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 [Quête] ♦ Les plantes affamés ♦ [PV: Capucine]

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Mar 19 Mai 2015, 18:41

Il était plutôt rare que je reçoive du courrier... Mais encore plus lorsque je reconnue que cette lettre venait de cet étrange personnage que l'on m'avait présenté comme un vieil ami de la Famille. Lau était son prénom, et je ne savais pas jusqu'où exactement remontait son lien avec les Eternam, mais mamie Bagaya elle-même m'avait assurée qu'elle le connaissait déjà durant son enfance. Vraiment étrange... Je ne savais rien de sa race, de sa famille, de son rôle auprès de nous... Ma seule sertitude était qu'il se présentait comme un allié... mais la tentation d'utiliser mon pouvoir de la Mortelle Clairvoyance sur lui était grande... C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à accepter sa singulière invitation qu'un corbeau m'avait apporté quelques secondes plus tôt. Jusqu'à aujourd'hui, l'homme énigmatique avait toujours prit grand soin de m'éviter, comme si ce dernier avait consciences de mes capacités magiques et qu'il prenait d'extrêmes précautions pour s'en préserver. Mais je devais malheureusement reconnaître que je m'étais trompée, et reconnaître que j'avais autant médis sur une personne dont j'ignorais tout et qui pourtant était si important pour nous, me mettait des plus mal à l'aise... Ma première action sera donc évidemment de lui déclarer mon mea culpa, que je préparais bien consciencieusement à l'avance. Il était hors de question pour ma part de risquer de déclencher un incident diplomatique. Grand-mère ne me le pardonnerait pas.

La Famille, voilà quelque chose qui m'était encore étranger, bien que je sois désormais capable d'appeler Romulus "grand-frère", que mes relations avec Melody se soient stabilisés, et que le Manoir Eternam ait été remit droit sur ses planches de bois. Je ne m'étais jamais sentis investie d'une quelconque mission ou de responsabilités envers ce nom que je portais. A mes yeux, désormais, les seuls obligations que j'avais à respecter était envers mon peuple, et je n'avais de comptes à rendre qu'aux Gardiens des Sceaux... Mais tout changeait toujours, irrémédiablement, et je devais maintenant m'adapter à cette nouvelle facette de mon existence. Jouer un double jeu subtile, de la bonne fille de famille, tout en préservant notre Secret. Voilà quel était désormais mon quotidien. Et je venais tout juste de me matérialiser au cœur du Jardin du Savoir, assemblant la matière de mon corps pour récupérer mon apparence pre-mortem. Mon regard scrutait lentement chaque personne présente, et il semblait régner ici un vent de panique qui m'intrigua instantanément. Des jardiniers couraient de tous côtés, appelaient leurs collègues, déplaçaient... des blessés ? Je m'approchais de l'un d'entre-eux, dans le but de me renseigner sur la situation. Curiosité malsaine ? J'aurais tout le loisir d'en culpabiliser plus tard. « Pardonnez-moi, monsieur, pourriez-vous m'indiquer la cause de toute cette agitation ? » L'homme aux cheveux bruns coupés court se tenait vivement le bras droit, et me répondit tout essoufflé. « Les plantes... carnivores... Elles sont devenues immenses... et affamés ! On a appelé une fae en renfort, Capucine de son petit nom, mais je crains que ça ne suffise pas ! » Je restais un instant soufflée par ces révélations, avant de me rendre compte que le bonhomme ne bougeait pas. « Je vais vous aider, indiquez-moi la direction. » Il tendit rapidement son coup à l'ouest de ma position. Son visage exprimait une grande douleur... et la peur me prit au ventre.

