Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Partagez
 

 [III; XI] Quelques sous contre ses beaux yeux | Mertle & Sefus

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Sam 27 Oct 2018, 09:43


Catégorie de quête : III - Sabotage; XI. Mission temporaire
Partenaire : Solo Mertle | Sefus
Intrigue/Objectif : Encore à la réception de Port Dirælla, Mertle se fait accoster par une connaissance qui lui promet payement si elle parvient à lui arranger un rendez-vous avec son époux. La tâche n'est pas mince puisque le sorcier est occupé à séduire toutes les sirènes à qui il adresse la parole. Mertle se donnera à coeur joie de réduire ses chances à néant.

« Tu as vu ce qu'il vient de se passer ? » Mertle avançait, accrochée au bras de son mari. Alors que celui-ci passait prêt d'elle sans s'en rendre compte, elle l'avait agrippé et s'était mise à marcher, le déviant de sa trajectoire originale pour sortir à l'extérieur, sur un balcon éclairé par le clair de lune. Ce geste n'avait rien de comparable à une quelconque marque de tendresse ou d'affection, mais plutôt à une certaine domination. Mertle savait parfaitement que son époux s'apprêtait à rencontrer une nouvelle conquête, alors qu'elle, elle avait passé la soirée assise à ruminer dans son coin, guettant n'importe quelle occasion de se réjouir du malheur de quelqu'un. Malheureusement, ce qu'elle avait remarqué, c'était surtout son époux qui passait du bon temps aux côtés de charmantes demoiselles qui soulignaient par leur beauté la laideur de la sorcière. En ayant assez d'assister à ce spectacle, elle avait décidé d'intervenir. La posture que les anciens amants affichaient désormais montrait bien à quel point leur complicité était devenue inexistante. Bien qu'ils soient bras dessus-bras dessous, un écart significatif les séparait. Chacun des deux corps était tourné non pas l'un vers l'autre mais dans la direction la plus opposée possible, en devenant presque ridicule, lui comme elle mettant un point d'honneur à regarder dans une autre direction qui donnait l'étrange impression qu'ils parlaient tout deux au vide. « J'étais dans la même salle que toi, Mertle. » Cette simple idée semblait répugner le mage. « C'était un spectacle pour le moins... particulier. » Sa voix tremblait légèrement, oscillant entre l'excitation d'avoir été témoin d'une telle scène et l'exaspération qu'elle provoquait. « Désolant tu veux dire. » La posture de Sefus s'était soudainement redressée. D'un coup de tête furtif, il s'assura qu'aucune oreille indiscrète ne pourrait surprendre leur conversation. « C'est triste à dire mais notre souverain n'est pas... Au mieux de sa forme. » Il choisissait ses mots avec soin, non pas à cause d'un potentiel curieux mais bien à cause de la fierté de sa femme. S'il osait tenir des propos trop désobligeants, elle serait capable d'aller le dénoncer elle-même sans se préoccuper du fait qu'il se ferait enfermer. Il prenait un risque mais il avait besoin de se confier et de dire le fond de sa pensée -il avait beau prétendre ne pas être fier de sa nation pour enrager sa vieille femme, il n'en demeurait pas moins que le spectacle qu'il avait vu le désolait. Mertle n'était pas celle à qui il aurait aimé faire des confidences mais elle était pourtant bien la seule à qui il pouvait dire ce genre de choses. « Tu as aussi bien entendu que moi ce qu'il se dit sur notre seigneur... Il a développé une certaine... rancœur, à l'égard de la reine des abysses. » « Et cela t'étonne ? Après ce qu'elle a fait subir à notre peuple, cette humiliation... Et tu voudrais qu'il fasse comme si de rien n'était ? Voilà pourquoi tu ne deviendras jamais roi : tu n'as pas assez de cran pour tenir tête aux vraies femmes, celles avec du caractère. » On pouvait deviner, à la façon dont elle l'avait dit et à la manière dont elle avait levé le menton avec dédain qu'elle faisait allusion à sa propre personne. Sefus ignora ce point d'arrogance. « Certes, je serais de son côté si les rumeurs ne parlaient pas de folie. Mais là, avec la scène à laquelle nous venons d'assister... force est de dire que les chroniques n'avaient pas totalement tort. Et même toi, tu es capable de reconnaître lorsque quelque chose peut nuire à notre fierté. » Depuis toujours, la vieille bique parlait de la fierté sorcière, vantant les atouts innombrables de cette puissante nation. D'habitude, Sefus se faisait un malin plaisir de la faire taire en lui rappelant ses origines magiciennes, mais pas cette fois, bien au contraire. « Lord... disons qu'il devient... problématique, pour notre image. » Tenir de tels propos lui aurait sans doute valu la pendaison si on l'avait entendu. Mais bien loin des regards, et surtout bien loin du souverain, les messes basses se permettaient de dire les pires calamités. Loin de la prestance du roi et de l'aura puissante qu'il dégageait, il était simple de critiquer. « Si tu veux mon avis, le problème ne vient pas de notre souverain mais bien de cette pimbêche aux cheveux roux. » Sefus soupira. « Bien évidement. Ce sera toujours leur faute. Que redire sur nous, les êtres suprêmes qui jamais n'ont tort, n'est-ce pas ? » Plus que tout, Sefus avait en horreur la subjectivité dont faisait preuve sa femme. Lui-même croyait en leur grandeur, mais il avait suffisamment de jugeote pour reconnaître leurs torts, et accepter les conséquences qui en découlaient. Et puis, comment en vouloir à un peuple composé des plus belles créatures que le monde possédait ? Une jeune femme approchait de l'endroit où ils se trouvaient. Comme si l'idée d'être vue avec la vieille carcasse de la sorcière lui faisait honte, le mage noir se défit de son emprise et s'écarta encore plus d'elle. « Cette conversation n'a plus de sens, arrêtons-nous-en là. » Et sur ces mots, l'homme fit demi-tour, rentrant de nouveau au cœur des festivités.

