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 [A] - Sur le Chemin du Savoir

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Mer 01 Aoû 2018, 14:34


Catégorie de quête : A. Intrigue de race
Partenaire(s) : Solo
Intrigue/Objectif : Suivre les enseignements du premier cycle.

Première Année

« Disciple DeToupe ! »

J’ai encore les yeux dans le vague. J’essaie pourtant de revenir à la réalité, mais je n’en ai pas encore envie. En même temps, ce cours d’Histoire ne pouvait pas être plus soporifique, avec le Mage Higgings et sa voix traînante comme professeur.

Alors que ce dernier évoquait l’émergence de l’Ère du Fléau des Maudits, je me suis mise à penser à cette époque. J’étais devenue une jeune sorcière dont tous les membres de la famille avaient été mordus par les maudits, et qui l’étaient devenus à leur tour. J’avais dû voir ma famille devenir fous jusqu’à ce qu’il aillent chasser d’autres hommes ou femmes pour dévorer leur chair.
Évidement, j’étais de bonne constitution et débrouillarde. J’avais réussi à échapper à leur griffes pour me retrouver errant tantôt dans les méandres d’une ville ancienne ravagée par ces montres, tantôt dans des paysages désertiques. Durant mon parcourt, j'avais même rencontré d’autres personnes comme moi, ayant réussi à s’enfuir. Nous avions alors décider de s’unir pour survivre. Nous étions en train de réfléchir à construire une cité souterraine quand le Mage Higgings me rappela à la réalité.

J’étais assise à une table de chêne, dans une salle de classe obscure. Il n’y avait aucune fenêtre et on avait le sentiment que les murs avaient été façonnés sous terre. Quelques fois, j’avais même l’impression d’entendre les vagues se fracasser contre les falaises, si bien que j’en étais venue à la conclusion que l’école se trouvait sous terre, dans le creux d’une falaise.

Le Mage vient se poster devant moi. Avec son air menaçant, je n’en menais pas large … mais venant tout juste – du moins dans ma tête – d’échapper aux maudits et à leur virus, j’avais vu pire !

Je pense que je n’ai pas dû avoir l’air suffisamment effrayé car le Mage me demande de me lever et d’aller sur l’estrade au centre de la pièce. Je me lève donc et parcours la distance entre mon bureau et ladite estrade. Durant ce laps de temps, je peux sentir le regard de mes camarades sur moi. Je sais que je vais encore en entendre parler dans les jours prochains. Ce n’est pas grave, je me vengerai par la suite, ça ne me pose aucun problème. Je dirai même que j’attends leurs remarques avec une certaine impatience. J’ai déjà préparé deux ou trois pièges de mon cru qui vont les surprendre suffisamment pour qu’ils me laissent tranquille quelques semaines.

En relevant la tête, je passe devant cinq ou six autres disciples noirs avant de monter sur l’estrade. Les planches craquent sous mes pieds et je sens l’odeur du Mage Higgings qui se trouve derrière moi : un mélange entre une odeur de renfermé et d’huile chaude. Je me place au centre de l’estrade comme le souhaite le Mage et attend sa sentence. Je veille à ne pas croiser son regard. Je n’ai pas envie d’une punition plus cruelle que celle qu’il m’a préparée. Je ne suis pas de nature suicidaire non plus.

Tout à coup, je sens le sol disparaître sous mes pieds. C’est comme si je tombais dans un trou noir sans fond. J’ai l’impression que la chute dure plusieurs heures, mais une partie de mon cerveau me dit que cela n’a duré qu’une fraction de secondes.  Mes pieds touchent enfin avec fracas une paroi lisse. Celle-ci est transparente. Je suis suspendue dans le néant. Je sais ce qui m’attend …

La Mage est en train de manipuler mes peurs.

J’essaie de me raisonner, de me dire que tout ça n’existe pas – Le but du Mage n’est pas de me tuer mais de me punir n’est-ce pas ? - mais lorsque je vois de l’eau sortir de nulle part, je panique pour de bon. Je suis comme dans une cage de verre et l’eau monte doucement. Elle arrive à mes chevilles à présent. Je tape contre les parois comme si elles allaient se briser sous mes assauts. Rien ne se passe.

J’ai l’impression que l’eau monte de plus en plus vite : elle est au niveau de ma taille. Elle est glacée. Je continue de m’acharner sur les paroi. Je grelotte et j’ai mal aux mains et aux bras à force de taper contre les parois invisibles.

L’eau m’arrive au niveau des épaules. J’ai peur. Je ne sais pas nager. Et je me dis que cette fois, je vais y passer. A chaque fois que mes bras touchent les parois, un jet d’eau me rentre dans la bouche, le nez et les yeux. L’eau est salée. Je vais me noyer dans de l’eau de mer.

J’essaie de respirer calmement mais l’eau monte encore. Je prend une dernière inspiration et cette fois je me retrouve complètement sous l’eau. Par les AEtheri ! Sauvez-moi !

Dans ma panique, je me tourne et retourne pour trouver une issue. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais pas encore longtemps, ça c’est sûr.

Je sens l’eau rentrer dans mes narines. Ça me brûle et le sel ne fait qu’aggraver la douleur. Sous le choc, je tousse et je commence à avaler de l’eau. Cette fois c’est la fin – peut-être que le Mage voulait me tuer finalement !

Je n’arrive plus à respirer, je ne sens même plus l’eau qui rentre dans mon corps. Du coin de l’œil, j’aperçois une ombre qui flotte vers moi. J’essaie de me concentrer dessus, mais il est de plus en plus dur de garder les yeux ouverts. J’ai l’impression que mon corps ne veut plus répondre à mon cerveau. L’ombre se rapproche pourtant. Elle fait des cercles autour de moi. Je distingue des reflets verts vifs ; On dirait … on dirait des écailles. Je vais donc mourir noyer puis dévorer par une sirène ! Ils sont bien loin mes montres dévoreur de chair de l’Ère du Fléau des Maudit !

Mes yeux se ferment pour de bon.

