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 La mélodie du vide (pv Raphaël)

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Ven 10 Nov 2017, 21:22


La mélodie du vide

Le ciel était éclairé de mille bougies, le son de l’océan était telle une ritournelle sans fin et la lune m’accompagnait, comme une amie qui aurait souhaité me réconforter. Pourtant, à cet instant précis, je ne pouvais l’être. Les Hommes connaissent bien des malheurs dans leur existence mais il en existait un de particulièrement douloureux : la perte d’un être cher. La guerre était finie, certes, mais elle avait emporté mon père. Ma mère semblait l’accepter, comme si elle avait lu cette histoire dans le grand livre qu’elle aimait nous conter lorsque ma sœur et moi-même n’étions encore que des enfants. Sa tristesse était pourtant palpable et les sourires qui jadis illuminaient les traits de son visage ne faisaient à présent plus que les éclairer faiblement. Sa fragilité était ressortie après que l’être aimé lui ait été enlevé et j’étais encore bien trop ignorante pour comprendre que le Destin était ainsi fait. Peu lui échappaient et peu étaient capables également de briser la véritable ligne du temps. Mais toutes ces notions étaient encore très floues pour moi. Je voulais apprendre mais mes parents avaient insisté : chaque chose en son temps. Un jour, moi aussi, je pourrai être comme eux mais pas encore.

Depuis quelques lunes déjà, la mélancolie ne semblait plus vouloir me quitter. Je ressentais un vide énorme au sein de mon cœur, une impression que rien ne serait plus jamais comme avant. J’aurai pu me dire que mon père était simplement parti en voyage et qu’il reviendrait dans de longues années, conservant son image dans mes souvenirs tout en essayant de me mentir pour que la douleur soit moins douloureuse, mais j’en étais incapable. Quand je pensais à lui, je revoyais son sourire se poser sur moi, ses yeux amusés des jeux que nous faisions avec ma sœur. Quand je pensais à lui, mon cœur se serrait et je me rendais compte à quel point il avait été là tous les jours sans que jamais je ne pense à le remercier de prendre soin de moi. À présent, c’était trop tard. Ma sœur, elle, semblait porter son deuil d’une autre façon. Elle travaillait, beaucoup, rangeait, souriait et riait autant qu’elle le pouvait. Seulement, je la connaissais trop bien pour ne pas me rendre compte que tout ceci n’était qu’une façade. Sans doute était-ce mieux pour son entourage, pour ces gens qui pourraient se dire que le temps reprenait son cours. Je doutais que cela soit la meilleure chose pour elle néanmoins.

J’émis un soupire qui se perdit dans le bruit des vagues. Je me trouvais sur un amas rocheux, une falaise qui s’étendait tout le long des côtes. Perdue dans la nuit, avec ma petite robe blanche et mes cheveux détachés, sans doute ressemblais-je à une créature nocturne ou à une suicidaire. Pourtant, je n’avais pas envie de me jeter à la mer. Je voulais simplement, comme une envie irrépressible, me rapprocher un peu plus des étoiles et de la lune. C’est pour cette raison que j’étais venue ici. Cela n’avait pas été une mince affaire mais j’avais pris mon temps, mes pensées divaguant ici et là, mon corps agissant presque de façon automatique. J’aurai aimé avoir un ami à qui me confier. Ma seule amie était ma sœur et, malheureusement, nous vivions la même chose. Je ne voulais pas l’accabler. Je souhaitais simplement qu’un être me prenne dans ses bras, pose une main dans mes cheveux et me les caresse en douceur tout en me murmurant que tout irait bien. Seulement, je n’étais pratiquement jamais sortie de chez moi. Ces fois-là, mon père en avait été à l’origine, me regardant d’un air énigmatique en me précisant que je devais y aller. J’avais failli me retrouver mariée à un homme que je n'avais jamais rencontré, j’avais participé à la Coupe des Nations… mais, finalement, je ne connaissais personne. Cette énième constatation me fit l’effet d’un coup de poignard. J’étais seule, sans ma famille. C’était sans doute pour cela que la mort de mon père, intervenue des semaines auparavant, m’était toujours douloureuse.

