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 Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4

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Dim 22 Mai 2016, 23:51



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur




Le bruit des vagues résonnait encore dans ses oreilles, assourdissant. Il aurait voulu un silence parfait, sans rien, un néant absolu. Il aurait souhaité avoir le pouvoir de ne plus rien penser, de rentrer en apathie totale. Mais ce n'était pas possible. La solution lui était inconnue et de toute façon, avait-il encore la force de venir la chercher ?

Le chaman vivait dans les huttes des anciens rebelles depuis plusieurs jours. Il avait enterré les corps et monté une petit autel pour Ezechyel, avec trois pierres, le corps d'un corbeau mort et le sang des victimes. Depuis, il restait assit à côté, passant la majorité de la journée à regarder l'horizon en fumant de l'herbe de vie, quand il ne cherchait pas à se nourrir pour rester en vie. Ses nuits étaient remplies de cauchemars dont il ne voulait pas se rappeler. Alors au fil des heures, il ruminait, cherchait à savoir, comprendre un peu ce qui lui était arrivé. Ayant réalisé sa propre violence trop tard pour pouvoir rattraper les actes, il ne cessait de se demander comment avait-il fait pour en arriver là et perdre ainsi le contrôle de lui même. Honteux de se voir aussi faible, il avait renvoyé Khaal, ne voulant pas être vu dans cet état. Le chaman refusait de repartir vers les siens avant d'avoir éclairci cette partie de lui-même. Alors il restait seul, chose pour une fois, extrêmement douloureuse à supporter. Seul, avec ses démons.

Au bout du deuxième jour, il avait prit un des colorants qu'il gardait toujours avec lui et s'était peint des lignes brisées sur tout le corps. Le soleil brûlait haut et fort mais il se sentait froid de l'intérieur, comme si une main glaciale serrait son cœur. Son regard se tourna vers l'autel, il frissonna. Depuis aussi longtemps qu'il puisse se rappeler en fouillant dans sa mémoire, il avait toujours tué pour le bien de sa race ou pour satisfaire les Aetheri. Pourtant, les doutes surgissaient de toute part. Et qu'en était-il de la violence qui accompagnait ses gestes et du plaisir euphorique que cette dernière procurait ? Devait-il y céder totalement ? Cette option lui semblait si attirante et facile qu'elle l'effrayait profondément. Il ne voulait pas faire quelque chose qui puisse contrarier les dieux. Il ne savait pas ce qui était bon ou mauvais, ce qui était le plus juste ou le plus injuste, son esprit était indécis. Finalement, le baume passager procuré par la sauvagerie meurtrière ne faisait que l'écorcher un peu plus à chaque fois. Le chaman avait toujours cru que sa mission ainsi que celle de tout ses congénères était de protéger et d'aider tout les esprits dans leur ensemble, quel qu'ils soient. Avec du recul il se rendait compte que c'était stupide. Il n'y avait qu'une fine barrière entre la Vie et la Mort, une fois franchie, cette dernière ne changeait rien à la personne en-elle même. Les hérétiques restaient des hérétiques, les rebelles restaient des rebelles. Est-ce-que leur forme éthérée leur donnait le pardon pour leurs anciens actes ? Le chaman en doutait fortement. Dans ce cas, quel était leur but à eux, pourquoi existaient-ils ainsi, dotés du pouvoir de voir la Mort ? Il voulait savoir. Il voulait connaître cette dernière de plus près encore, il voulait voir le monde à travers les yeux d'un mort, il voulait aller dans cet endroit appelé l'Au-Delà, il voulait comprendre, trouver une raison d'être forte et solide pour pouvoir s'appuyer dessus en toute sécurité.

Ne pouvait-il pas trouver un autre refuge que celui du meurtre et de la torture pour apaiser ses peines ? Ce fut sa dernière pensée saine, prononcée l'esprit clair. Son corps se roula dans le sable, il se retourna vers la nuit étoilé, vers les huttes, vers l'océan, finit par revenir vers l'autel et prit la décision ferme et volontaire de tout faire pour ne plus jamais avoir à tuer quelqu'un de sa famille, un de ses frères ou sœurs chamaniques, car cela procurait probablement la pire sensation de mal-être qu'il n'ai jamais connu.

La nuit était tombée. Sa main remonta jusqu'à son collier sacré qu'il serra fortement. Il murmura plusieurs prières en fixant la lune, parce-que c'était alors la seule chose qui lui apportait un peu de réconfort, de force. Sa main retomba lourdement sur le sol, ses paupières étaient lourdes. Il trembla et se recroquevilla. Les démons de la nuit, ils étaient là, avec leurs cauchemars. Des larmes d'horreur coulèrent le long de ses joues glacées. Il supplia les Aetheri pour que quelqu'un vienne l'aider.





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Mitsu
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Mitsu
Dim 10 Juil 2016, 12:32

Les pattes mouchetées de l'animal avançaient doucement, l'une après l'autre. La lune à son zénith magnifiait le pelage de la bête. Un léopard des neiges se mouvait lentement. Il s'arrêta, regardant un instant autour de lui. Les vagues sous ses pattes se faisaient velours, comme si ces dernières souhaitaient simplement caresser ses coussinets. L'Océan était calme et peut-être était-ce uniquement dû à la présence du félin. Reprenant sa route, il laissait derrière lui ce qui semblait être de la poussière d'étoiles, éclairant les abysses sur son passage. Un corbeau fendit l'air, planant aux côtés du léopard un instant, partageant son chemin le temps d'échanger un regard avant de s'écarter et de reprendre son voyage. La Vie était actuellement plus forte que la Mort. La Mort se soumettait et la Vie dominait de toute sa hauteur, pour le meilleur, mais surtout le pire. Arrivé sur la plage, le léopard resta un moment sans bouger, ses yeux perçant l'obscurité. Un homme était allongé plus loin et c'était lui que le félin souhaitait rencontrer ce soir. Son corps muta, son pelage s'écrasant au sol après s'être transformé en multiples diamants qui tapissèrent le sable. Une femme venait d'apparaître, nue. Ses cheveux blonds ondulaient dans une longue cascade jusqu'à ses reins. Un petit sourire éclaira son visage sans que jamais ses yeux verts ne perdent de vu son objectif. Elle se mit à avancer, ses pieds caressant le sable fin. Le soir donnait aux grains cette fraîcheur si plaisante. Il ne faisait pourtant pas froid. Au fur et à mesure de ses pas, un tissu sembla entourer progressivement son corps, apparaissant petit à petit comme s'il avait toujours été là mais sans que personne ne puisse l'apercevoir. Une robe blanche se forma, symbole de la Vie. Une fois que la jeune femme fut proche de l'homme, elle profita de son état de demi-conscience. Elle fit un petit mouvement de la main, changeant les lignes brisées qui parcouraient son corps en lignes continues et en pointillés. Puis, sans un bruit, elle s'assit à côté de lui. Elle attendit un instant puis murmura : « Connaissez-vous le conte de l'homme qui était aussi âgé que l'est l'Océan ? ». Ses jambes pliées contre sa poitrine, ses bras entouraient ses genoux. Bien entendu, il ne la connaissait pas. C'était il y avait si longtemps que le conte s'était perdu dans le temps. Elle sourit. « L'Océan est toujours le même depuis des siècles. Pourtant, ceux qui foulent les plages évoluent, changent. Parfois, j'ai l'impression que l’œuvre de ceux que je chéris disparaît petit à petit des esprits. Pourtant, si le Monde est tel qu'il est aujourd'hui, c'est parce que ces êtres ont existé. ». Parce qu'elle existait, également. « Si vous existez aujourd'hui, c'est de par ma seule volonté. ». Elle n'avait pas tort. Elle avait créé la race des Chamans. Cela dit, cette vérité aussi avait tendance à s'effacer au fur et à mesure que le temps passait. Sans doute était-elle trop vieille. Elle n'avait jamais souhaité marquer les Esprits de toute façon. Savoir quelle était la grandeur de son œuvre lui suffisait amplement. Elle était juste peinée, quelque part, que celle des autres tombent en désuétude. Néanmoins, cela ne changeait pas. Ce n'était peut-être pas une question de génération mais plus de volonté de s'instruire. Enfant, elle avait ses héros, des monarques du passé qui l'inspiraient. Les Ætheri n'étaient pas aussi présents qu'aujourd'hui. Elle était condamnée à n'inspirer personne en tant que femme mais cela ne la dérangeait pas.

Elle ne se tourna pas vers lui, à aucun moment. Ils s'étaient déjà rencontrés par le passé. Elle lui avait piqué l'un de ses cheveux. Cependant, le temps n'était plus réellement à la frivolité. Il souffrait dans sa chair et dans son esprit. Cet homme semblait perdu et sans doute était-elle là pour le guider. Néanmoins, personne ne pouvait réellement savoir ce qu'elle avait en tête. Peut-être était-elle ici juste pour l'achever. Si elle lui parlait, c'était uniquement le temps qu'il se rende compte de sa présence, qu'il s'apaise et qu'il se redresse. Du bout de son index, elle commença à dessiner dans le sable à côté d'elle, y traçant quelques formes abstraites. « Je me demande ce que vous cherchez au juste, à mourir ou à inscrire votre œuvre dans les livres de légendes que personne hormis les érudits ne lira. ». Elle rit brièvement. Ce n'était pas drôle mais, finalement, cela reflétait bien le problème qui se posait à elle ce soir. Seulement, lui, était un Chaman. Il voyait les Esprits. La connaissance était à sa portée, même celle remontant aux origines. « Que vous disent les Esprits ? Les Ætheri vous parlent-ils ? Avez-vous ne serait-ce qu'une idée de ce que votre Destin vous réserve ? ». Elle n'avait jamais été d'un extrême réconfort. La douleur n'était que faiblesse à ses yeux, même si elle était parfois nécessaire. Elle aurait pu l'embrasser pour sécher ses larmes mais il n'était pas un enfant et elle n'était pas ce genre de personne.

