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 [Q] - Vers les Portes

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Mer 07 Aoû 2019, 16:23

Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Alors que Velena et Cramique vaquent toutes les deux à leurs occupations, elles se font aspirer par un halo.

« Bordel, qu’est-ce que c’est encore ? » grogna l’Humaine entre ses dents. Depuis qu’elle était à Alaitihad, elle n’avait pensé qu’à une chose : quitter cet endroit maudit. Le problème majeur c’est que la Muasis Alaitihad détestait prendre la mer. Durant l’allée, elle avait vomi systématiquement une bonne partie de chacun des repas qu’elle avait ingurgité et deux ou trois navires avaient fini emportés par les vagues. Les Sirènes n’étaient pas clémentes. Maintenant qu’elle était sur la terre ferme, elle leur chiait dessus, à ces femmes thons. Comme elle les avait traitées plus d’une fois, à voix haute, et qu’elle n’était tout de même pas trop fêlée, Velena repoussait son départ de jour en jour.

Depuis qu’ils avaient découvert l’endroit, plusieurs embarcations étaient venues puis reparties, afin d’apporter des vivres et des matériaux. Elle regardait justement l’une d’elle filer au loin lorsqu’une étrange lumière était apparue dans le ciel, plutôt éloignée d’elle. Tælora était un lieu dangereux et il n’y avait pas une journée qui n’était pas bercée par de nouvelles découvertes aussi fascinantes que dérangeantes. La faune et la flore étaient parfois mortelles, même, et on comptait quelques morts depuis leur arrivée. La vie ici était compliquée mais, ce qui était plaisant, c’est que Kratos n’était pas à l’horizon. Elle lui chiait dessus, à lui aussi. Elle allait trouver un homme avec qui faire sa vie et cet homme serait mille fois mieux que ce crétin aux gros muscles vides. Elle l’emmerdait cordialement. En colère à cause de ses pensées envers l’intéressé – qu’elle aimait plus qu’elle ne l’aurait voulu – elle décida de vraiment reporter son attention sur la lumière. Elle était plutôt lointaine et, avec un peu de chance, elle ne viendrait pas par ici. On ne savait jamais quel monstre difforme pouvait s’y terrer. Sur Lyscenni, peu importe si les événements paraissaient de bon augure, une chose était sûre : ils ne l’étaient jamais. Elle l’avait appris au fil des lunes. Par exemple, elle s’était plus d’une fois coupée sur une plante paraissant inoffensive mais ne l’étant pas. Certaines avaient des épines invisibles, d’autres étaient plus animales que végétales, et se défendaient contre l’envahisseur.

Quelques minutes plus tard, la lumière disparut. Velena ne comprenait pas mais fut rassurée de voir que rien ne s’était produit. Tout semblait être calme et sous contrôle. Ce n’était pas elle qui avait le pouvoir de faire quoi que ce soit. Elle était encore bien trop faible et vivait le plus souvent sous le regard bienveillant de ses pairs plus puissants. Elle devait apprendre à se battre un peu mieux. Pour une Muharkel, elle laissait clairement à désirer. Enfin… Muharkel, Muharkel, si elle restait là encore un peu, elle pourrait se considérer pleinement comme faisant partie intégrante d’Alaitihad. L’Humaine fixa ses mains d’un air fatigué. À force de couper du bois, sa peau était devenue bien plus dure que lorsqu’elle aidait sa mère à la boulangerie de son quartier. Préférait-elle être ici ou avec sa mère ? La réponse était évidente : ici. Cette vieille peau ne lui manquait pas. Au moins, sur Tælora, les hommes et les femmes avaient d’autres priorités dans la vie que de procréer à tour de bras. Ça se faisait, bien entendu, mais ça restait dangereux. Il valait mieux chercher à sauvegarder sa propre existence plutôt que d’en concevoir d’autres. Un jour, cependant, elle en était sûre, ils seraient un peu plus en sécurité.

