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 [Quête] ♦ La racine du mal ♦ feat Eärhyë Lothiel

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Ven 27 Mai 2016, 04:21



Le jardin du savoir. C'était bien une drôle d'idée de venir s'y promener. Lévi n'était certainement pas l'archétype des promeneurs habituels qui devaient y venir flâner. Pourtant, il était bien là, dans le dédale fleuri sorti tout droit d'un compte de fée, au milieu des petites cascades proprettes et des lucioles incandescentes qui virevoltait autour de lui. Autant de choses qu'il affectionnait particulièrement, en le démontrant de toute sa nonchalance et sa mauvaise volonté. Il rechignait à avancer et ne prêtait aucune attention à ce qui l'entourait dans un masque d'arrogance et un regard assassin. Les mains dans les poches, il grommelait des insultes à voix basse à l'encontre de l'ingénue aillée qui dansait sous un arbre au clair de lune. Devendllyne sautillait devant lui, se fondant dans la beauté enchanteresse des lieux. Elle avait insisté pour faire un détour en voyant les grilles ouvertes. « Et vu la gueule du détour, mieux valait ne pas trop trainer » Si Livaï avait un problème avec la magie sous toutes ses formes, ce n'était pas vraiment ce qui le préoccupait pour l'instant. Il y a avait dans ce décor une chose invisible et dérangeante que lui seul semblait percevoir, contrairement à son ange gardien, bien trop occupée à profiter de leurs escapades.
Il fit craquer sa nuque dans un mouvement d'épaule et soupira tout en frappant du pied un cailloux qui traînait sur le sentier. La pierre roula sur le sol pour s'envoler vers des herbes hautes, tombant non loin de l'ange. Un sourire sombre s'étira alors sur ses lèvres boudeuses qu'il s'empressa d'intensifier en la voyant se retourner brusquement vers lui. Devendllyne lui lançait un regard accusateur, alors que lui se contentait d'apprécier le résultat de sa provocation dans un sourire outrancier. Il était comme un enfant qu'on venait de prendre en faute et qui cherchait désespérément les limites. L'ange ne s'y trompait pas, pour toute réponse à ce débordement Devendllyne se contenta de sourire en reprenant d'une voix qui se voulait apaisante.

- Ne fais pas cette tête… C'est un endroit charmant et il y a tant à apprendre si on sait ouvrir les yeux.
Livaï se contracta dans un sourire nerveux réitérant son geste en frappant un cailloux plus gros.

- Vraiment? Tu veux faire voir à un aveugle… ?
Souffla t-il amer. Et si il y avait quelque chose à voir je l'aurai déjà remarqué.

Ses yeux se détournèrent du minois angélique pour fouiller les environs à la recherche d'un quelconque élément dans le décor qui aurait pu le faire mentir. L'atmosphère devenait bien trop étrange pour ne pas s'en méfier.

- Et je ne vois rien ici qui pourrait me servir. Continua t-il en fixant la brume. Autant dégager d'ici…
- Tu as beau ne pas pouvoir te servir de la magie, rien ne t'empêche de comprendre comment elle fonctionne.

« C'est qu'elle avait réponse à tout… Et remuait même le couteau dans la plaie, comme si cela ne suffisait pas qu'il n'est pas assez d'anti magie en lui, elle devait lui rappeler qu'elle était partout autour d'eux le rendant stupidement bon à cueillir des fleurs…»  Livai grimaça en serrant sa mâchoire. Il finit par hausser les épaules dans un petit rire d'embarras avant de reprendre plus moqueur;

- A quoi bon savoir « pêcher » si on aime pas le poisson?


L'ange plissa ses yeux en toisant son protégé d'un regard sombre.

- Parce que c'est drôle de taquiner la ligne. Se risqua t-elle à faire le même genre d'humour que lui.

Livaï s'arrêta de marcher en la dévisageant perplexe. « Elle était sérieuse? » Il baissa sa tête en la secouant et l'observa dans un regard charmeur.

- Tu veux… « Brider » le poisson?

Alors que Devendllyne plissait ses yeux dans cette tournure verbale suspecte, Livaï lui perdait tout sourire. Son regard pétillant de vice venait de basculer dans des abîmes plus sombres en se perdant au-delà de la silhouette de Dev'. L'ange hésitait à se retourner pour en connaître la raison et finit par succomber à sa curiosité, découvrant le curieux spectacle qui se jouait derrière elle. Un homme s'avançait vers eux dans un curieuse démarche.

- Est-ce qu'il est blessé? Demanda t-elle en doutant qu'il soit encore « vivant ».
Livaï grimaça en attrapant son arme. Il fit tourner son épée d'un mouvement de poignet et s'avança droit vers l'homme.

- Vu sa gueule, à mon avis, mieux vaut pas chercher et abréger ses souffrances…
- Lévi… S'indigna l'ange en tentant de le retenir par le bras. 

Livaï repoussa l'ange à bonne distance pour mieux réceptionner la créature qui se jetait sur lui dans un élan particulièrement carnassier.  s'empressant d'abréger les souffrances de l'homme d'un coup d'épée qui fit voler sa tête dans un parterre de fleurs. Le geste tranchant, entraîna une éclaboussure nauséabonde qui endeuilla la tenue de l'ange.

- Si tu veux mon avis ces couleurs ne te vont pas du tout
, pouffa t-il.

Devendllyne soupira en agitant sa longue robe blanche.

- C'est répugnant…

Livaï ne prêtait déjà plus attention aux effets de coquetterie de l'ange. Il avait reporté son attention sur les alentours et observait une silhouette au travers de la brume. Sa main se resserra sur le manche de son épée alors qu'il s'avançait d'un bon vers l'inconnu. Il arma son arme et s'arrêta juste à temps constatant qu'il s'agissait d'une jeune femme.
Il cligna plusieurs fois des yeux, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas et finit par sourir en laissant son regard détailler la charmante inconnue.

- Et bien voilà qui est plus intéressant…



« Dev, n'avait pas menti, à bien chercher dans ce jardin, on pouvait trouver des choses des plus intéressantes à regarder… »



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Lun 30 Mai 2016, 15:38

「 La racine du mal 」
Eärhyë déambulait parmi les plantes, le regard luisant de bonheur.
Elle avait entendu beaucoup de bien de cet endroit, lieu splendide où tout se confond, même la pensée. Un voyageur croisé peu avant d'avoir passé les portes l'avait toutefois mis en garde contre les dangers que recelaient jalousement ce jardin, mais la Bélua n'avait fait qu'hausser les épaules en poursuivant son chemin. Le danger, elle avait de quoi l'accueillir.

A présent, elle contemplait avec avidité cette palette de couleurs harmonieuses, cette douce caresse de l'air pur, cette brume plongeant l'atmosphère dans une aura tendue et mystérieuse. En tant que Bélua, la jeune femme avait vécu la majeure partie de sa vie dans la nature, plus précisément dans la forêt, et les paysages défilant au gré de ses pas lui rappelaient sans aucun doute ceux du Rocher au Clair de Lune. Peut-être plus beaux encore, mais c'était là un sentiment des plus subjectifs. Les persécutions durant l'enfance avait marqué les séquelles dans un feu vif, et les plaies ne cicatriseraient probablement jamais.

Toutefois, le danger rôdait non loin. Sîdh, l'Okatsune qui prodiguait le réconfort à Eârhyë en cas de besoin, mais qui apparaissait également à l'approche d'un danger, l'avait rejointe, poils dressés et et crocs apparents. Cette attitude eut le don d'angoisser la jeune femme car il n'était pas dans l'habitude de son compagnon sage et sagace, qui avait réprouvé toute violence jusqu'à maintenant. Le Lynx s'agita également en elle et Eärhyë ne put que frissonner à l'idée de ce qui approchait discrètement mais sûrement de leur petit groupe.


Mon gros, une petite envie de prendre l'air te tenterait-elle ? murmura-t-elle pour elle-même. Ce ne fut pas le feulement coutumier qui lui répondit mais un cri inhumain qui résonna davantage comme un borborygme bestial. Les oreilles félines de la Bélua se dressèrent sur la gauche, d'où le bruit provenait, avant de se plaquer en arrière, comme si la blonde allait attaquer dans son état actuel.
C'est alors que le Lynx feula de colère. Une proie... Un danger progressait dans leur direction, c'était son rôle de les protéger ! Moi aussi je veux tâter du sang, mon gros...
A côté d'elle, l'Okatsune s'agitait, remuant les queues en un geste manifestement de tension contenue. Eärhyë se mordilla la lèvre puis attrapa ses gants comportant des griffes et les enfila prestement avant de se baisser afin de faire coulisser sa dague dans son fourreau, caché dans la botte droite. Eärhyë était toute aussi impulsive que précautionneuse mais au moins ne manquait-elle pas de ressources.


Le feuillage se déchira à sa gauche, dévoilant un corps désarticulé ou presque, sans plus aucune apparence humaine

Eh bien, je suis même pas sûre que ça soit mangeable pour un futur repas... eut-elle la présence d'esprit de penser avant que l'apparition ne s'élance vers le duo.
Le Renard glapit en bondissant, planta ses crocs dans une main tendue tandis que les griffes lacéraient la peau à portée de pattes. Cependant le sang ne dut pas être du goût de l'Okatsune car il s'éloigna rapidement, gueule béante tournée vers le sol pour recracher le sang.
Eärhyë, pendant l'attaque de son compagnon, n'était pas restée spectatrice de l'affrontement. Dégainant sa dague, elle l'avait lancée sur ce corps étrange en visant davantage le haut du buste pour éviter de toucher son Renard. Pas particulièrement agile, elle dut louper la peau d'un cheveu.


Eh m*rde ! cracha Eärhyë entre ses dents avant de bondir à son tour sur le corps pour lui asséner un coup de griffes bien à elle, au moment même où Sîdh battait en retraite. Bondissant à nouveau en arrière pour échapper au répondant agressif de leur... eh bien, agresseur, elle libéra du même mouvement l'esprit Totem et ce fut le Lynx qui atterrit, après un léger gémissement de douleur, sur le sol humide de sang.
Le félin vit rouge sans attendre. Il se retourna, toutes griffes sorties et crocs dévoilés, et attaqua sans relâche cette cible livrée avec soin. En une petite minute, le corps en charpie recouvrait le sol.

Grattant métaphoriquement le sommet du crâne du Lynx pour le remercier, elle lui accorda quelques minutes de liberté pour déambuler avant de reprendre forme humaine. N'ayant pas spécifiquement de penchant exhibitionniste, elle alla directement se rhabiller de vêtements enroulés dans son sac, puis reprit sa route dans une tentative de dégoter une âme humaine pour lui expliquer ce raffut.


