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 On ne touche pas aux papas (Priam)

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Dim 15 Mai 2022, 15:33



On ne touche pas aux papas (Priam) Zilw

On ne touche pas aux papas, en théorie


Je plantai à moitié ma fourche dans la terre. Mon pied vint s’appuyer dessus et mes mains se rejoignirent sur le bout de l’outil. Mon menton s’y posa et je soupirai face au silence ambiant. Lumnaar’Yuvon était bien trop calme, si calme que les cris de mes partenaires semblaient résonner anormalement fort. Il y avait moins de guerriers qui combattaient, moins de femmes dans les champs. Ceux qui étaient restés s’occupaient du tout venant et j’aidais ces derniers comme je le pouvais. Le matin, j’allais désherber et l’après-midi, je récoltais ce qui ressemblait à des pommes de terre mais qui avait une couleur différente. Je n’en avais jamais vu avant et mon Zul’Dov était trop rouillé pour que je puisse comprendre de quoi il s’agissait exactement en parlant avec les locaux.

Je me détachai de ma fourche pour retirer l’élastique qui maintenait mes cheveux en place. Cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu’il ne retenait plus rien. Je me penchai vers l’avant. Une cascade rougeoyante suivit le mouvement. Je réunis la touffe et la rattachai en un chignon improvisé. Il tiendrait, ou pas, c’était une grande question. C’était rare que je décide d’avoir les cheveux aussi longs après une Mue. S’ils continuaient à m’embêter, j’allais simplement finir par prendre un ciseau et par les couper.

Je soupirai de nouveau, en fixant l’horizon, comme si je m’attendais à voir rentrer l’armée réprouvée d’un instant à l’autre. Je n’aimais pas franchement cette situation. Les Sorciers d’un côté, les Réprouvés de l’autre. Au milieu, il y avait Ârès et Freyja, l’un contre l’autre. Ce n’était ni sain ni souhaitable. En plus de ces deux-là, mes pensées me ramenaient également à Priam. Je n’avais pas désiré combattre. Ce n’était pas la guerre des Déchus et ce n’était pas non plus ma guerre. C’était une guerre idiote. Je soutenais les Bipolaires en restant à Lumnaar’Yuvon et en aidant. Je ne pouvais rien faire de plus. J’aurais été inutile là-bas et je n’aurais pas voulu y être. Je ne voulais pas trahir certains équilibres. Ârès et moi avions réussi, jusque là du moins, à ne jamais faire entrer nos intérêts en contradiction. Si j’avais pris position contre lui, il y aurait eu un nœud difficilement dénouable. Ma position était claire : tant qu’il ne touchait pas aux Déchus, nos intérêts ne seraient pas divergents. J’étais peut-être égoïste mais seul mon peuple m’importait.

Je finis par me déplacer après avoir envoyé les quelques fausses pommes de terre dans la caisse en bois où j’en avais déjà entreposé d’autres. Mes bottes étaient pleines de terre. Je récupérai mon haut, négligemment posé sur le manche d’une pioche et le plaçai sur mon épaule gauche avec la même désinvolture. J’avais trop chaud pour me couvrir maintenant. Je m’approchai d’un seau d’eau et trempai mes mains à l’intérieur. Mes ongles étaient noirs de terre et ne redevinrent pas blancs en totalité. Je souris, en imaginant une vague grimace sur le visage d’Ârès face à la scène. Je me demandai vaguement comment étaient les mains de Priam, une pensée qui m’étonna légèrement. C’était quelque chose de nouveau. Bien sûr, j’avais envie de me faire l’Ange. Il était pas mal, avec son air d’animal torturé, mais ce que je ressentais n’avait rien à voir. Il me semblait qu’il manquait à une partie de moi, à tel point que j’étais en train de me demander si ce n’était pas à cause du Lien qui m’unissait à sa sœur. Avec la magie, il fallait se méfier. Ce qui était étonnant, c’est que je ressentais ça en tant que Déchu.

