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 [Quête] Un coup de main svp ! [Eärhyë & Wriir]

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Jeu 26 Mai 2016, 09:33

Cela faisait plusieurs jours à présent que j'avais quitté le Labyrinthe des Damnés, et laissé la démone et l'alfar poursuivre leurs propres routes. Le semi-échec de cette mission ne cessait de me revenir en tête, et je n'avais pas envie de rentrer au Temple, où tout y était fait pour alimenter un peu plus mon état morose. Ce besoin de parcourir la Nature avait toujours été un baume sur mes tourments, contempler l'immensité de ce qui m'entourait plutôt que de me cloîtrer entre quatre murs sombres.

Par ailleurs, jamais notre territoire ne m'avait paru si étranger au choix que j'avais opté. Nous étions désormais du côté de Sympan, et voir le temple d'Edel et d'Ezechyel me dégoûtait plus encore que lorsque nous étions asservis par ces Aetheri.

C'était aussi l'une des raisons qui me poussait à étudier à Basphel, rencontrer la vie au lieu de me contenter de semer la mort. Apprendre au lieu de dépendre. Construire au lieu de détruire. Je comprenais lentement, mais sûrement la notion délicate d'Équilibre que nous les Ombres devions respecter et défendre. Si je voulais limiter la possibilité d'être dupé, balayer mon illettrisme était la première étape d'une longue d'épreuves à franchir. J'avais beau faire tache aux côtés de tous ces jeunes élèves, j'avais passé depuis longtemps ce stade du ridicule pour que cela me freine dans ma quête de savoir.

J'avais entendu là bas qu'il était possible de s'y rendre en vol de dragon. L'un des lieux pour s'en procurer un le temps du vol n'était pas très loin de ma position actuelle, et si je ne connaissais pas précisément son emplacement, je n'étais pas non plus pressé pour devoir le trouver rapidement. Je recoupais les informations glanées ici ou là, je restreignais mon champ de recherche. Me trouvant dans cette chaîne de montagnes au climat hostile, je ne rencontrais pas grand monde, mais la seule personne dont je croisais la route me confirma que j'étais sur le bon chemin.

Après quelques jours à arpenter l'Edelweiss enneigé, mes pas finirent par me mener dans une clairière  où une bâtisse imposante pour l'endroit avait élu domicile. Au point de m'en donner des frissons, quelques cris puissants se firent entendre derrière le bâtiment, et je devinai aisément qu'il devait s'agir de l'une de ces bêtes mythiques.

Un homme vint à ma rencontre, et me salua d'un signe de la main. Je le lui rendis de la même façon, et il prit l'initiative de la discussion en me demandant pourquoi et où je voulais voler à dos de dragon.

- Hé bien, le pourquoi et le où sont liés je dirai. Je dois me rendre à Basphel, et là où j'étais avant de venir ici, s'y rendre par ce moyen de locomotion était à ce qu'on m'a dit le plus rapide. Ce qui était totalement faux me concernant, pouvant m'y téléporter sans la moindre difficulté. Mais où était la découverte quand tout était trop facile ?... Sans compter que je n'ai jamais eu l'occasion de chevaucher une bête aussi impressionnant, repris-je.

Si la guerre divine entre les deux camps avait une issue incertaine, nous jouissions d'une plus grande liberté dans nos émotions, et pour ma part, engendrait des situations que j'avais du mal à cerner et à contrôler. Pour autant, je comptais tant que cela m'était permis de ressentir des émotions qui m'avaient été interdites depuis que j'étais Ombre. Aussi voler à dos de dragon !! Pourtant, l'homme face à moi qui se présenta sous le nom de Jhaleb, doucha mes espoirs.

- Il ne me reste qu'un dragon, et je ne peux vous le confier.

- Puis-je en savoir la raison, a-t-il été ... réservé ?

- Non du tout, mais si je n'étais pas bloqué ici, je devrais me rendre sur quatre îlôts bien spécifiques des îles Suspendues pour y aller collecter quatre objets qui me sont indispensables. J'attends depuis plusieurs jours qu'on vienne me remplacer, mais je crains qu'il ne soit trop tard si mon remplaçant tarde trop.

- Quels sont ces quatre objets si ce n'est pas indiscret ?

Jhaleb me regarda l'espace d'un instant, me jaugeant pour s'assurer si j'étais digne de partager cette information. Je remarquais et reprit aussitôt sans qu'il n'ait eu le temps de répondre.

- Simple curiosité. Je me faisais simplement la réflexion que je peux toujours me rendre à Basphel par d'autres moyens, même s'ils seront plus longs, que vous, vous avez un besoin immédiat et vous n'avez que moi sous la main.

Jhaleb ouvrit la bouche pour répondre, quand il regarda par dessus mon épaule.

- Ah, visiblement, vous n'êtes plus le seul que j'ai sous la main.

Je pivotais à moitié et aperçut la silhouette se dessiner à quelques dizaines de mètres de là où nous étions. Je mis quelques secondes avant de me remémorer où j'avais bien pu voir ce visage auparavant. Je finis par sourire et me retourner complètement.

- Quel heureux hasard, ne serait-ce par la femme féline que je vois ici ? Comment se passe ton exploration du monde, Eärhyë ?...

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Lun 30 Mai 2016, 19:48

「 Un coup de main, svp ! 」


hrp:



- Quel heureux hasard, ne serait-ce par la femme féline que je vois ici ? Comment se passe ton exploration du monde, Eärhyë ?...

Le sourire de ladite Féline s'étira sur des canines acérées.

Eärhyë avait, comme annoncé lors de leur première rencontre, tracé sa route sur les différents continents. De ce fait, elle avait croisé beaucoup plus d'individus qu'elle ne l'aurait cru possible, même si certaines rencontres ne s'étaient pas terminées toujours de façon honorable. Cette fuite vers l'inconnu avait également été l'occasion de s'ébahir devant la beauté d'un nombre incalculable de paysages, tous différents les uns des autres.
Ses multiples choix sur la voie avaient également créé quelques opportunités que la jeune Bélua hésitait à saisir. Un futur métier dessinait ses courbes alléchantes dans ses pensées, tandis que la jeune femme composait quelques vers de son cru devant des paysages irrésistiblement captivants. Chose paradoxale, d'ailleurs, puisque le métier qui la titillait progressivement était bien loin de correspondre aux arts. Enfin pour certains, peut-être elle compris dans un possible avenir, appréhendaient ce métier comme une forme artistique, un moyen d'exprimer sa personnalité.

Pour l'heure, la jeune femme revenait d'un séjour dans un blizzard cinglant dans le Fjörd, accompagnée par un Vampire qui n'y connaissait rien à la région dont l'attitude se faisait synonyme d'un caractère sourcilleux et condescendant. Mais Eärhyë, contre toute attente, avait tout de même su apprécier de partager quelques temps en sa compagnie, d'autant plus quand cela repoussait la solitude pourtant si salutaire des voyages pour un temps.
Après cette ballade dans le grand froid, elle avait salué Reddas et poursuivi sa route sans se retourner, prête à épouser les formes de la marginalité pour quelques jours et découvrir de nouveaux horizons.


Les Îles suspendues lui tendaient les bras.
Eärhyë en avait entendu parler à plusieurs reprises et se délectaient d'avance des merveilles et des dangers qu'elles recelaient.


Légèrement hésitante voire totalement perplexe sur la route à suivre qui comblerait le vide flagrant entre les Îles suspendues et les terres qu'elle foulait en ce moment-même, elle avisa deux personnes en pleine conversation. Sans laisser planer la moindre d'hésitation, elle allongea le pas jusqu'à eux. Jusqu'à reconnaître l'un des membres de ce duo. Contente d'entendre une voix approximativement familière, le sourire de ladite Féline s'étira sur des canines acérées.

Tiens tiens, en voilà une surprise. Un Orisha échoué sur mon chemin, que le Lynx va se faire un plaisir de croquer.

Oui, elle avait bien prononcé le Lynx, avec une majuscule retentissante lors de sa prononciation. Elle avait dompté la Bête depuis leur première et dernière rencontre et si quelques cafouillages dans le contrôle du félin persistaient lors de puissantes émotions, Eärhyë avait parfait l'équilibre entre les deux Entités. Cependant, elle soutenait encore et toujours que le Lynx avait son caractère propre : une sorte d'entité qu'elle accueillait plutôt volontiers à présent, mais qui ne faisait pas partie de sa propre personnalité.

Je suis sûre que tu as eu grand mal à me reconnaître, habillée de la sorte. 'fin, habillée tout court, d'ailleurs !

Elle ponctua son autodérision d'un clin d'oeil complice.
Wriir lui avait néanmoins posé une question et elle se devait d'y répondre afin de ne pas reproduire la même impolitesse défensive que par le passé.


Eh bien, comme tu vois, je déambule un peu partout. Cela fait un bien fou et je commence même à oublier les vieilles séquelles. Comme quoi, tout est possible et les voyages sont de véritables baumes au coeur.

Elle lui sourit, d'un sourire plus chaleureux que ce que Wriir avait pu recevoir lors de leur première rencontre, au Rocher au Clair de Lune.

Et toi, aurais-tu par hasard trouvé une petite consécration d'artiste ou erres-tu toujours sur les routes pour assouvir ta curiosité ?

Cette question avait été posée sans lien avec Basphel, dont Eärhyë ne connaissait pas encore l'existence. Ne sachant pas ainsi que ses pas la conduisaient vers l'antre de l'apprentissage et du savoir, elle ne pouvait pas percevoir à quel point sa remarque sur l'assouvissement de la curiosité était des plus concrètes en ces lieux.

Et qu'elle est ce... charmant bonhomme que tu ne m'as pas encore présenté ?

C'est alors qu'un cri puissant retentit derrière les bâtiments pour résonner à plusieurs reprises, faisant sursauter la jeune blonde. Refrénant les battements de son coeur, la Bélua se tourna vers Wriir, un voile d'appréhensions clairement visible sur le minois.

Heu... On y accède comment, à ces fameuses îles..?

Autant dire qu'elle commençait secrètement à redouter la réponse à sa question. Certes, elle avait entendu pas mal de choses sur ces Iles mais, au risque de passer pour une demeurée inculte, personne ne lui avait précisé le moyen de locomotion. Et, impulsive qu'elle était, la jeune femme avait préféré foncer plutôt que de préparer le terrain en amont. Voilà ce qui allait lui en coûter...


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Lun 27 Juin 2016, 10:34

Je le voyais approcher de cette allure typique de la prédatrice, même quand il ignore cet état. Un peu à la façon d'un carnivore qui s'amuse paresseusement avec une proie, avant de lui asséner un coup de griffe fatal. Même dans sa façon de répondre, je sentais ce rapport dominant / dominé, aux délimitations floues sans jamais savoir si le ton amusé utilisé recelait réellement de l'humour.

Ce qu'elle me répondit cependant était clairement une réminiscence de notre première rencontre, et je ne pus qu'accompagner son clin d'œil d'un sourire amusé.

- Je ne te conseille pas de me croquer, si le Lynx a le palais délicat, je ne suis pas certain d'être assez à son goût. Quant à ta tenue, je confirme, il est rare de te voir avec autant d'épaisseurs ! Je te préfère quand même sans poil qu'avec, ponctuais-je cette dernière phrase d'un nouveau sourire.