Je veux bien croire qu'on m'avait prévenu des dangers du Jardin, mais ce n'était pas de ceux-là qu'ils parlaient ! grommela-t-elle, mécontente. L'Okatsune glapit à côté d'elle avant de s'effacer dans la végétation environnante.
Relevant le nez, Eärhyë découvrir une silhouette au loin et s'empressa de le rejoindre, avide de réponses à ses interrogations. Elle ralentit néanmoins en entendant, grâce à son ouïe légèrement plus développée grâce à l'esprit Totem, les fanfaronnades du... Beau mec, apprécia-t-elle d'un coup d'oeil qu'elle espérait détaché et négligent. Mais son attitude laisse à penser qu'il le sait, se désola-t-elle d'emblée, une petite moue désabusée sur le visage. Égocentrique ou pas, il semblait être le seul dans les environs, et Eärhyë avait besoin de savoir, elle qui ne pouvait pas savoir qu'il était aussi étranger qu'elle.


Dis-moi le Pédant, débuta-t-elle en l'affublant directement d'un petit surnom bien à elle, j'ai croisé une personne des plus charmantes en venant et...

C'est alors que ses pupilles flirtant avec la transparence avisèrent le carnage qui les encerclait et la Bélua renifla de dédain.

Et moi qui me targuais d'avoir la préférence, ironisa-t-elle dans un sourire sans joie. Je vois que nous avons fait la même rencontre. Au moins reste-t-il sur ta victime quelque chose à regarder.

Sur ces mots elle se pencha pour observer le cadavre, ramenant le haut de sa chemise pour obstruer ses narines.

Pas facile de découvrir l'origine du problème... Est-ce que tu en sais un peu plus de ton côté ? demanda-t-elle en restant accroupie, relevant simplement ses pupilles vers l'étranger.

Accaparée par sa détermination à débusquer le problème, Eärhyë ne s'était pas rendue compte de la présence de l'Ange.



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Lun 27 Juin 2016, 15:52


Il n’avait même pas fini sa phrase, qu’elle l’ignorait tout bonnement pour reporter son attention sur le cadavre derrière lui. « Ça, on ne lui avait encore jamais fait. L’ignorer comme elle venait de le faire, c’était une première ». Livaï étouffa le rire qui remontait sa gorge tout en s’empressant de se retourner pour ne pas perdre des yeux « la petite inconnue ». «  Elle ne manquait pas de… Mordant et la repartie chez une femme faisait fourmiller ses doigts d’une envie particulière. » Son regard croisa celui de l’ange, le faisant outrageusement sourire en constatant qu’elle devait avoir suivi le cheminement de ses pensées. Il remporta alors son attention sur le cadavre dans un faux-semblant de concentration et pencha la tête en la hochant brièvement, plutôt satisfait de lui-même. « Il ne l’avait pas loupé, un coup net et précis, sans éclaboussure, enfin juste assez pour taquiner Devendllyne, de quoi sûrement impressionner la nouvelle arrivée» En quelques pas l’ange s’était approché de lui dans une petite moue boudeuse, alors que l’inconnue examinait le corps fraichement décapité à leurs pieds.
Devendllyne était vexée dans son amour-propre. Non seulement son protégé semblait se moquer d’elle mais en plus cette jeune femme étrange l’ignorait totalement. Elle s’empressa de donner un coup de coude dans les côtes de Livaï pour le remettre en place, alors que celui-ci lorgnait les formes de la créature qui se penchait vers les restes du cadavre et grinça des dents dans un regard sombre vers l’inconnue. Le jeune homme se redressa en soupirant, retrouvant un peu de sérieux face aux paroles de l’inconnue.

- L’origine du problème…
Répéta-t-il en frottant sa nuque.

Livaï ne s’était pas vraiment posé de questions concernant l’état de putréfaction avancé de son adversaire, ni même encore sur les raisons de la présence d’un cadavre ambulant dans un jardin réputé pour sa quiétude, mais maintenant que la petite sauvageonne soulignait habilement l’étrangeté de la scène et que Devendllyne le toisait de son air aimable, il y voyait à son tour une certaine incohérence.

- Eh bien… Je ne suis pas vraiment voyant… Disons que les morts qui marchent, ça ne court pas vraiment les rues…
- Bravo, belle déduction, s’empressa de préciser Devendllyne en croisant les bras.

Livaï étira son sourire en raclant sa gorge.
- Ça va… Il nous a attaqués… Si vraiment tu voulais que je lui pose des questions, il fallait insister davantage…
- Si seulement tu réfléchissais avant d’agir…

Livaï arqua un sourcil dans un sourire arrogant.
- C’est ce qui fait tout mon charme. J’agis et tu subis.

L’ange leva les yeux au ciel alors que Livaï s’empressait de lui enfoncer un doigt dans les côtes.
- Tu blasphèmes…
- Je ne blasphème pas… soupira la jeune fille en grognant. Tu es… Fatigant.

Il secoua sa tête en se grattant le menton et observa le cadavre d’un rapide coup d’oeil.
- Moi je dis qu’il a mangé un truc pas frais… Ça le rendu malade…

Devendllyne se désola en laissant tomber ses bras le long de son corps.
- Non mais regardez-le… S’empressa de reprendre Livaï pour se justifier. Il est vraiment...
- Mort? Le coupa brusquement l’ange.
- Oui … Ça c’est évident…
- Tu penses sérieusement que de la nourriture pourrait faire ça?
- Hey… Tempera Livaï. Moi je ne fais que supposer et crois-moi, y a des trucs pas net dans ce jardin…
- Le seul truc pas net dans ce jardin, précisa t-elle dans un sourire espiègle, c’est toi.

Livaï observa l’ange perplexe avant de sourire.
- C'est pas faux…

Il releva à peine son regard vers l’inconnue, la dévisageant dans un sourire de côté.
- Alors Alice… Dis nous un peu. Tu as suivi le petit lapin blanc et tu es tombé dans son terrier?

L’ange leva une nouvelle fois les yeux au ciel en soupirant avec insistance.
- Ne pourrait-on pas se concentrer… Elle débarque de nulle part on se fait attaquer et toi tu fais… L’humain.

Livaï se retourna vers l’ange en levant un sourcil.
- L’humain? Tu veux dire l’incompétent de base entre l’ange à la science infuse… Et… hésita-t-il en examinant l’inconnue. Tu es quoi toi au juste? Un vampire?

Il observa la jeune femme en se penchant sur le côté avant de rectifier dans un sourire carnassier.
- Où une bête sauvage?

L’ange frappa gentiment Livaï derrière la tête l’obligeant à se redresser, alors qu’elle lui passait devant pour faire les présentations.
Dans un large sourire débordant de franchise et de compassion, l’ange usa de sa voix mielleuse et mélodieuse pour attirer l’attention de l’inconnue.
- Ne fais pas attention à … L’humain. Il a un problème d’éducation. Je suis Dev et lui c’est… Lévi.

Livaï soupira à son tour en observant le compagnon de la jeune femme. A ce sour il n’avait jamais encore vu pareil animal.
- Et c’est quoi ta peluche?



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Jeu 30 Juin 2016, 15:55

「 La racine du mal 」
La « petite inconnue » était bien loin d’imaginer les pensées du « bouffon inconnu ». Chacun de leur côté, ils venaient de vivre un moment de combat où l’adrénaline l’avait remportée sur la réflexion. Eärhyë n’aurait pas été capable d’avoir les mêmes pensées que l’autre, déjà qu’elle ne croyait pas cela possible en un tel moment.

Devant le léger silence qui accueillit sa question, la Bélua s’impatienta et leva des yeux durcis par l’agacement vers l’homme qui restait de marbre. Heureusement pour lui, elle ne remarqua pas le regard intéressé qui la reluquait auparavant, alors que la bouche s’entrouvrait pour enfin prendre la parole. Eärhyë avait alors eu l’espoir d’obtenir une réponse construite et rationnelle. La répétition de sa propre question, certes sur un ton différent, interrogation réfléchie, ne fut qu’accroître son agacement.

Si tu ne fais que répéter mes paroles, nous n’avancerons pas.

Oui, elle avait prononcé le nous. La Bélua n’était pas du genre à rechercher la compagnie des autres, elle prenait plutôt ce qui lui venait sans réfléchir mais sans jamais occasionner une rencontre. Sait-on jamais sur quel phénomène on découvrirait derrière un visage avenant ?
Cependant ils avaient tous les deux été confrontés au même problème et Eärhyë escomptait bien se faire aider du charmeur ambulant pour remonter jusqu’à la source du problème.

Les paroles qui s’échangèrent ensuite ne firent qu’accroître l’agacement de la jeune femme. Pour dire des banalités pareilles, il pouvait tout aussi bien se taire et la laisser réfléchir en paix.
L’ange qui semblait être sa compagne, à tout le moins une amie de longue date, fit néanmoins part d’un reproche qu’Eärhyë n’accepta pas. Dépitée d’avoir à défendre cet homme négligé, elle se permit d’intervenir.


Ca, ma belle, on ne peut pas lui en vouloir. Quand on voit une telle créature nous fondre dessus, on n’a pas forcément envie de l’inviter dans une taverne pour taper la discute. On se défend, on tue et on te sauve la vie par la même occasion, déclara-t-elle posément avec un sourire ironique à la commissure des lèvres.

A nouveau un soupir franchit la barrière de ses lèvres alors que la jeune Bélua retrouvait son sérieux. L’inconnu semblait misogyne au plus haut degré, au vu de sa phrase sur son statut supérieur, selon lui, sur l’Ange. Eärhyë, impulsive comme toujours, scruta cette dernière.

Fatigant ? C’est tout ce que tu trouves à répliquer pour lui rabattre le caquet ? Eh bien ma pauvre…

La pitié qui se lisait dans le regard de la Bélua aurait suffi à faire comprendre à n’importe qui que, sans plaindre la créature ailée, c’était surtout la répugnance envers cette forme de servitude qui hantait son visage. Mais peut-être était-ce trop discret pour que cela se voie.

L’hypothèse de l’homme sur la cause de ce mal fit hocher la tête de la Bélua. Elle y avait pensé aussi, tout comme à une autre solution qu’elle s’empressa d’exposer.


Ou bien a-t-il bu une eau polluée…

Mais elle n’était pas entièrement convaincue. Les lieux respiraient le confort, la sainteté, la sérénité. Que quelque chose d’avarié ou pollué traîne ici ne correspondait pas à l’ambiance que dégageait l’endroit.
De toute façon, elle avait du murmurer vu que les deux autres continuaient leur chamaillerie importune. La blonde ne fit même pas l’effort d’écouter le début, mais le fait qu’ils poursuivent la fit se retourner vers eux dans le but de râler sur eux, pile au moment où l’Ange remettait en cause la « netteté » de l’individu. Au moins, Eärhyë avait la certitude à présent qu’ils n’étaient pas en couple, ces deux-là. Il n’empêche, cette remarque fit sourire la Bélua, à la limite même du gloussement. Il ne fallait pas lui en demander trop, non plus…
Là encore, les paroles de l’homme rétractèrent son sourire et la bouille d’Eärhyë retrouva une mine grave.


