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 [Événement] - L'ouverture

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 19 Jan 2019, 13:57

L'ouverture




« Vous êtes Violette ? ». Atsume venait d’attraper la manche de l’Humaine aux cheveux bordeaux. Depuis le temps qu’elle lui courait après, elle espérait que la réponse serait positive. Si l’Orine essayait de faire bonne impression, le voyage avait été éprouvant. Son maître lui avait donné de quoi subsister mais elle n’était clairement pas préparée à la chaleur étouffante du Désert. Le pire, selon elle, restait néanmoins les nuits, affreusement glacées. La rousse se retourna, fixant ses yeux dans ceux de l’étrangère. « Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? ». « Je dois vous parler. » murmura l’Orine sans répondre à la question. Elle était légèrement torturée, intérieurement. Son maître n’était pas le plus facile à cerner et lui-même avaient ses propres démons – ce qui était risible pour le roi de l’Enfer. « Pourquoi faire ? ». « Je pense que nous pouvons nous entendre… enfin, lorsque je dis « nous », ce n’est pas tout à fait exact. Mon maître m’a envoyée ici dans un objectif précis… Mais c’est un peu délicat. Peut-être pourrions-nous nous entretenir dans un endroit plus… discret ? ». L’autre était légèrement méfiante. « Votre maître me connaît-il ? ». « Pas exactement. Il avait un plan en tête et m’a laissée le soin de trouver quelqu’un qui pourrait entendre mon discours. Une femme blonde m’est apparue, plus tard, me soufflant que je devrais venir vous voir. ». « Blonde aux yeux verts ? ». « Tout à fait. ». « Je vois. Venez. ».

« Alors ? ». « Par où commencer ? ». L’Orine était clairement mal à l’aise. Parfois, elle se disait que Zane essayait de la tester, voir si elle survivrait à la mission ou non. « Mon Maître est le Monarque Démoniaque. ». L’autre émit une sorte de rire étrange. « Mon père était Monarque Démoniaque aussi. » fit-elle après un court silence. Atsume fronça les sourcils. « Quel âge avez-vous ? ». « J’ai arrêté de compter. Mais revenons-en aux faits. ». « Oui, pardon. Hum… Il semble qu’il souhaite entreprendre une sorte de partenariat entre les Démons et les Humains. Les Démons pourraient protéger votre peuple ou une partie, compte tenu de la faiblesse des Anges. ». « C’est assez utopique. Le passé a la vie dure et il semble que l’œuvre de Ludwig soit toujours intacte dans l’esprit de mes semblables. ». « Il savait que la conversation risquait de tourner court. Seulement, il n’est pas fou au point de penser que la totalité des Humains pourraient faire confiance aux Démons d’un seul coup. Je veux dire… vous-même êtes la fille d’un ancien Monarque et, pourtant, vous êtes encore en vie, il me semble. Tout bon partenariat mérite des garanties. Aussi, ce qu’il propose serait un test, à petite échelle. Nous pourrions bâtir une contrée, habitée par des Démons et des Humains, voir si la cohabitation se passe bien… ». Violette servit un peu de thé à l’Orine. « J’entends ce que vous dites et quand bien même je suis entièrement d’accord avec le procédé, je ne peux pas décider de ces choses seule. Je vais en parler à mon Roi. Restez un peu avec moi, quelques jours, le temps que j’organise un rendez-vous. Nous pourrons en discuter plus en profondeur ainsi. ».

_________________

« Damérus… Je ne m’attendais pas à votre visite. ». Sirius s’était levé rapidement, baissant la tête en signe de salutations. Le Roi de Babelsba le regarda avec un petit sourire. « J’avais à faire ici et, en réfléchissant à quelques projets, j’ai pensé à vous. ». « À moi ? ». « Oui, à vous. Vous avez aidé à la construction de Muharkel et vos talents de charpentier m’ont été longuement loués. ». Après un temps, l’Humain demanda : « Que puis-je faire pour vous aider ? Une demeure ? ». « Une ville ? » évoqua le Roi avec un sourire amusé. « Une… ville ? ». « Asseyons-nous, voulez-vous. ».

« Je sais que vous n’appartenez pas à mon Royaume mais peu m’importe. Je suis certain que la Reine de Qaixopia ne m’opposera aucune résistance et qu’elle trouvera mon projet parfait, surtout qu’il est d’origine divine. ». « Ah ? ». « Il y a longtemps, alors que je n’étais pas encore Roi, je pense avoir eu une discussion avec Drejtësi. ». « Oh. ». Que répondre d’autre ? « Bref, fruit de mon imagination ou réalité, peu importe. La Déesse m’a demandé d’étendre les possibles de notre peuple, d’en finir avec notre solitude éternelle. Saviez-vous que lorsqu’Utopia a été construite, beaucoup de peuples de ce Monde ont contribué à la grandeur de la ville ? Ce fait a été partiellement oublié par l’histoire mais ce fut le cas. Je crois que les Humains ne peuvent vivre sans les autres. Nous sommes les Enfants de Sympan, et la plupart des races de ces Terres sont également nos enfants. La magie est apparue dans nos veines, nous avons muté mais, finalement, nous séparer des autres ne nous a rien apporté ; ou si peu. Je pense qu’il est grand temps de nous affirmer, de croire en notre Destin et de renouer un contact depuis bien longtemps brisé. Et puis, je viens d’apprendre une nouvelle qui devrait balayer certaines craintes. ». « Laquelle ? ». Damérus sourit. « Il est trop tôt pour en parler car cela pourrait brusquer les Anges, voire même les effrayer. Ce que je veux que vous fassiez, par contre, est un peu moins risqué. ». « Dîtes-moi. ». « Une coopération avec les Déchus. L’idée serait de construire une ville dans laquelle Humains et Déchus vivraient ensemble. ». « C’est un peu… Comment dire ? ». « Utopique ? Allons, rien ne l’est. Il suffit simplement d’avancer pas à pas. Et si ça ne marche pas, nous reculerons. ». « Et comment comptez-vous vous y prendre pour faire accepter l’idée ? ». « Comme toutes les autres idées. Il suffit d’en parler, d’instiller des images, des bruits, dans l’esprit des gens. Petit à petit, ils se feront à la chose, ils l’envisageront et elle paraîtra vite normale. ». Damérus le croyait vraiment. En réalité, il attendait beaucoup de la coopération avec les autres peuples. Il voyait grand et sur le long terme. Pour lui, toutes les entreprises de ce type seraient bénéfiques, pour les Humains mais pas que. Si tous les peuples des Terres du Yin et du Yang possédaient des villages mixtes, les guerres deviendraient de plus en plus compliquées à mettre en œuvre sans blesser ses propres ressortissants. Il devait simplement mettre le tout en œuvre et attirer à son côté des Humains de confiance et aussi déterminés que lui à l’expansion.

_________________

« T’en penses quoi, toi ? ». Amir leva les yeux vers Yasmine d’un air endormi. Il était tôt et cela faisait maintenant dix minutes qu’elle lui parlait d’ouverture. Les rumeurs avaient commencé on ne savait trop comment. Quelqu’un en avait parlé à quelqu’un d’autre et cela avait créé un effet boule de neige aux limites non encore définies. Les commerçants se faisaient une joie d’aborder la question dès qu’ils en avaient l’occasion et tout le monde y allait de son avis, plus ou moins renseigné, plus ou moins extrême. « Je n’en sais rien. » fit l’homme en se redressant, comprenant que le sujet était important. « Déjà… Je ne suis pas sûr qu’une coopération avec toutes les races serait une bonne chose. Et ensuite… Qui te dit que ces races aimeraient nous avoir sur le dos ? Ne nous considèrent-elles pas comme des boulets, après tout ? ». Il remit un peu ses cheveux en place, attrapant ensuite un peigne pour se coiffer. Yasmine prit l’objet et se plaça derrière lui afin de l’aider à démêler sa tignasse de jais. Ses cheveux étaient souples et solides. « Je ne sais pas, tu leur as posé la question ? ». « Non mais c’est ce qu’on dit. ». « Oui et si demain je te dis que j’ai vu un éléphant vert dans ta chambre, tu me croiras ? ». Il soupira. « Ce n’est pas la même chose roo. Tu m’énerves un peu. Je te dis simplement que c’est ce que j’ai toujours entendu. Je ne peux pas vérifier toutes les informations de l’univers. Il me faudrait des centaines de vies pour ça… ». « Oui et toi tu préfères faire la grasse matinée. ». « Exactement. ». Il sourit. « Non mais je ne sais pas, Yasmine. C’est dur de se faire un avis sur la question. Je ne suis personne et n’ai aucune responsabilité au sein de notre peuple. Je serai Roi, je ne dis pas mais… ». « Nan mais en admettant que tu sois Roi. Est-ce que tu penses que ça vaudrait le coup ? ». « Sans doute mais je demanderais déjà à parler aux autres Souverains. Et puis, je commencerais peut-être par coopérer avec des races pacifiques, histoire de ne pas me faire trahir. Sincèrement, les Sorciers, j’ai pas confiance… Ils sont fourbes et rien que l’idée de coopérer avec eux… Berk. ». « Moui. Je pense que les Humains aussi, peuvent être fourbes. ».

1533 mots

Explications


Hello ^o^

Il s'agit d'un rp événement à message unique ouvert à tout le monde =) En gros, des bruits courent un peu partout d'une possible coopération des Humains avec d'autres races. Ça court chez les Humains, ça court chez les autres races, ça court quoi xD Ce n'est pas clairement défini. C'est à dire qu'il n'y a pas de projets à la clef qui est avancé mais juste l'idée comme quoi des races chercheraient à coopérer avec les Humains ou que les Humains chercheraient à faire de même, sans vraiment identifier les autres races ^^ L'objectif du rp est de faire se positionner votre personnage sur la question, en fonction de sa race, de ses mœurs, de l'histoire qu'il peut avoir avec les Humains etc. Je vous demande de vous creuser la cervelle, en gros, de peser le pour, le contre, en fonction des spécialités de votre personnage ^^

Fin du rp : le 19 mars, 23h59 =)

Gains


Pour 900 mots = 1 point d'intelligence
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots = Un deuxième point d'intelligence.

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Dim 27 Jan 2019, 17:20



«Tu as entendu les dernières rumeurs ?» ; «De quoi ? Non, je suis resté toute la journée de garde. Il y avait un convoi de caravanes, avec des malades et des gens extrêmement pressés de rentrer chez eux... Un vrai foutoir.» Ludwig Riel regardait son assiette de soupe d'un air morne. Ce qu'il n'avait pas dit, c'était qu'il y avait beaucoup de marchands étrangers dans ce convoi et que c'était surtout ce fait qui ne lui avait pas plus. Les étrangers apportaient le Kan’Ghar avec eux, le mal, pour lui. Il avait passé douze heure dans la mauvaise humeur, à les regarder entrer pour violer le havre de paradis qu'était Utopia. «Allez ! Fais pas genre ! Je crois savoir ce que tu penses de cette histoire, mais moi, j'ai besoin de te l'entendre dire. » ; « T'es chiant, Marid. Tu sais d'où je viens, tu sais qui est mon père adoptif. Tu pourrais boire un coup en fermant ta gueule et laisser ton imagination trouver la réponse à tes questions.» Sa voix avait éclaté sans qu'il ne puisse se contrôler, faisant se retourner plusieurs têtes dans leur direction. Son ami se rembrunit. «Merde. Pardon. Je voulais pas...» ; «Ouai, je sais. C'est moi, je suis un peu tendu et je n'ai pas envie d'en parler.» Ludwig se brûla la langue et le palais avec une cuillère du liquide trop brûlant, ce qui lui donna une autre raison pour grimacer. «Tu en auras envie, un jour ? Je veux dire... Si tu n'en parles à personne, ça ne risque pas de s'arranger.» Bon sang. «Je sais. Je te promets que tu seras le premier à savoir, si un jour je trouve le courage. Ok ? » ; «Ok !» Marid semblait persuadé qu'il pouvait l'aider. Son meilleur ami s'imaginait mille et une fantaisies sur la raison pour laquelle Ludwig cachait sa main dans un gant en cuir, n'arrivait à dormir qu'une nuit sur deux et haïssait vraisemblablement tout ce qui n'était pas Humain. Il souffrait en silence de voir Ludwig rester dans son malheur et son silence borné et ne daignait pas lâcher l'affaire contrairement à d'autres qui abordait le sujet sur le ton de la moquerie.

Plus tard dans la nuit, Ludwig sondait le plafond de sa chambre, les bras croisés derrière sa tête. Il ne dormait pas. Il avait développé une capacité incongru pour ne dormir que trois heures par jour et ne pas être une vraie loque pendant ses journées. En fait, cela tenait à son instinct de survie. Dormir signifiait rencontrer les cauchemars que Devaraj avait fabriqué exprès pour lui... Le jeune homme n'était pas certain d'y survivre et avait déjà, à force d'imprudence ou de faiblesse, faillit en mourir plusieurs fois. Il ne s'abandonnait au sommeil qu'en présence proche de beaucoup, beaucoup d'autres Humains, afin d'être certain que la magie du Fumeur Macabre serait annihilée. Ce soir en particulier, son esprit était trop emcombré par les fameuses rumeurs pour avoir envie de se reposer. Il grognait, soufflait, se retournait dans son lit en se rongeant les dents. «Tu dors ?» ; «Non, connard.» Marid poussa un soupir exaspéré et se releva de sa couchette. «Par Drejtësi. Je t'entends ruminer aussi fort qu'un marteau sur le toit. Va faire trois fois le tour d'Utopia en courant à cloche-pieds et laisse-moi pioncer. Tu devr-» ; «Tu y crois toi ?» ; «Quoi ?» Cédant à l'envie de discuter, le brun alluma la torche qui reposait accrochée au mur. Il prit de l'eau d'une bassine entre ses mains et s’aspergea la tête. Les sautes nocturnes de son colocataire étaient devenues monnaie commune depuis bien longtemps. «T'aurais pas pu me poser la question tout à l'heure à la taverne quand je t'en parlais. Enfin ! Bin... Oui et non. Enfin j'en sais rien ! T'as vu la guerre, t'as vu ce qu'il s'est passé ? Je crois pas qu'on puisse être certain de quoi que ce soit dans ce monde. » ; «Moi, je suis certain qu'on veut nous manipuler.» ; «Toi, tu as un problème dans ta tête. Tu penses aussi ça de la serveuse qui t'as dragué, et du commandent qui t'as envoyé nettoyer les toilettes la dernière fois.» Les deux soldats étouffèrent un brusque rire. Estimant la conversation terminée, Marid se recoucha. «Tout n'est pas noir ou blanc, Ludwig.» dit-il simplement en fermant les yeux. Les rumeurs parlaient de possibles alliances, d'une ouverture vers l'extérieur, de cohabitation. Lui, qui n'avait jamais rien vu d'autre que les murs d'Utopia, était curieux. Contrairement au blond, sa vie avait été très calme jusqu'ici. Ludwig soupira brusquement. C'était facile pour lui, Marid n'avait pas vu son village et sa famille se faire exterminer par des Monstres et des Cataclysmes causés par la Reine des Sirènes. Il n'avait pas subit un apprentissage houleux de la part du Roi des Chamans, il n'avait pas été enfermé, ni battu, ni obligé de boire du sang ou de manger des cœurs humains, et il n'avait pas eu à s'enfuir avec ses propres moyens de l'Île Maudite. Il ne souffrait pas quotidiennement d'une malédiction injuste et sans nom pour un crime qu'il n'avait pas commis. Se retournant sur le côté pour ne plus voir son ami, l'Humain serra plus que nécessaire la couverture entre ses doigts; «Les Chamans, ils sont très noirs.»

