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 ▲ Les souterrains intemporels ▲ [feat. Lumi]

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Mer 13 Avr 2016, 23:28


Les Souterrains Intemporels


Le temps était maussade, la pluie tombait drue sur le monde et me minait de plus en plus le moral... Voilà plusieurs semaines que je tournais en rond, à ne plus savoir quoi faire. Je n'avais plus de nouvelles de ma famille, ni de ma sœur d'âme. Je vivais depuis peu à Avalon en compagnie de la mère de Bagaya et de ma tata, parfaisant mon éducation. Aujourd'hui, elles m'avaient toutes deux mise à la porte, prétextant une affaire urgente à régler. Je n'en pouvais plus de toute cette atmosphère pesante... Pourquoi refusaient-elles de me dire ce qui était arrivé à Milady ? Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas moi-même à comprendre ? A trouver le début de quelque chose qui aurait pu me mettre sur la piste ? Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été obsédée à ce point par une idée fixe... Le jour de sa disparition, les derniers mots que nous avions échangés, les derniers derniers moments que nous avions passé ensemble... Je ne cessais de les ressasser en mémoire, comme si la solution à ce mystère allait tout à coup m'apparaître clairement. Assise sur une pierre, le corps et les ailes trempées, j’aperçus mon faux reflets dans une flaque d'eau, à mes pieds. Même cette apparence-là semblait avoir maigrit et blêmit...  Il n'y avait qu'une solution à ma dépression, j'avais besoin de changer d'air. Maintenant. Alors, avec le peu de volonté qu'il me restait, je retournais rapidement me sécher à la maison. Bien sûre, mes marraines n'étaient déjà plus là. Une fois en état, je laissais toutefois un message rédigé de ma plume sur la table, au cas où... bien que j'avais depuis longtemps l'intime conviction que peut importe où j'allais, jamais ces deux là ne me perdaient de vue. Une fois prête, il ne me restait plus qu'à choisir une direction... Après avoir déblatéré avec moi-même (devant un miroir tout de même) et demandé conseil à plusieurs esprits traversant la maison, tous -mon reflet compris- s'accordèrent pour m'affirmer qu'un peu de verdure me ferait le plus grand bien, et au combien il faisait bon de se perdre dans la Forêt aux Milles Clochettes. N'ayant pas les capacités de réfléchir à leur proposition trop longtemps, je me contentais d'agir et m'envolais pour de nouvelles aventures.

Il me fallut plusieurs jours avant d'atteindre mon lieu de repos, d'autant plus que j'avais choisis de ne pas survoler le désert et de contourner par la mer, profitant des puissants courants ascendants pour planer de longues heures sans avoir à fournir le moindre effort. Le plus difficile a été la traversé des montagnes... Les basses températures avaient partiellement gelés mes plumes, m'obligeant de poursuivre en marchant -chose que je n'avais absolument prévu. Mais une fois sur place, à l'orée de la forêt, je devais bien avouer  que les esprits ne m'avaient pas mentis. Le lieu était... inspirant, lumineux, accueillant. J'inspirait une grande goulée d'air... il sentait bon. J'avais l'impression de m'éveiller telle une fleure au printemps. M'étirant tel un chat, j'observais les alentours à la recherche d'un sentier à suivre. La forêt me semblait avoir été préservée de toutes les catastrophes du monde, et cela me réchauffait le cœur. Un endroit beau, sain, pure... tout ce dont j'avais besoin pour me ressourcer ! A quelques mètres au sud, je repérais un sentier large d'un mètre qui semblait pourtant ne pas avoir été foulé depuis des mois. Sans réfléchir plus longuement, je l'empruntais d'un bon pas, presque sautillante. Tout ici respirait la vie et je profitais de chaque fleure, chaque animal, chaque odeur et chaque sons que mes sens captait à son maximum. Je n'avais pas peur de me perdre en route, mieux, je voulais me perdre, oublier la notion du temps, oublier tous mes soucis, toutes mes angoisse... Juste me retrouver avec moi même -et quelques esprit forts sympathiques- à simplement pouvoir faire un point sur les épreuves que j'avais traversé jusqu'ici, et jusqu'où je comptais aller désormais. Aidée de ma mémoire infaillible, je devais bien reconnaître, sans aucune prétention, que je pouvais être fière de moi. Et je sentais de plus en plus que mon objectif final était à portée de main, bien que je me refusais de trop y penser. Ce n'était pas le moment, j'étais ici pour me vider l'esprit.

Soudain, un brusque courant d'air froid me réveilla de ma transe, soulevant mes cheveux roux plaqués contre ma nuque et mes joues. Surprise, je relevais la tête à la recherche de l'origine de ce phénomène. Mais pour tout élément divergeant d'ordinaire, je ne remarquais qu'un petit chemin partant vers la droite, encombré par de nombreuses ronces et s'enfonçant dans une partie plus mystérieuse de la forêt. Il n'en fallut pas plus à ma curiosité pour s'éveiller. Toutes les fibres de mon corps réagirent à cet instinct familial et comme hypnotisée, je m'enfonçais profondément parmi les arbres sinueux. Mon avancée était difficile, mais tant que je parvenais à discerner la direction du sentier, je ne comptais pas le quitter. Pourtant, après que le soleil eut quitté son zénith, je commençais à croire à quelques malices d'êtres malfaisant. Mal m'en prit, car toutes mes suppositions furent réduites à néant lorsqu'enfin, je débouchais sur une clairière. Au milieu d'elle se tenait une bâtisse étrange, ancienne, que nul ne semblait plus entretenir depuis des siècles, mais qui tenait encore debout malgré les intempéries. Subjuguée par l'aura de la maisonnée, je restais quelques secondes immobile, sans voix, incapable de détourner mon regard de ce vestige d'une époque révolue. Définitivement, la Forêt aux Milles Clochettes m'avait conquise, mais j'avais la certitude qu'elle ne m'avais pas encore révélée tous ses secrets.

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Jeu 14 Avr 2016, 16:37


Nouveau réveil au milieu des ténèbres. Assise sur le bord de mon carcan de verre je regarde distraitement autour de moi. Depuis combien de temps suis ici ? Et combien de fois me suis-je réveillée ici ? La tête baissée vers le sol je prends quelques secondes pour retrouver mes esprits et faire un point sur la situation. Tout cela doit cesser. Je ne supporte plus d'être ainsi impuissante alors que lentement le monde autour de moi change. Relevant imperceptiblement la tête mon regard se pose sur la porte. Quoi qu'il puisse dire, quoi que je puisse dire dans un cas comme dans l'autre nous sommes obligé de nous rendre à l'évidence. Nous nous apprécions bien plus que jamais nous n'oserons l'admettre. Il n'aurait pas fait tout cela pour moi si ce n'était pas le cas après tout n'est-ce pas ? Si la situation s'y prête peut-être qu'un jour je réglerais mes dettes.

Dans tous les cas, ce n'est pas le moment de se poser ce genre de questions. Si je suis réveillé ce n'est pas pour rester assise ici à attendre que le temps passe et à me questionner sur le sens de la vie, et en particulier la mienne. Avec un dernier regard en arrière, faisant courir mes doigts sur le cercueil de verre je me dirige vers la porte, hésitant un instant avant de l'ouvrir. Mon hésitation est la source de deux choses. Tout d'abord décider de sortir d'ici est une choses néanmoins, je n'ai pas la moindre idée de l'endroit ou me rendre. Ensuite, je n'ai pas réellement envie de croiser quelqu'un. Mes périodes de réveil sont assez rare pour que je souhaite en profiter un minimum, et actuellement la manière dont je souhaite profiter des quelques heures que j'ai devant moi est en restant seule. Je ne peux retenir un sourire à cette pensée. Si je suis en quête de solitude alors il n'y a qu'un seul endroit susceptible de répondre à ma demande.

À peine la porte passée je prends mon envol, me dirigeant vers le continent naturel. Maintenant que je suis partie, je prends conscience du nombre d'endroit que j'aimerais visiter de nouveau. Du nombre de personnes que j'aimerais revoir au moins une fois. Combien de personnes ai-je perdu au fil du temps ? Bien que cela me coûte de l'avouer, je n'ai presque plus personne aujourd'hui. Les ravages du temps et de la guerre m'ont laissée seule, incapable d'accorder ma confiance à qui que ce soit et ne pouvant compter que sur moi pour vivre. Une larme perle au coin d'un œil alors que je repenses à tous ceux que j'ai pu côtoyer. Sans réelle surprise mes premières pensées se dirige vers elle. Celle qui fut, pour un temps au moins, la souveraine des elfes et, à fortiori, mon amie. Souriant je secoue la tête dans un geste de déni. Ce n'est pas le moment de réfléchir à tout ça. J'ai décidé de profité du temps qui m'est donné aujourd'hui pour me ressourcer, calmer toutes ces pensées négative afin de gagner un semblant de sérénité.

Quand je pose le pied dans la forêt au mille clochette toute trace de doute ma quitté. Depuis toujours poser le regard sur cette forêt parviens à me calmer et aujourd'hui ne déroge pas à la règle. Faisant courir mes doigts sur l'écorce d'un chêne j'avance lentement au milieu de la végétation. Relâchant ma magie je laisse derrière mes pas une traînée de fleur. Les yeux levés vers le ciel je profite de ce sentiment de bien être qui m'envahit progressivement. À ce moment précis il me semble que si le monde venait à disparaître je ne ferais rien pour l'en empêcher. Après tout, mon monde s'est déjà écroulé.

C'est emplie d'insouciance que je quitte le chemin, avançant sans m'en rendre compte sur une route à demie obstruée par des ronces et autres herbes en tout genre. Ma magie et la nature semblent agir comme bon leur semble, si bien que sans que je ne fasse quoi que ce soit, quoi que ce soit de conscient, le chemin semble s'ouvrir devant moi, perdant lentement ses teintes grises pour se parer de mille autres couleurs.

