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 Un rayon de soleil sur le chemin [Zalcal]

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Jeu 24 Jan 2019, 21:57



J'étais partie de bonne heure ce matin dans le but de profiter de la fraîcheur de l'air et du calme des alentours. Tout le monde dormais encore et le Soleil dispensait à peine ses premiers rayons à travers l'azur du ciel. Le plaisir de sentir l'air frais battre mes joues me tirait un petit sourire satisfait. Les plaisirs de la nature étaient réellement les plus agréable.
Marchant pieds nus, prenant toujours autant soin à ne pas dévoiler la blancheur de mes ailes, j'erre quelque peu au travers des champs. Mes mains se tendaient parfois de part et d'autre de moi pour effleurer les barrières de bois délimitant par moment les différentes plantations ou propriétés. J'aimais le contact de la matière, j'aimais le contact tout court.

Sur le chemin que je ne connaissais pas encore, il me prenait de monter sur quelques unes des clôtures pour marcher en équilibre, le temps de deux ou trois pas avant que mon pied ne glisse et que je ne me retrouve au sol.
Petit à petit l'astre stellaire dispensait une chaleur un peu plus douce sur l'immensité du territoire, laissant les couleurs se dévoiler et quitter le gris de la nuit. La palette de nuances qui s'offrait alors sous mes yeux trop enfantin du monde extérieur me donnait envie de partager mon bonheur au monde entier.

Un peu plus loin au devant de moi se dessinait une nouvelle maison, une nouvelle ferme, une nouvelle famille, un nouveau monde. Chaque nouvelle bâtisse me dévoilait un visage tellement semblable et pourtant tellement différent de la précédente. Chaque individu est unique, n'est-ce pas ? Et mon père me disait toujours que le monde n'était qu'apprentissage, encore plus lorsqu'on était certain de tout avoir vue et d'avoir tout découvert.

Je ralentis ma marche déjà peu rapide pour finalement me stopper. Une dame se tenait sur le pas de la porte, prête à aller accomplir son dur labeur, comme le faisait chaque jour mes grands parents, mon père et ses frères sœurs. Beaucoup d'entre nous ne travaillaient que la terre, peu comme mon père ou ma tante Maya allaient renforcer les forces armées.
J'étais attiré irrésistiblement vers cette femme. Quelque chose de différent émanait d'elle mais je ne saurais dire quoi d'aussi loin. Tout en me frottant la nuque pour me détendre les muscles, je repris ma marche pour m'approcher d'elle. A mesure que les mètres s'effaçaient, je comprenais en quoi elle était différente. Son physique était bien étrange. Je n'avais jamais rien vue de semblable, pas même dans mes livres. Jamais mes parents ne m'avaient appris la vieillesse chez les humains et encore moins chez nous, enfin, chez eux et chez moi. Oh, j'étais chez moi ici, c'était ma terre natale, le lieu que je chérirais jusqu'à ma mort et protégerais de tout mon être, mais, je ne faisais pas partie réellement de ce monde.

Mes yeux se posèrent sur la terre sous mes pieds. Une petite brise eut tôt fait de me faire quitter mes sombres pensées et de reporter mon attention sur cette femme. Où irait-elle, que ferait-elle ? Je voulais la voir, je voulais lui parler, je voulais savoir...
Mon corps avançait toujours vers elle et sans que je ne m'en rende compte, je venais de fouler la terre de cette ferme sans y être invité. Dans ma gorge, un petit raclement, comme si j'hésitais à parler, ou que je cherchais mes mots, et finalement, ça sortit bien plus naturellement que je l'aurais cru :

- Bonjour ! Puis-je vous aider ?