935mots
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Dim 27 Jan 2019, 21:02


Prénom & Nom : Æskil Asgeirsson
Surnom : Le Vagabond des étoiles, son surnom lui vient des siens, parce que Æskil préfère dormir à la belle étoile que dans une maison.
Spécialités :
- Agilité : Inconnu
- Force : Inconnu
- Charisme : Inconnu
- Intelligence : Inconnu
- Magie : Inconnu

Armes :
- Deux haches simples à une main
- Épée à deux mains

Caractère : Intelligent, Confiant, Déterminé, Coriace, Tétu, Sang chaud, Bon vivant, Silencieux, Solitaire, Observateur
Physique : Des yeux bleus perçants, une longue chevelure blonde cendré qui sont retenues en une queue-de-cheval très serré, les côtés de son crâne son rasé pour dévoiler des tatouages. Une épaisse barbe marque le bas de son visage, cachant quelques petites cicatrices. Il possède une stature impressionnante, mais il n'avait jamais été pris au sérieux, parce qu'il est le plus ''petit'' de ses compagnons. Il semble avoir un physique qui partage à la perfection force et agilité. On le reconnaît souvent par ses vêtements noirs et son armure de cuir bleu.

Pouvoirs :
- La Frénésie
- La Poursuite de la Bataille
- La Bénédiction d'Haziel
- Immunité aux sorts mentaux
- Superforce

Particularité :

‘'Dit Æskil, qu'est-ce qu'on vient faire ici ?'' Demande Ashana qui retire une seconde pelure de vêtement. Après avoir quitté le confort des températures plus tempérées du territoire des Faes où elle avait pu découvrir plusieurs plantes et les rajouter à son livret. Maintenant, le Braskä les avait poussés vers le continent naturel, plus précisément le désert. Ashana a l'impression d'étouffer sous la chaleur de l'endroit. ‘'Nous nous trouvons dans le territoire des Humains. Je voulais que tu découvres Utopia pendant qu'ils le permettent.'' Déclare simplement l'homme. ‘'D'ordinaire il ne laisse pas les étrangers entrés ? " demande-t-elle. ‘'Ah une époque c'était plus dangereux et beaucoup étaient réticents.'' Dit l'homme. ‘'Pourquoi ?'' Æskil soupire en jetant un regard en coin à sa jeune protégée. Parfois, elle l'exaspérait avec toutes ses questions. ‘'Tu dois être au courant de tous les problèmes qu'ils ont eu ? Même si les créatures bénéfiques comme toi et moi, ne craignons presque rien, ce n'est pas tout le monde qui partage cette pensée.'' Ashana garde le silence un moment, pensive. ‘'Mais ce n'est pas dans toutes les races ? D'avoir cette crainte que les autres se retournent les unes contre les autres. N'avons-nous pas nous-mêmes fermé nos portes à une grande partie des races ? Et si je ne me trompe pas, à une époque lointaine, nous avions abandonné tous les autres pour notre survie.'' Æskil lui jette un nouveau regard en coin, un peu surprit de sa pensée. La gamine n'avait pas tort sur ce point.

‘'Mais tu n'as pas encore répondu à ma question, Æskil.'' Revient Ash a la charge. ‘'Écoute, le but de ton pèlerinage est de découvrir les autres races et leur culture en général. Je profite simplement des rumeurs qui courent pour nous permettre de passer plus sécuritairement sur ce territoire.'' Termine le Braskä. La ville commençait à se dessiner devant eux et Ash avait hâte de voir de quoi tout ceci avait l'air. Leurs montures, des créatures adaptées suivaient docilement le guide qui les avait pris en charge, un Humain. ‘'Je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter, vous venez ici pour faire de la diplomatie ? Avec toutes ses rumeurs à propos de la possibilité…'' Commence le jeune homme à la peau brûlée, mais il est rapidement coupé par Æskil. ‘'Non, nous ne sommes pas là pour représenter les Ygdraës, je suis simplement là pour qu'elle se fasse sa propre opinion des Humains.'' Termine rapidement le Braskä. Ashana n'a soufflé aucun mot durant cet échange, émerveillée par les murs de la ville. Il était immense, entourant de leur présence protectrice les habitations qui se trouvaient à l'intérieur. ‘'Dite… À quoi peut-on s'attendre des Humains ?'' Demande-t-elle à l'attention du guide. Ce dernier garde le silence un instant. ‘'Déjà, si vous êtes une utilisatrice de la magie, elle s'effacera. Vous devriez bientôt le sentir. C'est notre anti-magie qui fait cet effet-là, mais imaginé dans une ville remplie d'êtres vivants qui possèdent cette caractéristique. Essayer de garder un esprit ouvert, comme dans toute grande ville, il y a des pour et des contres. Et comme dans chaque personne vivante, il y a du bon et du mal. Rien n'est vraiment blanc ou noir, il y a parfois des zones de gris. Je ne dis pas qu'on est un peuple parfait, mais beaucoup vaut la peine.'' Il se tait un instant, réfléchissant à ce qu'il voulait dire. ‘'Il se peut que certains aillent peur de votre présence, comme d'autres seront curieux ou encore hostiles.'' En même temps, l'homme ne semblait pas vouloir trop en dire, comme s'il comprenait le besoin du compagnon de la jeune femme.

‘'D'accord, merci… Vous croyez qu'il serait possible de cohabitation entre nos peuples ?'' ‘'Vous voulez une réponse sincère ?'' Demande le guide. ‘'Oui.'' ‘'Je l'ignore complètement. Je pense que certains seraient capables d'accepter vos coutumes et inversement. Peut-être qu'à ce moment, on pourrait construire quelque chose avec un équilibre précaire, mais il y aura toujours du racisme et quelle que soit la race…'' Termine l'homme. D'un claquement de langue, le guide fit ralentir les montures, laissant le nuage de poussière retomber. ‘'Tu devrais bientôt ressentir la fatigue, mais ne t'inquiètes pas. Ah et n'oublie pas que tant que tu seras dans la ville, tu seras incapable d'utiliser ta magie.'' ‘'Merci monsieur.'' Souffle simplement Ashana qui sentait déjà sa magie la fuir pendant qu'il approchait. Le sentiment de perte était étrange et elle se sent complètement vulnérable. Est-ce que c'était ainsi que les Humains se sentaient ? Malgré la chaleur, elle frissonne d'inconfort face à ce sentiment. ‘'Reste près de moi.'' Lui dit simplement Æskil qui avait rapproché sa monture d'elle. Silencieuse, elle hoche simplement la tête, observant la grande porte qui était gardée. Une file de chariots et de visiteurs se trouvaient là, attendant patiemment leur tour.

Quand enfin leur tour vient, les gardes leur demandèrent la raison de leur visite. Ce fut le guide qui répondit rapidement dans une langue qui lui était inconnue. ‘'C'est de l'Alikir.'' Elle hoche simplement la tête aux paroles d'Æskil. ‘'Alors, un peu de tourisme et du ravitaillement ?'' Déclare l'une des gardes qui se tournent vers eux. ‘'Oui, nous ne cherchons aucun problème.'' Déclare le Braskä en commun. ‘'Combien de temps vous compter rester ?'' Continu le soldat qui semblait de mauvaise humeur. Peut-être qu'il avait trop chaud dans cette armure, mais Ash ce doute que c'est surement une autre raison. ‘'Quelques jours à peine.'' Réplique Æskil. ‘'Bien, passés.'' Souffle le soldat en les chassant pour passer au suivant. Ils pénétrèrent la ville en silence, l'un alerte à son environnement, l'autre fascinée par le décorer qui se dessinait autour d'elle. Utopia avait une architecture très différente de ce qu'elle avait vu jusqu'à maintenant. Il y avait beaucoup de pierre jaune et de bois pour soutenir. À certains endroits, elle put remarquer des bandes de tissu qui pendaient soit dans le vide, soit attaché contre les murs. C'était durement de la quelconque décoration, ou peut-être d'anciennes bannières qui avaient fait son temps. Ou peut-être, qu'il avait un tout autre but, elle pouvait voir le vent souffler et les soulever. Le guide les fit passer la rue principale du marché, lui permettant de voir les différents produits ou spécialités du coin. Il eut même la gentillesse de leur faire goûter certaine nourriture originaire du coin.

Pendant sa traversée où il les fit passer surtout dans des endroits aux attraits plus touristiques, Ashana put détecter les regards que certaines personnes posaient sur elle. Les avis semblaient énormément partagés et franchement, elle ne savait qu'en penser. La plupart des jeunes enfants l'observaient avec la plus grande des curiosités. Les adultes en revanche, c'était quelque chose à part. Elle pouvait déchiffrer chez certaines les peurs de l'étranger, même si sa race n'était pas à douter à cause de ses longues oreilles, certains ne semblaient pas faire attention à ceci. D'autres avaient une impression plus douce et lui offrir de beaux sourires qui semblaient très sincères. À chaque fois, elle essaya de leur rendre leur sourire. Quand il fut temps de récupérer du ravitaillement, elle permit de descendre de sa monture, dégourdissant ses jambes sous l'œil alerte de son compagnon de route. Peu de temps après, une petite fille l'approche. L'adorable frimousse blonde l'observe de ses grands yeux verts, remplit de curiosité. Elle lui tend une fleur des sables, délicate et d'un rose pâle. Les pétales de sables durcis sont rugueux, mais la beauté est à couper le souffle. ‘'C'est pour moi ?'' Souffle doucement Ash en tendant la main. La petite chose la tête en lui disant. ‘'Maman dit que les Elfes sont très gentils et j'aime beaucoup vos yeux. Ils m'ont fait penser à une pierre qui brille.'' Ashana sourit avant de retirer l'un des colliers de perles colorées qu'elle porte. Elle le passe autour du cou de la petite. ‘'Ce n'est pas grand-chose, mais pour te remercier.'' Souffle Ashana. ‘'Merci madame. Bon voyage.'' Dit le petit avant d'aller rejoindre sa mère qui étalait un large sourire en lui envoyant le sourire. Ash fit de même avant de rejoindre les deux hommes.

Intérieurement, Ashana croyait qu'il pouvait y avoir une cohabitation entre certains des siens et les Humains. Elle n'était pas dupe au point de croire que tout ceci se ferait sans problème, mais elle était sûre que s'ils travaillaient tous très fort, ils arriveraient à quelque chose de constructif. ‘'Æskil, tu crois qu'il serait possible qu'on achète des épices ? J'aimerais y goûter.'' ‘'Ah ! Je connais les meilleures épices du coin, suivez-moi.'' Déclare le guide en les guidant vers un autre kiosque.


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Lun 28 Jan 2019, 00:31


« يست ون پيو اوداچييوخ ني پينسيزءڢووس پاس ? »
(C’est un peu… audacieux ne pensez-vous pas ?)
« ي ني سايس پاس. صي حéتايت ڢرايس ? صيا مارچهير ؟  ? »
(Je ne sais pas. Si c’était vrais ? Si ça marcher ?)
« ي ن'ي چرويس پاس بياوچووپ.  »
(Je n’y crois pas beaucoup. )
« ن ني پووررا جامايس ساڢوير سانس اڢوير يسساي »
(On ne pourra jamais savoir sans avoir essayé.)

« Bon sang mais de quoi parlez vous ?! » Ethen commencer à être sérieusement agacer. Cela faisait une grande partie de cette escorte qu’elle entendait des murmures. Des discussions chuchotées, toujours tournant autour du pot. La guerrière n’était pas femme encline aux rumeurs, mais à force d’entendre le vent soufflet dans ses oreilles il était normal de perdre patience. Les deux hommes sur leurs chameaux se tournèrent vers elles, qui se mit à leurs auteurs avec sa propre monture. D’abord pris de court par l’interruption, l’un deux fini par se raclé la gorge avant d’expliquer.

« Il y a des rumeurs qui court. On dit que nos souverains sont en marches vers des accords avec d’autres races. Ils souhaiteraient une cohabitation plus… étroite. »
« Enfin c’est ce que l’on dit. Je suis persuadé que ça n’est qu’une fausse nouvelle. Les gens ont tendance à s’emballer pour si peu de nos jours… »

En les regardant de plus près Ethen compris rapidement que ces deux hommes étaient de royaumes différents. De leurs vêtements à leurs manières d’être et des marchandises qu’ils portaient, elle était capable de les distingués. Il fallait dire qu’elle commencé à accumuler les années de service en temps qu’escorte de caravane et avait vu de tout. La jeune femme se concentra sur l’homme des Haute-Terre. Il avait l’air d’en savoir bien plus que son collègue de Qaixopia. Elle s’approcha alors plus de lui coupant court à leur nouveau débat qui n’aller visiblement nul part.

« Donnez-moi plus de détails. Que sait-on exactement sur ces hypothétiques « ententes ? » » Demanda-t-elle en le fixant durement, ne lui laissant aucune chance de ne pas être intimidé par son regard noir. Il jeta un rapide coup d’œil à l’autre qui détourna vite le regard. Malgré le fait qu’ils soient tout deux sur des chameaux et elle sur un cheval, elle les intimidé visiblement. C’était certainement dû a son statue de guerrière ou bien juste parce que rien sur son visage ne crié « sympathie ».

« Eh bien… Ce ne sont que des choses qui se disent, mais dû à la situation avec les anges en ce moment, il semblerait que nos souverains cherchent à bâtir d’autre liens avec d’autres races. Rien n’est spécifiquement annoncés, mais il est questions de rencontre entre souverains, et de traités autres que de la simple économie. »
« Et avec qui ces « traités » seraient envisagés ? » Grinça Ethen des dents.
« C’est là qu’est le hic… Tout est très floue. »

L’homme n’osait plu regardé Ethen, son regard c’était incroyablement assombrit et sous le soleil tapant c’était assez déstabilisant. Seulement même si l’humaine le fixer encore, elle ne le regardé plu, elle était plongée dans ses pensées. Elle n’était pas une femme a politique, elle c’était rarement intéresser à ça. Il y a bien longtemps qu’elle avait décidé que cela n’apportais rien de plus que des ennuis. Son seul but dans la vie était de survivre et ça c’était sa mère qui lui avait appris. Entre ça lui donner des relents de colère. Si c’était vrais… Avec tout ce qui était arrivé, elle avait du mal à imaginer une cohabitation quelconque avec une autre race. Ils ne pouvaient pas trahir les anges, pas après tout ce temps ! Alors maintenant qu’ils étaient vulnérables on aller voir ailleurs ? C’était quel type de lâche qui prenait ces décisions ? Bien sur les anges avait briser leurs confiances, avait perdus leurs pouvoir et au lieux de les soutenir dans leur détresse on les accablé un peu plus en allant chercher ailleurs…

« يرچي يسسييورس. »
(Merci Messieurs.)
« ي ني سونت قوي ديس روميورس، ني ڢووس لايسسيز پاس يمبوبينير پار چيس مينسونعيس ! »
(Ce ne sont que des rumeurs, ne vous laissez pas embobiner par ces mensonges.)