Jhaleb nous observait en silence, jaugeant si nous étions amicaux ou hostiles. Il ne voulait certainement pas d'ennuis près d'un enclos à dragons, et s'il savait se défendre, il préférait autant éviter tout comportement pouvant titiller la patience toute relative de ces animaux légendaires. Bien que la première phrase semblait inamicale, l'attitude des deux étrangers lui fit vite comprendre qu'ils se connaissaient et n'étaient pas ennemis.

- Je te signale d'ailleurs que je ne suis pas échoué sur ton chemin, mais toi sur le mien. Je suis arrivé le premier. Je pointais l'index vers le haut comme pour appuyer un peu plus mes dires d'un ton professoral. Je finis par afficher un léger sourire amusé, prenant finalement cette précision bien peu au sérieux.

Je finis par pivoter d'un quart de tour pour me permettre de voir autant Eärhyë que Jhaleb. Au milieu des volutes de vapeurs s'échappant de nos bouches chaudes, il était temps de trouver une solution à cette immobile problématique.

- Je suis un peu comme toi, je poursuis ma route au gré de mes envies ou de mes obligations. En cet instant précis, j'avais entendu qu'il existait des vols à dos de dragon pour nous rendre vers certaines destinations, dont l'une d'elle était la mienne. Mais le sieur ici semble réticent à m'en "louer" un.

Je tournais un peu plus la tête vers Jhaleb afin de lui laisser l'opportunité de me contredire, mais celui-ci se contenta de nuancer mes paroles.

- Ce n'est pas vous, ou le dragon le problème, mais l'urgence dans laquelle je suis fourré à devoir d'un côté garder cet endroit, et en même temps collecter plusieurs objets sur des îles dont je peux m'y rendre, vu que je dois rester ici !

- Quels sont ces objets, et leur utilité, si ce n'est pas indiscret ? le questionnais-je.

- Ce sont des composantes assez atypiques, de là à vous dire pour quoi faire, je ne suis que le messager, pas le concepteur.

Jhaleb nous détailla un instant, semblant réfléchir à une hypothèse farfelue.

- Vous alliez rajouter quelque chose peut-être ? suggérais-je.

- Hmm... si vous n'êtes pas trop pressé, vous pourrez peut-être aller chercher ces composantes à ma place. Une fois que vous êtes revenu, vous pourrez utiliser le dragon pour vous rendre là où vous deviez aller. En récompense de votre aide, le trajet serait gratuit.

Je me tournais vers Eärhyë, lui laissant aussi le temps de peser le pour et le contre de cette proposition, mais si je savais intimement quelle allait être sa réponse. Son goût de l'aventure et de l'inconnu était bien trop inassouvi pour poursuivre son chemin sans sauter sur l'occasion. Après qu'elle ait répondu, je pris à mon tour la parole.

- Dites déjà quels sont ces composantes oui et où est le piège derrière tout ça. Je ne sais pas pourquoi, je sens que cette collecte ne va pas être de tout repos et qu'il n'y aura pas un énorme panneau indicateur pour les trouver facilement et rapidement, je me trompe ?

Jhaleb fit quelques pas sur place, un peu gêné, conscient d'avoir été percé à jour.

- Ce ne sont pas des composantes basiques oui, mais ça ne veut pas dire qu'ils soient dangereux à trouver. Il faut une fleur, un artefact particulier, une griffe d'un félin et un cristal de glace bien spécifique. Le problème en fait vient que chacun de ces objets se trouve ..... aheum .... sur une île différente à chaque fois. Vous comprenez mieux pourquoi le temps me manque. Je ne peux pas m'absenter autant de cet endroit pour aller parcourir quatre autres îles.

- C'est l'occasion de nous familiariser avec ce mode de transport bien particulier, au risque d'avoir mal aux cuisses pendant des semaines. Alors la féline, je ne pense pas que tu veuilles te débarrasser d'une de tes griffes aussi facilement, mais ce petit détour t'intéresse-t-il toujours ?

- Si vous l'êtes, je vous donnerai un vélin où j'ai plus précisément les objets à trouver. Il y a même un dessin descriptif pour chacun d'entre eux.

Je me tournais vers Eärhyë, le sourire aux lèvres :

- Il y a même un dessin pour chacun d'entre eux, repris-je, comme si ce motif était ce qu'il nous fallait pour accepter.
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Mar 28 Juin 2016, 18:10

「 Un coup de main, svp ! 」
Eärhyë ne put contenir un éclat de rire en entendant sa remarquer sur quelques - possibles - poils apparaissant çà et là. La Bélua, sur la défensive puis taquine, l'avait bien cherchée lors de leur dernière rencontre, mais c'est au final cet humour piquant qui lui avait fait baisser la garde pour apprécier ce drôle de personnage, mystérieux et amusant.

Pas au goût du Lynx, peut-être, mais du mien ?

Charmeuse, la jeune Bélua était loin de l'être. En cela, elle était loin de ressembler à son ami de toujours. Malheureuse trop impulsive, elle n'avait su contenir sa langue à temps et voilà que le pauvre Wriir allait l'éviter à l'avenir, histoire de s'assurer qu'elle ne plante pas ses griffes sur lui.

Hum hum... fut le seul ajout qu'elle se permit, elle dont les joues pâles se coloraient vaguement d'un rose chair dont la jeune femme se serait bien passée.
La remarque suivante eut le don de la détourner de sa gêne et son sourire retrouva de son lustre.


C'est pas faux, dit-elle en comprenant ce qu'il voulait dire. Mais si on commence à se chamailler pour ces broutilles, on n'est pas près de se rendre sur ces fameuses Îles !

Et c'est là qu'elle apprit les moyens de locomotion en question...

Quoi ?! Des dragons ? Mais... je...

Elle frissonna en s'imaginant avachie sur un dragon, le vent la percutant de plein fouet tandis qu'elle serait vouée à subir les jérémiades d'un Lynx qui ne supporterait probablement pas le contact d'un prédateur au gabarit ô combien plus volumineux que celui du félin. Eärhyë, à la limite de trembler d'appréhension, se passa une main dans chevelure pour se donner une contenance des plus superficielles.  Cette histoire prenait une tournure dérangeante qui ne lui convenait pas. Toutefois, combative qu'elle était, elle ne voulait pas s'avouer vaincue avant même d'avoir essayé.

Ecoutant Jhaleb parler, la Bélua scrutait les alentours pour s'assurer de la sécurité des lieux. Elle se doutait que les grosses bestioles étaient parqués dans un enclos derrière la bâtisse, là où le cri avait retenti. Cela ne suffisait pourtant pas à la rassurer et elle s'imaginait déjà attaquée de toute part. Et pour professionnel que Jhaleb soit à ne pas vouloir quitter son lieu de travail pour une balade dans les airs, elle doutait qu'un unique homme sache contenir à lui seul une horde de montures volant et crachant des flammes.
De telles pensées empêchaient Eärhyë de se concentrer véritablement sur la conversation et d'y prendre part, elle fut donc soulagée de voir Wriir, véritable gentleman, entretenir le flux de paroles pour en savoir davantage.

Malgré son détachement involontaire, Eärhyë, pour blonde qu'elle soit, avait deviné où le dresseur voulait en venir et peser le pour et le contre avant même que Wriir ne se tourne vers elle en quête de son avis. Son esprit cogitait déjà. Elle errait sans but précis depuis un certain temps, prenant ce qui se présentait devant elle plus par défi que par réelle nécessité. Ceci ne serait qu'une mission supplémentaire au chapelet qu'elle venait de vivre, parfois même réussir, aucune raison ne l'empêchait de s'investir dans ce service-là, hormis sa propre volonté. Après tout, je n'ai que ça à faire et si cela peut m'éviter de débourser pour payer le voyage, pensa-t-elle en haussant les épaules de manière infime.


Faut voir, lâcha-t-elle laconiquement pour ne pas trop montrer qu'elle concéderait tout et n'importe quoi. Et puis, cela évitait de dévoiler dans le même temps qu'elle n'avait pas forcément tout suivi.

Wriir, plus à l'écoute depuis le début, endossa son rôle à la perfection en demandant davantage de détails, chose qu'en temps normal la blonde impulsive aurait pensé à demander après avoir accepté de relever ce nouveau "défi".
Le visage de la Bélua se décomposait au fur et à mesure que l'homme aux dragons récitait sa liste, et le détail supplémentaire sur la position géographique de chacun finit de l'achever.
De nouveau l'intervention de Wriir lui redonna l'ébauche d'une contenance, rendant un vague sourire détaché.


Eh bien, je ne pense pas que le Lynx concède même un poil de sa féline soyeuserie, en effet. En revanche, je trouve la contrepartie de notre service bien peu cher payé mais bon...

Haussant les épaules, elle n'ajouta aucun commentaire sur la question, préférant sourire à la remarque qui suivit.

Des dessins, y'a bien que les hommes pour s'amuser sur ces gamineries mais oui, ça pourra toujours servir en chemin.

Soupirant d'avance à la vue de ce qu'elle allait prononcer, appréhendant déjà le comportement du Lynx, elle demanda :

On y va ?

Pas pressée de voir la tronche des reptiles, elle avait tout de même hâte d'en finir. Un comble alors qu'ils n'avaient pas encore commencé...


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Mar 28 Juin 2016, 23:08

- Du tien ?... Je la regardais, légèrement amusé, détaillant l'espace d'un regard fugace, avant de reprendre Le problème viendrait de ta dentition, tu pourrais à peine entamer ma peau très chère ! Il ne faut pas croire, je suis plus coriace que j'en ai l'air !

Je me redressais suffisamment pour ponctuer le faux effet théâtral du moment, avant de reprendre rapidement ma posture habituelle, et lui expliquer la raison de ma présence ici. Contrairement à moi, elle semblait être tombée par le plus grand des hasards ici, à voir la mine presque déconfite qu'elle afficha quand je mentionnais le moyen local de locomotion.

- Oui des dragons, tu ne connaissais pas l'endroit ? Je ne te cache pas que je ne fais pas forcément le fanfaron à devoir voler à plusieurs centaines de mètres du sol à dos de cette créature, mais plutôt qu'aller à Basphel à pied, je comptais faire d'une pierre deux coups, et m'y rendre par la voie des airs rapidement.

J'occultais le fait que je pouvais m'y téléporter et que cela me prendrait à peines quelques secondes, mais vivre des aventures consistait aussi à prendre le temps de vivre les choses, et ce périple était l'un d'eux. Mieux encore, je pensais le vivre seul, et j'allais pouvoir le partager avec la Bélua. Malgré un début difficile, nous nous étions quitté en bons termes. Je me demandais d'ailleurs s'il y avait des selles pour deux....

En attendant, pour utiliser le dragon, encore fallait-il convaincre son "propriétaire", et Jhaleb ne semblait pas décidé pour deux sous à céder sans contrepartie. Quand il lâcha enfin le morceau, je compris où il voulait en venir. Nous faire aller là où il ne pouvait aller en nous en disant suffisamment, mais pas trop quand même, en échange de quoi notre voyage initial était gracieusement offert.

Eärhyë avait l'air moins enthousiaste que moi alors que je me retournais vers elle, ne semblant pas forcément apprécier les termes du marché, ou d'aller perdre son temps pour un inconnu, ce qui était compréhensible.

- J'avoue que le rapport risque / gain est en notre défaveur. Enfin, comme j'ai envie d'aller à Basphel, et d'y aller à dos de dragon, n'allons pas nous éterniser ici plus qu'il n'en faut. Donnez-nous les dessins des objets à collecter, histoire qu'on ne revienne pas avec le mauvais composant et que nous ayons risqué notre vie pour rien.