L'aider à quoi ? Elle n'avait probablement pas besoin d'aide. Elle savait très certainement ce qu'elle avait à faire et avoir un novice dans les pattes ne ferait que l'encombrer, pourtant... pourtant je voulais faire quelque chose, je voulais pouvoir passer ma journée à ses côtés, lui offrir mes bras pour n'importe quel travail, même si je n'étais pas le plus résistant physiquement. Je voulais aussi l'entendre, toucher cette peau si différente, comprendre.
Mes yeux brillaient comme ceux d'un enfant curieux, j'en avais bien conscience, mais je n'y pouvais rien. Ma voix avait été posée, peut-être même un peu douce et mon sourire ne se tarissait pas, bien au contraire. J'étais prêt à la suivre, n'importe où.

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Ven 01 Fév 2019, 12:16



Zalcal se levait en même temps que le jour, pour effectuer sa routine matinale qui consistait à courir le long des berges qui bordaient leur petit hameau. Malgré la terrible vision qu'elle donnait ainsi à fatiguer ses vieux os, personne encore n'avait osé la critiquer... Par respect ou peut-être parce-qu'il n'en ressortirait pas vivant. La Réprouvée savait que pour grimper de nouveaux les échelons hiérarchiques de son peuple, un certain entrainement militaire l'attendait. Au début l'idée de refaire ses classes avec un aussi vieux corps lui avait parût impossible, mais elle s'était vite rendue compte que des efforts quotidiens lui permettrait de s'endurcir, suffisamment pour casser le nez à tous les petits jeunes avec lesquels elle devra s'entraîner. Lorsque le soleil montrait ses premiers rayons, elle rentrait chez elle, le lavait et préparait un petit déjeuner pour elle et Wotan. C'est en grignotant un beignet, accoudée contre la porte ouverte de la cuisine, qu'elle avait remarqué le promeneur, qui s'était transformé en visiteur au fur et à mesure de son avancée.

Elle le dévisagea durement le jeune homme qui s'était approché d'un air fasciné. "Qu'est-ce-que tu fous là toi à rien faire ? L'oisiveté c'est pour les faibles ici." répliqua-t-elle méchamment, comme vexée d'être l'objet d'une telle attention. Elle ne voulait pas de la pitié des autres et ses gènes instables la poussaient à interpréter pour le pire la moindre des remarques. Une fois, elle avait piqué une crise de nerfs parce-qu'un homme avait ramassé pour elle une patate qu'elle avait fait tomber de son panier. Elle mordit avec colère dans un nouveau beignet. Il avait une tête d'Ange qu'elle trouva particulièrement niaise. Cela lui rappela brusquement qu'il y en avait, des Anges, parmi eux. Cette nouveauté ne s'était toujours pas bien inscrite dans son cerveau... En était-il un ? Il n'avait pas l'air solide. Elle se radoucit trop brusquement et afficha subitement un sourire affable après avoir englouti la dernière bouchée de son beignet. "Eave*... D'où vient-tu ? Je ne t'ai jamais vu encore, par ici. Entre, il y a assez de beignets et de café pour trois." Après tout, il n'avait pas l'air méchant -pas assez, même. Et puis, cela lui rappellerait son fils, ce qui la rendra extrêmement mélancolique mais ne pouvait pas faire de mal. "Pour ce qui est de l'aide, oui... Tu te doutes bien qu'avec une ferme grosse comme ça et seulement deux clampins, j'ai bien besoin d'aide." Elle ne trouva pas son hôte et supposa qu'il était déjà parti aux champs pendant son absence. "Tu verras si tu contournes la maison, que je m'exerce à entretenir le meilleur potager de Bouton d'Or et que, puisque c'est si gentiment demandé, tu auras à ramasser tous les haricots, les courgettes, les tomates, les patates, les salades-". Elle se lança dans la liste très précise de tous ses légumes, à peu près une trentaine. Ce potager lui servait à ne pas perdre la main, elle avait aussi eu des champs d'orge par le passé mais ce n'était pas son domaine de prédilection. Elle n'aidait Wotan que lorsque cela était vraiment nécessaire, autrement la Réprouvée préférait entretenir la baraque et ses alentours et produire suffisamment pour vendre après sur les marchés, que ce soit des plats cuisines, des légumes ou des paniers en osiers. "Je t'offrirais le repas en échange, et quelques légumes pour tes parents. Tu as bien des parents, rassure-moi ? Si tu n'as pas la main verte, il y a aussi un trou dans le grenier à boucher, les rigoles d'eau à piocher, le crépi du tout devant à refaire, la terrasse à réparer avant qu'elle ne s'écroule sur quelqu'un..." La liste était longue. La Réprouvée posa ses mains autour de sa tasse brûlante. La chaleur lui procura une sensation de bien-être inégalable. "Alors ? Tu te dégonfles ou tu restes ici pour la journée et fait en sorte que je me rappelle de toi comme un garçon très courageux et travailleur ?" Cela lui rappelait qu'elle ne s'était pas présentée. "Oh ! Il faudra que je connaisse ton prénom et ta famille dans les deux cas. Moi c'est Zalcal Jalaan’Gaan." Autrement dit, la famille la plus étendue de Lumnaar'Yuvon, mais enfin bon, elle en était quand même fière.


