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 Il faut bien commencer quelque part. [Faust[Kitoe]]

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Lun 01 Avr 2019, 11:30



“Mavis, Mavis, MAVIS !” Finis par crier sa compagne de chambre en tirant brusquement sur les couvertures. Surprise, la magicienne sursaute en poussant un cri de surprise. Quelque peu sous la panique de l'instant, elle regarde de gauche à droite avant de tomber sur le visage maintenant familier de son amie. “Rehda... Mais pourquoi tu cries comme ça ?” Réplique l'endormie en passant une main dans son visage. Elle attrape l'élastique qui traîne pour venir attacher ses cheveux courts. “Si tu n'avais pas remarqué, il serait bientôt l'heure du premier cours.” Tout en plissant les sourcils sombres, elle tourne la tête vers l'horloge magique offerte par l'une de ses sœurs. Elle confirme mentalement l'heure et saute pratiquement du lit en commençant à retirer son pyjama. Tandis qu'elle passe derrière le paravent, on peut voir les vêtements voler dans l'air avant de s'écraser au sol. “Pourquoi mon cadran ne m'a pas réveillé ?” “Parce que tu l'as envoyé dans le mur dès qu'il a sonné.” Réplique Rehda en ramassant les deux-pièces du pyjama pour le jeter sur le lit déjà fait. Rehda avait un léger problème de propreté et tolérait peu le chaos du désordre. Et plusieurs de ses caractéristiques, avaient fait d'elle une candidate idéale pour la section de l'Ivoire. “Sérieusement ? J'en garde aucun souvenir...” Marmonne la magicienne aux yeux acier qui sort de derrière le paravent maintenant habillé. “Tu avais juste, à ne pas te coucher aux petites heures du matin...” Réplique simplement sa compagne. “Mais... je voulais finir ce superbe tricot !” lui dit Mavis en tirant sur un tricot sombre avec des mots “moi bizarre ?” et différents symboles de contes de Faes dans des positions étranges et peu éloquentes. C'était tout simplement étrange, mais elle semblait assez fière de son œuvre. Malgré les apparences un peu négligeables et parfois douteuses de Mavis, cette dernière avait été choisie pour rejoindre le rang de l'acier.

De la crainte et de l'incertitude se dessine sur le visage de Rehda. Qui connaissait trop bien la passion obsessive de son amie d'enfance. “C'est pour qui ?” “Humm... Je ne sais pas encore, mais je vais peut-être le garder, je l'aime beaucoup.” Dit-elle pendant qu'elle enfile le chandail par-dessus son t-shirt. Elle lisse le devant du chandail avant de regarder Rehda avec un large sourire. Sa compagne de chambre soupire en secouant la tête face à autant d'enthousiasme. “Attrape ton sac avant qu'on soit réellement en retard pour le premier cours.” “Oui, pardon.” Mavis en profite pour glisser un peu de laine et des aiguilles entre deux livres, un au cas où qu'elle aurait un peu de temps entre des cours et vient rejoindre Rehda qui l'attendait à la porte d'entrée. Pendant qu'elles remontent les couloirs, elles discutent tranquillement de ce qu'elles pensent faire durant la journée. “Tu as ta liste de cours ? Je te rappelle que nos cours ne sont pas tous les mêmes.” “Oui, oui, elle doit être quelque part entre mon livre, Étudier les causes, les manifestations et les enjeux de la déviance et de la criminalité ainsi qu'Étudier les comportements délictueux et les façons de les contrer. Ou peut-être que je m'en suis servi comme signet de page pour mon livre sur l'Analyser et comprendre les dynamiques sociales et les rapports sociaux...” Termine-t-elle en chassant le reste de la plainte de Rehda. Elle lui offre un grand sourire avant de lui tirer la langue, ce qui fait partiellement rire son amie. Malgré leurs grandes différences psychiques, les deux femmes ne s'étaient jamais quittées depuis l'enfance. Elles étaient étrangement une bonne influence l'une envers l'autre.