Je tombe d’un coup sur un sol dur et j’entends :

« Voilà, ce qui arrive à ceux qui n’écoutent pas dans ma classe ! »

Je tousse à m’en cracher les poumons et me relève. J’avais donc raison : Higgings me donnait bien une leçon en manipulant mes peurs. J’avais halluciné tout le long.

En allant m’assoir à ma place, je regarde mes mains. Elles sont bleuies par les coups donnés sur les parois ; Je passe la langue sur mes lèvres. Elles ont un goût salé.

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Jeu 02 Aoû 2018, 12:10


Deuxième Année


Au détour d’un couloir, dans l’ombre, j’attends. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, mais à vrai dire je m’en fiche. J’ai dû peut-être louper un ou deux cours mais je rattraperai mon retard en demandant des travaux supplémentaires … surtout qu’on peut aussi dire que je suis actuellement en train de faire un travail supplémentaire ! Façon de parler évidemment ! Mais je suis sûre – ou presque – que mes professeurs me comprendront. Au pire, j’aurai le droit à une autre de leurs punitions. Ce n’est pas comme si je n’en avais jamais.

Ce n’est jamais une partie de plaisir, mais j’ai l’impression d’en savoir un peu plus sur moi après chacune d’elle. Et rien que ça, c’est un savoir de plus, que la plupart des autres Disciples ne possèdent pas. Ce n’est pas ces rats de bibliothèques qui ne tentent jamais rien qui seront meilleurs que moi !

J’ai d’ailleurs tenté de les faire sortir un peu du rang en leur proposant des jeux en dehors des cours, mais mes tentatives ont, pour l’instant toujours été vaines. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment on peut refuser de jouer à se déguiser en Mage Noir en imitant leur posture et répliques favorites. Malheureusement, mes camarades manquent tous d’imagination … et de cran. Cette journée-là, je me suis retrouvée à me déguiser seule, et dans mon euphorie du moment, j’ai décidé de me promener dans les couloirs de notre internat. J’avais pris, tout de même soin de faire tout ça durant une heure assez tardive, afin de ne croiser personne … C’était sans compter sur mon agilité défaillante.

Alors que j’étais dans ces fameux couloirs, j’ai entendu des pas se rapprocher, alors, évidemment, j’ai essayé de me cacher mais je me suis pris les pieds dans un pavé qui ressortait du sol. Je me suis étalée de tout mon long dans un grand bruit – parce qu’en plus, sous l’effet de la surprise, je me suis mise à crier (quelle cruche!). J’ai été retrouvée dans cette position par l’un des Gardiens qui n’a pas pu s’empêcher de m’emmener sans plus attendre voir le Mage Noir qui encadre notre année : le Mage Alarik.

Ce dernier n’est pas réputé pour être le plus tendre des Mages Noirs et j’en avais déjà fait les frais. A la seule idée d’aller le voir, je me suis mise à penser que si j’étais un vrai Mage Noir et non plus dans un déguisement, là maintenant, je pourrais m’en sortir. Je n’arrêtais pas de me répéter cette idée absurde en boucle – Un vrai Mage Noir ! Un Vrai Mage Noir ! Un vrai Mage Noir ! - mais comme j’aurai dû m’y attendre, il n’y a pas eu de miracle. Je suis arrivée dans le bureau du Mage Alarik l’air penaud. Je savais pertinemment que cela n’allait pas arranger les choses, mais c’était plus fort que moi.

Le Mage Alarik doit avoir la quarantaine bien passée. C’est un grand monsieur aux cheveux bruns. Son regard est froid et repose sur un nez long qui porte une petite cicatrice d’un centimètre environ en forme de demi-lune. A chaque fois que je me retrouve en sa présence, j’ai l’impression qu’il projette des effluves de mauvaise humeur … à y réfléchir, la plupart des Mages Noirs me font cet effet-là. Pour résumer, le Mage Alarik n’est pas ma personne préférée. Et quelque chose me dit que je ne dois pas être la sienne non plus.

Après avoir passer un très mauvais moment dans son bureau, je suis retournée dans mon dortoir. Je devais me mettre directement au lit. En m’installant sous mes draps, j’ai attrapé mon petit miroir que j’avais rangé sous mon oreiller. J’aime bien y regarder mon reflet, cela me permet de me recentrer sur moi-même et d’oublier, ou du moins, de ne plus penser aux horreurs que les Mages et les autres Disciples ne font subir. Or, cette nuit-là, j’ai remarqué que sur mon nez, je portais une sorte de crevasse … en forme de demie-lune. Le lendemain, cette marque n’était plus là.

Mais aujourd’hui, je ne suis pas déguisée en Mage Noir et il n’est pas encore assez tard pour que le Gardien fasse sa ronde. On doit être en plein milieu de l’après midi, et si j’ai bien calculé, les élèves de ma classe sont en cours de potions et vont bientôt sortir pour changer de classe. Normalement, notre classe doit se diviser en deux pour suivre des cours de pratique. Un groupe doit partir en cours de sortilèges alors qu’un autre doit aller dans les cachots afin de faire des travaux pratiques sur les esclaves de l’école. Si tout se passe comme prévu, je peux terminer mon expérience, en observer les résultats et courir vers les cachots pour suivre le cours.

Après dix minutes d’attente, j’entends les pas des Disciples qui se dirigent vers moi, dans le couloir qui mène au cours de sortilèges. Je sens l’excitation montée en moi. Il faut que je me contrôle. Si je fais la moindre erreur, mon plan sera un échec.