Les yeux fixés sur les étoiles, je m’avançai un peu plus, comme si j’avais l’intention de les toucher du doigt. Elles étaient si loin et, quelque part, je me plaisais à penser que mon père les avait rejoints. C’était idiot mais cela soulageait un peu mon âme. Seulement, à force de trop m’approcher, je finis par glisser. Mon pied suivit le mouvement de la roche qui tomba dans l’océan, mon corps s’arrêtant plus haut, retenu par mes deux mains qui s’étaient accrochées à la paroi dans un réflexe inattendu. « Aah ! » criai-je, mes jambes suspendues dans le vide.  

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Sam 11 Nov 2017, 01:13


Les yeux fermés, il écoutait les vagues frapper la falaise, venir s’écraser à la base du rocher sur lequel il était assis. L’écume créer par l’océan volait jusqu’à lui, de nombreuses gouttes s’écrasant sur son visage, et sur le reste de son corps, s’accrochant à ses cils et ses cheveux bruns. Il ne s’attardait pas sur le fait d’être de plus en plus trempé à force de rester ici, au contraire, c’était plutôt agréable pour quelqu’un comme lui. Il finit par ouvrir ses yeux, se posant sur l’étendue bleuté et infinie qui s’étendait devant lui. Bleu et argent, la lune se reflétant sur l’océan calme. Il aimait ces deux éléments, le ciel autant que l’océan. Il aimait contempler leur infinité, et les étoiles dans le ciel. Et l’eau était une partie de lui-même, il ne pouvait que se sentir à l’aise et apaisé à côté de celle-ci. Il pouvait même s’y jeter sans crainte. Pourtant ce soir, de nombreuses pensées ne cessaient de tourner sans cesse dans son esprit. Comme s’il n’avait pas assez de choses à pensées en temps normal. Et le voilà toujours en train de penser à cette Guerre. Mais laquelle à vrai dire ? Il y en avait tellement, et eut tellement. La Guerre des Dieux venait de se terminer, ou depuis quelques années – il perdait la notion du Temps à force – mais les tueries étaient loin de se terminer. Pendant la Guerre nombre de personnes avaient été touché, souvent perdu des êtres chers pour ceux qui en avaient, ou alors des choses qui leur était tout aussi précieuses. Combien de personnes avaient souffert de cette Guerre ? L’Unique avait gagné, il serait temps de finir, au moins pour un temps, les morts. Mais non. Les tueries continuaient, mais plus pour les mêmes raisons. Au revoir les morts pour les différents religieux, maintenant les bonnes vieilles querelles reprenaient. Il se demandait comment tous faisaient pour ne pas se lasser.

Avec ce genre de pensées, n’importe qui aurait pu croire qu’il était touché par ces tueries autant que d’autres, qu’il avait perdu des êtres chers. Et pourtant, Raphaël ne faisait pas parti de ceux-là. A vrai dire, il ne tenait à personne. Il était seul, mais pas désespérément. Il aimait cette solitude, la préférait même. Le Lyrienn préférait se plonger dans ses visions, explorer le passé, plutôt que de parler aux autres. De toute manière, il passait son temps à dissimuler des choses, alors autant rester isoler pour ne pas faire d’erreur. Il ne se sentait pas encore tout à fait capable de créer des mensonges rapidement. Et puis, l’Histoire était souvent bien plus compréhensible que les gens. Au moins il savait comment faire des recherches et la comprendre. Pour des personnes… Il avait toujours eu du mal. Comprendre leurs sentiments, leurs pensées, leurs comportements. Tout ceci avait quelque chose qu’il n’arrivait pas à appréhender. Un jour il les comprendrait peut-être.

Plongé dans ses pensées, il n’entendit pas dans un premier temps le bruit. Une pierre lui tomba sur le crâne, rebondissant sur sa tête, et chuta dans l’eau dans un léger bruit, couvert par le cri. Se frottant le point d’impact, il leva les yeux, et aperçut une forme humaine plaquer contre la falaise, les pieds battant dans le vide comme pour chercher des prises. Il resta quelques secondes à regarder, détaché de la situation. Peut-être avait-elle voulu se suicider, ou était-ce son destin de mourir ainsi ? Mai quelque chose lui disait que non. Message du Dieu, ou simple envie d’intervenir ? Qui sait.

