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 Le rêve du destin {Feat Lucrezia}

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Dim 22 Fév 2015, 02:25

Pourquoi suis-je venue ici ? Cette question me trotte dans la tête depuis que je suis arrivé ici. Cependant, elle est justifiée. Que suis-je venue faire ici ? Je n'ai pas la moindre raison de me trouver dans cette zone. Enfin non, ce n'est pas exactement la réalité, j'ai une raison d'être ici. Même si cette raison ne justifie pas à elle toute seule une raison pour se balader dans le berceau cristallin. Je regarde un instant mes deux oiseaux voler autour de moi avant de tendre le bras devant moi. Une fraction de seconde plus tard, Sheva vient se poser dessus alors que Porcelaine prend sa place sur mon épaule. Je les regarde tout deux un sourire sur les lèvres. J'avais peur que ma transformation ne leur face peur, voir qu'elle ne les fasses fuir pourtant, il ne c'était rien passé de semblable. Ils étaient resté fidèlement à mes côtés, sans montrer le moindre de signe de crainte. Et c'était ce dont j'avais besoin. Certes, j'avais Mircella pour m'aider à m'habituer à ce changement néanmoins, si j'avais du les voir partir eux alors, je ne préfère pas imaginer la difficulté que j'aurais eu à subir cette épreuve. Les caressants rapidement tous les deux, je donne un petit coup sec avec mon bras pour les inviter à prendre de nouveau leur envol. Invitation qu'il n'hésite pas longtemps avant d'accepter, reprenant ainsi leur balais aérien autours de moi. Je les regarde voler un instant avant de m'asseoir sur un rocher présent non loin. Croisant les mains sur mon ventre, le caressant distraitement, je me m'est à réfléchir à la vrai raison qui ma amenée ici.

Aeden, la capitale des Elémentaires. Le berceau de la magie. Même si j'étais déjà venue à plusieurs reprise ici, jamais cela n'avait eu lieu pour cette raison. Et je fois bien avouer que me retrouver dans cette situation est assez troublant. Maîtriser la magie. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai envié les personnes capable de l'utiliser. Et c'est encore plus vrai aujourd'hui. Depuis ma transformation, la magie coule dans mes veines, comme pour presque la totalité des races vivant en ce monde. Et je suis incapable de parvenir à l'utiliser d'une manière à peu près correct. La seul chose que je parviens à faire consister à faire pousser des plantes dans les lieux ou je me rend. En soit, ce n'est pas cela qui me dérange, de par mon nouveau statut, mon lien avec la nature m'oblige à apprécier les apparitions de cette dernière. Je pousse un petit rire. Comme pour répondre en échos à mes pensée, de jeunes lianes sont sorites du sol pour venir ramper à mes pieds. Soudain alors que mes pensées vagabonde sur diverses chose, je repense aux paroles que j'ai entendus dans la cité. Une simple rumeur et pourtant une rumeur avec suffisamment de force pour faire dire aux gens de me méfier si je me rends dans le berceau. Levant les yeux vers le ciel, je tente de me souvenir de cette rumeur en vain. De quoi pouvait-elle bien parler ? Je passe plusieurs minutes ainsi, à réfléchir avant de laisser tomber. Je ne parviendrais pas à m'en souvenir, je le sais cela ne sert donc à rien que je perde plus de temps à tenter l'impossible.

Finalement, je me relève et me remet en marche. Je n'ai pas d'objectif précis si ce n'est trouver un moyen de contrôler un minimum cette magie qui est mienne désormais. Et même si je sais qu'il aurait été mieux que je reste dans l'enceinte de la cité, peut-être même aurais-je du me résigner à me rendre dans leur école afin de participer à leur cour. Cette pensée me fait de nouveau rigoler. Non, je n'aurais pas pu me décider à faire cela. J'ai toujours appris les choses seule, la simple idée de demander à quelqu'un de m'apprendre à utiliser la magie est hors de question. Ajustant ma cape sur mes épaules, cherchant à me protéger du froid, je me remet en route. Je ne sais pas ce que je cherche, je ne sais pas pourquoi j'avance pourtant, ce qui est sûr c'est que quelque chose me dis que je dois le faire. Cet instinct qui lui, ne m'a jamais laissée tombée me dit d'avancer. Et c'est exactement ce que je compte faire.Néanmoins, à peine me suis-je remise en marche qu'une présence me fait m'arrêter et me retourner. Je suis persuadée d'avoir sentis une présence derrière moi autre que celle de mes oiseaux. Et en effet, à peine ais-je fais volte face qu'une forme se détache sur le blanc immaculé du berceau. Curieuse de savoir ce que peux bien faire un autre voyageur dans ce lieux désertique, j’interromps ma marche, attendant qu'il arrive à mon niveau.
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Ven 27 Fév 2015, 18:57


Ses pieds franchissaient le seuil lumineux des premiers rayons du matin. Ses yeux se perdaient dans les deux oreillers en plumes, juxtaposés, à ses côtés, en guise de remplacement pour l'homme absent. Sa chaleur subsistait, mais au regard ne se prêtait plus, et il n'y avait alors plus que le toucher pour sentir ou savourer cette présence un jour sienne. Elle la quittait trop tôt, la privait de son petit bonheur dès l'aube, lorsque ses paupières fermées ne pouvaient s'ouvrir pour se délecter de cette vision une dernière fois, la saluer, ou ne serais-ce que lui sourire. Un brin de tristesse s'emparait d'elle, souvent, dans ces instants de latence malicieuse, et elle ne pouvait alors que songer à son retour, à son ombre qui se déverse sur son petit corps à contre jour. Son regard froid se leva pour affronter la lumière purgatoire qui se dressait à son envers, avant que son corps, capricieux, n'aille se poser, à son insu, sur le divan pourpre regorgeant de lui, de son odeur. Quelques inspirations, l'illusion d'une solitude heureuse que vint interrompre quelques bruits à la fenêtre, et une petite voix derrière la porte. Elle la reconnut de suite, et d'un mouvement las, dépourvue d'une quelconque envie, on la força à se sortir de cette vapeur voilée, un homme faisant les cents pas sous sa fenêtre en attendant que la jeune femme ne se résigne à le rejoindre. Enfilant une robe de couleur noir, sans trop de dorures ni de bijoux incrustés aux extrémités, elle salua la bête du regard avant d'emprunter la voie du marché pour un petit encas à deux, qui n'était pas de tout refus.

« Non mais tu comptes plus quitter le palais ou bien ? Ça fait des jours que j't'ai plus croisé en ville.. » L'animal s'était affiché sous une apparence humaine, mais semblait avoir repris une autre plus aise, au pelage noir de cendre, ses deux saphirs brillant intensément. Marchant à son rythme, il s'efforçait de paraître mature, inanimé, sans pour autant la lâcher du regard. « Disons.. que j'ai quelques occupations auxquelles m'atteler dernièrement. » , « Et t'avais plus le temps d'revoir un vieil ami ? Ces 'prédateurs de la nuit' sont-ils donc si incompétents qu'il leur faut l'aide d'une Haute Vampire pour boucler leurs affaires ? » Il dépassait les bornes, il le savait. Il aimait à user sa langue de vipère pour envenimer les pensées de ses interlocuteurs et de les porter ( quand ennemis ) à une faute qui s'avérerait fatale. Il semblait oublier cependant que Lucrezia n'était pas n'importe qui, mais avant tout une amie de longue date avec un certain mordant.. « Venom, connais-tu ce fameux proverbe qui dit 'Chien qui aboie ne mord pas' ? De plus, d'où es-tu en position de me critiquer ? Surtout que mes occupations ne font pas toutes cas de mon engeance, je te prierai de bien vouloir t'y plier » rétorqua la jeune femme, avec un air supérieur quoique boudeuse, le sachant pertinemment satisfait de ses petites tacles, et de la confusion qu'il créait en elle parfois.

Attrapant au vol un marmot qui manqua de peu un rendez-vous express avec le pavé mal nivelé, la bête laissa de nouveau son attention se porter sur la jeune femme. « Et en parlant d'amie.. et de vampire.. Des nouvelles de la pimbêche séductrice, ce vrai pot de peinture ? » L'affront était grand, et il osait par ces quelques mots critiquer celle qui avoisinait, très certainement, la direction du clan Giovanni, celle qui serait peut-être bientôt à sa tête : beauté inouïe, travaillée, expérimentée ; charme étincelant, mais machiavélique dans ses excès ; esprit affûté et constamment à la recherche de profit, ne se laissant jamais duper ; Elle était ce genre de femme puissante qu'on ne veut croiser, qu'on tente de ne jamais contrarier, car ses besoins et ses envies prévalent sur tout le reste, et elle n'a de nom ni de mœurs pour se libérer de leurs chaînes d'acier.

« Heavenly » Ce son résonnait, et sur ce, sa marche se fit lente, jusqu'à voir ses pas complètement immobiles. Son œil, azur, fixait le sol, cherchant à y déceler une vérité quelconque tandis que son cerveau se prêtait à des pratiques plus barbares, plus inusuelles. Des bribes de souvenirs lui revenaient, venimeuses. Elles surgissaient des méandres de son esprit comme jusque là dénuées de toute consistance. La scène se reconstituait, l'acte criminel revenant à la charge sans que pour autant les remords ne l'aveuglent, n'assombrissent son coeur glacial. Ses mains se retrouvaient ajustées sur sa maigre trachée, cette gorge surplombant sa poitrine bombée qu'elle aurait pu détruire à tout instant.

La jalousie était, chez une femme, un sentiment des plus dangereux, car consumée par l'émotion, celle-ci perdait souvent le Nord, et finissait par accomplir quelque barbarie semblable à cette dernière. L'aversion ressentie par cette nuit chaude où seule une brise légère berçait ses pauvres laquais, faibles à ses charmes, timides devant ses colères. Il l'avait châtiée, du moins celle qui était son ombre, son reflet, et la jeune femme lui en voulait sans doute pour cette offense. « Depuis cette nuit au bal où j'ai pu entrer en contact avec son clone, je crains de n'avoir plus aucune nouvelle. Je ne l'ai pas non plus croisée lors de mes brèves expéditions dans le Fjörd, alors j'ose espérer avoir plus de succès avec la Forteresse Ensorcelée.. J'ai ouï dire que parfois elle séjournait en son sein, et.. J'ai des excuses à lui présenter, mais avant toute chose je veux m'enquérir de sa santé. Elle n'est pas du genre à disparaître ainsi.. » Et d'un énième pas en avant, elle se tourna, dos au loup, une brioche au bout de ses petites phalanges porcelaine, le saluant du revers de la main, avant de disparaître dans un nuage de fumée.

~

Les pièces de la demeure s'avéraient toutes identiques, et elle ne fit pas long feu dans ce qui se montrait l'inspection la plus vigoureuse de sa courte existence. Elle craignait qu'on ne lui mentît, qu'on ne lui fit croire en l'absence de la jeune femme, et en sa santé supposément bonne, sans jamais lui donner les preuves de telles allégations. « Puis-je vous venir en aide, ma Dame ? » La vampire se retourna, brandissant ce masque d'os accompagné d'une impassibilité hors pair, sachant que dans ce monde où coule le sang, où le mal se déchire les plus faibles, elle ne pouvait faire preuve de la moindre en face d'un autre de son espèce. C'était la façon idéale de se faire craindre, respecter, et ainsi admirer par sa puissance sans ne jamais l'afficher publiquement. Levant le menton, elle se tint droite. « Non, sans façon » , « Cherchiez-vous à vous entretenir avec la reine ? J'ai peine de vous l'apprendre, mais il vous faudrait d'abord.. » Par son seul regard, Lucrezia le dissuada, mais reprenant l'ébauche d'un sourire, sachant que le pauvre homme n'y était pour rien, elle laissa son visage s'éclairer. « Je vous prie de ne pas être si conscient de ma présence. Je ne cherchais en rien à entrer en contact avec sa Majesté. J'étais juste venue m'enquérir sur la 'disparition' de quelqu'un. N'avez-vous rien dénoté d'étrange dans le comportement de Mlle Heavenly, n'eussent été ses absences répétées dernièrement, ce qui est plutôt étrange de la part du personnage ? » C'était peut-être une once d'espoir qui reprenait ses droits, revenait vaguement à la surface, mais il fallait l'y soustraire, et sur le champs. Elle se ravisa. « Finalement, il n'en est rien. Rien dont il faudra vous soucier plus longuement. Je vous remercie pour votre accueil » Et toujours avec ce même air, elle quitta le couloir, et la demeure par la même occasion.

Une fois le pont levis dépassé, elle figea son regard sur l'horizon lointain, se focalisa sur cette brise pénible et chargée des milliers de flocons parsemés sur toute l'étendue du Berceau Cristallin. Elle avait vu sa dernière option s'évanouir dans le néant, s'achever par un échec cuisant, et alors, la confusion la prit. Avec la ferme intention de retourner se réfugier dans les bras de son amant, elle leva le regard, croisant par la même occasion celui de deux gardes qu'elle salua, agréablement, d'une révérence exemplaire, hochement de la tête. Les hommes, des plus bruyants, n'étant probablement plus en possession de tous leurs moyens, brayaient, chantaient les bienfaits de la boisson, des femmes et de l'argent, stéréotypes évidents, avant d'entamer les longues plaintes interminables.