Après quelque secondes, Ethen acquiesça s’écartant de la caravane au trot. Elle suivit le pas tout en serrant ses reines avec force. L’esprit tourmenté. C’était difficile de se faire une vraie idée. Elle devait être raisonnable, cette homme avait raison ça n’était que des rumeurs, mais cela faisait un moment qu’elle entendait les gens murmurés, de plus en plus de gens et toujours différent. Ça ne pouvait pas être simplement quelque chose de passager, c’était un vrai sujet. Bien qu’Ethen n’est pas grand choses contre les autres races, elle n’aimer aucunement l’idée. Elle n’avait que peu de fois côtoyé des gens de pouvoirs, mais elle savait qu’il était très peu de fois questions de moral ou de dignité. Elle était fidèle aux anges, malgré la trahison d’Eliza, aujourd’hui elle était liée à Péronnelle et elle ne compté pas lui tourné le dos. Sans elle, elle serait morte. Enfaite sans leurs anges gardiens aucun humain de cette caravane ne pourrait voyager si apaisé.

Alors la question se posé, avec qui il pourrait être question d’envisager d’autres traités qu’ils n’avais déjà ? Ethen n’avais qu’une crainte, c’était devoir ce confronté à un dilemme qui la forcerait à choisir. Elle n’accepterait pas n’importe quoi. Par respect pour elle-même et l’honneur de son peuple. Peut-être était-ce son sang réprouvé qui parlé ou simplement sa nature humaine, mais elle avait sa fierté et ses clair pensé sur les autres races. Elle avait cohabité avec des races en tout genre durant sa jeunesse chez les Corvus. Cela avait était une magnifique aventure, elle n’en avait que de bon souvenir, de son géniteur et de ses amis. Seulement cela était une tout autre histoire où la politique n’y était jamais questions et où chacun avait renoncé à ses liens avec sa race durant son service aux sain des chasseurs. Bien sur qu’il était possible de vivre ensemble, le vrai problème c’était ce que cela impliqué. Les erreurs passer, les guerres, les souffrances. Ethen savait déjà que jamais les démons ou les sorciers ne pourraient être une option. Leurs souverains n’étaient pas aussi idiots que ça.

Quand elle y pensé elle ne se voyer pas non plus vivre avec les réprouvés et pourtant elle partager leur chair et leur sang. Ils étaient juste tellement… intense. Pour les autres elle n’avait pas tant de chose à dire. Elle redouté les Vampire et les Ondins, n’avait pas confiance ni dans les Déchus, ni dans les Alfars. Elle imaginer que les Eversha étaient bien trop tourné vers eux même pour s’intéresser à une tel chose. Les chamans ? Elle en avait croisé une fois et ça lui avait suffis. Les réprouvés avaient beau avoir une mauvaise réputation il n’était pas assez idiot pour se laisser embarqué dans une histoire pareille. Car après tout c’était aussi un risque pour l’autre race. Cela ne devait certainement pas être dans un seul sens, du moins si c’était hypothétiquement vrais elle l’espérait. Ou alors les Rois étaient encore plus des imbéciles qu’elle ne l’avait toujours cru…

Quoi qu’il en soit et c’était une vérité, elle imaginé, universelle, si cela était vrais alors les humains ne se sentirai qu’en sécurité avec des races dite « bénéfique. » Les anges, à part pour les derniers temps avaient toujours était bienveillant avec eux. Même si Ethen ne connaissait que peut les autres races, elle imaginait que leurs réputations ne devaient pas être loin de la vérité. Les magiciens étaient des gens avec un bon fond, c’était réellement les seul autres avec qui elle avait déjà conversé.

Elle laissa échapper un long soupire avant d’attraper sa gourde et d’en prendre de longues gorger. Toute ces histoires l’angoisser. Elle prié que ça ne soit pas vrais, bien qu’elle sache au fond d’elle que malheureusement c’était peut-être bien là les vœux des Dieux. Finalement c’était peut-être son père qui avait raison. Fuis-les tous ma fille. Fuis-les avants qu’ils ne te prennent dans leurs filets. Ils te noieront et te tortureront, t’as vie ne sera plus qu’agonie.

La réputation de son père était celle d’un homme non réfléchit, mais Ethen était persuadé que c’était peut-être celui qui avait toujours le mieux compris les enjeux du destin. Elle considéré ses conseils comme étant les plus précieux, car lui contrairement à elle avait côtoyé les Rois et les Dieux. Il avait touché les étoiles pour n’être que brulé et lui avait toujours dit de s’éloigner pour ne pas à son tour être bruler. Les yeux observant les dunes calme du désert, Ethen reste à ce questionné. Perturbé, elle ne savait quoi trop pensé. Et si finalement elle ne se torturé l’esprit que pour des bruits de couloirs ? A l’époque sa mère avait préféré la compagnie des réprouvés quand sa vie au près des humains avait était menacé. Peut-être qu’en temps voulu, si son propre peuple trahissez ses convictions profondes alors elle n’aurait que peu de remord à les quitter. Après tout si ses deux parents lui avaient bien appris quelque chose c’est que dans son sang couler la réussite et le désir de grandeur.

Elle vit la caravane de plus en plus s’éloigner et fit aller son cheval au galop dans le sable pour les rattraper. Oui, si tout explosé sous ses pieds, Ethen n’aurait aucun remord à suivre son propre chemin. Elle ne suivrait jamais quelque chose qui irai contre ses convictions les plus profonde. Elle n’accepta d’être un mouton que si son berger en valait la peine, si cela s’avérais ne plus être le cas et bien soit, elle deviendrait un loup comme son père et son beau-père avant elle.


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Lun 28 Jan 2019, 02:46


L’ambiance a table n’était jamais festive. Du moins pas pour le dernier Galagrim qui prié chaque fois pour que le repas soit le plus court possible. Bien entendu, Phoebe n’étant jamais de son côté elle n’aller pas lui offrir cette grâce. Non, les repas en famille midi et soir faisait partie de sa torture quotidienne. Dans la grande salle à manger, entouré de ses huit enfants, de sa femme et parfois de ses frères le chef de famille était assis au bout de table, présidant l’assemblé de son imposante aura.

« Père, à tu entendu cette chose qui se dit des humains ? » Lexios le sixième enfant de la fratrie lenca a la volé, certainement simplement pour faire la discussion et brisé le silence qui était aujourd’hui plus lourd que les autres jours. Entre deux boucher de pain son père s’impatienta.

« Eh bien de quoi s’agit-il ? » Lexios se précipita alors, visiblement avide d’être au centre de l’attention familial. Le chacal en bomba même légèrement le torse, ce qui aurait presque fait lever les yeux au ciel Cassius, mais se rattrapa, et resta la tête baisser sur son assiette sans broncher.

« J’ai entendu durant mon voyage à … deux de ces imbéciles parlé avec un Orisha. Apparemment les humains son si stupide qu’ils cherchent à tissé des liens avec d’autres races… ou alors ces d’autres races qui veulent de nouveaux traités avec eux. C’était pas bien clair. Comme ils sont loin d’être intélligent c’est toujours dur de les comprendre. » « Ou alors c’est toi qui est trop stupide pour les comprendre. » Réplicas Keos le quatrième, sa jumelle ricanant a ses côtés. Lexios lança à ses deux ainés un regard noir, mais avant qu’il ne bondisse pour répliqué, leur ainé à tous Prime le coupa dans son élan. S’adressant directement à leur père a sa gauche, ignorant allégrement ses petites frères et sœurs.

« Ce qu’il dit n’est pas totalement idiot. J’en ai moi-même entendu parlé, mais pas d’humain eux même. Ce sont des bruits que l’on peut entendre être murmuré ici et là. » Ayant une plus grande confiance en son ainé qu’en aucun autre de ses enfants, l’Alpha de la meute offrit gracieusement toute son attention à sa fille. 

« Notre propre peuple ? » A la façon dont il le disait on pouvait clairement entendre le dégout dans ses paroles, peut enchanté par la possibilité. Prime secoua légèrement la tête, visiblement navré de ne pas avoir l’information.

« C’est difficile à dire et difficilement envisageable. Je ne pense pas notre reine encline à ce genre de jeu. » Le chef de famille continua de fixer la renarde avant de visiblement se perdre dans ses pensées. Cassius continua le plus silencieusement possible de finir son assiette, mais ce fut son erreur. Le reste de la table étant en attente d’une réaction du père su ce qu’il pensé sur la situation. Son père posa alors son regard sur lui. Le reste des enfants s’attendais à ce que Cassius ce fasse réprimandais, alors que leur mère ce voyé déjà devoir trouvé une excuse pour le faire lever de table avant tout le monde et lui éviter une éventuelle attaque.

« Et toi Cassius, qu’en pense-tu ? » Cassius se figea, tétanisé par la voix roque de son père. C’était la première fois depuis longtemps qu’il lui adresser la parole, et même posé son regard sur lui. Le jeune garçon pouvait sentir ses yeux sur lui et c’était une angoisse dont il se serait bien passer. Ça et les regards de tout le reste de la famille attendant qu’il fasse une erreur pour pouvoir le torturé avec. Sa mère était la seule a ne pas le regardé, elle avait les yeux rivés sur son mari définitivement furieuse, mais étrangement curieuse. A quel jeux jouait-il ? Il n’embêté jamais Cassius, et surtout pas en publique. Il lui avait promis. Alors quand son fils leva lentement la tête, elle ne put s’empêcher de le regardé à son tour, inquiète pour son dernier bébé. Maladroitement Cassius posa son couteau et sa fourchette au bord de son assiette, puis avec tout le courage qui lui resté il leva les yeux vers son père à l’autre bout de la massive table en bois. Les yeux noirs plonger dans les sien vibrant. Il n’était que très peu sûr de lui, mais n’était pas prêt à laisser le silence empiré sa situation.

« Ça ne reste que des rumeurs, père. »  Etrangement sa voix était moins tremblante qu’il ne l’avait espéré, mais serré au fond de sa gorge. Il s’estimé heureux d’avoir même pu faire sortir ses mots dans une même phrase. Ses yeux ne déviant jamais ceux de l’Alpha. Après ce qui sembla être une année entière pour Cassius, le chef de famille pris son verre de vin en esquissant un sourire. 

« Tu as bien raison ça ne reste que des rumeurs. Ni plus, ni moins. » Et il se mit a boire une longue gorgé. Cassius pu a nouveau respiré correctement, ce replongent sans attendre dans son assiette maintenant que son père ne le regardé plus, avec la terrible envie de disparaître. La mère le regarda tristement, mais fut-elle aussi soulagée que pour une rare fois son époux reste raisonnable, bien que comme tout le reste de la tablé elle était curieuse de ce qu’il pensé réellement. Ce qui après quelques secondes il ne tarda pas à laisser entendre.

« J’apprécie que vous restiez tous à l’affut des nouvelles. La connaissance est un pouvoir non négligeable, mais ne vous laissez pas bercé par des ont dit. Avec si peu d’information il serait stupide de nous insurgé. Si par malheur notre peuple fait partie de cette mascarade eh bien nous suivrons les désirs de notre Reine. Quel que soit ses plans, notre famille à toujours était fidèle aux souverains. Par le sang nous faisons hurler la justice, et cela depuis des générations plus vieilles que ce fort. Alors qu’importe les rumeurs, les choix de notre Reine sont irrévocables et je ne veux plus entendre personne parlé de ça d’ici que ce soit affirmé ou oublier. » Il prit alors une boucher de viande qu’il venait de couper tout en discourant. Chacun autour de la table acquiesça même s’il n’y avait aucune question. Tous se remirent à manger dans un grand silence et plus personne n’osa dire quoi que ce soit jusqu’à ce que leur mère s’adresse de nouveau à leur père sur un tout autre sujet. Cassius était toujours fasciné de voir a quel point son père, cette homme froid et rude avait le regard si tendre pour son épouse. Il s’avait par contre qu’elle l’entrainé dans une discutions avec elle pour détendre tout le monde, et même si son père était au courant de cette innocente chercheriez il se laissa faire jugent certainement que de toute façon toute cette histoire n’avait plu d’intérêt qu’autre que n’être oublier.

Quand le repas fut officiellement terminé, les enfants furent conviés à quitter la table. Cassius fut le premier à se jeté littéralement de sa chaise et s’échapper vers sa chambre. Il voulait oublier les sueurs froides qu’il venait de vivre sous les yeux de son père. Une fois la porte de sa chambre fermer a clé, il s’y appuya, laissant un long soupire soulager ses angoisse. Il entendait encore la voix de son père résonner en lui, et il imaginer que c’était la même chose pour ses frères et sœurs. Il était rare que leur père s’adresse à eux ainsi. L’Alpha Galagrim était un homme austère, mais il intervenait rarement de cette façon devant tous ses enfants. Par le sang nous faisons hurler la justice. Cela faisait longtemps que Cassius n’avait pas entendu leur devise si clairement utilisé par leur père. Leur père avait toujours eux pour crédos de servir la royauté avec ferveur. Les Galagrim avaient toujours était l’une des familles les plus fidèles et cela ne compter visiblement pas changer. Cassius passer peu de temps à se mêler d’histoire, il avait bien d’autre problèmes a géré que la politique, mais il était difficile pour un fils d’Alpha de ne pas être éduqué sur la question. Quoi qu’il en soit, il était soulagé que le diner se soit si bien terminer car il n’avait pas très bien démarré pour lui. Ce laissant tomber dans son lit Cassius y resta sans bouger pendant un long moment, jusqu’à ce que l’on frappe à sa porte pour le prévenir que son bain du soir était près.


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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Jeu 07 Fév 2019, 00:10

[Événement] - L'ouverture E7115011

Elyot ouvrit les portes de la salle, devançant le geste des Braskä qui parurent étonnés. Les pieds du jeune garçon s’étaient déplacés par automatisme, portés par le rythme routinier de ses journées identiques. La banalité de son quotidien avait tendance à l’exaspérer désormais, au point où même le moindre infime changement parvenait à taire l’ennui de sa conscience. Ces actes étaient, certes, bien trop enfantins pour nuire d’une quelconque manière à sa sûreté, mais ses gardes du corps ne semblaient pas encore à l’aise avec le fait qu’il prenne, dorénavant, autant d’initiative. Si l’Ygdraë se comportait de la sorte, c’était avant tout pour éviter que la démence finisse par le posséder, alors qu’il luttait si durement contre le fardeau de la solitude. Néanmoins, lorsqu’il traversa le seuil de la pièce, il ne coula aucun regard sur le trio qui le talonnait comme des ombres, refermant aussitôt l’entrée derrière lui dans un léger grincement de bois. Il avait depuis longtemps abandonné les marques d’usage auprès de ces guerriers en vérité, sachant qu’ils ne lui répondraient jamais de toute façon. Parfois, un « merci » spontané arrivait à se glisser entre ses lèvres quand son humeur se prêtait bien à la cordialité, mais ces moments se raréfiaient de plus en plus, par sa propre résignation. Où était l’intérêt de parler à des interlocuteurs qui étaient formellement défendus de donner suite à ses propos? Rien. Absolument rien, outre, peut-être, leur sentiment de fierté de se faire si agréablement reconnaître leurs habiletés. C’était dur à dire, puisqu’il ne les connaissait que par leur nom. Pour le reste, on n’avait jamais estimé qui lui était nécessaire de savoir plus de choses sur eux.