La teigne ne tarda pas à le rejoindre, après avoir terminé de se parler à elle-même -l'habitude de converser avec son chat avait développé chez elle une certaine sénilité, selon les dires de son peu-cher et pas-du-tout-tendre. Sans grande surprise, la vieille sorcière aperçut son conjoint en train de partir à la pêche au poisson. Sans doute aurait-elle dû rire de la situation, prendre de la distance par rapport aux événements. Mais c'était mal connaître cette femme acariâtre, qui était tout bonnement incapable de telle prouesse d'esprit. Elle avait reçu une éducation, autrefois, mais il semblait, aux vues de son comportement, que tous ces préceptes avaient été depuis longtemps oubliés ou tout du moins ignorés. Ainsi, fixe face au tableau qui la déshonorait, elle observa minutieusement les moindres faits et gestes du vieillard. Les poings serrés sur sa dernière robe de soirée, elle tremblait des pieds à la tête au fur et à mesure que la rage et l'outrage grandissaient. Elle détestait le voir s'amuser tandis qu'elle restait plantée comme un piquet sans voir la moindre distraction digne d'intérêt. Inspirant de l'air de façon bruyante, la vieille mère finit par se détourner de la vue qui la mettait dans un tel état d'énervement, se dirigeant vers le buffet installé pour les convives. Sans trop savoir de quoi il s'agissait, elle attrapa une coupe remplie d'un liquide doré et pétillant, et le but d'une traite. Issus de famille plutôt modeste et d'un quartier fort peu fortuné, son palais n'avait jamais appris à savourer ces boissons qu'elle n'avait pas les moyens d'acheter. Là où les plus civilisés parvenaient à déguster les saveurs et l'âge de ce délice, elle ne rencontra que la déception et l'agacement. « Pouah, c'est quoi que ce pipi de chat ? » Avec dédain, elle reposa le verre sur la nappe, s'attirant quelques regards courroucés ou emplis de dégoût. « Quoi ? » répliqua la chouette, comme une marque de défiance à quiconque oserait trouver à redire sur ses manières on ne pouvait moins délicates. « Eh bien Mertle, on ne passe pas une bonne soirée ? » La voix était connue et au lieu de déclencher un sourire, mimant celui qui était sur le visage de l'homme, elle déclencha un soupire et un coup d'oeil au ciel. « Magnus. Que me vaut le plaisir ? » « Voyons, c'est moi qui vous ai obtenu ces invitations, il semble que ma présence soit évidente. » Effectivement, le sorcier était un ami fonctionnaire de Sefus, une connaissance d'école qui s'était développée lorsque son époux avait aidé l'homme à faire fleurir ses affaires -avant bien sûr que Magnus ne décide de faire cavalier seul et ne congédie son partenaire sous un prétexte grotesque. La rancœur avait été dure à surpasser mais ces billets pour cette soirée semblaient avoir rabiboché l'ancien duo. « Et que me veux-tu, exactement ? » Mertle se retourna pour faire face à l'homme d'affaire. Son sourire doucereux écœura davantage la vieille teigne qui n'y trouva aucun réconfort. « Disons que mon invitation n'était pas exactement... comment dire... dénuée d'intérêt. » La sorcière laissa entendre un ricanement sarcastique. « Vraiment ? Quelle surprise ! On ne s'y serait jamais attendu. » « Quoi qu'il en soit, j'aimerais discuter affaire avec ton époux, Mertle. Mais il semble peu disposé à m'accorder son attention ce soir. » Les deux regards se tournèrent dans la direction de l'intéressé. Il était actuellement en train de discuter avec une femme magnifique, qui ne lui portait que peu d'attention. Il tenterait sans doute sa chance avec une autre d'ici quelques minutes. « Et alors ? C'pas mon problème si mon gredin d'mari regarde dans la mauvaise direction. Si t'as b'soin d'causer, c'pas mes oignons, trouve une solution par toi même ! » « Détrempe-toi Mertle, ceci pourrait devenir tes affaires. Il y a la clé quelque chose qui pourrait t'intéresser... » L'homme mit en évidence la bourse qui pendait à sa ceinture. Il connaissait l'attrait de l'argent pour cette femme qui rêvait de richesse et de titres, mais qui n'avait obtenu ni l'un ni l'autre. « De quelle somme parlons-nous ? » « Oh beaucoup. Bien plus que ce que vous ne pouvez vous permettre en ce moment... » Mertle réfléchit un instant. « Si c'est avec lui que tu t’entretiens, je n'en verrai pas la couleur. Il dilapidera tout dans le jeu, l'alcool et les femmes. » « Comment reprocher à un homme de succomber à tout ce qui fait de lui ce qu'il est ? » « Oh crois moi, ce n'est pas compliqué lorsque l'on est celle qui doit le supporter une fois qu'il rentre ivre comme un poireau. » L'homme regarda étrangement la femme. « Tu veux dire... comme un poivrot. » « Peu importe. Je veux ma part du marché. La moitié de ce qu'il y a dans cette bourse. » « Tu m'excuseras Mertle, mais la tâche qui sera demandée à ton époux sera bien plus grande qu'un simple entretient. » « C'est toi qui choisis. Pas de sous, pas d'arrangement. Tu t'débrouilles avec l'autre vicelard. » « Bien bien, voilà ce que l'on va faire. Je te donne un quart de cette bourse ce soir. Tu m'obtiens ce rendez-vous sans attirer l'attention et une fois rentrés à Amestris, tu auras la même somme. Je ne peux pas te donner autant dès ce soir, Sefus refusera de coopérer si la somme est déjà réduite à ce point. » La bique réfléchir un instant, avant d'accepter, certaine de faire là une excellente affaire. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'en réalité, l'argent destiné à Sefus était dans une autre bourse, bien plus volumineuse et gardée par des partisans du fonctionnaire. « Bien. Où dois-je l'emmener ? » L'homme glissa dans la main de sa complice un rouleau de parchemin. « Dans une heure, à la Panthère Noire. C'est un cabaret à quelques minutes d'ici. Mais fais attention. Ici, les gardes veillent à ce qu'il n'y ait pas de débordement. Je ne suis pas certain que ce soit encore le cas à l'extérieur du palais. » Magnus attrapa une coupe du champagne et but à son tour quelques gorgées. « Oh. Tu as tort, ma chère. C'est un véritable délice. Sur ce, bonne soirée. » Il leva sa coupe dans la direction de la sorcière avant de se retirer.
2000 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t35442-bellada-ward-le-clu
Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Lun 29 Oct 2018, 11:29


« Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je suis absolument ravi que nos deux nations aient enfin réussi à trouver un terrain d'entente. J'ai toujours pensé qu'il était idiot de se faire la guerre, nos deux peuples ont tellement de choses à s'apporter mutuellement. » La sirène sourit aux paroles du sorcier. La vérité, c'est que les sirènes avaient écraser les Gaelans, et qu'il n'en était plus resté grand-chose de grandiose à ces misérables. Sans doute se demandait-elle ce que ce peuple avait encore à leur apporter, si ce n'était de l'admiration et la gratitude de mettre fin aux hostilités qui auraient encore pu coûter très cher aux enfants du chaos. Les bonnes mœurs et la paix imposée en cette soirée de réconciliation lui empêchèrent néanmoins de dire le fond de sa pensée. Elle se contenta de regarder avec un regard amusé le vieil homme qui pavanait devant elle, geste qu'il interpréta comme un encouragement pour continuer à la courtiser. « Je dois reconnaître que tous ces plats raffinés m'avaient manqué. Il y a dans tous ces délices des mets dont on ne saurait se passer aussi longtemps que nous l'avons fait. » La discussion continua ainsi pendant plusieurs longues minutes, l'homme flattant l'égo de sa conquête tandis que celle-ci s'amusait de la situation. Il y avait néanmoins dans ses gestes et son attitude une certaine douceur. Finalement, cet énergumène était quelque peu distrayant. « Que diriez-vous d'une petite coupe de ce délicieux champagne ? » « Ce serait avec plaisir. » « Je m'en vais de ce pas chercher de quoi nous désaltérer, dans ce cas. » Avec une révérence maladroite qui fit glousser la douce créature de l'océan, Sefus s'en alla chercher des boissons. C'était l'occasion qu'elle avait guetté depuis le début ! Mertle, qui s'était dissimulée derrière une colonne pour espionner les coquineries de son mari n'avait raté aucune miette de toute cette scène, se réjouissant de ses échecs et trépignant d'impatience à chacun de ses succès. Mais elle était parvenue à les épier sans que ni lui ni la sirène ne l'aperçoivent. Elle avait attendu patiemment qu'une occasion se libère pour intervenir dans leur flirt, et voilà que le moment parfait été arrivée.

