Les Humains sont connus dans le Monde pour être le premier peuple à avoir foulé les Terres du Yin et du Yang. Considérés comme les Enfants de Sympan, ils se distinguent des autres races du fait d’une particularité bien à eux : le (ou la) Ma’Ahid, ou la faculté de dissoudre la Magie. Les Humains, de ce fait, n’ont aucun pouvoir et sont capables d’annihiler ceux des autres peuples, s’érigeant bien malgré eux en menace pour ces derniers. Ainsi, dans l’Histoire, les Humains connurent des tragédies, comme le génocide que pratiqua Ludwig Macaria sur leur personne. Les Anges choisirent de les aider et un lien particulier se créa entre les deux peuples. Néanmoins, aujourd’hui et, ce depuis la Guerre des Dieux, les Humains ne sont pas tous favorables à la présence des Ailes Blanches à leur côté. De plus, eux qui s’étaient réunis en une Cité unique : Utopia, ont changé de politique et se lancent dans la conquête du Monde dans un souci de survie.

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Si les Humains ont plusieurs Royaumes distincts, la Hiérarchie est surtout gérée par les Royaumes de Qaixopia, pour les décisions, et de Babelsba, pour la mise à exécution. Ainsi, les membres de Babelsba parcourent-ils le monde afin de délivrer aux différents Royaumes des denrées ou faire des échanges, mais également dans l’objectif, avec ses émissaires les plus importants, d’observer l’évolution de chacun au sein de son Royaume afin de lui donner le titre qui convient et de lui faire procéder à certains rituels obligatoires.

Les Humains les plus bas dans la hiérarchie sont les Kaa (Niveau I). Ces derniers sont souvent des enfants, des adolescents ou des jeunes adultes qui n’ont pas encore fait leurs preuves dans le Royaume auquel ils appartiennent. Ils sont obligatoirement rattachés au Royaume soit de leur mère, soit de leur père. Les enfants abandonnés sont très rares mais, quand c’est le cas, c’est le Royaume qui le retrouve qui en devient le gardien. Durant des années, l’Humain va apprendre le langage de son peuple : l’Alikir, ainsi que le langage commun. Il y a des exceptions comme le Royaume de Grimvarr qui parle un dialecte bien particulier ou celui de Babelsba où l’apprentissage des langues est accru afin de pouvoir commercer avec les autres peuples. Les us et coutumes du Royaume de naissance sont enseignés ce qui fait qu’un Humain du Royaume de Muharkel n’apprendra pas forcément les mêmes choses qu’un Humain du Royaume de Qaixopia. De façon plutôt rare mais pas inexistante, certains Humains passent une partie de ce stade au cœur de Basphel, l’école se voulant ouverte et le peuple souhaitant bénéficier de son enseignement dans l’objectif d’améliorer son mode de vie. Il est très rare que les Humains de Grimvarr y aillent mais c’est possible si le Roi de Babelsba le décide ainsi, seul individu à pouvoir pénétrer dans le Royaume de manière sûre et à y donner des directives qui seront appliquées.

Lorsqu’il est jugé qu’un Humain est prêt alors il devient un Kaahi (Niveau II). Cela signifie que la communauté le juge apte à avoir un rôle en son sein. La vie des Humains n’est pas particulièrement facile, l’absence de magie rendant la vie plus dure. Une race douée de Kan’Ghar fait le plus souvent énormément d’économie au niveau du temps, pouvant jouer de la télékinésie pour construire des murs par exemple. Ce n’est pas le cas des Humains qui doivent tout faire de leurs mains. Ainsi, l’obtention d’un métier est une obligation à ce stade. L’Humain va donc chercher un maître duquel il pourra devenir l’apprenti. Généralement, il s’agit des parents dans le Royaume de Muharkel mais dans les autres groupes, cela peut être n’importe qui. Les métiers diffèrent selon les Royaumes puisque chacun n’a pas les mêmes besoins et les mêmes impératifs. Chez Babelsba, il n’existe qu’un grand métier : celui de commerçant, les Humains s’organisant ensuite en fonction de leur groupement pour se répartir les tâches.  

