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 [Quête à Usage Unique] Une Rage enfouie [Araya]

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Mar 30 Aoû 2016, 09:07

Une Rage enfouie


Ils arboraient tous un rictus malsain sur leur visage sale. Leurs habits en revanche ne pouvaient témoigner d'aucun groupe connu à l'heure actuelle. Ils ne disposaient pas de signes distinctifs non plus et ne parlaient pas de leurs activités. A vrai dire, leur organisation n'en était pas vraiment une. Disséminés la plupart du temps dans les rues mal fréquentées de Pabamiel, ils avaient pris l'habitude de se réunir le premier matin de chaque mois, quand le soleil perçait l'horizon. L'un de ces jours était ce jour.

Tandis que trois corps tantôt inconscients, tantôt apeurés se débattaient avec des bâillons sur la bouche, des soulagements exacerbés retentirent quand on toqua à la vieille porte en bois vermoulue.

- Le c'que tu sais ? dit l'un des hommes en parlant presque contre celle-ci.

- Attend, tu veux parler du rouge, sans compter l'autre, dit une voix masculine calfeutrée par l'épaisseur du battant.

On lui ouvrit la porte et Dzaal entra, jetant des regards à chacune des personnes qu'il considérait comme inconnue. Avant d'arriver dans cette pièce, il avait dû entrer par une porte de l'arrière-cour sans surveillance, puis monter un escalier en colimaçon poussiéreux et grinçant. La maison semblait davantage servir de repaire que de lieu habitable. Ici, les volets étaient fermés pour ne laisser filtrer que quelques raies solaires et la pièce sentait le renfermé et l'alcool, peut-être une pointe d'urine aussi. Le mobilier était vétuste et peu encombrant, quand il n'était pas complètement fissuré. Sur les murs, la peinture grisâtre se dégradait en petits morceaux décolorés qui s'en détachaient.

- Bon bon bon.

Le grand gaillard à la cicatrice marquée sous l’œil droit caressa du bout des doigts le visage d'une femme âgée, puis tira sur les cheveux d'un jeune homme pour le réveiller.

- Comme à chaque réunion, nous avons choisi au hasard l'un de nos traîtres pour l'administration d'une punition à hauteur de leur... honnêteté avec l'ordre public. Mais comme nous n'en avions pas assez cette fois, j'ai pris soin avec mon confrère Berrown de nous trouver une petite perle rare parmi nos suppliciés.

L'intéressé aux cheveux roux fit un geste de salut militaire à ladite perle.

- Une vampire à fière allure !

Les membres de l'assemblée firent des mines écœurées faussement exagérées, avant d'éclater de rires gras.
En effet, le désordre régnait dans le groupe qui se devait d'être un tant soit peu discipliné pour ne pas se faire prendre. Les activités illégales n'avaient pas pour objectif de les présenter sur un plateau d'argent à l'autorité, et pour le moment, ils n'officiaient que dans les quartiers où la garde brillait par son absence. Alors ils ne pouvaient pas se permettre que quelques traîtres attirent l'attention sur eux. Après tout, chacun faisait ce qu'il pouvait pour survivre dans les basses zones. Dzaal resta impassible, alors l'un d'eux lui mit une claque dans le dos pour le faire réagir. Il esquissa donc un sourire sarcastique de façade, sans plus.

- Bien ! On va faire comme d'habitude ! On est six, ça fait un souffre-douleur par binôme. Une seule règle. Aucun des trois ne doit ressortir vivant.

L'homme à la cicatrice lança un rictus aux concernés qui étaient pieds liés et poignets menottés au-dessus de leur tête. Encouragé par Berrown le Roux qui surveillait sa future victime, Dzaal tira sur les poignets de la vampire pour la retirer du crochet qui maintenait ses chaînes. Le sorcier veillait à ce qu'elle ne soit pas trop vindicative et tous trois entrèrent dans une salle vide et malodorante dont il verrouilla la porte pour ne pas être dérangés. Là, le Démon raccrocha la chaîne liant les menottes à une ancienne attache de lustre pour que la vampire se retrouve une nouvelle fois les bras tendus vers le plafond. Une force invisible repoussa Dzaal sur le côté tandis que le Roux avait les yeux qui brillaient de sadisme.

- Si tu permets je vais commencer...

Il se lécha les lèvres et sortit un couteau d'un petit fourreau à sa ceinture. Il joua du bout de la pointe sur les bras dénudés de la jeune immortelle, en lançant quelques "oh" surpris. Puis il se mit à lui tourner autour, insaisissable dans sa façon de penser. Les coins de la pièce devinrent plus sombres et une brume légère s'extirpa d'entre les plinthes tandis que le sorcier frissonna d'excitation. Avait-il de nouveau consommer le produit qu'il était censé revendre...? Les murs commencèrent à se déliter et le bois à dégager une odeur de moisissure.

Dzaal s'était calé dans un coin. Il n'avait jamais fait confiance au sorcier. Trop imprudent parfois, des fois trop excessif. Qui plus est dans cet état second que la drogue avait le don de lui proférer. Une malédiction pour le groupe mais qui pouvait parfois se révéler utile. Il avait essayé, fut un temps, d'en parler au dénommé chef du groupe. Mais il n'avait rien voulu savoir. Qu'il s'amuse donc si cela pouvait atténuer sa folie passagère... Mais tout ce que souhaitait le jeune Démon était de gagner de l'argent et se faire discret.


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Jeu 01 Sep 2016, 08:37


Araya ouvrit difficilement les yeux, son regard fixé au sol. Elle avait du mal à se concentrer, à se rappeler ce qui s’était passé. Elle avait même du mal à sentir son corps, la façon dont il était placé. Elle savait simplement qu’elle avait mal aux poignets, et au crâne. Que c’était-il passé déjà ? Où était-elle ? Elle n’arrivait pas à relever la tête. Quelques souvenirs passèrent la barrière de la brume qui flottait sur son esprit. Elle se rappelait être entrée dans Pabamiel, dans un quartier sombre, et plutôt mal famé. Elle ne savait même pas ce qu’elle était allée faire là-bas. Elle avait pourtant bien remarqué à quel point cet endroit était mal fréquenté. Pourtant, la soif de sang la faisait toujours allée dans ce genre d’endroit, parce qu’elle savait qu’elle trouvait toujours des gens trop faibles pour se battre contre elle. Le goût de leur sang était rarement bon, mais au moins, elle avait de quoi manger. Elle était donc entrée puis… Puis quoi déjà ? Ah oui, elle avait trouvé une cible, et ensuite… Tout était flou. Elle se rappela vaguement avoir mordu une personne qui semblait vraiment mal, et complètement à l’ouest. Elle se souvint du gout très étrange de son sang, encore plus que d’habitude, même des personnes soulent. A cause de ça, elle l’avait lâché, trop écœuré et puis ensuite… Ensuite la douleur et… Et le trou noir. Qu’est-ce qui c’était passé, pourquoi elle se sentait aussi mal ?

