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 [Événement] - Oraison Funèbre

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 20 Aoû 2019, 19:57

[Événement] - Oraison Funèbre Ly_vi10

Oraison Funèbre


Zekrach plantait son épée dans le sol, passant ses deux mains sur le visage pour se reprendre. La fatigue tirait ses traits, ses muscles étaient endoloris et ceci n'était pas une excellente configuration compte tenu de leur tâche, bien que cette dernière s'achevait. Ce serait la dernière pause. Ce tour de garde s'achevait, l'inspection des alentours avec une troupe improvisée en compagnie de la Matasif Leenhardt arrivait à son terme et ils allaient rentrer au campement, celui qui était la fondation même du nouveau Royaume, Alaitihad. C'était après avoir pansé les blessures que les courageux avaient choisis de faire un tour plus en avant dans ce lieu, à la demande de la guerrière, bien trop motivée à préserver ce qui devait l'être, de s'assurer qu'une nouvelle attaque ne surviendrait pas. Ou de retrouver un rescapé miraculeux, sans trop y croire. Malgré la fatigue du voyage en mer et d'une arrivée mouvementé, ils avaient continué leur travail pour le bien commun. La forêt s'était refermée sur eux à la manière d'un immense manteau de verdure dont peu d'hommes connaissaient la vision. Il avait éprouvé la sensation d'être écrasé par cette masse végétale aux rameaux tortueux, donnant l'impression d'être pris au piège dans les serres d'un monstre. En récupérant son arme, l'homme savait qu'il suffisait encore d'une poignée de minutes pour que cette étouffante impression ne s'estompe : après tout, il ne s'agissait que d'une banale forêt. Seul l'inconnu était effrayant et lorsqu'ils auraient apprivoisés les alentours, les choses iraient mieux. Ils ne devaient pas baisser les bras et ce, malgré le spectacle à la fois satisfaisant et désolant qu'ils découvraient en rentrant au camp. La Matasif leur conseillait d'aller se reposer pendant qu'elle s'occupait du reste. Il n'allait pas refuser une telle demande. Dès que sa tête toucherait un coussin, Zekrach était bon pour passer du temps dans ceux d'Harabella...

Le Soleil matinal avait encore du mal à percer la couche nuageuse. La nuit avait été relativement courte. Nombreux avait été ceux qui allaient se reposer en leur compagnie, se couchant ainsi à l'aube naissante, essayant de trouver un peu de repos après avoir nettoyé les stigmates d'un affrontement aussi inattendu que brutal. D'autres avaient pris leur suite pour poursuivre leur travail en déblayant les carcasses de ces créatures, extrêmement lourdes et encombrantes, voire aussi de découper ces dernières pour en préserver la viande, ou encore de construire des barricades, certes, dérisoires, mais pour au moins se préparer à une éventuelle nouvelle attaque et de se prémunir du premier assaut. Les derniers, eux, avaient récupérer les corps de ceux étant tombé devant la sauvagerie de Taelora. Tous savaient que ce Continent était dangereux. Les rumeurs avaient été nombreuses, implacables, mais sans doute avaient-ils imaginé naïvement qu'il y aurait des signes avant-coureurs. Il n'y en avait pas eu et seuls les plus forts et les plus malins avaient survécus. Ce n'était pas une tâche aisée que de mettre un nom à ces visages, certains n'avaient pas beaucoup sympathisé avec les autres arrivants sur Alaitihad, certains cadavres étaient tellement abîmé, tellement écraser sous le poids des pattes qu'on devait vérifier avec la liste des disparus, sans être certains que ce soit lui ou elle, vu que quelques-uns des pauvres voyageurs s'étaient faits emporter dans la noirceur de la dense forêt pour y être dévorer. Cela pouvait faire froid dans le dos.

Les Veilleurs, eux, n'avaient pas dormis. Ils étaient quatre à avoir fait le voyage, autant pour le prestige de leur race que pour préserver les éventuels disparus de l'inexpérience de ceux n'ayant jamais réalisé un Dakma. Des disparus, il y en aurait, tout le monde ici en était conscient. Peut-être pas aussi rapidement, cependant. Dans tous les cas, ce n'était pas respectueux pour ceux ayant sombré dans les bras d'Ezechyel pour faire honneur aux leurs que de subir une toilette mortuaire sommaire. On les avait fait quérir pour cette tâche que seuls eux pouvaient réaliser et ils s'étaient répartis les tâches, silencieux : l'un lavait les corps avec de l'eau salé puisé par des volontaires, l'un recouvrait d'un parfum masquant l'odeur de putréfaction et de sang, ceux en ayant le plus besoin en tout cas, essayant de dissimuler au mieux la Mort. Le suivant habillait les victimes décemment, quant au dernier, il plaçait les dépouilles sur le sable, faute de mieux, de sorte à ce que sa dernière vision soit présentable à ses amis ou membre de la famille l'ayant accompagné. C'était un travail long et solennel, mais il était ici encore plus exigeant compte tenu de la quantité et du devoir de faire vite et bien. Rien n'était plaisant, mais c'était leur choix que de servir les Aetheri, de sorte à ne pas outrager la vie qui leur avait été ainsi offerte. Le Kalabreum était certainement l'une des célébrations les plus importantes dans l'existence d'un Humain. Celle du jour de sa mort. On pouvait sans doute y voir là une quelconque ironie.