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Mer 13 Juil 2016, 07:55



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur





Il y avait un manoir, toujours le même. Une sorte de prison changeante dont les murs étaient vivants avec leur propre mauvaise volonté et étaient presque aussi cruels que la propriétaire des lieux. Cette dernière se surnomme l'Horrible. Le chaman ne se souvenait que de ses yeux perçants, froids, dont découlait un Mal indescriptible. Parfois il y avait elle, et le Chasseur. C'était à peu près le même tableau, mais emmuré dans un silence macabre et en version masculine. Le reste était flou, mais c'était déjà beaucoup trop. Le chaman se réveilla en sursaut, le corps couvert d'une fine pellicule de sueur. Il pourrait tuer n'importe qui pour ne plus avoir ces cauchemars, juste pendant une seule et unique nuit, si seulement c'était possible. Dans un grognement, il bougea légèrement et se retourna sur le côté. C'est là qu'il l'aperçut et sursauta à nouveau, ne s'attendant certainement pas à trouver quelqu'un à quelques centimètres de lui.

Il manqua tout bonnement de s'étrangler en reconnaissant cette étrange femme qu'il avait déjà aperçu à l'Avènement du Printemps. Même si cela lui était sorti de sa mémoire pendant un moment, ce visage blond l'avait marqué. Le souvenir des Mord'th qui avaient brusquement mit fin à la fête lui fit tordre ses lèvres dans un rictus cruel. Il les détestait, elles, Delta, Sympan. Mais à son échelle, sa haine était inutile et tout à fait risible. Le chaman poussa un faible soupir et s'assit non sans difficultés auprès de ce qu'il pensait être une sorte d'apparition. Il ne savait plus vraiment s'il était encore en train de rêver ou bien réellement réveillé. Mais après tout, cela n'avait aucune importance. Au moins, il pouvait la regarder et ne plus penser à elle, l'Horrible.

Pendant les premières minutes, il se tint penaud, ne sachant s'il devait rester silencieux ou s'il était censé répondre quelque chose. Il ressentait l'envie de lui parler de ses tourments mais avait peur de passer pour un idiot. Mais après quelques réflexions il se dit qu'il devait déjà avoir l'air d'un imbécile à ses yeux. Alors, il n'avait plus rien à perdre. "Eh bien... les deux je suppose, le deuxième avant le premier j'espère." souffla-t-il pour répondre à sa première question. Son envie de voir briller son peuple était -encore- bien supérieure à son ambition personnelle, mais cela ne changeait rien au résultat. Il voulait bien accomplir quelque chose de son vivant et continuer encore après sa mort. Dans son imagination et ses espérances, c'était quelque chose d'utile, de fort, qui résistera aux temps et permettra à tous les Chamans d'évoluer dans le monde et de se faire respecter. Il ne savait pas encore quoi exactement, mais il savait qu'il devait y réfléchir. Il devait apprendre à connaître mieux les siens et les esprits. Le pauvre ne se doutait pas qu'il  était en train de se faire ronger par l'intérieur et que si il ou elle ne rencontrait aucune résistance, il n'aurait jamais le temps de réaliser tout cela.

"Les esprits ne me disent que ce qu'ils veulent bien me voir entendre." Il n'était pas assez bête pour ne pas l'avoir remarqué. Il supposait qu'il devait souvent y avoir un changement de comportement entre la Vie et la Mort, des personnes qui changeaient complétement de bord, devenaient folles, réclamaient vengeance ou aide. Mais malgré tout, ils restaient des esprits comme tous les autres, plus ou moins prompt à la manipulation, la jalousie, le mensonge, parfois vicieux, parfois colériques et surtout toujours très attachés à leurs intérêts personnels. La Mort n'effaçaient pas les défauts, c'était malheureux. "J'ose penser que les Aetheri me parlent parfois." dit-il, un vague sourire déformant ses lèvres et une lueur douce dans les yeux. Il ne se rendait pas compte de l'ironie de la situation. Le chaman baissa les yeux, suivant nonchalamment du regard les signes tracés dans le sable. Oui, il avait espoir et envie d'être reconnu pour ce qu'il avait fait, ce qu'il avait souffert. Ce n'était pas une récompense qu'il cherchait mais un réconfort, une sorte de preuve qui lui confirmait avoir prit le bon chemin pour protéger son peuple. Le souvenir des chamans qu'il venait d'assassiner lui revint. Il se mordit la lèvre et chassa cette image de ses pensées. Oui, il doutait, il voulait faire marche-arrière sans que cela ne soit possible, il voulait fermer les yeux sur certains actes... honteux sur lesquels il venait tout juste d'ouvrir les yeux. Qu'était-il devenu ? Un Monstre ? "Quand à mon Destin ce n'est pas à moi de le décider." C'était déjà assez difficile de vivre ce que les Aetheri avaient décidé pour lui.

Le silence retomba. Elle avait parlé de l'Océan, mais il n'était pas assez conscient pour avoir comprit ses mots. Alors il le regarda, l'Océan. Cela l'apaisa quelque peu. L'angoisse était toujours là mais il ne tremblait plus, les doutes veillaient toujours mais il pouvait à nouveau réfléchir. La guerre et son lot d'émotions fortes lui avait fait oublier certains détails pourtant importants. "J'ai des pertes de mémoires." avoua-t-il subitement, comme s'il s'agissait là d'une sorte de rencontre entre un patient tourmenté et un médecin psychologique. C'était ridicule. Mais elle avait l'air de tout savoir sur lui. Alors elle devait connaître la raison primaire de sa douleur. Peut-être qu'il n'y avait pas qu'une mais plusieurs causes... Qui sait ?   





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Mitsu
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Mitsu
Jeu 28 Juil 2016, 17:32

Mitsuko se coucha dans le sable, écoutant ses paroles, les yeux fixés dans les étoiles. Ses bras tendus de chaque côté de son corps faisaient de lents va-et-vient, comme si, soudainement, elle se prenait pour un oiseau. Le son de la voix de Devaraj retentissait dans son esprit comme un élément bien lointain. Parfois, elle se perdait dans l'espace et faisait plusieurs choses à la fois. Il n'était point aisé d'entendre toutes ces voix appeler à la Justice ou à la Vie. Ces derniers temps avaient été particulièrement fastidieux pour elle. Cette guerre avait beau opposer les Ætheri à Sympan, elle ne doutait pas un seul instant qu'elle avait également pour fonction de nourrir la puissance des deux camps. Les prières n'avaient jamais été si nombreuses, les fidèles aussi persévérants et minutieux dans la pratique de leurs cultes. Elle la sentait en elle, grandir petit à petit, cette force prodigieuse. La chute serait douloureuse si le Créateur gagnait mais elle serait on ne peut plus grandiose s'il perdait cette bataille. Elle ignorait ce qu'elle souhaitait. Sans doute était-elle trop vieille, sans doute avait-elle fait son temps ?

Elle sourit lorsqu'il lui avoua enfin ce qu'elle souhaitait entendre sortir de ses lèvres. « Hum... » fit-elle doucement juste avant de se retourner. À quatre pattes sur le sable, elle marcha les quelques centimètres qui les séparaient jusqu'à ce que son visage se trouve juste en face de celui du Chaman. Leurs nez se touchaient presque. Ses yeux verts dans les siens, elle se mit à rire brièvement, avec une malice manifeste. « Venez avec moi... Je n'aime pas que les Esprits nous épient... » murmura-t-elle sans se déplacer d'un pouce. Elle attendit juste le temps qu'il fallut pour qu'il commence à se poser de sérieuses questions puis toucha son nez avec le sien. Tout disparut. La plage n'était plus qu'un lointain souvenir et le bruit de l'Océan semblait bien sourd, comme un écho presque inaudible. Dans le Monde où elle l'avait amené, il n'y avait aucun Esprit. Ce Monde était celui des rêveurs. Au cœur de la Porte des Songes, elle le fixa d'un air amusé. « Nous pourrons parler en toute tranquillité ici sans que nos dires ne tombent entre de mauvaises oreilles. Avez-vous déjà visité la Porte des Songes, Devaraj ? » demanda-t-elle calmement juste avant de lui faire une démonstration des pouvoirs fabuleux que chaque rêveur possédait ici. Levant les bras, le décor ouaté changea pour donner naissance à un palais merveilleux dont les tours s'élevaient jusqu'aux cieux dans lesquels le tonnerre grondait violemment. Dehors des jardins se créèrent, les massifs de fleurs et les arbustes venant border un chemin fait de cailloux blancs. Elle prit son bras, comme s'il le lui avait proposé et commença à marcher en l'entraînant sur ce sentier désert. Le ciel était menaçant, les éclairs parfois venant zébrer ce dernier, mais la pluie ne tombait pas. « Ce Monde ouvre une infinité de possibles mais reste également l'endroit le plus sûr pour discuter de choses secrètes. ». Elle sourit. Combien de fois avaient-elles convié les individus à la rejoindre ici ? Se rendre dans la Porte des Songes à chaque fois n'était pas donné à tout le Monde, également parce que tous les Mortels n'en connaissaient pas l'existence. Néanmoins, en tant que Déesse, elle faisait ce que bon lui semblait. « Vous parliez de pertes de mémoire n'est ce pas ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous en aviez ? Et, surtout, depuis quand au juste ? ». Elle marqua une petite pause, le temps de cueillir une rose du plus merveilleux des rouges. « Ne feriez-vous pas confiance à un être qui, tout comme cette rose, paraîtrait ne point contenir d'épines mais qui, au contraire, en posséderait de redoutables ? ». Elle écarta les feuilles de la fleur, ses épines apparaissant, faites de métal et recouvertes d'un liquide qui ne semblait rien signifier de bon. Le Monde des Songes avait cela de merveilleux qu'ici, l'esprit n'était pas obligé de subir les tourments et les effets de ce que le corps avait pu subir plus tôt. Cet endroit pouvait permettre d'y voir plus clair, en le modulant de façon à faire ressortir, en les créant, ses pires craintes et ses pires cauchemars. « J'aimerai vous connaître plus... Pourquoi ne me raconteriez-vous pas votre histoire le temps pour votre esprit de réfléchir à ce qui le détruit, petit à petit ? ». Elle lui tendit la fleur.