Cette fois, je pense que c’est le bon moment, les Disciples doivent être à vingt mètres de moi. Toujours cachée dans l’ombre, ils ne m’ont pas encore vue. J’actionne le mécanisme. Il s’agit d’une sorte de trappe qui  s’ouvre à même le sol. Cela fait au moins cinq mois que je travaille dessus, et pour l’instant, elle fonctionne aussi bien que je l’espérai. L’ouverture aurait pû être plus grande – elle aurait dû l’être – mais la corde qui maintient le battant ouvert s’est emmêlée lorsque je l’ai mise en place. Quoiqu’il en soit, cela n’empêche pas de laisser sortir ce que la trappe contenait : une nuée de coléoptères s’en échappent en bourdonnant bruyamment. Encore une fois, j’ai mis plusieurs mois à les élever. J’ai recueilli des larves en suivant des chauves-souries à la tombée de la nuit qui adorent en manger. J’ai ensuite attendu d’avoir une petite centaine de coléoptères adultes avant de mettre mon plan à exécution. J’ai eu du mal à trouver de quoi se nourrissaient les coléoptères mais après quelques recherches laborieuses à la bibliothèque de l’école j’ai trouvé deux ou trois pistes. Et me voici !

Évidemment, je n’ai pas décidé de construire une trappe et d’élever des coléoptères sur un coup de tête ! Je ne me rappelle plus de la raison précise mais entre les brimades et les coups bas, j’ai bien assez de raison de me venger. Surtout que lors de certains de nos cours de pratique de Magie Noire, nous devons nous exercer sur d’autres Disciples. C’est ainsi que j’ai appris que beaucoup d’entre eux avaient une véritable phobie des insectes. Pourquoi alors, ne pas joindre l’utile à l’agréable ?

Pendant que les coléoptères volent dans le couloirs, la moitié des élèves hurlent, battent des bras, mettent les livres qu’ils portaient dans leurs bras devant leur visage en espérant s’échapper des insectes volants. C’est normal qu’ils en aient peur. Pendant l’un de nos cours de potions nous avons du extraire du venin mortel de coléoptères. Évidement, ceux que j’ai mis dans cette trappe sont inoffensifs, mais ça ils ne le savent pas … J’en viens à la conclusion que cette expérience est une réussite totale ! Mon dur travail a porté ses fruits. Je sors donc de l’ombre et cours rejoindre un autre couloir pour me rendre aux cachots.

Au virage, je me cogne contre quelque chose … Je relève la tête, et je me retrouve nez-à-nez à une tenue noire– enfin presque car, je fais deux têtes de moins. En fait, il s’agit de deux tenues noires et elles appartiennent aux Mages Higgings et Alarik. Je sens que je vais le regretter…
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Ven 03 Aoû 2018, 16:29


Troisième Année


Je serre l’étoffe noire entre mes deux mains. Elle est douce et porte sur le côté une lune noire sur un fond argenté, signe de mon respect à la déesse Ethelba.

La messe des Prêtres d’Ethelba manque un peu de relief. Leurs voix monocordes font s’endormir la plupart des sorciers présents. Cependant, cela me laisse le temps de vaquer à une de mes occupations favorites qui est de me perdre dans mes songes.

Je m’imagine devenue un grande et belle sorcière. Mes longs cheveux blonds ondulent au grès d’un vent absent. Je suis habillée d’un corset couleur caramel qui met en valeur ma poitrine et d’un pantalon noir qui montre mes jambes fines et musclées J’avance dans une forêt luxuriante où j’observe des arbres dont la cime touche les nuages.  De mes doigts, je touche de hautes fougères et je laisse les frondes s’entrelacer entre ces derniers. Soudain, je vois une lumière vive qui descend du feuillage des arbres. Au moment où la lumière touche le sol, une silhouette en émerge. Tout au fond de moi, je sais de qui il s’agit : un enfant d’Ethelba. Est-ce un homme ou une femme ? Que sais-je ? Mais je peux percevoir la magnifique beauté de cet être qui émane de sa personne. Je m’approche doucement et je tends la main vers cet individu…

Mais je suis rappelée à la réalité lorsque les sorciers se lèvent les après les autres, signifiant que la messe est terminée. Je me lève à mon tour et sors du temple. Je reprends le chemin qui mène à l’école. Alors que le son de mes pas rythme ma balade, je fais une liste de ce qu’il me reste à faire pour la journée.

La troisième année d’école est l’une des plus compliquées du cursus, avec la cinquième et la septième année. Ainsi, notre travail personnel a doublé cette année. Les professeurs apprécient aussi que les étudiants leur écrivent des dissertations sur des sujets historiques, avec de nombreuses références bibliographiques à l’appui. Cela étant, il me reste encore quelques mètres de parchemin à écrire sur l’influence des sorciers sur les Terres du Yin et du Yang à travers les siècles. Toutes mes recherches sont faites, il faut maintenant que j’assemble le tout. Plus facile à dire qu’à faire. Surtout qu’il faut encore que je m’entraîne à détecter les plus grandes peurs chez les esclaves ou autres Disciples pour notre cours de pratique. C’est vraiment compliqué car les Disciples et les esclaves arrivent, avec le temps, à contre-carrer mes tentatives. C’est légèrement plus facile avec des personnes « normales », étrangères à ces principes, mais on ne peut pas dire qu’elle courrent les rues à Amestris … Si bien que je suis résignée à échouer à mon prochain examen. Peut-être qu’avec un peu de repos … Mais là encore, il faut que je tire un trait sur ce souhait car j’ai six chapitres de  « Ingrédients malsains pour potions maléfiques » à lire pour demain. Bref, je suis loin d’avoir fini. Vivement que cette année se termine.

Cependant, je sais que le répit sera de courte durée, car même si la quatrième année sera dans la continuité, la cinquième année sera encore plus difficile. La seule chose qui m’aide à tenir est de me dire qu’à partir de cette cinquième année, les Disciples partent en voyage accompagnés, soit de Disciples plus âgés, soit par des professeurs. Je suis pressée d’y être. Je pourrais enfin voir un autre continent et visiter les lieux qui y sont les plus importants. Malheureusement, je suis dans le collimateur du Mage Alarik qui m’a déjà prévenu que je n’avais plus le droit à l’erreur si je voulais participer à ce voyage. Cela m’angoisse tellement de risquer de rater cette occasion, que c’est devenu facile pour les autres Disciples de connaître ma plus grande peur du moment…  