« Bon allez. »

C’était un encouragement à moi-même à attraper la caisse autant qu’une volonté de sortir de mes pensées. Je n’aimais pas songer pour rien. J’allais simplement demander à Freyja, la prochaine fois que je la verrais. Si elle n’en savait rien, je finirais par interroger le principal concerné. Au pire, il me rirait au nez et ça s’arrêterait là. Pas la peine de compliquer les choses avec des hypothèses loufoques, surtout que je n’étais pas certain que Priam revienne de la guerre un jour. C’était comme si les vies de milliers de personnes étaient en suspension.

Je hissai la caisse sur mon épaule libre et me mis à marcher vers la maison du père Belegad. Nous avions eu l’occasion d’échanger plusieurs fois et je désirais en savoir plus sur le légume que j’avais déterrés. En plus, puisque j’étais l’Humain de sa fille et que j’avais envie d’en savoir plus sur elle également, j’avais tendance à vouloir faire durer les conversations. Les patates et Freyja, finalement, c'était similaire.

J’entrai, sans m’occuper de frapper ou quoi que ce soit dans cet ordre-là.

« Oh ! Vrael ! T’es là ? »

La gamine qu'il avait récupérée n’était pas si insupportable que ça. Franchement, ça allait.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 16 Mai 2022, 22:33




On ne touche pas aux papas

En trio | Adam, Yngvild & Vrael


RP précédent : Que la Lumière rayonne et que l’Ombre dévore.


La porte s’ouvrit à la volée. Une tête rousse apparut dans son encadrement. Dès qu’elle aperçut la figure du nouveau venu, elle sortit à vive allure de la ferme. « Adaaaaaaaaaaaaaaam ! » Elle se jeta contre les jambes du Déchu et l’enlaça. « Ça va ? » demanda-t-elle, tout sourire. Elle l’aimait bien. Il venait souvent leur rendre visite, à ses parents et elle – surtout à son père et elle, en ce moment, forcément. Bien qu’elle ne comprît pas la moitié de leurs discussions d’adultes – d’ailleurs, souvent, elle préférait aller jouer avec Razhul –, elle avait remarqué qu’il faisait beaucoup rire Vrael et Asha, ce qui était une bonne chose. Dans la vie, on a toujours besoin d’amis qui nous font rire. Dastan aussi l’appréciait. Priam, elle ne savait pas, elle ne les avait jamais vus ensemble. Freyja, par contre, c’était toute une histoire. On les voyait régulièrement proches l’un de l’autre, sans qu’il n’y eût forcément d’interaction entre eux. S’échanger des regards et continuer leur chemin leur était parfois suffisant. Dans la famille, tout le monde s’amusait à taquiner l’Ange en lui disant qu’elle était amoureuse, ce qui ne manquait jamais de l’énerver. Mais c’était vrai qu’elle rougissait quand on l’accusait d’éprouver ce type de sentiments à l’égard d’Adam, et ceux qui rougissent quand on leur dit qu’ils sont amoureux, en général, ils le sont et ne veulent pas l’avouer ! Telles étaient les convictions de l’enfant, en tout cas. Depuis qu’elle avait vu son vrai fiancé, elle se questionnait un peu quand même. Il était très impressionnant et elle n’était pas certaine qu’on pût avoir assez de place dans le cœur pour deux personnes aussi énormes. Et elle l’aimait forcément, vu que les Anges ne pouvaient pas « baiser » sans ça – et que tout le monde disait qu’elle « baisait » avec lui, avant de grimacer, de s’énerver ou de cracher par terre.