Dans le camp, ce qui pouvait s'apparenter à des rues boueuses étaient moins peuplés, certes, mais semblaient bien plus vivantes que la veille. Le plaisir d'être en vie se faisait ressentir dans tous les membres du messager qui vint quérir des nouvelles parmi les Veilleurs. En chemin, il croisait quelques personnes, épuisées, qui lui demandait ce qu'ils pouvaient faire désormais. Quand seraient-ils prêts à réaliser les célébrations ?

Nous avons encore quelques personnes dont nous devons prendre soin en réalisant leur Dakma, mais nous pouvons accueillir ceux qui souhaitent rendre hommage aux disparus en débutant leur Ezokmara. Nous attendrons d'avoir terminé avant de procéder à l'ignition.

Et il en serait ainsi.

932 mots

Explications

Salutations, bienvenue dans ce tout premier événement sur Alaitihad !

Assez simplement, ce dernier se déroule le lendemain de l'attaque s'étant produite durant le RP Dirigé et s'adresse aux Humains. Il est venu le temps de réparer les dommages et d'enterrer les victimes. N'hésitez pas à exposer votre ressenti suite à l'assaut, vous pouvez avoir fait un tour de garde en extérieur avec mon personnage - pour les plus robustes, on est d'accord -, déblayé les corps, soigner les blessés, découper les carcasses, mettre en avant vos craintes ou vos espoirs, mais surtout, illustrer les rites mortuaires et vos convictions religieuses au cours de la durée de ces funérailles. Pour rappel, il y a un sujet à ce propos. Ce ne sont là que quelques pistes, je laisse votre imagination faire le reste, amusez-vous bien !

Durée du RP - vous avez jusqu'au 20-10-2019 pour poster.

Bonne écriture !

Gains

Pour 900 mots - 1 point de spécialité au choix
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots - 1 point de spécialité supplémentaire



[Événement] - Oraison Funèbre Chriss10
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Mer 28 Aoû 2019, 14:29

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 7
- Charisme : 5
- Intelligence : 7
- Anti-Magie : 3

Physique : Elle porte une grande robe blanche, qui est trop petite maintenant puisqu'elle la portait avant de s'endormir dans la grande pyramide. Elle porte aussi aussi une veste en laine, trouée un peu de partout. Elle porte toujours ses souliers blancs mais trop petit aussi. Elle possède de longs cheveux argenté, avec des yeux bleus comme l'océan. Elle possède encore quelques bijoux : un collier et des boucles d'oreilles. Sur elle, elle a un petit sac en cuir mais qui semble être vide, malheureusement.

Pouvoirs :
- Ne possède pas de pouvoirs, puisqu'elle est humaine !

Armes:
-Une épée longue / Une dague aiguisée /  Des couteaux de lancer / Une faux / Un arc




L’aube se leva sur la nouvelle Terre des Humains. Une terre remplit de dangers et de créatures mystérieuses. Amanda avait entendu des rumeurs comme quoi la faune et la flore étaient complètement différentes par rapport au Haute-Terre des Magiciens. Il fallait absolument créer un répertoire, afin de les reconnaître, de les étudier et savoir comment les faire éloigner de leur nouvelle cité. La jeune femme n’avait pas réellement envie de le revoir, si elle comptait rester dans ce nouveau paradis où tout restait à faire. Les rayons du soleil caressèrent la peau de la jeune Humaine, qui venait à peine de se réveiller. Après les événements d’hier soir, Amanda s’était endormie à même le sol. Elle n’avait même pas pris la peine de se mettre dans une tente et de prendre une couverture. Amanda avait eu beaucoup d’adrénaline durant cette journée de découverte. Elle avait été assez traumatisée de voir ces créatures agressives, entrées dans le camp d’un seul coup. Sa main tremblait encore un peu, mais cela tendait à se rétablir avec le temps.

Au cours de ce combat, elle comprit qu’elle était faible, qu’elle ne pouvait même pas se défendre toute seule. Il fallait absolument qu’elle s’entraîne, malgré tout. La jeune femme aurait pensé qu’elle aurait pu se dispenser d'apprendre l’art de se battre, ou même l’art de manipuler des armes blanches. Au final, elle aurait dû prendre des cours pour connaître les bases. En se levant, elle remarqua de nombreuses blessures au niveau de ses bras et de ses jambes. Ce n’était pas sévère, mais il fallait quand même les désinfecter. Puis, Amanda continua de relever la tête et prit conscience qu’il y avait plus urgent à faire. De nombreux corps Humains avaient péri dans cette petite bataille. Au début, nous étions une bonne vingtaine, voire un peu plus.