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Jeu 28 Juil 2016, 22:29



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur





Malgré ses yeux rivés sur l'Océan,  Devaraj pouvait toujours voir dans sa vision périphérique que l'apparition s'était allongée et qu'elle effectuait alors des mouvements dont il ne comprenait pas le sens, même en y réfléchissant très sérieusement. Il essaya de ne pas trop se focaliser sur cet élément dérangeant et déglutit à nouveau lorsque leurs visages se rapprochèrent. C'était compliqué, de rester les yeux ouverts fixés dans ceux de son interlocutrice. Mais il était étrangement incapable de détacher son regard, fasciné par tout ce qu'elle y laissait transparaître. Elle aussi, pouvait certainement lire toute sa vie juste dans la lueur désespérée de ses deux prunelles vert pâles. Le chaman retint son souffle sans même y prêter attention. Il voulait lui demander pourquoi pensait-elle que des esprits les épiaient en ce moment-même, qu'y avait-il à cacher ? Surtout que les seuls qu'il voyait étaient Khaal et Slanguen non loin sur la plage. Il voulait aussi lui demander ce qu'elle s'apprêtait à faire. C'était perturbant, comme situation. Mais il n'eut pas la force de parler et le temps lui manqua. Leurs nez se frôlèrent, puis le monde changea.

Abasourdit, Devaraj mit plusieurs minutes à assimiler ce qu'il venait de se passer. Il dévisagea tout ce qui se trouvait autour d'eux dans un silence respectueux un peu... macabre, parfois. Réagissant enfin, le chaman s'occupa de rattraper ce qu'il venait d'assimiler être une Déesse ou un Ange et passa silencieusement son bras autour du sien. Il s'occupa d'abord à ne pas se casser la tronche sur les cailloux blancs, parce-que ses jambes étaient molles et capricieuses. La Porte des Songes, oui, il était déjà passé par ici, une fois. Quelle ironie, elle venait de l'amener à l'endroit même où tout avait commencé. encore inconscient de ce fait, le chaman pencha la tête sur le côté, se mordillant la lèvre. Des pertes de mémoires, oui... Et bien, il venait tout juste de réaliser qu'il en était victime. Pourquoi ? C'était une bonne question. Il frissonna, pressentant que les réponses qui l'attendaient au bout du tunnel seront sombres et pesantes, qu'il allait se libérer des griffes d'un monstre pour se jeter dans la gueule d'un autre.

Sa bouche resta fermée alors qu'il regarda étrangement la rose qu'elle tenait. Ce qu'elle insinuait le mit mal à l'aise, si bien qu'il ne put la contredire avec un argument valable. Peut-être qu'elle avait touché du doigt quelque chose de bien plus important qu'il ne l'imaginait. "Eh bien..." Devaraj attrapa délicatement la fleur, prenant garde par réflexe, à ne pas se piquer. Par où commencer ? Sa vie entière n'intéressait sûrement personne et surement pas elle. Il reporta ses yeux sur le décor changeant. "Je suis déjà venu ici." murmura-t-il. "Il y avait une invitation pour une fête dans un endroit nommé Somnium. Je.. j'étais curieux d'en apprendre plus sur ce lieu alors j'y suis allé." En rêvant. On ne pouvait y accéder que par la Porte des Songes. Il se rappela que ce moment coïncidait encore avec sa rencontre avec Slanguen, suivie d'une première grande période de doutes. "Là-bas, on m'a donné une autre invitation pour... Jasarael, à Pabamiel, c'est le Cabaret de Lady Swan." Un sourire presque tendre se dessina sur ses lèvres alors qu'il se rappelait du visage de la concernée. Pourtant, il y avait un détail qui le rendait incroyablement mal lorsqu'il repensait à cette invitation en apparence amicale. "Donc, je suis parti d'Avalon après avoir vendu nos herbes et produits de fertilité..." grommela-t-il en grimaçant soudainement, perdu dans ses propres souvenirs. "Je suis entré, dans le Cabaret. Mais..." Un deuxième frisson parcourut son échine. Il avait envie de fuir à présent. "Mais après, plus rien." Trou noir. Une violente envie de rebrousser chemin alors qu'il n'y avait pourtant pas de porte de sortie le prit aux tripes. Comme si la personne qui avait posé ce lourd cadenas sur sa mémoire était encore là en face de lui, pour lui intimer sourdement ne pas fouiller cette partie-là de sa vie. Le chaman n'avait pas non plus conscience que cet événement l'avait changé en une toute autre personne. Il avait déjà oublié à tout jamais à quoi ressemblait le jeune chaman qu'il était alors, naïf, presque innocent et encore stable.

Manquant de tomber par terre, il inspira bruyamment et se dépêcha de changer de sujet, parlant de plus en plus vite. "Depuis, j'ai l'impression d'être plus... faible, avec les esprits. Parfois je me rappelle pas exactement ce que j'ai fais pendant certains moments... critiques. Comme un combat à mort par exemple. Parfois, je me réveille dans un lieu où je ne me rappelle pas être allé, ou bien j'ai des souvenirs étranges." Il regarda sa main, la pliant puis la dépliant. "Je sais que cette puissance me vient des esprits. L'important c'est qu'avec eux je puisse accomplir ce que j'ai à faire. Mais... ce manque de contrôle sur cette magie m'effraie." C'était grâce à la fusion qu'il avait pu tuer autant d'hérétiques et honorer Ezechyel. Mais c'était aussi à cause de cette même fusion qu'il avait tué ses propres frères, son propre sang. Le chaman déglutit encore, difficilement. Oh bien sûr, les traitres à sa race devaient être arrêtés, mais il existait des solutions moins violentes et plus respectueuses, même dans la façon dont il les avait assassiné et traité leurs cadavres. "Vous savez, certains esprits sont si assoiffés de vengeance qu'il devient difficile de les appréhender, pour moi. Pourtant, c'est avec eux que je me sens le plus puissant et que je peux fusionner le mieux... et me laisser aller. Je veux dire, ça me plais, d'être en fusion avec ce genre d'esprits." Sa grimace s'agrandit. Un profond doute venait de surgir dans son esprit. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de parler de choses aussi intimes avec d'autres chamans de son niveau. En fait, ça ne lui était jamais arrivé. Et si... et s'il avait un dysfonctionnement ? "Est-ce-que je suis normal ?" finit-il par murmurer stupidement en fixant le sol. Selon la réponse, il était près à complétement paniquer.




