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 [Evénement] La réception de Port Dirælla

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Dim 12 Aoû 2018, 22:58

La réception de Port Dirælla

« Hum … Voilà qui est plutôt fâcheux. Cette réception est spécifiquement organisée dans l’objectif de rapprocher nos peuples. L’Empereur Noir est attendu, ainsi que la preuve de nos efforts pour maintenir la paix et préserver des relations cordiales. Son absence est préjudiciable à notre cause commune. » Aurora acquiesça lentement. « J’en suis consciente, Khæleesi. » Elle croisa les mains, la mine songeuse. Elle semblait réfléchir, choisissant sans doute ses mots avec le plus grand soin. « Il se trouve que le Roi est souffrant. Nous ignorons encore s’il sera en capacité de rejoindre les festivités. Pour autant, cette hypothèse n’est pas écartée. Nous espérons d’ailleurs qu’il sera en mesure de faire une apparition. » Vanille feignit la contrariété, de façon volontairement exagérée. « Bien. Prions pour la santé de ce cher Lord. Allez profiter des festivités, Aurora. Après tout … C’est votre Souverain qui a tenu à payer la majorité du buffet. » La Sorcière esquissa une légère révérence avant de tourner les talons. Elle préférait éviter la confrontation avec cette femme. Du moins, en public. La Dame des Abysses n’avait pas tort : cette soirée était supposée renouer des liens entre les deux rivaux, et elle ne pouvait pas clairement afficher son hostilité envers la Reine. Elle regrettait presque de ne pas avoir l’occasion de lui livrer le fond de ses pensées. Vanille sourit. « Pauvre Niklaus … » soupira-t-elle, dans un petit rire. « D’après les rumeurs, il passe la majorité de son temps, enfermé dans son salon. » Elle n’était pas étrangère à la démence de son ancien fiancé. Elle faisait même de son mieux pour entretenir sa folie, dans le plus grand des secrets. Personne ne se doutait de la vérité. « A contempler un grand portrait de toi. » corrigea Cole, la mine mesquine. « A Lord ? » proposa-t-elle en tendant sa coupe. « Tu es tellement mauvaise. » se moqua-t-il en faisant tinter son verre sur le sien. Ils sirotèrent le champagne, généreusement offert par l’Empereur Noir. Un des meilleurs crus de la Capitale. Une bouteille valait une fortune. Absolument divin. Un soldat s’approcha discrètement de la Souveraine pour lui glisser quelques mots à l’oreille. « Khæleesi … Un conflit a éclaté aux abords du Palais entre trois Sorciers et quatre Sirènes. Les sept individus ont été interpellé sans difficulté. » Elle hocha la tête. Elle avait demandé à être prévenu des affrontements les plus sérieux, car il était évident que tout n’allait pas se passer sans accro. « Vous savez quoi faire. » répliqua-t-elle simplement. Elle avait déjà donné ces instructions. Elle ne pouvait pas fermer les yeux sur les altercations, au cours d’une réception placée sous le signe de la bonne entente. Lors de la préparation des festivités, il avait été convenu que les cas les plus difficiles seraient jetés en geôles pour la nuit, et jugés par leur peuple d’origine dans les jours à venir.

« C’est imprudent, Majesté. » souffla Aurora. Elle était accrochée au bras de son Roi, qui venait de descendre de son carrosse. « Tout ira bien, ma beauté. Il est essentiel que je sois présent, ce soir. Je ne peux pas lui céder cette victoire. »  La Sorcière dévisagea brièvement Niklaus, avant de jeter un coup d’œil à son épouse. « La dernière fois … » Elle faisait référence à un bal, où la précédente Reine avait perdu la vie. « Cela ne se reproduira pas. Nous n’avions pas encore signé d’accord, à ce moment-là. » Elle n’était pas vraiment convaincue, pas plus que la Souveraine, qui peinait à dissimuler son appréhension. Elle aurait sans doute préféré que les festivités aient lieu en territoire sorcier, et pas au cœur de Port Dirælla. « Contente toi de faire comme d’habitude, Aurora. » - « A vos ordres. » Ils se dirigèrent ensemble vers le Palais. Quelques heures s’étaient écoulées depuis le début de la soirée. « Niklaus ! » La Khæleesi avait quitté sa méridienne, en voyant l’Empereur Noir franchir la porte. Elle avait les bras tendus vers lui, un large sourire aux lèvres. Le Mage Noir demeurait impassible. Pourtant, il était submergé par une vague d’émotions contraires. Elle était vraiment belle. Il ne connaissait aucun homme capable de résister à la tenue traditionnelle des Sirènes, encore plus resplendissantes sur la Dame des Abysses. La parure était lumineuse et scintillante, faite de perles et de joyaux. Elle glissait le long de la peau, suivait la ligne de ses courbes. Il imaginait aisément le prix de cet apparat. Une véritable fortune. Les Sirènes affichaient leur richesse et leur puissance, grâce à cette tradition. Il n’y avait pas plus décadent, sur les coûts, que les tenues de la Khæleesi. Au moins, il pouvait égarer son regard sous prétexte d’admirer une pierre précieuse, car chacune était absolument merveilleuse. Il ne comprenait même pas comment elle pouvait être si élégante dans une tenue si légère. Il n’y avait même pas de tissu, ou du moins il ne le voyait pas. Les ornements étaient réfléchis de manière à dissimuler ce qui devait l’être, et l’harmonie dégageait une sensualité folle, sans une pointe de vulgarité. Qu’elles étaient fortes, ces Sirènes. Mais aussi exquise soit-elle, il désirait toujours autant tordre son joli petit cou, jusqu’à l’entendre craquer. Il voulait la briser en mille morceaux. Autant qu’il y avait de perles et des pierres. C’était une petite fantaisie extravagante qui lui plaisait. « Khæleesi. » Ils s’échangèrent une brève accolade, durant laquelle il se répéta de ne pas chercher à l’anéantir. Il l’observa avec soin, lorsqu’elle salua sa nouvelle épouse. Celle-ci était d’ailleurs folle de rage, pour une raison qui échappait encore à Lord.

« Laissons votre femme en compagnie de mon mari, Niklaus. » proposa-t-elle. « Dansons un peu. » Il acquiesça sèchement. « Tu m’en veux encore. » remarqua-t-elle, le ton moqueur, lorsqu’ils furent proches l’un de l’autre sur la piste de danse. Personne ne pouvait les entendre. « Le temps file, Vanille. Nos peuples peuvent oublier. Nous pouvons les réconcilier, sauver les apparences. Moi, je ne peux pas. Tu me le paieras. » - « L’honneur des hommes. Tu es un peu trop rancunier, Lord. » Elle contempla ses traits durant un instant. « Tu me sembles aussi plutôt calme et apaisé. Pourtant, les gazettes te décrivent comme un dément, prêt à sombrer dans la folie, au point de non-retour. » - « Moins je te vois, mieux je me porte. » Vanille sourit. Il n’avait pas idée de la véracité de son propos. Mais son esprit était rongé par des tourments incontrôlables. Elle sentait ses bras trembler. « Je suppose que tu es heureuse, avec ton époux. » Elle arqua délicatement les sourcils. « Tu veux réellement que je te parle de ma vie de couple ? Ou est-ce que c’est ma vie sexuelle qui t’intéresse ? » Ils s’arrêtèrent de danser. Il avait saisi ses épaules avec brutalité et la toisait, le regard sévère et méprisant. Un éclat incontrôlable au creux des yeux. Ils s’échangèrent encore quelques mots, sans que personne ne puisse discerner quoi que ce soit. Aurora surgit derrière son Roi. « Majesté … » Elle agrippait le Sorcier et cherchait à l’écarter de la Reine. « Je vais te détruire. » articula-t-il lentement. Vanille souriait. « Niklaus … » insista Aurora, mais elle était démunie face à son Roi. « Tu ne t’en sortiras pas. » continuait-il, insensible à autre chose qu’aux yeux verts de cette femme. « Niklaus ! » Les gens regardaient dans la direction des Souverains, interloqués. « Niklaus, il faut … » Elle usa de ses dons pour que le Sorcier lâche la Sirène. L’Empereur eut une mauvaise réaction, et Aurora fut envoyée à l’autre bout dans la pièce, projetée contre un mur. « Niklaus ! » s’offusqua son épouse. Il s’écarta et à grand pas, quitta les lieux. « Qu’est-ce que tu lui as dit, encore ? » soupira Cole, en glissant une main dans le dos de la jeune femme. Il observa son expression. « Qu’est-ce que tu lui as fait ? » - « Si tu savais … »

« Qui êtes-vous ? » aboya l’Empereur Noir, les traits tordus par la rage. Il était dans son carrosse, en compagnie de sa femme et d’Aurora, débraillée et contusionnée. Ils n’étaient pas seuls. Un homme en costume était apparu près de la Sorcière. « Quelqu’un qui peut vous aider. »

Explications


Je commence doucement avec un petit lieu où vous avez une liberté quasi totale sur le contenu de votre message. Cependant, il y a une grande règle : vous assumez les conséquences de vos actes. Si votre personnage s'en prend à quelqu'un ou s'il commet des actes répréhensibles, il finit en prison pour quelques jours. Si vous vous faites vraiment remarquer je risque même de vous envoyer un message avec les conséquences de vos actions. Mais vous pouvez faire ce que vous voulez, à la hauteur de votre personnage, tant que vous respectez cette règle et les conséquences de vos faits et gestes. Les soldats (uniquement ondins) sont partout. Il y a peu de chance de leur échapper car l’événement est très surveillé et les problèmes, résolus. Il est hors de question de laisser des Sorciers et des Sirènes se battre alors que la réception vise au rapprocher. Ils vous tombent dessus, vous ne pouvez rien faire. La situation est un peu tendue, mais sans plus.

Petites choses à savoir : Aurora est mon PNJ 5 Sorcier. Ensuite ... Concernant l'Empereur Noir. Il est réputé pour être devenu fou depuis la guerre contre les Sirènes. Il a brûlé de nombreuses femmes - mais pas deux ou trois hein, des milliers, surtout des rousses - parce qu'elles lui rappelaient Vanille. Les Sorcières ont pris l'habitude de se teindre les cheveux quand elles sont rousses, parce que c'est trop risqué. Il est considéré comme perturbé, changeant, violent, du genre à faire exécuter pour des broutilles. D'après une gazette il aurait un portrait de Vanille chez lui et des domestiques affirmeraient qu'il passe son temps à le regarder, dans le noir, tout seul.

Pour ceux que ça intéresse, les tenues traditionnelles ondines, ça ressemble à quelque chose comme ça.

