Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 La Marcheuse de la Montagne de l'ouest [PV Abel]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Mar 2014, 22:52


Rumeurs murmurées du bout des lèvres tremblantes de ces êtres craintifs et effrayés par le moindre événement susceptible de bouleverser l'existence routinière à laquelle ils aspirent tant. L'apparition soudaine d'un territoire entier était pour le moins inhabituel et troublait les esprits des bonnes gens. Loin des préjugés ordinaire de ceux qui redoutent la nouveauté, Pandora imaginait avec plaisir ces contrées surprenantes que peu d'étrangers avaient foulé, s'inventait des histoires merveilleuses sur les aventures qu'elle pourrait y vivre et se construisait un avenir fantastique de prestige et d'étonnement. Rêveuse et pensive, la jeune déambulait lentement dans les allées de la Cité des Mirages, un panier à la main pour le remplir des produit du marché du bon matin. Les discussions houleuses de la foule parvenaient fébrilement à ses oreilles. Beaucoup n'avait qu'un seul mot à la bouche. Pabamiel. La péninsule était apparut à la vue de tous il y a peu quant le voile magique qui le maintenait caché s'effondra. Et ce territoire d'antan suscitait bien des commérages et des peurs. Les gens s'en méfiaient. Mais la demoiselle préférait s'abandonner dans des sentiments de croyance et de foi. Elle osait présumé qu'un jour elle aurait assez de courage pour aller voir Pabamiel de ses propres yeux. Et ce serait à coup sûr une expérience magnifique. Un petit sourire étira lentement les lèvres pâle de l'Orine, qui passa doucement ses longs doigts blêmes dans sa chevelure. Et elle s'arrêta près d'un marchand pour acheter quelques légumes.

La main peu assurée, Pandora traçait de son écriture ronde et élégante quelques phrases sur un papier blanc. Peut-être qu'elle était en train de commettre une grossière erreur. Elle était pourtant certaine de ce qu'elle voulait. Elle tâchait tout du moins de s'en convaincre, et plia le mot qu'elle posa délicatement sur le panier remplit d'aliments pour un certain temps. Un glapissement attira son attention et la demoiselle tourna la tête vers Haku qui grignotait un morceau de pomme au bout de la table. « Viens. » murmura-t-elle en tendant le bras. Le petit écureuil ne se fit pas plus prier pour lui sauter dessus. Avec une pointe d'angoisse pour Haziel, l'Orine ferma sa petite maison à clé et s'en alla d'un bon pas. Comment son ami, étourdi et véritable désastre en matière culinaire, allait-il réussir à s'en sortir quelques jours sans elle ? Certes, elle avait prévu un plat pour les deux repas du jour et avait pris le temps de lui acheter un livre de recette basique mais … Elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser pour lui. Il était grand. Il devrait survivre. L'Orine essaya d'oublier sa culpabilité et trouva l'animalier de la Cité pour louer une monture. Avoir de l'argent était nouveau pour elle. Elle continuait à faire attention à la moindre de ses dépenses. Mais c'était un soulagement de ne pas avoir à marcher pour aller où elle le souhaitait.

Lorsque l'étourdissant se mêlait à l'exquis, le résultait ne pouvait être qu'inouï. Les grands yeux verts de Pandora vagabondèrent tranquillement sur les paysages de Pabamiel. C'était enchanteur, tout à fait le genre de décor qui ravissait le regard et apaisait les âmes. Haku gambadait gaiement dans les hautes herbes folles. De toute évidence, cela lui plaisait à lui aussi. L'air semblait plus pur, ici. Paupières closes, la jeune femme courba la tête en arrière pour laisser le vent caresser son visage. Puis elle les rouvrit, pour contempler davantage les environs. À perte de vue s'étalaient des plaintes, des montagnes et des bois. Elle savait qu'il y avait une grande Cité aussi mais elle devait être trop loin pour l'apercevoir. Pour l'heure elle se contentait de visiter les étendues sauvages. Haku s'empressa de regagner l'épaule de sa maîtresse quant résonna le bruit frénétique des sabots qui frappaient le sol. Une horde entière arrivait à grand galop. « Des licornes.» ne put-elle s'empêcher de murmurer de sa petite voix claire et douce, étonnée de voir autant de ses créatures réunies. Le plus délicatement possible, la jeune femme se rapprocha du troupeau qui s'était arrêté près d'un cours d'eau. Le vent s'engouffrait dans les voiles de sa courte robe blanche et emmêlait ses longs cheveux roses au reflets fraises.  Et elle en avait une à portée de main.

« Bonjour toi.» souffla-t-elle tout bas. La jument hennit mais ne panique pas, ressentant très certainement l'aura pure de cette intruse. Et elle se laissa caresser avec un certain plaisir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 27 Mar 2014, 21:03



Parfois le fait de n’être qu’un pion parmi les béluas, que l’on déplaçait au gré du vent pour venir combler telle ou telle brèche, était un fardeau des plus pénibles. Abel s’était maintes fois retrouvé en charge de tâches ingrates et sans grand intérêt pour le compte de son peuple. Les ordres de gardiens de Phoebe n’étaient pas discutables, et s’il voulait avoir la chance d’un jour parvenir à endosser d’importantes responsabilités parmi le peuple animal, il devait accepter de servir sa reine du mieux qu’il pouvait, même si cela devait passer par l’accomplissement de banalités aux quatre coins de la forêt au clair de Lune. Mais il y avait parfois des jours où ses prières à la Lune semblaient être entendues. Ce fameux jour avait été de ceux-là. Ce fameux jour où on l’avait envoyé, avec d’autres béluas, à la découverte des nouvelles contrées de Pabamiel. Combien d’animaux étranges d’espèces inconnues, combien de plantes auparavant jamais vues allaient-elles croiser sa route durant cette merveilleuse aventure? Abel n’avait qu’une hâte : découvrir par lui-même ces contrées dont tout le monde parlait. Il se sentait l’âme d’un aventurier, et rien n’aurait pu venir troubler sa joie et son excitation vis-à-vis de cette tâche qui lui avait été confiée. Pour une fois, il n’avait qu’à visiter, explorer, découvrir. Tel était son rôle, telles allaient être ses journées durant les quelques semaines qu’il avait décidé de passer en ces lieux reculés du continent naturel.