« Papa est à l’intérieur ! » Elle lui attrapa la main et l’entraîna à sa suite. « Tu savais que Freyja voulait pas de bébé avec son amoureux ? » Elle sourit. « J’ai bu sa potion conceptive tout à l’heure ! Alors ça se trouve elle en aura quand même… » Ça la fit rigoler. « Mais moi j’en aurai pas ! » Elle se tapota fièrement le ventre en le bombant. En vérité, son père lui avait passé un sacré savon, presque au paroxysme de la panique. Si sa mère avait été là, elle lui aurait probablement éclaté la tête sur la table du salon – littéralement. Ou elle aurait ri, peut-être. Peu importait. Elle lui manquait mais elle préférait ne pas y penser. « C’est son fiancé qui est venu la chercher. Il est un peu bizarre, il s’est mis presque tout nu devant papa. Et ils ont beaucoup crié, aussi… » Elle baissa les yeux, encore troublée par les événements. Un frisson gratta sa colonne vertébrale. « Elle te l’a déjà présenté ? Papa dit qu’elle leur a jamais présenté, à maman et lui. C’est bizarre qu’elle t’ait présenté toi et pas lui, nan ? » À ses yeux, un étranger était un étranger. Elle n’avait pas encore conscience de toutes les races et de toutes les nations qui peuplaient ces terres, ainsi que du traitement particulier réservé à chacune. Quelques secondes plus tard, ils entraient dans la cuisine. « Papa, c’est Adam ! » annonça-t-elle, avant de lâcher la main du Déchu pour bondir vers son père. Il était assis à la table et découpait différents légumes. Ce soir, ils mangeraient de la soupe. Yngvild posa ses deux mains sur le rebord en bois et se hissa sur la pointe des pieds pour observer les végétaux, le nez en l’air. « Trop cool, des navets ! » Elle sourit.



Vrael leva le visage vers le Pendragon. « Salut Adam. Qu’est-ce que t’apportes là ? » s’enquit-il en se mettant debout, le regard fixé sur la cagette que le visiteur tenait sur l’épaule. Malgré les efforts qu’il fournissait pour paraître normal, il y avait dans sa voix une forme d’abattement. La colère que Kaahl avait provoquée avait laissé place à une inquiétude dévorante pour Yngvild, et quand toutes ces émotions trop fortes étaient retombées, des pensées noires avaient percé la surface de sa réflexion : il avait songé à ce qu’avait dit le Magicien. Les images qui avaient traversé son esprit traînaient dans leur sillage de la tristesse et de la lassitude. Lorsque ses prunelles rencontrèrent celles d’Adam, elles bifurquèrent presque aussitôt vers ses tranches de légumes. D’horribles petits crocs lui pinçaient le cœur. Deux volontés se déchiraient en lui : celle de ne rien lui dire et celle de tout avouer. Il finirait par savoir, c’était certain, et lui finirait par parler, mais quelque chose le freinait. Ce n’était pas que de l’orgueil ou de la pudeur. C’était plutôt comme si, s’il ne formulait pas la réalité, alors elle n’existait pas. Machinalement, il faisait rouler une carotte sous ses doigts. Il cessa pour s’approcher du cageot qu’apportait le Déchu. « Comment c’était, ta journée aux champs ? »



Message I – 850 mots




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Adam Pendragon
Lun 04 Juil 2022, 13:30



On ne touche pas aux papas (Priam) Zilw

On ne touche pas aux papas, en théorie


La gamine était plus efficace qu’un chien de garde. Une vrai alarme ambulante. Si j’avais voulu faire une surprise à Vrael, la chose aurait été impossible.

« Ouais, ça va. T’as l’air en forme. »

Complètement infatigable, en d’autres termes. Néanmoins, je savais aussi que derrière leur fougue, les enfants finissaient toujours par tomber comme des mouches, le plus souvent rapidement, sans crier gare. Ils passaient des grandes gesticulations et des grands discours à l’arrêt complet de l’ensemble. Trop, puis plus rien. Et comme Yngvild était dans sa phase de trop, sa langue s’agitait sans discontinuer. Si, de base, j’étais parti pour faire semblant d’écouter, en hochant la tête de temps en temps, le sujet de sa conversation infantile capta mon attention.

« Encore heureux qu’elle n’en veuille pas. » dis-je, sans préciser pourquoi.

J’avais une liste de raisons longue comme le bras. Ici, ma réaction passerait sans doute par une non-acceptation du Magicien qui lui servait de fiancé. Il était coutume de rajouter un « pour l’instant » quand il était question de Kaahl, comme si ma simple existence suffirait à séparer les deux amants. Cette croyance n’était pas pour me déplaire, même si je ne vivais pas dans la même naïveté que les autres. Je n’étais pas sûr qu’il la laisse partir un jour, même si elle venait à en formuler le souhait.  