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* Eave : Bonjour


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Sam 09 Fév 2019, 11:02



Ca n'a pas été aussi facile que je l'aurais pensé au premier abord. En même temps, j'aurais pu m'en douter mais, l'envie était trop grande. Comme elle disait, l'oisiveté c'était pour les faibles, et je ne pouvais clairement pas me permettre d'être faible. Mon père avait besoin de moi, ma famille avait besoin de moi, ma terre avait besoin de moi. Je voulais devenir assez puissant pour tous les défendre sans en mourir bêtement. Je ne détourne pas les yeux d'elle pour autant, me stoppant juste dans mon avancée.
Mon sourire était toujours présent, ce n'était pas quelques mots véhéments qui allaient me faire peur. Mis à part mon père et ma tante, les autres étaient plutôt aussi direct qu'elle. Ils ne supportaient pas que j'entraîne mon corps autrement que dans les champs.
Quelques secondes après ses premiers mots, je laissais mes yeux traîner sur la bâtisse et les environs. Désolé, mais je ne partirais pas, quitte à me faire envoyer sur les roses. J'avais ma mission pour aujourd'hui et je comptais bien m'y tenir, question de principe. Je ne propose jamais mon aide en l'air sans tenir mes mots.

Enfin la dame me salua dans les règles. A ce moment, et sous son sourire plus doux que ses mots, j'inclinais poliment mon visage et légèrement mon corps.

- Je viens de quelques fermes plus loin.

C'était un peu vague, mais que pouvais-je dire réellement ? J'ai suivis la route au hasard parce que je voulais découvrir les terres qui m'ont vue naître de mes propres yeux ? Ho...

- En revanche merci, ce n'est pas nécessaire, je ne voudrais pas abuser de vos biens et j'ai bien attrapé un fruit chez moi avant de partir.

Bon, j'ai faillis lui dire que j'étais juste partie en balade à la base. Ce n'était vraiment pas passé loin. Un nouveau sourire, bien plus franc, étira mes lèvres alors que je m'inclinais plus bas pour m'excuser, tout en la suivant tout de même.
J'appris bien vite qu'ils n'étaient que deux... et lorsqu'elle m'énuméra le nombre de plantations qu'ils avaient, j'écarquillais les yeux au fur et à mesure qu'elle en rajoutait. Tout ramasser ? Aujourd'hui ? Mais, elle était vraiment sérieuse ? En revanche, vue tout ce qu'il y avait, je voulais bien croire que c'était le meilleur potager de Bouton d'Or.
J'en viens à doucement me masser mes poignets, comme pour les préparer au dur labeur de la journée qui se profilait soudainement sous mes yeux. Allais-je refuser ? Non, bien sûr que non, il en était hors de question ! Mon honneur, et surtout celui de ma famille, était en jeu et il était hors de question que je leur fasse défaut, surtout sur nos terres.