Soudain, Araya entendit des ricanements, et crut distinguer le mot « Vampire ». Elle releva difficilement la tête, l’appuyant sur l’un de ses bras tenus en l’air. Elle plissa les yeux, essayant de distinguer les ombres devant elle. Pourtant elle voyait parfaitement dans le noir d’habitude. Le monde sembla se mouvoir étrangement, s’étirer, se contracter. Qu’est-ce que c’était encore ? Une pensée se fraya dans son esprit embrumé. Est-ce que… Est-ce qu’elle avait été droguée ? A moins que ce soit la femme qu’elle avait attaqué qui en avait pris et, comme elle avait bu son sang… Bon dieu, qu’elle idiot elle faisait. Voilà pourquoi elle devait choisir mieux ses proies. Et puis, elle était où d’ailleurs ? C’était qui ces types là-bas ? Et pourquoi ses poignets lui faisaient aussi mal. Elle rejeta légèrement sa tête en arrière, et vit des fers… Quoi ? Des fers ?! Mais c’était quoi ce bordel ?! La peur commença à envahir petit à petit Araya, chassant quelque peu le brouillard de son esprit. Mais peut-être que ce n’était pas si mal cet embrun, car elle se sentait trop mal pour paniqué. Elle rabaissa légèrement la tête, pour regarder un peu plus ceux devant elle. Elle n’arrivait pas à réfléchir clairement, mais savait qu’elle aurait du mal à se sortir de là. Comment elle pouvait d’ailleurs ? Elle était poing et pied liés.

Soudain, un homme s’approcha d’elle, et la détacha, la forçant à le suivre. Elle essaya de se débattre, mais un autre l’empêchait de trop se montrer rebelle, tout comme la drogue encore dans son organisme. Elle se sentit encore attaché à nouveau au plafond, ses jambes la soutenant à peine. Elle fusillait les deux hommes du regard, tandis que sa vue s’éclairait petit à petit. L’un des deux s’approcha d’elle, un sourire sadique sur les lèvres. A voir son visage, elle sentit la peur s’infiltrer un peu plus, et voulut reculer, mais les chaînes l’empêchaient d’aller trop loin. Il posa la pointe d’une lame sur son bras nu, ce qu’elle remarqua enfin, heureusement, elle avait encore son haut à manche courte.  Il enfonça la lame jusqu’au sang, laissant une petite estafilade rouge sur sa peau. Araya serra les dents tandis que la douleur traversait son bras. Elle ne leur ferait pas le plaisir de crier, elle était trop habituée à la torture pour ça, les nombreuses cicatrices sur ses bras le prouvant. A la première marque, elle sentit la colère grandir en elle. Ses yeux devinrent rouges sous le coup de l’émotion, tandis qu’elle fusillait l’homme, ses poings se serrant. Elle sentit sa respiration s’accéléré, tandis que sa haine devenait de plus en plus vive. Le roux vint se placer devant elle, saisissant son visage, toujours avec ce sourire sadique sur le visage.

« Alors chérie, qu’est-ce que je vais te faire ? »

Elle ne pouvait peut-être pas bouger les mains, et elle n’avait pas assez de force pour soulever ses jambes, mais elle pouvait faire autre chose. Avant qu’il s’éloigne, la Vampire baissa soudainement la tête, et réussit à planter ses crocs dans la main qui lui tenait le menton. Son sang était tout aussi écœurant que celui de tout à l’heure, mais elle s’en fichait, tout ce qu’elle voulait c’était le blessé. L’homme réussit à déloger sa main, et la frappa dans l’estomac, plusieurs fois, ne manquant pas de l’insulter. Araya cracha du sang, celui de l’homme, comme le sien. Elle avala ce qu’il restait, la tête baissée, et écarquilla les yeux. Ce gout… Ca ne pouvait être qu’une seule chose… La haine envahit en entier l’esprit d’Araya, au point de la faire trembler. Elle releva la tête, son visage tordu par la rage.

« Enfoiré ! Salopard de Sorcier ! S’écria Araya »

Tuer. Voilà tout ce qu’elle avait en tête. Elle voulait le tuer. C’était tous des montres. Araya se rendit compte de ce qu’elle pensait, et elle en fut terrifiée. Terrifiée par elle-même, par ce sentiment. Des tremblements la prirent à nouveau, mais cette fois de peur. Elle voulut reculer, s’enfuir. Mais comment fuir cette haine ? Cette chose si terrifiante qui la hantait, qui la rongeait, dont elle avait terriblement peur. Deux fois elle avait laissé sa haine prendre le contrôle. La première fois, c’était pour protéger Isley, pourtant, elle avait été envahie par des pensées terribles. Et la deuxième fois… Elle avait fait ses choses terribles. C’était elle le monstre, tout ça à cause de cette maudite haine…


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Ven 02 Sep 2016, 12:29



Dzaal était resté en retrait, perdu dans ses esprits. Il avait pansé ses plaies pendant un siècle et avait rejeté la peur au point de non-retour quand elle menaçait de l'affaiblir. Ses Aînés l'avaient forgé dans le seul but qu'il prenne conscience de lui-même, de ses propres forces et faiblesses. Pour que quand il se souviendrait, il saurait que personne n'avait été présent pour lui. Pour qu'il sache qu'il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui-même d'être là où il se trouvait, sinon d'en être fier. Sans un sou en poche, on l'avait jeté dehors pour qu'il prenne ses propres marques. Puis de fil en aiguille, il en était arrivé là et personne n'était ici pour lui dire s'il s'en était bien sortit. Évidemment qu'il s'en était tiré ! Lui dire le contraire, c'était le préjuger. Il n'avait plus besoin de quelqu'un pour lui dire quoi faire, ou si c'était ce qu'il fallait faire ou non. Au delà de l'orgueil qu'on lui aurait souligné, c'était pour lui de l'ambition, un honneur qu'il m'était au service de son amour-propre ; pour ne pas avoir à faire confiance, sinon à lui seul.

S'il y avait une chose que le Démon pouvait apprécier en regardant la vampire, c'était les sentiments négatifs provenant des êtres qui l'entouraient. C'était comme le frisson que l'on pouvait ressentir lorsque l'excitation nous gagne. Mais ces émotions étaient plus marquées, plus imprégnées dans la chair. La peur n'était qu'un résidu de bien d'autres phénomènes. Mais les Péchés, eux, était la source, de l'Avarice à la Vaine Gloire. Et son fondement originel, l'Orgueil. L'Orgueil qui s'insinue dans chaque chose. L'Orgueil qui provoque la colère et la jalousie. L'Orgueil qui accueille le paresseux et la luxure. L'Orgueil sans quoi l'ambition ne pourrait naître. L'Orgueil dans le cœur de tous était inaliénable aux être doués de la Conscience de soi, et l'antispécisme apportait sa pierre à l'édifice de cette philosophie. C'est une nature aux mille visages, revêtant des formes innommables et infinies...

Oui, pour le moment, elle avait peur. Mais la peur était un rituel qui annonçait la suite et qui avait plusieurs finalités. La vampire aurait pu abandonner et laisser aller sa conscience ailleurs, mais elle préféra se battre. Par fierté ? Orgueil. Elle laissa place à la colère pour lui permettre de vivre le moment et de l'extérioriser. Orgueil. Pour lui donner peut-être une lueur d'espoir alors que tout était écrit à l'avance dans le cas présent et se voiler la face devant la vérité ? Orgueil.

Les ongles de Dzaal crissèrent contre le bois que la moisissure commençait à attaquer. Le cloisonnement de toutes ces émotions auraient pu le faire défaillir si le sorcier ne s'était pas mis à devenir violent. De petites effluves sanguines se firent sentir et Dzaal émit quelques rires nerveux.

- Tu es trop confiant Berrown. Bien fait.