Je prends toutefois toujours quelques risques, mesurés certes, mais je croise les doigts à chaque fois pour ne pas me faire prendre. En effet, quelques nuits de la semaine, je me faufile dans la bibliothèque de l’école et m’installe dans une alcôve à l’abri des regards – au cas où. J’aime m’y rendre la nuit, car je peux avoir accès à la plupart des livres sans restriction. Et puis, personne ne vient me distraire dans mes recherches. Certaines fois, j’aime même la compagnie d’une ou deux chauve-souris qui viennent me raconter quelques petits commérages sur les Mages Noirs ou mes camarades Disciples. Comme par exemple que le Mage Higgings adore, apparemment, faire rentrer en douce des journaux clandestins pour se tenir informer de ce qu’il se passe dans le monde. Ou encore qui sont les nouveaux couples entre Disciples... Mes amies m’ont même appris qu’il y avait, dans l’école, certains esclaves qui avaient plus d’influence que d’autres – des fois plus que nous, simples Disciples. Ceux-ci possèdent des positions plus ou importantes et peuvent avoir – à qui sait bien marchander – des objets ou informations. J’hésite encore à aller les voir. Pour l’instant, les chauve-souris me suffisent…

Des fois, je me demande si je ne suis pas trop associable. En même temps, je ne sais même pas comment je ferais pour intégrer dans mon emploi du temps, des cessions copinage.

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Mer 08 Aoû 2018, 15:07


Quatrième Année

Après près de deux heures de travail, je peux enfin savourer le moment. Suite à un défi gagné contre mes camarades Disicples – un simple jeu d’adresse de destruction – c’est mon tour d’avoir le droit à la baignoire. Évidemment, je devrais la rendre tout de suite après, mais j’aurais au moins pu profiter d’un bon bain. Ainsi, j’ai fait bouillir de l’eau dans les cuisines et ai ramené des seaux d’eau chaude jusqu’au dortoir. Je n’aurais pas cru que cela allait être aussi éprouvant, si bien que je suis dégoulinante de sueur. Je me déshabille et rentre dans l’eau. L’eau est à peine tiède. Tant pis. Je compte tout de même prendre mon temps. Je n’ai pas pris deux heures de mon temps pour me préparer ce bain pour n’y rester que quelques minutes. Et tant pis si je tombe malade ! La baignoire n’est qu’une grande bassine cylindrique en bois lourd, si bien que pour être la plus immergée possible, je dois m’accroupir laissant mes genoux et mes épaules hors de l’eau.

J’avoue que ce n’est pas très confortable et le fait d’y penser ne m’aide pas à me relaxer. Je commence à avoir mal aux articulations alors je me frotte les genoux et les fesses et essayant de ne pas faire renverser trop d’eau sur le sol. Mes fesses sont arrondies et j’ai le sentiment d’avoir les hanches plus larges. J’ai cette impression depuis quelques mois de ne pas être à l’aise avec mon corps, comme si c’était celui-lui d’une autre fille.

En effet, au fur et à mesure des années, mon corps évolue de plus en plus vite. J’ai lu quelque part dans les archives de la bibliothèque que c’était dû à l’adolescence. Et « à priori », on doit passer par ce stade pour arriver à l’âge adulte. C’est assez perturbant en fait. Pourquoi doit-on subir tout ça pour devenir grand ? Je me sentais déjà suffisamment adulte avant ! Je n’avais vraiment pas besoin de plus. Et voilà que je me lève le matin et que je me retrouve avec un bouton au milieu du front ! Mes pantalon sont devenus plus difficiles à enfiler, au niveau des hanches et mes petits hauts sont devenus tout aussi petits, car maintenant, j’ai des seins ! Des seins ! Je ne compte absolument pas avoir d’enfants, alors à quoi vont-il bien me servir ? En plus, ça me gratte quand ils poussent, et me font mal quand je cours ! Une vraie plaie ! Des fois, j’ai envie de prendre un couteau et … Mais bon, j’ai peur d’avoir encore plus mal… et de louper l’intervention, et mourir dans d’affreuses souffrances à cause d’une infection ! Donc, j’ai préféré laisser cette idée dans une coin de ma tête.

Encore, s’il n’y auvait que mon corps qui changeait, je pourrais m’y faire. Mais je sens aussi que je réfléchis différemment. Je « muris ». Et c’est vraiment nul ! Je prend beaucoup moins de plaisir à m’évader dans les rêves. Je suis plus terre-à-terre et j’angoisse pour mon avenir – Que vais-je devenir si j’échoue à mes examens ? Serais-je une sorcière puissante ? Vais-je avoir une belle carrière ? Toutes sortes de questions qui avant ne m’effleuraient même pas. Je me moquais même des ces personnes qui avaient peur de ce que serait le lendemain.

Mais le pire, … c’est que j’aimerais avoir des amis. Avoir des gens à qui parler quand ça ne va pas. Avoir des personnes en qui j’ai confiance pour qu’ils me disent que je suis jolie, drôle, forte … Et puis, je suis de plus en plus mal à l’aise face au regard d’autrui, et des garçons – ça me fait mal de l’admettre. Qu’est-ce qu’il pense de moi ? Est-ce qu’il me trouve nulle ? Est-ce qu’il m’aime bien ? Est-ce qu’il aime mon rire ? Est-ce qu’il trouve que j’ai des grosses fesses ?

Si j’ai su avant ce que c’était que l’adolescence, je m’aurais préparée ... psychologiquement du moins. J’aurais lu nombre de livres traitant du sujet, j’aurais posé des questions aux médecins, j’aurai demandé à Akira… J’aurais fait quelque chose ! Je me sens nulle ! Je subis mon adolescence ! Je veux être une adulte ! Je veux être belle et forte ! Je veux être respectée pour ce que j’apporte à la société des Sorciers. Je veux être plus qu’une adolescente qui chercher à savoir qui elle est. Je veux être … moi, c’est tout !
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Dim 19 Aoû 2018, 17:40


Cinquième Année

Nous sommes en cours de potions depuis tôt ce matin. Cela doit faire au moins quatre heures que nous travaillons sur notre mixture. Il s’agit d’une potion qui permet de rendre fou celui qui la boit et la recette est longue et délicate. La moindre erreur peut avoir de fâcheuses répercussions. Nous n’avons, de plus fait aucune pause depuis lors. J’ai les bras qui me font mal à force de remuer le liquide dans mon chaudron en étain et mes jambes sont tendues. Si je n’ai pas de courbatures pendant au moins une semaine, je serais chanceuse.

