Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 | Concours d'écriture - Apocalypse Now |

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Quel(s) texte(s) préférez-vous ?
Kyra
| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_lcap18%| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_rcap
 18% [ 5 ]
Priam
| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_lcap7%| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_rcap
 7% [ 2 ]
Melissandre
| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_lcap18%| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_rcap
 18% [ 5 ]
Mancinia
| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_lcap18%| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_rcap
 18% [ 5 ]
Erik
| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_lcap21%| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_rcap
 21% [ 6 ]
Raeden
| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_lcap18%| Concours d'écriture - Apocalypse Now | I_vote_rcap
 18% [ 5 ]
Total des votes : 28
 
Sondage clos

AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 09 Juin 2018, 19:38



Concours d'écriture


Nous sommes en 2100. Ils disaient que ça irait mais les choses ont commencé à dégénérer et plus rien n'a semblé pouvoir les arrêter. L'homme est vite devenu impuissant et lui qui se croyait si intelligent, à dompter la nature et des technologies de plus en plus perfectionnées, a fini par comprendre que, sur Terre, il n'était pas le maître. Esclave de ses pulsions et de ses envies consuméristes, il a condamné son propre habitat, nous avons condamné notre propre habitat. En martyrisant les animaux, c'est notre propre humanité que nous avons remis en cause. Il fallait que la Nature nous rappelle que nous n'étions rien, ou si peu. Les pesticides et les produits détergents ont mis du temps mais ils ont fini par atteindre les nappes phréatiques. La pollution de l'air a entraîné des températures de plus en plus hautes, qui ont achevé la banquise. Bien vite, le niveau de la mer a grimpé et des villes comme New York, parfois même des pays entiers, se sont retrouvés sous les eaux. L’alimentation nous ronge tant elle est néfaste pour l'organisme. Darwin avait raison quant à la théorie de l'évolution : seules les espèces qui peuvent évoluer survivent. Pourtant, lorsque la pluie s'abat jour après jour dans les pays du nord alors que la sécheresse étreint chaque minute les pays du sud, évoluer devient difficile, bien trop long pour donner une chance de s'en sortir. Alors ils ont fini par interdire les voitures, interdire l'usage de l'électricité, en priant un Dieu, n'importe lequel, pour que cela suffise. Ça n'a pas suffit. Les Hommes ont essayé de mettre leurs querelles de côté, quelles soient politiques, religieuses ou philosophiques. C'est devenu urgent. Pourtant, malgré la bonne volonté de chacun, il était déjà trop tard. Les États se sont disloqués, les gouvernements tombant les uns après les autres du fait du chaos. Quand l'espèce entière est menacé, peu importe qui vous êtes, président, magistrat ou pape : vous n'êtes plus rien, qu'un Homme qui essaye de faire comme les autres et de survivre. Certains ont commencé à s'entraider et des bandes se sont organisées, créant rapidement un effet de groupe : avec ou contre nous. Et voilà où nous en sommes, dans un monde où les hommes et les femmes sont le plus souvent stériles ou atteints de maladies incurables. On dit que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, pourtant, la vie s'amenuise, de jour en jour, en rythme avec les catastrophes naturelles qui s'abattent sur nos misérables existences.

Les règles
- Vous devez écrire un texte de 720 à 3000 mots sur le thème ci-dessus. Tout ce que je n'ai pas précisé peut être librement adapté. Vous pouvez jouer un personnage qui ressemble au vôtre si vous le souhaitez (à vous de l'adapter dans le monde réel) ou un tout nouveau personnage créé pour l'occasion.
- Le concours se terminera le 08 juillet à minuit.

Les Gains
Le premier : Un point de spécialité, cinq points de rp et le pouvoir "Touché d'effroi" : Permet à celui qui le possède de faire avoir une vision horrible sur l'avenir à la personne qu'il touche, qui sera alors glacée d'effroi (en fonction des statistiques de chacun).
Le deuxième : Un point de spécialité et le pouvoir "Apocalypse Féerique" : Permet à celui qui le possède d'entrer, seul ou accompagné ou d'envoyer quelqu'un, dans les livres de contes apocalyptiques avec l'aide d'une Fae. [La Fae est un PNJ qui apparaît à chaque fois que votre personnage en a besoin]
Le troisième : Cinq points de rp et un livre parlant d'un monde apocalyptique qui, quand on le lit, captive et transporte l'imagination des spectateurs comme s'ils y étaient.

Tous les participations obtiendront le pouvoir de se téléporter sur les îles d'Asgösth || Oui je ne vous dis pas ce que c'est huhu

A vos claviers !  | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 002

Revenir en haut Aller en bas
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4742
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 17 Juin 2018, 18:58



Tout ça a commencé il y a plusieurs années, Alors que mes ancêtres étaient obnubilés, Par des bouts de papier que l'on appelait argent, Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants
Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien, Étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins, Pour s'enrichir encore ils ont rasé la terre, Pollué l'air ambiant et tari les rivières
Mais au bout de cent ans des gens se sont levés, Et les ont avertis qu'il fallait tout stopper, Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie, Ces hommes-là ne parlaient qu'en termes de profits
C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens, Dans la panique ont déclaré l'état d'urgence, Quand tous les océans ont englouti les îles, Et que les inondations ont frappé les grandes villes
Et par la suite pendant toute une décennie, Ce fut les ouragans et puis les incendies, Les tremblements de terre et la grande sécheresse, Partout sur les visages on lisait la détresse.

Apocalypse Now



Un jour on m'a raconté une histoire. L'histoire d'un monde qui tournait encore rond. Celle d'un monde où la p les pays suivait un cycle saisonnier normal . Où l'été apportait le Soleil et l'hiver la neige. Celle d'une époque où l'on pouvait encore se promenait dans les campagnes et sortir en ville normalement. Une époque où l'on partait en montagne l'hiver, sur les plages l'été et où l'on se laissait bercer par les murmures du vent le reste du temps. Mais tout ça, toute ces belles histoires, c'était quand avant que ça ne dérape. 2°C. Il n'avait fallu que la température n'augmente de seulement 2°C pour que l'on sonne la fin du monde. Et aujourd'hui, la normalité est devenue toute autre.

Vous savez, les poumons de la Terre ? Ses grandes forêts dont nombreux sont les gens qui ont luttés pour les conserver, ou à défaut les replanter. Leurs voix ne valaient rien à cette époque. Mais qu'importe, parce qu'il y a une chose que nous ignorions tous. Même eux. Ces « poumons » ne valaient rien. Le véritable poumon de la Terre était ailleurs, trop visible pour que nous nous en rendions compte. Et chaque jours nous le polluions toujours plus. Chaque jour nous l'épuisions toujours plus. Il nous l'a bien rendu. Il nous a envoyé bien des signal d'alarme sur son pauvre état de santé. Nous n'en avions écouté aucun évidemment, pauvre idiot que nous étions sommes.

2°C. Et les banquises ont disparue, accélérant le réchauffement climatique. Et les eaux ont montés, engloutissant les îles et les côtes de nos vastes continents. Aujourd'hui, la moitié de l'Europe est sous les flots ; l'Australie n'est plus qu'un quart de ce qu'elle fut autrefois et l'Afrique a à peine la place pour abriter toute sa population. Des centaines d'espèces ont disparues, les coraux en premier. Et le véritable poumon de la Terre a alors commencé à perdre en efficacité. De plus en plus. Et l'air devenait de moins en moins respirable jusqu'à ce que. Ils n'ont cherché une solution que lorsque les cas de morts-nés se multipliait à travers le monde. Il était temps. Pour une fois aucun lobby n'eut son mot à dire. Quel miracle. Du jour au lendemain toutes les stations pétrolières et de gaz cessèrent nette. Du jour au lendemain le moindre véhicule à moteur en fonctionnement était gravement verbalisé. Mais notre planète Terre ne pardonne pas facilement.