S’avançant jusqu’au centre de la petite bibliothèque, le jeune Elfe s’assit sur un banc qui faisait face à un immense arbre à l’écorce obsidienne. Pourtant, ses prunelles claires scrutaient plutôt une jeune femme patientant au pied des racines du végétal. Sombres, ses cheveux ondulés descendaient plus bas que la hauteur de ses épaules, opposant un contraste ravissant avec la pâleur de son faciès qui affichait une expression sévère. Cela dit, dès que son regard croisa le sien, elle inclina immédiatement le buste dans le but de réaliser une révérence, se conformant avec respect aux convenances qui avaient été établies pour marquer la venue d’un Löth. Son geste fut bref cependant, tandis qu’elle avançait déjà jusqu’à lui dans une démarche rigide, mais élégante. « Commençons le cours sans plus tarder. » annonça-t-elle sans s’encombrer de salutations. Cette femme, Rìan, était en réalité la professeure de l’Ygdraë ; une Cyraliel plutôt réservée qui ne gaspillait jamais sa salive en allant toujours droit au but. « La leçon d’aujourd’hui sera particulière. Je vais vous demander de travailler votre esprit critique sous une forme de débat, et j’exige de la rigueur de votre part. » Le concerné hocha de la tête. Le jeune Elfe n’avait jamais participé à un quelconque échange d’opinion en contexte académique, mais la perspective du défi était attrayante. Jusqu’à maintenant, tous ses apprentissages avaient été entièrement consacré à de la théorie, en dépit de la diversité des sujets qu’il avait touché. Que ce soit au niveau des langues, de l’histoire ou même encore de mœurs étrangères, ses enseignants s’étaient contentés d’expliquer la matière sans jamais lui demander son avis personnel. À présent, les attitudes semblaient enfin évoluer en sa faveur, après des années passées à le tenir par main, mais la véritable question était de savoir si ça allait durer. Intérieurement, le garçon espérait qu’il ne s’agisse guère d’un moment isolé, façonné par les envies d’une jeune professeure réclamant de la nouveauté pour s’extirper légèrement de la cadence de sa routine. Elyot se situait largement plus près de l’adolescence que de l’enfance actuellement, et il apprécierait énormément qu’on commence à le traiter de la sorte. « Les rumeurs ont déjà dues parvenir jusqu’à vous, n’est-ce pas ? » poursuivit-elle sans détour. L’Eskët cligna les paupières. « Celles à propos des Humains ? » Rìan acquiesça en couronnant son expression faciale d’un rictus froid. « Ne pensez-vous pas qu’il soit absurde de croire qu’une quelconque coopération avec eux soit viable ? » - « Pourquoi faudrait-il partir du principe que l’idée est absurde ? »

La réplique était partie toute seule sur une intonation étonnamment indignée, sans que l’Ygdraë n’en sache vraiment la raison. Une chose était certaine, cela dit : la Cyraliel attendait qu’il daigne approfondir ses pensées, demeurant muette tandis que son regard inquisiteur était posé sur lui. Elle agissait de la sorte pour maintenir une ambiance saine à ce débat, prévenant les dérapages que ce dernier pouvait engendrer. « Je veux dire, si on assume que ces rumeurs soient vraies, nous ne pouvons pas encore affirmer que l’échec soit la seule issue possible de ces entreprises. » - « Nous sommes toujours en mesure de faire des prédictions sur l’avenir, et honnêtement, lorsqu’on tient compte du peuple à qui nous avons à faire, il n’est pas très compliqué d’en deviner les aboutissements. » - « Et pourquoi exactement ? » Le jeune garçon n’avait qu’une vague idée de comment bien défendre un argument, et à la suite d’une très brève réflexion, il avait décidé d’opter pour une méthode avec laquelle il se sentait réellement confortable : poser des questions. Elyë lui disait souvent qu’il en posait beaucoup trop, sans jamais lui faire de reproche sérieux toutefois. Une curiosité bien placée était une qualité pour celui qui savait la manier, et en cette occasion précise, ça lui semblait d’autant plus approprié que de profiter de sa meilleure spécialité.

« Que connaissez-vous sur les Humains ? » renchérit aussitôt l’Aslak sur un ton incitant légèrement à la provocation. « Leur présence annihile la Magie, je sais. Mais je ne pense pas que ça devrait nous empêcher de bien nous entendre avec eux. Nous partageons même des points communs ! » L’Ygdraë était loin de se prétendre expert, néanmoins, il en connaissait amplement sur l’Histoire des résidents du Désert ainsi que des siens pour établir quelques liens entre les deux. Lorsque les anciens Elfes vivaient encore à Earudien, ils avaient assisté, impuissants, à la destruction de leur Cité à maintes reprises, jusqu’à ce qu’ils prennent la dure – mais sage – décision de l’abandonner, tout comme les Enfants de Sympan l’avait fait avec Utopia, avant de se scinder en cinq Royaumes. « Certes, mais il s’agit avant tout d’une question de confiance. Le passé laisse des cicatrices, et les Humains se méfient toujours de la Magie tout comme nous appréhendons leur Ma’Ahid. Ce sentiment réciproque nous a longtemps tenu à les ignorer, et je ne vois aucune raison pour que cela doive changer. » - « Pourquoi pas ? » insista-t-il avec un brin d’incompréhension. « Pourquoi croyez-vous qu’il ne serait pas nécessaire de changer ? On m’a toujours dit que la bêtise commence lorsqu’on cesse de vouloir progresser, d’évoluer. En quoi le cas des Humains serait différent ? » Par « on », il entendait surtout sa sœur, évidemment. Rìan le toisa longuement. « Savez-vous ce que ça fait d’avoir la sensation de perdre tous vos moyens ? De vous sentir si vulnérable et démuni parce que le Ma’Ahid a coupé vos liens avec la Nature et tout ce qui vous semble déjà acquis ? » Le sylvain devait admettre que non. Pourtant, il demeurait perplexe devant autant de fermeté de la part de sa professeure. Essayait-elle seulement de jouer le mauvais rôle ou s’agissait-il, au contraire, de sa véritable opinion personnelle? Son doute était légitime, puisque les Cyraliel n’étaient pas réputés pour leur tolérance à l’égard des étrangers – et de tous ceux qui étaient incapables de comprendre les subtilités de leur culture. Cependant, comme à l’image du reste de leur pair, les membres de cette branche étaient loin d’être dépourvus de sagesse, de rationalité, possédant des connaissances si approfondies sur le monde extérieur que l’Eskët pouvait à peine s’imaginer la richesse. Cela dit, de toute évidence, la jeune femme n’échappait pas à la règle. Alors, forcément, elle devait savoir des choses qu’il ignorait totalement sur les complexités de la situation, si tant elles existaient vraiment. Ce n’étaient que des bruits, des racontars qui se chuchotaient ici et là sans que personne ne détienne de preuves crédibles sur le bien-fondé de ces derniers.

« Nous vivons beaucoup mieux sans leur présence, croyez-moi. » - « Juste à cause de ça ? De la suppression de notre Magie ? Je connais pourtant des Ygdraë qui sont capables de se débrouiller sans ! Et pour la confiance, elle peut toujours se bâtir, non ? Ce n’est pas comme si nous leur avions donné une raison légitime de se méfier de nous, si on exclut le fait que nous soyons des êtres magiques. » Ses propos faisaient directement allusion aux Démons, et à tout ce qu’ils avaient commis au fil des Ères. Se sentant brusquement gêné, le Löth rajouta d’une voix hésitante : « Et puis, avec les ressources que nous possédons, n’est-il pas possible de surmonter nos handicaps causés par les effets du Ma’Ahid ? Si les Humains sont parvenus à construire Utopia, n’est-il pas juste de penser que leur savoir combiner au nôtre pourrait donner vie à quelque chose de plus... merveilleux ? » Il était peut-être trop jeune ou naïf pour saisir toute la profondeur de l'enjeu : cela étant dit, ses arguments faisaient du sens dans sa tête, comme s’ils effleuraient une part de vérité sans qu’il ne sache précisément laquelle. Elyot se sentait épuisé. Débattre était une activité qu’il n’avait jamais prévu devenir si vite éprouvante pour l’esprit. Avait-il seulement bien défendu son point de vue ? Il n’en avait aucune idée. Pourtant, malgré ses doutes, Rìan parut satisfaite du tournant que cette première leçon avait prise, déclarant d’un ton adouci : « Restons-en là pour le moment. Nous reprendrons un peu plus tard, lorsque vous vous serez un peu reposé. »

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Dim 10 Fév 2019, 13:54



«De quoi voudrais-tu parler cette fois-ci ?» Ish s'était assise dans le sable, sur la plage où ils s'étaient rencontrés. Dasäalm ne répondit pas tout de suite. Il était obsédé par la couleur ambrée que les rayons de soleil donnaient à la chevelure de sa femme. Même dans leurs maigres heures d'oisiveté, le couple s'employait à rattraper le retard du Prince, qui n'avait jamais bénéficié d'une éducation digne de ce nom. Curieux de tout, il apprenait vite mais sa mémoire lui posait quelques problèmes face à la masse gigantesque d'informations, ainsi il était obligé de reposer plusieurs fois la même question. Devaraj n'avait pas daigné lui révéler quoique ce soit sur ce monde. Avait-il peur que ses clones en apprennent trop ? C'était peine perdue dans ce cas. L'Orisha comptait bien devenir quelqu'un d'important. Quelqu'un qui possédait un grand savoir et qui serait capable de comprendre comment et pourquoi il était né dans le corps d'un sosie du Suprême de l'Au-Delà avec l'esprit d'un enfant ignorant de tout. Les Aetheri avaient permis qu'il vive, lui et ses frères, pour un destin qui lui échappait encore. L'homme s'assit près d'Ish, contemplant le cycle infini des vagues. «Je n'ai pas compris ces dires sur les Humains dont ton père n'arrêtait pas de parler hier soir pendant le repas.» Dasäalm ne s'était pas encore inscrit à l'école. Il estimait qu'il attendrait de s'être parfaitement accoutumé avec son peuple, sa culture et son mode de vie avant de s'aventurer à faire des études. Mais Ish avait déjà commencé à y aller depuis de nombreuses années et pouvait déjà lui transmettre ce qu'elle savait. «Tu n'as jamais vu d'Humain sur ton Île ?» ; «Oh. C'est un endroit sacré.» répliqua le Prince d'un ton mystérieux. Il aimait l'impression que cela donnait aux autres de ne raconter que la moitié de sa vérité et de garder un secret nimbé d'une brume menaçante. Devaraj lui avait sévèrement intimé de ne rien révéler de précis ni sur les Chamans ni sur l'Île Maudite, si bien que Dasäalm s'était inventé un véritable conte pour répondre aux questions des curieux et justifier sa présence ici. Ish sembla digérer sa réponse un bref instant. Alors elle se lança dans une description plus ou moins correcte de ce peuple sans entrer dans des détails qu'elle ne connaissait pas. «Oh j'aimerai bien voir ce qu'ils réussissent à bâtir et fabriquer sans la magie.» coupa Dasäalm, penseur. «Il me semble qu'une de leurs villes s'appelle Utopia, dans le désert.» ; «Tu crois qu'ils pourraient vivre parmi nous ?» ; «Je ne sais pas. Mais si ne pas se mélanger ne leur a jamais réussi, ils leur vaudrait mieux essayer au moins. De nombreuses alliances leur permettraient d'avoir des protections diplomatiques et vivre parmi d'autres peuples ferait valoir leurs différents atouts aux yeux du monde. Je crois que beaucoup les pensent inférieurs à cause de leur particularité magique. Pourtant ce n'est qu'une question de balance et de différence.» Le Prince sourit. Elle ne faisait que répéter ce qu'elle avait entendu de son père, très influencée par ses paroles. Mais cela lui suffisait. L'expérience du vieux Vaälys n'était plus à prouver. «Et pourquoi les Démons en particulier ? C'est plutôt étrange comme choix vu leurs histoires respectives.» ; «Je ne sais pas. Peut-être que nous avons tendance à trop associer les Humains aux Anges qui sont leurs gardiens. Je suis sûre que les Humains ne sont pas tous très sains. Peut-être que certains préféreraient avoir un Démon comme gardien. Ou un Déchu. Pourquoi un gardien devrait-il avoir les mains pures et blanches ? Pourquoi l'antimagie serait forcément un défaut qui empêcherait la cohabitation ? L'esprit d'une créature est une chose complexe qui possède une diversité sans fin. Nous sommes bien placés pour le savoir.» souffla-t-elle, en se penchant vers l'Orisha. Dasäalm se demandait ce qu'il ressentirait, entouré d'Humains. «En tout cas, nous ne pourrions pas vivre parmi eux. S'ils sont trop nombreux parmi nous, nous perdrons nos yeux et nous deviendront fous. Je n'ai pas envie que ça m'arrive, je crois que même ressentir la plus petite faiblesse dans cette magie si précieuse me rendrait malade.» Il se mordit la lèvre, préférant ne plus penser à cette possibilité. «C'est vrai. Mon père me dit toujours de ne pas juger avant d'avoir réellement vu grâce à notre don qui était la personne. Tu imagines si je t'avais jugé lorsque je t'ai aperçu recouvert d'algues et de sable, à moitié mort de soif et inconscient ?» ; «C'est ma ceinture de pierres précieuses que tu as jugée, oui.» Ish afficha une mine surprise. «Comment le sais-tu ?!» Dasäalm étouffa un rire et ne répondit rien. Ils pensaient réussir à se cacher beaucoup de choses l'un à l'autre, mais leurs intelligences égales déchiffrait souvent la vérité sans que le coupable de n'en sen rende compte. «Je crois ton père a raison. Une espèce évolue toujours dans son propre intérêt lorsque ses besoins se retrouvent chamboulés. Hors l'extermination des Anges et la punition de Delta, c'est un grand coup, peut-être suffisant pour les pousser à regarder ailleurs. Pas vers nous, mais il existe d'autres peuples qui pourraient les accepter sans être gênés comme nous. Qui sait ? Ton père dit aussi que ce n'est qu'une rumeur que ta mère a ramené du marché et que la vendeuse de fruits qui arrête pas de commérer est à moitié folle, c'est son troisième œil qui lui a dit.» Cela déclencha un rire général qui fut bientôt noyé par le boucan de la mer. «Seul le temps nous le dira. Peut-être quand nous serons plus âgés, la situation aura bien avancé et nous repenseront à cette conversation avec un sourire idiot.» ; «Quand je serai plus âgé, je serai responsable de prendre une décision concernant l'accueil des Humains.» C'était sorti tout seul, brusquement. Pour lui c'était si naturel... Il ne pouvait songer à se mesurer à Devaraj sans faire lui aussi parti d'un gouvernement. Ish le regarda d'un air ahuri. «C'est parce-que tu es Prince que tu dis cela ? Tu sais, ici tu es un fabricant de jouet, rien d'autre. Et cela a autant de valeur qu'un roi. C'est un rouage de la société, rien de plus.» ; «Nous parlons d'un temps qui est encore très très loin dans le futur. Je n'ai aucune idée du chemin que nos pérégrinations me feront prendre en réalité.» dit-il comme pour s'excuser de s'être montré autant ambitieux sans raison particulière.


«Où est Râmses ? Encore avec ta petite soeur ?»
; «Oui. Il l'amuse, que veux-tu.» Le regard de son mari se rembrunit. Il espérait que son frère n'avait pas eu l'esprit trop corrompu par les mœurs chamaniques et s'inquiétait légèrement de le savoir en compagnie d'une enfant. Il était très loin de s'imaginer que le concerné était innocent et tout bonnement obsédé par les jouets d'enfants, ce qui lui valait une popularité brillante parmi les plus jeunes. L'Orisha glissa un de ses bras le long de la taille d'Ish. Il avait tant à apprendre sur son propre peuple et sur le monde, avant de réussir à prouver au Suprême de l'Au-Delà qu'il avait tord et qu'il était un idiot. La tâche semblait immense mais cela lui donnait le sentiment grisant d'avoir entre ses frêles mains le sort d'un homme si important. Un sourire typique étira ses lèvres, fin et enfantin. Sur sa tête, c'était plus charmeur que sur celle de Devaraj. Le Prince attira sa femme contre lui, ne ce souciant plus que du bruit des vagues et du parfum fleuri de la jeune Orisha.