Capucine, celle que je considérais comme ma fille malgré que je ne l'ai pas exactement mise au monde. Je n'ai rien dit à mes supérieurs, et ait probablement joué à un jeu interdit... Mais je ne pouvais pas laisser cette petite âme dans mon ventre disparaître de ma vie. Alors je l'avais recherchés, avidement, et retrouvée... Puis je l'ai placé dans le jardin de Lau, en secret. Depuis tout ce temps, je l'observais dans les ténèbres, elle grandissante, s'épanouissant, merveilleuse petite fae aux cheveux rosés... Quel droit avais-je sur elle ? Pouvais-je être réprimandée pour m'être occupée de sa résurrection moi-même ? A vrai dire, j'étais à blâmer et je pouvais bien accepter toutes les punitions que l'on m'infligerait... Mais j'étais incapable de me détourner d'elle... Était-ce ce que l'on appelait l'instinct maternel ? Je n'avais jamais eu d'enfant, et la seule et unique que j'aurais pu mettre au monde est morte dans mon ventre. Une douleur insupportable me saisit à l'endroit où devrait se trouver mon cœur... Ma petite Capucine était en danger. Et j'oubliais Lau, j'oubliais notre rencontre, j'oubliais même de penser qu'il était peut-être à l'origine de cette rencontre entre mère et fille. Et je filais en nuage noire vers le lieu du massacre. Plus je me rapprochais de la zone et plus les blessés défilaient autour de moi. Et plus ma peur s'intensifiait. Elle ne devait pas mourir, pas être blessée... Surtout pas...

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Mer 20 Mai 2015, 00:00

Je ne m'attendais pas à cela. Pourtant, lorsque les jardiniers étaient venus me demander de l'aide dans mon jardin, je sentais leur panique dans leur voix. Mais je ne craignais pas ces plantes affamées, il leur fallait juste des bonbons, rien de plus ! Je préparais des bonbons qui rassasiaient n'importe quel être avant d'accompagner ces messieurs. Pendant ce temps, la personne qui était "propriétaire" du jardin où je faisais vivre mes fleurs, me mettait en garde contre ces plantes, ne savait-on jamais si elles étaient plus dangereuses que prévues. Je n'étais pas du tout inquiète par cela, et je rassurais mon ami que tout ce passerait bien. Accompagnée de Picotin, mon fidèle compagnon toujours prêt à me suivre, je volais auprès des jardiniers vers le lieu. En cours de route, je les contaminais de mon rire jovial,. Voilà qui était mieux, il ne faut jamais faire triste mine ! Après tout, la vie ne valait rien si on ne souriait pas un bon coup, non ?

Mais quand je vis plusieurs hommes blessés à terre, je fus surprise. Comment, les plantes s'attaquaient aux hommes ? Ce n'était pas normal, elles devaient vraiment avoir faim. Car habituellement elles ne s'en prennent qu'aux insectes, pas à des êtres humains... On m'indiquait le chemin à suivre, les jardiniers ayant trop peur d'y retourner. Pas de soucis, je comprenais qu'ils ne voulaient pas se faire dévorer ! On me laissa partir dans la direction indiquée, moi fredonnant joyeusement.

En arrivant sur le lieu, je fus plus qu'étonnée. Les plantes étaient gigantesques et se mouvaient avec leur tige pour attraper la moindre chose. Des hommes fuyaient leur attaque et me m'imploraient mon aide. Picotin trembla, sous sa tendre apparence d'hérisson en sucre.

"Tu es sûre que c'est une bonne idée tes simples bonbons ?", me demanda-t-il derrière mon dos.
"Mais oui ! Je suis sûre que la formule est bonne ! Après tout ça remplit aussi bien le ventre qu'un jour de repas de fête. Allons-y !"

Mais ce fut plus simple à dire qu'à faire. Les plantes carnivores se ruaient sans cesse vers moi pour me gober, m'obligeant à virevolter partout. Quand j'en avais l'occasion, je lançais un de mes bonbons rassasiant dans la gueule d'une fleur. Pendant quelques temps, la méthode marchait, faisant baisser la plante.  Mes bonbons étaient clairement efficace, ils nourrissaient beaucoup les plantes ! Mais elles étaient beaucoup trop nombreuses, et je fus vite à court de munitions.

"Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? On est dans le pétrin !"
"Du calme !", rétorquai-je en évitant de justesse les dents d'une fleur. "Il faut essayer de sortir de là maintenant et comprendre pourquoi elles ont aussi faim, sinon..."