Je buvais littéralement ses paroles et notait tout dans un coin de ma tête. Il y avait tant à faire, et elle était toute seule, au moins pour aujourd'hui. Elle avait d'ailleurs un débit de parole assez impressionnant. Elle pourrait rivaliser avec ma tante sans problème ! J'en étais persuadé, et cette simple idée renforça mon admiration pour elle. Je n'avais de cesse d'observer son visage, ses attitudes et ses yeux. Quelque chose était unique en elle, comme en chacun d'entre nous mais, encore plus. Je ne comprenais toujours pas ce qui avait pu lui arriver pour qu'elle soit ce qu'elle était, mais, ce n'était pas un sujet à aborder pour une première rencontre. Qui se confierait à un inconnu de toute manière ?
Je finis par savoir son nom, complet. Bien que je n'ai jamais aimé retenir le nom de toutes les grandes familles, quelques noms restaient, à force de les entendre, présent en moi. Je devais lui offrir tout ce qu'elle me demandait. Zalcal.

- Amano Vind. Nous sommes une petite famille et depuis... depuis que les nôtres engendrent anges ou démons, je suis le seul enfant de cette nouvelle génération.

C'était un peu amère entre mes lèvres. Je me savais différent, même s'ils me traitaient comme l'un des leurs et étaient plutôt heureux d'avoir eu un ange plutôt qu'un démon. Je baissais mes yeux une seconde avant de les relever sur mon hôte.

- Je compte bien vous aider ! Je n'ai pas proposé mon aide pour me tourner les pouces et vous regarder trimer pendant que je flânerais ! Mon père avec ses frères et sœur et mes grands parents tiennent une petite ferme, mais nous n'avons clairement pas autant de variété que vous !

De parler de mon père me rappela ma mère et son absence qui nous manquait à tous. Elle était si douce, elle était tellement vivante... sans elle, mon père avait énormément de mal à continuer mais il avançait. Sans doute lui avait-il promit de veiller sur moi, d'une manière ou d'une autre. Ca ne m'aurait pas étonné de la part de maman.

- Je me débrouille mieux pour le jardinage que pour le bricolage je vous avouerais. J'ai dû souvent aider mes oncles et tantes, même si je préférerais apprendre à me battre pour les protéger et que plus jamais aucune tragédie n'arrive.

Je secouais doucement ma tête, comme pour effacer ça de ma mémoire et frappa mon torse de mon poing droit.

- Quand vous voulez ! Je suis votre homme pour la journée, et si vous le voulez, pour les suivantes !

Je ne le faisais pas pour avoir un paiement et ramener quelques vivres pour la maison, mais parce que je voulais réellement la connaître, l'entendre encore me raconter combien de légumes elle possédait dans cette terre et tous les travaux qu'il y avait à faire. Je n'étais probablement pas le plus endurant, mais j'étais volontaire.

- Par contre... si vous m'autorisez à revenir demain, puis-je amener mon ami ? Il pourra aider pour les réparations. Nous parerons au plus urgent pour commencer mais... enfin je ne vous impose rien bien sûr.

Mon ami qui n'était autre qu'un Mur mais je n'aimais pas à le présenter comme mon serviteur. C'était mon ami, c'est ce que je lui avais toujours dis et enseigné. Il avait le droit de refuser s'il jugeait que ce n'était pas dans mon intérêt.
Je me tenais prêt à me lancer à l'assaut de toutes ces plantes. J'en connaissais la plupart, mais je ne savais pas comment les traiter. Nous devions avoir que cinq ou six variétés différentes avec quelques buissons à fruits et trois pommiers. Et encore, nous n'avions pas de grande quantité, nous avions largement de quoi nous nourrir, et il en restait un peu pour commercer, tout dépendait du rendement. Ce qui faisait plus la fierté de notre famille entre nous, c'était mon père et ma tante.