Quand je prends conscience de l'endroit ou je me trouve le chemin s'est élargis pour donner sur un clairière au milieu de laquelle une demeure est présente. Pourtant, au milieu ce décor pour le moins atypique ce qui me choque est la présence d'une femme devant moi. Il ne me faut pas plus d'une dizaine de secondes pour retrouver à qui cette silhouette appartient et il ne me faut pas plus longtemps pour regretter ma présence en ce lieu. Avec un soupir, sans un bruit, en tout cas en essayant de les limiter au maximum, je me détourne d'elle avec l'objectif de quitter les lieux sans me faire remarquer.

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Dim 17 Avr 2016, 18:17


L'inconnue de cristal


Je devais bien le reconnaître : perdu ainsi dans la forêt, tombée par hasard sur cette bâtisse d'un autre temps, j'avais l'impression d'être coupé d'un monde qui devenait récemment bien trop difficile à vivre pour moi. Tout ici me semblait irréel, sortit tout droit d'un rêve et je me perdais dans la contemplation de ce qui me semblait être un orphelinat. Même les esprits ici étaient accueillants, et s'assurèrent d'eux-même, d'une voix agréable et d'un ton très poli, si j'étais une chamane. Et il ne semblèrent pas non plus s'offusquer de ma réponse négative, bien au contraire. Cela me rassurait sincèrement de savoir que je ne serais pas toujours harcelée par des morts désespérés ! Ces derniers m'indiquèrent même qu'il n'y avait personne à l'intérieur et que je pourrais tout à loisir laisser ma curiosité s'exprimer. Je les remerciais bien chaleureusement, m’apprêtant à m'élancer, quand une petite fille haute de trois pommes me tira sur l'un des pans de ma robe pour attirer mon attention. Timide, elle se contentait de m'indiquer d'une voix fluette une direction derrière moi. Ayant jusqu'ici appris à faire confiance aux esprits, je me retournais d'un geste vif... et restait sans voix. Je la voyais comme si elle était vraiment là, cette femme qui a su être plus proche qu'aucune autre de mon frère, celle qui encore gît dans un cercueil de cristal, dans l'une des salles secrètes du Manoir de la famille. Elle s’apprêtait à quitter les lieux... Je ne comprenais pas grand chose à ce qui se passait, mais mon instinct me disait de réagir, de ne pas la laisser partir. Alors, respirant un bon coup pour retrouver le contrôle de mes cordes vocales, je me décidais à l'appeler, sans pour autant bouger. Qui sait ce qui avait pu causer cet étrange phénomène ? Peut-être étais-je victime d'une hallucination, comme dans la Forêt des Murmures ? Je devais en avoir la certitude... « Lumi ? C'est bien toi ? » Mon cœur battait à cent à l'heure dans ma poitrine, tandis que je retenais mon souffle, anxieuse mais aussi excitée. J'étais fascinée.

Une fois que je m'eus assurée de son authenticité, je me dirigeais à grandes enjambées vers elle, des milliers de questions en tête que je ne m'empêcherais pas de poser. Pourtant, et je ne comprenais pas encore ce qui m'avait poussé à agir ainsi, mon premier réflexe garda une couleur pourpre sur mes joues de nombreuses heures. A moins d'un mètre d'elle, mes bras s'écartèrent d'eux même, comme des aimants de sens identique, et se resserrèrent autour de sa taille élancée, et mon corps se rapprocha au plus près du siens. Je posais un instant ma tête contre son épaule et soupirais de bien-être. Pourquoi sa présence me procurait-elle une si profonde sensation de bonheur ? Je n'avais pas encore toutes les clefs entre les mains pour le comprendre. Mais mon esprit était bien trop embué pour chercher une quelconque explication. Je me sentais bien, et c'était tout ce qui comptait pour moi. Seulement, j'avais conscience qu'il m'était impossible de rester comme cela indéfiniment, et je m'éloignais d'un pas d'elle, le visage couleur pivoine, le regard fixé sur mes souliers. D'une voix timide, je proférais quelques excuse, avant que mon esprit ne soit de nouveau envahit par toutes les questions qu'il se gardait jusqu'ici de poser. « Pardon... je ne sais pas ce qui m'a prit... » Et je ne retins pas ce flot plus longtemps. D'un débit rapide, je la harcelais littéralement, sans vergogne. J'avais soif d'explications ! « Qu'est ce que tu fais ici ? Tu t'es réveillée ? Comment te sens-tu ? Pourquoi tu voulais me fuir ? Et... comment ? Pourquoi ? Je ne comprends plus rien... Milady a disparue, Romulus aussi, et toi... tu... dans le cercueil... Et maintenant ? Là ? Tu sais quelque chose ? Dis-moi ! Je... me sentais seule... Pourquoi vous m'avez tous laissée derrière... J'ai crus devenir folle ! » J'avais le souffle court et les yeux écarquillée. Il me fallait ses réponses, vitales pour moi ! J'avais l'impression que l'univers me laissait une chance de renaître, de comprendre et d'apprendre... Je restais immobile, contrôlant difficilement mes tremblements, jusqu'à ce qu'enfin, l'elfe de cristal se décide à me répondre... Enfin, tout semblait m'apparaître plus clairement, bien que je n'avais pas assez de recule pour tout comprendre. Chacune de ses paroles, je la buvais entièrement, alors que mon visage changeait d'expression en fonction de ses phrases. A cet instant, j'étais redevenue la petite fille curieuse et bienveillante que j'étais autrefois... Et bon sang que ça faisait du bien !

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Dim 17 Avr 2016, 20:14


Dos tourné je ferme les yeux et pousse un soupir. Que faire ? Me retourner ou prendre la fuite ? Dans un cas comme dans l'autre je ne sais pas ce que j'ai à gagner mais je sais ce que j'ai à perdre. L'élément qui fit pencher la balance fut sa voix. Dans ce simple appel un subtil mélange de curiosité et d'anxiété se font ressentir. Pourquoi est-elle anxieuse je l'ignore cependant, ce n'est pas parce que j'ai quelques différents avec son frère que j'ai envie de lui faire du mal à elle. Inspirant profondément je me retourne vers elle, un grand sourire sur les lèvres, la tête légèrement penchée sur le côté. « Oui, c'est bien moi mélo. » Peut-être vais-je regretter d'avoir changé d'avis, d'avoir finalement décidé de me retourner vers elle et plutôt que la fuir aller à sa rencontre. Enfin, quoi qu'il en soit, même si je devais plus tard être amené à regretter ce choix, en ce moment précis il n'en est rien. Il me suffit de la voir pour comprendre que quelque chose ne va pas. Quelque chose d'autre que le fait qu'une personne supposément endormie dans un cercueil de verre se tiens en face d'elle.

Je n'ai pas le temps de penser à autre choses, de me questionner sur les raisons qui peuvent l'amener à être dans cet état qu'en quelques enjambées elle comble l'écart me séparant d'elle puis, sans la moindre hésitation me prend dans ses bras, logeant sa tête dans mon cou. Les secondes semblent s'écouler au ralenti alors que nous restons dans cette position. Pourquoi fait-elle cela ? Pourquoi agit-elle ainsi ? Je ne comprends pas ce qu'il se passe et tout cela me dérange au plus haut point. Et pourtant, malgré cela je ne parviens pas à me soustraire de son étreinte, pire, me laissant aller je l'enserre à mon tour, posant ma tête sur la sienne. Ce contact me fait du bien, ce contact me rappelle qu'en dépit de tout ce qui a pu se passer je suis la, bien présente et en vie. C'est tout ce que j'ai besoin de savoir, c'est le seul sentiment que j'ai besoin de ressentir. Sa chaleur me rassure et apaise en  un rien de temps toutes les craintes que j'ai pu avoir.

Je cherche un instant à la retenir, glissant ma main dans la sienne, je sursaute en me rendant compte de mon geste, ne rompant pourtant le contact qu'à regret alors qu'elle recule, les yeux rivés sur ses pieds et les joues empourprées. Croisant les bras sur mon ventre mes yeux se posent sur elle avec un regard chaleureux « Ce n'est rien ne t'inquiète pas, je… Cela ne me dérange pas, rassure toi. » J'ai à peine le temps de terminer ma phrase qu'une avalanche de questions déferle sur moi. Je ne peux retenir un sourire face à cela, fasse à son attitude semblable à celle d'un enfant cherchant à satisfaire une curiosité maladive. Calmement, sans me départir de mon sourire j'attends qu'elle termine son monologue avant de prendre la parole

« Je vais répondre aux questions me concernant en premier. Ce qu'il faut savoir est que je suis ici sans réellement l'être. Mon corps est toujours présent dans le cercueil, ce que tu vois ici est… Je ne sais pas, une sorte de projection tangible de mon esprit. » Je ponctue ma phrase d'une petite moue accompagnée d'un mouvement d'épaule, lui indiquant ainsi que même si je le voulais je suis parfaitement incapable de lui en dire plus. « Pour Romulus et Milady... » cette fois, c'est à moi de la serrer dans mes bras afin de la consoler. « Je ne sais pas ou ils sont et je ne sais pas non plus ce qu'il se passe, j'en suis désolée. » plaçant ma main sous son menton je lui fait doucement relever la tête afin qu'elle me regarde dans les yeux « Mais tout va bien se passer d'accord ? Regarde, moi je suis la, tu n'est plus seule. Ensemble on va trouver une réponse à tes questions. » Sans vraiment faire attention à mon geste je dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant d'attirer sa tête afin de la faire se poser doucement contre ma poitrine. Je reste ainsi, la berçant doucement afin de la calmer, de longues minutes. Il s'est passé des choses pendant mon absence, des choses qui l'ont chamboulée à un point que je n'aurais pas imaginé possible quelques temps plus tôt. Tout cela doit changer. Je ne sais pas ce que je vais être capable de faire pour elle cependant, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que ses réponses puisse trouver une réponse et que plus jamais elle ne se retrouve dans un tel état.

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Jeu 21 Avr 2016, 15:51


Un baiser volé...