Il avait prévu de n’arriver que plusieurs jours après, mais la marche forcée qu’il avait imposée bien malgré lui à Alia et Amarel leur avait fait gagner un temps précieux. Son enthousiasme l’avait porté bien au-delà de ses capacités, lui faisant parcourir des distances qu’il ne serait jamais cru capable de traverser en une journée. Le petit groupe ne s’était arrêté qu’à la nuit tombée, et chaque halte avait été ponctuée de l’envie de repartir dans l’instant. Heureusement que la nymphe des forêts était capable de le raisonner, sans quoi il aurait bien pu oublier de manger ou de dormir, et il serait alors arrivé dans un bel état… La seule qui semblait s’accommoder plutôt bien de ce voyage était sa petite Alia, qui avait l’habitude de traverser de grandes étendues pour chasser et qui voyait cette promenade d’un bon œil, même si elle ne comprenait pas vraiment ce qui provoquait toute cette joie chez le bélua.

« La magie est puissante ici. La barrière ne devait pas s’arrêter bien loin. Nous y voilà… »
La dryade avait à peine prononcé ces quelques mots qu’Abel, sous sa forme de panthère, s’élança vers l’avant. En quelques foulées il se trouva en haut d’une colline d’où il contempla le paysage qui se tenait devant lui. Des étendues vertes à perte de vue… C’était magnifique.
Le bélua avait l’impression d’être un explorateur en posant ses yeux sur ces terres qu’aucun des siens n’avait sans doute jamais vues. Il se sentait fier du travail qui lui avait été confié.
La dryade et la jeune panthère à plaques le rattrapèrent alors et Amarel se perdit à son tour dans la contemplation des terres du centre de Pabamiel. La nymphe des forêts mis plusieurs minutes avant de parvenir à dire quelque chose.
« Le voyage a été rude, mais la destination en vaut largement la peine. Je n’ai jamais rien vu de tel… »

Le pelage noir d’Abel commença à s’éclaircir et son visage changea peu à peu de forme. Ses pattes arrière s’allongèrent et il se redressa lentement à mesure que ses griffes rentraient dans ce qui avait été ses pattes quelques secondes plus tôt. Le bélua s’étira longuement, achevant la transformation qui lui avait redonné forme humaine.
« C’est déjà tellement beau vu d’ici… Regardez ! On dirait des licornes ! »
Sans prendre le temps de montrer à Amarel et Alia ce dont il parlait, le jeune homme s’élança pour dévaler la colline et courir à la rencontre du troupeau qu’il venait s’apercevoir, ralentissant l’allure à mesure qu’il s’approchait de ces animaux féériques. Emerveillé, il s’immobilisa presque, n’avançant plus qu’à pas de loup alors qu’il vit une jument quelque peu excentrée et une jeune femme aux cheveux rose clair qui la caressait. Prenant d’infinies précautions pour ne pas les effrayer, le bélua fit un petit signe de la main à la jeune femme, immédiatement suivi de quelques mots dont il savait que la jument, pour une raison qui lui échappait encore, comprenait certainement le sens.
« Bonjour. Je vous apporte les salutations du peuple de Phoebe, au nom de ma reine. Je ne vous veux aucun mal. »
Détachant à grand mal son regard de la créature légendaire, ses yeux se posèrent sur la jeune femme, qu’il prit à tort pour l’une des natives de la région.
« Vous devez être de Pabamiel. Je suis un bélua, du Sud du continent, et vraiment ravi de vous rencontrer ! »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 21 Oct 2014, 15:44


Pandora sourit, émerveillée par la jument mythique qui se laissait caresser sous ses doigts. Perdue au beau milieu du troupeau, la jeune femme se sentait comme privilégiée, spectatrice chanceuse d'un mouvement à la rareté exceptionnelle. Apaisée et sereine, elle contemplait les paysages délicats des terres sauvages de Pabamiel. C'était si beau et tellement pur. Elle ne regrettait pas un seul instant son impertinence inédite, qui l'avait poussé à entreprendre ce long voyage. Ceux qui médissait la presqu'île et sa Cité sans chercher à les connaître avaient tord. « Doucement, ma belle. » murmura l'Orine de sa voix claire pour calmer la licorne qui s'agitait soudainement. « Oh. » Dans un hoquet de surprise empressé, Pandora se précipita sur le côté. Les licornes, prises de panique, s'étaient mises à filer au grand galop. D'une mine dépitée, la jeune femme observa de ses yeux verts les créatures magiques qui s'enfuyaient. Déçue, elle soupira, avant de sursauter, surprise par l'approche furtive d'un illustre étranger. Si, durant un bref instant, elle songea à courir à son tour, elle choisit finalement de demeurer convenante et d'écouter ce qu'on avait à lui dire. La timide s'empourpra, les joues roses d'hésitation et d'honte injustifiées. « Oh non, non. » murmura-t-elle tout bas en secouant les mains, embarassée. « Je suis navrée, je ne suis pas une native de Pabamiel je ... Je ne suis que de passage, une curieuse, tout comme vous, enfin peut-être. Hum. » L'Orine se tût, incertaine d'être, ne serait-ce que, compréhensible tant elle était anxieuse. Elle avait toujours été mal à l'aise avec les autres, bien que sa gentillesse la pousse à tendre la main à n'importe qui. Face à celui qui s'était présenté comme un Bélua, elle ignorait comment réagir. Tout au long de sa courte vie, on lui avait fait trop de mal pour qu'elle accorde sa confiance au premier venu. Le fait d'être seul avec un inconnu la terrifiait. Pourtant, elle se refusait à prendre ses jambes à son cou. « Vous êtes-vous déjà rendu à la Cité de Pabamiel ? » demanda-t-elle après une maigre hésitation.

Pandora souriait. Malgré ses peurs et ses doutes, elle ne pouvait décemment pas se montrer froide, distante ou agressive. Ce n'était guère dans ses habitudes. De son regard clair, elle dévisageait, sans dépasser les limites de la courtoisie, le Bélua. Il n'avait pas l'air méchant. Peut-être même inspirait-il confiance. Prudente, l'Orine avait cependant appris à se méfier des apparences. Elle avait vécu auprès d'une famille à l'air avenant, dont la cruauté n'avait nul égal. La jeune femme se considérait elle-même comme un leurre. Par delà la délicatesse de ses traits et de sa silhouette, bien loin des nuances pastels de ses cheveux ou de la clarté de ses yeux, elle était née mauvaise. Elle en était persuadée. Aujourd'hui même, elle se méfiait de son propre esprit, une attitude qui aurait fait hurler de rire Haziel s'il était au courant. « Pour ma part je crois être ... un peu perdue ? » ajouta-t-elle en cherchant les mots justes. « Je ne me suis jamais aventurée dans les parages. » Elle connaissait bien mieux les grandes Cités de ses terres, pour avoir parcourru leurs rues des mois durant, avant de toucher l'héritage des siens. La douce Orine pencha la tête sur le côté, étonnée. Elle jetait un coup d'oeil par dessus l'épaule du Bélua. « Lui, par contre, me semble être du coin. » Un peu plus loin se tenait un homme. Grand et brun, ses oreilles pointues dépassaient de sa tignasse désordonnée. Vêtu d'un épais manteau et d'une large écharpe, il avait un petit côté sauvage. D'un regard glacé, il regardait les étrangers avec une rancoeur à peine dissimulée.

