatement afin de le lire. L’écriture était superbe, contrairement à la mienne. Alexander avait dit vrai. Élias Salvatore, un mage noir très puissant et influent dans la communauté, avait trouvé cette terre et souhaitait faire des expériences sur la richesse de l’environnement. Je ne pouvais pas passer à côté de cela ! C’était impossible ! Je devais y aller et réussir ce que je n’avais pas pu faire ici. Un énorme potager et un verger. C’était vraiment mon rêve et le seul lien que j’avais encore avec la famille Hydrangea.Cependant, avant de m’engager dans cette aventure, je devais étudier le terrain, préparer des vivres, mais aussi, m’occuper de Thadeus. Il ne devait plus jamais m’embêter, ni me frapper ou bien même faire du mal à d’autres membres de mon ancienne famille, mais aussi pour me venger. Je n’avais aucun scrupule à faire cela. Le voir mourir serait le plus cadeau que la vie m’ait donné jusqu’à aujourd’hui. Enfin bref, la nouvelle terre se nomma « Lagherta », qui se trouvait dans la Mer d'Ostëra. Concrètement, cela faisait un bout de chemin à faire à pied et tout seule. Non, je n’irais pas seule pour sûr. Je pensais fortement que des groupes de sorciers allaient se créer afin d’y aller en sécurité et ensemble. J’avais plusieurs sous-tâches à réaliser avant de partir là-bas. Je me rendis compte qu’il faudrait que je termine mes études avant d’aller dans cette nouvelle terre. Mais, je pouvais le faire en parallèle. Je me sentais assez forte pour étudier ici, mais aussi m’occuper de mon futur terrain. Il ne fallait pas que je m’emmêle les pinceaux.

« Vadéline, dépêche-toi de venir ici. J’ai faim et j’espère que le repas est bon maintenant. » Je levais les yeux au ciel en me disant que je devais mettre une grande dose d’arsenic dans son assiette ce soir. Je serai enfin débarrassée de lui, pour l’éternité. Je descendis de mon lit, tout en cachant le parchemin sous une latte du plancher. C’est ma porte de sortie. Je n’avais pas intérêt à la gâcher, surtout pas par cet homme. « J’arrive ! Deux minutes. » L’homme s’était déjà mis à table, en attendant son assiette. « J’ai peut-être à créer une potion d’immortalité. » - « Vraiment ? Elle pourrait nous donner beaucoup d’argent ! » - « Non, mieux, je vais devenir éternelle. » Je souris. Non. Tu ne le seras jamais. Tu pourriras ici dans les marécages, car c’est moi qui te donnerai la mort. Je lui servis une bonne dose de ragoût, avec de l’arsenic pure. « Pourquoi souris-tu ? » - « Pour rien, je suis juste contente qu’on ait un bon repas. » L’homme sourit et avala l’assiette d’une seule traite. Je rêvais uniquement de cette terre mystérieuse et j’avais hâte de voyager dans ce monde, qui devait être mieux qu’ici. J’avais hâte de commencer à vivre, enfin, après des années d’attentes.

HRP:
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 25 Nov 2019, 09:09



L'expérience


Loreleï se pencha en avant et huma le doux parfum de la plante. Une fragrance sucrée et délicieuse, qu'elle aimait à faire sienne depuis qu'elle était venue vivre sur cette nouvelle terre. Sur ses lèvres charnues, un sourire avait germé.  « Vous savez, je suis tellement soulagée d'être à votre service. » avoua la domestique dans son dos en l'observant. La sorcière se redressa et fit face à l'esclave qui l'avait rejointe sans qu'elle ne s'en aperçoive. « Ah oui, vraiment ? » demanda-t-elle, intriguée. « Et pourquoi ? » voulut-elle savoir. La servante regarda ses pieds un instant, visiblement gênée par la question. Ou plutôt, par la réponse qu'elle allait devoir fournir. « Eh bien, lorsque l'on m'a fait esclave... Je pensais que j'allais devoir servir une vieille sorcière, aigrie et ingrate. Qu'elle me ferais exécuter sa basse besogne et que je deviendrais malheureuse comme un poux. Mais, avec vous... Ce n'est pas du tout le cas. » avoua-t-elle avec une mine timide, les joues rosies par sa confession. La brune se redressa et serra son châle autour de ses épaules pour se prémunir du léger vent frais qui balaya sa chevelure, ne quittant pas son esclave des yeux, attentive. « Je pense que les dieux dans les nuages m'ont bénis ! Dans mon malheur, ils m'ont épargné en me mettant à votre service. » continua l'ingénue sans se rendre compte que le sourire innocent de sa maîtresse se faisait quelque peu carnassier. « Sois prudente. » la réprimanda la sorcière. « Je sais que je suis permissive, en te laissant parler ainsi de tes dieux païens, mais ce n'est pas le cas de mes pairs. Il ne faudrait pas que l'on t'entende proférer de tels blasphèmes. » expliqua Loreleï en retrouvant une expression bienveillante. La femme se rapprocha de l'adolescente et l'aida à porter la corbeille de linge qu'elle devait étendre dans le jardin. « Oui, vous avez raison... Pardonnez-moi. » s'excusa l'hérétique en vérifiant que personne ne l'avait entendu. « Viens, je vais t'aider. Ensuite, tu m'accompagneras dans les bois pour récolter des champignons. » « Avec joie, Madame. Je pourrais refaire de la soupe, comme la dernière fois.  Vous semblez l'avoir beaucoup appréciée. » « En effet, elle était délicieuse. Merci, Pimprunelle. » dit la mage en étendant l'un de ses corsets.
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« Madame, Sir Tibbott est arrivé. » dit la domestique d'une voix hésitante tout en entrebâillant la porte du bureau. La sorcière arrêta son geste et reposa la fiole sans avoir versé son contenu sur son parchemin. « Bien, dis lui que j'arrive et vas patienter dans la cuisine. Prépare le souper pour ce soir, tu n'as pas oublié que je reçois du monde, n'est ce pas ? » L'esclave garda le silence, ce qui interloqua la brune. Suspicieuse, elle se tourna vers la demoiselle. « Y a-t-il un soucis, ma chère ? » « C'est que... » L'adolescente se mordit la lèvre. Elle avait visiblement quelque chose sur le cœur. « Parles sans crainte, voyons. Ce n'est que moi. » « Eh bien... Pardonnez mon offense mais... Je pense avoir été maladroite en discutant avec Sir Tibbott. » Loreleï sentit son corps se tendre, tandis qu'un spasme déformait vaguement son visage. « Que lui as-tu dit ? » « Eh bien... Il m'a amené à sous entendre que vous étiez devenue bonne et... Je crois qu'il suspecte que vous soyez devenue magicienne, par ma faute. » La mine d'habitude rassurante et douce de la sorcière se fit plus dure, sans toute fois en devenir effrayante. La dame soupira tout en se pinçant l'arrête du nez. « Bien. Dans ce cas, je n'ai qu'à faire mes preuves, n'est ce pas ? » La femme n'attendit pas de réponses avant d'enlever son tablier et de se préparer pour son entretien quotidien. « Bon, vas directement dans les cuisines. Je m'occupe de notre invité. »