Mots : 1086 | Post III

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 04 Aoû 2016, 22:57


« La véritable question est de savoir ce qu'est la normalité. » fit la jeune femme d'un ton mystérieux. « Personnellement, je n'ai jamais voulu être normale. Les êtres normaux n'ont qu'un avenir insipide. Peut-être sont-ils plus heureux cependant ? ». Adolescente, elle s'était toujours posée énormément de questions. Là où d'autres se contentaient de vivre dans une béatitude presque insolente de simplicité et de bêtise, elle avait toujours observé, oubliant d'éprouver. La vie lui avait semblé terne. Les comportements humains lui avaient semblé si prévisibles. Avancer qu'elle n'en avait pas souffert serait mentir mais ce qu'elle avait remarqué avait inéluctablement servi ses desseins. « La bêtise cache la vérité. Le déni réconforte un temps jusqu'à ce que les maux soient trop douloureux et que le doute vienne tarauder l'esprit encore et encore. ». Elle marqua une pause, une douce musique commençant à retentir partout et nulle part à la fois. « Au fond de vous, je suis sûre que vous savez parfaitement d'où vient votre douleur. Vous l'avez murmuré vous-même. ». Elle rit brièvement, de ce petit rire cristallin qui la caractérisait. Ses doigts s'avancèrent vers ceux de l'homme qu'elle effleura tout en lui ôtant la fleur. Elle la fit glisser dans ses cheveux blonds, telle une enfant émerveillée. Reliant ses mains derrière son dos un instant, elle fit quelques pas un peu plus vite avant de faire volte-face, le tissu de sa robe ondulant légèrement. Elle ferma les yeux un instant, comme si elle profitait de ce moment. L'orage avait cessé et quelques rayons de soleil venaient éclairer ses traits. « Il m'est arrivée d'incarner un Génie quelques fois. J'ai toujours aimé leur don pour les mises en scène. Ils peuvent tromper vos sens, vous amener au creux du reflet de vos propres fantasmes sans que jamais vous ne souhaitiez leur échapper. Ils sont les producteurs d'un spectacle sans entracte ayant le pouvoir de vous faire oublier tout ce qui fait votre vie. Vos yeux s'émerveillent, vos sens se réveillent. ». Elle sourit, s'inclinant doucement. « Dansons, voulez-vous ? ». Il n'eut pas à répondre. Ils n'eurent pas à se rapprocher. En un clignement de cils, ils étaient unis, l'un dans les bras de l'autre, leurs mains liées, leurs corps se mouvant dans une douce rythmique. Des danseurs aux visages flous s'élevèrent autour d'eux dans une valse lente. Elle n'aurait su dire si cette dernière était triste ou joyeuse. Elle lui sourit de nouveau, lâchant parfois son épaule pour tourner sur elle-même, laissant sa main glisser gracieusement dans l'air comme si elle en appréciait toute la texture. Revenant une énième fois à lui, elle décida qu'il était temps de lui laisser entrevoir la vérité. « Il était une fois... Car tout commence ainsi, n'est-il pas ? ». Elle rit, reprenant son sérieux sans qu'un air malicieux ne cesse pourtant d'exister dans le vert de ses yeux. « Il était une fois un homme puissant. Nul ne pouvait résister à son regard déterminé ou à son sourire enjôleur. Il était craint, pour sa prestance mais également pour la force qui était sienne. Il aurait pu devenir Roi et, ce, sans que nul doute ne soit permis. Sa magie faisait des miracles mais surtout des ravages. Pourtant, il n'était qu'un Mortel, un homme que la Mort un jour viendrait saisir dans une dernière danse, lente et horrifiante. ». Elle marqua une pause, se rapprochant un peu de lui avant de murmurer. « Les Hommes pensent qu'ils sont tous égaux devant la Mort mais ils se trompent. ». Le secret avoué, elle se recula légèrement. « Aussi, le jour de sa mort, alors que son Esprit était séparé de son Âme, il se rendit compte qu'il possédait une magie que les autres Esprits n'avaient guère : l'Emprise. Il pouvait posséder les corps, annihiler les Esprits des Vivants et faire de ce Monde son terrain de jeu. ». Elle sourit. « Alors, certes, il est délicieux de fusionner avec ce genre d'Esprits, mon cher Devaraj, mais le procédé est surtout on ne peut plus dangereux. Le vôtre est trop faible pour supporter un Parasite. Il défaille, se brise, s'écrase. Il se noie, se soumet devant plus puissant que lui. Il oublie des scènes qu'il ne peut vivre, assailli par une force qu'il ne peut supporter. Et le mal que vous lui faites, que vous vous faites, est entièrement de votre fait. ». Elle inclina doucement la tête, marquant la fin du bal improvisé.

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Ven 05 Aoû 2016, 13:48



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur






Les pas du chaman dansaient en rythme avec la mélodie naissante qui envahissait l'athmosphère note après note. La fascination que Devaraj éprouvait pour tout ce qu'il l'entourait l'entraînait à mouver son corps sans qu'il ai besoin d'y réfléchir. C'était pûrement instinctif. N'y opposant aucune résistance, il se laissa balloter au bon gré de l'apparition qui s'amusait à voleter gracieusement dans ses bras. Tel un pantin désarticulé, il profitait de ne plus avoir à s'occuper de son propre corps pour se concentrer sur l'écoute et la réflexion. D'un air absent, le chaman se focalisa sur ce qu'on lui expliquait, y voyant-là une unique occasion d'éradiquer ses doutes. Au et à mesure que son esprit suivait le raisonnement voulu, son expression faciale se déforma de surprise, puis de colère. La danse s'arrêta brutalement.

Un esprit parasite. Qui ? Où ? Pourquoi ? Et surtout, comment ? Oui, comment avait-il pu se laisser berner aussi facilement et ce pendant des années entières ?! La honte l'envahit complétement, ainsi qu'un profond désarroi. Serrant les poings jusqu'à s'en faire mal, ses yeux fixèrent intensivement le sol qu'il sentait s'écrouler sous ses pieds sous le coup de la Vérité. Combien de temps resta-t-il silencieux et immobile, essayant de contrôler cette vague froide qui le paralysait ? Une minute, une heure ? Le temps n'existait plus. Une conversation avec ses deux esprits compagnons s'imposait, mais ce n'était pas ça qui importait le plus maintenant. Il verra les détails insignifiants plus tard. Ce qui était plus urgent, c'était de surmonter cette indignité qu'il éprouvait alors et trouver une solution pour que cela ne se reproduise plus. Il releva son regard vers son interlocutrice, les yeux toujours emplis de cette haine glaciale. Le chaman ne savait pas contre qui il était le plus énervé. Lui-même ou l'autre responsable des faits ?

"Eh bien..." Inspirant longuement, il tenta un faible sourire. "Les erreurs peuvent toujours se transformer en grande réussite." Pourvu qu'on soit assez doué pour savoir se reprendre en main correctement. Son caractère imprudent l'avait perdu dans les méandres de la folie, mais à défaut d'avoir un faible instinct de survie, il pouvait se montrer très violent et déterminé quand il s'agissait de surmonter une épreuve. Premièrement, il allait devoir inverser la roue du Destin. Marmonnant pour lui-même, le chaman se mit à arpenter le décor changeant de long en large, ne prêtant que peu d'attention aux fleurs qui fanaient sur son passage ou aux cailloux qui noircissaient comme un poison mortel. Il devait racheter sa faute et son immense stupidité. C'était le sentiment farouche qui surmonta et écrasa tout les autres. "Alors dîtes-moi comment contrôler la fusion. " Il ne demanda pas d'apprendre à se protéger ou consolider ses propres barrières. La subite révélation de sa manipulation ne lui avait pas enlevé l'envie de continuer à se servir des Parasites. "Il doit y avoir un moyen. Par Asîlah ! Rien n'est impossible." Rien, absolument rien. "La seule chose absolument certaine et que si je ne cherche pas, je ne trouverais jamais."

Lui qui croyait avoir progressé dans le contrôle de sa propre magie, venait de redescendre subitement dix années en arrière. Il venait d'avoir un aperçu minuscule de ce qu'il lui restait encore à apprendre. Cela ravivait des anciennes émotions enfouies. Il regarda devant lui d'un air très excité. "Je reconnais qu'il absolument est honteux de ma part de m'être ainsi laissé avoir." grommela-t-il d'un ton furieux. "Mais... Ne pensez-vous pas qu'il serait stupide de laisser cette puissance de côté simplement par peur du danger ? Si limiter au minimum, c'est Mourir." déclara-t-il, persuadé par ses propres paroles. "Mon peuple ne doit pas rester dans les bas-fond de la société. Nous finiront par disparaître, avalé par un monstre plus gros que nous-même." Son corps continuait d'arpenter rapidement les quelques mètres qu'il s'était réservé. "Je veux apprendre à connaître ces fameux esprits. Les voir comme des ennemis et les éviter serait stupide. Ils sont notre plus grande force, je..." Brutalement, il s'arrêta, relevant la tête sous le coup d'une illumination. "Oh." Le chaman se retourna vers l'apparition. "Mais, je ne suis pas le premier à penser ainsi, n'est-ce-pas ?"



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Mitsu
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Mitsu
Sam 06 Aoû 2016, 00:50