Encore trop loin pour entendre quoique ce soit de ce qu'il disait, Pandora devinait tout de même que le Pabamelien pestait. Aussi vif que rapide, il disparut en un battement de cils dans les bois à la cîme haute. Les fougères se tordirent un instants au passage de l'aventurier, avant que le calme ne revienne. Il devait être déjà loin. La jeune femme, pensive, glissa ses doigts blêmes dans ses cheveux roses. Pabamiel était un endroit merveilleux et étrange. Vraiment merveilleux. Surtout étrange. Meme le vent qui soufflait avait un petit rien d'inquiétant, comme porté par des murmures inquiétants. Pandora frisonna, de froid et de nervosité. Elle se frotta les bras tout en scrutant les cieux nuageux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 21 Oct 2014, 21:22



Alors qu’Abel approchait lentement, il vit les licornes s’enfuir en toute hâte, mais plutôt que d’être déçu, le bélua ne put s’empêcher d’être admiratif devant ces nobles créatures. L’espace d’un instant, il en oublia même la jeune femme qui se trouvait à ses côtés, trop absorbé par la contemplation de leurs amples foulées et des mouvements de leurs crinières au vent. Il songea un instant à leur demander de revenir, et il aimait à croire qu’elles l’auraient fait, mais elles étaient à ses yeux trop belles, trop pures et trop sauvages pour qu’il n’ait envie de perturber leur comportement. Alors qu’Amarel et Alia s’étaient immobilisées non loin de là, comme il aurait sans doute dû le faire pour ne pas effrayer les licornes, le fils de Phoebe reporta son attention sur la jeune femme. Une lueur de déception passa dans son regard au moment où elle lui apprit qu’elle n’était pas originaire de ces terres, mais elle s’estompa bien rapidement.
« Oh, très bien. Je croyais que je venais de concrétiser la première rencontre entre un bélua et un membre de ces terres, mais on dirait que ce serait pour plus tard. Je m’appelle Abel. »
Le fils de Phoebe eut envie de lui présenter ses amies qui attendaient le bon moment pour approcher, mais il remarqua que la jeune femme aux cheveux roses semblait un petit peu inquiète, comme si elle avait peur de lui. Le bélua ne lui voulait aucun mal, mais il estima qu’il valait mieux attendre qu’elle se soit rendue compte qu’elle ne risquait rien avec lui avant de lui imposer la présence d’encore plus de menaces potentielles.
Abel détourna le regard et contempla les environs en faisant quelques pas. En détachant ses yeux d’elle, il espérait la mettre en confiance, lui montrer qu’il ne se méfiait pas et qu’elle n’avait elle non plus aucune raison de s’inquiéter de ses intentions. Le bélua était assez simple, ni particulièrement grand, ni particulièrement fort, et par-dessus tout il ne portait pas d’armes à l’exception d’un long bâton de bois qu’il tenait à cet instant attaché à sa ceinture. Certains savaient que ceux de sa race pouvaient cacher une face plus sauvage de leur personnalité, mais Abel était en apparence tout sauf menaçant. Alors pourquoi lisait-il cette terreur dans le regard de cette jeune femme ? C’était comme si elle s’attendait à le voir révéler des intentions malveillantes d’un instant à l’autre. Peut-être avait-elle rencontré de telles personnes…
Se gardant bien de lui imposer une proximité qui aurait pu la mettre mal à l’aise, le bélua se tourna vers elle avec un sourire rassurant.
« Je suis ici pour explorer ces terres, et transmettre les salutations de mon peuple. C’est la première fois que je viens à Pabamiel, je n’avais même pas conscience de l’existence de cet endroit avant qu’on ne m’envoie ici. Il n’est sur aucune des cartes de mon peuple. Il parait qu’une barrière magique nous masquait sa vue jusqu’à très récemment… »

Alors que la jeune femme lui parlait, un habitant de Pabamiel s’était enfin montré, comme surgissant de nulle part. Alors qu’il se tournait vers lui, s’apprêtant à se présenter comme il l’avait fait un instant auparavant auprès de cette qu’il avait cru native de ces lieux, il se rendit compte que l’homme semblait préférer rester à bonne distance. Abel ne parvenait pas à comprendre ce qu’il disait, mais c’était comme s’il marmonnait quelque chose entre ses lèvres.
« Il n’a pas l’air très commode… »
Comme pour ponctuer sa phrase, l’intéressé retourna à l’orée des bois d’où il venait, disparaissant rapidement derrière les arbres. Le bélua ne sut pas trop quoi penser de cet individu étrange. Comme premier contact, c’était plutôt froid, presque hostile. Il semblait que son objectif serait nettement plus dur à atteindre qu’il n’aurait pu le croire…
Un petit peu déçu par l’attitude de l’homme qu’ils venaient d’apercevoir et espérant que les prochains habitants qu’ils croiseraient seraient plus avenants, le bélua se tourna à nouveau vers la jeune femme. Voyant qu’elle tremblait sous la petite brise qui soufflait, Abel détacha la cape qu’il portait et s’approcha pour la lui passer sur les épaules, sans trop lui laisser le choix.
« Mettez ça… Ce n’est pas l’Edelweiss, mais c’est vrai qu’il fait un petit peu frais quand le vent se lève. Puisque nous sommes ici pour la même chose, peut-être que vous accepteriez de m’accompagner ? Je vous répète que vous n’avez absolument rien à craindre de moi… »
Le bélua était curieux de savoir ce qui motivait autant de doute chez cette jeune femme, mais pour l’heure, il se contenta de tenter de paraître aussi bienveillant que possible, espérant atténuer les inquiétudes qu’elle avait à son égard.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 27 Oct 2014, 14:52