Ça avait déjà commencé il y a longtemps. Pourtant peu s'en souciait. Qui se souci des pays pauvres de toute manière, à part si l'on veut faire bonne figure ? L'augmentation de la température des océans n'avait pas qu'un effet mortel sur les animaux. Au départ elle donnait lieu à un phénomène plus vaste, moins visible. Les poissons s'adaptaient à leur manière et de plus en plus ils migraient vers le froid. Vers le nord. Les pêcheurs Africains avaient revenaient chez eux les filets toujours plus vide. Jusqu'au jour où il n'y eu plus rien à pêcher. Tous tournèrent les yeux vers le nord avec envie. Rien n'en ressorti, évidemment. Aujourd'hui ce sont nos pêcheries qui s'effondre. On les avait prévenus. Ils n'avaient pas écouté. Business is business qu'ils disaient. J'aimerais les entendre aujourd'hui. Voilà où leur magnifique expression nous a tous mené.

La Terre. Une planète recouverte à 70% d'eau. Peut-être son vrai nom aurait-il dû être « Mer ». La même sonorité que « Mère », ce qui représente bien mieux ce qu'elle est pour nous. Certains semblent l'avoir oublier au passage. Et elle est en colère. A présent elle déchaîne Elle a transformé l'élément de la vie en élément de mort contre nous. Les tsunamis n'ont jamais été si nombreux et violent. Les inondations frappe tout les jours une nouvelle ville et engloutissent un nouveau village. Je ne serais pas étonnée si un monstre marin des temps passés venait à surgir des profondeurs pour terminer le travail.

Le rêve de l'homme était de coloniser l'espace. C'était bien parti pour. Une première expédition sur Mars était en cours, c'était formidable. J'aurais aimé voir la colonisation d'Europe... Mais au fond, est-ce que ça aurait été une bonne chose la colonisation spatiale quand on voit ce que l'on a été capable de faire à notre planète natale ? Je me le demande...

Le poumon bleu ne fonctionne quasiment plus et les poumons verts ne sont plus assez imposants pour être capable de tout filtrer. Jamais le dérèglement climatique n'a été si important et les pluies si fréquentes et acides. Chaque jour une tempête se déclare et la foudre frappe le sol plus souvent qu'elle ne le devrait. Nous ne vivons plus. Nous survivons sur une planète devenue hostile à l'homme et à toute créature vivante. Nous survivons jusqu'au jour où le dernier souffle d'oxygène aura été absorbé et la dernière ressource épuisée.

Voici les derniers mots de ce carnet. Il m'aura aidé à ne pas sombrer dans la folie tout ce temps. Du moins, je l'espère. Je ne veux pas être le dernier homme – ou plutôt la dernière femme – sur terre. Je préfère arrêter l'aventure ici. Je ne fais pas partie des combattants ou des survivants. J'ai compris depuis longtemps que Je préfère cesser de lutter pour un combat que je sais perdu d'avance, me résigner à mon sort plutôt que le subir. J'espère me tromper, et souhaite que des jours meilleurs arrivent. Mais je ne tient pas à me faire de faux espoirs.

Ceci sont mes derniers mots.



Une trace anonyme dans un monde en ruine



Au fond l'intelligence qu'on nous avait donnée n'aura été qu'un beau cadeau empoisonné

Codé par Heaven sur Epicode



Mots | 920:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3865
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 20 Juin 2018, 12:52


Hidden Secrets by Valentine-Remenar (on deviantart.com)


Prendre une vie. Il se demandait toujours si cela revêtait une once d'importance. Ils allaient tous mourir. Il était certain, désormais, que rien ne les attendait de l'autre côté. Ils pouvaient prier leur Dieu ! Si miséricordieux qu'il fût, il les laissait dépérir. Il les regardait s'éteindre lentement, braises faiblardes étouffées par les vents trop brusques. Dan l'imaginait rire à gorge déployée, sur son gros trône d'or, victuailles et quiétude à ses côtés, et la rage lui ravageait les tripes. Si leur Dieu existait, c'était un traître et un assassin. Rien de plus. Il le haïssait.
Il se rappelait des longs cours de catéchisme. Tu ne tueras point. Il se rappelait de son père, incarnation de la bonté, toujours prêt à aider son prochain, à tendre la main. Il devait tenir de sa mère. Il n'y avait plus de place pour l'entraide, pas avec tout le monde. Il ne pouvait compter que sur un petit groupe d'individus. Des amis ? Pas vraiment. La plupart était morte. Ils n'avaient pas supporté l'idée de se voir mourir, ou bien la nature avait repris ses droits sur leurs existences, pour se venger du mal qu'ils avaient causé. Ils en avaient tous causé. A petite ou grande échelle ; aucune importance. Ils étaient tous responsables du destin qui leur incombait désormais. Ils devaient vivre avec. Vivre avec... ou mourir avec.
Tu ne tueras point. Il leva le bras, elle cria, et il abattit sa machette sur la gorge de sa victime, qui tomba. Un jet de sang eut le temps de jaillir sur son visage, puis coula dans les cheveux de feu de la femme. Elle était très belle. Il avait hésité à la tuer : elle lui avait rappelé quelqu'un. S'accroupissant, il posa son index et son majeur sur ses paupières, et les abaissa. Il s'écarta et essuya le liquide qui couvrait sa figure d'un revers de main. Il palpa le cadavre, pour en retirer tout ce qui était susceptible de lui être utile. C'était étrange, cette course à la survie. Un peu idiot, puisqu'elle ne changeait pas la finalité. Elle ne faisait que la retarder. Ils auraient dû être raisonnables, et mourir tout de suite. Mais les Hommes se chargeaient d'espoir. Un espoir vibrant, chantant, adoré, détesté, tyrannique, tétanique, salvateur, destructeur. Ils ne pouvaient s'en défaire : c'était leur punition pour être ce qu'ils étaient. Plus qu'un instinct de survie : un sentiment déraisonné qui voulait bien imaginer les pires folies si elles pouvaient les sortir de l'ennui. Et s'il guérissait du cancer ?