- Non mais je ne pense pas que vous risquiez votre vie hein. Les endroits ne sont pas habités et accueillants, c'est tout.

- Hmm mmh ... Je crois comprendre la subtilité : C'est exactement ce que j'ai dit, mais en version plus avenante. Je me tournais ensuite vers Eärhyë, captant son regard. Si la féline soy... je ne sais plus quoi veut bien daigner avancer son félin fondement vers l'enclos, nous serons tout disposés à y aller oui !

Jhaleb opina pour conclure le marché et nous emmena à plusieurs dizaines de mètres en contrebas de la bâtisse, où plusieurs virages sinueux masquaient le centre d'intérêt de l'endroit. Au détour d'un lacet, le choc fut saisissant en tombant presque nez à nez avec la créature qui d'une chiquenaude, nous aurait envoyés à Basphel façon projectile insignifiant.

- Ah oui ... Ah oui quand même .... ne réussis-je qu'à dire, devant la majesté de la bête qui me faisait relativiser sur sa propre importance sur ces terres.

- Restez-là un instant, je dois lui parler avant le départ.

Alors que Jhaleb s'éloignait en direction de la créature ailée, je jetais un regard vers Eärhyë.

- Est-ce faire preuve de couardise que de fuir courageusement tant qu'il a le dos tourné ? Non parce que s'il ne l'a pas assez nourri, ou que nous mettons trop de temps entre chaque île, il pourrait avoir l'idée cocasse de tester la résistance de ma peau, et de se faire un chaton blanc en dessert non ?

Jhaleb revint cependant trop vite à mon goût, et tenta de nous rassurer dans un discours qu'il devait avoir rodé avant avec tous les autres voyageurs.

- J'ai indiqué au dragon que vous deviez vous rendre à plusieurs endroits dans les îles suspendues et qu'il s'agit d'une quête de grande importance. Elle vous aidera au gré de ses envies, mais ne fera aucun mal.

- Oh, c'est une femelle, charmant, rétorquais-je d'une voix peu assurée. Bon, quelques recommandations pour une première fois aussi périlleuse ?

Jhaleb nous donna les consignes élémentaires, indiquant les mots clefs pour aiguiller le dragon vers la direction à suivre. Il avait écrit les différents mots sur le vélin, que je donnais discrètement à Eärhyë tant ils ne voulaient rien dire à mes yeux illettrés.

Je regardais une dernière fois cette dernière, au cas où elle me donnerait l'opportunité de la suivre en galant homme si elle décidait de changer d'avis, mais je me retrouvai plus vite que je ne le voulus sur la selle d'une taille considérable par rapport à celle d'un cheval, Eärhyë s'installant derrière moi.

- Bon, si tout est bon de notre côté, à toi de dire le mot pour l'île de ton choix. Tu veux commencer par quelle île ? Artefact, griffe, fleur ou cristal ?

Tant que nous arrivions à bon port, j'avais l'intime conviction que le plus difficile serait derrière nous. Je n'imaginais pas encore me tromper aussi lourdement.

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Ven 01 Juil 2016, 16:11

「 Un coup de main, svp ! 」
Un sourire amusé colora ses joues l’espace d’un instant sous la répartie de Wriir. Je ne manque pourtant pas de mordant aurait pu être la première réponse qui fusa sur sa langue, mais elle la contint de justesse. Elle n’était pas ici pour charmer et elle commençait à vraiment bien apprécier l’humour de ce petit bonhomme sombre. Elle ne ressentait pas forcément l’envie de se disputer maintenant, d’autant plus quand la pose théâtrale suscita en elle un gloussement difficile à contenir. En son sein, le Lynx grommela, comme s’il était dépité de la voir s’amuser de la sorte. Laisse-moi profiter un peu ! le morigéna-t-elle sans se départir de ce fameux sourire amusé.

Il ne dura pourtant pas bien longtemps tandis que le pitre expliqua davantage le pourquoi du comment les dragons. Pour sûr, elle ne connaissait pas l’endroit, il aurait même du le deviner, puisqu’il l’avait rencontrée alors même qu’il manquait un coup de pouce à la jeune femme pour quitter enfin son territoire. Il faut bien une première fois à tout, et Wriir avait été là pour celle-ci, juste celle-ci.
Malgré la gêne manifeste que l’idée de voyager à dos de dragons occasionnait sur le visage d’Eärhyë, le nom prononcé par son interlocuteur l’interpella et elle ne put contenir sa curiosité.


Basphel ? C’est drôle, ça me fait penser à un promontoire rocheux, de gros cailloux incarnant une forme particulière, comme une tête, un ours… Tu vois ce que je veux dire ? Faudra m’en parler plus en chemin.

La Bélua était contente de voir que Wriir partageait son avis sur le maigre gain qui récompenserait leurs efforts. Elle avait eu peur de passer pour une matérialiste avare alors que c’était tout l’inverse de sa personnalité. Le problème était surtout qu’à force de voyages et de rencontres, de rares arrêts dans une chambre d’auberge ou quelques coups à boire dans une taverne avec d’autres âmes errantes comme la sienne, la bourse s’allégeait considérablement et elle n’aurait pas été compte une petite rémunération de principe. Le commentaire de celui qu’elle pensait être un Orisha ne s’éternisa pas sur le sujet, l’homme préférant empocher le vélin pour entamer leur excursion au pays des nuages.

Si le sourire amusé revint hanter les traits de son visage alors que Wriir éprouvait des difficultés à répéter ce qu’elle venait de vivre, l’expression du « félin fondement » lui arracha en revanche un éclat de rire imprévu. Elle devait avouer qu’elle ne s’y attendait pas du tout. Une chose néanmoins était sûre, elle allait bien s’amuser en compagnie de ce troublion. Réadaptant son visage sur un air plus sérieux, bien qu’il était difficile de le rester en pareille compagnie, elle s’efforça à répéter lentement ses propres mots.


Soyeuserie… Féline soyeuserie… Je me doutais que tu avais quelques soucis mentaux, et je ne te parle pas de ce qu’on porte sur le dos mais de l’esprit hein, mais je ne pensais pas que tu bégaierais à ce point-là. Sourire charmeur d’une impulsive en "position de force". Ceci dit, elle avait conscience d’avoir inventé un mot mais elle aimait cela et s’en amusait. Honneur aux hommes, d’autant plus que tu parais le plus motivé pour cette aventure. Ne t’en fais pas, Je protège tes arrières. On peut même affirmer sans trop mentir que je te suis de près.

Pour le moment, elle l’ouvrait sans problème et faisait encore preuve de son assurance habituelle mais la jeune femme se doutait que cela ne durerait pas. Elle ne fut pas déçue de son impression. Marchant quelques temps, elle suivant comme promis Wriir de près par crainte de ce qui pourrait leur tomber dessus, le virage qui leur révéla la tête d’une créature fit frémir Eärhyë des pieds jusqu’à la pointe des cheveux. Le Lynx n’en menait pas large, la fourrure hérissée et le dos arqué dans une posture de combat ou de défense. L’hypothétique problème résidait dans la transmission de sa crainte et Eärhyë réfréna un élan de peur qui l’aurait fait se cacher dans le dos de Wriir.

Etrangement, les paroles de ce dernier n’eurent pas le don de rassurer la Blonde. Elle ne contint pas toutefois la seule chose qui lui vint en tête.


Tu seras peut-être pas assez coriace contre cette gueule d’où sourdent les Enfers, mais je peux t’assurer que ledit chaton blanc ne se laissera pas dépecer sans vendre chèrement sa peau…

Quel joli trait d’esprit, dans un tel moment d’inquiétude intense.
Jhaleb revint vers eux pour délivrer ces dernières recommandations. L’annonce du sexe du bestiaux ne fit ni chaud ni froid à la blonde. Un dragon était un dragon quel que soit son genre, seule la taille différait et même cette variation ne serait pas suffisante pour les protéger de tout danger.


Peut-être que la femme refusera d’avaler tout cru un être du même sexe qu’elle, pensa-t-elle tout haut dans un sursaut d’espoir qui sied très mal au teint de la Bélua. Le regard que celle-ci lança ensuite vers Wriir en disait long sur ses pensées, elle n’était pas du tout à l’aise. C’est le bon moment pour choisir d’être une femme, sourit-elle piteusement dans une tentative dérisoire de recouvrer son aplomb ou même simplement se détendre.

Eärhyë scruta les alentours avant de reporter son attention sur la dragonne leur faisant face.


Le pire dans cette histoire, c’est que le danger ne viendra pas que de l’extérieur, même notre monture en représente un, et pas des moindres…

Dépitée et surtout résignée à s’embarquer dans cette épopée, la Bélua attrapa le vélin que lui tendait Wriir.

Eh bien, tu te crois au-dessus de tout ça ou tu laisses la basse besogne aux femmes ? tenta-t-elle à nouveau de plaisanter avant d’observer les descriptions indiquées sur le pli. A mon sens, il faut finir par la fleur. Elle semble fragile, ce serait bête de l’abîmer et de devoir retourner sur nos pas pour en cueillir une autre. Mmmh… Va pour l’artefact, ça a l’air d’être le plus simple à empocher.

Et de se tourner vers Jhaleb une dernière fois.

Si je comprends bien, y’a qu’une monture pour deux..?


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Sam 02 Juil 2016, 12:00

Je piétinais un peu sur place autant pour détendre mes muscles que pour ne pas geler sur place. Disposer d'un corps de chair et de sang n'avait pas que des avantages, et subir la rudesse du climat en était un.

Alors que je lui annonçais ma destination première, Eärhyë ne put s'empêcher d'en faire une description des plus originales.

- Des rochers en forme de tête, ou d'ours ?... Je réfléchissais un instant, l'air surpris et les yeux écarquillés, au cas où une référence ou un jeu de mots m'aurait échappé, mais rien ne me venait à l'esprit. Je n'étais pas très doué pour deviner les sous entendus. Hein ?! finis-je par reprendre, de quoi me parles-tu ?... T'en fais une belle de tête d'ours tiens ! On en parlera pendant le voyage si tu veux, mais Basphel est une Université ouverte à tous. Une vraie mine d'informations tant les ouvrages y sont nombreux et les cultures entremêlées.

Je souris à mon tour alors que son éclat de rire retentissait dans la vallée, laissant flotter l'espace de quelques secondes un écho qui nous renvoyait sa bonne humeur. Alors qu'elle exagérait le trait en articulant plus que de raison le mot sur lequel j'avais buté, elle me laissait en outre l'immense privilège d'ouvrir la marche. Après quelques secondes de réflexion, je lui laissais bien ce plaisir, même si j'avais laissé Jhaleb servir d'appât en premier en cas d'incident. Au cas où ....

- Admets que tu dois être la seule personne à utiliser soyeuserie dans les environs. Même si effectivement tu as découvert mes soucis mentaux d'avoir à parler à un chaton aux dents de lait qui a des tendances naturistes quand elle n'est pas transformée en lynx, je te remercie de couvrir, de très près oui je sens ton souffle ! mes arrières, alors que je vais tomber nez-à-gueule avec un dragon devant. Le courage t'honore Eärhyë !

Quand elle tenta de prouver que son courage ne serait pas ébranlé par ce qui se trouvait désormais face à eux, je me retournais vers elle et lui dit d'un ton bien plus sincère.

