Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés

Améthyn|Siruu & Jaagd

Améthyn était une femme dans un corps de fillette et cela se sentait dans sa façon de marcher et de converser avec le monde. En fait, la plupart des gens lui ayant adressé la parole avaient compris cela et elle ne s’en cachait pas. Cette banshee était bel et bien une membre de sa race, voulant être traitée comme n’importe quelle autre femme des Terres, bien que la tâche se révèle encore plus ardue avec son physique. Elle devenait triste à effrayer le monde entier alors qu’elle était dans le corps d’une enfant, mais peut-on vraiment en vouloir à ces gens qui trouveront sinistre une petite fille au coin d’une rue, la tête baissée, semblant regarder le monde sans jamais dévoiler ses yeux ? Certains la prirent même pour un fantôme vengeur en quête de destruction, d’autres pour la disciple d'un aether maléfique.
Mais pourtant elle n’était qu’une femme. Est-ce tant choquant de voir une fillette aussi mystique ? Certainement au vu de la réaction des gens. Alors elle pleurait, seule, dans une ruelle un peu sombre. E. Cette ville était aussi jolie, elle le sentait. Il ne faut pas croire qu’être aveugle signifie n’avoir aucun sens artistique, car Améthyn pouvait apprécier ou non des endroits.
Mais elle n’était pas en Caelum pour rien, car elle attendait Siruu afin de visiter un peu l’endroit avec lui. Entraîner un sorcier dans cet endroit n’est pas une chose aisée, mais, à la grande surprise de la banshee, il accepta très vite. Peut-être était-il juste curieux de savoir quels trésors pouvaient recéler une si nouvelle ville ? Dans tous les cas, elle patientait, laissant ces gouttes d’eau salées fuir son œil et s’étaler sur le sol.
Après quelques heures d’attente elle entendit néanmoins des pas dans sa direction... Qui était-ce ? Elle pensait que Siruu la rejoignait de prime abord, mais elle comprit vite que ce n’était pas ses chaussures, c’était un homme.
Si elle avait pu voir ses yeux couleur océan elle les aurait longtemps observés, mais ce n’était pas le cas, alors elle songeait juste à ce qu’elle était supposée faire. L’aborder ? Il le ferait sans doute, elle n’avait qu’à attendre. Mais il ne s’exécutait pas. Améthyn ressentait toujours sa présence, mais, comme s’il n’osait pas la déranger, il restait debout.
La banshee était demandée ? C’était sûrement une occasion de se faire des amis. Comment cela marchait déjà ? Trop de temps était passé et elle n’avait plus vraiment en tête la façon dont devait se dérouler un contact social. Elle se redressa sur ses petites jambes, quittant la position du lotus dans laquelle elle s’était installée, et, avant même qu’elle ne parle, elle entendit Siruu. Ses chaussures et sa démarche étaient les mêmes.