Elle m'avait... embrassée... Je n'avais jamais ressentie une telle explosion de sentiments simultanés auparavant, ou tout du moins n'en avais-je aucun souvenirs... C'était une sensation assez indescriptible et je ne la comprenais pas plus que je n'expliquais sa survenue. Mon cœur battait fort dans ma poitrine au point que j'avais l'impression qu'il allait exploser ou me déchirer les entrailles. J'avais mal, je suffoquais et ma respiration devenait de plus en plus pénible, difficile... Étais-je en train de mourir ? Non, j'avais bien affaire à Lumi, celle qui fut autrefois l'élève de mon frère. Quelque chose d'autre n'allait pas, mais quoi ? J'entendais clairement ses battements réguliers. Elle avait l'air si calme, si sûre d'elle en comparaison à ma sœur ou moi... Les elfes étaient-ils tous comme cela ? Mamie en parlait comme de vulgaires brouteurs de fleurs, mais en cet instant, j'avais l'impression qu'ils étaient bien plus que cela. Sa peau était si douce, et son parfum si enivrant... Mon vent de panique céda peu à peu à la sérénité. Tant que je ne me poserais pas de questions, tout irait bien, j'en étais persuadée. Pour l'instant, malgré la chaos qui régnait dans ma poitrine, je me forçais à profiter de l'instant présent, je n'étais plus seule, et je gardais encore un maigre espoir d'obtenir des réponses. Après quelques minutes, une nouvelle vague d'angoisse et d'incompréhension envahit mon esprit, et mon cœur me fit souffrir au point que j'en avais la nausée. Il était plus que temps que je détache mon corps de cette sublime créature à la chevelure blonde. J'avais presque l'impression de commettre une infidélité envers Julia, mais devais-je encore me préoccuper de cela ? D'une voix timide, je pris alors la parole, même si mes mots étaient mal assurés. « Lumi... S'il te plait... Tu peux me lâcher ? » Je tentais alors de moi-même de me reculer, et une fois libérée, j'époussetais ma tenue comme à mon habitude, avant de relever les yeux vers elle. Mais je n'arrivais déjà plus à la regarder en face. Un silence gênant s'installa, tandis que je fixais le bout de mes souliers tout en me torturant les mains. Je ne pouvais pas rester comme ça, ça ne me ressemblait absolument pas. Alors, après avoir rassemblé le peu de courage que j'avais, je tendis une main droit vers l'orphelinat. Je ne comptais tout de même pas rentrer chez moi sans avoir explorer ce lieu antique, et si je pouvais profiter de ce temps pour détendre l'atmosphère gênante entre nous deux, je n'allais certainement pas me retenir.

« Ça te dirait de m'accompagner à l'intérieur ? » Et sans attendre je fis volte face, me dirigeant tout droit vers le perron de la vieille bâtisse qui m'intriguais tant. C'est ça, me concentrer sur le présent, ne pas penser au dernier incident, ne pas se remémorer la sensation incroyable de ses lèvres sur les miennes... Mais c'était trop tard. Les palpitations me revinrent, alors que mes joues reprirent de plus belle leur couleur pourpre. J'avais la tête qui tourne et la respiration haletante. Et très très chaud... C'était désagréable de ne pas pouvoir contrôler son corps ainsi ! Et à quoi pouvait bien être due cette réaction étrange ? Il fallait que je le découvre, mais pas maintenant. Serrant les poings, je poursuivis ma route, attrapant la poignée de bronze de la porte en bois vermoulu. Celle-ci s'ouvrit sans que je dus fournir le moindre effort. Depuis combien de temps la maisonnée n'avait-elle pas raisonnée des rires des enfants ? J'y entrais sens crainte, car depuis le départ, cet endroit m'était particulièrement chaleureux. A l'intérieur, tout semblait avoir été laissé en état, bien que le parquet était parsemé de trous et que le mobilier était couvert d'une épaisse poussière. Mes yeux pétillaient de curiosité, et mon esprit était tellement focalisé par les nombreuses découvertes que je pourrais y faire qu'il ne s'intéressait même plus à la jolie elfe. Tout ici sentait le vieux, et c'était une odeur qui m'était plutôt plaisante. je me mis à flâner de pièces en pièces, imaginant ce que la vie aurait pu être ici, à une toute autre époque. De plus en plus, je ressentais comme une forte attraction pour cet endroit, et j'aurais voulu m'y perdre, y rester, et que plus jamais mon âme ne soit soumise aux horreurs du monde. Mais c'était impossible, je le savais au fond de mon être. J'avais encore une famille, des amis, qui comptaient probablement sur moi. Mais je ne devais pas y penser maintenant. Pour l'instant, j'étais... bien. Et c'est tout ce qui comptait à mes yeux.

Soudain, alors que je venais de pénétrer dans une sorte de bureau, le plancher se mit subitement à craquer plus fort. Effrayée, je tentais de reculer mais il était déjà trop tard. Le sol se déroba sous mes jambes, et ma dernière action fut de hurler un appel au secours, avant que tout ne devienne noir autour de moi.

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Jeu 28 Avr 2016, 20:18


Le temps s'écoule lentement alors que, collée à elle, je tente de la calmer. Je ne suis pas douée pour ce genre de choses, je ne sais même pas si ma méthode est la bonne ou si elle va avoir l'effet inverse de celui escompté. Mais peut importe. Au moins j'ai le mérite de tenter quelque chose, de ne pas laisser les choses se faire en tournant le dos en la laissant dans cet état de tristesse et de détresse infinie. Petit à petit je sens les battements de son coeur se calmer, son souffle reprendre un rythme normal et la panique la quitter. Je ne peux retenir un sourire face à cela. Visiblement mon objectif est atteint. Ce n'est probablement que pour une question de temps, quoi qu'il en soit tout ce qui m'importe est que pour l'instant tout aille bien. Ou, dans une moindre mesure, mieux.

Quand elle prends la parole afin de me demander si je peux desserrer mon étreinte sa voix sonne comme celle d'une petite fille hésitante. Avec un regard amusé dans sa direction j'attends un instant, avant de me reculer. Face à son attitude mon sourire s'accentue et pendant un instant l'idée de la serrer contre moi de nouveau se fait ressentir. Alors qu'elle n'est qu'à quelques mètres seulement de moi elle semble ne pas savoir l'attitude qu'elle est censé aborder. Se tordant les doigts, les yeux rivés sur ses pieds, les joues légèrement empourprées, il ne fait aucun doute qu'à ce moment précis si elle avait eu l'occasion de se transformer en souris afin de se cacher dans un trou elle l'aurait fait sans la moindre hésitation. La tête imperceptiblement penchée sur le côté je prends quelques secondes pour réfléchir à tout cela. Pourquoi agit-elle ainsi ? Serait-ce à cause de mon comportement ? Cette solution est la plus probable cependant… Elle est la première à m'avoir serrée dans ses bras. Et cela n'a pas eu l'air de la déranger outre mesure. Quelle action ais-je bien pu faire pour la mettre dans cet état.

Songeuse, ce n'est que lorsqu'elle se met en marche vers le bâtiment nous faisant face que je me rends compte qu'elle vient de me parler. Bien consciente qu'elle ne m'entends pas je hoche tout de même la tête avant de me diriger à sa suite, regardant avec attention et pour la première fois depuis mon arrivée en ce lieu ce qui nous entoure. Une maison abandonnée au milieu d'un clairière. En regardant mieux les alentours de nombreuses traces permettent même de témoigner de la présence d'enfants. Avec un petit signe de tête je détourne les yeux et continue à avancer. Je n'ai pas réellement à m'inquiéter de tout ce que je pourrais voir ici. Certes, le fait qu'il ait pu y avoir en ce lieu à un moment ou à un autre des enfants n'est pas réellement rassurant et le fait de ne pas savoir ce qu'ils sont devenue l'est encore moins. Sauf que cet endroit est en suffisamment mauvais état pour comprendre qu'il n'est plus habité depuis bien longtemps. Et les enfants qui était présent ici alors qu'il exerçait encore sa fonction, quelle qu'elle soit, sont probablement bien loin de cet endroit maintenant.

Le cri de Melody me fait revenir à moi bien vite et sans prendre le temps de réfléchir je me précipite à l'intérieur de la bâtisse, ne faisant pas attention à où je mets les pieds, si bien que je dois me retenir pour ne pas tomber à sa suite. Je reste un instant à regarder le précipice s'ouvrant devant moi sans savoir quoi faire. Pendant une fraction de seconde l'idée de partir me traverse l'esprit néanmoins, c'est d'un revers de la main que je balaye cette solution avant de me laisser porter par des racines au fond de ce gouffre.

En bas le noir est total et il faut plusieurs secondes avant que mes yeux ne s'adapte à cette obscurité. Tendant la main à ma compagne je l'aide à se relever avant de lui sourire espièglement « Je veux bien te lâcher mais si c'est pour tomber dans un trou et se retrouver perdue dans des souterrains à la première occasion je ferais peut-être mieux de ne pas le faire tu ne pense pas ? » Pour appuyer mes paroles, et me moquer un petit peu d'elle, je resserre ma prise sur sa main, glissant mes doigts entre les siens. Je ne peux pas la voir en cet instant précis cependant après la réaction qu'elle a eu un petit peu plus tôt il ne fait aucun doute qu'elle doit être plus rouge que jamais.

« Maintenant que nous sommes ici, que dirais-tu de visiter ? Je dois avouer que je ne vois pas grand-chose avec cette pénombre cependant, cet endroit m'intrigue. Qu'en dit-tu ? » Sans écouter sa réponse je m'avance dans les couloirs, ne relâchant pas ma prise sur sa main et l’entraînant à ma suite. Visiter une vieille bâtisse en ruine ne m'enchantait guère, et cela en dépit de l'atmosphère se dégageant de l'endroit en revanche, ce corridor, et probablement toutes les galeries qui lui sont liés sont bien plus intéressant. À cette pensée je m'arrête brutalement avant de me retourner vers elle. « Tu aurais de quoi faire de la lumière ? Ou au moins voir dans le noir pour nous guider. En réalité j'avance mais je dois bien avouer ne pas voir grand-chose et si jamais il venait à y avoir un piège quelconque nous nous ferions avoir toutes les deux » Souriant de plus belle je lève nos main à hauteur de visage « Cependant, si tu n'a pas de moyen de nous éclairer et que nous sommes obligées de nous fier à ta vue alors je vais me retrouver dans l'obligation de ne pas lâcher ta main durant toute la durée de notre excursion. »

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Mar 10 Mai 2016, 18:21


Dans les profondeurs de la terre...