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Sam 23 Fév 2019, 21:17



«Plus aucune tragédie ? En voilà une bonne de niaiserie ! Eh ! De mon temps les enfants étaient élevés pour être moins naïfs que ça, enfin !» La vieille femme termina de boire son verre en riant. «Tu sais tenir une arme au moins ? Tu n'en a pas l'air.» Autant dire qu'elle le voyait déjà voler dans les airs au premier coup, mais cela lui rappela qu'il en serait probablement de même pour elle. Pourtant elle avait été assez bonne guerrière à l'époque. On la craignait. Il ne restait plus rien de tout ceci. «Très bien Amano, voyons voir ce que tu as dans le ventre. Puis un peu de compagnie ne me fera pas de mal, j'ai rarement quelqu'un avec qui parler. Je peux être très bavarde après des jours murée dans un silence involontaire.» Elle n'appartenait pas au présent, ce qui rendait les liaisons d'amitié plus difficile. Trop d’apriori à son propos accompagnait le jugement des autres, si bien qu'elle se contentait de relations purement professionnelles. Ses anciennes connaissances l'évitaient, la trouvant probablement source de malédiction. Étrange qu'elle en vienne à devoir se remettre à un enfant de la "nouvelle génération", comme il le disait si bien... «Oui bien sûr, mais ton ami travaillera-t-il pour des légumes ou seulement pour de l'argent ? C'est que ça me fait une certaine différente pour moi.»

Zalcal attrapa un chapeau de paille qui pendait à un clou. Il faisait beau dehors, ce qui voulait dire avoir le soleil qui tape sur la tête. «Bon. Pour le moment il s'agit de ramasser les patates. C'est le plus fatigant évidemment, mais ça te fera des muscles. T'es tout mou. J'sais même pas si tu seras capable de soulever la bêche...» Pourvu qu'il se blesse pas le pied pensa-t-elle. Ce serait pas très malin de devoir le ramener blessé chez ses parents. «Moi je vais récolter le reste. En général cela m'occupe les premières heures. Ensuite je cuisine puis je prépare le marché que l'on tiens tout les deux jours. Bon et lorsque le soleil passe, j'arrose tout et je désherbe. Mais vraiment, ce qui est le plus pénible ce sont les patates et puis rapporter l'eau du ruisseau. On en a dévié une partie jusqu'à l'entrée du jardin heureusement. Les caisses sont dans la cabane à droite, à côté de la charrette.» Se plaindre n'était pas son genre mais son humeur du moment la poussait à accabler l'Ange juste pour voir s'il n'avait pas menti. Elle aurait dû savoir que c'était peu probable vu la nature raciale du jeune homme, mais bon, manque d'habitude.

Sans rien dire elle disparût derrière une rangée d'haricots grimpeurs en portant une bassine. On ne voyait plus que les bouts larges de son chapeau qui remontait de temps en temps accompagnés de marmonnements sur la qualité de sa récolte et l'invasion de pucerons. Elle passa aux tomates puis aux poivrons, courgettes, et remplis ainsi plusieurs autres bassines. «Pfiou ! C'est bon t'es pas mort ?» disait-elle de temps en temps en parlant fort pour se faire entendre du bout du potager. Elle ne le voyait pas derrière l'enchevêtrement des feuilles vertes mais prenait soin de le surveiller lorsqu'elle passait ranger sa récolte dans la cuisine. Finalement elle ne parla pas beaucoup, plus absorbée par son propre travail. Elle ne se permit qu'une seule fois de hurler «Ah la salope !» à l'intention d'une taupe qui traversait le chemin de terre entre deux rangées. «Attrapes là ! Elle va tout m'bouffer ! » Et puis cela se solda avec la pioche et la colère de Zalcal vaincue par la mort de l'animal. Deux heures passèrent et enfin la Réprouvée acheva d'inspecter les rangées de plantations. «Aide-moi simplement à porter ce qu'il reste dans la maison. Tu pourras repartir chez toi après si tu veux. Remplis-toi un panier à ramener à tes parents. C'est à ton libre arbitre de revenir m'aider en fin de journée. Quoique fais gaffe, je ne sais pas si ta ferme est bien loin mais il paraît qu'une gamine s'est faîte enlevée en plein jour par un monstre*. Ici-même à Bouton d'Or ! Je me demande bien ce qu'on attend pour lui maraver la gueule.»