Autrefois, Dan, on l'appelait plutôt Daniel, ou Monsieur Dubois. Il était professeur. Il enseignait la géographie et l'histoire, au lycée. A cette époque de l'année, il avait l'habitude de supporter ses élèves pour le baccalauréat. Il était un professeur strict et consciencieux, mais juste et encourageant. Il aimait son travail. Il ne s'entendait pas toujours très bien avec ses collègues, pour des divergences d'opinion, des méthodes pédagogiques opposées, des atomes qui ne s'accrochaient pas, cependant, globalement, l'ambiance lui plaisait. Lorsqu'il rentrait chez lui, le soir, il était accueilli par sa femme et son fils. C'était déjà rare, à l'époque où Célia était tombée enceinte, d'avoir un enfant. Luc était leur miracle. Il aurait pu mener une vie tranquille, frisant la perfection, et périr dans ses vieux jours, les cheveux blancs, les yeux rendus opaques par la cataracte, la peau fine et froissée comme un ancien parchemin, les mains noueuses et les veines saillantes. C'était sans compter la catastrophe vers laquelle l'Humanité courait.
Dans l'indifférence générale, l'agriculture de masse avait pollué les sols, les eaux, et les airs ; leurs corps, aussi, sans même qu'ils en eussent nécessairement conscience. La globalisation avait détruit l'atmosphère et la pureté des éléments : lentement, elle s'était muée en cette mondialisation, cette destinée commune que certains grands faisaient miroiter devant les yeux intrigués des peuples. Les ours polaires étaient morts. Et Dan s'était dit qu'ils allaient mourir comme eux : de faim. Une mort pénible et tortionnaire. Les océans avaient étendu leurs grandes langues bleues sur les terres et englouti les villes. Les Atlantide se multipliaient. La panique montait ; il fallait des mesures d'urgence. Adieu confort, adieu transports, adieu électricité, adieu banalité. Dan allait au lycée à pied. Célia avait perdu son travail. Sans électricité, impossible de faire tourner les postes informatiques, où reposaient chacune des données relatives aux clients. Elle s'était reconvertie, pour travailler dans l'agroalimentaire. Elle essayait toujours de ramener des produits bio, pour ce que cela valait alors. Et ils avaient espéré, tous les deux, avec tous les autres, que le supplice serait bientôt terminé, et que la Terre refleurirait.
Peine perdue. Les États avaient chuté. Ses parents et sa sœur, qui vivaient sur la côte atlantique, près de Damgan, avaient été ensevelis sous les flots. Luc était mort d'une intoxication alimentaire. Aujourd'hui, Dan se surprenait à penser que c'était pour le mieux. Il était certainement celui qui avait le moins souffert. Il les avait quittés rapidement, sans devoir affronter toutes les horreurs que le monde hébergeait désormais. Avec sa mère, ils avaient fui la ville, et bien vite, avaient trouvé un groupe de survivants, auquel ils s'étaient joints. Néanmoins, quelques jours plus tôt, Célia avait disparu. Il ignorait où elle était partie, ni pourquoi, si elle était encore en vie, ni pour combien de temps. Et il n'avait resté que lui, Dan, lui et son chagrin. Drôle d'ironie. Lui, à qui on avait diagnostiqué, peu avant la fin des hôpitaux, un cancer des poumons. Il avait pensé pouvoir être soigné ; cependant, la fin du monde s'était invitée au banquet de l'avenir. Et son cancer avait prospéré tandis que la planète trépassait. La sphère s'était mise en colère. Des catastrophes naturelles semblaient s'abattre tout autour d'eux - ou peut-être était-ce juste ici, juste là, et que seuls eux étaient maudits, et que le reste du monde les regardait mourir sans broncher.

Il aurait dû se laisser attraper par le cancer, le laisser le dévorer de l'intérieur, et simplement attendre qu'il eût fini son travail. Il n'y parvenait pas. C'était plus fort que lui : une injonction brutale et animale. Parce qu'ils n'étaient bien plus que cela, n'est-ce pas ? Des animaux, des bêtes, des êtres à la conscience amenuisée et aux instincts aiguisés, qui rôdaient dans tous les quartiers vidés pour trouver de quoi manger. Il fouilla tous les placards, et ne trouva qu'un sachet de céréales à moitié éventré. La date de péremption était dépassée, mais cela, nul ne s'en souciait plus depuis un moment. Le brun se demanda à partir de quand ils seraient obligés de se manger entre eux. Devait-il l'emmener, au cas où, pour essayer ? Il jeta un dernier regard au corps de sa victime, une ultime étincelle d'humanité dans ses yeux sombres, puis sortit. Il fallait retourner dans la forêt, ou ce qu'il en restait. La ville était devenue trop dangereuse. Les espaces naturels avaient perdu leur caractère inquiétant ; ils étaient des refuges. C'était là-bas, que l'on pouvait se cacher, que l'on pouvait se nourrir, avec les restes d'une végétation ravagée, en espérant croiser quelques rats, ou, avec de la chance, un renard affamé. En quelques minutes, il fut sortit de la cité, et sa haute silhouette se dirigea rapidement vers l'orée des bois. Il ne se rappelait plus tellement, d'ailleurs, si c'était une véritable forêt, ou quelque chose qu'ils avaient aménagé. Ça ne ressemblait à rien. Mais c'était sa maison, leur maison.
Sur son passage, il écartait les feuillages abimés, serrant contre lui le paquet de céréales. Encore quelques kilomètres, et il serait au campement. Soudain, un bruit attira son attention. Il fit volte-face, et brandit sa machette ensanglantée. Une chevelure rousse, trempée par la pluie, se détacha du décor, et il crut que le cadavre s'était relevé pour clamer vengeance - il crut qu'il hallucinait. N'était-ce pas ce qui devrait finir par arriver ? Pourtant, il resta figé sur place. Le visage avait changé, mais il le connaissait. Il était plus sale, plus triste, et des supplémentaires cicatrices le fendaient, mais il le connaissait, il le connaissait si bien. « C-Célia ? » Elle le regardait, elle le regardait si fixement, si fort, avec tant d'ardeur, que de ses yeux fatigués surgirent des larmes. Elle sanglota. « D-Désolée, je suis désolée. » Il ne posa aucune question. Il ne demanda pas où elle s'était cachée, pendant ces quelques - mais longs, terriblement longs - jours, ce qu'elle avait fait, ou pourquoi elle était partie sans rien dire. Après tout, c'était la fin du monde. Il n'y avait pas de temps à perdre. Il se mit à trembler, sans trop savoir pourquoi - le froid, la faim, l'émotion ? Bon sang, elle était revenue, il y avait de l'espoir. Il y avait toujours de l'espoir. Il y avait de l'espoir ! Peut-être que la planète survivrait, et eux avec. « Je ne veux pas mourir seule... » glapit-elle avant de fondre sur lui. Ses bras se refermèrent autour de son corps maigre. « Il y a de l'espoir. » Il voulait y croire. Il avait besoin d'y croire. Ils en avaient tous besoin ; nous en avons tous besoin. S'aveugler un peu pour mieux avancer.

1609 mots




| Concours d'écriture - Apocalypse Now | 1628 :


| Concours d'écriture - Apocalypse Now | 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

~ Humain ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2460
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Sam 23 Juin 2018, 21:09

Apocalypse Now˥


De tes yeux vitreux tu fixais l'épais livre au sol. Il devait avoir de la valeur. La couverture semblait en cuir – probablement la raison pour laquelle il n'était pas excessivement dégradé – et tu pouvais encore voir une fine couche dorée par endroit sur le rebord des pages. Il n'y avait ni titre, ni image indiquant ce qu'il pouvait bien contenir. Mais il pourrait t'apporter suffisamment de bons pour te nourrir pour une semaine. Les livres étaient très recherchés après tout. Tu t'en saisis et l'ouvrit à la première page. La calligraphie était belle et les feuilles d'une finesse telle que tu n'en avais jamais vue. Tu commençais à parcourir le texte, par curiosité, et comprenais alors quel genre de livre était-ce. Tu devins soudain hésitante. Suivant la personne à qui tu avais affaire, ce livre pouvait aussi bien t'apporter seulement de quoi te nourrir pour une journée comme t'offrir l'opportunité de te rationner tout un mois. Les textes sacrés continus encore aujourd'hui à partager la population. Surtout aujourd'hui en réalité.

Tu t'arrêtas sur l'un des versets. Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Sur ce coup-là, il s'était pas loupé. Dominer, oui, l'Homme en a fait sa spécialité. A un point qu'il devenait sourd à toute supplication, peu importe qui – ou quoi – en était à l'origine. Puis tu te mis à penser que si ce Dieu avait réellement créé l'humanité selon " son image ", alors oui, il n'y a finalement rien d'étonnant à ce que ce dernier n'est jamais répondu à aucune prière ni n'ai jamais tendu la main à l'Humanité alors qu'elle en avait le plus besoin. Tu refermais le livre sèchement et le mis sous ton bras en t'avançant dans les tunnels.