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Lun 11 Fév 2019, 21:32

-Les Humains veulent s’allier.

Djinshee émit un « hm » peu investi. Elle avait entendu. Ils voulaient s’allier. A quoi ? A qui ? Peu importait. Tout le monde. C’était une rumeur qui circulait un peu partout en ce moment. La rousse n’y prêtait pas trop attention. Pour tout dire, ça l’étonnait un peu. Elle avait le sentiment que tout le monde devenait de plus en plus raciste sur ces terres, et pourtant, il y avait ça : cette proposition d’alliance avec n’importe qui qui se profilait. Mais ce n’était que son avis, et sa réflexion n’allait pas plus loin. Elle n’avait pas la tête à ça, ni les connaissances nécessaires.

-Alors ?

-Alors quoi ? Répondit-elle d’une voix grave et sèche.

-Qu’est-ce que tu en penses ?

La rousse leva brièvement les yeux et haussa les épaules. C’était une information parmi tant d’autres, sur laquelle elle ne s’était pas spécialement attardée, point. Valkäjh posa un poing sur la table. Il la considérait ébahi. Il en riait presque.

-Tu te fous de moi, là ?

-Quoi ?

Elle allait finir par s’agacer. Elle pouvait pas bouffer tranquille, oui ? C’était des restes de pommes de terre, elles n’étaient pas incroyables, mais elle avait faim. Et puis qu’est-ce qu’il foutait là, à la regarder manger ? Pourquoi s’était-il mis en tête que ce moment précis était le meilleur moment pour parler de ça ? Mangeait-elle de manière si fascinante ? Avait-elle l’air plus belle, ou au contraire, ridicule lorsqu’elle parlait politique en mangeant ? Discernait-il en elle un instant de faiblesse pour l’agresser maintenant avec ses questions ? Son discours était-il plus sophistiqué lorsqu’il était accompagné de patates de la veille ? Ou tout simplement, n’avait-il pas du boulot, lui, ses briques et ses tuiles ? Malheureusement, elle savait déjà que toutes ces questions existentielles ne trouveraient pas de réponse aujourd’hui. Peut-être même jamais. On n’obtenait jamais grand-chose de cet homme, si ce n’étaient des briques et des tuiles.

-T’es toujours la première à l’ouvrir quand il se passe quelque chose d’important, et là tu t’en fous ?

Djinshee posa ses couverts dans un mouvement exagéré, poussa son assiette et joignit ses mains sur la table avec l’air d’être entrée dans une intense réflexion. En réalité, elle baissait juste le regard pour éviter de l’incendier d’un simple coup d’œil.

-Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Ils font ce qu’ils veulent. Ça ne nous regarde pas. Donc oui, je m’en fous. Je peux finir de manger ?

Elle reprit son assiette. Valkäjh continuait de la regarder avec impartialité. Il l’énervait. Surtout quand il faisait ça. Foutu Lyrienn de Terre. C’était vraiment des gens chiants. Lui, particulièrement. Pas capable de passer par un seul chemin. Il fallait toujours qu’elle devine ce qu’il pense et il s’en amusait. Bien qu’elle commençât à prendre l’habitude, ça la gonflait.

-C’est plutôt toi qu’est en train de te foutre de moi ? Djinshee marqua une pause pour voir sa réaction. Mais, comme elle aurait dû s’en douter, il n’en eut pas. Elle se pencha vers lui. C’est pas possible. C’est impossible.

Tout simplement. Pas qu’elle avait une dent contre les Humains. Pas qu’elle vouait toute sa haine contre leur foutue anti-magie – d’ailleurs, elle avait déjà cru crever à cause de cette merde. Chacun avait ses pouvoirs, d’une certaine manière. Mais pas qu’elle les appréciait non-plus. Disons qu’elle n’avait pas grand-chose à faire d’eux. Elle n’avait que les affaires de l’Archipel en tête ainsi que ses propres affaires, si bien qu’elle avait oublié toutes les autres existences qui peuplaient les Terres du Yin et du Yang.

-Qu’on soit bien d’accord. T’es en train de me dire qu’une alliance entre les Humains et Aeden est envisageable ? Elle voulait s’assurer avoir bien compris, parce que ses sous-entendus silencieux sonnaient plus comme une blague à ses oreilles. Toujours pas de réponse. Ce mec était une tombe. Elle allait le frapper. Quel foutoir. C’est déjà assez le foutoir comme ça, on est neuf à se taper sur la gueule. Toi tu veux rajouter un dixième groupe ?

Allier une nation à une autre nation déjà divisée en plusieurs morceaux et totalement bipolaire, ça vendait du rêve. Sans parler de potentiels changements de souverains, à cause desquels les Humains iraient vite voir ailleurs. Les Lyrienns n’auraient jamais l’air aussi boulets. Une autre pensée émergea alors dans l’esprit de la rousse : peut-être qu’un peu d’anti-magie, justement, ça ne leur ferait pas de mal. Ça les… canaliserait… ? Djinshee croisa les bras et s’adossa à sa chaise.

-Le seul truc qui pourrait marcher, c’est Sülh. Mais bon. Ça n’arrivera jamais.

-Pourquoi ça ?

-Toi, pourquoi ? T’as fini de jouer au psychologue ? T’as perdu ta personnalité ou quoi ?

-Non, juste que ça m’intéresse.

-Moi ça m’intéresserait que tu la ferme et que tu me laisses bouffer. Tu me les brise.

-Je sais.

Valkäjh arborait un sourire cordial. Leurs éléments n’avaient pas d’affinités particulières, mais lui, il l’aimait bien. Il aimait l’embêter. Il trouvait drôle de la faire mijoter, de la voir lutter contre sa propre rage, parce qu’elle était consciente que s’énerver était inutile. Il voyait bien qu’elle y mettait de la conviction et que ses efforts n’étaient pas suffisants pour la calmer. Il savait ô combien elle prenait sur elle, et à quel point elle tentait de mettre en application toutes les techniques méditation possibles et imaginables. Il se trouvait qu’apprendre la patience était un exercice particulièrement long et difficile. Vénérer Shaana y était pour quelque chose. Mais peut-être que ne pas avoir le soutien de ce dernier l’était également.

-Parce que nous-même on est instable. Je vais quand-même pas te faire un dessin.

-Ça nous ferait des alliés.

-Ils se feraient défoncer. Et nous avec.

On aurait beau tout lui dire, Djinshee n’arrivait pas à s’enlever de la tête que les Humains étaient plus faibles qu’eux. Il faudrait qu’elle voie leurs plus belles prouesses pour la convaincre du contraire. Pour l’instant, la dure vie du Désert ne l’impressionnait pas. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’était l’aridité, si ce n’était quelque chose d’agréable. Pour ne s’intéresser qu’assez peu à cette race, elle n’était pas au courant de tout ce qu’ils avaient pu vivre, ou de tout ce qu’ils avaient pu entreprendre. En tous les cas, malgré toutes les hypothèses qu’elle pouvait envisager, elle n’aimait pas l’idée. Elle ne le sentait pas. Elle se disait qu’une telle union ne serait pas possible, mais la raison précise lui échappait.

-S’ils sont si faibles que ça, la Royauté ne se bougera pas plus qu’elle ne le fait maintenant avec nous. Après tout, paraît-il qu’on finira par abandonner Sülh et rentrer sur nos îles respectives… Si tant est qu’on puisse rentrer en vie.

-Oui, bon, tu veux en venir où ? Tu veux inviter les Humains chez nous, c’est ça ? Vas-y, je t’en prie, va leur préparer du thé, toi qui es si pragmatique ! Je te regarde faire. Les biscuits sont dans le tiroir.

-Je ne suis pas qualifié pour ce genre de choses.

-T’es parfaitement qualifié pour ce genre de choses. Toi qui aimes la diplomatie, t’es servi.

-Si tu le dis.

Valkäjh se leva doucement. Il gardait son expression satisfaite. Il savait que la discussion était terminée. Un « si tu le dis » comme il les faisait si bien concluait quasi-systématiquement leurs conversations. La jeune femme en ressortait toujours avec cette même humeur irritée, cette impression de n’avoir pas pu se défendre correctement. Elle détestait lorsqu’il terminait comme ça. Ça piquait son égo comme l’insupportable moustique qui hantait les nuits de tout le monde à la saison chaude. Djinshee reprit son assiette, leva une dernière fois les yeux vers son ami. Elle ne savait même pas pourquoi il était ami avec elle. Et surtout, pourquoi elle était amie avec lui. Elle ne voyait à travers lui qu’un homme cherchant à l’agacer, jouant aux frontières de sa colère, la provoquant doucement. Personne n’y avait aucun intérêt. Si, lui en ressortait un divertissement, ce qu’elle trouvait assez ridicule. Elle n’était qu’un divertissement à ses yeux.

-Oui, je le dis.

Le blond sourit franchement. Il aurait dû parier qu’elle lui réponde ça. Elle, elle terminait la discussion agacée, mais au moins, elle avait le dernier mot.


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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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Stanislav Dementiæ
Sam 16 Fév 2019, 16:21


« Ca semble grotesque, n'est ce pas ? » Le déchu s'arrêta pour observer la jeune femme avec plus d'attention. « Qu'est ce qui semble saugrenu? » « Cette rumeur selon laquelle les Humains voudraient s'allier à d'autres peuples pour des échanges. » Slen attrapa la tasse en porcelaine dans laquelle la brune avait bu, essayant de cacher sa grimace : Vulpina avait sans doute lu dans son esprit, y décelant des bribes de pensées à ce sujet. Des messes basses qu'il avait entendu circuler en cuisine depuis quelques jours. « Ca semble on ne peut moins réaliste, en effet. » « Ces bons à rien… Ils valent tout juste la peine d'être considéré comme des esclaves. Leur anti-magie les rends faibles et dociles; ils seraient bien incapables de mettre en place une révolte, ce qui aura tendance à rassurer certains maîtres incertains. Mais à part cela, on ne peut guère leur trouver de qualités… » La sorcière attrapa une longue pipe qu'elle alluma distraitement, avant de tirer une bouffée de fumée et de souffler celle-ci au visage de l'esclave. « Il n'y a que les anges pour être assez bête et s'attacher à ces moins que riens. Eux, et peut être les magiciens. Il semblerait que leur reine aime s'entourer d'êtres faibles et sans défense, à prendre sous son aile… Par bonté de cœur, si l'on croit au bon fond de ces dégonflés. Mais à mon avis, ces actes de générosité ne sont pas dénués d'intérêt. En aidant les emplumés, et donc les humains, indirectement, elle créé une dette envers elle pour un peuple entier, et possède un rôle de vie ou de mort sur la moitié d'un second… Oui, sous ses grands airs, la Belle est sans doute bien moins innocente que l'on se plait à la décrire. » Vulpina inspira une nouvelle bouffé de nicotine. « Qu'en penses-tu ? » L'ange noir marqua une seconde d'hésitation. Il n'avait pas l'habitude que sa propriétaire lui demande son opinion. « Oh, est ce de me voir sous cette forme, qui te met mal à l'aise ? Te sentirais-tu plus à l'aise si je me montrais sous ces traits ? » Le visage cruel de la sorcière laissa place à celui de la magicienne dont elle avait pris le contrôle. Slen détourna les yeux de la silhouette frêle de Shiva. Il détestait lorsque la mage noire le manipulait ainsi. « Ce que j'en pense ? » Et bien, c'était une bonne question. Il avait entendu plusieurs personnes en parler, sans savoir à qui donner raison et à qui donner tort. « Je ne saurais dire. Mais voici ce que je sais : les humains ont déjà réussi à coopérer avec d'autres nations. Le royaume de Babelsba en est l'exemple parfait : la coopération entre humains et être magiques. Il ne s'agit pas seulement d'échanges commerciaux, bien que tout ait débuté avec cela. Les choses ont cependant évolué, pour devenir quelque chose d'encore plus grand. Vous ne leur accordez aucune valeur, mais d'autres semblent avoir déjà trouvé en eux des qualités suffisante pour vivre au sein de leur communauté. » Le déchu marqua une pause, pour voir la réaction de la sorcière qui s'était immobilisée en le toisant. « Continue. » « Voilà ce que je pense également : si les humains devaient s'allier à d'autres nations, cela serait déstabilisant, pour l'économie de votre race. S'ils créent des liens solides avec des protecteurs, ils pourront négocier des traités d'alliance. Et le jours où ils décideront qu'ils en auront assez, de vous servir de gagne pain, ils seront suffisamment importants pour exiger de leurs alliances de l'aide pour libérer les leurs. Et malgré vos diffamations sur leur utilité, un pourcentage non négligeable des esclaves que vous revendez se trouve être des Humains. Parce qu'ils sont faibles. Parce qu'ils ne peuvent pas se défendre. Mais qu'arrivera-t-il lorsqu'ils auront compris la puissance qu'ils détiennent ? Ce jour là, il me semble que vous serez dans une posture bien peu enviable. » Slen marqua une nouvelle pause. Peut-être s'était-il un peu trop laissé emballer par ses idées, ses espoirs de liberté. Ca ne plairait sans doute pas à sa maitresse. Si tel était le cas, il payerait le prix fort pour son insolence… Mais, au lieu du regard désapprobateur auquel il s'était attendu, l'aile noire fut surpris de découvrir un sourire sarcastique sur les lèvres de sa supérieure. « Intéressant, cette théorie. Pourtant, ne crois-tu pas que s'il s'agissait de la réalité, d'autres nations n'auraient-elles pas déjà attaqué ? Crois-tu sincèrement que seuls des humains soient esclavagés ? N'es-tu pas la preuve du contraire ? Les déchus, les magiciens, les ygdraë ou encore les lyrienns… Aucune nation ne réchappe à nos filets. Depuis le temps que notre commerce existe, les puissances alliées auxquelles tu fait allusions auraient déjà contre-attaquer pour sauver les leurs. Mais ce n'est pas le cas. Qu'est ce qui pourrait bien te faire croire, alors, qu'ils se battraient pour la survie d'un autre peuple lorsqu'ils sont incapables de secourir les leurs ? » Vulpina fuma de nouveau dans sa pipe. « Le secret, s'est de ne s'attaquer qu'à ceux qui n'ont pas d'importance. La moitié des esclaves qui passent par notre réseau ne sont que des moins que rien, des gens dont l'existence n'a pas d'importance. Les gens n'auront sans doute même pas remarqué leur disparition. » Vulpina sourit, sous les traits de la magicienne. « Non, je le redis : s'allier aux Humain n'est rien d'autre qu'une perte de temps, pour qui que ce soit. »

960 mots



Merci Kyky  nastae
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Sam 16 Fév 2019, 23:35

Ils étaient tous les deux assis l’un face à l’autre. Les jambes croisées, ils tenaient la même position, si ce n’était qu’Ash’latt semblait plus à l’aise et était accompagné de son fidèle sourire. Entre eux, une table basse en ébène. Ils y avaient tous les deux déposé leur tasse de thé. Chelae n’y avait pas touché depuis le début de cette entrevue, où ils n’avaient encore échangé que de brèves salutations. L’homme finit par briser le silence glacial :

-Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vus.

-C’est vrai.

