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 [XXVIII] - Un monde parfait | Solo

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Ven 12 Avr 2019, 19:50

Catégorie de quête : XXVIII. Religion.
Intrigue/Objectif : Otoris fait son devoir religieux, mais n'a jamais trouvé de dieu à qui il accorderait une importance particulière. Cela va changer lorsque, dans son sommeil, il croira recevoir la visite de Sympan lui-même.


Crédits : House of Prophecy par Chris Ostrowski

Dans un recoin de la bibliothèque, deux amies parlaient à voix basse. « Je t’ai pas raconté ? » fit une première voix, qui semblait vouloir retenir ses exclamations. « Non, il s’est passé quoi ? » Regard complice. Sourire en coin. « Un première année de l’Étain s’est mis à déambuler dans les couloirs en parlant d’un dieu. » L’autre élève se mit à rire. Les commérages comme celui-ci n’étaient pas nouveaux. On parlait aussi d’une fille qui vivait une déception amoureuse, de l’esclandre d’un dernière année qui se serait alcoolisé dans les couloirs, d’une scène qui se serait passée dans l’une des auberges du coin... voilà à quoi ressemblait la vie à Basphel.

Deux jours avant.

Otoris marchait dans ce qui semblait être un dédale sans fin. « C’est… je suis où ? » L’air n’était ni humide ni pesant. En fait, ici, une certaine chaleur semblait recouvrir sa peau à la manière d’une couverture rembourrée. Quelques volutes brumeuses traversaient les parois du labyrinthe. Ne croyez pas là que je vous parle de murs de pierre classiques, ou même de haies. Non, la matière différait des conventions habituelles. Tout ici semblait être fait en laine de Wëltpuff durcie, sur laquelle on aurait tracé différents motifs. « C’est un rêve, hein ? » souffla le jeune garçon. Aussi étrange que cela puisse paraître, il avait appris à devenir lucide, en atteignant ses songes. Cela ne voulait pas dire qu’il avait le contrôle de quoi que ce soit. Sa conscience était toujours partielle, ne lui laissant jamais l’occasion de comprendre que les autres, eux aussi, faisaient partie du rêve, et qu’il pouvait l’influencer. Le disciple blanc ne pouvait donc qu’être spectateur.

« Oui, c’en est un. Je l’ai créé pour toi. Je t’attendais, Otoris Dantilleul. » Le blondinet avançait en direction de la voix. Recevoir des visites dans ses songes comme ça, voilà qui n’était pas commun. « Qui êtes-vous ? » — « L’aether Suprême ». Une réponse franche, et plus précipitée qu’on n’aurait pu le penser. Le garçon réfléchit quelque temps, l’air inquiet. « Vous voulez dire… Sympan ? » — « Oui, on me nomme parfois comme cela. Je préfère néanmoins ma vraie identité. Appelle-moi Kaniug. » Otoris sauta de joie. « C’est étrange ! Vous vous appelez comme le pâtissier du quartier, à la maison. » Silence. « Hmm… c’est que… lui aussi a reçu ma visite. Je l’ai baptisé en mon honneur. » Cette explication sembla suffire au magicien.

« Ah oui, je vois, c’est logique. Mais du coup, pourquoi vous venez me voir ? J’ai une grande destinée ? » La voix trouva enfin un corps. Un vieil homme apparut, près du centre de ce labyrinthe. « Oh oui. J’ai une mission à te do — . » — « Vous ressemblez à La Main ! Enfin, à Mynxetruc, quoi. Comment vous l’appelez, entre aetheri ? » L’Unique ne sembla pas mal prendre le fait d’être interrompu. « Il aime bien le surnom Mymy. Donc, je disais… j’ai une missi — » — « Et est-ce que les aetheri ont envie d’éternuer, parfois ? » – « Oui, on le fait souvent. Il ne te reste qu’une question, choisis-la bien. » L’idée d’un nombre d’interrogations limité venait d’apparaître là, sans plus de préparation. Cette visite divine manquait cruellement de cohérence.