Ce lieu est un lieu pour les Sirènes et les Sorciers, mais j'accepte que n'importe qui participe pourvu que votre présence soit parfaitement justifié dans la Cité, car ce n'est pas un lieu où on est pas erreur ou par hasard. Vous avez jusqu'au 13 octobre 2018, 23h59, pour poster.

Gains


Vous devez faire 900 mots au minimum, dans un message unique ;
- Pour 900 mots => 1 point de spécialité au choix
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N'oubliez pas de déclarer vos gains, maximum un mois après la fin du rp.

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Lun 13 Aoû 2018, 15:04


Mertle s’approcha du buffet installé dans la salle principale. Il regorgeait de plats à l’apparence succulente, des mets raffinés préparés avec soins pour rassembler les deux peuples lors d’une soirée de réconciliations. On pouvait y trouver des spécialités sorcières côtoyant celles des ondins, les deux races s’étant surpassées pour impressionner leurs rivaux. La vieillarde plissa le nez en avisant un étrange plat à base d’ananas, lui semblait-il. « Tu penses que ces vipères ont empoisonnés les repas ? » Sa mauvaise foi et sa paranoïa n’avaient d’égale que sa laideur. L’envie de gouter ces délices la faisaient saliver mais elle refusait d’admettre en avoir envie, d’où cette remarque des moins subtiles. « Si jamais je meure, c’est qu’elles se sont moquées de nous, et qu’elles ont osé trahir le traité de paix.  Tu auras le droit d’embrocher autant de ces vilaines que tu le voudras ! » Sa main ridée survola quelques plats avant de jeter son dévolu au hasard sur une pâtisserie. A ses côtés, Sefus laissa un rictus lui étirer les lèvres. « Je les embrocherait bien maintenant, ces beautés, mais pas dans le sens que tu souhaiterais. » Mertle fronça encore plus les sourcils, ridant davantage son front si cela était possible. « Crétin de mari ! » pesta-t-elle entre ses dents, tout en mâchonnant ce qu’elle avait dans la bouche. Les remarques désobligeantes étaient monnaie courante au sein du couple sorcier, ni l’un ni l’autre ne se cachait du mépris qu’ils éprouvaient mutuellement. « Mmh, c’est ce que je pensais, c’est infect. » Cette bouche ne semblait être capable que de sortir des mensonges, ce soir, car tandis que les mots jetaient du venin sur les hôtes, les papilles se régalaient et les lèvres se plissaient en un sourire ravi. Le sorcier imita sa femme et gouta à l’une des spécialités des sirènes. Contrairement à elle, il ne prétendit pas détester le gout, laissant entendre un gémissement de plaisir. « N’as-tu donc aucune fierté ? Aucun respect pour les nôtres ? » « A quoi bon essayer de mentir ? Tes jérémiades ne trompent personne, et les plus courageux qui oseraient poser les yeux sur toi n’auront aucun tort à te trouver ridicule, à agir de la sorte. Et puis, cette soirée est organisée pour célébrer la réunion de nos deux peuples. Il serait malavisé de cracher sur celles qui nous accueillent généreusement dans leur cité. » Pour toute réponse, la sorcière soupira avec dédain et grogna de façon très peu discrète, laissant très bien comprendre ce qu’elle en pensait, de cette politesse. Le couple continua d’avancer le long du buffet, Mertle piochant ici et là des hors-d’œuvres. Elle s’abattit particulièrement sur les gourmandises à base de chocolat : il lui semblait que le chocolat coutait une fortune, là où elle habitait. Sans doute que le commerce deviendrait-il plus équitable désormais, et que le prix de ces délices diminuerait… Elle l’espérait en tout cas.

« Arrête de lorgner sur toutes ces femmes, gros dégueulasse ! Tu crois qu’elles pourraient s’intéresser à un vieux crouton comme toi ? » Mertle laissa échapper un rire cynique. « Elles seraient bien déçues de la marchandise si leur cervelle les rendait assez idiote pour succomber à ton gros nez et à tes yeux de fouines ! » Le sourire qu’adressait Sefus à l’une des charmantes ondines qui passait près de lui s’avanouit lorsque sa conquête se mit à rire en entendant les paroles de son épouse et en s’éloignant sans un regard dans sa direction. Le regard du sorcier se fit mauvais lorsqu’il se tourna vers la vieillarde. « Oh toi, si tu ne fermes pas cette bouche, tu vas moins rire lorsque l’on va rentrer. » Les tendresses n’étaient qu’un mythe pour ce vieux couple, remplacées par les élans de rage et les excès de colère. Cette menace n’en resterait pas une lorsqu’ils seraient de retour à Amestris, mais pour le moment, Sefus n’oserait rien et Mertle n’avait que peu à craindre. « Peut-être devrais-tu passer un peu de temps ici, afin que ces morues puissent t’apprendre où se trouve ta place légitime. Il y a peu de chose sur lesquelles elles peuvent se vanter, mais la façon remarquable qu’elles ont de vous diminuer, vous les hommes, cela mon cher mérite même mes applaudissements. » Joignant le geste à la parole, la sorcière frappa doucement dans ses mains, comme pour féliciter les femmes qui les entouraient. Les dents serrées et les poings prêts à frapper, le mage noir s’approcha de son épouse. Il imaginait déjà la punition qu’il lui réserverait en rentrant. A voix basse, de telle sorte qu’elle soit la seule à entendre, il menaça entre ses dents : « Ne dépasse pas les bornes, Mertle. Mon courroux n’en sera que plus terrible. » Il plaça l’une de ses mains osseuses sur la nuque de sa compagne, sa prise n’ayant rien de bienveillant. « Et je te conseille d’arrêter de cracher de cette façon sur les créatures qui nous entourent. Leur vengeance sera plus terrible que la mienne si leur égo en venait à être touché. » En regardant les silhouettes autour d’elle, la vieille peau se raidit quelque peu. En effet, les regards mauvais de celles qui avaient entendu ses piques lorgnaient déjà sur elle, comme si elles se préparaient à lui faire subir mille souffrances. « Les hostilités ne sont pas tolérées, ici. » Elle l’avait dit à voix hautes, comme pour dissuader ses rivales de s’approcher d’elle. Pourtant, ses mains s’étaient crispées autour de sa canne, sa voix n’était pas des plus ferme et sa posture étaient sur la défensive. Satisfait, Sefus se retira, allant inviter une charmante Sirène à l’accompagner sur la piste de danse. Avec un regard mesquin dans sa direction, la créature des eaux accepta son bras et se laissa guider.

Mertle attrapa une assiette en porcelaine qu’elle remplit de tout ce qu’elle trouva d’appétissant -mais évitant cette fois-ci de prendre quoi que ce soit qui fut d’origine ondine – et alla assoir son popotin sur une chaise installée près d’un mur. Bougonnant sur ce qu’elle venait de vivre, elle fulminait tout en gobant les petits plats. Ses petits yeux enfoncés scrutaient les alentours, souvent ils se posaient sur le duo qui l’avaient humilié, jetant alors des éclairs. Elle préparait sa propre revanche, imaginant déjà les images horrifiques qu’elle insufflerait dans ses rêves. S’il espérait faire de beaux rêves sur les courbes sensuelles de sa partenaire et sa peau dénudée, il se mettait le doigt dans l’œil, et ce jusqu’au coude ! Tandis que les uns valsaient au rythme de la mélodie flottant dans les airs, la sorcière se perdait dans ses pensées sombres, jusqu’à ce que finalement le corps de Sefus ne lui permit plus de diriger sa partenaire. « Tien, tu as enfin fini de batifoler ? » Le mage se permit de rire en entendant la pointe d’amertume dans le ton de son épouse. « Oui, je me suis bien amusé ! Finalement, tu avais peut-être raison : je vais songer à rester quelques temps ici, afin de profiter de certains… plaisirs. » Le regard lubrique qu’il fit glisser sur les silhouettes parfaitement proportionnées des femmes des mers fit tiquer la vieille chouette. « Mmph… Ces sirènes, elles ne perdent aucune occasion pour essayer de vous manipuler ! Elles ne sont bonnes qu’à agiter leurs corps à moitiés nus devant vos yeux curieux, à chanter des mélodies grotesques pour vous attirer dans leurs pièges ! » « Tu dis cela parce que si toi, tu osais te débarrasser de tes vieilles fripes, personne n’y poserait les yeux, quand bien même tu essayerais de te parer des mêmes tenues qu’elles ! » Effectivement, personne ne souhaitait découvrir ce qu’il se cachait sous les longues robes noires et austères, le visage rabougris étant suffisamment de mauvais augures. Pourtant, Mertle avait fait un effort pour l’occasion. Elle ne pouvait se défaire de son visage terrifiant mais elle avait tout misé sur sa tenue. Elle s’était vêtue de sa robe la plus sophistiquée, avait décoré son haut chignon avec un chapeau à plume, et avait concédé à se défaire de son précieux balais pour ne pas avoir l’air d’une femme de ménage, comme le disais le sorcier. Sefus, qui continuait de dévorer les sirènes du regard, approcha sa main près de l’assiette que tenait la vieille sorcière. « Bas les pattes, gredin ! » Se disant, elle asséna une claque sur la main baladeuse qui s’apprêtait à la voler. « Tu n'as qu'à aller voir ailleurs si ta sirène y est ! »
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Lun 13 Aoû 2018, 17:38


Je n’arrive toujours pas à croire ce qu’il m’arrive. Pourtant, je suis bien là, sur le Port Dirælla, en train d’arpenter les ruelles pour nous rendre au Palais. Ce séjour est quelque peu étrange étant donné que j’appréhende d’être en compagnie des Ondins. Cependant avec l’invitation que nous avons reçu, les portes s’ouvrent les unes après les autres et je peux visiter certains lieux ondins qui m’étaient jusqu’alors inconnus.

Tout a commencé il y a quelques semaines où nos professeurs nous ont appris que les Ondins organisaient une réception sur leur terre dans le but de rapprocher les deux peuples et de maintenir la paix. Ainsi, de hauts représentants du peuples sorciers étaient conviés à cette cérémonie et notre Lord avait, apparemment, autorisé une vingtaine d’élèves à s’y rendre également, afin d’y représenter la future génération sorcière. Les Mages noirs avaient été clairs sur l’attitude à adopter : avoir l’air parfait, ne pas faire de vagues, se montrer courtois, mais en aucun cas se lier d’amitié avec un ondin puisqu’ils étaient par nature – et au regard des expériences passées – non fiables.

