-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Chasse cette vérité que je connais déjà. [Solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Nov 2016, 11:24

Dehors, la joie s’emparait de la ville avec une ardeur enthousiaste. La jeune femme entendant les échos de cette fête à laquelle elle ne participait pas, et chaque mélodie qui parvenait à ses oreilles rendait plus douloureuse encore la raison de sa visite. Dès que ses doigts s’étaient posés sur le merisier, elle avait su. Renier l’évidence ne la mènerait à rien. Seulement, il lui fallait une confirmation digne de ce nom. Incapable de croire ce qui effrayait son coeur, elle rejetait cette insistante pensée sans la moindre gêne. La Rehla doutait de pouvoir supporter un mensonge de plus, et dans le doute, mieux valait apaiser les tourments de son âme et éluder la question une bonne fois pour toutes. L’ignorance lui avait toujours été interdite. D’un air impavide, elle referma la porte qui émit un craquement sinistre. Refréner ses émotions lui demeurait complexe, mais elle n’avait pas le choix. L’individu qu’elle venait voir saurait profiter de la moindre faille, si elle n’y prenait pas garde. À présent qu’elle avait quitté les rues gonflées de bonne humeur, sa détresse se percevait nettement. Les sillons noirs sous ses yeux n’en étaient qu’un avant-goût amer. Une trace bien visible qui lui rappelait l’horreur sitôt qu’elle croisait la fièvre de son propre regard. Des murmures embrumés partirent de ses lèvres pour implorer la Mère-Lune de lui montrer que ses méninges ravagés étaient marqués du sceau implacable de l’erreur. Ses phalanges se détachèrent du bois. Elle se retourna.

La maison était vide. Callidora haussa un sourcil, intriguée par l’absence du maître des lieux. La rumeur prétendait que la vieillarde ne quittait jamais sa demeure, et que ses rares déplacements consistaient à passer de sa chambre à sa pièce de travail. Fallait-il que la guérisseuse soit morte ? Ses poings se crispèrent doucement. Ne pas céder à la colère devenait de plus en plus difficile. Prudente, elle fit quelques pas, soulevant un peu de poussière. Cela la surprit. Se tromper d’adresse lui paraissait improbable, et pourtant, l’endroit n’abritait plus personne depuis un moment. Son instinct prit le dessus. L’appel de l’inconnu résonnait en elle avec une irrésistible fureur, et son intérêt montait en flèche à mesure qu’elle prenait conscience de l’allure abandonnée des environs. Que signifiait donc un tel laisser-aller au centre même de Caelum ? Cela n’avait aucun sens. Avant d’entamer son exploration, la Rehla s’assura tout de même que personne ne soit là. « Il y a quelqu’un ? » Pas de réponse, et pas de bruit. Cet étonnant silence l’alarma. Quelque chose se passait ici. Rebrousser chemin ne faisait pas partie de ses projets. La jeune femme observa dans le plus grand calme la table immobile envahie par quelques araignées et en fit le tour pour vérifier que rien ne s’y trouvait. Sur le mur, à côté d’une tenture délavée et moisie par le temps, paradait un chandelier renversé. La cire tâchait le métal argenté. Sans même y prendre garde, la brune invoqua sa magie pour égayer le salon.

Les flammes léchèrent les bougies pour projeter leur lumière pleine d’ombres sur la poussière environnante. Cela rendait la pièce légèrement plus chaleureuse, et au moins pouvait-on voir tout ce qui s’y trouvait. Un véritable trésor s’étalait là. Callidora ne l’avait pas remarqué jusqu’alors. Une quantité impressionnante de vaisselle se pressait en bas des escaliers, et les assiettes brisées témoignaient d’une dispute enfantine. Avec précaution, elle se baissa pour ramasser la porcelaine fêlée, se demandant quelle histoire pouvait raconter un tel objet. Le bord de son doigt se piqua sur un morceau, et une goutte de sang ronde comme la terre s’y forma. Du bout des lèvres, elle suça le liquide couleur de vin avant de se relever. De nouvelles bricoles étaient apparues pendant son petit examen. Perdait-elle la tête ? Songeuse, elle s’approcha de la table sur laquelle quelques potions dansaient en toute innocence. Des bocaux ne tardèrent pas à émerger du vide, renfermant des substances douteuses dont elle n’était pas certaine de vouloir connaître l’origine. Une douce odeur de pâtisserie flotta soudain dans les airs. Levant la tête vers l’escalier, la Rehla aperçut une vieille dame qui se tenait très droite. Un air bienveillant illuminait ses traits frappés par l’âge. « Bienvenue, Mademoiselle. Quelle charmante chose que vous portez là. » Les autres appréciaient la maladresse de sa tenue. La brune ne put réprimer un sourire.