Et je suppose que tu te prends pour le lapin blanc, dans ta métaphore...

L’Ange surenchérit à l’affaire, permettant dans la foulée de préciser la race de l’homme.

Ah, un humain… furent les seules paroles de la Bélua à cette nouvelle.

La jeune femme n’en avait encore jamais rencontré de près et était curieuse d’en savoir plus à leur sujet. L’ennui, c’est qu’elle n’éprouvait pas l’envie de fricoter avec cet humain-là pour en apprendre davantage sur leurs spécificités.
Eärhyë soupira alors qu’il l’interrogeait sur ses origines. La blonde n’aimait pas se dévoiler aussi facilement, encore moins dans un moment qu’elle n’avait pas choisi. Mais elle se doutait qu’il allait falloir lui faire quelques concessions à sa nature sauvage si elle voulait parvenir à faire équipe avec ce duo-là.


Pour une Ange à la science infuse, elle ne nous aide pas vraiment, là… déclara sur un ton sarcastique, son insolence lui faisant encore une fois défaut. Je ne suis pas une Suceuse de Sang ni une bête sauvage, encore que je suis capable de sortir les crocs s’il le faut, précisa-t-elle sans mentir en fixant le prénommé Lévi dans les yeux.

La jeune femme était étonnée de voir que si peu d’étrangers rencontrés en chemin étaient capables de reconnaître sa nature Bélua, alors que ses oreilles de Lynx clamaient son appartenance à cette race. Pour la peine, elle esquiva la question. Cela faisait au moins une chose sur laquelle elle aurait mis son véto.


Je m’appelle Eärhyë, ou Erhy pour les intimes même si je ne vous laisserai pas encore m’appeler ainsi… Et je ne saurai dire d’avance si je suis enchantée ou non de vous rencontrer.

Ca, c’était fait. La Bélua avait prononcé ses mots avec un profond sérieux mais elle jubilait intérieurement. Enquiquiner l’humain, pour ne pas dire un autre verbe, allait devenir un second passe temps.
La question quant à une quelconque peluche coupa court à tout plaisir. Se pouvait-il que Sîdh se soit montré à la vue de tous ? Lui qui était sauvage et solitaire hormis sa présence à elle, cela l’étonnerait profondément. La jeune femme se tourna derrière elle, ses yeux cherchant le moindre détail révélateur de la présence de son Okatsune. Elle ne vit rien… Quoi qu’il en soit, elle ne voulait pas gaffer sur le sujet, si bien qu’elle se borna à répondre.


Je ne vois pas de quoi tu parles. Je n’ai jamais eu de compagnon et les peluches n’ont jamais fait long feu avec moi.

Elle disait cela en pensant aux griffes du Lynx, quand elle considérait encore le félin comme une Bête dépourvue de conscience. Transformée, les objets et individus l’entourant ne faisaient jamais long feu s’ils ne savaient pas se défendre. Alors une peluche…
Secouant la tête pour chasser ses souvenirs, elle toisa Lévi.


Bon, on fait quoi maintenant ? On reste ici en attendant que fleurisse un nouveau cadavre ou bien on bouge pour essayer de trouver la source du mal ?

C’est qu’elle ne voulait pas perdre de temps en parlote inutile, d’autant plus quand la conversation était aussi risquée que celle-là.


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Lun 04 Juil 2016, 21:53



Livaï leva son regard vers l’irascible créature. Il arqua un sourcil en se grattant la tempe et observa Devendllyne du coin de l’oeil. La bouille angélique de son amie s’était assombrie en comprenant que leur interlocutrice n’avait pas la moindre indulgence à leur égard. Peu habituée de faire cet effet, elle devait en être passablement peinée.
L’humain se racla la gorge dans un ultime sourire d’apparence et reprit avec un brin d’espièglerie.

- Alors on va dire que tu l’es, en chanter,
précisa-t-il en appuyant chaque syllabe. Ça évitera à tout le monde de se prendre la tête.
Il poussa l’ange du coude et reporta presque aussitôt son attention sur les brumes qui dansaient derrière Eärhyë. Il n’écoutait que d’une oreille peu attentive ses explications qui tendaient à cacher l’identité de son familier. Pour lui tout cela n’avait que peu d’importance, seule leur sécurité primait sur ses présentations qui s’éternisaient un peu trop à son gout.

- Tu demandais de l’action mon petit lapin tu vas être servie…
Grimaça-t-il en poussant la blonde de son chemin.
Il s’avança droit vers le brouillard, en armant en son poing son épée. L’ombre qui s’avançait n’était qu’une excuse pour lui de se soustraire au dialogue qui s’était imposé. Il se positionna en garde, dans une ultime précaution et s’élança derrière un écran de brume pour en tirer un malheureux jardiné. Apeuré, il n’avait en commun avec la précédente créature que la pâleur de son visage. Livaï, l’observa un moment avant de baisser son arme. Il tira le pauvre homme par le col de sa chemise, en le ramenant avec force à Eärhyë et Devendllyne et tout en le gardant captif se gaussa de sa trouvaille.

- Regardez qui j’ai trouvé… Le chapelier.
Devendllyne, croisa ses bras, se muant dans un silence presque insultant. Elle semblait encore vexée des précédentes réflexions de la jeune sauvageonne, obligeant Livaï à reprendre narquois.

- Tu péches encore mon ange?
-Je… Je ne boude pas, s’emporta soudainement la petite brune en contractant son corps.
Cesse de me répéter cela…

Le sourire de Livaï s’étira plus encore. La prendre en faute était délicieusement jouissif. Il serra ses doigts qui empoignait l’homme et le retourna vers lui pour l’interroger.
- Pitié, ne me faite pas de mal… L’implora le jardinier.
- Tout de suite… Si on avait voulu te faire du mal, tu ne serais plus là…
- Lévi… soupira Devendllyne.
L’ange avait retrouvé la douceur de son visage et s’apprêter maintenant à démêler les fils de cette intrigante situation.

- Pouvez-vous nous dire ce qui vous fait croire cela?
Livaï leva les yeux au ciel dans un soupiré d’agacement, ne pouvant s’empêcher de répondre à sa place.

- Surement le fait qu’il a des morts-vivants dans son petit carré champêtre et qu’il a quelque chose à voir le dedans…
- Non… Non… Se défendit l’homme en agitant ses mains. Je n’y suis pour rien… Il y a eu un tremblement de terre… Et… Et cette chose est sortie en nous attaquant.
Le regard de Livaï se posa sur Eärhyë, essayant de voir si la suspicion se lisait aussi dans ce regard. Peut-être partageait-elle les mêmes doutes que lui concernant cette histoire? Après tout, elle avait su démontrer un certain jugement…

- Une créature? Demanda Devendllyne.
- Oui… Elle attaque toute âme vivante les transformant en… En ces choses… Je vous en prie… Vous m’avez l’air d’être des guerriers. Je vous implore, insista en joignant ses mains. Sauvez mes compagnons.
Affronter une créature sortie tout droit des enfers n’enchantait pas vraiment l’ange. Mais à voir le sourire sur la face de Livaï et l’indescriptible étincelle qui avait animé son regard, c’était peiné perdue d’espérer d’esquiver la requête du jardinier. Devendllyne observa dans un premier temps Livaï qui n’avait pas desserré ses doigts du manche de son épée, avant de croiser le regard de la jeune femme qui lui renvoyait la même folie que Livaï. Le regard dans le vide, celui-ci s’imaginait sans peine la folle chasse qui s’annonçait.

- Et j’imagine que tu sais où elle se taire la petite bébête?
souffla-t-il avec hésitation.
Le jardinier étouffa des mots qu’il peina à formuler en tendant son bras vers une direction. L’humain suivit des yeux l’indication tout en faisant tourner son épée d’un mouvement du poignet.

- Dev’ tu restes avec le chapelier et miss sauvageonne. Je vais me la faire à ma façon.
L’ange se statufia perplexe en attrapant le bras de Livaï

- Lévi… Non…
Elle jeta un regard par-dessus son épaule en direction d’Eärhyë et reprit dans une larmoyante jérémiade.

- Pas tout seul… On ne sait pas ce qui t’attend et seuls les dieux peuvent dire s'il n’y a qu’une créature.
Livaï sautait sur lui-même sans écouter les plaintes de son ange gardien. Il pencha sa tête de droite à gauche, dans des mouvements amples des épaules et finit par baisser son visage dans un spasme d’hilarité.

- Tu devrais aller les interroger dans ce cas,
lui lança-t-il dans un petit regard espiègle.
Devendllyne grimaça avant de se retrouver vers la jeune femme en retrait.

- S’il te plaît… Tu as su te défendre… Ne le laisse pas aller seul.
- Oula, s’indigna Livaï dans un petit sourire arrogant. Ne me rajoute pas un handicap… Ce serait dommage qu’elle se casse une griffounette, hein Rhyri?
Il lui tira la langue alors qu’il terminait son échauffement et s’avança d’un pas décidé vers l’épais brouillard. Il ne doutait pas que ses propos avaient dû irriter la petite sauvageonne et bien qu’il avait souligné le contraire, il valait mieux toujours assurer ses arrières avec une main de plus. Il jeta discrètement un oeil par-dessus son épaule et pouffa de rires en la voyant suivre son élan.

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Ven 08 Juil 2016, 17:11

「 La racine du mal 」
Eärhyë haussa un sourcil à la réponse de Livaï avant d’entreprendre ce même haussement au niveau des épaules. Qu’il s’arrange comme il le souhaite avec ce qu’elle pensait de lui, la blonde faisait peu de cas de cela. Concentrée sur cette intrusion maléfique en un tel endroit, la Bélua avait tout simplement d’autre chat à fouetter. Celle-ci avait pourtant remarqué la mine contrite voire contrariée, assombrie, de l’angelot. En temps normal, elle s’en serait moquée comme d’une guigne. Cependant, sans pour autant chercher à se défendre, elle voulait lui faire comprendre ce qu’elle pensait de leur duo, dans sa franchise légendaire – ou pas.