« Non, en effet... » murmura la jeune femme dans un sourire. Elle l'observait depuis qu'ils s'étaient désunis, commencer, lui-aussi, à prendre ses marques dans la Porte des Songes qui ne demandait qu'à se nourrir des désirs et des émotions de ceux qui parcouraient son antre. Les envies façonnaient ce monde si particulier. L'Æther s'était toujours demandée s'il appartenait à un Dieu. L'endroit était si spécial, si... instable et stable à la fois. Il reflétait les volontés mais pouvait également laisser s'échapper les craintes, les peurs enfouies dans l'inconscient. « Ne vous morigénez point. Beaucoup avant vous ont succombé à la puissance des Esprits Parasites. Certains Rois se sont déjà faits annihiler par ceux-ci, trop puissants de leur vivant et porteurs de cette dernière dans leur mort. ». Elle sourit. « Les peuples ne voient souvent que les Souverains, des êtres fantasmagoriques, entourés de leurs domestiques dans leur beau château doré. Seulement, par delà les fondements raciaux, il existe des êtres à la puissance exceptionnelles qui, souvent, ne se mélangent point aux Mortels. Ils ne le pourraient pas. Une apparition ferait tourner tous les regards vers eux. La plèbe voudrait les dévorer tant ils sont merveilleux. Le malsain dans le beau, voilà ce qu'ils sont. Trop de pouvoir, trop de prestance, trop de force... Le Monde n'est pas fait pour ces individus. ». Sans doute faisait-elle partie de ces derniers jadis. Néanmoins, elle s'était élevée, avait décidé de devenir tous les possibles. Elle sourit. « La Mort n'est pas faite non plus pour ces derniers. Ils sont monstrueux et bien qu'ils ne soient que le pâle reflet de ce qu'ils ont pu être de leur vivant, leur existence même nuit à la vie de leurs cibles. ». Il en avait été la cible. Il savait, à présent. Pourtant, elle était de celles qui pensaient que l'expérience forgeait le caractère et apprenait bien plus que la théorie à faire face au futur. Cette pensée était étrange pour une femme de science qui n'avait toujours agit qu'après avoir étudié maintes fois la théorie. Cela dit, il lui était également arrivée de douter et d'essayer ses propres hypothèses sans savoir ce qu'il en résulterait. « En réalité... » commença-t-elle doucement. « Il se trouve que le premier Roi des Chamans possédait un Esprit Parasite comme compagnon. ». Lucifer ne pouvait être autre. Cependant, il n'avait guère usé de son Emprise sur Jun. La raison était évidente pour la Déesse mais les histoires de généalogie n'intéresseraient sans doute pas son invité. « Cet homme était on ne peut plus curieux car il fusionnait rarement avec les Esprits. ». Là encore, les fondements étaient évidents. Lux In Tenebris avait eu raison du contrôle que le Sorcier qu'il avait été par le passé exerçait jadis sur sa vie. La fusion devait lui rappeler de mauvais souvenirs. « Il comprit néanmoins, tout comme vous, la force des Parasites, ces indomptables Esprits à la puissance colossale. ».

Mitsuko s'arrêta. Dire qu'elle était en train de murmurer la légende d'un homme qui était en tout point son opposé et contre lequel elle se battait chaque jour. Cela en était risible. La Vie aidant la Mort, quel beau spectacle ! Elle rit. « Toute légende tomberait dans l'oubli si on ne la racontait pas, je suppose. ». Ayant coupé son discours, elle s'assit sur une fontaine qui venait de se créer, haute et majestueuse. Les statues angéliques fixaient de leurs yeux vides le ciel qui s'était de nouveau assombri. Après une pause interminable, elle reprit. « Jun a toujours été quelqu'un de particulier. Sans doute savait-il déjà, en devenant Suprême de l'Au Delà, que sa route ne s'arrêterait pas là. Pourtant, c'était une étape on ne peut plus essentielle à son cheminement. Quand il comprit que les Esprits Parasites pouvaient apporter aux Chamans, il savait que son règne toucherait bientôt à sa fin. Néanmoins, il créa une tribu afin de les étudier et d'apprendre à les maîtriser. ».  Elle laissa le silence s'installer puis précisa : « Une tribu on ne peut plus secrète, cachée au cœur du Phare Abandonné, sur l'Île Maudite. ». Ce même Phare où il avait condamné bien des individus à mourir par asphyxie des lunes auparavant. « Cependant, je ne vous cacherai pas que, pour l'instant, les Esprits Parasites sont très loin de coopérer. Ils n'aiment que la puissance, le pouvoir. Ils sont vicieux. Seuls les Esprits des plus puissants vivants peuvent leur résister. La maîtrise de la fusion, le contrôle que vous pourriez exercer sur un Esprit Parasite, tout ceci ne dépend que de votre force psychique. Si vous souhaitez survivre, c'est la seule solution qui s'offre à vous. Sinon, cet Esprit finira par avoir raison de vous. ».

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Sam 06 Aoû 2016, 11:01



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Trouver un refuge dans la douleur





Le chaman recula de quelques pas pour s'échouer sur une pierre plate qui venait de se former dans la brume du décor. Il se mit à fumer avec une pipe allumée qu'il venait de faire apparaître. Il aimait fumer. La simple action de porter l'objet en bois entre ses lèvres l'apaisait grandement. Il en fallait peu pour être heureux, comme on dit, même si dans son cas ce n'était qu'une once de lumière dans un océan noirâtre. Il était impressionné d'apprendre que même les plus puissants aux yeux du peuple avaient parfois succombé aux monstres éthérés. Devaraj commençait à réaliser qu'il avait une chance divine d'être toujours bien en Vie, même si son propre esprit avait été brisé et déformé. Le chaman releva subitement la tête lorsque la conversation s'orienta vers son premier et ancien roi. Elle pouvait sûrement voir l'admiration qui brillait dans ses prunelles vertes lorsqu'elle prononça le nom "Jun" mais il s'en fichait bien, persuadé qu'elle pouvait dans tous les cas lire tout ce qu'il pensait. Il ne se cachait pas qu'il prenait comme modèle cet homme, dont il ne connaissait pourtant que peu de choses autres que ce que l'on racontait parfois au coin du feu de la tribu.

Le chaman s'arrêta de fumer, de plus en plus attentif aux paroles prononcées. Pour le coup, il ne voulait -ne devait- pas en rater un mot. Il se sentait stupide de n'avoir jamais entendu parlé de cette tribu et de ne pas s'être intéressé avant aux Esprits Parasites. Par miséricorde probablement, les Aetheri avaient choisi de lui ouvrir les yeux sur le chemin qu'il devait suivre. Il en était profondément reconnaissant.  Nul doute que sa prochaine destination sera le phare abandonné. "Est-il toujours possible pour moi d'intégrer les rangs de ces chamans ?" murmura-t-il, perplexe. Ce serait le parfait moyen pour racheter son erreur, mais il voyait comme un paradoxe dans le fait qu'un individu victime d'un parasite aille étudier et apprendre comment contrôler ces mêmes parasites. Un soupire s'échappa de ses lèvres. Il comptait, bien évidemment remettre les choses au clair dès son retour à la réalité et consolider ses forces mentales.

A côté d'eux, une masse de fumée se modela pour former un être éthéré, tordu, les yeux rougis, le regard torturé. C'était Slanguen, de toute évidence le deuxième coupable dans l'affaire. "Je pense qu'il souffre." murmura le chaman en fixant l'illusion inventée. Après tout la vengeance insatisfaite pouvait provoquer une douleur immense. "N'est-ce-pas un de nos rôles, d'aider les esprits souffrants ?" demanda-t-il, tordant son visage d'une grimace malsaine. "Ce monstre n'aura pas raison de moi." murmura-t-il en serrant les dents. "Mais nous pourrons être utiles l'un à l'autre... Pour peu que j'arrive à savoir ce qu'il veut et que je devienne un monstre plus gros que lui." Et s'il devait surmonter des siècles d'épreuves sordides avant d'y réussir, il était près à s'y jeter dedans corps et âme. Mais évidemment, il comptait lui faire cruellement payer sa trahison avant tout. L'image de ses frères qu'il avait massacré était toujours ancrée dans sa tête et ne s'effacera pas de sitôt.

"Si nous trouvons le moyen de les contrôler, il ne s'agira plus d'obtenir leur coopération, n'est-ce-pas ?" Cette idée le fascinait complétement. Il n'osait pas encore imaginer ce que son peuple pourrait réussir à accomplir si une telle arme leur tombait entre les mains. Des miracles, comme des horreurs. Mais le plus intéressant au yeux du chaman, qui nourrissait une ambition dévorante pour son peuple entier, était qu'ils cesseraient de rester dans l'ombre ou de se faire parfois marcher sur les pieds. Il était souvent jaloux de constater ce qu'avaient construit les civilisations vieilles depuis des millénaires. Se mordant les lèvres, il recommença sa marche trépignant pendant que ses rêves les plus chers prenaient forme autour de lui. Des milliers de tribus, des monuments sacrés perdus dans la nature, des pèlerinages, une armée forte et organisée, un commerce florissant... Les idées ne manquaient jamais. Et il était à présent persuadé que si Jun avait créé cette tribu secrète, c'était parce-qu'ils pourraient en tirer à long terme une puissance non négligeable.

"Je me demande... Où sont ses Parasites ?" Il s'arrêta devant un totem peint qui venait d'apparaître sous son nez. Son regard parcourut les lignes tracées en sang sur le bois poli. Des pointillés, partout. "Dans l'Au-Delà ? Khaal m'a vaguement parlé de cet endroit il y a longtemps."




