Raya

Mélodie rythmée, orchestre des percussions et des pieds qui foulent la terre en harmonie, Raya joue la cadence du peuple chamanique. Elle est la voix gutturale qui porte les Morts dans l'Au-Delà, elle est le corps plein de Vie dont la chorégraphie parfaite laisse une empreinte passionnée chez les croyants, elle est le tambour qui fait trembler le sol et les cœurs, elle est la couleur débordante de signification, le trait exquis ravivant les flammes d'amour ou de haine. Elle est la source de la multitudes de sonorités, coloris, danses, chants que tout chaman porte ancré dans ses souvenirs, chers à ses yeux. Elle est l'Art des chamans, sous toutes ses formes. Sous les rayons lunaires, elle sublime tous les sens. Raya est bariolée, ouverte d'esprit, elle apprécie les influences diverses, elle ne stagnera jamais. Raya avance, se meut, se module, elle est violente, passionnée et poignante, mais certains de ses joyaux sont des perles sereines et méditatives. Ses rangs sont difficiles à grimper car ils nécessitent des dons et de l'acharnement afin de se surpasser et survivre à la sélection. L'Art est une partie de la religion chamanique, rien n'y est fait à la légère et sans significations précises. Raya se trouve dans chaque prière, chaque rituel, chaque sacrifice, elle officie avec autant d'importance que le prêtre en lui-même.

❃ Æther majeur : Kennocha (Arts)

❃ Ætheri mineurs :  Freya (Foi), Edel (Vie), Raanu (Connaissance), Sarina (Force),  Abigaëlle (Éloquence), Kaa (Sens), Phoebe (Lune) sont les principaux. Mais globalement, absolument tous les Ætheri peuvent être sujet de croyances parmi la grande diversité des membres de Raya.

❃ Symbole de la tribu : Des pointillés rouges entourant un lotus, couleur au choix (symboles de la recherche de la perfection, de la passion et l'amour et de l'Æther de la Beauté et de l'Art)

❃ Rituels & croyances spécifiques :

Les percussions, peintures, musiques et danses :
Raya regroupe toutes les formes possibles de ces arts au sein du peuple chamanique, ce qui implique que certains apprendront les peintures de guerre de Zawa'Kar pendant que d'autres danseront les airs de Delawam. Certains s'appliquent même à tout apprendre afin de pouvoir officier partout. Quoi qu'il en soit, les musiciens, peintres et danseurs se concentrent sur l'Art et sa signification religieuse, et non sur les tribus où seront utilisées leurs œuvres artistiques. Peu importe que les rythmes s'opposent ou les mœurs correspondantes divergent. Les membres de Raya doivent rester le plus neutre possible, car ils se vouent à l'Art et que ce dernier n'a jamais eu et ne possédera jamais de forme standard. Les plus hardis se laissent d'ailleurs volontiers influencer par d'autres cultures et développent des formes d'arts plus personnelles et privées, en dehors de ce qu'ils doivent produire dans le cadre d'un rituel.

La beauté :
La beauté joue un rôle majeur dans la sélection pour la hiérarchie. Beauté physique pour un ou une danseuse, beauté d'une voix, d'un chant, beauté d'un mélange de couleur, d'une peinture. Évidemment les critères sont en accord avec la race. Par exemple, la beauté physique est plutôt sauvage ou mystérieuse, les voix doivent être gutturales ou graves et porter loin, pour les peintures, cela est lié à la précision du trait, à son réalisme, à la durée de la couleur, etc... Quoi qu'il en soit les membres de Raya entretiennent toujours leurs corps et apparence physique, hommes comme femmes se maquillent et dévoilent leurs courbes sous de très fines tuniques transparentes, elles-mêmes enjolivées. Les bijoux, les plumes et parures sont monnaie courante.

Richesses économiques  & offrandes :
Le culte de Kennocha est onéreux. Ses fervents s'entourent de parures et objets précieux, qu'ils achètent dans tous les coins du monde. Voilà pourquoi les chamans ont l'obligation de donner une offrande après chaque rituel, aux membres de Raya ayant participé. Il s'agit d'offrandes coûteuses, matériaux précieux, or, objets de valeurs à revendre. Ces dons approvisionnent la richesse de la tribu, qui est aussi renflouée par la fabrication, la vente et l'exportation des produits suivants : pigments, pinceaux, instruments de percussions, peinture.