Je ne pus terminer la phrase car une plante carnivore me fit face. Pas d'issues possible dans ce bazar, j'aurais été fichue si je n'avais pas sorti à temps mon aiguille à coudre pour empêcher la gueule de se renfermer totalement sur moi. J'en profitais pour soutenir la force de la mâchoire avec mes bras, car l'aiguille pouvait être transpercée à tout moment. J'avais clairement peur... Je ne voulais pas mourir comme ça, mangée par une fleur ! Des perles de larmes sortirent de mes yeux. L'aiguille avait traversée, et la plante tentait de me faire céder de plus en plus. Je n'avais pas une force incroyable, je ne tiendrais pas longtemps. En plus elle bougeait la tête de droite à gauche, me déstabilisant.

"Picotin, aide-moi !", suppliai-je à l'esprit.

Mais ce dernier avait eu tellement la frousse qu'il était parti le plus vite possible. Le lâche ! Était-ce la fin pour moi ? Je le pensais avant que je ne vois une espèce de silhouette parmi les plantes. Je repris espoir. J'allai pouvoir m'en sortir si j'appelai à l'aide !

"Hé ho ! Pourriez-vous me sauver, s'il vous plaît ?" hurlai-je le plus fort possible.


644 mots.
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Mar 26 Mai 2015, 09:28

Alors que je filais à toute allure à travers les ténèbres, un cri d'appel au secours retentit dans les airs et me stoppa net dans mon élan. Ce hurlement de terreur m'avait glacé au plus profond de mon âme, car mon instinct maternel, que je n'avais soupçonnée si puissant jusqu'alors, le reconnue entre mille. Il provenait de ma chère petite fille, Capucine. Ce que je redoutais tant était peut être arrivé et ce fut la peur au ventre que je repartis dans sa direction. Sans la moindre hésitation j'accélérais mon voyage afin de découvrir ce qui était à l'origine de tout ce massacre. Le jardinier m'avait mise en garde concernant la dangerosité de ces plantes, mais je ne m'étais pas imaginée pareille scène, ni si grande monstruosité. Je crus la reconnaître. La magie qui était à l'œuvre ici n'était pas sans me rappeler celle du peuple des bois sombres, celui là même qui maniaient les arts et la guerre aussi bien que la nature dangereuse : les alfars. Je restais immobile, incapable de me décider sur la marche à suivre. Devais-je fondre à son secours sans même me cacher ? Mon esprit caracolait à tout allure, me passant en revue toutes les situations futures envisageables. Je n'étais pas d'une nature très réactive, j'avais besoin d'un temps d'observation, de réflexion; afin de comprendre tout ce que mes actes pouvaient engendrer. Et mes pensées s'égaraient. Encore ces être maléfiques… Je commençais à croire que si la vérité à laquelle je croyais ne m'était pas apparue telle quelle devant les yeux, il m'aurait été aisé de croire que ce peuple avait bon dos. Ces plantes carnivores, gigantesques, affamées, tout cela ressemblait à une gigantesque et grossière farce d'un enfant qui aurait simplement voulu semer sa graine de chaos dans ce jardin pourtant si accueillant en temps normal. Il me faudra le retrouver.

Mais en attendant, alors que ma douce enfant ne cessait de m'appeler au secours, je me devais de réagir. Et pas sous cette forme actuelle. Elle ne devait pas me reconnaître, moi, celle qui n'avait pas été capable de la mettre au monde et n'avait rien pu faire d'autre que de déposer son âme dans le jardin le plus pure des Faes… Je rassemblais rapidement mes forces, évitant pour autant de réveiller la puissance de ma double malfaisante et de me servir de la couronne, et travaillais mon pouvoir d'illusion. Elle devait me voir… comme une alliée… Que tous mes gestes lui paraissent plus… petits… Que mes ailes soient… semblables à celles des insectes… Que je ressemble à ses yeux et en tout point à une autre Fae, aux cheveux d'ébène, aux ailes violettes et aux yeux verts si semblables aux siens. Elle ne devrait pas pouvoir ainsi me reconnaître. Une fois l'illusion en place, m'enveloppant tel un nuage compacte, je m'approchais de la source du problème, aussi rapidement que je le pouvais. « J'arrive ! Je suis là pour te sauver ! » Je n'avais jamais été très douée pour les discours, et le ridicule de mes paroles ne me frappa qu'après coup. Mais quoi qu'il en était, je marchais droit vers les plantes, et travaillais mon subterfuge de telle sorte que Capucine ait l'impression qu'une autre fae de sa taille venait de l'attraper sous les bras et la tirait en zigzaguant à travers les tiges folles des carnivores. Alors qu'en réalité, ce n'était que ma main qui venait de la saisir. Contrôler autant de magie à la fois m'était pénible, mais elle était saine et sauve, et je la posais ainsi au sol.