À vue d’œil, il y avait une dizaine d’être humain qui avait perdu la vie. Un léger déséquilibre se fit sentir à l’intérieur du corps de la jeune femme. La jeune femme n’avait jamais vu un corps sans vie. Elle était complètement déstabilisée de voir la mort autour de sa personne. Son cœur commença à battre plus vite, et des tremblements apparurent subitement. Tous ses membres bougèrent sans qu’elle puisse contrôler les mouvements. Ses genoux ne purent résister à tout cela et elle se retrouva une nouvelle fois à terre. Amanda mit ses mains sur ses yeux pour qu’elle arrête de regarder tous ces corps devant elle. Elle pensa aussitôt que cela aurait pu être elle, si elle n’avait pas été sauvée par une femme inconnue. Elle versa quelques larmes avant de reprendre ses esprits afin d’aider les autres. Plusieurs cérémonies allaient se faire pour les Humains. De plus, il fallait soigner ceux qui avaient blessé par les créatures.

Elle pensa aussitôt que cela aurait pu être elle, si elle n’avait pas été sauvée par une femme inconnue. Elle décida d’aller soigner les blessés, car elle avait quelques notions dans la matière, grâce sa grande sœur. Donc, elle prit la direction des grandes tentes vertes où il manquait franchement de personnel. Amanda entra dans la tente et chercha le responsable : « Excusez-moi Madame, je suis disponible pour vous aider à soigner les nôtres. Où dois-je m’installer ? » - « Avez-vous des connaissances dans la médecine ? » - « Oui, j’ai aidé ma sœur qui est une infirmière. Je connais les bases. » - « Très bien ! Alors, allez au fond de la tente. Nous manquons de personnes pour les aider. Nous sommes tous occupés à faire d’autres choses. » Amanda acquiesçait silencieusement avant de se diriger vers le fond. La jeune femme vit une autre femme ayant de nombreuses blessures sur la poitrine ainsi que sur l’ensemble de ces membres. « Bonjour Madame, je suis là pour vous aider. N’ayez pas peur, je suis avec vous. » La jeune femme ne semblait pas entendre Amanda. Alors, la jeune Humaine commença à nettoyer les plaies avec délicatesse, avec un tissu propre et de l’eau claire et propre. Amanda prit bien le temps pour enlever tout le sang qu’il y avait sur son corps. Les animaux étaient vraiment féroces. Ils avaient déboulé dans le camp sans crier gare. C’était bien une épreuve que les êtres humains n’avaient pas la domination sur le monde. Amanda continua son travail.

Une fois qu’elle avait nettoyé toutes les blessures, il fallait appliquer des plantes afin d’éviter les infections. Les herbes avaient été mélangées pour donner une concoction liquide. Elle l’appliqua sur toutes les blessures. La jeune blessée était toujours dans l’inconscience. Elle ne ressentait pas l’application des plantes. Tant mieux pour elle dans un sens. Puis, Amanda enroula les blessures avec du tissu propre, en serrant assez fort pour éviter que la blessure se réouvre par la suite. La jeune Humaine rangea les produits et son matériel afin de passer à une autre personne. Les herbes avaient été mélangées pour donner une concoction liquide. Amanda passa le reste de la journée à soigner les personnes qui étaient dans le besoin.

Puis, le soleil commença à se décliner sur le camp. Elle s’arrêta de travailler afin de voir les cérémonies Funéraires. Des veilleurs étaient venus exprès sur le nouveau camp afin de réaliser la toilette des morts. Les corps avaient été préparés le matin même, pendant qu’Amanda avait en train de soigner les personnes. Les corps avaient été préparés le matin même, pendant qu’Amanda avait en train de soigner les personnes. Le bûcher avait été allumé dans la matinée et il brûlait encore. Les corps avaient été réduits en poussière et il ne restait que leur ossement. Les veilleurs faisaient attention à toutes les étapes de la cérémonie. Des personnes crièrent et pleurèrent la mort de ces personnes. Amanda ne put résister à verser des larmes aussi. Les veilleurs avaient fabriqué des urnes simples afin de récupèrer les cendres et les ossements à la famille.

Cependant, les familles n’étaient pas présentes sur le site. Les urnes allaient être transportées par bateau pour que les familles puissent avoir leur urne pour décider de ce qu’ils allaient en faire. Puis, un grand festin avait été préparé pour l’occasion pour faire honneur aux défunts. Tout le monde se partagerait le pain et le vin. Amanda prit un morceau de pain et une coupe de vin pour boire à la santé de ces personnes mortes. Elle mangea le tout, en pensant aux âmes de ces personnes qui allaient emprunter un nouveau voyage. C’était une belle cérémonie, mais la jeune femme aurait voulu que la découverte de ce nouveau lieu se fasse dans la paix et dans une bonne ambiance. Ces créatures n’auraient pas dû venir ici… La jeune femme aurait voulu que cela se passe correctement. Cependant, le destin était incontrôlable et il était impossible de voir l’avenir. Amanda mangea encore un peu avant les aliments que les autres avaient pu trouver à l’extérieur du campement. Il était important d’honorer les âmes des défunts. Elle ne voulait pas qu’ils restent ici, à vouloir se venger.