Le sorcier lança un regard noir vers Dzaal avant de s'avancer à pas rapide vers lui. Il le saisit par la gorge quand des flammes noires se propagèrent sur son bras. Celles-ci léchèrent le visage du Démon qui grimaça.

- Je t'ai rien demandé. Tu la fermes et tu regardes. C'est ta première fois, alors profite. Mais si tu te fous de moi... Si tu te fous de moi, tu la rejoindras. Je suis clair ?

L'intéressé acquiesça en silence, les yeux dans les yeux, avant de déporter son regard sur la vampire. Berrown le lâcha puis s'en retourna près de sa victime. La main contre ses lèvres pour limiter le saignement, il tourna autour de la souffre-douleur comme s'il cherchait quelle serait la prochaine étape. Son air devint lubrique. Dzaal attendit. Le sorcier commença à découper le haut de la jeune femme en commençant par la base avant de s'arrêter à mi-hauteur, se ravisant. A la place, alors qu'il était dans son dos, il cala le tranchant de la lame sur la gorge de la vampire.

- Donne-moi une raison de te laisser profiter ou de t'achever tout de suite.

- Et moi ? le coupa Dzaal. Si je commençais ? Et tu finiras.

- Oh ! Quelle surprise. Soit... Echauffe-la un peu.

Il lui jeta le couteau que le Démon attrapa maladroitement, puis celui-ci prit sa place dans le dos d'Araya ; la lame froide à nouveau contre sa gorge. Quelque chose attira le regard du Sorcier. Une ombre se déplaçait sur le mur.

- Que...?

Tandis que l'individu ne quittait pas l'ombre qui se mouvait sur les murs, Dzaal murmura à l'oreille de la vampire.

- Je veux sentir ta haine. La noirceur de ton âme. Elle me plait... En échange de ta libération, je veux que tu l'amènes, lui, aux portes de l'enfer.

Le Démon s'humecta les lèvres. Les picotements le long de son échine s'intensifiaient. Il ressentait quelque chose de spécial aujourd'hui, une sorte de... conscience instinctive. Était-ce la concentrée de tant de sentiments néfastes au même endroit qui lui provoquait ça ? Ou une haine profonde de la vampire, si profonde qu'elle touchait son sens originel ? Et ses sens à lui.

Le petit déclic métallique se fit et les poignets se retrouvaient libre de toutes entraves. Elle avait un choix à faire : retirer ses mains des chaînes ou rester là et finir ce qu'ils avaient commencé. Le démon savait déjà quoi faire si elle se retournait contre lui. Et il mit en pratique l'idée immédiatement. Se rapprochant de la fenêtre sans vitre sous le regard interloqué du Sorcier qui se mit à afficher un sourire sadique, il se saisit d'un volet qu'il entrouvrit. Le rayon de soleil qu'il laissa entrer se déposa sur l'épaule de la vampire. Un seul mouvement, et l'astre illuminerait la pièce entière. Si au contraire elle voulait combler son vide, alors Dzaal alimenterait son feu.


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Ven 09 Sep 2016, 16:31


Araya gardait la tête baissée, ses jambes la soutenant difficilement, le souffle court, autant à cause des coups qu’elle avait reçu, que de sa peur. Peur des deux hommes qui se trouvait dans cette pièce avec elle, et de ce qu’ils pourraient lui faire. Dans le même temps, ses souvenirs de ses années de tortures lui revinrent en mémoire. Elle ferma les yeux sous les assauts de son passé, se mettant à trembler. Elle ne voulait pas se rappeler… Pas ça, pas encore. Et pourtant, c’est ce qu’elle risquait de vivre à nouveau… La seule chose qu’elle pouvait espérer, c’est que ça finirait vite, bien plus vite que les trois ans qu’elle avait passé en enfer. La Vampire secoua la tête, essayant de se reprendre, pourtant, elle sentait la crise de panique qui commençait à agiter son corps. Elle ne devait pas penser un instant au fait qu’elle allait mourir, cela montrait qu’elle abandonnait. Encore… Elle ne devait pas abandonner. Elle n’avait pas de but dans la vie, mais elle ne voulait pas mourir. Pas maintenant, pas encore. Mais comment est-ce qu’elle pouvait se sortir de cette situation ? Elle était enchainée, avec deux hommes armées, sûrement plus fort qu’elle, entre elle et la sortie. Sortie qui était sûrement verrouillée. Et en plus, ses pensées étaient encore troubles, la drogue qu’elle avait absorbé via ses victimes. Et puis… Comment pouvait-elle se sortir d’ici ? Elle ne pouvait rien faire pour se libérer. Et puis… Elle était tellement effrayée par la situation, et par elle-même, cette colère qui la rongeait, qu’elle n’arrivait à rien faire.

Le retour du Sorcier prêt d’elle la sortie quelque peu de ses pensées rebelles. Elle tenta de s’éloigner de lui, mais les chaînes l’empêchaient de bouger de plus de quelques centimètres. Alors qu’il tournait autour d’elle, elle ne put que voir son regard son regard lubrique. Un regard qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle serra les lèvres, retenant un gémissement de peur alors qu’il déchirait son haut. Et cet autre sentiment, qu’elle préféra oublier. Cela montrait peut-être qu’elle était folle, mais elle préférait avoir peur, plutôt que de sentir à nouveau ce sentiment haineux, qui la dévorait. Et puis soudain elle sentit la lame froide sur sa gorge. Elle serra les dents, n’ayant aucune intention de répondre. De toute façon, il ferait ce qu’il voudrait, après tout, de son point de vue, elle n’était qu’un jouet dont il pouvait profiter jusqu’à en être lasser. Araya avait beau ne pas vouloir mourir, elle ne voulait pas être violée une nouvelle fois. De toute façon, elle n’aurait pas pu répondre, car l’autre homme interpella le Sorcier, qui céda à sa demande. Il attrapa le couteau, et vint se placer derrière la Vampire, lui plaquant à nouveau le couteau sur la gorge, approchant son visage un peu trop près d’elle. En sentant son souffle contre son oreille, elle sentit un frisson de dégout traverser son corps. Mais ironiquement, elle préférait que ce soit cet homme, plutôt que le Sorcier qui lui fasse quoique ce soit. Elle détestait les hommes, mais les Sorciers encore plus.

Et puis elle entendit la voix de l’homme lui murmurer quelques mots quelle seule pouvait entendre. Ses mots la faisaient frissonner, mais elle ne savait pas de quoi. L’espoir stupide simplement parce qu’il lui avait proposé de la libérer, ou une autre sensation qu’elle préférait taire. Elle ne voulait pas penser à sa proposition d’amener le Sorcier en enfer. Rien que d’y penser, elle sentait un étrange sentiment de… De plaisir. Et puis la peur de cette sensation. Non, ça ne pouvait pas lui faire plaisir. Ca ne devait pas lui faire plaisir. Mais alors qu’elle luttait contre ses propres contradictions, le déclic de ses chaînes se fit entendre. Levant la tête, n’étant pas sûr de savoir si c’était la réalité ou non, elle vit que les entraves étaient légèrement ouvertes. Elle n’avait plus qu’à tirer dessus pour s’échapper. L’idée d’égorger le type derrière elle lui traversa l’esprit, mais elle ne tarda pas à sentir une chaleur brûlante sur son épaule. En jetant un regard par-dessus son épaule, elle vit qu’il avait entrouvert les volets. Elle entendit un autre mouvement dans la pièce, le Sorcier ayant remarqué que quelque chose n’allait pas. En le voyant approcher, l’odeur de son sang devenant plus forte, elle sentit la colère rompre à nouveau les barrières de sa peur. Sans même réfléchir, elle tira sur les chaînes qui s’écartèrent sans mal, et elle se jeta sur le Sorcier, enfonçant son épaule dans son thorax, lui coupant le souffle. Elle réussit à le repousser assez violemment contre le mur. Elle ne lui laissa pas le temps de réagir, qu’elle leva les mains, et commença à griffer son visage, n’ayant pas d’autre arme sur elle. Mais elle s’en fichait. Elle voulait juste le tuer, le détruire, l’anéantir, le traiter comme le jouet qu’il avait voulu faire d’elle. Le visage de la Vampire était déformé par la haine, ses yeux rougeoyant tel le feu qui dévorait son corps.