Massant d'une main ma tête douloureuse, j'attrapais de l'autre celle de Lumi, ravie sur l'instant d'avoir une aide pour me relever. Ce plancher pourrit avait bien faillit m'avoir et je remerciais Sympan de m'avoir faite aussi solide ! Quant aux reproches de l'elfe, je ne savais trop que dire, tant cette dernière m'impressionnait. Je bredouillais tout de même quelques excuses à demi-voix, tout en frottant énergiquement les parties de mon corps qui avaient violemment heurté le sol. « M-merci... Bois pourris... pas bien regardé... » Le contact de sa peau sur la mienne me donnait des sueurs, et de nouveau, le rouge empourprait mes joues. D'un geste vif, je repris ma main en la serrant contre moi et reculais d'un pas. Mais une vive douleur à la jambe droite m'empêcha de faire plus. En relevant un pan de ma robe jusqu'en haut de ma cuisse, j'aperçus avec mécontentement la naissance d'un bleu, source de ma précédente gêne. Comme si mon physique n'était pas déjà assez abîmé comme ça ! Pestant quelques instant contre le sol dur par des mots dignes de mon ancêtre Bagaya, je finis d''examiner l’ampleur des dégâts avant de reporter mon attention sur ce qui nous entourait. Ne possédant pas de dons de nyctalopie, tout autour de moi m'apparaissait aussi sombre que dans ma chambre au Quartier Résidentiel. « Tss... Je veux bien, mais j'y vois pas à un mètre ! » Mais Lumi n'avait même pas attendue la fin de ma phrase et partait déjà dans le profond couloir.

Hésitant un instant entre remonter et la suivre, ma curiosité décida rapidement pour moi, et je me retrouvais à longer tant bien que mal les murs de pierres froides. Elles était étrangement régulières pour un vieux tunnel... La présence de nombreux rats m'indiquait aussi qu'il y avait de quoi vivre là dessus. Et je ne savais pas comment accueillir la nouvelle. « Non... je... je ne crois pas... » Le timbre de ma voix était toujours aussi fébrile lorsque je m'adressais directement à elle, et ne pas en comprendre totalement l'origine m'agaçais de plus en plus. Mais je ne pouvais strictement rien y faire. Toutefois, je me félicitais de m'être souvenue que les rats étaient tout à fait capable de voir dans le noir. Rapidement, j'en cherchais un du regard, avant de sentir l'une de ces bêtes me passer sur le pied. Sans attendre, je me jetais sur lui. Un simple contact me suffisait... rien qu'un petit touché... Bingo. Je me retrouvais instantanément avec les sens de cet animal. Bien qu'il était myope, son odorat, sa vue, son ouïe étaient quant à elles des capacités très développés. Me relevant de nouveau, je pris tout de même soin d'épousseter ma tenue avant de passer devant l'elfe. « C'est bon, je peux nous guider ! » Prenant de scanner mon environnement comme le petit animal en a l'habitude, j'établis sans trop de difficulté que le couloir s'enfonçait petit à petit dans la terre, mais qu'il était plutôt rectiligne. Assez fière de moi, j'ouvris la marche, tout en laissant ma part animal s'exprimer naturellement. C'était toujours une grande source d'amusement, pour moi, de me retrouver doté de dons qui n'étaient pas les miens, bien qu'en l'instant, j'aurais préféré ne pas entendre aussi précisément les mouvements des nombreux insectes autour de nous. Pas étonnant que les rongeurs vivent ici : il y a de la nourriture à foison !

Soudain, alors que le chemin se penchait de plus en plus, je m'arrêtais net, sans prévenir. Un cul de sac et... « Un escalier ! » J'allais avancer naturellement vers lui, quand je m'aperçus que ce dernier... descendait dans une sorte de... lac souterrain. « Oula... Ça continu dans l'eau... Et ça va profond... » Malgré mes sens, je ne parvenais pas à déterminer si il y avait quelque chose de l'autre côté du mur, ni même si il y avait un "autre côté" au lac. Pour autant, les allés et venus des rats et autre petites bestioles devait bien signifier que notre chemin ne s'arrêtait pas là. Et puis... qui construirait un escalier qui ne va nul part ? « Tu.. tu as un moyen d'aller là dedans ? Il fait plutôt froid, et je ne suis pas sûre que tu puisse respirer partout. Le plafond a l'air très bas. » Quant à moi, bien que je ne savais pas nager, je possédais toujours mon corps spectral qui me permettrait de passer outre. Et en y repensant... « Oh ! Attends-moi ici, je vais voir ce qu'il y a de l'autre côté ! » Je n'avais pas vraiment l'habitude de... traverser les murs... mais pour une fois que cette compétence allait m'être utile, je n'allais pas m'en priver. Fermant les yeux, je laissais ma magie m'envahir, jusqu'à ce que mon corps de chair devienne parfaitement immatériel. J'avais peur de traverser les parois de pierre, peur de resté coincée de l'autre côté, ou pire, au milieu... Mais je ne pouvais tout de même pas volontairement garder une question en suspend ! Respirant profondément... Je me lançais... en courant... les yeux fermés.

Je ne ressentis rien, aucune douleur, aucune sensation étrange. Ouvrant de nouveau les yeux, je me rendis compte que j'étais arrivée dans une sorte de sas intermédiaire, entre les berges du lac et... une autre pièce. Mon courage n'allant pas au delà pour le moment, je fis demi-tour et retournais auprès de l'elfe, lui annoncer la bonne nouvelle. Quels secrets allaient donc bien pouvoir nous révéler cet endroit mystère ? J'avais hâte de le découvrir !

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Dim 22 Mai 2016, 13:43


Haussant un sourcil curieux je la regarde se jeter par terre sans aucune raison apparente avant de se relever et s'épousseter rapidement. Cette réaction tire un petit sourire amusé, même au milieu d'un corridor sombre, au milieu de nul part elle reste fidèle à l'image de petite fille propre sur elle qu'elle ma montré un peu plus tôt. Quand elle se met en route, m'affirmant être capable de nous guider je hoche la tête avant de la suivre, ne remettant à aucun moment sa parole en doute. Si elle avait voulu me tendre un piège elle l'aurait fait depuis déjà quelques temps. Et puis, elle n'est pas comme son frère. Si ce dernier ne nourrit pas que de bonnes intentions à mon égard, dans son cas les intentions nourris sont tous sauf négatives.

Après quelques temps passé à marcher dans la pénombre nous arrivons devant un escalier et un lac souterrain. Silencieusement je retiens un jurons. « J'ai de quoi aller la-dedans mais… Je préférerais éviter. » Pas seulement à cause de l'eau, aussi à cause d'elle. Et de l'apparence que je vais avoir avec cet accoutrement. Jouer avec elle est une chose, la pousser dans ses derniers retranchement en est une autre. « Si je n'ai pas d'autre choix je traverserais le lac. Mais uniquement si aucune autre solution n'est possible. » Se faisant, et sans réellement faire attention à ce qu'elle pourrait dire ou faire je m'écarte de quelques pas afin de trouver une surface de sol sèche, avant de commencer à enlever mes souliers et me préparer pour cette plongée sous-marine. Finalement elle revient seulement une poignée de secondes plus tard, m'informant de la présence d'une salle transitoire au milieu du lac. « Très bien, il semblerait donc que je n'ai pas vraiment d'autres choix que de le traverser. Cela te dérangerais d'aller m'attendre dans la salle s'il te plaît ? Je te rejoins dans quelques instants » Une fois partie j'inspire un instant avant de laisser ma robe tomber sur le sol, me retrouvant ainsi en sous-vêtement. Jamais je n'aurais imaginer que cet objet se révélerais utile un jour. Et pourtant, on dirait bien que son heure est venue.

Avec un sourire sur les lèvres je regarde les murs pour la première fois. Mon maillot de bain dégage une faible lueur, à peine de quoi y voir à deux mètres devant soit et pourtant, suffisante pour m'éclairer et me dévoiler l'endroit ou nous nous trouvons. Sans attendre plus je m'avance vers l'eau, plongeant un orteil afin de tâter la chaleur de cette dernière puis, sans laisser plus de temps s'écouler je plonge à la recherche d'un passage pour la rejoindre. Cette recherche me prends plusieurs minutes et je dois à de nombreuses retourner à mon point de départ afin de retrouver mon souffle cependant, il est indéniable que sans ce maillot de bain jamais je n'aurais pu trouver le passage.

Ainsi, une fois le passage découvert je la rejoins, ne tentant nullement de cacher ma tenue « Excuse moi pour l'attente, j'ai eu un petit peu de mal à découvrir l'entrée pour atteindre cet endroit. » sans un mot de plus je commence à marcher avant de me retourner soudainement « Oh et tu me dois une robe et une paire de chaussure, mes affaires étant restées de l'autre côté du mur. » Contrairement à ce que j'ai pu faire avant je ne jouerais pas avec le fait que je sois devant elle uniquement vêtue de mes sous-vêtement. La gêne qu'elle doit éprouver en ce moment est probablement bien plus élevée que ce que je pourrais juste imaginer.

Nous marchons ainsi pendant quelques minutes suivant le couloir longiligne avant de nous retrouver confrontée à un nouveau problème. Nous débouchons dans une pièce circulaire à deux étages. Celui ou nous nous trouvons, qui consiste en une simple entrée avec deux escaliers longeant les murs et descendant vers le deuxième étage. Ce dernier est lui aussi assez pauvre, il représente une simple salle circulaire cependant, sur le mur nous faisans face une porte fermée est présente. La saisissant par la main je me précipite avec elle en contre-bas. S'il y a une porte alors il y a forcément quelque chose derrière. Et vu ce que nous avons du traverser et la manière dont ces souterrains étaient caché ce quelque chose, quoi qu'il soit doit avoir une certaine valeur. « Qu'est-ce que tu en dis ? On dirait bien que le vrai chemin commence ici tu ne pense pas ? Le lac a du se créer avec le temps mais cette porte est différente, elle doit représenter le vrai début du chemin. » Posant une main dessus je la pousse doucement, espérant parvenir à l'ouvrir mais sans réel espoir, si bien que quand elle reste immobile je ne suis pas le moins du monde surprise.