Tout en marchant d'un pas rapide, Mavis tourne rapidement le coin et distraite par la passionnante conversation qu'elles ont, elle ne remarque donc pas la tierce personne qui se trouve devant elle. Sans crier gare, elle lui rendre dedans, laissant tomber son sac qui s'éventre au sol en dévoilant son contenu, livres, crayons, feuilles vides, laine colorée, aiguille à tricot. “Je suis tellement désolée... Je n'ai pas fait... Ah Rehda regarde, c'est ma feuille de cours ! Je te l'avais dit qu'elle n'était pas loin.” Dit-elle distraite une fraction de seconde pendant qu'elle la pointe du doigt. Rehda soupire avant de se pencher pour ramasser ladite feuille. “Au moins y a ça de positif, si tu veux bien t'excuser maintenant et ramasser tes choses...” Marmonne l'autre magicienne aux yeux bleu pâle. Rehda replace une longue mèche brune derrière ses oreilles, croisant les bras sur sa poitrine en observant les manières de sa compagne. Pendant que Mavis se tourne vers celui ou celle dans qui elle est rentrée, elle s'excuse immédiatement. “Je suis vraiment désolé, comme je disais, j'étais distraite et je n'ai pas vu ta présence en tournant le coin. J'espère que tu n'as rien de casser.” Termine la magicienne en commençant à ramener quelques effets personnelle grâce à sa télékinésie. Tout en ouvrant son sac, elle attrape au vol le coffre à crayon, puis l'un des livres.
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Mar 09 Avr 2019, 09:51

Il faut bien commencer quelque part

Mavis

Faust

Assurément, Faust allait être en retard. D’habitude, il s’arrangeait pour être pile poil à l’heure, une seconde avant que le professeur ne ferme la porte de la classe. C’était insolent, mais techniquement, c’était à l’heure, et pour cela, on pouvait difficilement le blâmer. Aujourd’hui, malheureusement, il allait louper le coche. Ça ne l’empêchait pas de ne pas accélérer pour autant. Il ne manquerait plus que ça : que lui, Faust Slyther, se fasse une réputation de fayot et de lèche-bottes. Non. Il était trop bien pour de rabaisser à ce genre de choses. Il n’avait d’ailleurs jamais compris pourquoi certains élèves angoissaient constamment à l’idée d’être en retard ou de ne pas avoir bien fait leurs devoirs. Leur vie devait être abominable ! Certes, mais lui, du haut de ses onze ans, il en riait. Quelle bande de glands.

-Faaaaaauuusttiiiiiiiinnee ! S’écria-t-on derrière lui avec une voix de fillette.

Faust ne prit même pas la peine de se retourner et se contenta de lever son bras droit pour faire un geste obscène à l’attention de l’insolent. Il connaissait un tas de signes vulgaires et d’insultes grâce à un ami de sa mère, qui les lui avait appris en secret. Un chouette Colérique avec quelques penchants Luxurieux, que sa mère aurait aimé qu’ils ne se fréquentent pas autant. Néanmoins son acte n’impressionna nullement Jared, qui le rattrapa pour marcher à ses côtés. Faust n’aimait pas ce Jared. C’était un Démon, certes, mais aussi et surtout un gamin qui prenait tout le monde de haut alors que c’était de loin le mec le plus stupide qu’il avait jamais connu. Naturellement, il le trouvait d’autant plus con qu’il l’appelait Faustine. Rien que pour ça, il méritait qu’on lui adresse tous les gestes obscènes du monde. Ce bâtard de Jared avait trouvé ce surnom lorsqu’il l’avait surpris, un soir après les heures d’étude, en train de tricoter. Assis sur son lit, Faust avait eu beau prendre une position de caïd lorsqu’il magnait l’aiguille, que ça n’avait pas suffi à éloigner les moqueries pompeuses qui émanaient principalement de ce c**nard.

-Bah alors, t’as pas mis le beau pull que t’as tricoté hier soir ?

A défaut de lui avoir planté ses aiguilles dans les yeux la veille en lui hurlant que le tricot, c’était plus qu’une activité de fillette, mais aussi un art et une thérapie, Faust aurait aimé répondre quelque chose de stylé aujourd’hui. Mais il n’avait pas encore l’agilité nécessaire pour répondre les bonnes choses au bon moment. Les mains dans les poches, mais les poings serrés, il se contenta de continuer sa route en silence, se forçant à lever les yeux pour regarder devant lui. La vérité, c’est qu’il n’avait pas voulu porter son nouveau pull pour justement éviter ses railleries. On pouvait dire qu’il avait été bien naïf. Il aurait dû s’attendre à ce qu’un Démon de ce gabarit s’en prenne à lui quoi qu’il arrive.