La sélection des élèves ne fut guère facile. Tous les élèves pouvaient s’inscrire, mais nous avons été départagés à la suite de nombreuses étapes. Seulement les mieux classés ont donc pu intégrer l’excursion jusqu'à Lyscenni. J’ai d’ailleurs cru, jusqu’à la dernière minute, que je ne ferais pas partie du voyage. Je ne suis pas non plus excellente dans tous les domaines et il a fallut que je travaille dur et subisse de nombreuses expériences douloureuses pour y arriver. Mais la récompense valait le coup car je peux pour la première fois sortir d’Amestris et de Nementa Corum. Je peux enfin voir ce que le monde me propose !

En arrivant tôt cet après-midi, nous avons pu faire quelques visites touristiques. C’est assez agaçant de constater que les Ondins ont le don du parfait car, tout est absolument magnifique ici. Bien sûr, je n’irai jamais jusqu’à, ne serait-ce que porter ces mots à mes lèvres, mais c’est fabuleux. L’architecture des lieux est soignée et pure. J’ai l’impression que tout étincelle à la moindre lueur du soleil rendant les bâtiments brillants comme l’eau de la mer que l'on voit à l’horizon. Même les quartiers les plus pauvres bénéficient d’une richesse visuelle importante. Je n’avais jamais vu ça. Et le climat … le soleil est haut dans le ciel, illuminant toutes les ruelles et la température élevée me font presque regretter la pluie et les marais de Nementa Corum.

Ce soir, c’est autre chose. Nous arrivons au palais de la Khæleesi pour la réception. Nous avons du mettre nos plus beaux vêtements. N’ayant pas les moyens, j’ai dû emprunter une robe à l’école. C’est un vieux bout de tissu noir bien trop grand pour moi, mais j’espère avoir suffisamment de prestance pour qu’on ne me remarque pas dans la foule. Mes camarades sont pratiquement tous habillés de façon élégante avec leurs robes ouvragées. Je parierai ma propre robe qu’ils doivent avoir très chauds. La plupart ont d’ailleurs retroussés leurs manches – pour ceux qui en ont -  et les autres se ventilent avec tout ce qu’ils trouvent sous la main. Ça me fait rire car ils s’étaient moqués de ma tenue plus tôt dans la journée. Bien fait pour eux !

Nous nous avançons et franchissons la porte. Époustouflant. Les ondins n’ont pas fait les choses à moitié. Les décors de la salle sont encore plus beaux que tout ce que j’ai vu jusqu’à présent dans la ville et la lumière donne des reflets à tout les meubles présents et mêmes aux Sirènes. Impossibles donc, de ne pas les remarquer. En même temps, vu les tenues qu'elles portent, il est impossible qu’une personne normale ne les remarquent pas. Je me demande combien de temps il faut pour enfiler ce truc pour que cela donne cet effet, mais je suis vite rattraper par l’image de ces sirènes emprisonnées dans des filets de pêche. Je trouve la comparaison assez drôle pour me faire sourire, ce qui me vaut un regard noir de notre Mage Noir accompagnateur.

Nous nous dirigeons donc vers le centre de la salle. Il y a beaucoup de monde, et il est de plus en plus difficile de rester groupé, si bien que je préfère faire chemin seule. J’arriverai bien à les retrouver. Je me faufile alors et passe devant des sorciers habillés noblement et des ondins habillés … légèrement. J’essaie de me trouver un endroit bien placé où je pourrais observer l’ensemble de la salle. Peut-être un coin en hauteur ?

Pendant que je scrute les environs, j’entends une voix de femme qui s’élève par-dessus les voix des convives :

« Niklaus ! Niklaus, il faut ... »

Puis j’entends un grand fracas comme si quelque chose venait de tomber durement au sol. Je n’arrive pas à voir d’où cela vient. La majorité des personnes présentes regardent dans la direction du bruit et s’entassent pour être au plus près de l’action. J’essaie de jouer des coudes mais rien n’y fait. Je suis même repoussée par une belle ondine aux cheveux d’un noir de jais qui me regarde avec un air de dégoût. Je rebrousse donc chemin pour trouver une autre façon de voir ce qu’il se passe, mais déjà les gens reprennent leur occupation. Ainsi ce fameux Niklaus a dû se calmer ou partir. Je pense qu’il s’agissait du Lord, mais je n’en suis pas certaine. Et dire que si cela se trouve je me suis trouvée à quelques mètres de l’Empereur Noir ! S’il m’avait vu qu’aurait-il dit ? M’aurait-il remarqué ? M’aurait-il dit alors qu’il avait vu le potentiel en moi ? Qu’il était sûr que j’allais être une de ses meilleurs sorcières ? Peut-être même m’aurait-il alors proposer de vivre avec lui dans son palais, où je serais devenue alors son apprentie et lui mon Maître ? Nous aurions alors détruit des villages et des cités ensembles ! Et peut-être même que nous aurions pu détrôner La Dame des Abysses ! Et même que …

Je suis malheureusement détourner de ces pensées magnifiques par une petite ondine de mon âge environ. Elle me tend une sorte de gâteau.

« Tu l’as empoisonné ? » lui lançais-je.

Nullement offusquée, elle me souris et m’attrape la main pour m’y placer l’assiette. Cela fait deux fois qu’un de ces poissons à pattes me touche et je ne sais pas comment réagir. J'opte pour la manière la plus conventionnelle qui soit : je lui souris de toutes mes dents et m’éloigne et prenant bien soin qu’elle voit que je balance son gâteau au sol.

J’ai maintenant l’impression de sentir le hareng. Si cela se trouve je vais garder cette odeur pendant des mois ! Je n’aurais peut-être pas dû venir ici en fin de compte. Je n’ai pas envie de voir ces vipères de mers et encore qu’elles me touchent ou me parlent ou m’offrent des gâteaux ou me regardent ou pire … utilise leur Chant sur moi. Et si elles étaient déjà en train de me l'utiliser sur moi ? Si cela se trouve je pense que je suis consciente de mes actes mais en fait elles sont en ce moment même en train de m’envoûter et elles vont bientôt me dévorer ! Ou me noyer !!

Il faut que je retrouve mes camarades ! Peut-être qu’elles ne peuvent pas envoûter tout le monde ! Et peut-être que notre Mage Noir accompagnateur pourra leur faire mordre la poussière ! Et leur lancer une ou deux malédictions bien senties !

Je circule encore difficilement parmi les convives, mais cette fois, je suis animée par la peur de finir entre les crocs des sirènes. Je passe à côté du buffet où il y a beaucoup de monde qui s’y presse pour réussir à grappiller un petit morceau de nourriture. Je croise d’autres sorciers mais aucun de fait attention à moi. En même temps, avec la dégaine que j’ai, ils doivent penser que je suis venue demander l’aumône. J’essaie tout de même de me rapprocher pour trouver mes camarades. J’ai l’impression de me mouvoir dans du sable. Je mets des quantités d’énergie pour ne faire qu’un ou deux pas. Je suis maintenant en sueur mais j’arrive à un côté du buffet. Je peux voir à présent tous les gourmands. Je n’y trouve pas les élèves. Et s’ils étaient partis sans moi ? Ou pire ! Et s’ils avaient déjà étaient mangés ?
1397 mots.
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Mitsu
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Mitsu
Lun 13 Aoû 2018, 19:29

C’est amusant ce sentiment fugace de déception qui, pourtant, du haut de ses quelques secondes d’existence marque l’être à jamais. Voilà ce qu’elle ressentait, vis-à-vis de Lord : une déception. Cet homme ne semblait être présent que pour servir de serpillère à la Reine des Abysses, un paillasson sur lequel elle pouvait s’essuyer les pieds, encore et encore, visiblement en toute impunité. Ne l’avait-on pas décrit comme un homme abominablement puissant ? Il ne valait que la pouriture qui sévissait sur les cadavres jonchant les rues de Sceptelinôst depuis bien trop longtemps pour qu’on ne les remarque encore. Amusant. Comment le peuple des Sorciers pouvait-il tolérer une lavette qui baissait les yeux devant une Reine, aussi séduisante soit-elle ? Elle était loin d’être une exception. Quant à lui, était-il à ce point faible et insipide ? C’en était plus que risible. C’était tout bonnement ridicule. Oh elle aurait pu disserter encore longtemps sur le fait qu’un Roi, un vrai, ne se serait pas laissé mener par le bout du nez par une paire de seins mais elle se lassa bien vite des deux protagonistes. Rien d’intéressant, rien de croustillant, simplement la manifestation de l’ego surdimensionné de la Reine et de la soumission d’un Roi qui, visiblement, n’avait aucune idée sur le fait que la magie blanche pourrait apaiser ses maux. Elle espérait qu’il se reprendrait, et vite, sinon elle allait elle-même le terminer à coups de pelle pour laver l’honneur de tout un peuple d’une gloire perdue depuis bien trop longtemps. Ça ne l’amusait pas. Ça l’accablait d’être la spectatrice de cette scène ridicule et elle se dit pendant quelques secondes qu’elle aurait dû s’abstenir de se déplacer. Puis, comme si elle avait décidé de changer totalement de perspectives, elle arrangea ses émotions pour ne plus ressentir ce qu’il y avait de désagréable et se contenter d’apprécier la décoration. La beauté des individus l’indifférait et elle trouvait que les tapisseries avaient mille fois plus de saveur que ces catins prises dans des tenues ressemblant à des filets de pêche pour riches.

