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 ▲ Tout n'est qu'une question de point de vue ▲ [feat. Barnabé]

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Lun 18 Avr 2016, 15:09


▲ Tout n'est qu'une question de point de vue▲

Il était une fois, dans une citée fort jolie et emplie de magie bleue, l'histoire d'une vilaine et affreuse sorcière aux rides plus nombreuses que ses  amants, qui se cachait dans une petite maison ravissante aux murs de briques immaculées, décorés de nombreuses jardinières florissantes. C'était en réalité la demeure de sa chère mère, aujourd'hui libérée de sa cellule à Prison. Bien que les deux femmes ne se soient toujours pas revue, cela n'empêchait absolument pas l'une d'exploiter les ressources de l'autre. Ainsi Bagaya s'était elle tout simplement installée dans la demeure de sa mère, en plein territoire magicien, sans rien demander à personne. Ce qui n'était absolument pas une bonne idée, l'on en conviendra aisément... Pour le moment, l'ancêtre qui ne marchait plus bien sans sa troisième jambe était assise sur une chaise en osier, autour d'une table, en train de corriger le dernier conte qu'un illuminae farfelu avait écrit. Par corriger, il s'agissait bien sûre d'y insérer les plus vils détails afin d'en faire un conte aussi cauchemardesque que possible. La sorcière souriait de toutes ses dents pourries, satisfaite de son travail, et reposa sa plume pleine d'encre à sa place. « Et voilà le travail ! Lili ? Ramène ta fraise ! » L'enfant au chaperon rouge descendit du premier étage en trottinant, le visage rayonnant de bonheur à la simple idée de pouvoir se rendre utile à sa bonne vieille mère-grand. Ses petits yeux bleus pétillait de joie, tandis qu'elle se plaça debout devant Bagaya, silencieuse, à attendre que cette dernière lui donne sa nouvelle mission. « Oui mamie ? » « Va me porter ce manuscrit au postier, et dis-lui de l'apporter au Sanctuaire, à Olwë Ayasca. Ta petite tête s'en souviendra ? » La vieille empaqueta soigneusement l'ouvrage, puis écrivit de sa plume l'adresse, avant de tendre le colis à la petite. Mais elle se ravisa. « Oh ! Avant que tu ne parte, j'aurais besoin d'encore un peu d'encre, veux-tu ? » « Bien sûre mamie ! » Et le plus naturellement du monde, la fillette déposa sa main bien en évidence sur la table, prit une aiguille, et se la piqua à de multiples reprises. Des plaies sortit une encre noire des plus pures, que l'horrible sorcière s'empressa de récolter dans un flacon. « C'est bon ma petite, prends le colis et vire de là ! » Oh, le "sang" de Lili n'avait aucune particularité magique, mais Bagaya était persuadée qu'il lui procurait une grande inspiration et, superstitieuse comme elle était, refusait désormais d'écrire avec quoi que ce soit d'autre. Une fois sa basse besogne effectuée, elle renvoya d'un geste sec de la main la fillette, qui partit toujours aussi joyeuse, son paquet sous le bras, à la recherche de monsieur le postier.

De nouveau seule, Bagaya prit un temps pour se reposer, réfléchissant déjà aux prochaines correction qu'elle pourrait apporter au récit de cet imbécile Fae. Des expressions malfaisantes passèrent tour à tour sur son visage, tandis que la lumière déclinait peu à peu à l'horizon. Elle finit par lever difficilement son gros derrière, et à marcher lentement vers la cuisinière. L'heure du souper était venue, et tant de dure labeur lui avait ouvert l'appétit. Elle ouvrit le garde-manger à la recherches de quelques denrées alimentaires de premier choix. « Hum... Que des légumes... Maman a toujours eu des goûts d'elfes. Mais bon, pas le choix... » Elle pesta encore un peu dans sa barbe -fausse, malgré son apparence digne d'un troll, Bagaya prenait encore soin d'elle avec un certain esthétisme - mais se mit à l'ouvrage, épluchant patates et carottes avec une haine visible dans chacun de ses coups. Au final, elle cuisina un délicieux potage, ce qui pouvait être surprenant aux plus sceptiques... Mais l'Eternam avait hérité des talents culinaire de sa grand mère, et ce n'était pas parce que l'on prenait plaisir à terroriser des enfants que nous ne pouvions pas manger correctement. Un délicieux fumet s'échappait de la maisonnée, et quelques badauds se rassemblèrent à sa fenêtre. Quiconque avait un jour goûté à ses plats  Agacée, elle tira vivement les rideaux, ne supportant que très difficilement la présence de ces naïfs de magiciens. « C'est qu'ils vont pas me gâcher mon repas ces moues du bulbe ! » Plaçant la table pour elle seule, Bagaya s'installa confortablement, savourant chacune de ses bouchées ainsi que la tranquillité qu'elle avait obtenue. Une fois ceci terminé, elle se prépara une petite tisane aux feuilles d'orties -ça revigorait le corps, selon elle- et s'assit sur une vieille chaise à bascule, près du feu. Rien ne semblait pouvoir perturber la délicieuse soirée qu'elle s’apprêtait à passer. Ni sa famille, ni Lili, ni même un quelconque ancien amant au cœur brisé. Du moins le pensait-elle...