Pendant quelques secondes, Araya se sortit de cette rage incontrôlable, et se rendit compte de ce qu’elle faisait. Horrifiée, la Vampire recula jusqu’à un mur. Elle baissa les yeux sur ses mains, tremblantes. A quoi est-ce qu’elle pensait au juste ? La noirceur de ton âme. Repensa-t-elle au parole de l’âme. Non… Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas regarder ce qu’il y avait au fond d’elle. Elle ne pouvait pas faire ça. Et n’était-ce pas logique qu’elle soit en colère, sachant où elle se trouvait ? Oui, elle se voilait sûrement la face. Elle tourna la tête vers Dzaal, essayant de calmer sa respiration.

« S-Si tu cherches quelqu’un avec une âme noire, adresse toi à ton pote, il est pire que moi, lui dit-elle, la voix hésitante malgré le fait qu’elle tente de la contrôler »

C’était complètement stupide ce qu’elle faisait, après tout, ils allaient sûrement la tuer si elle continuait dans ce sens. Mais… Elle ne voulait pas voir ce qu’il y avait en elle, et son dénie était à un tel point qu’elle était presque prête à mourir pour ne pas être face à ce qu’elle avait au fond d’elle.


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Sam 10 Sep 2016, 18:23



Le sang battait dans ses tempes. Son pouls s'accélérait. Sur la surface de sa peau, des vagues frémissantes confirmaient ses soupçons. L'enveloppe de chair qui se tenait devant lui renfermait en elle la vicissitude. Ses frissons communièrent avec ses papilles comme si ce sentiment avait un goût, ambré, subtile. D'autant plus fin qu'il était enfoui profondément dans l'esprit de son interlocutrice. D'autant plus puissant qu'il faisait partie intégrante de son histoire. L'excitation chez le Démon était presque palpable. Sa mâchoire tremblait. Il en voulait plus, bien plus. Le Démon voulait atteindre, dépeindre et ressentir ce Péché refoulé. Le plus explosif de tous, le plus sanguin.

Le regard pourpre de Dzaal se figea dans celui de la Vampire. Le temps comme arrêté, le Sorcier ne devenait qu'un détail parmi les événements. Celui-ci semblait sonné et le Démon profita de cet instant de court répits. Oui, Berrown avait le don de paraître prompt à s'ouvrir aux magies obscures. Mais il était faible par son esprit. Trop vindicatif, trop direct. Dzaal ressentait en lui sa noirceur, mais elle n'avait pas la même substance, elle était trop superficielle. Et puis la curiosité avait gagné l'esprit du Démon. Ce qu'il venait de se passer lui prouvait qu'il avait raison. Maintenant, allait-il pousser la jeune femme à devenir ce qu'elle ne souhaitait pas ? Ou la laisserait-il mourir ? La troisième option semblait plus prolifique. Il était en train d'expérimenter quelque chose de nouveau. Quelque chose qui se trouvait en lui. Cet intérêt pour la colère d'Araya. Sa fascination pour l'Orgueil. L'énergie que lui apportait leurs ondes négatives. Plus elles étaient importantes, plus elles étaient fortes, plus il s'en délectait. Mais ce n'était qu'un début...

Il abandonna l'idée de tenir le volet et s'approcha d'elle. Le revers de sa main caressa sa joue, fasciné, mais aussi prêt à agir si elle profitait de cette ouverture.

- La question n'est pas de savoir ce que je cherche, mais plutôt que tu admettes ce que tu désires.

Ses yeux dans les siens, il semblait étudier quelque chose en elle. Peut-être pensait-il pouvoir y lire son âme mais la vérité était qu'il cherchait. Un indice. Quelque chose. Soudain, il se détourna d'elle, comme légèrement déçu avant de s'approcher de son complice au sol. Il lui murmura quelque chose à l'oreille ; probablement un "je m'occupe de tout" serein. En se relevant, son pied rencontra l'arcade sourcilière de Berrown qui se retourna avec un grognement endormi, dos contre le sol, bras écartés. Quand Dzaal s'en retourna vers la vampire, il la regarda de longues secondes, la jaugeant. Un bref coup d’œil vers le volet entrouvert et il se rapprocha d'elle à nouveau.

Tout à coup, on toqua à la porte. Dzaal fronça des sourcils. Ce n'était pas le moment ! Il voulait encore vérifier quelque chose. Quelque chose d'important.

- On est occupé !

Un petit silence avant que la voix du chef ne résonne.

- J'ai entendu des bruits suspects. Et ça sent l'infection chez vous. Qu'est-ce que vous foutez ? Qu'est-ce qui vous prend autant de temps ?

Le Démon jeta un regard vers Araya.

- On profite, on profite.

Il murmura à la concernée.

- Crie, fait quelque chose. Ou bien tais-toi, mais je ne donne pas cher de ta peau.

Dans l'un ou l'autre cas, les deux conscients de la pièce pouvaient entendre des pas et des questionnements, avant que ceux-ci ne s'éloignent.

- On sera à la taverne quand vous aurez fini. Mais arrêter de débattre et magnez-vous le cul !

Puis le silence. A aucun moment Dzaal ne s'était posé la question de sa vulnérabilité. Était-il en position de force ? D'une certaine manière. L'entrée était verrouillée, le Sorcier allait se réveiller et partir par la fenêtre lui était inenvisageable vu le beau temps. Mais il portait la clé sur lui maintenant... Devrait-elle attendre la fin de la journée pour sortir de la maison, en espérant que ne reviennent pas les autres en se demandant pourquoi ils ne les avaient pas rejoints ?

A nouveau les yeux du Démon revenaient se poser sur la Vampire. Ce petit intermède avait réduit ses envies d'expériences. Mais la voir avec les petites tâches de sang sur le bord de ses lèvres attisait doucement la flamme perdue. Plissant des yeux, il pointa le corps de l'homme qui commençait à se réveiller.

- Je peux t'aider. Je ne vois pas pourquoi nous existerions, avec nos vices et nos vertues, si ce n'était pas pour profiter de chacun d'eux.

Dzaal soupira.

- Est-ce que l'éthique à un sens quand il est déterminé par la société et non plus par nos instincts ? Est-ce pour le politiquement correct que tu veux refouler tes désirs pourtant naturels ?

Il posa une main sur sa joue, à nouveau, comme un paternel faisant apprendre les leçons de la vie à sa fille.

- Tu peux être plus que tu ne le crois. Il te suffit de dépasser le stade de ce blocage moral inutile. Ne ressens-tu pas cette impression de pouvoir quand tu deviens toi-même ? Ce n'est pas une impression, c'est un don. As-tu eu peur quand tu t'es laissée aller ? Non. Elle t'a assailli seulement quand tu as cru devoir te justifier. Auprès de qui ?