Quelques minutes plus tard, Loreleï entra dans le petit salon emménagé dans un style qui ressemblait fort à la décoration de sa maison, à Amestris. Une silhouette se tenait debout, droite, devant la fenêtre, scrutant l'extérieur. « J'ai toujours trouvé remarquable ce talent que vous aviez pour la botanique, mademoiselle Paiberym. » dit l'homme en guise de salutation. Le visage de la concerné était devenu neutre. D'un pas lent et calculé, elle s'approcha de son inspecteur et prit place à ses côtés. « Oui, j'ai toujours aimé les plantes. La nature en générale, à vrai dire. » « Je sais cela... Et à vrai dire, c'est ce qui m'inquiète un peu. Ces intérêts sont bien souvent associés aux personnes ayant un alignement davantage bénéfique que maléfique. Qu'en pensez-vous. » « C'est vrai la plupart du temps. » admit la brune. « Tout comme le fait de sympathiser avec ses esclaves, ou encore de soigner la faune qui vivrait ici... » « Comment va ce petit volatile que vous avez recueillit la semaine dernière, d'ailleurs ? » « Oh parfaitement bien, rassurez-vous. Nous l'avons relâché dans la nature. » Un sourire factice répondit au rictus du sorcier. « Je vois. » L'homme s'installa sur le fauteuil sans prendre la peine de demander la permission. Il n'était pas chez lui mais sa position lui donnait un certain privilège : s'il venait à décréter que certains mages étaient devenus bons, des soucis pourraient commencer à venir. Les gens, ici, faisaient généralement en sorte de contenter les désirs de l'homme. L'hôte le rejoignit en s'installant sur le sofa en face de lui. « Je dois vous avouer être quelque peu inquiet, quand à votre comportement. » « Une crainte tout à fait fondée, lorsque l'on connait mon cousin. » Loreleï fit une grimace en repensant à Kaahl. « Mais ne vous inquiétez pas pour moi. Je n'ai rien en commun avec le patriarche de ma famille. » déclara avec assurance la femme. « Oh, vraiment ? » Un air de défi avait pointé dans la remarque de l'inquisiteur. Pour toute réponse, la sorcière leva une main devant elle et attrapa le vase posé sur la table basse. Aussitôt, la porcelaine se mit à fondre sous ses doigts, imprimant la trace de sa main. Ajoutant la seconde, la mage noire détruisit totalement le récipient, libérant l'eau qui hydratait les fleurs. « Vraiment. » confirma-t-elle en esquissant un sourire arrogant.

Avant que l'interrogatoire ne continue, la dame se redressa et fit quelques pas en direction d'une console. « Il y a une chose que bon nombre de sorciers oublient, à mon plus grand regret. C'est que la plus grande source de chaos n'est pas d'origine humaine. » La femme récupéra une petite clé en or dans la poche de sa robe. « Bien que nous aimons nous approprier le monopole du désespoir et des désastres de ces terres, il ne faut pas en devenir ingrat. La source première de notre inspiration reste Mère Nature et sa cruauté sans pareil. Maladies, inondations, incendies, tremblements de terre... Il n'y a pas plus puissants et plus dévastateur que la Nature dans laquelle nous évoluons. » Loreleï déverrouilla l'un des tiroirs du meuble et s'empara d'un épais livre. « Ainsi, ne vous méprenez pas. Ma passion pour la nature n'est pas désintéressée. J'apprends simplement du meilleur professeur qui soit. Car c'est d'elle que je trouverais l'inspiration pour créer mon propre chaos. » prédit-elle, comme une menace pour le futur. « Quand à ce que vous prenez de la charité... Mon pauvre Monsieur, vous me désolez. Vous devriez mieux savoir que cela que les sorciers sont des êtres fourbes. Connaître ce nouvel environnement est primordial, vous l'avez dis vous même. Et quoi de mieux pour apprivoiser ce nouveau monde que d'utiliser le savoir du peuple qui vivait ici avant nous. Même s'ils sont dénué d'un bon nombre de savoirs élémentaires, il n'en reste pas moins qu'ils sont plus avancés sur les secrets de ces terres. » Loreleï rejoignit sa position initiale et tendit le grimoire à l'inspecteur. « Il y a encore beaucoup de mystères qui ne m'ont pas été dévoilés mais croyez moi. C'est en m'attirant la sympathie et la confiance des autochtones qu'ils se révéleront un à un devant moi. » L'homme commença à feuilleter l'ouvrage que lui avait prêté la femme. « Alors ne vous méprenez pas. Ma spécialité n'est en rien la botanique. Je préfère de loin le mensonge et la manipulation. »

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Merci Kyky  nastae
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Mar 26 Nov 2019, 02:17