- Améthyn ? C’était bien le sorcier masqué, sa voix pourtant banale avait tellement était entendue de la clairvoyante qu’elle semblait se distinguer des autres.
- Siruu ? Que... Elle arrêta sa phrase en son milieu, son timbre de voix et son attitude posant déjà clairement la question au jeune homme qu’elle avait recueilli. Qui était cet homme qui se positionnait entre eux et qui posait son regard sur elle ?
Une sorte de grognement atteint les oreilles de la banshee, certainement pour remplacer un hochement négatif de tête qu’aurait fait le sorcier pour montrer son incompréhension.
- Suivez-moi je vous prie. Le mystérieux homme qui se dressait entre Améthyn et Siruu s’était enfin décidé à parler. Il devait sûrement être envoyé de la part de ceux qui surveillent les races ennemies et donc le sorcier. Peut-être qu’il avait fait quelque chose de mal ? Dans tous les cas, les deux amis n’opposèrent aucune résistance et la banshee se contenta de sourire à cet homme avant de le suivre. Ils furent emmenés jusqu’à un monument qui semblait être un château puis ils furent invités à aller derrière celui-ci, endroit où l’on pouvait voir une petite dizaine d’autres personnes qui semblaient dans la même condition que Siruu et Améthyn. L’homme qui les avait amenés ici prit la fausse petite fille par la main, semblant lui parler gentiment sans se rendre compte que cette fillette était certainement deux fois plus âgée que lui. Pour ne pas le vexer la banshee ne parlait pas et ne répondait aux indications de celui que l'on devinait magicien que par un sourire niais accompagné de hochements de tête positifs.
Après quelques minutes, ce même homme qui avait pris la petite à part fit aussi un signe à Siruu, lui indiquant de la rejoindre.
- Bonjour jeune homme, je m’appelle Maxence. Nous avons tiré au sort des membres de races qui se veulent hostiles et vous avez l’immense honneur de pouvoir aider la ville. De ce que je vois vous êtes amis avec cette petite fille, occupez-vous bien d’elle.
C’était beaucoup d’informations d’un seul coup... Que devait-il faire ?
- Je... Hmmm... Pardon ? Le sorcier était confus.
- Ah, oui ! Eh bien tu devras agir en tant que guide touristique pour un groupe de sorciers et de démons, bonne chance ! Si il se met a y avoir trop de personnes pour toi, nous ajouterons un membre pour que tu ne sois pas débordé.
Apparemment il était obligé de faire cela pour prouver sa bonne foi diplomatique... Eh bien, ce n’était pas plus mal : il serait sûrement un peu moins surveillé une fois cette tâche accomplie et il pourrait visiter Cael sans avoir à payer. Améthyn, elle souriait tel une enfant, heureuse de pouvoir aider et parler.