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Babelda
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Sam 21 Mai 2016, 11:47


Barnabé se leva avec difficulté, s’aidant de sa canne pour pouvoir avancé jusqu’à la porte de sa maison. Depuis qu’il était revenu d’entre les morts, lors de sa première visite dans la cité magicienne, il lui semblait que son corps était encore plus douloureux qu’à l’accoutumée. Son dos grinçait dès qu’il essayait de porter une charge trop lourde, ses hanches craquaient lorsqu’il restait trop longtemps debout et ses genoux… Oh ses genoux ! Il se demandait comment ses pauvres rotules parvenaient à le faire avancer tellement la douleur pouvait se révéler insupportable. Il avait beau aller régulièrement chez un voisin qui lui prodiguait des soins, la douleur finissait toujours par revenir, parfois encore plus vive qu’avant ses visites chez le docteur. Les potions et les tisanes –ou autres recettes de grand-mère- n’avaient pas plus d’effet sur son pauvre corps tout rabougri. Et tout ça s’ajoutait à une arthrose présente depuis déjà un long moment.

Soupirant, il se traina comme il put jusqu’à l’extérieur de sa maison. Depuis que l’Ultimage avait donné l’ordre de fermer les temples dédiés aux Aetheri, le vieillard se retrouvait à ne plus savoir quoi faire. Il avait désormais plein de temps libre pour lui, mais cette nouvelle liberté signifiait plus de temps pour réfléchir –des questions existentielles lui assaillaient l’esprit, des doutes qu’il n’avait pas encore eut jusqu’ici- mais aussi plus de temps pour apprécier sa douleur, et s’en plaindre. Sa fille lui avait laissé le génie de la famille, pour que celui-ci veille sur eux –enfin, c’était un génie, le mage n’était pas certain que l’enfant de pandore puisse lui vouloir du bien, à lui ou à qui que ce soit d’autre- pourtant, dans l’état où il était, il n’avait eu d’autre choix que d’accepter, son enfant ayant à faire ailleurs… Au final, même si Asgard avait, au début, accepté d’écouter ses jérémiades de grand père, accepté de l’entendre encore et encore exposer ses doutes faces aux nouvelles « découvertes » qu’il avait fait, le génie avait fini par s’enfermer dans son tableau –ce qui en disait long sur l’agacement qu’il éprouvait à devoir tenir compagnie à un crouton comme Barnabé.

Voilà que le magicien se trouvait de nouveau seul. Il s’ennuyait, ne savait pas quoi faire. De temps en temps, il recevait de la famille, mais la plupart de sa lignée était resté au lac de la transparence. Son frère, qui avait percé dans la fabrication de vêtements, faisait le tour du monde pour vendre aux plus offrants ses créations de luxe. Son cercle de visiteur se résumait donc à sa sœur Munille, qui habitait à Caellum –bien qu’elle soit restée dans les alentours de la capitale, elle venait parfois à Cael pour prendre de ses nouvelles, ou parfois envoyait-elle ses fils lui rendre visite. Mais ces réunions de famille étaient tout de même rare, et maintenant qu’il n’avait ni de génie pour l’écouter, ni de temple où travailler, il se tournait encore les pouces. Il se rendait parfois au lac de la transparence, pour visiter la bibliothèque, mais ces voyages lui demandaient du temps, et de l’énergie, il devait donc réduire ces voyages.

C’est à cause de cela que Barnabé était sur le point d’aller faire une petite promenade dans les ruelles de sa belle ville. Parce qu’il s’ennuyait, et qu’il n’avait rien trouvé de mieux à faire. Il ne prit pas le temps de fermer à clé sa maison. Après tout, dans une cité bénéfique comme la leur, il n’y avait pas de bandit. Il s’en alla donc, faisant claquer sa canne contre le sol, et vagabonda plusieurs minutes, sans aucun but, profitant simplement du soleil sur sa peau parcheminée. Il continua ainsi jusqu’à apercevoir un groupe d’homme rassemblés devant une petite maison, joliment décorée. Il connaissait son habitante, pour avoir parfois conversé avec elle. Madame Eternam… Il avait connu une jeune femme portant le même nom l y a bien longtemps, dans sa jeunesse. Mais cette femme-là n’était en rien une magicienne. Son âme avait été noircie, et il s’était laissé berner par l’habile sorcière, qui avait profité de l’amour qu’il lui portait à l’époque pour lui briser le cœur. Cette histoire avait duré longtemps, sa première peine d’amour… Il lui avait fallu des années pour ne plus penser à elle… Bagaya… Même aujourd’hui, il ne pouvait nier un léger pincement au cœur lorsqu’il repensait à son ancienne conquête.