- Rassure toi, il n'y aurait aucune honte à se faire dévorer sans avoir pu se défendre quand on se trouve face à ce genre de créatures. Gageons plutôt que Jhaleb ici présent lui ait déjà donné suffisamment à manger aujourd'hui. Quant au sexe que vous avez en commun, peut-être que la demoiselle à écailles te voit comme une concurrente devant le seul mâle qu'elle aura à disposition une fois que nous serons sur les îles. Une chance sur deux pour nous !! Solidarité, ou rivalité.

Nous grimpâmes tant bien que mal sur cette monture mythique. Je n'avais jamais voyagé à cheval, ou sur le dos d'une quelconque bête d'ailleurs, alors ouvrir le bal avec un dragon me fit prendre conscience de l’imbécillité de certaines de mes décisions. La seule chose qui me rassurait en soi était qu'en tombant à plusieurs centaines de mètres du sol ne me ferait pas plus mal que si je trébuchais sur un caillou. Pour autant, la perspective d'un vol plané n'avait rien de ragoûtant.

- En y repensant, peut-être allons nous nous rapprocher des sensations que doit connaître Mirra quand il vole. En version géante bien sûr.

Jhaleb nous expliqua comment se harnacher sur la monture, et rajouta des étriers ainsi qu'une selle spéciale pour qu'Eärhyë derrière moi soit le plus à l'aise possible. Je tournais la tête à moitié, dirigeant mes paroles vers ma comparse.

- N'en profite pas pour tenter de me mordre vu que je serai sans défense pendant le vol, je suis très rancunier aussi !
avant de sourire tout en regardant de nouveau devant moi. Jhaleb, autant les dessins nous permettent d'avoir une idée de ce à quoi ressemble chacun des objets à ramener, mais pourriez-vous au moins être plus précis dans leur localisation que "une île" ? Si nous devons ratisser chaque parcelle de chaque île pour trouver, si nous avons de la chance, ces objets, autant que je me rende les yeux fermés, à cloche pieds et en marche arrière à Basphel, j'irai bien plus vite. Commencez par l'artefact, vu que la demoiselle y a jeté son dévolu.

- Hmmm .... Il s'agit d'un objet assez ancien, même s'il est en parfait état de conservation. Il m'a été rapporté qu'il ressemblerait à une boule en métal doré, avec des inscriptions gravées dessus. Un ouvrage de forgeron, qui doit à peu près tenir dans la main. Il y a un cristal vert émeraude également, ainsi qu'un mécanisme d'ouverture, bien que je sois incapable de vous dire comment l'ouvrir. Il est d'ailleurs préférable de le laisser tel vous que le trouverez. Quant à l'endroit où il serait, le commanditaire m'avait précisé qu'il serait dans une bâtisse creusée à même la pierre, et dont l'entrée serait assez reconnaissable une fois qu'on serait devant. Il y a une cascade et un petit cours d'eau non loin de l'habitation. Donnez moi le vélin, pendant que vous discutez, je vais vous rajouter tout ce que je sais sur les autres objets. Sachez également que les îles en question ne sont pas très grandes, à peine plus grandes que deux fois ce plateau.

Je me tournais vers Eärhyë alors que Jhaleb s'affairait.

- Bon, ces indices nous feront gagner un temps précieux, j'espère qu'il en sera de même pour les autres îles. Concernant l'ordre, je ne sais pas ce qui est le plus fragile, la fleur ou le cristal de glace ? Au moins, nous savons qu'après l'artefact, nous irons tâter de la griffe.

- Voilà, je pense qu'avec ça vous ne devriez pas mettre trop de temps, finit par dire Jhaleb en rendant le vélin à la Bélua. N'oubliez pas le mot pour que le dragon se mette en route, il y en a un pour chaque île ! Vous n'aurez pas à vous préoccuper de le diriger et vous perdre.

- Quel est le mot à prononcer pour se rendre à Basphel ? m'hasardais-je à poser à Jhaleb, avant de lui sourire d'un air entendu. Il fallait bien que je tente non ?

Eärhyë prononça le mot pour "ordonner" - enfin tout est relatif -  au dragon de prendre son envol vers la première île. L'élan que la créature pris me coupa littéralement le souffle, mais le pire fut qu'il ne s'envola pas de là où il était. Pour pimenter la chose, il préféra courir en battant ses ailes, soulevant l'air chargé de glace tout autour de nous, pour sauter dans le vide et profiter d'un courant s'engouffrant dans ses impressionnantes ailes pour se redresser et prendre de la vitesse. J'avais d'autant plus le souffle coupé qu'Eärhyë me compressait tellement le torse en m'enserrant que mes poumons criaient grâce de leur accorder un peu d'air.

- Par Sympan .... eus-je du mal à prononcer tant la frayeur de ce décollage s'entrechoquait avec les sensations grisantes qui commençaient à poindre. Ça va derrière ?

Je ne pouvais pas me retourner, mais à la sentir collée contre moi, je savais au moins qu'elle était toujours sur la selle. Le dragon lui semblait filer à une vitesse vertigineuse, tout en prenant de l'altitude. L'air y était plus frais et je remerciais que l'imposante stature de notre monture chasse de nos visages le vent qui nous aurait probablement giflé violemment.

Bien.... il était l'heure de trouver un artefact, et je commençais à me concentrer sur ce que Jhaleb m'avait dit. Tout cet entraînement pour la trouver pourrait nous aider grandement dans cette mission.

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Sam 02 Juil 2016, 19:18

「 Un coup de main, svp ! 」
Loin de la gloire tant espérée envers son imagination débordante, ce fut surtout la honte qui empourpra les joues d’Eärhyë, ce qui eut moins le don de réchauffer ses membres. Elle qui ne ressentait pas vraiment le froid, habituée à évoluer dans des températures négatives extrêmes pour réaliser le bon souhait de son Lynx, elle en oubliait parfois que ses membres pâlissaient davantage sous la baisse de la pression, que ce soit spatio-temporel ou sanguin. Quoi qu’il en soit, Wriir l’avait plus ou moins insultée sous le couvert d’une taquinerie.

Tête d’ours… Tête d’ours… grommela-t-elle pour la forme sans parvenir à trouver la bonne expression qui renverrait la pareille à cet Orisha de malheur. Enfin, elle le pensait sur le coup mais elle commençait à vraiment l’apprécier, d’autant plus qu’il avait l’air naturel, franc et honnête, des qualités précieuses aux yeux de la Bélua.
Cette dernière ne s’était jamais imaginée que leur monde abritait une Université. La lecture était un acte qu’elle appréciait en soi mais y passer ses journées était toute autre chose. N’était-il pas plus intéressant et pédagogue que d’apprendre sur le tas, dans les voyages, profitant ainsi du bénéfice de sa propre expérience ? C’est ce qu’elle pensait. Ceci dit, Basphel était la destination de l’Orisha et Eärhyë le respectait assez pour ne pas avoir envie d’entraver sa route.


Hum ours ou chaton ? Ma parole, va falloir te décider avant d’en finir, hein ! sourit-elle, un sourire qui, on le savait déjà, ne durerait pas bien longtemps.

Une concurrente… Oui, je n’avais pas pensé à cela… Cela dit, elle est peut-être un peu grosse pour toi, non ? Sans vouloir la vexer, bien sûr…

Solidarité ou rivalité, en voilà une question quelle est bonne ! Si Eärhyë n’était pas suffisamment prostrée pour réfléchir sereinement, elle aurait clairement opté pour la solidarité. En pareille entreprise, deux paires de main n’étaient pas de trop, d’autant plus quand c’était la tête pensante – à ce qu’il paraît – de l’autre paire qui l’avait entraînée dans ce bourbier gênant.

La Bélua scrutait l’harnacheur dans le but de se souvenir de ses gestes envers la dragonne ou pour le matériel qu’elle porterait. Ses observations ne seraient guère du temps de perdu, si la selle ou les étriers étaient mal fixés. D’un autre côté, si le matériel s’avérait défectueux, le bonhomme passerait un mauvais quart d’heure qu’il ne serait pas près d’oublier !
Wriir attira son attention et la jeune femme hocha brièvement la tête, se demandant si Mirra s’affirmerait dans une pareille posture. A moins qu’il aille sur les Îles mystérieuses sous forme de chouette, s’il a réussi à contrôler son esprit Totem.


Sauf que notre expérience sera différente de la sienne… Il vit le vol en tant qu’acteur à la première personne. Nous, nous ne serons que spectateurs. Aux premières loges pour souffrir le rugissement du vent, sans sentir les courants porteurs et autres joyeusetés. Et ce mot existe ! crut-elle bon d’ajouter, ne voulant pas encore subir l’impertinence de son futur partenaire de vol.

Vint le moment fatidique où il fallut monter en selle. Le dos de la dragonne, surélevée par ses pattes, était inatteignable pour qui ne voulait pas utiliser les écailles en guise d’échelles. Eärhyë faisait partie de ceux-là, ne souhaitant pas énerver la créature intelligente avant même le départ. La montagne dut ainsi s’aplatir sur le sol et même ainsi la Bélua dut faire un petit bond afin de prendre appui sur ses bras tendus et ainsi prendre place derrière un Wriir déjà installé depuis belle lurette.


Pourquoi aussi ? Personne n’a l’air rancunier, à part toi, s’amusa-t-elle avant de le laisser interroger Jhaleb.
De son côté, elle scrutait déjà le sol infiniment loin selon elle, et un léger vertige s’insinuait lentement dans sa boîte crânienne.
Eärhyë se tourna néanmoins vers eux quand elle se rendit compte d’un silence et tendit enfin le vélin, vu que Jhaleb avait semblé le fixer après avoir quitté la jeune femme des yeux.


Hum hum, oui, tenez… s’excusa-t-elle piteusement, gênée d’avoir eu un moment de faiblesse tandis que le malaise refluait. Puis elle observa Wriir alors qu’il l’abordait. Hochant vaguement la tête alors qu’il évoquait lesdits indices qu’elle n’avait naturellement pas entendus, elle finit par hausser les épaules à la fin de sa réflexion.

Si c’est un vraie fleur avec une tige et surtout des pétales, il sera plus facile de la froisser que de griffer un cristal… Nous verrons bien en temps voulu, peut-être ferons-nous selon le plus proche de notre position géographique à ce moment-là pour couper la poire en deux.

La Bélua ne ressentait pas l’envie de se casser la tête à tenter de déterminer lequel serait le plus adéquat pour la fin. La blonde récupéra le vélin en remerciant Jhaleb pour ses précisions et l’enfouit dans une poche pour s’assurer de ne pas le perdre en plein vol, ce qui serait malheureux…
Amusée par l’audace de l’Orisha, elle lui pinça l’oreille pour le réprimander.


De toute façon, tu m’as embarquée dans cette histoire donc tu restes sagement avec moi, petit canaillou ! Il est hors de question que la femme fasse tout le boulot pendant que tu t’adonnes à tes loisirs, nanmého !