738 mots
*Zalcal fait référence au Rp de Davina ici.]au Rp de Davina ici.


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Sam 16 Mar 2019, 12:49



Je n'étais sans doute pas le meilleur combattant, bien loin de là, et sa remarque sur le sujet me faisait sourire un peu amèrement. Elle avait raison. Savais-je tenir une arme pour promettre d'éviter les tragédies ? Pouvais-je seulement espérer ne pas être un poids ? Il fallait que je m'entraîne plus durement, et je comptais bien le faire aux côtés de mon ami, n'en déplaise à mon paternel. Si je voulais pouvoir aider, il fallait que je puisse tenir droit et fier sur mes jambes. Je savais me battre légèrement et avais un peu peur du sang. Pour l'instant je devais avouer que ça me renvoyait à ma défunte mère mais, j'y arriverais, pour eux, pour ces sourires.

- Je serais ravi de pouvoir parler avec vous et apprendre tout ce que vous voudrez bien m'enseigner.


J'avais du respect pour elle, bien plus qu'elle ne pouvait se l'imaginer. De sa différence qui me plaisait à sa manière bien franche comme les femmes de ma famille de parler de tout et de tout prendre en main. Oh, il ne fallait pas se leurrer, chez moi, c'était surtout ces dames qui géraient la discipline à la maison, qui redressaient les têtes des hommes lorsqu'ils avaient la mine basse... c'était ma tante qui avait réussit à redonner un peu de courage à mon père après notre épreuve. Pour ma part, c'était ces soirs à observer les étoiles aux côtés de mon ami qui veillait sur moi comme le gardien qu'il était qui m'avait remonté le moral.
Pendant qu'elle attrapait son chapeau, je me permis de lui répondre concernant Dimrost et son aide potentielle :

- Pour mon ami, n'ayez crainte, il le fera pour une récompense bien plus personnelle. Travailler la terre ou aider dans tout ce qui demande réflexion ou force... il en sortira gagnant sans rien demander mais... je pense qu'il saura mieux l'expliquer que moi. Ne vous souciez de rien, nous ne le faisons pas dans l'espoir qu'on nous paye. Gardez juste ça en mémoire.

J'affichais un immense sourire. Oui, je ne voulais pas qu'elle m'offre ses biens, même si je savais que ça plairait à ma famille, pour ma part, ce que je désirais depuis que mes yeux s'étaient posés sur elle était de savoir qui elle était... non pas sa lignée, quoi qu'on en apprend toujours plus via ses ancêtres, mais ce par quoi elle était passée. Son physique était trop singulier pour que je ne sache pas. Bien que je ferais tout pour ne jamais la braquer, j'apprendrais un jour ce qui a fait d'elle ce qu'elle est et peut-être alors chasserais-je ses démons comme peut-être à passer du temps avec elle me fera partir les miens.

Marchant dans ses pas, je levais les yeux au ciel. Ce Soleil, je l'aimais. Cette terre, je l'aimais. Cette vie, je la chérissais car elle m'avait été donné par mon père et ma mère. Une main rapide dans ma tignasse blonde et je retins tout juste un sifflement d'admiration en voyant la beauté de ce potager. Je notais tout ce qu'elle me disait et me tourna de mon entier vers elle, un sourire fier accroché à mes lèvres.

- Au moins quelque chose que je sais faire !

Fis-je enjoué une fois qu'elle eu terminé de m'énumérer les tâches.

- Il y a plein de légumes dont je ne connais que le nom, le goût ou l'apparence. Notre potager est bien plus petit que le vôtre Zalcal, j'espère apprendre à les travailler à vos côtés !


Ca n’entachait en rien ma bonne humeur, bien au contraire. J'étais ravi de pouvoir la soulager un peu, puisqu'elle semblait dire que s'occuper des pommes-de-terre était ce qu'il y avait de plus pénible.

Cette journée commencée au hasard me plaisait de plus en plus.

