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 Chasser les poils | Sylbille

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 15 Oct 2016, 17:39

Chasser les poils
« L'Ouïe du Traqueur »

Mes paupières ne pouvaient se fermer. J'avais beau tout essayer pour que mon esprit s'évanouisse dans les bras d'Harabella, c'était comme si la Déesse ne me voulait pas dans son royaume onirique. Pourtant, j'en avais besoin. Depuis deux jours que je ne parvenais pas à dormir convenablement, deux jours durant lesquels j'endurais les sons, soudainement amplifiés, qui m'entouraient. Chaque bruit de pas me faisait l'effet d'un tambour de guerre que l'on frappait non loin de mes oreilles; chaque respiration libérée par un homme me donnait la sensation que le vent me hurlait au visage; le bruit des lits qui craquent me faisait penser que la terre se fendait en deux sous nos poids additionnels; le bruit des marmonnements endormis me donnait l'impression d'écouter une sinistre symphonie; mais le pire dans tous ces sons, le plus terrible et qui, je le croyais dur comme fer, était la raison de mon insomnie, était le roucoulement cassé des ronflements. Ce n'était pas la majorité de mes compères qui soufflait de la sorte, mais le peu de personnes qui respiraient ainsi, durant la nuit, suffisaient à me rendre complètement cinglé! Des fois, on aurait dit des grognements de bêtes sauvages tout droits sorties des contes les plus terribles, d'autres fois, c'était des sons semblables à une suffocation qui me sortait de ma semi-conscience et aujourd'hui, ce qui me maintenait ainsi éveillé au beau milieu de la nuit, c'était ce ronflement aux allures de régurgitation bruyant et écœurant.

Des frissons m'agitaient l'ensemble du corps à chacune des expirations faîtes par l'auteur de ces ronflements et après avoir tenté, en vain, de m'assoupir en faisant abstraction de cette nuisance sonore, celle-ci se faisait rapidement entendre au creux de mes oreilles, m'empêchant de fermer les yeux ne serait-ce que pour quelques secondes de répit. Frustré, je plaquais mon oreiller de chaque côté de ma tête pour réduire l'intensité de la sonorité indésirable, mais rien à faire: oreiller ou non, je n,arrivais pas à ne pas les entendre, à ne pas les écouter. Je serrais les dents, les poings, je m,empêchais de crier de rage pour ne pas réveiller l'entièreté de l'école, mais, je devais l'avouer, c'était encore plus insupportable que d'avoir l'ouïe écorchée par ces bruits. Endure! Endure! M'ordonnais-je intérieurement, sentant la frustration se répandre dans mes veines, chauffer mon sang, un peu comme ferait du poison.

Je savais depuis le début que ces mutations n'allaient pas être de tout repos, mais j'avais clairement mal jugé la douleur que je ressentirais suite à l’acquisition de chacune d'entre elles. D'abord mon odorat, puis maintenant mon ouïe... Je soupirais, mes dents grinçant entre elles. J'avais l'impression que je devenais fou lorsque j'entendais tous ce vacarme exploser dans mes tympans. Misère... Même si posséder de nouveaux pouvoirs méritent des sacrifices, ça reste qu'il faut que je paye pas mal cher pour ceux-ci, songeais-je en finissant par appuyer ma tête contre la surface moelleuse de mon oreiller. J'étais mort de fatigue, épuisé comme les damnés à force de trop hurler. Je n'en pouvais plus et ainsi positionné, je me disais que le sommeil viendrait me frapper de lui-même, qu'Harabella, prise de pitié pour le Mortel que j'étais, viendrait me cueillir et m'attirer dans ses bras...


Mais le lendemain matin, lorsque les premiers rayons de l'aube vint caresser les nuages délicats du ciel, aucun Dieu du sommeil, que ce soit celui des Cauchemars ou celle des Rêves n'étaient venus m'assommer et me perdre dans leur univers. Par conséquent, je me levais ce matin avec uniquement trois heures de sommeil dans le corps pour deux nuits où je n'étais pas parvenu à m'endormir comme il le faut. Comme une épave, je me traînais mollement dans les allées de l'Hédas, des cernes aussi grosses que mes poings pendant sous mes yeux. La frénésie du matin... Autant elle m'enivrait habituellement, autant, dans l'état dans lequel je me trouvais présentement, elle m’insupportais à un point tel que j'en avais les poils de bras entièrement dressés. Prenant le chemin qui me menait vers l'aile gauche, vers la salle où je pourrais grignoter un morceau, je saluais à peine du menton les gens qui m,envoyaient la main ou quelques sourires. Par chance, aucun ne vint me rejoindre lorsque je m'assis à ma table, ayant sûrement remarqué mon teint cireux et les poches que je traînais sous mes yeux. Avalant ma soupe en petites lapées, je ne pouvais pas profiter de mon repas à cause de tous ces bruits, de tous ces sons, de tout ce vacarme, de toute cette oppressante harmonie de cuillère, de verre, de voix qui échangeaient... Fermez-la... Fermez-la... Taisez-vous par Sympan! Des bruits de pas, des éclats de voix, des instruments que l'on entrechoquaient entre eux... Tout m'était insupportable et j'avais les nerfs.