Pandora sourit. La douce demoiselle réajusta en quelques gestes la cape qu'on lui avait glissé sur les épaules, avant de se frotter les bras pour se réchauffer un peu. « Merci. » murmura-t-elle tout bas, les joues roses. Elle se sentait honteuse de son comportement envers le Bélua, dont les mots soulignaient sa volonté de mettre à l'aise l'étrangère qu'elle représentait à ses yeux. Il savait qu'elle était méfiante et distante. Gentil, il faisait son possible pour ne pas la brusquer. Elle le lui rendait bien mal. Seulement, il n'était pas facile pour elle de faire preuve de confiance envers d'illustres inconnus. Elle s'efforçait pourtant à l'ouverture malgré ses réticences naturelles et sa prudence exacerbée. Sa méfiance envers tous et n'importe qui s'était forgé au fils des ans. Elle connaissait mieux que quiconque les vices et les faiblesses des hommes, pour avoir été trop longtemps à leur merci. Après quelques longues minutes de silence, durant lesquelles la jeune femme contempla les environs, elle finit par souffler, timide : « Pandora. C'est mon nom. » Elle sourit encore. Elle était tellement jolie lorsque son visage s'illuminait, petite poupée fragile que l'on avait trop brisé. « Je viens de la Cité des Mirages. J'ai simplement ... eu envie de découvrir les terres et la Cité de Pabamiel. Beaucoup de rumeurs circulent. L'île aurait toujours été là, mais maintenue à l'écart des regards indiscrets par une puissante magie. On raconte aussi que celle qui a brisé les sceaux et fait disparaitre les frontières serait la nouvelle dirigeante de ce territoire. Je ... ne suis pas sûre de tout. Je comptais vérifier les informations par moi-même. Visiter. Voyager ... » Elle soupira. « En effet, il n'y a aucune carte. Comment pourrait-il y en avoir ? Jusqu'à peu, Pabamiel n'existait pas. Ca ... » Elle prit une grande inspiration, sans détacher ses grands yeux verts d'Abel. « Ca me rassurerait d'être avec quelqu'un. Je me ferai une joie de vous accompagner. »

L'Orine sursauta, surprise. « Oh ... euh ... Bonjour. » bredouilla-t-elle d'une petite voix embarassée. Derrière le Bélua se tenait le Pabamelien, celui qui avait disparu dans les bois quelques instants plus tôt. « Hum. » marmonna-t-il, l'air pensif. « Êtes-vous venu seuls ? » demanda-t-il, intonations basses au charmant accent exotique. Il ne semblait pas enchanté de voir des étrangers. Les lèvres tremblantes, les yeux perçants, son visage se dessinait dans l'expression discrète de la fureur, à moins qu'il ne s'agisse d'inquiétude. « Euh ... » La petite Pandora ne savait que répondre face à d'autant d'hostilité manifeste. L'autre soupira. « Je vois. Veuillez m'excuser. » Il tourna les talons. « Est-ce que tout va bien ? Cherchez-vous quelqu'un ? » osa-t-elle murmurer, entortillant ses doigts et ses cheveux. « Des étrangers se sont emparés d'Uaïshou. Les visiteurs risquent d'être mal reçus si elle ne nous ait pas rendu. Regardez. » Il pointa du doigt l'horizon. Une chaîne de montagne s'érigeait au loin, majestueuse. « Artyë. Ainsi s'appellent ces massifs. Ils se meurent depuis des jours, depuis que des insolents ont osé arraché une créature aussi pure qu'Uaïshou de son foyer. Certains viennent ici curieux et aventureurs. D'autres sont mauvais et ne cherchent pas à comprendre. Ils prennent et s'emparent sans se soucier des croyances, comme des réalités.» L'Elfe scruta les deux étrangers qui lui faisait face. « J'espère qu'un homme animal et qu'une artiste seront plus respectueux. » L'Orine dévisagea le Pabamelien, surprise. « Uaïshou ? » répéta-t-elle doucement. Il sourit. « Cela signifie la Marcheuse. C'est ... une petite fille, qui va et qui vient. Du moins, elle a l'apparence d'une fillette. Elle n'est qu'énergie, force et magie. Elle est l'âme et le coeur des montagnes d'Artyë. Sans elle, tout risque de s'effondrer. » Il tourna vivement la tête de chaque côté. Très certainement, il devait entendre quelque chose. « Je dois filer. » lacha-t-il, déterminéé. L'agile Elfe se mit à courir, guider parce qu'il ressentait.

Pandora, anxieuse, n'en finissait pas de jouer avec ses cheveux. Quelques mèches bouclaient tant elle les tordait. « Je crois ... » commença-t-elle, un tantinet hésitante. « ... avoir vu des gens ... » Elle réfléchissait à ses mots, trouvant mal de porter des jugements sur le paraite. « ... Suspects. » Reveuse, elle contemplait la route qu'avait emprunter l'Elfe. Une partie d'elle était terrfiée. L'autre mourrait d'envie de faire quelque chose. Elle se mordit les lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 28 Oct 2014, 19:44