Arrivés presque au seuil des cinq cents mètres jusqu'où portait l'ouïe surnaturelle de la jeune femme, elle entendit quelques mots qui attisèrent bien plus son attention. « Hey, et tu t'rappelles du gars là qu'on a arrêté hier ? Ce malade sauvage courant dans la forêt... » , « Ouais.. Il nous a donné du fil à retordre quand même.. Il avait plu toute sa tête, le pauv'gaillard. J'en ai presque la larme à l'oeil » L'autre éclata de rire, se moquant ouvertement de l'homme sur lequel il s'appuyait, devenu incapable de marcher droit autrement. « AHAHAHA ! T'es vraiment qu'une poule mouillée toi.. et avec un coeur d'artichaut en plus. Non mais c'est bon quoi. Il était à moitié fou, ça devrait te soulager. Il disait avoir rencontré un esprit dément qui avait voulu le tuer, et que c'était par auto-défense qu'il avait taillader l'autre mec. T'y crois toi sérieux ? Il était cinglé, j'te dis. Aussi simple que ça. » , « Mais l'Berceau Cristallin cache encore trop d'secrets, et on peut pas être sûrs que.. » Détenant toutes les informations nécessaires, il ne lui restait plus qu'à faire un bref détour par l'endroit nommé, s'assurer de l'invraisemblance du phénomène, avant de reprendre sa vie adroite et paisible. La Providence semblait avoir, cela étant, d'autres projets entre la Haute Vampire et cette belle elfe sur qui ses crocs se refermaient déjà…

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Ven 27 Fév 2015, 21:37

Je regarde la silhouette marcher au loin. Qui est-ce ? Cette question raisonne dans mon esprit. Je ne pensais pas voir un autre voyageur en ces terres. En faite, plus que ne pas penser, je ne voulais pas voir d’autre voyageur. La solitude est un luxe que je commence à peine à apprécier et je n’ai pas envie de voir la mienne brisée à cause d’un simple voyageur. Pourtant… Pourtant, il y a… Quelque chose avec cette forme indistincte que je n’arrive pas à comprendre. Je cligne un instant des yeux, chassant d’un geste machinal les premiers flocons qui viennent s’écraser sur mon visage et mes vêtements. Dire que je ne m’étais pas attendue à ce qu’il neige en ce lieu aurait été mentir cependant, j’avais fait l’erreur d’espérer que ce ne soit le cas. Soupirant, je siffle avant de faire revenir mes deux oiseaux vers moi. Il n’y a pas de réel raison que cette averse de neige soit dangereuse néanmoins, je ne veux pas leur faire prendre le moindre risque. « Vous aller retourner à la forteresse d’accord ? Ici, vous risquez uniquement de vous perdre, et je ne veux pas prendre ce risque. » Tout en souriant, je caresse distraitement Sheva qui est venue se poser sur mon épaule. Je n’ai jamais eu la preuve concrète qu’un des deux soit capable de comprendre ce que je dis pourtant, ils ont toujours plus ou moins obéis à mes ordres. Et c’est une nouvelle fois le cas. Un petit sifflement strident se fait entendre et dans les secondes qui suivent, Porcelaine s’envole, Sheva à sa suite. Je les regarde un instant s’envoler avant de reporter mon attention sur l’endroit ou la silhouette était visible quelques instants plus tôt, sans réel espoir de la revoir.

Et pourtant, au milieu d’une étendus blanche, une forme noire ne peut se rater. Je n’ai pas à parcourir longtemps la lande des yeux pour réussir à retrouver ce que je cherche. Je tiens à ma solitude, je tiens à rester tranquille, à me ressourcer à reprendre un minimum les rennes de mon destin avant de faire quoi que se soit, de prendre n’importe qu’elle décision stupide. Et ce que je m’apprête à faire est une décision stupide. Mes doigts glissent sur mon ventre alors que je repense à elle. Je ne peux plus me permettre maintenant de considérer ma vie comme une chose que je peux perdre. Elles sont deux à compter sur moi, et dans un cas comme dans l’autre, je sais qu’elle ne me le pardonnerait pas s’il venait à m’arriver quoi que se soit. Un sourire las n’acquit sur mes lèvres. On ne peut pas changer du jour au lendemain. C’est avec cette pensée que je me m’est en marche vers la silhouette sombre qui commence à ne devenir plus qu’un point indistinct au milieu de cette lande neigeuse. Rien ne me dit que cette présence va m’être néfaste, ou que la personne que je vois marcher va tenter de m’ôter la vie, ou n’importe quoi d’autre. Mais… Mais, je sais quelque chose dans l’air qui me fait me tenir sur mes gardes. Quelque chose qui, au fur et à mesure que j’avance vers mon objectif, rend l’atmosphère de plus en plus glaciale.

J’ai presque atteint mon objectif quand la neige commence à se transformer en une violente tempête. Une main devant les yeux, j’ajuste ma cape sur mes épaules, mettant ma capuche afin de me protéger au maximum de la violence du vent et du froid. Très vite, se repérer devient impossible et je me retrouve à marcher sans vision ou objectif précis. Chercher à sortir de cette tempête est peine perdue et trouver un lieu ou me cacher est une utopie que je ne me permets même pas d’imaginer. Il ne me reste qu’à marcher et prier pour trouver une solution avant que la tempête ne devienne trop forte et que je ne puisse plus rien faire d’autre qu’attendre la fin. Un petit sourire amusé vient éclairer mon visage. Au moins, j’ai été bien avisée de dire à mes chères volatiles de ne pas rester avec moi. Au moins eux seront à l’abri de tout cela. Je regarde un instant le sol autour de moi. Si seulement je savais mieux me servir de la magie alors j’aurais pu utiliser la nature environnante afin de me faire une cache. Néanmoins, à l’heure actuelle ma magie ne sert presque exclusivement qu’à faire pousser des fleurs dans mon sillage. Un petit rire franchit mes lèvres avant d’aller se perdre avec la tempête à cette idée. C’est toujours en souriant que je me m’est à avancer, m’emmitouflant dans mes vètements et cherchant une solution pour me sortir de ce bourbier dans lequel je me suis empêtrée.
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Dim 01 Mar 2015, 03:22


Les tourbillons de neige s'intensifiaient, et leur présence devenait alors non plus béante, mais plutôt d'une ténacité à toute épreuve. La jeune femme n'eut de peine à quitter les deux gaillards - décidément trop saouls pour la remarquer comme ils auraient dû - et à s'affairer à des affaires plus importantes. Ses pas la guidèrent jusqu'aux orées des forêt environnantes, ayant préféré contourner le lac, plutôt que risquer - quoique faiblement - de finir au fond de ce dernier. Choyant ses pieds délicats du contact de l'élément froid et de l'herbe douce qui accueillait continuellement ces basses températures, elle se laissa perdre, envoûter par la magie - combinée à une solitude indescriptible - qu'elle ressentait en ces lieux. L'Haute Vampire qu'elle était venue chercher n'était de toute évidence plus à sa portée.. Elle était femme à séduire par le corps aussi bien que par l'esprit, et elle craint, une seconde, qu'une de ces manoeuvres n'ait mal tourné, et qu'elle n'ait pu s'en voir prisonnière. Or, cette pensée avait tout de cohérente, comme d'effroyablement troublante, car jamais cette femme - vipère de nom et de sang, implacable dans sa manière de faire, et toujours dirigée par ses convictions et ambitions - n'aurait pu se faire avoir, à moins de s'être frottée à un gros poisson..

Voyant, qu'au final, ses réflexions ne la menaient nulle part - ne faisant que l'inquiéter outre mesure - elle s'empressa de les chasser. La vampire, essayant de trouver un calme religieux irremplaçable pour son humeur massacrante, sentit assez vite le vent lui fouetter les cheveux, s'acharner sur elle, bien qu'elle fut appuyée, et gardée par un arbre conséquent. Elle prit place debout, cherchant l'origine du phénomène, plaintive de la tempête qui se ruait sur elle, cherchant à en faire une énième victime. Jamais de telles bourrasques ne se déclenchaient en ces lieux sans raison, et cette fois, si de phénomène naturel il était question, cette dernière devait être de taille pour une tourmente si violente, enragée. Pénétrant au coeur de l'orage, elle sentit son sang se glacer, si bien qu'elle prit quelques secondes pour calmer ses ardeurs, avant de s'engouffrer davantage en son sein. D'origine magique quasi assurément, elle se frayait un chemin dans la lande enneigée, dans le paysage hivernal que recouvraient les flocons d'une frénésie non feinte, Lucrezia s'apprêtant à saisir le premier venu à lui tomber entre les mains, croyant ainsi détenir son coupable. Mais sotte dans cette entreprise, elle faillit oublier que peu étaient ceux suicidaires à son instar, pourtant un bon nombre d'inconscients était à relever parmi tous les peuples de ces terres, affrontant la mort comme si de rien.

Un air sibérien, rude et déplaisant de nature, lui parcourut l'échine, comme pour l'avertir du danger éminent, au fur et à mesure qu'elle commençait à se confondre dans le tableau chaotique. Ses sens à l'affût, son oreille attentivement dressée pour pallier à sa vue défaillante, elle entendit un maigre 'rire' qu'elle crut s'agir d'un cri un court instant. L'ombre ne s'attarda pas sur ses acquis pour confondre toujours plus et davantage la jeune femme, la voyant surgir devant elle, se dessiner sur le paysage lointain dont elle n'avait pas l'impression de se rapprocher. Elle vint à s'y figer, l'incitant à la chasser, la poursuivre dans les flots de grêle imbibés de cette eau glacée qui parvenaient jusqu'à elle. Telle une doctrine à laquelle on ne peut échapper, elle sentit ses pas être guidés, attirés contre leur gré vers cette présence étrangère, jusqu'à la voir toute proche, quoique excessivement floue. Croyant tendre la main pour ne toucher que du vent, elle fut surprise de sentir de la chair bouillante sous ses paumes fines. Elle tressaillit, forçant l'autre à se retourner dans un mouvement uniforme. « C'est vous qui êtes à l'origine de tout ce fracas ?? » s'enquit-elle sur un ton peu plaisant. Elle ravisa, toutefois, ses propos assez rapidement, après avoir détaillé de près ses saphirs brillants et sa chevelure blanche se fondant dans le décor avec perfection et élégance.

Elle eut tendance à laisser son regard, brouillé, se perdre sur ses traits, avant de revenir à la réalité, se raclant, en toute discrétion et bonhomie - domaine dans lequel elle excellait - sa gorge délectable, avant de reprendre parole. « Excusez-moi, j'ai bien peur d'avoir fait erreur. Vous ne devriez cependant pas être ici, le phénomène est bien trop étrange et inopiné pour s'agir d'une simple coïncidence. Vous devriez rentrer, votre enfant risque gros en l'état actuel des choses.. Vous êtes-vous faite surprendre par la tempête ? » Ce n'était, en somme, pas un hasard si cette révélation avait vu le jour, si la jeune femme avait lâché, si impunément, si nonchalamment, l'information. Pour elle, nul secret ne subsistait quant à la grossesse de l'elfe, bien que sa véritable nature, et tout le reste la concernant, reste un pur tissu de mystères, et illusions. Elle avait seulement - en se concentrant longuement sur son corps pour s'aiguiller dans ce labyrinthe paumé - entendu deux coeurs battre, un fort et robuste, l'autre encore trop fragile pour se dire entièrement vivant. Tout pouvait encore arriver, et elle préférait Elle sentit, néanmoins, après quelques fouilles auditives poussées, qu'elles n'étaient définitivement pas seules, et que le danger rodait toujours, impitoyable dorénavant tapi dans les ténèbres avec ses cibles concentrées en un point. Immobiles qui plus est.

« Je n'ai pas d'ordre à vous donner cela dit, j'en conviens. Votre présence ne regarde que vous. Donc à vous de voir si l'aventure vaut la peine. À moins que vous ne soyez liée dans un sens ou un autre aux âmes malheureuses disparues et déclarées possiblement victimes de ces curieux événements se soldant parfois par des arrestations ou simples disparitions ? » Elle espérait qu'il en fusse le cas, étant donné le peu de données dont elle avait les ressources, mais cet air d'hasard et de confusion sur le visage de la dame, semblait lui insuffler un sentiment tout à fait contraire. Sentant alors des pulsions plus viles, plus acharnées que les précédentes, l'inonder peu à peu, elle comprit que l'ombre passait enfin aux choses sérieuses, ayant fini de s'amuser aux dépends des deux martyrs, de ces pions qu'elle avait manipulé à son aise, jusqu'à en être satisfaite. « Il faut courir » Prenant la main de l'inconnue, dans la hâte et l'empressement le plus complet, elle la fit courir sous la pluie glaciale, leurs pieds meurtris, leurs membres pétrifiés, jusqu'à tomber nez à nez avec l'ombre éthérée.


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Lun 02 Mar 2015, 19:17

Emprisonnée dans mes pensées, le contact de cette main gelée me fait sursauter. Quelqu'un. Il y a ici, avec moi une autre personne que cette ombre fantomatique que je pourchasse. Me  retournant, je peux voir dans les yeux de la personne derrière moi qu'elle aussi est surprise par la présence d'un autre être humain dans cette lande gelée. Je parcours du regard ses traits fin et délicat. Que fait-elle la ? Qu'elle peut-être la raison suffisante pour qu'une femme de sa prestance vienne se perdre dans un tel endroit. Mes yeux parcourent son corps sans que je ne dise rien. Se serai-elle perdue elle aussi ? Ou viendrait-elle pour une raison que je ne peux comprendre en l'état actuel des choses. Sans la quitter du regard, je l'écoute me parler. Moi ? Moi responsable de tout cela. La question serait presque drôle si nous n'étions pas dans cette situation. A t-elle au moins pris le temps de me regarder, de regarder le décors nous entourant ? Ce ne doit pas être le cas. Si elle l'avait fait, alors jamais une telle supposition n'aurait pus ne serait-ce que germer dans son esprit. Mon regard s'intensifie légèrement. Qu'est-elle… Est-elle seulement une belle femme incapable de se servir de sa tête ? Ou bien y a t-il autre chose ? J'espère honnêtement qu'elle est capable de faire mieux. La beauté sans intelligence est une chose bien fade que je ne lui souhaite pas de connaître. Un nouveau mouvement de surprise me frappe alors qu'elle reprend la parole et c'est en serrant mes bras autour de mon ventre que je lui répond, une pointe de méfiance et d'animosité dans la voie. « En effet, il se pourrait bien que je ne me sois pas attendue à une telle tempête quand j'ai entamée ma marche à travers le berceau. » Je me contente de garder le silence concernant la suite de sa phrase. Elle n'a pas besoin de savoir quoi que se soit à propos de mon enfant et quand bien même se serait le cas, je n'ai nullement besoin des conseils d'une inconnue.

Un petit sourire moqueur vient fleurir sur mon visage alors qu'elle reprend la parole. Une phrase intelligente, pour la première fois depuis qu'elle parle. Au moins à t-elle conscience que ses conseils n'ont pas leur place dans cette discussion. Néanmoins au fur et à mesure que les mots sortent de sa bouche, la surprise s'empare de moi. Des disparitions… c'est de cela qu'elle m’accuse ? Non, elle ne m’accuse pas, elle est venue ici dans le but d'avoir des réponses à tout cela. C'est du moins la piste semblant être la plus logique. Que sont ces disparitions. La silhouette sombre se déplaçant dans ce paysage lunaire me revient en tête. Est-elle responsable de cela. Ce n'est pas impossible pourtant si c'est le cas… Si c'est le cas, je me suis exposée à un danger bien plus grand que ce que je pensais. Quand elle reprend la parole, je ne comprend pas tout de suite ce qu'elle veut me dire cependant, au contact de sa main dans la mienne m’entraînant au loin, les dernières pièces prennent place dans mon esprit. Je dois courir avec elle. Je vais peut-être même devoir remettre mon destin entre les mains de cette femme dont je ne connais rien.