« Vous semblez contrariée. ». Elle tourna la tête, surprise de rencontrer ici un homme qu’elle avait croisé tantôt sur les Terres Magiciennes. « Pour ne rien vous cacher, j’essaye de maîtriser un artefact qui éprouve mes nerfs plus que de raison, lorsqu’il ne me fait pas tomber inconsciente dans les bras d’un inconnu. ». Lui en l’occurrence. La Couronne avait des effets inattendus et il lui tardait que Jun accède à sa requête concernant les Âmes. À présent, elle réussissait de temps en temps à diriger ses émotions mais le succès, en cette soirée, n’était pas au rendez-vous. Puisqu’elle était ici en tant que Sorcière, elle avait décidé de créer un comportement adapté : un ressentiment persistant contre les Ondins, de noirs desseins et un amour particulier pour le chaos et la destruction. La présence de Lord et cette scène ridicule où même la femme du Roi jouait le rôle d’un épouvantail qui n'effraierait pas un seul oiseau, avaient néanmoins eu un effet inattendu qu’elle peinait à contrôler. Elle avait tenté d’effacer son ressenti mais avait simplement changé de sujet d’agacement, son indignation courant s’écraser sur les tenues des Sirènes. Elle n’aimait pas se savoir si instable. Elle n’aimait pas non plus avoir enfilé cet artefact alors qu’elle s’était promis de laisser son corps disparaître si le Dieu de la Mort ne lui répondait pas favorablement. « Pourtant, votre colère semble réelle. ». « La réalité est une notion relative. Ce qui est vrai pour vous ne l’est peut-être pas pour moi. Mais si vous souhaitez discuter philosophie, je crains ne point être la personne qu’il vous faut ce soir. Je ne suis pas d’humeur. ». « Je comprends. Les femmes ont toutes cette période cyclique non propice à la conversation. » fit-il d’un ton sérieux, quelque chose dans son regard prouvant néanmoins qu’il se moquait ouvertement d’elle. Elle plissa les yeux. « Faites attention à ce que vous dîtes. » dit-elle dans un murmure, étrangement menaçante. Il sourit. « Eh bien, je vais devoir vous inviter à danser pour ne pas finir comme vous savez qui. Je tremble de peur à l’idée que vous puissiez me faire regretter mes paroles et me rendre dépendant d’un tableau de vous. Il faut dire que vous êtes si belle que rien ne pourrait vous résister. ». Il n’avait pas peur, cela se voyait. Et il continuait de s’amuser avec ses nerfs. Le visage d’Edelwyn vira à quelque chose d’indescriptible. Elle ne riait pas de la situation. Elle était furieuse, agacée et, encore une fois, déçue de cet homme. C’était dommage, lui qui faisait si bien courir ses doigts sur les touches des pianos. Elle faillit lui cracher au visage qu’elle se presserait d’informer les Magiciens de sa présence ici mais ses émotions ne surent, cette fois-ci, prendre le dessus sur sa raison. Cela aurait été idiot, sachant qu’elle-même vivait sur les Terres du Lac Bleu. « Cette conversation est terminée. » siffla-t-elle avant de tourner les talons. Il fronça les sourcils, visiblement étonné de son comportement. Il ne lui ressemblait pas. « Je ne crois pas non. » dit-il fermement, attrapant son avant-bras d’un geste franc et puissant. Elle se retourna et sa main partit seule se ficher sur son visage, s’y enfonçant dans un bruit percutant. « Ne me touchez pas ! ». Elle n’avait jamais eu beaucoup de force mais elle ne cherchait pas à lui faire mal, seulement à blesser son ego ; car il devait bien en avoir un. Cela dit, elle avait trop tardé à retirer sa main et de ses doigts libres, il vint lui saisir le poignet, la tenant alors entièrement entravée. Il s’approcha d’elle, tout en la tirant vers lui et commença à susurrer à son oreille, calmement. « Ce n’est pas très intelligent de me frapper ici. Vous avez de la chance que je ne sois pas un Ondin et que je sois particulièrement doué pour réparer les situations causées par des femmes insouciantes telle que vous. Je vous pensais au-dessus de tout ça. ». Elle serra les dents quelques secondes avant de lui envoyer son genou dans les parties d’un air redoutable. Il poussa un gémissement de douleur et elle en profita pour se soustraire, faisant volte-face pour partir. Mais un Ondin se tenait juste devant elle, visiblement intéressé par quelques explications. Elle le jurait, s’il l’empêchait de passer, elle allait ôter sa Couronne et lui bouffer l’Âme en moins de temps qu’il ne lui en faudrait pour ouvrir la bouche. C’était justement ce qu’elle allait faire, d’ailleurs. « Je mets fi… ». Une main puissante vint se poser sur ses lèvres. C’était lui, encore et toujours. Quel abruti. Pourquoi essayait-il de résoudre cette situation ? Et si ce qu’elle voulait, elle, c’était tuer tout ce petit monde et subir les foudres d’Ezechyel ? Après tout, c’était aussi une solution. Il ne lui donnait pas ce qu’elle voulait alors elle pouvait très bien décimer quelques Ondins. Tout ça, c’était sa faute ! Elle enrageait littéralement, ses joues devenues rouges à cause des sentiments trop puissants qui s’élevaient dans sa poitrine. Qu’il retire sa main sinon elle lui couperait un doigt avec ses dents. « Ma femme a visiblement trop bu. Je pense que nous allons écourter cette soirée avant qu’elle n’essaye de m’assassiner en public. ». Elle fronça les sourcils quand il passa un bras sous ses genoux et l’autre derrière son dos, la soulevant comme si elle avait été une plume. Elle ne pouvait pas parler, il bloquait ses lèvres serrées l’une contre l’autre.

« Ne dîtes pas merci surtout ! » lui cria-t-il quelques longues minutes après. À peine l’avait-il posée au sol qu’elle l’avait fusillé du regard, lui interdisant de lui adresser la parole, de la suivre ou même de poser les yeux sur elle. Il la vit s’éloigner, pieds nus, puis, après une ou deux secondes de silence, il émit un petit rire amusé, tout en ramassant les chaussures qu'elle lui avait lancé au visage. Elle était capable de disparaître, de se téléporter, de faire mille et une choses mais elle semblait engluée dans une rage qui rendait ses facultés intellectuelles totalement inopérantes. Était-ce réellement la faute de la Couronne ou une petite vengeance personnelle de ses émotions, refoulées depuis bien trop longtemps ? Il n’arrivait pas à le deviner dans son état actuel. C’était étrange mais il la préférait ainsi, vulnérable. Son petit côté autoritaire et implacable avait du charme mais l’ennuyait à force. Elle ne pouvait pas gagner toutes les batailles et lorsqu’elle se rendrait compte qu’une défaite n’était pas une catastrophe, alors peut-être prendrait-elle goût à laisser transparaître sa véritable nature. En attendant, il la savait à présent assez folle pour mettre ses menaces à exécution et il devait trouver une solution. Cette solution ne serait pas celle qu’elle attendrait.

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Sam 08 Sep 2018, 15:56

La Khæleesi semblait inaccessible, ainsi allongée sur sa méridienne. Un piédestal où les places étaient rares et offertes qu'aux méritants, aux yeux du seul juge qu'elle était. La démence avait maints fois prouvé que transcender la raison menait à des résultats inattendus, des situations qui pourront déplaire. Surtout pour une reine. Ce fut peut-être l'une des raisons qui ont donné envie à la Dame des Abysses de réclamer la présence de sa petite-fille, plus particulièrement à ses côtés. Tælora avait tout du continent parfait pour une soldate de son acabit, indomptable et sauvage comme jamais. Rares fut ses visites à Port Dirælla, mais ses récentes investigations la faisaient de plus en plus songer à multiplier ces fameuses visites. Tout ce qui touchait aux abysses glaciaux attirerait forcément son attention. Le courroux de Sympan n'attendrait certainement pas. Quoi qu'il en soit, plus qu'une simple halte "professionnelle", les liens familiaux de la Chamane l'arrachaient de ses fonctions pour bleuir ce sang un brin trop dilué. Auparavant, Souw aurait donné du fil à retordre à ses cousines, pour parvenir à caler cette singulière stature dans ce paysage si raffiné et féminin. Mais depuis, la Deslyce avait mûri, en une femme aussi charismatique que belle, aussi influente que puissante. Cintrée dans ces apparats locaux, sa peau tâchée de discrètes peintures nacrées, on lui reconnaissait aisément son titre de princesse. Oui, Vanille Deslyce semblait bien inaccessible, et le fait qu'elle soit accompagnée de la titanide Léto Sùlfr en était partiellement pour quelque chose.

Droite comme une statue, ainsi immobile derrière le sofa royal, la Chamane remplit le rôle que la Khæleesi lui vantait : dissuader par la force. Ainsi les bras croisés, le cocon des Deslyce était beaucoup moins approchable que si on s'était contenté de poster quelques gardes. À elle seule, Léto était une protection suffisante. Elle l'avait déjà prouvé à maintes reprises au cours de ces dernières années, sa réputation parmi l'impressionnante généalogie des Deslyce s'était bâtie tout naturellement. Dès leurs premiers échanges, Vanille lui avait bien fait comprendre que c'était sa force qui l'intéressait, et Léto se complaisait à s'en servir au nom de la famille. Point simplement une roublarde parmi les femmes Deslyce, mais une protectrice qui remplissait parfaitement son office. Se heurter à elles, c'était se confronter à ses phalanges. Nul doute que sa présence était toute appréciée alors que les visiteurs se succédaient, en particulier lorsque ce fut le tour d'Aurora. La Souriante fixa ainsi l'Ombre de l'Empereur se dissiper face à la radiance de son interlocutrice, sans incident qui rééquerrerait son intervention. Léto ne semblait pas se mêler des affaires de Lord et Vanille, mais il lui était difficile de rester passive depuis les événements qui ont mené au renouveau de ce continent.


" Je vais faire un tour. " Profita-t-elle lors d'un instant où le calme était propice à la vigilance, suite à l'un des rapports de leurs hommes sur les altercations extérieures. Une protectrice offrait tout son potentiel lorsqu'elle avait une vue sur l'ensemble de son terrain. Sa confiance n'allait pas aux gardes Ondins, mais tout simplement à ses plus fiables alliés : les Esprits. Partout où ils posaient leur regard, elle voyait. Prétexter une bête patrouille n'était pas le fruit d'une décision inconsidérée : elle avait "vu" ce qui requérait sa présence, plus que de se pavaner aux côtés de sa grand-mère.

Trois Sorciers. Trois Ondines. Les circonstances tendues auraient pu donner naissance à un splendide combat équitable. Malheureusement, ces peuples respectifs ne possédaient pas la même sensibilité envers la compétition qu'elle. Les soldats Ondins ne se doutaient pas encore que ce groupuscule à peine éloigné du centre des festivités risquerait d'exploser à la moindre étincelle. Ils n'étaient pas devins, elle non d'ailleurs, mais il suffisait de tendre l'oreille à certaines lèvres invisibles pour comprendre toute l'ampleur de la situation. Elle franchit la porte grande ouverte, au moment où la musique résonnant dans le hall s'intensifia. Les six individus rendirent un sourire à celui affûté de la Chamane, les Esprits ricanèrent en chœur tout autour d'eux.