Tu n'avais jamais connu la Surface. Les caves de la Terre ont toujours été ta maison, et elle le resterons probablement toujours. Tu connaissais ces lieux aussi bien que ta poche et savais les coins à éviter, les endroits sûrs et les raccourcis. Certains, surtout les plus âgés, parlaient de Soleil, de Lune, d'océan ou bien de désert quand ils évoquaient le monde d'en haut. Tu n'avais pas la moindre idée d'à quoi tout cela pouvait bien ressembler. Cela faisait bien des années que vous viviez terrés comme des rats, avec l'impossibilité de mettre le pied dehors. Ordre suprême et indiscutable des chefs d'Etat, tous aussi terrés et prisonnier de la Terre que vous l'étiez, petite gens. Peut-être avaient-ils le droit à un peu plus de confort que toi. Enfin, le seul point positif à en tirer c'est que pour une fois ils se sont tous entendus sur une décision à prendre. En même temps, ce n'était pas difficile. La vie en extérieur était devenue impossible et à présent, rejoindre la Surface était synonyme de mort.

Il y a beaucoup de choses que les dirigeants ont faits en espérant prendre la bonne décision. Mais certaines n'avaient fait qu'empirer les choses obligeant l'Humanité à abandonner du jour au lendemain ses habitations. A remettre à neuf toutes les mines et grottes, ainsi que les agrandir pour les rendre habitable, et vite. Interdire les véhicules à moteur fut une bonne idée. Tout usager conduisant un véhicule à moteur était gravement sanctionné d'après ce que tu avais pu entendre. Suffisamment pour qu'il ne réitère pas l'expérience apparemment. Cependant arrêter l'utilisation de l'électricité en fut une mauvaise... La coupure générale entraîna également la cessation du fonctionnement du circuit de refroidissement des centrales nucléaires. Mais la réaction en leurs cœurs, elle, continuait son œuvre. Explosion après explosion, un voile toxique que rien ne pouvait arrêter, sinon le temps, recouvrait alors la Terre suite à cette désastreuse décision gouvernementale. Et voilà le monde en urgence à devoir trouver un abris pour les temps à venir.

Tu arrivais devant le rationniste. Avec ces événements, la nourriture était devenue une denrée rare qui se monnayait par tout les moyens, et principalement avec ce dont l'Humanité avait le plus besoin. Comme des livres, la source du savoir et de l'Histoire passé. Beaucoup de ces écrits étaient restés à la Surface, d'où leurs valeurs. Certains allez jusqu'à braver l'interdit pour essayer de les récupérer, comme d'autres objets tout aussi important. Mais tu ne te souvenais pas avoir entendu qu'ils ne soient jamais revenus de cette folle expédition.

- T'as quoi ?, balança l'homme, irrité.

Tu posais le livre face à lui avec délicatesse. Soudain, un sourire remplaça la moue désagréable sur le visage du rationniste à l'allure de molosse. Il se saisit de l'objet avec la même délicatesse dont tu avais fais preuve pour le lui donner.

- Bien... Très bien même. On m'en apporte pas tout les jours des comme ça.

Tes yeux commencèrent à pétiller. Il réagissait mieux que tu ne l'espérais. Jusqu'à maintenant du moins. En faisant l'examen de l’œuvre, l'homme ouvrit des yeux ronds, de plus en plus grands, au fur et à mesure qu'il tournait les fines pages qui la constituait. Les choses commençaient à se corser. Un silence pesant régnait alors que le molosse continuait à feuilleter les pages du récit.

- Où tu l'as trouvé ?
- Par terre, dans un tunnel plus loin. Le F-243-G-21- 6.
- Par terre ? Et y avait personne dans les environs ?
- Non.

Le rationniste marqua une pause en te jaugeant avant de reprendre.

- Ça, fit-il avec insistance en montrant le livre, c'est pas le genre de livre que l'on pause dans un coin pour le lire plus tard. C'est plutôt celui qu'on garde sur soit en toute circonstance.
- Et ben là il faut croire que c'était pas le cas pour une fois !, rétorquas-tu immédiatement en le fusillant du regard. Un regard qu'il te rendit aussi rapidement. Avalant ta salive, tu repris ta défense.
- J'en sais rien moi, peut-être on l'a laissé tombé ou celui qui l'avait s'est fait tabassé à cause de lui.

Le rationniste était suffisamment baraqué pour te jeter dehors sans te donner ton dû tout en gardant le livre sans que tu puisse répliquer. Mais après quelques minutes à te fixer, il finit par mettre le livre dans une caisse avant de te tendre la main. Tu lui offris un petit pochons de tissus et tu le vis y mettre un nombre certains de petits jetons. En même temps qu'il te rendait le pochons, tu le voyais écrire sur une feuille à la suite de nombreux autres qui étaient venus le voir ; 33 R – Lr.Fa.F243 – G21.6. Trente-trois rations ? Tu pourrais tenir au moins un mois avec une ration par jour. A condition de ne pas le faire savoir aux autres.
La nature ne pardonne pas, n'oublie rien... Des coups, elle peut en supporter mille et rendre soudain non pas oeil pour oeil mais apocalypse pour chiquenaude


Mots 1172


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

| Concours d'écriture - Apocalypse Now | 3881576816 Vous avez deux nouveaux messages | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 3881576816 :


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34158-melissandre-s-gemu-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11263
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Sam 30 Juin 2018, 17:45

Dans un sursaut, Anthony s'éveille de ce cauchemar saisissant, libérant son esprit de la main glacé qui tentait de s'en emparer. Il ne se rend pas tout de suite compte qu'il bascule sur le côté, atterrissant sur le sol dans un bruit sourd. Maugréant et pestant intérieurement de ce mauvais réveil, il se redresse sur ses bras pour se mettre en position assise. Relâchant un soupir, ses épaules contre le lit, l'homme reprenait ses esprits. Passant une main sur son visage, il s'oblige à s'éveiller alors que l'aube naissante se fait voir au travers de la fenêtre ouverte, laissant entrée une fraîcheur agréable. Sa tête était lourde, il n'avait que trop pleuré, il en avait oublié de fermer les rideaux, laissant apercevoir un ciel bleu d'une pureté absolue. C'était une belle matinée s'il voulait mourir.

Anthony, ça va ?

Sa chute avait été suffisante pour réveiller la femme endormie à ses côtés, dont la voix inquiète l'arrachait de ses sombres pensées. C'est qu'il avait l'habitude de dormir seul depuis quelques temps. Il n'avait plus l'habitude que son lit soit occupé par deux. Il se retournait à moitié Monika, la gratifiant d'un large sourire. Il ne voulait pas se plaindre, encore moins l'inquiéter. Le voir ainsi semblait la rassurée.

Tu as bien dormi ? demanda-t-il.
Je n'ai pas dormi aussi bien depuis longtemps.

Étendant ses bras au-dessus de sa tête, Monika cherchait à se réveiller en douceur. Malgré la nuit courte, ils ne dormiraient plus.

— On s'est endormis ensemble comme des gosses de quinze ans. C'est mignon.

Son sourire était amusé, mais une tristesse infinie peignait ses traits. Elle n'était pas remise. Lui non plus. Ils étaient sortis la veille au soir avec quelques amis, mais n'ayant pas réellement d'endroit où rentrer, la voyant dans une détresse profonde qui ne laissait rien présager de bon, Anthony l'avait invitée dans son appartement, qui n'était au final qu'une chambre meublé, pour qu'elle puisse être ailleurs que dans un lieu exsangue, avec ses affaires dans des cartons et un canapé comme seul lieu où dormir. Que ce soit lui qui l'invite était déroutant, compte tenu de la situation. Ils avaient passés la moitié de la nuit à discuter de cet épineux souci. Anthony et Monika ne s'en voulait pas. Ils avaient été victimes d'une situation qu'ils n'avaient pas souhaitée. Il avait craqué, s'était mis à pleurer dans ses bras et elle l'avait écouté se plaindre sans rien dire. Il n'y avait rien à dire. Elle comprenait exactement ce qu'il ressentait. En se redressant trop brusquement, Anthony fût pris de vertiges, mais il se rend compte de la respiration sifflante de son amie. Elle serrait les dents, main contre le front.