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Mitsu
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Mitsu
Dim 07 Aoû 2016, 00:10

La jeune femme parcourait l'eau de la fontaine de l'une de ses mains, s'amusant avec le courant qu'elle créait elle même. Il fallait peu de choses pour initier les grands mouvements. Quelques mots parfaitement prononcés, une idée prenant racine, tous ces éléments pouvaient conduire à d'importants événements. Aussi, elle l'écoutait parler, observant du coin de l’œil l'avenir qu'il envisageait pour les Chamans. Un petit sourire, à peine visible, étirait ses traits. Elle savait que Seth ne lui en voudrait pas pour ce qu'elle ferait avec lui. Le Suprême de l'Au Delà était un homme intelligent. Elle avait eu le temps de s'en rendre compte pendant les siècles où il l'avait servi. Jamais elle n'aurait cru que l'ancien majordome serait un jour Souverain. Néanmoins, il est vrai que les Grands avaient souvent autour d'eux un domestique des plus compétents. Il avait vu se succéder dans le Manoir Taiji bon nombre de personnes au Destin glorieux. Mitsuko sourit. Combien de fois, Seth, par de simples murmures prononcés au bon moment avait sauvé une situation, une vie ? Combien de fois avait-il fait pencher la balance ? Elle ne les comptait plus. Une fois que Devaraj eut fini, son regard se perdit dans l'eau trouble un instant avant de venir de nouveau cueillir celui de l'homme. « Je vous propose de nous rendre dans l'Au Delà. ». À peine avait-elle dit ces mots que plusieurs fissures se créèrent dans le ciel gris. Il semblait que, soudainement, ils se trouvaient dans un miroir enchanté qu'un individu venait de jeter au sol avec toute la force dont il était capable. Le verre se brisait et le reflet devenait incertain, les lignes continues n'existant presque plus. Tout n'était que chaos et bizarrerie. Le bleu d'une texture se mélangeait au blanc d'une autre et tout semblait ne plus être coordonné. Quelques secondes plus tard, ils se trouvaient tous les deux sur la plage, dans leur position initiale. Lui, s'était affaissé en tombant dans le sommeil, elle, se tenait simplement dans la même position, comme si son corps n'avait pas été plongé dans le monde des songes.

« Allons-y ! » fit-elle sans lui laisser le temps de se remettre de l'expérience. Elle n'était pas de celles qui attendaient. La route était longue pour atteindre l'Au-Delà. Bien entendu, elle avait pris soin de le transformer en Esprit. Elle savait que, normalement, il aurait dû trouver le lieu seul mais, après tout, son Destin était on ne peut plus intéressant et elle n'avait pas la patience d'attendre qu'il soit plus puissant encore. Elle voulait le mener à un point précis. Elle voulait faire de lui une figure emblématique pour les Chamans et, bien qu'elle ne souhaite regarder l'avenir, elle savait en l'observant qu'il ne serait pas n'importe qui. Mitsuko ne s'occupait jamais des gueux qui traînaient dans leur vomi, couchés dans le caniveau. Quoi que, en regardant de plus près la vie que menait cet homme, il était facile de voir que, parfois, il frôlait cet état pitoyable. Elle avait décidé de faire abstraction pourtant. Prenant sa main, elle l'emmena dans les airs. Sous forme spectrale, ils allaient bien plus vite. Elle aurait pu simplement les téléporter là bas mais elle préférait y aller ainsi. Les Esprits étaient omniprésents autour d'eux, bien qu'ils se fassent plus rares une fois qu'ils furent arrivés dans le grand large. « Vous pourrez sans doute être l'un des élus de cette tribu. Votre expérience sera profitable, cela va de soi. Mais avant, je veux que vous touchiez du doigt ce qui vous attend. ». Ce n'était pas rien. « Les Esprits Parasites restent la plupart du temps indomptables. Il faut être plus fort pour pouvoir les contrôler et bien des Chamans ne sont pas formés à cela. Certes, votre rôle est d'être le pont entre le Monde des Vivants et celui des Morts mais les Parasites n'ont d'Esprit que le nom selon moi. ». Ils lui semblaient être une espèce différente.

Lorsque le pont se dessina, ce qui semblait être des jours après, elle le guida et toucha l'unique arbre présent. Ils arrivèrent dans l'Au Delà. « Surtout, ne mangez rien. » le mit-elle en garde. Bien entendu, elle aurait toujours le loisir de délier la malédiction s'il lui désobéissait mais elle n'était pas certaine qu'elle désirerait le faire dans ce cas là. Elle le guida, parcourant les différents endroits jusqu'à un lieu particulier où les Esprits ne semblaient en aucun cas vouloir se rendre : Zemlys. « C'est ici que vivent la plupart des Parasites. Allez-y, entrez sur leurs Terres et ressentez les... ». L'ambiance était on ne peut plus macabre. « Vous me direz si vous souhaitez toujours devenir aussi monstrueux qu'ils le sont. ».

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Dim 07 Aoû 2016, 12:00



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur





Le rêve se fissura comme un vase en porcelaine, de façon brutale et rapide. Un néant obscur lui succéda et le chaman émergea difficilement de son sommeil. Il fut doublement surpris de constater qu'elle était toujours à ses côtés, mais aussi que leur voyage n'était pas terminé, au contraire. S'il se contenta de lui obéir le plus rapidement possible avec une panique sous-jacente, il eut tout le temps de se remettre de sa surprise et de ses émotions pendant qu'ils montaient haut... sans jamais s'arrêter. Une sorte d'impatience nerveuse s'empara de lui. L'Au-Delà. Le lieu où tout les esprits pouvaient aller vivre... Pendant des heures, son visage éthérée afficha un sourire tordu. Il était comme un enfant qui redécouvrait le monde. Suivant le conseil de ne pas manger, il ne toucha à aucune nourriture. Dans tous les cas, son esprit était bien trop occupé à digérer ce qu'il pouvait enfin voir de ses propres yeux pour se préoccuper de ses envies de gourmandise ou besoins vitaux. Prenant garde de ne pas perdre de vue sa guide improvisée, le chaman regardait d'un air assommé chaque rue, chaque habitant de Zterbiuh'Oshi.

Si son corps était toujours avec lui, nul doute qu'il aurait tremblé d'appréhension, mais aussi d'envie en voyant l'entrée de la principale rue de Zemlys. Contrairement au reste de la ville, ici régnait un silence macabre parfois ponctué par quelques bruits peu rassurants qui rendait le chaman plus curieux qu'autre chose. Il se demandait quel était le plus grand et fort, sa peur ou son attirance pour le danger qui émanait de l'endroit ? Quelle importance, puisqu'on lui demandait dans tous les cas d'y aller. "Les Parasites n'ont d'Esprit que le nom." avait-elle dit. C'était vrai, la plupart des Chamans n'étaient pas près à leur faire face. Restait à savoir si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Devaraj pensait maintenant que les plus faibles d'entre eux devraient s'en tenir éloignés pour des raisons de sécurité évidente, mais que les puissants devraient s'intéresser à la chose d'un peu plus près. Alors qu'il s'enfonçait dans la nuit qui régnait sur le quartier, le chaman dut user de toute sa force et son courage pour ne pas repartir en arrière. Pourtant personne ne faisait attention à lui ou ne venait lui adresser la parole, être insignifiant qu'il était au milieu d'une marée dévastatrice. Il s'agissait simplement de supporter la puissance qui émanait de chacun d'entre eux. Le chaman était complétement fasciné. Certains dégageaient une aura de vengeance et de rage si forte qu'il était incapable d'en détacher les yeux. Cela le fit frémir jusqu'au plus profond de son âme. Il sût que là se trouvait un danger éternel et infini et il sut aussi qu'il sera maintenant incapable de ne pas y repenser, qu'il allait passer des années entières, voir toute sa vie à être obnubilé par ces Parasites. Cette constatation lui fit perdre la tête pendant quelques instants. Était-ce là le chemin que lui avait choisi les Aetheri ? Il n'en savait trop rien, mais une bouffée de joie monta en lui. Joie d'avoir trouvé un mystère à percer pour le restant de ses jours et plus encore.

Faisant marche arrière, il retourna au point de départ plus bouleversé encore que quand il l'avait quitté. "Je... Merci." murmura-t-il. C'était la seule chose qu'il fut capable de prononcer pendant de longues minutes. Enfin, il retrouva sa voix. "Eh bien... Ils sont..." Monstrueux ? Oui, beaucoup. Violents, sauvages, vicieux, vils, puissants, menaçants ? "Fascinants." finit-il par souffler, se perdant dans le fil de ses propres pensées. Son expérience pratique venait de donner une couche de réalisme très puissante à ce dont ils avaient discuté plus tôt. "C'est une chose de sentir ce qu'ils sont ! Mais si en les observant nous arrivons ne serait-ce qu'à déterminer comment fonctionnent-ils exactement pour écraser les vivants, alors ce sera déjà une immense avancée. Pour nous défendre nous-même... et pour attaquer." Son esprit fougueux et peu prudent pensait surtout à la dernière option. "Je me fiche de savoir comment je dois finir pour réussir à les contrôler...." souffla-t-il en fixant le sol.

Si c'était pour son peuple, il était près à tout.




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Mitsu
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Mitsu
Mer 10 Aoû 2016, 14:56

Mitsuko fixa Devaraj s'enfoncer dans Zemlys. Fermant un instant les yeux, elle ne les rouvrit que lorsqu'un tout autre Esprit que celui du Chaman se trouva devant elle. « Heureuse de vous revoir, mon cher. » fit-elle simplement à l'homme. Il ne dit rien, se demandant ce qu'elle lui voulait. Elle n'allait pas tarder à le lui dire. « Aria va venir, bientôt. Elle voudra de l'aide. Vous accéderez à sa demande sans broncher. ». « Ai-je le choix ? ». « Oh oui. Vous avez le choix entre exister de nouveau dans le monde des Vivants ou être purement et simplement annihilé par mes soins. Je suis partisane du fait qu'un choix existe toujours, bien qu'il soit plutôt facile dans certains cas, comme le vôtre. ». Elle sourit, convaincue qu'il lui obéirait sans broncher. Sans un mot, il repartit dans le dédale de Zemlys.