« Mil... les... »

Il fallait que je sorte d'ici, que je m'éloigne de toute cette agitation sinon, elle allait me rendre taré! Rapidement, sans même prendre le temps de terminer ma soupe, je me levais de mon siège pour fuir à l'extérieur.

« Eh Miles! »

Une main, soudainement, m'attrapa l'épaule et je me figeais net, tournant mon visage vers le propriétaire de la voix.

« Je t'appelle depuis tout à l'heure! T'es sourd ou quoi? »

Aaah! Si je pouvais l'être!

« Enfin, tu ne m'as sûrement pas entendu avec tout le brouhaha.

- Qu'est-ce que tu me veux, Ikfes? »

Le jeune homme me dévisagea avant d'étirer un sourire.

« Mais pourquoi tu tires une telle tronche... »

Il marqua une pause soudaine.

« Aaah! Je vois... »

Ikfes... De deux ans mon aîné, il était lui aussi un apprenti Traqueur chez les Corvus, mais il n'avait pas encore subis ses propres mutations. Cependant. à son sourire, je su tout de suite qu'il venait de comprendre pourquoi je n'avais pas la pêche. Sèchement, je me libérais de sa poigne tout en passant une main sur mon visage.

« Tous ces bruits commencent à me rendre cinglé! Il faut que je sorte d'ici!

- Eh bien, c'est ce que j'allais te proposer, en fait. »

Ce fût à mon tour de le dévisager, incrédule. Ikfes reprit la parole,

« Des amis et moi avons besoin de se remplir un peu les poches, tu vois? Chasser les monstres et accomplir des contrats, tout ça, c'est bien beau, mais on ne gagne pas beaucoup avec cette vie. Du coup, je voulais te demander si tu ne voulais pas nous aider.

- Et vous allez le gagner comment, votre blé?

- En partant à la chasse aux Yawokars. Ils sont difficiles à capturer, mais sont tellement adorés par les enfants que les parents sont prêts à payer le prix fort pour les donner à leur rejeton. Et puis... Dit-il en passant ses bras derrière sa nuque: Ça te détendra sûrement. On sera dans les montagnes, loin de tout. »

Cette proposition commençait à devenir de plus en plus alléchante.

« Quand partez-vous, toi et tes amis?

- Tout de suite après le petit-déjeuner! Nous irons rejoindre le Port Dirælla et partirons en fin d'avant-midi vers les montagnes de l'Edelweiss enneigées.

- ... Tu pourras dire à tes amis que je serais de la partie.

- Génial! Est-ce que tu veux rejoindre notre table? »

Il tendit son bras vers un trio qui mangeait leur soupe et lorsqu'ils aperçurent Ikfes les désigner, ils nous saluèrent de la main. Je leur rendis la pareille en esquissant un sourire gauche.

« Ça me fait plaisir, mais là, faut vraiment que j'aille prendre l'air. Je vous rejoindrai après le petit-déjeuner au hall principal, c'est te va?

- Ça marche pour moi! Ne sois pas en retard! »


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Si tu veux que Sylbille fasse partie des amis d'Ikfes, tu peux x)



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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 23 Oct 2016, 15:07

"Alors, tu comptes venir ?" La brune releva la tête vers le traqueur. Avec un soupire, elle s'avouant vaincue. "Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix." Un sourire espiègle au visage, le jeune homme lui donna un coup sur l'épaule. "À moins que tu ne veuilles finir fauchée, pas vraiment." Ce n'était pas tout à fait la réalité. Sylbille savait parfaitement que sa famille possédait une fortune suffisante pour la faire vivre comme une princesse. Son oncle en particulier l'aidera it sans même réfléchir, si elle lui avouait avoir des problèmes financiers. Mais l'orisha se refusait d'utiliser la fortune familiale, elle préférait de loin recevoir son salaire comme chaque corbeau, et vivre avec ce peu de revenu. De toute façon, elle n'avait aucune hésitation : entre sa vie de chasseuse et sa vie de bourgeoise, elle préférait rester auprès de ses frères d'armes. Mais elle ne démenti pas les dire du jeune homme. Elle préférait taire son nom. "Très bien... A quelle heure est le rendez-vous?" Avec un sourire satisfait, un peu trop au goût de la chasseuse, Ikfes lui donna toutes les informations dont elle aurait besoin puis repartit, la laissant seule face à son brève fumant. La Gandr regarda d'un oeil suspicieux sa tasse de thé et, inspirant un grand coup tout en Fermant les yeux, elle vida d'une traite le contenu de la tasse. Elle dû se concentrer pour ne pas tout recracher : d'ordinaire elle n'aimait déjà pas le thé, mais lorsqu'il s'agissait en plus d'un breuvage médicinal, elle les détestait encore plus. Frissonnant de dégout, elle rouvrit les yeux.