Le Démon usa de son pouvoir qu'il ne pouvait que décrire par le sentiment de souhaiter le chaos. Extérieurement, il ne se passa rien. Mais le contact semblait affermir sa volonté d'extérioriser la colère de la jeune femme. C'était comme dévoiler une relique gorgée d'histoire des tréfonds de son cercueil de terre. C'était comme empoigner le vice à pleine main et le tirer du plus profond de son être à la surface. C'était tout simplement... exultant !

Plus que sûr de lui, orgueilleux de nature, il comprenait un peu mieux de quelle essence il était fait. Il comprenait mieux ses Aînés bercés par les ténèbres. Mais chaque recoin sombre avait sa saveur, sa différence... Dzaal, comme un chercheur, avait son prototype, sa cobaye, et son expérience. Et celle-ci pouvait commencer. Il allait observer le pouvoir des siens, et donner un sens à sa naissance, son environnement. Ensuite, il réfléchirait s'il était possible de la mener sur d'autres bords et vers d'autres limites en l'amenant hors de ces murs.

- Tu es gorgée de ténèbres. Tu sais ce qui demande à sortir... Libère-toi. Assouvis tes envies. Et transforme-toi en ce que tu pourrais être vraiment.

Le cœur de Dzaal battait à tout rompre. Tant de haine et de colère en elle, dans ce corps qu'il aurait aimé frôler, toucher, sentir, pour contraster la douceur à la furie. Son doigt glissa le long de sa mâchoire, puis sur ses lèvres dont il découvrit un croc avant qu'il ne s'éloigne à nouveau vers les volets, une main dessus. Le Sorcier reprenait ses esprits et prit appui sur ses coudes pour voir ce qu'il en était de la situation, le regard encore dans le vague. Le Démon lui souriait tandis qu'il parla d'une voix sereine et monocorde.

- Je ne sais pas pourquoi tu rages davantage sur lui que sur moi. Mais je peux t'aider à te libérer de tes chaînes. Tu as juste à me faire confiance, et te laisser aller. Te laisser aller, simplement. Massacre-le.


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Dim 11 Sep 2016, 16:43


Les yeux rubis de l’homme plongeaient dans ceux de la même couleur d’Araya. Elle n’arrivait pas à se détacher de son visage, même lorsqu’il s’approcha. Il y avait quelque chose dans son regard qu’elle trouvait étrange, et qu’elle n’aimait pas vraiment. Enfin, peut-être pas, elle était perdue pour le moment. Elle recula la tête, essayant d’échapper au contact de sa main sur sa joue, mais le mur derrière elle, l’en empêcha. Elle détestait qu’on la touche, et un tremblement léger prit ses mains. Mais elle fut rapidement absorbée par les paroles de l’homme, et ses yeux qui semblaient essayer de lire en elle. Que voulait-il au juste ? Elle n’arrivait pas à comprendre. Pourquoi voulait-il qu’elle admette ses désirs ? Quels désirs d’ailleurs ? Elle n’en avait pas, et surtout pas en rapport avec ce qu’elle cachait en elle. Non, elle ne voulait même pas y penser. C’était… Bien trop dur. En pensant à ça, elle ferma les yeux, serrant les poings, tandis que l’homme s’éloignait pour faire elle ne savait pas quoi. De toute façon, elle était trop ébranlée par sa rage explosive, et les paroles de cet homme étrange, voir dérangé. Accepter ses désirs ? Ce n’était pas possible. Elle savait que si elle regardait au fond d’elle, elle ne s’en remettrait pas. Elle en ressortirait différente. Et ce changement lui faisait peur. A cette pensée, un sourire ironique apparut à la commissure de ses lèvres. Elle se demandait bien pourquoi le fait de se regarder en face lui faisait si peur. De toute façon… Qu’est-ce qu’il restait de la personne qu’elle était avant ? Rien. Rien du tout.

A nouveau, elle sentit la présence non loin d’elle. Araya ouvrit les yeux, et ne fut pas surprise de voir à nouveau l’homme devant elle. Mais il ne fit que la regarder, comme s’il cherchait quelque chose, jusqu’à ce que des coups contre la porte se fasse entendre. La Vampire tourna les yeux vers cette dernière, une voix étouffée se faisant entendre. Elle essaya d’analyser aussi vite que la situation. Elle ne survivrait pas si ces types entraient. Elle ne savait pas si elle pouvait aller plus loin avec celui qui l’avait libéré, mais… Prenant une inspiration, la Vampire se mit à crier. Un cri de douleur, et puis elle dit avec la voix cassée, et pleine de larmes.

« Arrêtez ! Arrêtez, je vous en prie »

Puis elle poussa un autre cri de douleur, comme si ce qu’elle venait de dire déplaisait à ses tortionnaires. Elle ne savait pas si cela marchait, mais ils finirent par partir. Araya ramena ses yeux vers l’homme, qui faisait pareil. Ce dernier reprit la parole. L’aider ? Pourquoi voulait-il l’aider ? Pourtant, les mots qu’ils disaient la touchaient. A quoi cela lui servait de respecter les vertus ? Ca ne lui avait jamais rien apporté par le passé. Mais les quelques fois où elle avait laissé son vis prendre le dessus, elle avait toujours sentit une telle euphorie. Elle sentit la main de l’homme sur sa joue, encore, mais cette fois elle n’eut pas ce mouvement de recul. Au contraire, elle était absorbée par ce qu’il disait. Plus qu’elle ne le croyait ? Ca elle n’en était pas sûre. Adrian avait fait en sorte de lui retirer toute confiance. Mais cette impression de puissance, de pouvoir. Si, elle l’avait ressenti, et elle s’était sentie tellement bien, comme si l’impression de vide qu’elle ressentait en permanence s’évanouissait. Et plus elle y pensait, plus elle sentait la colère l’envahir, mais pas aussi brutalement que d’habitude. Lentement, brûlante, mais si délicieuse. Araya sentait sa respiration accélérer, son cœur battre la chamade. Elle sentit un frisson la parcourir, s’accentuant lorsqu’il découvrit l’un de ses crocs. Elle avait terriblement envie de s’en servir, mais pas sur cet homme.

Les yeux rubis se tournèrent vers le Sorcier en train de se réveiller. Elle sentait la haine coulée en elle, comme si elle coulait dans ses veines, dévorant son corps, et le peu de raison qu’elle avait réussi à garder jusqu’ici. Un éclat mauvais brillait dans son regard, tandis qu’elle observait le Sorcier qui commençait à se relever. Alors qu’il était encore à genoux, la Vampire lui donna un coup de pied dans l’estomac, le renvoyant au sol. Son visage se tordit dans un rictus de haine, et elle continua de frapper cet homme. Elle voulait le tuer, mais pas tout de suite. Avant, elle voulait déverser sa colère trop longtemps retenue, le battre à mort. La Vampire fit une pause pendant quelques instants, fatiguée à force de lui donner des coups de pieds. Mais elle n’en avait pas fini. Elle voulait continuer. Le Sorcier cracha du sang. Pitoyable. Pensa Araya. Il leva un œil vers elle.

« J-Je t’en prie a-arrête,
dit-il la voix cassé. Epargne-moi, et en échange j-je… »

En entendant ses paroles, Araya sentit à nouveau sa haine grimper un peu plus. Elle qui pensait que ce n’était pas possible. Elle serra les dents, enfonçant ses ongles dans sa peau, et le frappa à nouveau, lui coupant la parole, comme si elle était armée d’une nouvelle force. Elle s’accroupit à côté de l’homme, l’attrapant par le col, le soulevant légèrement du sol.