Désolée si je te mets dans le même pot que lui mais vous êtes tellement mal assortie que, forcément, tu vas subir autant que lui…

Faisant savoir que le sujet était clos, Eärhyë reporta son attention sur le cadavre finement tranché. Accaparée par sa réflexion sur la cause de toute cette bizarrerie, elle ne vit pas Lévi approcher et ne put s’écarter avant qu’il ne la pousse de son chemin. Agacée et à la limite de la rebuffade, la jeune femme se demanda s’il ne cherchait pas la provocation pure et simple. La contourner n’aurait-il pas été plus acceptable ? Quel idiot… jugea-t-elle en levant les yeux, bridant son impulsivité pour ne point en rajouter une couche. Etonnement, le Lynx ne réagissait pas et la Bélua se demandait quelle était la raison de ce silence. Etait-il ailleurs ou bien la présence de l’homme et son angelot l’incommodait au point de le faire fuir ? Boule de poils ? le taquina-t-elle, cherchant à déclencher une réaction. L’absence totale de réaction, même lointaine, presque comme une fin d’écho, l’inquiéta davantage. L’intervention de Lévi l’empêcha de pousser plus loin ses interrogations.

Comment ça, le chapelier ? Es-tu à ce point aveugle ou tu es tellement idiot que tu confonds chapelier et jardinier ? Ce n’est pourtant pas la même classe, soupira Eärhyë sans prendre conscience que cela aurait pu blesser le concerné. Ceci dit, celui-ci semblait tellement apeurée par leur allure, et probablement l’épée de Lévi, qu’il aurait été difficile pour lui de tenir rigueur des propos de la Bélua.
Laissant l’idiot mener la danse, Eärhyë se frottait le menton, à moitié agacée par le dialogue inutile avec l’Ange, l’autre moitié reflétant la pitié dans son regard envers ce pauvre jardinier. Totalement dominé dans cet échange par la rudesse de Lévi, il n’avait même pas pensé à le frapper avec le râteau qu’il tenait à la main. Erreur fatale selon l’opinion de la blonde. Rien que pour cela, eärhyë prendrait le parti de regarder sans bouger le petit doigt si l’interrogatoire venait à mal tourner. Fallait savoir se battre pour survivre, après tout. Autant se faire manger tout cru à la première occasion, sinon !
L’évocation du tremblement de terre alluma une lueur inquisitrice dans ses pupilles pâles. Qu’un séisme soit à l’origine de cette « épidémie » semblait surprenant mais il ne fallait écarter aucune hypothèse pour démêler le vrai du faux. Le jardinier rajouta néanmoins une couche à propos d’une certaine créature. Eärhyë fronça les sourcils.


Cela sonne comme un conte pour enfants, relaté ainsi… Tu es certain de ce que tu avances ?

Le pauvre homme acquiesça et Lévi semblait croire ces fadaises, et Eärhyë observa la direction indiquée, ses pupilles scrutant avec attention la brume. Bien sûr, rien n’était visible mais la jeune femme avait hâte d’en découdre. Prête à en démordre, la Bélua aurait été capable de les planter – idéal, dans un, jardin – là lorsqu’elle perçut les chouineries de l’angelot. La jeune femme en resta coite de stupeur, ne s’attendant pas à une telle réaction de niaiserie de la part d’une telle créature, grandement réputée pour être noble. Pas le temps d’en placer une, Lévi s’occupait de la répartie saignante qui eut le don de tirer un vague sourire à la jeune blonde. Le coup de la « griffounette » passa un peu plus en travers de la gorge ; elle fit cependant un effort pour rester aimable.

Et toi qui n’aimais pas perdre du temps en futilité, tu me nargues avec des griffes que je ne possède même pas alors que le danger nous tend les bras, ironisa-t-elle de son air sarcastique.

Sans attendre davantage de temps, la jeune blonde se mit en route, résistant à l’envie de tirer Lévi et son angelot par leur col pour les traîner à sa suite. Avançant sur le qui-vive, la jeune femme était prête à se saisir de sa dague fourrée dans sa botte. Une fois de plus elle avait tenté de contacter son Lynx mais celui-ci restait imperturbable. Si seulement la Bête avait été aussi silencieuse, soupira la jeune femme.
Pénétrant au plus profond de la brume, la jeune femme se retourna pour s’assurer que l’homme suivait bien avant de poursuivre leur route. Dans une telle pesanteur, il était difficile de juger du temps passé dans un tel décor ou encore de la distance parcourue. Eärhyê, l’odorat fin, sentit néanmoins des changements dans l’air respirable, une odeur nauséabonde comme des corps en décomposition. Un cri résonna au loin, soutirant un sourire satisfait à la Bélua malgré l’ambiance des plus glauques.


Je crois qu’on approche, murmura-t-elle à son partenaire de chasse.
Le rugissement retentit à nouveau comme un coup de tonnerre, plus proche que le premier, la faisant s’arrêter.



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Mar 26 Juil 2016, 20:17


Eärhyê l'avait suivi et elle l'avait même dépassé, lui offrant une vue des plus agréables. Les yeux perdus dans le tic-tac improbable du balancement de ses hanches, Livaï laissait filer la belle dans un large sourire. 
Malgré la légèreté dont il faisait preuve, il avait pourtant conscience du traquenard dans lequel il s'était engagé avec la petite sauvageonne. Les informations obtenues du jardinier étaient vagues pour pouvoir prétendre à une victoire et en terrain inconnu, il serait bien difficile d'anticiper la moindre attaque. Le brouillard n'arrangeait rien, donnant l'avantage à la créature à l'origine de tout ceci. Quoi qu'était cette chose, sa puissance ne faisait aucun doute. 
Livaï soupira en laissant sa tête tomber en arrière. Tout en avançant, il observait les étoiles qui perçaient difficilement au travers du manteau nuageux. L'humain se concentra sur les astres, canalisant son esprit, tentant d'anticiper la suite tout en prenant une certaine hauteur. Contempler l'immensité du ciel avait l'avantage de remettre les choses à leurs places. Si la situation paraissait hasardeuse, à bien y réfléchir, ils avaient de quoi s'en sortir. Il suffisait de se montrer un peu ingénieux et sacrement téméraire, la partie qu'il trouvait la plus exitante.
Eärhyê s'agita soudainement. Sa posture avait changé subitement, laissant à penser à Livaï qu'elle avait dû apercevoir quelque chose dans les brumes. L'avantage avec les béluas, c'était qu'ils faisaient toujours de bons compagnons de chasse. Livaï allongea ses pas pour rattraper sa partenaire de traque et écouta assidûment ses paroles en les prenant avec considération.
Comme un écho à ses prédictions, un cri rugis dans la nuit arrachant un outrageant sourire à l'humain. La perspective d'un combat avait tendance à le rendre euphorique.
Des ombres soulevèrent la brume devant eux faisant apparaitre les jardiniers cadavériques. 

- C'est l'heure de me montrer de quoi tu es capable Rhyri.
Livaï arma son épée d'un mouvement du poignet et se dirigea droit vers les jardiniers zombifiés. Il y en avait une dizaine à se partager avec sa nouvelle partenaire de jeu, de quoi largement compter les points et l'inciter à mettre du style pour l'impressionner. Alors qu'il s'apprêtait à frapper de sa lame un cadavre ambulant, la voix de Devendllyne s'éleva des brumes.

- Livaï … Non!
Le manque de concentration de l'humain manqua de peu de le perdre entre les mâchoires d'un zombies. Il s'empressa de repousser du pied la créature mordante et arqua un sourcil en s'adressant à l'ange gardien.

- Je t'ai dit de rester en retrait…
- On pourra les faire redevenir humains… Il te suffit juste de tuer la créature à l'origine du mal.
Livaï grimaça en se retenant de trancher la gorge d'un cadavre un peu trop entreprenant. Il le frappa en pleine tête avec le pommeau de son épée et se recula dans un soupire d'exaspération.

- Elle en a de bonne elle… Pesta t-il en marmonnant. Et je fais comment pour éviter de me faire bouffer vivant? Argua t-il en colère.
Devendllyne se tenait postée en arrière avec le jardinier à ses côtés. Loin du danger, ils ne risquaient rien. Ils assistaient dans la plus grande impuissance aux débordements de part et d'autres des deux guerriers. D'autres victimes cadavériques sortaient de la brume venant prêter main forte aux premières.
Livaï perdit patience à force de repousser leurs pulsions carnassières. Ne pas pouvoir utiliser son épée le frustrer au plus haut point. Il crispa sa main sur la fusée et contracta sa mâchoire. Au diable les principes vertueux de cette folle, finit-il par grincer des dents.
Il trancha net une tête avant d'enfoncer sa lame dans une autre. 
Son attention se porta vers Eärhyê à qui il indiqua d'un hochement de tête de foncer dans le tas si elle le pensait nécessaire. 
En quelques mouvements, l'humain avait créé une brèche dans la masse, lui permettant d'accéder à l'écran brumeux. Il passa au travers en courant et s'arrêta juste avant de chuter dans un précipice. Il sentit arriver la sauvageonne derrière lui, l'obligeant à l'arrêter par l'avant bras avant qu'elle ne chute dans les limbes.
Elle termina sa course en s'écrasant sur son torse alors que l'humain étirait ses lèvres dans une satisfaction presque déconvenue. 

- Je pense qu'il va falloir sauter…

Les jardinier affamé de chairs fraiches commencèrent à traverser la brume, hâtant Livaï a prendre une décision. Le trou paraissait profond, mais sans vraiment pouvoir en juger, ils n'avaient plus qu'à vérifier.
Sa main agrippa le bras d' Eärhyë, l'entrainant dans le même élan dans le vide. Ils chutèrent sur plusieurs mètres, plongeant dans une obscurité presque total, avant d'atteindre une pente qui amortie leur chute, les faisant glisser encore et encore jusqu'à rejoindre une sorte de grotte.
L'humain se redressa douloureusement. Ses yeux s'habituaient lentement à l'absence de lumière lui permettant de localiser la jeune femme blonde. Il s'approcha avec précaution et se pencha vers elle en lui tendant sa main.

- Rien de cassé?

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Dim 31 Juil 2016, 00:18

「 La racine du mal 」
Eärhyë avait aperçu en même temps que Lévi les ombres tournoyant dans la brume. Il n’était pas difficile d’imaginer qu’elles caractérisaient d’autres spécimens de la même envergure que les deux occis un peu plus tôt, chacun de leur côté. La jeune femme soupira. Ella avait espéré régler le problème sans avoir à faire de nouveau couler le sang, et voilà qu’elle ne pourrait pas y échapper. Enfin, si, elle le pouvait si elle décidait de laisser sa part à l’homme qui l’accompagnait dans sa démarche altruiste. Seulement ce choix ne véhiculerait guère une bonne image des Béluas, ce dont elle se moquait éperdument, ce qui l’intégrait également dans le lot, ce dont elle se moquait un peu moins bien sûr. Sans être fière, elle ne voulait pas passer pour une faignante ou une incapable. Resserrant sa prise autour de la garde de sa dague, elle se ramassa sur ses appuis, prête à bondir sur le premier infecté qui l’approcherait. La Bélua aurait tout aussi bien pu se métamorphoser : le Lynx aurait adoré se rassasier de ses proies, cela lui aurait dégourdi les pattes tout en lui offrant un vent de liberté imprévu au programme. Un petit inconvénient notoire influença néanmoins sa décision de garder son apparence humaine : lorsque le Lynx abandonnerait le contrôle de ce réceptacle pour qu’elle reprenne la pleine maîtrise de son corps d’humaine, elle se relèverait nue et la jeune femme ne voulait pas se donner la peine de lui offrir un spectacle si… alléchant. Lévi était le genre d’homme à ne pas détourner le regard dans un moment aussi « gênant » - cela dépendait du caractère des acteurs réunis pendant la séance d’exhibition involontaire – mais plutôt à s’en rassasier, véhiculant dans la foulée un malaise que la blonde ne voulait pas subir. Lévi l’apostropha, elle lui répondit avec un sourire carnassier.