Il était aussi vrai qu’il ne lui avait pas manquée. Elle se serait bien passée de le voir. Il lui avait écrit des lettres. Beaucoup de lettres. Elle n’avait jamais répondu, par facilité, et désireuse de couper les ponts avec cette énergumène. Elle avait tout fait pour l’éviter. Tout ce qu’elle avait souhaité était de ne plus jamais entendre parler de lui. Elle avait cru pouvoir le laisser seul, en plan, au milieu de cette société où il n’était rien. Chelae regarda une nouvelle fois le sapin qui trônait derrière l’homme. Il paraissait tout bonnement ridicule qu’un sapin ait pu la ramener en face du problème que représentait Ash’latt. Pourtant, s’il disait vrai, il n’aurait pas pu la téléporter ici sans celui-ci. C’était d’ailleurs au pied de l’arbre qu’elle était apparue, alors qu’elle s’était trouvée dans les couloirs de sa maison un instant auparavant. Il fallait admettre que pour le coup, même si elle s’était jouée tout du long en sa défaveur, il avait gagné cette bataille. Surprenant. Chelae ne tirait qu’une seule observation plaisante de cette nouvelle rencontre : pendant toutes ces années, elle avait beaucoup mûri. Pas lui. La terrible histoire qui le talonnait devait y être pour quelque chose. Il avait beau vouloir faire croire le contraire, il était encore faible. Il n’arrivait pas à se débarrasser de cette fragilité, si bien que Chelae ne le trouvait plus aussi impressionnant qu’auparavant. Néanmoins, il continuait de lui faire peur, car il était dangereux de par sa simple existence.

-Vous ne dites rien. Comment-allez-vous ? Que vous arrive-t-il de beau ces temps-ci ?

-Je vais très bien. Mais vous serez déçu d’apprendre qu’il ne m’arrive rien de particulier. Si ce n’est le fait de vous revoir aujourd’hui.

Son ton était cassant et particulièrement désagréable. Chelae croisa ses jambes dans l’autre sens. Elle ne le regardait pas dans les yeux. Elle avait juste envie qu’il se taise et qu’il la laisse partir. Ce malfrat avait posté plusieurs serviteurs dans la pièce. Elle savait qu’il y en avait d’autres dans le couloir qui menait à la sortie. Il lui avait déjà fait le coup, il y a longtemps, pour la ralentir et ainsi pouvoir la harceler un peu plus. Ash’latt se pencha doucement pour boire une gorgée de son thé.

-Vous êtes nerveuse. C’est bien dommage. Je ne vois pas ce que vous pensez que j’ai l’intention de faire. En tous les cas, je pense que vous vous méprenez, Chelae. Je ne veux pas parler de ça. Il marqua une pause. Elle restait de marbre. Je voulais simplement prendre de vos nouvelles après autant de silence. Mais puisque vous ne semblez pas encline à ce genre de discussion, nous pouvons parler d’autre chose. Comme… les Humains, par exemple.

La femme le regarda enfin, avec interrogation.

-Les Humains ?

-Oui, vous n’avez pas entendu ? Prenez un peu de thé. Je serais déçu que vous pensiez que je tente de vous empoisonner. Vous savez que ce genre de complot ne me réussit pas, et je n’en ai aucun intérêt.

-Si, je suis au courant. Elle se pencha pour prendre sa tasse, la porta à ses lèvres mais ne but pas. Poison ou pas, elle n’en avait pas l’intention. Pourtant le parfum qui en émanait était enivrant. C’était un thé d’excellente qualité, il n’y avait aucun doute là-dessus. Ils envisagent de vivre avec d’autres races, ce qui est absurde. Où voulez-vous en venir ?

-Je vous le dis, juste discuter. Mais vous avez raison, c’est absurde. Voilà qui nous fait un point commun, n’est-ce pas ? Chelae eut un rictus et cela contenta Ash’latt. Si nous formons des races distinctes, ce n’est pas pour rien. Nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble. Autant qu’un chat ne vit pas avec un chien, ou que l’aigle ne reste pas avec le cochon. Elle acquiesça. Elle ne souligna pas que c’était son père qui disait ça, parfois. Il devait le savoir. Sorn est toujours aussi bien ancré à ses principes. Mais il me semble que vous n’êtes pas sans savoir que j’ai eu mon temps… d’inactivité pour réfléchir. Être faible m’a permis de réaliser beaucoup de choses. Cela vous paraîtra peut-être futile, mais les plus grandes chutes peuvent être les plus formatrices. J’en suis venu à prendre conscience d’une évidence à laquelle nous ne réfléchissons pas assez : un Alfar peut être nul, débile. Devenir un Näg n’est pas si difficile que cela ; en fait, c’est à la portée de tout le monde. Être un moins que rien, tout comme ces peuples auxquels Drosera se ferme depuis des années. Nous ne sommes pas si loin d’être comme eux, quelque part.

Chelae fronça les sourcils. Il délirait totalement. La folie ne l’avait pas épargné.

-Les Alfars cherchent à tendre vers la perfection et donc l’indépendance totale vis-à-vis des autres races. Il ne s’agit pas de regarder en arrière, vers nos points communs, nos origines ou que sais-je, mais de constater que nous rallier à des êtres aussi impurs ne feraient que nous tirer vers le bas. Jusqu’à la destruction de notre civilisation. Ce serait du gâchis mené par des décisions ridicules.

-Si je puis me permettre, votre famille vit en harmonie avec les Altae depuis des générations…

-Les Murs sont des êtres fidèles. Ils respectent notre volonté et seulement la nôtre. Contrairement aux autres, ils nous aident à nous élever. Ça n’a rien à voir. Et je pensais que nous parlions des Humains.

Elle ne voulait pas qu’ils parlent de sa famille. Ash’latt rit doucement. Elle avait raison, il s’égarait. Il devait être un peu trop obsédé par les Arcesi.

-Soit, excusez-moi. Les Humains… Ils sont restreints. Ils désirent acquérir du pouvoir et de l’influence. On dit que leur Anti-Magie peut être dévastatrice. Peut-être en avez-vous déjà ressenti les effets ?

-Jamais. Dothasi soit louée.

-Moi non plus. Mais il est tout de même terrifiant de constater qu’ils sont capables de détruire les êtres constitués de Magie. L’on dit que d’autres en perdent la raison, voire se suicident.

-Pensez-vous qu’ils seraient capables d’annihiler toute notre Magie ? Toute la Magie ?

Ash’latt réfléchit un peu, tout en buvant de petites gorgées.

-Cela prendrait du temps. Mais s’ils se mettaient à coloniser l’ensemble des Terres du Yin et du Yang, s’ils devenaient suffisamment puissants…

-Ils détruiraient le monde. Notre monde n’est rien sans Magie. L’histoire de Délix se reproduirait, d’une certaine façon.

-Tiens, je vous croyais dévouée à la même cause que votre père ?


-Je le suis. Néanmoins, il pense que les Humains étant l’une des premières races ayant vu le jour, elle n’est qu’un brouillon à éliminer. Je ne prendrais pas ce risque pour des raisons d’équilibre. Je pense plutôt qu’il faut surveiller les non-Alfars, les limiter, afin que nous, nous puissions mieux nous élever.

-Oh, je comprends mieux…

Il se rendait compte qu’ils n’avaient jamais vraiment appris à se connaître. Ils n’avaient fait que se confronter mutuellement à des formalités. Ils n’avaient toujours vu dans l’un comme dans l’autre qu’une façade derrière laquelle se cachait une seule et unique ambition, détachée de tout contexte et de toute réelle pensée. Ils s’étaient toujours vus vivant l’un contre l’autre et cherchant à se défier sans cesse. Leur échange se trouva être étonnamment instructif. Il fut également remarquable par la tension qui avait progressivement quitté les lieux. Ce ne fut qu’après près d’une heure que Chelae ne repensa à qui elle avait affaire et reprit sa rigidité.

-Si vous le permettez, j’ai quelques affaires à terminer. Je devrais rentrer.

-Puisque le devoir vous appelle, je vous en prie. Ce fut un plaisir de discuter avec vous, Chelae. Nous devrions le faire plus souvent. Je vais vous raccompagner jusqu’à la sortie.

-Ce ne sera pas nécessaire. Merci. Au revoir.

Ash’latt sourit. Il aimait son ton tranchant.

-Au revoir, Chelae.


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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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Aaliah Z'Odra
Dim 17 Fév 2019, 21:20


L’Ombre était adossée contre un mur de pierre aux aspérités inconfortables pour tous être non brumeux. Les bras croisés, elle regardait le paysage sans vraiment y apporter une importance. Sa nature la rendait insensible à la beauté du panorama qui s’offrait à elle et n’avait guère l’envie d’user d’illusion pour apprécier le spectacle. La jeune femme aspirait juste à la tranquillité et à la réflexion. Chose qui semblait de plus en plus difficile à trouver. Les pas d’une prochaine visite dérangeante raisonnèrent dans le couloir. Il ne faisait aucun doute que la personne se dirigea dans la pièce. Aaliah soupira avant de tourner la tête pour observer le visiteur qui venait d’ouvrir la porte sans même prendre la peine de frapper ou d’annoncer sa présence. Le Chaman se moquait des convenances et était de toute façon sur un même piédestal que l’Ombre. Aussi, elle ne lui fit aucune remarque et attendit qu’il l’informât sur la raison de sa venue. Ce qu’il fit aussitôt.

« Je suppose que tu as entendu les rumeurs ?
Bien des rumeurs circulent sur les Terres du Yin et du Yang ! lui fit-elle alors remarquer. Aurais-je dû accorder de l’importance à l’une d’elles en particulier ?
Oui, celle qui se fait de plus en plus insistante… Il n’y en avait qu’une seule qui circulait de manière insistance et le Chaman qu’il n’avait besoin d’en dire plus pour que l’Ombre retrouvât d’elle-même celle à laquelle il faisait allusion.
Ah oui, la coopération des Humains avec d’autres races. »

Même si l’Ombre voyageait peu depuis quelques temps, ses oreilles n’avaient pu échapper à cette rumeur qui se chuchotait à chaque taverne. Elle prenait de l’ampleur sans pour autour devenir plus précise. Les Humaines chercheraient à s’associer, mais personne ne savait vraiment dire avec quelques races en particulier. Les paris allaient bon train pour les deviner. Aaliah n’aimait pas les devinettes. Aussi, elle  ne s’était guère attardée sur le sujet. Elle déjà bien assez avec ses projets pour user de son précieux temps à déblatérer sur cette rumeur. L’Ombre arqua un sourcil interrogateur, cherchant à comprendre les intentions du Chaman. S’il la dérangeait, c’est qu’il souhaitait communiquer un peu plus sur le sujet, voire émettre des idées. Aaliah le soupçonna déjà de tenter une collaboration si la rumeur venait à s’avérer. Pour quelle autre raison prendrait-il la peine de venir en discuter avec elle ?

« Cela pourrait-être une bonne idée, fit le Chaman afin de continuer la conversation sachant qu’Aaliah ne chercherait pas creuser un peu plus le sujet.
De nous associer aux Humains ? Même si elle l’avait deviné, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Dans le fond, elle avait espéré se tromper. Dois-je te rappeler que tu apprécies peu la présence d’humain autour de toi ?
Ce n’est pas pour moi que je propose une possible collaboration, mais pour la mise en place de ton projet. Avoir des alliées, quels qu’ils soient, ne pourront être que bénéfiques.
Avec des humains, insista-t-elle en dévisageant le Chaman. Nous serons constitués d’Ombre, l’oublierai-tu ? La présence d’humaine nous… gênerait, termina-t-elle en optant pour un mot plus courtois pour définir ce que le Ma’Ahid des Humains risquait de faire subir aux Ombres qui les côtoieraient.
Nous ne serions pas non plus obligés de vivre à proximité d’eux, soupira le Chaman devant le manque d’effort d’Aaliah pour comprendre les avantages d’une alliance. Et puis, il suffit d’envoyer les bonnes personnes pour communiquer.
Je suppose que tu me désignes parmi les bonnes personnes ? Émit la jeune femme, non sans une pointe d’ironie dans la voix. A tous les coups, cette conversation finirait mal.
Tu es même la mieux qualifiée de nous tous, lui répondit-il avec un large sourire.
Sur quel critère de sélection te bases-tu ? Cette fois, Aaliah fut étonnée par les propos du Chaman et se demanda s’il avait encore bien toute sa tête. Il avait probablement bu plus que de raison avant de venir la voir. La jeune femme n’était pas la meilleure pour dialoguer et sa nature n’était pas des plus idéales pour un échange prolongé chez les Humains.
Tu as la capacité de devenir humaine, lui rappela-t-il alors, bien qu’il fût certain que l’Ombre n’avait pas oublié le pouvoir de la couronne qu’elle détenait.  
Donc, ta proposition est que j’aille voir les Humains pour leur proposer une alliance entre nous… en étant moi-même humaine. Devant l’absurdité d’une telle situation, l’Ombre hocha la tête en levant les yeux au ciel. Et après, c’est moi qui émet des projets foireux…
Pour plus de logique, tu peux te présenter à eux en tant que Chaman ou Eversha, argumenta Zachariah en sachant que l’Ombre avait également la capacité de donner l’illusion d’être une Chamane.
De mieux en mieux, s’énerva Aaliah en haussant le ton. Je doute fort que les chefs de ces races acceptent l’idée qu’on puisse prendre position à leur place. Et puis, si c’est pour se faire passer pour un Chaman, pourquoi tu ne te dévoue pas à cette tâche ?
Parce que ce n’est pas à moi de défendre la légitimité de ton empire ! Se défendit aussitôt le jeune homme en élevant également la voix.  Si tu veux l’étendre et le faire connaître, s’ouvrir à des coopérations avec d’autres races peut s’avérer intéressant. Car ce n’est pas en restant plantée devant le paysage que tu arriveras à faire quoi que ce soit… L’homme savait où frapper verbalement pour faire réagir l’Ombre. Outrée, celle-ci ne mit pas longtemps à lui lancer un regard sombre, mais il ne lui laissa pas le temps de protester. Tu n’as qu’à te présenter sous une race inventée, après tout, imaginer des identités qui t’arranges cela ne te dérange pas d’ordinaire. La jeune femme comprit le sous-entendu de la dernière réplique. Le Chaman n’appréciait pas d’avoir été épousé sous une autre identité et semblait éprouver une certaine satisfaction d’émettre cette frustration à chaque dispute.
Tu comptes me rappeler cela à chaque fois ? Grommela-t-elle les dents serrées par l’énervement. Le Chaman était souvent insupportable, mais elle devait faire avec son tempérament. Ils se disputaient constamment, elle pouvait compter sur un soutien sans faille de la part de Zachariah.
C’est juste pour que tu n’oublies pas, se contenta-t-il de répliquer. Le Chaman était patient certes, mais la frustration le rendait moins pondéré dans ses propos. Il savait que la nature fière et têtue de l’Ombre étaient ses meilleurs atouts pour avancer, à condition de les mettre à l’épreuve en les titillant. Et à ce jeu, le Chaman était imbattable même s’il prenait régulièrement le risque de se faire tordre le cou par l’Ombre colérique. Il croisa les bras sur son torse et défia la jeune femme du regard. Alors, que veux-tu faire ? Reste là ou tenter d’apporter quelque chose de concret à tes projets ?
Tu ne me laisseras pas tranquille tant que je n’aurai pas essayé, n’est-ce pas ? » Demanda-t-elle-même si elle en connaissait d’avance la réponse.

Le Chaman pouvait se montrer très impliqué, voire très insistant, dans certaines de ses propositions lorsque celles-ci lui semblaient avantageuses pour l’Ombre. D’un signe de tête, il confirma son envie d’une tentative de communication. Soit, je vais y réfléchir. Elle n’avait de toute façon guère le choix si elle espérait un peu de calme. Le Chaman semblait sceptique et attendit une nouvelle confirmation plus convaincante. Il avait l’habitude de voir l’Ombre se défiler en acceptant une proposition pour l’oublier ensuite une fois que ces interlocuteurs avaient le dos tournée Aussi, il attendit en tapotant le sol du pied pour agacer la jeune femme dont il connaissait son affection pour le silence. La jeune femme soupira en secoua la tête devant l’entêtement du Chaman. Il devait difficile de le berner et de le faire quitter une pièce. Seul son grand-père avait cette capacité, mais étrangement, son ancêtre ne semblait pas vouloir intervenir.