" Princesse Léto, c'est un honneur. Les Ondines présentent prirent toutes les précautions nécessaires pour accueillir une illustre Daellia parmi eux ; en l'espace d'un instant, la Deslyce s'était retrouvée encerclée par les sirènes, une coupette à la main. Tethelia, Naiadès de l'Ot'Phylès Daevinra. Elle tient en haute estime les enfants de la Dame des Abysses, dans le but de se fondre davantage dans le décor royal lorsque les prochaines générations prendront le flambeau. Synasiphe, une autre Naiadès du même Ot'Phylès. Collègue de Tethelia, elle la suit comme une parfaite Ombre, prête à glaner toute la gloire lorsqu'elle s'y attendra le moins. Enfin, Corarei, une Seirèn fraîchement intégrée à l'Ot'Phylès Rely'érès. Une bien jeune Ondine qui n'aspire qu'à creuser petit à petit une place de choix parmi la haute société.
- C'est une Princesse des Mers.
Appuya davantage Synasiphe à l'attention des Sorciers, ceux-ci assimilant tout juste l'identité de cette singulière personne.
- Décidément, notre courtoisie nous fait grandement défaut en cette soirée. " Les solennelles présentations s'ensuivirent naturellement, bien que Léto sût déjà tout ce dont elle avait besoin sur eux. Tous des Mages de la Corruption. Trixujamar, atteint de la Narcirra, il n'est présent ici que pour obtenir son remède… mais son larbin n'a pas donné de nouvelles depuis des jours. Dévoré par la faune locale. Avfeus, contact étroit avec les Naseph, lui aussi ne fait acte de présence que par profit : une réception d'entente pourrait lui ouvrir des portes. C'est ce qu'il pense. Quant à Yzahith, il suit la tendance et espère que le but de cette réunion portera ses fruits ; dans quel but ? Il était intéressant de noter que les spectres du coin en savaient beaucoup plus sur ces dames que sur ces hommes. Elle n'était clairement pas à la hauteur de Taom, bien que Souw guettait suffisamment haut pour s'en satisfaire.

" Permettez-moi de vous offrir cette danse, en signe de notre bonne foi en ce lieu si… sauvage. Léto avait déjà accepté le baise-main d'Yzahith, mais elle n'était pas simplement là pour s'amuser.
- Nous ne pratiquons pas le même type de danse, j'en ai bien peur. Dit-elle, apparemment amusée, en retirant sa main.
- C'est ce que j'ai bien cru comprendre. Difficile de ne pas relever la musculature de la guerrière sous cette précieuse robe.
- Hidenori vous garde, vous descendez ce cru beaucoup plus vite que nous tous réunis ! Vous m'avez l'air bien épuisé, ménagez-vous un peu. Le concerné, Trixujamar, ne se retint pas de rire jaune à ce conseil d'une ancienne descendante d'esclave. Vous entendez cette chanson ? À la voix, je dirai que c'est l'une des jumelles Diomisa. On les convie de plus en plus souvent à la cour, à croire que rien qu'avec leur prestation, elles sont capables de tout balayer sur leur passage. Une brève pause, alors qu'elle soulevât un peu plus son verre. Comme dans cette chanson : elle conte la chute des ambitieux chasseurs de trésor, alors qu'ils voguent contre vents et marées en direction de la terre promise. Malgré l'amour d'un jeune matelot pour l'inconnu, il ne sut ravir le cœur de sa tendre meurtrière. La blonde porta le récipient à ses lèvres, deux gorgées de plus pour accompagner son discours. Heureusement, les spiritueux de chez nous n'ont cessé de conquérir. Je les revois – et les bois – à chacune de mes visites.
- Votre Valærian est divin, Princesse.
Certes basique, la voix de Léto n'en restait pas moins naturellement sublime pour la plupart, là était son arme la plus aiguisée. Même si elle avait encore bien du chemin à faire pour la maîtriser.
- Je ne peux que remercier les Ætheri de m'avoir gâtée, et je me démène constamment à la tâche. Le pouvoir des mots est si puissant qu'il nous délivre de bien des maux. " Le coup de grâce fut rendu, leurs sourires furent si faux qu'elle crut voir des larmes poindre leurs perles primaires. Calmés par la prestance de la Chamane, les six invités demeurèrent sages pour le rester de la soirée. Une épine en moins pour tous.

Sur le chemin du retour victorieux, son regard disparate croisa la scène qui attira toute l'attention l'espace d'un moment. Le calme revint bien vite malgré la tension palpable, mais Léto n'attendit clairement pas que tout serait rentré dans l'ordre pour retourner à sa place. Accoudée à la fenêtre, la vue était dégagée sur l'itinéraire qu'avait sûrement emprunté le carrosse de Niklaus Salvatore. " Souw. L'une de ses nombreuses paires d'yeux à travers le voile de l'Au-Delà se manifesta enfin à ses côtés, prêtes à remplir ce pourquoi elle fut convoquée.
- Suis-les. " L'exécution ne se fit pas attendre, sous le sourire presque enfantin de l'instigatrice. En fin de compte, cela lui déplaisait bien trop d'être passive, avec autant de regards portés sur cette histoire.


1573 mots ~
Merci pour cet évent ♪



By Jil ♪
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Ven 05 Oct 2018, 13:35






Spécialités :
- Agilité : 4
- Force : 3
- Charisme : 13
- Intelligence : 6
- Magie : 7

Physique : dans ce rp Porte une tenue traditionnelle ondine, faite de perles de nacre. Cheveux détachés.

Pouvoirs :
- Les Cheveux de Medusæ
- Le Chant des Sirènes
- L'Esprit de l'Eau
- Charme
- Créer un bouclier




Installée face à son miroir, la jeune femme scrutait les détails de son visage afin d’en relever la moindre imperfection. Attentive à tout ce qui aurait pu susciter une remarque désobligeante, elle ne pouvait s’empêcher de constater que sa beauté tardait à fleurir. Heureusement, ses traits se paraient d’une certaine élégance ; cela ne suffisait pas pour le rang qu’elle occupait. Songeuse, elle ressassait les commentaires narquois que l’on faisait autrefois à son égard. Aujourd’hui, personne n’osait les lui faire remarquer. Néanmoins, elle les voyait tout de même, et cela représentait une profonde déception. « Il est bientôt l’heure, Lady Deslyce. » D’une patience démesurée, sa servante s’affairait à la parer de perles, jugeant son travail d’un œil critique et rectifiant le plus petit défaut. « Je sais, Naevia. Crois-tu que je serais à la hauteur de cette soirée ? Je ne peux m’empêcher de craindre une bévue. » L’Ondine se releva et désigna les ouvrages qui encombraient ses appartements. « Vous avez passé les derniers jours à lire sur les mœurs des Sorciers et à vous renseigner sur les invités. » Lava secoua la tête. « Et je n’y comprends toujours rien. » Pourquoi diable ces êtres étaient-ils si étranges, et si nombreux ? « Vous allez vous en sortir à merveille. » La blonde poussa un soupir et laissa glisser ses doigts sur son collier pour se porter chance. En silence, elle adressa une prière à Aylidis. Son seul désir se révélait une fois encore d’honorer sa famille.

Quelques instants plus tard, la Sirène franchit le seuil de la salle de réception. Éblouie par les innombrables bijoux qui luisaient sur la peau de ses congénères, elle marqua une pause. Comment pouvait-elle s’imaginer une seconde rivaliser avec ses sœurs ? Soudain, elle se sentit indigne de la finesse du métal qui jouait contre ses courbes et du nacre qui les dissimulait en des points stratégiques. Débarrassée du symbole de ses origines qui soutenait son cou, le rouge monta à ses joues. Ne commettait-elle pas une grave erreur en venant ici ? Troublée par ses impressions, elle s’apprêta à s’oublier dans un recoin de la pièce. Ce fut la pensée que son époux se trouvait sans doute là qui lui redonna la contenance nécessaire. Très droite, elle se dirigea sans attendre vers quelques Ondins de lignées remarquables. Lava connaissait leurs noms, titres, fonctions et visages sur le bout des doigts et ne commit aucun impair en les saluant : le résultat de longues heures de mémorisation dans la solitude de sa chambre. Néanmoins, cet événement ne servait pas à parader au milieu de ses semblables pour s’assurer de leur état et de leur admiration. Avoir grandi au milieu des requins lui avait donné un certain sens de la diplomatie. Jongler entre son devoir et ses envies lui avait été imposé depuis l’enfance, si bien qu’elle avait fini par désirer remplir les exigences de son statut avec une sincérité surprenante. Son regard se promena sur les invités. Il lui fallait se jeter à l’eau.

Soudain, l’attention de la blonde fut happée par la danse d’un couple qui attirait manifestement tous les regards. Indécemment parée, sa belle-mère valsait avec l’Empereur Noir. De là où elle se trouvait, elle ne pouvait pas distinguer grand-chose de la scène. Néanmoins, un frisson d’effroi remonta le long de son corps en les voyant enlacés ainsi. En temps normal, apercevoir la Khaleesi suffisait à la terrifier. Malgré la vénération que Lava lui vouait, elle ressentait également une profonde appréhension à son encontre. Cela venait sûrement de la honte qui ravageait ses entrailles sitôt qu’elle songeait à sa majesté. À bien des égards, et quand bien même son époux la rassurait régulièrement à ce sujet, elle ne se sentait pas digne d’être mariée à l’un de ses enfants. Ses pensées noires furent interrompues par une réaction pour le moins brutale : une femme fut violemment projetée contre un mur. Prise d’un hoquet de stupeur, la Sirène s’imagina une seconde que cela signifiait la fin de la trêve et que, d’ici un instant, des têtes tomberaient. Par chance, il s’agissait d’une Sorcière, et si le Roi quitta précipitamment les lieux, aucun incident n’était à déplorer. La jeune femme envisagea un instant d’aller saluer sa souveraine, avant de se raviser. Sans Galaad à ses côtés pour imposer sa présence ou ses enfants pour montrer sa descendance, elle passerait pour une indésirable, et sa belle-mère avait sans le moindre doute des occupations plus importantes que de recevoir ses hommages. Mieux valait occuper son temps autrement.