Inspirant profondément, Barnabé se dirigea vers l’attroupement. « Eh bien messieurs… Qu’est ce qui vous à tous rassemblé ici ? » L’un des concernés se retourna vers le mage blanc. « L’odeur nous a attiré. La dame cuisine et nous espérions pouvoir goûter à ses plats… » Du peu qu’il connaissait la magicienne, elle lui avait toujours paru aimable et serviable. Sans doute cela ne la dérangerait-il pas d’accueillir quelques amis pour le soupé… Après tout, ils n'étaient que quatre à attendre devant chez elle. Confiant, il se tourna vers la porte de la maisonnée, où il frappa trois coups nets.
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Sam 21 Mai 2016, 23:19


▲ Un mensonge peut en cacher un autre...
voir un bon paquet d'autres ▲

Trois coups brefs furent sonnés à la porte de la maisonnée, et annoncèrent par la même occasion la fin d'un temps de calme et de tranquillité. Le premier réflexe de la vieille sorcière fut de vouloir ignorer l'appel à son entrée, mais elle se ravisa bien vite. Peut-être était-ce simplement cette idiote de Lili, qui n'avait pas été fichue de trouver toute seule son chemin dans les rues de la ville. En temps normal, Bagaya l'aura laissée dormir sur le pas de la porte, estimant que cette punition lui servirait de leçon... mais la petit avait entre ses mains le fruit de son travaille, et la mocheté ne supportait pas ne pas remplir sa part de contrat. Monsieur Ayasca la payait assez cher pour ses services - elle avait même été surprise de négocier si facilement à la hausse sa paye- qu'il serait dommage de perdre un tel client. Alors, avec une lenteur extrême, elle posa ses deux mains caleuses sur les bras de sa chaise à bascule, posa ses pantoufles en peau de bélua castor sur le sol, et poussa de toutes ses forces sur ses membres pour parvenir dans un effort surhumain à relever sa vieille carcasse. Essoufflée, elle prit quelques secondes, la main sur le cœur, à reprendre un rythme cardiaque normal. Fort heureusement, la petite tisane qu'elle venait d'ingérer l'aida dans sa besogne. Elle se dirigea alors à pas lents et lourds vers la porte, tout en se maudissant de ne pas avoir la condition physique de sa chère maman, qui était encore capable malgré ses siècles de galoper pieds nus dans la campagne. Parvenir jusqu'à la porte d'entrée lui prit un temps monstrueux du fait qu'elle n'ait pas pensée à récupérer sa cane, et l'espace d'un instant, elle hésita même à se téléporter directement là bas, au risque de briser quelques bibelots au passage. Elle avait gardé ses instincts d'enfants et craignait -ce qui pouvait paraître surprenant- de se faire gronder par Hortensia pour une telle bêtise. Alors elle continua son petit bonhomme de chemin, bon gré mal gré, traversant tour à tour le salon, la cuisine puis la salle à manger sur laquelle trônait encore sa marmite de soupe. Enfin, la porte de bois était à portée de main. Tournée la poignée de cuivre lui prit encore un bon quart de secondes, et tirer vers elle le lourd pan de bois, tout en se reculant, le reste de la minute. Prenant alors tout son souffle, elle s'apprêtait à relever la tête tout en lançant une flopée d'injures vers la gamine quand... elle aperçue que son interlocuteur n'était pas celui auquel elle s'attendait.

« Barnabé ?! » Reconnaissant dans le visage du vieille homme un de ces anciens amants, à qui elle avait brisé le cœur sans l'ombre d'un remord, son premier réflexe fut de refermer la porte avec une énergie insoupçonnée, la laissant claquer devant le nez du magicien. Prise de panique à l'idée de voir son séjour soudainement écourté, elle commença à tourner en rond sur son paillasson. « Réfléchit ma vieille... Doit y avoir un moyen ! » Elle croisa alors son regard dans le miroir à droite de l'entrée, et ne vit aucune marque causée par la magie noire. Parfait. Elle avait été magicienne jadis, elle le serait de nouveau, pour aujourd'hui. Bagaya Eternam allait devoir ravaler sa fierté et tous ses principes les plus tenaces pour... être gentille. Elle déglutit bruyamment, puis inspira profondément à plusieurs reprise histoire d'aérer ses poumons de tous le mal qui y était incrusté, et se lança, ouvrant de nouveau sa maison à un homme qui voulait probablement la voir morte. « Barnabé ! Excuse-moi d'avoir été aussi brusque ! Je ne m'attendais... vraiment pas à te voir ici ! J'ai emprunté la maison de maman pour les vacances. Tu... lui voulais quelque chose, peut-être ? » Rien qu'à s'écouter parler, elle en avait la nausée... Mais c'était aussi peut-être un moyen de s'offrir une entrée officielle dans la Citée des Magiciens... Si plusieurs magiciens pouvaient attester de sa gentillesse... elle n'avait rien à craindre, non ? « Oh ! Mais je manque à tous mes devoirs ! Entre ! » Et puisque les badauds n'étaient probablement pas là pour admirer ses jolies fleures, elle en fit de même, tout en ayant l'impression de se tailler les veines avec un couteau salé. « Et vous aussi messieurs ! J'ai fais de la bonne soupe et je penses que j'en ai assez pour vous tous ! » Et bien que l'idée d'ajouter un petit ingrédient supplémentaire - létal bien entendu - était très tentante... elle parvint à se retenir en s'imaginant sur un gros, très gros bûcher. La chaleur, très peu pour elle !