Tu ne seras pas déçu du spectacle, mon beau, lui assura-t-elle sans faire preuve d’arrogance. Elle ne détenait que peu de force mais connaissait parfaitement le reste de ses capacités. Sans se mouvoir rapidement, elle esquissait rapidement les attaques, du moment que ces dernières ne la prenaient pas en traitre. Comme on ne pouvait pas dire que les zombies étaient capables d’une intense réflexion, même sur une action palliant sur le court terme, la Bélua avait l’esprit tranquille de ce côté-là.
Enfouissant sa main gauche dans son gant griffu, Eärhyë esquiva une première attaque en se laissant tomber sur les genoux et tendit son bras droit dans le but de planter sa lame dans le ventre du premier assaillant. Du sang vicié gicla, arrosant copieusement son visage et sa chemise. Pleine de rage à peine contenue, la blonde hurla et bondit sur un nouvel adversaire, lui admonestant un coup de griffes avant de le terminer en lui dessinant un deuxième sourire au niveau du cou.


De quoi voir la vie en couleur, ricana-t-elle, emportée dans une frénésie sanguinaire.
Sans faire cas des états d’âme de l’angelot, Eärhyë acheva de cette manière la plupart des infectés traînant près d’elle. Croisant le regard de Lévi, elle avisa l’ouverture qui se forgeait dans les rangs ennemis et s’y fondit sans hésiter, laissant traîner sa dague de temps à autre ou portant des coups pour éclaircir les rangs, au passage.
Fuir n’était pourtant pas la solution, d’autant plus que le nombre des ennemis ne cessait de croître, se faisant toujours plus nombreux. Le petit groupe courait à perdre haleine, Lévi devant, pour gagner du terrain, peine perdue. Les zombies, quoique lents dans leurs attaques, étaient vifs quand ils s’agissaient de courir. Sans même comprendre l’enchaînement des gestes, l’homme s’arrêta brusquement. Ecarquillent les yeux de stupeur, Eärhyë tenta d’infléchir sa course voire même de ralentir, ce fut peine perdue. Elle le suivait de trop près et à une vitesse folle pour réussir à l’éviter. Son atterrissage contre le torse de Lévi fut aussi douloureux que la pensée de se frotter à lui. Mais la pauvre Bélua était loin d’être au bout de ses peines. Lévi évoqua l’idée de sauter et, avant que la jeune femme ne puisse protester à cette idée des plus idiotes, il l’entraîna à sa suite dans le précipice. La réaction de la blonde ne se fit pas attendre. S’accrochant à lui, elle vida ses poumons dans un hurlement à s’en briser les tympans. Sa plus grande peur résidait dans le vide et le vertige qu’il crée. S’y confronter de la sorte lui faisait frôler la syncope ! L’amortissement par la pente atténua à peine son cri qui se répercuta encore longtemps contre la paroi du gouffre. Atterrissant finalement sur le ventre, la jeune femme décida de ne pas bouger. Peut-être que l’autre idiot réfléchirait un peu plus aux conséquences de ses actes. Alors qu’il lui demandait si tout allait bien, elle marmonna un vague «
je vais te tuer ». Sa tête lui tournait, se redresser maintenant aurait été une gageure, et la jeune femme n’aurait pas été sûre de retenir la nausée qui l’étreignait…

Elle finit par se redresser, motivée par la puanteur qu’exhalaient les lieux. Relevant le nez, il était impossible d’échapper à la vue, pourtant au loin, de cet enfer.


Au secours…

La jeune femme regrettait presque de s’être embarquée dans cette folle aventure…


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Lun 01 Aoû 2016, 21:37


Livaï arqua un sourcil à la réponse d'Eärhyë. Il se doutait qu'elle devait lui en vouloir pourtant, il avait sauvé son joli petit cul des zombies. Il releva son bras en passant sa main dans les cheveux et tout en les laissant trainer sur l'arrière de son crâne rigola nerveusement.

- Me tuer… Charmante idée. Tu peux essayer… Ou tu peux aussi te montrer un peu plus aimable… finit-il par souffler en s'étirant le dos.
Il tourna lentement sur lui-même pour observer les lieux avec attention. Au-dessus de lui, la pente annonçait un retour des plus épiques. Ses yeux se détournèrent de la partie rocheuse en direction de la jeune femme, le confortant dans l'idée que cela serait plus difficile dans l'état actuel des choses.
Il soupira une nouvelle fois en baissant son regard vers le sol poussiéreux avant de reprendre plus sérieusement.

- Ok. Tu ne me connais pas, tu te méfies surement de moi ,mais je n'ai pas l'habitude de travailler avec des personnes en qui je n'ai pas confiance. Tu semblais plutôt interessante, mais plus ça va… Plus j'ai l'impression qu'il y a un truc qui cloche avec toi. 
Il attrapa son poignard à sa ceinture et le lança en l'air pour le réceptionner d'une main ferme.

- Si tu veux me tuer, soit. Tu ne seras pas la première à essayer de mettre fin à la vie d'un humain. Par contre, tu auras du mal à remonter toute seule même avec tes grifounettes…
Il pencha sa tête dans une contemplation emprunt de doutes avant d'étirer ses lèvres dans un léger sourire.
 
- Le sol sablonneux t'empêchera de planter tes griffes, tu glisseras encore et encore… Je viens d'un endroit comme celui-ci. J'ai été captif de nombreuses années, crois moi, j'ai souvent tenté de m'évader… Il n'y a aucun moyen.
Son sourire se fendit d'une arrogance particulière alors qu'il s'approchait d'elle avec un débordement d'assurance. Il pointa sa lame vers elle avant de la tourner vers lui et placer le bout du pommeau dans la main d'Eärhyë. 

- Tu peux me tuer… 
Il s'empressa d'avancer le tranchant sur son artère jouant avec la lame pour tracer un sillon ensanglanté sur sa gorge.

- Je n'ai pas peur de mourir. Mais seuls les dieux savent ce qu'il y a dans cette grotte… 
Son regard s'animait d'étincelles d'excitation au fil des secondes qui s'écoulaient. Ses veines bouillonnait d'afflux d'adrénaline qui le rendait toujours plus hilare.
Livaï finit par plonger dans les yeux d'Eärhyë dans une respiration longue et contrôlée. 
Il ne pouvait dire ce qu'allait décider le petit animal sauvage sur la défensive à qui il s'offrait volontiers. Son coeur raisonnait tant à ses oreilles qu'elle aurait pu donner une réponse, qu'il ne l'aurait pas entendu tant il était hypnotisé par ses yeux.
Un bruit retentit brusquement dans la grotte amenant deux créatures en piteuses états derrière eux. Les pieds trainant dans la poussière, ils ne se déplaçaient pas trop vite, laissant encore un certain temps de réflexion à la jeune femme.
Toujours pris dans un duel de regards qui s'éternisait, ils ne se préoccupèrent pas des zombies avant qu'ils ne soient à portée de dague. En quelques secondes Livaï avait attrapé le poignet d'Eärhyë pour le guider droit dans la tête de la première créature. Il n'avait pas même une fois sourcillé, toujours captif de ces prunelles aux reflets irréels. Il s'était contenté d'un rictus de satisfaction qu'il balaya en entrainant Eärhyë dans une danse étrange. Se servant de son bras pour la faire pivoter, L'humain la força à se placer devant lui, prisonnière de ses bras tendus, face à leur adversaire. L'humain avait posté sa main sous la gorge de la seconde créature pour l'empêche de mordre sa captive. Dans le même élan, il tira sur le bras de la sauvageonne pour libérer la lame du crâne du zombie et s'avança droit vers la paroi rocheuse où il immobilisa tout son petit monde. La créature contre le mur de la grotte et la beauté indomptable entre lui et la cadavre putride. Il arma une nouvelle fois, le bras d'Eärhyë en plantant la dague dans la tête de la créature qui glissa inerte sur le sol. 
Ce petit jeu était à la hauteur des attentes de l'humain; Excitant et terriblement dangereux.
Livaï retourna la jeune femme la plaquant à son tour contre la paroi tout en plaçant sa main sur sa gorge. Elle était toujours armée ,mais avec ce nouveau shoot d'adrénaline, ce détail était bien futile. Il se pencha sur elle en humant son parfum et ferma ses yeux.

- Tu peux me tuer maintenant… Mais tu te prives d'un atout…
Les yeux à demi clos, il observait son regard vibrant, tentant de comprendre ce qu'elle avait en tête. Ses doigts relâchèrent lentement la pression sur la gorge d'Eärhyë alors qu'il la libéré de son emprise.

- Tu n'as rien à craindre de moi. J'aboie plus que je ne mords. Essaye juste de ne pas déverser ton venin dans tes paroles… 
 
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Dim 07 Aoû 2016, 18:51

「 La racine du mal 」
Livaï n’avait pas compris, ne pouvait comprendre. Ce n’était pas de la rancœur qui lui avait fait prononcer ces mots blessants, seulement de la peur. La Bélua ne le craignait pas lui, elle redoutait simplement les choses qu’il serait capable de lui faire faire. Tout comme elle mais l’Esprit Totem en moins, il dégageait une force sauvage à moitié indomptable à laquelle elle craignait de succomber. Le Lynx était toujours absent de son sein, pourtant elle savait qu’Il aurait été irrémédiablement attiré par cette force de la nature. Non, Eärhyë n’avait pas prononcé ces quatre petits mots dans le seul but de blesser, d’énerver ou que savait-elle encore. Elle les avait proférés car c’était ainsi qu’elle relâchait la pression. N’avait-il pas perçu son appréhension du vide, entendu son cri retentissant lors de leur chute, senti son étreinte se resserrer sur son torse alors qu’elle succombait à sa phobie ? Il fallait croire que non, au vu de ce qui allait suivre…

La Bélua se relevait à peine que Lévi l’assommait de son premier reproche. Sciée sur place, la jeune femme cligna des yeux à plusieurs reprises en le fixant, se mordant la lèvre inférieure dans le signe manifeste de sa gêne. Elle-même venait simplement de comprendre pourquoi elle réagissait ainsi en sa présence, aucun reproche ne pouvait être fait envers lui, qui jusqu’à lors était resté taquin mais aimable.
La jeune femme se pencha pour épousseter ses vêtements dans le seul but d’échapper à ce regard inquisiteur, lui masquer de la sorte sa gêne. Cela lui conférait dans le même temps de précieuses secondes qu’elle mit à profit pour trouver une phrase cinglante à répondre. La blonde se sentait attaquée, pas dans le peu d’orgueil qu’elle possédait mais dans son caractère même. Habituellement, elle réagissait à ce type d’affront par le renvoi du ballon, c’est-à-dire l’attaque. Elle savait toutefois que ce choix ne serait pas approprié dans cette situation, qu’elle appréhendait déjà comme une impasse.
N’ayant pu voir le regard de Lévi sur les alentours, elle reçut le soupir comme une gifle douce amère. La suite du monologue eut le don de déplaire à Eärhyë, qui là encore ne pouvait pas lui en vouloir… Elle avait mal réagi depuis le début, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même s’il se complaisait à la flageller verbalement.