Malgré la légère tension que la Sirène percevait depuis le départ de leur Roi, les Sorciers se montraient relativement civilisés, les plus récalcitrants étant raccompagnés par la garde. Soulagée, Lava se détendit et finit par se tourner vers une fillette dont elle entendait la voix nasillarde se plaindre des blessures dont son cheval ne se remettait pas. Manifestement, elle envisageait d’en faire son prochain dîner. « Peut-être puis-je vous aider, mademoiselle. J’apprends à guérir les animaux. » Interloquée, la petite ouvrit la bouche et fronça les sourcils en un geste particulièrement inélégant, peinant à croire que l’un de ces poissons savait faire autre chose que patauger dans l’Océan. « Vous ? » La blonde se contenta de lui offrir un sourire chaleureux et de s’enquérir de la santé de la pauvre bête. Se rappelant les précieux enseignements de Phos, elle donna tant bien que mal quelques conseils. Méfiants, les autres enfants écoutaient ses paroles sans faire du commentaire ; ils finirent cependant par se détendre et par lui demander une foule d’informations sur le sujet. Néanmoins, se montrer serviable envers des bambins n’améliorait en rien les relations avec ce peuple étrange, et la jeune femme décida finalement de les abandonner. Hésitante à aborder de nouveaux individus, elle opta pour une Sorcière de son âge qui se tenait à l’écart des autres et s’approcha, le sourire aux lèvres. « Lady Kraven, vous nous honorez de votre présence. »

Engoncée dans une robe de soie d’un vert foncé, celle-ci plissa les yeux avec dégoût en détaillant la tenue de son interlocutrice. « Lady Deslyce. » Ne sachant véritablement comment entamer la conversation, Lava se montra parfaitement cordiale. « J’ose espérer que votre époux se rétablit de la fièvre qui l’assaille. » L’autre ricana, exaspérée par la politesse. « Et je souhaite de toutes mes forces le contraire. » Perturbée face à cette réaction inhabituelle, la bonne humeur de la blonde disparut soudainement. Comment une femme pouvait-elle souhaiter la mort de son époux de la sorte ? Elle-même n’osait imaginer le chagrin qu’une telle tragédie lui causerait. Le poing crispé, elle avisa Naevia qui passait à côté d’elle et lui fit signe d’approcher. Certains jours, elle enviait la démarche gracieuse de sa servante, et la simplicité des tâches qu’on lui confiait. « Je vois. Voudriez-vous une coupe pour détendre votre gosier ? » D’un geste précautionneux, elle tendit la boisson à la Sorcière. Néanmoins, tout ne se passa pas comme prévu. Sans comprendre ce qui lui arrivait, la blonde sentit le cristal échapper à ses doigts, animé d’une force extérieure. Le liquide macula la robe de Lady Kraven qui la foudroya du regard. Une voix familière s’éleva derrière elle. « Veuillez excuser ma camarade, très chère. Depuis l’enfance, elle a toujours eu ce côté maladroit. Certaines personnes ne grandissent jamais vraiment, j’imagine. Venez, nous allons trouver de quoi régler ce léger incident. » Laena surgit de nulle part et prit le bras de sa nouvelle conquête pour disparaître parmi les convives.

Lava serra les poings. Ce n’était pas la première fois que Laena provoquait des accidents de la sorte et en tirait profit. Il lui suffisait de quelques larmes pour que tout soit pardonné, et à ce petit jeu, elle se révélait experte. Adorée par les membres de sa famille, on ne la tenait jamais responsable de rien. Une silhouette se glissa dans son dos. « Hm. Quelle femme désagréable. Vous devriez lui donner une bonne leçon. Le poison serait particulièrement efficace en ce sens. Et je pourrais vous y aider. » Les inflexions de sa voix se détachaient de toute émotion, comme s’il considérait la chose comme un simple service. Surprise, la jeune femme se retourna et réalisa qu’il s’agissait d’un Sorcier. « Je vous remercie de cette proposition, mais je ne vous ai pas demandé votre avis. » Le ton cassant de sa voix tremblait de rage. L’homme possédait une certaine élégance, et sa chemise paraissait curieusement sobre en comparaison de sa propre tenue. Il secoua la tête d’un air réprobateur. « Ne soyez pas condescendante, je vous prie. Il est manifeste que cette femme vous met en colère et que vous ne parvenez pas à la remettre à sa place. Une hésitation que je comprends et qui vous dessert, de toute évidence. Il s’agit de votre cousine, n’est-ce pas ? » La blonde écoutait ses paroles, la tête farcie des recommandations de sa mère à l’égard des étrangers. Il ne fallait pas montrer le moindre signe de faiblesse. Inflexible, elle resta stoïque. « Que voulez-vous ? » Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de trouver du charme à la courbe de ses lèvres et à la noirceur de sa chevelure. Elle n’avait jamais trouvé un homme séduisant, en dehors de son mari. Se trouvait-elle sous l’influence d’un maléfice ? Qui était-il ? « Je ne cherche qu’à apporter une modeste contribution, en signe de réconciliation. La mésentente entre nos peuples dure depuis trop longtemps. Vous pourrez toujours prétendre que je voulais acheter du chocolat. » La sincérité de sa déclaration se révélait troublante. La curiosité prit le pas sur la raison. La Sirène songea que poser des questions ne l’engageait à rien. Cela se révélerait peut-être même instructif. « Comment vous y prendriez-vous ? » D’un sourire triomphal, le Sorcier lui tendit la main et l’invita à danser.

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(c)LOKIA
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Ven 05 Oct 2018, 15:09



« Est-ce que tu arrive à t’en sortir de ton coté ? »
« C’est très inconfortable. Pourquoi est-ce moi qui doit porter la partie arrière de ce costume tout à fait ridicule ? »

Vylker était dans la cale du Geobukseon occupé à se préparer. Il avait enfilé large manteau, bandes de tissus autour de la tête, capuche et masque pour couvrir ses visages. Problème : Lorsque l’on avait deux têtes et deux torses, il fallait parfois accepter de faire des sacrifices pour le bien commun. Si la partie frontale de Vylker n’avait guère à se plaindre, on ne pouvait pas vraiment en dire autant de sa partie dorsale qui, non contente de recevoir le tissu sur la figure et de se cacher dans la chaleur du fond de la capuche, devait en plus maintenir ses bras contre leurs corps afin d’éviter de laisser paraître à une forme suspecte. Le résultat était un individu en longues robes de toile brunes, encapuchonné et portant un masque mimant un visage souriant. Un peu bossu, mais relativement humain dans sa forme.

« Pour la simple est bonne raison que je suis celui qui a les jambes dans le bon sens. Quoiqu’il arrive, laisse moi m’occuper de celles-ci. Contrairement à toi, je sais où je vais. Mais silence et bouche cousue une fois là-dedans ! Compris ? » sermonna le Vylker de devant.

Il y eut un soupire étouffé par la couche de vêtement et de bande qui s’échappa de l’arrière de sa capuche.

« Il fait une chaleur là-dessous… Et je peine à respirer. Devons nous vraiment nous rendre à cette réception ? » se plaignit le second Vylker.
« Allons, cher camarade… Lorsque l’on entreprend une affaire de larcins et de pillages, il est nécessaire de se faire violence. Ces ondines sont particulièrement riches. C’est l’opportunité idéale d’évaluer un peu cette richesse, leur organisation, et pourquoi pas « d’emprunter » de manière discrète quelques trésors… ooh ! Peut-être qu’ils auraient des Pièces des Monstres ?! »

Un silence s’installa alors que les deux Vylker se laissèrent soudainement aller à leurs divagations et leurs désir avide et cupide. Il n’en fallait pas plus pour regonfler leur moral et convaincre les deux de l’importance de cette action, quoique risquée.

« Mais n’oublie pas. Nous étions Vylker, pour ce soir, nous serons Bellegar, le sorcier des mers de l’Ouest. Ne contrarions pas cette confrérie burlesque de radoteurs que nous appelons cours royale… Soyons comme le vent du petit matin. »

---


Quel lieu ! Jamais Vylker n’avait vu pareil endroit de décors outranciers tape-à-l’œil et affichant un excessif consumérisme excacerbé ! Sous la chaleur de son déguisement, il avait un peu de mal à tourner les têtes sans arracher la capuche qu’elles portaient. Tant de richesses ! Mettre à sac cet endroit serait évidemment très profitable… Mais tâter les forces armées d’une telle cité était probablement l’apanage de personnes autrement plus équipées et riches que de simples pirates. Vylker rêvait d’un Empire monstrueux, quand bien même cette réalité relevait du fantasme plutôt que de l’accomplissement. Cette ville aurait fait un parfait fief, en ajustant quelques décorations locales. Les odeurs lui excitaient les sens. Il était toujours difficile pour le Capitaine du Geobukeson de se contenir en présence d’autres races que ces répugnants Evershas de sang bleu.
… Ces ondins feraient un délicieux repas, sans doute. Ou de parfaites femmes de chambres ou hommes de compagnie. Un business rôdant dans l’esclavage aurait de quoi approvisionner ses stocks avec des produits de choix.
Assez de pensées malsaines, il n’était pas ici pour s’en prendre aux habitants. Pas aujourd’hui en tout cas. Tâter de la lame des locaux n’était pas le choix le plus judicieux pour un marin seul et bien loin de son navire. Il lui fallait un pas plus noble, plus droit, plus stable. Les Sorciers n’étaient pas bien vus ici, mais ce soir était un jour un peu spécial. Il toussota un peu et s’exerça la voix afin d’adopter un ton clair et digne.

 « Mah..Mah...Maaaaaaah... »

Voilà qui devrait aller parfaitement. Il passa parmi les citoyens des environs en évitant de trop attirer l’attention sur lui, pourvu que la partie dorsale de son corps garda les mains en place et ne se mette pas à trop s’agiter. Prenant la direction de la réception, le Hessah Perry sous couverture. Il valait mieux ne pas penser à ce qui se passerait si son déguisement venait à tomber. Il doutait quelque peu de la capacité des locaux à tolérer les créatures de son genre.
Mais Bellegar le sorcier, lui, n’avait pas à s’inquiéter de représailles, n’est-ce pas ?
Ses pattes dissimulées par la longue robe foulèrent le sol du palais. Il y était, enfin. Quelle opulence, quelle grandeur… Cet endroit aurait été le paradis des voleurs si il n’y avait pas autant de soldats. Vylker était toujours impressionné par ces concepts de loyauté qui s’appliquaient a la garde de toute cité… Comment pouvaient-ils ainsi prêter des serments de vie à des personnes ou à des symboles ? Comment pouvait-on croire à autre chose que des causes ? Comment pouvait-on idolâtrer quelqu’un au point de s’en faire le serviteur ?

 « Il est toujours étonnant de savoir que bon nombre d’individus ont si peu d’amour propres qu’ils acceptent eux même de se passer les chaînes pour être bien vus par des maîtres décadents et complaisants dans l’opulence de leur graisse infâme. Où les dames et les belles âmes pour croire aux causes plutôt qu’aux personnes qui portent le masque de ces dernières ? » soupira la seconde tête de Vylker sous la capuche.

Il réprima mentalement cette parole. Il n’y avait pas besoin de ce genre de commentaires, d’autant plus qu’une oreille bien placée pourrait les entendre. Les yeux de sa première tête, dissimulées sous son masque, ne manquèrent cependant pas de se poser sur un guerrier. Bon chien de garde en plastron, prêt à mordre si son propriétaire lui demande.