Lorsque l’Humain est jugé digne de passer au rang de Kaaiji (Niveau III), un événement de la plus haute importance a lieu. De manière générale, l’individu a atteint la trentaine et est déjà père ou mère de famille. Seulement, ce qui a lieu à ce moment précis le fera s’éloigner de son Royaume d’origine pendant de longues années. Il s’agit du Grand Voyage, également appelé Voyage Initiatique. Si l’Humain est au fait de ce qu’il se passe dans son Royaume il n’a, sauf s’il est de Babelsba, et encore, jamais mis les pieds dans un Royaume voisin. Si c’est le cas, il n’y est resté que quelques temps sachant très bien qu’il retournerait chez lui ensuite. Au rang de Kaaiji, un Humain ne rentrera pas dans son Royaume d’origine, ou quelques jours durant l’année. Il va devoir voyager, de Royaume en Royaume, afin de vivre au sein de chacun. Ceci n’est pas l’affaire d’une semaine ou deux mais de plusieurs lunes voire plusieurs années. Il devra apprendre à connaître ses semblables d’un autre Royaume, apprendre à vivre avec eux et pratiquer leur coutume. Inutile de préciser que le Royaume le plus difficile d’accès est celui de Grimvarr. C’est, en général, celui qui est côtoyé le moins longtemps. Cette pratique a pour objectif de continuer à tisser un lien entre les différents Royaume mais, également, de permettre aux Humains de faire le choix de celui qui leur convient le mieux. C’est donc uniquement à la fin du Voyage Initiatique qu’un Humain pourra choisir de changer de Royaume. Le choix se fait dans le Désert et sera transmis par un émissaire du Royaume de Babelsba au Royaume concerné.

Lorsque l’Humain devient Kaaezi (Niveau IV), il approche le plus souvent de la quarantaine. Bien entendu, il y a toujours des exceptions, comme les Humains qui ne vieillissent plus, ceux qui vieillissent plus lentement ou ceux ayant rajeuni entre temps. Néanmoins, le plus gros des Kaaezi s’approche de cet âge-là. Forts d’une expérience au sein des différents Royaumes et d’une puissance qui commence à être remarquée, ils vont servir le Royaume auquel ils appartiennent principalement dans le domaine de la territorialité. En effet, les Humains ayant une politique démographique plutôt forte, il leur faut conquérir des terres afin de les rendre exploitables et habitables, le processus prenant plusieurs années. Sans même parler de démographie, agrandir ses propriétés est gage d’avenir et de puissance, thèmes également très répandus dans les différents Royaumes. Le contrat est assez clair chez le peuple Humain dans son ensemble : un Kaaezi se doit de trouver une terre et d’y construire un village qui sera amené, au fil du temps, à devenir une véritable Cité. Il le fait avec le soutien de son Royaume d’appartenance, sur le territoire vierge de celui-ci ou ailleurs dans le Monde, sur des terres qui, jusqu’ici, n’étaient pas appropriées. À ce niveau, la Cité restera la propriété du Royaume d’origine mais il n’est pas à exclure que si le mode de vie, les façons de faire et la popularité de cette dernière croît, elle pourrait s’en détacher à l’avenir. Pour l’instant, ce n’est pas envisageable. Proche des hautes sphères, le Kaaezi peut avoir, en plus, d’autres tâches à accomplir en fonction du Royaume auquel il appartient et du métier qui est le sien.

Le Kaaezi qui devient Kaafa (Niveau V) a acquis la légitimité nécessaire pour continuer les travaux de son village ou de sa cité. Son projet est fleurissant et est soutenu par le Roi du Royaume auquel il est attaché. Le plus souvent, les Humains, à ce stade, avoisinent l’âge de cinquante ans et ont une descendance étendue puisque, hormis quelques herbes aux vertus reconnues, il n’existe pas de moyens de contraception, les grossesses étant très fréquentes. Le Kaafa doit donc continuer d’aménager sa Cité en développant les alentours. Ce qui n’était qu’un village doit devenir une région permettant aux Humains l’habitant d’être autosuffisants. Il n’est pas rare que les coutumes évoluent à ce moment précis, le groupe devenant soudé, des enfants commençant à naître, les premiers de la région, et à grandir en son sein. Un esprit de cohésion et d’appartenance se créait et si le Kaafa en possède les capacités, il sera considéré naturellement comme le principal décisionnaire. Néanmoins, son rôle ne s’arrête pas là car il est toujours rattaché à son Souverain qui voit en lui une personne de confiance à qui confier des tâches particulièrement difficiles ou dangereuses. Respecté dans tout le Royaume, il est l’une des figures importantes de ce dernier et peut avoir à sa charge la gestion de l’armée, de la religion, de l’économie ou autres domaines significatifs. Par exemple, dans le Royaume de Muharkel, en plus d’être chevalier, il est considéré par le Souverain comme un ami précieux, de très bon conseil et souvent marié à l’un de ses enfants. De même, pour un autre exemple, dans le Royaume de Babelsba, il peut avoir la charge d’un peuple ou d’un territoire avec lequel il est extrêmement délicat de commercer, les accords demandant un certain doigté. Une fois sa région terminée, le Kaafa en devient le gérant sous l’autorité de son Souverain qui lui laisse, de façon générale, toute la latitude possible sur ces terres.