« T’as bu sa… »

Je me mis à rire. Il n’y avait pas à dire : Yngvild était bien une Réprouvée. N’importe quel adulte digne de ce nom se serait inquiété et lui aurait posé des centaines de questions : est-ce que tu as mal au ventre ? Est-ce que tu te sens bizarre ? Ne refais plus jamais ça voyons ! Mais je n’étais pas n’importe quel adulte. Je tenais à ma liberté et je respectais celle des autres. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle je n’étais pas fait pour être père. Éduquer un enfant était trop dur pour moi et aurait été mauvais pour lui. Ikar avait de la chance d’être encore vivant.

« T’as raison. Les enfants, c’est nul. »

Elle en était une mais ça n’avait aucune importance. Les enfants, parfois, rigolaient quand on leur avouait qu’ils étaient limités.

« Kaahl était là ? »

Je fronçai les sourcils. Il aurait pu passer dire bonjour. Je l’aurais détendu avant qu’il ne reparte. Cinq minutes étaient parfois suffisantes.

« Ah ouais ça m’étonne pas. Les Mages et les Réprouvés ça crie beaucoup quand c’est ensemble. »

Je baissai la voix et souris.

« Et parfois c’est pas en se battant qu’ils crient mais vaut mieux pas trop en parler. C’est tabou. »

Je me mis à marcher vers l’intérieur.

« Je le connaissais avant ta sœur. On était prof au même endroit. Du coup on s’est présenté tous seuls. »

Je fixai les navets un instant, avant de remonter mes yeux vers le père de famille.

« Salut Vrael. Je ne sais pas trop. Des sortes de patates j’imagine… Généralement je m’intéresse aux légumes un peu plus longs. »

Et j’étais parfaitement incollable sur les noms de ce qui pouvait entrer dans les orifices.

Toujours dans l’ignorance, je posai la cagette et me mis à observer le brun.

« Bien. J’ai l’impression d’avoir plus de muscles depuis que je suis ici. »

Je regardai mon corps un moment et contractai ici et là, comme pour constater mes dires. Je n’en étais pas sûr. Le sexe me musclait déjà beaucoup mais j’avais eu l’impression de découvrir d’autres muscles ces derniers jours. Peut-être était-ce un simple effet de la Mue ? J’avais peut-être raté quelques paramètres par ci par là.

« Bientôt, on pourra me confondre avec un Réprouvé. Enfin, quand je me serai entrainé à tenir encore plus l’alcool. »

Je souris, sachant déjà que l’homme n’était pas d’humeur à rire. Je repris mon sérieux en tripotant mes légumes, à la manière de quelqu’un qui s’attend à découvrir une cachette secrète.

« Yngvild m’a dit que t’avais rencontré Kaahl et qu’il s’était mis à poils devant toi ? Il a cru quoi ? Que c’était une coutume d’ici ou quoi ? »

J’avais du mal à visualiser la scène. Le Sorcier était assez pudique et je ne voyais pas ce qui aurait pu le pousser à se déshabiller.

« Enfin… je me demande… Pourquoi est-ce qu’il est venu chercher le contraceptif de Laëth ? Y a un truc spécial qui s’est produit là-bas ? »

Vu l’inquiétude qui perlait de lui, c’était une certitude. Maintenant… Quoi exactement ? Je n’en avais aucune idée.

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Priam et Laëth
Mer 06 Juil 2022, 20:47