Pénétrant tout juste le périmètre de l’assemblée, sans doute un peu en retard par rapport aux autres convives, Vylker entreprit de se positionner en retrait. Inutile d’attirer l’attention sur lui. Il n’était ici que pour discuter avec les autres. Quand à cette querelle ridicule entre ces deux peuples ? Cela lui en touchait une sans faire bouger l’autre. En revanche, la vision de ces pierres précieuses et de ces richesses éparpillées ici et là… Il tenta même d’estimer la valeur d’une seule et unique tenue de ces ondines. Le chiffre potentiel lui faisait tourner la tête. Peut-être qu’il y avait dans la trésorerie royale quelques Pièces des Monstres qui faisaient la jalousie mais aussi la grandeur du Léviathan ? Difficile à dire. Pour la première fois de sa vie, Vylker vint à espérer qu’un riche pirate eut été pendu ici… Car ses richesses confisquées serait donc toutes trouvées : Dans les poches du royaume local. Beaucoup de monde semblait danser dans les environs. Il était étonnant de constater que les couples ne se ressemblaient pas tous. Il n’y avait pas que des sorciers et des ondins dans ce conglomérat de riches venus se gargariser dans leurs parjures égocentriques. Non ? Qu’à cela ne tienne. Tant que personne ne venait lui poser des ennuis, ils pouvaient s’amuser comme bon leur semblait. Il avait eut écho de ces histoires de l’Empereur Noir. Le voir aurait été plutôt intéressant cela dit : Vylker adorait les jeux de pouvoirs. En un sens, assister à des politiques déchirantes entre Odins et Sorciers était aussi une source de motivation quand à sa venue. Malheureusement, il avait sans doute raté son apparition.

Son regard fut attiré par la présence d’un couple de vieillards a proximité du buffet. La femme des deux semblaient bien bougonne, et rappelait quelque peu à Vylker ces vieilles histoires de sorcières des bois qui dévoraient les enfants et cuisinaient les ossements et la chair. Autrement dit, certainement la compagnie qui poserait le moins de problème à Vylker.
Dans son accoutrement déguisement de sorcier au masque ricanant, il approcha des deux, avant de finalement prendre la parole en lorgnant sur les plats aux alentours. Il prit une voix aussi claire et « humaine » que possible.

 « On dirait bien que le charme et l’opulence des Ondins a un effet fort positif sur cette assemblée. Dommage que ces jeux d’argent et de chairs ne soient ma spécialité. Je vais donc faire honneur afin de me rattraper… Est-ce que ce buffet est à votre convenance ? » Demanda t-il poliment.

Autant entrer dans une conversation standard. Cela devrait accroître sa couverture et réduire l’intérêt que les autres pourraient lui porter.


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Mar 09 Oct 2018, 01:24


« Votre épouse est arrivée, Altesse. Souhaitez-vous la rejoindre ? » - « Pas encore, Maria. Tâche de garder un œil sur elle. » Le Prince n’avait presque pas bougé, occupé à siroter une coupe de champagne. Son garde du corps s’était approché en toute discrétion, pour repartir sans un bruit. Personne n’avait remarqué la présence de Maria. C’était l’un de ses talents. Galaad réfléchit durant quelques secondes, les yeux rivés sur ses enfants. June conversait avec des nobles de la capitale, plusieurs protecteurs sur ses talons. Alhena était surveillée de près par sa gouvernante, non sans être entourée par autant de soldats que sa sœur. Elles ne craignaient rien. D’ailleurs, Galaad était persuadé que Maria veillait aussi sur ses filles. Il commença donc à s’éloigner des festivités, pour s’isoler sur un balcon. Il s’appuya contre la rambarde, et médita sur ses derniers tourments. Les minutes s’écoulèrent dans le silence relatif de la terrasse. « Je suppose qu’il serait déplacé de vouloir valser un peu avec vous. » Il se retourna dans un sourire, sachant pertinemment qu’il allait contempler le visage de poupée de Léna. « Personne n’aurait rien à redire au fait que je danse avec ma belle-sœur. » remarqua-t-il doucement. « Tu es très belle, Léna. » continua-t-il après avoir avisé sa silhouette, sublimée dans un drapé rose et léger. « Vous avez très bon goût en matière de robe. » se moqua-t-elle. « Merci. Pour la robe et le compliment. » Elle jeta un coup d’œil dans la salle de réception. « Votre femme est là. Ça ne serait pas prudent. » - « Tu n’es qu’une de ses nombreuses belles-sœurs, à ses yeux. » - « Il n’empêche que vous évitez de trop m’approcher, quand elle est dans les parages. » - « Je ne tiens pas à la blesser. C’est quelqu’un de formidable. » - « Encore enceinte, d’après ce qu’on m’a dit. » - « Jalouse ? » Elle tira puérilement la langue. « Vous ne faites pas preuve d’autant de délicatesse à l’égard de votre frère. » Il fit une légère grimace. « Je respecte beaucoup Lava et lui porte une certaine estime. Ce n’est pas le cas de Tobias. » Léna écoutait à peine. Elle s’était glissée à ses côtés, tout en restant à bonne distance. « J’aimerai passer plus de temps avec vous. » Galaad soupira. « Moi aussi. » Ses pensées glissèrent un instant vers ses problèmes avec les femmes. Il s’était mis dans une position délicate. Sa mère avait tenté de le prévenir : il n’était pas fait pour un jeu pareil. « Léna … » Il prit la main de la jeune femme, pour l’entraîner à nouveau au milieu de la foule. « Dansons tous les deux. Pas à l’écart. Cela serait suspect. » Alors qu’au milieu des autres, c’était simplement une attention envers membres de la même lignée. D’ailleurs, Zaäshiel valsait avec Elena. Galaad croisa le regard de sa mère. Elle n’avait pas besoin de parler pour faire comprendre ce qu’elle pensait.  Il ne prêta pas attention à cette mise en garde silencieuse. Il voulait se rassurer dans l’idée qu’il savait ce qu’il faisait. Lava était sa femme. Cela lui convenait parfaitement. Il ne pouvait simplement pas faire taire ses sentiments pour Léna. Quant à Kida … « Pourquoi ce sourire ? » - « Rien. » Il ne voulait pas lui avouer ce qu’il pensait avec humour. Galaad n’avait pas vraiment de type de femmes, autant charmé par les brunes que les blondes ou les rousses. Toutefois, il y avait sans doute quelque chose à creuser avec celles qui portaient un prénom à quatre lettres finissant par un « a ». Il remarqua qu’elles étaient plusieurs dans son entourage à répondre à ce critère. Il allait devoir se méfier … « Je crois que le vin me monte un peu à la tête … » souffla-t-il. Pour avoir pareille réflexion, il ne pouvait en être autrement. Léna s’apprêtait à répondre mais elle se contenta de dévisager celui venu les interrompre. « Galaad. » murmura Damon. « Navré de venir interrompre ce charmant moment … » Il n’était pas dupe, bien qu’officiellement ignorant des relations entre les deux amants. « Mais il se trouve que tu es attendu dans le salon rouge. » Il souffla. Il avait presque oublié ses obligations, à force de côtoyer sa maîtresse. Il se pencha légèrement à l’oreille de la jeune femme pour lui glisser quelques mots, avant de la confier aux bons soins de son frère cadet. Ils continuèrent à danser tous les deux, comme si de rien ne s’était passé. Galaad ne se retourna pas. Il s’éloigna de la grande salle de réception et grimpa de larges escaliers puis arpenta quelques couloirs, jusqu’à pousser la porte d’une vaste pièce où une petite douzaine d’individus conversaient tout bas.

« Galaad … Tu fais une tête particulièrement sombre et lugubre. » Le Prince venait tout juste de saluer le dernier de ses interlocuteurs, qui avait quitté le salon une seconde plus tôt. Il attendit que les couloirs soient vides avant de répondre. « Cette discussion fut particulièrement longue et éprouvante. » articula-t-il en passant la paume de sa main sur son visage. « De quoi s’agissait-il ? » Elle avisa son regard las. « Pardon. Tu n’as peut-être pas l’autorisation de m’en dire davantage. » - « Non, ce n’est pas ça. » Il prit une grande inspiration. « Cela te concerne plus ou moins. » Nausicaa eut l’air interloquée. « Ah ? » murmura-t-elle, craignant de comprendre. « Afin de consolider la bonne entente, l’Empereur Noir exige qu’une femme de la Lignée des Deslyce rejoigne son harem. Il tient à ce qu’elle appartienne au peuple des ondins. Pour envoyer un message fort, d’après ses propres mots. » - « Moi. » lâcha-t-elle, les lèvres tordues par le dégoût. Elle imaginait aisément les arguments du Roi Noir. Après tout, elle n’était pas qu’une Princesse des Mers et des Océans : elle était aussi une Néris. Un véritable atout stratégique, en d’autres termes. Ils avaient déjà eu un enfant, qui plus est. Cependant … « Dis-moi qu’elle ne va pas faire ça … Galaad. » Elle posa ses mains sur les épaules de son jeune frère, l’obligeant à s’arrêter. « Galaad … S’il te plait … Dis-moi qu’elle ne l’envisage pas. » La Khæleesi était dépourvue de sentiment ou de pitié, à son égard. Nausicaa ne doutait pas un instant que sa mère la jetterait dans les bras de son violeur, si ça pouvait servir ses intérêts.  « J’ignore ce qu’elle a en tête, Nausicaa. Elle me demande de retarder la concrétisation d’une quelconque alliance avec l’Empereur. Je n’en sais pas plus pour le moment. » Il scruta les grands yeux inquiets de sa sœur. « Mais il faut que tu comprennes quelque chose. » ajouta-t-il lentement, en détachant chaque syllabe avec soin. « Vous êtes peu à répondre aux exigences de l’Empereur. Il n’acceptera pas n’importe quelle Deslyce : il tient à ce que sa promise soit une descendante directe de la Reine. » Son teint se fit blême : elle connaissait assez sa famille pour voir où il voulait en venir. « Actuellement … Il n’existe que trois possibilités : mes deux filles et toi. » Nausicaa eut un léger rire. « J’ai compris. Si elle venait à céder aux exigences de l’Empereur … Je n’aurai pas le choix. » - « Je t’apprécie énormément, Nausicaa. Tu le sais sans doute. Néanmoins … Je suis en charge des négociations et je n’offrirai pas mes enfants à ce type. Navré. » - « Je ne peux pas t’en vouloir. Je … Je ne pourrai pas permettre d’abandonner mes jeunes nièces dans les pattes de ce monstre, de toute manière. » Galaad avait presque de la peine pour la jeune femme. Il ne devait pas être facile d’être dans les mauvaises grâces de la Khæleesi. « J’essaierai d’en toucher deux mots à notre mère. » - « Réellement ? » - « Oui. Au moins pour que tu puisses être fixée sur ton sort. » - « Merci. Je pense connaître la réponse malgré tout. Il n’est pas normal pour une femme de mon rang d’être encore célibataire. Je suppose qu’elle me réservait à son vieil ami. » Le Prince n’ajouta rien. Il pensait la même chose. « Je vais retourner aux festivités. Tu … ne nous rejoins pas ? » - « Dans un instant. Quelques dizaines de minutes. Excuse moi auprès de nos invités, si on me demande. » Nausicaa tourna les talons et Galaad continua son chemin. Au détour d’un couloir, il agrippa les hanches de sa maîtresse et ouvrit la porte de la première chambre, pour la refermer aussitôt. C’était mal. Mais Léna lui manquait beaucoup trop. Il avait besoin d'elle.