Il nous reste encore quelques heures de travail. Et donc encore plusieurs chances de faire un écart qui réduira notre travail à néant. Je respire profondément pour calmer mes mains tremblantes lorsque je verse quelques gouttes de belladone dans mon chaudron. Je me remets ensuite à remuer le tout pendant plusieurs minutes. Il faut que je sois rigoureuse, car si je remue trop vite, ou trop fort, je risque de faire tout capoter … j’aurais le même résultat si je remue trop doucement et pas assez vite.

J’essaie de me concentrer mais je ne peux m’empêcher de regarder où en sont mes camarades. C’est difficile à dire. Je dirais qu’ils en sont au même point que moi à part quelques retardataires, ou d’autres qui ont déjà lâchés l’affaire en faisant tel ou tel faux pas.

Je dois maintenant rajouter six gouttes de jus d’abricot et tourner ensuite la cuillère d’est en ouest en réalisant une spirale de plus en plus petite pendant vingt-quatre minutes. Je verse le jus et m’applique à remuer d’est en ouest. Au bout d’une minute, j’ai un doute, est-ce bien d’est en ouest ? Ou est-ce plutôt de droite à gauche ? Impossible de m’en souvenir et ma prise de notes est devenue illisible à cause de quelques morceaux d’ingrédients qui sont restés collés sur mon parchemin … Malheureusement, le doute a fait ralentir les mouvements de ma main. C’est ainsi qu’une fumée de couleur violette a commencé à s’échapper de mon chaudron. D’abord il n’y a eu qu’un mince filet de fumée, mais à présent c’est un véritable volcan qui en sort. J’en reçoit dans le visage, les yeux. J’essaie de ne pas en avaler mais c’est dur. Et aussi soudainement que la fumée est apparue, cette dernière disparaît. Un léger « plob » retend dans mon chaudron et la mixture a disparue.

La potion n’est pas la seule chose qui a disparu d’ailleurs, car mon chaudron, ma table d’ingrédients, mes camarades, notre professeur, la salle de cours … tout à disparu ! Je lève mes mains devant mes yeux : elles aussi ont disparues. Soit c’est une malédiction, soit je suis devenue aveugle. Et lorsque j’entends notre professeur s’approcher de moi, et que je sens sa main sur mon épaule, je comprends que je suis devenue handicapée.

« Disciples Langtrost et Gauyl, amenez DeToupe à l’infirmerie ! » déclare notre professeur.

Des mains moites entrent en contact avec ma peau et me poussent vers la sortie. Est-ce Langtrost, un grand gaillard boutonneux, ou est-ce Gauyl, une espèce de peste aux tresses brunes ? Lorsque je pose la question, aucun des deux ne me répond. Ils profitent de mon état pour me diminuer plus que je ne le suis déjà. Je suis pourtant obligée de leur faire confiance pour m’emmener à bon port. En espérant, évidement qu’ils m’y emmènent réellement.

C’est très étrange de ne plus rien voir autour de soi. J’ai l’impression que mes autres sens sont décuplés. J’arrive presque à ressentir chaque cellule de mon corps. Je sens mon sang battre dans mes veines. Je le « vois » circuler dans mon corps. Mes pensées sont claires, presque assourdissantes. Le moindre son, le bruit de nos pas dans les couloirs, le vent qui siffle dans les allées, les élèves qui jacassent dans la cour, tous les bruits sont accrus. Je n’arrive même pas à savoir s’ils sont émis à côté de moi ou bien à plusieurs mètres. Les odeurs sont aussi puissantes comme la transpiration de Langtrost – je suppose que c’est lui – qui me prend au nez dès que je me rapproche de lui. Il y a aussi l’odeur de moisissure qui est présente. Je ne sais pas d’où elle vient, mais j’imagine que l’humidité ambiante de l’Ecole doit aider à la multiplication des spores.

Et en même temps je me sens totalement démunie, comme si j’allais tomber au moindre pas, comme si j’allais me cogner contre les murs, comme si j’avançais sans but, errant pour toujours.

Nous arrivons enfin, à l’infirmerie. On me pose sur un lit. Le matelas est dur et les draps sont rêches comme après trop de lavages. Il en cependant un odeur de frais. Soudain, des mains froides m’effleurent et commence à m’ausculter. L’infirmière est très succinctes dans ses demandes si bien qu’elle est obligées de répéter plusieurs fois ses ordres pour que je les comprenne. Elle est aussi tendue que moi, mais pas pour les mêmes raisons.

Les miennes sont assez simples à deviner en raison des circonstances : Vais-je rester ainsi toute ma vie ? Cela ne sera pas aisée d’évoluer parmi les Sorciers avec un tel désavantage ! Je ne pourrais peut-être même pas terminer ma scolarité ! Et je vivrais recluse au fin fond de Nomenta Corum jusqu’à ce que je meurs douloureusement de faim dévorés par des cordeaux affamés…

Les siennes me sont inconnues, mais en attendant son verdict, j’essaie de jouer de ma magie sur elle.

« Si vous essayez de nouveau à rentrer dans la tête, mademoiselle, je vous promets que je ferais en sorte que vous restiez dans cet état indéfiniment ! »

Bon, il semblerait qu’elle soit bien trop forte pour mes dons. Je décide donc d’attendre patiemment qu’elle me fasse un rapport de mon état. Je l’entends s’activer autour de moi et ruminer des paroles incompréhensibles parmi lesquelles j’arrive à capter des « potions … à cet âge … moi … répare ».