« T
[/i][/size]’épargner ? répéta froidement Araya. Tu crois que je vais t’épargner ?! hurla Araya en lui donnant un coup de poing au visage. Vas-y, dit-moi une raison, enfoiré de Sorcier ! Pourquoi j’épargnerai un Sorcier ?! Tu m’as tout prit ! »

Laissant libre court à sa colère, Araya continuait de le frapper, tout en criant. Elle savait parfaitement que ce n’était pas Adrian, mais elle était tellement énervé, qu’elle ne pouvait s’empêcher de hurler, de sortir ce qu’elle avait sur le cœur. De toute façon, elle était incapable de le dire dans son état normal, ou même à un certain Ange. Il ne supporterait pas de la voir dans cet état.

« A cause de toi j’ai tout perdu ! Pendant tout ce temps, tu m’as torturé ! Tu m’as tué ! Tu t’es servi de moi comme un jouet ! Après tout ce que tu m’as fait, tu crois que je vais te laisser vivre ?! »

Le Sorcier avait sûrement perdu connaissance après tous les coups qu’elle lui avait donnés, mais la Vampire ne s’arrêtait pas. Mais Araya finit par être exténuée par toute cette rage, et ses coups, et elle arrêta, laissant retomber le corps de l’homme. Elle se demanda s’il était encore vivant ou non. Le souffle court, elle laissa retomber ses phalanges couvertes de sang. Celui du Sorcier, et le sien, s’étant ouverte à force de cogner. La Vampire s’en fichait de tout ça, elle voulait seulement continuer de déverser sa haine tant qu’elle n’en avait pas peur. Elle se demandait combien de temps cela allait durer, alors elle en profitait pour le moment. [/font]


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Mer 05 Oct 2016, 13:37



Elle avait joué le jeu à la perfection. En avait-elle eu le choix ? Non, bien sûr. Mais d'une certaine manière, ils étaient tous les deux dans le même bateau et partageaient le même mensonge. Si la raison de la Vampire était évidente, celles de Dzaal étaient toutes autres. Il ne s'attendait d'ailleurs pas à ce qu'il allait assister. Alors que l'âme innocente s'obscurcissait, un nouvel éclat naquit dans le regard du Démon. Comme un verrou qui devait protéger le contenu d'un trésor, le premier coup de pied fit voler en éclat celui qui devait protéger ses extorqueurs. Le rubis étincelant de ses prunelles rendit nerveux le fomenteur qui renforça sa prise sur le volet prêt à s'ouvrir en grand.

Berrown était le plus grand obstacle à ses ambitions premières, et il n'avait même pas besoin de se salir les mains. Ce fut là le déclic. Il venait d'user de son "empathie" et de son pouvoir pour... manipuler ? En quelque sorte, de manière à parvenir à ses fins. Ses poils se hérissaient. C'était une sensation qui ne lui était pas commune, mais qui le faisait se sentir incroyablement bien. A chaque nouveau coup qu'elle portait au Sorcier, c'était comme une bouffée d'adrénaline pour le spectateur qu'il était. A chaque gémissement de l'homme, un frémissement l’emplissait. L'odeur du sang, bientôt, s'élevait dans l'air pour couvrir celui de la moisissure. Le chaos par l'influence, l'illusion pour la Mort. Sous l'excitation, il abandonna son poste de protection pour se rapprocher d'eux de quelques pas afin d'observer les détails de son œuvre.

La supplication de son ex-collaborateur n'avait pas l'effet escompté. Ils étaient deux, il était seul. Cette sorte de vanité qu'il avait senti en lui ces derniers jours, et sur laquelle il pouvait maintenant mettre un nom, avait eu raison de sa personne. Comme si le Démon était invisible s'accroupissant pourtant au pied du malmené, la ruée de coups reprit de plus belle. Mais l'instant où elle transféra sa haine d'un autre envers lui éclaircit l'esprit de Dzaal. Il avait senti en elle cette colère sourde qui frappait à la porte de son esprit, mais son origine n'était pas compréhensible. Voire totalement dissimulée. Il comprenait maintenant qu'un Sorcier avait dû la changer, au point de la voir se métamorphoser sous ses propres yeux. Sa curiosité ne l'empêcha pas de se poser la question de ce qu'il avait bien pu lui faire. Mais il préféra s'abstenir de questionner Araya à haute voix.

Non, surtout pas... Ne le laisse pas vivre.


Le corps se soulevait de spasmes, et une mare de sang commencer à imprégner ses pieds, mais elle semblait n'en avoir cure. Ou peut-être que sa colère l'empêchait de voir. S'en rendait-elle seulement compte. Dzaal préféra la laisser faire, qu'elle se dépense le plus possible, de manière à ce qu'elle ne se retourne pas contre lui ensuite dans sa quête de justice personnelle.

Voilà que la fatigue vint enfin à bout de ce corps qui semblait fragile. Son esprit était-il apaisé ? Peut-être un peu. Cette limite qu'elle semblait avoir franchie par l’entrefaite du Démon lui accorda un instant de fierté dissimulée. Maintenant, il s'agissait de reprendre le contrôle...
Se rapprochant non sans faire un peu de bruit pour que cela ne la surprenne pas, il posa une main sur son épaule et s'accroupit à côté d'elle, le regard fixé sur le cadavre. Il tendit une main vers les siennes, en saisit une, puis la porta jusque sous ses yeux pour y voir les dégâts. La regardant en coin, les effluves de sang s'agitant sous ses narines, il laissa libre court à son instinct et lécha le mélange sanguin qui goutait sur les doigts de la Vampire. Le goût concrétisa le moment.
Son emprise, sa liberté.
Ses pupilles se dilatèrent.
Le sang démoniaque coulait enfin dans les veines de l'ancien Paria.
L'Orgueil avait un goût exquis.

Dzaal ne savait pas combien de temps son esprit s'était absenté, mais il se leva d'un bond. Hors de question qu'une quelconque magie le ramène un jour à la vie... Du talon, il écrasa avec force ce qu'il restait de visible sur son visage... jusqu'à ce qu'une bouillie d'os et de chair colle sa semelle au plancher. Si la Vampire avait pu éprouver une quelconque satisfaction à se laisser aller, Dzaal, lui, se sentait comme un être nouveau. Et son esprit était imperméable aux idées néfastes ; en l'instant tout semblait fluide, allait de soi et tout était parfaitement là où il fallait que les choses soient. Il n'avait pas cure de ce que pouvait penser Araya ; aussi rejoignit-il la fenêtre au volet entrouvert. Un coup d’œil lui confirma que le soleil ne se coucherait que dans quelques heures.

- On ne peut pas rester ici.

Il observa la Vampire tachée de pourpre et fit un signe de tête envers le cadavre.

- Il doit avoir la clé de la porte dans une de ses poches. Garde-la.

D'une main, il ouvrit légèrement un des deux volets pour plonger la moitié de la salle dans la lumière - simple indice sur ce qui aurait pu se passer ici -, puis il planta son regard dans celui de la jeune femme.

- En contrepartie, tu auras une dette envers moi dont tu t'acquitteras un jour.

Un jour...

Sur le seuil de la porte, des pas dans les escaliers se feront entendre, montant vers eux.