Je me faufilais dans la cabane pour aller prendre une cagette et la bêche et chercha une petite seconde des yeux les plants de patates. Ce n'était pas tout ça, mais il ne fallait pas que je traîne et surtout, il ne faudrait pas que j'abîme ses légumes. Une dernière fois avant d'empoigner mon outil le plus fermement que je le pouvais, je massais mes poignets et leur fis faire des petites rotations pour les échauffer.
Bien vite je me mis à l'ouvrage, prenant garde à chaque coups que je prodiguais dans la terre pour relever les pommes-de-terre. Puis je me baissais pour les ramasser et les entreposer dans la cagette que j'avais prise en les classant plus ou moins par taille, comme nous le faisions chez nous. Après quelques mouvements je me laissais un temps pour souffler et observer son travaille. Elle avançait vraiment bien plus vite que moi. Serrant mon poing, je me le passais sur mon front pour en évacuer la sueur.

- Tout va bien !

Ca avait été ma réponse la plupart du temps dès lors qu'elle me demandait des nouvelles.
Parfois je me massais le bas du dos. Les mouvements à répétition, bien que je prenais garde à ma manière de me tenir pour éviter de tordre mon corps dans tous les sens, avait raison de ma faible constitution.
Lors de l'assaut de la taupe, bien qu'ayant tenté de couper la fuite de cette dernière, j'avais ri allègrement. Il faut savoir profiter des bonnes choses, c'est ce qu'on m'a toujours dis. Du moment que ça ne rend pas oisif. Finalement, cette lutte me permis de me regonfler pour faire les derniers efforts.
Ramenant les paniers plein, non sans faire souffrir mes muscles, du potager à la maison, quand ce fut finis je lui répondis après avoir pris le temps de penser et peser mes mots :

- Je reviendrais tout à l'heure, mais probablement pas seul. Mon ami à un côté ultra protecteur et autant ce matin je me suis esquivé, autant si je reviens il voudra m'accompagner. Ca me permettra de vous rendre votre panier aussi.

J'espérais aussi que mes tantes avaient pu trouver des œufs pas cher, comme ça je pourrais lui ramener du gâteau qu'elles font si bien. J'attrapais deux poivrons et quelques tomates seulement que je glissais dans un panier. Nous n'avions pas besoin de plus, et bien que nous possédions quelques pieds de tomates, ce n'était pas ce que nous avions le plus.

- Je reviendrais un peu après le zénith du soleil, et je resterais jusqu'à ce que nous ayons finit ce que vous aviez prévue de faire aujourd'hui et rassurez-vous. Je n'ai pas peur des monstres en pleine journée et je ne suis pas un enfant.

Quoi que pour mes parents je l'étais. C'est le cœur léger que je lui disais au-revoir, mon panier sous le bras. Dès lors que sa ferme disparue de ma vision la silhouette de Dimrost m'apparut. Il me fit quelques remontrances et je lui racontais.
Comme prévu, il insista pour m'accompagner pour l'après-midi à la ferme de Zalcal. C'est le panier plein que nous revenions la voir. Mes tantes avaient pu faire des gâteaux et avaient insisté pour que je retourne la voir avec.
Sur la route, et depuis l'événement de l'enlèvement de la fille par un monstre, disait-on, Dimrost était encore plus sur le qui-vive. Nous fûmes rapidement en vue de la ferme de la réprouvée et j'appelais gaiement :

- Zalcal ! Nous sommes là !

Nous étions à l'heure, il était à peine après le zénith du Soleil. Mon ami, contrairement à moi, était tout noir vêtu et contrastait fort à mes côtés. Il était celui qui tenait le panier et celui qui était un pas devant moi comme pour me protéger.