Dirk lui faisait face, à moitié ensommeillé. Son visage encore marqué par les traces de ses draps arracha un sourire à la chasseuse qui lui ébouriffa les cheveux en guise de salutation. "Tu as bien dormi ?" demanda-t-elle d'un ton maternel. Se frottant les yeux, l'apprenti haussa les épaules et, de sa voix encore rauque, il ronchonna : "Ça aurait pu être mieux... Mon voisin de chambrée est revenu de sa mission... Ses ronflements ne m'avaient pas manqués. Et le garçon au dessus de lui n'était pas non plus pressé de les retendre." Ses plaintes firent rire son mentor tandis qu'il attrapait la dernière vienoiserie qui était posé dans une petite corbeille en osier, et qu'il croquait dedans à pleine dents. "J'espère que tu es quand même en forme... Je t'emmène en chasse !" expliqua Sylbille devant l'air intéressé de l'adolescent. "Pour de vrai ?!" Sylbille acquiesça, ravie devant l'air enthousiaste de son élève. "Hum... On va chasser des Yawokars." Dirk commença à ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais se ravisa. "Vous... Vous êtes certaine que ce soit une bonne idée d'y aller si tôt ?" Sylbille suivit le regard de son apprenti sur sa main. Elle serra le poing en cacha son membre son la table. Que ses frères d'armes se questionnent sur ses capacités, elle pouvait encore le comprendre. Sa blessure était encore récente et elle n'avait pas finit de guérir. Elle avait e'core du mal à manier ses deux armes à cause de la douleur à son doigt manquant. Mais que son propre disciple doute de ses capacité, s'en devenir vexant. Insultant même. Le regard devenu soudain froid, elle se leva de la table. "Ne soit pas en retard." Puis, tournant les talons, elle alla de préparer sans ajouter un mot.

Plus tard dans la matinée, lorsque tout le monde fut prêt, les corbeaux embarquèrent. Il y avait là de nombreux traqueurs, au moins cinq, ainsi que deux spécialistes. Sylbille et Dirk étaient les seuls chasseurs, pourtant elle prenait soi de rester loin du jeune garçon. Sa remarque n'était toujours pas passée. Elle préféra donc aller aborder l'un des traqueurs, avec qui elle n'avait jamais pris le temps de discuter depuis qu'il etait arrivé au Hédas. "Bonjour !" s'annonca-t-elle de sa voix forte. Elle lui tendit sa main pour serrer la sienne. "Je ne crois pas que nous ayons eut le plaisir de nous rencontrer... Je suis Sylbille." Elle sourit au blond, qui avait l'air malade, des cernes contrastant avec son teint blafard. "J'ai entendu parler de toi... L'apprenti traqueur, c'est ça ?" Avec un air compatissant, elle l'observa une seconde. "Alors, tu en es où avec tes mutations ? Ce n'est pas trop douloureux ?" Elle s'appuya contre la rembarde tout en attendant les réponses de son camarade.
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 29 Oct 2016, 03:51

Chasser les poils
« L'Ouïe du Traqueur »

Il ne fallait pas seulement que je m'éloigne de l'école, mais que je m'évade de celle-ci, que je m'enfuis. Oui, je fuyais les premières minutes, allant aussi vite que je le pouvais pour échapper à tout ce vacarme infernal, mais ne vous méprenez pas: je n'étais aucunement en train d'abandonner la voie que je m'étais promis d'emprunter. J'allais devenir un Traqueur chez les Corvus et rien, je me disais, n'allait pouvoir se mettre au travers de ce chemin. Seulement, il me fallait un temps d'adaptation, que ce soit pour mes mutations ou pour les nouvelles fonctions que je me devais d'accomplir désormais. J'avais donné ma parole à Rakim: je deviendrai un Traqueur non pas seulement digne de mon mentor, mais de tous les Corbeaux en général. Je voulais faire ma place, créer ma propre histoire. Si je m'étais consacré bien plus aux autres qu'à moi-même ces derniers mois, voire même ces dernières années, je devais, aujourd'hui, faire les choses pour moi. Que ce soit respirer un peu d'air frais, partir en cavale une année entière dans les montagnes de l'Edelweiss pour parfaire mon entraînement, je devais faire toutes ces choses pour moi et moi seulement. Les autres, bien sûr, importaient énormément, mais Asche m'avait ouvert les yeux, m'avait fait comprendre à quel point mon propre bonheur devait plus me préoccuper. Autrement, je finirais peut-être - sûrement selon lui - comme à l'époque où tout ce qu'il me restait dans la vie n'était plus que le cadavre frigorifié et rigide de mon père sur son lit.

Je courrais jusqu'à rejoindre une élévation dans le relief environnant, jusqu'à atteindre les sommets les plus hauts du bois dans lequel j'avais choisis de me réfugier, le temps que les minutes passent et que l'heure du départ sonne à l'horizon. Je respirais, littéralement, le vent, fermant les yeux et me laissant emporter par sa fragrance de Liberté, de fraîcheur, d'herbe verte et d'aube levée. À ce stade, je n'étais même plus obligé de regarder ce qui m'entourait pour en déceler toute la beauté et toute la paix qui y régnait. La paix, bon Dieu, voilà ce qu'il me fallait. Mais à l'instant où ces réflexions fugaces traversèrent ma pensée, je ne pus m'empêcher de songer à cette partie de chasse qu'avait organisé Ikfes et ses amis. Devrais-je vraiment y aller? Je me sentais tellement bien ici, loin de tous les bruits horribles de la communauté, à simplement me laisser bercer par le son des feuilles qui crissaient sous la caresse de la brise et du poids léger des petits mammifères qui émergeaient, peu à peu, d'un long sommeil.