Pabamiel s’annonçait comme la promesse de découvertes et d’aventures formidables. Mais pour l’heure, il fallait bien avouer que les locaux n’étaient pas des modèles de bienveillance et de chaleur dans leur accueil des nouveaux venus. Abel était heureux d’y avoir rencontré Pandora qui, même si elle restait inexplicablement méfiante, se révélait être bien plus avenante que cet elfe qu’ils avaient aperçu. Le bélua cherchait des yeux un point de repère, un village, un chemin, ou n’importe quoi qui pouvait s’apparenter à une direction à suivre lorsque la voix discrète de la jeune femme murmura son nom. Elle semblait toujours inquiète, mais elle lui confia tout de même l’endroit d’où elle venait. Abel en avait déjà entendu parler, sans jamais avoir l’occasion de s’y rendre.
« La Cité des Mirages ? Il parait que l’escalier qui y mène est un enchantement de chaque instant. Ça doit être vraiment magnifique… Vous avez déjà visité Dhitys ? C’est là-bas que je vis. Ce n’est pas vraiment le même genre de cité, plutôt un havre de paix pour mon peuple. Les béluas n’ont jamais été de grands bâtisseurs, mais Dhitys n’en reste pas moins un endroit paisible et agréable, en harmonie avec la nature… »
Alors qu’il parlait avec la jeune femme, Abel ne remarqua pas l’elfe qui était réapparu, à nouveau sortit de nulle part et toujours aussi agréable… Il échangea quelques mots avec Pandora, tandis que le bélua restait silencieux, ne préférant pas les couper. L’histoire qu’il leur raconta expliquait peut-être en partie pourquoi il était si méfiant envers les étrangers. Cette Uaïshou dont il parlait semblait être un être sacré pour les habitants de Pabamiel, et à peine leur voile de protection tombé, voilà qu’elle disparaissait… Ce n’était pas de bon augure pour leurs relations. S’ils étaient suspectés d’avoir enlevé une de leurs déesses, il était fort probable qu’ils soient reçus avec la même hostilité où qu’ils aillent en ces terres…
Abel voulut demander à l’elfe des précisions sur cette petite fille, lui dire qu’ils n’avaient rien à voir avec sa disparition, mais avant qu’il ne puisse dire un mot, il s’était déjà mis à courir sans demander son reste. Les elfes étaient agiles, probablement qu’Abel n’aurait pas pu le rattraper même s’il s’était lancé à sa poursuite… C’était la deuxième fois que le Pabamelien les laissait, avec plus de questions que de réponses… Mais au moins, cette fois ci, ils connaissaient les raisons de ce comportement étrange. De plus, ils allaient peut-être pouvoir en profiter pour partir sur de meilleures bases avec ce peuple. Le fils de Phoebe se tourna vers Pandora, l’air pensif.
« C’est triste, et ça explique toute cette hostilité… Mais c’est peut-être aussi l’occasion de prouver notre bonne foi. Si nous parvenons à leur ramener leur esprit de la montagne, ils seront certainement plus enclins à sympathiser avec nous. »
Les personnes suspectes que Pandora disait avoir vues étaient peut-être liées à cette disparition. Si la découverte de nouvelles terres attirait les explorateurs en tous genres, il était fort à parier que des gens moins bien intentionnés se soient décidés à tenter d’en profiter pour de bien plus sombres projets…

Abel décida qu’il était temps de permettre à Amarel et Alia de les rejoindre, espérant que cela ne réveillerait pas les inquiétudes de la jeune femme. Il fit signe à ses amies d’approcher, avant de poser sur Pandora un regard bienveillant.
« Tu as sans doute remarqué la présence de mes amies. Amarel est une dryade, des forêts du Sud. Elle voyage avec moi. »
La nymphe s’approcha avec une démarche gracieuse, ses pieds nus effleurant à peine le sol à chaque foulée. Les brins d’herbe semblaient s’écarter sur son passage et, lorsqu’elle fut arrivée à la hauteur de Pandora, une des lianes qui entouraient son corps en lui servant de seuls vêtements se mit à bouger pour mimer une révérence. De petites fleurs étaient venues parsemer le tissu végétal qui l’entourait, sans doute de manière à mieux la protéger du froid, et lui donnaient un aspect assez insolite. Tandis qu’elle regardait l’elfe disparaître au loin, Alia surgit entre les jambes de la nymphe et vint s’immobiliser devant Pandora. La petite panthère à plaques n’était encore qu’une enfant, et ressemblait plus à un chaton qu’à un des puissant animaux qu’elle serait amené à devenir. Ses plaques se voyaient à peine, formant des tâches grises dans son dos qui venaient éclaircir son pelage sombre, tandis que ses petits yeux jaunes fixaient la jeune femme sans que la créature ne fasse un seul mouvement. Abel observa son manège, amusé, et se mit à rire lorsqu’Alia bondit soudain sur le côté pour venir se réfugier derrière son compagnon, guettant les mouvements de Pandora avec suspicion.
« Voici Alia. Je peux presque dire qu’elle est ma sœur… Elle est très curieuse, mais elle ne te fera aucun mal, pas plus qu’Amarel. Tant que tu voyageras avec nous, tu seras en sécurité. »
Le bélua espérant qu’il ne s’avançait pas trop en disant cela, car après tout il ne savait rien des dangers qui pouvaient les attendre ici, mais la jeune femme semblait si craintive qu’il préférait tenter de la rassurer.

Le fils de Phoebe se tourna vers la montagne que l’elfe leur avait indiquée, se demandant s’ils pourraient retrouver cette « marcheuse » à laquelle les Pabameliens tenaient tant. Abel jeta un œil vers Pandora, espérant qu’elle accepterait de les mener jusqu’à ces personnes douteuses qu’elle avait aperçues en arrivant.
« Artyë… C’est là-bas que tu as vu ces gens ? On devrait commencer par là. S'ils ont quelque chose à voir avec sa disparition, peut-être qu'ils nous mèneront droit à cette Uaïshou... »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 21 Mai 2015, 13:20


Abel était quelqu'un de gentil. Pandora s'en voulait de le traiter avec si peu d'égard, autant de distance et de méfiance. Elle aurait aimé lui expliquer que ce n'était pas de sa faute à lui si elle se comportait ainsi, qu'elle l'appréciait assez pour un étranger qu'elle venait de rencontrer mais elle gardait le silence. Elle ne pouvait pas avouer ce qu'elle avait vécu, ce qui la rendrait si froide avec les hommes. C'était quelque chose qu'elle taisait avec honte et dégout, une bride de son existence qu'elle tâchait d'oublier mais qui n'en finissait jamais de la hanter. Peu à peu, elle parvenait à se construire une nouvelle vie, aidée dans sa quête par l'héritage de sa famille qu'elle venait de toucher et qui lui permettait d'arrêter de vendre ses charmes pour survivre. C'était un bon début mais n'effaçait pas le passé. Haziel était aussi d'un grand soutien. Il était l'unique personne auprès de qui elle se sentait réellement bien, calme et sereine. « Bonjour. » articula-t-elle timidement à la dryade, les joues roses, avant de baisser les yeux sur la petite panthère aux allures de chat. Elle était adorable et le sourire de l'Orine se fit plus ouvert. Après quelques secondes, elle fit doucement glisser ses yeux verts sur le Bélua, avant de hocher doucement la tête. « Allons-y ? » proposa-t-elle tout bas. Elle se mit en marche. La presqu'île de Pabamiel était vaste ; le chemin ne serait pas de tout repos. Pandora espérait qu'ils aient de la chance. La chaîne de montagne qui bordait l'ouest des terres étaient longues et allait jusque loin dans le sud. La tâche ne serait pas facile, peut-être même éprouvante, des pensées qui ne rassuraient guère la jeune femme. Elle n'était ni endurante ni forte, craignait qu'ils doivent arpenter les pics et les monts à la recherche d'une chimère dont ils ne savaient rien, de brigands qui ne leur voudraient pas du bien. Pourtant, la petite Orine n'avait pas envie de faire demi-tour. Elle voulait venir en aide à cet Elfe, à cette Uaïshou. C'était dans sa nature.