Elle accueillit de sa paume le poignard de Lévi comme dans un rêve. Son bras tétanisé tremblait pourtant elle était incapable de le mouvoir par la seule force de sa volonté. Elle était d’ailleurs incapable de la moindre décision sensée. Il se plaçait à sa merci, acceptait le danger pour lui prouver qu’il était digne de confiance malgré un tempérament farouche. Leur regard se rivait à l’autre et Eärhyë s’y accrochait comme à une bouée de sauvetage, sa dernière prise sur le monde réel. Elle était accablée par son comportement, qu’elle jugeait avoir subi plus jeune et imité sur lui. Lui, qui dévoila finalement la misère des années passées, des tentatives d’évasion, de tous les obstacles que le hasard plaçait avec une sadique malice sur la route. Eperdue et confiante, la blonde le laissa prendre le pas sur leur danse étrange, incapable du moindre mouvement par elle-même. Elle se raccrochait à lui avec toujours plus de ferveur, les yeux brillants comme s’ils s’apprêtaient à déverser toutes les larmes du monde. Elle s’en voulait, oh oui ! elle s’en voulait. Cependant elle n’avait jamais perdu son temps en excuse et voyait mal comment amener la chose. Alors elle restait là, tétanisée, comme une petite chose fragile qui découvrait enfin l’horreur du monde.

Leur danse s’échoua finalement contre la paroi, elle face à lui. La prise sur son propre cou la troubla à peine, pourtant le manque d’air qui se fit bientôt sentir la contraignit à lâcher le manche de l’arme pour agripper les doigts de Lévi dans une tentative dérisoire de les desserrer de sa gorge. Lui qui concluait son long monologue entrecoupé d’émotions et d’adrénaline, elle tenait d’articuler quelques mots qui, elle l’espérait, permettraient de mettre fin au « débat ».
Je ne… veux… pas… te tuer… Son visage, pourtant si pâle, virait au cramoisi et ses yeux se voilaient progressivement. C’est alors qu’il la relâcha et elle se laissa tomber au sol, vidée de ses forces. Se massant la peau de son cou, des larmes coulaient sans qu’elle puisse les retenir. Et le Lynx qui demeurait absent…

Je ne veux… pas… te tuer… répéta-t-elle en continuant son traitement. Le vide… est ma phobie… Il lui avait révélé son enfance, elle lui avouait sa plus grande hantise. Eärhyë fonctionnait ainsi, dans la notion du donnant donnant. La suffocante avait ainsi l’espoir que l’homme comprendrait ses paroles déplacées et blessantes. Puis la Bélua chercha quelque chose à répondre, une phrase retentissante qui la dédouanerait de tout et l’excusant en même temps. Elle ne trouva que cette phrase pathétique… Je ne savais pas… pour toi... Les mots venaient difficilement mais la pression sur sa gorge avait été douloureusement longue, ses poumons en étaient toujours à réclamer avidement de l’oxygène. Merci… De quoi ? De lui avoir ouvert les yeux sur son comportement ignoble ? De lui avoir partagé une enfance funeste aux couleurs de prison ? De lui avoir fait confiance au point de tout déballer et de se mettre à portée d’une arme ? Là encore elle ne saurait dire. Pourtant, elle avait l’impression de porter le poids d’une dette envers lui. Piteusement, elle baissa la tête, se mordillant la lèvre pour réfréner une flopée de larmes traîtresses. Excuse-moi… d’avoir été ingrate… Comment lui expliquer le fond de sa pensée, son comportement jusqu’à maintenant sans qu’il se méprenne sur ses révélations ? Peu importait. Maintenant qu’elle était pieds et poings liés devant lui, il lui fallait le courage d’aller jusqu’au bout. C’est juste que… Tu sembles de la même étoffe que moi, téméraire et indomptable et… Ca me faisait peur… Elle inspira un bon coup. Elle n’avait pu prononcer ces dernières paroles mais il lui faudrait bien terminer ce discours délicat. Je ne voulais pas me faire marcher sur les pieds… C’était à peu près l’idée, avec malgré tout une pointe édulcorée.


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Sam 20 Aoû 2016, 17:58

Livaï suivi la lente descente d'Eärhyë à ses pieds. Elle semblait s'enfoncer dans le sol comme si le poids de ses mots venaient de l'accabler de tous les maux du monde. Il papillonna des cils sans comprendre les paroles dont elle se délestait enfin et soupira longuement. Il les écouta avec une attention toute particulière emprunt d'un sérieux qu'il était pourtant rare de voir chez lui et ferma les yeux dans une considération sincères de ses confessions. La gorge de l'humain se noua douloureusement alors qui contractait ses poings. 
S'il n'avait pas voulu la blesser et seulement lui démontrer sa bonne foi, il se rendait compte qu'il avait peut-être un peu présumé de sa méthode. Etrange jeu de miroir qui le déstabilisait à présent, lui et son assurance démesurée. Finalement, il en fallait peu pour faire vaciller la certitude qu'il menait la danse. La petite sauvageonne aux cheveux emmêlés venait de lui renvoyer la balle, dans un étrange jeu de miroir. Il l'avait acculée, comme d'autres l'avaient fait avant lui. « Pareil » Étrange raccourci pourtant si juste, présenté ainsi. S'ils partageaient les mêmes blessures alors il n'y avait rien d'étonnant qu'elle réagisse ainsi.
Il dégagea sa tête dans un mouvement du cou et laissa tomber ses cheveux sur ses yeux. Son regard était trouble en réponse aux yeux agités et humide d'Eärhyë.
Il amorça un pas vers elle, et sans crier garde, sans lui laisser la moindre opportunité de réagir ou de fuir, il l'enlaça, refermant ses avant-bras autour de son cou, faisant disparaitre sa crinière désordonnée dans son torse. Lui même surprit par cet élan, il soupira discrètement en se dégageant précautionneusement. Une main sur le sommet de la tête de la jeune fille, il baissa son menton en prenant soin de cacher le haut de son visage dans l’ombre de sa frange. Le souvenir de la chaleur d’Eärhyë imprégnait encore ses vêtement dans un sensation étrange qui l’obligea à emboiter le pas vers le fond de la caverne. 
Il s’arrêta à bonne distance, hésitant un instant avant de reprendre la parole d’une voix serrée.

- Je n’ai pas l’habitude de m’épancher… De parler de ce que je ressens vraiment… Je surjoue beaucoup car c’est une façon de survivre ici bas… Un jour… Je serai quelqu’un d’important, finit-il par confier. Si je n’apprends pas de mes erreurs alors tout ceci est voué à l’échec… Le sentiment le plus puissant n’est pas l’amour… C’es la confiance. Car sans confiance il n’y a pas d’amour… Si on peut choisir ses ennemis, on peut tout au contraire choisir ses amis.

Elle ne pouvait le savoir, mais Livaï venait de se livrer bien plus qu’il ne l’avait encore jamais fait avec toutes autres personnes. 
Plus haut dans les hauteurs, Devendllyne ne pouvait s’empêcher de sourire. Livaï grandissait. A chaque pas qu’il faisait, elle entrevoyait le chemin de se destin qu’il se prédestinait à accomplir. Si peu de personne le voyait encore, elle devinait sans peine le potentiel de son protégé.

La grotte était noire, pourtant au fond des ténébreuses profondeurs vers lesquelles ils s’avançaient, une lueur verte se faisait grandissante les attirant vers leur folle quête. Une descente vers les enfers, un autre monde qui ne pouvait qu’exciter L’humain étrangement calme. Il s’approchait prudemment arme à la main. Il n’avait aucune idée de ce qu’il l’attendait. Le jardiner avait parlé d’une créature et en vue des dégâts qu’elle causait, cela lui laissait un vaste aperçue de sa puissance.
Avec toute les précautions dont il pouvait faire preuve et malgré l'excitation qui faisait battre son coeur, l'humain continuait de progresser le long des parois devenues acérées et tranchantes. Eärhyë, non loin de lui, lui donnait une raison de plus de se réjouir de cet étonnant spectacle. La petite sauvageonne avait du mordant, promettant une belle bataille en perspective. Il avait eu le temps de se rendre compte de ses capacités et avait déjà une idée de comment exploiter ses aptitudes au combat. Mieux valait agir de concert et il espérait que son précédent discours avait motivé Eärhyë à faire de même. Il jeta un rapide coup d'oeil par-dessus son épaule pour s'assurer qu'elle était bien là et croisa son regard étonnement sérieux. L'humain ne put s'empêcher de sourire. Elle était prête, elle aussi, pimentant plus encore cette balade.
Un cri innommable s'éleva dans un écho terrifiant, freinant leurs progressions. Le passage venait d'aboutir sur une cavité plus grande baignait dans cette lumière phosphorescente aux reflets de jade. Un décor des plus étrange où au milieu trônait un gigantesque arbre.
La mâchoire contractée, Livaï s'était baissé derrière un rocher, entrainant d'un geste leste la petite blonde à faire de même. Assis dans l’ombre, ils se terraient pour ne pas attirer l’attention.
Dans une longue expiration, il plaqua le plat de sa lame sur son front et la fit lentement glisser sur sa peau qui perlait déjà d'une suée froide. La concentration n'était pas son fort. Habituellement, il y allait à l'instinct. Mais cette fois, il avait quelqu'un d’autre que lui-même à protéger. Si cette petite furie lui faisait confiance à présent, cela valait bien peine de faire un effort. Le regard perdu dans la noirceur du passage, il fixait à s’en bruler les yeux le vide, fouillant sa mémoire, tentant de fomenter un plan avec le peu de ce qu’il avait à disposition.
Son regard dévia soudainement vers Eärhyë dans un nouveau rictus.