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Sam 11 Mai 2019, 14:46




Zalcal hocha lentement la tête. «Hmm... C'est bien de ne pas avoir peur mais il ne faut pas non plus sous-estimer les possibles dangers. J'ai cru comprendre qu'il y avait eu des battues, ce n'est pas une fable pour minots.» grommela-t-elle en s'essuyant les mains sur son tablier. Bouton d'Or n'était pourtant pas un endroit dangereux, cependant il n'était pas à exclure qu'une quelconque créature se soit perdue dans leurs immenses prairies dorées. Elle haussa les épaules. Les voisins auront tôt fait d'en faire leur nouveau paillasson, cela ne faisait aucun doute à ses yeux. «Bon ben à plus tard, gueule d'ange. » La vieille femme esquissa un sourire moqueur. Décidément, les changements raciaux de son peuple lui posaient encore quelques problèmes. Il lui faudrait sûrement de nombreuses années et un nombre indéterminé de démonstrations pour lui faire avaler le cachet.

Zalcal s'installa  face au jardin, posa brutalement son saladier débordant de haricots sur la table et commença la longue tache qui consistait à les équeuter, morceau après morceau. Alors que son mouvement devenait tout à fait machinal, elle chantonnait des airs populaires entrecoupés de jurons lorsqu'elle se trompait de bocal. En réalité ses journées ressemblaient presque en tout point à celles qu'elle avait toujours vécues avant la guerre. Elle ne se souvenait que d'une poignée d'entre elles seulement. La seule différence était qu'à l'époque, il s'agissait de ses propres champs et de sa propre ferme, et de sa propre famille. Son regard s'assombrit une nouvelle fois. Elle en venait parfois à haïr ce génie, celui-là en particulier, pour lui avoir proposé un marché aussi cynique. La Réprouvée sursauta en entendant une voix crier de l'autre côté de la maison. «Je suis derrière !» répondit-elle en se levant. Le nouveau venu eut droit à un examen intensif via un regard lourd. «Bin vous en faîtes une belle paire...» souffla-t-elle, sarcastique. Elle se renfrogna en pensant qu'ils avaient tout deux l'âge qu'avait son propre fils. «C'est le travail qui vous manque ? » souffla-t-elle en souriant. Dans son cas, elle avait besoin d'une pause. Peut-être une petite sieste après avoir avalé quelque chose de chaud. Les autres ne se rendaient pas compte à quel point les vieux corps se fatiguaient vite... «Vous êtes certains que ça ne dérange pas vos parents de prêter de la main d’œuvre à la vieille d'à côté ?» Le communautarisme était présent dans ce bout du monde mais avec ses limites. Zalcal n'acceptait pas forcement facilement les mains tendues, par fierté et parce-qu'elle avait l'impression stupide de devoir prouver sa débrouillardise. A elle-même en premier, et aux autres.

Elle retourna dans la cuisine pour se faire une tartine de fromage, non sans en avoir proposé aux deux jeunes. «Si vous n'avez vraiment rien à faire de vos journées, je pourrai vous embaucher, vous savez.» Après tout la vente des marchés lui rapportait assez pour payer deux personnes. Cela lui ferait moins d'économies au départ, mais aussi plus de production et derrière, plus de ventes. «Vous n'allez pas à l'école ?» Elle ignorait elle-même quelle était la vie quotidienne des nouveaux nés. Elle ne s'était jamais renseigné sur un sujet qui lui rappellerait trop son fils. «Qu'est-ce-que vous allez faire dans vos vies ?» L'armée ? Allez habiter en ville ? Reprendre l'exploitation des parents ? Voyager ? «Si j'avais votre vigueur j'en profiterai pour me refaire une vie...» grogna-t-elle. Oh. Bouton d'Or, c'était son berceau, c'était ce qu'il y avait de mieux sur tout le territoire Réprouvé. Mais elle avait trop vécu, trop gagné et trop perdu en ce lieu. Chaque jour n'était qu'une copie un peu pâle du précédent et elle commençait parfois à douter de trouver une once de bonheur de nouveau. Elle n'avait peut-être plus sa place dans ces campagnes paradisiaques. «Vous êtes déjà sorti un peu ? Voir les autres villes ? Et les autres pays qui nous entourent ?»


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Un rayon de soleil sur le chemin [Zalcal]

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