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Mer 19 Oct 2016, 16:18


Araya, toujours essoufflée par son soudain déchaînement de violence, observait le corps du Sorcier, se demandant si elle l’avait tué ou non. Elle baissa un peu plus les yeux, et vit la mare de sang à ses pieds, trempant ses bottes. Ses mains lui faisaient mal, mais une douleur agréable. Elle entendit à peine le bruit que fit son nouvel « allié ». Elle sursauta lorsqu’elle sentit sa main sur son épaule, et voulut s’y dérober. Elle leva la tête vers lui, se demandant comment elle avait pu se laisser aller autant. D’habitude, elle arrivait à se contrôler, à enterrer sa colère, mais pas cette fois. Est-ce qu’il avait pu la pousser à faire ça ? Mais comment ? La magie peut-être ? Maudite magie. Ce n’était pas de sa faute. C’était de la sienne, à lui. Enfin… Non. Elle savait que ce n’était pas lui qui avait fait ça. Qu’elle essayait simplement de s’en convaincre. Au fond elle le savait. Cette colère était en elle, depuis des années. Depuis cette fameuse nuit où elle avait été transformée en Vampire. La noirceur de ton âme… Les mots qu’il avait prononcé lui revinrent en mémoire, la frappant comme un coup de poing dans l’estomac, lui coupant le souffle. Elle eut soudain l’impression de tomber, de sombrer dans l’obscurité. Ses sens se troublèrent pendant un instant, tout comme son équilibre. Elle était perdue, et effrayée. Mais paradoxalement, elle se sentait un peu mieux d’avoir pu sortir sa colère, se défouler sur ce Sorcier, goûter l’obscurité.

La Vampire reprit conscience au moment où elle sentit quelque chose de râpeux et d’humide sur sa main, suivant ses doigts. Elle cligna des paupières plusieurs fois, puis écarquilla les yeux lorsqu’elle vit ce qu’il faisait. Un frisson parcourut son échine. Non, il ne faut pas. Pensa Araya. Elle essaya de récupérer sa main, mais il la tenait, alors que le visage de l’homme se teintait de… D’extase ? Elle était trop tétanisée, et incapable de réfléchir correctement pour réussir à récupérer sa main. Heureusement, il finit par la lâcher. Elle recula, frottant ses phalanges sur son pantalon, essayant d’oublier la désagréable sensation de sa langue sur sa main. Seul les Vampires buvaient le sang des autres, et il n’en était pas un à preuve du contraire, alors pourquoi ? Mais, alors qu’elle peinait à reprendre ses esprits, elle le vit écraser le crâne de l’homme, du liquide et des morceaux d’os se répandant un peu partout. Elle détourna les yeux, posant une main sur sa bouche, écœurée. Elle avait pourtant fait pire, torturé un homme par colère, alors pourquoi était-elle si dégouté ? Peut-être était-ce à cause de son acte à elle dont elle commençait à prendre conscience. Prenant quelques inspirations, retenant une nausée grandissante, elle dut attendre quelques secondes avant de pouvoir se reprendre. Rouvrant les yeux, elle tourna la tête vers l’homme en entendant sa voix, puis se rapprocha à nouveau du cadavre. En observant ce qui restait de sa tête, elle ne ressentit pas grand-chose. Ce n’était pas contre lui que sa colère était dirigée. Elle le fouilla, et en sortit les clefs de sa poche. Elle se redressa, et soudain, sentit une vive brûlure sur son épaule. Se décalant rapidement sur le côté, elle pivota vers l’homme, le fusillant du regard, voyant dans ses yeux à lui, une mise en garde. Parce qu’il croyait qu’elle ignorait ce qui aurait pu se passer à l’instant ?

Araya écouta ses mots, serrant les poings autour des clefs. Une dette hein ? Quelle genre de dette ? Qu’est-ce qu’il pourrait lui demander pour sa liberté ? Et pourtant, elle savait parfaitement qu’elle ne pourrait pas s’enfuir sans son aide. Elle était encore trop faible. Toujours trop faible. Frustrée, elle finit par mettre les clefs dans sa poche, et s’approcha du Démon. Ils pouvaient entendre les pas qui s’approchaient de la porte. Un sourire sardonique s’afficha sur ses lèvres.

«Est-ce que j’ai le choix de toute façon ? lui dit-elle »

Même si elle ne voyait pas vraiment ce qu’il pourrait lui demander pour le moment. Il attendrait sûrement des années avant de la lui demander. Puis elle finit par lui tendre la main, non pour la lui serrer, mais essayant de prévoir un plan qui pourrait les sortir d’ici.

« Donne-moi ton couteau , lui dit-elle sans détour. Je suppose que tu veux pas que tes potes apprennent que tu m’as aidé, alors il va falloir que tu joues le jeu. Pas le choix, tu vas devoir me faire confiance »

Araya attendit quelques instants, regardant l’homme dans les yeux, ne sachant comment il allait réagir. Mais il savait qu’elle avait besoin de lui pour sortir d’ici. Il finit par lui donner le couteau. Au même moment, des coups se firent entendre dans la porte, une voix leur demandant de leur ouvrir. Elle jeta un regard à Dzaal.

« Essaie au moins d’avoir l’air plus faible que moi, histoire que ce soit crédible »

Elle passa dans le dos de l’homme, saisissant son poignet, le plaquant dans son dos, et posa la lame sur sa gorge. Au même moment, le déclic de la porte se fit entendre, et elle s’ouvrit, avec un peu de difficulté à cause du corps posé contre. Devant la scène sous leurs yeux, les hommes écarquillèrent les yeux de surprise, puis les levèrent vers la Vampire et son « otage ».

« Ne bougez pas où je le tue, dit Araya, la voix tranchante, et menaçante, appuyant un peu plus le couteau sur la gorge. Vous avez bien vu ce que j’ai fait à votre pote ? Si vous voulez pas que je fasse la même chose, aller contre le mur là-bas, et laisser la clef sur la porte »

La Vampire se demandait si cela allait les convaincre. Mais les yeux sans hésitation de la Vampire, et le crâne écrasé du Sorcier durent les convaincre. Ou peut-être parce que le Sorcier était censé être plus fort, et qu’ils se demandaient comment une gamine pouvait l’avoir tué de la sorte. En tout cas, ils lui obéirent, et Araya les contourna, ne les lâchant pas du regard, reculant vers la porte. Elle sortit dehors.

« Ferme la porte, ordonna-t-elle à Dzaal, continuant son rôle menaçant »

Araya attendit qu’il le fasse, puis elle relâcha Dzaal, reculant de quelques pas, se demandant bien comment il allait réagir à toutes ses fausses menaces. Quoique, elle aurait bien aimé lui tranché la gorge. Elle n’oubliait pas qu’il faisait partie de ceux qui l’avaient kidnappé.

« On fait quoi maintenant ? »

La porte ne tiendrait sûrement pas longtemps, et ils étaient sûrement plus nombreux ailleurs.


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Lun 24 Oct 2016, 09:17





La sentence était enfin tombée et Dzaal avait pu se repaître de voir la chair écrasée sous ses chausses. Une cervelle d'homme plus démoniaque que lui. Le sang de son plus grand fléau au sein du cartel. Maintenant, il se sentait pousser des ailes. Mais il garda bien de dévoiler plus de joie qu'il n'en éprouvait déjà. Le goût métallique se dissipant entre ses dents, il jaugea la Vampire quand elle lui tendit la main. Bien sûr qu'elle n'avait pas le choix. Mais maintenant dans le même bateau, chacun avait quelque chose à y gagner. Il ne s'agissait donc que d'un simple respect mutuel de circonstance.

