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 Une touche de méchanceté, une pincée de provocation [Pv Kaahl]

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Mer 01 Nov 2017, 18:28



La Reine marqua un temps d’arrêt devant la porte de la maison de l’homme qu’elle venait voir. Elle releva le voile qui couvrait son visage et un sourire y apparut, quelque chose de malsain et d’inhabituel. Sa paume de main devant elle, elle la plaça de façon parallèle au ciel avant qu’une clef ne se forme en son sein. Heureusement que les Magiciens étaient des êtres pacifiques car ils auraient pu violer toutes les serrures d’un simple geste si tel n’était pas le cas. Cette pensée l’amusa. Aussi, sans s’annoncer, elle poussa la porte et s’invita à l’intérieur. Ses pas se firent discrets sur le plancher qu’elle parcourait, son regard passant d’une pièce à l’autre pour s’assurer que celui qu’elle cherchait n’y était pas. Quand elle le trouva enfin, elle entra dans la salle et referma soigneusement le battant dernière elle. « Bonsoir. » dit-elle posément en retirant une bonne fois pour toute son voile. Il aurait intérêt à l’écouter car elle ne le lui proposerait pas deux fois. Elle lui offrait deux possibilités cumulatives, à lui de le comprendre et de ne pas la décevoir.

« Pour être tout à fait franche, je pense qu’il est mauvais pour nous deux de continuer à jouer à ce petit jeu, vous et moi. ». Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert et s’il pensait un seul instant qu’il pouvait utiliser un miroir sans qu’elle ne soit au courant, il se mettait gravement le doigt dans l’œil. Elle était en possession du Miroir d’Alyss et gouvernait les Reflets. Le Monde « de l’autre côté du miroir » était sien. « Je sais qui vous êtes et ce que vous faites. ». Elle préférait l’acculer, comme un animal pris au piège. Il devrait réfléchir vite et accepter tout aussi rapidement. « Mais avant de parler de vous, nous allons parler de moi. ». Elle enleva son manteau et le posa sur un fauteuil. « Je suis lasse de jouer les gardiennes de ce Royaume uniquement quand cela l’arrange. La comprendre me devient difficile, ce qui n’est en aucun cas normal. Ses désirs sont nombreux, ses ambitions se sont réveillées et elle me fait des cachoteries. ». La Reine remit l’une des mèches de sa longue chevelure brune derrière son oreille. « Elle n’a plus confiance en moi malgré ce qu’elle me chante. Sa magie m’empêche de savoir énormément de choses qui me sont nécessaires pour parfaire mon jeu et elle est devenue bien plus puissante que par le passé. Son assurance nouvelle et ses petits complots en font un danger pour le peuple des Magiciens. Elle frôle le vil avec trop d’aisance, si bien que je me demande si son esprit n’est pas corrompu. ». Elle marqua une pause avant de passer au cas de l’homme. Le clou du spectacle viendrait plus tard.

« Vous êtes un bon acteur, Kaahl Paiberym, mais vous ne pourrez jamais me battre à ce petit jeu. Je suis la Reine des imitateurs. Je vous vois lorsque vous regardez ses courbes dans votre miroir avec envie. Vous la désirez autant qu’il vous plairait de passer une corde autour de sa gorge. ». Elle sourit, mauvaise. « J’ai connu un homme ainsi autrefois, fou de désir, fou d’un amour impossible. Il se mit en tête de tuer celle qui le rendait malade à en mourir. Ainsi commença le conte de l’homme qui chercha à tuer une Déesse et qui fut déchu de son piédestal. Il y serait néanmoins parvenu si les Ætheri et les Maîtres du Temps n’en avaient pas décidé autrement. Cet homme fut ce que vous serez sans doute à l’avenir. ». Elle se pencha à son oreille pour lui souffler deux mots. « Je sais ce que vous êtes. Ne niez pas, je vous rirai au nez. ». Elle passa rapidement sa langue sur ses lèvres. « Je l’ai su dès notre première rencontre. Je ne dirai rien mais vous allez m’aider. Vous voulez la tuer, je veux le trône, nous devrions pouvoir nous entendre. ». Elle amena ses mains au nœud de sa robe. « Quant à votre obsession charnelle, je pense pouvoir vous offrir ce que vous souhaitez, en gage de ma bonne foi. » dit-elle en tirant sur le fil. Quelques mouvements plus tard, le tissu était par terre et elle se trouvait nue devant lui. « Qu’en dîtes-vous ? ».