— Tu vas bien ?
— Ce sont mes nausées matinales.


Monika mit une main sur son ventre. Ce dernier était légèrement arrondi. Rien de très visible, mais signe évident d'une grossesse récente. Elle sourit à son tour pour le rassurer plus qu'autre chose, alors qu'il prenait une bouteille pour déverser de l'eau dans un verre. Être enceinte en ces temps troubles était merveilleux et dangereux à la fois.

Tiens.

Anthony lui tendait le verre, le regard un peu fuyant quant à son éventuelle réaction.

Merci.

La jeune femme le prit, vidant d'un coup le précieux contenu d'un trait avant de soupirer, relâchant la pression. Monika était forte. Plus que lui. Elle avait abandonnée devant l'autel par son fiancé voici quelques semaines, elle avait fui leur demeure investit par la nouvelle arrivante et dormait là où on avait réussi à la mettre. Personne ne savait qu'elle était enceinte à part lui et deux de leurs amis. C'était risqué, mais elle n'avait pas réellement le choix. Lui n'était au courant que parce qu'il s'était pointé un soir, ivre, devant la porte de son taudis pour lui réclamer des comptes. Il voulait savoir pourquoi la femme de sa vie était partie avec un autre. Si elle ne lui avait pas présentée...Il n'avait pas l'habitude de boire, ni d'être violent, mais cette nuit-là, il aurait été capable de lui faire du mal. Elle lui avait demandé de ne pas blesser son bébé et il avait compris. Résultat, encore une fois, c'était elle qui prenait soin de lui. Anthony se sentait inutile. Quand leur entourage avait compris ce qu'il s'était passé, ils se seraient cru dans ces anciennes émissions télévisées où les couples se font et se défont pour des broutilles. Anthony avait vu sa petite amie partir avec le fiancé de sa meilleure amie. Ensemble, ils essaient maintenant de reconstruire les morceaux de leur vie. Il ne restait que leur amitié dans l'incertitude. Anthony la regardait, comme si Monika était inaccessible. Et pourtant.

— On se marie ?
— ...Ce que t'as dit Flavie t'a touché ?


Sa proposition ne sortait pas du néant. Flavie leur avait suggérer de s'unir, non pas pour se venger des amants qui s'était moqué d'eux, mais pour l'enfant à naître. Il avait besoin de parents, c'était la Loi. Si Evan apprenait sa grossesse, lui qui était désormais marié avec Candice, ayant une demeure et un emploi stable, il serait privilégié sur la mère, qui n'aurait pas son mot à dire. S'ils étaient unis, avec leurs emplois respectifs, on leur trouverait un logement adapté et Monika conserverait le petit être dans son ventre. En vérité, cela faisait aussi écho à leur envie de vengeance. Est-ce que la jeune femme voulait laisser son enfant à son ancien compagnon et à sa rivale ? Est-ce que Anthony laisserait ça se faire, alors qu'on le privait de ce droit ? Non. Pourtant, Monika n'était pas le genre de femme à s'imposer. Anthony n'était pas du genre à vouloir se venger. C'était seulement de la tristesse et ils n'avaient la force à rien.

— Je crois que ma vie serait sans éclat sans ta présence, depuis que tu es là, c'est devenu une aventure.
— Tu me fais quoi là ? Je te signale que cela ne fais que quelques semaines que Evan s'est barré.


Anthony désirait épouser Monika pour qu'elle puisse garder son enfant. Ils étaient brisés tous les deux par cette histoire. S'ils se mariaient, ils auraient une paix relative le temps qui leur restait à vivre.

Je ne fais que te dire ce qui me traverse par l'esprit, dit-il sur le ton de l'excuse.
— Tu ne t'es pas dit que je suis peut-être rayonnante parce que je suis en ta compagnie ?
— Hein ?
— Tu es un peu mon rayon de soleil depuis que je suis revenue dans le coin, tu sais ?


Monika ne faisait que dire la vérité. La présence d'Anthony était comme une bouée de sauvetage. Ce dernier détournait à nouveau le regard, n'osant supporter le sien.

— ...J'étais rempli par la haine, oui. Tu as été d'une patience exemplaire.
— Tu arrivais à mettre des mots sur ce que je ressentais.


Ce que lui disait son ami n'était-il pas réconfortant ? Ce serait un bon moyen de reprendre leur existence en main. Sans doute. Et elle pourrait élever son bébé. Ce serait magnifique. Ce serait moins effroyable que de le mettre au monde, le voir survivre et ne jamais, ô grand jamais, pouvoir l'approcher. Anthony espérait sortir de sa morosité et de laisser cet envie de mort loin de son esprit. La chasser. Que pouvait-il lui dire pour espérer la convaincre ?

Monika, si c'est un garçon, tu pourras l'appeler Alessandro et t'occuper de lui.
Non, si c'est un garçon, il s'appellera Anthony et il restera gentiment à la maison à écrire des histoires.
T'es conne, dit-il en pouffant de rire.

Son sourire est forcé au travers d'une expression incroyablement douloureuse. Anthony était auteur, il écrivait pour la postérité, il retranscrivait des ouvrages pour ne pas les perdre et traduisait en cinq langues différentes pour les communautés résidant en ce lieu. Monika, elle, s'occupait de la gestion des stocks d'un hôpital. Chef de toute la logistique, elle départageait médicaments, matériel et perfusions dans les services fonctionnels. Malgré tous les avantages de leur union, aussi bien pratique que matériel, Monika ne désirait pas l'enchaîner dans une union malheureuse.

Je pense que nous devons nous marier en réfléchissant correctement, c'est une décision lourde, irrévocable devant la Loi. C'est pour cette raison qu'Evan est parti.

Anthony était amer. Ce sale enfoiré aurait pu rompre avec elle avant la date de leur union. Non. Il avait attendu l'ultime instant et, ne le voyant pas arrivé, il avait vu Monika se tourner vers lui. Elle avait compris que jamais il ne viendrait. Son expression avait été une douleur insondable. Sans pleurer, sans rien, elle s'était assise dans sa belle robe blanche. Droite, essayant de comprendre pourquoi. Il l'avait consolé, promis que ça se passerait bien. Ses amis étaient présents pour elle. Anthony n'avait pas encore compris qu'il était le suivant sur la liste. En rentrant chez lui ce soir-là, s'étonnant de l'absence de Candice, il n'avait eu droit qu'à une note froide et un placard vide. Elle était partie avec Evan. Lui qui lui avait déjà pris Monika. Il chassait cette sale pensée de son esprit et prit les mains de son amie dans les siennes.

Tu es tout ce qu'il me reste. S'il te plaît, accepte de m'épouser et élevons cet enfant ensemble.

Monika n'était pas sans ignorée que devenir père était son rêve le plus cher. Sans doute impossible compte tenu des maladies et des dangers. Cependant, à défaut d'avoir un enfant de son sang, il était prêt à en adopter un.

Réfléchis-y, dit-il en déposant les papiers sur le lit. Je vais prendre une douche.