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Dim 03 Juil 2016, 19:55


Pendant un long moment, il ne se passa rien. Les quatre visiteurs restèrent immobiles à observer la porte, attendant que celle-ci s'ouvre, sans pour autant que leur souhait ne soit exhaussé. Les secondes s'éternisèrent et Barnabé en vint finalement à se demander si la magicienne se trouvait véritablement à l'intérieur... peut être était-elle allé faire quelques courses pendant que son repas mijotait sur le feu... peut être attendaient-ils tous en vain que quelqu'un vienne les accueillir. Il se retourna difficilement vers les badauds, s'apprêtant à partager sa décevante théorie, lorsque du bruit commença à se faire entendre de l'autre côté de la porte. "Ah vous entendez ? La voilà qui arrive ! J'ai hâte de voir ce qu'elle prépare de bon, elle a l'air d'être un véritable cordon bleu !" commenta-t-il avec un ton enjoué. Ses camarades acquiescèrent tous, certains semblant laisser un filet de bave couler le long de leurs mentons, d'autres donnant l'air d'être hypnotiser par les divines effluves qui s'échappaaient par la fenêtre. Avec un sourire, Barnabé se retourna face au panneau de bois qui pivota, s'attendant à voir le visage de la mère Eternam.

Mais ce fut un tout autre faciès qui lui fit face. Durant une seconde, Barnabé ne compris point ce qu'il se passait sous ses yeux : il ne s'agissait en aucun cas de la magicienne qu'il avait l'habitude de côtoyer, bien que quelques airs de ressemblances parvinrent à le faire douter. S'agissait-il d'un invité ? La bonne mère ressevait-elle déjà des amis ? Puis le visage de la viellarde se déforma en même temps que celui du binoclard : la surprise et l'horreur l'emportèrent sur la convivialité, tandis qu'il reconnaissait ce visage, qu'il pensait appartenir au passé, un passé lointain et résolu. Le nom du magicien résonna dans la bouche de la sorcière. "Bagaya !" répondit le concerné en écho, mais avec une pointe de reproche beaucoup plus marquée que la surprise. On entendait dans ce simple mot toute la rancoeur qu'il avait accumulé depuis la dernière fois qu'il lui avait parlé.

La porte claqua devant son nez, coupant net à toute discussion. Sous le choc, l'ancêtre commença à ouvrir puis fermer la bouche, répétant ces actions plusieurs fois, lui donnant des airs de poissons, comme à chaque fois qu'il était surpris au point d'en perdre son lexique. Tremblant comme une feuille sous l'émotion, il pointa un doigt accusateur sur la porte. "Une... C'est une... Une sorcière !  Cette femme est une sorcière !" parvint-il à articuler. Il fit volte face pour parler aux autres hommes, qui le regardaient d'un air étrange, comme s'ils ne comprenaient pas ce qu,il se passait. Devant leur manque de réaction,  Barnabé de sentit obligé de se justifier à nouveau : "Bagaya est une sorcière ! Aussi mauvaise qu'un troll et  dangereuse qu'un démon !" Des yeux ronds, incrédules, lui faisaient face. Le bruit d'une porte qui s'ouvrait le força à refixer son attention sur la silhouette rabougri de son ancienne amante.

Les mots doux qu'elle murmura d'une voix fébrile, comme si elle pouvait vraiment regretter son comportement, arrachèrent une nouvelle imitation de poisson à l'érudit. Dans son dos, il devinait les visages attendris des jeunots qui ne pouvaient croire les accusations d'un vieillard qu'ils devaient désormais penser sénile... Pourtant lui, il ne se ferait plus avoir. Non il savait, pour en avoir payé les frais par le passé, que cette créature là était maléfique, et que son âme, aussi sombre que du charbon, n'avait pu devenir pure, comme elle essayait de le faire croire. Soit. Elle voulait jouer ? Cette fois-ci il prendrait sa revanche. Il gagnerait en prouvant à ces braves magiciens, encore naïfs de par leur inexpérience, qu'il n'avait pas menti et qu'il ne se trompait point. Rouspetant, il fit claquer sa canne contre le sol en se déplaçant difficilement, entrant après y avoir été invité par la soit disante magicienne. Ses manières l'étonnaient, le vieillard semblait redoubler d'effort dans sa masquarade pour paraître chaleureuse et accueillante. Il ne serait pas aiser de prouver ses dires...

Claudicant, Barnabé se mit immédiatement, et sans chercher à s'en cacher, à inspecter les lieux, tel un fouineur indésirable. Il cherchait ses premières preuves dans la décoration de la maisonette.  Bien évidement, les lieux n'avaient pas changés depuis que la sorcière s'y était installé, elle avait gardé intact l'espace et aucun indice ne permit au magicien d'appuyer ses hypothèses. Pourtant, il remarqua un petit coffre posé contre un mur. Sans doute s'agissait-il d'un coffre à jouets du temps où la Bonne Mère Eternam vivait encore ici, mais désormais... qui sait en quoi il avait pu être transformé ? Bagaya y cachait-elle ses poisons, ses instruments de torture, ou pire... Le corps de sa défunte mère ? Cette idée horrifiait l'enchanteur mais il ne fallait jamais sous estimé l'esprit malsain d'un sorcier. La peur au ventre, Barnabé se dirigea droit sur le coffre et donna quelques coups dessus. "Ma chère amie, pourriez-vous m'ouvrir ce coffre, s'il vous plaît ?"