Cette course me semble durer une éternité. Toujours prisonnière de sa main, je me retrouve obligée de suivre son mouvement imposé. Mes poumons se vide intégralement de leur air et à chaque mouvement de mes jambes, je souffre le martyr. Soudainement, la pression de sa main sur la mienne se relâche et je tombe, à demi-inconsciente dans la neige. Levant un visage plaintif vers le ciel, je peine à retrouver ma respiration et passe plusieurs secondes immobile, incapable de bouger. Alors que mes yeux commencent à se faire de plus en plus lourd, une question me vient en tête. Pourquoi c'est-elle arrêtée. Elle ne semble pas aussi faible que moi et elle n'aurait sûrement eu aucun mal à continuer cette course pendant plusieurs minutes. Alors pourquoi. Au prix d'un gigantesque effort et mobilisant mes dernière force, je me retourne afin de la regarder. Et de regarder la forme indistincte se tenant face à elle. L'ombre. Elle est la. Face à nous. Un murmure plaintif franchit mes lèvres. Elle nous a jeté dans la gueule du loup. Et à cause d'elle, je suis incapable de faire quoi que se soit. Je laisse mes yeux se fermer, ne quittant pas l'ombre du regard, et emportant avec moi dans mon sommeil le grand  sourire moqueur et sûr de lui flottant sur son visage.
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Dim 08 Mar 2015, 23:07


Cette femme.. était aussi transparente que le cristal. La Haute Vampire semblait lire aisément en elle, car elle portait – comme beaucoup – innocemment ses sentiments sur son visage de poupée, de petit être qu'on ne parvint à souiller. * Sinon, vous ne seriez pas ici. L'évidence même *  voulut-elle prononcer, mais l'arrivée inopinée de cet autre la dérangea profondément et elle prit alors la voie de la fuite, plutôt que celle d'une défense fortuite, à la limite du ridicule, et de l'irrévocable. Son silence, sa frêle apparence, ses oreilles pointues.. Lucrezia lisait tout, interprétait tout. Rien ne lui échappait, et elle comptait bien, et en toute circonstance, se servir de cette perception inouïe dont elle était dotée. Chacun de ses gestes criaient à l'ignorance et à un air hautain qui répugna dans la seconde la jeune vampire.

Elle, jeune femme de la haute, n'avait pas pour principe de se faire respecter, d'influer sur la vision des autres pour ne la restreindre qu'à sa beauté, comme tant dans ses rangs.. mais elle n'était pas sotte, et encore moins débile. Elle avait acquis une certaine fierté en sa noblesse, en ce visage de porcelaine que les maints efforts avaient rendu efficace face à toute résistance, après tout ce qu'elle avait traversé, enduré, vécu comme horreurs, à ce jour. Et qu'on se moquât ainsi d'elle, si ouvertement, de manière si désobligeante et désobligée, qu'on la dénigrât ainsi du regard sans façon ni politesses.. Ça avait le franc mérite d'envoyer valser toute raison subsistant dans ses valeurs morales et l'inciter à commettre l'irréparable malgré la situation critique dans laquelle elles se trouvaient.
Lucrezia n'était pas susceptible et savait se contrôler, car le monde, bien trop vaste, ne pouvait avoir que des réactions différentes, différents points de vue et opinions. Toutefois.. le danger subsistait, et elle ne manquerait pas de lui prodiguer un échantillon de la souffrance qu'elle avait traversé et de la fierté qui en avait découlé si la jeune elfe lui en donnait l'occasion par son comportement exécrable.

L'ombre les avait encerclé, et elles n'avaient alors plus la moindre échappatoire. Ce ne fut qu'une question de minutes, non.. de quelques secondes à peine pour que la vampire se retrouve une position semblable à celle de cette inconnue, croulant dans un sommeil ou un état second sans pouvoir s'y soustraire.. À son insu…

~

Sombrant dans le noir complet, la bleutée parvint - tant bien que mal - à reprendre les rennes de la perdition de son esprit. Ses yeux ne s'ouvrirent qu'avec peine, et une douleur intense qui la transperça de part et d'autre. Son corps la soumettait à des géhennes pas croyables, son crâne par dessus tout. Elle s'imbibait d'un bain de chaleur intense, de quelques picotements incommodes, parsemés à la surface de sa peau livide qui laissaient à leur passage des cicatrices qu'elle crut permanentes. « Que diable.. J'ai mal.. » Celles de brûlures, celles vestiges de ce qu'on infligé à cette ville. Elle criait, et Lucrezia crut pouvoir entendre ses hurlements avant que son regard n'ait pu en témoigner.

Une ville. Sept éléments la constituant, et tout autant en ce qui concerne ses habitants. Un peuple de feu, eau, terre, air, glace, métal, nature, et dont les principes semblaient suivre ceux des dieux qu'ils vénéraient. Utopie, ou perception tordue et illusoire de la vérité ? Aeden. Une île dans les flots du vent, propre aux caresses de ces sept essences. Une capitale, celle du peuple élémental sur lequel la jeune femme n'avait pour informations que celles déléguées plus haut, mais dont elle se rappelait - clairement - les croquis et autres représentations papier de la ville, et de ce dernier. Cependant à cette vision banale de réalité vint rapidement se superposer une autre, aux éclats plus sinistres et tumultueux qu'à ce premier aperçu. « Non.. C'est impossible » Plus la jeune femme plissait les yeux d'incompréhension et d'une stupeur confuse, plus ceux-ci semblaient percevoir l'approche de l'apocalypse, d'une fin imminente au monde qu'elles croyaient ne jamais voir disparaître. La plaie - ouverte - qu'avait laissé l'invasion des Ridere était bien trop fraîche, tendre pour que les souvenirs se soient dissipés, que cette peur aveugle de la mort n'ait laissé place à une paix chimérique et de courte durée.

Ce n'était en aucune façon la première vague de chaos contre laquelle se dressait la vampire, et pourtant elle se trouva tétanisée, les yeux perdus : Errants, ils pourchassaient une lueur d'espoir, ce petit brin de lumière qui lui aurait fait comprendre l'inconcevable scène, le rêve qu'elles vivaient toutes deux.. mais entre les tours détruites ( composées non plus de pierres mais d'un simple tas de gravas ), les chaumières réduites en cendres ( dans lesquelles il ne restait plus que des dessins brûlés et des familles anéanties ), des cris d'agonie faisant face aux corps disparus ou meurtris par l'attaque.. comment croire le vrai, la raison, plus que la raison et le mensonge ? « Aidez-nous ! » L'attaque des Ridere les avait conformés avec l'échec, la ruine, la mort, la fin.. beaucoup trop pour qu'elles échappent ses filets maintenant.

Des larmes salées auraient regorgé ses joues, inondé les plages de sable blanc de ses paupières, si d'une autre ville il s'était agit. N'ayant pas d'attaches particulières avec cette dernière, elle ne fut que submergée par l'impuissance mêlée à la colère, la rage qui coulait d'un tel acharnement.. « S'il-vous-plaît.. Quelqu'un » Se tournant vers la jeune femme, s'assurant que cette dernière avait bien repris conscience et s'était vue tout aussi terrassée par la vue actuelle de l'horreur, elle prit de nouveau sa main, mais cette fois l'acte était dénué de tendresse. Celle dont elle avait pu faire preuve la fois précédente, s'était définitivement évaporée. « Vous allez bien ? » Question de politesse. Elle savait l'aversion que cette dernière lui portait, comprenait et lisait dans ses yeux méfiants la malfaisance qu'elle voyait en elle, ce sentiment quelconque qui faisait d'elle son ennemie et non pas une alliée. Peu lui importait, mais l'oppression du mal, de carnage étaient plus imposantes que celles d'une si vaine émotion.

Prenant sa main pour la ramener à la hauteur de son visage, elle la regardait dans les yeux, sans le moindre sourire, d'un sérieux religieux qu'on ne lui connaissait que rarement. Ses yeux eurent été capables, par cette vision, de transpercer n'importe quoi, tels des lames acérées, bien qu'elle n'eut rien reproché à l'elfe, et n'eut pas particulièrement voulu l'agresser. C'est juste que.. le temps pressé et dans l'urgence, sa façade aristocrate avait tendance à flétrir lentement. « Pouvez-vous bouger ? Je vous aurais bien demandé de m'aider.. Mais il vous serait préférable de fuir cet endroit, que je vous emmène dans un lieu où vous et votre bébé ne craindraient rien, plutôt que de vous jeter parmi les flammes, en sacrifice, pour aider le peu dont la mort ne serait pas déjà certaine, signée. Moi je ne peux rester de marbre à voir le monde, assouvi, crouler de la sorte.. quitte à y laisser plus que je ne détiens. Le choix est vôtre, et seulement vôtre » Et sans dire mot, sans esquisser d'autre geste significatif - ayant déjà perdu bien assez de temps en bavardages - elle se leva. Toujours digne, droite, elle était devenu un arbre centenaire inébranlable, contre lequel il était difficile se soulever. Entamant une course effrénée vers la demeure la plus proche, elle cherchait frénétiquement la provenance de ces cris, de cet appel infernal auquel elle ne succombait.. Ils la rendaient folle.

« Tenez bon ! » criait-elle à certains. « Apportez-moi de l'eau et des bandages ! » vociférait-elle à d'autres. Un petit campement fut érigé en un rien de temps, à l'ouest du champ de bataille. Très peu de rescapés choisirent la pitié générale envers autrui plutôt que la fuit inexorable pour sauver leur propre vie, et ce malgré la débâcle terrifiante qui y avait lieu. La vampire ne put que les remercier, avant qu'ils ne s'affairent à la tâche ingrate qu'ils s'imposaient. « Il y a d'autres blessés par ici ! On a besoin d'aide !! » Les demandes ne cessaient pas. Continues et sans retenue. On continuait de les alimenter en malades et en sévices, comme si l'on observait dans l'ombre les nerfs d'une proie lâcher sous la pression, et le désarroi. Les tourments ne connaissaient de fin en moments de crise et de guerre.. Ils manquaient ainsi donc, et comme il fallait s'y attendre, de main d'oeuvre compétente leur permettant de soigner et sauver, simultanément, tous les non-morts de la cité.. « Des blessés graves sont ici.. Il faut s'en occuper au plus vite !! » Lucrezia ne savait plus où donner de la tête. Obligée de chevaucher entre un post ( celle d'infirmière ) et l'autre ( parmi les chercheurs ), elle n'avait plus le temps de se reposer, voire de respirer. Épongeant son front, soupirant d'une fatigue mêlée à la détresse, la vampire continuait. Et une seule heure s'était passée depuis qu'elle avait pris les rennes.. Il ne lui restait plus qu'à imaginer comment ce serait sur le long-terme..

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Mar 10 Mar 2015, 02:03


Je suis tirée de mon sommeil forcé par la chaleur des flammes. Grimaçant un instant à cause de cette dernière, je reste toute fois immobile sur le sol, terrassée par une douleur sourde à l'intérieur se répercutant à l’intérieur de mon corps. Finalement, après de longues secondes me semblant être une éternité, j'ouvre les yeux. Pour les refermer aussi tôt. Je dois être en proie à un rêve, il ne peut en être autrement. Comment la ville pourrait-elle être dans un tel état si ce n'était le cas. De nouveau, j'ouvre les yeux me relevant difficilement, restant assise et regardant le paysage désolé me faisant face. Comme si l'invasion des Ridères n'avait suffit, il fallait maintenant qu'Aeden soit ravagée ? Les images d'Oberon et Erine viennent ce superposé dans mon esprit. Leur est-il arrivé quelque chose ? Font-ils parties des blessés, des survivants ou dans le pire des cas, je retiens mon souffle à cette hypothèse, des morts ? Non, je ne peux même pas envisager qu'il leur soit arrivé quoi que ce soit. Mon regard se pose de nouveau sur elle alors qu'elle me prend la main, me parlant sans que je fasse réellement attention à ses paroles. Peut importe la raison pour laquelle nous sommes ici, c’est de sa faute. C’est elle qui nous a jeté dans les bras de ce monstre. Et à cause d’elle que nous sommes ici. Retirant d’un coup sec ma main de son étreinte, je la regarde dans les yeux, une haine farouche brulant au creux de mon regard. Je ne l’aime pas. Non, c’est autre chose, je la déteste du plus profond de mon être. Elle cette femme à qui la nature a souris et qui crois pouvoir grâce à ça faire ce qu’elle veut et dire aux gens de lui obéir sans réfléchir. Non, c’est juste hors de question. Je ne lui obéirais pas aveuglément, tout comme je ne partirais pas me cacher. Il est peut-être la, agonisant au milieu des flammes, ces flammes qu’il craint tant. Non, je ne fuirais pas. Pas cette fois.

Me relevant, je m’écarte lentement du campement improvisé qu’elle est en train de monter. Tout en elle m’énerve, je ne peux la supporter pourtant… Pourtant, si je veux aller le chercher dans ces décombres je vais avoir besoin de son aide. Fermant les yeux, je fais le vide en moi. Je dois me calmer, je dois prendre le temps de réfléchir à cette situation et à ce que nous allons devoir faire. Ce qu’elle semble avoir oublié est le fait que les élémentals ne sont pas les seuls à subir cette attaque, l’Impératrice et les membres de leur gouvernement sont aussi dans le besoin. Quand bien même nous arriverions à sauver un grand nombre d’élémental, sans gouvernement, sans personne pour les diriger alors ils seront une cible de choix pour une nouvelle attaque. A-t-elle seulement pensé à tout cela ? A-t-elle seulement pris le temps de réfléchir à la portée de ses actions ? Rouvrant les yeux, je la regarde s’affairer, courir de droite à gauche pour aider les blesser. Je ne peux pas rester la et la laisser gâcher son énergie ainsi. Soupirant faiblement, j’attends qu’elle rejoigne le campement improvisé pour me lever et la rejoindre, la tirant alors avec moi à l’écart du campement.