Code par xLittleRainbow pour Epicode

Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés

Améthyn|Siruu & Jaagd

- Mais ce n’est pas possible !
Améthyn regardait Maxence se mettre en colère, interloquée. Oui, elle observait, et ce, sans voir. En fait, cette banshee avait de nombreux comportements étranges, et c’était peut-être cela qui effrayait les gens.
- Il y a plus de touristes que prévu, il nous manque du monde et on n’a plus de parchemins sur lesquels mettre le plan et les descriptions !
- Peut-être devons-nous recalibrer les groupes ? Une femme à côté de cet homme aux yeux océan semblait essayer de le calmer, mais elle était tout autant agitée que lui.
Si Siruu se fichait éperdument de cela, Améthyn, elle, ne voulait pas que les gens se mettent en colère ou soient tristes. Alors elle décida de prendre les choses en main. Tout en prenant une grande inspiration, la petite banshee fermait ses yeux, se concentrant sur les mondes qu’elle seule pouvait apercevoir. C’est bon, elle s’était apaisée, et elle pouvait maintenant agir de la meilleure façon possible.
C’était un trouble obsessionnel compulsif qu’elle avait, savourer le vent puis imaginer ce monde où sa vue ne lui ferait pas défaut. À une époque elle voyait les couleurs, mais maintenant elle ne saurait plus vraiment dire ce que c’est, à part le gris. Oui, c’est une nuance de gris qu’elle voyait constamment, et c’est tout ce qu’elle avait retenu de sa vie d’antan. Après cette longue réflexion, Améthyn partit et prit par la main la première personne qu'elle vit. Ils n’avaient qu’à mettre les visiteurs supplémentaires dans leur groupe et cette femme servira de guide avec eux ! Cette banshee savait faire preuve de logique quand les gens se retrouvaient face à un mur : ce n’est pas grave si elle ne fait pas, ou sûrement pas partie des races hostiles ! Ils n’auront qu’à la payer ! Elle souriait elle-même de son idée et se décida à parler, toujours sur un ton calme :
- Bonjour ! Moi c’est Améthyn ! Et toi, comment t’appelles-tu ? Bref, en tout cas, tu es recrutée pour un métier ! Tu seras dès à présent guide touristique ! C’est en fait plus un service à la communauté rémunéré qu’autre chose, excuse-moi de te tromper avec mes mots. Donc je disais... Ah, oui, guide touristique ! Pour te résumer la chose, tu prendras mon parchemin où il y a inscrit tous les us et coutumes de Caelum et tu veilleras à ce que personne ne tente de détruire la ville ou faire autre chose qui n’est tout de même pas très sympathique ! Améthyn avait beaucoup parlé et il lui manquait un peu d’air, elle respira brièvement avant de racler sa gorge tu m’as l’air sympathique, ce sera un plaisir de collaborer avec toi ! Maintenant vous comprenez pourquoi elle faisait peur ? Elle ne savait plus vraiment s’y prendre avec les gens et son manque de contact social la poussait à apprécier un peu trop le dialogue. Elle ne parlait pas vite, mais disons que les sujets qu’elle abordait étaient souvent philosophiques, même si ce n’est pas le cas dans l’exemple précédent. La clairvoyante regarda ensuite la jeune femme masquée et esquissa un léger sourire, remarquant qu'elle ne se débattait pas malgré le fait qu'elle se crispait. Elle voulait la regarder dans les yeux mais elle pensait que cela effraierait la personne qu'elle promenait. En y réfléchissant... Quelle était la couleur de ses yeux avant son assassinat ? Ayant oublié sa vie passée, ce ne serait pas simple pour la banshee de s’en souvenir. Elle leva sa main le plus haut qu'elle le pouvait et, pour savoir à quoi ressemblait cette femme, tenta de lui toucher le visage.