A peine un battement de ciel, et il se téléporta en haut de la falaise. Il s’accroupit, posant un genou au sol, et saisit le poignet de la jeune femme. « Vous savez, il y a de meilleur moyen pour se tuer, ou essayer de tuer quelqu’un sachant que vous avez bien failli m’assommer » Il avait dit cela dans un sourire. Il saisit le second poignet de l’inconnue, et la souleva. Il ne mesura pas sa force, ni le poids de la jeune femme, et tira un peu trop brusquement. Surpris par la facilité avec laquelle il la souleva, il trébucha sur une pierre derrière lui, et s’effondra au sol, entrainant la petite blonde avec lui. Il laissa échapper un grognement de douleur, alors que sa tête touchait la roche. Il se redressa frottant son crâne. Il ne saignait pas au moins, une bonne chose. Il baissa les yeux vers la jeune femme. « Bon, eh bien à part mon crâne et sûrement la perte de quelques neurones, et une prochaine migraine, je crois que tout va bien, dit-il sur un ton détendu, voir amusé. Et vous ? » Ses yeux bleu océan, légèrement argenté à cause de la lumière de la lune, se posaient sur l’inconnue, qui se remettait sûrement encore de ses émotions.

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Jeu 23 Nov 2017, 11:57


La mélodie du vide

Alors que j’allais tomber, je sentis quelque chose saisir mon poignet. Levant les yeux vers le sommet de la falaise comme je pus, j’aperçus le visage d’un homme. Je devais avoir l’air bien perdue. Lui, semblait contrôler la situation et les quelques mots qu’il prononça à mon attention suffirent à m’apaiser légèrement. C’était idiot mais je me dis que s’il prenait le temps de s’adresser à moi, de plaisanter à moitié, alors il n’y avait que deux solutions : soit il était maléfique et me lâcherait, soit il était venu pour me sauver. Je croyais en la seconde possibilité. Le vent soufflait dans mes cheveux et je me pris, pendant une seconde d’éternité, à trouver ce moment agréable. Moi, pendue dans le vide, lui au-dessus de moi, me tenant le poignet comme un protecteur. Était-il un Ange Gardien qui m’aurait prise pour son Humaine ? Cela n’avait pas d’importance. Son sourire était la seule chose qui comptait. Je ne voulais pas rejoindre mon père dans la mort et me retrouver suspendue au-dessus du néant me fit comprendre à quel point la vie était importante. Peu importe les coups durs du Destin, la vie laissait toujours l’espoir de jours meilleurs.