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 01 Nov 2017, 21:06



Le Chasseur




Assis à mon bureau, j’écrivais quelques missives de la plus haute importance. Ma tante, Veronika Paiberym, avait eu le culot de m’apostropher la dernière fois que je m’étais rendu au manoir. Cette intervention malvenue hantait toujours mes pensées. Comment cette vieille folle sans aucune puissance pouvait-elle se permettre de me juger ? J’aurai pu serrer mes mains autour de son cou trop poudré jusqu’à ce qu’elle suffoque sans plus de cérémonie. L’idée m’était venue à l’esprit mais j’avais dû y renoncer. Ça aurait fait mauvais genre d’ôter la vie d'un membre de ma généalogie. Les Paiberym avaient déjà tendance à se faire tuer naturellement, en rajouter ne m’apporterait rien.

Un bruit me tira de mes pensées. Je levai les yeux vers la porte et me stoppai net quand je m’aperçus que j’avais une invitée de marque. Laquelle était-ce ? C’était toujours la question qui se posait en premier lorsque je me trouvais face à l’Ultimage. Je voulus me saisir discrètement du miroir mais je me rappelai que ce dernier était resté dans ma chambre. Au lieu de cela, je posai donc simplement ma plume avant de me lever, répondant à mon interlocutrice en essayant de ne pas laisser paraître mon embarra. « Bonsoir. » La suite sembla s’enchaîner avec une étonnante facilité. Elle ne me laissait piper mot mais m’offrait son identité sur un plateau d’argent. Je croisai les bras sur mon torse, ne réagissant pas. Me testait-elle ou était-elle sincère ? Y avait-il un piège ? Le fait que celle qui endossait habituellement le rôle de la reine des Magiciens, soudain, me joue le rôle de la traitrise, me mettait mal à l’aise. C’était moi le traître, pas elle.

Une fois qu’elle fut nue devant moi, je fermai les yeux, un rire bref s’échappant d'entre mes lèvres. Moi qui n’avais pas bougé jusqu’ici, j’eus un mouvement des plus vifs. Ma main se colla à son cou et je la fis reculer jusqu’au mur le plus proche, la plaquant dessus avec une force dont je ne me serai pas cru capable plus tôt. « Ne vous foutez pas de moi ! » Je l’avais dit d’un ton sec. Ma main valide alla chercher l’un de ses poignets que je maintins contre la paroi, mon corps faisant barrage à toute tentative de fuite. Je baissai la tête pour plonger mes yeux dans les siens. La vérité c’est que j’étais à la fois agacé et intéressé. Je ne savais cependant pas comment réagir et j’essayais de gagner du temps pour penser à une réponse adéquate.

Alors que je réfléchissais, son parfum commença à me distraire. J’avais essayé d’omettre le fait qu’elle était nue contre moi mais la réalité me rattrapa bien vite et, comme si je venais de toucher un objet brûlant, je m’en écartai d’un pas rapide. Je fis le tour du bureau et attrapa une couverture que je lui jetai sans ménagement aucun. « C’est une manie chez les femmes de penser qu’il suffit de se déshabiller pour obtenir ce qu’on veut ? » Mes paroles avaient été sèches. « Mon corps trahit mon désir mais ne pensez pas que mon esprit est incapable de résister à vos charmes. Si vous envisagez que je pourrai vous donner tout ce que vous voulez sans concession juste pour pouvoir vous pénétrer à ma guise, vous êtes sur une bien mauvaise piste. Je suis un homme, pas une bête. » Je me laissai tomber de nouveau sur la chaise de mon bureau tout en essayant de reprendre contenance.