Puis... Un mur ? Non, c'était des os ou du bois. Un masque ? Avait-elle bien atteint la tête de cette femme ? Apparemment oui. Elle ne pouvait pas toucher son visage ? Ô non, ça ne marchait pas comme cela avec Améthyn. Elle s'agrippa à cet étrange objet avant de le retirer brusquement pour lui tâter le faciès de l'autre main. Mais le visage ne suffit pas pour connaître l'anatomie d'une personne ! La banshee lui toucha le flan. De belles hanches et des épaules en total accord sa taille. L'on pouvait deviner que sa silhouette était athlétique, une grande marcheuse ou travailleuse. Mais elle n'avait examiné que la moitié de cette femme. Jetant alors le masque qu'elle tenait dans sa main droite, elle utilisa sa main de nouveau libre pour palper le côté droit de cette inconnue anciennement masquée. Elle put découvrir que son bras droit était légèrement plus musclé que son opposé qui n'était pas non plus en reste. Une forgeronne ?
- Vous êtes une belle femme !
Le compliment qu’elle venait de prononcer était d’une sincérité absolue : cette femme masquée et un peu petite avait des formes harmonieuses. Avait-elle un sens de la mode prononcé ? La banshee qui était tout de même admirative des décorations baroques en était certaine.
Améthyn parlait beaucoup, mais elle ne laissait certainement pas le temps d’assimiler toutes ces informations toutes aussi complexes les unes que les autres à la jeune femme. Elle leva néanmoins légèrement les yeux sans tout de même les montrer en symbole de politesse et elle laissa un soupir apaiser l’ambiance. Après ce léger son, plus aucun bruit ne sortait de la bouche pendant plusieurs secondes, avant qu’elle ne l’amène à cet homme, ce Maxence.
- Tenez, vous avez un autre guide. Moi je vais me mettre à part pendant quelques minutes, ça ne vous gêne pas ?
Elle ne laissa pas le temps de répondre à Maxence qui hocha juste rapidement de la tête pour accepter et la clairvoyante s’écarta du groupe pour se mettre près d’un joli point de vue. Dans les derniers mots qu’elle avait prononcés au magicien qui les engageait, on entendait de la tristesse, non, pas un chagrin concret, mais plus une douce mélancolie. C’était dur de vivre sa vie en rejetée, et, quand elle parlait, elle regrettait ensuite très vite son geste. C’était étrange. Après quelques minutes de calme, Améthyn revint avec le sourire, encore une fois. Maxence, lui, était étonné d’avoir eu besoin de compter sur une petite fille, mais le paraître n’est qu’un mur qu’il faut grimper.
Siruu, lui, attendait toujours, assis. Il ne faut pas croire qu’il ne réfléchissait pas, car il était tiraillé entre partir discrètement et donc fuir cette femme qu’il avait déjà aperçue, ce qui signifierait laisser Améthyn ou rester pour cette banshee.
Mais il resta : il n’allait pas laisser sa tutrice seule, il lui devait bien plus qu’à n’importe qui. C’était un sorcier, mais il savait éprouver de la reconnaissance, au moins envers elle. Une bien étrange chose que de se dire que tout le monde est pareil, car ce sorcier était bel et bien un membre de sa race et pourtant il n’était pas le mal à l’état pur. Déchiré entre magie blanche et magie noire, il ne voulait plus de l’une sans correspondre à l’autre. Mais qu’était-il ? Il était les poisons, la science, le savoir. Mais une chose est sûre : il n’était pas mage noir.