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Lun 08 Aoû 2016, 01:44


▲ Séduire un homme avec son estomac ▲

La vieille bique jouait très gros sur ce coup là, c'était une certitude... Mais passée l'angoisse qu'elle ressentait à la perspective de se faire mettre à jour par tout une bande de magiciens férocement armés et prêts à la jeter aux oubliettes avec un immense plaisir, Bagaya comprit qu'elle avait là une excellente occasion de se distraire. Elle qui venait tout juste de terminer son travail et son souper, là voilà embarqué dans un dîner avec l'un de ses anciens amants, coincé dans le rôle de la gentille petite magicienne qu'elle fut autrefois. Voilà l'occasion qu'elle attendait pour tester ses capacités à se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Et heureusement qu'elle ne se trouvait pas à Aeden, sans quoi sa tâche aurait prit atteint un tout autre niveau de complication ! Etre aimable avec des magiciens passe encore, surtout sur leurs propres terres... mais avec un élémental ? Jamais ! Et c'est peut-être ce qui faisait qu'elle n'avait jamais gravis les échelons de sa race. Ça et le fait qu'elle s'était accessoirement retrouvée enfermée dans un livre de contes pendant cent cinquante ans. La mocheté ravala donc sa fierté au plus profond de son gosier, flanqua son visage ridé de ce qui s'apparentait à un sourire, et accompagna les vaillants gaillards à sa table. Et c'est avec tout autant de difficulté qu'elle leur servit bien sagement à tous de quoi se sustenter, comme une parfaite maîtresse maison qu'elle n'était pas. Mais elle devait tenir bon, coûte que coûte ! Sa réputation et sa vie étaient en jeu !

Pourtant, lorsque Barnabé la questionna au sujet du coffre, elle ne put réprimer un sursaut. Elle-même ignorait ce qu'il contenait et malheureusement, savait parfaitement que sa chère maman avait gardé avec elle ses affaires du temps où elle était encore sorcière. « Je... Oui ! Bien sûre mon cher ! » Elle avança, claudicante sur sa canne, non sans une certaine appréhension pour laquelle elle cherchait désespérément une excuse dans son esprit. Et c'est d'une main tremblante et d'un air gêné qu'elle l'ouvrit, se préparant au pire. Malheureusement pour le magicien, le trésor révélé n'était que composé de livres et papiers disposés en vrac. Le voilà son parfait alibi... « Tu me pardonnera le désordre j'espère ! Maman m'a demandé de le faire mais mes bras fatigués m'empêchent de tout transporté... Alors ça traîne ! Ah la vieillesse ! » Puis, ne souhaitant pas s'éterniser plus longtemps et craignant que la nature des écrits ne soit compromettante, la vieille laissa retomber lourdement le couvercle du coffre et se frotta douloureusement les mains. « Mais viens donc à table avec tes amis ! J'ai fais de la délicieuse soupe et il y en a assez pour tout le monde ! » Chacun de ses propres mots auraient pu la faire vomir, et quelques années auparavant, la mégère aurait déjà repeint tout le planché. Mais elle avait évoluée... et savait désormais dissimulé la vérité...

De nouveau seule dans sa cuisine, elle ne pouvait pour autant toujours pas complètement se calmer. Barnabé était de ces hommes dont elle avait longtemps joué, et ce dernier connaissait sa vraie nature. Il lui faudra être prudente, et congédier tout ce beau monde au plus vite... Mais comment ? Elle ne pouvait ni les empoisonner, ni les insulter ! Que la vie d'un bénéfique devait être compliquée ! Elle sortit du four un gâteau cuit la veille et partiellement entamé et l'apporta à la tablée. Résister à l'envie de le rendre immangeable était horriblement difficile, mais elle tint bon et garda le sourire malgré tout. « Et voilà les jeunes ! Il est d'hier mais toujours aussi rudement bon ! C'est maman qui m'a donnée la recette, vous m'en direz des nouvelles ! » C'était un gâteau au chocolat décoré de copeaux et de cerises soutenues par de la crème pâtissière. En général, on aimait le servir accompagné d'une citation : « Le gâteau est un mensonge. » ; afin de signaler à une personne que la récompense qu'on lui promettait n'était qu'une illusion... mais ça, seule certains habitués des coutumes des Eternam pouvaient vraiment le savoir. C'est pourquoi Bagaya ne se méfia pas du fait de le servir en cette soirée déjà si risquée.

Elle se tourna ensuite vers Barnabé. Puisqu'il était le plus sceptique de tous, il lui fallait s'attarder plus longuement sur son cas et le convaincre de son "changement". Mais avec subtilité, toujours, pour ne pas lui donner l'impression qu'elle insistait bien trop. « Barnabé... Cesse de me regarder comme ça veux-tu ? En signe de ma bonne volonté, je suis prête à reparler du passé. C'est difficile pour moi de resté brouillé avec mes anciennes relations, tu sais ? » Un frisson de dégoût secoua sa chaire ridée, mais la vielle, canne serrée dans son poings, tint bon. Tant que le vieux ne lui demanderait pas d'user de sa magie "bleue", tout irait bien. Et elle comptait bien sur le fait de tenir entre ses griffes ses "invités" pour que le vieux n'ose pas créer un véritable scandale. En effet... quoi de plus honteux pour un homme bien née que d'insulter une femme sous son propre toit ? La partie était serrée... mais risquait d'être follement amusante !