Je finis par me redresser, reculant du tronc sur lequel je m'étais adossé, avant de me soulever et de contempler le monde, à mes pieds, qui s'éveillait doucement aux ondulations du matin. Je pris une dernière grande respiration, profitant non pas seulement du panorama, mais du silence si paisible des lieux avant de me tourner vers le toit du Hédas, que je voyais pourfendre l'horizon. Je me sentais calme à présent, apaisé, et qu'il s'agisse d'une ou de deux nuits blanches, j'étais prêt à m'embarquer, à pieds joints, dans cette nouvelle journée.

Le temps d'empaqueter mes effets, de saluer rapidement Skha, mon partenaire de chasse, de la main, j'arrivais néanmoins dans les premiers au point de rendez-vous. Je reconnus évidemment Ikfes, qui discutait avec les autres Traqueurs de notre expédition et, peu après, survinrent quatre autres Corbeaux qui joignirent notre groupe: c'était respectivement deux Spécialistes et deux Chasseurs. Se saluant poliment du menton, sans toutefois s'échanger de grandes conversations, nous partîmes tous les neuf vers le Port de Tælora, notre voyage en mer s'annonçant être des plus cléments. Du moins, nous espérions que cela ne se dégrade pas en cours de route.

Enfin, pour le moment, de ce que je sentais et de ce que j'étais en mesure de voir, rien d'alarmant ne sonnait le glas à la fin de notre voyage. L'air marin avait une douce odeur de sel et le cri de goélands et des albatros, dans le ciel, avait de quoi faire grincer les oreilles dans les premières secondes, mais après plusieurs heures à les côtoyer et à les observer planer au gré du vent, ces cris avaient quelque chose de fascinant, de surréel presque, et j'aurais pu les écouter des heures et des heures encore, mais une voix vint m'interpeller dans mon dos et je me retournais doucement pour voir de qui il s'agissait.

« Bonjour, lui répondis-je en tendant ma main, dans un automatisme, mon nez ne pouvant s'empêcher de renifler son odeur, d'en dissocier chaque fragrance, chaque petite particule qui lui donnait son parfum si particulier. Et moi, Miles. Enchanté. »

Je lui rendis son sourire, frottant l'un de mes poings contre mes yeux fatigués. J'avais beau avoir la forme, pour un peu, je ne dirais pas non à quelques heures de sommeil supplémentaires.

« Oui, Apprenti Traqueur, soupirais-je en esquissant un sourire jaune. Est-ce que ça paraît tant que ça? Rigolais-je en appuyant mes coudes sur la rambarde, levant le visage vers le ciel d'un bleu saphir. Aaah! C'est horrible, en effet. J'ai l'impression d'avoir été jeté dans un cirque tellement tout me paraît plus gros, plus assourdissant, plus bruyant... »

Je me tus quelques secondes en me jetant un regard dans sa direction.

« Et toi, tu dois être une Chasseuse, avançais-je en désignant ma tresse, mettant ainsi de l'avant l'absence de la tresse qui ne couvrait pas le pavillon de l'oreille à Sylbille. Le gars avec qui tu es venu est ton Apprenti dans ce cas? » Me questionnais-je en portant mon attention vers un jeune gaillard qui l'observait de loin, mes narines ne pouvant s'empêcher de se dilater pour essayer de capter son odeur. À son expression, il a vraiment l'air débité. Vous vous êtes disputés? Pourquoi? Pour ta main? »

Mon cerveau carburait, assemblant les morceaux d'un casse-tête que je m'efforçais de reconstituer, même si certains fragments me manquaient. Mes lèvres s'étirèrent en sourire, néanmoins, scrutant attentivement la réaction de Sylbille.


1 089 mots | 2 post



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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 12 Nov 2016, 19:55

Miles... Elle aimait bien ce prénom. C'était court, simple à retenir, et elle trouvait qu'il allait bien à son propriétaire. Elle ne l'oublierait pas, au moins. Ils se serrèrent la main et Sylbille aima sa poigne. Elle avait été ferme, brève mais pas molle comme certains le faisaient sous prétexte qu'elle était une femme. Et ne parlons pas de ces hommes qu'elle rencontrait aux bals auxquels elle se devait d'assister... Ces hommes là n'avaient souvent rien dans les tripes, rien qui ne puisse l'intéresser. Mais Miles n'était pas un de ceux là, et pour preuve, il était sur ce bateau, avec elle, prêt à participer à une nouvelle mission. Ce n'était pas quelque chose de dangereux mais puisqu'il y participait, c'est qu'il avait du prouver sa valeur à quelqu'un d'autre. Et elle faisait confiance aux recruteurs pour savoir reconnaître ceux qui pouvaient devenir de grands hommes, de grands guerriers, de vrais Corvus.