Alors que la jeune femme allait rentrer dans la tente qu’elle partageait avec d’autres pour se changer, elle vit une nouvelle forme descendre du ciel. « Décidemment… » C’était réellement étrange. Celle-ci était bien plus proche d’elle et semblait provenir d’une tente voisine. Seulement, elle ne resta pas longtemps. D’autres Humains avaient remarqué le phénomène. Elle n’était pas devenue folle, au moins. Elle finit par hausser les épaules, se disant que si jamais la lumière les attaquait, elle serait rapidement au courant. Elle ne se séparait jamais de son épée et de son arc depuis qu’elle était là. Ils étaient nécessaires, quand bien même elle avait du mal à les manier. Une fois, elle s’était coupée en faisant un faux mouvement avec la lame. Elle avait voulu s’entraîner et s’était taillé la cuisse. Ça avait cicatrisé depuis et ça ne se voyait plus vraiment mais elle avait été de mauvaises humeurs durant quelques jours.

En entrant dans sa tente, elle enleva son haut. Elle avait beaucoup transpirée aujourd’hui et ça puait. Ils devaient économiser l’eau douce alors elle se lavait comme elle pouvait, souvent à sec. Ça marchait assez même si, à vrai dire, elle aurait bien piqué une tête. Ici, c’était plutôt impossible. L’océan était traitre et les cours d’eau de Lyscenni encore plus dangereux que le reste. Il y avait de l’eau douce, c’était déjà ça. Cela étant, plusieurs Humains avaient disparu en allant en chercher et certains s’étaient fait croquer la main par les créatures qui vivaient là. Elles n’aimaient visiblement pas partager. Petit à petit, néanmoins, ils trouvaient des solutions. Rien n’était parfait et rien ne le serait avant longtemps mais, quelque part, elle était assez fière de contribuer à l’avenir de sa race. Son père lui manquait, en revanche. Alors qu’elle mettait un haut propre – plus que l’autre du moins – son regard fut attiré par une lumière. Cette fois, elle prenait racine dans sa propre tente. Ses yeux s’agrandirent. Le halo semblait l’appeler. Aussi, dans sa naïveté, Velena ne le considéra pas comme dangereux, pas plus que ça. Elle se déplaça doucement et tendit la main dans sa direction. Elle fut ensuite entièrement imbibée et disparut.

~~~~~~~~

Mya entra dans la chambre de sa fille. Cramique était en train de sculpter, pensant aux nouveautés dans l’Archipel d’Aeden. Un nouveau Roi… forcément, les changements ne s’étaient pas fait attendre. La Glace avait laissé place à la Terre et le climat semblait bien plus favorable d’un point de vue général. Cela dit, la jeune femme ne connaissait pas grand-chose en stratégie et en géopolitique, elle ne faisait que penser à ce qu’elle avait entendu ici et là. Elle n’était pas très douée dans certains domaines et, surtout, n’avait pas envie de s’en préoccuper. La Lyrienne était plutôt terre-à-terre. Elle aimait lorsque ses mains étaient occupées, lorsqu’elle fabriquait des choses qui pouvaient servir à la vie de tous les jours. L’art ou la poésie ne faisaient pas partie de sa vie. Ses parents étaient ainsi, à s’émouvoir devant le moindre tableau. Elle trouvait ça insignifiant. Elle ne trouvait pas ces choses utiles et se lassait vite. Les visites dans les musées la rendaient fébrile, sauf lorsqu’elle pouvait apprendre de nouvelles informations, aptes à améliorer le bien général. Aussi, lorsqu’elle vit entrer sa mère, elle sut tout de suite que quelque chose la tracassait. Celle-ci était une Lyrienne de l’eau par excellence, incapable de gérer son trop plein émotionnel. Un rien tirait sur la corde sensible et, quelque part, la jeune fille savait qu’elles ne se comprenaient pas vraiment. C’était un peu comme si elles vivaient dans deux mondes distincts. Ce qui lui semblait parfois être de simples mots, devenaient sujet à drame pour sa génitrice. Une simple nuance dans son ton – qu’elle-même ne remarquait pas – inquiétait sa mère ou la mettait en colère.