« Il y a quoi, après la mort ? » Otoris n’avait jamais eu très peur de la notion de trépas. Dans son cercle familial, ils en parlaient ouvertement, sans pour autant obséder dessus. Le vieil homme, quant à lui, montra un sourire innocent. « Un monde de ma création, qui ressemble à celui-ci. Je l’ai appelé Pangreya. » L’environnement joignait plus ou moins la parole du divin, se déformant pour représenter ce qui devait l’être. « Les bons sont récompensés par des tricots de qualité. Quant aux mauvais… ils sont constamment entravés dans de la laine. C’est là que vont les élèves du charbon après leur trépas. » Otoris n’était pas certain que séquestrer le mal soit une bonne chose — puisque cela n’existait pas à ses yeux, mais retint sa remarque. C’était le genre de chose que dirait Luzinker, son ami. Le déchu n’avait pas encore tout à fait découvert son péché, mais Otoris pariait que c’était un futur colérique. Il faut dire que le jeune magicien savait taper sur les bons nerfs : il avait tous les avantages — et désavantages — d’un esprit simple. Représentant parfait de l’image caricaturale que l’on se ferait d’un mage bleu, il agissait souvent comme une de ces atrocités rose bonbon et naïves, tout juste bon à se faire manipuler ou taper dessus. Fort heureusement, la majorité de son peuple savait s’éloigner de ces stéréotypes. Dans le cas contraire, existerait-il encore de mage banc sur ces Terres ?

« Pangreya… des bons récompensés, des mauvais punis… j’aurais pas fait mieux. Bravo, vraiment. » Dans la bouche d’un maléfique, cela sonnerait comme une pique sarcastique. Fort heureusement, le blond était pur, et aimait bien complimenter les autres — que cela soit sincère ou non —. Souvent, il recevait des remarques positives en retour. Ce mécanisme formait une sorte de cycle de la joie. C’était tout ce qui comptait, au final. « Merci. Je disais donc : j’ai une mission à te donner. Une mission de la plus haute importance. » Otoris restait attentif malgré l’averse de bonbons qui commençait à ravager les lieux. « Tu dois faire valoir le tricot. Beaucoup pensent qu’il ne s’agit que d’un simple hobby. Pourtant, c’est un sport, un contre-pouvoir, un moyen de renverser la tyrannie. Essaye de convertir le plus de membres à ta passion, Otoris. C’est le seul moyen de tous les sauver. »

Sur ces paroles énigmatiques, le vieil homme disparut. « Mais, attendez ! » fit le garçon d’une voix à moitié cassée. Il ne comprenait pas. En quoi convertir des gens au tricot aiderait en quoi que ce soit ? Comprenez bien : l’idée ne lui déplaisait pas, mais il avait besoin de plus de contexte. Malheureusement, le dieu ne semblait pas vouloir revenir.

Confus, le blondinet se rassura en dévorant l’une des confiseries qui étaient tombées du ciel. Au moins, il avait ça. Posant sa main sur la fourrure douce d’un Wëltpuff bleu à pois roses qui venait d’apparaître par là, Otoris réfléchissait à son mode d’action. Comment faire prévaloir l’utilité de son activité favorite ? Les associations seraient un bon début, mais il fallait viser plus haut. Un empire ? Un monde unifié ? Bon, ce serait peut-être un peu trop ambitieux. Quoi que, l’idée de diriger un immense territoire ne manquait pas de l’intéresser. Se laissant aller à d’autres rêveries, le magicien ne remarqua pas qu’il était en train de s’envoler, transporté par une horde d’oiseaux verts. Des chèvres marchaient dans les airs comme si le sol n’était qu’un élément de décor de peu d’importance. L’une d’entre elles se tourna vers le jeune magicien.

« Tu dois convertir ceux qui ne se sont jamais laisser aller au tricot. Tel est ton devoir. » Otoris ne comprenait toujours pas, mais conservait son expression extatique. Il était tout de même en train de voler, et ça n’avait pas de prix. Qu’est-ce que ça devait être bien, d’avoir des ailes ! « Bah ça on me l’a déjà dit ! Enfin bref, je fais comment ? » L’animal lui répondit simplement par un « Mêêêêh », certainement lourd de sens. Toutes ces rencontres lui faisaient penser à une comptine qu’on lui chantait souvent, plus jeune. « Un oiseau, un enfant, une chèvre ; Le bleu du ciel, un beau sourire du bout des lèvres ; Un crocodile, une vache, du soleil ; Et ce soir je m’endors au pays des merveilles. »

Le paysage s’adaptait aux paroles de la chansonnette, investi par une force créative d’une intensité sans pareille. Ici et là apparaissaient animaux de pâturages, créatures craquantes et autres monstres mignons. Finalement, à cette recette, il ne manquait que l’enfant — tout du moins selon Otoris lui-même —. Il avait passé l’âge et faisait maintenant partie des plus grands, non ?