« Vaniiiiiille ! » s’écria une voix haut perchée aux intonations mielleuses. « Vaniiiiiille ? » La Princesse des Monstres esquissa une petite grimace, vaguement écoeurée. Elle cherchait à éviter la propriétaire de ses inflexions stridentes, pour s’épargner une confrontation inutilement douloureuse et douloureusement inutile. Elle trouvait qu’il était de plus en plus délicat de se trouver des prétextes à la survie de cette petite pimbêche, qui parvenait à épuiser la patience des êtres les plus sereins et imperturbables du domaine. Vanille n’était pas particulièrement patiente. Elle tâchait de se convaincre que cette femme pouvait avoir une utilité, mais elle ne parvenait à se raisonner que lorsqu’elles conservaient une distance prudente et méfiante. Cassidie était insupportable. Simplement insupportable. Malheureusement, elle semblait dotée d’un sixième sens aiguisé lui permettant de toujours déniché les cachettes de la Khæleesi. « Haaan ! Te voilà enfin ! » pépia-t-elle en tapant des mains, alors qu’elle venait de tomber sur la Sirène au détour d’un couloir. Vanille ébaucha un petit sourire, un peu crispé. « Que se passe-t-il, Cassidie ? » Elle regrettait presque de lui avoir donné ce prénom, pourtant porté par une femme qu’elle n’appréciait pas. C’était une insulte à Cassidie Faust, qui ne méritait pas d’être assimilée à une créature aussi insignifiante, désagréable et sotte. Pardon, Lady Faust. Pardon. « Regaaaaarde ! » Elle jeta presque un papier au visage de la Dame des Abysses, qui recula d’un pas pour éviter de prendre un courrier dans le nez. « C’est le Prince des Sorciers ! Tu te rends compte ? Il veut que j’aille ... » - « Tu peux y aller. » Elle n’avait même pas pris la peine de se renseigner sur le contenu de la lettre. Elle s'en fichait. Elle était prête à l'offrir à Lord, même si elle était certaine qu'elle reviendrait ici aussi sec. Cassidie pencha doucement la tête sur le côté. « Mais voyons, ma petite Vanille ! Je n’ai pas encore eu le temps de te parler de son projet ! » Elle ricana comme une dinde, avant de mettre un petit coup dans l’épaule de la Sirène, comme si elles étaient des amies proches. Eveana était tendue, avec un sourire pincé qui était presque figé sur ses lèvres. A peine une minute, et elle rêvait déjà d’arracher la colonne vertébrale de cette pauvre pintade à frou-frou. « Je suis certaine que c’est une occasion en or. N’hésite pas. C'est ta chance. » Cassidie continua de rire. Ce son était atroce. Etait-il seulement possible, pour le commun des mortels, d’atteindre des notes aussi aigues ? Cette chose ne venait sans doute pas de ce monde. Rien d’étonnant à ce que le précédent ait cherché à s’en débarasser. « C’est trop gentil, Niniiiille. T’es en or ! » Elle écarquilla les yeux, déconcertée. « Ninille ? » - « Ouiiiiiii ! C’est pas trop mignon, comme petit surnom ? Ca te va teeeeeeellement bien ! » Cassidie commença à sautiller sur place, en tenant les mains de la Perle des Abysses. « On est comme des soeurs, après tout ! » Elle attrapa le cou de Vanille entre ses petits bras, pour la serrer contre elle. Vanille manqua de s’étouffer, moins à cause de sa tête contre l’opulente poitrine de sa réplique, que pour l’infinie stupidité de cette imbécile et de ses propos insensés. « Cassidie. » - « Oh ! Pardon, ma chérie. J’oublie tout le temps que tu es enceinte. Tu es tellement fluette ! Il faut prendre soin de toi ! Hi hi ! » Vanille se répétait silencieusement, comme un mantra, qu’elle ne devait pas tuer cette abrutie. Pas tout de suite. Mais elle se sentait flancher. Ses doigts étaient engourdis, comme gorgés des pouvoirs morbides qu’elle rêvait de déverser dans le corps de cette sotte. « Il faut que tu prépares tes valises, Cassidie. » Elles tournèrent la tête vers le nouvel arrivé, venu au secours de son épouse. « Haaaaan ! Coooole ! » Elle se jeta immédiatement contre le Maître du Temps qui - comme d’habitude - garda les mains en évidence et les yeux à hauteur convenable. Une tâche relativement peu aisée, avec la tenue de la jeune Sorcière. « Comment est-ce que tu trouves ma nouvelle robe ? » demanda-t-elle, en s’écartant aussi vivement qu’elle s’était approchée. Elle portait une espèce de petite chose blanche et voilée, tellement légère qu’elle s'apparentait davantage à une nuisette qu’à un vêtement de jour. Cela aurait pu être mignon … Mais pas sur Cassidie. Son décolleté était tellement plongeant et imposant qu’elle ne pouvait pas paraître élégante ou délicate. C’était presque vulgaire, à vrai dire. Cassidie - en plus - prit le tissu entre ses mains pour tourner sur elle-même. Vanille grinça des dents. Comment osait-elle se dandiner de la sorte devant son mari, alors qu’elle était encore dans les parages ? Est-ce que son intelligence était vraiment semblable à celui d’une taupe ou est-ce qu’elle était juste inconsciente ? « C’est … euh ... » Le Magicien cherchait une réponse adéquate. Quels mots étaient capables de couper court à la conversation avec le clone, sans déclencher une crise de larmes, tout en lui évitant de dormir sur le canapé ? Il n’en savait rien. « Ca te va bien. » Une belle dérobade. « Ouiiiii ! Je trouve aussi. » - « Va te préparer, Cassidie. Je m’emmènerai moi-même, si tu le souhaites. » - « C’est vrai ? Haaaaan, mais tu es trooooop adorable ! » Elle se trémoussa jusqu’à la Souveraine, pour lui faire un petit bisou sur la joue, avant de repartir en dansant dans sa chambre. « Merci ma Niniiiiiille ! » Cole et Vanille se jetèrent un petit regard, une fois qu’elle fut partie. Puis ils éclatèrent de rire. C’était peut-être un peu nerveux. Mais l’Enchanteresse était vraiment soulagée d’avoir un peu de répit. Qu’ils la gardent, les Sorciers. C’était un cadeau. Bien empoisonné.

« Quelqu’un veut de la citronnade ? Haaaaaan, les garçons ! C’est tellement joliiiii ! » Cassidie portait un petit plateau, avec des verres de boisson fraîche. Les artisans allèrent se servirent, en souriant. Ils ne se privaient pas pour reluquer la silhouette de la jeune Sorcière, qui exhibait sans pudeur ses courbes dans des tenues toujours plus … En réalité, il était assez difficile de décrire le style vestimentaire de cette femme. Ce qu’elle portait, cela aurait pu être élégant et raffiné, ou adorable et mignon, sur d’autres. Mais peu importe ce qu’elle enfilait … Cela semblait toujours affriolant, sur elle. C’était presque un pouvoir, à ce niveau. Elle ne faisait même pas exprès. C’était juste cassidien, comme disait Vanille. « Je vais aller me promener ! Quelqu’un veut m’accompagner ? » Elle se mit à entortiller une mèche de cheveux autour de ses longs doigts pâles, en agitant un peu les hanches. Il y avait toujours des volontaires, pour venir avec elle. Des intéressés, qui espéraient simplement passer un peu de bon temps. On ne pouvait pas leur reprocher de tenter leur chance. Ils furent plusieurs à se proposer et - puisqu’ils ne pouvaient décemment pas tous quitter leur poste - ce fut un jeune mage qui proposa son bras à la jeune femme, qui accepta en roucoulant. « J’aime teeeeeeellement cet endroit ! » gloussa-t-elle, en regardant les paysages. Elle n’appréciait pas les territoires sorciers. Trop ternes. Trop … morts. Elle était davantage habituée à la végétation luxuriante des domaines de la Khæleesi. Forcément, elle était ravie par l’initiative du Prince. Ce n’était certainement pas elle qui allait détruire l’environnement. A supposer qu’elle en aurait été capable … Elle n’aurait pas voulu le faire. « Oooooh ! Des oiseaux ! » Elle sautilla jusqu’à des petits volatiles très colorés, qui reposaient sur une branche. Effrayés par l’arrivée fracassante de cette étrangère à la voix criarde, ils s’envolèrent en un instant. « Et … Ah ! C’est quoi, ça ? » Elle cueillit un gros fruit, qu’elle n’avait jamais vu. « Vous pensez que ça se mange ? » - « Euh ... » Sans attendre de réponse, elle enfourna un fruit dans la bouche de son interlocuteur, avant de croquer elle-même dans un autre. Pour une Sorcière, elle manquait cruellement de jugeote et de prudence. Elle était bien trop spontanée et naïve pour son propre bien. Heureusement, oui, ça se mangeait. Pas comme ça, mais à ce stade, ce n’était qu’un détail. Cassidie sourit. Elle espérait qu’elle allait pouvoir vivre ici. Sans Vanille ! Et toc !

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Sam 30 Nov 2019, 22:59


Crédits : The River of Ang-roth par Ferdinand Ladera

« Votre proposition est un peu trop belle pour être vraie, si vous voulez mon avis. » Le jeune homme se leva du siège. Beaucoup de sorciers pouvaient servir de potentiels échantillons. Un de plus ou de moins ne changerait rien. « C’est à prendre ou à laisser. Je ne vous pas pourquoi vous refuseriez, mais ce sont vos affaires. » Siruu craignait qu’on cherche à le piéger. C’est pour cela qu’il avait fait boire à cet inconnu une potion de vérité. Malheureusement, même ceci n’apaisait pas ses soupçons. Il était possible de résister à ces philtres, en ayant ingéré un antidote en amont. L’apôtre obscur hésitait. Le risque zéro n’existait pas, mais était-ce une raison pour accepter l'offre ?