Si Eärhyë trouvait encore la force de plaisanter, c’est bien parce qu’elle savait d’avance que le chemin serait long jusqu’à la fin. Tant qu’elle se concentrait sur quelque chose, son inattention quant à la hauteur l’empêcherait de perdre pied. Quand il lui faudrait faire véritablement face au problème, ce serait une toute autre histoire.
Malheureusement pour elle, c’était maintenant ou jamais. Respirant un grand coup et enlaçant tout en douceur Wriir, s’excusant à son oreille pour ce contact involontaire, la jeune femme ferma fort les yeux en ordonnant à la dragonne de filer, courir, voler… Bref, qu’elle les emmène à bon port. Le choc fut encore plus violent que ce qui était prévu. Les secousses qui les surprirent pendant la course, le plongeon dans le vide, le redressement brutal pour finir par planer, ce fut trop pour la pauvre Bélua râtissée par les griffes de son Totem. Contrôlant de justesse sa nausée, ce fut un cri perçant qui se fit l’intermédiaire de sa peur, tandis qu’elle s’accrochait fermement à ce qu’elle pouvait trouver : Wriir. Eärhyë savait qu’elle avait du lui faire mal mais comment réagir autrement quand on affrontait sa propre phobie ?
Une fois stabilisée, elle desserra légèrement son emprise sans cesser de trembler, osant à peine ouvrir les yeux. La Bélua trouva d’ailleurs la question de l’Orisha des plus stupides.


J’ai peur… parvint-elle à articuler. Peur du… vide.

Situation cocasse de l’apeurée qui affronte sa phobie sans parvenir à la vaincre. Elle eut néanmoins une pensée compatissante pour Wriir, qui allait devoir la supporter pendant toute cette petite quête.

On est encore loin..? s'obligea-t-elle à demander dans un souffle à peine audible.

Elle avait l’impression d’être sur ce dos, collée à un dos, depuis une éternité et elle n’avait qu’une hâte, atterrir. Le Lynx hurlait la mort et brassait le vide de ses griffes, comme pour s'échapper d'une prison qui n'existait pas.
La dragonne, après un temps considérablement long, ralentit avant d’amorcer une légère descente pour finalement finir son arrêt au pas de courses sur le sol. Sentant qu’ils ne bougeait plus, sans même ouvrir les yeux, Eärhyë se laissa glisser un côté, au risque de tomber dans le vide s’ils étaient trop proches du bord, avant de s’étaler de tout son long sur le sol, tel un ange échoué.


On a réussi, s’extasia-t-elle, n'en revenant pas d'être encore de ce monde.


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Lun 04 Juil 2016, 10:28

Le grand moment était enfin venu. Nous allions Eärhyë et moi nous aventurer en terre inconnue, sur une monture inconnue, à la recherche d'objets divers et .... inconnus. Tout allait bien finalement. Je pensais que nos petites piques humoristiques nous permettaient tant d'essayer de nous faire rire que nous détendre vu les risques inconsidérés que nous prenions pour un parfait inconnu. Finalement, rien ne nous disait que ce Jhaleb n'était pas un voleur qui avait tué le vrai gardien de dragon, et qui pour son simple amusement nous envoyait à la mort dans la gueule de ce monstre volant !!

J'allais en faire part à Eärhyë, mais le peu de raisonnement qu'il me restait me susurrait que j'allais un peu trop loin dans mes hypothèses. Aussi me contentais-je de rester dans le domaine de l'humour taquin.

- Tête d'ours, corps de chaton, ça ferait un joli totem ça non ? Un charme indéniable ! Par contre .... je baissais le ton de ma voix, par mesure de précaution - si tu pouvais éviter de dire de notre moyen de locomotion carnivore qu'elle est grosse, je t'en serai reconnaissant. Je doute que tu veuilles être avec moi son amuse-gueule de la matinée.

Mon intuition en déduisait qu'elle avait l'ouïe fine, aussi voulais-je prendre toutes les meilleures dispositions pour que le voyage se déroule bien avec autant d'inconnus dans l'équation.

Jhaleb préparait la monture pendant que nous patientons sagement non loin. Nous nous mîmes à parler de notre connaissance commune, et Eärhyë m'expliqua la différence entre le ressenti que Mirra avait, et notre propre future expérience. J'opinais lentement, comprenant où elle voulait en venir.

- Nous n'aurons qu'un simple aperçu dans ce cas, j'espère que l'expérience sera concluante pour nous en tout cas ! puis plus bas ... et que nous arrivions en un seul morceau sur la terre ferme aussi. Reprenant un ton normal, je conclus : Et je sais ce que veut dire "joyeusetés", tête d'ours !!

Nous ne pouvions plus reculer désormais, et nous entreprîmes la mini ascension du corps de la dragonne, aidant comme je pouvais Eärhyë à grimper derrière moi. Si la selle n'était pas inconfortable, je me demandais si ce serait toujours le cas après plusieurs voyages assis dessus, car le flanc de la bête était suffisamment large pour nous faire arquer les jambes. Je me tournais vers Eärhyë, précisant ma pensée :

- "Aussi" car je suis coriace, et rancunier. Et si tu n'es pas rancunière, je pense que tu as un plus sale caractère que moi ! J'en suis même sûr d'ailleurs !

Je rentrais la tête dans les épaules, m'attendant à une traitreuse tape par derrière, ce qui ne ferait que confirmer mes derniers propos.

Vint ensuite le temps de parler des objets à récupérer, dont l'ordre de récupération qui nous faisait entrer en désaccord.

- Je sais que la fleur sera fragile, mais le cristal, à moins d'être entouré d'une magie de conservation, ne risque-t-il pas de fondre rapidement si on l'enlève de son milieu naturel ? Cela dit tu as raison, nous verrons aussi où nous nous situons géographiquement entre les différentes îles pour arrêter notre choix. J'ai bien compris que toi comme moi ne tenions pas à rester plus que de raison sur le dos de cette créature.

Quand notre imposant moyen de locomotion plongea dans le vide, je sentis mon cœur faire un bond et accélérer sous le vertige qui m'emportait. Je devinais aisément que ma partenaire appréciait encore moins ce transport à la manière dont la douce étreinte se muait en étau indéboulonnable et le cri qui vrillait l'espace d'un instant mes tympans. Je ne pouvais guère l'en blâmer, je tenais les rennes aussi fermement qu'un archer bandant au maximum la corde de son arme. Ses bredouillement ne firent que confirmer sa facile déduction.

- Ah .... Tu aurais pu me le dire avant non ? Accroche toi à moi, et .... évite d'ouvrir les yeux ?...

Je n'avais pas cette phobie, mais comme toute phobie, il était inutile de rationnaliser une peur qui nous nouait les entrailles. Il fallait juste espérer que le trajet ne soit pas trop long pour une première fois, et que les prochains se passeraient mieux ensuite.

- Comme tu peux t'en douter, c'est la première fois que j'emprunte la voie des airs, donc je vais te dire oui pour te faire plaisir !

Je ne serai pas contre cependant que le trajet soit le plus court possible. Quand enfin nous atterrîmes, je sentis Eärhyë se laisser chuter à même le sol, alors que j'essayais tant bien que mal de garder un minimum de contenance en retombant sur mes pieds, sans pouvoir réprimer les tremblements qui secouaient mes jambes.

- Je pense que quelques minutes de repos ne sera pas un luxe !! Prends ton temps pour te remettre de tes émotions, je vais essayer de trouver l'objet en question. Surveille mes arrières s'il te plait.

Je m'assis alors en tailleur, croisant les bras devant moi et fermant les yeux, inspirant et expirant longuement. Cette posture n'était pas obligatoire, mais permettait de mieux me concentrer, et plus vite. Je savais qu'Eärhyë me préviendrait en cas de danger, aussi pus-je focaliser toute mon attention sur la recherche de l'objet dont Jhaleb nous en avait fait la description. L'objet en toute logique devait être immobile, ce qui devrait me faciliter la tâche. Contrairement à Lhyæræ qui pouvait se trouver n'importe où, borner à courte distance l'endroit où se trouvait l'artefact rendit l'exercice bien plus facile que je ne l'escomptais. Mes efforts avaient payé leurs fruits.

Quelques minutes plus tard, je me relevais, pointant une direction comme s'il s'agissait d'un parcours fléché.

- L'objet que nous cherchons est par là. Nous ne sommes pas excessivement loin de l'endroit où il se trouve. Il est derrière cette paroi rocheuse à première vue. Tu te sens mieux ? l'interrogeais-je avec sincérité, le temps que nous avions gagné alors que je localisais l'objet pouvait nous servir à nous accorder encore un peu de repos salvateur.

Nous finîmes par nous mettre en route, passant par dessus un cours d'eau en sautant sur quelques rochers proéminents et nous arrivâmes devant cette paroi rocheuse, creusée en une sorte de mini tunnel où à vue de nez, nous pourrions y passer à quatre pattes.

- Apparemment, ceux qui ont creusé ici étaient soit de petite taille, soit fainéants pour creuser plus que le strict nécessaire. On passe par là, et si oui, qui passe le premier ?

Je lui posais la question car entre les règles de galanterie, de protection et celles consistant à ne pas avoir son visage à moins de x centimètres des fesses d'une autre, elle devait probablement être plus douée que moi pour ne vexer la susceptibilité de personne.

Le tunnel en tout cas, aussi exigu soit-il était lisse et bien travaillé, et nous parvînmes sans encombre de l'autre côté. Une clairière parsemée de quelques buissons ici et là, laissait passer la lumière pour le plus grand bonheur des fleurs de toutes les couleurs. Au fond de ladite clairière, une maison visiblement abandonnée trônait sur cette petite vallée. Je regardais Eärhyë, avant de pointer la maisonnée.

- Notre artefact se trouve là-bas.

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Jeu 07 Juil 2016, 23:10

「 Un coup de main, svp ! 」
Eärhyë avait haussé les épaules à l’écoute des recommandations de Wriir. Il fallait le reconnaître quand un chat était un chat – sans jeu de mot pourri en rappel des taquineries de ce qu’elle croyait être un Orisha – et la dragonne devait accepter son volume, et puis c’est tout. Nier l’évidence ne changerait pas l’état de fait. Je divague complètement, s’amusa-t-elle. Je suis en train de devenir folle… Cette hypothèse ne l’inquiétait guère.

Sait-on jamais, je préfère prévenir que guérir, et comme tu ne connais pas soyeuserie, je me posais des questions.

En plein vol, elle hocha légèrement la tête pour montrer qu’elle suivrait les recommandations, oubliant que Wriir ne pourrait la voir. La Bélua s’était employé à suivre les conseils, serrant les paupières jusqu’à créer une douleur. Cette dernière était tout de fois plus supportable que le vertige qui tambourinait dans sa tête. La jeune femme aurait bien posé le front contre une omoplate, quitte à se faire tuer ensuite par qui de droit, mais cela aurait accentué son déséquilibre sur la selle et elle n’aurait probablement pas su contenir la nausée qui la narguait dangereusement.
Accueillant l’atterrissage comme elle l’aurait fait avec son meilleur ami, Eärhyë finit par éclater de rire, expulsant par de la sorte toute tension. La blonde entendit à peine le repos conseillé par Wriir, toute à son aise de se sentir totalement vidée. Ce fut finalement le Lynx qui la chatouilla de son agacement, la ramenant directement dans le droit chemin. Se redressant sur son séant, la Bélua aperçut l’Orisha dans une position des plus étranges. Elle interprétait dans cette posture un mélange de bouderie et de concentration qui lui soutira un sourire sincère. Si concentration il y avait, Wriir s’en remettait totalement sur elle pour le protéger en cas de danger, une preuve irréfutable de la confiance qu’il lui portait. Si Eärhyë n’avait pas subi un état de stress aussi palpable, son cœur se serait même réchauffé légèrement. Elle se contenta pour lors d’un sourire heureux avant de se lever. La jeune femme avait l’intention de délimiter un léger périmètre dans le but de le sécuriser mais c’était malheureusement sans compter sur ses jambes flageolantes. Ne préférant pas se ridiculiser plus encore, elle décida de se rassoir, ouvrant néanmoins ses sens à la nature qui l’entourait pour découvrir un son, un bruit, un objet dans la vision qui serait source de menace. Ce fut une tâche difficile à accomplir, en prenant en considération le souffle de la dragonne. Bruyante à cause de son volume, la créature eut tôt fait d’agacer la Bélua. Wriir se réveilla au bon moment, intervenant pour couper court à toute velléité de la blonde.