Tendant la main devant moi, je lui coupe la parole avant même qu’elle ne commence à parler. « Tout d’abord, non je ne fuirais pas. C’est hors de question. Le père de cet enfant est un élémental, il est peut-être dans la cité à l’heure actuelle. » Lui dire qu’il est peut-être mourant, ou en train de défendre un quelconque lieu important ne sert à rien. Si, comme je l’espère, elle a un minimum de jugeote alors elle a déjà pensé à cela. « Bien, si ce point est éclaircis, il reste deux choses que j’aimerais mettre au point. La première concerne ces gens. Tu es en train de les sauver, c’est très bien. Mais a tu pensé à leur reine. Sans reine, ils ne seront rien. Nous allons devoir nous rendre dans le palais pour savoir ce qu’il en est. » Plongeant mon regard dans le sien je reste quelques secondes à la regarder, attendant de voir si elle parvient ou non à prendre conscience de notre position, mais surtout de celle du peuple élémentaire. Après cette petite attente, je lève la main et sans rien dire, je lui assène une gifle, laissant une faible trace rouge sur sa joue. « C’est de ta faute si nous somme ici. C’est toi qui nous as jeté dans les bras de cette ombre. Tu va donc te débrouiller seule pour tout remettre en place, mais ne crois pas que je vais te laisser faire ce que tu veux. Tu peux compter sur moi pour ne pas te lâcher d’un pouce. » Mon regard est toujours plongé dans le sien et je reste immobile devant elle. Je ne faiblirais pas et ne la laisserais pas prendre les décisions selon son bon vouloir. C’est une chose qu’elle va devoir comprendre et accepter. Enfin, avant tout, il va me falloir découvrir ce que va être sa réaction suite à ce que je viens de faire et de dire. Et il ne m’est nullement besoin de réfléchir pour savoir que tout cela ne lui a pas plus.
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Lun 16 Mar 2015, 20:49


« Les yeux sont le miroir de l'âme » N'ayant idée de qui avait bien pu prodiguer ces mots, la vampire portait néanmoins la certitude que cet homme était un génie. Un de ceux que le monde n'a la chance de voir frôler sa face qu'une fois tous les millénaires. Un qui comprend le monde à travers ses orbes attentives, et minutieuses. Un de ceux qu'on ne peut duper, et qui par une philosophie qui lui est propre et qu'il a développé de son chef par de brillants schémas, mais pas seulement, par de lâches théories, devine le monde, l'histoire avant même de les avoir vécus. Deux saphirs brillaient pour leur part dans les antres de la petite elfe, et bien que ces dernières n'aient été d'une grande beauté, ils se voyaient toutefois souillés par une haine farouche qui brûlait en leur centre. Cette animosité certaine que la vampire ne lui revendiquait aucunement, semblait avoir raison de sa tenue, de ses gestes, de sa pensée. Elle ne l'appréciait guère, c'était le cas de le dire.. et alors ? Très mauvaise actrice - à moins qu'elle n'ait mis en œuvre aucun effort pour le cacher – on lisait en elle comme dans un livre ouvert, et l'on découvrait entre ses pages des vérités qui ne plaisaient pas tellement. Comment cette première rencontre avait-elle tomber si mal, finir de manière si désastreuse ? Comment en être venues à l'ironie et à ce ton critique pour s'adresser l'une à l'autre, alors qu'elles ne portaient en leurs coeurs rien qui les eusse autant départagé.. ? À croire qu'elles étaient juste faites pour se détester.. Certes, c'était bien facile de mettre cette malveillance, dégoût et antipathie, ce tout sur le compte de la Providence et d'une intervention isolée, mais en rien cela n'excusait leur façon puérile de se comporter.. Tout juste si elles n'en venaient pas aux griffes, et n'eussent été la droiture et l'aisance exemplaires de la vampire, peut-être l'auraient-elles tenté..

Sa présence avait le mérite de l'indisposer, et elle fut ravie de voir toute l'étendue de son égoïsme quand celle-ci quitta ce petit campement, déserta le domaine du chaos pour se permettre une paix avare, ladre, à laquelle d'autres ne goûteraient jamais plus.. La vampire parvint pendant ce temps à organiser tant bien que mal le peu de troupes à leur disposition, et bien assez tôt, ils semblaient faire preuve d'un semblant d'indépendance, d'une autonomie qu'elle trouva admirable. L'Homme est fait pour vivre, pour rire, pour souffrir et pour pleurer. Il se relève toujours de ses cendres. Si tomber est permis, alors relevé est ordonné. C'est ainsi. C'est dans l'ordre des choses, et Lucrezia devait avouer que cette force que beaucoup essayaient de développer dans la peur, l'angoisse, la turpitude et la petitesse, était pour elle un sentiment qui aurait mine de sauver l'humanité. De sauver ce peuple qui pour elle était perdu, le sortir des ténèbres dans lesquels la corruption et le vice l'avait plongé. Non pas qu'elle ne l'ai pas propagé d'elle-même.. mais c'était justement pour cette raison qu'elle pouvait si bien se prononcer à ce sujet, se prononcer sur le mal, sur son côté néfaste, et sur la tentation inexorable et on ne peut plus efficace de ce dernier. La jeune femme ne prit pas très longtemps à revenir, l'éloignant du maigre campement pour, visiblement, s'entretenir avec elle. Loin était-elle d'imaginer ce qui allait suivre..

Ses premières paroles furent assez surprenantes, étant donné un certain manque d'émotion dans le timbre de sa voix. Le père de cet enfant se trouvait peut-être parmi les victimes.. et elle restait encore là à lui parler ? Elle pouvait encore vivre, respirer, retenir des larmes pour lui qui ne semblaient, dans son cas, pas prêtes de couler ? Elle eut presque honte qu'elles utilisassent le même vocabulaire, ces mêmes nominations pour en venir à l'amour, à ce partage dans une relation. La portée de leur lien n'avait rien de semblable à celui qu'entretenaient la vampire et l'orisha. Les deux êtres étaient fusionnels, et il ne semblait y avoir de limite à leur passion. Ils ne pouvaient se passer l'un de l'autre, et même s'ils s'en voyaient contraints par les responsabilités de l'un, l'autre ne aurait être bien loin, voire même n'être qu'au stade d'attente le temps de revoir cette entité lui correspondant à la perfection. L'elfe ne semblait pas connaître ce genre d'élancement qui vont contre la raison, qui lui aurait fait frôler la démence pure rien que de l'imaginer… mort.. chose si effroyable à ses oreilles, et la vampire comprit ainsi qu'elle était beaucoup plus naïve et beaucoup plus gamine qu'elle ne le croyait. Elle la voyait comme une enfant de choeur, une dont la malice n'aurait fait que se jouer d'elle, une qui se croirait forte pour au final faire preuve de mœurs qui ne lui correspondaient juste pas, car les croyant aveugles, dénuées de sens. Le monde était sombre, sordide, infect, et il n'y avait pas de tournant possible.

Le point suivant la révolta encore plus.. La comprenait-elle la souffrance morale, viscérale que ces gens avaient à endurer, tandis que leurs proches croupissaient aux orées de la mort ? Avait-elle seulement conscience que si elles n'intervenaient pas dans ce massacre de la population.. il n'y aurait même plus de peuple sur qui gouverner ? Cocoon le lui avait dit, et répété : un peuple n'est rien sans son roi, mais un roi n'en a que faire de sa couronne, de l'avoir sur la tête, s'il n'a pas un peuple à gouverner. Les deux pouvaient être considérés également importants, mais Lucrezia portait un beaucoup plus grand attachement à la plèbe que la jeune femme semblait à la limite ignorer, froidement, plutôt qu'aux hauts gradés qui avaient, soyons francs, le plus de moyens de s'échapper, de fuir ce massacre et de quitter les lieux avant de n'avoir senti ne serais-ce que les effluves de cramé.. « Dis-moi.. La Reine que tu veux tant protéger.. Est-elle capable de redresser l'économie de ses terres par ses moyens, à défaut d'avoir à son service des ouvriers et des paysans pour labourer les champs et constituer une main d'oeuvre ouvrière ? Cette même Reine.. peut-elle défendre son territoire par l'influence de son armée si cette dernière se trouve annihilée comme tu vois bien qu'il en est cas ? Ce gouvernement que tu veux sortir des flammes – si seulement il s'y est vu plongé étant donné la force bien supérieure de chacun d'entre eux – va-t-il être capable de tout diriger sans le peuple à leurs pieds pour leur obéir ? Réfléchis un peu, et arrête donc d'être si sotte, si endoctrinée. Le gouvernement ne peut exister sans son peuple, et même si l'inverse est aussi vrai, le souverain peut être à tout moment remplacé. C'est puéril de vouloir porter son attention uniquement sur les fouilles du palais.. Tu veux seulement ne pas perdre la face, ou je me trompe ? À moins que ce ne soit dans ton propre intérêt et celui de retrouver cet 'homme' que tu insistes autant à t'y rendre ? » Elle s'en fichait pas mal si ses paroles étaient prises de travers. Elle non plus ne lui faisait pas de cadeau. Ainsi, elle n'avait rien à lui devoir. Aucune restriction, aucune contrainte. Et ceci était tout aussi vrai pour ce qui allait suivre..

La gifle claqua, parvenant on ne peut mieux à ses oreilles fines, délicates aux moindres sons. Celui-ci si proche, n'avait pu que  lui faire grand effet. Bien qu'en rien douloureuse, elle avait heurté ce qu'il y avait de plus terrible en la vampire : une jeune femme dont le coeur était meurtri, dont la fierté se redressait seulement, et à laquelle on essayait de porter atteinte. Elle menait enfin une vie heureuse, et elle savait qu'on pouvait à tout moment la détruire. Ce n'est pas par hasard qu'elle la défendait maintenant bec et ongles, s'apercevant de quelques petites vérités au passage, et adoptant ainsi une démarche et une technique beaucoup plus digne de son peuple, et beaucoup plus manigance également. Cette femme ne savait pas ce qu'elle faisait. Elle ignorait certainement ce qu'il lui coûterait d'avoir levé la main sur la vampire dont la puissance était inéluctablement, et amplement, supérieure à la sienne. Avait-elle des envies de suicide ? Il ne fallait pas aller si loin pour les exaucer si tel était le cas.. Elle n'avait même pas envie de lui répondre, tant ses mots la répugnèrent, sonnèrent répulsifs à ses oreilles. Parfois, faire preuve de bonnes volontés ne pouvait que creuser ta tombe, et ici, Lumi de faire pareille pour la sienne, mais aucunement par ce biais – comme la vampire qui essaya dans un premier temps de la sauver. N'essayant aucunement de restreindre ses nerfs prêts à lâcher, elle saisit la main de la jeune femme, la tordant tellement qu'elle en vint à la ramener dans son dos. Seul le bruit de l'os qui se brisait, et qui sait un hurlement de douleur que cette dernière aurait poussé, seraient parvenus, dans cet instant précis, aux oreilles de la bleutée. Tout le reste lui semblait totalement indifférent. Seule sa proie demeurait devant elle, et cette dernière l'avait bien cherchée. Sans faire égard de la position de l'elfe ou de ses circonstances, elle en vint à son cou, broyant sa chair de la force de sa mâchoire, voyant ses crocs pénétrer la surface molle pour venir s'immiscer dans celle beaucoup plus tendre qui se trouvait en dessous. Prête à lui déchirer la carotide, à lui attribuer une mort rapide comme elle les aimé – n'ayant jusqu'à cet instant jamais eu l'intention de lui faire du mal, pour le bien de cet enfant, de cette existence miniature dont elle voulait aussi connaître les bienfaits – elle sentit une main la retenir, posée sur son épaule. Ses yeux n'avaient même pas viré au sang, tellement cet acte n'avait de rien de jouissif, ou ne serais-ce que de plaisant pour la prédatrice. Elle était au contraire hautement abhorrée. Contrariée qu'on l'ait interrompu, elle comprit directement que cette silhouette dont elle ne pouvait distinguer les traits ne s'agissait de nulle autre que les ombres que les y avaient emprisonné.

« Je comprends votre agacement.. mais ICI personne ne mourra d'entre vous deux. Vous êtes ici pour vous entraider, à vos dépends, à vos risques et périls, et peu importe le nombre de fois où tu réitéreras l'expérience, la fin se montrera toujours la même » L'homme fit l'elfe se relevait d'une certaine magie, redressant rapidement son bras sans pour autant guérir la blessure. Il n'avait pas à aller aussi loin pour la convaincre, sa seule présence avait déjà permis à Lucrezia de comprendre comment les choses se passeraient, mais surtout, sous les ordres de qui. « Cela ne servira à rien.. Si tu dis que ici nous n'en avons pas le droit, cela veut justement dire que hors de ce rêve, il me le sera possible. La vengeance est un plat qui se mange froid, je n'ai peine d'attendre. » Et se tournant, elle s'ennuya la bouche, de laquelle en découlait des restes du liquide vermeil, avant de voir que l'homme lui reparlait, reprenant la parole. « Et veuillez résoudre tous vos différends ici, et maintenant. Je n'ai pas envie de revenir toutes les deux secondes. Ma dame, je vous laisse ouvrir le bal » Elle n'aimait pas qu'on essaya ainsi de lui dicter sa conduite, mais certes, il était plus sûr pour elles ( comme pour lui), de lui obéir, et d'attendre pour déceler la vérité derrière ses apparitions, derrière son existence elle-même dans les terres du Yin et du Yang. Elle se permit ainsi de faire revivre son courroux, sa fureur, pour en venir à bout de ces discours restés seulement à moitié entamés. Grinçant des dents, les yeux plissés, et noirs de rage, elle fit de son mieux pour articuler. « Tu es d'une bêtise misérable. Tu me rejettes la faute sur le dos, faute de trouver mieux. N'ayant voulu que te sauver dans cette tempête, j'aurais mieux fait de te laisser croupir, comme tu le voulais. Tu essaies de passer pour une héroïne et me faire passer moi pour la méchante, alors que je suis la seule à mettre en œuvre le moindre effort. Tu déblatère, jacasse pour ne rien dire, parce que tu ne sais quoi faire d'autre. Tu es inutile ici, et tu le sais. Tu as besoin de moi mais parce que tu es faible. Tu te crois toute permise, tu crois me donner des ordres, alors que voilà l'état dans lequel tu t'es retrouvée à essayer de me défier.. Il ne faut pas m'avoir pour ennemie, et m'avoir pour alliée est alors une petite chance beaucoup plus profitable. Tu ne veux pas me lâcher d'un pouce ? Et bien vas-y, à ton aise. Que grand bien t'en fasse. Moi, presque tuée par mon père, sauvée par ma mère. Moi, abandonnée sans rien, démunie, à la merci de tout danger. Moi, que la vie a quitté deux fois déjà, et qui deux fois suis revenue des morts.. Ne crois pas m'intimer, t'es bien loin du compte. Sois-en sûre, ce ne sont pas tes menaces qui vont me donner froid dans le dos. » Terriblement excédée, hors de ses gonds, elle fit demi-tour, faisant les cents pas, et ayant mine – après quelques longues et langoureuses minutes – de se calmer. L'homme semblait plutôt satisfait de la tournure que prenaient les événements, ces derniers ne lui apportant qu'un divertissement encore plus grand, ce dont il ne pouvait se plaindre. S'approchant de son oreille, discrètement, il lui souffla : « Tu as bien agi.. Mais si tu veux mon avis.. Tu devrais suivre son conseil, et essayer de sauver la reine. » , « Pourquoi.. je ferais chose pareille ? » L'homme soupira. « Et si je te disais juste de ne pas rechigner, et juste d'écouter le seul au courant des scénarios et des courants passés ? C'est votre meilleure option » , « Mais j'imagine que nous n'avons.. même pas le choix pour commencer. Vous êtes.. » Souriant, il lâcha, les mains croisés. « Et toi, belle car tu comprends vite. Je veillerai vraiment à ce que vous finissiez la mission à deux.. » Et il disparut.. dans un nuage de fumée..