Elle me faisait maintenant face, celle qui était la source d'un tourment que je ne saurais jamais tarir. Et je devais lui parler. L'aider à résoudre son problème, comme le ferait n'importe quel parent. Je pris une ample respiration – même si cela était parfaitement inutile – et entamait la conversation. « Tout va bien ? Moi c'est Mélusine ! On m'a dit que tu aurais besoin d'aide… » Je tournais ensuite le regard vers les créatures, folles furieuses, qui tentaient de nous attraper et semblaient être sur le point de sortir de terre. « T'as vu la taille de ces trucs ?! Comment on a pu faire une chose pareille à ces pauvres plantes… » Il me fallait réfléchir comme une Fae, comme un être capable de comprendre les fleurs, de leur parler mais aussi chargé de les protéger et de les soigner. « Tu sais quoi ? J'vais t'aider à les calmer ! Faut qu'on trouve de quoi elles ont faim ! T'as une idée ? » J'étais curieuse de savoir qui du génie ou de moi ma petite avait le plus hérité, je devais bien le reconnaître… C'était la première fois que je lui parlais, que je la côtoyais d'aussi près… Et je devais bien avouer que cela ne me laissais pas de marbre… Pour la première fois depuis de nombreux mois, je regrettais de ne pouvoir ressentir aucune joie…

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Mer 14 Oct 2015, 20:38

C'est à ce moment que l'impensable se produisit, le pire qu'il puisse m'arriver... Je ne m'étais jamais considérée comme une bonne mère, jamais considérée proche de cette enfant qui n'avait pu avoir la première vie qu'elle méritait et qui était morte une première fois par ma grande faute... La culpabilité me pesait à chaque fois que mes yeux se posaient sur ce petit être aux cheveux roses de son père, et qui m'était si semblable physiquement. Elle était vivante, mais privée de parents, privée d'une oreille attentive qui serait là pour la protéger, la conseiller, la rassurer, la guider... Privée de moi. De cette mère qu'elle n'avait jamais connue, qu'elle ne connaîtrait jamais. Comment le vivait-elle ? Se posait-elle des questions ? Était-elle heureuse ? J'aurais voulu pouvoir lui parler, pouvoir lui annoncer que je serais toujours là, à veiller sur elle, mais je ne le pouvais pas. Et que pourrais-je bien lui apporter, moi qui n'avait rien ? J'avais l'impression de ressasser sans cesse les mêmes pensées, les mêmes questions, sans jamais pouvoir trouver la moindre réponse qui puisse me satisfaire. Cela faisait-il également partie de ma malédiction ? Celle de ma famille me sommait d'avoir des enfants alors que ma profonde nature me l'interdisait... J'étais divisée entre devoir et pouvoir et cela me déchirait intérieurement, profondément. Je n'avais pas le droit au bonheur, cela je l'avais accepté depuis fort longtemps... Les sentiments comme la joie, l'amour, la plénitude... m'étaient tous interdits en punition à cet acte abominable que j'avais commis. J'acceptais d'expier mes fautes de la façon dont il plaira aux Aetheri... Mais cela devait-il signifier pour autant que chacun de mes jours que je vivais se devait d'être plus pesant que le précédent ? Plus douloureux ? Plus blessant ? Ce n'était pas un sentiment d'injustice qui brûlait en moi, puisque cela ne pouvait être ainsi, mais bien le besoin naturel de comprendre... Comprendre si il y avait d'autres raisons à ma souffrance éternelle que celles que j'avais déjà en ma connaissance... Mais encore une fois, je digressais, mon esprit s'élançant dans une pente qui n'avait d'égale que celle de mon moral...