- Tu sais jouer à chat perché?

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Dim 04 Sep 2016, 18:02

「 La racine du mal 」
Eärhyë se sentait ballotée vers deux courants contraires, étirée dans deux directions qui accentuaient son malaise croissant. D’un côté, le malaise de s’être ainsi livrée. Mettez de côté Mirra, et vous vous rendrez compte qu’il était rare que la jeune femme évoque les difficultés de son enfance, la crainte de la sagesse, et l’appréhension de la solitude. La Bélua appréciait son caractères retors et ne le modifierait pour rien au monde, pour autant elle savait que sa personnalité était loin de plaire à tous et ne voulait pas faire fuir le premier qui lui tendrait une main amicale. Lévi, pour similaire qu’il soit à elle, semblait de cet eau-là. D’un autre côté, la jeune femme se sentait bien, détendue et apaisée. Avoir parlé, comme Lévi avait pu le faire avant elle, était un bien meilleur remède que de noyer son chagrin dans l’alcool.
Quoi qu’il en soit, la jeune blonde ne s’attendait pas à ce que son interlocuteur comprenne, encore moins qu’il réagisse de la sorte. Se retrouver contre ce torse chaleureux représentait un geste de pardon allant au-delà de ses espérances. En temps normal, sa fierté aurait esquivé l’étreinte sans plus de façon. Là, les larmes pathétiques de la blonde l’avaient comme décrochée de la réalité et elle vivait la situation comme un témoin éloigné. Effleurant les coudes de Lévi, comme pour s’agripper ou vérifier qu’elle ne rêvait pas, elle ferma les yeux le temps de quelques instants, tentant de chercher le moyen de profiter au maximum de cette étreinte impromptue. L’homme s’éloigna enfin, s’attirant le regard inquisiteur de la blonde, qui ne comprenait décidément pas les réactions qu’il présentait. Ceci dit, lui-même semblait quelque peu perdu au milieu de ses émotions, même si la situation ne laissait pas vraiment l’occasion de réellement s’épancher. Eärhyë l’écouta discourir, les yeux rougis et les sourcils froncés. Venait-il d’affirmer qu’il lui faisait confiance ? Ca en avait tout l’air… Ses mots conservaient une part de mystère et ce n’était guère ni le lieu ni le moment de démêler ce nœud.

Vint le temps de recouvrir ses esprits pour passer à l’action. Si la Bélua avait apprécié leurs aveux respectifs, il leur fallait à présent faire montre de prudence pour éliminer cette menace directe pesant sur le Jardin du Savoir. Lévi devant, elle lui emboîta le pas avec un visage sérieux, quoiqu’encore légèrement rose, un air qui détonait considérablement avec le bouleversement passager qu’elle venait de ressentir. Impulsive qu’elle était, la jeune femme savait facilement rebondir, ce qu’elle avait fait là. Un coup d’œil vers les hauteurs l’avait rassurée quant à Sîdh. L’Okatsune la surveillait de là. Il n’interviendrait probablement pas, au moins était-il sain et sauf. A présent, ses pupilles se rivaient sur les fes… essayaient de voir à travers le corps de Lévi. Une lueur diffuse, étrangement verte, pâlissait les parois de la grotte dans laquelle ils avaient atterri, les plongeant dans une atmosphère chlorophyllienne qui mettait à mal les nerfs de la blonde. C’était une ambiance étrange, surnaturelle. Si elle n’était pas inquiète quant à son avenir proche, elle n’avait qu’une hâte : en finir au plus vite et quitter cet endroit des plus malsains.
Un cri résonna en écho contre les parois, semblable à cette lueur déroutante. La Bélua ne sut dire si c’était un hurlement de douleur ou bien de sadisme. De toute façon, dans un cas comme dans l’autre, il n’augurait rien de bon. Se rapprochant de Lévi tandis que celui-ci freinait pour qu’elle se mette à ses côtés plus rapidement, il l’enjoignit finalement à se cacher derrière un rocher, geste qui agaça la jeune femme, plus prompte à la bagarre. Pensive quant à l’attitude à adopter, Eärhyë le regarda, surprise, alors qu’il posait sa question.


Chat perché ? Bien sûr, la jeune femme y avait joué de nombreuses fois dans son enfance, en compagnie de Mirra. Cependant, elle ne voyait pas du tout le rapport entre les jeux enfantins et la situation présente. Un sourcil haussé, Eärhyë se permit un sourire innocent tandis que ses yeux se teintaient davantage de malice. Je sais miauler, ronronner, faire la chatte, quoi… Mais le chat perché… Une petite pirouette taquine pour pallier à l’absence de stratégie, ou du moins à sa compréhension de la stratégie. Lévi semblait avoir une idée derrière la tête. Quant à elle, c’était la panne sèche totale. S’il fallait vraiment qu’elle trouve quelque chose, elle hausserait les épaules et improviserait dans l’action.


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Ven 09 Sep 2016, 05:30



Livaï avait écarquillé ses yeux, stupéfait par ce qu’il venait d’entendre. Était-elle sérieuse ou tentait-elle de le rejoindre sur le chemin plus que tendancieux de la provocation? Quoi qu’il en était, elle venait de lui arracher un sourire qu’il n’était pas prêt de faire disparaitre.
L’humain secoua la tête encore amusé par la multitude d’idées qui venaient d’embraser son imagination et remonta son regard vers celui de la petite blondinette qui lui faisait face. Elle avait un sacré tempérament qui ne manquait pas de piquant.
Dans un petit spasme d’hilarité, il fit mine de juger l’à-propos de ses paroles dans un coup d’oeil plus que sérieux.

- Mais je ne demande que ça, précisa-t-il en pinçant ses lèvres, de voir la petite chatte qui sommeille en toi…
Il leva ses mains et s’empressa de conclure avant qu’elle ne réagisse.

- En toute innocence… Et à des fins plus que louables. Pouffa-t-il en reportant son attention vers le décor en contrebas. Plus sérieusement… On ne sait pas contre quoi on se bat et pas question de prendre le risque d’être blessé. Nous allons donc jouer à chat perché…
Dans un bref regard de côté, Livaï vérifia l’attention de son interlocutrice avant d’indiquer du doigt les repères qu’il s’apprêtait à énumérer.

- Les passages sont à découvert ne laissant que peu de refuges, toutefois là et là, il y a certaines corniches auxquelles tu pourras accéder avec tes talents de félin, s’arrêta-t-il en gloussant.
Ses yeux ne la lâchaient plus du regard. Elle avait piqué sa curiosité et quelque chose en elle, électrisait l’humain qui ne pouvait s’empêcher de la taquiner. Si la proximité du danger et l’appel de l’inconnu rendaient particulièrement existant cet instant, l’idée d’entamer une joute verbale avec elle, le rendait presque euphorique.
Livaï étira ses lèvres dans un sourire charmeur avant de frotter ses mains l’une contre l’autre.
Il n’attendait pas vraiment son approbation, juste le bon moment pour lui porter le coup de grâce l’ultime provocation qui mettrait soit l’humain à terre, soit, dans le meilleur des cas Eärhyë. Livaï espérait une victoire mais au final cela importait peu, même s'il perdait cette partie, il lui restait à mener le combat en contrebas avec la mystérieuse créature. Une amère compensation en vue de l’échange futur qui s’annonçait de plus en plus comme le duel du siècle. Toujours en observation, il finit par se pencher vers elle en posant sa main contre la paroi rocheuse.

- Tu as compris, le plan, chuchota-t-il. Ou tu donnes ta langue au chat? Finit-il par sourire.
La tête penchée vers l’avant, il s’approcha plus près encore, jusqu’aux portes des lèvres d’Eärhyë, s’arrêtant à peine avant de les effleurer, jouant avec son souffle qu’il avait cru s’arrêtait. Les yeux perdus dans son regard, il attendait la sentence et espérait qu’elle soit à la hauteur de ses fantasmes. La petite furie jouait au chat et à la souris mais ne se doutait pas de qui étaient en fait la proie et le chasseur. Livaï savourait cette longue seconde de flottement qui faisait battre son coeur dans des pulsions d’adrénaline. Bientôt, elle le délivrerait et il serait parfaitement comblé.
Alors qu’il percevait les prémisses d’une réaction, quelque chose attira leurs regards vers le rocher, les confrontant alors à la vision d'un animal des plus étranges. Si à première vue sa tête faisait penser à celle d’un lion, cette créature n’en avait pas moins l’aspect d’un gros félin. Ses griffes sortirent de ses pattes entamant la roche sur laquelle la bête était postée.
Estomaqué par cette apparition et la proximité du danger, Livaï poussa Eärhyë derrière lui, s’interposant par pur réflexe entre la créature et la jeune femme. Un étrange instinct qui le fit sourciller alors qu’il se confrontait à la gueule gigantesque de la créature qui venait de pousser un rugissement.

- Quand je disais… Minou… J’avais autre chose en tête,  souligna l’humain en jetant un petit regard sur le côté vers la petite blonde. Tu te rappelles du plan…? Ça n’a pas changé… J’espère que tu cours vite?
Sans même lui laisser le temps d’une réponse, il frappa l’animal qui poussa un nouveau hurlement qui raisonna dans toute la cavité dans laquelle ils se trouvaient.

- Maintenant, cria-t-il en guise d’ouverture.
Sans même réfléchir Livaï venait d’attaquer l’animal, focalisant l'attention de la bête sur lui et tombant en contrebas dans le labyrinthe rocheux. Il espérait avoir donné assez de temps à Eärhyë  pour s'enfuir saine et sauve. L'animal ne l'avait pas suivit mais deux silhouettes se détachaient de l'ombre.
Des cadavres en mouvements s’avançaient à sa rencontre, l’obligeant à armer de nouveau son épée.

- Eä? Mon petit chat? Hurla-t-il pour savoir si elle était toujours vivante. Dis-moi que tu es retombée sur tes pattes?
Les jardiniers d'outre tombe attaquèrent Livaï, l’obligeant à s’éloigner vers un passage à l’écart. Il n’ignorait pas les dernières remarques de son ange gardien, mais ne pas blesser des créatures affamées de chair allait être un tantinet compliqué en vue de la situation. Acculé et inquiet du sort de sa protégé il l'interpela à nouveaux.
L’animal d’un autre monde sauta au-dessus de lui prenant la direction du centre de la cavité.

- Eä… Elle arrive… Souffla à la hâte l’humain en se débarrassant d’un premier zombie.
Il devait faire vite et la rejoindre avant qu’il ne lui arrive quelque chose.