Pour me changer les idées, j’avançai ma main vers la plume afin de finir d’écrire la phrase que j’étais en train de calligraphier avant qu’elle n’arrive. Je pris mon temps. Elle ne devait pas penser qu’elle avait l’ascendance sur la situation. Si elle l’avait eu jadis, ce n’était plus le cas, pas après les révélations qu’elle venait de me faire. Je posai de nouveau l’objet, avançant mes avant-bras sur la table en chêne. « Si je comprends bien, vous voulez que je vous aide à vous approprier le trône de l’Ultimage. Pourquoi pas. Il est vrai qu’elle a beaucoup de passe-temps en ce moment qui n’ont pas grand-chose à voir avec la couronne. Pour autant, je ne suis pas certain que vous sauriez gouverner seule. En plus… » Je tapotai de mon index le bois. « Je ne vois pas ce que j’ai à y gagner. La tuer ? Je le ferai bien moi-même un jour ou l’autre. Ce n’est qu’une question de temps et je n’ai pas besoin de vous pour voir ce jour arriver. Je suis même assez patient… » Je laissai quelques secondes précieuses s’écouler. « Alors ? Qu’avez-vous d’autre à m’offrir hormis votre corps ? Quelque chose qui m’assurerait une victoire assurée sur elle par exemple… » Un sourire apparut sur mon visage, le genre à trôner sur le faciès des judas. « Je suis certain que vous devez connaître beaucoup de secrets très utiles… »


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Sam 18 Nov 2017, 00:39



Une grimace apparut sur le visage d’Eorane. Le Monarque Démoniaque n’avait pas fait la fine bouche la dernière fois qu’elle s’était offerte à lui. Certes, ils n’avaient pas été jusqu’au bout, et ce n’était pas l’objectif, mais le refus de Kaahl lui semblait intolérable. Devait-elle l’estimer pour sa ténacité à résister à ce qui lui faisait envie ? Car elle le savait, il la voulait. C’était une évidence plus grosse que le nez au milieu de la figure et s'il pensait pouvoir échapper à la tentation, il se trompait lourdement. La jeune femme attrapa la couverture mais la laissa choir par terre quelques secondes après. S’il voulait se la jouer de façon sèche, alors elle resterait dénudée. Nous verrons bien si le petit Sorcier sait résister plus de deux minutes à ses pulsions, pensa-t-elle, en s’avançant avec un sourire qui en disait long. Elle devait néanmoins l’avouer : il était doué pour faire battre le cœur des femmes rapidement. L’emprise physique qu’il avait exercée sur elle lui plaisait. Était-ce ses propres sentiments ou ceux du visage qu’elle empruntait à présent ? Difficile de le savoir. Après un instant où elle le laissa contempler son corps, elle s’assit en face de lui, le dos contre le dossier, toujours dans cette optique de lui faire convoiter ses formes plantureuses un peu plus à chaque seconde. Elle ne jouait plus les petites filles sages mais, contrairement à ce que son interlocuteur devait penser, cette facette appartenait toujours à l’Ultimage. Son imaginaire était grand et ses fantasmes parfaitement immoraux. Elle ne faisait que pousser à l’extrême ce que la Souveraine n’oserait jamais entreprendre.