Laisser Monika à ses réflexions lui permettait de ne pas l'obliger à quoi que ce soit. En refermant la porte derrière lui, il se dit que, sans doute, elle partirait, elle aussi, en laissant un vide nouveau. Si c'était le cas, Anthony savait ce qu'il ferait. Se laver les cheveux faisait du bien. C'était une sensation agréable, même si l'eau était sans cesse recyclée. Cet endroit était une chance. Sur l'île de La Réunion, la vie devait être plus agréable que dans toutes les autres contrées du monde. Autrefois rattachée à la grande nation de France, elle avait déclaré son indépendance après un bras de fer les opposants à des multinationales qui en avaient après leurs terres, se moquant du bien-être des habitants en construisant des carrières. Ce devait être un an avant l'Effondrement. Quand tout s'est accéléré d'un coup. Sa mère le lui avait raconté nombre de fois, avant son décès et il avait lu énormément d'ouvrages sur la vie d'avant. C'était la normalité autour de lui, ce que lui racontaient les romans d'Histoire était surréaliste. Et pourtant. Les eaux avaient grimpées en dévastant progressivement les littoraux, inondant les habitations en bordure de l'Océan. Les habitants s'étaient retirés au plus loin dans les terres, certains fuyants sur les Continents, plus sûrs disait-on. Pourtant, l'immigration massive n'avait pas été tolérée. Certains avaient acceptés ces migrants, compte tenu de la situation, mais tous ne pouvaient pas se le permettre et les morts s'étaient entassés...

Ceux qui étaient resté s'étaient mis en hauteur, les montagnes préservant les lieux intérieurs, créant de véritables zones protégées. Des demeures avaient été construites à l'intérieur même des monts massifs pour épargner les habitants de la chaleur souvent étouffante et les coraux, poumon terrestre par excellence, ont été réimplantés dans des climats purs qu'étaient les lagons environnants. La Réunion était un endroit où survivaient encore quelques espèces disparues ailleurs, dissimulée au regard et à la perversion des Humains. Quelques migrants, comme les grands-parents de Monika, était venu s'installer ici. Acceptés car respectueux, travailleurs. Certains autres avaient été sommés de partir, certains avaient été exécutés, causant des troubles. Cet endroit était une forteresse, un dernier bastion libre où homme et nature s'entremêlaient pour survivre. On n'allait pas à l'encontre des Lois. Peut-être que cet endroit redeviendrait un berceau pour l'Humanité si la Terre-Mer le permettait. Peut-être. Ailleurs, les terres étaient hostiles, devenant les bourreaux de ceux qui les faisaient autrefois victimes d'une surexploitation. La Réunion le payait aussi en subissant des cyclones imposants peu importe l'époque de l'année, mais ils y étaient préparés. Chacun essayait de survivre, de s'adapter. Ils n'étaient plus si nombreux que cela pour se battre de toute manière. Tous les efforts autrefois militaires sont consacrer à la médecine. Urgence vitale à leur survie.

Suite à une démographie galopante, l'Humanité s'est retrouvée face à un précipice inquiétant qui a déstabilisé l'ensemble du monde, contribuant à causer plus de tort dans une société en sursis. On ignore si cette maladie, devenue une pandémie ancré dans les moeurs depuis quarante ans, est venue du ciel lorsque la Météorite est tombée sur l'Ancien Continent, ou si c'est la nature qui rétablissaient ses droits après des décennies d'oppression qui en est responsable. Cela n'avait que peu d'importance face au réel problème : l'absence de remède. Cette saleté se caractérisait par des douleurs, invalidantes au fil du temps, meurtrissant les organes vitaux, dégradant la santé dès l'âge de vingt-huit ans. On savait que l'on en était atteint lorsqu'une douleur au bras gauche s'éveillait. Dès lors, l'état ne fait que se dégradée progressivement, conduisant à la mort. Chaque Humain était touché. Monika savait qu'elle ne survivrait pas au-delà de ses trente-cinq ans. Anthony le savait également, même si les hommes arrivaient parfois à atteindre l'âge de la quarantaine. Et son enfant ne serait pas épargné. Sans doute était-ce là un moyen de se rendre compte de l'importance de la vie ? En sortant de la salle de bain vêtu de vêtements propres, le simple fait de voir que Monika était là faisait battre son cœur plus vite. Elle avait signé les papiers. Rien que de voir cette signature le rendait heureux sans raison. Elle conservait les documents dans sa main, refusant de les lui donner durant un instant, le regardant droit dans les yeux.

J'ai mal au bras gauche. Tu sais ce que ça veut dire, n'est-ce pas ?

Anthony acquiesça. Oui. Il savait. Il s'en moquait.

Monika, allons déposer les papiers.

Il prit sa main dans la sienne, l'obligeant à se relever en douceur. Ils échangèrent un regard intense. Leur vie serait de nouveau bouleversée, mais cette fois, ce serait leur choix. Monika souhaitait cependant être présentable, Anthony parti donc à sa place dans ce qui lui servait de chambre provisoire, il prit tout ce qu'il pouvait avec lui en termes de cartons. Elle était encore sous la douche lorsqu'il revint. Pleurait-elle ? Sans doute. Les murs étaient fins. Il choisit lui-même les vêtements et les lui tendit quand elle le lui demanda. Elle sorti de là en illuminant son appartement de sa beauté. Main dans la main, ils sont partis déposés les documents. En sortant du Iustitia désormais uni, Anthony avait un sourire amusé. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu rigoler aussi sincèrement, sans arrière-pensée lugubre.

Tu as l'air heureux, nota-t-elle.
Je vais officiellement être papa.

Monika baissait la tête. Aucun lien du sang ne les liait, mais il s'en moquait. Anthony mit sa main sur son menton, l'obligeant à relever son visage vers lui.

Je veillerai à te faire sourire maintenant.

C'était une promesse. Monika le prit dans ses bras pour une longue étreinte. Elle avait une chance incroyable de l'avoir comme meilleur ami. Elle ne savait pas comment évoluerait ce mariage, mais au moins, ils essayeraient d'être heureux. En soirée, quelques verres s'entrechoquèrent. Flavie, Mathieu et les heureux mariés célébraient l'union. Qui plus est, Monika s'était rendue à la clinique en début d'après-midi pour annoncer sa grossesse, on lui avait fait une batterie de test et une échographie en compagnie d'Anthony, officiellement son compagnon. Certains supposeraient qu'ils s'étaient consolés dans les bras l'un de l'autre et c'était tant mieux. Jamais Evan et Candice n'approcheraient de ce bébé. Jamais. Ils construiraient ce bonheur à trois. Ils avaient d'ailleurs découvert que ce serait une petite fille.

— Vous avez choisi un prénom ?
— Pas encore.


Monika était persuadée que c'était un garçon. Elle n'avait pas réfléchit à l'autre éventualité. Anthony reposait son verre sur la table. Lui, il n'avait que trop réfléchis aux prénoms qu'il souhaitait pour ses enfants.

Et pourquoi pas Aaliyah ? demanda-t-il.
Aaliyah ?

Monika paru réfléchir un instant, mais il y avait des étoiles dans ses yeux.

C'est magnifique. Notre fille s'appellera Aaliyah !

Monika se tassait un peu sur sa chaîne l'instant d'après en réalisant ses paroles, un peu gênée d'avoir haussé la voix.

Je...Je voulais dire...Enfin, tu m'as comprise.
Oui, bien sûr, sourit Anthony.

Que son épouse le considère bel et bien comme l'unique père de son bébé le ravissait. Elle ne lui dirait jamais en plein visage qu'il n'avait rien à dire. Ils avaient fait ce choix à deux. Ils se regardaient en souriant, espérant que cette nouvelle vie serait belle. Matthieu ne dit rien, Flavie n'en pensait pas moins. Ce regard qu'ils s'échangeaient ne trompait pas. Un peu d'espoir avant la Fin.