« Ma chère, je dois vous remercier. » Mertle était sortie de sa cachette pour aller aborder la demoiselle. Elle avait resserré son chignon et arborait un sourire étincelant qui, pendant quelques instants, sembla même chaleureux. Quiconque la connaissait serait tombé de haut et l’aurait pris pour quelqu’un d’autre : il était tout bonnement impossible d’associer la vieille chouette du village à cette vieille dame charmante. Pourtant, la comédie faisait partie de son éventail, et elle était capable d’en user si la récompense à la clé était suffisamment alléchante. L’appât du gain cette fois-ci était double : en plus de recevoir salaire, elle s’octroyait avec joie la capacité de ruiner la soirée de son époux. « Tenez, c’est pour vous. » La sorcière tendit à son interlocutrice une coupe qu’elle avait attrapé sur le plateau d’un domestique. « Et pourquoi donc, madame ? » La sirène toisa la silhouette rabougrie d’un œil suspicieux : sans doute flairait-elle sous ce masque de bonhommie qu’il y avait quelque chose de dangereux. L’habitude des conflits entre Dames devait être fréquent, ici. Les unes se méfiaient instinctivement des coups bas des autres. Fort heureusement ce soir la sirène n’était pas l’objet des manigances de la Boffin. « Oh mais pour l’attention que vous accorder à mon époux. Je pense que cela lui fait du bien au moral. » La plus jeune des deux glissa son regard jusqu’au sorcier. « Ces temps-ci, il n’est pas au mieux de sa forme, vous savez. L’âge ne réussit à personne, mais il semblerait que ses effets soient encore plus grands sur lui. » Mertle affichait désormais un sourire compatissant. « C’est sans doute pour cela qu’il va parler à toutes ces femmes ce soir. Pour se redonner de l’aplomb, se dire qu’il a encore du succès.  Nous sommes mariés depuis toutes ces années qu’il en a assez d’être avec moi, je ne lui apporte plus de défi, plus autant de piquant qu’à nos débuts, mais vous toutes par contre… C’est l’aventure ! » Mertle partit dans un rire amusé, qui n‘était qu’à moitié feint. La sirène quant à elle se para d’un sourire crispé. « Toutes ces femmes ? » interrogea-t-elle. « Oh oui, il les enchaine depuis ce soir mais malheureusement, il n’a pas aussi bien réussi qu’il ne l’espérait. Vous êtes la première qui ait accepté de lui parler aussi longtemps. C’est pour cela que je vous remercie. Vous lui accorder une illusion qui lui fait du bien. Même si ce n’est que le temps d’une discussion, je suis sûr qu’il sera plus guilleret en rentrant à Amestris. Cela fera du bien à mon ménage. » La mage noire but une gorgée de champagne, mettant tous ses efforts pour ne pas paraitre écœurée par le gout.  Se rapprochant de la charmeuse, elle parla à voix basse, sur le ton des confidences. « Vous savez, même à mon âge, on a encore certaines envies.  Malheureusement, il manque un peu d’entrain, ces derniers temps… Comme je vous le disait, je ne suis pas aussi stimulante que vous… » Mertle parvint, par une prouesse longuement travaillée, à faire rosir ses joues. « Je sais que vos attentions sont tout à fait ingénues mais… si vous parveniez à l’aider un peu… Vous ne seriez pas les seuls à en recevoir les bénéfices. » La sirène s’était composé un visage tout à fait ravissant, son sourire radieux ne présageait rien de bon. Ses mains néanmoins s’étaient crispées autour de sa coupe. « J’imagine en effet. » « Je suis ravie d’entendre cela ! Dans ce cas, laissez moi vous donner quelques conseils. » Discrètement, Mertle sortit de sa poche une fiole qu’elle tendit à la sirène. « Ça devrait l’aider à être un peu plus… content. » Clin d’œil faussement complice. « Ensuite… Il faut savoir qu’il adore que la femme prenne les devants. Attachez-le et bandez-lui les yeux, je suis certaine qu’il appréciera. Oh, et ses oreilles sont très sensibles ! »