« Admettons que je veuille participer à cette expérience. Serai-je certain de ne pas être renvoyé ensuite ? » L’inconnu enfilait son manteau, se préparant à partir. Il emportait avec lui les documents qui permettaient de ratifier l’accord. « Non. Mais, tant que vous respectez les règles mentionnées plus tôt, ça n’arrivera pas. Le Prince Noir est certes impitoyable, mais il est toujours resté fidèle à ses convictions. » Siruu hocha la tête puis prit les parchemins des mains du plus jeune. « Certes. J’accepte, alors. Cependant, je peux savoir pourquoi nous sommes interdits d’affecter la nature gratuitement ? » C’était l'essence du mage noir que de contrôler son environnement. Souvent, cela se traduisait par une destruction de ce qui était vu comme inutile. La ligne entre l’aménagement et l’anéantissement était fine.

« Je n’en sais rien. » Les sourcils de l’invité n’avaient jamais été aussi froncés. Il n’aimait pas les manières de l’Isemssith. D’habitude, Siruu ne paraissait pas aussi irrespectueux. Ce devait être un de ses mauvais jours, ceux où il ne s’interdisait rien et où il s’autorisait à être exécrable. « Vous avez vécu aux alentours du Lac Bleu, si je ne m’abuse. Vous ne devriez pas avoir de soucis avec la nature de Lagherta. » C’était pour le jeune homme une manière de sous-entendre qu’il savait. Le journaliste n’était pas né sorcier. Il n’aimait pas qu’on lui rappelle cette période de sa vie.

« Vous avez réponse à tout. C’est une excellente qualité, vous irez loin. » Il gratifia l’inconnu d’un sourire, puis ouvrit le parchemin. « Je vais signer. »



Endora paraissait dubitative. « C’est que, déjà que t’es pas souvent là… » Le blond haussa les épaules. « Je te demande juste de passer de temps en temps pour t’occuper de Jorderunn. Ne te plains pas trop. » La magicienne qui s’ignorait leva son index en direction du ciel. « Ah mais c’est pas moi le souci. Je suis reconnaissante aux aetheri et tout ça. C’est juste que je m’inquiète pour toi. » Le mage noir resta impassible, attendant qu’elle développe son propos. Peut-être allait-elle essayer de lui expliquer les bienfaits d'un foyer, ou les effets négatifs d'une vie de voyage. Ou alors...

« Je pense que tu es alcoolique, et que tu devrais te soigner de ça. » Le visage du sorcier se remua, pour former un semblant de sourire avant de redevenir stoïque. Il savait qu’il aurait le droit à un raisonnement affreux pour soutenir cette idée. « Oui, c’est pas mes affaires, mais… écoute : tu pars et tu réapparais sans jamais dire où tu étais, parfois pendant des jours. Si ça se trouve, à chaque fois, tu reviens après avoir dégrisé. Et ça expliquerait les yeux jaunâtres ! Alors au début je gardais mes soupçons pour moi, mais là c’est trop. Tu vas à La Bertha ? C’est comme Chez Gertrude ou Le Grillot. C’est un nom de bar, et tu n’as même pas pris le temps de le dissimuler. » Siruu prit un air coupable puis marmonna « C’est Lagherta ». Elle n'avait pas dû ouvrir le moindre journal depuis des semaines. « Oui bah c’est pareil, c’est sûrement un bistrot. Ensuite, tu peux te pinter si tu veux. C’est ta vie. Mais bon, ce serait dommage de finir comme les ivrognes du coin, tu trouves pas ? » Endora avait faux sur toute la ligne, mais elle confrontait les gens avec ses soupçons : on ne pouvait pas lui enlever ça. Dans un monde où on veut le bien de ses proches, et non leur approbation systématique, elle aurait été efficace, mais Amestris n’était pas cet univers. Cela étant, Siruu se prit au jeu.

« Je… je n’en peux plus, de retenir ce mensonge. Tu as raison. D’ailleurs, si je pars pendant un temps c’est… eh bien, c’est pour faire la tournée des brasseries de Megido. Je sais que c’est mal, mais… est-ce que tu veux bien garder ma maison et Jorderunn quand même ? » La vieille dame se sentit impressionnée par une telle confession. Elle aurait pensé qu’il nierait. Les personnes ayant une addiction le faisaient toutes, au moins au début. « Allons, allons. C’est pas grave, tout va bien se passer. Je continuerais de faire mon travail, et si tu croises ma princesse chez les orishas, envoie-moi une lettre ! Tu devrais connaître l’adresse. » Elle sourit au sorcier, essayant de dédramatiser une situation qu’elle pensait sombre. Siruu, lui, jubilait. C'était drôle mais, s'il tenait à sa réputation, il avait tout intérêt à ne pas laisser cette rumeur vagabonder.



Siruu parla peu aux servants attribués à sa parcelle, ce qui poussa ces derniers à attendre en groupe comme des enfants derrière leurs parents. Au moins, on ne les avait pas frappés, mais l’anticipation du caractère de ce maître durait une éternité. Serait-ce un violent ? Un sadique ? Un hypocrite ? Peu osaient attendre de la gentillesse sincère. Ce trait de caractère semblait inexistant, chez leurs colons. Le mieux qu’ils puissent espérer était l’indifférence. Même dans ce cas, ils ne se réjouissaient pas de leur situation pour autant. Certains espéraient même se rebeller quand l’heure viendrait. Néanmoins, les drames et les massacres récents venaient ronger toute envie de passer à l’action. Leur peuple n’était plus que ruines et, aussi frustrant que cela puisse paraître, rebâtir quoi que ce soit était difficile à imaginer dans l’immédiat.

L’apôtre obscur ne se soucia pas de ce que pouvaient penser les esclaves. Il était pensif, mélancolique, et sans doute aussi fatigué par le voyage. Les esprits du lieu n’étaient pas les plus bavards, mais faire semblant de ne pas les voir constituait un exercice complexe. Le sorcier songeait à ce qu’il pourrait faire bâtir, les yeux clos. Puis, ferme mais atone, il s’adressa à un vieil homme en tête de la bande de servants. Celui-là avait un regard moins fuyant. « Une maison, avec toute cette partie-là qui servirait de jardin. Il me faut recenser les plantes uniques, elles pourraient être utiles. J’irais délimiter l’espace et je demanderais quelques plans pour vous guider, puis je partirais un temps. Quand je reviendrais, vous devriez avoir avancé. » Les natifs de l’île échangèrent tous un regard entre eux. Ce maître-là serait donc un passif, se contentant de donner des ordres sans plus de cérémonie. Beaucoup étaient plus mal lotis, parmi les esclaves. Ce n’était pas si mal, de simplement suivre des directives.

Siruu, lui, prit quelques notes sur la température. Il faudrait pouvoir vérifier l'humidité de l'air et l'intensité du vent. Quelques mécanisme artisanaux permettraient de faire une estimation. Ensuite, avec ces paramètres, il pourrait en savoir plus sur la flore des lieux. Il faudrait aussi prendre des extraits du sol pour les comparer à celui d'autres endroits. C'était trop pour un seul homme, encore plus quand celui-ci doit se mêler aux chamans qui vivaient bien loin d'ici . Sans doute devrait-il engager un expert, ou demander aux autres propriétaires de parcelles. Cet endroit pouvait apporter énormément aux sorciers, mais quelque chose sonnait creux. Leur peuple avait depuis toujours été exclu des paysages bucoliques, y compris avant que les Ondins ne s'amusent à leur infliger une correction. En obtenir un maintenant, c'était comme donner l'enfer aux anges. Le journaliste soupira, se massant lentement les tempes. Sans doute était-il en train de voir un piège là où il n'y en avait pas.