« Ah ! ». Ce son s’échappa de ma bouche lorsque je sentis une importante pression propulser mon corps vers le haut. Je n’avais jamais été bien lourde mais cet homme semblait posséder une force exceptionnelle. La chute qui s’en suivit fut tout autant spectaculaire. M’affalant sur mon sauveur de tout mon long, je laissai s’échapper d’entre mes lèvres une autre plainte de surprise, due, celle-ci, à la rencontre que nous fîmes avec le sol. Quelques secondes plus tard, je roulai sur le côté afin de le laisser reprendre le contrôle de ses mouvements, bien que je doutasse sérieusement avoir une quelconque emprise dessus. J’étais bien trop petite et légère pour ça. Reprenant ainsi mes esprits, je me rendis compte que mon cœur battait bien plus fort que ce que j’avais cru jusqu’ici. Le saut dans le vide n’avait pas plu à mon corps, ma poitrine se soulevant dans des mouvements rythmés par ma respiration affolée. Restant allongée sur le dos un moment que je n’aurai su quantifier, les yeux perdus dans le ciel étoilé, je me rendis réellement compte que j’aurai pu mourir, ici, maintenant. Heureusement, la voix de l’inconnu ne me laissa pas le temps de paniquer totalement et me ramena à la réalité. « Moi ? Euh oui… ». Je n’avais pas pris la peine de vérifier que j’étais bien en un seul morceau. Je me redressai donc, finissant en position assise. Un petit coup d’œil sur mes jambes me permit de constater que je m’étais probablement écorchée le genou car quelques gouttes de sang tâchaient ma robe blanche. Cette couleur n’était décidément pas pratique. « Oh… ». J’étais un peu embarrassée par mon état et le sien. « Je n’ai pas été très prudente… ». J’avais murmuré ces mots tout haut mais il s’agissait plus là d’une constatation personnelle. Jamais je n’aurai dû m’approcher si près du bord en me laissant gagner par des idées aussi saugrenues. Baissant un instant les yeux, l’envie de passer à autre chose ne tarda pas à me saisir. « Je suis désolée que vous vous soyez fait mal. Je peux regarder ? ». En réalité, je n’attendis pas la réponse, me plaçant de façon à pouvoir toucher son crâne avec l’une de mes mains. Mes doigts s’invitèrent au creux de ses cheveux, cherchant la marque d’une quelconque bosse. J’étais habituée avec ma sœur. Elle était souvent malade et sa conception fragile lorsque nous étions enfants lui amenait beaucoup de désarroi, dont des chutes plutôt spectaculaires qui se finissaient dans le sang et les larmes. Et puis, à dire vrai, j’étais habituée à côtoyer des gens que je connaissais, n’ayant que très peu d’expérience des relations humaines en dehors de ma famille élargie et des amis de mes parents. Je ne pensais pas qu’un tel geste aurait pu gêner quelqu’un. « Hum… Ce n’est pas encore gonflé mais ça ne saurait tarder… ». Mes yeux balayèrent le corps de l’homme pour vérifier qu’il n’avait rien d’autre. J’avais totalement oublié mon genou. Un petit sourire s’invita alors sur mon visage. « Je m’appelle Annabeth. Heureusement que vous étiez là… ». D’ailleurs, à ce propos, quelque chose me sembla tout d’un coup étrange. « … bien caché je suppose. Je ne vous avais pas vu… ». Je l’imaginai observer mon avancée, assis quelque part. Il avait décidément dû me prendre pour une folle. La gêne s’invita une nouvelle fois en moi et je détournai le regard, ma main droite venant se positionner sur mon coude gauche.

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Jeu 23 Nov 2017, 17:12


Raphaël se redressa pour s’asseoir, les yeux posés sur l’inconnue. Elle semblait toujours aussi perdue et sous le choc de sa potentielle chute. Il l’examina rapidement du regard, cherchant d’éventuel blessure puisqu’elle ne semblait pas tout à fait capable de le faire par elle-même pour le moment. Elle ne semblait pas être blessée mise à part son genou ce qui pour lui devenait un simple détail facilement oubliable. L’inconnue sembla très gênée par son apparence. Il était certain qu’avec ses cheveux en bataille, le vent ne les épargnant pas, et sa robe tachée de quelques gouttes de sang, mai aussi de terre, ne faisait pas des plus entretenu. Enfin, le Lyrienn n’était pas celui qui se penchait le plus sur l’apparence des autres, et n’avait commencé à prendre plus ou moins soin de la sienne seulement parce que son rôle le poussait dans ce sens. Mais aujourd’hui, ses cheveux en bataille, et être complètement trempé ne donnait pas forcément très bonne impression non plus. « Ca pour avoir été imprudente, vous l’avez été. Quelle idée de marcher si prêt d’une falaise ? » A vrai dire, il était le premier à le faire, parce qu’il aimait le danger et que la sensation de vide lui plaisait plus que la normale. Seulement il était toujours capable de s’en sortir s’il tombait.

« Ne vous en faites pas, je vais gu… » Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle passait déjà la main dans ses cheveux. D’abord surpris par ce geste, lui qui n’était pas habitué à ce qu’on s’inquiète pour lui, encore moins une inconnue. Puis il se dit que la culpabilité était un levier très puissant pour pousser les actes des autres. Il se laissa donc faire, nullement gêné par le contact, se disant que de toute manière, elle semblait si emportée par son élan d’attention. Elle semblait bien trop innocente pour le blesser. Mais malgré son apparence, il continuait de se méfier. Les apparences étaient bien trop souvent trompeuses. Sur un ton amical, loin des reproches auxquelles certains auraient pu croire. « Vous ne m’avez pas laisser le temps de finir, mais je vais me soigner » Il lui suffisait d’utiliser le Qyndily Aënor.