« Je vais vous garder en observation cette nuit » me dit-elle soudainement. « Je vais vous donner un antidote à prendre toutes les heures jusqu’à demain matin. Votre état devrait redevenir à la normale. Vous pouvez vous estimez chanceuse, croyez-moi. Si vous aviez rater votre portion à l’étape de l’ajout des émincés d’oreille de grenouille, cela aurait été différent ! »
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Mar 25 Déc 2018, 21:02


Sixième Année

De colère, j’essaie de frapper mes pieds contre le sol le plus fort possible lors de ma course. Le retour des ondes de choc parcourt mes muscles en guise de réponse, dans lesquelles je recherche une sorte de consolation, ou du moins une sorte d’échappatoire, mais rien n’y fait. J’ai toujours ce goût amer dans la bouche. Cette rancune qui ne veut pas s’en aller et qui se propage infiniment dans mon esprit.

Pourtant une infime partie de mon être essaie de me raisonner, de me persuader que ce qu’il s’est passé n’est rien et que je devrais oublier, passer à autre chose.

Cela m’est impossible pour l’instant. Je ne peux pas oublier cette l’injustice, ces rires à mon égard … Mon travail avait été presque parfait ! Je n’avais manqué qu’un seul détail lors de ma recherche.

Je revois encore la scène : J’étais debout devant un esclave de l’École. J’avais pour consigne de rechercher quelle était la plus grande peur de cette personne. Lorsque j’avais pénétré son esprit, il avait essayé de m’y en empêcher. Et même, durant tout le temps où je sondais son âme, il essayait de me contraindre à l’erreur. J’avais dû faire preuve d’une grande concentration pour réussir à trouver sa plus grande peur. Cependant, il avait réussi à me cacher un léger aspect de cette peur. J’étais d’ailleurs dubitative lorsque je m’étais extirpée de sa tête. Mais, j’avais estimé suffisant le résultat de mon sondage. Malheureusement, cela n’avait pas satisfait le professeur Alarik qui m’avait alors humiliée devant la salle entière et donner une punition tout aussi humiliante.

Rien que d’y penser, j’en ai le cœur au bord des lèvres. Je n’ose imaginer cette demi-journée où je devrais réalisé cette dernière ! Car je devrais la passer à dépoussiérer les livres de la bibliothèque, comme le font les esclaves ! Je n’aurais jamais imaginé que le Mage Noir Alarik pouvait être aussi cruel ! Comme si je ne valais pas mieux qu’un esclave ! Alors que j’avais presque réussi le test …

Je ravale un sanglot de dégoût et continu mon chemin. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là. A vrai dire, mes muscles et mes pieds commencent à me faire mal et il me semble qu’il faisait encore jour lorsque je suis sortie de l’École en courant après la fin des cours. A présent, il fait nuit et je me dis que le couvre-feu doit être déjà passé … Tant pis ! J’irais dormir chez Akira.

Ma colère n’est pas totalement retombée, mais je relève le nez et ralenti mes pas. Je pense que je me trouve dans une sorte de hameau, presque à la limite de la ville. Je n’en suis pas très sûre. Je ne reconnais pas cette partie de la ville. Les maisons sont très vieilles, presque toutes en bois. Certaines ne tiennent plus debout et d’autres ont les murs si humides qu’on a l’impression que des gouttes brunâtres en sortent. Je me demande même comment ces bâtisses réussissent à tenir debout malgré le vent qui soulève mes cheveux.

J’essaie pourtant de faire demi-tour, mais en frissonnant, je me rend compte que je ne sais pas par où aller pour rentrer. Je me décide à me concentrer sur les maisons autour. Il y a peut-être quelqu’un qui peut m’aider à retrouver mon chemin ?

A l’intérieur d’une des maisons à droite, je remarque une lumière vacillante. Sûrement une flamme d’une bougie. La maison ne me dit rien qui vaille, mais mon désir de retrouver le centre-ville est plus puissant que ma peur, si bien que je rentre sur la propriété. Je toque à la porte doucement. Pas le moindre mouvement. Je toque de nouveau, un peu plus fort cette fois, espérant une réponse. Cette fois la porte s’ouvre en grinçant violemment, me faisant sursauter. Mais, il n’y a personne derrière. J’essaie de contenir mon effroi, et je franchis le seuil. Cette porte ne s’est pas ouverte toute seule ? Ce n’est peut-être qu’une vieille sorcière qui a utilisé sa magie car elle ne peut plus bouger de son fauteuil ? J’essaie et me rassurer et avance sur la pointe des pieds.

J’ai la sensation désagréable de rentrer dans un lieu sacré, dans lequel je ne devrais pas me trouver. Cependant ma curiosité prend le dessus et je détaille les objets qui m’entourent. Beaucoup ne sont que des vieilleries sans valeur à mes yeux : des sculptures en terre cuite à moitié détruites, des vieux bibelots cabossés que je ne peux m’empêcher de toucher, malgré ma conscience qui me crie de partir en courant. Ces objets ont des textures étranges : certains sont durs, brûlants, d’autres sont froids et gluants et même d’autres sont poisseux et glacés … C’est vraiment intrigant.

Je commence à me dire que je ne trouverais pas ce que j’étais venue chercher ici – à savoir mon chemin – je décide donc de rebrousser chemin vers la porte d’entrée, mais mon regard croise un objet qui détonne par rapport à tous les autres : il s’agit d’un cadre en bronze ornant une peinture. Je n’arrive pas à discerner ce que la peinture représente d’où je me tiens. Je m’approche alors. Le cadre est sur le dessus de cheminée. Je le prend dans les mains, et à son contact une voix s’élève :

« JE T’AVAIS POURTANT PRÉVENU DE NE JAMAIS REVENIR ! »

Surprise de cet éclat de voix, mes mains lâchent le cadre. Au moment où il touche le sol, le cadre s’enflamme en répandant des longues flammes bleues sur le parquet qui s’enflamme à son tour.  Bientôt, les flammes magiques commencent à m’entourer. Je m’élance alors hors de la maison. Une fois dehors, je me retourne vers la maison qui est littéralement en train de se faire avaler par les flammes.

Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici ?