734
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Nov 2016, 11:27

La vieille femme descendit les escaliers sans se presser, attentive aux marches qui craquaient sous ses pas. La plus jeune délaissa les fioles dont elle ne pouvait que supposer le contenu et s’efforça de ne pas se montrer impatiente. Après tout, elle ne devait pas oublier que c’était elle qui avait besoin de son interlocutrice, et non l’inverse. D’un geste de la main, son hôtesse pouvait la congédier et refuser sa requête. Qu’une parfaite inconnue dispose d’un tel pouvoir hérissait ses nerfs. « Est-il vrai que vous ne sortez jamais ? Je pensais pourtant que toute la ville inondait les rues pour la Fête. » Vérifier les rumeurs ne faisait pas partie de ses passe-temps habituels, mais il fallait avouer que sa vie de recluse avait de quoi interroger. Lux in Caelum voyait les Magiciens déferler dans leur cité, et tel une rivière qui ne s’assèche que sous les chauds rayons d’un soleil de plomb, l’indomptable vague ne retombait qu’à l’aube. La brune remarqua alors que la musique joyeuse qui accompagnait les festivités ne parvenait plus à ses oreilles. La maîtresse des lieux possédait vraisemblablement de grandes aptitudes en magie, ce que sa réputation ne manquait pas de confirmer. « Un détail m’intrigue. Comment pouvez-vous avez l’air aussi innocente alors que vous portez quelque chose d’aussi sombre ? » Le regard de Callidora se ternit. Ses lèvres murmurèrent avant que sa raison ne s’ouvre. « Vous voulez dire que... » « Non. » La sécheresse de sa réponse ne laissait pas de place au doute. Callidora sentit les battements de son coeur s’apaiser.

Seulement, ses aventures dans la maisonnée ne s’arrêtaient pas là. Envahie par le soulagement, les rouages de son esprit semblèrent s’arrêter pour ne pas saisir un aspect sensiblement plus sombre de sa déclaration. L’ignorance prenait parfois les allures de la clé du bonheur. Mathilda enjamba les assiettes brisées avec une agilité qui défiait les lois de l’âge. D’un air tranquille, elle posa sa main sur l’épaule de sa cliente. « Vous resterez pour le dîner, n’est-ce pas ?" La Rehla n’eut guère le temps de penser à une réponse, ses papilles déjà investies d’une fragrance des plus alléchantes. La gourmandise ne figurait pas dans la liste de ses péchés. Néanmoins, elle ne pouvait refuser une telle offre. Peut-être en apprendrait-elle davantage sur les extraordinaires dons de cette vieille dame dont elle ne savait pas grand-chose. Avec un sourire charmant, elle accepta. Sitôt que ses paroles fusèrent de ses lèvres, la table se couvrit d’un assortiment de mets appétissants, et deux chaises apparurent. La jeune femme prit place en face de son hôtesse, s’efforçant de se montrer courtoise. Quelque chose cependant l’intriguait : elle ne ressentait pas la magie illuminer la pièce. Était-ce une illusion qu’on lui jouait là, ou une quelconque épreuve à passer ? Sans qu’elle ne puisse le contrôler, son esprit se plaisait à échafauder d’improbables possibilités, métamorphosant un imperceptible détail en la source d’un phénomène invraisemblable et grandiose.