Les nuages lourds d'orage attestaient d'une très mauvaise tempête pour la soirée…

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Ven 03 Avr 2015, 01:04


Un craquement sinistre se fait entendre en même temps qu'une douleur lancinante émane de me mon bras. J'ouvre la bouche sous l'effet de la surprise et de la douleur cependant, aucun son n'en sort. Mes mots, mon cris restent bloqué dans ma gorge. Baissant les yeux, je en peux que regarder et ressentir, impuissante la vampire enfoncer ses crocs. Un faible sourire sur les lèvres, je ferme les yeux attendant qu'elle finisse ce qu'elle vient de commencer. Dans le même temps, mes pensées s’envolent pour se diriger vers Mircella. Finalement, je ne vais pas pouvoir tenir cette promesse que je lui ai faite. En cet instant précis, le fait de savoir que je vais la décevoir, qu'à cause de moi, de ce geste irréfléchi elle va sombrer dans une tristesse plus grande que tout ce qu'elle a pu un jour connaître, est la seule déception que je ressens. Néanmoins, dans le même temps, je ne peux m'empêcher de ressentir de la joie. Je vais enfin quitter ce monde, je vais enfin pouvoir peut-être les revoir. Et finalement, je n'ai pas eu besoin de sauter d'une falaise pour cela. Un simple geste déplacé envers quelqu'un à produit le même effet. Mon sourire s’agrandit alors que ses crocs continuent de s'enfoncer dans ma gorge. Pourtant, une fraction de seconde plus tard je ne ressens plus aucun geste de sa part. Au contraire, elle se retire même, me laissant là, debout chancelante et incapable de faire quoi que ce soit. Secouant légèrement la tête, je sors alors de mes pensées, de mon rêve utopique de connaître enfin le repos éternel. Une pointe de douleur se fait ressentir dans mon bras alors que celui-ci reprend sa place normale. Fermant les yeux, je soupire, grimaçant sous l'effet de cette douleur. Quand je les ouvre de nouveau ce n'est pas sur l'ombre qui a interrompu le mouvement de la vampire que mon regard se pose, mais bien sur la vampire elle-même. Je n'écoute que d'une oreille distraite ce que l'ombre est en train de lui dire. Je la déteste. Non, plus que la détester, je la hais. Du plus profond de mon être. Pas à cause de ce qu’elle vient de faire, non je sais que je ne dois cela qu’à moi et ma bêtise. Non, je la hais pour ce qu’elle est. Une femme forte à qui tout réussit. Je n’ai pas besoin de la regarder ou de réfléchir longtemps pour savoir que c’est le cas.
 
Je l’écoute parler, disant que même si en ce lieu nous sommes soumises aux règles qu’il a dicté, en dehors de ce rêve les choses seront différente. Un sourire moqueur se peint alors sur mes lèvres. Je n’ai pas peur d’elle. Je sais ce qu’elle est, je connais sa puissance, mais en aucun cas je n’ai peur d’elle. Quand l’ombre nous demande de parler, de mettre nos différents à plat et qu'elle se retourne vers moi, je lui souris. Un grand sourire moqueur et serein. Quoi qu'il arrive, j'ai conscience du destin qui m'attend à la sortie de cette zone. Alors pourquoi avoir peur ? Dans tous les cas, quelle que soit les solutions ou ce que je pourrais faire mon avenir est déjà écrit. Alors je compte bien profiter de ce qui pourrait-être mes dernières heures de vie pour lui mener la vie dure. Mener la vie dure à cette vampire qui a tout et à toujours tout eu. Mais aujourd'hui ce ne sera pas le cas. Je vais m'en assurer. « Voyez-vous cela. Tu te plain de ce que tu a vécu, mais prend tu le temps de réfléchir un peu ? Tu n'as aucune raison de te plaindre. Strictement aucune. Presque tuée par ton père et sauvé par ta mère ? Au moins as-tu eu la chance de recevoir une preuve d'amour de la part d'un membre de ta famille. Dans mon cas, la mienne est morte et celui qui ma élevée à passé dix ans à faire de moi un sujet d’expérience. Je ne peux pas dire t'être égale sur ce point, je ne suis jamais passé de l'autre côté, à mon grand malheur. Mais j'ai côtoyé la mort un nombre de fois bien plus important de ce que tu ne pourrais ne serait-ce qu'imaginer. » Un long soupir franchit mes lèvres alors que je m’interromps un instant. Contrairement à elle, je ne suis pas énervée. Je devrais l'être, j'en ai conscience mais je n'y parviens pas. Non, même si je le voulais je ne pourrais pas l'être. La jalousie m'empêche de l'être. « Tu te voile la face toute seule. Peut-être à tu connue des moment difficile, peut-être ta vie n'a t-elle pas toujours été heureuse mais tu a quand même été gâtée par cette dernière. » Sans rien dire d'autre, je tourne la tête, croisant les mains sur mon ventre et fermant les yeux.

Profitant de sa discussion avec notre bourreau, je prends le temps pour réfléchir à ce qu'elle m'a dit plus tôt. Peut importe les circonstances, j'ai toujours été persuadée être la seule à pouvoir avoir raison. Néanmoins, avec ce qu'elle vient de me dire, je suis obligée de reconsidérer tout cela. Et par la même occasion, ce que je veux faire ici. Quelques bribes de paroles me parvienne et je comprends que l'ombre appuie ma décision. Que veut-il faire ? Pourquoi me vient-il en aide à moi alors qu'il semble s'intéresser à elle ? Tout cela ne me plaît pas, loin de la pourtant, je ne peux rien faire d'autre qu'attendre de voir ou tout cela va nous mener. Dire que tout cela n'aurait jamais eu lieu si j'avais eu la chance de ne pas la croiser dans cette lande enneigée. Enfin, se lamenter ne sert à rien. Pas plus que rester immobile ici à attendre que les choses se fassent. Mon regard vogue un instant sur le campement de fortune qu'elle a mis en place. Malgré ce qui vient de ce passer, les personnes présente n'ont pas l'air de faire attention à nous. Trop occupé par les événements ayant lieu ou par magie, les deux solutions sont possibles. Et dans les deux cas, je n'ai aucune raison de me plaindre de cela. M'assurant rapidement de la disparition de l'ombre, que je sais néanmoins en train de nous épier, je me tourne vers la vampire. « Bon, que décide-tu ? Pour toi comme pour moi, nous sommes ici depuis déjà trop longtemps et nous ne voulons pas rester plus en ces lieux. Alors que décide tu ? Juge tu que nous devons continuer à perdre notre temps ici, à sauver des gens qui seraient largement capable de prendre de bonnes décision s'ils s'en donnaient la peine ? Ou bien allons-nous aider ceux qui ont vraiment besoin ? Ceux qui sont encore dans la ville, au centre des décombres et des flammes ? Je te laisse décider, mais je te conseille tout de même de choisir vite. Je pense que comme moi tu a conscience qu'à chaque seconde qui passe le nombre de victime augmente non ? » Mon sourire moqueur reprend sa place sur mes lèvres et rivant mes yeux dans les siens j'attends de voir ce que sera sa réaction. Sur mon coup mon sang continue de couler tandis que mon bras me lance toujours terriblement.

J'ai réellement hâte que tout cela soit terminé, qu'elle finisse ce qu'elle à commencé et que je puisse enfin être en paix.
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Mar 12 Mai 2015, 18:54


Tout en elle semblait avoir l'effet d'un éclair, d'un courant électrisante qui aurait le mérite aussi bien de l'enrager, comme de l'anesthésier outre mesure. Ses yeux s'étaient noyés dans une peine immense des souvenirs, et dans une rage affamée qui cherchait victime à ses pulsions. Qui d'autre pour l'assouvir que celle à les avoir fait germer.. ? Seule l'ignorance semblait nourrir cette haine qui vers l'elfe se dirigeait, et que cette dernière, de tout son corps, de tous ses faits et gestes, prônait une prolifération rapide, et instantanée des symptômes. Elle s'abandonnait à elle, aucune résistance. À croire qu'elle ne tenait plus à la vie, se laissant aller au bout de ses crocs aiguisés qui cherchaient chaleur dans une chair molle. Désillusionnée, plus rien n'avait ce goût exquis, qu'elle inhalait avec un sublime plaisir. Au contraire, le dégoût la prit, petit pincement de traîtrise, et Lucrezia fut presque ravie qu'on l'en eut détachée, par la force. Le silence baignait les traits fins de la vampire, ses mains qui le petit corps avaient quitté.

Un sourire inadéquat et les moindres effets néfastes qui sur sa frimousse haineuse se dessinaient, lui firent comprendre toute l'étendue du pouvoir de l'ombre, et à quel point il avait pu amoindrir la douleur, substance venimeuse et enivrante que dans son anatomie frêle elle avait déposée. Lumi reprit du poil de la bête, mais la passion machiavélique qui les unissait toutes deux semblait avoir prit une ampleur inattendue. Quelles raisons cette femme avait-elle de se tourner contre la vampire ? Qu'avait-elle esquissé pour mériter telle rancune, telle jalousie puissante autre que d'être elle-même et de profiter d'un accomplissement que cette femme ne connaissait pas encore, car incapable de l'atteindre ? Elle n'y était pour rien. L'elfe se contentait de rejeter la faute sur elle, comme un bouc émissaire qu'on ne peut s'empêcher de prendre pour cible, inculper dès que l'expérience ne plaît plus. Elle brûlait le cadavre de la demoiselle sur le bûcher, comme un hérétique qu'on chercherait à punir, une fois de plus cette dernière étant purement innocente. Et si, Lumi, ainsi tenait à se faire haïr, nul besoin pour elle de continuer plus longtemps cette comédie. Or, elle ne semblait pas savoir quand s'arrêter, et il se pourrait bien que ce soit, là, son plus grand défaut..

Tout en elle était criard, elle ne parvenait à rien cacher. Contrairement à la vampire qui d'un masque s'était parée, on lisait dans ses traits la moindre de ses expressions, à moins d'en détourner le regard, exprès. Elle souriait, ce n'était guère surprenant. Elle ne prenait aucune menace au sérieux, car dans sa bêtise maladive, dans sa puérile arrogance et nécessaire supériorité, elle se complaisait à se dire immortelle. Elle se disait n'avoir peur de rien, ne craignait pas la mort car dans un sens elle la voulait. Elle n'avait point ce sentiment de perte, cette peine aiguë et angoisse exécrable que de perdre le peu de bonheur dont s'est drapée sa vie actuelle. Pour Lucrezia c'était ainsi, et elle ne pouvait plus dire sa vie si inutile, si peu prisée comme elle aurait pu le faire auparavant.. Elle avait grandit, et c'était si pitoyable de voir des gens si imbus d'eux-mêmes, mais finalement simplement noyés dans une satisfaction personnelle, inutile, aveuglante et aveuglée. Cette fois est venu le tour de la vampire de la détailler sous toutes les coutures, d'en ignorer chacune, de toutes les rabaisser en pair, en un énorme amas d'insignifiance à l'état pur.

Elle s'entêtait. Elle se devait d'être toujours et constamment la plus malheureuse, celle qu'il fallait plaindre. Sans connaître rien de Lucrezia, sans rien avoir cherché à discerner en elle, l'elfe s'était tout imaginé, et avait – de ce fait – tort sur toute la ligne. Elle acceptait que chacun ait enduré un passé affreux, dont il ne peut ni se plaindre, ni se plaire à se remémorer, mais il y avait pour elle une différence entre pleurer sur son propre sort, se lamenter sur les maux qu'il avait pu leur infliger, et tenter de le manier, de le rendre luisant dans le malheur et l'adversité. Hélas, elle savait que Lumi n'avait pas cette force. La femme resta de marbre, ne dit mot pour lui répondre, la voyant simplement lui tourner le dos. Elle était naïve, piètrement innocente, et loin de comprendre toute la malice qu'il cachait. Ne s'en doutant probablement pas, elle se faisait de fausses idées. Mais c'était tant mieux. Ça lui convenait. « Tu es lamentable.. » furent les premiers qui s'échappèrent d'entre ses lèvres depuis que l'elfette avait repris place debout. Elle ne savait quoi dire, si dépassait par les événements.. Elle lui vouait une aversion que peu auraient envié, et cette animosité à son égard lui aurait déjà fatable à défaut de se trouver dans ce réceptacle du merveilleux et de l'utopique. Tout semblait y être possible, dans la mesure où l'ombre le souhaitait, et que ça n'aille point à l'encontre des règles qu'il avait fixé. Ne supportant pas plus longtemps de se trouver en sa présence, elle ricana. « Sans façon. Tu veux jouer ? Ce sera sans moi. Tu veux contempler tes exploits et abhorrer autrui pour ce dont tu n'es pas capable ? Libre à toi. »

Se tournant vers l'ombre qui venait de ressurgir, néanmoins calme et de toute évidence point alarmé par les confidences de la vampire et cette rébellion qu'elle semblait instaurer, elle reprit un ton sérieux, d'une mine néanmoins de pleine assurance. « ''Je veillerai vraiment à ce que vous finissiez la mission à deux'' … Est-ce bien ce que tu as dit ? Dans ce cas, je ne vois la nécessité de me contraindre et d'accompagner une telle mégère, supporter ses jérémiades plus que je ne l'ai déjà fait.. Tu veux qu'on finisse à deux, mais tu n'as jamais précisé de qui il s'agissait. » L'ombre lui rendit un ricanement strident et un rictus presque malsain, comprenant enfin où elle voulait en venir par cette manœuvre. Décidément, il avait bien fait de l'y inviter cette petite, car pour lui le divertissement était son péché mignon, un duquel on le privait si souvent, trop souvent, mais auquel il ne pouvait se restreindre infiniment. Nombreux seraient ceux encore proies à ses sors, sans qu'il en fasse pour autant ses victimes. « À quoi songerais-tu dans ce cas ? » Il posa pied à terre, jusque là dans une sorte de lévitation, les bras croisés. « Par le principe de l'échange équivalent je jure, et il me faudrait le respecter à tout mo.. » , « Un roi. Que diriez-vous.. de l'Orishala en personne ? » À ces mots, elle sentit son âme trembler, et ce monde suivit le mouvement. « Tu as intérêt à ne pas me décevoir.. Avec cette femme, tu aurais connu une mort lente et douloureuse.. Qui sait de quoi il en sera question une fois qu'il sera à tes côtés… » Il savait se montrer plus que convaincant..

Il était – en quelque sorte – le symbole de la toute puissance en ce monde, ici et ailleurs il avait une emprise sur eux, voire plus qu'ils ne voudraient l'imaginer. Soudain, elle craint pour sa vie.. mais aussi pour celle de l'homme qu'elle s'apprêtait à appeler à ses côtés. Son corps se raidit, et elle sentit des frissons de gel lui traverser l'échine, comme si étrangement, d'un coup, son corps lui envoyait des signaux, montrait qu'il était bien vivant, bien qu'au coeur d'une tempête de neige. Mais cette illusion se dissipa bien vite d'elle-même.. Elle risquait sa vie, risquait de tout perdre de nouveau. Sa vie ne tenait qu'à un fil, et elle crut sentit la surface de givre, la lame de la faucheuse lui effleurer le visage, pour se porter jusqu'à son cou. Terrible image j'en conviens, mais à cet instant, cette dernière planait réellement sur eux. Or, Cocoon était fort. Il était puissant, et il était son protecteur. Pleine de doutes, elle n'était d'aucune utilité..