Puis, le soleil se coucha et pria fortement Suris ainsi que Sympan, que les créatures n’allaient pas revenir ce soir pour essayer de tous nous tuer. La jeune femme essaya de dormir sous la tente prévue à cet effet. Cependant, elle ne trouva pas immédiatement le sommeil. Car la peur lui tenait les entrailles. La peur de mourir, la peur de ne pas vivre sa vie comme elle le voulait, la peur de rendre sa famille triste par sa mort. Elle avait tellement de choses à réaliser dans sa vie, qu’elle ne voulait pas que cela se termine ici. Il était hors de question qu’elle meurt à cause de ces vilaines créatures. Elle fera tout pour que le nouveau Royaume sorte de Terre. Elle prit la décision alors de devenir plus forte afin de protéger tous les êtres humains, mais aussi d’acquérir un nouveau métier : être agricultrice. Il fallait nourrir les nouveaux arrivants dans cette nouvelle cité. Le fait de cultiver la terre était important pour alimenter le peuple. Elle serra le poing afin de trouver le sommeil avec ces pensées plus sereines et remplit d’espoir.

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Jeu 19 Sep 2019, 20:45

Mancinia avait rassemblé une équipe pour organiser une inspection des alentours du campement avec l'aide d'une poignée de volontaires. Sa troupe guerrière avait pénétré dans l'immense forêt bordant la plage, celle-là où elle avait passé une bonne partie de son temps à abattre des troncs d'arbres en compagnie de ses camarades. Sous couvert du feuillage, suivant la direction empruntée par les créatures, ils progressaient en silence. Certains étaient sous le choc et agissaient avec automatisme, d'autres étaient furieux et les derniers, épuisés. La femme jonglait entre les trois, mais essayait de passer outre, ne pas flancher. Pleinement conscience d'être un peu téméraire compte tenu de la situation, ils avaient fait une ronde d'une ou deux heures avant de retourner au campement, bredouille et avec une pointe de soulagement. La Reine de Grimvarr semblait les avoir terrifiés en domptant l'un des Alphas. Quelle guerrière impressionnante. D'un autre côté, l'Humaine s'interrogeait. Elle connaissait bien peu les autres Royaumes malgré tout ce qu'on lui avait conté. Grimvarr restait le plus mystérieux. On lui avait vaguement décrit le cataclysme qui l'avait frappé, pour peu qu'on en sache et des effets néfastes sur sa population. L'Aether du Grand Tremblement. Était-ce d'une véracité en pleine Guerre des Dieux ou seulement un monstre à visage humain ayant passé sa folie sur les adultes ? Elle n'en savait rien et ne ferait pas l'affront de remettre cela en cause à haute voix.

Sans doute devrait-elle aller voir cela de ses propres yeux ? Elle était en pleine réflexion lorsqu'ils revinrent vers les leurs et se séparèrent pour aller prendre un repos plus qu'amplement mérité. À peine sa tête touche l'oreiller qu'elle sombre. Cependant, dès que l'étreinte ardente cessait, que la fatigue venait chercher son dû et que le sommeil l'emportait, la Matasif dérivait vers des rivages cauchemardesques où elle revoyait sans cesse les pires images de ces dernières heures : les visages sans vie déchiquetés par les coups tandis que les guerriers, comme elle, se parait d'une sanglante gloire éphémère. Un être sans visage lui souriait de façon hideuse, semblant murmurer à son oreille qu'elle serait la prochaine. Dans un sursaut, Mancinia s'éveille et mit quelques instants à s'habituer à la luminosité morne, à reconnaître l'endroit où elle se trouvait. Alaithiad. Un lieu tranquille et pour bonne raison que la majorité des arrivants sur ce nouveau territoire étaient soient endormis, soient dans un silence de recueillement. Avec les événements récents, tout était suspendu dans les airs. Elle soupirait. Une nouvelle fois, ces visions atroces l'avaient hantée toute la nuit. Passant une main dans ses cheveux bruns en bataille, trempés de sueur, la femme tentait de les discipliner en un chignon grossier, mais fini par abandonner. Impossible de faire quoi que ce soit avec la sueur, le sang séché et la terre. Elle n'était pas douillette ni même énormément à cheval, mais son hygiène actuelle laissait à désirer.

Prenant grand soin de ne pas tâcher ses affaires propres, elle se rendit sur la plage, essayant de se camoufler au mieux et pudiquement des regards indiscrets. Tout le monde était occupé ailleurs ou dormait, elle avait ce petit coin libre et discret pour sa personne et elle entreprit de se nettoyer dans l'océan. L'eau était glaciale, le sel lui mordait ses blessures, mais cela lui fit grand bien de voir la crasse disparaître de son corps et démêlé ses longs cheveux rebelles. Difficilement. Une dizaine de minutes plus tard, elle sortit de l'eau, se séchant et se rhabillant, entreprenant ensuite de les brosses pour éviter de plus graves soucis capillaires à l'avenir. Mancinia pensait, en contemplant l'horizon, aux nombreux morts de la veille. Ezechyel les avait récupérer dans ses bras. Il était ce genre de Dieu que l'on aimait et détestait à la fois. On l'aimait pour la mort qu'il infligeait à nos ennemis, aux plus mauvais, à ceux qui nous avaient faits du mal et que l'on détestait ouvertement. On le détestait pour la mort qui venait prendre ceux que l'on chérissait, ceux que l'on voulait protéger sans y parvenir, pour cette brutale séparation que personne ne souhaitait et qui était pourtant la continuité même de la Vie. Un Aether complémentaire à la Glorieuse Edel. C'est lui qu'on honorait lors de l'enterrement des morts et qui serait sans doute très vivement apprécié lorsque les Veilleurs auraient achevé leur tâche. Pouvait-on réellement honorer un être aussi indispensable sans temple ou représentation ?