Malgré toute la douceur de l’aventure, il fallait qu’elle se résigne à évoquer la cause de sa visite. Ses yeux pétillants de curiosité perdirent tout à coup de leur éclat. Avec le temps, l’oubli devenait facile, et laisser de côté ce que son coeur ne parvenait à supporter lui permettait de vivre en toute quiétude. Seulement, à force de fuir, elle ne faisait que précipiter l’inéluctable. Elle devait connaître la vérité, et aujourd’hui même. Sans presser la vieille dame, elle toussota. « Mon nom est Callidora. Je ne suis pas venue ici pour Lux In Caelum, bien que la célébration soit tout à fait charmante. Votre réputation s’étend jusqu’au continent où je vis sans que l’on sache si vous êtes un mirage ou un être de chair et de sang. » Mathilda éclata de rire à ces mots, découpant tranquillement un morceau de viande qu’elle déposa dans l’assiette de son invitée. L’odeur lui offrit une distraction momentanée, mais elle ne se laissa pas amadouer. Continuer son discours restait la meilleure manière d’arriver jusqu’à la fin. La lâcheté lui était inconnue, et pourtant, elle sentait poindre en elle une étrange volonté qui lui dictait de fuir et de ne plus penser à toute cette histoire qui ne pouvait être que le fruit de son imagination extravagante. La malchance avait trop souvent frappé à sa porte pour revenir à présent qu’elle avait grandi. « Ne me prenez pas pour une idiote. Je sais parfaitement pourquoi vous êtes là. Mais d’abord, mangez un morceau. » La Rehla battit des cils un instant. La Magicienne était décidément bien intrigante. Sans y prendre garde, elle porta la fourchette à sa bouche.


751
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Nov 2016, 11:30

Callidora ouvrit la bouche pour croquer la nourriture généreusement offerte et s’immobilisa. Quelque chose n’allait pas. Tous ces plats échappés du vide et dont l’odeur l’enivrait, le léger plissement des yeux de Mathilda qui ne devait rien à ses rides, l’incurvation suspicieuse de ses lèvres, tout cela n’avait rien de naturel. La jeune femme ne s’en était pas rendu compte jusqu’à présent, mais une étrange sensation grandissait en elle, et elle se souvenait parfaitement des tourments que cela faisait naître en son coeur. Était-ce son esprit qui la soumettait à nouveau à une illusion que ses sens soutenaient ? Sa raison ne comprit pas tout de suite ce qui se passait dans la maisonnée. Et puis, l’indécision céda. D’un mouvement rageur, elle abattit son poing sur la table, ne faisant pas même sursauter son hôtesse. L’instinct, cette chose éternelle et immuable, la sauvait une fois de plus. Ses doigts lâchèrent la fourchette qui s’effaça vers le sol. Avant même de toucher le sol, l’outil argenté disparut sans laisser de trace. La brune ne quittait plus la vieillarde des yeux. S’agissait-il d’une usurpatrice qui se plaisait à torturer les imprudents qui pénétraient l’édifice ? La méfiance illumina ses prunelles dorées d’un éclat mauvais. Ses méninges encrassés par une quelconque magie l’empêchaient de discerner le vrai du faux. Que lui arrivait-il ? L’impression de sombrer la saisit, et sa tête vacilla un instant. Le rire de la propriétaire éclata à ses oreilles.

Quelques secondes plus tard, la brume se dissipait. La brune se redressa doucement, surprise de se trouver allongée sur une moquette d’un orange tendre. Cela ressemblait à la couleur du ciel lorsque le soleil délaissait la terre. D’un air tranquille, elle releva la tête. La splendeur des lieux s’accordait clairement à la description enjouée que certains lui avaient fait. « Excusez mon impolitesse. Je voulais simplement vérifier que vous méritiez de recourir à mes services. Ma réputation auprès des autres peuples est suffisante pour que je me permette de refuser les êtres indignes de mes soins. Et vous n’êtes pas une Magicienne. Seulement, malgré vos incertitudes, vous avez réussi l’épreuve. Bienvenue. » Callidora battit des paupières avant de saisir la main que Mathilda lui tendait, heureuse d’une certaine manière d’apprendre que ses neurones restaient intacts. Ses capacités en matière de magie avaient eu beau se déployer ces derniers temps, elle n’était toujours pas assez puissante pour la détecter sur-le-champ. Il fallait encore progresser. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. « On peut dire que je me suis laissée prendre à votre jeu. J’espère au moins que cela vous distrait. Peut-on passer à la raison de ma venue ? » La vieillarde, non plus vêtue de haillons mais d’une élégante tunique bleue, hocha la tête doucement et s’engagea dans les escaliers. Une fois parvenue en haut, elle mena son invitée à une pièce où la lumière du jour resplendissait.