« Hum… Tu a une idée pour l'ouvrir ? Ou peut-être que tu pourrais la traverser pour aller voir de l'autre côté ce qu'il y a. Avec de la chance tu découvriras ce qui la bloque. » Prononçant ces paroles je me recule de quelques pas afin de lui laisser le champs libre pour sa recherche. « Par contre, j'ai oublié de te le demander mais… j'espère que ma tenue ne te dérange pas trop ? Je n'ai malheureusement pas vraiment d'autre choix que de continuer comme ça, mes affaires étant inaccessibles. »

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Lun 23 Mai 2016, 17:54


Un dédale de sentiments...


De retour de l'autre côté du mur, mes yeux se posèrent sur une sublime créature que je n'avais pas vu jusqu'ici, et qui brillait faiblement dans la nuit. Il me fallut quelques seconde pour que mes sens de rats s'adaptent à la luminosité... et bien moins de temps pour que le rouge me monte au joue. Plus rapidement qu'un cheval au départ de course, je pivote sur mes pieds et regarde fixement le mure, tout en me maudissant d'avoir eu de telles pensées sur la jeune femme. Sublime créature... Mais ça va pas dans ta tête ? J'en aurais presque oublié ma mission, si le contact de la pierre froide sur mon front ne m'avait pas fait réagir. « Il y a une autre pièce l'autre côté ! Mais il va falloir que tu te trouve un passage dans le lac... Je suis désolée... » A sa demande -et je ne me fis pas prier-, je traversais de nouveau le mur à toute vitesse pour me retrouver dans la fameuse pièce et détourner mon regard de la vision de son corps. En plein questionnement avec moi-même, je cherchais l'origine de ma si grande gêne, avec la désagréable impression que la réponse se trouvait juste sous mon nez... et que j'étais bien incapable de la voir. Même Julia ne m'avait pas autant perturbée... et pourtant... elle avait fait battre mon cœur plus vite que quiconque durant ma courte vie... Ce ne pouvait pas être... ? Non... Pas comme ça... Pas aussi vite... C'était forcément autre chose... Mais quoi ? Soudain, je me rendis compte, inquiète, que Lumi n'était toujours pas parvenu jusqu'ici, et l'angoisse commença à me glacer le sang. Je me mis à faire les quatre cent pas, tout en imaginant les pires scénarios possibles, quant enfin, elle sortit de l'eau, indemne. Je me retins de justesse de lui sauter au coup et de lui dire au combien j'étais soulagée de la voir. Telle une diva, elle avait poursuivit son chemin sans même m'adresser un regard. Je comprenais alors bien mieux ce qui énervait tant mon frère chez elle... Mais je n'en avais cure. Après tout, personne ne s'était jamais vraiment intéressé à moi, et cela serait fort surprenant qu'elle soit la première. Quant à sa réflexion... Elle eu le don de réveiller la commerçante en moi. Si elle croyait que j'allais lui rembourser quoi que ce soit... Pff ! Mais mes maigres tentatives de rebellions furent anéantis lorsqu'elle entama la marche... Le mouvement de ses hanches avait quelque chose d'hypnotisant, et me fit aussi tôt oublié tout ce que j'aurais pu faire pour m'éviter de devoir la dédommager. A cet instant, elle aurait pu me demander quoi que ce soit, je l'aurais fait sans hésiter... Et c'était gênant comme sensation. Très gênant.

Finalement, après quelques minutes de marge dans un silence qui me fut très pesant, nous arrivâmes dans une sorte de nouvelle pièce parfaitement circulaire, taillée à même la roche. J'aurais voulu pouvoir chercher quelques passages secrets, mais l'elfe me saisit par la main et m’emporta à sa suite par l'escalier qui menait au sous-sol. De nouveau, le contact de sa peau sur la mienne faillit me faire perdre la tête, et a plusieurs reprises, je perdis toute notion de la réalité. Il n'y avait plus qu'elle, et moi, insignifiante vermicelle. Ce fut le son de sa voix qui m'extirpa de mon monde imaginaire. Effectivement, devant nous se trouvait une large porte de bois aux gravures anciennes. Et qui était étonnamment bien conservée pour l'époque. Étions-nous seulement encore sous la même bâtisse ? Tout ici me semblait surnaturel... « Il nous faut peut-être la clef... » Je la vis alors se reculer, et fut on ne peut plus surprise de la teneur de ses propos. Toutes mes pensées s'enfuyèrent dans tous les sens pour former un chaos incompréhensible alors que la farandole de mes sentiments tournoyant à en faire perdre le rythme à mon pauvre petit cœur qui avait décidément bien du mal à suivre. Ainsi, mes premiers mots furent si incompréhensibles qu'ils trahirent mon véritable état d'esprit... « Ben... Je... Beuh.. Bvoui ? Fin'... Vnon ? Que... Hum... Je vais bien ! » Mais ma voix était partit si haut dans les aigus qu'elle aurait parut fausse aux oreilles d'une fae. Le plat de ma main vint s'écraser violemment sur mon visage, tandis que je fis demi-tour, disparaissant à travers la porte. La honte bouillait dans mon sang et même les esprits se moquaient de moi ! J'étais la risée de l'orphelinat ! Des larmes me montèrent aux yeux, et doucement, je les laissais couler le long de ma joue rougit par la douleur... Je n'en pouvais plus de ne pas être capable de me comprendre... Et à cet instant, j'enviais ma sœur qui paraissait toujours si maître d'elle-même !

Il me fallut près de dix minutes pour retrouver mon calme. Tant pis pour mon amour propre... De toute façon, on avait un mystère à résoudre sur les bras, et il était bien plus intéressants que toutes les blondinettes aux longues oreilles ! La salle dans laquelle je me trouvais était... éclairée de deux torches dont le feu ne semblait s'éteindre ou vaciller, et dont le tissus ne pouvait se consumer. Immédiatement, je me retournais vers la porte, que rien ne semblait bloquer. Je tentais de l'ouvrir... en vain. Son plafond était plus bas que les dernières pièces que nous avions traversés, mais rien ne semblait empêcher de s'y tenir debout. Ce fut le centre de la pièce qui attira toute mon attention. Il s'agissait... D'une table... Pourvut de plusieurs socles et pions... Y était gravé une sorte de... plan ? Je tentais d'y localiser l'endroit où je me trouvais, chose qui me fut possible grasse à l'emplacement du lac -bien plus petit à l'époque- qui y était inscrit. Je me mis à examiner le mécanisme attentivement, découvrant au fur et à mesure toutes les manipulations qui m'étaient permises. C'est alors que je me rendis compte que chaque pièce était un disque, capable de tourner, et que chacun d'entre eux ne possédait qu'une seule entrée. Fière de ma découverte, je décidais de nettoyer de toute poussière la table avant de me lancer dans quelconque expérimentation. C'est alors que je me rendis compte que le lieu où nous nous trouvions était bien plus vaste que ce que je pensais... En comptait celle-ci, nous avions quatorze salles potentiellement à explorer. Dont une, bien plus grande que les autres, et centrale. Mais je ne pouvais tout comprendre seule, j'avais besoin.. . d'elle... Alors, prenant une profonde inspiration, je me lançais et tournais le disque pour faire correspondre son ouverture à l'entrée derrière moi. Il y eut un faible tremblement, suivit de plusieurs bruits métalliques -des cliquetis- et alors... la porte s'ouvrit d'elle-même.

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Mar 28 Juin 2016, 12:47

La tête imperceptiblement penchée sur le côté, je la regarde rougir et bégayer avant de s'enfuir à travers la porte. Depuis que nous nous sommes rencontrées la-haut ma présence la met mal à l'aise et cela n'est absolument pas du au lien que j'entretiens avec son frère ou quoi que ce soit pouvant s'en rapprocher. Non, cette réaction je la connais, si elle est ainsi c'est uniquement à cause de moi, de l'aura que je dégage et de l'apparence que j'ai. Sans un bruit je me dirige vers, les marches, m'asseyant sur ces dernières afin de prendre quelques temps pour réfléchir le temps qu'elle fasse ce qu'elle a à faire. Devrais-je arrêter de jouer avec elle ? Bien que je n'ai pas l'habitude d'en tirer profit j'ai bien conscience du charisme que je dégage et de l'effet que cela peut avoir sur les gens. Et dans son cas il semble évident qu'à force de jouer je me suis trop rapproché d'une limite qu'il aurait mieux fallu laissé de côté. Rejetant la tête en arrière, laissant mes cheveux encore humide me retomber en cascade sur les épaules j'inspire longuement. Pour l'instant la meilleur solution reste de ne rien faire. Ne rien faire ou arrêter de me comporter comme je l'ai fait jusqu'à maintenant.

Lorsque la porte s'ouvre je sursaute légèrement et mettant pour un temps mes pensées de côté je me lève afin de me diriger vers la suite de notre aventure. Passant à côté d'elle je lui souris avant de me pencher vers la table présente au centre de la pièce. Quatorze pièces à explorer. En espérant qu'elles soit toute bien réelle et qu'il n'y ait aucun piège. Sans prêter attention à ce qui m'entoure je reste plusieurs secondes devant le socle. Ma curiosité me pousse à vouloir découvrir ce qu'il y a dans la plus grande des pièces cependant, pour qu'un endroit comme celui la soit si bien caché et possède un tel mécanisme il y a peut bien peut de chance qu'on nous offre la récompense finale sur un plateau. Avec un haussement d'épaule je fis jouer le disque afin de nous donner accès à la salle principale. Au diable les risques, l'important est d'assouvir ma curiosité. Et si jamais nous sommes bloquées à l'ouverture de la salle alors le meilleur moyen de découvrir ce qui est susceptible de faire cela et de tenter de l'atteindre.