Faust n’était pas encore suffisamment à l’aise dans cette nouvelle école pour se permettre de porter ses œuvres tous les jours. Disons qu’il y avait des moments où il était plus en forme que d’autres, et où il était prêt à ignorer le regard de ses camarades. D’autres fois, ça le fatiguait rien que d’y penser. Jared continua de le harceler pendant une bonne vingtaine de mètres et Faust continua de l’ignorer, l’air interdit. Ça aurait pu durer jusqu’à ce qu’ils arrivent à leur salle de classe. Le petit Démon s’y était déjà préparé psychologiquement, prêt à contenir toute cette rage qu’il avait envers son camarade. Mais à la place, un fracas vînt mettre fin à leur jeu stupide. Pris dans sa lancée, Faust fit bien quatre mètres avant de se rendre compte que Jared s’était cassé la gueule. Il eut un rictus satisfait. C’était bien fait pour sa gueule, tiens ! Jared était étalé par terre, ses affaires éparpillées sur le sol. Faust s’approcha, ignorant promptement les deux filles, qui étaient visiblement plus âgées qu’eux. Il était à ses pieds. C’était une belle image et il s’en délectait.

-Alors, Jaredine, on est tombé ? Il se tourna ensuite vers les deux étudiantes. Il leur était profondément reconnaissant pour ce qu’il venait de se passer, même s’il n’avait absolument rien vu. Il estima que son sourire était suffisant pour le leur montrer. Faust n’aimait pas dire merci. Ne prenez pas la peine de l’aider. Il a ce qu’il mérite.

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Ven 19 Avr 2019, 22:28



Tout en attrapant l'une de ses boules de laine, elle observe les deux jeunes hommes qui se trouvent devant elle. Malgré le moment cocasse, il y avait une certaine animosité entre eux, un sentiment de malice insaisissable. Peut-être était-ce dû à leurs races respectives ? Mavis n'avait absolument rien contre les Démons, loin de là même. D'une certaine manière, ils la fascinaient tout comme les chamans. Pour les rares fois où elle avait rencontré ce genre, ils avaient toujours démontré des comportements particuliers qui avaient poussé Mavis à vouloir les étudier un peu. L'étude des comportements n'était pas simplement liée aux races, mais certaines races avaient quelques choses de plus que d'autres n'avaient pas. Tout en se redressant, elle rigole un peu face à la malice du jeune homme aux cheveux noirs envers l'autre. Il était clair qu'il y avait une certaine rivalité entre eux. Elle ne pouvait pas dire de quels genres, mais c'était visible vu le comportement des garçons. “Il est clair que c'est l'amour fou entre vous deux.” Souffle Mavis moqueusement. Elle termine de fourrer son tricot dans son sac avant de tendre la main vers la feuille que tenait Rehda. “Tu veux bien me passer ma feuille de cours.”

Rehda lui tend le bout de papier sans souffle un mot de plus. Elle ne cherche pas non plus à aider ce Jared qui est au sol. Redha n'était pas la personne la plus sociale, mais elle était la plus douce et tolérant que Mavis n'avait jamais connus, mais ceci faisait partie de son caractère angélique. L'aile Blanche prend soin d'ignorer la présence des deux jeunes hommes, plus par respect aux règlements de Basphel et pour Mavis. Redha se décale d'un pas, observant par dessus l'épaule de sa compagne la feuille de cours. Elle semblait avoir plusieurs cours ensemble, ce qui plu énormément à Redha. Toutefois, l'être angélique remarque l'intérêt plus que marqué de Mavis pour le nouvel inconnu. “Mavis, moi, je te quitte, je dois aller rejoindre les cours de M. Summers. On se retrouve pour le dîner à la cafétéria ?” Déclare Redha en ramenant un peu sur terre son amie. “Oui, sans problème.” Souffle cette dernière en saluant son amie qui s'éloigne.