Le temps semblait s'être soudain ralentit, tous les sons, les odeurs, les couleurs, tout était devenue soudain plus fade, plus sourd, plus... irréaliste... Je n'avais pu rien faire, rien du tout. La plante s'était soudain saisit de la petite fae, l'attrapant entre ses lianes pleines d'épines, la serrant fermement, enfonçant ses piques acérés dans son petit corps à la chaire si tendre. J'avais lu de la surprise dans ses prunelles vertes, mais aussi de la douleur. Je le savais, elle avait souffert, je le sentais au plus profond de mon âme. Tout son s'était alors évanouie entre mes lèvres et je ne fus même pas en mesure de crier ma détresse, de hurler mon désespoir. La plante l'avait alors emporté en elle, comme pour la dévorer. Je voyais la flamme de son âme vaciller, puis disparaître dans le néant. Ma fille. Elle était morte. La réalité me frappa en plein cœur, au combien douloureuse, et au combien difficile à comprendre, à accepter. Tout mon être refusait l'évidence, et comme pour symboliser cette lutte intérieur, un long râle d'agonie s'échappa du tréfonds de ma gorge. Ma magie s'échappa de mon corps, je ne la contrôlais pas, je ne la contrôlais plus. Je ne voulais pas la contrôler. Cette plante devait payer pour ce qu'elle m'avait fait. Pour m'avoir arracher mon enfant. Je n'étais pas animée de haine, mais de désespoir, et le plus puissant qui soit peut nous conduire à la folie. J'avais l'impression de perdre la tête, j'entendais à nouveau sa voix, je revoyais encore son petit visage si lumineux, ses bouclettes roses voler au vent... Puis cette liane meurtrière la saisir, lui transpercer la peau, le cœur, et l'emporter loin de moi, dans ses entrailles. La Manger. Je ne supportais pas cette réalité, et si je n'étais pas déjà morte, milles fois j'aurais tenté de me tuer. Ma petite, ma si gentille Capucine, ma petite fleure s'était fanée et ne connaîtrait même pas la belle fin qui est réservé aux siens. Quelle injustice ! Elle n'avait fait que venir en aide à d'autres ! Accomplir son devoir de Fae ! Tout ça pour rien ! J'avais repris ma forme originelle mais elle était vacillante comme la flamme de sa vie qui s'était éteinte. J'aurais voulue qu'un Humain soit là ! Qu'il m’annihile de son anti-magie ! Me rendre à Utopia et que personne ne vienne me sauver ! Mais je ne le pouvais pas. Et je ne pouvais même pas pleurer. Alors, il ne me restait plus qu'une chose à faire... achever cette mission, en mémoire de Capucine.

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Jeu 07 Avr 2016, 19:35

Cela faisait bien dix bonnes minutes que j'observais la plante vorace s'agiter en tout sens dans l'espoir de me blesser. Toute cette agitation m'empêchait de me concentrer et de trouver une solution à mon épineux problème, ce qui n'était pas pour me plaire. J'avais beau repasser revue encore et encore tous les pouvoirs à ma disposition, je n'en trouvais aucun qui me permettrait de mettre fin à toute cette agitation. Je n'avais jamais développer mes compétences magiques pour la botanique ou encore le combat. Toutes mes capacités étaient tournées vers l'être humanoïde, puisque c'était avec lui que je devais composer au quotidien. Si j'avais pu être agacés, je serais probablement en train de faire les cents pas, espérant sottement que marcher résoudrait tous mes problèmes. Et j'avais la désagréable impression d'avoir oublier quelque chose d'important, quelque chose de capitale. Mais comme je ne me rappelais déjà plus de quelle manière j'étais arrivée dans ce jardin, et que ce n'était pas au cœur de mes préoccupations, j'inhibais rapidement tout ce qui était susceptible de ralentir ma réflexion.