Prenant une mine plus songeuse, elle sembla réfléchir deux minutes. « L’Ultimage a beaucoup de secrets compromettants. ». C’était peu dire. Cependant, tout n’était pas intéressant. Le problème d’Eorane consistait surtout à savoir si elle pouvait faire confiance au Sorcier. Elle inspira, se disant que, de toute façon, elle n’obtiendrait rien sans rien. « Il y a quelque chose que je garde précieusement depuis longtemps, une chose qui lui serait fatale si elle était prononcée par un homme. ». C’était assez étrange car elle sentait une pointe de culpabilité monter en elle, de regrets. C’était ridicule. Elle ne pouvait jouer les garces à moitié. Elle avait décidé de trahir la Reine, pour des raisons qui, en plus de cela, lui semblaient légitimes, alors ce n’était pas le moment de reculer. « Sachez néanmoins qu’une fois que j’aurai parlé, si vous me trahissez, je vous tuerai, vous, votre réputation, votre famille. Je souhaite votre aide car je pense que nous pouvons nous entendre mais si je m’aperçois d’une quelconque tromperie, j’agirai sans sommation. ». Les Sorciers étaient des êtres fourbes mais elle espérait secrètement que celui-ci ne soit pas encore assez puissant pour la duper. Il ne semblait pas l’être et elle avait besoin d’alliés pour mener à bien ses plans. Elle ne pouvait discréditer l’Ultimage seule. « Ne prenez pas mes paroles à la légère. ».

Après un petit silence, elle tendit la main pour jouer avec l’encrier tout en continuant son explication d’une voix calme. « Cela vous amusera sans doute beaucoup mais Edwina vient en réalité d’une famille de Sorciers. Elle cache la noirceur qui l’habite au plus profond de son cœur. Il n’empêche que son instabilité est effrayante. Si vous pouviez la ressentir comme je la ressens… ». Elle marqua une pause, rêveuse. « Il y a cette force en elle qui ne demande qu’à sortir mais elle s’y refuse, d’où une certaine ambivalence, un attrait puissant pour le mal, une obsession presque malsaine pour lui… ». L’Archimage savait de quoi elle parlait, sa voix se faisant féline au fur et à mesure qu’elle distillait cette sensation parfaitement délicieuse dans l’esprit de l’espion. La jeune femme se releva et commença à marcher lentement pour faire le tour de la table. « Comme je le disais, ses racines sont maléfiques et sa famille n’est pas n’importe laquelle. J’ose espérer que vos connaissances vous guideront si je prononce le nom de Syrkell. Edwina en est une et, tout comme ses ancêtres, elle dissimule son vrai visage et son réel nom à ceux qui l’entourent. ». Arrivée en face de lui, elle se pencha et glissa son genou entre les cuisses de Kaahl. Ses doigts vinrent caresser son cou et sa nuque, courir dans ses cheveux. « Alors je vais vous dire son petit secret, ce prénom qui fera de vous son maître si vous le prononcez à son oreille… ». Ses lèvres étaient proches de son lobe et sa voix se transforma en de chauds murmures lorsqu’elle prononça l’identité véritable de l’Ultimage. Elle se recula un peu, sa bouche se plaçant à un millimètre de celle de l’homme. « Prenez ce que vous désirez, Kaahl, sinon cela vous hantera indéfiniment. Ce sera trop dur à supporter. ».

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 18 Nov 2017, 23:34



Le Chasseur




Il y eut un silence. Je sentis les battements de mon cœur envahir mes tempes juste avant que mon corps ne se redresse avec empressement. Le dossier de la chaise sur laquelle j’étais précédemment assis fracassa le sol à quelques secondes d’intervalles avec l’encrier, la plume et mon courrier qui reçurent le même sort. Au diable la politesse, au diable mes essais de maintenir cette vipère loin de moi. La fausse reine assise sur mon bureau, je me pressai contre elle, volant ses lèvres violement. Elle m’avait cherché. J’osais espérer qu’elle savait à l’avance ce qu’elle allait trouver car ce n’était certainement pas un partenaire attentionné. C’est donc avec fermeté qu’après quelques morsures bien placées je la retournai de façon à ce que sa poitrine s’écrase sur le bois. Je souris, satisfait par la vue, alors que mes doigts courraient dans son dos pour venir se refermer sur sa chevelure. Mon bras se contracta, tirant ce que je tenais vers moi afin qu’elle se cambre davantage. Contemplant le spectacle, j’eus soudain une idée, mon autre main venant retirer la ceinture qui serrait ma taille. On allait s’amuser et elle finirait par me supplier. Les vilaines filles méritaient toujours une bonne punition.