Défilés :
Ces derniers se déroulent à chaque pleine lune. Tour à tour, les peintres, puis les musiciens, puis les danseuses volontaires, défilent devant le chef de tribu, les invités étrangers s'il y en a, le reste de la tribu. Ils doivent montrer la crème de leurs talents, leur puissance artistique, leur beauté, leur richesse. Participer à un défilé est une belle occasion de se faire remarquer par le reste de la communauté. Ces derniers servent non seulement à offrir une prière à Kennocha, mais aussi à sélectionner ceux qui iront loin dans la hiérarchie, de ceux qui n'arrivent pas encore à se distinguer.

Les étoiles, la lune :
Raya voue une adoration particulière à la lune, qu'elle trouve plus belle et admirable que le soleil. La lune est une blancheur pure dans les ténèbres, contraste qui rappelle à certains l'équilibre de la Vie et de la Mort. Les lumières nocturnes de l'astre lunaire et des étoiles, paillettes de Vie dans l'immensité de la Mort font naître un émerveillement et une fascination pour les artistes de la tribu, qui leur vouent parfois des chants et peintures. La constellation du Tambour est connue de tous les membres de la tribu, et il n'est pas rare que sa contemplation soit un cadre de prière idéal pour communiquer avec les divins.

Rituel du choix de la Raya :
Le totem de Kennocha est un immense triptyque sculpté, caché dans le Temple Céleste de l'Île Maudite et recouvert d’un voile de soie rose orné de broderies dorées et de pierres précieuses. Le Suprême de l'Au-Delà doit ouvrir la porte cachée et enlever le voile, laissant entrer toutes les danseuses aspirant à devenir Raya. Nues, peintes avec raffinements et portant des bijoux onéreux, elles se prosternent en cercle devant le totem. Le souverain referme la porte et s’assoit devant, fumant et priant. Les danseuses touchent tour à tour les motifs du triptyque magique. Elles se retrouvent téléportées à l'intérieur même des scènes fantasques. Une seule danseuse survivra à cette épreuve et ressortira du tableau. Elle ira toquer à la porte et se présenter au souverain. Son effigie apparaîtra alors dans un endroit du tableau. Le souverain la recouvre du voile insalissable et indéchirable, qu'elle portera jusqu'à la fin de ses obligations.

Le voile :
Son origine remonte à la création de la tribu. Le voile qui recouvre le visage de Raya, ainsi que celui qui cache aux yeux impurs la beauté du totem de Kennocha, formaient en réalité une seule et même étoffe, commandée, fabriquée et enchantée par les Orines. Les spéculations sur la valeur du tissu et sur le prix payé vont toujours bon train et donnent des hypothèses qui dépassent souvent l'entendement. Outre la grande beauté de l'étoffe qui est en soie rose, brodée de motifs dorés et sertie de pierres précieuses, le tissu serait enchanté et deviendrait brun ou beige si sa porteuse tombe en disgrâce, perdant ainsi sa magnificence. La légende dit qu'au terme de très longues prières à l'Æther de la Beauté, après s'être prosterné devant le totem et avoir approché un bout du voile contre le bois du triptyque, il reprendrait sa forme originelle et magnifique. Seulement, les mémoires sont floues et à l’ère actuelle, une telle catastrophe n'est pour le moment pas à déplorer.

❃ Fonction & importance au sein de la race :
Raya est une sous-partie de la tribu Raoni. Centre artistique de la race, on lui accorde depuis toujours un rôle religieux extrêmement important et nécessaire à la vie quotidienne de tout chaman. C'est Raya qui trouve et invente tous les rythmes et les danses, c'est Raya qui connait le secret des pigments, la façon parfaite de tenir un pinceau pour frôler la peau. Sans Raya, on ne peut plus prier, et considérant l'importance de la religion pour le peuple chamanique, on ne peut plus vivre. Raya possède une aura précieuse, distinguée, comme un objet extrêmement rare et onéreux dont on prend un soin immense; un ingrédient sans lequel toute vie s'arrête. Cette réputation qui entoure la tribu n'est pas sans rappeler le mysticisme des oracles Kaori, qui sont eux aussi considérés sacrés, dans une plus grande mesure encore. C'est en outre la tribu qui brasse le plus de richesses et qui a beaucoup de relations positives avec l'extérieur. Le rôle et la puissance économique et diplomatique de la tribu n'est donc certainement pas à négliger.