« Caché ? » Dit-il presque surpris. Il ne comprit pas immédiatement l’insinuation, pensant que sa place était logique si elle ne l’avait pas vu. Puis il finit par comprendre ce qu’elle avait pensé. « Ah non, je n’étais pas du tout caché, mais là où j’étais vous n’auriez pas pu me voir. A moins d’avoir terminé votre chute au bas de la falaise. Enfin, pas sûr que tu es eue le temps de me voir à cause des rochers et de l’eau » Dit-il en se perdant dans ses pensées comme toujours, et des pensées quelques peu morbides sachant qu’il suggérait qu’elle se serait écraser sur les rochers. « Enfin bref, j’étais en bas de la falaise, assis sur un rocher. C’est pour ça que je suis trempé d’ailleurs. Heureusement que vous avez fait tombé cette pierre, sinon je n’aurais pas eu le temps d’intervenir » Bien qu’il ne le remarque pas vraiment, son histoire semblait complètement tiré par les cheveux. Quel fou descendrait toute une falaise pour s’asseoir sur un rocher et prendre le risque de tomber à l’eau, d’être emporté par les courants, et être projeté contre les rochers à cause d’eux. Lui apparemment. Mais pour un Lyrienn c’était bien moins dangereux tout à coup. Et comment aurait-il pu arriver à temp avant que les doigts de la jeune femme lâchent la roche et qu’elle chute inévitablement vers la mort ? C’était sûrement une des questions qu’elle devait se poser face à cette histoire. Mais pour lui qui avait toutes les connaissances sur la situation trouvait la situation logique et peu questionnable. « Mais bon, plus de peur que de mal. Le Destin semble de votre côté aujourd’hui » Et puis soudain, il sembla se souvenir de quelque chose, qui pour lui n’était pas forcément une évidence. « Ah oui, enchanté de vous rencontrer malgré la situation. Moi c’est Raphaël, Raphaël Drakeÿs » Il y a peu, il avait commencé à se présenter sous le nom de famille de sa mère, bien qu’il ne doive pas grand-chose à cette dernière à part lui avoir donné la vie. Les noms étaient juste d’une grande importance pour la plupart des gens. « Et alors pourquoi êtes-vous ici toute seule ? Ce n’est pas le genre d’endroit où l’on voit beaucoup de personnes. Sauf si vous tenez à rester seule, dans ce cas je vais peut-être partir. Enfin, si vous n’avez plus d’envie suicidaire » Difficile de savoir s’il s’intéressait vraiment à la réponse, ou s’il faisait seulement la conversation parce qu’il n’avait rien d’autre à faire pour le moment.


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Jeu 14 Déc 2017, 14:54


La mélodie du vide


Je souris devant son air moralisateur. Bien entendu, j’avais eu peur mais les paroles de mon père me revinrent en mémoire, tel un refrain que rien n’aurait pu chasser. Il nous répétait souvent, à Persée et moi-même, que ce qui devait arriver arriverait, que nous ne devions en vouloir à personne car les choses étaient ainsi faites. Petite, je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire par là. Je trouvais ce point de vue injuste et, plus tard, j’avais fini par comprendre que même mes colères étaient souhaitées par une force supérieure. J’avais compris que rien ne servait d’essayer d’être maîtresse de soi-même, que l’existence et les choix ne dépendaient pas de la volonté des êtres de ce monde. Du moins, en étais-je ici de mes réflexions sur le sujet et sur notre véritable nature, à nous les Rehlas. Pour autant, je savais pertinemment que j’avais bien des pistes à explorer et des éléments à comprendre. Mes parents avaient toujours souhaité nous enseigner de façon progressive, nous laissant découvrir les éléments importants au fur et à mesure.