Sans réelle surprise une fois en place la porte de la salle refuse de s'ouvrir. Cependant, une différence de taille est présente entre cette porte et celle m'ayant bloquée au par avant. Sur celle-ci six verrous sont présents. Chacun semble attendre d'être déverrouiller à l'aide d'un objet particulier, objet très probablement magique, taillé pour être utilisé dans ce contexte et présent dans les autres salles nous entourant. Avec un sourire amusé je me retourne vers ma compagne « Bon, on dirait que nous n'avons pas réellement le choix n'est-ce pas ? On va devoir essayer les autres salles jusqu'à trouver de quoi ouvrir cette porte. » Me rapprochant d'elle je place ma main sous mon menton en penchant la tête sur le côté « Tu pourrais probablement une nouvelle fois passer au travers de la matière pour aller voir ce qu'il y a derrière mais ce ne serait pas intéressant tu ne pense pas ? Je te propose qu'on découvre ensemble ce qu'il peut y avoir derrière. Ce sera bien plus passionnant comme ça. »

Finissant ma phrase je désigne d'un signe de la main le disque « En comptant la salle par ou nous sommes arrivé et celle étant bloqué il y a un total de quinze pièces. Nous en avons déjà découverte une chacune, je te laisse donc décider de la prochaine que nous irons explorer. Et... » Mes pensées me reviennent en tête. Si je veux avoir une réponse à mes questions il vaut mieux que je m'y prenne maintenant. Si nous devons faire la suite de notre aventure dans le doute, sans oser parler à l'autre alors nous sommes condamnées. Je tiendrais ma promesse de ne plus l'embêter cependant, je vais la remettre à plus tard. Juste quelques minutes plus tard, le temps que je fasse un dernier test.

« Je suis désolé pour ce qui va suivre. » Sans lui laisser le temps de réfléchir à ce qu'implique cette phrase je l'attire à moi afin de l'embrasser une nouvelle fois. Cependant, cette fois le baiser n'est en rien comparable à l'effleurement de lèvres ayant eu lieu tout à l'heure, il s'agit ici bel et bien d'un vrai baiser. L'action dure une dizaine de secondes puis à la fin de ce délai je lui rends sa liberté, la relâchant et me reculant d'un pas, analysant sa réaction. « Mélody, je sais que ce que je viens de faire doit te déranger au plus haut point mais je veux être certaine d'une chose. Est-ce que pour une raison quelconque tu est tombée amoureuse de moi ? »


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Dim 03 Juil 2016, 22:37


Un amour unique et véritable


Le mystère qui entourait cet étrange sous-sol avait éveillé au plus haut point ma curiosité. Je n'avais plus bien en tête tous ces dernières années, mais une chose m'apparaissait de manière tout à fait limpide : nous nous étions lancée dans une aventure qui allait -et je l'espérai du plus profond de mon coeur- nous amener de surprises en surprises. Le goût du risque, je l'avais développé ces dernières années. Mais celui qui avait toujours fait partie intégrante de "moi", celui qui m'avait guidé à travers mes nombreuses épreuves, c'était bien celui du secret caché, de l'énigme à résoudre, du mystère à dévoiler. Je me sentais comme revivre, et l'espace d'un moment, j'oubliais même tous mes soucis. Il n'y avait plus rien au monde que cette table, ces salles à explorer et cette porte magique à ouvrir. Je touchais du bout des doigts les mécanismes d'une autre époque, tout en écoutant ma compagne d'une journée dont j'avais presque faillit ne plus ressentir la présence, tant l'aura magique qui se dégageait du métal était puissante. Je sentis même mes bout des doigts me picoter et le pendentif de Neriel chauffer sur ma poitrine. Ce qui se trouvait là, enfermé derrière, devait être un trésor extraordinaire... qu'il me tardait de découvrir. Mais alors que je réfléchissais déjà à la prochaine salle que nous allions explorer, l'impensable se produisit.

Je ne sentais plus mon corps, mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que je ne m'entendais même plus penser. Je ne pouvais même plus penser. Et je ne comprenais rien. Rien de rien à ce qui m'arrivait. Tout mon être se mit à trembler, mes jambes me supportant à peine... je défaillais. Et j'avais si chaud ! C'était insupportable ! Pourquoi ? Comment ? Par quel maléfice ? Des questions. Je n'avais plus que ça en tête. Et j'avais mal. Lorsqu'elle m'eut achevée, il me fallut plusieurs minutes avant de retrouver mon souffle, avant de reprendre mes esprits. J'aurais voulu ne pas entendre sa question, mais mon cerveau était déjà en train de chercher la réponse. Pourquoi me faire ça ? Pourquoi avais-je si mal ? Pourquoi cette question ? Une réponse. Il me fallait trouver de quoi la satisfaire, n'importe quoi mais pourvu qu'elle ne recommence pas ! Pourtant, quelque chose en moi clochait. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un m'embrassais. Et j'avais toujours ressentie du dégoût ou de la colère. Pas ça. Pas cette forte chaleur, ce cœur qui s'emballe, ces mains qui tremblent... Ces pensées sans queue ni tête. De l'amour ? Laissez-moi rire... J'avais rejeté ce sentiment depuis si longtemps qu'il me semblait impossible de le ressentir de nouveau. Et pourtant... Cette sensation ne m'était pas étrangère... Pas totalement. Et l'image de Julia s'imposa dans mon esprit, distinctement. Non... Il n'y avait toujours eu qu'elle. Je devais... être en manque... de plaisir charnel... et Lumi était une femme redoutablement attirante... voilà tout. Trop attirante. Dangereuse.

Mais je pouvais au moins lui fournir une réponse. Peut importe que celle-ci lui plaise, tout compte fait. « Non. Je ne t'aime pas. Il n'y a toujours eu qu'une femme dans mon cœur, et elle a disparu. Julia, si tu veux savoir son nom. Une dullahan qui accompagnait la Souveraine de ton peuple, ça doit te dire quelque chose... » Je me relevais lentement, bien décidée à ne pas laisser ce regrettable événement se reproduire. « Maintenant, oui, tu es trop attirante, et je perds mes moyens face à toi. Et je ne te dirai rien de plus, comprend par toi-même ! J'ai horreur de parler de mes faiblesses. Et si tu veux bien, ne recommence pas. » Et tout en prenant bien soin de ne pas la regarder dans les yeux pour laisser à mon pauvre cœur un moment de répit, je repartis vers la table de commande et ouvrit la porte d'une salle marquée de deux sortes de courtes ondulations l'une au dessus de l'autre. De nouveau, tout se déplaça autour de nous, et j'ouvris sans plus attendre la route de notre nouveau mystère.... qui s'arrêta avant même d'avoir commencé. De l'eau. Un étrange mur d'eau me barrait la route, comme si toute la pièce était submergée. Je soupirai en me traitant d’idiote pour ne pas avoir reconnu un symbole de l'eau, puis, puisque madame avait décrété que ce n'était pas amusant que je me serve de mon pouvoir pour cette exploration, je commençais lentement à me déshabiller. Hormis celui de m'avoir doté d'une tête, la magie de Neriel comportait un autre avantage : celui de m'octroyer un corps tout a fait regardable. Certes, je n'avais pas la prestance de ma sœur, ni la beauté aveuglante de l'elfette, mais je pouvais me tenir nue à leur côté sans avoir à rougir de honte, ce qui n'était pas pour me déplaire.

« Pas de triche, toutes égales. Je n'ai pas de maillot de bain, moi. Et puis, ça n'a pas l'air de trop te déranger de te dévêtir devant la première inconnue ! Par contre, tu as un moyen de nous permettre de respirer sous l'eau ? Je sais pas moi... comme une branchiflore ? » Je tâchais de ne point me retourner, de garder les yeux rivés sur l’étendue d'eau devant moi. Mais je savais bien que tôt ou tard, il me faudrait la regarder. Et j'espérais sincèrement à ce moment là résister à mes plus bas instincts... La beauté était vraiment une arme redoutable que j'espérais ne jamais véritablement devoir affronter !

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Dim 03 Juil 2016, 23:57


Les bras croisés sur ma poitrine, un mince sourire indéchiffrable sur les lèvres je l'écoute répondre à ma question. Se débattre pour parvenir à me donner une réponse capable de me satisfaire et surtout de la satisfaire elle même. Elle n'est pas la première à réagir de cette manière en ma présence cependant, jamais au par avant je n'ai déclenché une telle réaction. Mon sourire s'étire et je secoue la tête, levant les yeux au ciel au souvenir de Julia. Depuis les derniers événements m'ayant forcé à m'éloigner de la cité elfique je me suis toujours arrangé pour ne pas repenser à elles. Je ne sais pas ce qu'elles sont devenues néanmoins, je juge que cela ne me concerne pas. Mircella est assez forte pour se débrouiller par elle même et même si son absence me blesse son mutisme doit-être justifié. La fin de sa réponse finie de me faire sourire. « Soit rassurée je ne recommencerais pas. Mais… Une fois sortis d'ici il faudra qu'on ait une discussion toutes les deux. Pas concernant ce qui se passe ici, pas concernant ce que tu ressent rassure toi, une discussion à propos d'autre chose. Je pense que tu devrais être capable de répondre à mes questions. » Puis, laissant en suspend ma déclaration je la laisse manipuler la stèle afin d'ouvrir une nouvelle porte sur la suite de notre aventure, remarquant néanmoins le soin particulier qu'elle met en œuvre afin de ne pas croiser mon regard.

Quelques pas derrière elle je la regarde s'arrêter devant le mur d'eau nous faisant face. Une nouvelle porte et déjà un nouveau mystère à franchir. D'autant plus que si j'ai pu passer la première zone d'eau en restant en apnée il y a peu de chance que je puisse ici me permettre la même chose. Mes pensées sont vite interrompue par un mouvement devant moi. Avant que j'ai pu dire quoi que ce soit les vêtements de ma compagne sont sur le sol et bien qu'elle prenne toujours soin de ne pas croiser mon regard elle prends le temps de m'expliquer son geste. « Qu'il en soit ici si c'est ce que tu souhaite. Comme tu le dis je ne suis pas particulièrement dérangée par le fait de me mettre nue » Joignant le geste à la parole je défais mon maillot de bain avant de le jeter sur ses affaires, me plaçant à ses côtés « Néanmoins… La question que je me pose est : est-ce que toi tu n'est pas dérangée par cette situation ? Tu a avoué être gênée par ma présence et, même si je n'étais pas réellement habillé je n'étais pour autant pas totalement nue. » Glissant mes doigts sur sa joue je descends jusqu'à son épaule avant de frôler ses formes. « Ces vêtements ne te mettaient pas assez en valeur, tu est plus agréable à regarder dans cette tenue. » Sans me départir de mon sourire je me retourne vers le mur d'eau, réfléchissant à sa question est analysant les plantes alentour. Je ne peux pas faire pousser une fleur à partir de rien cependant, il suffirait d'une graine pour que cela suffise.