Elle se tourne ensuite vers Faust et son compagnon de fortune. Elle sourit un peu embêtée avant de demander ; “dit, tu ne serais pas où se trouve le cours d'Adam Tulipe ? Je commence avec lui et je n'ai pas encore eu la chance de trouver son cours.” Elle hausse les épaules en reprenant ; “j'ai préféré faire ce pull au lieu de visiter les lieux hier.” Termine-t-elle en rigolant un peu d'elle-même. Elle savait qu'elle avait dû au moins faire le tour de l'école au moins une fois, se familiariser avec les lieux avant de faire son hobby. Cependant, elle était arrivée le vieil un peu après le dîner et tout ce qu'elle avait eu le temps de faire, avait été de vider ses boîtes et ranger ses choses. Elle avait été retenue à la maison par une réunion familiale, une fête de ‘départ' qu'ils avaient organisée et il avait été hors de question de manquer ceci à cause de l'insistance de sa mère.

Elle avait placé sa décoration tout en mangeant son souper sur le plancher même de sa chambre avec Redha. Elles avaient ensuite discuté un peu avant que son amie tombe d'épuisement sur son lit. Mavis l'avait recouverte d'une couverture avant de se demander ce qu'elle allait faire. L'idée de visiter les lieux lui avait traversé l'esprit, mais à cet instant, ses yeux acier étaient tombés sur son kit de tricot. Malheureusement pour elle, elle n'avait pas hésité une seule seconde pour se jeter sur son tricot en cours avec l'idée de rapidement le finir et d'ensuite faire le tour de l'école... Toutefois, le simple foulard qu'elle devait faire, c'est transformé en un chandail à manches longues et logo coloré et inusité qu'elle portait fièrement en ce moment même. Elle ne regrettait pas vraiment son choix, mais une partie d'elle avait un peu honte de ce hobby qui prenait beaucoup de temps chez elle, mais c'était plus fort qu'elle, elle adorait le tricot et elle avait bien hâte de rencontrer les autres membres de son club.
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Mer 24 Avr 2019, 23:55

Il faut bien commencer quelque part

Mavis

Faust

Faust posa ses yeux sur la pelote de laine que l’adolescente était en train de ramasser. Il se sentit tressaillir comme s’il venait de découvrir qu’on lui avait volé quelque chose. Il dévisagea la fille. Pourquoi tout semblait-il lié au tricot, aujourd’hui ? Il allait chercher une bribe d’explication, mais il préféra écouter sa remarque. Le regard du garçon s’assombrit. Apparemment, elle aimait l’ironie. Sauf que le Démon n’était pas très perspicace. Il le prit mal.

-Et puis quoi encore… Marmonna-t-il.

Puis, il porta son attention sur l’Ange qui accompagnait la fille. Malgré toute sa bonne réputation, y’avait vraiment de très mauvaises fréquentations à faire à Basphel. Mais comme on l’avait souligné à leur arrivée, on ne choisissait pas sa naissance : ni son lieu, ni son époque, ni sa nature. C’était dire à quel point tout pouvait se jouer à pas grand-chose. Si ça se trouvait, si son arrière-arrière-grand-mère n’avait pas péché, sa mère serait née Ange, et lui il serait aussi… AAAAH dégueulasse ! Berk, berk, berk, ne pas y penser, ne pas y penser. Faust grimaça. Il trouvait ça encore plus embarrassant que d’imaginer surprendre ses parents en pleine activité nocturne. Le cours étrange de ses pensées fut interrompu par l’intervention de Jared, qui venait de se relever après avoir rassemblé ses affaires.

-Hé c’est marrant, ça ! Tu tricotes aussi ? Parce que Fausti…

-La ferme !

Un instant, il avait failli lui être reconnaissant pour le timing parfait de son propos. Mais bon, si c’était pour dire des âneries pareilles, ça comptait pas. Qu’est-ce qu’il pouvait être embarrassant, franchement ! C’était vraiment la honte, d’être avec ce type. Toujours à se mêler de tout ! Il pouvait pas juste la boucler, se trouver des amis et le laisser tranquille ? En fait, Faust se demandait même si le moindre propos pertinent était un jour sorti de sa bouche.

-Pour ton cours, j’en sais rien. Connais pas.

A vrai dire, tous ces noms de profs lui passaient au-dessus de la tête. Depuis le début de l’année, il devait n’en avoir retenu que deux. Il fallait dire, c’était pas l’élève le plus attentif, ni le plus doué en terme de mémorisation.

-Bon, par contre, là, Faustine, on va vraiment être en retard.

-T’as qu’à y aller, si t’as si peur que ça.