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Babelda
Mer 31 Aoû 2016, 09:38

La déception peignit ses traits lorsqu'il vit le contenu du coffre. Il était soulagé de n'y trouver aucun cadavre, bien évidement puisqu'il n'était pas le sorcier de cette histoire, mais s'il était totalement honnête, il devait reconnaître qu'il avait espéré trouver des affaires compromettantes... peut être des grimoires de magie noire, quelques potions dangereuses, ou au moins des couteaux tachés de sang... Mais il n'y avait rien de tout ça. Simplement un empilement désordonné de livres, de parchemins et quelques plumes accompagnées de bouteilles d'encre neuves. Ce n'était pas exactement les preuves dont il avait rêvé. Ne pouvant accepter cette défaite, Barnabé passa une main sur les ouvrages, car après tout, il s'agissait peut être d'une ruse : la mégère pouvait très bien avoir lancé un sort sur le contenu de la cantine, et dissimuler sous cette fausse image du matériel de cérémonie noire. Mais ses doigts se heurtèrent aux couvertures de cuir, au papier rugueux et aux plumes douces... Soit elle ne mentait pas ici, soit elle possédait un très puissant sort d'illusion. Il regretta amèrement sa puissance d'antan, en cet instant. Barnabé allait essayer d'ouvrir l'un des livres, tentant le tout pour le tout quitte à braver les limites de la politesse, mais Bagaya s'excusa du désordre et, pressentant un mauvais coup de la part de la vieillarde, le binoclard retira ses doigts du coffre juste à temps, car la sorcière lâcha subitement le couvercle. Se frottant les doigts comme si ceux-ci s'étaient vraiment fait pincer, il jeta un regard courroucé à son ennemie. En plus d'essayer de le discréditer, essaya-t-elle également de l'amputer ?

N'ayant plus d'autres choix, il suivit tout le monde et se mit à table. Pourtant, ses yeux perçants continuaient à fouiner derrière ses verres en cul de bouteille. Il avait abandonner l'idée d'être discret et se moquait de la mauvaise impression qu'il pouvait donner en cet instant. S'il parvenait à faire tomber les masques et montrer qu'il n'avait pas tort en accusant ma vieillarde, c'est tout ce qui importait. On lui pardonnerait alors son indiscrétion envers une vilaine sorcière. Celle-ci apporta d'ailleurs un gâteau qui avait l'air particulièrement succulent. Pourtant le mage blanc le regarda comme s'il s'agissait d'un cadeau empoisonné. Il se rappela un conte où les protagonistes, attirés par une maison faite en sucrerie, se faisaient dévorer par la vilaine sorcière qui y vivait. Peut être que la part manquante avait déjà servit pour réduire quelqu'un d'autre au silence... Barnabé attendit donc avant de goûter à sa part, quant bien même le dessert le faisait secrètement saliver - et ça, il ne l'admettait jamais autrement que sous la contrainte. Quand le gâteau reçu les compliments des jeunes gens, le vieillard s'autorisa pourtant une bouchée. Bagaya avait visiblement hérité des talents de cuisinière de sa Bonne Petite Mère. Pourtant, l'érudit poussa le vise jusqu'au mensonge et il mima une moue déçu du mieux qu'il le pu, comme si ce qu'il avait en bouche avait le goût le plus atroce qu'il ait pu goûter.

Le magicien reporta son regard inquisiteur sur la vieillarde. Où pouvait-elle cacher ses sombres secrets ? Elle avait bien du emporter avec elle quelques affaires et, dans ses bagages, sans doute avait-elle mit quelque chose qui pourrait l'inculper ? Peut être à l'étage ? Pourtant, il s'était déjà montré suffisamment grossier pour l'instant, il ne pouvait tout de même pas se permettre de réclamer l'accès à l'étage, même s'il se acceptait de délaisser sa réputation... "Je te coincerai, vieille chouette mal intentionnée, sale troll des montagnes, harpie maléfique." Toute une liste de nom peu flatteurs traversèrent son esprit tandis qu'il fixait Bagaya. Il ne sortit de ses pensées que lorsque son ancien amour lui adressa ... Un semblant de s'excuse ? Il n'en croyait ses oreilles. Les sentiments bafoués de l'un amant éconduit qu'il était à l'époque ressortirent du plus profond de son être, comme une éruption volcanique. Il se mit à trembler, son visage devint rouge pivoine et ses poings se serrèrent au fur et à mesure que la peine, la rancoeur et la volonté de se vanter ressurgissaient. "Bonne volonté... Passé... Difficile... Anciennes relations !" Il ne parvenaient même plus à faire une phrase et se contentait de répéter les mots de Bagaya, baragouillant dans sa barbe. "Ah je comprends mieux pourquoi vous lui en voulez tant... Mais vous savez, ce n'est pas bien de porter de telles accusations simplement pour vous venger... Allez mon brave, manger une bouchée et n'en parlons plus..." L'homme qui avait parlé rit et avala une autre bouchée de la pâtisserie. Barnabé l'ignora superbement et pointa sa cuillère sur la sorcière, telle une baguette magique. "Tu sais parfaitement qu'il n'y a rien à redire sur le passé ! Nous savons tous les deux ce qu'il s'est passé !" Le mage blanc gigota sur sa chaise, mal à l'aise de parler de ses sentiments devant des inconnus. Il se lança toute fois. "Tu as profité de mes sentiments pour toi pour m'utiliser et prendre tout ce que tu pouvais, avant de me jeter lorsque tu ne me trouvais plus d'utilité !" Il se souvenait encore de leur rupture. Un pincement au coeur lui fit marquer une pause. "Tu m'avais promis tant de choses, et d'un battement de cils, tu as tout rompu, nos engagement, nos rêves..." Peut être aurait-il dû dire "mes rêves" puisqu'elle n'avait visiblement jamais eut les mêmes aspirations de que lui. "Comme si tout ce temps passés ensemble n'avait jamais compté !" C'était peut être ça, le plus douloureux. S'impliquer pour voir que l'autre ne s'engagera pas.
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Sam 24 Sep 2016, 11:53