Il existe autant de Kaal (Niveau VI) qu’il y a de Royaumes reconnus. Un Kaafa ne peut devenir Kaal qu’après l’approbation de tous les autres Kaal. Son domaine doit être autosuffisant et prometteur et, surtout, il doit avoir réalisé de grandes choses pour le peuple Humain. Entièrement détaché du Royaume d'origine, le territoire est à présent sous sa seule autorité. Les Kaal se réunissent de temps en temps en conseil afin de discuter de l’avenir de la race bien que, de façon générale, leurs avis divergent. Le Souverain de Babelsba et celui de Qaixopia sont les plus proches et ont toujours une opinion très similaire. Il n’est pas rare que des tensions existent entre les différents Royaumes à cause de coutumes très différentes. Les Kaal essayent de créer des alliances entre eux par plusieurs biais, comme des promesses de mariage ou des échanges économiques. S’ils arrivent à se mettre d’accord sur de grandes politiques comme l’augmentation de la démographie ou du territoire, certains sujets peuvent être source de problèmes, comme par exemple la reconnaissance de Grimvarr comme étant un Royaume indépendant ou légitime. Quoi qu’il en soit, en vue de la situation actuelle du peuple Humain, les Royaumes, s’ils connaissent certaines tensions parfois, n’en sont pas à se faire la guerre ou à fermer leurs frontières à tel ou tel autre Royaume. Le rôle central de celui de Babelsba ne fait d’ailleurs aucun doute, le Souverain étant particulièrement habile. Pour le moment, c’est au Souverain de Qaixopia de se rendre aux réunions officielles avec les autres chefs de race, les méandres de la hiérarchie humaine n’étant pas connus du grand public. C’est donc à ce souverain-ci de représenter l’ensemble de son peuple.

Les Enfants de Sympan : Pendant des Ères et des Ères, les Humains furent considérés, et le sont encore dans de nombreux écrits, comme la première race à avoir foulé les Terres du Yin et du Yang, création originelle du Dieu-Roi. Cette particularité est très importante car durant des siècles, les historiens et chercheurs soutinrent que les Humains étaient le modèle sur la base duquel avaient été créées toutes les autres races humanoïdes. Cette théorie, toujours d’actualité après la découverte des Ridere, veut que Sympan, en se fondant sur les Humains, leur auraient ensuite rajouté des caractéristiques afin de modeler les Anges, les Démons et tous les peuples qui apparurent par la suite et dont ce Dieu est reconnu comme le créateur. Ainsi, durant les premiers temps, les Humains étaient considérés comme les pères de tous et aucun peuple n’osait les toucher, les craignant d’ailleurs plus qu’autre chose. La donne changea une première fois lorsque Ludwig Macaria, Roi Démoniaque, les extermina tous, montrant au Monde que ces derniers étaient très loin d’être intouchables. Elle changea également durant la Première Partie de l’Ère de la Renaissance du Dieu Roi où les Ridere furent découverts et considérés par une partie des chercheurs comme le premier peuple, bien que l’information soit encore plutôt réservée à une classe haut-gradée et intelligente de la population. Quoi qu’il en soit, l’élément qui choqua une bonne partie du Monde fut le choix des Humains de soutenir les Ætheri lors de la guerre des Dieux alors même que le nom d’« Enfants de Sympan » leur collait encore à la peau. Cette appellation, peu importe les décisions qui furent prises, est toujours adéquate pour désigner les Humains.