Il me faut quelques secondes pour trouver ce que je cherche. Une algue bleu. Un minuscule fragment que je n'aurais probablement pas découvert si Mircella n'avait pas été aussi intransigeante sur mon entraînement et mon écoute de la nature. L'instant d'après les algues ont pris une taille tout à fait honorable et je me baisse pour en récupérer une poignée que je temps à Mélodie. « Tu dois les connaître, il s'agit de la variété présente sur la plage de sable fin. Il suffit de les mangers et on pourra respirer sous l'eau pendant un certain temps. » joignant le geste à la parole j'avale l'algue, hésitant un instant à me jeter dans l'eau et dans l'inconnu. Finalement, sur le coup d'une impulsion je me jette à l'eau. Littéralement.

Contrairement à ce que je craignais la pression est presque inexistante et disposé à intervalle régulier des pierres légèrement fluorescentes éclaire le chemin. Ou plus précisément la multitude de chemin nous faisant face. Un labyrinthe. Bien entendus, un simple mur d'eau ne suffit pas pour protéger la relique de ce lieu alors quoi de mieux qu'un labyrinthe sous-marin pour dissuader les curieux ? Sans prendre le temps d'attendre qu'elle me rejoigne je retourne à l'air libre. Nous devons parler, mettre au point une marche à suivre. Une fois embarqué la dedans il sera trop tard.

« Tu a vu la même chose que moi, c'est un vrai labyrinthe la dessous. Il faut qu'une de nous deux prenne prenne la tête de notre exploration et que l'autre la suive. La suive sans marquer aucun doute ou hésitation. » Tout en parlant j'adresse rapidement une prière à phoebe avant de faire pousser d'autre algues de manière à éviter la pénurie d'oxygène une fois sous l'eau. « Je… N'ai pas particulièrement un bon sens de l'orientation et je ne possède pas de pouvoir pouvant nous permettre de nous diriger donc si tu le veux bien je pense qu'il serait mieux que ce soit toi qui prenne la tête de l'opération. »

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Mer 06 Juil 2016, 22:56


Le jour où j'ai été poisson


La situation m'échappait, et je n'aimais pas du tout ça. Me retrouvée nue, dans la même pièce que cette femme, contrainte à me plonger dans une eau froide, inconnue, et à parcourir un labyrinthe dont nous ignorons même la dimension ! Si un quelconque moyen de m'en sortir était possible, je voulais bien faire une offrande à Aylidis pour en découvrir la solution ! Mais soit, un mystère aussi intriguant méritais bien des sacrifices pour être découvert. Et côté "don de soi", je n'étais pas en reste. Et voilà que mon esprit s'embrouillait de nouveau. Toutes ces remarques auxquels je n'osais répondre me mettaient au plus mal. J'étais vulnérable, en proie à des sentiments et des envies que je ne maîtrisais pas, que je voulais contenir, mais qui me consumaient entièrement. Je me mettais même par moment à imaginer nos corps chauds l'un contre l'autre, une chaleur humaine que je m'interdisais, un plaisir que je ne voulais plus ressentir. C'était insupportable ! Une véritable torture ! Mais je me devais de tenir bon. Oui, me contrôler, rester moi-même, intègre... A cette pensée, quelque chose en moi se rebella. Depuis quand ne me laissais-je plus m'amuser comme bon me semblait ? Les hommes me repoussaient, mais je n'avais jamais vraiment réfléchis à ce qu'il m'était possible de faire ou non avec une femme... Oui, c'est par cet angle là que je devais aborder mon problème. Si quoi que ce soit se passait entre Lumi et moi, ce serait pour - et uniquement pour - mon épanouissement personnel. Cette conclusion ne calmait peut-être pas mes réactions corporelles à sa présence, mais elle préservait mon mental, et c'est tout ce qui m'importait vraiment.

Après avoir ingérer la plante dont je ne connaissais pas vraiment l'existence -ces elfes pensaient-ils vraiment que tout le monde s'u connaissait aussi bien qu'eux en machins naturels ? - je commençais à me sentir un peu faible et craignit une intoxication... Les légumes n'avaient jamais vraiment fait partit de mon alimentation, peut-être celui-ci était-il tout simplement trop "exotique pour moi". J'aurais du plus me méfier, mais sur l'instant, mes pensées divaguaient bien trop pour y parvenir. « Je vais prendre les devants, mais je ne suis pas très à l'aise dans l'eau. J'ai pris aussi la peine de te regarder à l'aide de mon œil, tu n'as rien à craindre de notre petite escapade sous-marine. Parfois, être une Dullahan a quelques avantage... » Je regardais au même moment ma marque du chat noire, en me maudissant de ne pas avoir au moins prit la peine de garder mon couteau sur moi. Au moindre problème, il me sera impossible de me servir de ma magie du sang... A moins que notre potentiel adversaire ne ferait l'erreur de me couper sans m'achever... « J'aimerai te demander quelque chose, à mon tour. Pourquoi est-ce que tu me provoque comme ça ? Est-ce que ça t'amuse ? J'ai connue des démones de la Luxure moins entreprenantes que toi, tu sais. Et même si ça me fait mal de l'admettre, je ne pourrais pas te résister éternellement... » Je n'attendis pas sa réponse, et mon plongeais de nouveau dans l'eau froide.

Étrangement, celle-ci était désormais bien plus limpide, comme si quelque chose avait changé de part notre arrivée. Mais je ne m'en réjouissais pas pour autant. Les choses changeaient rarement aussi vite toutes seules. Et si il y avait quelqu'un ici qui s'amusait de nous, il nous fallait le découvrir avant de craindre la visite d'Ezechyel. Je me retournais alors, faisant signe à Lumi derrière moi comme je le pus que je pensais à la présence d'une autre entité dans les parages. On dit des muets qu'ils savent s'exprimer avec les mains, mais ce n'était certainement pas l'un de mes talents... Pour autant, je continuais ma route, tandis que mon corps commençait étrangement à se réchauffer... à moins que ce ne soit l'eau elle-même ? Tout ceci m'était incompréhensible, et ma seule certitude était que le temps jouais contre nous. Je redoublais d'efforts pour ne pas perdre mon chemin, tâchant de mémoriser chaque recoins du labyrinthe et de me créer une sorte de carte mentale. C'était un travail fastidieux, difficile et long, mais je devais y arriver. Après plusieurs longues heures, mes muscles me faisaient mal et je peinais de plus en plus à avancer, mais je tenais le bon bout. Je ne me retournais même plus de temps à autre pour veiller à ce que l'elfette me suive toujours. Je voulais du sec, de la terre ferme, et de l'air véritable.

Et ce cadeau me fut offert peu de temps après. Il n'y avait plus qu'un chemin que nous n'avions pas parcourut, et je m'y engouffrais avec une énergie nouvelle, pressée de sortir de cet enfer ! Et lorsque la lumière jaillit, lorsqu'un courant d'air violent chassa les gouttes d'eau de mon visage et pénétra aux plus profonds de mes poumons, je me sentis à nouveau complètement vivante. Allongée à même le sol, les yeux fermés, je jouissais d'une satisfaction toute particulière pour m'en être sortie après autant de travail. Décidément, je parvenais encore à m'étonner moi-même... Mais mon corps et mon cœur, eux, décidèrent qu'il était grand temps de me punir pour mon insouciance. Mon cœur se mits à battre plus vite, et tous mes muscles semblaient être parcouru de chocs électriques. Je convulsais, incapable de me relever, incapable de crier ma douleur. Et cela ne voulait pas cesser. Allais-je vraiment mourir ici ?

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Ven 08 Juil 2016, 01:43

Bien que me surprenant je me contente de répondre à sa question d'un sourire. A vrai dire je n'ai pas réellement réfléchis à pourquoi j'agis ainsi. Est-ce uniquement car je souhaite la voir dans une situation embarrassante ou bien cela est-il dû à autre chose ? Ce n'est pas la première fois que je tente de pousser quelqu'un dans ses limites pourtant, c'est la première fois que je vais aussi loin. Et je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui me pousse à agir de la sorte. La solution me venant immédiatement à l'esprit est que je tente, d'une manière ou d'une autre d'atteindre son frère. Sans la moindre hésitation je rejette cette réponse. Nous avons nos différents mais jamais je ne m'abaisserais à utiliser une méthode comme celle-ci. Le cour de mes pensées est interrompue alors qu'elle saute dans l'eau, me précisant au passage qu'elle ne pourrait pas tenir éternellement contre mes avances. Ces paroles déclenchent le déclic recherché et c'est en la suivant que je comprends le but de ma manœuvre.

J'étais jusqu'ici incapable de me l'avouer et pourtant la réponse est simple. Il s'agit d'un besoin évident, presque aussi vital que respirer, manger ou boire. Restant à quelques mètre de distance d'elle j'observe son corps se mouvoir dans l'eau, la moindre de ses courbes, la moindre parcelle de peau de son corps rien ne m'échappe. Et plus je la regarde nager, plus cette envie se fait ressentir. La réalité est en fait bien plus simple que ce que je pouvais imaginer. J'ai envie de cette femme. Je n'ai pratiqué cet acte qu'une poignée de fois dans ma vie, la plupart n'était pas consentie néanmoins, cela ne fait aucun doute. Cette sensation au plus profond de moi ne laisse pas réellement de place à l'hésitation.