2 800 mots
Merci. J'ai adoré. Je me suis éclatée !


| Concours d'écriture - Apocalypse Now | Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Invité
Invité

avatar
Lun 02 Juil 2018, 09:09


J’ai trouvé cet amas de papier aux pages vierges qu’on appelle un journal, selon ce qu’un des anciens du groupe m’a expliqué ce matin. Je n’ai utilisé que les tablettes électroniques et les hologrammes durant ma jeunesse, jusqu’au jour où les politiciens décident d’interdire l’usage de l’électricité.  J’avais grandi avec cette technologie et je devais apprendre à vivre sans cela.

L’ancien m’a expliqué que je pouvais mettre ce journal pour y écrire le résumé de mes journées. Cela pouvait m’aider à organiser mes pensées, dans cet étrange monde en ruine. J’ai dû m'exercer à écrire avec un crayon puisque j’avais passé la majeure partie de ma partie à écrire avec un clavier holographique ou un crayon électronique sur une tablette.


****

2 février 21XX

Il pleut.

23 février 21XX

Il pleut toujours

7 mars 21XX

Nous commençons à manquer de nourriture. Le gibier sain se fait rare. La pluie commence à se faire plus faible. Un groupe de quatre chasseurs sont partis chercher de la nourriture.

14 mars 21XX

Ils ne sont toujours pas revenus et des prédateurs ont été aperçus autour du campement. La pluie s’est arrêtée. Nous devrions être au sec pour quelques semaines, avec un peu de chance.

15 mars 21XX

Ce sont des loups. Ils semblent maigres. Des rondes sont rajoutées pour veiller à ce qu’on ne soit pas attaquer par surprise, mais nous manquons de personnes, criss.

16 mars 21XX

Les loups attaquent, je dois inter....

19 mars 21XX

Un des anciens a été gravement blessé par l'attaque. Tabarnak. On a été obligé … de mettre fin à ses souffrances. Calisse. Monde de marde.

21 mars 21XX

On a dû brûler les corps de loups, car la maladie rongeaint chacune partie de leurs corps. On ne pouvait se permettre de se rendre malade en mangeant sa viande. Un seul des chasseurs est revenu avec quelques rations militaires trouvées sur un corps. Les trois autres chasseurs sont morts à la suite d’une attaque d’un ours. N’étaient-ils pas tous morts ? Tabarnak d’osti de calisse

Certains membres du groupe sont malades à cause du manque de nourriture. Nos rares enfants ayant réussi à naître et grandir vont commencer à mourir si nous ne trouvons pas de nourriture.


2avril 21XX

Un éclaireur de notre groupe a aperçu des traces de cerfs. J’ai accompagné d’autres hommes du groupe afin de retracer le gibier.

10 avril 21XX

Nous allons au plus haut d’une montagne de la région. Un des autres membres du groupe pointe une étendue d’eau au loin. Il m’explique que c’est le fleuve Saint-Laurent. Aujourd’hui, il est beaucoup plus étendu qu’à son origine. Il y avait deux îles en son centre où vivaient des millions d’êtres humains. Une de ces villes se nommait Montréal. J’en avais entendu parler à l’école lorsque nous pouvions encore utiliser l’électricité. Avec les changements climatiques et la montée des eaux, tous les moyens de la province du Québec et du Canada n’avaient pas suffi pour empêcher la ville d’être engloutie par les eaux. Les habitants ont dû être évacués d’urgence lorsqu’il a plu pendant trente jours sans arrêt. Certains disaient que c’était Dieu qui nous punissait d’avoir saccagé notre planète. Aujourd’hui, je pense que c’est juste que «karma is a bitch». On a décalissé la planète et on en subit les conséquences. On est une maladie que la Terre tente d’éradiquer.


9 avril 21XX

Nous retournons au campement avec assez de viandes pour nourrir tout le monde pendant un moment. Ce n’a pas été sans difficulté, car nous avons croisé un ours en chemin. Je ne sais pas si nous avons été simplement chanceux ou s’il s’était déjà nourri, mais il est parti plus au nord. J’espère ne jamais le revoir, car j’ai eu crissement peur en le voyant. Nous ne sommes pas équipés pour tuer ce genre d’animal.

18 avril 21XX

Des traces de pas humaines ont été aperçues dans les environs. Une dizaine de personnes.


20 avril 21XX

Un inconnu vient nous voir. Il nous dit que si ne partageons pas nos ressources avec son groupe, nous allons-en subir les conséquences. On lui demande de décalisser avant d’en subir les conséquences.

21 avril 21XX

Calisse de tabarnak. Nous avons été attaqués par un groupe d’étranger. Nous avons réussi à les repousser en leur infligeant de lourdes pertes, mais cela a causé la mort de plusieurs de nos anciens qui ont tenté de nous protéger.

La planète se meurt et notre race est en train de s’éteindre, ronger par la maladie et l’infertilité. Même quand tout allait bien, on s’entretuait pour des territoires, des ressources et parce que cela semblait fucking plus beau chez le voisin. Osti. Pendant un court moment, car les gens ont véritablement pris au sérieux les changements climatiques, ils ont tenté de faire la paix et d’arrêter drastiquement la fin de notre monde. Malheureusement, cela avait été déjà annoncé il y a plus de 100 ans et personne n’a réagi.


22 avril 21XX

J’AI TUÉ QUELQU’UN DE SANG-FROID.

2 mai 21XX

Il pleut depuis deux semaines. Nous n’avons plus de nouvelles de l’autre groupe. Sur ce qui s’est passé le 22 avril dernier. Un homme seul de l’autre groupe est venu afin de réduire les pertes et de faire la paix en leur accordant un droit de passage pour quitter la région. Certains membres du groupe trouvaient cela sage d’accepter, pour éviter d’autre effusion de sang. Non. Je l’ai tué à l’aide de mon arc et d’une flèche. Ce groupe nous a menacés, nous a attaqué et tué plusieurs de nos membres. Maintenant, ils veulent faire la paix ? Qu’ils mangent de la marde.

J’ai été réprimandé verbalement et certains pensaient même me bannir de la communauté pour mon acte. Nos effectifs étaient tellement réduits qu’ils décidèrent que je pouvais rester.


2 juin 21XX

Personne n’est venu. Nous sommes en paix. La pluie vient de s’arrêter et il commence à faire chaud le jour.

30 septembre 21XX

Ils sont tous morts.  J'ai fuis la région depuis longtemps et traverser le fleuve Saint-Laurent a été très difficile. Cela fait deux mois que je suis en train de fuir. C'est épuissant.

25 octobre 21XX

Ceux qui nous ont attaqués étaient qu’un groupe d’éclaireur. Puisqu’ils n’avaient pas de nouvelles de leurs éclaireurs, un groupe lourdement armé s’est pointé et nous a attaqués sans avertissement.

J’étais le seul survivant, car j’étais parti chercher la trace de gibier pour garnir notre stock de nourriture.


31 octobre 21XX

C’est ma faute. Je n’aurais pas dû le tuer.

6 novembre 21XX

Tout le monde serait peut-être vivant si je n’avais pas voulu me venger. J’ai trouvé une arme à feu. Un pistolet chargé qui lui restait une balle.

10 novembre 21XX

Je n’ai pas réussi. Je vois des formes du coin de l’œil. J’entends des voix. Je n’arrive pas à dormir.

15 novembre 21XX

Je suis hanté. C’est ma faute si tous mes camarades sont morts.  Devrais-je mériter de vivre ou simplement en finir ? La planète se meurt, je n'ai pas envie d'assister à cela.

30 novembre 21XX

Adieu.