La naissance d’un Humain : De façon générale, il est impossible de devenir Humain, à moins de développer une maladie particulière, telle que la Vaakum, ou de faire appel à des procédés magiques assez limités en nombre. Quoi qu’il en soit, il est important de préciser qu’aucune race magique ne souhaiterait, en ayant toute sa tête, faire partie des Enfants de Sympan. Puisque la transformation en Humain est rare, il convient surtout de se pencher sur la naissance des Humains, qui se fait de manière standard, la femme accouchant de l’enfant après l’avoir porté durant plusieurs mois. Le fruit du coït entre deux Humains ou deux Anges ne pose en soi aucune difficulté puisqu’un Humain en résultera. Néanmoins, l’enfant qui naîtra d’une race magique – quand celle-ci peut donner son essence – et d’un Humain, résulte d’un processus un peu plus complexe. En effet, il faut prendre en compte la Magie (Kan’Ghar) et l’Anti-Magie (Ma’Ahid) des parents. Si le parent Humain possède plus de Ma’Ahid que le parent non Humain de Kan’Ghar alors un enfant Humain verra le jour. Dans le cas contraire, c’est l’inverse qui se produira. Aussi, la puissance du Ma’Ahid de l’enfant et de ses capacités à le développer dépendra souvent de la proportion qu’il y avait entre les parents, bien que cela ne soit pas une science exacte. Cela signifie donc que si un Humain possède énormément de Ma’Ahid et qu’un non Humain très peu de Kan’Gar, alors l’enfant aura toutes les prédispositions pour que son Ma’Ahid se développe et devienne proéminent. Cette découverte, faite à l’Ère de la Conciliation, bien que non absolue, permet aux Humains d’exercer un semblant de contrôle sur leur Ma’Ahid en déterminant à l’avance les chances qu’aura un enfant de posséder un Ma’Ahid puissant ou non. L’inverse est également vrai, avec un enfant non Humain. Si la puissance de Kan’Gar dépasse de peu la puissance de Ma’Ahid alors l’enfant aura le plus souvent une magie très faible et ne pourra pas la développer énormément par la suite.

La relation entre Ma’Ahid et Kan’Ghar : Outre la relation entre ceux des parents qui déterminera la race et les capacités de l’enfant, Ma’Ahid et Kan’Ghar possèdent un lien qui fut, et est toujours, la source de nombreuses difficultés pour les Humains. En effet, les Enfants de Sympan possèdent une capacité unique puisque leur Ma’Ahid annihile la Magie. Le Kan’Ghar des autres peuples se retrouve donc en péril à chaque fois qu’une créature magique est en présence d’un Humain, d’une façon plus ou moins flagrante. Ainsi, un Humain possédant peu de Ma’Ahid passera plutôt inaperçu, même lors d’une rencontre avec un seul individu. Bien entendu, si ce dernier a très peu de magie, il le sentira, mais dans le cas contraire, rien ne se produira véritablement. Pourtant, il y a deux cas où le Ma’Ahid peut poser problème. Le premier se caractérise lorsque les Humains sont en nombre supérieurs aux non-Humains dans un endroit précis. Leurs Ma’Ahid liés annihilent de ce fait toute la Magie présente sur place, au détriment des non-Humains. Le deuxième se caractérise par un Humain très puissant en Ma’Ahid qui se promènerait sur le territoire d’une race magique. Dans ce cas, les non-Humains les plus proches se retrouveront sans magie d’un coup, cela provoquant un certain désarroi et le plus souvent un malaise vagal. À partir de ces constatations entre en jeu un troisième facteur qui est celui du nombre d’Humains présents sur les Terres du Yin et du Yang. Avant d’être anéantis par Ludwig, ces derniers étaient extrêmement nombreux, faisant même partie des races les plus peuplées du Monde. Cela dit, leur ville d’alors, Al'Asl, manquait totalement d’organisation d'après les légendes, aucun Souverain dirigeant les habitants de la Cité. Le manque de réactivité suite à l’attaque causa alors soi-disant leur perte sans qu’il ne soit ici question de Ma’Ahid et de Kan’Ghar puisque les Démons gagnèrent avec une bonne stratégie, sans utiliser leur magie. Aussi, s’il serait aisé de recommander aux Humains de se grouper, il ne faut pas oublier que ledit groupement n’est un avantage que dans le cas où le peuple est organisé, d’une part, et, d’autre part, plus nombreux que ses ennemis. Dans le cas contraire, le Ma’Ahid n’a que très peu d’effets, voire aucun, et une race non magique ne peut en aucun cas penser gagner une guerre contre une race qui possède encore son Kan’Ghar.