❃ Postes au sein de la tribu :

Raya'Wa (niveau I-II) : Un Raya'Wa n'a pas encore réussi à se distinguer de façon créatrice. Il apprend sans relâche, s'essaye, tâtonne. Il n'est pas rare que beaucoup soient recalés à ce niveau, échouent et se tournent vers d'autres domaines. Les jalousies vont bon train, même s'il est parfaitement malvenu d'agir pour sa propre ambition sans avoir l'aval des divins. Un Raya'Wa va essayer de surpasser ses acolytes, de se faire remarquer en participant à un défilé. Cependant, les coups bas et les complots n'ont pas lieu d'être, car monter en hiérarchie est une décision incontestable, qui signifie que le chaman en question a trouvé grâce aux yeux des Ætheri et de leurs représentants. Alors si on peut envier maladivement le succès d'autrui, on ne doit pas lui en vouloir et on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. C'est pendant cette période que le chaman va développer son style, son amour pour le ou les arts. Cela peut prendre un an comme dix ans, néanmoins plus le délai est long plus le jugement sera sévère.

Raya'Ni (niveau III-IV) : Pour passer ce rang, il faut manifester un don et une passion pour un ou des arts de la tribu, se faire remarquer par les aînés. Un Raya'Ni va pouvoir officier dans de petits rituels, se perfectionner. Plus il deviendra doué, plus l'importance des rituels augmenteront, plus sa propre richesse grandira. Un puissant Raya'Ni doit bien sûr être doué dans ce qu'il fait, mais il doit aussi s'asseoir sur une solide réputation, il doit avoir un réseau de connaissances très variées, des liens avec des personnes étrangères à la race, avec laquelle il pourra non seulement négocier des richesses mais aussi trouver de nouvelles sources d'inspiration. Il doit être quelqu'un d'ouvert et de curieux, d'intelligent, de charismatique, d'éloquent, autant de nouveaux critères qui se rajoutent à la sélection hiérarchique, qui contrairement aux rangs inférieurs, ne contient à ce stade pas que la beauté physique et la grâce psychologique. Un Raya'Ni doit en outre connaître par cœur une grande partie des symboles et rituels de sa race. Plus il en connaîtra, plus sa puissance augmentera. Les plus grands Raya'Ni ne se limitent pas à une ou deux tribus, ils peuvent officier partout, peu importe le contexte.

Raya (niveau V) : Raya est une femme, choisie parmi les danseuses. Il est néanmoins dit qu'elle se doit de maîtriser toutes les branches de sa tribu et porter un amour et une ferveur extrême à Kennocha. Raya est connue pour sa beauté et sa grâce, pour son grand charisme et sa puissance magique. Elle officie durant les rituels annuels importants -solstices- et les prières du Souverain, auprès duquel elle peut choisir de vivre. Raya est un modèle exemplaire, une muse et une source d'inspiration pour toute sa tribu. C'est un rôle compliqué à maintenir, qui demande une volonté ferme et une grande force. Raya cache son corps et son visage sous une robe blanche et sous le voile sacré, qu'elle ne peut enlever que pour honorer les Ætheri lors d'une danse. Elle ne porte aucun bijoux ni accessoire. Sa personne est considérée comme sacrée et intouchable. Raya est la seule personne du peuple chamanique à devoir rester chaste dès le début de ses obligations. Elle ne peut avoir de pratiques sexuelles en dehors d'un rituel -et cela ne peut être qu'avec le ou la Suprême de l'Au-Delà, et utilise des potions d'infertilité afin de ne pas enfanter. Elle doit se retirer d'elle-même si elle sent que la grâce la quitte et ainsi, une nouvelle Raya prendra sa place. Outre son rôle artistique et religieux, Raya doit diriger l'économie de sa tribu d'une main de fer, afin que le culte coûteux puisse perdurer. Elle fait partie des plus grands diplomates du peuple, elle peut conseiller le souverain sur des sujets concernant l'extérieur, car sa connaissance du monde et des autres cultures est grande. Il n'est pas rare qu'on lui confie des invités importants, ou des problèmes relationnels et diplomatiques épineux.

❃ Liens et relations inter-tribus :
Les membres de Raya voyagent pour la plupart entre les autres tribus après leur apprentissage et offrent la synergie musicale et artistique nécessaire aux rituels. Ils peuvent suivre une tribu spécifique, ou osciller entre plusieurs. Ainsi la tribu est dispersée, ne comptant qu'un seul centre économique et artistique, un village au bord du Lac Rouge sur l'Île Maudite. Pacifiste, Raya vénère la vie, son ouverture d'esprit, et ses relations étrangères sont très controversées, notamment par Zawa'Kar. C'est une critique à sens unique, car Raya n'y prête que peu d'attention, reste plutôt neutre et ne fait pas de différence entre les mœurs. Seul l'Art compte. Ses membres sont admirés et connus pour leurs qualités.