L'Æther ferma les yeux de nouveau et ne les rouvrit que lorsqu'elle sentit que le Chaman était de retour. Elle sourit puis, sans ciller, lui asséna un avertissement des plus véridiques : « Si vous ne travaillez pas votre force psychique, vous finirez surtout dans le néant le plus absolu. ». Il valait mieux être honnête dès le début. Quand bien même les Esprits Parasites étaient fascinants, le danger qu'ils représentaient était réel et elle sentait que son Esprit à lui était faible. Elle se demandait même, en l'observant, comme il avait réussi à survivre jusqu'ici. « Vous devez bien comprendre que ces Parasites sont d'anciens puissants et que vous ne pouvez pas vous contenter d'une résistance moyenne. Vous devez renforcer vos capacités, apprendre à devenir hermétique aux sentiments, contrôler vos émotions, maîtriser vos réactions. Sinon, tout ce que vous souhaitez accomplir pour votre peuple ne pourra l'être et vous vous ferez écraser par l'Emprise. ».  Elle lui fit un petit signe de la main pour l'inviter à la suivre jusqu'à Zyurm. « Il existe ici des Esprits particuliers que l'on  nomme les Conservateurs. Je doute que vous reveniez dans l'Au Delà régulièrement, dans un premier temps, après notre rencontre mais vous devez savoir que les Conservateurs ont le pouvoir de transférer les souvenirs de n'importe quel Esprit à n'importe quel autre afin qu'il puisse les admirer. Sous forme éthérée, vous avez le droit, vous aussi, de profiter de cette chance. Le premier Roi des Chamans venait souvent ici afin d'en apprendre plus sur le Monde. Quel que soit votre Destin, lorsque vous aurez acquis le droit de conserver une forme d'Esprit, n'hésitez pas à venir ici. La connaissance que vous y trouverez pourra vous éviter bien des peines et des tourments. ». Elle marqua une pause. « Vous savez, je n'aime pas particulièrement me pencher sur l'avenir. Ce don m'exaspère et, malheureusement, parfois, ma magie m'impose de voir. Un jour prochain, une jeune femme se réveillera de sa léthargie pour relever de ses cendres un ancien Empire qui trouvait place jadis sur le Continent de Tælora. Elle en est la princesse perdue. Ce que font les conservateurs est en lien direct avec le culte de la Déesse de la Mémoire, Raanu. Si elle trouvera elle-même l'existence des Cyraliel, je doute que les Esprits soient aussi faciles à débusquer. J'aimerai que vous la guidiez. Elle le mérite. ». Elle ne dit rien sur l'identité de la mystérieuse jeune femme, lui faisant de nouveau un signe de la main. Ils traversèrent une grande étendue d'eau et arrivèrent au Temple d'Edel et d'Ezechyel. En entrant, ils croisèrent Seth qui fixa un instant la Déesse avant de porter son regard sur celui qui l'accompagnait. Il sourit d'une façon énigmatique avant de tourner les talons, continuant sa discussion avec l'un des Médiateurs des Morts. « Beaucoup de réunions se déroulent ici. C'est la certitude d'un secret absolu. ». Elle avança jusqu'à la statue qui représentait les deux Ætheri maîtres des lieux. Il était impossible de savoir si les Divinités dansaient ensemble ou si elles étaient en train de se battre. Proches, leurs corps valsaient alors que l'expression de leur visage invitait à un combat sanguinaire qui ne trouverait jamais de fin. « Il n'y a pas de meilleure représentation. » souffla-t-elle d'un air malicieux. Les deux statues étaient on ne peut plus véridiques. Celle d'Edel lui ressemblait trait pour trait et celle d'Ezechyel ne donnait aucun doute sur celui que l'Æther avait été de son vivant. Puisque l'Au Delà n'était accessible qu'aux Esprits, rien n'était caché ici. « Priez un peu, sans doute l'un des deux acceptera-t-il de vous ramener rapidement sur la plage. Une fois de nouveau dans votre corps, partez sur l'Île Maudite. Un homme vous rejoindra devant le Phare Abandonné pour tester vos motivations. ». Elle rit puis disparut.

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Ven 12 Aoû 2016, 08:26



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur





Le Chaman eut du mal à comprendre le réel sens des révélations qu'elle lui donnait subitement. En contre-partie, il les mémorisa toutes pour pouvoir y réfléchir au calme plus tard. La Princesse Perdue, Taelora, Ciraliel, les Conservateurs, Raanu. Il connaissait, Raanu. Ce nom lui était familier, les Voyageurs y faisaient parfois référence, pour la connaissance, le savoir et la Mémoire. Cela dit, il ne s'était jamais beaucoup intéressé à cet Aether, bien qu'il figure dans la liste de ceux qu'il priait de temps en temps quand le contexte s'y prêtait. Il se demandait ce qu'elle signifiait exactement par aider cette personne inconnue ? Cela le rendait curieux et trépignant d'impatience. Mais il avait bien comprit qu'il ne pouvait pas se précipiter, et que sa priorité actuelle résidait dans les Esprits Parasites et dans l'accroissement de sa propre force mentale. Lorsqu'ils croisèrent Seth, Devaraj s'inclina respectueusement avant de rejoindre sa guide. Il ne se doutait pas qu'un savoir aussi puissant pouvait être accessible ici. En fait, il avait toujours imaginé l'Au-Delà sous la forme d'une immense ville remplie d'esprits, mais sans plus. Sa naïveté lui faisait soudainement honte. Portant son regard sur les énormes cloches qui bordaient leur marche, il réalisa encore ses propres limites et brûla d'envie de les dépasser.

Blêmissant lorsque ses yeux détaillèrent les traits d'Edel et Ezechyel, il n'eut pas le temps de prononcer un mot qu'elle était déjà partie. La bouche entre-ouverte, il fixa l'endroit où elle se tenait avant, désormais vide. Puis il se retourna vers la statue d'Ezechyel. Prier... Voilà quelque chose qu'il était certain de savoir correctement faire. Alors il continua de fixer Ezechyel, priant d'abord pour acquérir cette fameuse force, puis ensuite pour revenir dans le monde des Vivants. Même s'il regrettait amèrement de quitter cet endroit que ses pieds avaient à peine foulé et dont il ne connaissait que trop peu de choses, le chaman savait qu'il n'était pas encore temps pour lui d'aller s'y perdre. Il avait mieux à faire avec son corps, pour le moment. Il ne sut combien de temps il pria. Une minute ou plusieurs heures... Cela lui importait peu. L'univers dans lequel il flottait se brouilla et le chaman se réveilla dans son propre corps, sur la plage.

La puanteur des cadavres dans les huttes à quelques mètres lui fit réaliser que cela faisait plus d'une journée qu'il s'était absenté. Il cligna des yeux, prit d'un affreux mal de tête. Aucune trace d'elle, peu importe où il regardait. Ses souvenirs restaient pourtant très clairs. Le chaman traîna son corps pendant toute la matinée, il marcha et rejoignit le campement où vivaient temporairement Kewanee et Ozgaäb. "Que s'est-il passé ?" grogna la chamane en dévisageant Devaraj de la tête aux pieds, comme une maman poule. Ce dernier s'assit lourdement au coin d'un feu. La faim et la soif devenaient si insupportables qu'il mangea une grosse partie de la viande qui réchauffait sur le feu et bu une longue gorgée d'alcool avant de répondre. "Beaucoup... de choses." grommela-t-il en fixant éperdument les flammes, comme si une partie de son esprit n'était toujours pas revenu du voyage. Il ne dit rien d'autre et se roula dans une fourrure pour dormir.

Il fit un cauchemar sur Zemlys et sur les Parasites qui le mangeaient de l'intérieur, rêva des deux statues du Temple et finit par se réveiller en sueur. Au moins, son corps s'était reposé. Quand à son esprit, il avait la certitude qu'il ne pourra pas dormir en paix tant qu'il n'aura pas fait ce qu'elle lui avait demandé. Devaraj fixa Ozgaäb qui était en train d'alimenter le feu. "Bien dormi ?" Le jeune chaman avait la tête à moitié rasée et recouverte de tatouages. C'était un voyageur errant qui avait décidé de rejoindre ses confrères et rester avec Kewanee, Hohni et Satinka le temps que la guerre se calme. Devaraj était en quelque sorte le meneur de la petite troupe. "Hmm. J'ai rêvé." grommela Devaraj. Pour un chaman, rêver voulait dire parler avec les Aetheri. "Échangeons nos vêtements, veux-tu ? Les miens ne sont plus présentables pour ce que je m'apprête à faire et je n'en ai pas d'autres ici-même. Tu pourras aller piocher dans ma réserve d'habits dans ma tente, à la tribu, plus tard." Lavé, habillé proprement, nourri et reposé, le chaman embarqua pour l'Ile Maudite sans attendre.

Le Phare Abandonné n'avait pas changé depuis la dernière fois. Au bord du rivage escarpé, le chaman fixait les vagues s'écraser violemment contre la roche.