****

Si un jour, quelqu'un retrouve ce texte, il serait parmis les effets personnels d'un squelette dont un pistolet sans munitions. Bien du sang se retrouve sur la couverture du journal.
1992 mots

Édit:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 07 Juil 2018, 16:35

Quelque chose d'humide tomba sur son nez. Perdu dans ses pensées, il mit quelques secondes à réagir. Ce fut le début de brûlures sur la chair de son appendice nasale et les cris des autres qui le firent réagir. Il commençait à pleuvoir. Et ce n'était jamais une bonne chose. Plus maintenant. Ils se mirent tous à courir, se protégeant la tête et les parties de peau dégagées comme ils le pouvaient. Il fallait rapidement qu'il trouve un endroit où se mettre à l'abri sinon la pluie acide finirait par avoir raison d'eux s'ils restaient dessous trop longtemps. Le seul problème, c'était qu'ils étaient en plein milieu d'une lande désolée, de ce qui devait être autrefois la campagne. A présent, il ne restait plus qu'un sol aride et infertile. Plus de traces de forêt, de haies et de champs. Seuls quelques arbres rabougris, aux troncs tordus et dénudés de toutes végétations témoignaient encore de ce qu'ils avaient pu être autrefois.

Puis dans le creux du vallon surgit une bâtisse basse, type longère, à l'apparence quelque peu abandonnée. Mais ils s'en fichaient. Tout ce qui comptait c'était que c'était un endroit où ils pouvaient s'abriter. Ils n'hésitèrent d'ailleurs pas une seule seconde de plus. Raeden donna un violent coup d'épaule dans la porte pour l'ouvrir. Celle-ci résista quelques secondes avant de céder dans un nuage de poussière et le grincement des gonds rouillés. Au moins, il n'y avait personne à l'intérieur sinon l'occupant les aurait entendu depuis un bon moment et serait certainement déjà passé à l'action. Tout le petit groupe se faufila à l'intérieur tandis que dehors, la pluie redoublait de violence et qu'un orage éclatait. Ils étaient tous heureux d'avoir trouvé cette demeure, même si aucun d'entre eux n'en fit la remarque. Ils étaient une petite dizaine à se serrer dans le vestibule comme des chiots trempés.

Aucun d'entre eux n'osait bouger. Ils savaient qu'ils venaient d'échapper à une catastrophe, même si malheureusement, c'était devenu monnaie courante dans leur vie. Il fallait qu'ils se bougent sinon, ils risquaient de rester prostré là et de se mettre à penser à des choses déprimantes.


On va passer le reste de la journée et la nuit ici. Faite le tour des pièces, par groupe de deux, et rassemblez tout ce qui pourrait être intéressant. On se retrouve dans le salon.

Raeden était sur le point de rajouter une durée de temps, mais ça n'aurait servi à rien. Les montres à pile avaient cessé de fonctionner depuis longtemps et ils étaient très peu à en posséder une ancienne, qu'il fallait remonter tous les jours. Il se mit en binôme avec Albert. Ils étaient les deux plus vieux du groupe. Ils étaient d'ailleurs les deux seuls rescapés du groupe originel. Ils avaient vécu tellement de chose ensemble, vu tant de souffrance, d'horreur et de mort que cela les avait soudés plus profondément que n'aurait pu le faire le moindre lien du sang. Ils n'avaient plus besoin de se parler pour se comprendre, un simple regard ou un mouvement suffisait la plupart du temps. Ils se dirigèrent vers l'étage tandis que les autres se répartissaient dans le reste de la maison. L'endroit était poussiéreux, preuve que personne n'y avait habité depuis un certain temps. Quelques faiblesses du toit laissaient s'infiltrer un peu d'eau, gouttant sur le sol, mais rien qui ne puisse réellement représenter une menace pour eux. Car malgré tout, la baraque paraissait encore robuste et c'était tout ce qui leur importait.

L'étage comportait plusieurs pièces, réparties de chaque côté d'un couloir, la plupart des portes étant closes. La première sur leur droite était entrouverte. Ils la poussèrent doucement sans qu'elle ne grince. Il s'agissait d'une chambre. Occupée. Sur le lit reposait un homme. Comme simplement en train de faire une sieste, saisi dans son sommeil. Des flacons vides de médicaments se trouvaient sur la table de chevet. Son corps ne s'était pas décomposé. Il s'était simplement desséché, comme momifié par le temps. Les deux hommes échangèrent un regard et refermèrent doucement la porte. Il n'était nullement nécessaire de troubler le repos éternel de cet homme si rien ne l'imposait. Lorsque la pluie cesserait, s'ils le pouvaient, ils l'enterreraient. Peut être dans ce qui semblait avoir été autrefois un jardin, sur le côté de la maison, là où se trouvait les restes d'un banc, à côté d'une statue en grès, à moitié rongée. Ils continuèrent donc leur inspection, prenant chacun une porte.


Raeden … Viens voir ça.

Le ton de la voix d'Albert, bien plus que ses mots firent se retourner l'homme. En deux enjambées, il eut rejoint son comparse et se figea à son tour sur le pas de la porte. Il n'arrivait pas à en revenir de ce qu'il voyait. Devant lui s'étendait une grande pièce qui faisait presque toute la longueur du couloir. Mais ce n'était pas sa taille le plus impressionnant, c'était son contenu. Raeden C'était à la fois hétéroclite et merveilleux. C'était un mélange entre une bibliothèque et un musée. Le baraqué n'avait jamais eu l'occasion de visiter un musée, ses derniers ayant déjà disparu quant il était né, mais il savait ce que le mot signifiait et ne pouvait s'empêcher de l'appliquer ici. Plusieurs étagères et meubles dépourvus de portes occupaient la pièce, rempli de livres, de toutes les tailles, à la couverture de toutes les matières et couleurs différentes. Et par ci par là, des statues, des objets, des tableaux, comme si l'homme qui était mort dans son lit avait consacré sa vie à essayer de rassembler l'art de l'ancien monde, tout ce qui avait saisi sa beauté, dans une seule pièce.

Les doigts de Raeden frôlèrent la courbe du dos d'un cheval en train de galoper représenté en sculpture. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait pénétré dans la pièce. Puis son regard rencontra une toile. Il se stoppa devant elle. Elle représentait quelque chose de simple. Juste un paysage campagnard, comme celui qui aurait dû se trouver dehors, autrefois. Elle représentait la beauté du monde que les hommes avaient détruit, ce qui était là avant qu'il naisse et qu'il n'avait jamais connu. Et sans qu'il ne s'en rende compte, une unique larme coula le long de sa joue car son cœur pleurait et chantait pour ce qui n'était plus, pour les merveilles d'autrefois, aussi simple qu'une prairie où paissaient tranquillement des vaches.


1 155 mots
Merci pour le concours. | Concours d'écriture - Apocalypse Now | Mini01
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 31 Juil 2018, 12:18

Voilà ^^

J'ai mis le petit sondage | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 46 Il est à choix multiple pour dix jours | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 442
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 19 Aoû 2018, 21:16

Eh ben ! Y a beaucoup d'ex-aequo O.O J'aurai dû voter pour départager tout ça | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 1628 | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 1628 | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 1628 /sbaf

1er : Erik o/
2ème : Kyra, Melissandre, Mancinia et Raeden
3ème : Priam

Bravo tout le monde | Concours d'écriture - Apocalypse Now | 009
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

| Concours d'écriture - Apocalypse Now |

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Q] - Le Dîner de l'Apocalypse
» L'apérot de l'apocalypse
» | L'apocalypse infernale - RP à plusieurs |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Communauté :: Détente :: Concours, défis et jeux :: Archives-