S'approchant alors du campement qu'elle avait monté, se soustrayant au regard haineux de l'autre demoiselle, Lucrezia prononça, d'abord intérieurement, le nom de ce 'mari', de cet homme, de ce dieu qu'elle vénérait, de cet amant du désert dont elle s'était déjà bien trop éloignée.. Elle implorait sa venue, psychiquement, puis de manière plus prononcée, usant de ses cordes vocales pour l'appeler.  Quitte à se les déchirer, elle voulait vociférer son nom, de toutes ses forces, car avant tout elle tenait à le voir. Elle voulait l'étreindre à cet instant précis, et se noyer dans sa présence, au creux de ses bras, dan cette cage d'or merveilleuse, qui la mettait si en confiance. Il était tout ce qui la complétait, et elle se damnerait pour lui, autant de fois qu'il le faudrait. Pleurant sa présence, et l'ombre celle de tout l'ennui qu'il chasserait avec sa venue, l'homme était hautement prisé, en ces lieux, et il n'était qu'une question de temps avant qu'il n'entende cet appel et ne vienne à leur rencontre. Lucrezia n'était, finalement pour lui, rien d'autre que l'intermédiaire vers un plus gros poisson.. Et elle dépassait toutes ses espérances.

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Mar 23 Juin 2015, 19:53


« Quel est le plan d'aménagement ? », « Il faudra faire attention au côté ouest qui risquerait de s'effondrer si on creuse trop. Bien que la planque de ces bandits ait été détruite et bouchée, il ne faut pas oublier que le sol n'en rste pas moins fragile. », « En quelle matière est-il fait ? », « En craie, et ponce. Une matière assez friable. Il ne faut pas qu'elle se fasse inonder sinon elle flanchera. » Cocoon indiqua des points sur la carte « Il faudra f... sssh ! », « Cocoon ! Ca va ? Cocoon, que t'arrive-t-il ? » L'Orishala avait porté une main à sa tempe, se courbant légèrement pour amoindrir un bruit infâme dans sa tête. Se redressant lentement il dit « Ca... Ca va... », « Bon, arrêtons là pour aujourd'hui. Nous verrons tout ça demain. Va te reposer, je vais continuer de regarder les plans. » Sortant de la salle de réunion, l'Orishala se dirigea dans sa chambre directement. Le trajet fut long et pénible bien que le palais ne soit pas énorme. S'affaissant sur le lit, son corps lourd et gigantesque tomba sur le matelas, pour s'endormir sur le champs. Il ne sut pas dire de quoi venait cette migraine soudaine, et qui faillit lui exploser le crâne.

Dans ses songes, il rêva d'une sortie en plein air, d'une brume au niveau de ses pieds, d'un froid assez glacial... Puis le brouillard. Ses pas le menaient vers cette mélasse blanche, sans qu'il ne puisse leur refuser quoi que ce soit. Il n'en avait pas envie, mais il ne voulait également pas faire demi-tour. Dans sa tête, un bruit faisait écho, martelant ses pensées, jusqu'à ce qu'il s'y habitue et qu'il l'oubli. Son sommeil était agité, plutôt anxieux. Il n'y avait pas sa femme à ses côtés, et il roula sans cesse dans le lit, d'un côté et d'un autre, tourmenté par un mal qu'il ne pouvait nommer. Au bout d'une errance infinie il se réveilla. Il faisait déjà nuit, et il transpirait comme jamais « Que m'arrive-t-il bon sang... ? » murmura-t-il. Tendant la main, elle tomba sur l'oreiller vide à côté de lui « Lucrezia ? » Mais personne ne lui répondit. Son mal de tête s'était atténué, ayant presque disparut. Allant se réfugier dans le bain à l'eau chaude, il se détendit, essayant de faire le vide dans son esprit, calmant ses pensées folles et hors de contrôle. Le Titan se lava et s'habilla, descendant dans le jardin. Perçant la nuit, traversant ses tympans, une voix bien connue lui explosa la tête déjà endoloris. Se la prenant à nouveau dans les mains, il reconnu la voix de sa femme, l'appelant de toute ses forces, comme à chaque fois qu'elle l'appelait. Se téléportant sur sa position, il atterrit devant elle « Ca va de hurler comme ça à chaque fois ? » Tu m'as foutu un mal de crâne...

Mais il prit quelques instants pour regarder autour de lui. Où étaient-ils... ? Comme dans son rêve, il était entouré de brume blanche opaque, derrière laquelle il était impossible, pour lui, de voir. Peu à peu, l'illusion se dissipa, laissant plutôt des volutes de fumée apparaitre, et laissant le paysage apparaître. Ses yeux s'habituèrent difficilement à ce changement de ton, et il avait encore tendance à confondre ça avec un brouillard. Se détournant pour regarder derrière lui, il distingua alors une silhouette, tantôt floue tantôt nette, et une femme assise plus loin. La scène avait l'air en suspend, et aucun bruit ne se faisait entendre en premier lieu « Un problème ? » Le type se déplaçait de façon étrange, et Cocoon décela sans peine une Ombre à travers ce dessin. Qu'espérait-il faire de sa femme ? Et pourquoi l'avait-elle appelé à plein poumon dans cette scène intemporelle ? Derrière elle, la femme assise dans un coin, paraissait figée, comme statufiée, attendant de voir le reste de la scène. Attrapant la main de sa femme il lui dit « Qu'est ce que tu fais là ? Tu vas bien toi ? » Et bien sur, il n'avait pas prit ni d'arme, ni même son sac.

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Mar 04 Aoû 2015, 18:01


« J'ai crié si fort ? Je suis terriblement désolée.. mais j'ignorais si ma voix pouvait t'atteindre. Nous nous trouvons dans une autre dimension. Je peinais à reconnaître ta présence, alors il m'était plutôt difficile de savoir si la télépathie marcherait à ce stade » Elle se ravisa, réellement navrée, et légèrement timide, quoique on ne peut plus heureuse de se savoir en sa présence. « J'ai juste réussi à te donner un sacré mal de crâne on dirait » Et elle vint à lui, cherchant ses tempes de ses deux petites mains dans l'espoir d'apaiser un peu le mal du bronzé. Elle admira quelques instants son visage hâlé, les courbes strictes de son visage, ses lèvres chaudes, son nez, ses yeux, avant d'arquer son dos et venir poser sa tignasse violine contre son torse musclé. « Désolée, j'étais un peu.. Comment dire.. en mauvaise posture ? Comme à chaque fois que je te fais venir d'ailleurs. » Elle parlait sincèrement, le coeur ouvert, en un sombre carnet aux lignes irrégulières, mais dont l'encre, noire de jais, avec des teintes légèrement rosées, facilitaient la lecture. Elle était réellement comme un livre ouvert en sa présence, et il n'y eut rien qu'il put lui demander, et qu'elle ne put lui répondre. L'honnêteté aurait pu être pour elle un vilain défaut, si elle n'avais guère eu le discernement d'en user qu'en sa présence. « Suite à ma réaction pitoyable au milieu de ce salon de bal.. ainsi que dans les jardins.. ma relation avec Heavenly était devenue on ne peut plus tendue. J'ignore même si je puis utiliser ces termes, nous ne nous sommes plus revus après cela. Je nous croyais plutôt proches, mais j'avoue qu'aucun de nous deux n'a cherché à établir contact depuis. J'ai craint avoir mis un terme par une folle jalousie à la seule 'amitié' que l'on puis dire durable avec un autre de mon engeance, mais apparemment je n'étais pas la seule à ne plus avoir de ses nouvelles. J'ai cherché à retrouver sa trace, et m'étant rendu à la forteresse ensorcelée pour mener des recherches, sans succès, je me suis retrouvée ici » Ses circonstances étaient claires, mais le contexte pas tellement. Frottant sa joue tendrement contre sa balafre dissimulée par le tissu, elle vint l'envelopper toujours davantage de ses deux petits bras, toujours plus fort, car jamais ce contact ne put être suffisant. Parfois, sa seule présence suffisait, mais par des élans d'avidité, elle voulait satisfaire le vide de son coeur. Il semblait néanmoins être infini. « Tu as été directement téléporté ici ? C'est l'ombre qui s'en est chargée ? Ou tu as dû traverser la tempête ? En tout cas, sache que nos corps sont à la merci d'une espèce d'ombre éthérée, et que le seul moyen de sortir d'ici semble être d'achever l'histoire qu'il nous a.. concocté.. Je me suis retrouvée avec la jeune femme que tu vois là bas.. » Elle lui laissa le temps de remarquer sa blessure, ainsi que l'état misérable dont elle s'était, finalement, plongée elle-même. « Les choses se sont.. envenimées comme tu peux le voir. Elle a été d'une couardise extrême, et assez lâche pour essayer que les autres portent ses torts. Elle est faible, et incapable de faire quoique ce soit seule, se croyant pourtant la plus malheureuse et valeureuse au monde.. Disons que c'est bien le genre de personne que j'ai du mal à supporter.. Les autres, je sais encore comment me conduire en leur présence, mais dans ce cas, je n'en ai eu ni l'envie.. ni la patience je dirais » Et s'accrochant une fois de plus à lui, sans chercher à l'étouffer de son toucher, elle se mit sur la pointe des pieds, toujours incapable d'atteindre la hauteur de ses lèvres. « Tu pourrais.. te pencher un petit peu ? C'est du d'être si petite » Et elle échangea de ces baisers langoureux dont on ne souhaite jamais voir le jour, comme un rêve qu'on désirerait rejouer en boucle, indéfiniment.


~


« Voudrais-tu que je.. » , « Sans façon » , « Tu sais pourtant que je me ferrais une joie de discuter un peu plus intimement avec l'Orishala en personne. Ne pourrais-tu pas aller voir ailleurs si j'y suis, et nous laisser un peu de temps ? » La vampire eut plus d'un air repoussé qu'il ne l'eut cru, et il souffla de désespoir. « Tu pourrais simplement aller te débarrasser de cette jeune fille là bas. Ce ne sera pas une si grande perte » , « Je ne tiens pas à me salir les mains davantage. Et pas devant Cocoon » , « Tu es bien froide quand cela la concerne, mais quand on en vient à ton fiancé.. » , « Que voudrais-tu que j'arbore envers elle autre que de la haine ? » , « Rien. Les choses sont bien ainsi. Telles qu'elles le devraient. Je vous laisse dans votre petite intimité, j'ai à faire » Lévitant un peu plus haut, il se tourna vers eux et leur dit, en guise de simple avertissement. « Mais les sables du temps ont déjà commencé à tomber. L'histoire doit continuer » Et comme s'il l'eut invoquée, une petite voix résonna non loin, en réalité dirigée vers eux depuis le petit village à proximité.

« Madame ! » La jeune femme accourait en leur direction les haillons pleins d'un mélange de boue et d'éclaboussures d'un sang qui noircissait toujours, coagulé. Son visage se peignait de tons pâles, parfois bleuté par l'effort, rougis par la fatigue, blanchis par la force manquante. Ils faisaient de leur mieux, il n'y avait pas à dire, mais souvent, dans tel monde sans pitié, les plus grands efforts pouvaient s'avérer des moins fructueux. « Nous avons besoin de votre aide au camp ! » , « La situation a-t-elle changé ? » , « Je l'ignore, mais quelque chose semble ne pas tourner rond aux alentours du palais ! » , « Calme toi, respire, et donne moi autant de détails que possible » S'asseyant sur les bords poussiéreux d'une bâtisse écroulée, elle massa quelques secondes ses mollets, soulevant ses jupons, avant de s'attaquer aux muscles tendus de ses deux bras. « C'est un des soldats de la reine qui.. Dans son dernier souffle, il a voulu nous avertir. Il croit au sabotage m'a-t-il dit. Des maisons s'effondrent tout autour du palais, et la plupart ont déjà bloqué toutes les sorties d'urgence que nous avions pu établir pour ce genre de cas.. Le gouvernement n'a pas encore donné signe de vie, ni la moindre consigne. Si vous n'aviez pas été là pour organiser les populations, je crains que le.. nombre de victimes.. n'eusse été.. » Elle commença à sangloter, s'agrippant aux pans de la robe de la vampire. Des milliers de perles s'échappaient de ses deux petites émeraudes, mais on lisait plus que de peine dans leur torrent. Car une infinie gratitude et soulagement paraissaient dans ses plaintes et dans les cris de tous ceux qu'ils arrachèrent aux portes de la mort.

Dès qu'elle fut plus calme, elle reprit. « Apparemment l'ennemi a frappé au bon moment. Très peu d'hommes armés se trouvaient à l'intérieur du château lorsque les portes se fermèrent. On croit.. que la plupart ont été exécutés.. Les autres ont essayé de s'infiltrer comme ils ont pu.. mais des bassins de sang les en dissuadait, à chaque entrée 'clandestine' pour le palais.. » , « Ils n'y sont vraiment pas allé de main morte.. Quel aurait pu être leur objectif ? Que pouvaient-ils bien convoiter ? Ce qui est étrange.. c'est qu'ils aient eu si bien connaissance de la structure du château, au point de l'utiliser contre ses propres soldats.. Des vols ont-ils été répertoriés dernièrement ? » , « Pas que je sache non.. » , « Travaillais-tu au château ? » , « De temps à autre oui.. Mais je n'ai jamais rien remarqué de.. » , « Des inconnus.. en as-tu remarqué récemment ? De visite aux installations » , « Non plus.. » Le petit bout de femme l'admirait de ses grands yeux, pourtant songeurs, comme si elle eut voulu la questionner à quelque propos, sans pouvoir se résoudre à ce faire. « Il y a-t-il autre chose ? » , « Euh.. Je me demandais seulement.. À votre avis.. la reine est-elle encore… ? » , « Je n'ai pas moyen de le savoir » , « Pouvez-vous seulement y jeter un œil ? » , « C'était notre intention. On nous a fait venir ici avec cette précise idée en tête » , « Hein ? » , « Ne fait pas cas de mes paroles. Par contre, puis-je te demander de la prendre avec vous ? Elle ne vous sera pas d'une grande aide, surtout dans son état, mais si vous parvenez à lui trouver un guérisseur, je suis sûre qu'elle se ferra un plaisir de vous dicter des ordres » Arrogante comme elle était, cette tâche lui convenait à merveille.