Mots : 804 | Post VII

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Mitsu
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Mitsu
Mar 16 Aoû 2016, 17:10

La fumée s'étendait à l'intérieur du phare, telle une brume malsaine qui conférait à l'endroit une ambiance des plus macabres. La tribu Tschézaré n'était pas composée des Chamans les plus bénéfiques, bien au contraire. Apprendre à contrôler les Esprits Parasites avait de quoi faire tomber dans la plus grande folie quiconque ne possédait pas les capacités pour le supporter. Il fallait un mental d'acier et ne jamais oublier que, malgré leurs paroles parfois convaincantes, les Parasites ne servaient que leurs propres intérêts. Trouver un moyen de faire converger ces derniers avec ceux des Chamans était le plus gros du travail. Ebla fixa la jeune femme blonde qui se trouvait là. La fumée ne l'entourait pas, pas plus que les Parasites qui semblaient la craindre et restaient à plusieurs mètres d'elle. « Je trouve votre demande assez... cruelle. » fit la jeune femme aux yeux étrangement orangés. Malgré la stabilité de sa voix, elle avait vécu des moments bien difficiles. Aujourd'hui, elle était forte. Hier, elle n'était qu'une pauvre fille tremblotante face à la puissance des Parasites. Elle avait cru, au début, arriver à les contrôler, sûre d'elle. Néanmoins, elle avait vite compris la lourdeur de la tache. Les cauchemars s'étaient invités dans ses songes et elle avait maintes fois penser au suicide. Elle avait dû se renforcer et elle l'avait fait d'une manière horrible. Son corps était recouvert d'une épaisse cape de fourrure et ce n'était pas pour rien. Elle avait demandé à ses semblables de la torturer jour et nuit, de la renforcer en la privant d'eau et de nourriture, de la pousser à des extrémités en urinant à ses côtés, l'odeur la rendant folle petit à petit. Elle avait subi le supplice de la goutte tombant des jours au même endroit, devenant comme un marteau frappant encore et encore, fracassant son mental et sa raison. Elle avait enduré bien des tourments et elle avait supplié des centaines de fois pour qu'ils arrêtent. Seulement, elle avait été claire dès le début : quand bien même elle voudrait annihiler son supplice, ils ne devraient pas le faire avant qu'elle soit prête ; prête et forte. « La cruauté peut être d'une grande aide parfois. Il en a besoin. Il en ressortira grandi à l'image de votre épanouissement lorsque les maux qui vous ont été infligés ont pris fin. » Ebla inclina doucement la tête, sachant parfaitement qu'elle ne serait plus là lorsque ses yeux viendraient de nouveau  effleurer sa silhouette.

« Je vous attendais » dit la jeune femme à l'attention de Devaraj sans même le saluer. Elle le saluerait ensuite, lorsqu'il ferait partie de la tribu. Pour le moment, il n'était qu'un étranger à ses yeux, un arriviste qui pensait sans doute tout connaître de l'Enfer mais qui n'en avait jamais effleuré l'essence véritable. Cela viendrait et rapidement de surcroît. « Venez. » fit-elle en attrapant sa main. La force d'Ebla était impressionnante. Son physique était caché sous la fourrure mais sa poigne n'avait rien à envier aux plus grands. Elle força donc le Chaman à la suivre à l'intérieur du Phare. La pénombre était maîtresse et les faibles bougies qui éclairaient l'endroit n'étaient que les servantes frileuses de la première, comme si elles magnifiaient sa beauté. Elle le conduisit à une pièce qui ressemblait étrangement à une cellule. « Beaucoup en ce monde croient que les épreuves les plus difficiles sont physiques. Pourtant, de l'expérience qui est mienne je peux affirmer que non. Lorsque l'esprit est prêt, le corps n'est qu'un accessoire qu'il est aisé de contrôler. L'inverse n'est pas véridique. ». Elle l'amena contre le mur puis, doucement, attacha ses poignets avec des chaînes afin de le maintenir en place. « Si vous souhaitez réellement faire parti des nôtres, sachez que la suite ne sera que calvaire. Vous êtes encore libre de partir. Bientôt, il sera trop tard. ». Elle finit de l'attacher, fixant son visage. Les Esprits qui tournaient autour d'elle ne semblaient pas bénéfiques, loin de là. Ils se faisaient un véritable plaisir de participer à l'expérience et Ebla n'avait guère eut à les convaincre. « Lorsque je reviendrais, je doute que vous soyez encore conscient. Ils vont assaillir votre Âme, essayer de corrompre votre Esprit, de l'écraser. Vous devrez lutter, qu'importe la douleur. Trouvez une pensée, quelque chose ou quelqu'un qui vous rendra fort, qui vous poussera à vous battre. Oui, quand je reviendrais, vous serez soit vivant et inconscient, soit éteint à jamais. ». Et elle le laissa là, à la merci des Esprits Parasites, sans lui demander s'il souhaitait toujours continuer.

760 mots
Je prendrais deux points de force pour Mitsu I quand tu iras déclaré ;)
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Mer 17 Aoû 2016, 10:00



Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4 Kusuri10
Trouver un refuge dans la douleur





Le chaman suivit de près la jeune femme sans rechigner. La résistance lui paru dans tous les cas complétement futile vu la forte poigne qui entourait son bras. Et se remémorer les mots d'Edel suffisait à le dissuader définitivement de vouloir faire marche arrière, même devant des siècles de torture. Le mur contre lequel il était attaché était humide et glacé. Le chaman se demanda combien d'hommes et femmes avaient été là avant lui et surtout, combien en étaient morts ? Un long frisson descendit le long de son échine. Plus que de la peur pure et violente, c'était de l'appréhension qu'il ressentait, un profond doute qui lui murmurait à l'oreille qu'il n'était pas près pour cette épreuve, qu'il ferait mieux d'abandonner tout de suite, qu'il n'allait jamais y arriver, qu'il allait déshonorer son peuple dans son échec et que cette grande honte le poursuivra dans sa Mort. Les Esprits Parasites l'effrayait moins que l'Horrible -ou que le souvenir amplifié par la douleur qu'il gardait de cette... personne, ou plutôt, ce Monstre- et pourtant sa lèvre tremblait toute seule devant la soudaine incertitude qui s'étalait sous ses yeux. Il la mordit brutalement pour l'empêcher de tressaillir et fixa un point sur le mur d'en face, s'apercevant à peine qu'il était déjà seul, avec eux.

Son premier premier réflexe fut d'essayer d'empêcher cette sorte de fusion dont ils avaient le secret, mais ce fut une tentative risible et inutile. Un cri s'échappa de ses lèvres alors que ses yeux se révulsaient à cause de l'intrus qui partageait son corps. Ils étaient beaucoup plus puissants que Slanguen, mais le Chaman savait que s'il se laissait à nouveau fasciner par cette redoutable magie, ses résistances déjà pauvres allaient s'effondrer aussi vite qu'un château de cartes. Se concentrer sur sa propre survie, fut peut-être la chose la plus difficile et compliquée qu'il ai jamais eut à accomplir. Il hurlait de colère ou de douleur -la différence devenait infime- alors que son corps se cambrait contre la pierre. Dans cet océan qui semblait l'écraser, le noyer comme s'il avait un caillou accroché au pied, il s'agissait de lutter pour garder au moins un petit bout de doigt au dessus de la surface. Il se sentait pourtant si lourd qu'il fut plusieurs fois fortement tenté de se laisser sombrer. Cela lui semblait si facile... si reposant, apaisant ! Non... Si... Non ! Quelque chose... La chamane lui avait parlé de quelque chose... Il ne savait plus. Même ce morceau de sa mémoire là devenait floue. La panique l'envahissait sournoisement alors qu'il se sentait perdre le peu de force qu'il lui restait. Sa respiration se faisait instable, incomplète.

Alors il eut le réflexe salvateur de diriger les quelques pensées qu'il maîtrisait encore vers quelque chose qu'il aimait bien, un souvenir agréable... Quelqu'un, un visage. Beau et doux, bien que parfois moqueur... La Voleuse, Dame L, oh, il se fichait bien de connaître son prénom à vrai dire. La vision -un peu floue- de son sourire lui suffisait. Ce ne fut malheureusement pas une chaleur suffisante qui l'envahit. Elle fut rapidement submergée, écrasée par les Parasites. Ses joues se couvrirent de larmes et il se mit à sangloter, murmurant des mots sans aucune logique dans une voix plus rauque que celle qu'il avait avant, son corps tremblant de façon inquiétante. Chamans... Destin.. Futur... Edel... Chamans... Mourir... oui. Non ! Destin ! La Voleuse... Il inspira brutalement et poussa un long cri digne des bagnards dans la Prison des sorciers. "Disparaissez !" rugit-il, se mettant à leur résister comme une bête sauvage. Les chasser, oui ! Non... Si ! Chasser, chasser, chasser... chasser.

Cela faisait deux fois qu'il vivait pareille torture dans sa vie, il en était certain même si la première avait été pratiquement effacée de sa mémoire. Il se demandait s'il s'agissait d'une vengeance des Aetheri, ou bien peut-être d'une bénédiction dont il ne comprenait pas le sens ? Les dents serrées, il sourit -un sourire sans aucune joie- et rit autant que sa gorge sèche et douloureuse pouvait le lui permettre, préférant croire dur comme fer à la deuxième option. Sa voix éraillée résonnaient sinistrement dans la pénombre de la cellule. Chasser, chasser, chasser... chasser, La Voleuse. Ses yeux se fermèrent.




Mots : 751 | Post VIII
J'irais déclarer après ton dernier post. Merci beaucoup pour ce test !  nastae

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Trouver un refuge dans la douleur - Test niveau 4

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