Ma main s’avança vers la penderie. J’en sortis une chemise que je mis avec beaucoup moins d’entrain que j’en avais fourni pour mes activités précédentes. Quand bien même j’étais intellectuellement excité par la suite des événements, mon corps, lui, me criait qu’il était temps de se reposer. Foutue condition d’homme. Est-ce que je regrettais de m’être laissé aller ? Peut-être. Ce qui était fait était fait mais là où elle m’avait bien eu c’est qu’il ne me semblait pas être rassasié. Je savais qu’elle était fausse. Ce que je voulais, aussi bien dans mon lit que sur le gibet de potence, c’était la vraie. J’étais conscient quant au fait que mes prochaines entrevues avec l’Ultimage seraient difficiles. Il serait si aisé d’imaginer son visage déformé par un subtile mélange de douleur et de plaisir…

Je me surpris à soupirer et sentis une pointe d’agacement naître en moi. Je n’aurai pas dû la baiser. Je savais qu’elle ne m’avait pas laissé le choix. À bien y réfléchir, j’avais fait exactement ce qu’elle avait voulu, même si elle n’aurait pu se douter que mes méthodes étaient quelque peu particulières. Mes yeux se posèrent sur ma ceinture et je me baissai pour la ramasser, la passant de nouveau autour de ma taille. J’étais embêté et une pulsion meurtrière s’insinuaient progressivement en moi. Je souhaitais me venger de ses manœuvres déloyales. Pourtant, j’étais un Sorcier et j’agissais ainsi tous les jours. Je trompais, je mentais, je manipulais. Elle était simplement meilleure que moi et cette constatation m’insupportait. Je ne pouvais néanmoins pas m’estimer malheureux. Si ce qu’elle m’avait fourni était véridique alors je tenais la vie de l’Ultimage entre mes mains. Il me suffirait de prononcer son prénom pour qu’elle soit mienne. Un ordre de ma part et elle s’exécuterait en bonne petite soumise. Les sentiments qui s’insinuait en moi étaient puissants et effroyables. Ils m’effrayaient parce que je n’étais pas certain d’être prêt pour ça. Eorane n’avait, en plus, visiblement pas envie que je me serve de ce secret pour nos manigances. Dans le cas contraire, elle serait simplement venue m’offrir l’identité et des directives claires. J’étais curieux d’entendre ses explications, autant que j’étais pressé de ranger mon bureau. Le désordre m’agaçait et la pièce ne ressemblait plus à grand-chose. Plus le temps passait, plus je devenais maniaque. Pour l’heure, néanmoins, je devais écouter ce qu’elle avait à me dire. Je ramassai donc ma chaise et m’assis dessus, posant mon coude sur l’accoudoir. Mon pouce et mon index vinrent se placer entre mes sourcils comme si un soudain mal de tête venait de me saisir. En réalité je luttais contre la fatigue. Elle m’avait exténué. « Les réjouissances étant terminées, j’attends de vous quelques explications. L’objectif n’est pas simplement de prendre son trône si j’ai bien compris mais de faire en sorte qu’elle ne puisse pas le récupérer ? » Cela faisait sens et était même stupidement logique mais la fatigue parlait pour moi. « Je suis donc désireux de savoir comment vous comptez vous y prendre et quel sera mon rôle exact. Ce n’est pas comme si vous comptiez trahir n’importe quel individu de passage. On parle de la reine. » La nuit allait être longue et j’étais toujours aussi irrité de l’avoir laissé prendre l’ascendance psychologique. Je me faisais l’effet d’un homme ayant consommé de l’alcool alors qu’il savait très bien qu’il devait entreprendre un numéro d’équilibriste peu de temps après. Je marchais sur un fil et si je chutais, ce serait sans doute définitif.