C'est alors que je sentis monter en moi une forte chaleur magique, dont je n'arrivais pas à déterminer la provenance. Interloquée, je fermais les yeux pour mieux me concentrer sur cette étrange sensation. Il m'était déjà arrivé par le passé de me retrouvée en possession de bien plus de pouvoirs que je n'en avais, mais l'impression que cela m'avait fait était totalement différente d'aujourd'hui. Si j'avais du le décrire à cet instant à quelqu'un, je l'aurais définit comme... une concentration de magie intense, en un même point, avec une forte augmentation de la température au cœur et autour de celui-ci. Hors, ma condition naturelle m'empêchait de ressentir les affres du climat... Une fois de plus, ma faible compréhension de l'énergie magique me faisait défaut, et tandis que la chaleur se précisait (je la ressentais dans un diamètre de plus en plus petit) et s'intensifiait, je décidais de ré-ouvrir les yeux, jugeant que mon investigation était terminée. Qu'elle ne fut pas ma surprise en apercevant dans le creux de ma main tendue une petite flamme d'un bleu électrique ! Je n'avais pourtant, de mémoire, jamais appris à maîtriser un élément. J'observais l'étrange matière si peu familière onduler devant mon regard au gré du vent. Elle était minuscule et bien que je ne ressentais aucune douleur à son contact, j'avais l'intime conviction de la ressentir pourvu d'une grande chaleur, supérieure aux feux habituels. Fidèle à mon sang, je commençais à tester les limites de mes capacités : l'alimenter plus ou moins en magie, effectuer des mouvements plus ou moins amples, l'allumer puis l'éteindre -bien que je ne contrôlais pas vraiment son lieu de naissance-... Et je devais avouer que mon pouvoir sur ce phénomène, alors que je venais à peine de le découvrir, était assez impressionnant.

« Tu devrais la brûler... », susurra Mili'So au fond de mon esprit. « Il n'en est pas question ! Je ne prendrais pas le risque de brûler le reste du jardin. » Elle ricana, tandis que malgré moi, je la voyais prendre le contrôle de mon bras. « Il suffirait d'une toute petite flamme... » Elle pointa un doigt vers les racines. « C'est de la folie, tu le sais très bien...», sifflais-je entre mes dents. « Si tu ne veux pas le faire... Moi je veux bien ! » Je serrais la mâchoire, le regard sombre. Même si je voulais l'en empêcher, j'en était bien incapable... Il lui suffisait pour me contrôler que de faire apparaître cette maudite couronne sur ma tête. Et puisqu'elle avait décidé de s’immiscer dans l'affaire, je n'avais pas d'autres choix que de jongler avec ses envies impossibles. « Très bien. Mais ce sera à ma façon. », finis-je par conclure. Faisant demi-tour, j'appelais rapidement l'un des jardiniers et le mit au courant de mes projets. Bien que l'idée d'enflammer le cœur de leur problème ne l'enchantait guère, je n'eu aucun mal à le convaincre d'obtempérer, d'autant plus que -comme les choses sont toujours bien faites- j'avais affaire à un élémentaire d'eau.

La suite des événements se déroula tout d'abord sans anicroches. Mon corps immatériel me permit de m'approcher suffisamment près de la plante pour faire directement naître une flamme bleue à la base de ses tiges. La sauvageonne n'apprécia en rien ce traitement, et comme il fallait d'y attendre, elle essaya à de nombreuses reprises d'éteindre le feu à l'aide de ses propres feuilles. Heureusement, sans succès. Il fini par rétrécir d'elle-même dans une attitude de sauvegarde, jusqu'à ne plus mesurer que quelques centimètres de haut. De plus, l'élémental n'eut aucun mal à éteindre mon brasier dès l'instant où je cessais de l'alimenter en magie. L'homme, toute fois inquiet de ne comprendre l'origine des maux de la plante carnivore, décida de la mettre en pot pour une longue période d'observation. Quant à moi, ma mission dans ce jardin était terminée, et il ne me restait plus qu'à retourner à mes occupations.

Durant mon trajet de retour, une étrange impression refusa de me quitter, sans que je parvienne à la comprendre... Ce n'est que des années après que je me souvins de tout, de Capucine, de sa mort, de ma décision de m'occuper de mener à bien sa mission pour lui rendre hommage... Et une fois de plus, le monde s'écroula autour de moi.

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[Quête] ♦ Les plantes affamés ♦ [PV: Capucine]

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