La relation des Humains avec les autres races : De façon générale, les Humains ont été, par le passé, très associés aux Anges pour une raison qui sera évoquée plus loin. Cette association est toujours véridique à l’heure actuelle dans l’esprit des autres peuples et, de ce fait, les Enfants de Sympan sont le plus souvent considérés comme bénéfiques. Ceci n’est qu’une fiction. En réalité, les Humains sont très hétéroclites ; certains tendent vers le bien, d’autres vers le mal, d’autres encore sont plutôt modérés sur l’échelle des manichéens. Malgré ce fait, il faut tout de même prendre en considération l’histoire de la race qui a été anéantie par les Démons sous le règne de Ludwig Macaria, créant, de ce fait, une relation conflictuelle entre les deux peuples. Quoi qu’il en soit, celle-ci tend à s’estomper avec le temps, bien que les maléfiques soient toujours plus ou moins enclins à l’anéantissement des Enfants de Sympan. Du côté des Humains, néanmoins, il est tout à fait possible de trouver des individus qui, malgré la culture qui a longtemps existé à Utopia, sont plutôt favorables à un rapprochement avec les maléfiques. Tout dépend, en effet, du Royaume auquel appartient l’Humain en question. Autre élément important à prendre en considération : si beaucoup de races magiques sont hostiles aux Enfants de Sympan, c’est avant tout à cause de leur Ma’Ahid, hostilité totalement compréhensible venant de peuples qui ont appris à vivre avec leur magie et s’en servent au quotidien. Ce n’est pas tant de la haine mais plutôt un mélange d’appréhension et de non compréhension qui pousse les autres races à vouloir s’écarter le plus possible des Humains. Là encore, certains Royaumes font en sorte de baisser au maximum le Ma’Ahid de leurs membres, en contrôlant les naissances ou en testant la puissance de ce don empoisonné par exemple. De ce fait, les évolutions en ce sens, sont appréciés des autres races qui sont plus enclines à avoir des rapports pacifiés avec les Humains et, ce, depuis l’Ère de la Conciliation, bien que la confiance mette du temps à s’installer des deux côtés. Cela dit, il ne faut pas non plus faire de généralités car, parfois, le racisme vient des Enfants de Sympan eux-mêmes, position qui se comprend parfaitement aussi après des siècles de rejet de la part des races magiques. De ce fait, les relations avec les autres peuples dépendent pour beaucoup de l’éducation des Humains au sein des différents Royaumes qui ne possèdent pas la même idéologie. Il est à noter que même le lien avec les Anges tend à s’effriter sous le joug de certains Souverains Humains.

Les Anges Gardiens : Après l’anéantissement de la quasi-totalité des Humains par les Démons, les Anges de l’époque décidèrent de protéger les Enfants de Sympan. Le pourquoi du comment reste assez mystérieux et discuté encore aujourd’hui. Certains pensent simplement que la rivalité constante entre les deux races entra en jeu et que ceux que les Démons détruisaient devaient trouver réconfort auprès des Anges, selon la vision angélique. Cela dit, cette théorie trouve une limite dans la capacité qui fut développée par les Êtres des Cieux qui devinrent capables d’utiliser leur magie sans n’être jamais gênés par le Ma’Ahid des Humains. Aussi, un autre élément plutôt énigmatique s’illustre dans le lien particulier qui se développa entre un Humain et son Ange, la relation devenant presque fusionnelle et clairement amoureuse au fur et à mesure du temps. Ainsi d’autres chercheurs pensent que le Divin est entré dans l’équation afin de permettre la chose possible à une fin non déterminée. Cela étant dit, après la guerre des Dieux, deux autres facteurs sont entrés en jeu. Le premier, probable punition de Sympan envers ses enfants, a été le développement d’une dépendance vitale pour beaucoup des Humains présents à la fin du conflit envers les Anges. En effet, tous les Humains n’ayant pas d’Ange Gardien à ce moment précis commencèrent à vieillir prématurément, trouvant la mort en quelques lunes seulement, ce qui provoqua un effondrement certain de la démographie. Le deuxième tient à la politique qui s’installa chez les Anges après la guerre et, plus précisément, après que les Démons aient réduits ces derniers à néant. Les idées extrémistes plus fortes que jamais, la moitié des Anges ou presque commença à estimer qu’ils arriveraient mieux à aider les Humains si ces derniers mourraient pour une bonne cause et se réincarnaient en Anges. Ainsi, bien que cette idéologie reste sous-jacente car très peu assumée à haute voix devant le peuple des Humains, elle est bel et bien présente et se ressent aisément, même inconsciemment. De ce fait, certains Humains, en quittant Utopia pour fonder leur propre Royaume, décidèrent de mettre un frein à la relation les liant aux Anges dans la mesure du possible. Aussi, un élément aida ce processus de détachement : le fait que les enfants nés à l’Ère de la Conciliation ne furent pas frappés de la malédiction de Sympan, devenant totalement libres de ne pas avoir d’Ange Gardien. C’est en partie la raison pour laquelle la relation qui, jusqu’à présent, était considérée comme normale et parfaitement assumée par les deux peuples, commença à s’effriter en certains Royaumes, amenée à disparaître totalement au fur et à mesure des Ères au sein de ces derniers.