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The End


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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 20 Nov 2017, 00:11

Un vieillard s’approcha de la jeune femme qui observait la scène par la fenêtre. Seulement, il avança sa vieille main ridée vers elle et la posa sur son épaule. La force qui émanait de lui était prodigieuse et son dos voûté ne tarda pas à se redresser, ses haillons tombant à ses pieds d’un même temps. Le silence régna un instant puis il lui souffla ce qu’il désirait lui dire. « Je veux que tu reviennes. ». Ils en avaient déjà discuté. Elle ne voulait pas lui donner satisfaction et quand bien même elle l’aurait souhaité, la chose n’aurait sans doute pas été possible. Au lieu de lui répondre, elle émit un petit commentaire sur un tout autre sujet. « C’est donc lui. ». Le silence s’imposa avant qu’elle ne le coupe. « Dire qu’il n’est pas au courant. Ares doit être fou… à moins que, lui non plus, ne le sache pas. ». Elle sourit. Cette histoire avait de quoi inspirer les Faes pour les Ères à venir. « Je ne la supporte pas et il y a un autre problème… ». Ils pratiquaient le langage de sourd depuis fort longtemps. « Et il a des pratiques douteuses. À croire que tous les Sorciers sont hantés par des paraphilies. ». « Elle se croit tout permis. Sa dernière bonne idée a été de façonner une terre pour les Ombres, afin qu’elles vivent épanouies et heureuses… ». Il était énervé. « L’Archimage Eorane va bientôt mourir… Comme c’est triste. Des Ères d’existence gâchées pour avoir trahi la mauvaise personne… ». Elle n’était pas navrée, loin de là. « Tu vas m’écouter ou il faut que je me fâche ? » finit-il par demander d’une voix posée. Pour la première fois, elle se tourna vers lui, ses yeux verts rencontrant le marron des siens. « Je t’écoute. Seulement, que veux-tu que je fasse, moi, pauvre petite Mortelle ? ». « Justement, le problème est là. Sais-tu que j’ai récupéré Séléna des mains d’Aria récemment ? Tu sembles oublier quelques détails. Si elle meurt, toi aussi. Si ce foutu cheval ailé meurt, toi aussi. ». « Moi qui comptais sur toi pour me protéger. » dit-elle avec beaucoup de sarcasmes dans la voix. « Je ne plaisante pas. ». « Tu es le Dieu de la Mort, Jun. Il va falloir qu’un jour tu arrêtes de faire le gentil garçon et de suivre les règles bien sagement. ». L’affirmation eut pour effet de le faire cligner plusieurs fois des yeux. Se moquait-elle de lui ? Il soupira. « Il est pas mal. Je l’épouserai bien. ». Oui, elle se foutait de lui. « Ne t’avise pas de faire ça. ». Elle rit. « Je plaisante. Son Clepsydra est trop énigmatique pour que je m’y risque. ». Elle lui demanda alors, comme une accusation voilée. « C’est toi, hein ? ». « À croire que je ne suis pas le gentil garçon que tu crois. ». Il s’appuya contre le mur et croisa les bras. Elle fit de même. « Je sais que je te manque. ». « Ce ne serait pas le cas si on ne m’avait pas collé cette chienne dans les bras. Elle est autant faite pour incarner Edel que moi pour cesser de te courir après. ».  « Venant d’un Dieu, c’est flatteur. Malheureusement, tu n’as ni prestige, ni titre, ni rien à m’offrir. ». « C’est certain. ». Il semblait capituler mais, en réalité, il était en train de créer un scénario parfait pour la prendre au piège. Pour une fois qu’il avait l’ascendant sur elle, il n’allait pas se gêner. Il avait néanmoins décidé de lui apparaître toujours à peu près à son niveau de puissance. Elle ne l’avait jamais écrasé par le passé. Elle avait fait des choix qui lui avaient déplu mais jamais elle ne l’avait défenestré. Elle aurait pu à de nombreuses reprises. « Et ce problème, donc ? ». « Oui… Je ne sais pas encore ce que c’est mais ça s’en prend aux Ombres. ». « Des Dies Irae ? ». « Non c’est très différent. Des créatures qui ont le pouvoir de leur faire perdre leur statut. ». « Et de les laisser vivantes ? ». « Non. Elles tombent en poussières juste après. Regarde. ». Il matérialisa une scène au creux de sa main. « Penses-tu que j’y serai sensible ? ». « Je ne préfère pas que tu vérifies. ». « C’est mal me connaître. En as-tu parlé à l’Esprit de la Mort ? ». « Pas encore. Je veux étudier un peu le phénomène. Un Mortel n’aurait pu faire ça. C’est forcément un Æther. ». « Qui empiète sur ton domaine ? Ou qui te nargue… Tu as des ennemis ? ». « Comme tout le monde. Ou alors c’est dû… ». « Aux Dies Irae ? Une façon de les éliminer sauf que ces choses ne feraient pas la différence entre le mauvais et le bon ? ». « Oui je me le suis demandé mais je ne sais pas. Depuis que tu n’es plus là, la stabilité des Ombres en a pris un coup. ». « Depuis la fin de la guerre, surtout. ». Il y eut un silence avant que Jun ne reprenne la parole. « Tu sais, il y a ce lien entre nous, cette chose que tu refuses mais qui existe bel et bien. Nous sommes complémentaires depuis toujours et ce n’est pas par hasard que nos statues trônent dans l’Au Delà. La nouvelle Edel aura beau faire des pieds et des mains, elle a pris une place qui te revient de droit. Elle est médiocre, elle ne comprend pas l’essence même du cycle, celle des Ombres. Je ne sais pas d’où elle vient mais j’ai hâte qu’elle y retourne. ». « J’ai des projets dans l’immédiat. Être une Déesse ne m’a jamais amusée par le passé. J’ai assez donné. La voix de ces gens qui se tournent vers toi dans l’espoir fou que tu agisses pour leur bien… Louée, adulée… Ce n’était pas moi. Je ne veux pas de statues à ma gloire, je ne veux pas que le Monde me craigne ou me vénère pour ce que je suis. J’aime l’ombre et ses possibilités, tirer les ficelles dans l’obscurité. Finalement, je me demande si Sympan m’a punie ou félicitée. ». « Tu m’exaspères. ». « Toi aussi. ». Ils finirent tous les deux par sourire. « Et l’Ultimage ? ». « Elle va mourir. ». « Tout le monde meurt un jour. ». « Plus ou moins rapidement. Je pense que le spectacle sera intéressant. ». « Je ne le raterai pas. ». Le silence de nouveau s’installa. « Tu as autre chose à me dire où je peux vaquer à mes occupations ? J’ai un Comte sur le feu. ». « J’ai vu ça. Son menton est digne du Rocher au Clair de Lune. ». Il se moquait mais il n’aimait pas qu’elle s’adonne à ce genre de choses. « Tout le monde n’est pas né avec un corps comme le tien. ». « Si tu pouvais t’en servir, ça m’arrangerait. » fit-il soudainement taquin. Le problème c’est qu’ils étaient incompréhensibles. Ils pouvaient se cracher dessus un jour, comploter le lendemain et valser le surlendemain avant de détruire le mobilier qui, lui, n’avait pas demandé à être au centre de leurs excentricités. « J’y penserai. En attendant, je vais épouser cet homme avant qu’il ne se suicide. Je dois également me faire reconnaître par un certain Souverain comme faisant partie de son peuple. Je mènerai aussi mon enquête sur les aberrations dont tu m’as parlé. Tu devrais prévenir l’Esprit de la Mort rapidement. Il risque de ne pas apprécier de voir des Ombres disparaître. ». « Je ne vais pas te dire d’être prudente, je sais que tu ne le seras pas. ». « À force de traverser les Ères à mes côtés, tu as enfin compris… Dire qu’il t’aura fallu devenir un Dieu pour cela… ». « Ne cherche pas trop le Dieu, tu pourrais le trouver. ». « Chiche. ». Et elle disparut dans la nuit. Il se mit à rire brièvement, s’éclipsant à son tour.

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