Eärhyë haussa un sourcil en écoutant les informations de Wriir. La confiance, quoique difficile au premier abord du côté de la Bélua, était devenue naturelle et elle ne doutait pas de l’exactitude de la chose. Cependant, elle s’interrogeait sur la manière dont il les avait obtenues. Aucun doute sur le lien avec la posture étrange mais, curieuse de nature, elle se demandait quel était l’origine du don qui permettrait ce prodige.


Et tu as su deviner ça en méditant ? demanda-t-elle en optant pour la voie de la taquinerie, espérant obtenir de cette façon une réponse à sa curiosité. Elle ne voulait toutefois pas le gêner ou le projeter dans une position de malaise et elle ne porta pas plus en avant la taquinerie, préférant répondre à sa gentillesse. Mieux, oui, merci beaucoup ! Les jambes tremblent encore un peu mais un peu d’exercice leur rendra toute leur souplesse, assura-t-elle avec un sourire convaincu et convaincant.

Après quelques petits bonds pour détendre les muscles, Eärhyë récupéra sa sacoche de voyage gisant toujours à terre puis se mit en route sans perdre davantage de temps, suivant les indications si précises. La fraîcheur du cours d’eau qu’ils traversèrent rapidement fut également bienvenue, même si ce fut l’épreuve, si on peut dire, du tunnel qui acheva de lui faire retrouver l’ensemble de ses aptitudes. La question de Wriir la fit éclater de rire. Elle sentait le dilemme derrière la question et plus discrètement la politesse qu’il lui faisait. Cette interrogation suffit à la jeune femme comme signe de galanterie et elle lui sourit, amusée.

J’ai couvert tes arrières à dos de dragon, je vais garder ce poste. Passe devant, je te suivrai. D’un peu moins près que sur l’ailée, promis !

Lui souriant avec malice, elle lui laissa le temps de prendre de l’avance avant de s’accroupir à son tour pour progresser à quatre pattes. Le Lynx en elle ricana, lui faisant savoir toute la cocasserie de la situation. Ecrase-toi, le pas beau, et laisse-moi ramper si je le veux, s’agaça-t-elle, n’aimant pas particulièrement ce passage dans cet endroit contigu. Heureusement, la paroi lisse empêcha l’agacement d’atteindre son comble en raison d’égratignures dérisoires mais enquiquinantes.
A peine relevée, Wriir pointait du bras la masure et le regard de la jeune femme se fit plus acéré.


Bien, passons aux choses sérieuses ! déclara-t-elle à la limite de se frotter les mains en sentant le profit.

Souriant à son partenaire de chasse, elle s’avança d’un pas déterminé vers la porte d’entrée, sans oublier les principes de sécurité. Franchissant le pas de la porte en tâtonnant presque, prête à réagir en cas d’attaque fulgurante. Mais non, l’ouverture de la porte ne suscita que quelques grincements indiquant le peu de passage. Pas étonnant dans un tel lieu où il faut se ramener à dos de dragon, pensa-t-elle en avançant un peu plus. Résistant à l’envie de crier un « Houhou ! Y’a quelqu’un ? » à propos, elle continua à pénétrer plus en avant sur sa démarche hésitante, Wriir avançant à ses côtés. Devant le silence manifeste de cet intérieur, Eärhyë était déjà satisfaite de trouver l’artefact sans trop de difficultés. Ce fut sans compter sur le grincement à l’étage.



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Sam 09 Juil 2016, 12:26

La première épreuve de notre périple était achevée, et nous méritions au moins les acclamations en délire d'une foule pour s'en être sortis indemnes. Dans mon esprit, survivre à un vol de dragon était un exploit digne d'être loué et chanté aux quatre coins de chaque continent. En l'espèce, nous avions deux problèmes pour profiter de ces applaudissements nourris : Il n'y avait pas âme qui vive à l'horizon, et le seul être qui était proche d'Eärhyë et moi n'était autre que le dragon en question.

Nous allions silencieusement faire face à cet affront de gloire méconnue, ce qui n'empêcha pas Eärhyë d'éclater de rire une fois que ses jambes aient retrouvé la solidité de la terre ferme. Nous restions sur une île suspendue, mais ce détail fut mis de côté. Il était évident qu'après toutes ces émotions, cette peur accumulée tout le long du voyage, elle extériorisait, évacuait ce trop plein de négatif pour exprimer sa joie d'être vivante et entière. Je ne pouvais guère le lui reprocher. En d'autres circonstances, j'aurai probablement eu la même exclamation de joie, autant pour avoir vécu cette expérience, qu'être encore vivant pour la savourer ensuite.

Pendant ce temps de pause forcée mais indispensable, j'occupais mon temps à me concentrer pour localiser l'objet de notre présence ici. Si j'avais demandé à Jhaleb un dessin et des indications précises sur ledit artefact, ce n'était pas uniquement pour opérer une recherche classique. Si mon pouvoir ne fonctionnait pas ici, le dessin nous serait utile. S'il fonctionnait par contre, la localisation serait plus rapide et plus efficace.

Il était évident, alors que je pointais du doigt la direction vers laquelle nous devions nous rendre que j'avais attisé la curiosité de la Bélua, qui ne put s'empêcher de m'interroger sur la manière dont je m'y étais pris.

- Méditer ? Hmmm, pas vraiment non... Disons que la position me permet de me focaliser uniquement sur cela. Savoir que tu étais proche de moi, pour me protéger et/ou me prévenir en cas de danger, me permettait d'avoir mes sens en alerte uniquement sur la localisation de l'artefact. En temps normal, pour un objet que je n'ai jamais vu, cela prend beaucoup plus de temps. C'est pour cela que j'ai demandé toutes ces informations à Jhaleb. Il n'avait pas à savoir que je possédais cette faculté, nous pourrons au besoin lui dire que la tâche fut très compliquée.

Je ne cherchais pas à escroquer Jhaleb ou lui soutirer plus que ce qu'il pourrait nous accorder, j'étais vraiment au dessus de toutes ces considérations matérialistes. Pour autant, je ne voulais pas donner l'impression que le service que nous rendions, moyennant une contrepartie bien faible eu égard aux risques pris, ne donne l'impression qu'il s'agisse d'une formalité pour Eärhyë et moi. Le simple fait qu'elle ait surmonté cette phobie du vide était déjà un exploit en soi.

- En tout cas, maintenant que tu es remise de tes émotions, allons voir si l'artefact nous attend sagement derrière cette paroi rocheuse. Je te remercie d'ailleurs de me laisser passer devant, j'imagine bien que c'est uniquement pour couvrir mes arrières, nullement pour éviter d'être la première à te retrouver avec un monstre géant qui garde la sortie !! Je lui souriais, mon ton n'étant nullement teinté de reproche. Je préférais encore passer le premier car après tout, je ne risquais pas de mourir en cas d'attaque sournoise.

Au final, aucune attaque, aucun piège ne nous attendait de l'autre côté, simplement une clairière avec une maison abandonnée en son centre. Le paysage pourrait presque sembler idyllique pour s'y installer et couler des jours heureux loin de tout problème. En attendant, notre objectif n'était pas d'y bâtir notre avenir, mais de retrouver un objet insolite qui se nichait dans la maisonnée. Eärhyë semblait décider à foncer droit devant pour acquérir au plus vite au mieux l'objet, et passer au suivant.

Une fois devant l'entrée, la Bélua poussa la porte mal graissée qui grinça d'être dérangée de son immobilisme depuis un bon bout de temps. L'intérieur poussiéreux collait parfaitement à l'aspect extérieur du lieu : à l'état d'abandon. Eärhyë ne mit pas trop de temps pour remarquer la présence d'une malle sous la lourde table en bois collée contre l'un des murs et son visage s'éclaircit d'un sourire alors qu'elle en ressortait la sphère étrange qui semblait correspondre à notre présence ici-même.

- Bon... Si les autres objets sont aussi ... je m'arrêtais alors que le grincement au dessus de nos têtes révélait la présence d'un être vivant qui ne pouvait décemment pas être notre dragonne. Il était inutile d'être silencieux, nous n'avions fait preuve d'aucune discrétion jusqu'à présent et il était évident que l'occupant des lieux avait repéré notre présence chez lui.

Nous pouvions avoir une avance considérable si nous nous mettions à courir maintenant, aussi fis-je le signe d'un geste vif vers la sortie, avant de me mettre à courir, suivi de près par les pas de la Bélua. L'entrée de la paroi rocheuse n'était pas vraiment loin, alors que nous entendions déjà les pas lourds de l'inconnu maltraiter les marches de l'escalier qu'il dévalait.

- Fais rouler l'artefact dans le trou avant de rentrer dedans, cette fois, je couvre tes arrières !! Je ralentissais juste ce qu'il fallait pour qu'Eärhyë passe devant, et toute convenance mise à part, la suivait de très près car le temps nous était compté.

Nous progressions lentement à l'intérieur de cet étroit passage et n'en avions parcouru que la moitié, quand je sentis mes deux mollets agrippés par quelque chose de puissant, qui ne manqua pas de tirer dans le sens opposé où je me trouvais.

Je criais le nom de la Bélua pour la prévenir que nous avions un problème, alors que je tournais la tête pour voir ce qui ne voulait pas que je m'en aille. Non sans un hoquet de surprise, je vis ce qui ressemblait à une taupe, dont les longues griffes avaient élu domicile autour de mes jambes et me ramenaient du côté de la paroi rocheuse que nous tentions de fuir.

A un détail près : la taupe était presque aussi imposante que moi ...
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Jeu 14 Juil 2016, 13:57

「 Un coup de main, svp ! 」
Remise de ses émotions plus rapidement qu’elle ne l’aurait espéré, Eärhyë se pencha en avant pour se masser les cuisses encore légèrement fébriles tout en écoutant avec attention les explications de Wriir. Elle n’aurait jamais cru qu’il se livrerait avec tant de facilités et de détails au sujet de cette faculté, comme il le disait si bien. Une fois de plus, la jeune femme ne put qu’apprécier cette marque de confiance, prenant conscience de la valeur de l’information. Elle se contenta de hocher la tête lorsqu’il eut fini, laissant un sourire amusé étirer ses traits à l’évocation de la tâche difficile. Il est vrai qu’ils avaient déjà subi leur lot de frissons et la Bélua était prête à parier que des obstacles surviendraient encore. Déjà qu’il leur faudrait voler à nouveau… Frissonnant légèrement, la blonde posa ses prunelles sur la dragonne avant de décréter qu’il était temps de se mettre en route. Rester proche de cette créature dangereuse ne sied guère à ses envies.

Eärhyë fut contrainte de retenir un rire à l’entrée du tunnel. Elle avait déjà ri une fois, ce qui n’était pas intelligent de sa part. Ils ne connaissaient pas l’île, cette dernière avait beau paraître dépourvue d’être vivant, les surprises de mauvais goût faisaient parties intégrante de l’inconnu. Une attaque sournoise dans un tunnel, on aura tout vu, quand même, ne put-elle s’empêcher de penser, un sourire ironique au coin des lèvres.