▲ Quand un piège se referme doucement sur sa proie... et que la dite proie ne s'en rend même pas compte... ▲

Et le vieille homme blessé ne se démontait pas. La vieille bique regardait son ancien amant droit dans les yeux déballer toutes ces vérités qu'elle se devait de transformer en mensonges... Oh... Et cette tâche lui semblait si facile ! Elle avait déjà l'impression d'avoir toute sa clique de gentils magiciens de son côté, près à défendre la pauvre vieille dame de cet aigris de bonhomme. Elle riait intérieurement, elle riait si fort qu'on pouvait presque lire son amusement dans ses yeux. Mais elle ne devait pas laisser ces sentiments trop prendre longtemps le dessus, ou toute sa couverture volerait en un éclat ! Bagaya écouta chacun de ses mots, préparant sa contre-attaque. Elle devait se donner en spectacle, faire dans le théâtral, le sentimental ! Mais ce n'était pas facile.... Elle avait pour elle des années de pratique... et contre elle son visage ridé, encore légèrement marqué par la noirceur de sa magie... Quoi qu'il en soit, Barnabé semblait en avoir fini -ou bien reprenait-il seulement son souffle ?- et la grand-mère profita de ce court silence pour prendre la parole et tourmenter un peu plus ces têtes innocentes.

« J'étais sorcière à l'époque ! Une femme pleine de méchanceté, égocentrique, je ne le nie pas... Mais est-ce trop te demander de croire à ma rédemption ? De croire que j'ai pu changer ? Magiciens et sorciers... tout le monde sait qu'il est possible de passer de l'un a l'autre. Et je suis une Eternam. » Elle prit le temps de souffler, sachant parfaitement ce que l'annonce de ce nom pouvait provoquer chez certains. « Ma malédiction est telle qu'au cours de ma vie... magicienne je suis née, sorcière je deviendrai et magicienne je demeurerai. » Cette dernière partie, elle l'avait inventé, mais qui pouvait bien s'en douter ? « Je suis à la fin de ma vie, Barnabé. Je suis vieille et fatiguée. L'éternité ne m'a pas été offerte, et je ne sais pas combien d'années j'ai encore devant moi... Alors s'il te plaît... Si tu ne peux pas me pardonner, laisse-moi au moins vivre en paix. » Elle avait prit l'air le plus sincère que son visage déformé par le mal pouvait arborer, ce qui lui donnait un air coincé que avait quelque chose... d'un peu effrayant. Mais n'ayant aucun miroir dans son champ de vision pour le voir, Bagaya ne put adapter son expression... Allait-ce la desservir ? Elle eut tout de même le réflexe d'en rajouter une petite couche, histoire d'être certaine que ses propos soient correctement entendus. « Et puis... Si tu veux vraiment te venger de moi, fait-le. Si il n'y a que ça pour apaiser ton âme, alors je te laisserai faire, devant tous ces braves gens. J'espère seulement pour toi que ton cœur est assez certain de ce qu'il fait pour que le mal de vienne pas le gangrener... Comme il l'a fait un jour pour moi... » Et elle fit un geste qui la mise à la limite de la nausée. De ses muscles douloureux et de ses os pleins d'arthrite, la vieille peau se mit à genoux devant son ancien amant. « Fais ce que tu veux de moi... » Et elle répandit sur le sol trips et boyaux, incapable de faire subir à son corps plus longtemps toute cette gentillesse.