Ce n’était pas la première fois que Jared arrivait en retard à ce cours avec monsieur Trucmuche. Un type pas commode en apparence, et qui, il fallait l’avouer, faisait un peu peur. Il avait prévenu ses élèves, le premier jour, en disant que trop de retards avec lui, c’était s’exposer à de sévères sanctions. Lui, Faust, n’avait pas encore grillé sa carte. Il fallait croire qu’il était temps de le faire. En contrepartie, il viendrait un peu plus en avance la prochaine fois, quand le prof s’apprêterait à se lever pour aller fermer la porte – ce qui devait correspondre à une bonne dizaine de secondes plus tôt par rapport à l’heure d’arrivée habituelle. Jared hésita, déchiré entre la peur de se faire engueuler, celle d’obéir comme un faible et d’y aller tout seul, et le plaisir qu’il avait à emmerder son camarade. Finalement, il partit. Faust se détendit dès qu’il disparût de son champ de vision.

-En revanche, si toi t’as une solution pour me débarrasser de ce c***ard à long terme, je suis preneur. Mais j’imagine que t’en sais rien non-plus. Quoique les Anges, ça doit être ch*ants aussi, non ? Tu dois bien avoir une technique pour leur échapper de temps à autres ?

Et si, par chance, elle en avait une, il faudrait qu’il la retravaille pour l’appliquer à des engeances maléfiques. Mais tout était bon à prendre, au point où il en était. Il y eut un silence. Faust regarda ses pieds, puis le couloir. En fait, plus ça allait, moins il avait envie d’aller en cours.

-Ça te dit on sèche ? J’ai cours de langue commune. Ça sert à rien, tout le monde la parle déjà.

Pas qu’il aimait bien cette fille. Mais qu’elle tricotât l’intriguait. Il trouvait étrange de partager un point commun si peu commun avec quelqu’un. On avait beau faire mention d’un club de tricot dans cette école – et dans lequel il n’avait encore jamais mis les pieds – ça le surprenait. Faust regarda de nouveau ses pieds. Ses mains étaient toujours dans ses poches, les poings serrés. Il n’osait pas trop aborder le sujet, même en sachant qu’il l’intéresserait sûrement. A croire que le harcèlement de Jared fonctionnait : il avait honte. Un peu.

-Donc du coup, tu tricotes ?

C’était une question bête, purement rhétorique – même s’il ne connaissait pas encore l’existence de ce mot – et qui allait leur permettre de lancer, ou pas, le sujet en bonne et due forme. Sans personne pour les emmerder, ce qui était franchement pas mal. Faust croisait les doigts pour qu’elle accepte. Parce que si elle ne voulait pas, ça voulait dire qu’elle allait le laisser planté là, à avoir grillé sa carte d’absence pour rien.


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Lun 29 Avr 2019, 14:47



Silencieuse, Mavis observe l'interaction plus que salé entre les deux jeunes hommes. Même s'il n'y avait pas de méchanceté visible, - quoique parfois ce fût limite - il y avait une irritation grandissante qui apparaissait chez ce Faustine. Mavis retient de peine et misère le sourire en coin moqueur qui voulut prendre place quand elle entend ce Jared appelle son ami de la sorte. Elle se doutait que ce n'était pas le vrai nom du jeune homme, mais plutôt un surnom qui se voulait soit affectueux soit taquin, elle n'était pas encore sûre de la relation entre eux. Toutefois, la phrase de Jared sur le tricotage, attise la curiosité de la jeune magicienne, mais Faust l'arrête immédiatement dans ses propos avec une certaine énergie, comme s'il avait une petite crainte que son secret personnel soit révélé au grand jour. Toute cette agitation, lui rappelle le comportement de ses sœurs jumelles, Jamya et Mateja. Il y avait aussi un peu du plus jeunes, Tiberio qui adorait alimenter les conversations en testant la limite des gens avec ces blagues foireuses. En parlant de la petite famille, il faudrait bien qu'elle les rencontre, ils se trouvent tous ici pour les cours.