Seules quelques représentations avaient été emmenées, mais elles étaient personnelles. Qui s'occuperait de glorifier l'Aether en ces temps troubles ? Mancinia avait l'habitude d'en tailler dans le bois. Elle le faisait en étant enfant, c'était alors grossier et peut-être presque insultant pour un Dieu, mais le coeur y était. La femme sourit à ses souvenirs de jeunesse. Elle saisit sa dague en se relevant, ramenant ce qui devait l'être au campement avant de saisir quelques branchages assez gros et résistant et de les entailler. Cela la détendait de travailler et de penser à autre chose. De prier, de se recueillir simplement. Depuis le terme de la guerre, on pouvait afficher de nouveaux ses valeurs sans crainte de se faire tuer. Elle-même avait fini par dresser un temple, modeste, en l'honneur de Sympan. Malgré l'honneur qu'il lui avait fait, la guerrière avait encore du mal à l'accepter pleinement. Ça lui demanderait du temps de refermer cette blessure, à l'inverse de certaines autres qui ne se refermeraient jamais. La haine et le mépris étaient trop grands. Les Démons et les Sorciers étaient des plaies pour les siens, elle devait trouver le moyen de les maintenir à distance. Personne n'était stupide, ils savaient très bien que bon nombre de leurs frères et soeurs étaient des captifs. Jamais elle n'en douterait, ce serait faire affront aux souffrances connues par sa mère. Que Luftë l'entende, le moment viendrait où elle aurait réparation de cette injustice.

L'Humaine, la vraie qui se trouvait en elle et qui était revancharde bien plus qu'elle ne l'aurait admise, retrouverait le responsable et lui infligerait des souffrances innombrables. Dans l'éventualité où elle ne pourrait pas atteindre sa cible directement, elle veillerait à ce que les humiliations soient répétitives, que la ruine et la honte le saisisse. Les Sorciers étaient réputés pour ne se faire aucun cadeau, tout perdre reviendrait à signer son arrêt de mort social chez les siens. Ce serait peut-être encore plus jouissif que de faire cadeau de son cadavre à Ezechyel, au final. Au final, la mort revêt bien des visages, parfois plus terribles que le repos éternel. On pouvait tout posséder et profiter de la vie, une fois que la brutalité s'en emparait, la mort pouvait prendre possession de votre âme sans pour autant vous enlever la vie. Froide et implacable logique. Comme la vengeance, un plat se mangeant froid. Peut-être que la Déesse de la Vengeance approuverait. Travailler remettait de l'ordre dans ses idées. Sans doute qu'y réfléchir était agréable, mais les actions marcheraient sans doute mieux. Maintenant qu'elle avait récupérer ses terres, ses richesses et que des soutiens l'appuyaient, Mancinia allait mettre un coup de pied à ses ambitions.

Et voilà, souffla-t-elle.

C'était assez sommaire, mais Ezechyel lui pardonnerait sûrement le matériau tout en reposant la petite statuette en bois près de son compagnon. Neah lui dirait sûrement que certains d'entre eux serait toucher par la Grace d'Ahena, mais elle ne connaissait pas cette divinité pour l'honorer avec mérite. Elle se contentait de reproduire celles connues et respecter des siens depuis des siècles. Sans doute que son Ange Gardien avait raison, peu importe que sa violence se soit exacerbée ces dernières années, mais les Démons étaient un fléau sans nom. Ludwig Macaria avait massacré les siens, Zane Azmog avait massacré les Anges, deux races au plus haut de leur éclat. Les Anges étaient venus les aider et eux, qu'avaient-ils fait pour leurs Anges ? Rien. Le Roi était resté neutre. Quelle bêtise. Jamais plus, elle ne laisserait cela se reproduire. Elle avait sa propre voix et ils étaient nombreux à l'écouter. Elle devait rétablir cette alliance, lui rendre son faste malgré les appréhensions des autres. Et d'ici quelques années, quand personne ne s'y attendrait, ils se vengeraient. Tous. Et si des voix s'élevaient contre, elle répliquerait simplement qu'ils étaient pleutres et n'avaient rien fait pour empêcher cette descente vers un conflit que tous savait inévitable. Que ce soit à la force des armes, celles des naissances ou sur le plan économique, ces deux massacres allaient avoir des répercussions, quitte à faire imploser l'Enfer lui-même. Ce devait être pas mal de les faire bouillir dans leurs tripes. Elle souffla sur la dernière figuration d'Ezechyel, enlevant les copeaux de bois restant qui s'envolèrent plus loin, étrangement souriante. La Vengeance était le morceau le plus doux à la bouche qui n'a jamais été cuisinée en Enfer.