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Sam 13 Oct 2018, 14:32






Spécialités :
- Agilité : 4
- Force : 4
- Charisme : 11
- Intelligence : 4
- Magie : 20

Physique : dans ce rp Porte une chemise et un pantalon en toile noire. Cheveux en bataille.

Pouvoirs :
- Lux in Tenebris : Necromantia
- La Valse Destructrice
- La Magie des Runes
- Contrôle de la glace
- Immunité aux sorts mentaux

Artefact :
- La Croix des Trépassés : Il s'agit d'une minuscule croix d'obsidienne montée en pendentif qui facilite l'usage de la nécromancie et en limite les effets néfastes sur le corps et/ou l'esprit.




Un morceau de chocolat entre les doigts, le jeune homme poussa un soupir las. Son regard d’azur se perdait sur les convives sans même les remarquer. Au loin, il entendait le rire de Ludmilla, qui, parée d’élégance, nouait des liens avec leurs hôtes. Sa présence en ces lieux lui paraissait une hérésie. Lorsqu’elle lui avait rendue visite, quelques jours plus tôt, son coeur avait bondi. Se rendre à une réception organisée par des Sirènes ne lui importait guère ; en revanche, la promesse que Callidora se trouverait à ses côtés avait suffi à le combler. Tout ne s’était pas exactement déroulé comme prévu. La Vampire avait refusé de le voir. Que lui avait-elle dit pour que sa tante fasse ainsi volte-face ? Lui désespérait de passer du temps en sa compagnie. Savoir qu’elle viendrait le chercher sitôt que sa conscience sursauterait ne l’empêchait pas de détester la situation. Sa cause était perdue d’avance : il avait beau lutter de toutes ses forces, il lui suffisait de la voir pour lui pardonner son désintérêt. L’humiliation de son enfance représentait un pâle déshonneur en comparaison de la malédiction qui hantait sa chair. Malgré lui, il aimait les heures où elle l’enveloppait de tendresse dans la solitude de sa chambre. Parfois, un courant d’air effleurait sa peau, et il s’imaginait que ses dents jouaient contre sa gorge. Cela tournait à l’obsession. Qu’elle se tourne seulement vers lui lorsqu’elle devenait vulnérable signifiait forcément quelque chose.

D’humeur morose, la relative bonne humeur qu’une pointe de tension soulignait ne parvenait pas à le dérider. Assister à l’esclandre entre les Souverains ne fit que confirmer son impression : toute cette histoire n’était qu’un immense trompe-l’œil. Bien qu’il n’ait pas connu la guerre, à l’abri dans les jupes de sa mère, il ne pouvait s’empêcher de sentir la défaite pourfendre l’orgueil des siens. En dépit de ses grands sourires et de sa diplomatie, Ludmilla n’écartait pas l’idée d’une vengeance. C’était sur ce prétexte qu’elle avait rejoint les festivités. Le Sorcier ne tenait aucun rôle dans les manigances de sa tante et se contentait d’attendre, à l’écart des autres. Un large sourire se dessina sur ses lèvres quand une fillette laissa tomber le gâteau offert par l’une des Ondines. Au moins les plus jeunes n’oubliaient-ils pas l’affront aussi aisément que leurs professeurs. À son grand étonnement, il remarqua plusieurs de ses camarades occupés à frayer parmi les invités, certains sensiblement moins coopératifs que d’autres. Il ne songea pas un instant que la doyenne n’avait fait que prendre en charge son arrivée sur place, et que sa présence avait été requise depuis le début. Néanmoins, il ne ressentait aucune affection particulière envers les étudiants, et bien qu’il aurait sans doute passé un meilleur moment auprès de ses semblables, il s’obstina dans son isolement.

L’objectif de la cérémonie lui semblait parfaitement artificiel. La lenteur de son esprit l’empêchait d’en discerner les motifs ; cependant, la conviction que tout être dissimulait ses desseins suffisait à le convaincre. Sachant que Ludmilla lui reprocherait son immobilisme, il se décida à approcher quelques Ondins qui discutaient et reconnut la silhouette glacée de Lady Kraven. Sans doute venait-elle représenter l’exploitation de son époux : le champagne coulait à flots. Brièvement, le brun fit une incursion dans la conversation et en profita pour se présenter. Les autres parurent ne pas lui porter davantage d’attention et continuèrent leurs échanges. Leurs hôtes se montraient curieusement civilisés, et, légèrement enivré, le brun songea que leur compagnie se révélait presque agréable. Porté par un élan de courage, il s’autorisa un commentaire sur la splendeur de la salle, impressionné par la délicatesse des décorations. « Cet endroit est véritablement somptueux. J’ai rarement vu un bâtiment aussi beau. » Quelques-uns parurent charmés du compliment. Une jeune femme du nom de Laena n’en fit pas grand cas. D’une moue moqueuse, elle tourna la tête vers lui avant de changer de sujet. Le mépris perçait sa voix. « Il est certain que vous n’avez rien de tel, chez vous. » Le poing de Jacob se crispa. La politesse menait rarement à l’entente. Personne ne pouvait cacher sa véritable nature bien longtemps.

Sa gaieté soudainement envolée, il fouilla dans ses pensées à la recherche d’une réplique cinglante. Rien ne lui venait, sinon l’envie furieuse de mettre à mal la créature qui osait parler ainsi. Son animosité se ferait sans doute complaisance s’il venait à lui faire goûter le secret de ses fioles. Déjà, il l’imaginait allongée sur la table de son laboratoire, sa lame ciselant en douceur les écailles. Néanmoins, il ne pouvait se permettre d’attirer l’attention, et une telle occasion ne se présenterait jamais. Ses fantasmes le sauvaient en pensée de son impuissance. D’un ton sec, Lady Kraven se porta à son secours. « Vous n’avez sans doute jamais eu l’occasion de visiter. Nous n’exposons pas nos richesses comme vous exposez le ventre de vos femmes. » Sa déclaration jeta un froid sans précédent entre les membres du groupe. Les Ondins n’émirent pas le moindre son, dans l’attente d’une réaction de la part de Laena. N’importe quel homme avisé aurait refusé de s’interposer entre deux femmes hostiles l’une à l’autre. Palpable, la tension amplifiait son emprise, menaçant le bon déroulement de la soirée. Il fallait qu’il détende l’atmosphère. Cependant, son corps ne lui obéissait plus. Sans qu’il ne puisse les retenir, ses doigts s’enroulèrent autour de son pendentif. Ce n’était pas la première fois qu’il perdait le contrôle de lui-même. Les retombées de sa faiblesse risquaient pourtant de tourner à la catastrophe.

Soudain, il eut la sensation que tout ralentissait autour de lui. Prisonnier de son propre esprit, tiraillé par la peur, il ne fut pas secoué du moindre tremblement. Une vive douleur explosa dans son crâne. Elle pulsait en lui à chaque battement de coeur. Jacob voulut hurler, supplier les autres de s’éloigner de lui. Un désir plus profond guidait sa conscience. Pris au piège, il se débattait sans bouger. Détruire. Il fallait tous les détruire. Dans l’espoir de se ressaisir, il finit par planter ses ongles dans la paume de sa main. Son erreur lui apparut trop tard. Lutter contre son pouvoir ne le faisait que céder plus vite aux caprices de la Croix. Sa magie le possédait. Une pensée balaya toutes les autres. Annihiler. Horrifié, il vit le collier autour de la gorge de Laena se déformer subtilement. Surprise, la Sirène recula d’un pas et passa les doigts sur le bijou pour l’arracher. Le métal ondulait sous ses phalanges pour lui échapper. L’emprise se resserrait peu à peu. Le Sorcier jubilait intérieurement, tout entier dévoré par son instrument. Un sourire mesquin s’étira sur les lèvres de Lady Kraven. Sans crier gare, elle s'effondra en avant. Son congénère sursauta. Aussitôt, le sortilège s’éteignit, soufflé par la réalité. Un soldat fit son apparition à leurs côtés. L’effroi remonta le long de ses veines. Sa respiration s’accéléra. Qu’avait-il fait ?

En un geste dépourvu de toute délicatesse, le garde emmena sur le champ la Sorcière. Abasourdi, le brun observa sa consœur disparaître. Inerte, le bijou gisait désormais à terre. Une servante s’approcha pour le récupérer et l’emmener hors de la vue. La main de Laena se posa sur le bras du jeune homme. « Du calme. Allons faire un tour, vous et moi. Vous m’avez l’air sensiblement plus ouvert que cette horrible femme. » La méfiance luisait dans les yeux des autres. Nul doute que la joie était envolée, à présent. Etait-il possible que Lady Kraven soit l’instigatrice de cette scène ? Il n’y croyait pas une seconde : il connaissait la douleur que sa magie laissait derrière elle. Que les gardes en soient convaincus demeurait l’essentiel. Soulagé, il hocha la tête doucement. Des incidents arrivaient forcément en de telles occasions. Lorsqu’ils furent suffisamment à l’écart, ils se mirent à danser. Maladroit, il marcha sur les pieds de sa partenaire. Celle-ci éclata de rire. « Vous êtes un second couteau, vous aussi. » Sans prêter attention à ses paroles, il se concentrait sur ses pas. Il ne fallait pas commettre de nouvel impair, et il se sentait troublé par la proximité de la Sirène. Elle n'était pas désagréable. Ses mains se firent plus fermes autour de sa taille. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas tenu une femme entre ses bras. « Regardez. Ma cousine. Destinée à diriger la famille alors qu’elle ne pense qu’à combler son mari. » Cela lui rappelait étrangement sa discorde avec Nicholas. Le jeune homme remarqua la colère dans les yeux de Laena. Au fond, ils étaient semblables.

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[Evénement] La réception de Port Dirælla

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