La malédiction de Sympan, le paradoxe : La fin de la Guerre des Dieux sonna également la fin de la protection de Drejtësi, la Déesse de la Justice, vis-à-vis d’Utopia pour une raison qui ne fut jamais connue des Humains. Beaucoup portèrent la faute sur leur mauvais choix mais, si cela fut ou non l’une des nombreuses conséquences de ce dernier, tout comme la dépendance aux Anges, d’autres éléments commencèrent à émerger, tout aussi inquiétants voire mystérieux. En effet, à peine la victoire de Sympan annoncée, et alors que la physionomie de certains Humains vieillissait à vue d’œil, d’autres tombèrent dans une sorte de sommeil étrange qui fut appelé « Rexhnou », cet état les conservant en vie sans que personne ne sache comment ni pourquoi. Les corps furent déposés dans l’une des pyramides du Désert et tous se réveillèrent en même temps quelques années après sans que le phénomène n’ait trouvé plus d’explications. La réhabilitation de ces Humains, dans un monde ayant beaucoup changé, fut particulièrement délicate. Quoi qu’il en soit, ce ne fut guère le seul « don » attribué au peuple puisque la croissance de certains Humains, présents alors, s’arrêta totalement. Si le cas avait déjà eu lieu une unique fois par le passé sans que personne n’en sache rien, il se généralisa à quelques centaines d’individus. Enfin, il semble que depuis l’Ère de la Conciliation, certains Humains soient guidés vers un mystérieux bassin au moment où leur heure est sur le point de sonner, des rides couvrant alors en nombre leur visage. Une fois leur corps trempé à l’intérieur de celui-ci, le temps semble s’inverser au creux de leur organisme qui redevient jeune. Ces éléments énoncés, il faut bien comprendre qu’au début, la nouvelle de ces derniers fut totalement folle et incompréhensible. Certains Humains furent traités de menteurs ou rejetés, les autres considérant qu’ils faisaient à présent partie des créatures magiques. Néanmoins, au fur et à mesure, cette idée fut admise et, si le peuple des Humains est très loin d’être éternel dans son ensemble, certains d’entre eux semblent l’être devenus d’une manière ou d’une autre, pouvant traverser les Ères sans mourir au tiers de ces dernières.

Les Royaumes : Depuis l’Ère de la Conciliation, et plus particulièrement après la défaite des Anges face aux Démons, la politique des Humains a rapidement changé. Si, auparavant, l’objectif était une ville forte et organisée, soutenue par des protecteurs puissants, les événements qui survinrent en ce temps-là ne permirent plus de songer à cette utopie. L’unique Reine d’alors, Scylla Taiji, décida, après concertation avec l’Élue des Cieux et l’Ultimage, de diviser les Humains pour leur propre survie. Ainsi, des groupes partirent d’Utopia, allant même jusqu’à quitter le Désert pour essayer de s’établir en d’autres contrées moins hostiles, plus accueillantes et, surtout, plus discrètes. Car, après tout, le danger était bel et bien réel : la chute des Anges était aussi connue que la position d’Utopia par les acteurs mondiaux et si le Monarque Démoniaque ne sembla pas, à l’époque, s’intéresser à la Cité, cette possibilité était très présente à l’esprit de la Reine. De ce fait, après quelques années, la moitié des Humains d’Utopia avait migré et d’autres têtes avaient été couronnées aux quatre coins du monde, avec l’assentiment de la Souveraine d’origine, parfaitement consciente de ne pouvoir gérer correctement des contrées situées bien au-delà de l’Océan. Ainsi, plusieurs Royaumes Humains virent le jour, avec différentes visions du monde et idéologies même si la politique globale fut portée vers l’expansion des territoires et l’augmentation de la démographie. La position exacte des Royaumes fut confiée à l’un d’entre eux : le Royaume de Babelsba, ayant à sa charge les échanges économiques de la race dans son ensemble ainsi que le maintien du lien entre les Royaumes.