Tout ce cérémonial n’intriguait pas le moins du monde la jeune femme. Que son hôtesse veuille régler ses affaires à l’écart du reste de la maisonnée, elle le comprenait parfaitement. Au détour d’un couloir, il lui avait semblé apercevoir les joues boudeuses d’une petite créature qui aurait tout aussi bien pu être issue de son imagination. Mathilda l’invita à s’installer sur un divan aux couleurs de l’herbe et s’assit en face d’elle. « Vous avez l’air d’une femme intelligente, Callidora. Pourquoi venir me voir en personne ? Il existe des dizaines d’autres personnes en mesure de vous éclairer sur la question. » En totale contradiction avec le ton agacé de sa voix, elle affichait des traits amusés. L’espace d’une seconde, la brune se sentit aussi idiote qu’une enfant. Écouter les rumeurs et se fier aux babillages d’inconnus qu’elle avait menacés pour fonder sa visite n’était pas exactement l’attitude d’une femme intelligente. Honteuse, elle baissa la tête un instant. Une mèche sombre vint couvrir son visage comme pour souligner son envie de disparaître. Seulement, elle ne pouvait pas éternellement fuir. Relevant le menton, elle s’efforça de faire taire les tressautements qui parsemaient ses paroles. « Il paraît que vous êtes la meilleure, et je veux être sûre. » Elle ne savait comment le formuler autrement. Ces quelques mots suffisaient à lui brûler la bouche, comme si quelqu’un se plaisait à tracer les contours de ses lèvres au fer rouge. Mathilda croisa les bras sur sa poitrine d’un air songeur. « Pourquoi chercher une réponse que vous connaissez déjà ? »


723
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Nov 2016, 11:33

Avant de lui fournir la moindre explication supplémentaire, la vieillarde se leva pour attraper quelque chose sur un buffet. Sur la table, elle fit apparaître deux tasses fumantes dans lesquelles elle déposa soigneusement quelques feuilles de thé. Trépignante d’impatience, Callidora se retenait de la presser de questions. Ses méninges s’agitaient en tous sens sans lui offrir de véritable solution. Une pareille question voulait tout dire et ne signifiait rien. Un brouhaha continu se formait sous son crâne, et elle savait qu’il ne se dissiperait pas tant que la maudite morsure de la certitude n’aurait pas déchiré sa peau. Doucement, elle porta le morceau de porcelaine à ses lèvres, soufflant sur le liquide à intervalles réguliers pour le refroidir. Cette attente ne rimait à rien. Ses doigts se crispèrent autour de l’anse. « Je crains que vous ne soyez profondément déçue de votre visite... » Un éclair illuminé par l’espoir passa dans le regard de la brune. Se fourvoyait-elle depuis le début, et ces étranges sensations dans son corps ne venaient-elle que de son imaginaire débridé ? Oui, c’était tout à fait possible. Par le passé, elle avait dû prendre garde aux pièges de l’esprit à de nombreuses reprises. Comme elle avait été idiote de croire qu’une autre vie grandissait en elle ! Une ébauche de sourire décora sa bouche. Une douce chaleur battit depuis son coeur vers chacun de ses membres pour les consoler de cette triste idée qui lui empoisonnait auparavant l’existence. La vérité éclatait toujours. « Vous attendez bel et bien un enfant. »