Sa remarque la fit sourire. "Je crois que ce sont tes gros cernes, qui le montrent le plus... Les nuits sont souvent difficiles pur les nouveaux traqueurs." Le taquina-t-elle. En réalité, elle n'avait simplement jamais vu Miles, alors qu'elle connaissait les autres de vue. Elle en avait conclu qu'il s'agissait du nouveau dont on lui avait parlé. En entendant sa remarque, elle fit une grimace. Elle se disait parfois que la vie de Traqueur pouvait être amusante... Mais en voyant les souffrances que les mutations infligeaient, elle revoyait sa position sur ce point de vue. "Je suppose que les choses s'arrangeront avec le temps... Au moins, aujourd'hui, nous allons chasser dans un lieu calme, loin des populations... Ce n'est pas toujours le cas." Elle répensa à ses premières missions à elle, qui avaient eut lieu dans de grandes villes. Si elle n'avait rien entendu, ça n'aurait pas été le cas de ce pauvre traqueur.

L'orisha sourit àson interlocuteur. "Oui, c'est cela. Chasseuse depuis peu." chantonna-t-elle. Pourtant, elle regrettait un peu l'époque où elle pouvait encore recevoir un épi pour chaque acte accompli... Chaque fois que son mentor venait lui faire cet honneur, elle sentait son coeur s'affoler, l'adrénaline parcourir ses veines... C'était à chaque fois un grand moment. Désormais, ce serait à elle de faire cet honneur à son protéger. Elle espérait qu'il apprécierait chacun de ses choix comme elle a vit apprécié ceux d'Atax.

En revanche, ses nouvelles paroles ne plurent pas à la demoiselle, qui se renfrogna quelque peu. "En effet... Tu as bien deviné." Elle trouvait même cela étonnant. Elle regarda sa main bandée avec un mélange d'agacement, de tristesse et de mélancolie. Puis elle soupira, laissant retomber son bras le long de son corps. "C'est devenu plutôt délicat, ces temps-ci. On ne me voit plus vraiment comme avant... Comme si je pouvais faire des erreurs de débutants..." Son regard hétérochrome, plongé dans l'océan, essaya de scruter au fond des abysses sans pourtant y parvenir. Ce garçons en etait-il capable ? "C'est a moi de leur prouver qu'ils ont torts. Il faut que je refasse mes preuves, je suppose." Sa main valide pianota nerveusement sur la balustrade sur laquelle ils étaient appuyés. "Mais je ne peux pas leur en vouloir d'avoir des craintes... Leurs vies dépendent de mon efficacité... Et tant que je n'aurai pas totalement guérit, je ne pourrait plus manier aussi bien qu'avant..." Elle soupira de nouveau avant de se rendre compte qu'elle avait parlé au jeune homme, comme s'ils se connaissaient et qu'elle pouvait lui faire des confidences, alors qu'ils se parlaient pour la première fois. Elle se recula vivement, le rouge lui montant aux joues. "Je... Euh pardon, ce que je te dis ne t'intéresse probablement pas ! Je te raconte ma vie, comme ça, alors que tu as déjà tes propres problèmes à gérer." Elle rit nerveusement tout en se frottant le dos de la tête. "Bon et bien... Je vais me préparer pour la chasse... Je n'aurais pas à m'en occuper sur terre comme ça ! On se reverra là bas !" Elle fit demi-tour sans attendre se réponse.
720 mots
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Miles Köerta
Ven 18 Nov 2016, 14:14

Chasser les poils
« L'Ouïe du Traqueur »

La voix de Sylbille avait quelque chose de réconfortant, de tranquille et d'assuré. Cela me plaisait assez bien et surtout, ça différait beaucoup de la voix rude et constamment forte de Rakim, mon mentor, qui aimait bien se montrer et jouir du regard des autres: il aimait être le centre de toutes les attentions en réalité. Tandis que la Chasseuse devant moi avait cette espèce d'aura sereine, légèrement discrète et pourtant, une force palpable émanait de tout son être. Comme quoi il n'y avait pas que les grosses voix et les gros bras pour attirer l'attention.