L’effervescence et l’extase avaient laissé place à un réveil difficile. Le magicien déjeunait avec les autres, encore embrumé dans ses histoires. Il buvait un verre d’eau fraîche qui le ramenait un peu plus à la conscience chaque seconde. Puis, après un moment, la révélation éclata. Il devait agir et remplir son noble rôle. Otoris se leva de son siège et commença à répandre la bonne parole tout en flattant son ego. « Hé, tout le monde ! Je suis béni par Sympan, venez me voir après si vous voulez en savoir plus ! » Le garçon courrait, empli de force et motivé à faire son devoir religieux. Certains pourraient dire qu’il se montrait orgueilleux, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Cependant, les choses étaient différentes. Il se pensait élu de l’aether suprême, après tout.

Ce manège dura toute la journée, et Otoris commençait à se construire une réputation peu flatteuse. Son goût en matière de chandails, c’était une chose. Gueuler à longueur de temps pour parler de tricot et d’une divinité inconnue, c’en était une autre. Ses amis grinçaient des dents, et essayaient comme ils le pouvaient de calmer le jeune magicien. Ses notes étaient déjà faibles pour un étudiant de Basphel, mieux valait pour lui de ne pas aggraver son cas.

Les cours avaient pris fin. Tous les élèves de première année se dirigeaient vers leurs dortoirs respectifs. Cependant, une fille — Mangue — semblait ne pas suivre les autres. Discrètement, elle reculait pour se mettre au niveau d’un camarade de classe, un déchu du département de l’Étain. Tous deux se connaissaient. Ils étaient des natifs d’Avalon mais, surtout, faisaient partie du même groupe d’amis qu’Otoris.

Mangue s’approchait de son camarade, en plissant les yeux. Elle gardait la bouche close, mais fixait bien trop le garçon pour qu’il ne remarque rien. « Tu cherches quoi ? » Le garçon, Luzinker, se sentait dévisagé mais essayait de ne pas le laisser paraître.

« Je sais pas. Peut-être ta culpabilité, gros bêta. C’est toi qui as joué avec ses rêves ? C’est vraiment pas drôle. » Il ne savait pas comment elle avait compris, mais se doutait que nier ne servirait à rien. Ses expressions l’avaient trahi. « Ne lui dit pas, s’teuplait. Je veux pas avoir d’ennuis. » Mangue croisa les bras, l’air dubitatif. « Si tu n’en voulais vraiment pas t’aurais pas fait ça. Maintenant tout le monde va penser qu’il est complètement illuminé ! » Luzinker regardait aux alentours, pour s’assurer qu’ils soient seuls. « C’était pas prévu. Au début je voulais juste blaguer parce que je m’étais réveillé en pleine nuit. Puis, à un moment, j’ai perdu le contrôle... » Il avait un ton rieur, mais ne mentait pas. « Comment ça, “perdu le contrôle” ? » souffla Mangue, toujours irritée par le comportement immature de son ami. « Bah, j’étais trop fatigué pour garder le sort du coup j’ai arrêté. Le truc c’est que lui, il a continué sur sa lancée. Je… vraiment, je me sens bête. Désolé. » Les traits de Luzinker étaient tordus par cet aveu difficile. Les préadolescents qu’ils étaient ont tendance à nier leurs faiblesses et leurs tromperies. Seulement, la jeune fille se montrait persuasive.
« Bon, je ne dirais rien, mais il faut vraiment qu’on essaye d’arranger ça… Raanu sait ô combien ça risque d’être compliqué. » Elle était loin d’avoir tort.

Pendant ce temps, Otoris jubilait à l’idée d’être une sorte de demi-dieu.


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