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Sam 07 Déc 2019, 16:12


Il est temps. Je lève les yeux vers le ciel. Les nuages ont vraiment des formes étranges par ici. Des fois, je m’amuse à les regarder leur imaginant des histoires toutes légèrement farfelues. Cela me fait passer le temps. Quoique je n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer. Le lopin de terre que l’on m’a attribué n’est certes pas très grand, mais il y a beaucoup de travail. Les artisans savent tout de même faire leur travail, et je n’ai pas spécialement besoin de les surveiller chaque minute. Et c’est tant mieux, car je n’ai aucune connaissance en matière de construction de bâtiment ! Les fondations de la maison commencent à s’élever doucement et j’en suis ravie. En attendant que les lieux soient propices à mon habitation, je loge dans une petite tente. Je dit « petite » mais elle est assez grande pour que puisse me rendre dans trois pièces distinctes. Tout d’abord, il y a le salon qui fait également office de salle à manger et de cuisine. C’est la pièce principale où j’y entrepose le plus grand nombre d’objets possibles. Il y en a tellement que des piles sont entrain de s’élever du sol. Personne d’autre que moi peut y toucher de toute façon. Cette pièce jouxte ensuite une petite chambre très petite, meublée du strict minimum. A vrai dire, je ne m’en sers que pour dormir alors je n’ai besoin de rien d’autre qu’un lit. La troisième me sert de bureau où j’officie la plupart du temps. J’y ai entreposé de nombreux ouvrages qui m’aident à ma tâche sur cette nouvelle terre.

C’est assez excitant quand on y pense : participer à la découverte d’un nouveau lieu de vie. Peut-être deviendrais-je célèbre pour la découverte d’une nouvelle plante médicinale ou que-sais-je d’autre ? La découverte fait partie de ces choses incertaines qui peuvent donner des coups de pouce aux aventureux.

Ici, la nature n’a rien à voir avec celle de Ametris. Elle y est plus riche. Plus luxuriante. Plus belle et pleine de vie. C’est fort agréable d’aller à la recherche de plantes inconnues. Mon premier objectif ici est de créer un herbier qui regroupera les plantes, fleurs et fruits les plus répandus de cette région. Ensuite, j’essaierais d’aller plus loin dans les recherches et j’irai chercher des plantes plus secrètes. Mais cela n’est pas encore d’actualité. Aujourd’hui, c’est le moment de retirer les feuilles prélevées, il y a quelques jours, des presses de fortunes que j’ai faites à l’aide des plus gros ouvrages que j’avais emmenés avec moi.

Délicatement, alors, je soulève les livres et ressors deux feuilles vierges qui cachent entre elles de nouveaux échantillons prêts à être ajoutés à mon herbier. Je les pose sur le petit bureau et m’installe. Doucement, je retire les deux feuilles vierges. Je suis contente, les échantillons prélevés ont eu le temps de sécher correctement sans s’étioler. Dans un des tiroirs, je prends mon herbier en cours de réalisation. Je tourne les pages jusqu’à arriver à la première qui m’intéresse. Il s’agit d’une plante connue dans les autres contrées des Terres du Yin et du Yang. Rien de bien étonnant donc, mais j’ai décidé de l’ajouter tout de même à mon travail. Le Prince Noir nous a donné une mission et je pense qu’il vaut mieux que les plantes communes y soient détaillées le plus possible même s’il s’agit de végétaux déjà connus des sorciers. J’inscris les noms commun et scientifique de ladite plante, avant d’y insérer et de coller grâce à un de mes sorts runiques, l’échantillon sur la page vierges d’à côté. Ensuite, je recopie le croquis que j’avais réalisé in vivo de la plante entière avant d’y avoir prélevé mes échantillons.

Je m’applique à la tâche, concentrée de vouloir faire le meilleur travail qui soit. Une fois terminé, je passe à l’échantillon voisin. Cette fois, il s’agit d’une plante que je ne connais pas. Je n’en connais donc pas les propriétés. Il me reste encore du travail, c’est certain. Je devrais retrouver cette espèce et en prélever d’autres dans le but de les décortiquer complètement et de faire des expériences à l’aide de certaines potions de mon cru pour en révéler les propriétés les plus accessibles. Ensuite, j’enverrai à Valera Morguis d’autres échantillons et ils se débrouillerons avec pour en découvrir tout ce qu’il y a à découvrir. Oui, cette nouvelle Terre s’avère déjà riche en connaissances. J’ai tellement hâte d’y faire d’autres découvertes !

En faisant mes récoltes scientifiques lors de mes balades, j’ai vu d’autres espèces animales. Là encore, j’en ai reconnu certaines. Pour ce qui en est des autres, j’avoue que je ne m’y suis pas encore assez attardée pour relever des différences notables, notamment sur les caractéristiques physiques ou comportementales. Je laisse cela aux savants de ce domaine. Évidemment, j’ai été curieuse. Peut-être trop … mais l’avenir seul nous le dira. Car en effet, lors d'un de ces jours de marche, je suis tombée sur un petit chaton abandonné. Il avait sûrement dû perdre sa mère d’une quelconque façon. Peut-être avait-elle tué par un chasseur ou par un autre animal ? Qu’importe. J’aurais très bien pu abréger les souffrances de ce petit animal. Il n’en avait plus pour longtemps de tout façon à voir comment il marchait en se roulant sur le dos, comme s’il avait les pattes brisées. « Où as-tu mal ? » lui avais-je alors demandé. « Partout. » m’avait-il dit dans un souffle visiblement douloureux. Une utilisation rapide de ma valse destructrice et le petit n’était plus. Mais, je n’étais souvenue des conditions de ma venue ici. Alors, j’avais pris le petit avec moi et l’avait emmené dans ma tente. Là-bas, j’avais utilisé mon pouvoir Auxiliarius. Alors, une infirmière était apparue. Je lui ai demandé de prendre soin du chaton, bien que je sache qu’un chaton et un homme était deux choses complètement différentes. Je l’ai aidée toutefois en faisant l’interprète entre le chaton et elle. Il a mis quelques temps pour se remettre complètement. J’ai bien cru qu’il ne passerait pas la semaine … Mais les soins prodiguer par l’infirmière et moi-même ont dû porter leur fruit. Je mentirais si je ne disais pas que dans une certaine mesure, cela m’avait amusée de jouer les soignantes pour animaux. Et c’était d’autant plus agréable que je voyais que cela fonctionnait. J’avais cette sensation étrange de servir à quelque chose … Oui, je sais bien que mes recherches ici serviront éventuellement notre race, mais, ... je ne sais pas ..., s’occuper d’un être sans défense comme cela, m'a donné du baume au cœur … ou quelque chose qui y ressemble du moins. C’est difficile à expliquer … Quoiqu’il en soit, le chaton va mieux et il s’amuse régulièrement à jouer dans mon bordel. D'ailleurs, il renverse souvent – pour ne pas dire tout le temps – les piles que j’estime pourtant rangées. Il doit avoir un pouvoir magique … car il est toujours au bon endroit, au bon moment pour faire une bêtise. Cela me met dans des rages folles ! Pourtant, dès que je croise son regard et sa mine enjouée, je ne peux me résoudre à lui faire des misères. Quelque chose m’en empêche et je n’arrive pas à savoir réellement ce que c’est. Pourquoi est-ce que mon cœur semble se réchauffer d’un coup lorsque je le vois sauter partout en courant plus vite que son ombre ? Ou lorsque mes mains caresse son doux pelage de bébé ? Est-ce que c’est ce lieux qui me rend si … bizarre ? Ou bien le suis-je depuis bien avant ma venue ici ? A moins que ce ne soient ces nuages ?