La sollicitude de la jeune femme me faisait sourire et si elle s'était montrée particulièrement amicale et joyeuse au début de notre discussion, cela se dégrada rapidement lorsque je mis le sujet de sa main sur le tapis. Son regard et son visage se voilèrent d'ombres malgré le Soleil tapant qui trônait au-dessus de nos têtes et sa voix, brutalement, descendit dans des notes graves et plus sèches. Pourtant, je gardais les yeux rivés sur la Chasseuse, observant minutieusement sa réaction, et je fus en mesure, assez aisément, de conclure que mes soupçons se confirmaient: le malaise que j'avais perçu entre elle et son élève tirait ses origines de cette main blessée qu'elle avait bandé. Je ne m'excusais pas, je ne disais rien en réalité, simplement occupé à écouter sa voix aligner les phrases et les émotions qui semblaient lui bombarder l'esprit, pour les premiers, et le cœur pour les seconds. Sa situation n’était pas évidente, voire même autant que la mienne en fait. Cependant, au moment où je m’y attendis le moins, elle cessa brusquement de parler, rougissant et s’excusant d’importuner mon temps, selon ses mots. Je lui souris, lui signalant qu’il n’y avait rien de grave, mais avant même que je puisse réagir, elle décida de me tourner le dos, partant préparer ses effectifs pour la prochaine chasse. Je ne savais pas tellement ce qui l’avait si soudainement dérangé, peut-être la familiarité avec laquelle elle s’était, tout naturellement, confiée à moi, mais dans tous les cas, je présumais que ça devait lui faire du bien, n’est-ce pas, de s’entendre dire, à haute voix, tout ce qui pouvait comprimer les cavités de notre cœur. Lui envoyant la main pour la saluer – et ce, même si j’avais conscience qu’elle ne s’en rendrait peut-être pas compte –, je l’interpellais une dernière fois pour lui témoigner mon soutien.

« Eh Sylbille! Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, souviens-toi en! Alors, ne te fais pas trop de soucis pour ça! Je suis convaincu que tu parviendras à surmonter cet handicap! »

Chasseur comme Traqueur, nous avions tous nos problèmes à gérer, à surpasser et, à mon sens, c’est ce qui nous rendait si forts et unis les uns les autres, malgré les derniers événements survenus après la révolte des pro-Ætheri au sein même de l’école. Laissant la Chasseuse retourner à ses préparatifs, je reposais mon attention sur les vagues de l’Océan en contrebas, admirant les profondeurs salines et obscures de la vaste étendue d’eau. Ce qui ne nous tuait pas nous rendait plus fort… Je repensais à cette phrase, laissant un sourire s’étirer sur le pan de mes lèvres. Peut-être que je devrais, moi aussi, appliquer cette maxime à ma situation, songeais en échappant un rire, tournant le dos à la mer, au sel et aux goélands pour entrer dans ma cabine. Depuis quand je me mettais à philosopher, moi? Il ne nous resterait plus qu’une heure ou deux avant que nous accostions au continent Naturel, au petit port qui se trouvait non loin des montagnes de l’Edelweiss enneigées, notre destination finale. Nous avions le temps de préparer notre matériel chacun de notre côté et de converser, une dernière fois, avec nos gentils matelots.

Mais une fois l’heure passée, nos pieds touchant terre, Ikfes nous apprit qu’il nous avait loué des chevaux pour la route qui nous mènerait jusqu’aux montagnes. L’argent ne coulant pourtant pas à flot dans ses poches, il nous apprit, par la suite, qu’il ne faudrait pas oublier de verser un peu de notre propre monnaie dans cette location. Quelques-uns grimacèrent et se mirent à râler, alors il dû repenser à son plan, nous informant qu’il faudrait, dans ce cas, jumeler deux personnes par cheval. Les montures ne rechigneraient pas d’avoir un poids supplémentaire sur le dos, mais il était clair qu’elles en seraient quelque peu ralenties dans leur course. Mais l’économie d’argent primant sur l’économie de temps, personne ne s’y opposa ou alors ceux qui ne partageaient pas cette opinion se turent pour enfourcher l’animal. Pour ma part, cela ne me faisait ni chaud ni froid. J’étais simplement enthousiaste comme jamais de chevaucher à nouveau et je décidais de me prendre une jument à la belle robe rousse, caressant son encolure du bout des doigts. Non loin de moi, je remarquais Sylbille et instantanément, je l’appelais pour attirer son attention. Donnant quelques tapes amicales sur le flanc du cheval, j’adressais un grand sourire à la Chasseuse.

« Ça te dit de faire le chemin avec moi? Je nous ai trouvé une super belle bête. Regarde-moi cette allure! Pas mal, hein? »


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Stanislav Dementiæ
Ven 18 Nov 2016, 21:42

La brune tourna la tête à l'entente de son prénom. C'était Miles. Il se trouvait devant l'un des chevaux que leur ami commun avait loué, une belle bête sans doute, mais Sylbille ne pouvait l'apprécier à sa juste valeur : elle ne s'y connaissait pas vraiment en canasson. Elle s'approcha de lui tout en écoutant sa proposition. Faire le trajet ensemble ? Elle devait avouer que l'idée était tentante. Elle aimait sympathiser avec tout le monde et, puisqu'elle avait prit la fuite après leur brève discussion sur le pont, elle n'avait pas vraiment eut le loisir de discuter avec lui. Ou tout du moins pas comme elle l'aurait souhaité. C'était le moment ou jamais : qui sait quand elle pourrait le recroiser ? L'emploi du temps des corbeaux n'était jamais régulier et il arrivait souvent que plusieurs semaines s'écoules avant qu'elle ne recroise certains de ses frères d'armes au Hédas. "Hum pas mal, pour une première prise..."se moqua-t-elle gentiment. "Je veux bien te faire l'immense honneur d'être ta partenaire..." commença-t-elle en caressant à son tour le pelage de l'animal. "A condition que ce soit moi qui dirige !" dit-elle en attrapant les rênes, un sourire aux lèvres. Puis elle monta sur le dos de la bête, se tenant bien droite, comme on voyait certains portraits posés sur des tableaux. Elle rit de ses propres enfantillages et tendis sa main au blond pour l'aider à grimper. "Aller, en scelle !"