« Oui, c’est une chance que le Destin vous ai mis sur ma route. » murmurai-je doucement. Et si notre rencontre n’était pas un hasard ? Et si cet homme avait un rôle à jouer dans mon existence ? Après tout, rares étaient mes sorties à l’extérieur de Lua Eyael et tout aussi rares étaient mes rencontres avec des individus n’appartenant pas à mon peuple. Et si le Destin nous avait lié ? Après tout, lui aussi avait employé ce mot si particulier pour les membres de ma race. Que savait-il du Destin ? C’était une question complexe, autant que l’était la réponse. Les individus de ce monde utilisaient ce terme d’une manière tout à fait banale et peut-être n’y avait-il rien à creuser du côté de cet inconnu. « Enchantée Raphaël. » fis-je avec un petit sourire, ayant déjà oublié ma blessure. « Je m’appelle Annabeth. ». Je ne disais que mon prénom le plus souvent. Peu importe mon nom de famille après tout et, en réalité, je préférai être discrète. Je gardai le silence un instant sur sa réplique puis, sans réellement répondre pour le moment, lui retournai son interrogation. « Je pourrai vous demander la même chose. Il n’est pas courant de voir des gens assis, seuls, sur un rocher, à regarder l’océan. ». C’était un fait. La nuit était tombée et l’endroit pouvait s’avérer dangereux pour quiconque osait y mettre les pieds. Un instant, mes yeux se levèrent vers le ciel étoilé. « Je pense que la réelle raison de ma venue ici vous gênerait alors je vais simplement me contenter de vous dire que lorsque je suis mélancolique, j’aime admirer la lune et les étoiles. Mais, si cela peut vous rassurer, je n’avais pas l’intention de sauter. J’ai gli… ». « Annabeth !! ».

Je sursautai quand j’entendis cette voix qui m’était ô combien familière. Mon corps se crispa, non pas parce que je venais d’être prise en faute, mais parce qu’imaginer ma sœur se promener seule la nuit, surtout ici, me faisait peur. Je me retournai alors vers elle. Elle ne semblait pas encore avoir trop détaillé Raphaël et se précipita vers moi en prenant garde à ne pas se faire mal. Quand elle fut plus proche, je vis qu’elle n’était pas au meilleur de sa forme et qu’elle avait sans doute pleuré un peu plus tôt. Pourtant, un certain soulagement se lisait sur son visage à présent et le sourire qui était fiché sur ses traits en disait long sur une inquiétude déchue. « J’ai eu si peur pour toi ! J’ai rêvé qu’il t’était arrivé quelque chose ! Que tu étais tombée de la falaise ! ». Elle était affolée mais en même temps si heureuse d’avoir fait un mauvais rêve que son état émotionnel était visiblement instable. Un peu gênée, je la réceptionnai comme je pus, lui murmurant quelques paroles rassurantes. « Oui c’est vrai mais Raphaël m’a sauvée. ». Je lui désignai alors l’homme d’un petit geste de la main. L’attitude de Perséphone changea du tout au tout lorsque ses yeux se posèrent sur mon sauveur. Elle resta un instant silencieuse, comme hébétée, puis ses joues se mirent à rougir d’un rouge si écarlate que j’étais certaine qu’on aurait pu l’apercevoir à quelques mètres. « Raphaël… » murmura-t-elle comme une paysanne qui venait d’apercevoir le prince de ses rêves. Je ne réagis pas tout de suite mais quand je vis que ma sœur était totalement sous le charme, je la tirai un peu vers moi et m’adressai à mon interlocuteur. « Voici Perséphone, ma sœur. Il faut l’excuser, elle n’a pas l’habitude de rencontrer des inconnus. ».


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Lun 18 Déc 2017, 22:06


Raphaël avait remarqué l’utilisation du mot Destin qu’elle avait employé également. Il se demandait si ce n’était pas seulement un mimétisme de langage, et pouvait ne rien représenter pour elle. Quant à lui, c’était encore une notion assez floue, qu’il avait du mal à appréhender. Il savait qu’il lui faudrait du temps pour assimiler et comprendre dans son entièreté ce que ce mot voulait réellement dire, malgré son impatience. Mais cette femme n’était peut-être que l’une de ces nombreuses personnes qui parlaient du Destin sans savoir ce que c’était réellement, ou sans chercher à le comprendre véritablement. Finalement, il s’abstint de demander des éclaircissements à cette femme, attendant simplement les réponses aux différentes questions qu’il lui avait posé. Un simple prénom, ce qui ne lui fit pas grand-chose. Il répondit par un léger hochement de tête et un sourire amical à la jeune femme. Un sourire qui s’élargit lorsqu’elle lui retourna la question. Il est vrai qu’à moins d’être un Lyrienn, comprendre l’envie de rester prêt de son élément pouvait paraître assez étrange. « Ca ne répond pas vraiment à ma réponse » Répondit Raphaël, ce qu’elle finit par enchainée en levant la tête vers le ciel. Son début de réponse ne fit que provoquer une plus grande curiosité. Maintenant il voulait absolument savoir pourquoi elle était venue observer les étoile, persuadé qu’il y avait une raison plus profonde. Il ouvrit la bouche pour s’aventurer dans des questions – bien qu’elle n’ait pas finie de parler – mais une autre voix vint les interrompre. Raphaël tourna la tête vers la nouvelle, ramenant un instant son regard vers Annabeth. A son visage, elle semblait inquiète, mais plus pour l’inconnue qui arrivait. Elles se connaissaient. En même temps la seconde venait de dire son prénom.