On ne touche pas aux papas

En trio | Adam, Yngvild & Vrael



Vrael attrapa l’un des tubercules et le soupesa dans sa main. Il acquiesça lentement, plus concentré sur ses pensées que sur le monde réel. Il ne fit même pas attention à Yngvild lorsqu’elle attrapa une carotte pleine de terre et planta ses dents dedans. La gamine esquissa une grimace et cracha la terre qu’elle avait sur la langue. Il aurait sans doute été préférable que son père fît la même chose avec ce qui encombrait son cœur. « Possible. » souffla-t-il. « On fait des métiers physiques, ici. » Son pouce caressa distraitement la surface de la pomme de terre. Se redressant soudainement, il cligna une fois des yeux. « C’est vrai, pardon. Tu veux un truc à boire ? » Sans attendre la réponse, il posa le féculent, se dirigea vers un placard et l’ouvrit. Une série de bouteilles s’alignait là. Il en attrapa une de bière et la décapsula d’un coup de dents, en pivotant vers le Déchu. Dans un autre rangement, il prit deux verres, qu’il posa sur la table et remplit aussitôt. Il faillit faire déborder le second, troublé par les paroles du visiteur. « Ah, elle t’a dit. » Il glissa un regard vers sa fille mais ne lui dit rien. « Il voulait se battre. » répondit-il simplement, avant de lui tendre son verre. « Tiens. » Il prit le sien et but une grande gorgée du liquide ambré. Son goût ravit autant son palais que son esprit. Ce serait peut-être plus simple de ne rien lui révéler. De tout garder pour soi. De faire de ces terribles nouvelles un secret, une vérité à retardement. Si la guerre était déjà terminée, alors les guerriers rentreraient bientôt. Avec eux, ils rapporteraient les conséquences de la bataille. Ils conteraient la défaite mentionnée par Kaahl. Adam comprendrait pourquoi le Magicien était venu.

Le Réprouvé inspira, prêt à engager la conversation sur un autre sujet, lorsque le protégé de sa fille planta ses paroles dans le vif de ses préoccupations. Durant quelques secondes, il resta muet. Puis, il souleva le tubercule qu’il avait manipulé plus tôt, et déclara d’une voix presque hébétée : « C’est une pomme de terre, ouais. Une espèce particulière d’ici. Kartük. » Il était complètement à côté de ses pompes. Il planait. Il s’en rendait vaguement compte, sans avoir tout à fait envie de se défaire de cet état. Le repousser, c’était retomber dans la réalité. Et les Zaahin savaient à quel point elle était pénible et intolérable ! Pourtant, quoi qu’il fît, elle serait là. La masquer n’y changerait rien ; et mentir à Adam ne serait pas correct. Freyja était sa Gardienne : sa capture impliquait forcément des choses pour lui aussi. Il baissa la tête et serra les dents, puis posa son verre sur la table, dans un claquement sec. « Elle ne va pas rentrer avec les autres. » lâcha-t-il. Un poids se souleva de ses épaules, tandis qu’un autre s’abattait sur son cœur. « Ils l’ont capturée. » Il inspira, tira une chaise et se laissa tomber dessus. Sentant la conversation prendre un tournant particulièrement sérieux, Yngvild s’était assise aussi. Elle tripotait des fanes de carottes, et ses yeux allaient d’un adulte à l’autre. « Elle a essayé d’attaquer ces putains de Chanceliers des Ténèbres. Ils l’ont faite prisonnière et ils ont… » Une grimace de colère et de dégoût déforma ses lèvres. « Ils ont fait d’elle une esclave. » Son poing se serra autour de la pomme de terre. « Ils lui ont collé un procès au cul, elle va être jugée demain. » Même s’il le prononçait, il avait encore du mal à y croire.

Le père plaqua sa main libre sur son front, les sourcils froncés et les lèvres pincées. « Kaahl a parlé de millions de morts. On n’est pas rentrés dans Amestris. » Ses mains tremblaient. Il avait retourné les propos du Mage maintes et maintes fois dans sa tête. Sa conclusion était la suivante : il n’avait aucun intérêt à lui mentir. Quelqu’un qui n’a pas d’intérêt à mentir dit souvent la vérité. « J’imagine que Freyja n’a pas envie de se faire engrosser par un putain de Sorcier. » Sa seule consolation se résumait au fait qu’elle fût vivante. Il ne pouvait pas prétendre la même chose de sa compagne et de ses fils. Faisaient-ils partie de l’océan de cadavres qui jonchaient les pieds de la Vorace ? « On a perdu, voilà. » souffla-t-il, plus pour lui-même que pour Adam. Perdu la guerre ; et sans doute bien d’autres choses encore. Seul le retour des leurs leur permettrait de mesurer l’ampleur de leur défaite.