1450 mots


[Événement] - Oraison Funèbre Chriss10
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Kyra Lemingway
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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 10 Oct 2019, 15:30



Dis-moi la main qui t’enlève, Ô mon âme, et dans un rêve Te montre la vérité !
D’où vient qu’un songe m’emporte Jusques au seuil de la porte Qu’entr’ouvre l’Éternité C’est ici que l’homme arrive ;
Oui, je reconnais la rive Jusqu’où le rocher dérive Roulé dans le flot des temps ;
J’entre dans le port de l’âme : Je vais m’asseoir dans la flamme ;
La place que j’y réclame Est vide depuis longtemps.
[...]
Laisse-moi pour un jour retourner sur la terre : Là, sur mon marbre noir, sous ma croix solitaire, J’irai m’asseoir en souriant ; Dire : « Je vis toujours » à ceux qui me regrettent, Qui, posant leurs genoux sur les fleurs qu’ils y jettent, Viennent me pleurer en priant.

Oraison funèbre


Adaeze se réveillait à peine. La vision encore flou, elle mit quelques secondes avant de se remémorer les événements qui l'avaient amenés à l'inconscience. A cet instant elle se relevai brusquement, la gratifiant ainsi d'un mal de tête lui transperçant le crâne comme une lame chauffée à blanc. La voyant perdre l'équilibre, un compatriote se précipitai vers elle afin de l'aider et lui éviter une chute qui n'aurait pas améliorer son état. « Repose-toi encore un peu. Tu as été gravement blessée. Tu ne ferai que rouvrir tes plaies à sortir maintenant. ». La jeune femme ne trouva pas la force de répondre et se laissa guider par le médecin. Il était vrai qu'elle peinait à se maintenir debout du fait de la douleur que lui infligeait les nombreuses plaies et hématomes causés par l'attaque de ces monstres. Alors, rejoignant sa couche qu'elle avait précédemment quitté à une vitesse bien trop fulgurante, elle ne mit pas longtemps à retourner dans les profondeurs de son subconscient.

Elle ne sut combien de temps elle avait dormi ainsi. Trop à son goût en voyant que le soleil était déjà bien levé lorsqu'elle fut sorti de la tente médicale. La veille, elle s'était confronté aux créatures avec toute la rage, la force et la persévérance dont elle avait pu faire preuve. Voilà où ça l'avait mené. Elle avait survécu, par un quelconque miracle, mais s'était cruellement affaiblie au point d'avoir passé dans le monde des songes pas moins de la moitié d'un tour d'horloge, elle en était certaine. Elle serrai des points à cette perspective. Elle jetai alors un regard sur la totalité du campement et trouvai ce qu'elle cherchait. Les Veilleurs. Se dirigeant dans leur direction, elle ne tardai pas à voir où avait été placé les corps des défunts pour l'Ezokmara. Une ombre traversai son visage dont on pouvait y lire la tristesse. Elle devait savoir. Elle devait savoir qui, parmi ses amis qui l'avaient accompagnés dans ce périple, parmi les connaissances qu'elle s'était faite sur l'île, n'avaient pas eu comme elle la chance de survivre. Le regard vide, elle s'avançait à pas lent en direction de la plage et commençai à longer le rang de cadavre à la recherche de visages familier. Dans un même temps une triste pensée traversait son esprit tandis que la colère s'emparait d'elle. C'était injuste. Ils étaient trop nombreux à avoir rejoint Ezechyel alors qu'ils venaient seulement de débarquer. Oh, elle avait conscience des risques que son peuple encourait en colonisant un nouveau territoire, d'autant plus une île. Ses parents lui avaient parlé des débuts de Muharkel. Ça n'avait pas été une partie de plaisir. Mais la mort s'était principalement abattue en mer. Ici, la terre, terrain sur lequel ils étaient sensés être plus en sécurité que sur les flots, semblait être aussi terrifiante et mauvaise que le domaine d'Aylidis. « C'est injuste de nous infliger ça ainsi... ». Ces paroles s'adressaient à celle dont ils venaient de subir les affres. La Mère et Maîtresse de la Nature.