Une fois qu'elles eurent quitté la tente, bras dessous, bras dessus, l'ombre surgit dans un coin sombre de la pièce, comme dans l'espoir de les surprendre. « Quelle est ton ambition dans tout ceci ? En quoi y trouverais-tu ton compte ? » , « Je dirais que cela importe peu, mais tu as raison sur un point. C'est moi qui dicte les règles ici » Et il semblait n'avoir cesse de se réjouir de ce fait. « J'apprécierais beaucoup que vous sauviez la reine » Dans son discours, qu'il déguisait d'un air de suggestion, mais qui en vrai n'avait rien de si évocateur. Il s'agissait simplement d'une injonction, en bonne et due forme. « Elle est une vieille amie, et j'ai eu beau la prévenir que quelque chose de ce genre se produirait, elle ne m'a pas cru. Je dirais qu'elle sème ce qu'elle a planté, mais je ne suis pas si.. cruel » La vampire le regarda d'un air désapprobateur, l'air de dire qu'il était bien plus qu'il ne voulait suggérer par son comportement, et pourtant, quelque part, son caractère carnassier et sa raison immorale en étaient venus à transparaître. Ils criaient plus fort que ses mots doux. « Il ne suffit pas cela dit d'arrêter ni même de découvrir l'identité du ou des coupables. Il faut les forcer à sortir de leur tanière, et les prendre la main dans le sac. Il n'y a que ce genre de révélation excitante qui saurait satisfaire le peuple et leur soif de justice. Il faut parfois plus se méfier du petit lapin et sa fourrure immaculée, que du pauvre loup qui a déjà montré toutes ses cartes. Le jeu n'en est que plus divertissant » Il regarda Cocoon, un sourire satisfait. « Pardonnez mon retard, je ne vous avais toujours pas souhaité la bienvenue ici » fit-il d'une révérence, toujours dans cette succession de faux semblants. « Je suis sûr que vous saurez renverser la situation » Et il eut l'air d'insinuer que l'orisha ne serait autre que la clé à ce mystère.

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Jeu 06 Aoû 2015, 13:57


L'Orisha toucha tendrement la joue de sa femme, caressant cette peau d'albatre. Rien ne pouvait entacher leur retrouvailles. Bien qu'ils se soient vu la veille, ou le matin, à chaque fois qu'ils se rencontraient, c'était un élan de plaisir qui parcourait leur corps. Le cri de Lucrezia ne fut pas un cri de détresse, loin de là. C'était un appel auquel il répondit, comme à son habitude « Ca passera. » Il la regarda rire, la laissa le toucher, ne quittant pas sa bouche des yeux. Elle tendit ses bras vers lui, vers ce géant trop haut, désireuse de rester contre lui, presque à jamais. Les bras de l'homme s'enserrèrent autour de son corps gracile de vampire, touchant sa peau froide et douce « En mauvaise posture... ? » Il jeta un coup d'oeil à la femme assise non loin avant de baisser à nouveau les yeux « Que t'arrive-t-il ? » La belle lui parla d'Heavenly, lui expliquant l'amitié qu'elle entretenait avec l'espionne haut gradée. Cocoon haussa les sourcils, délaissant les hanches de madame se redressant complètement « Heavenly ? Une amie, vraiment ? Qui l'eut-cru... » Vu comment il connaissait la jeune femme, elle était un être d'importance oeuvrant pour ses propres intérêts. Un peu comme la plupart de ses connaissances. Pour eux, le sens d'amitié était un faux-fondé dans leur existence. L'Orisha ne pipa cependant mot, préférant laisser sa femme continuer les explications. Peut importait qui elle appréciait, c'était son droit, sa liberté, et il n'avait rien à y redire.

Sentant alors Lucrezia s'écraser toujours plus contre lui, il passa une main dans ses cheveux violines, appréciant leur texture, comme à son habitude. Il défit des boucles qui se reformèrent immédiatement, rebondissant joyeusement contre son dos, et réitéra le geste. Parfois, il en cassa certaine en les tissant de ses doigts bruns, priant pour que tout ce qu'il touche au monde ait cette texture. La question le surprit. Ainsi, Lucrezia savait, depuis le départ, dans quoi elle le mènerait « Je me suis téléporté au berceau cristallin, la position la plus probable que je sentais. » Le Lien ne se trompait jamais « J'ai commencé à te chercher, et j'ai effectivement trouvé ton corps inerte. Si mes souvenirs sont bons, quelque chose est apparut devant moi, froid comme la Mort, et m'a enveloppé jusqu'à ce que je sombre dans l'inconscience. Quand j'ai réouvert les yeux, j'étais ici, et tu étais dans mes bras. » Il se racla la gorge « C'est ridicule. J'ai l'impression de te raconter une histoire... » Son discours avait des allures de conte, sans les formes. Tout en parlant, il avait regardé la jeune femme aux cheveux pâles, de la même couleur que les siens, assise plus loin, seule. Une estafilade barrait sa peau, et le sang avait du mal à coaguler tant il y en avait « Je suppose que cette Ombre n'est autre que la chose qui m'a transpercé de toutes parts quand j'étais encore dans le monde réel. » Cocoon était bien assez intelligent pour comprendre qu'ici, ils étaient soit dans un rêve, soit dans une autre dimension. Sa femme, toujours contre lui, baisant presque sa peau balafrée, lui expliqua que tout ceci ne découlait qu'une seule et même chose. Jetant un autre coup d'oeil vers l'étrangère, il dit à l'intention de la vampire « Ca ne te ressemble pas de t'affubler de pareil laquais inutiles... Que t'est-il arrivée pour que tu deviennes comme ça ? Après tout, tu aurais pu lui enlever la vie en prétextant la faim du sang ? Ca doit être monnaie courante par chez vous. » Mais trêve de conseils, ça ne servait à rien de toute manière, maintenant ils l'avaient juste sur les bras. Lucrezia, avide de contact, demanda au Titan de la satisfaire, en courbant l'échine. Prenant son visage dans ses deux grandes mains, il sourit en se penchant « Il n'y a que toi qui me fera plier... » Ses lèvres touchèrent celles, affamées, de sa vampire, constatant combien elle avait besoin de ce contact en sentant ses doigts serrer le tissu de ses vêtements.

~

L'Orishala croisa les bras, appuyé contre un linteau. Il écouta l'Ombre parler, sans dire un mot. Elle avait la verbe facile, mais sa femme l'avait dur et frigide. Ce petit être qu'il avait connu, voilà presque dix ans, était devenu une créature aux mots acerbes et bien dosés. Le Titan ne se rappelait pas franchement une telle attitude envers lui. Comme si cela avait pu être possible... Il l'avait lié. Lié dès le départ. Dès le départ il l'avait empêché de le heurter, de le blesser, et il l'avait obligé d'être à ses pieds. Alors oui, comment aurait-il pu le blesser ? Le respect qu'il portait à sa femme, à aujourd'hui, n'avait rien à voir avec leur vision du passé. Être réfléchis et censé qu'il était devenu en montant sur le trône, la violence qui était sa plus grande tare, n'était, en outre, pas partie. Mais comment pouvait-il lever encore la main sur elle ? Comment pouvait-il abattre cette force sur ce corps à sa merci ? Si de la violence naissait l'excitation, Cocoon trouvait cela pitoyable. Il se trouvait pitoyable. Penser à ce qu'il lui avait fait subir, ne faisait qu'attiser cet élan de culpabilité qu'il gardait au fond de lui. Sa bonne conscience lui rappelait bien assez, de se retenir, de ne pas la heurter, de faire en sorte qu'elle soit reine dans son royaume.
L'Ombre les menaça.
Cocoon haussa les épaules, se fichant bien que le temps passe. Il le savait ça, il le vivait tous les jours... Tendant le bras, sans effort aucun, il attrapa la taille de cette créature, l'emmenant vers lui pour la couvrir de son être surpuissant. Il baisa son cou, murmurant à peine « Elle ne... », « Madame ! » L'homme leva la tête, interrompu dans sa langueur, par une souillon affolée. Libérant la vampire de son étreinte masculine, il la laissa s'occuper de la nouvelle arrivante.

La situation se posa rapidement dans l'esprit du monarque. Ainsi, un coup de maitre avait été organisé pour tuer la souveraine d'un royaume... Des pièges avaient été mis en place, et vu la médiocrité de ce peuple, Cocoon était certain qu'ils avaient été efficaces. Les entrées du château étaient bouchées, et le reste indiquait clairement de ne pas entrer par là, quelque soit les moyens employés. Bien que le sang et les tas de rochers ne fassent pas partit de sa plus grande peur, il s'essaya malgré tout à quelques mots « Le premiers signes de l'attaque sont apparu quand ? », « Il y a quelques heures à peine ! Peut être depuis le début de la journée tout au plus, je n'ai pas vraiment vu le temps passé. », « Reste-t-il des hauts gradés ? », « Aucun. Et comme je disais, ceux enfermé dans le château ont du se faire exécuter. » Sa femme ayant posé les questions les plus pertinentes, le roi faisait bien pâle figure à côté de cette matrone de l'investigation. Ayant demander ces choses là, plus par curiosité que par réel besoin, il la laissa gérer entièrement, de ses directives rondement menées, les actes de la plèbe qui pansait ses blessures.

Une fois la servante partie avec l'étrangère, il se tourna vers Lucrezia, assez amer, croisant les bras « Comment es-tu arrivé ici ? » La regardant assez sévèrement, ce n'était pas tant la manière dont elle s'était retrouvée prise dans ce merdier, mais c'était pourquoi « Tu es définitivement trop gentille, toujours à aider la veuve et l'orphelin. Je suis persuadé que si je te tuai, tu deviendrai un Ange. Ainsi, tu m'as fait avorter une réunion sur le contrôle de restructuration de ma ville, pour aider un peuple qui n'est pas le mien, et une reine -probablement déjà morte- qui ne m'apportera rien ? » Bien que son ton simulait le reproche, il était trop sérieux pour la gronder comme une enfant, ou la fustiger. Au contraire, l'ennui se lisait sur ses traits, et dans ses yeux vairons « Pourquoi t'acharnes-tu a jouer un rôle qui n'est pas censé être le tien... ? » Cocoon se demandait si ce n'était pas pour ça, qu'auparavant, il adorait lui faire mal. Pour lui faire comprendre qu'être gentil n'apportait que des problèmes. Seulement, l'Ombre le coupa dans sa réflexion, riant presque de cette petite mésentente. Lucrezia, nerveuse, la questionna, et les réponses qu'elle donna ne plurent pas à l'Orisha, déjà excédé d'être ici. S'adressant à l'engeance sans corps il oublia ses manières, ne perdant pas de temps avec celui qui était, a l'heure actuelle, son ennemi « Tu dictes les règles ? Je ne crois pas, non. Regarde bien la situation... La position de force n'est, actuellement, pas la tienne. Alors je ne pense pas que tu sois en mesure de planifier et d'ordonner quoi que ce soit. Sans nous, tu ne fais rien à ce que j'ai compris, et tu es tellement dénué de forme et d'attitude que si nous décidons de nous tourner les pouces bien sagement ici, tout ce que tu voudras, s'écroulera comme un vulgaire château de cartes. Crois-donc en ta puissante si tu le souhaite, mais ici, los poderosos, ce n'est pas toi. » Enervé, il serra le poing « Essaye seulement de me contraindre à quoi que ce soit, et je trouverai un très bon moyen de te le faire regretter... » Et la mort elle même ne suffira pas à satisfaire cette chose, bien loin de là.

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Ven 07 Aoû 2015, 13:45


La séparation était insupportable, bien que les retrouvailles, toujours aussi doucereuses, s'avèrent merveilleuses par la privation du corps qu'ils subissaient jusque là. Les sentir se lier de nouveau, si près, si collés, c'était enivrant en soi, mais la douleur de la séparation, plus grande, n'exhumait rien dont ils puissent vraiment avoir soif. L'homme aussi voulut abolir la distance dès qu'elle se trouva à sa portée, la perçant de ses yeux vifs, de deux orbes vairons insistantes et si affamées qu'elles la détaillaient sous toutes ses coutures. Encore et encore. Sa bouche, ses lèvres rosées. Ses yeux, ses mains. Ses cheveux pour couronner le tout, ceux qu'il appréciait longuement, qu'il croquait délicieusement, qu'il assouvissait de ses doigts chocolat. Sa voix interrompait seule l'air paisiblement religieux qui les entourait.

La mention d'Heavenly aurait pu lui être pénible, pernicieuse, si le détachement n'avait, finalement, pas été si prévisible. « Le seul genre d'amitié qui pourrait relier deux êtres partageant l'engeance qui est la nôtre. Confiance n'est pas monnaie courante parmi nous, et méfiance est de mise en sa présence. Les mensonges coulent de source, et il faut savoir mener des conversations aux sens profondément encrés, que l'on n'avoue pas de vive voix. Ce n'est pas de tout repos, mais en ma présence, elle avait l'air plus calme, la garde baissée, bien que je n'aies eu doute qu'elle cherche à se servir de moi à la moindre occasion. Un faux semblant » Non pas qu'il l'eut ignoré, mais avait préféré simplement ne jamais s'enquérir de ce qui, tout compte tenu, n'était pas en son pouvoir. Elle le sentit jouer toujours davantage avec sa crinière naturellement bouclée, et l'élasticité de ces dernières avait toujours eu l'air de lui plaire. Elle ne prenait de ce fait jamais réellement la peine de les attacher, comme toujours désireuse d'être au coeur de son attention. « Tout est l'oeuvre de cette..mégère »  fit-elle plutôt dédaigneuse. Aussi bien ses manières hautaines que ses manies de lui dicter sans cesse ses agissements, avaient eu le don d'irriter la vampire visiblement susceptible par la faute d'un tiers qui croupissait actuellement tout près.

« Faut croire qu'elle se plaît dans ses petits jeux, plutôt de mauvais goût d'ailleurs » Elle l'écouta, inquiète. « Néanmoins, ça va ? Je regrette de te mêler toujours à mes problèmes, mais je ne me repose que sur toi » Elle sourit, s'apercevant d'une réelle évolution en son comportement, ne s'étant ( du temps de Luka ) jamais réellement résolu à être ce fardeau que l'orisha portait par la volonté de son acte, et l'enquérir sans que l'homme n'ait à faire le premier pas. Ce genre d'attentions étaient importantes, et le manque de prises de décision semblait s'amoindrir avec le temps. Elle n'hésitait plus tellement.

Qu'ils en reviennent à l'elfe, la fit montrer un peu de ses vraies couleurs qui auraient de tout temps dû être les siennes. Elle était loin d'être une vampire adéquate, mais dans un sens, comment pourrait-elle s'en encombrer à ce point de son existence.. « Contre toute attente, c'était bien mon intention. Je ne pense guère pouvoir la prendre ne serais-ce qu'en tant que.. servante, tout comme je n'aurais cherché à prétexter mon acte. Je n'ai pas supporté longtemps ses airs de 'riche maîtresse orgueilleuse' mais je n'ai réussi qu'à lui infliger cette entaille comme tu peux le voir. Mes dents auraient pu lui être fatals, mais l'ombre a préféré m'en abstenir. D'après elle, deux étaient nécessaires pour mettre fin à cette mascarade. N'ayant pas envie de m'en encombrer, et ayant plutôt l'intention de lui faire payer son affront là où mes réactions seraient issues de mon propre chef, j'ai cru bon attendre. Mais j'ignorais que tu me voyais comme mes pairs. Je leur ressemble très peu, j'en suis consciente, je me suis efforcée à être comme cela depuis toujours, et faut croire que les habitudes ont la vie dure » fit-elle d'une insouciance qui, au point où ils en étaient, se voyait presque caractéristique de leur petit couple. Ses mains vinrent couvrir les siennes, scellant la faim de ce petit bonheur.