1201 Mots

Code par xLittleRainbow pour Epicode

Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés

Améthyn|Siruu & Jaagd

Améthyn marchait autour de ce petit regroupement de personnes embrigadées tel un général faisant sa vérification journalière, souriant d’un air presque mesquin. L’ambiance était plutôt joyeuse et bonne enfant avec cette fillette qui partageait un doux rire communicatif avec ceux qui l’entouraient. Siruu, lui, riait dans son coin, dévisageant légèrement cette femme au masque. Dans tous les cas, il avait faim. Si les touristes ne se dépêchaient pas trop, ils auraient le temps de se sustenter et de subvenir à tous leurs besoins primaires comme le repos ou autre, même si rien n’était moins sûr que leur retard. En fait, cela dépendait surtout du caractère de leurs « clients ». Au groupe de sorciers qui devait normalement être surveillé s’ajoutaient deux démons qui n’auraient pas dû être là. Cette lancière ne serait certainement pas ici si ces deux enfants du Yin n’avaient pas eu envie d’agacer les gens en arrivant après les inscriptions.
Siruu plongeait ses sphènes dans les mirettes couleur sang de cette étrange femme, celle qui avait été plusieurs fois le dindon – dans le cas présent ce serait plus la dinde — de ses farces. Il ne lui avait pas souvent parlé, mais il savait déjà que l’avoir à ses côtés ne serait pas une partie de plaisir. Enfin… Tout dépendait de si il réussissait à la tromper une fois de plus, mais quelque chose en lui lui murmurait qu’elle n’était pas non plus enthousiaste et qu’elle ne tomberait pas de nouveau dans ses pièges et autres fourberies.  En s’interrogeant plus profondément à propos de cette étrange personne qu’est Siruu, les gens n’avaient jamais été interloqués par l’étrange iris qu’il portait, mélange entre jaunes et blanc, une sorte de couleur beurre. Et quand il était trop fatigué, le sang s’injectant légèrement dans ses yeux transformait ceux-ci en une nuance claire d’orange, comme dans le cas présent. Ce n’était pourtant pas une couleur commune… Il était arrivé plusieurs fois où son masque et ses griffes l’avaient fait passer pour un démon, mais ce n’était pas le plus gênant étant donné que les gens ont autant peur des démons que des sorciers et que, par conséquent, il était toujours tranquille.
« Tranquille » c’est un mot… triste. Oui, il restait seul et dans le calme, mais il était avant tout isolé et le pauvre ne s’en rendait pas compte, trop absorbé par ce savoir qu’il vénérait pour remarquer la peur qu’il instaurait parfois chez les gens encore traumatisés des enfants du Yin. Ce savoir, son poison… Et il glorifiait aussi les venins, la boucle était bouclée.
Mais pour en revenir à Améthyn et pour délaisser Siruu, je vais plutôt vous parler de l’étrange action exécutée par notre chère banshee dans ce lieu de rassemblement un peu atypique. Notre petite clairvoyante se mit entre Maxence qui créait les groupes et Jaagd avant de, toujours la voie comme la tête basse et les mains rejointes au niveau de son bassin, soumettre une requête à cet homme un peu stressé par l’organisation, mais toujours plutôt mystérieux.
— Alors je vous propose de mettre cette pauvre femme perdue dans mon groupe, enfin notre groupe, elle tourna sa tête et pointa brièvement Siruu des yeux, pour qu’elle ne soit pas désorientée.
Améthyn savait jongler entre bonheurs et pleurs aussi vite que sa voix changeait d’octave et son sourire était toujours aussi impeccable.
Maxence hocha légèrement les épaules et accepta.
— Donc tu seras dans leur groupe, tu as bien compris en quoi consistait le job ?
Il ne laissa pas un temps de réponse à la lancière qui lui faisait face et se précipita vers d’autres participants. Tant pis si elle ne comprenait rien, la banshee lui expliquerait en chemin. Double peine pour cette femme masquée, notre amie favorite déguerpit vite pour rejoindre Siruu qui était toujours assis.
— Tu es sûr que ça va ? Améthyn n'aimait pas voir Siruu dans son coin.
Elle se mit à commencer la fabrication d’un autre petit objet baroque qui avait pour composantes des bouts d’autres produits manufacturés brisés, « recyclage » est certainement un bon ami à elle puisqu’Améthyn créa presque tous ses objets de cette façon-là. Elle faisait cela pour se détendre en grande partie, comme certains inhaleraient la fumée issue de la combustion d’herbe à pipe ou d’autres se rongeraient les ongles. Après plusieurs minutes, le talent constructeur de la clairvoyante et mère adoptive de Siruu se dévoila d’autant plus, car elle avait déjà commencé les détails et la forme finale de la chose était un mystère assez facilement résoluble : un masque. Elle aimait ce type de couvre-chef. Celui de son fils adoptif était d’ailleurs avant d’appartenir à celui-ci une de ses œuvres baroques. Mais, après quelques instants passés à regarder la femme dans un corps de petite fille agir et tailler son masque toujours d’une main de maître avec un couteau spécial inventé pour cet usage, il se rendit compte qu’elle réajustait la taille du masque, et il est inutile de préciser que ce genre de chose est faite quand le masque doit être porté. Aussi, si usuellement elle faisait la chose mécaniquement et pour se détendre, cette fois-là, la banshee était plus concentrée. Que pouvait-elle bien faire ? À vous de le deviner…