Message II – 774 mots




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Adam Pendragon
Sam 06 Aoû 2022, 22:18



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Je m’assis aussi. Une fois que ce fut fait, mes doigts entourèrent le verre de bière. Les avant-bras sur la table, je fixai Vrael. Il semblait troublé. Yngvild, elle, nous imitait. Que Kaahl veuille se battre m’étonnait un peu même s'il savait se battre. Il se battait mieux que moi, même si j’avais une puissance physique qu’il n’avait pas. S’il fallait le maintenir, l’emprisonner dans mes bras, le battre au bras de fer, c’était idéal. En revanche, s’il commençait à réfléchir à la façon d’échapper à ma force, même sans magie, il pouvait m’étaler sans problème. Il avait plus de techniques. Mais de là à se battre contre le Réprouvé…

Je regardai le père de famille. C’était quoi l’idée ? Il en avait toujours une en tête. Il n’allait pas péter la gueule du père de Freyja juste pour le plaisir de lui casser trois dents et un tibia. Ou alors la situation était vraiment désespérée et il lui fallait se défouler. Mais, là encore, il y avait bien mieux qu’un Réprouvé dans sa ferme pour ça. Je déduisis donc que l’homme ne me disait pas tout, sans avoir spécialement envie de savoir. Il me révélait bien ce qu’il voulait. Le reste ne me regardait pas.

« Capturée ? »

Forcément, je n’avais pas la même grille de lecture que lui. Je doutais que les Sorciers aient capturé Freyja. Pas avec Elias dans les parages. Là encore, la situation m’échappait. Capturer... Capturer pour protéger ? Je soupirai. Quelle idée, aussi, d’aller se battre. J’aurais dû la saucissonner et l’enfermer avec la charcuterie dans le grenier. Ça l'aurait peut-être rendue un peu plus cochonne. Si la pensée me traversa, je savais bien que je ne l’aurais jamais fait. La liberté était chère à mon cœur et si elle avait envie de risquer de se faire couper la tête, je n’avais rien à y redire. Ça me faisait chier, mais je n’avais pas à régenter sa vie. Un autre s’en occupait très bien pour moi.

Je restai silencieux, le temps qu’il déroule tout ce qu’il avait sur le cœur. Les millions de morts étaient prévisibles même si, là encore, ça faisait chier. Je pouvais aisément me mettre à sa place. Sa femme et ses enfants, à part la gamine, étaient partis se battre. Peut-être qu’aucun d’eux ne reviendrait.

« Je vois. »

Je comprenais. Si les Déchus avaient été exterminés aux portes d’Amestris, peut-être que mon mode de vie consistant à m’en foutre d’à peu près tout aurait fondu. Néanmoins, tout ceci était la conséquence de choix. Ces choix-là étaient malheureux mais personne n’aurait pu s’y opposer ou, en tout cas, ceux qui auraient pu ne l'avaient pas fait. La communauté avait choisi, au détriment des risques et de la réalité frappante du rapport de force. Si, demain, les Déchus étaient menacés, je n’étais même pas sûr d’accepter de me battre. Pour moi, les problèmes se réglaient par la discussion, en plaçant son ego de côté et en acceptant les compromis, voire en pliant l’échine si l’intérêt du plus grand nombre allait en ce sens. Abandonner ne signifie pas toujours perdre. Abandonner, c’est parfois gagner plus qu'en persistant.

Je tendis mes jambes et me laissai choir contre le dossier de ma chaise.

« Franchement, ils ont dû se chier dessus… les Chanceliers. »

Un sourire presque machiavélique apparut sur mes lèvres.

« Ta fille, c’est quelque chose. »

Je posai mes coudes sur la table et regardai l’homme.

« À mon avis, elle ne restera pas longtemps esclave. Enfin… tu la connais mieux que moi mais le jour où elle se soumettra n’est pas arrivé. Elle va leur botter le cul de l’intérieur. Je ne serais même pas étonné d’apprendre qu’Amestris a fini par cramer grâce à elle. »

Ce que je disais n’était pas faux. C’était une vraie tête de mule. Quant au reste, j’étais assez confiant. Elias n’était plus Empereur Noir mais je doutais qu’il la laisse tomber. Il allait la sortir de là, d’une manière ou d’une autre.