L'Humaine resta ainsi quelques temps – à nouveau elle ne saurait dire combien exactement – à se recueillir auprès des êtres qu'elle avait perdu, dédiant à chacun suffisamment du sien dont elle, elle avait la chance de pouvoir encore profiter. Puis elle retournai dans le camp, partant à la recherche d'un coutelas ou apparenté, ainsi que d'une hache, avant de prendre la direction de ce qui fut un véritable champ de bataille. Il restait encore de nombreuses carcasses de ces terrifiantes bêtes. Principalement celles ayant une taille plus ou moins humanoïde, déjà trop grandes pour Adaeze. D'une certaine façon, c'est ce qui l'avait en partie aidé à en réchapper. Elle laissa échapper un profond soupir avant d'abattre la hache à la base du coup de la bête afin de l'en défaire de sa tête. Elle dû s'y reprendre à plusieurs fois, tant par manque de force que parce que le tranchant de la lame ne permettait pas une coupe nette de la chaire. Heureusement, la mort de la créature remontant à quelques heures déjà, les seuls éclats qu'elle reçut furent quelques petits morceaux de muscle qui suivait le mouvement de la hache lorsqu'elle venait à la sortir d'un geste brutal du corps du monstre. Cette première tâche durement effectuée, elle éloignait la tête du corps d'un violent coup de pied dans la mâchoire de cette dernière, celle-ci ne s'éloignant que d'un petit mètre malgré la violence du geste. A l'évidence, Adaeze avait besoin de se défouler, de déchaîner la colère et la tristesse qui l'envahissait. Et quitte à choisir une cible, autant que ce soit les responsables de ces sentiments qui l'assaillaient depuis son réveil, même si ces derniers gisaient sans vie au sol. C'était même mieux ainsi. Au moins elle pouvait laisser le flot de ses émotions se déchaîner à la manière d'une bête enragée, sans avoir besoin de réfléchir à autre chose que se débarrasser de ces sentiments négatifs.

Après avoir réitéré l'opération sur l'épaisse queue de l'animal qu'elle écartai aussi brutalement que sa tête, elle s'approcha du corps inerte de la bête et s'assit dessus afin de reposer ses membres fatigués par la tache. La tête baissée, elle ne put retenir les larmes qu'elle avait réussi à contenir jusque là, bien plus causée par la colère que par la tristesse. Alors elle se relevai et jetai un regard mauvais à la tête dont les yeux vitreux attestaient de l'absence définitive de toute vie, à l'image de ses trop nombreux camarades. L'Humaine jeta la hache, cette dernière retombant à quelques pas de la tête. Puis elle se saisit de l'un de ses falcatas, l'empoignant fermement, et, un pied sur la cuisse du monstre, elle plantai d'un geste franc l'arme dans l'épaisse peau de la bête, continuant son œuvre. Ça prendrait du temps de la dépecer entièrement si elle voulait faire ça le plus proprement possible. D'autant qu'à chaque coup qu'elle portait à la créature, elle songeait retirer directement sa lame pour la replanter sauvagement encore, et encore, et encore. Au fond, peut-être n'était-elle pas encore prête pour ce genre d'expédition ?
La mort n'est que la mort ; on ne signifie rien par sa mort mais on la subit.

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Kyra Lemingway
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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 15 Oct 2019, 17:34



Heureux qui voit la mort et qui peut l'oublier ! Heureux qui n'a jamais senti son cœur plier,
En voulant pénétrer le déchirant mystère, Que le cercueil dérobe aux enfants de la terre !

[…]

Lorsque, pour éloigner l'image du trépas, Tous mes songes lointains ne me suffisaient pas,
J'avais auprès de moi d'intimes poésies, Caprices passagers, subtiles fantaisies,
Qu'un instant fait éclore et qu'un instant détruit, Comme ces feux follets qui brillent dans la nuit !
Oh ! ces impressions des choses éphémères, Qui changent tour à tour nos pensers, nos chimères,
Qui captivent nos sens et qui nous font rêver. Pour pouvoir les comprendre, il faut les éprouver ;
Produites au hasard, c'est un rien qui les cause,

Oraison funèbre


Yovan sortait de la tente dans laquelle était rapatriée tous les blessés de l'attaque nocturne. Il n'avait pas cherché à s'attarder dans les lieux, certains méritant bien plus d'attention et de soins que lui. Des hommes et des femmes qui, bien que le souffle encore chaud et le cœur toujours battant, étaient si gravement atteint qu'ils valsaient sur une corde étroite entre la Vie et la Mort. La question était alors de savoir s'ils atteindraient le bout de cette corde sain et sauf, ou si le malheur les frapperaient, les faisant ainsi plonger dans le vide obscur et glacé de la Mort. Lui n'avait pas cette question à se poser. Il avait réussi à s'en sortir avec seulement un bras invalide. Un miracle en somme. Le Kaahi leva la tête, plongeant alors son regard dans le firmament obscur et réconfortant offert par la douce lueur envoûtante de Phoebe et de ses étoiles qui lui tenaient compagnie dans cette nuit devenue trop calme. C'était comme s'il était sorti d'un mauvais rêve dont il ne gardait qu'un vague souvenir. Car finalement il y avait un peu de ça. Avec l'intervention de Trisha, il n'avait pas « vécu » l'horreur de ces dernières heures et de l'attaque du campement, contrairement aux autres. Lui n'en avait vu que les atroces conséquences une fois que cette personnalité envahissante eu décidé qu'elle s'ennuyait et qu'elle lui eu de nouveau laissé les pleins pouvoirs et il y avait quelque chose d'affreusement dérangeant à cela.

