Catégorie de quête : VI - Recherche
Partenaire : Zane Azmog
Intrigue et Objectif : Quelques disparitions étranges à Port Dirælla inquiètent la Couronne : plusieurs enfants et adolescents ne donnent plus signe de vie depuis quelques jours, et ils sont deux ou trois à s’ajouter à la liste chaque jour. Plusieurs escouades de la Garde sont affectées aux recherches, ainsi que la Néris Nausicaa Caël Deslyce, car la Couronne soupçonne l’implication des Gælyan. La Princesse suit à présent une piste prometteuse et compte procéder à plusieurs interrogatoires à travers toute la Cité, sans soupçonner les recherches plus personnelles d’un homme qu’elle espérait ne plus revoir. Le Monarque Démoniaque cherche en effet à retrouver la trace de ses descendants, et il suit une information trouvée par un heureux hasard. Au sein de la Cité des Sirènes, ces deux recherches sont vouées à cohabiter.
«
Une enfant est introuvable depuis hier soir, la jeune héritière de la Dynastie des Mægyr. Cette histoire prend des proportions inattendues. D’après les derniers … Hum. » Nausicaa s’interrompit, contrariée par le manque d’attention de sa mère qui semblait peu concernée par les nouvelles. Elle était penchée près de son époux et glissait quelques mots à son oreille, sans se soucier des renseignements apportés par la Néris. «
Souhaitez-vous que je repasse un peu plus tard ? » finit-elle par articuler, en fronçant légèrement les sourcils. Vanille posa doucement les yeux sur sa fille. «
Dans quel but ? » demanda-t-elle avec délicatesse, un sourire narquois aux lèvres. «
Les Précieuses Lignées attendent une réaction de votre part, mère. » bafouilla-t-elle, déconcertée. «
Je crois pourtant avoir déjà agi. Tu es en charge de ces disparitions, Nausicaa, avec une petite dizaine d’escouades. » La Sirène eut un petit soupir, les doigts agités autour de la paperasse qu’elle tenait près du cœur. «
Vous pourriez régler ce problème en quelques minutes, je le sais. Vous connaissez déjà le ou les coupables, n’est-ce pas ? Rien ne vous échappe. » La Khæleesi se leva et s’approcha de Nausicaa, de plus en plus anxieuse à mesure que la distance entre elles se réduisait. «
Sauf que c’est à toi que j’ai confié l’enquête, Nausicaa. Je ne peux pas me permettre de gérer chaque difficulté et il faut que tu fasses tes preuves. » L’intéressée respirait péniblement. «
Je pense avoir suffisamment démontré ma … » - «
Non. » Un mot simple et banal, mais tellement tranchant. «
Pour beaucoup, tu n’es que la petite princesse, arrivée à sa place grâce aux bons soins de sa mère. » Vanille glissa ses doigts sous le menton de Nausicaa, pour qu’elle relève les yeux. «
Essaie de leur montrer qu’ils n’ont pas totalement raison. » dit-elle dans une pichenette, avant de tourner les talons. Aussitôt, Nausicaa fit volte-face pour quitter la grande salle, le visage fermé. Elle haïssait tellement cette femme. «
La rencontre s’est bien déroulée, à ce que je vois. » se moqua Gemma, une femme de Prismée. Nausicaa plaqua l’impertinente contre un mur, une paume enflammée près de son minois confus. «
Ne te permet plus jamais le moindre commentaire. N’oublie pas ta place. » Les flammes léchaient sa joue et une vague odeur de chair brûlée flottait dans l’air. «
Compris. » murmura-t-elle avec difficulté, puisque la Néris serrait de plus en plus sa main autour de son cou. Sans un mot, elle reprit sa route.
«
Merci pour votre prévoyance et votre prudence, Lord Mynceria. » Il avait pris soin d’établir une liste particulièrement détaillée des nouveaux arrivants à Port Dirælla, grâce aux registres des Gorges de Lirislin. «
Je vous en prie, Princesse. Une de mes nièces est concernée par cette vague de disparitions. » - «
Je suis navrée de l’apprendre. » - «
Je compte sur votre efficacité. » Cela ressemblait davantage à une menace mais Nausicaa ne prit pas garde à l’avertissement. La Reine avait raison. Ils étaient nombreux à médire dans son dos, à estimer qu’elle ne méritait pas sa place. Pourtant, elle ne manquait ni de puissance ni de ressource. Ils préféraient simplement croire qu’elle était privilégiée à cause de son sang, plutôt que douée et talentueuse. Cette idée la faisait sourire. S’ils désiraient tant sa position, elle leur offrait avec plaisir. Ils déchanteraient rapidement auprès de la Khæleesi. Nausicaa soupira et plia doucement le morceau de parchemin. Elle avait une piste à suivre en tête, qui réveillaient de sombres souvenirs. Elle n’avait jamais apprécié les Sorciers, et cette vérité était devenue acerbe depuis les agissements de l’Empereur Noir. La Princesse ne voulait pas penser à tout ça. Lord. Zane. Elisheva. Zackaël. Les pensées filaient et s’enchainaient, cela ne lui plaisait pas. Le cœur au bord des lèvres, elle se mit à arpenter les rues de Port Dirælla, susurrant quelques instructions aux escouades qu’elle croisait. Cette affaire devenait de plus en plus délicate, à mesure que les victimes s’anoblissaient. Qui étaient les responsables ? Que voulaient-ils ? Nausicaa n’était certaine de rien, mais s’était promis de mettre un terme à tout cela au moment où elle avait vu le regard méprisant de sa mère. C’était surtout à elle, qu’elle voulait prouver qu’elle n’était pas une incapable. La Sirène contemplait les enseignes de la petite rue commerçante qu’elle longeait, plaquant inlassablement les mèches blondes qui voletaient près de son visage, secouées par les vents marins. Elle sentait les regards qui pesaient sur elle. Elle était la Princesse des Mers et des Océans, déchue de son titre puis revenu au bercail et devenue Néris. Elle passait difficilement inaperçue. «
Excusez-moi, Lady Hollæ. » Nausicaa faisait en sorte de connaitre les noms de la majorité des ondins qu’elle devait fréquenter. Ils étaient toujours flattés de ce petit détail. «
Je crois savoir que vous avez hébergé plusieurs étrangers, ces derniers temps. Sont-ils toujours présents dans votre établissement en ce moment ? » La jeune femme acquiesça : «
Certains, oui. » - «
Pouvez-vous me les désigner ? »
Port Dirælla, Cité du Peuple des Mers et des Océans, où les Sirènes sont davantage tolérantes et accueillantes. C’est du moins ce que dit la rumeur. Cependant, la réalité est tout autre et les étrangers sont presque épiés par la foule, dans l’attente du moindre faux-pas. Nausicaa patientait, assise sur un petit banc près de la belle auberge. Elle avait un petit sourire aux lèvres. La journée allait être belle. Elle allait s’en assurer.
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