J’ai l'irrésistible envie de m’approcher de ce feu, et de le toucher afin de savoir s’il est aussi brûlant que le feu non-magique. Mais alors que je m’avance vers la maison, j’entends la voix d’une personne derrière moi. Je me retourne. C’est le Mage Noir Alarik qui semble être parti à ma recherche ne m’ayant pas revue revenir à l’École.

A la simple vue de son visage, je sens mon ventre se serrer de rage. Je n’ai pas envie de le voir. Je reporte mon attention vers la maison. Le feu bleu n’est plus là. Je m’avance vers la maison et la porte s’ouvre d’elle même encore une fois. Je pose alors ma main sur le chambranle de porte et je sens la maison trembler. J’entends des craquements sonores qui ne présagent rien de bon.

Je sens une puissance m’élever dans les airs et m'emmener vers le Mage Noir. C’est Alarik qui m’a ramenée jusqu’à lui. J’imagine qu’il a bien fait car la maison s’est écroulée pendant ce laps de temps. S’il n’avait pas été là, j’aurais sûrement fini sous les décombres … Je n'ai aucune envie de le remercier !

1166 mots.
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Ven 28 Déc 2018, 17:58


Début de Septième Année

Je passe le seuil de ma petite chambre. Mon lit se trouve devant moi et je l’entends presque m’appeler tellement je suis fatiguée. Malheureusement, j’ai encore mes devoirs à faire avant d’espérer me retrouver sous mes draps chauds.

A contre cœur, je tourne le dos au réconfort de mon lit et me dirige vers mon petit bureau. Je m’installe sur ma chaise et entreprend mes recherches. Je dois écrire près de deux milles mots à propos d’une potion inventée par mes soins qui permettra à celui qui la boit de retrouver la raison. Je dois dire qu’avec tout le travail que nous donnent les professeurs pour cette dernière année d’étude à l’École des Sorciers, je n’ai pas encore entamé ma dissertation, et elle est à rendre pour la fin de la semaine. J’espère bien l’avancer ce soir. Faut-il encore que je garde les yeux ouverts, car lorsque je lis mes livres de botanique, j’ai l’impression que les lettres s’entremêlent devant mes yeux. Je dois me concentrer un peu plus pour lire les phrases. Après avoir lu un paragraphe, je me rend compte que je n’ai absolument rien compris à ma lecture. Je reprend donc depuis le début…

Au bout d’une demi-heure, j’ai lu quelques pages et écrit une centaine de mots sur mon parchemin. Je suis encore loin du compte, et la fatigue commence à me rattraper.

« Le Mille-feuille étant reconnu comme étant une plante utilisée pour optimiser la guérison de certaines blessures, il serait judicieux de l’employer ici. Pour cela, coupez les parties aériennes sur fleurs fraîches sur trois racines différentes. » je tente d’écrire, mais je ne fais que des ratures.

Je prend alors conscience que mon encre a transpercée mon parchemin, si bien que je dois recommencer tout mon travail…

Lorsque je recopie mon texte déjà rédigé, il m’est de plus en plus dur de garder les yeux ouverts. Ma tête dodeline plusieurs fois, mais j'arrive à me réveiller à la dernière minute. Et puis, l’inévitable survient : je m’endors sur mon parchemin, la plume encore à la main.

Je me retrouve au beau milieu d’un champ de mille-feuilles. Du moins, c’est ce que mon esprit crois. Je dois en couper quelques fleurs. Je me penche et commence mon travail avec une petite faucille que je découvre dans ma main. Je sais qu’elle est magique et précieuse. Je dois la protéger. Je ne sais pas de quoi ou de qui, mais c’est mon devoir. Je sais que si j’échoue dans cette tâche, toute vie n’existera plus.

Je me relève et je suis dans un des couloirs de l’École. Je perçois une présence menaçante dans l’ombre. Je ne sais pas qui est cette personne, mais je sais qu’elle est là pour me tuer et prendre la faucille que je tiens toujours à la main. Je la plaque contre mon cœur et pars en courant le plus vite possible de l’autre côté du couloir.

Ce dernier me paraît long, terriblement long. Je n’ai aucun endroit où me cacher, personne à qui appeler à l’aide. Je suis seule et le sol humide est glissant. Pourquoi est-il aussi humide ?

J’entends derrière moi les pas de mon attaquant. Il court aussi. Je n’ose me retourner pour le voir. J’ai peur qu’il me rattrape.

C’est comme si le couloir s’étirait sans fin. Je ne sais pas quand il se finira. Je ne suis pas essoufflée mais je sais qu’il faudra bien que je m’arrête à un moment. Cette course n’a aucun sens. Je dois seulement trouver une issue pour sortir d’ici et protéger la faucille.

Soudain une porte est là. Elle n’est pas vraiment réelle, j’en suis consciente, mais je sais aussi que je dois passer à travers pour me sortir de là, ce que je fais.

Je retrouve dans un sorte de bâtiment gris, immense. Impossible de savoir où je suis réellement. Les murs sont gigantesques. Il y a des portes à tous les mètres. Je me remets à courir, car je sais que la personne qui me suit est toujours derrière moi et s’approche. Lors de ma course, je cherche de l’aide. Toujours personne. Le sol est toujours plein d’eau. Il y a au moins cinq centimètres d’eau, dans laquelle le son de mes pas est amplifiée. Cependant, je ne ressens aucune éclaboussure sur mes jambes.

Je décide de passer par aucune des portes. Je sais que cette course-poursuite n’a que trop durée. Elle doit se terminer. Ma peur monte crescendo au fur et à mesure que j’avance. Je sais que devant moi, il n’y a pas d’issue.

Il me suffit d’y avoir pensé pour que soudain je débouche devant un autre mur gris immense. Je me retourne alors et plaque mon dos pour la paroi glacée et trempée. Mon dos s’y colle. Devant mes yeux, il n’y plus les portes près desquelles je suis passée plus tôt. Juste le néant et cette ombre qui s'avance vers moi. Mes dents claquent. Je dois trouver une solution. Je dois cacher la faucille. Même si je meurt, elle ne doit pas finir entre ses mains. Je tremble. J’ai l’impression d’être perdue. J’ai l’impression que tout est fini. Des larmes coulent sur mes joues et rejoignent les centimètres d’eau au sol.