« Mertle ? » Le sorcier était enfin revenu, portant dans une main deux coupes et dans la seconde une assiette remplie de gourmandises qu’il avait sélectionné pour celle qu’il convoitait. En reconnaissant sa femme, occupée à discuter tranquillement avec la cible de toutes ses attentions, Sefus avait sentit chacun de ses muscles se raidir. Il avait pressenti que quelque chose de mauvais se tramait derrière son dos, sa femme n’était pas connue pour sa sociabilité, encore moins lorsqu’il s’agissait des sirènes, qu’elle avait appris à détester durant ces années de rivalité. Pendant un instant, les trois protagonistes restèrent immobiles, Sefus étant observé par les deux femmes et leur renvoyant leurs regards. « Que fais-tu ici, en compagnie de ma nouvelle amie ? » Le vieillard tentait avec peine de contrôler ses émotions et de rester calme, mais dans sa voix avait percé une certaine impatience, et s’il n’avait pas voulu détruire l’image de gentilhomme qu’il avait construit si minutieusement, une vague de menaces auraient sans doute accompagné l’interrogation. « Oh mais rien mon amour. » Ces paroles ne trouvèrent pour réponse qu’un tic nerveux de la part du mage noir, dont les lèvres se plissèrent en un rictus repoussant. « Nous étions simplement en train de discuter de ce qui pourrait te… contenter. N’est-ce pas, très chère ? » Pour toute réponse, la sirène toisa de haut en bas le sorcier. Son visage toujours aussi serein était toujours placardé de ce sourire poli. La fille de l’océan prit une dernière gorgée avant de s’approcher de son courtisan. Elle fit rouler ses formes généreuses avant de lever son bras de façon gracieuse. Lentement, elle renversa le contenu de sa coupe sur la chevelure de l’homme. « La prochaine fois, évitez de courtiser toutes les femmes de la soirée en espérant encore pouvoir repartir avec l’une d’entre elle à votre bras. » La délicieuse créature salua le couple d’un sourire féroce avant de tourner les talons et de se joindre aux autres festivités : elle n’eut aucun mal à se trouver un cavalier plus jeune et plus séduisant qui l’entraina au rythme de la musique. En revanche, la scène qu’elle venait de quitter semblait s’être figée. Mertle, à quelques mètres de son époux, le toisait avec un sourire triomphal tandis que l’humilié lui renvoyait un regard emplit de haine. Un combat silencieux s’installa entre eux deux, aucun d’eux ne détournant les yeux. Etrangement, personne ne prit le risque de passer entre eux, comme s’ils sentaient de façon palpable la tension qui animait le couple. Finalement, ce fut un garde qui vint les interrompre. « Quelque chose ne va pas ? » Mertle, retrouvant sa mauvaise grâce, se retourna vers l’homme. « Non. Tout va bien. Ce gredin a amplement mérité ce traitement. Ne vous inquiétez pas, il n’importunera plus personne, je m’en occupe personnellement. » La mesquine se posta à côté de son mari et posa une main possessive sur son avant-bras. Ses ongles crochus s’enfoncèrent dans la chaire, pour faire réagir le sorcier qui n’avait pipé mot, sans doute pour éviter de céder à la colère. Dans un effort suprême, Sefus se racla la gorge avant de s’adresser au garde. « Mes excuses, je ne souhaitais pas déranger la dame. Cela ne se reproduira plus. » L’homme ne semblait pas convaincu par ces plates excuses. Aucun débordement n’était toléré en cette soirée, et le couple avait déjà été témoin de quelques arrestations en réponses à des disputes un peu trop virulentes. Sans doute l’ondin commençait-il à être à bout. Il n’était néanmoins pas question qu’ils se fassent arrêter : Mertle avait besoin du sorcier à l’extérieur pour toucher sa paie. « Ne vous inquiétez pas, nous nous apprêtions à partir, de toute manière. Il se fait tard et deux vieillards comme nous ne seront pas capable de tenir jusqu’à l’aube. » Quelque peu méfiant, le garde hocha la tête avant de reprendre sa patrouille.