« La Cité des Mirages est un enchantement de chaque instant. » reprit Pandora durant la route, pour revenir à leur discussion avant qu'ils ne soient coupés par le Pabamelien. « Il y fait bon vivre. Le climat est doux, la ville est merveilleuse. Elle est d'autant plus un havre de paix depuis que mon peuple a repris les rênes. » Elle se mordit les lèvres, agacée par sa propre idiotie. Si le Bélua avait assez de culture du monde pour savoir que la ville avait été annexé par Maëlith il y a de ça quelques années, il saurait à quelle race elle appartenait. D'ordinaire, elle prenait garde à ne pas livrer ce genre d'information. Certaines personnes devaient étranges lorsqu'ils faisaient face à une Orine, elle avait déjà subi les regards pesants de passants peu fréquentables. Elle fit mine de rien, enchaînant : « J'ai déjà vu Dhitys mais je n'ai jamais eu l'occasion de m'y arrêter. J'ai beaucoup voyagé, je ne faisais jamais que passer. Je n'ai pu m'installer à la Cité des Dieux que très récemment. » Pandora ne vivait, auparavant, que là où elle pouvait travailler. Les Béluas n'étaient pas ceux qui payaient le plus pour ce genre de services. « Et … » Elle se tût, interrompu aussi bien dans ses mots que dans son avancé. « Vous avez vu ? » Elle pointa du doigt des ombres sombres qui filaient sur le flan de la montagne. Ils étaient nombreux, et peinaient à avancer. Quatre d'entre eux semblaient porter quelque chose, une sorte de grande boite en métal. Pandora frissonna. Ils dégageaient, même d'aussi loin, quelque chose de néfaste.

Pandora baissa les yeux, avisant brièvement sa robe blanche et ses petites chaussures. Dans un soupir, elle se frotta les bras, non pas par froid puisqu'elle était bien au chaud dans la cape prêtée par le Bélua, mais parce qu'elle savait qu'elle ne portait pas la tenue idéale pour ce genre d'expédition. Elle ne dit cependant rien. Dans un jolie sourire, elle murmura :«  J'espère au moins que cet Elfe n'est pas un menteur. » Ce serait le bouquet. Ils s'apprêtaient à se jeter dans la gueule du loup, sur les simples dires d'un étranger tout ce qu'il y avait d'ingrat. Leur bonté s'apparentait presque à de la naïveté ; mais c'était cette candeur qui faisait toute la différence entre le bien et le mal.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 18 Jan 2016, 18:04



Leur périple au cœur de Pabamiel ne faisait que commencer, mais Abel ressentait déjà des tiraillements dans les muscles de ses jambes. Il avait l’habitude de parcourir de grandes distances en forêt, mais il revêtait alors sa forme animale, bien plus efficace et endurante. Cette dernière, contrairement à son aspect humanoïde, pouvait utiliser ses quatre membres pour le propulser vers l’avant, ajoutant deux puissantes forces de traction qui venaient arracher le sol à chaque foulée. L’effort était ainsi mieux réparti, et sa masse plus équilibrée, lui permettant d’utiliser son corps à son plein potentiel. Mais Abel préférait conserver sa forme humaine, celle qui se rapprochait le plus de celle de Pandora. Elle semblait déjà assez inquiète comme cela pour ne pas lui imposer la vue d’une bête sauvage. De plus, le bélua n’était pas bien sûr de pouvoir garder le contrôle sur son esprit félin, et le lâcher dans une terre nouvelle dont il ne connaissait presque rien n’était sans doute pas la meilleure chose à faire. Cependant, la panthère à plaques aurait rapidement l’occasion de montrer ses crocs et ses griffes…
Le bélua se posait des questions sur Pandora, qui semblait bien mystérieuse. Quand elle lui confia que son peuple contrôlait Maëlith, Abel regretta de ne pas être mieux instruit en ce qui concernait les affaires des peuples par-delà la forêt. La politique n’était pas un sujet de conversation très courant dans son village, et les seules brèves des mondes civilisés qu’il recevait provenaient des marchands de passage à Bois-Lune, dont les informations étaient souvent datées et trop fragmentées pour former un tout cohérent dans sa tête. Néanmoins, Abel rangea ce nouvel élément concernant Pandora dans un coin de son esprit, se promettant d’y revenir plus tard s’il n’en savait pas plus d’ici là. De toute manière, la race à laquelle la jeune femme ne déterminerait pas son caractère vis-à-vis d’elle. Elle n’était visiblement ni elfe, ni fae, avec qui il aurait pu sympathiser rapidement. Elle n’avait pas non plus l’air d’une démone. Leurs deux peuples n’étaient donc ni de grands amis, ni de grands ennemis. Il pouvait se comporter exactement comme il le souhaitait, et puisqu’il était là en tant qu’émissaire de paix, autant proposer ces bons sentiments à ceux qui l’accompagnaient en plus de ceux qu’il rencontrerait.

Le fils de Phoebe ne vit pas les hommes dont parlait Pandora avant qu’elle ne les lui montre, silhouettes sombres longeant le flanc de la montagne. Le regard d’Abel se mit à changer. Son iris prit une teinte jaunâtre alors que ses pupilles s’élongeaient pour ne bientôt plus former que deux fines fentes verticales. Le monde sembla alors s’assombrir, les couleurs lui parurent ternes et sans vie. Il lui fallut quelques secondes avant de s’habituer aux nouvelles informations qui lui parvenaient. Prenant la mesure de son champ de vision accru, Abel se concentra sur les silhouettes. Ce fut alors qu’il les vit plus distinctement. Si le décor grisâtre dans lequel elles évoluaient n’était pour lui qu’un océan flou et informe, chaque mouvement s’imprimait dans son esprit avec une précision impressionnante, comme s’il lui sautait aux yeux. Il vit l’objet métallique qu’ils transportaient, le groupe de tête qui éclairait le chemin, et les deux hommes qui fermaient la marche. Un instant songeur, le bélua ne tarda pas à comprendre que quelque chose d’étrange se tramait sous ses yeux félins. Son instinct lui disait que les machinations de ces hommes n’étaient probablement pas étrangères au sort de l’esprit qu’ils recherchaient.
Oubliant ses yeux fauves, Abel se tourna vers Pandora et Amarel.
« Suivons-les ! »
Alia sembla comprendre immédiatement l’intérêt qu’ils portaient à ces hommes, et s’élança droit vers la montagne, suivie de près par le bélua qui dut faire un effort conséquent pour ne pas se transformer sous l’effet de l’excitation.