L'idée de servir d'otage lui sembla farfelu. Ils les avaient vu à l’œuvre, envers leur propre camarade. Un faible était exilé, un traître... Inutile d'en faire un dessin. Il allait y avoir besoin d'un peu plus. Le Démon s'éloigna d'elle pour se rapprocher du cadavre. Là, il mit un genou à terre, trempa un doigt... puis sa main dans la marre pourpre avant de se badigeonner le visage du fluide de la victime. Il la passa également dans ses cheveux puis sur ses habits. Là, ça devait le faire... Encore que. Maintenant face à elle, il lui en étala aussi sur le pourtour de la bouche, en faisant attention à ses doigts : qui sait si sous une impulsion quelconque, elle n'aurait pas été tentée de le mordre. Admirant son œuvre brièvement, il lui tendit le pommeau du couteau, sans le lâcher tout de suite quand elle s'en saisit.

- Ce n'est pas en toi que je fais confiance. C'est en ton instinct de survie.

Ce n'était pas le moment de lui confirmer qu'elle était son dernier espoir de s'en sortir. Il ne la connaissait pas, en effet, et il ne savait pas de quelle nature elle était faite. Était-elle de ces personnes qui profitaient d'avoir une ouverture pour s'engouffrer entièrement dans la brèche ? Mieux valait ne pas s'y risquer. Et puis, une menace de plus ou de moins... enfin "menace", elle le prendrait sûrement ainsi, mais il s'agissait surtout de lui rappeler qu'il n'y avait pas de saints là-dehors.

Dzaal haussa un sourcil de surprise quand sa main remonta dans son dos. Elle n'y allait pas de main morte la... Grinçant des dents, il s'avachit suite à son conseil et entrouvrit les yeux. Une belle tête de vainqueur qu'il avait là. Intérieurement en tous les cas, il jubilait. Trop tôt... ?
Au moment où la porte s'ouvrit, Dzaal s'écria.

- Dégagez ! Reculez ! Ce salopard de Berrown m'a vendu en chair à pâté en la libérant ! Elle cachait son jeu, ne la sous-estimez pas !

L'air paniqué, le Démon semblait s'étrangler dans le faux sang qui barbouillait son visage et un peu de salive sortit de ses commissures. Ecoeurés pour certains, prudents pour d'autres, ils obéirent et leur laissèrent l'accès à la sortie. Dzaal fit mine de se débattre faiblement pour accentuer le jeu. Tout se jouait là. Son destin, celui de la "jeune femme", celui du cartel. Ce moment était la clef de voûte de tout son projet. Tout son corps était nerveux. Tant qu'il n'avait plus besoin de jouer la comédie pour paraître peureux.

Obéissant à la Vampire, il ferma la porte. Juste avant, il jeta un regard à l'assemblée, puis un autre insistant envers le chef. Comme dans un dernier accès de survie, il murmura sans lacher ce dernier des yeux. Son ton était accusateur et sa voix mourut dans un dernier souffle.

- Vous avez été trahis... Regardez sur Berrown.

La porte maintenant fermée, Dzaal afficha un rictus non dissimulé. Il en oublia presque la lame froide sur sa peau qui finit par en être retirée. Devait-il avouer ?
A sa question, il jeta un bref regard de gauche à droite sur les empilements d'affaires qui trainaient là. Il récupéra une grande toile de jute poussiéreuse qu'il lança sur les épaules et la tête de la Vampire pour la cacher du soleil jusqu'aux pieds.

- J'ai besoin de toi, maintenant que tu t'es enfin révélée.

Dzaal figea son regard dans celui de la Vampire.

- Une dernière Danse de sang et tout sera terminé. Mais avant, mettons-nous à l'abri. Je sais où ils ne viendront pas nous chercher.

Et là-haut, ils pourraient réfléchir.
Sans plus de parlementarisme, il la poussa au-dehors, sous le soleil de plomb pour l'empêcher de refuser. Il l'encercla de ses bras pour qu'aucun pan de la toile ne tombe et découvre la peau de la Vampire. Une vraie malédiction qu'il remercierait plus tard. Pour le moment, il l'emmena dans les rues de Tsuna, piquant discrètement au passage quelques pommes sur une étale.

Au bout d'une ruelle étroite, il l'obligea à monter une échelle pour l'emmener sur les toits. Ils franchirent un petit muret, longèrent un autre toit, grimpèrent une dernière échelle et arrivèrent dans ce qui semblait être un grenier. De là, ils avaient une vision sur la ville plus ou moins obstruée par des parois de bâtiments. Une paillasse à-même le sol était disposée dans un coin, le mobilier n'était composé que d'une table croulante et d'un tabouret vermoulus. Le reste de l'espace était grand mais vide, et la moitié nécessitait de se baisser pour le parcourir. Les rayons du soleil commençaient à décroitre et le ciel se teintait d'or et de pourpre.
Dzaal jeta sur la table ses quelques pommes dont une lui servit de repas.

- Bienvenue chez moi.

Il y avait presque une pointe de fierté dans sa voix. C'était peu dire qu'il en était fier. Caché et spacieux, quoi de mieux pour un homme qui était venu sans un sou et en haillons. Et les souris qui passaient lui faisaient de la compagnie.

- On va pouvoir se reposer un peu... le temps que je t'explique pourquoi je t'ai amenée avec moi.

La jaugeant du regard, il ne la laissa pas réagir.

- Si ça ne te convient pas, tu pourras repartir. En attendant, j'ai une bassine d'eau là-bas, si tu veux retirer tout ça, fit-il en faisant un cercle du doigt autour de son visage.

Se rapprochant d'une des fenêtres qui dominaient la ville, il ouvrit l'un des battants au carreau cassé. Cela lui faciliterait beaucoup les choses qu'elle accepte, mais rien n'était certain. Alors qu'il lui tournait le dos, absorbé dans ses pensées, il croqua dans le fruit. Néanmoins, il resta attentif aux bruits. L'instant d'après, il se retourna vers elle et la dévisagea.

- Si tu acceptes, tu pourras me demander ce que tu veux.

Accoudé à la fenêtre, il finit tranquillement sa pomme avant de la jeter par dessus son épaule, dans le vide. Tout en bas, une bande de rats sortirait pour finir les restes.

- Sans rentrer dans les détails, quatre personnes sont mortes depuis notre départ. Sans compter ton œuvre.

Il inspira lentement en se léchant les doigts pour retirer le trop de jus. Puis il les essuya sur son pantalon encore maculé de sang. En avoir sur lui ne semblait d'ailleurs pas le déranger outre mesure.

- Une autre encore mourra ce soir, la plus importante, et je serai enfin en paix. Peut-être même que tu y trouveras ton compte. La seule chose que tu as besoin de faire, c'est te laisser une fois encore dominée par ta colère...


Dzaal fronça les sourcils, pensif quelques secondes.

- Non ! Mieux encore... Tu vas avoir l'opportunité de te laisser aller, ou de te battre contre elle. Dans l'un ou l'autre cas, le moment venu, tu devras avoir fait ton choix. Quoi qu'il arrive, ta nature profonde se dévoilera, et je serai là pour t'assister.

Devrait-il la convaincre davantage ?
Devait-il avouer ?


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