Du moins, j’ai décidé de laisser ses pensées dans un coin de ma tête. J’y réfléchirais plus tard. Aujourd’hui, je dois avancer sur cet herbier. Sans parler que j’ai rendez-vous avec ce Sorcier qui souhaite connaître mon avancée ici … J’ai plusieurs fois remarqué qu’il me pose également des questions un peu trop personnelles selon mon avis. Je n’aime pas parler autant de moi, de mes sentiments etc à quelqu’un que je ne connais pas … et particulièrement s’il s’agit d’un Sorcier. En effet, j’ai peur qu’il s’en sert contre moi un jour, lorsque je serais de retour en Terres sorcières… Mmh. Je devrais me montrer évasive. Il ne faut pas tenter le diable, n’est-ce pas ? Surtout que je souhaite rester ici quelques temps. J’ai l’intention d'installer mon chez moi ici et je veux que tout soit parfait.
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Dim 08 Déc 2019, 18:30



"Avez-vous toujours vos capacités magiques ?" ; "J'affirme positivement le contrôle de tous mes sors magiques, Monsieur !" ; "Hum. Ressentez-vous une quelconque différence psychique après votre arrivée ici ? Des picotements, maux de têtes, nausées ? Avez-vous toujours envie du chaos ? " ; "Pourquoi ? C'est moi qui enquête d'abord ! Sur quoi dois-je enquêter ?" ; "... Faîtes-moi la démonstration de vos pouvoirs." ; "D'accord ! Vous allez pas être déçu nom dé diou comme dirait Watsiam !" ; "Qui est Wastiam ?" ; "Vous êtes détective vous aussi ?! Vous me volez mon travail ! Chenapan ! Misérable ! Espèce de... de MOCHE. Voilà ! Au fait, Watsiam est mon collègue magicien." Le brun plissa les yeux d'un air suspect. "Même qu'à nous deux on va résoudre deux fois plus de crimes que vous." Mais son interlocuteur, visiblement insensible à la stupidité humaine, restait stoïque. "Vos pouvoirs." ; "Votre patience vous tuera." Le sorcier se renfrogna et enfonça son chapeau vert sur sa tête en grognant. Il se retourna pour fouiller dans son nouveau bureau, qui était déjà victime d'un incroyable bordel monstre : une bouteille de vin et de champagne, des roses mortes offertes par Maître Dracoulous, deux-cent-cinquante prospectus "Don du sang pour les malades" donnés par le même vampire, une montagne de papiers divers et variés, un exemplaire du "Top cinquante des assassins de l'ère précédente", un oreiller, une torche éteinte, un gros chat, dix-huit petits verres achetés en solde, la fameuse et authentique loupe de feu Maître Herculos Poira achetée très chère aux enchères, un sucrier, une robe à froufrou, du savon, un pchhht anti-criminel et une boussole pour détecter les coupables, une pince à cheveux roses à fleur, un autre bureau et une chaise renversée. Bien sûr, le Sorcier savait y retrouver n'importe quoi en très peu de temps. L'homme mit la main sur son précieux livre.

Il ouvrit son grand grimoire au hasard, se racla la gorge et lu d'un ton soudainement grave et terrible. "Mettez deux cuillère à soupe de crème fraiches avec du poivre et- Ah non, ça c'est la recette de la sauce aux champignons de mamie. Hum ! Voyons..." Son doigt collé au papier parcourut rapidement les lignes dans un désordre mental effroyable. Alors que son interlocuteur commençait à se demander si cet énergumène avait des pouvoirs pour commencer, le détective en herbe scanda : "Krokamus Tadadim Poum ZAMZIBAR ! " Et il se transforma aussitôt en chauve-souris, le grimoire tombant au sol dans un nuage de poussière. "AHAHAHAHA ! Surpris hein ! Allez salut le nul, j'ai du boulot moi d'abord. On ne peut plus se passer de moi décidément, j'ai hâte d'aller me vanter devant Watsiam et de voir ses yeux étoilés ! "

-----

Quelque part sur Lagherta, un fou furieux courait à perdre haleine dans la forêt, ses cheveux bouclés volant dans tous les sens, rebondissant au grès de ses aussi impressionnantes que ridicules cabrioles. Là sa jambe partait vers l'avant dans un angle improbable, là ses bras s'écartait pour voler, là il se mettait à hocher la tête de droite à gauche en hurlant. "Hou ! Pff pff, huch ! Whouuuuua... Pffffffchiiou !" Le tout était incroyablement rythmé et dégageait une musique entêtante*, qui empêchait les -heureusement presque inexistants- spectateurs de détacher leur regard, comme s'ils étaient hypnotisés par la débilité de ce qu'ils voyaient. Une biche et des geais suivaient cette créature étrange du regard, jusqu'à ce qu'elle eut disparu de son champs de vision. Aucun des animaux n'osait s'approcher de ce bruyant personnage.

Sherlokaj n'avait néanmoins pas l'endurance d'un véritable coureur. Mais la chance était toujours avec lui ! Il s'arrêta brusquement et bondit vers la gauche pour se cacher derrière un tronc d'arbre, le temps de vérifier qu'il ne se trompait pas. Bien sûr, il ne se trompait jamais, absolument ô grand Jamais, Aether des détectives qu'il priait très fort matins et soirs. On lui avait demandé, à son plus grand plaisir, de partir inspecter la faune et flore autour de son lopin de terre. "AH ! Te voilà ! Ne bouge plus, les mains sur la tête !" hurla-t-il en pointant du doigt le coupable : un plant de fleurs jaunes qui avait poussé au pied d'un chêne. "Je t'ai cherché partout, mais rien, ABSOLUMENT RIEN n'échappe à mon regard." On l'avait traité de détective en herbe, ce qui était absolument vrai ! Il allait retrouver toutes les herbes de cette île pour en faire une liste si exacte qu'on sera bien obligé de le récompenser pour son beau travail. "Ne bouge plus ou j'te dézingue !" Trop tard, la fourbe avait tremblé sous une brise légère. "AAAAAAH ! J'vais te défoncer ! Ah non j'ai pas le droit. Bon ! Je vais faire pire : je vais te cueillir ! Et tu finiras ta vie dans un vieux cahier qui pue, tout sec, dans le noir ! Ahahaha, même pas la peine de me supplier, je suis insensible ! Je suis un terrible Sorcier qui aime bien les Magiciens, blanchis de peur misérable ! " Il s'approcha prudemment de son ennemi, puis tendit d'un geste brusque la main pour arracher une tige avec une fleur au bout, qu'il porta à hauteur de ses yeux pour la toiser avec tout son mépris. Après lui avoir offert un sourire fou, carnassier, débile, il la rangea soigneusement dans un mouchoir.

Et ainsi, Sherlokaj captura un pissenlit.