La porcelaine se brisa entre ses blanches phalanges. Le thé brûla sa chair pour lui confirmer qu’elle ne rêvait pas. Blême, Callidora laissa le liquide former de petites marques rouges sur sa peau. « Vous en êtes certaine ? » La question lui rongeait l’intérieur de la gorge, et elle espérait que tout cela ne soit qu’une nouvelle épreuve qu’elle réussirait avec brio. Seulement, l’air sérieux que revêtait le visage de Mathilda ne lui annonçait rien de bon. Après avoir siroté une gorgée, elle reposa sa tasse sur le bord de la table qui les séparait. « Croyez-vous que je mente ? Ne soyez pas idiote. Je l’ai vu dès que vous êtes entré dans la maison, et seul un aveugle pourrait ne pas le remarquer. » Les diverses remarques qu’elle lui avait faites revinrent à la mémoire de la jeune femme, s’articulant d’une manière tout à fait désagréable. Dans un geste de déni, elle secoua la tête. Fallait-il toujours qu’un nouveau fléau s’abatte sur elle dès lors qu’elle se croyait à l’abri des maux qui la poursuivaient sans relâche ? Ses mains bougèrent d’elle-même à la recherche de ses cheveux qu’elle entortilla autour de chacun de ses doigts avec une minutie presque effrayante. Cela la rassurait. Soudain, elle se rappela des autres talents que possédait son interlocutrice et du présent qu’elle lui avait amené. Avec de la chance, cela suffirait pour qu’elle accède à sa requête. « Est-ce que… Pourriez-vous m’en débarrasser ? » La Rehla ne pouvait décemment pas élever un enfant, et qu’il soit le sien n’y changeait rien. Elle n’en voulait pas.

La vieillarde s’extirpa de sa chaise sans mot dire et s’approcha d’elle pour se mettre à genoux. Dénuée de toute pudeur, elle releva la robe que portait son invitée et dévoila la peau nue de son ventre légèrement gonflé. D’un air circonspect, elle y posa ses mains à la fraîcheur surprenante et ferma les yeux. Callidora retenait son souffle, refusant de bouger d’un millimètre. Rester immobile des heures durant ne l’aurait pas dérangé. Ce qu’il fallait, c’était qu’on la débarrasse de ce fardeau, et peu importe la manière. De longues minutes s’écoulèrent. La brune entendait presque les aiguilles du Temps flotter près de ses oreilles. « Je ne peux pas. » La Rehla battit des cils, croyant une seconde qu’une fourbe illusion s’emparait d’elle. Sans doute était-ce l’impatience qui la faisait entendre des voix. Un tel tumulte d’émotions perturbait nécessairement ses aptitudes. « Pardon ? » Mathilda se dégagea de son activité et reposa le tissu sur la chair fragile. Une fermeté dure s’imprimait sur ses traits. Un soupir lui échappa alors qu’elle se dirigeait vers la fenêtre pour s’y accouder. Que pouvait-elle bien regarder ainsi ? « Vous ne le savez peut-être pas, mais vous l’aimerez, parce que vous aimez son père. » La jeune femme protesta. Jamais elle ne pourrait éprouver la moindre affection envers un enfant, et elle le savait. Cela lui remémorait des souvenirs morts, et elle ne serait pas en mesure de le supporter. Quel être sur ces terres désirait offrir la malédiction de la naissance à une chose sans défense et sans nom ? « Faites quelque chose, je vous en prie. » Ses paroles dissimulaient un sanglot à moitié étouffé. La Magicienne paraissait sincèrement touchée par sa détresse et s’agenouilla vers elle pour lui caresser la joue. « Soyez un peu courageuse. Vous êtes parfaitement capable de vous en sortir. » Les muscles de la brune parurent se détendre d’un coup. Après s’être relevée, elle sortit en trombe de la pièce et descendit les marches quatre à quatre. La maison autour d’elle s’éteignait peu à peu. D’un geste abrupt, elle ouvrit la porte et franchit le seuil. Le battant de bois claqua derrière elle avec fracas. Dehors, la fête s’emballait, le monde tournait toujours, comme si rien ne s’était passé.


760

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Chasse cette vérité que je connais déjà. [Solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Q] - Connais ton ennemi et connais-toi toi-même | Solo
» Je te connais, toi ... | Quête solo - Luane
» Viens à moi .... toi que je connais [Quête Solo]
» [Q] La Vérité | Solo
» [Q] Le battement de la vérité | Solo
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Caelum-