« Puis ce qui est valable pour elle est valable pour les autres membres de ta famille. Asha ne laissera jamais ses gamins périr. À mon avis, ils vont tous revenir sains et saufs. »

Je le fixai toujours.

« Ne te laisse pas abattre. Vous avez peut-être perdu une bataille mais la guerre n’est pas finie. Les Zaahin vous ont entendus et vous pouvez procréer de nouveau. Ce n’était peut-être pas le bon moment. Mais ce moment viendra. En attendant… »

J’avançai mon verre vers le sien pour trinquer.

« On devrait boire et commencer à repeupler maintenant. Mais bon… c’est que mon avis. »

Je tournai les yeux vers la gamine qui ne devait rien comprendre.

« Qu’est-ce que t’en penses Yngvild ? Tu penses qu’on doit repeupler ? »

Je n’étais pas un adulte responsable. Aussi, je lui tendis mon verre de bière pour qu’elle puisse goûter, dans l’espoir qu’elle tombe sous l’effet de l’alcool et qu’on puisse oublier la réalité de la guerre, avec son père. Il ne serait peut-être pas d’humeur mais, franchement, je n’avais pas envie de m’appesantir sur la mort. Je préférais la vie et j’agirais lorsque je serais sûr. Les hypothèses, ce n’était pas vraiment mon truc. Tant que rien n’était sûr, le meilleur remède était de baiser. Quand les choses seraient sûres, le meilleur remède serait… de baiser aussi, au moins histoire de faire passer la pilule.

883 mots



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Dim 11 Sep 2022, 21:37




On ne touche pas aux papas

En trio | Adam, Yngvild & Vrael



L’ombre d’un sourire fleurit sur les lèvres sèches de Vrael. « Ouais. » Freyja, c’était quelque chose, oui. Même si l’une comme l’autre aurait sans doute rejeté la comparaison, elle ressemblait à sa mère. Ces grands élans d’héroïsme qui se confondaient dans l’inconscience la plus terrifiante, elle ne les tenait pas de lui. Tout Réprouvé qu’il était, il se montrait souvent plus réfléchi et plus calme que la moyenne. Parfois, sa nature démoniaque reprenait le dessus. Parfois, il dérapait. Mais jamais il n’avait été aussi sujet aux emportements enflammés qu’Asha ou que leur fille. Une force aussi protectrice que destructrice les animaient toutes les deux. Il imaginait sans peine Freyja tenter de tenir tête à plus puissant qu’elle, à ces foutus Chanceliers qu’il aurait tant aimé voir crever. Elle l’avait toujours fait, même enfant. Elle avait toujours été une forte tête et elle l’avait souvent payé. Toutefois, cela l’avait aussi, sans doute, sauvée du reste ; si les larmes coulaient sur ses joues, elles baignaient presque inlassablement dans un océan de courage, de détermination et d’espoir. Quand elle posait sur eux ses yeux d’enfant rougis par la détresse et l’incompréhension, il avait plus d’une fois décelé cette énergie qui par la suite et durant tant d’années avait nourri toute sa colère. Toutes ses volontés de nouveau départ, toutes ses résistances, tout son rejet de son peuple et d’elle-même. C’était cette force-là qu’elle opposerait à tous ceux qui voudraient être ses maîtres. Adam avait raison : le jour où elle se soumettrait n’était pas arrivé. « J’aimerais bien qu’elle la crame, tiens. » fit-il en soufflant un rire peiné par le nez. Le père avait conscience que si elle le devait, sa fille se battrait jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à la mort. C’était une évidence qui pouvait rendre un Manichéen aussi fier que chagriné. « J’espère. » Mais le Déchu ne connaissait pas la Guerre, et cela s’entendait. Bien sûr que sa compagne ne laisserait jamais leurs enfants mourir et ferait tout pour éviter que cela n’arrivât ; mais la Guerre se moquait des volontés, des besoins et des espérances des uns et des autres. La Guerre était une conquérante ; main dans la main avec la Mort, elle collectionnait les cadavres, puis s’abreuvait d’un côté du désespoir, de la famine, de la perte, de la douleur, et de l’autre de la joie, de l’abondance, de la victoire, du bonheur. La Guerre était à la fois cruelle et impartiale ; elle massacrait les uns et offrait la puissance aux autres, sans se soucier des cœurs arrachés qu’elle pouvait traîner dans son sillage. Elle était presque rationnelle, mathématique, raisonnable. Elle frappait là où les faiblesses pullulaient. Ce jour-là, devant les murs d’Amestris, les plus faibles avaient été les Réprouvés. Il soupira : « Je ne sais pas. » Et il n’était pas vraiment sûr de vouloir savoir. Il n’était pas vraiment sûr de vouloir continuer cette guerre, si elle devait lui prendre tout ce qu’il aimait. Ça lui pourfendait la poitrine, de songer ainsi, mais face à l’éventualité de la perte de tous ceux qui lui étaient chers, il préférait encore s’étouffer dans le déshonneur des pleutres. Machinalement, il suivit le mouvement d’Adam et trinqua avec lui. Un sourire vague anima son visage empreint de tristesse. « L’avis très objectif d’un Déchu de la Luxure. » précisa-t-il, presque amusé.