L’ombre s’avance toujours, et sa main difforme se tend vers moi.

C’est de mon livre de botanique qui tombe au sol, qui me réveille en sursaut. J’ai le souffle coupé. J’ai du mal à respirer. J’ai l’impression d’avoir crié dans mon sommeil. J'essaie de calmer ma respiration. Je suis un peu chamboulée mais toujours aussi fatiguée, comme si j'avais vraiment couru.

Je décide alors de ne pas continuer mon devoir ce soir. Je vais me mettre un peu d’eau sur la figure avant de retourner dormir ; dans mon lit cette fois.
971 mots.
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Ven 25 Jan 2019, 15:19


Fin de Septième Année

J’ouvre le tiroir de mon armoire. Toutes sortes d’objets y sont rangés, mais je cherche quelque chose de très singulier pour orner ma robe. Enfin, mes doigts touchent le ruban noir en satin. Avec agilité, je fais quelques torsades avec celui-ci jusqu’à ce qu'il prenne la forme voulue : une rose noire que j’accroche sur le côté de ma poitrine. Ainsi, la déesse Ethelba sera avec moi aujourd’hui. Je relève la tête et m’observe dans le miroir.

Mon visage a bien changé depuis le premier jour où j’ai foulé ces lieux. J’ai grandi. Mon visage s’est affiné, a perdu les marques enfantines. J’ai dix-sept ans à présent. Et je vais bientôt recevoir mon diplôme de fin de premier cycle. Ensuite ? Ensuite, j’irai dans d’autres lieux me former à devenir une sorcière encore plus puissante.

Dans le reflet du miroir, je perçois derrière moi les murs de ma petite chambre. Le premier jour où j’étais arrivée, la pièce était pratiquement vide, austère. Ici et là, n’étaient entreposé que le nécessaire pour ma vie étudiante. Mais au fil des années, j’avais orné les murs de souvenirs, d’éléments révélant qu’une jeune étudiante habitait ces lieux. Sur les étagères de nombreux livres y prenaient place. Il s’agissait pour la plupart de livres de magie et sorcellerie que j’utilisais pour agrémenter les dissertations que nous donnaient à faire les professeurs. C’étaient des biens précieux que je comptais emmener avec moi dans ma future vie universitaire. Il y avait aussi quelques parchemins de mon cru dans lesquelles j’avais noté des formules et autres recettes de potions. Peut-être les utiliserais-je un jour ? Je l’espère. Mon goût pour les potions et les herbes devrait me permettre de trouver un métier ici. C’est grâce à mon amie Akira que j’en suis là. Je lui en serais à jamais reconnaissante. C’était elle qui m’avaient recueillie lorsque je j'étais à la rue. Elle, encore qui m’avait initiée aux potions, m’avait léguée sa maison, son jardin. Elle avait fait beaucoup pour moi. J’aurais aimé qu’elle soit là, qu’elle m’apporte de nouveau son soutien. Car c’est un jour important pour moi. La première partie de ma formation s’achève ici. Et j’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur. D’être ridicule. Je n’ai pas beaucoup d’amis ici. Les chauve-souris sont les seules à qui je me confie mais on ne peut pas vraiment dire qu’elles soient des alliés de choix. Ce n’est pas grâce à elles que j’évoluerais dans la société. Mais, les Sorciers si ! Je dois alors me montrer sous un meilleur angle. Peut-être que le Mage Noir Alarik prendra soin de moi. Il l’a déjà fait plusieurs fois déjà. Et souvent contre mon gré. Je ne sais pas très bien ce qu’il a vu en moi, mais je sais qu’il m’observe du coin de l’œil. Toujours à l’affût de mes moindres faux pas. Qu’espère-t-il de moi ? Je suppose que viendra un jour où je devrais lui rendre la pareille. Car jamais un Sorcier ne fait les choses gratuitement. Encore moi un Mage Noir comme Alarik. C’est pourquoi, il me faut des alliés ! Est-ce que Langtrost ou même Gayul pourront remplir ce rôle ? J’en doute fortement. Ils étaient présents dans nombreuses de mes aventures et seront sûrement là dans les prochaines, mais je n’ai jamais vraiment établie des relations fiables avec eux. Peut-être que ce n’est pas chez les Sorciers qu’il faut que je trouve ce genre « d’amis » ? Je dois trouver ma place dans ce monde. Et j’y arriverai, quand bien même, je devrais blesser certaines personnes pour cela.

Revenant à la réalité, j’observe plus en détail la robe que je porte. C’est une robe en lin bleu marine. Elle fait ressortir mes yeux verts et mes cheveux blonds. Je n’ai pas pour habitude de me montrer de la sorte. Je suis plutôt du genre à rester dans l’ombre et à attendre le moment idéal pour sortir à la lumière du jour. C’est sûrement pour cette raison que je me sens mal à l’aise dans ce vêtement. Il est à ma taille, pas de doute là dessus, car le tissu épouse chaque centimètre de mon corps svelte. De part mon entraînement à l’école, je commence à développer mes muscles. Je n’irais jusqu’à dire que je suis musclée mais mes bras arrivent désormais à lancer mes poignards sur des cibles lointaines. J’ai encore du mal à viser juste, mais j’ai encore le temps pour cela. Quoiqu’il en soit, pour tenir mon diplôme en main, je vais devoir traverser la foule présente pour le chercher. Et je serais donc obligée de me montrer. De toute manière, il faudra bien que je me fasse une raison. Si je veux évoluer dans ce monde, les gens doivent savoir qui je suis.

Je suis Toupinou DeToupe et mon avenir débute maintenant.

Je lisse les plis de ma robe avec mes mains et j’en profite pour les essuyer car elle sont devenues moites. De plus cela me permet d'en faire quelque chose. Il serait dommage qu'elle se mettent à trembler. De quoi aurais-je l'air ? Ensuite, je me dirige vers la porte et actionne la poignée. Je prend une profonde inspiration et sort de la chambre.

878 mots.
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