~

Distinctement déçue de la nuisance qui s'en était venue agrémenter amèrement leurs échanges intimes, elle prit néanmoins à coeur la tâche de lui soutirer, au possible, toute information. Pour ensuite se repaître de l'orisha comme il se devait, sans devoir ne rendre de comptes à personne, le choix était vite fait. L'ombre était des plus mesquines, et Lucrezia n'eut de doute que chacun de ses agissements eut été d'une précision effrayante, voire mesurés à la seconde pour que tout coïncide avec les plans qui dans son esprit, malicieux, il avait échafaudé. Les mener à bien était bien la seule visée de leur présence, bien qu'il eut d'assez nombreux pantins à exécuter, et qu'il n'eut aucunement besoin d'aller en quérir d'autres. Manifestement, cela ajoutait du piment à la pièce macabre dont cette ville était la scène, et lui le seul spectateur, solitaire, dans des tribunes d'os et de sang qu'il aurait bâti à son effigie. Des fondations solides commençaient à s'ériger dans la construction minutieuse d'une pyramide dans leurs esprits, mûre de logique.

La jeune souillon, dévergondée et assez ignorante, ayant de réponse aux questions basiques les plus congrues, rendit à la situation une moindre lucidité. Écoutant attentivement la voix rauque du géant, elle chuchota à son oreille, agglutinée à son corps taillé dans la pierre brune d'un désert mordant. * Cela te surprendrait-il d'apprendre que la reine déchue que nous devons 'sauver'.. ne serait apparemment autre que l'Impératrice du Tout ? J'ai pu entendre sa mention à plusieurs reprises en ville, et les bâtisses, entre autres constructions, pourraient effectivement le laisser à penser * Elle songea quelques secondes. * Ça expliquerait d'après toi pourquoi ils ont sombré si violemment ? * Mais ce n'étaient que des remarques dépourvues d'intérêt, la chose n'étant pas si sérieuse puisqu'ils se trouvaient dans une illusion, et que l'enjeu n'était guère si meurtrissant que la perte d'une capitale. En vrai.

Surprise, elle essuya tous les reproches, toutes les médisances et philosophes avertissements qu'il put formuler à son égard, bien qu'elle n'eut, pour une fois, pas un si bon fond comme pour risquer la vie de son mari e t la sienne pour le bien d'un corps étranger qu'elle préférerait même achever de ses propres mains. « Je crains.. de ne avoir explicité le pourquoi de ma présence ici convenablement.. Ce n'était pas pour le bien autrui, mais bien car bêtement je me suis retrouvée au coeur de la tempête glaciale, et en voulant châtier le responsable, je me suis frottée à.. ça. Jamais je n'aurais pu courir de tels risques sachant quant précieuse notre vie actuelle est pour moi. Nul ne pourrait valoir un tel sacrifice. Et.. » Elle ne voulut pas que ses paroles aient de ces airs d'excuses, ni même de mensonges bien façonnés qu'elle aurait pu mettre en œuvre pour échapper à cette petite leçon bien méritée.

Tout cela, elle commençait à en avoir grandement conscience, et bien que la pitié ait toujours eu raison de lui par le passé, et que par simple bienveillance, il ait voulu, comme le titan dit si bien, toujours aider la veuve et l'orphelin.. Tel n'était plus le cas. Elle était méfiante, agissant par des intérêts personnels comme la vampire qu'ils avaient dit régie par cette seule optique. Elle avait trop à perdre désormais, et ne pouvait plus se perdre la moindre blessure, que le plus insignifiant des hommes use de sa naïveté contre elle. Elle devait maintenant se gouverner d'une main de fer, et ne laisser que cet homme être l'exception de son monde. « Si j'avais pu tout fuir, je l'aurais fait, si c'était pour nous préserver de tout ça » Sincèrement, bien que ses paroles ne sauraient pas apaiser l'agacement qui pullulait au sein du suzerain.

« Saurais-tu combien il me serait facile.. » Il prit une brève pause, tendant la main vers la donzelle à ses côtés. « ..d'écraser son âme comme un vulgaire cafard ? Tu dis être en position de force, mais sur quoi peux-tu bien te baser ? » Toujours aussi impassible, il flottait les jambes croisées sur ce corps impassible. « Je détiens vos corps. Il me suffit de me matérialiser dans la réalité pour en finir avec vous. L'âme a quitté son réceptacle, et je suis fort car je détiens le contrôle sur ces dernières. Ta femme n'a pas à s'en vouloir, elle n'a pas été la vipère à activer ce piège. Je doute que tu craignes quoique ce soit venant de moi, mais elle ne peut être aussi résistante que toi. Ta force est réelle, mais tu as une faiblesse. Tu es sot de t'en être encombré. Voudrais-tu que je t'en délivre ? » En un clignement de cils, il se trouvait derrière elle, sa main sur sa nuque, la traversant, cependant qu'elle la faisait étouffer par une pression exercée depuis l'intérieur à prime abord.

D'un coup de coude, elle essaya de se débattre, mais n'ayant pas de matière, l'Ombre ne craignait aucun de ces petits coups. Il souriait toujours autant, mais son visage n'avait à présent de formes claires à lui prêter, et peut-être étais-ce un signe de faiblesse de sa part, étant donné que le temps qu'ils avaient déjà passé emprisonnés dans cette autre dimension. Lucrezia le remarqua du coin de l'oeil, ne pouvant que faire vaciller son regard de l'ombre à son adoré. La quittant après s'être repu de la réaction qu'ils lui offraient, il repris sa place. « Vous avez raison. En mon état actuel, je n'ai pas d'enveloppe charnelle, mais je dirais que ça penche plus en mon avantage que le contraire. Si vous vous refusez à coopérer, il me faudra vous tuer. Bon nombre pourraient vous remplacer, même si j'aimerais mieux que vous soyez ceux à parvenir au bout de cette course contre la montre » Et pour lui prouver qu'il avait bel et bien l'avantage, il voulut forcer la liberté à se prosterner devant lui. « Le choix te revient »

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Mer 07 Oct 2015, 12:54

Cocoon parla avec sa femme. Les amis, les rencontres, ce qu'ils pouvaient déduire chacun de leur côté, avec leurs connaissances communes. Heavenly était une femme axée sur elle-même, et ce n'était, en rien, étonnant. Ce qui l'était, en revanche, c'était l'appellation que pouvait bien donné Lucrezia à cette dame : amie. Et pourtant, ce fut en connaissance de cause qu'elle lui parla, et qu'elle la nommait d'un tel titre « Je ne l'ai pas fréquenté très longtemps, seulement croisé une ou deux fois. La première fois dans le parc du temple des esprits, le jour où Ophalee m'a éclaté une bouteille en plein visage, et la seconde fois chez Yulenka, le lendemain de mon accident. Je me suis pris, totalement par hasard, une fourche dans le torse. » Voyant les yeux écarquillés de sa femme il compléta « J'étais dans le berceau cristallin, un paysan m'a planté, pensant que j'étais un bandit, et j'ai rampé jusque chez la maitresse de la nuit avant de perdre connaissance. Quand je me suis réveillé, j'ai croisé Heavenly dans les couloirs. C'était... Bizarre, maintenant que j'y pense. » Bizarre qu'elle lui ait tenu compagnie, surtout. Déjà espionne à l'époque, elle n'avait que faire de ce qu'il se tramait dans les locaux vampires et pourtant, elle s'arrêta sur Cocoon.
Comme à peu près tout le monde.

Il passa une main dans les cheveux violines de la belle « J'aime bien te voir en colère, ça te donne un côté sauvage... » Se penchant alors sur elle, il balaya ses paroles acides pour venir embrasser la pâleur de son cou « Je vais bien. Mieux quand tu es là. » Ca ne répondait pas à ses doutes, à ses interrogations, il savait qu'il évitait tout, mais c'était avec brio. Elle n'y verrai que du feu, et n'en demanderait pas la teneur, n'insistant pas plus.
Alors qu'ils se chérissaient, Lucrezia lui répondit sur son non-agissement concernant l'Elfe éphémère à leurs côtés, assise plus loin « Je suis logique Lucrèce, tu devrais le savoir depuis le temps... Je te vois comme tes pairs, comme tu me vois comme les miens. L'essence fait notre ethnie. Et les Elfes doivent être bien honteux d'avoir une personne comme elle dans leur rang, si tout ce que tu avances est véridique. J'espère simplement qu'aucun mal ne t'a été fait, ton sang étant le dernière liquide que j'aimerai voir couler... » Il embrassa ses poignets, remontant sur le dos de ses mains qu'il tenait dans les siennes « Mais qu'importe elle, je suis là maintenant, et c'est un bien piètre protecteur que d'avoir cette Ombre à ces côtés... »

Cocoon se baissa, écoutant sa femme murmurer au creux de son oreille, des nouvelles plus qu'alarmantes « Quoi... ? Je pensais l'Impératrice bien plus coriace que cela... Les calomnies ne finiront pas. » Lucrezia fondait sur lui, et l'Orisha n'avait de cesse que de le tenir contre son corps, de peur que ses jambes ne finissent pas céder. Elle était mielleuse, en manque d'amour, désirant par dessus tout le coller. Seulement, son mari était un homme, et à force de tenter d'enflammer la torche, elle allait finir par s'embraser et la brûler. Mais là... Ce serait de sa faute.
Seulement, la suite des dires de la jeune femme firent friser les moustaches du Titan. Alors tout cela... Il fallait sauver tout cela ? Jouer au preu chevalier ? Ce qu'il n'était définitivement pas. Fustigeant sa femme, en colère de voir qu'elle s'était encore fourré dans des ennuis atroces, dont elle ne pouvait se sortir seule, il finit par se taire, la regardant parler. Elle se justifiait, jouer de tout ce qu'elle avait, et l'amoureux qu'il était se fit aveugle. Elle avait des excuses, des prétentions, et il l'accepta, finissant par ne même pas savoir pourquoi cela l'avait réellement énervé. Il ne savait pas si c'était dû à l'illusion, à sa femme, ou à quelqu'un d'autre, mais son esprit s'apaisa lorsqu'elle lui parla « Alors je suppose que, dorénavant, nous n'avons pas le choix. » Il était résigné. Aucun des deux ne pouvait échapper à l'engrenage mortel dans lequel ils étaient tout les deux prit et engoncés au possible.

Cependant, si sa femme avait le don de l'anesthésier, l'ombre elle, l'excita plus qu'autre chose. Lui envoyant une salve d'injures à la figure, il se fit bourreau de ses chaines lorsque l'ennemi attaqua son précieux. Il tenait sa femme en otage, la rendant impuissante, et lui montrant que mourir ici, c'était mourir là-bas, dans la réalité. Cocoon avait l'impression de sentir, sur sa main allongée contre sa femme inerte, le sang de celle-ci, coulant vers lui. Reprenant ses esprits, il garda une certaine contenance « Tes menaces n'ont aucun effet, et tu perdrais plus à tuer ma femme qu'à la laisser en vie. » Tendant le bras il attrapa la main de la vampiresse, la menant à lui « Nous accomplirons ton désir de sauvetage, mais n'attends rien d'autre. Et si nous trouvons ta faille, sache que nous l'exploiterons jusqu'à ce que tu disparaisse. » Et ce qu'il proférait était efficace. Pour cause, Cocoon savait que les ombres avaient des défauts, notamment le fait de ne pas être matérielles. Si elles pouvaient toucher l'âme, et avoir assez de puissance pour l'écraser, au final, ce n'était qu'un pis aller. Les vivants pouvaient leur lancer des sortilèges et des malédictions, les contraignant à travers la mort, et le voile des deux mondes.
Ainsi, la silhouette noire disparu complètement, les laissant livrés à eux-même « Je soutiens toujours le fait que si je te tue, tu deviendras une Ange. »

L'homme se retrouva seul à seul avec sa bien-aimée « Je pense qu'il nous faudra, en premier lieu, visiter le chateau. Nous aurons ainsi notre réponse quant aux dires de la paysanne. Seulement, si la reine est morte... Que ferons-nous ? L'ombre essayera-t-elle de nous enfermer ici, indéfiniment ? » Fouillant dans une malle qui trainait là, il étouffa un bâillement, sentant l'air gelé, passer en dessous des voiles tendus de leur yourte. Grommelant, il rechigna « Pourquoi il a encore fallu qu'elle se casse... » mais dans le coffre, il n'y avait que des vêtements chauds, et aucune lame. Se redressant, il enleva le bracelet qui étreignait un de ses biceps « Toujours pas ? » Il pensa tour à tour à Fûzail, Haroun, William et Arya. Il les avait tous visité au moins une fois, et aucun ne l'avait réellement aidé. La foi ne venait pas comme ça, et le bijou resta en l'état, ne bougeant pas d'un iota « Quelle camelote, je vous jure... » Marmonant dans sa barbe, il finit par se tourner vers la belle « Je n'ai pas d'armes, et je n'en ai pas trouvé. J'espère que ça ira si je dois me battre. Avoir une arme me permettrait, au moins, de garder une certaine distance avec l'ennemi. » Et se battre à mains nues n'était jamais très plaisant. Cependant, s'y étant habitué, il avait fait fabriqué des gants renforcés de métal cisaillant, là pour trancher autant que pour percuter et écraser.



L'Orishala resta contre elle un moment. Il posa sa tête sur son épaule, fermant les yeux, se gorgea de son amour. Il n'était pas fleur bleu, ni même romantique, mais quand il était sur le point de perdre quelqu'un qui lui était cher, il avait tendance à se rendre compte de sa valeur, de son importance dans sa vie. Comme actuellement. Il fit le fier devant l'ombre, ne cillant pas devant cette vipère, mais ses yeux étaient braqués sur sa femme, sur la main la retenant, et il était près à agir, plus vite que le vent, pour venir l'arracher de son étreinte mortelle. Alors il voulait en profiter, s'en repaitre, se rassurer, et il ne savait pas le faire autrement qu'en la possédant. Les mains gelées de la vampire vinrent se brûler sur sa peau bouillante, affreusement chaude après l'acte, caressant ainsi celui qu'elle avait dans ses mains.
« Je te propose que l'on reste en vie... » Ca paraissait idiot dit comme ça. Aberrant et évident, mais c'était précieux et important pour lui. Que cette idiotie ne devienne pas fatale pour les deux amants qu'ils étaient.

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Le rêve du destin {Feat Lucrezia}

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