892 Mots

Code par xLittleRainbow pour Epicode

Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés

Améthyn|Siruu & Jaagd

Améthyn souriait à Siruu : elle connaissait si bien le sorcier qui se tenait à côté d'elle que la banshee devinait assez aisément les réactions futures du disciple crépusculaire et elle comprit bien vite qu'il connaissait sa « nouvelle amie ». Elle ne lui avait pas dit un mot, mais la clairvoyante se l'était déjà appropriée, quelque chose de bien propre à elle. Siruu s'amusait de cette réaction et attendait juste patiemment, regardant le magnifique spectacle qu'étaient des démons ennuyant des gens. Celle qui prenait leurs noms se faisait littéralement insulter par ces snobinards et elle ne pouvait rien redire. Quelques minutes après que les enfants du Yin aient réussi à inscrire leurs noms tout en tentant de faire piquer une crise de nerfs à cette magicienne chargée de la visite, deux personnes étranges arrivèrent. Il y avait une femme qui semblait irritée et cet homme à l'air maladif qui semblait triste.
- Excusez-moi, vous vous êtres trompés je crois, car… Je suis magicienne vous savez hein !
Cette femme aux cheveux gris parlait à une autre magicienne remplaçant certainement celle qui avait dû recevoir les démons, elle semblait assez innocente et il était possible qu'ils se soient vraiment trompés.
- Ah, et bien attendez, je vais voir dans les papiers pour régler ceci… La gérante faisait volte-face à celle ayant apparemment subi une erreur de jugement.
- SALE HUPPE, MEURS !
Une voix féminine avait crié cela, qui était-ce ? Pas cette charmante femme aux cheveux cendres et aux yeux bleus qui gardait un air tout sourire.
- Qui était-ce ?
- Oh… Je ne sais pas. Le vent ?
- Hmm...
Se retournant à nouveau, un nouveau cri se fit entendre.
- LES MAGICIENS NE SONT QUE DE SALES RACLURES !
- Mais, bon sang arrêtez !
- Quoi ? Je n'ai rien entendu moi !
La chargée d'inscrire les noms reposa sa tête sur sa main et comprit : c'était elle qui jouait les innocentes magiciennes sur laquelle les gens se méprenaient.
- Bon… Donnez-moi votre nom madame.
- Mina Thebos. La fausse magicienne souriait, contente d'avoir tourmenté cette femme.
- Très bien, au suivant ! La gérante semblait épuisée et Maxence décida de prendre la relève. Améthyn ne comprenait pas ce qui se passait et Siruu rigolait juste, jetant quelques regards discrets, mais remarqués par la banshee à cette fameuse Jaagd. En parlant d'elle, la clairvoyante se leva et s'approcha de celle qui portait une lance pour lui parler.
- Alors, contente du travail que tu vas faire ?
Elle se rapprochait doucement de Jaagd et se mit sur la pointe des pieds pour se mettre au niveau de son interlocutrice. Améthyn leva sa main qui toucha avec délicatesse le masque de cette femme.
- Tu n'aimes pas les enfants ? Pourquoi ?
Elle avait lu dans son cœur, chose qui est souvent vue comme une intrusion. La banshee sortit ensuite de son autre main le masque qu'elle avait habilement caché. Il était en bois noir, mais suffisamment affiné pour être léger.
- Tu prends ce masque et je t’emprunte le tien ? Si tu ne me réponds pas, je considère que c'est un oui.
Avant que la banshee ne puisse parler, elle entendit l'autre membre de ce petit groupe de casseurs de pieds se présenter à Maxence, ce qui attira inexorablement son attention.
- Hum… C'est vraiment nul comme endroit…
Le magicien haussa un sourcil en signe d'interrogation et lui demanda :
- Mais alors, pourquoi rester là ?
- Le reste aussi c'est super pourri… Il n'y a qu'ici que c'est juste… nul.
- Très bien… Maxence baissa la tête et se rendit compte que tous les gens qu'ils accueillaient avaient un réel grain. Votre nom ?
- Je l'ai oublié, j'avais autre chose à faire. Appelez-moi… Baptiste, je me reconnaîtrais.
- Très bien, Baptiste. C'était une petite boutade, pour détendre l'atmosphère.
- De qui vous parlez ? Oh, maintenant tout était plus clair, c'était assez logique que cet homme ait oublié son prénom et nom de naissance, s'il était capable d'oublier quelque chose qu'il venait lui-même de dire.
Sentant le malaise, Maxence acquiesça juste avant de se retourner, vérifiant ses plans. Le magicien aux cheveux attachés posa son regard droit devant lui. Il manquait une personne à l'appel, mais ils n'avaient plus le temps et il fallait commencer la visite. Usant de son charisme pour prononcer un petit discours d’accueil, l'homme aux yeux océan donna ensuite les descriptions brèves que les guides devaient réciter à ceux à qui il en manquait, puis il partit, semblant légèrement irrité.
Maintenant pour le groupe de Siruu, il allait falloir jouer les guides touristiques.