« Il faut bien que je réfléchisse sur la manière dont je vais les aborder, répondit-elle en s’avouant vaincue. Elle ne pouvait décemment pas aborder les Humains sans prendre un peu de recul. Et puis, je souhaiterais avant tout m’assurer de la véracité de ces rumeurs ».

Avoir des arguments pour mettre en place une alliance ne servirait à rien si les Humains ne souhaitaient pas au final s’allier. De plus, ceux-ci préféreraient peut-être se tourner vers une race forte et plus solide. L’Ombre favorisait la prudence, ce que le Chaman autorisa. Afin de la laisser réfléchir aux différentes manières d’approcher cette ouverture, il quitta la pièce et la jeune femme put enfin s’adosser à nouveau sur le mur pour observer l’horizon, pensive.

1434 mots



[Événement] - L'ouverture CLDAsI2

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Lun 18 Fév 2019, 19:45


Depuis quelques jours, les messes-basses allaient bon train dans les couloirs de l’école. Chose étrange. Il n’était pas rare de voir les esclaves baisser la tête et se taire devant nous. Mais la plupart du temps, j’avais l’impression qu’une fois notre passage, ils reprenaient leurs activités, ne se souciant pas de continuer leurs conversations secrètes. Ce n’était pas le cas cette fois-ci. Cela avait même alerté les professeurs qui se dépêchaient de faire circuler les bavards à force de menaces et autres malédictions. Ce n’est qu’une fois en ville, que je compris l’origine des cancans.

J’étais cachée dans une ruelle qui donnait directement sur la grande rue. Je lisais d’un air absent un livre consacré à lister les cents meilleures malédictions réalisées par mes pairs. Cela aurait pu être intéressant, si je n’avais pas d’examen sur le sujet dans la semaine. Alors, pour me distraire, entre chaque paragraphe, je levais mon nez du vieux volume et j’observais les passants. Il faisait beau ce jour-là et de nombreux sorciers se promenaient dans le centre-ville. Certains faisaient des emplettes et d’autres s’étaient installés sur les terrasses, sirotant des liquides tous plus différents les uns que les autres. J’avoue que j’enviais un peu ceux-ci, qui pouvaient se désaltérer au soleil. Je n’avais pas prévu de dépenses pour la journée, c’est pourquoi je n’avais emporté que mon livre d’étude. Pour compenser mon infortune, je dévorais des yeux ces chanceux en écoutant leurs conversations. Certains serveurs étaient des esclaves et allaient de tables en tables pour demander les commandes des clients. J’avais appris à les reconnaître dans la foule de part leur attitude servile.

« Mais fais attention, sale cabot ! »

Mon attention fut captée par ce sorcier énervé qui s’était levé de sa chaise. Je constatais alors que l’esclave avait renversé son verre sur sa chemise. Le sorcier, devenu rouge de rage, s’époussetait et sa compagne faisaient des gestes vers l’esclave, lui intimant de déguerpir sur le champ. Le propriétaire des lieux, un vieux sorcier au ventre bedonnant, accouru aussi vite que sa bedaine le lui permettait en lançant milles excuses au client mécontent. Quand il lui proposa de lui offrir ses prochaines boissons, le sorcier se calma un peu et se rassit, non sans avoir maudit à plusieurs reprises l’esclave maladroit. Le tenancier repartit d’où il venait, ce qui me permit de mieux observer le couple. Lui était blond, et même s’il était toujours de mauvaise humeur, il possédait de ce que j’appelle une beauté froide. Les sourcils étaient encore froncés, et il émanait de lui une puissance qui me fit comprendre de me tenir loin de lui, pour ma propre sécurité. Sa compagne était un peu plus fade. Elle semblait un peu éteinte assez côté. C’était une brune aux yeux sombres. Elle semblait un peu ailleurs, comme si l’accident du verre renversé était de l’histoire ancienne. Elle avait l’air absente, ce que mon comparasse lui fit remarquer : « Tiens-moi au courant si je t’ennuie ! » lui lança-t-il d’un ton hargneux.

Elle tourna son regard vers lui et lui répondit par un sourire sans vie.

« Je réfléchissais à tout ça. »

« Laisses tomber. Tu sais très bien que tu n’es pas faite pour ça. Les plans : c’est moi, qui les construit. Toi, tu te contentes de faire ce que je te dis ! Combien de fois faudra-t-il que je te le répètes ? »

Son air hautain me confirma que je n’appréciais pas le moins du monde cet énergumène.

« Et puis, » continua-t-il « tu te fais trop de soucis. Et pour rien. Ce ne sont que des rumeurs. »

Prise par la curiosité, je refermais mon livre et le posa à mes côtés. J’avançais mon torse et allongeais le cou pour ne pas rater une miette de leur conversation. Quand il était question de rumeur, comment pouvait rivaliser un vieux ouvrage poussiéreux ?  

« Des rumeurs qui proviennent de plusieurs de nos contacts ! Mon avis est de les prendre au sérieux. » dit la femme.

« On en a rien à faire de ton avis. »

Elle n’avait pas l’air plus offusquée que ça. Je supposais sur le moment qu’elle devait avoir l’habitude du comportement de son ami.

« Et si c’était vrai ? Crois-tu que cela impactera nos affaires ? Si les humains s’alliaient avec d’autres races, crois-tu que nous risquerions la faillite ? Après tout, le trafic d’esclaves est plutôt fructueux chez les sorciers, mais certaines races les apprécient également. C’est un revenu non négligeable. Si les humains faisaient affaires avec eux, nos bénéfices s’en trouveront impactés, tu ne crois pas ? »

Elle croisa les jambes alors qu’elle s’arrêtait de parler, attendant une réponse de son compagnon. Ce dernier ne prit même pas la peine de la regarder et se contenta de siroter son breuvage. Elle continua alors, espérant, sans doute, une réaction de sa part.

« Ne crois-tu pas qu’en plus de tout ça, l’alliance des humains avec d’autres races peut être vu comme une rébellion ? Ne crois-tu que cela va donner une lueur d’espoir pour nos esclaves ? Ne crois-tu pas que les esclaves que nous vendons se rebifferont ? Ne crois-tu pas qu’ils se sentiront plus puissants ? Ne crois-tu pas qu’ils feront tout pour détruire leurs chaînes ? Qu’ils essaieront de tuer leurs maîtres ? »

C’était à son tour de s’énerver. C’était la première fois que durant cette conversation, je percevais un éclat brillant dans ses yeux. Est-ce ça la peur ?

« Et que pouvons-nous y faire ? » lui répondit alors le sorcier tout aussi emporté.« Crois-tu qu’à nous deux nous pouvons arrêter ce qui se trame dans l’obscurité ?! »

« Je ne peux pas rester là, à siroter une liqueur dégueulasse, pendant qu’on n’est peut-être en train de perdre notre butin ! »

« Tiens toi tranquille ! Notre rôle est très clair ! Nous capturons, formons et vendons des esclaves. Ça s’arrête là ! »

« Mais ... »

« Maintenant, tais-toi ! Tu m’a foutue la migraine ! T’es vraiment la meilleure pour me pourrir la vie ! Tu sais quoi ? J’me tire de là. Si je reste encore quelques minutes à t’écouter, je risque de perdre mon sang froid, et tu sais ce qui arrive quand je perds mon sang-froid, n’est-ce pas ? »

Pendant que la brune déglutissait, le sorcier s’était déjà levé et partait de terrasse sans un regard en arrière, la laissant seule attablée. Mais j’étais déjà perdue dans mes pensées. Alors c’était de ça dont tout le monde parlait. L’alliance des humains avec d’autres races. Mais avec lesquelles ? Ce n’est sûrement pas avec les sorciers qu'ils tenteront l’expérience. Même si je pense que certains seraient ravis de faire affaires avec nous … Les magiciens peuvent évidemment donné le change, mais n’est-ce pas ce qu’ils faisaient déjà ?

J’attrapais mon livre et partit en direction de ma maison, la tête en pleine ébullition. Tout cela me paraissait tellement compliqué ! Si une telle alliance avait lieu, nous serions les premiers au courant, non ? Je devrais donc attendre encore un peu avant d’avoir le fin mot de l’histoire. Cela ne m’empêcha d’élaborer toutes sortes de théories. Est-ce qu’une alliance pouvait modifier notre façon de vivre ? Peut-être. Tout cela, c’était de la politique ! Est-ce que cela changerait quelque chose à mon avenir ? Est-ce que cela m’empêchera d’être une sorcière puissante ? De réussir mes études ? Imaginons un instant que les esclaves humains disparaissent, je voayis très bien les mages noirs trouver d’autres solutions pour nous apprendre à torturer, mutiler et briser les gens. Et, évidemment, il faudra en payer d’autres pour faire les tâches ingrates dont ils avaient la charge … mais serait-ce si difficile ? Depuis ma rencontre avec Lyod, je n'étais plus sûre de rien. J’avais l’impression de combattre une partie de ma personnalité qui essayait de faire surface. Si les mages noirs l’apprenaient ils feraient tout ce qui était en leur pouvoir pour s’assurer que je ne changerai pas de bord. Ce n’était d’ailleurs pas mon attention : mais combien de fois déjà avais-je ressenti ce malaise lorsque nous nous entraînons sur ces humains dans les cachots ? Combien de fois m'étais-je mordu la langue pour me retenir d’aller aider ces malheureux ? Et combien de fois m'étais-je retenue de ne pas éviscérer leurs tortionnaires ? Ne serait-ce pas un juste retour des choses, si les choses changeaient un tant soit peu ?
1380 mots.
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Kitoe
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Kitoe
Mar 19 Fév 2019, 01:38

-Ce sont des créatures détestables, ne trouves-tu pas ?


Leigh souriait à cette simple idée, qu’elle avait émise en réponse à ses pensées silencieuses. Celle-ci la faisait frissonner, la faisait presque glousser avec euphorie. Du bout des doigts, elle continuait de caresser la peau nue de la jeune femme allongée à ses côtés. Elles n’avaient rien fait. Elles étaient juste là, partiellement déshabillées. Il faisait froid et humide. Ça ne dérangeait pas spécialement Leigh. En revanche, l’autre commençait à trembler. C’était le nom qu’elle lui avait donné : l’autre.

-Dommage que tu n’en sois pas une. Une jolie Humaine.

Elle aurait aimé savoir ce que ça faisait de perdre toute sa magie. Elle aurait aimé ressentir ce vide, ce gouffre que l’on devait ressentir au fond de soi. Elle n’avait jamais pu l’expérimenter. Déjà Sorcière, elle aurait aimé. Elle et son frère avaient eu pour projet de voyager un peu histoire de s’en procurer un ou deux et d’essayer des trucs, par curiosité. Malheureusement elle était morte trop tôt. Elle avait loupé le coche. Elle se demandait s’il l’avait fait, du coup. Certainement. Agazio n’était pas du genre à pleurer ses proches. Il ne lâchait jamais ses objectifs autant qu’elle n’abandonnait pas les siens. D’ailleurs, se promener en terre humaine faisait partie du haut de sa liste de choses à faire. Elle était trop faible pour le moment. La preuve, sans deux hommes supplémentaires, elle aurait été incapable de ligoter l’autre. Elle, elle n’avait fait que la bâillonner. L’autre était une esclave qu’elle était parvenue à « louer » pour une somme assez conséquente et des services supplémentaires. Elle l’avait choisie, elle, parce qu’elle la trouvait particulièrement belle. Belle, mais elle avait aussi eu le droit à une fille farouche et qui s’était débattue lorsqu’on l’avait forcée à retirer ses vêtements. Maintenant, elle ne pouvait plus faire grand-chose. Ses liens étaient fortement serrés. Ils devaient lui faire mal. Leigh s’allongea sur le dos comme pour regarder le plafond. Mais ses yeux étaient aveugles et bandés.


-Est-ce que ça serait seulement possible ? Ils sont bien parvenus à vivre avec les Anges. C’est que tout doit être possible. Personne ne peut vivre décemment avec des Anges. Ils sont bien trop ennuyeux.

A moins, bien entendu, d’entretenir avec eux une relation sulfureuse, brodée de domination et de souffrance. Là seulement ils devenaient intéressants. Leigh pensait que les êtres les plus opposés étaient fait pour se confronter, se détruire. Tout était déjà voué à la destruction, cela prenait donc sens. La confrontation était semblable à une catalyse. C’était pourquoi elle pensait que les êtres doués de Magie devaient se mélanger aux Humains, tout comme les Démons défiaient les Anges, ou les Sorciers les Magiciens. C’était drôle, d’ailleurs. Cette esclave était une Magicienne. C’était peut-être la raison pour laquelle elle l’avait tant désirée. Il lui restait un arrière-goût de sorcellerie.

-Ne serait-ce que pour l’aspect provocateur des choses, ce serait magnifique. Les Anges seraient fous. Et toi, qu’en penses-tu ?

Naturellement, Leigh ne pouvait voir le regard vitreux de l’autre. Elle avait oublié que cette dernière avait été droguée, aussi. La Démone chercha son visage et défit le bandeau qui l’empêchait de parler. Tout ce qu’elle entendit fut un soupir de soulagement. Sa seule réponse.

-Je vois, dit-elle songeuse en se tournant de nouveau vers elle, c’est bien dommage, j’aurais aimé un peu de conversation. J’aurais aimé que tu me dises si les Anges tenteraient de reprendre les Humains sous leur aile ? Est-ce que ça serait pécher ? Un peu d’Orgueil ou d’Avarice ? De la Jalousie ?

Elle aurait aimé enfoncer ses ongles dans sa chair, mais elle ne pouvait pas. On lui avait dit de ne pas l’abîmer. Alors à la place, elle ne faisait que frôler sa peau du bout des doigts. Bien sûr qu’elle était totalement favorable à cette association. Humains et Démons… Ce serait certainement chaotique. Ce serait beau. La raison pour laquelle les Humains feraient ça, elle n’en savait rien. Peut-être avaient-ils un goût pour la perversion. Peut-être était-ce simplement par attrait, pour faire bonne figure auprès de la race la plus grandiose de ce monde. Et eux ? Le simple plaisir de se divertir en pervertissant, elle supposait. Un moyen d’étendre son influence. D’humilier les Anges. Voilà. S’il arrivait qu’une cité démoniaco-humaine de construise, Leigh savait d’avance qu’elle y résiderait et y ferait sa vie. Elle trouverait un métier qui concilierait les deux races. Elle s’y voyait déjà ouvrir un bordel ou un établissement du même acabit. Si elle avait bien appris quelque chose étant petite, c’était que les alliances, c’était bon pour le commerce.


-Restez chez vous…

-Pardon ?

Leigh se redressa doucement. L’autre avait parlé avec toutes les difficultés du monde. Sa bouche était molle.

-Et pourquoi ?