C'est avec cette certitude, et envie, ancrée en moi que je la suis, peinant de plus en plus à avancer au milieu de ce dédale. J'ai l'impression que cela fait une éternité que nous sommes la dessous, chaque mouvements est une torture, tous mes os, tous mes muscles me font souffrir le martyr et plus d'une fois je suis sur le point de perdre connaissance. Pourtant, je ne lâche rien, je me bas, dépassant de beaucoup mes limites, atteignant un niveau de souffrance aussi bien physique que mental que je ne pensais pas un jour découvrir. Petit à petit l'écart se creuse entre nous deux, me débrouillant toute fois pour ne pas la lâcher des yeux. C'est ainsi que j'arrive sur la terre ferme quelques secondes après elle. Lourdement je me laisse tomber sur le sol, peinant à retrouver mon souffle. Il me semble que mes muscles ont fait un effort physique tellement intense qu'il me faudra plus d'une vie pour réussir à récupérer.

Un bruit derrière moi me fait tourner la tête, grimaçant face à l'effort que cela me demande. C'est alors que je la vois, haletante, tremblant de toutes part, visiblement dans un état pire que le mien. Si je la laisse ainsi il ne fait aucun doute qu'elle va y passer et pourtant, que puis-je y faire ? Je suis vidée de toute force, si je lui vient en aide c'est moi que je condamne. A ce moment, le souvenir de Mircella sautant dans le vide pour m'empêcher de commettre l'irréparable revient me hanter. À ce moment elle n'a pas eu la moindre hésitation à mettre sa vie en jeu pour sauver la mienne. Si je ne suis pas capable de faire le même sacrifice alors je ne mérite pas cette seconde vie qu'elle ma donné.

Me traînant péniblement je viens me placer à ses côtés. Bandant ma volonté je fais sortir des racines du sol afin de l'immobiliser. Le pire qu'il pourrait arriver serait qu'elle aggrave la situation à cause de ses convulsions. Une fois son corps fixé au sol je place ma main sur son ventre et alors que je commence à utiliser ma magie blanche mon corps se nimbe d'une douce aura immaculée. Dans un premier temps c'est son esprit que je soigne. Lentement, toute trace de peur la quitte et elle recommence à respirer plus calmement. Au fur et à mesure que son mental guérit je desserre l'emprise de mes racines. Dans mon état les soins apportés sont précaires et le moindre élément extérieur pourrait venir tout briser. Lentement son souffle commence à reprendre un rythme régulier et sa poitrine s'emplit de nouveau d'oxygène. Je suis vidée de toute énergie néanmoins, elle est en vie et ne risque vraisemblablement plus rien. Les paupière lourdes, prise de vertige j'attends patiemment qu'elle se réveille, tentant de résister du mieux possible pour ne pas sombrer dans les ténèbres.

Serrant sa main je lui souris alors qu'elle ouvre les yeux. Je laisse couler quelques secondes, le temps de la laisser retrouver l'intégralité de son esprit et comprendre ce qu'il vient de se passer. Une fois cela fait je gratifie son corps d'un regard avant d'ouvrir la bouche dans le but de répondre à la question posée avant notre escapade sous-marine. Aucun son ne sort de ma bouche. Je n'ai plus la moindre force et c'est incapable de faire quoi que ce soit que je me sens partir. Les réponses viendront plus tard, pour l'instant j'ai besoin de me reposer. En espérant que j'arriverais à me réveiller et que cette sieste ne sera pas ma dernière. Un sourire vient fleurir sur mes lèvres. Elle avait raison. La magie est une chose effroyable.

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Ven 08 Juil 2016, 03:47


Un solide appétit


Elle m'avait sauvée. Je ne comprenais pas encore pourquoi, mais d'après le regard qu'elle me lançait, et l'absence de maux en moi... je pouvais affirmer qu'elle avait fait quelque chose pour que je me sentes mieux, pour que je ne meurs pas. Et je n'arrivais pas à trouver une quelque raison à son geste insensé. Personne ne s'était jamais autant donné pour moi, personne n'avait prit autant de risques, personne ne m'avait... sauvé la vie. De toute mon existence, j'étais la seule que je pouvais remercier pour ne pas avoir cessé de fouler ces terres. Une vie de solitaire à ne pouvoir compter que sur moi-même. Et je ne lui avais rien demandé. Elle aurait du... ! Non... Elle aurait pu me laisser agoniser à même le sol. Il m'aurait suffit dans un sursaut d'instinct vital de me retirer mon pendentif, de retrouver mon corps de morte, pour m'en sortir. Je détestais avoir une dette envers qui que ce soit. Et savoir que j'en avais désormais une pour cette femme qui avait tant de pouvoirs sur moi m'effrayait jusqu'aux tréfonds de mon âme. Je ne pouvais laisser la situation ainsi. Il me fallait à mon tour la sauver, qu'elle me soit redevable, peut importe par quels moyens. Elle ne devait en aucun cas savoir ce que les "dettes" signifiaient pour moi, pour la Dullahan que j'étais. Et j'espérais que Mircella ne lui avait jamais parlé de nos petits secrets de race...

Mais je devais pour l'instant laisser mes craintes de côté, et penser au moment présent. Lumi était allongée sur le sol, visiblement évanouie d'épuisement. Je n'avais aucun moyen de la soulager, à mon grand regret, et tout ce que je pouvais faire était d'attendre qu'elle ait assez récupéré pour se réveiller... en espérant que cela ne dure pas une éternité. En attendant, j'en profitais pour jeter un œil à la salle dans laquelle nous avions atterries. Sans trop bouger mon corps endolori, je pouvais observer quelques étagères simples, un bureau sobre et un tableau représentant un curieux animal que je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà rencontré. C'était une sorte de créature pas plus grande qu'un chat, au pelage immaculé et à la bouche étrangement disproportionnée. Même si elle semblait inoffensive au premier abord, le regard peint et les quelques détails du décors - notamment la présence d'os - m'indiquait qu'il s'agissait là d'un animal dangereux, voir agressif. Je me détournais de la peinture pour me rendre au bureau.

Il n'y avait à première vue rien de disposé au dessus, mais les quelques tiroirs fermés me donnaient l'espoir de découvrir quelque chose d'intéressant. Sans prendre la moindre précaution, jugeant que notre épreuve était passée, j'ouvris le premier pour n'y trouver que de vieille lettres encore cachetées, ainsi qu'une petite bourse de pièces en argent. La lecture n'étant pas mon activité favorite, je préférais les laisser là pour me concentrer sur la recherche d'autres indices. Le deuxième tiroir était étrangement vide, et quelque chose semblait y manquer, de part les traces de poussière à l'intérieur. Ce détail ne faisait que me conforter dans mon idée que nous n'étions pas seule... et je me devais de redoubler d'attention. Le troisième tiroir, quant à lui, comportait un étrange cube bleue, brillant, dont j'étais absolument incapable d'identifier la matière. En revanche, sa faible aura m'indiquait qu'il avait été autrefois empli d'une puissante magie. Tout ce mystère semblait s'épaissir, mais je ne perdais pour autant pas espoir. Je poursuivis mon investigation en consultant les quelques titres d'ouvrages présents, sans rien trouver de bien intéressant. Il me semblait avoir fait le tour de la pièce, et je me mis alors en quête d'une porte de sortie...

Il était impensable, inconcevable, de croire qu'il n'existait pas d'autre entrée à cette pièce que le dédale de labyrinthe. Une épreuve, par définition, ne devait jamais se passer deux fois, surtout après avoir obtenu la récompense. Il devait forcément y avoir une trappe, une porte cachée, n'importe quoi qui nous ramènerait à la salle principale... Et c'était de mon devoir de le trouver. J'inspectais chaque mur, chaque dalle du sol, chaque dessous et derrière de meuble, en vain. Alors, mon regard fut de nouveau attiré par l'étrange tableau. C'était le seul auquel je n'avais pas osé touché, comme si par la magie des Alfars, la créature allait apparaître soudainement devant nous. Pourtant, il fallait bien que je soulève ce cadre, que j'observe le dernier endroit de la pièce -à l'exception de ce qui se trouvait sous le corps de Lumi - que je n'avais pas testé. Prenant le peu de courage que j'avais à cet instant à deux mains, je m'approchais de la toile. Un piège, tout mon être me criait de ne pas poser mes mains là dessus, d'attendre le réveil de l'elfette, de ne rien faire. Foutaise. Je n'avais pas besoin d'elle.

Posant d'un coup mes doigts sur le cadre doré, je sentis instantanément ma magie se faire absorbée par l'objet. Incapable de reculer, je résistais comme je le pus, tandis que quelque chose sortait du décor à quelques centimètre de mon nez. Lorsque la bestiole eut finit sa croissance, je reculais d'un bond, essoufflée, vidée de toute énergie magique. La chose, d'abord immobile, finit par se mouvoir et se relever. Elle grondait, en colère, et je me plaquais au mur derrière moi pour mettre le plus de distances possible entre elle et moi. Réfléchir. Je devais réfléchir. Mais comment dans cette situation ? Mon regard était comme aspiré vers la bête. Je me sentais... défaillir... Non. Pas encore.  Pas cette fois. J'avais là l'occasion de prendre ma revanche sur Lumi, de payer ma dette envers elle. Il me suffirait d'un contact, d'un simple contact avec sa bouche monstrueuse. Je pouvais le faire. Rassemblant le peu d'énergie qu'il me restait, je bondis sur la créature avant qu'elle n'ait le temps de bouger. Ses réflexes étaient inhumains, et je crus bien ne pas pouvoir la toucher, être fini. Et pourtant ! La magie opéra. Affublée d'une gueule que j'avais l'impression de pouvoir étendre à l'infini, je n'attendis pas que la bête réagisse, et je... l'avalais. Entièrement. Broyait ses os sous mes dents d'acier. Cette chose était incroyable, et sans mon don, nous aurions succombé à la première attaque...

J'étais... vidée de mon énergie... Observant l'emplacement de la toile, je pouvais désormais y voir un réceptacle cubique. La clef. Parfait. Soulagée, certaine d'être parvenue au bout de mes peines, je m'allongeais sans trop réfléchir, instinctivement à la recherche de chaleur, auprès de l'elfette. Je n'avais plus la force de me soucier de sa réaction, ou de ce qu'elle pouvait me faire durant mon sommeil. J'avais besoin de dormir. Dormir et recouvrer toutes mes capacités. Sans quoi la suite de notre périple nous sera bien pénible.

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