Code par xLittleRainbow pour Epicode

Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés

Améthyn|Siruu & Jaagd

La banshee épiait cette femme sans distinguer quoi que ce soit avec ses yeux. Ses mirettes blanches prouvaient sa condition et, si tous les aveugles n'ont pas perdu la couleur de leur iris, c'était le cas de la clairvoyante. Capturant à l'aide de ses poumons l'air environnant, le corps de cette petite fille qui n'en était pas une semblait frêle, prêt à se briser à tout instant et, si respirer demandait un tel effort pour Améthyn, l'on pourrait se demander comment pouvait-elle survivre. Néanmoins elle subsistait, un miracle quand on sait qu'elle siègeait dans un si fragile habitacle. Son amie qui n'était décidément pas bavarde ne répondait toujours pas et, la banshee n'étant  pas une menteuse, elle attrapa son couvre-chef, l'échangeant avec celui qu'elle avait taillé dans de l'ébène spécialement pour cette femme au regard incandescent qu'elle ne connaîtrait jamais de par sa cécité.
Gardant auprès d'elle le masque précédemment porté par cette femme qui, pour ne pas changer des autres, avait été étonnée du comportement de la clairvoyante, Améthyn l'essuya à l'aide des tissus de ses vêtements, chose inconsidérée, car ces étoffes restaient somptueuses malgré le fait qu'elles n'étaient pas aussi chères que du satin manufacturé à la main. Encore un de ces comportements étranges qui rendait la jeune femme différente de ce à quoi on pourrait s'attendre. Autre fait incongru, elle se mit à porter ce masque bien trop grand pour sa tête. Il lui pesait sur le crâne, mais ce n'était pas grave, elle s'amusait avec. Peut-être était-elle une vraie enfant, son esprit étant aussi joueur qu'eux… Ou peut-être qu'avec le temps, elle avait voulu être ce à quoi elle ressemblait, pour oublier tout cela et ne plus effrayer personne.
Le seul problème causé par cela, c'est qu'elle ne voulait pas effacer ces souvenirs, enfin, « plus » serait plus approprié, car c'était déjà fait, et que son seul but était de les retrouver, non pas pour se venger, mais pour se sentir complète. Elle avait été lâchée, comme cela, dans la nature, après avoir pactisé de perdre ses souvenirs pour retrouver la vie et, au final, la clairvoyante n'était plus la même personne et se cherchait pour redevenir celle qu'elle était, cette femme qu'elle ne connaissait pas, mais qui était morte à l'aube d'un tournant important de sa vie.
Quoi qu'il en soit, une voix aussi grave que son propriétaire était charismatique se fit entendre, perçant le brouhaha instauré par l'ennui dû à ces entretiens.
- J'annonce officiellement la visite ouverte ! Et je tiens à remercier mes collègues ainsi que leur patience à toute épreuve, car, grâce à eux, nous avons réussi à placer tous les visiteurs s'étant inscrits plus ou moins à l'avance !
Le ton légèrement sarcastique de ce bel homme mystérieux et rigoureux dans son travail ne laissait personne indifférent et il réussit à arracher une esquisse de sourire même aux plus froids de son public. Un excellent orateur, ce Maxence. Ses discours sans égaux savaient galvaniser les troupes et il jouait avec les mots tel un guerrier jouerait de ses lames sur le champ de bataille. Faisant un léger signe à certains de ses associés qui s’exécutèrent en donnant à chaque groupe de guides un petit panneau de bois sur lequel était peint un chiffre entre un et six, l'homme aux yeux océan se mit à se racler la gorge avant de poursuivre son allocution.
- Néanmoins ce n'est pas tout, car, au vu de la situation, nous avons préféré ajouter trois guides de plus afin de renforcer les rangs. Donc ce sera à eux de choisir leur groupe pour vous aider dans votre tâche. Trois postes sont à pourvoir pour le groupe deux mais aussi le six, ce qui fait qu'un groupe recevra deux aides tandis que l'autre équipe de guides se verra recevoir le dernier ! Mais ce n'est que détail et, quel que soit votre cas, préparez-vous à lire vos parchemins vous offrant une description des monuments et coutumes de ce magnifique endroit afin d'apprendre bon nombre d'informations utiles à nos chers visiteurs dont vous faites peut-être partie !
Le groupe de Siruu, Améthyn et de cette femme qui portait un masque d'ébène avait reçu le chiffre deux, ils allaient donc recevoir au moins une personne qui les aiderait dans leur service à la communauté. Qui est-ce que cela pouvait être ? Aucune importance pour le sorcier qui observait le sourire sincère qu'adressait Améthyn à cette lancière. Il allait agir. Comment est-ce que cela allait finir ?