Ne t’en fais pas, si je subis une vague déferlante de fourmis, je me roulerai parterre en criant au secours, lui assura-t-elle. Elle aurait voulu prononcer cela sur un ton des plus sérieux, malheureusement elle ne sut réprimer le sourire de plus en plus amusé qui pointait sur son visage, si bien que la blonde ne parvint pas du tout à réaliser son petit effet.
La traversée de ce gouffre sans fin ne posa aucun problème. Eärhyë suffoqua peut-être à un moment proche de la fin, ne supportant pas forcément de progresser dans un milieu si clos, replié sur elle-même, mais elle préférait avancer pendant des siècles sous terre plutôt que de vivre à nouveau un vol de grosse bestiole ailée.
Loin du romantisme de Wriir à l’égard de la masure, Eärhyë ne tarda pas à avancer, désireuse de finir au plus vite cette quête. Ce n’était pas tant qu’elle ne trouvait pas les décors sans magie, vivre seul sur une île devait être grandiose si on aimait apprécier un tant soit peu la marginalité, ce qui n’était pas le goût de la Bélua. Bien sûr, la solitude ne l’effrayait guère, elle qui adorait parcourir les routes seule, mais elle appréciait la valeur d’une bonne compagnie et ne s’en priverait toute une vie pour rien au monde. C’est cette cause-là qui lui fit rompre tout charme avec la beauté des lieux.

A présent, elle avançait à pas de loups dans la maison grinçante. Dotée de poussière à n’en plus finir, de toiles d’araignée pendantes un peu partout et de planches qui grincent, ce décor imposait par la hantise qu’il dégageait. Cela ne fit ni chaud ni froid à Eärhyë, qui avait subi son comptant de frissons y’avait pas dix minutes.
La jeune femme prit le temps d’acclimater ses yeux à la pénombre avant d’avancer plus encore dans la pièce, avisant enfin une malle. Au vu de la vétusté ambiante, qu’un tel objet aussi entretenu lui sembla décalé et elle devina aisément que l’artefact reposait tranquillement à l’intérieur. Ouvrant le tout avec maintes précautions, c’est le sourire aux lèvres qu’elle ressortit l’objet pour le montrer à son partenaire de route. Celui-ci semblait aussi satisfait qu’elle… si ce n’était le grincement résonnant au-dessus de leur tête. La Bélua eut à peine le temps de voir le signe de fuite de Wriir avant qu’il ne se mette à courir. Perdant une précieuse seconde de réaction, elle lui emboîta, ballottant l’artefact contre elle afin de ne pas le perdre voire pire, le briser dans la précipitation. La blonde fut bien contente d’avoir entraîné son corps à l’exercice, façonnant sa morphologie au gré de ses voyages, car il lui faudrait beaucoup d’énergie et d’endurance pour revenir jusqu’à la dragonne.


La dragonne… maugréa-t-elle dans sa course, une idée germant dans son esprit. C’était un pari risqué, la confrontation surviendrait peut-être avant qu’ils n’atteignent l’animal légendaire.
Pour l’heure, il lui fallait retourner ramper sous terre. Consciente du danger imminent, la Bélua se contentant de hocher la tête aux consignes de Wriir sans perdre de temps à rouspéter pour la forme. Se baissant, Eärhyë progressait plus lentement qu’elle ne l’espérait, faisant rouler la sphère soit par une main soit par une épaule, rentrant la tête pour faciliter les mouvements. Ce n’était pas suffisant, loin de là. Redoublant d’effort, des perles de sueur maculant son front, Eärhyë contraignait son corps à toujours plus d’efforts quand elle entendit Wriir appeler après elle, d’une manière assez étrange, sa voix s’éloignant d’elle à une vitesse hallucinante. Si de la panique n’était pas présente dans son timbre, elle aurait cru avoir mis un vrai coup de collet à sa progression.

m*rde ! grommela-t-elle pour elle-même. Il était impossible de faire demi tour dans un espace si étroit et inconcevable d’abandonner Wriir aux griffes de leur assaillant. Faire appel au Lynx ne servirait à rien, lui-même serait trop volumineux pour évoluer dans le tunnel. Une seule solution s’offrait à elle et la jeune femme ne perdit pas de temps en réflexion superflue : elle protégea la sphère en la bloquant avec deux pierres, une devant et une derrière puis se mit à avancer à reculons, espérant ne pas rencontrer un deuxième attaquant en chemin… N’étant plus encombrée par l’artefact, elle progressa légèrement plus vite et regagna l’air libre en un temps presque record. Se retournant et se redressant dans le même mouvement, elle ne put louper la taupe d’une taille monstrueusement grande occupée à attaquer Wriir. Ce dernier tentait d’esquiver tant bien que mal les coups et la jeune femme se demanda s’il avait été blessé.
Il lui fallait composer avec la vitesse, l’agilité et ses maigres connaissances sur les bestioles. Si y’avait une chose qu’elle savait bien, c’était que les taupes étaient malvoyantes. Faisant le tour à pas de loup pour ne pas se faire remarquer, Eärhyë dégaina sa dague avant de s’élancer dans le dos de l’animal, prête à tout pour planter sa lame dans ce corps repoussant, au niveau de la « gorge » ou du coeur. Si la lame entailla la peau, cela ne suffit qu’à mettre en furie la taupe. Le bon côté de la chose, l’acte de la Bélua permit de détourner l’attention de leur attaquant ; elle en paya cependant le prix, puisque ce dernier se laissa tomber sur le côté, écrasant une partie du corps de la jeune femme. Celle-ci hurla, tentant de repousser la taupe de sa main et jambe libres. Peine perdue…



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Sam 16 Juil 2016, 14:07

Nous courrions, sans savoir ce qui se trouvait derrière nous, mais nous courrions quand même. Nous n'avions pas qu'un seul objet à retrouver, et avec un moyen de transport aussi éprouvant qu'un dragon, nous devions mesurer nos efforts, et ne pas foncer tête baissée vers le premier danger qui nous tombait sur la tête. Il était évident que le volé n'allait pas nous accueillir à bras ouverts, aussi n'était-il pas dans nos projets d'attendre pour vérifier cette hypothèse.

Eärhyë passa devant moi et fit rouler la sphère devant elle, alors que nous avancions aussi vite que nous le pouvions. Même si mes sens étaient en alerte, je fus surpris de sentir mes mollets saisis brusquement, et mon corps tiré avec force en arrière. J'errais sur ces terres tellement souvent en Ombre, que sentir une force physique entraver mes mouvements était peu courant à mes yeux. Toujours est-il qu'Ombre ou pas, l'enveloppe charnelle qui était la mienne était bel et bien happé et j'eus juste le temps de l'indiquer à Eärhyë que la distance entre elle et moi croissait à chaque seconde.

Une fois à l'air libre, je pus pivoter sur moi-même et tombais nez à nez avec une créature qui ne ressemblait en rien à ce que j'avais pu voir auparavant. Enfin, pour être tout à fait précis, j'avais déjà vu des taupes, mais de cette taille jamais. Si l'animal se dressait sur ses pattes arrière, il rivalisait aisément en taille avec moi.

Ce que je craignais se confirmait, nous étions des intrus, nous étions des voleurs : en conséquence nous étions des ennemis. Si la carrure de l'adversaire me faisant face était plus robuste que ma constitution, ses coups étaient assez fouillis, n'arrivant pas m'atteindre pour peu que je parvenais à ne pas me retrouver acculé contre un mur. Plus d'une fois je sentis ses griffes érafler ma tenue, mais si blessure il y avait, elle serait superficielle.

J'espérais qu'Eärhyë ait pu atteindre la dragonne pour se mettre à l'abri avec l'artefact, il me serait toujours possible de me téléporter d'ici quelques secondes. Si cette créature avait un odorat développé, je ne pouvais pas le faire trop tôt, au risque qu'il nous rejoigne avant que nous n'ayons eu le temps de nous installer sur le dos du dragon. D'un autre côté pensais-je, est-ce qu'une taupe irait se frotter à cette créature légendaire pour un simple objet métallique protégé par aucun sort magique ? Assurément non ... Au moment où j'allais lui fausser compagnie, je vis du coup de l'oeil la Bélua revenir ! Cela faussait complètement mon plan de départ, mais je ne pouvais lui reprocher de voir dans quel état je me trouvais et dans quelle mesure elle pouvait m'aider.

Il ne lui fallut pas longtemps pour voir qu'Eärhyë connaissait le principal défaut d'une taupe : sa très mauvaise vue, de surcroît à l'extérieur des profondeurs de la terre. Je me mis de telle sorte que je facilitais la progression de la demoiselle dans le dos de notre ennemi commun. Je ne connaissais pas ses capacités, mais peut-être allait-elle se transformer en lynx pour lui faire comprendre le principe de la chaîne alimentaire. Au contraire, elle conserva sa forme humaine et armée d'une dague sauta dans l'angle mort de la bête pour lui asséner un coup que je pensais létal. Si ce n'est que je n'avais pas pris en compte soit la force de la Bélua, soit la résistance de la peau de la taupe, car au lieu de la voir s'effondrer comme une masse inerte, le monstre s'enragea de plus belle, et jeta son dévolu - et son poids - sur Eärhyë qui vit toute la partie inférieure de son corps coincée sous la bête, à repousser comme elle le pouvait avec ses mains et sa jambe libres.

Me transformer en Ombre, ou jouer avec les ombres pour susciter une peur panique à la bête n'aurait pas eu l'effet optimal. J'aurai généré un environnement plus sombre et donc plus propice à notre ennemi, et je n'étais pas certain de la réaction de ma partenaire face à une vision de l'horreur que je pouvais créer. L'heure n'était pourtant pas à la réflexion, et ce fut mon instinct qui me dicta ce que j'aurai dû faire depuis le départ !! Abruti de Wriir, tu savais parler aux animaux ! Tu l'avais déjà fait avec l'animal de Mirari, et grâce à cela nous avions pu nous débarrasser d'un ennemi pourtant plus nombreux.

Je me saisis de la plus grosse branche que je pus trouver non loin de l'endroit où j'étais, et fit de grands gestes pour dissimuler mon pouvoir. Je me concentrais dans l'esprit de l'animal, pour lui envoyer des images fortes du prédateur que j'étais censé paraître. J'avais remarqué que la plupart des animaux n'aimaient pas spécialement discuter comme nous autres le faisions. Des images, des idées, des concepts ou des actions étaient bien plus efficaces qu'un long discours rempli de politesses inutiles à ses yeux.

Je me concentrais ainsi sur les mots "PEUR", "DANGER" et "MORT" qui étaient finalement des concepts que je maîtrisais assez bien. Ces trois notions revenaient bien souvent quand il s'agissait de pousser quelqu'un au suicide. J'agrémentais ces attaques mentales par de larges mouvements de bras, armé de mon beau et gros bâton en bois, et de cris qui, si je pouvais douter de leur virilité, avaient le mérite d'être sonores.

La taupe se figea, ses yeux myopes tournant dans ma direction comme pour jauger quelque chose qu'il n'aurait assurément pas perçu. Puis brusquement il déguerpit pour aller disparaître dans un trou masqué à moitié par un buisson touffu.

Je m'assurais quelques instants qu'il ne revienne pas dans un sursaut d'orgueil ou en nombre, et devant le silence de notre environnement, je finis par regarder Eärhyë à terre, jaugeant son état. Je lui tendis l'avant bras pour l'aider au besoin à se relever, avant de prendre finalement la parole :

- Bien joué l'attaque par derrière. Je pense qu'il a fini par comprendre que son effet de surprise était tombé à l'eau, et qu'à deux contre un, il n'avait pas l'avantage. Pas de blessures à signaler ? Je te propose qu'on se dirige au plus vite vers ta dragonne préférée, en récupérant au passage l'artefact.