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Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 745
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Mar 10 Déc 2019, 23:40

Candice était allongée dans l'herbe. Non, elle ne regardait pas le ciel en méditant sur sa prochaine conquête imaginaire, ou sur un superbe garçon croisé au détour d'une allée. Elle n'était pas une vulgaire Mage Blanche à glousser sur des futilités en attendant que le monde tourne seul. Non. Elle était dans une tenue spécialement conçue pour l'observation des plantes, avec un plastron renforcé pour protéger son ventre et sa poitrine de la terre, son bas étant à usage limité. Ses longs cheveux étaient noués en queue de cheval et elle s'appliquait à reproduire, avec plus ou moins de succès, une plante de couleur rouge carmin avec des pointes nuancés de violet. C'était assez ardu, n'étant pas très douée dans ce genre d'exercices, mais sans doute cela ferait-il l'affaire pour l'instant. Son enthousiasme était à son comble. Cette endroit luxuriant changeait du morne de la maison et elle avait été ravie que son Père lui demande de l'accompagner. Être la cadette comportait visiblement quelques avantages, mais elle ne doutait pas un instant que ses aînés arriveraient prochainement, si le besoin s'en faisait sentir. Conquérir et dominer. C'est vraiment la ligne de conduite des Sorciers. Et ça, c'en était terriblement motivant. La demoiselle se reprit, elle ne devait pas sortir du cadre de sa venue. Une règle stricte était à tenir : aucune atteinte gratuite à l'environnement, ou la sanction serait à la hauteur. De ce fait, seule l'observation était tolérée, cela lui permettait de découvrir des espèces qu'elle n'avait encore jamais vu, ou tout du moins, elle devrait s'en assurer en vérifiant de longs et épais ouvrages...

Si cette plante ne se trouvait dans rien de connu, peut-être devrait-elle couper un morceau pour procéder à quelques expériences et ainsi voir l'utilité de cette dernière. En ça, elle obtiendrait sûrement un accord. Son Père l'observerait, elle ne devrait pas le décevoir. Surtout qu'il était occupé, il y avait tant de choses à faire en ces lieux. Tout, même. Cette terre était récente, découverte par le Prince Elias, revenu d'entre les morts par on ne sait quel miracle, mais revenu tout de même. Finalement, peut-être que le meilleur qui échouait n'était pas si échoué que cela. Hum. Après avoir disparu provisoire, le Prince Noir semblait revenir conquérant d'un nouveau territoire, selon ses dires, ce sera un endroit assurant un nouveau tournant. Ça sonnait assez bien à ses oreilles. Tout le monde avait peur de lui, sans doute à raison, mais il suffisait de ne pas l'emmerder et il faisait des merveilles pour tout le monde. Avec un peu de chance, si elle se démarquait, elle rejoindrait la Princesse Viviane parmi ses épouses. Elle rit, amusée, tout en terminant une des pétales, assez tordue de son observation. Ce n'était peut-être pas si utopique comme rêverie, à la différence qu'elle savait donner le meilleur d'elle-même lorsqu'elle était motivée. Et Candice l'était. On avait attribuer au sien un morceau de territoire, son Père estimait qu'il s'agissait d'un bon paiement suite à la perte de nombreux esclaves dans l'explosion du laboratoire. C'était sans doute une des réponses possibles, mais aucune certitude quant à ce fait. Dans tous les cas, c'était agréable et lui faisait changer d'air.

Alors qu'elle était reléguée aux petites tâches, d'autres construisaient et aménageait un nouveau village. Cela leur permettrait de s'établir dignement et d'étendre leur emprise sur les terres. Ce qui était à eux ne serait plus à conquérir, au final. Autant le voir de cette manière, non ? La Sorcière entendait à peine les bruits de pas, la personne qui arrivait à sa rencontre était d'une discrétion impressionnante, des années des travail. Ce dernier l'observait, songeur. Cette adolescente semblait sérieuse dans son travail, étendue sur le sol, les jambes croisés qui se balançaient en l'air, à être au plus près sans abîmer ce qui l'entourait, conformément aux ordres qui avaient été donner. Un léger sourire aux lèvres. Il eu un léger froncement de sourcils. Encore un peu et l'entendrait-il chanter ? Non, son sourire disparu et relevait une des feuilles pour vérifier que rien d'étrange ne se dissimulait, ayant eu la bonne idée de remettre son gant, évitant ainsi un éventuel empoisonnement, ou pire encore. Qui sait ce que cet endroit leur réservait ? D'instinct, le Sorcier se su trahi et l'adolescente tournait la tête vers lui en même temps qu'il reprit sa marche, donnant l'illusion que son arrivée était récente.

Mademoiselle.
Messire, répondit-elle poliment en se redressant. Veuillez excuser ma tenue.
Ce n'est rien. Je venais voir comment vous vous sentiez.

Candice eu un haussement de sourcils, surprise de la question. Ne venait-il pas voir d'abord son travail ? Elle pouvait sûrement détailler les trois plantes qu'elle avait trouvée depuis ce matin, mais elle se reprit rapidement en voyant qu'il attendait sa réponse.

Bien.
Rien de particulier ?
Non, tout va bien.

Craignait-il qu'elle n'eut été contaminée par quelque chose de l'environnement ? Pourquoi ne pas le lui dire ? Ce serait dangereux si elle retournait vers les autres dans cet état. A moins qu'ils ne le soient tous ? Les questions fusaient dans sa tête, mais il y mis rapidement un terme.

J'évalue l'impact de cet environnement sur les nôtres. Nous craignons qu'il ne puisse y avoir des effets néfastes.
Oh, dit-elle pour meubler la conversation, se sentant gênée. Eh bien ... Si une telle chose m'arrivait, si je ressentais quoi que ce soit d'anormal, je viendrais pour prévenir.
Très bien. Je vous laisse retourner à vos observations. Appliquez-vous.
Oui, messire.

Et il reparti. Décidément, c'était bien étrange. Candice haussait les épaules et se remit au travail.

928 mots - J'avais oublié la date, tellement heureuse d'avoir pu le faire ! /sbaff [OKAY MITSU, JE ME SUIS TROMPÉE DE MOIS xD]