Code par xLittleRainbow pour Epicode

Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés

Améthyn|Siruu & Jaagd

Siruu observait ce qu'il se passait, pensant que plus tard, il pourrait aviser. Néanmoins il n'eut pas cette chance car une inconnue fut rajoutée à leur groupe. Elle s'était fait appeler Shaya auprès de la lancière qui n'avait pas vraiment l'air de l'avoir accueilli avec plaisir et joie. C'était une elfe ou une alfar au vu de ses oreilles pointues, mais la gentillesse qu'elle dégageait - ou qu'elle voulait dégager - faisait plus pencher la balancer vers les bénéfiques, bien qu'il était tout autant possible que cette femme soit menteuse très douée, ce qui rendait le doute permis.
Après avoir brièvement échangé avec la masquée qui s'était présentée sous le nom de Jaagd, la dame aux yeux de jade plia ses jambes pour se mettre à la même hauteur que la banshee qu'elle prenait pour un enfant. Ses doutes allaient se dissiper dès qu'elle entendrait Améthyn parler, car la voix particulière des crieuses messagères ne laissait pas de doute quand à l'appartenance raciale de la fausse petite fille, du moins si Shaya était assez intelligente pour le deviner.
Quoi qu'il en soit, l'elfe supposa que la clairvoyante était la fille de la lancière, et celle-ci ne se gêna pas pour répondre à la place de ladite lancière qui s'enfermait dans un mutisme évident.
- Oui, c'est ma maman !
La femme aux oreilles pointues continua de sourire avant de se lever en caressant la tête de la banshee, puis elle posa une question à cette femme aux yeux rouge sang. Quels étaient les autres membres du groupe ? Il n'y en avait qu'un, et c'était un mage noir. Jaagd désigna l'homme adossé contre un mur de la tête. La demoiselle aux yeux couleur émeraude s'approcha donc du concerné, et, avant même qu'elle ne puisse lui adresser la parole, Améthyn complémenta d'un mensonge la réponse bien silencieuse de la jeune femme masquée.
- C'est mon papa !
Elle était rarement accompagnée et s'ennuyait dans sa solitude, donc la fausse petite ne se gênait pas pour mentir à outrance juste pour son amusement personnel. Elle testait tout simplement la réaction de deux être hermétiques comme ces masqués... et elle trouvait ça drôle. Un avis certainement pas partagé par les concernés, mais ce n'était pas grave car Siruu accepta de jouer le jeu, enfin de ne pas gâcher cette petite supercherie, certainement juste pour embêter la lancière qu'il prenait définitivement en souffre-douleur.
L'adepte des poisons tendit alors sa main à son tour.
- Appelez-moi Siruu. Bienvenue dans le groupe. Claqua-t-il, sans réel entrain.
La discussion aurait pu continuer là si une femme n'était pas arrivée pour leur présenter ceux que guideraient le groupe numéro deux. Combien étaient-ils ? Seulement quatre. Pourquoi avoir besoin d'autant de guides que de touristes ? Cette question n'allait pas rester bien longtemps sans réponse, car la magicienne cita leur clients.
- Dhespellynah Phoenyx Horya-nhus Naeskhobbeles Alfred, Arabesky Nameris, Mina Thebos et "Baptiste". Ce sont le derniers que vous venez de voir, nous les avons mis avec vous vu que... vous êtes les derniers arrivés aussi ! Cette femme semblait gênée et elle prit bien vite la poudre d'escampette, laissant les guides en herbe à la merci de ces gens qui étaient désormais faces à eux..
Qu'allaient-ils faire ? Se présenter ? La seule chose dont ils pouvaient être assurés, c'était qu'il allait falloir parler de l'histoire, des us et des coutumes de la jeune ville magicienne.
Le mage noir restait dans son coin, et attendait que quelqu'un se décide à parler. Sa patience finit par payer car sa mère d'adoption irradia ses "invités" d'un sourire éclatant.
- Bienvenue ! Moi c'est Améthyn, elle c'est maman, enfin Jaagd, lui c'est Siruu, mon papa et cette gentille dame aux oreilles pointues se prénomme Shaya.
Son rôle d'enfant naïf lui collait vraiment à la peau mais, si c'était ce qui la faisait vibrer, tant mieux.
- Vous connaissez déjà nos noms, donc on peut commencer ? La femme aux cheveux argentés s'impatientait.
La visite allait commencer.

Code par xLittleRainbow pour Epicode