Eärhyë passe de nouveau la première, et je fis bien plus attention à mes arrières alors que nous progressions du mieux que nous pouvions. Aucune nouvelle attaque ne fut à signaler, et ce fut presque avec soulagement que je vis de nouveau la silhouette aussi imposante qu'effrayante de notre monture qui semblait nous jauger d'un profond désintérêt.

- Bon bon bon ... Facile qu'il disait Jhaleb, facile .... Quel est l'île la plus proche de celle-ci Eärhyë ? Tu lui dis le mot magique pour qu'on s'envole ?
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Dim 24 Juil 2016, 16:10

「 Un coup de main, svp ! 」
Eärhyë avait mal, trop mal. C’en était à se demander qu’est-ce qu’elle foutait au cœur de cette situation. Elle avait obtenu l’objet de leur désir, la raison de  leur périlleux vol, elle aurait très bien pu abandonner Wriir à son triste sort, quitte à rencontrer des difficultés pour les trois autres objets. La jeune femme n’avait pourtant pas hésité à se jeter au cœur du conflit, bondissant pour attirer l’attention de la grosse bestiole sur sa petite personne. Cet héroïsme était probablement dû à la loyauté, à défaut de pouvoir dire fidélité, qui inclurait trop une relation sentimentale tandis que la leur flirtait seulement avec l’amitié – pour ce qui était d’Eärhyë, en tout cas. La couardise ne faisait pas partie de sa personnalité, et son intervention tenait plus de son imprévisibilité qu’autre chose.

Pour l’heure, la blonde se retrouvait coincée sous ce tas poilu et se cassait les dents à trop les serrer, réfrénant ses cris de douleur tandis que l’animal se relevait enfin. Toute à sa douleur, Eärhyë s’assit, les jambes tendues, massant frénétiquement celle qui fut le plus écrasée tandis que ses yeux se portaient sur le dernier affrontement entre la taupe et Wriir. Le Lynx feulait mais Eärhyë ne voulait pas laisser libre court à ses envies meurtrières. D’une part, l’esprit Totem avait tellement soif de sang qu’elle ne savait s’il respecterait son partenaire. D’autre part, sa jambe était fragilisée et la jeune femme n’avait jamais opéré de métamorphose dans un tel état. Qui sait si l’Animal ne souffrirait pas également, devenant ainsi parfaitement inutile ? C’était un risque qu’elle ne pouvait prendre…
Et puis Wriir s’en sortait parfaitement bien, à gesticuler comme il le faisait. Le plus étrange restait encore que la taupe se tenait coite sur ses pattes arrière, comme si elle hésitait à attaquer ce morceau de viande pourtant offert. La Bélua prit conscience que quelque chose clochait, ce qui n’était franchement pas difficile à comprendre. Si la situation n’était guère aussi dramatique, Eärhyë se serait permise de glousser en voyant Wriir opérer ses gestes avec son bâton. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on était témoin d’un tel phénomène, où la souris dansait aussi devant le chat. Et le matou était fameux. Finalement, la taupe déguerpit par grands bonds, se réfugiant dans un trou invisible à un œil normal dépourvu d’amélioration magique.

Prêtant une oreille attentive aux bruits alentours, Eärhyë continuait de masser sa jambe. La douleur refluait progressivement et la jeune femme ne doutait pas qu’elle pourrait marcher à nouveau d’ici quelques petites minutes. Seulement, elle craignait que cette taupe aille requérir l’aide d’une famille cachée dans les parages, si bien qu’elle n’aurait peut-être pas ces fameuses minutes. Ses oreilles ne perçurent aucun bruitage détonant et l’instinct animal du Lynx ne mouftait pas. La voie était libre.

Wriir revint vers elle, tendant son bras pour l’aider à se relever. Hésitant à peine, ce qui était assez rare pour être souligné, Eärhyë s’en saisit, montrant ainsi qu’elle tiendrait la route jusque la fin – du moins si la dragonne ou le vide ne les happaient pas avant.


J’ai fait avec les moyens du bord, répondit-elle modestement à ses félicitations. Quant au reste, je suis loin de penser comme toi. Une deuxième attaque et il m’évinçait du combat, il ne restait plus que toi et bon…

Un petit sourire taquin suffit à exprimer le fond de sa pensée. Wriir n’avait encore jamais fait preuve d’hostilité et possédait cette apparence chétive de celui qui n’entretenait aucune activité physique hormis la marche. Cependant elle était bien loin de le juger, la Bélua savait qu’il fallait de tout pour faire un monde et que les apparences cachaient bon nombre de surprises, que Wriir n’avait pas forcément dévoilées.
Hochant néanmoins la tête à sa proposition de quitter les lieux sans plus tarder, elle se massa une dernière fois la cuisse avant de lui emboîter le pas, passant devant lui dans le souterrain. Retrouver la dragonne ne fit que faire soupirer Eärhyë mais Wriir la détourna de son appréhension en évoquant les paroles de Jhaleb.


Lui… Tsss, il va avoir une discussion entre six yeux à notre retour, tu peux me croire.

La Bélua observa ensuite les indications du dresseur, se demandant dans la foulée s’il était vraiment conseillé de les suivre. Il avait déjà menti sur le degré de difficulté, les mensonges pouvaient atteindre un niveau plus élevé.

Eh bien, ce sera la griffe de félin, selon les indications. En route, mauvaise troupe !

S’approchant de la dragonne bon gré mal gré, elle laissa passer Wriir pour ensuite l’enfourcher derrière, se cramponnant fermement au pauvre homme, en prévision de la souffrance à venir. Elle desserra à peine les dents lorsqu’elle prononça le mot magique qui ferait décoller la créature ailée. Le souffle du vent fut certes agréable, mais la sensation du cœur qui reste en arrière lui donna rapidement la nausée. Resserrant sa prise, elle referma les yeux et faillit s’étrangler en déglutissant péniblement. Par bonheur, le temps de vol fut plus court que le premier, permettant de récupérer ses moyens rapidement.
La jeune femme observa les alentours, indécise. Il régnait ici un calme olympien qui ne suggérait rien de bon. Une odeur nauséabonde emplissait les narines, accroissant le degré de malaise courant le long de son échine.



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Mar 26 Juil 2016, 08:36

J'inspirais un grand coup, alors que le menace la plus directe s'enfuyait la queue entre les pattes. Je n'avais pas l'habitude de lancer des attaques mentales de la sorte, m'étant plutôt entraîné sur la communication que la coercition. Je me massais les tempes avant de relever Eärhyë qui bien l'ayant complimenté, préféra me taquiner sur l'apparence peu menaçante que je donnais. Je ne pouvais pas lui donner tort, je n'avais rien du grand guerrier musclé sans peur et sans reproche à la manière de l'Orishala.

- Heureusement, nous n'avons eu pas la peine de vérifier ce qu'une taupe géante et un gringalet comme moi aurait donné en combat. Allez, retournons voir notre monture qui aurait envoyé notre adversaire d'une pichenette tout en dormant !

Alors que la dragonne - qui d'ailleurs n'avait pas bougé la moindre griffe depuis notre départ - se dévoila enfin à notre regard, je voyais déjà la confiance de la Bélua fondre comme neige au soleil. J'en connaissais un qui allait entendre un lynx feulait sévèrement une fois que la mission serait terminée. Jhaleb avait clairement minimisé les risques et nous n'en étions qu'au premier objet.

- Autant laisser les objets sur la selle de la dragonne, je pense qu'ils seront plus en sécurité que si nous les gardons avec nous !!

Quand elle prononça le nom de l'île où se trouvait la griffe, le dragon déploya ses ailes et par de violents à coups, s'éleva dans les airs, à la recherche d'un courant chaud pour prendre de l'altitude. A en croire Eärhyë, il s'agissait de l'île la plus proche d'où nous étions, ce qui nous arrangeait particulièrement. Les deux derniers objets étaient les plus fragiles, aussi nous fallait-il les prendre en dernier.

Le voyage fut plus court, mais notre nouveau terrain de jeu bien moins agréable. La végétation était certes luxuriante, mais bien différemment de là d'où nous venions. Il y faisait malsain, comme une aberration de la Nature créée par cette même Nature. Aucun bruit ne sortait d'un buisson ou au détour d'une branche, pas l'once d'un vol bruyant d'un insecte pour titiller le silence pesant des lieux.

Alors que nous touchions la terre ferme, les jambes encore flageolantes du trajet, je me surpris à murmurer à Eärhyë au lieu de lui parler normalement.

- Nous sommes censés trouver un félin ici ? Jhaleb avait mentionné que l'animal devait être mort, mais que voulait-il dire par là ?... Que nous devions le tuer impérativement avant de prendre sa griffe, ou que le félin était un félin déjà mort ?... Je n'ai pas pensé à lui demander plus de précisions à ce sujet, j'étais concentré sur l'artefact. Je crains fort que mon pouvoir ne fonctionne pas ici. Tu as des talents de pisteuse peut-être, à moins que le lynx pourrait trouver son congénère ?

Je me sentais bien moins à l'aise sur cette île que sur la première. La Mort - en tout cas le sentiment ambiant d'où nous avions atterri  n'était pas ... pur, et je m'en sentais presque souillé de voir ce concept vicié de la sorte, alors même que rien pour l'instant ne confirmait ou n'infirmait cette sensation. Il n'y avait rien d'hostile, simplement rien qui n'ait l'air accueillant Juste le silence absolu.Il arrivait qu'un endroit soit complètement désert, ça n'en faisait pas un lieu contre-nature.

Je réalisais enfin ce qui poussait à quitter cet endroit : l'odeur. Je m'étais focalisé sur la vue depuis que nous avions atterri, mais mon odorat se rappelait à mon bon souvenir et pas de la meilleure manière. Il était difficile de décrire ces relents incessants qui nous fouettaient les narines, mais ça avait tout à l'heure d'un monticule de

- Charogne.... Ca pue la vermine et la charogne .... Je plaçais ma main juste sous le nez pour en atténuer la puissance, mais ces effluves pestilentielles semblaient jusqu'à s'imprégner dans nos vêtements. Tu as des armes sur toi Eärhyë ?... Je n'ai qu'un couteau, même si tu as pu remarquer les miracles que je fais avec une branche n'est ce pas... J'essayais de détendre un peu l'atmosphère, mais on se croirait au fond d'une fosse où les carcasses des proies dévorées par les hôtes de ces lieux avaient été empilées. A la différence qu'aucune dépouille n'était visible.

Je sortais mon arme blanche pour la forme, continuant de jouer le rôle de l'Orisha un peu fluet qui tente de se battre avec les moyens du bord.

- Bon interdiction de mourir, tu dois me raconter comment s'est passé la découverte d'Avalon. Tu me diras finalement vers quel pêché tu t'es tournée vu que tu t'étonnais que j'avais évoqué la Luxure en premier. Tu n'as trop pris de poids, ça ne doit pas être la Gourmandise je dirai.

Je gageais qu'Eärhyë allait devoir mener notre duo sur cette île, aussi suivis-je ses instructions pour avancer avec prudence vers le deuxième objet de notre quête.

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[Quête] Un coup de main svp ! [Eärhyë & Wriir]

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