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Mar 17 Déc 2019, 23:01

Neferet
L'expérience
Neferet observait la fleur. Elle était plutôt banale, de taille moyenne et composée de pétales jaunes à la manière de n’importe quel chrysanthème. Le Sorcier l’avait cueillie et mise dans un verre avec un peu d’eau, dans un coin de son bureau. Il y en avait partout dans son jardin, de ces fleurs – si l’on pouvait appeler ça un jardin. En effet, Neferet y avait fait pousser toutes sortes de choses, à la volée, des graines trouvées çà et là lors de ses premiers jours ici, pour voir ce que ces terres fertiles lui donneraient. Ce n’était pas de gaieté de cœur qu’il avait établi ces sorties. La botanique et le jardinage en lui-même l’ennuyaient profondément. C’était pourquoi il entretenait à peine sa parcelle. En revanche, les potentielles propriétés de ces plantes l’intéressaient. Le Sorcier aspirait toujours à devenir alchimiste. Les événements et les circonstances avaient fait qu’il n’avait jamais pu se lancer réellement et en faire véritablement son métier. Pendant des années, il avait dérivé vers d’autres disciplines, un peu errant, trop troublé parfois pour y voir clair. Il fallait croire que, malgré sa volonté d’une vie simple, c’est-à-dire dirigée vers le seul chemin de ses ambitions, sans ambiguïté, on la lui refusait. Et pour preuve, voilà qu’il se trouvait actuellement sur une toute nouvelle île où il n’aurait jamais imaginé mettre les pieds. Une nouvelle terre. C’était l’offre qu’on lui avait proposée, et il s’était vu accepter. Ce n’était pas son genre, mais vu d’où cela venait, il ne s’était pas vraiment vu refuser. Quelque part, il avait aussi accepté dans l’espoir que peut-être, justement, cela lui permettrait d’atteindre son but en se détachant de tout ce qui l’en empêchait. Mais il fallait bien avouer que pour le moment, tout ce qu’il avait trouvé, c’était un quotidien monotone. Jamais satisfait, cela restait relativement éloigné de la vie simple qu’il s’était imaginé. Elle était moins agréable que la précédente sur un certain nombre de points, notamment parce que l’environnement ne lui correspondait pas – à quel Sorcier pouvait-il correspondre, ceci-dit ? Il essayait d’en faire abstraction, de ne pas se poser de questions sur pourquoi il s’était dit qu’un tel endroit pourrait lui être bénéfique – on ne relèvera pas l’ironie – et surtout, quel moyen serait le plus délectable pour faire pourrir cet endroit bien trop niais et paisible à ses yeux. Heureusement avec le temps, Neferet était devenu un homme introverti et relativement patient. Il ravalait sa frustration comme il le pouvait, et pour le moment, cela suffisait à le contenir. L’on disait que d’autres de ses compatriotes avaient des difficultés à se faire à l’endroit, ce qui ne l’étonnait pas le moins du monde. Pour pallier ce trouble, lui ne sortait pas souvent de chez lui, si ce n’était pour cueillir quelques plantes et les étudier. Puisqu’ils n’étaient pas autorisés à détruire quoi que ce soit sur cette île, l’activité était insipide et les résultats pauvres. Tout ce qu’il pouvait faire était mettre des noms sur les espèces qu’il n’avait jamais vu, et noter leurs caractéristiques, principalement physiques. Il n’avait rien trouvé de mieux à faire pour occuper ses journées. Il ne voulait pas sortir. Les gens au-dehors l’agaçaient au possible, surtout ici, où tout était différent. Quelque part, il craignait aussi de ne plus pouvoir supporter ce lieu bordé de nature s’il le fréquentait trop.

Neferet fut extirpé de sa réflexion lorsqu’on frappa à sa porte. Il soupira lourdement. Il savait qui venait, car c’était à peu près la seule personne qui lui rendait régulièrement visite – très honnêtement, il aurait aimé qu’on ne lui rendre jamais visite. Le comble, c’était qu’on était payé pour lui rendre visite et l’emmerder. Malgré tout, il se leva et alla ouvrir. Cela lui valut un effort monstre qu’il ne cacha pas en découvrant sans surprise le visage de son interlocuteur. Il ne connaissait même pas son nom. Enfin, il l’avait oublié. Neferet recula pour le laisser passer et referma derrière lui. L’homme sourit brièvement et s’assit à sa table comme s’il était ici pour prendre le thé. Il était habitué, après tout, que ce soit avec lui ou avec d’autres Sorciers du même acabit. Tellement qu’il ne prenait même plus la peine de le saluer. De toute manière, l’autre ne lui répondait jamais. Neferet le regardait à peine. Il ne l’aimait pas. Il se contentait de garder ses dents parfaitement serrées et de réguler sa respiration.

-Alors, nous allons commencer. Dites-moi comment vous vous sentez aujourd’hui ?

-Comme la dernière fois.

Il prit une inspiration pour se détendre un peu. C’est bon, pouvait-il partir maintenant ? Il était resté près de la porte pour pouvoir lui ouvrir à tout moment. Mais contrairement à ce qu’il aurait souhaité, comme si, ayant entendu sa pensée et par sadisme, l’autre faisait exprès de rester le plus longtemps possible. Il hocha la tête et nota quelque chose dans son carnet.

-C’est-à-dire ?

Neferet n’en pouvait plus de ce mot : c’est-à-dire. Tout nécessitait une explication. Ce n’était pas qu’un simple questionnaire, mais carrément une introspection qui n’avait pas lieu d’être sur des sentiments qu’il n’avait pas envie d’expliquer. Voulait-il qu’il s’allonge sur un divan et qu’il lui raconte son enfance, tant qu’il y était ? Franchement, avait-il autant de temps à perdre ?

-C’est-à-dire rien de spécial. Je fais ce qu’on me demande de faire, ce qui veut dire étudier l’endroit et ne rien foutre en l’air. La vie est monotone, mais je m’en contente.

-Pas de songes particuliers ? Des humeurs ? Pas de pulsions destructrices ?

-Si ce n’est votre carnet et vos questions, je crois que c’est supportable.

-Vous dormez bien la nuit ?

-Oui.

-Vous semblez fatigué, pourtant. Il griffonna. Vous n’êtes pas malade non-plus ?

Neferet n’avait pas fait attention, mais il avait perdu du poids et avait pâli au teint malgré l’environnement insulaire qui aurait dû lui redonner des couleurs. Déjà pâle de nature, on pouvait alors parfois penser qu’il était mort-vivant ou animé par un pouvoir de nécromancie. Neferet serra les poings.

-Et vous, vous ressemblez à un Magicien. Ce n’est pas pour autant que vous en êtes un, je me trompe ?

L’homme lui lança un regard noir puis reprit sa rédaction pour cacher sa vexation et rester digne. C’était la première fois qu’on la lui faisait. Neferet fixait sa main, bien que de là où il était, il ne pouvait pas lire ce qu’il écrivait.

-Quelque chose à rajouter ? Demanda-t-il plus sèchement.

Neferet se retînt de lui ordonner de dégager. De toute manière, il le pensait si fort qu’il n’était pas nécessaire de l’énoncer.

-Au fait, comment avancent vos recherches ?

-Je fais poussez des choses et j’observe.

-Des découvertes intéressantes ?

Le Sorcier désigna le verre d’eau d’un coup de tête.

-Cette fleur est jaune et les plantes d’avant ne doivent être bonnes que pour les chevaux.

-Hm…

Il nota, intéressé malgré l’inintérêt de l’information. Une fois terminé, il se leva et lui lança un sourire un peu forcé.

-Bien. Nous pouvons passer à la pratique. Venez avec moi.

Il l’emmena à l’extérieur, dans un coin isolé. Neferet était déjà venu ici, pour exactement les mêmes motifs. Il y avait encore les traces de son dernier passage. Rien n’avait repoussé sur ces quelques centimètres carrés de terre qu’il avait fait dépérir. Il n’en était pas peu fier.

-Ai-je besoin de vous réexpliquer ? N’y allez pas trop fort, ce n’est pas nécessaire, et tout simplement pas souhaitable.

Le Sorcier connaissait la procédure : pas de débordements. Il n’eut pas besoin de se faire prier plus longtemps pour mettre les ordres à exécution. La Magie des Ténèbres, bien qu’elle soit également néfaste pour son utilisateur, était toujours plaisance à mettre en œuvre. C’était un soulagement, qui malheureusement, ne pouvait être que de courte durée et de faible intensité ici.

-Bien. Ça suffira. Merci. Je vous raccompagne chez vous.

Il avait fait un pas vers lui pour l’inciter à arrêter, mais Neferet avait cessé depuis longtemps. Cette attitude agaçait ce dernier. Il n’aimait pas sa manière de le prendre pour un idiot, comme s’il était fou et incapable de se contrôler. Dans l’histoire, c’était lui, l’idiot, c’était ce contrôleur qui faisait ses rondes pour étudier sa propre espèce. Neferet le regarda écrire encore, puis ils repartirent. Le trouble-fête allait enfin dégager.


~1384 mots~

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