Une fois qu'il fut installé, elle s'assura que son protéger ait trouvé un partenaire. Ils avaient pris un peu de temps pour discuter, pendant qu'ils s'étaient préparés, et Sylbille avait pu s'expliquer un peu avec lui... Elle savait depuis le début que Dirk n'avait pas voulu la vexer, il n'avait simplement pas réfléchi à ce qu'il avait dit. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, elle qui agissait toujours avant de penser... Sans oublier qu'elle ne pouvait reprocher à personne, si non à elle-même, la perte de son doigt. Mais elle ne supportait pas les remarques qu'on pouvait parfois lui faire, même si elle essayait d'encaisser. Toujours est-il que leur petite discussion avait permit de remettre les choses à plat, à faire descendre les tensions qu'il y avait entre eux... Une fois qu'elle vit le jeune garçon accompagné de quelqu'un d'autre, elle donna un coup de talon dans sa monture pour lui ordonner d'avancer. Le groupe se mit en marche pour leur long périple... Mais Sylbille ne se plaignait pas du temps : cela lui laisserait tout le loisir d'en apprendre davantage sur son nouveau partenaire.

Des tas de questions voletaient dans l'esprit dans la jeune chasseuse, et elle devait se retenir pour ne pas toutes les poser d'un coup. "Alors, apprenti chasseur... Qu'est ce qui t'a fait choisir cette vie dangereuse ? Je suppose que tu sais qu'être membre des Corvus Aeris n'est pas synonyme de vie tranquille... Qu'est ce qui t'as fait abandonner ta vie, pour embrasser celle-ci ?" Certains étaient simplement à la recherche d'un peu d'aventure, de frissons, d'autres voulaient se racheter et payer leurs méfaits passer dans cette vie simple, d'autres encore fuyaient simplement un passé douloureux... Chacun avait ses raisons, et tous étaient acceptés du moment qu'ils se montraient à la hauteur de l'apprentissage offert au Hédas, et de leur loyauté. Sylbille, elle, avait simplement voulu réaliser un rêve de petite fille... Ca avait été une vocation... Elle s'était révélée grâce à eux. Elle demanda ensuite d'autres information au nouveau membre : d'où il venait, son âge, ses centres d'intérêts... Elle lui demanda s'il avait déjà participé à des chasses et aux quelles exactement, les créatures qu'il voudrait affronté dans le futur... D'autres questions sans importances, d'autres un peu plus sérieuses qui concernaient la chasse comme les mutations qu'il avait déjà subit ou non avant celle-ci... Et bien évidement, la question la plus importante... "Que préfères-tu entre l'Hydromel et le whisky ?" Elle l'avait posé sur un ton tout à fait sérieux, car la réponse lui tenait à cœur... Leur bonne entente à la taverne dépendrait en partie de sa réponse !

Finalement, ils arrivèrent à leur lieu de chasse. Ils descendirent tous des chevaux. "Bon eh bien... C'est à toi de jouer maintenant." dit-elle en s'adressant à son compagnon de route.
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 26 Nov 2016, 15:40

Chasser les poils
« L’Ouïe du Traqueur »

Bien que je fus assailli par les interrogations de Sylbille, ça me faisait plaisir de discuter avec elle : ça concentrait mon attention sur autre chose que sur toutes ces sensations que je percevais dans mon nez, mes oreilles, au plus profond de ma tête. Il n’y avait plus le martèlement des sabots contre le sol, les voix, que j’entendais comme des trompettes, de mes compagnons de voyage : il n’y avait que le timbre de la Chasseuse et la pensée de mes réponses. Ça me faisait du bien. J’avais l’impression de ne pas sombrer dans la folie. Une question, par ailleurs, attira mon attention et je dû y réfléchir à deux fois avant de formuler une réponse adéquate.

« Abandonner ma vie? Justement, je crois que c’est elle que je cherche. »

Je marquais une courte pause, un sourire s’affichant sur mes lèvres alors que le vent de la course des chevaux ébouriffait ma tignasse épaisse de blé. Puis, dans un éclat de rire, je poursuivis d’un ton qui laissait volontairement croire que le sujet embarqué était complètement bénin, alors que ce n’était pas totalement le cas. Si ma décision de rejoindre les Corbeaux pouvait paraître floue pour elle, c’était notamment parce qu’elle l’était tout autant pour moi. Même en y repensant, je ne savais pas tellement si la réponse que j’avais offerte à mon mentor suffisait à définir clairement les raisons de mon adhésion.

« Enfin, chercher ma vie… C’est peut-être exagéré… J’sais pas trop… Marmonnais-je. Après tout, ma vie se résume à toutes celles que je chéris : mes amis, ma famille… »

À cette dernière pensée, un voile obscurcit ma rétine, mais je la repoussais froidement pour reprendre contenance – et le sourire que j’avais brièvement perdu durant l’échange.

« Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment été charmé par les liens de fraternité qui existent entre les Corbeaux… C’est quelque chose de particulièrement beau, je trouve. C’est quelque chose de particulièrement invitant et dynamique, et j’adore ça! »

Même si la voie que j’avais choisi n’était pas la plus aisée, il restait néanmoins qu’elle était, à mon avis, la plus enrichissante. Chez les Corbeaux, surtout en embrassant un tel rôle que celui de Traqueur, je savais que je pouvais m’entraîner convenablement pour me dépasser et briser les limites de mon propre corps. Je savais que je devrais plus puissant, mais pas pour agir en tant que protagoniste principal de l’histoire. Un Traqueur, c’était un Chasseur de l’ombre; un Chasseur qui braquait son œil sur sa cible et qui ne la lâchait plus jusqu’à ce que la mission soit accomplie. De mon point de vue, le Traqueur était un Chasseur de soutien et c’est pourquoi je désirais tant être puissant : pour soutenir ceux que je voulais mettre de l’avant en jouant mon rôle derrière la scène.

« Et toi? Lui posais-je à mon tour – et si elle avait pensé pouvoir s’échapper de mes propres interrogations… Qu’est-ce qui t’as attiré au point que tu intègres le groupe? Les beaux mecs? Lançais-je en lui coulant un regard exagérément équivoque, la situation ayant tôt fait de me faire rire à nouveau. « Aärk goëthelsh bödda! »

Nous continuâmes à parler de tout et de rien, et je lui révélais, après un moment de réflexion, que je n’étais pas du genre à boire d’alcool, mais que s’il y en avait un des deux que je devrais essayer, c’était l’hydromel. J’avais déjà goûté au whisky de mon père une fois ; je pouvais vous dire que l’expérience m’avait tellement marqué que je préférais ne pas la réitérer.

Je ne saurais dire combien d’heures s’étaient écoulées entre le moment où nous avions changé notre pied de marin pour notre pied de cavalier et cet instant où notre pied de cavalier devenait celui du pied de l’escaladeur, mais l’important, c’est que nous étions parvenus à parcourir la distance voulue avant que le crépuscule tombe. Le Soleil rayonnait encore avec intensité au-dessus nos têtes : nous avions au moins trois à quatre heures de chasse devant nous. Descendant de selle, je pris une grande inspiration, mais tout à coup, les effluves auxquels je ne faisais plus attention s’imposèrent brutalement et j’eus un moment de vertige où je dû me soutenir au flanc de la jument. Ah non! C’est pas le moment d’être pris par des maux de tête! J’adressais un sourire à Sylbille, au cas où elle aurait remarqué mon soudain déséquilibre, puis je franchis la distance qui me séparait de mes homologues.

« Bien! Nous ne sommes pas trop en retard sur notre horaire. Je compte sur chacun d’entre vous pour nous capturer un maximum de Yawokars! »

Ikfes était particulièrement enthousiaste à propos de cette chasse et je répondis à son dynamisme par un sourire et un hochement vif de la tête. Puis, il sépara l’ensemble de notre groupe en trois divisions : deux divisions qui compteraient deux traqueurs et un spécialiste et la troisième division comporterait un traqueur et les deux chasseurs. Ainsi répartis, nous supposions que nous avions suffisamment de puissance d’attaque et de défense si quelque chose de grave survenait durant la chasse aux Yawokars. Tout naturellement, je me dirigeais vers Sylbille et son apprenti, les gratifiant d’un grand sourire.

« Avouez que ma compagnie vous manque, à tous les deux! Plaisantais-je en portant mon regard vers le jeune homme aux côtés de la Chasseuse. Salut! On n’a pas eu la chance de se parler depuis notre départ de Tælora. Je m’appelle Miles et toi? » Me présentais-je en lui tendant la main.

Une fois que nous eûmes chacun secoué la poignée de l’autre, je pivotais l’ensemble de mon corps en direction des sommets enneigés et de la toundra qui s’étendait à perte de vue devant nous. Je me concentrais profondément, respirant le plus grand volume d’air que mes poumons pouvaient le supporter avant de tout relâcher en une seule et profonde expiration. Des odeurs de toutes natures et de toutes espèces fourmillaient dans mes voies nasales et, dans un souci de minutie, je m’activais à cibler ce que je recherchais : l’odeur des Yawokars. Après plusieurs minutes, je parvins enfin à percevoir quelque chose et, instantanément, mon regard se braqua dans la direction d’où le vent m’avait porté l’effluve. Un sourire, dès lors, joua sur mes lèvres alors que je fis signe aux deux Chasseurs de me suivre, sans pour autant détacher mes yeux de la direction où me menait l’odeur.

« Silence et discrétion à tout prix! Ces petites bébêtes ne se montrent pas facilement… » Les avertis-je avant de filer droit devant moi, en direction de nos premiers Yawokars.


1 096 mots | 4 post
| Aärk goëthelsh bödda = Je rigole, amie!



Chasser les poils | Sylbille Signat16
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