Suivant le groupe à bonne distance, se dissimulant à sa vue derrière chaque fourré, Abel prit un certain plaisir à traquer les mystérieux hommes, jusqu’à ce que ceux-ci rejoignent ce qui ressemblait à un campement. Leur trajet les avait menés un peu plus haut dans la montagne, l’air s’était rafraîchi et l’oxygène raréfié. Les hommes posèrent la boîte de métal à proximité de quelques montées rapidement, et, après quelques instants, un feu de camp commença à crépiter au centre du camp de fortune.
Abel s’immobilisa derrière l’amas de feuilles d’un étrange arbuste, et commença à scruter plus attentivement le camp. Alors qu’il s’apprêtait à se tourner pour demander à Pandora si ces hommes ressemblaient à ceux qu’elle avait vus, le bélua repéra une petite forme noire qui avançait furtivement vers le campement. Alia gambadait sur le chemin qu’ils avaient suivi, se dirigeant droit vers la boîte en métal, au mépris du danger. Abel voulu accourir pour l’empêcher d’aller plus loin, mais Amarel le retint juste avant qu’il ne se fasse repérer par un des hommes qui montaient la garde. Le bélua tenta alors de prévenir discrètement la petite féline.
« Alia, reviens ! Ils vont te voir ! »
La petite panthère se retourna vers le bélua en entendant ses chuchotements, pencha la tête sur le côté durant quelques seconde, puis repris son parcours vers le campement en passant discrètement d’un rocher à l’autre, comme glissant sur le sol. Mais le mouvement finit par attirer l’attention du garde qui plissa les yeux en regardant dans sa direction. La prise d’Amarel se resserra sur l’épaule d’Abel qui craignait de plus en plus pour son amie féline.
« Alia ! »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 11 Mar 2016, 17:57


Epuisée par l’effort demandé par la traque qui ne faisait pourtant que débuter, la jeune Orine s’était presque laissée tomber derrière des arbustes, le temps de reprendre son souffle. La mine pincée, elle avait plaqué une main sur ses lèvres pour ne pas que sa respiration trahisse leur présence. Des doigts froids de sa main libre, elle serra un instant ses chevilles endoloris. Ses jambes avaient failli flancher plusieurs fois, pendant qu’ils gravissaient les Montagnes. Elle s’était même écorchée les coudes en glissant sur des pierres instables. Petite et fine, frêle et maladroite, Pandora n’avait rien d’une athlète endurante ou d’une grande espionne, d’un chasseur. Elle se sentait coupable d’être un fardeau pour le Bélua, qui maitrisait davantage la situation. Comment avait-elle pu penser qu’elle serait d’un quelconque secours ? Elle était à peine capable de s’occuper convenablement d’elle, raison pour laquelle elle avait fini dans les rues à devoir vendre son corps pour survivre. Sans l’héritage de sa famille qu’elle avait touché assez récemment, elle serait toujours une pauvre vagabonde, contrainte de céder aux désirs des hommes pour gagner sa vie. Elle était simplement inutile et le prouvait une fois de plus. Le regard peiné, elle dévisageait silencieusement Abel, occupé à épier les individus, qui s’étaient établis en un petit campement de fortune. « Hum ? » murmura-t-elle tout bas. Elle s’était égarée un instant dans ses pensées mais l’inquiétude persistante des traits de son compagnon d’infortune l’avait décidé à revenir sur la terre ferme. La petite panthère s’était éloignée et avait attiré malgré elle l’attention d’un garde. Tout risquait de dégénérer. Pandora aurait aimé rassurer Abel, lui souffler que son amie ne risquait rien. Ce ne serait qu’un animal sauvage, aux yeux de ces hommes. Ils la laisseraient tranquille. Ils avaient sûrement des desseins plus grands et maltraiter la première bête venue ne devait pas faire partie du programme. Cependant, tout allait s’aggraver, c’était un fait. Amarel ne pourrait pas retenir Abel très longtemps et il semblait évident, pour l’Orine, qu’il allait se jeter dans la gueule du loup pour secourir sa « sœur ». Il fallait trouver une solution, vite et bien. Pandora fit rapidement le tour de ses propres talents. Que pouvait-elle faire ? Elle risquait de faire sombrer un moment déjà délicat. De ses grands yeux verts, elle regardait les alentours, à la recherche d’un leurre, quelque chose qui détournerait l’attention du groupe assez longtemps pour que la panthère soit en sécurité, auprès d’Abel. Son regard s’attarda un instant sur le feu de camp, qui crépitait paresseusement, et autour duquel la plupart des hommes était regroupé. C’était la seule échappatoire viable qu’elle envisageait. Pandora se concentra et ne lâchait plus des yeux les flammes. Les poings serrés, elle réunissait ses forces et toute sa conviction sur ce brasier. Doucement, l’intensité de la chaleur déclinait, à mesure que les flammes devenaient petites flammèches inoffensives. « Hey ! Le feu ! » brailla un type, mécontent. « Tu ne voudrais pas surveiller le feu au lieu de regarder des paysages vides ? On est à des lieues de la Cité de Pabamiel ! Il n’y a personne, dans les parages. Alors rend toi utile et apporte du bois. » Un autre s’était déjà penché sur la question. « On risque de mourir de froid, s’il ne tient pas toute la nuit. Il faut faire attention. » - « Mourir de froid … Ça va, on n’est pas monté si haut. » - « Tu connais la région, toi peut-être ? » Ils se mirent à se disputer, pour tous et rien. En tout cas, plus personne ne s’intéressait aux bruissements des herbes.