« Je… » Cramique leva les yeux vers elle avec un peu plus d’attention. Elle enleva ses mains de la terre et les trempa dans l’eau avant de les essuyer sur un chiffon. Quelque chose lui disait que ça prendrait du temps. C’était ce qui était le plus énervant, parfois, le fait qu’une situation qui ne méritait que quelques mots, s’allonge en discours inutiles. Sa mère était particulièrement douée pour ça. Elle tournait autour du pot, arrêtait de parler au milieu d’une phrase de temps à autres, incapable de continuer sans être submergée. Cette sensibilité était réellement particulière. Cramique n’était pas dénuée d’émotions mais elle se concentrait sur le nécessaire. Si quelque chose l’agaçait, elle le disait clairement. Elle n’essayait pas de parler en signes, en attendant que ses interlocuteurs comprennent ses besoins. Elle ne faisait pas de sous-entendus et ne croyait pas les autres capables d’être si attentifs à son état qu’ils remarqueraient la moindre nuance dans sa voix ou son comportement. Sa mère, parce qu’elle était ainsi – capable de discerner chez les autres des changements minimes et de faire toutes les déductions qui s’imposaient, voire même de partir trop loin – attendait la même chose. Forcément, elle pouvait en ressentir une certaine frustration. Finalement, peut-être que les Lyrienns de l’Eau étaient faits pour être ensemble, même si la situation pouvait très vite dégénérée par le trop-plein. « Je dois te parler de ton père. » lâcha soudainement Mya. « D’accord. » répondit Cramique, attendant la suite. Sa mère était gênée, tourmentée, si bien que sa fille trouva opportun d’essayer de l’aider. « Il a dit quelque chose qui ne t’as pas plu ? Il a fait quelque chose qui ne t’as pas plu ? » « Non… Cramique, je… » C’était dur, douloureux. Mya avait repoussé, encore et encore, mais elle savait qu’il finirait par mettre à exécution sa menace. Elle devait agir avant qu’il ne le fasse. Le père de sa fille lui ressemblait, très terre-à-terre. Il disait les choses sans détour. Elle avait peur qu’il détruise son foyer et qu’il mette son mari dans une situation telle qu’il ne le supporterait pas.

Cramique dut attendre encore deux heures avant que sa mère ne se décide vraiment à avouer. Entre temps, elle trouva le moyen de prendre des chemins de traverse, de lui demander comment elle allait, de lui parler de leurs connaissances, du nouveau roi et des changements que ça allait produire. Puis, finalement, comme une sorte de déclic, comme si c’était le bon moment, elle lâcha la bombe. « Cramique, tu n’es pas la fille de mon mari. » Et elle s’était épanchée pendant encore trois heures sur le sujet, à raconter toute l’histoire de fond en comble, à s’excuser, à pleurer, à l’avertir, à lui dire qu’elle avait le choix, à décrire son vrai père, ce qu’il était devenu à présent, qu’il désirait la voir, qu’elle-même trouvait que ce serait peut-être bien mais d’un autre côté, pas du tout. La Lyrienne n’eut pas à répondre outre mesure vu que sa mère faisait la conversation à elle toute seule, monologuant encore et encore, entre sourire et larmes. De toute façon, même si elle avait pu parler, la jeune fille n’aurait pas dit grand-chose. Elle n’était pas bavarde et ne voyait pas le problème. Elle comprenait que sa mère avait trompé son mari, et ça poserait un problème dans le couple, sans doute, mais pour le reste, elle ne voyait pas le souci. Choisir de rencontrer son vrai père ne voulait pas dire tourner le dos à l’homme qui l’avait élevée. Elle ne se sentait pas trahie quant à la révélation tardive de ses origines. Ça n’aurait sans doute rien changé en réalité vu le passé de son géniteur.

Une fois seule, elle réfléchit un instant puis haussa les épaules. À vrai dire, elle était plutôt contente. Peut-être que son père était comme elle et qu’elle se sentirait moins seule en le rencontrant. Elle reprit son moulage jusqu’à ce qu’une lumière s’invite soudainement à ses côtés, partant du plafond pour atterrir sur le sol. Elle s’en approcha et fut aspirée.

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