La rapidité avec laquelle lui répondait Faustine était remarquable. Malgré son air désinvolte, il ne démordait pas de sa personnalité démoniaque tout en étant étrangement calme à la fois. C'était un phénomène particulier qui ne faisait qu'attiser la curiosité et l'envie de Mavis d'en apprendre plus sur le plus jeune. Plusieurs questions vinrent au même moment taquiner l'esprit de la magicienne ; est-ce que c'était dû à son jeune âge ? Ou encore à l'éducation de ses parents ? Il était visible qu'il était plus jeune qu'elle, mais en même temps, quelque chose trahissait une certaine expérience de vie, ou c'était simplement son détachement qui faussait toutes ses données. D'accord, elle n'en avait pas beaucoup, mais quand même. Physiquement parlant, il devait avoir à peine douze à treize ans, mais mentalement... Elle s'arrête dans ses propres déductions, elle ne pouvait pas encore le juger, elle le connaissait à peine.

Après la crainte visible de Jared d'arriver en retard à son cours, il se sauve, donnant l'image d'un chien qui fuit la queue entre les jambes. Mavis remarque immédiatement son interlocuteur se détendre. Pendant qu'elle attend dans le couloir, hésitante entre rester avec le petit démon ou faire comme Jared. Le jeune garçon aux yeux bruns finit par s'exprimer en premier, apportant un sujet qui la surprend. Elle rit ouvertement avant de parler ; “Redha n'est pas si pire, il y a simplement son obsession pour la propreté qui me tape sur les nerfs, sinon nous nous connaissons depuis trop longtemps pour que ses défauts d'ailes blanches me dérangent. En même temps, nous sommes assez indépendantes l'une de l'autre, alors on ne passe pas tout notre temps ensemble... Pour ton ami, dit-lui clairement ce que tu penses de lui, si vous êtes compagnons de chambre et bien je te plains... Essaye de demander un transfert de camarade... Ou tu le harcèle à ton tour, trouve son point faible.” Termine-t-elle en haussant les épaules. Il était toujours délicat de gérer avec les gens, mais Mavis avait depuis bien longtemps fait le choix et accepté qu'on ne pût pas plaire à tout le monde.

La deuxième demande de sa nouvelle rencontre la surprend encore plus. Il voulait passer du temps avec elle ? Ou c'était une manière détournée de ne pas aller en cours ? Elle se doute que c'est la deuxième option qui avait poussé le démon à parler. Elle sourit doucement, pouvait-elle se permettre de manquer son premier cours ? Les répercussions que ce simple geste pouvait rapidement déborder, que ce soit de la part de sa famille ou encore face à la vision que les professeurs auront d'elle. En même temps, elle pourrait toujours prétexter que finalement elle ne se sentait pas bien. “Pourquoi pas, seulement si tu as le meilleur des endroits pour ne pas qu'on se fait chopper.” Elle l'observe à nouveau, elle ne comprenait pas ce comportement des plus contradictoires. Autant un instant il avait la tête haute et était confiant de lui, autant que la seconde suivante il avait l'air d'un chien battu. Il semblait cacher quelque chose. Maintenant qu'il regardait ces pieds, il semblait tout hésitant sur la chose à faire.

Est-ce que c'était elle qui l'avait mis mal à l'aise ? Elle en doutait, elle n'avait rien dit ou fait qui aurait pu aller dans ce sens. À moins que la raison soit toute autre. Elle allait poser la question quand il lui pose la seule question à laquelle elle ne s'attendait pas. “Si je tricote ? Je dois dire que tu me surprends, mais la réponse est oui. J'adore tellement le tricot, que je me suis inscrite au club. Que je préfère tricoter des pulls que d'étudier et ma famille – et amis – ne sont plus capables d'entendre parler de tricot à cause de moi. Le pull noir à manches longues, c'est moi qui l'ai fait et je ne peux pas sortir de chez moi sans amener mes aiguilles à tricoter et de la laine... Une vraie maniaque.” Termine-t-elle en riant. Elle savait très bien qu'elle avait un problème d'obsession pour le tricot, mais il était loin d'être dangereux. “Et toi ? Tu as une activité de ce style qui te passionne autant ?”

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Lun 13 Mai 2019, 21:12

Il faut bien commencer quelque part

Mavis

Faust

Faust afficha un demi-sourire. De tout ce qu’elle lui avait proposé, le harcèlement lui semblait être la meilleure solution. Il y avait déjà songé, mais jamais avec autant de conviction qu’il en avait maintenant. Le fait qu’une personne tierce – et même pas un Démon – en fasse mention donnait de la valeur et de la légitimité à l’idée.