Pandora soupira tout bas, soulagée. « Je crois qu’on ferait mieux d’attendre qu’ils s’endorment. » articula-t-elle de façon presque inaudible, tant elle prenait garde de ne pas se faire repérer. Les mains dans les poches, ses doigts effleurèrent un petit sachet, contenant du sel rose. « A moins qu’on arrive à leur faire avaler ça. » Ils seraient ivres, sans même comprendre pourquoi. Toutefois, frileuse et prudente par nature, Pandora préférait patienter et attendre qu’ils se soient tous assoupis avant d’agir. Ils auraient alors la voie libre et la possibilité d’agir sans risquer leur vie. Néanmoins curieuse, l’Orine se mit à chercher des yeux la grande boite en métal qu’elle les avait vu transporter. Elle brûlait de savoir ce qu’elle pouvait bien contenir. Elle avait déjà ses propres idées mais rien ne valait la certitude et la vérité. Elle voulait l’ouvrir.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 17 Aoû 2016, 01:16



Le bélua tentait de se soustraire à la prise d’Amarel lorsque l’agitation des hommes du campement l’arracha à sa tentative. Ils semblaient se disputer à propos du feu, qui venait de baisser rapidement en intensité. Abel observa les alentours, cherchant pourquoi le foyer s’était éteint si vite, lorsqu’il vit le visage fermé de Pandora. C’était comme si elle s’était concentrée. Etait-elle capable de commander aux flammes ? C’était là un bien étrange pouvoir. A part ce qui concernait les animaux et la nature, dont son peuple était proche, il n’avait jamais réellement eu l’occasion de faire l’expérience de la magie, et celle-ci semblait particulièrement terrifiante. La jeune femme semblait frêle et innocente, mais il était inquiet rien qu’à se demander quels dégâts elle aurait pu causer si elle l’avait souhaité. Abel était un homme simple, il se méfiait rarement des apparences, et observer un pouvoir aussi effrayant chez une créature si douce lui prouvait une fois de plus combien il pouvait se montrer idiot.
Quelque peu effrayée par la dispute qui avait lieu non loin d’elle, Alia fit volte-face et revint vers ses compagnons en trottinant de manière détendue. La petite panthère ne comprenait pas bien tout ce déluge d’émotion qu’elle avait ressentie, la peur, la colère des hommes du campement, le soulagement d’Abel. Tout se mêlait dans son esprit sans qu’elle ne puisse bien comprendre ce qui avait pu causer tout cela. Se frottant contre l’une des pattes d’Abel, Alia le dépassa pour venir sauter dans les bras d’Amarel avant de pousser un petit miaulement, heureusement trop faible pour être entendu aux abords du campement.
Abel soupira et se tourna vers Pandora pour la remercier, mais il la vit alors chercher quelque chose dans sa poche. Instinctivement, sans vraiment l’avoir voulu, le bélua s’éloigna légèrement de la jeune femme lorsqu’elle sortit un petit sachet. Un nouvel artifice magique ? Décidément, la jeune femme était pleine de surprise, mais il préférait largement celle-ci à la précédente. Peut-être pourraient-ils l’utiliser pour se débarrasser temporairement des hommes et accéder à ce qu’ils transportaient.

Le bélua tourna ses yeux félins vers le feu, restant pensif un instant, attentif aux sons qui lui parvenaient. Un léger vent caressait ses vibrisses, soufflant dans leur sens. Il pourrait au moins couvrir ses paroles.
« Très bien, attendons la nuit. Si nous pouvons accéder à leurs réserves d’eau… Ils iront sans doute boire une fois réveillés. »
Abel aurait voulu profiter de l’obscurité pour atteindre la boîte qu’ils transportaient, mais elle semblait faite d’acier, et plutôt lourde. Ils allaient sans doute réveiller les hommes s’ils tentaient de l’ouvrir sans s’être occupés d’eux au préalable.
Le bélua garda les yeux rivés sur le campement, tentant de réunir son esprit avec celui de la panthère qui l’habitait, cherchait à communier avec son totem. Cette expérience fut étrange cette fois-ci, l’esprit félin était perturbé par le campement. Abel ne comprenait pas bien pourquoi, mais quelque chose l’inquiétait outre mesure, et les sentiments violents que ressentaient le félin avaient tendance à passer en lui, par ce lien qui les reliait et dont il ne comprenait au final presque rien. Heureusement, la lumière déclina rapidement et vint le tirer de cette contemplation désagréable. Les hommes ne tardèrent pas à rejoindre des couvertures qu’ils avaient disposées sur le sol, la température baissant rapidement une fois que le soleil avait disparu derrière la montagne. Abel, se rappelant de ce que les hommes avaient dit lors de leur dispute, espérait qu’elle ne continuerait pas à descendre beaucoup plus. Il ne connaissait pas la région, et même si la proximité du rocher au clair de lune et de l’Edelweiss enneigé lui avait donné maintes occasions de se rendre en altitude, il ne tenait pas à se faire surprendre.
« C’est le moment, allons-y. »
Les hommes avaient laissé l’un d’eux en retrait pour faire le guet après avoir alimenté le feu de plusieurs rondis de bois qui leur tiendraient chaud durant la nuit, mais heureusement leur sentinelle de fortune s’était bien vite assoupie, bercée par le doux crépitement des flammes et par le chant du vent.
Abel se releva et progressa lentement vers le campement. Le bélua prit soin de rétracter totalement ses griffes, s’appuyant sur ses coussinets pour progresser dans un silence presque total. Tous les sens en alerte, il se retourna vers Pandora et lui désigna de la tête une série d’outres reposant sur le sol de manière désordonnées un petit peu à l’écart des couvertures. Le bélua ralentit de plus en plus à mesure qu’il approchait, progressant pas après pas pour venir se placer entre les hommes et la réserve d’eau. S’ils se faisaient surprendre, il préférait que les hommes se concentrent sur lui plutôt que sur Pandora. Il était beaucoup plus facile d’expliquer la présence d’une panthère en montagne que celle d’une jeune femme qui les avait suivis jusqu’ici…
Laissant le temps à Pandora d’approcher, le bélua tourna ses yeux vers les flammes dansant au-dessus du bois. Lentement, ses griffes sortirent de ses pattes et virent se planter dans le sol. La même sensation qu’il avait ressentie plus tôt refit surface, et se fit de plus en plus palpable, sauf que cette fois-ci il ne cherchait pas à atteindre l’esprit animal. C’était lui qui la lui imposait.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La Marcheuse de la Montagne de l'ouest [PV Abel]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Une seconde chance (pv Abel)
» Mélancolique mélodie (Abel)
» Je te connai, toi ... [Quête PV Abel]
» Vif comme un Serpent I [Pv Abel]
» L'oiseau de la cascade (Abel Erond)
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer des Trois Dames :: Spectre de la Dame-