Trois femmes, trois Reines, étaient réunies au cœur d’Utopia. L’Ultimage était on ne peut plus mal à l’aise mais elle savait qu’il s’agissait d’une affaire de la plus haute importance alors elle avait fait l’effort de se déplacer, en compagnie d’Asriel Heylik, la Souveraine du peuple angélique. En face d’elles se trouvait Scylla Taiji, Reine des Humains. La discussion battait son plein. « Je ne peux bien évidemment pas engager les Magiciens quant à la protection de votre peuple dans son ensemble. Je n’ai rien contre vous mais s’il m’est aisé d’accueillir les Anges sur mon territoire, cela ne s’applique pas aux Humains… Vous priveriez une partie des miens de leur magie et ce n’est pas concevable. ». « J’entends bien mais la situation est également insoutenable ici. Sans parler de la malédiction du Créateur, les Démons connaissent parfaitement l’emplacement d’Utopia. Ce n’est qu’une question de temps avant que le Malin ne décide d’envoyer une infime partie de ses troupes ici. Je ne suis pas pessimiste mais réaliste : la cité sera bientôt annihilée car rien ni personne ne pourra empêcher les vils de l’écraser. Les Anges ne sont plus et mon peuple se retrouve seul face à ceux qui l’ont déjà exterminé une fois. Nous ne manquons pas de vaillants soldats mais, sincèrement, les Démons nous écrasent de par leur nombre et notre Ma’Ahid n’y pourra rien. ». « Les Elfes pourraient sans doute aider… » souffla l’Élue des Cieux d’un air fatigué. Elle l’était. « Non. Les Elfes ont abandonné Earudien pour des raisons similaires. Ils pensent la ville maudite mais pas que. Ce sont des êtres sages et ils ont préféré disparaître vers d’autres contrées plutôt que de risquer une énième destruction de leur cité. ». « Toujours est-il qu’il nous faut une solution et que vous êtes la seule à pouvoir nous aider. » trancha Scylla. « Je ne suis pas la seule et clairement pas la mieux placée pour ce faire. Néanmoins je me suis engagée à veiller sur les Humains autant que je le pouvais et la solution s’impose d’elle-même. Nous en avons déjà discuté et si vous la refusez, je pense que le Destin des Humains est malheureusement scellé. ». « Je suis de l’avis de l’Ultimage, Scylla. Vous l’avez dit vous-même : Utopia touche à sa fin. Je conçois que cette ville soit chargée d’histoire, qu’elle fut la première cité à réunir les Humains mais ne permettez pas au Diable de faire d’elle votre tombeau. Vous devez l’évacuer, diviser les vôtres aux quatre coins du monde et former des groupes qui vivront dans des endroits reculés ou secrets. Votre population a connu une baisse significative et vous ne pourrez pas vous en sortir contre ceux qui veulent votre peau si vous ne vous développez pas considérablement. Les Anges ne peuvent plus vous protéger comme autrefois même si je le regrette. ». Elle marqua une pause, Edwina profitant de celle-ci pour s’engouffrer de nouveau dans le débat. « Très sincèrement, je pense que vous avez de la chance que le Monarque Démoniaque n’ait pas déjà écrasé la ville. Je ne sais pas pourquoi il n’a pas encore attaqué… » Elle le savait très bien. « … mais je serai vous, je partirai. Organisez la fin d’Utopia vous-mêmes, n’attendez pas qu’il vienne le faire pour vous. ». Elle se pinça les lèvres. « Quant à moi, je peux prendre en charge une infime partie de votre population mais uniquement des Humains qui n’ont guère beaucoup développé leur Ma’Ahid. Ils se fonderont aux miens et passeront pour des Magiciens aux yeux du Monde. Je leur assurerai une protection en échange d’une partie de leur production. Nous en reparlerons si vous acceptez mais il faut que cet accord soit valable aux yeux des Archimages. Il faut que vous compreniez qu’aider les vôtres quand on appartient à un peuple magique n’est pas un petit engagement. Aussi, je ne désire pas que cela s’ébruite. Plus le secret sera préservé, mieux nous nous en porterons. ».