À la proposition d’Adam, Yngvild fut plus rapide à répondre que lui. Elle se leva d’un bond et s’exclama, une carotte brandie dans sa main droite : « OUAIS ! Repeupler ! Repeuplons ! » Un large sourire scinda sa figure enfantine. Ses yeux rieurs prouvaient à quel point elle était à mille lieues de comprendre tout ce qui se tramait. Elle avait peur de ne pas revoir sa mère, ses frères et sa sœur et elle avait conscience de l’issue de la bataille, cependant, elle n’en mesurait ni l’ampleur ni la finalité. Et, n’en saisissant ni l’importance ni l’issue, toute solution aurait pu lui sembler convenable. Celle d’Adam, comme toutes les autres, feraient l’affaire. Surtout, elle était désireuse de ne pas trop s’attarder sur ce sujet, parce qu’elle voyait bien, du haut de sa petite intelligence d’enfant, que son père en était à chaque fois peiné. Elle préférait passer son temps à tenter de lui changer les idées. Ce n’était pas très difficile, puisque des idées, elle en avait plein. Elle lâcha sa carotte et attrapa à deux mains la chope que lui tendait Adam. Elle renifla bruyamment le breuvage puis fit la grimace. « C’est la bière qui pue ! » Elle redonna le verre à l’Aile Noire puis se mit à quatre pattes sur sa chaise pour se mettre debout dessus. Elle reprit sa carotte et la pointa droit devant elle. « On n’a qu’à planter des carottes partout ! Les carottes, c’est la vie, et la vie, c’est trop chouette ! » Vrael sourit et passa une main dans ses cheveux, qu’il ébouriffa. « T’aurais pu naître Déchue de la Luxure, toi aussi, tiens. » - « Pourquoiii ? » Son sourire s’élargit, mais il ne répondit pas. Certaines réponses devaient attendre quelques années. « Je te laisse aller planter des carottes, Adam. J’ai un monstre à gérer. » dit-il en se levant. Il asséna une tape amicale sur l’épaule du Déchu et lui adressa un « merci » reconnaissant, puis attrapa sa fille par la taille pour la jeter sur son épaule. Évidemment, elle s’insurgea : « Moi aussi je veux planter des carottes ! » - « Non, t’es trop petite. Allez, au bain, t’as les pattes pleines de terre. » - « Mais j’ai réussi à planter des patates l’autre jour ! » - « C’est très différent, les carottes, ça demande plus de doigté. Tu demanderas à Adam de t’expliquer quand tu seras grande. » proposa-t-il en s’éloignant vers la salle de bains. « Mais il est nul en agriculture ! » entendit-on du fond de la maison, suivi d’un rire.

Fin nastae



Message III – 996 mots




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