« J’espère que tu es fière de toi. » « On ne peut plus, en effet. Je ne m’étais d’ailleurs pas attendue à un tel succès. » La vicieuse resserra fermement sa poigne sur le bras de son époux pour se mettre en marche, se dirigeant vers la sortie. « Je suppose que tu n’es pas non plus étrangère à la mystérieuse disparition de ma précédente partenaire. » Mertle pouffa de rire, se remémorant un souvenir visiblement hilarant. « Crois-moi, celle-ci, tu n’aurais pas voulu l’avoir dans tes draps ! Elle était aussi bête qu’un crabe ! Elle m’a vraiment cru lorsque je lui ai raconté que tu étais un comte sorcier venu ici pour marier ton fils, et que tu devais passer sur la marier avant lui pour t’assurer qu’elle ferait l’affaire. Elle n’a même pas attendu la fin de mon discours pour déguerpir aussi loin qu’elle l’a pu. Je l’ai revu à un moment, dès qu’elle t’a aperçu, elle a vite fait demi-tour. » Mertle repartit dans un grand rire en se souvenant de son visage apeuré.
1829 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t35442-bellada-ward-le-clu
 

[III; XI] Quelques sous contre ses beaux yeux | Mertle & Sefus

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Pour les beaux yeux d'une femme [Pv Takias]
» Les Dragons en Mousse contre les Nounours Géants contre les Archimages en Guimauves | Libre
» | Mertle Boffin |
» | Mertle Boffin |
» | Mertle Boffin |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent de Tælora :: Lyscenni :: Port Dirælla-