-Je connais un endroit, ouais. Dit-il doucement. On y va ?

Ce n’était absolument pas vrai. Il ne connaissait quasiment rien, ici. Il n’avait aucune idée d’où il allait bien pouvoir la trimballer, et ce n’était qu’après avoir menti qu’il s’en souciait. Sa mère lui avait répété des milliers de fois que le mensonge n’apportait que des problèmes. Il savait qu’elle avait un peu raison, mais il ne l’avait jamais écoutée. Toute son enfance, il n’avait cessé d’entasser connerie sur connerie, et d’ailleurs, c’était en partie la raison pour laquelle il s’était retrouvé à Basphel. Pour que t’apprennes à bien te comporter, que lui avait dit sa mère, qui n’avait pas la patience de lui apprendre ce genre de choses énervantes. Faust pensait aussi que c’était parce qu’elle n’en pouvait plus de voir sa tronche. Du moins, c’était ce qu’il en avait déduit à force qu’elle ne lui répète, sur le ton du reproche, qu’il ressemblait trop à son père. En tous les cas, le garçon avait décidé que ce n’était pas parce qu’il était supposé « se discipliner » au sein de cette école qu’il allait le faire. Faust vivait comme il le souhaitait. Il l’avait toujours fait et cela ne changerait pas. C’est pourquoi mentir lui importait si peu : tant qu’il finissait par obtenir ce qu’il voulait, il se fichait des conséquences. A chaque fois, il se pensait capable d’y échapper. En d’autres termes, aujourd’hui, du moment qu’il ne se retrouvait pas tout seul à sécher comme un con, ça valait le coup.

Après avoir choisi au hasard dans quelle direction partir, Faust prit les devants. Il espérait qu’il ne galèrerait pas trop à trouver un coin tranquille, ou elle allait le prendre pour un abruti. Il avançait la tête légèrement inclinée en avant, les mains enfoncées dans ses poches. Il se comportait bizarrement et espérait que ça ne se voyait pas trop. C’est vrai que Jared était un pro quand il s’agissait de lui foutre la honte. C’était aussi vrai que, pour une raison étrange, il était la seule personne à qui il parvenait à répondre de manière assez honorable lorsqu’il était en forme, comme ce matin. Avec les autres, il n’était pas aussi doué. En fait, il était nul.

-Il est bien ton pull. Admit-il.

Il n’y avait jeté que quelques coups d’œil et ne pouvait pas attester avec expertise de sa véritable qualité, mais il le pensait néanmoins. Ce n’était pas comme cette fille de l’inscription, qui avait déclaré qu’il avait un peu raté son pull la dernière fois. Pff. Quelle poufiasse celle-là. Il était sûr que de toute façon, elle était beaucoup moins douée que ce qu’elle prétendait. Il faudrait qu’il aille faire un tour au club de tricot un jour, pour voir. Il avait vraiment envie de l’humilier un coup, histoire qu’elle ressente le même goût amer que celui qu’elle lui avait laissé. Cependant, cette fille était également la raison pour laquelle il n’avait encore jamais mis les pieds audit club. Il savait qu’il finirait par se faire violence, il le devait. Il attendait juste… le bon moment.

Faust inspira pour se donner un peu de courage. Il se sentait de moins en moins à l’aise. C’était pourtant pas si compliqué de répondre à cette fille, qui, en plus, s’adonnait à la même activité que lui. Peut-être que justement, c’était parce que c’était une fille… Ou alors parce qu’il craignait qu’elle ne rie en découvrant qu’il était un Démon tricoteur – ce qui ferait d’elle un être de la même cote que Jared ? Peut-être qu’il n’aurait jamais dû entamer cette discussion…

-Ouais… pareil.

Il espérait avoir été assez clair, chose dont il n’était absolument pas convaincu. Bon. Tant pis. Parfois, il fallait se lancer.

-Je suis aussi inscrit à ce club. De tricot. Mais je te préviens, si tu m’appelles Faustine…

Eh ben il n’en savait rien. Il n’avait rien pour la menacer. Il ne la connaissait pas, ni elle, ni ses craintes, et ce n’étaient pas ses bras qui allaient se charger de lui en coller une au besoin.


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