Le Lyrienn écouta la discussion entre les deux femmes, tout en les détaillant. Elles se ressemblaient énormément, et leur lien de parenté ne faisait aucun doute. Mais plus que ça, ce qui l’intrigua fut les mots qu’employa la nouvelle arrivante. Elle avait parlé de rêver que sa sœur était tombée de la falaise, chose qui s’était passé. Alors certes, les rêves plus ou moins prémonitoires existaient, au vu du nombres de rêves que les personnes pouvaient faire en une vie, mais elle venait de le faire apparemment, et sa réaction était disproportionnée s’il ne s’agissait que d’un cauchemar, pour une adulte en tout cas. Décidément, cette Annabeth, et l’inconnue devenaient une source de curiosité de plus en plus attrayante. Il ne chercha pas à dissimuler la petite lueur qui illuminait son regard.

La plus jeune sembla enfin le remarquer, et son comportement changea immédiatement. Ce n’était pas la première fois qu’il remarquait ce genre de comportement depuis peu, alors qu’on le remarquait à peine il y a quelques temps. Enfin bref. Il leva la main et fit un sourire amical. « Enchanté Perséphone » dit-il les yeux posés sur elle, qui finirent par passer entre les deux sœurs. « C’est marrant, on pourrait voir confondre, presque des jumelles. Enfin, à part la légère différence d’âge, et les cheveux gris ondulés et blonds bouclés. Bref, passons… » Raphaël reporta son regard sur Annabeth. « Par rapport à ce que vous avez dit tout à l’heure. Qui vous dit que ça ne m’intéresse pas, ou que la réponse ne me plairait pas ? Je suis sûr d’avoir vu et entendu des choses bien pire qu’une jeune femme qui apprécie regarder les étoiles pour une quelconque raison » Et puis, il avait lui-même fait des choses bien pire. Les deux jeunes femmes semblaient si fragile qu’un simple coup de vent semblaient pouvoir les faire s’envoler.

Puis l’apprenti du Temps finit par se lever. Il se concentra un faible instant, passant la main sur lui. Des gouttes d’eau se détachèrent de lui pour se former en une boule au-dessus de lui, pour finir entièrement sec. « Et pour répondre à votre question, qui n’aime pas observer l’océan ? Et la solitude me va beaucoup mieux qu’être entouré d’hypocrites en général. Ou les horloges aussi, c’est plus simple à comprendre » Le Lyrienn fit un autre geste, la boule d’eau quitta sa main pour retomber dans l’océan. Il ramena ses yeux vers les deux femmes. « Enfin, je ne pense pas que vous soyez hypocrites, au contraire, discuter avec vous me semble très intéressant, et particulièrement curieux » Son regard passait de l’une à l’autre, toujours aussi curieux. Il n’avait pas encore fouillé dans leur passé en utilisant ses visions, et il ne le ferait pas – pas tout de suite en tout cas – cela avait tendance à gâcher les connaissances qu’il obtenait par ses propres moyens. « A vrai dire, vous comptez rester ici longtemps ? J’aimerai en apprendre plus sur vous, vous avez l’air de personnes plutôt intéressantes »  Il s’y prenait vraiment très mal, il s’en rendait compte, mais ironiquement, le contact avec les autres n’avaient jamais été trop son truc.
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