Il parti à la recherche de son épée, portée disparue, qu'il supposai alors être quelque part sur ce qui s’apparentait à un champ de bataille. Il lui fallu plusieurs minutes avant de pouvoir remettre la main dessus, enfoncée profondément dans la terre, piétinée par les monstres qui les avait assaillis. Une fois en main, il put la voir couverte de sang. Il ne doutait pas qu'il ne devait pas appartenir qu'aux prédateurs nocturnes, mais que certains de ses camarades avaient également dû colorer de leur sang le métal gris de la lame. Il fronçai alors des yeux, fixant l'acier d'un œil triste, avant de faire demi-tour pour récupérer ses affaires sur le navire. Il passai près des Veilleurs qui avaient déjà commencés leur œuvre funèbre, embaumant l'air des fragrances du Désert. L'Humain s'arrêta un instant, observant les gestes solennels de chacun d'eux. Le bûcher pour l'ignition se trouvait plus loin, encore éteint. Si le climat était légèrement plus clément que dans le Désert, notamment grâce à l'Océan, il n'en restait pas moins que la nature ne semblait pas l'être autant. Il serait étonné de voir l'Ezokmara durer plus d'une journée. Aussi supposait-il que la cérémonie commencerait dans la soirée prochaine. Et probablement durerait-elle longtemps.

Le borgne quittait enfin cette vision macabre et rejoignait le pont supérieur du vaisseau. Son baluchon traînait encore là, à côté de sa gourde et d'une cape en lin. La tenant de sa main immobilisée, il se saisit de son khanjar et commença à découper un morceau du tissu qu'il entreprit d'imbiber d'eau. Puis, troquant la dague contre l'épée, il fixa cette dernière quelques secondes sans un mot avant d'installer la lame contre le garde-fou. Et, dans un geste lent, il s'affaira à la nettoyer du fluide carmin qui la teintai jusqu'au pommeau reposant contre le baluchon. Rapidement le tissu s'imbiba des couleurs qui entachaient jusqu'alors l'arme et un mal être s'empara de l'Humain alors qu'il fixait le carré de lin. Celui de n'avoir pu soutenir les siens, malgré ce qu'avait pu donner les apparences.

S'organisant de façon à rapatrier ses affaires à terre, il alla s'installer auprès d'un feu de camp allumé il y a peu au vu de l'intensité des flammes et de l'état du combustible. Son regard s'attardait dessus, fixant sans vraiment regarder les flammes valser au gré des rares courants d'air qui pouvaient passer. Il fini par poser ses affaires au sol et se saisir de la pièce de tissu sanglante qui se trouvait dans le baluchon. Puis, d'un geste leste du bras, il la jetai dans le feu qui se mit à crépiter bruyamment et à entamer une nouvelle danse au contact de l'objet. C'était terrible ce sentiment. Il ne savait réellement quoi exprimer. Ils avaient perdu nombre des leurs, s'en était désolant, certes. Mais le fait est que ne pas avoir été « présent », ne pas avoir participé ni même seulement assisté à leurs derniers instants, qu'il furent  glorieux ou au contrairement pitoyable, qu'importe, ne lui offrait pas l'opportunité de ressentir aussi pleinement ces pertes, aussi tragiques soient-elles, que le reste de ses compatriotes survivants. Il fini alors par s'allonger, cherchant à finir cette nuit interrompue et, semblait-il, bien trop agitée, ainsi qu'à laisser s'envoler ses pensées qui l'assaillaient depuis qu'il avait repris conscience. Néanmoins, malgré les efforts fournis et la volonté qu'il y mit, il lui fut impossible de fermer l’œil de la nuit, l'événement qu'il avait manqué tournant encore en boucle dans son esprit, guidé par une multitude de questions. Qu'est-ce qu'il s'était réellement passé ? Comment cela avait-il commencé et comment cela avait-il prit fin ? Trisha avait-elle eu un semblant de bon sens et s'était-elle mise à l'abri après s'être cassée le bras et déboîtée l'épaule ? A moins qu'elle fut restée fidèle à elle-même et devait plutôt remercier quelqu'un de l'avoir sauver ou secouru. Et lui, ou plutôt elle ? Avait-elle aidé quelqu'un en proie aux crocs acérés de ces bêtes sauvages ?

Yovan poussa un soupir et se tourna sur le dos, laissant le crépitement régulier du feu bercer ses oreilles. C'était apaisant. Puis il continuai ainsi en laissant son regard dériver sur la voûte céleste. Sa vie de nomade lui avait permit d'apprendre à connaître, et reconnaître, chacun des objets célestes incrustés dans le ciel nocturne. Une nécessité si l'on voulait resté sur la bonne voie la nuit tombante. Les constellations, objets si lointain disparaissant dès l'arrivée de Jeriel. Que devenaient-ils alors ? Il se posait la question alors que l'aube pointait juste sous son œil fatigué. Pourtant Harabella n'était toujours pas au rendez-vous. Il se rassit alors, fixant le feu qui n'était plus que braise, et, après un soupir épuisé – physiquement comme mentalement – il se leva. S'il était incapable de se poser, autant se rendre utile d'une quelconque façon. Restait à savoir comment. Son bras invalide, il ne pouvait plus aider aux gros œuvres pour le moment. Son regard se porta sur un groupe revenant des bois. Alors ce fut une évidence.
Le silence a le poids des larmes.

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