-Vous êtes… destructeurs… sauvages… è ridicu…

-Vraiment ? Son sourire s’effaça doucement, mimant la désillusion. Elle approcha son visage de celui de l’esclave. Des sauvages ? Hmm… je ne sais pas. Je ne t’ai pas fait trop de mal, il me semble. Je pense que si un monde comme l’Enfer peut se tenir, c’est qu’il n’est pas si destructeur que ça… Tu sais, je suis une personne optimiste. Les gens ont tendance à l’oublier parce qu’optimiste et maléfique, ça ne va pas toujours ensemble. Je ne vois pas ce qu’il y a de ridicule à essayer. Rien de négatif ne peut en sortir, si ce n’est, au pire, une perte de temps et quelques morts. Mais nous ne sommes pas à ça près. Nous avons l’avantage du nombre et de l’éternité.

Leigh embrassa le visage de la jeune femme puis se blottit contre elle. Son aura était répugnante, emplie d’une magie qui se voulait pure et claire. Pour elle, il n’existait qu’une seule sensation pouvant être aussi étrange et désagréable. Elle se demandait vraiment à quoi pouvait ressembler l’Anti-Magie. Mais à moins de l’avoir ressenti, c’était aussi impossible qu’essayer d’imaginer une couleur qui n’existait pas.


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Bijin
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mar 19 Fév 2019, 12:56




L'ouverture


Tu étais assis sur un banc, près d’une fontaine, depuis plusieurs minutes déjà. Accoudé à tes genoux, le menton logé derrière tes mains croisées, tu fixais d’un regard neutre la bâtisse en face de toi. Le ciel était couvert et une brise fraîche rafraîchissant la nuque soufflait à travers les rues. Ce serait une triste journée où le soleil n’aurait pas sa place et où les nuages, voyageurs libres et indomptables dont nulles frontières ne pouvait arrêter la course, seraient maître des cieux. Un temps qui n'invitait ni à la promenade, ni aux jeux d’extérieur. Dommage. Un peu de distraction n'aurait pas été de refus. Tu étais sortis pour te changer les idées. Cela faisait quelques temps qu’un bruit courait et tu ne pouvais t'empêcher d'y songer. Une rumeur que l'on se racontait aux coins des rues et que l’on débattait sous le toit des chaumes. Mais pouvais-tu seulement évoquer ce sujet sous ton propre toit. Tu avais eu besoin de sortir. Alors même que tu t’inquiétais pour celui qui deviendrait l'Ange Gardien de ton fils, tu apprenais que, de l'autre côté, ils envisageaient de nouvelles alliances. Vraiment ? Tu finis par te lever de ton banc pour reprendre la direction de ta maison. Finalement, tu ne te sentais pas mieux que tout à l’heure. Peut-être même était-ce pire.

Tu passai rapidement le pas de la porte et signifiai ton retour en même temps que tu posai ta veste sur la patère. Tu entendis la voix de Miela te répondre depuis la cuisine. En la rejoignant, tu la détaillai quelques secondes avant de reprendre, « Vous devriez vous poser de temps à autres. ». Elle arrêta son mouvement en levant les yeux dans ta direction, plongeant ses prunelles noisettes dans les tiennes avant de t'adresser un sourire affectueux. « Je suis juste enceinte. Pas malade, ni handicapée. Ne vous inquiétez pas pour moi, je peux encore porter un couteau. C’est pour vous par contre que je m’inquiète de plus en plus. », ajouta-t-elle en pointant le dit couteau dans ta direction. Elle avait raison. Tu avais beaucoup réfléchi dernièrement. Jusqu'alors tu ne trouvais que peu de solutions à tes problèmes. Tu avais alors revu ces problèmes d’une nouvelle manière pour les aborder d'une nouvelle façon. Mais aujourd’hui ce qui te tracassait le plus était une problématique bien plus récente.

Tu voyais le regard insistant de la nourrice, qui n'avait toujours pas repris sa tâche, posé sur toi. Il était évident qu’elle avait décidée d'en discuter, ce qui t'ennuyais évidemment. S'il y a bien une personne avec qui tu voulais éviter ce sujet c’était elle, surtout en ce moment. Vos avis étaient bien souvent divergents sur ce genre de sujets. Pourtant il te semblait évident que tu n'en réchapperait pas. « Je suppose que vous êtes au courant de ce bruit qui court ? » - « Un bruit ? Lequel ? Il y en a tellement… », fit-elle en reprenant la découpe des légumes. Tu gardais le silence quelques secondes avant de lui répondre. « Celui selon lequel les Humains auraient soudainement décidés de s'allier à d'autres races. ». Cette fois c'était à la nourrice de se taire, posant à nouveau le couteau en douceur sur la planche. « Oui... Celle-là... Bien sûr... ». Elle prit une inspiration, détournant son regard du tiens. Tu comprenais alors qu'elle aussi devait déjà avoir songé à cela, et qu'elle aussi devait s'être dit qu'il était mieux d'éviter un tel sujet en ces lieux. Un instant tu te posais la question sur la suite de la conversation. Est-ce qu'il était bon de la continuer ? Ce fut l'Humaine qui y répondit. « Si vous me permettez... Je pense que ceux qui ont réfléchis à ça sont probablement ceux qui ont dû perdre un des leurs à cause... ». Elle ne termina pas sa phrase. A nouveau elle détournai le regard en se pinçant la lèvre. Tu savais ce qu'elle aurait voulu dire. ''A cause des Anges''. Des Humains qui avaient perdus confiance envers les Gardiens après que l'un d'eux ne se soit sacrifié au nom d'Ahena. Ça ne t'étonnait guère.

« Et qu'en pensez-vous, vous, de cette décision ? ». Elle releva rapidement les yeux dans ta direction, étonnée du calme avec lequel tu avais prononcé ces mots. « Je ne sais pas trop... Si l'on s'associe à d'autres races bénéfiques, il ne devrait pas y avoir de problèmes. » - « Comme les Ygdräes qui se sont repliés sur eux mêmes et dont le seul moyen d'en voir un est qu'il sorte de sa cité ? ». Miela fronça des sourcils. « Une partie des Déchus sont des Anges qui ont cédés au péché. Ils ont aidés les Anges lors de la dernière guerre contre les Démons. Ils... » - « Ils ont aidés ? », tranchas-tu, empêchant l'Humaine de continuer. « Je pense sincèrement qu'ils aidaient juste à empêcher le Mal de proliférer plutôt qu'ils n'aidaient mon peuple. ». Cette fois ce fut à ton tour de prendre une inspiration. « Il y a bien une chose que je refuserais, c'est de voir mon enfant grandir au milieu de la déchéance libertine et malsaine de ces Ailes Noires. ». Tu marquais une pause, tournant ton regard en direction de la chambre d'Avetis avant de reprendre, posant de nouveau ton regard sur la nourrisse, « Le passé n'est pas fait pour être oublié, mais bien pour ne pas commettre les mêmes erreurs et réfléchir à de nouvelles possibilités et opportunités. » - « Ces nouvelles alliances ne sont-elles pas de nouvelles opportunités ? », rétorqua-t-elle sur la défensive. Tu restais à l'observer quelques secondes en silence, sans détacher ton regard du sien avant de lui lâcher simplement, « Vous avez donc réellement arrêté de croire en la capacité des Anges à vous protéger. ».
Avant notre venue, rien ne manquait au monde. Après notre départ, rien ne lui manquera.

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Shanxi
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Shanxi
Mar 19 Fév 2019, 16:46


La jeune femme marchait le long du couloir, le regard dans le vague. C’était encore une journée qui commençait. Les enfants de l’œil amenaient les captifs sur leur lieux de travail. Aujourd’hui, leur petit groupe irait en rejoindre un autre dans leur tâche. Il n’était pas rare en soir que ce genre de chose arrive, mais ils n’avaient jamais été fusionnés à ce comité là. Quelques minutes suffirent à ce qu’ils aient rallié le chantier qui se profilait. Ce n’était rien de vital ou d’urgent, seulement un caprice de leur tortionnaires, qui voulaient arranger et aménager la salle où ils mangeaient. Elle était immense, ça demanderait beaucoup de travail et de temps. A peine eurent-ils foulé la pièce de leurs pieds, qu’ils virent leurs frères et sœurs du groupe auquel ils avaient été jumelés arriver. Shanxi leva les yeux pour observer les différents visages qui le composaient. Elle s’attarda sur l’un d’eux, qui lui était bien plus familier que les autres. C’était Fergus. L’ange mentirait si elle disait qu’elle n’avait pas été remplie de joie en le voyant, mais surtout, elle était soulagée. Un sourire discret se dessina sur les lèvres de l’homme lorsqu’il croisa le regard de la jeune femme. Il avait l’air surpris de la croiser en ce lieu, mais c’était une des rares surprises agréable ici.


Les démons donnèrent quelques consignes, avant de tourner les talons pour s’installer dans une salle adjacente à celle où les vertueux travaillaient. Les enfants de l’œil n’auraient peut-être pas directement les yeux sur les captifs, mais cela ne voulait certainement pas dire qu’ils pourraient faire ce qu’il leur chante, loin de là. Il étaient juste à côté, et eux-mêmes avaient précisé qu’ils viendraient jeter un œil à leur travail de temps à autres. Les emplumés se réunissaient soit en petit groupe de trois ou quatre individus, soit en binômes. Quelque part, ils se réjouissaient de pouvoir choisir leurs partenaires. Sans hésitation, Fergus vint rejoindre Shanxi, un seau à la main. « Ça faisait longtemps. Je suis content de te voir. » La jeune femme lui offrit un sourire timide. « Moi aussi. » L’ange se saisit d’une sorte de balais, qu’elle donna à son comparse, avant d’en prendre un deuxième qui lui était destiné cette fois-ci. Quelques instants durant, un silence de mort régnait entre les deux vertueux qui s’attelaient à leur tâche. Ils ne savaient pas de quoi parler. Fergus aurait aimé savoir comment se sentait son amie, mais quelque part, il ne pouvait se résoudre à lui poser la question. Et pour cause, ces lieux rendait la réponse évidente.


Au lieu de ça, le captif décida d’aborder un sujet moins épineux. « Dis-moi, tu as entendu le bruit qui court ? » Shanxi se tourna vers lui d’un air interrogateur. « Par rapport aux humains. J’ai entendu les gars qui gardaient ma cellule discuter d’une possible alliance entre les humains et d’autres peuples. Apparemment, ils chercheraient des alliés. » La jeune femme s’offrit un moment de réflexion. Cette rumeur, il lui semblait l’avoir également entendue. « J’espère qu’ils ne vont pas s’allier aux démons. Nos peuples ont toujours été très liés, tu sais. Je ne voudrais pas qu’on perde encore autre chose à cause de ces foutus démons. » La frustration tirait les traits de son comparse. Lui qui semblait si las auparavant, il était au bord du gouffre aujourd’hui. Il ne voulait pas connaître l’échec à nouveau. L’ange ne savait pas vraiment comment réagir. Elle voulait lui apportait le réconfort dont il avait besoin, mais ne savait pas comment s’y prendre. Après tout, Shanxi n’avait pas les réponses qu’il cherchait, et lui mentir n’était pas une option.


Fort heureusement, la jeune femme n’aurait pas à user d’un tel stratagème, le captif ayant repris contenance assez rapidement. « Et toi ? Qu’est-ce tu en penses ? » A nouveau, elle fut prise de court. Shanxi ne savait qu’en penser à vrai dire, et elle n’était pas sûre de pouvoir émettre un avis pertinent sur la question avec le peu d’information qu’elle avait. « Je ne suis pas sûre… Je n’aimerais pas non plus qu’ils s’allient avec les démons. Le fait qu’ils se tournent vers d’autres peuples ne me paraît pas être une mauvaise chose. S’ils pouvaient nous épauler, on ne pourrait rien demander de mieux. » Fergus esquissa un léger sourire. « Je doute que ça arrive, mais ce serait bien si c’était le cas. J’aimerais pouvoir y croire en tout cas. » L’ange haussa tristement les sourcils. « Vous semblez beaucoup les apprécier. » - « Les humains ? » Il ne pu s’empêcher de soupirer. « Oui, je pense qu’on peut dire ça. Pourquoi ? Tu ne les aimes pas, toi ? » Le prunelles de la jeune femme quittèrent son interlocuteur pour se perdre quelques instants sur le mur devant lequel ils étaient. « Non, je les aime bien aussi je crois. Enfin, je n’y avait pas trop réfléchis jusqu’à aujourd’hui, mais je n’ai rien contre eux tout cas. Puis, ils s’intéressent aux autres aussi maintenant. » Les commissures des lèvres de Fergus se levèrent en un sourire. « Tu es totalement pour, alors ? » Ses mirettes virent à nouveau soutenir son comparse. « Oui, comme je l’ai dit, je ne vois pas cela comme quelque chose de mauvais. A moins qu’ils ne s’allient avec les démons, il y aura toujours une petite chance pour que nous puissions un jour sortir d’ici. » Il n’était pas dans ses habitudes de se montrer aussi optimiste. Pourtant, Shanxi n’était pas pessimiste de nature, mais son nouveau quotidien avait beaucoup sapé l’espoir qui avait pu l’animer les premiers jours.


Cette attitude avait beau être des plus inattendues, elle ne manqua pas de décrocher un franc sourire au captif, dont le cœur semblait désormais plus léger. En soi, elle n’avait pas menti ou omis de faits. Cela restait une possibilité, bien que peu probable. « Le fait qu’ils affectent notre magie ne te fait pas peur ? » Fergus savait pertinemment que beaucoup n’appréciaient pas de savoir un humain dans les parages à cause de ce qu’ils faisaient à leur magie. Il était curieux d’entendre la réponse de son amie à ce sujet. Celle-ci semblait d’ailleurs déjà plongée en pleine réflexion. « Je ne peux pas vraiment dire que je suis à l’aise avec cette idée. » L’homme s’esclaffa, tandis que la jeune femme semblait perplexe. « Je m’en doutais. Personne n’est vraiment à l’aise avec ça. Beaucoup en ont peur même. Cela dit, s’ils décident de s’allier à nous, on n’est pas vraiment en position de faire les fines bouches. » Shanxi acquiesça d’un signe de tête. « Vous en avez peur, vous ? » Le captif croisa ses bras sur son torse. « Comme toi, je ne suis pas à l’aise avec le fait qu’on m’ampute de ma magie. Maintenant je ne peux pas nier que j’ai toujours été curieux quant au lien qui uni nos deux peuples. J’avoue que l’idée de pouvoir être lié étroitement à l’un d’eux, et de pouvoir le protéger si une menace pèse sur sa personne, m’a toujours séduit. » C’était peut-être l’une des rares fois qu’il mentionnait un concept qui régissait le peuple angélique, et qui n’était pas un moyen parmi tant d’autres de s’en sortir dans cet enfer. En effet, Fergus ne lui avait pas trop parlé des us et coutumes de son peuple, préférant favoriser la survie de la jeune ange qu’elle était.


Elle aurait pourtant aimé en savoir plus, mais le comportement de son comparse était compréhensible. Il ne voulait pas la faire aspirer à une vie qu’elle ne connaîtrait peut-être jamais. D’abord venait la survie, avant de pouvoir s’autoriser à rêver. Certains ne pensaient pas ainsi, et pour les plus faibles, cela leur était bien souvent fatal. Si ce n’était pas aux coups de leur geôliers qu’ils succombaient, c’était la folie, la tristesse, la colère et la frustration qui les faisaient tomber. On leur avait déjà tout enlevé, jusqu’à leur identité, et il semblait qu’ils n’avaient pas fini de perdre leurs fondements. Tant qu’ils seraient aux mains des enfants de l’œil, il en serait probablement ainsi. C’était une vérité que Fergus abhorrait. Plus il en comprenait les rouages, plus il sombrait. Tout ce qu’il espérait désormais, c’est qu’il n’emporterait personne dans sa chute.


1386 mots.


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