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Dim 16 Oct 2016, 21:56

「 La racine du mal 」
A l’image du sourire de Lévi à sa propre boutade, les traits de la Bélua s’affaissèrent dans une malice toute intime. Si la jeune femme appréciait beaucoup l’humour et les taquineries, mélanger les genres et les thèmes permettaient de renouveler les boutades. Et le genre tendancieux avait été quelque peu mis à l’écart jusqu’à lors, chose que la blonde était toute prête à corriger dés maintenant, même dans une situation aussi saugrenue que celle qu’ils vivaient en ce moment même. Mi-outrée mi-amusée par sa réplique plus que piquante, Eärhyë s’efforça de garder les lèvres serrées alors qu’elles ne demandaient qu’à s’ouvrir sur un rond stupéfait, tandis que ses dents fondaient la chair de sa langue pour empêcher un éclat de rire de sortir malencontreusement. Dans l’ensemble, la Bélua s’en sortit en s’étouffant à moitié, s’empressant de mettre sa main devant la bouche pour cacher les petits spasmes dus aux toussotements. Le rappel de leur combat à venir suffit néanmoins à lui faire recouvrir sa raison. Ses sourcils se froncèrent en une moue de concentration appliquée. L’allusion à chat perché la laissa presque de marbre, si ce n’est un tressaillement de la paupière. Si au premier abord la personnalité grandiloquente et suffisante de Lévi l’avait agacée, à présent la blonde s’amusait grandement. Hocha la tête pour montrer qu’elle comprenait progressivement où il souhaitait en venir, elle écouta la suite du plan en suivant ses indications du regard, repérant lesdites corniches où elle pourrait refuge ou au contraire prendre appui pour plonger dans l’action. Ca risque d’être un beau carnage, pensa-t-elle pour elle-même, cherchant l’approbation du Lynx. Une simple réaction. Qui ne vint pas… Sentant poindre un mauvais pressentiment, Eärhyë commençait à se rider quand Lévi attira de nouveau son attention par un jeu de mot bien envoyé. Gardant un flegme qui contrastait avec sa pique précédente mais qui s’harmonisait parfaitement avec le ton du combat à venir, Eärhyë s’improvisa une réponse mordante. Bondir, descendre, monter, descendre, monter… C’est le jeu du va-et-vient, ce n’est pas difficile à comprendre. Ponctuant sa remarque d’un discret passage de sa langue sur sa lèvre inférieure, la Bélua ne sut si ce geste déclencha une réaction en chaîne de Lévi ou s’il avait pris ce coup fourré à l’avance. Quoi qu’il en soit, elle se retrouva accolée au mur, les lèvres du mâle à un centimètre des siennes. Son souffle chaud envoyait plus qu’une invitation, pourtant quelque chose criait en Eärhyë de ne pas se laisser aller. Alors même qu’elle s’apprêtait à user de son agilité dans une pirouette véritable et non plus verbale, un rugissement les tira de cette transe, coupant court à toute autre possibilité. Lévi se plaça devant elle, attirant un regard dépréciateur de la blonde. Pas de chance, elle n’eut pas le temps d’ouvrir sa grande babaille. Hochant de nouveau la tête sans avoir la certitude qu’il ait pu voir, Eärhyë se ramassa sur ses jambes, prête à bondir pour s’éloigner alors même que son instinct guerrier lui criait de rester.

Finalement Lévi lui donna le signal du départ et la Bélua partit dans un sprint intense, quittant leur refuge en quête d’un autre. Dans sa course, elle voulut se retourner pour voir comme se débrouillait son partenaire. Débile. Totalement débile… La blonde s’emmêla les pinceaux, ou plutôt les jambes, perdant l’équilibre et roulé boulant vers le centre du gouffre que le groupe jouxtait. Grognant de douleur, Eärhyë s’étala de tout sn long une fois au centre, le nez dans la poussière rendue humide par un liquide à l’odeur et au goût – difficile de garder la bouche fermée dans une telle situation – étrangement amers. Se relevant, Eärhyë se frotta ses vêtements sombres en ayant qu’une pensée. C’est loupé pour le plan sur les corniches. Relevant le nez pour tenter d’apercevoir le conflit dans lequel se trouvait toujours son partenaire, ce dernier l’invectiva directement pour s’assurer de son état.
Le coup des pattes, c’est une idée reçue, tenta de crier en grimaçant de douleur, se frottant un coude enflé. Désarticulé ou non, elle ne parvenait pas à le déterminer, mais la douleur affluait de manière trop brutale pour l’aider à réfléchir. Elle entendit à peine le murmure de Lévi mais eut le réflexe de relever les yeux. La bête était horrible à regarder. Monstrueusement monstrueuse, d’une taille énorme et aux crocs acérés. Eärhyë avala sa salive. Elle s’imaginait de loin, chétive face à cette créature sortie tout droit des ténèbres. Tout aussi dérisoire, la jeune femme dégaina sa dague, sachant fort bien que ça ne tiendrait pas le monstre en respect. Lévi, c’est quand tu veux que tu te ramènes, se surprit-elle à murmurer. Il fallait croire que le chat allait être maté par un plus gros matou…

Dans un dernier excès de pensées, la jeune femme eut une idée. Par ses origines elle pouvait contrôler la faune alors peut-être que… N’y croyant pas, elle persista à essayer, se doutant qu’hormis du temps elle n’y perdrait rien. A ses yeux il valait toujours mieux d’essayer que de mourir par abandon. Le félin s’arrêta quelques secondes pour la fixer avant d’avancer de nouveau, déterminé. L’animal ouvrit la gueule pour rugir, un rugissement qui fit écho en elle sans qu’elle parvienne à déceler si Boule de Poils se manifestait ou si elle fantasmait. Je t’en prie… Vu l’inégalité du combat, prier était la dernière option qu’il lui restait…



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Lun 07 Nov 2016, 20:58


Livaï serrait les dents. Chaque coup qu’il portait à un malheureux jardinier lui renvoyait l’écho des paroles de son ange gardien. Ce n’était pas tant le remords qui contractait ses muscles mais belle est bien le fait que Dev pouvait lui en vouloir de ne pas avoir essayé.
Personne ne pouvait imaginer comme sous ses airs d’ange, elle pouvait être agaçante de préceptes moralisateurs. Elle arrivait toujours à le faire culpabiliser ou du moins user sa patience pour lui faire faire ce qu’elle jugeait bon pour lui.
Les femmes étaient de redoutables négociatrices et plus on tenait à elle, plus il était difficile de ne pas se plier à leur volonté.
La femme qui hantait son esprit, au delà du simple fait de ne pas abimer les zombies, était Eärhyë. À chaque esquive, ou coup d’épée, le coeur de Livaï se serrait dans la douloureuse aperception. Il lui avait fait une promesse et par la force des choses, il était incapable de la mettre à exécution.
L’humain grimaça en soufflant un juron. Il était au bord d’un gouffre, dans un fragile équilibre qu’il brisa soudainement dans un éclat de rage. La lame de son épée fendit l’air dans un arc de cercle tranchant, faisant sauter la tête d’un cadavre décharné et vaciller trois autres.
Le temps n’était plus à la conciliation. Au diable les bonnes résolutions. S'il fallait tailler un chemin dans le vif de ses créatures, il le ferait sans l’ombre d’une hésitation.
Livaï repoussa les attaques, filant dans le labyrinthe.
Le nom d’Eärhyë raisonnait autant dans sa tête que dans l’écho de sa voix qui rebondissait sur les paroles des cavités dans lesquelles il s’aventurait. Soudain un rugissement le tétanisa sur place.Son sang n’avait fait qu’un tour, accélérant les pas et arrivant au dessus d’un trous o`la bête s’avançait droit vers Eärhyë. Si l’instinct de l’humain le poussait à sauter à corps perdu dans cette lutte, les paroles de son ange gardien lui revinrent en mémoire. Livaï avait la foi envers les Aetheri et si ils avaient placé cette chose sur sa route c’est qu’il était bien capable d’y survivre… Oui mais Eärhyë…
Sa mâchoire se contracta douloureusement. Le temps était compté et lorsque la créature fit mine de sauter sur la jeune femme, Livaï sauta à son tour sur elle.
Cette grotesque cascade tenant plus du suicide, le conduisit à chevaucher cette infortunée monture qui l’expédia contre le mur de roche. Il se releva avec peine cherchant des yeux l’épée qui lui avait échappé des mains.

- Bordel… Ça ne ressemble pas du tout au plan auquel j’avais pensé… Maugréa-t-il en crachant du sang.
La main sur son flanc, Livaï lança un coup d’oeil à Eärhyë. Elle semblait blessée, ne lui laissant que peu de temps et de possibilités pour trouver une échappatoire.
La bête sauta de nouveau sur Livaï qui l’évita de justesse dans un roulé boulé improvisé. Il atteignit son épée dans cette curieuse manœuvre et menaça la créature dans un cri bestial.

- Je ne sais par d'où tu viens… Mais je sais où je vais t’envoyer.
Sans attendre l’humain se lança au-devant de la bête, ne lui laissant aucun répit. Elle était rapide et terriblement puissante. Chaque coup de patte menaçait de lui trancher un membre.
Alors qu’il s’écrasait une nouvelle fois dans la poussière, il remarqua une pierre sur le corps de l’animal. La lueur verte qui s’en dégageait n’était pas s’en rappeler l’ambiance du lieu où il se trouvait, faisant naitre une folle hypothèse.
L’humain se redressa avant que les griffes de l’animal ne le transpercent, leur permettant de fuir jusqu’Eärhyë.
Il arriva à bout de souffle devant elle, l’arrachant au sol où elle s’était statufiée. Il l’entraina à bonne distance et la poussa contre la paroi.
Dos à elle, il ne quittait pas des yeux la créature qui les observait dans des grognements vrombissants.

- Mon petit chat a mal aux pattes? Ricana-t-il avant de continuer à l’attention de la jeune femme. J’espère que tu sais viser… On va tenter un truc… Il y a une pierre verte à la base de sa nuque… Tu la vois? Je l’occupe pendant que tu essayes de briser ce joli petit bijou…
Livaï n’avait aucune idée concernant la réussite de ce plan. C’était un essai comme un autre. Il fallait composer et voir ce qu’il pouvait advenir en faisant cela. L’animal pouvait très bien s’affaiblir comme, cela ne pouvait avoir aucun impact sur lui hormis le mettre plus en colère.
Livaï inspira profondément. Il essaya de décontracter ses épaules et de faire le vide dans son esprit. Il avait besoin d’Eärhyë.
Il lui lança un bref regard, sans un mot, avec pour seul indice son indéfectible sourire qui ne disparu que lorsqu'il se lança à l’attaque de l’animal. C’était ainsi qu’il voyait les choses; Il ferait diversion en espérant qu’Eärhyë trouve la force et le moyen de briser la pierre, en attendant, il tiendrait bon. C’était ce qu’il avait promis. Les sortir de là quoiqu'il en coute.

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[Quête] ♦ La racine du mal ♦ feat Eärhyë Lothiel

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