L'un des hommes attablé, alerte, se précipita à son chevet et lui proposa une aide précieuse pour se relever. Bagaya accepta. Même si elle l'avait voulu, il lui aurait été impossible de se redresser toute seule, son corps ne la portant que difficilement. « Allons mamie ! Il ne faut pas te mettre dans cet état ! Je suis sûre que vous pouvez régler votre petit conflit autrement. N'est-ce pas Barnabé ? » Le magicien lui avait offert un large sourire pleins de reproches, bien qu'il soit absolument convaincu que tout problème peut être résolu par un dialogue savamment construit. Il aida ensuite la vieille mocheté à s’asseoir dans une de ses larges fauteuils qui transpiraient le confort. « Mais au fait, mamie, comment tu t'es retrouvé sorcière ? » « Par une peine de cœur mon petit... Une bien triste peine de cœur. Et ma première qui plus est. C'était un... un... » Ça, elle ne pouvait pas le dire sans cracher toute sa haine pour cette race, elle le savait. Et Bagaya se mordit les lèvres, jusqu'au sang. Oh ça non, elle ne devait surtout pas venir à parler de ces ignominies. Sous aucun prétexte. Car même chez les magiciens, le sujet était mal venu... Et si il y a bien quelque chose dans sa situation qu'elle devait éviter, c'était de créer un certain chaos. Plus elle parlait, et plus elle se mettait en danger, cela, elle venait seulement de le comprendre. Mais n'était-ce pas déjà trop tard ?

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Babelda
Jeu 27 Oct 2016, 16:40

C'est qu'elle était douée, cette vieille chouette. Un talent indéniable pour jouer la comédie, ça, Barnabé ne pouvait pas le lui enlever. Pour tout dire, même lui fut prit de doute, en l'écoutant parler. Son visage contrit, cette façon qu'elle avait de parler avec drama, cette voix presque bouleversé... Oui, Barnabé avait faillit retombé dans son piège, retomber dans ses filets, se laisser avoir par ses belles paroles.. Car au fond de lui, ne souhaitait-il pas que tout ce qu'elle raconte soit vrai ? Que tout n'ai été que confusion et que la souffrance qu'elle lui avait infligé, il ne l'avait enduré que pour alléger sa peine, à elle. Qu'elle n'ait été cruelle envers lui que par chagrin, et qu'elle ne fasse que répéter un triste schéma dont elle avait elle-même été la victime, un destin larmoyant qu'elle ne pouvait pas empêcher consciemment. Une peine de coeur si terrible -plus horrible encore pour elle que ça ne l'avait été pour lui-même- qu'elle ne pouvait accepter que d'autres ne puissent trouver leur bonheur... Cela expliquerait beaucoup de chose et, même s'il ne lui pardonnerait pas tout à fait son comportement, mieux comprendre la source de tant de méchanceté l'aidait à accepter plus facilement. Sans oublier cette terrible malédiction qui planait sur sa famille... C'est vrai, elle n'étai pas maîtresse de son destin, elle ne pouvait pas luter contre cette pointe de noirceur en elle. Peut être ne l'avait-elle jamais souhaité, elle n'avait simplement pas eut de choix, pas de contrôle. Oui, trouver des excuses, ça aidait à rendre l'inacceptable plus vivable, presque pardonnable.

Mais en écoutant son récit, bien que son coeur se soit légèrement alléger, et que sa rancune ait commencé à disparaître, un autre vice vint l'habiter... Celui de la curiosité. Il brûlait d'en apprendre d'avantage sur cet homme, qui avait causé sa douleur. Car en réalité, c'était bien lui, le vrai fautif dans toute cette histoire. Aussi le mage blanc ne put-il s'empêcher de questionner la vielle dame, qui se rassoyait sur son fauteuil après s'être agenouillée sous les yeux incrédules de l'amant éconduit. "Un quoi, Bagaya ? Un quoi ...?" Barnabé s'était penché en avant pour mieux s'avancer, comme s'il était suspendu aux lèvres de l'ancienne sorcière. Comme s'il était un jeune enfant, qui mourait d'envie de connaitre la fin d'une histoire passionnante. Mais le cou de coude qu'il reçu dans les côtes le ramenèrent à la raison. Il n'était nullement un enfant, il était simplement un vieillard indiscret. "Voyons Barnabé, tu n'as pas bientôt fini ? Tu ne vois pas que ça lui fait de la peine de repenser à tout ça !" Le magicien fit un geste en direction de la vieille Eternam pour lui montrer à quel point reparler de tout cela la touchait. "Je crois plutôt que le plus maléfique de vous deux, ce doit être toi, à toujours chercher la petite bête pour lui faire mal."

Ces paroles furent comme une gifle. Lui, un sorcier ? Non, jamais ! Durant toute sa vie, il avait été d'une bonté exemplaire, en témoignait sa magie bleue toujours présente -du moins l'espérait-il, il ne manquerait plus que cet entrevu n'ait noircie son âme. Et voilà que la vue de cette mégère le chamboulait tout entier, au point même qu'il était suspecter d'être le vilain de l'histoire. C'est comme cela qu'il comprit qu'elle mentait. Le voyageur, offusqué, plissa les yeux en observant la sorcière. Oui, elle lui avait tendu un piège, et il avait faillit foncer dedans tête baissé. C'était bien beau, de se prétendre assez pure pour accepter la vengeance de son ancien amant, elle avait habilement retourné la situation et il ne s'était aperçu de rien... Elle avait réussi à manipuler l'esprit de ces jeunots et, bientôt, c'est lui qui se retrouverait sur le bûcher. Maintenant qu'elle avait tous ces mages de son côté, il ne pourrait plus rien faire, les autres se braqueraient automatiquement. Il en était de même pour continuer son investigation, les autres l'empêcheraient de fouiner là où il le voudrait. Il devait trouver une solution, et vite.

Barnabé réfléchit un instant et finit par trouver une idée. "Bien, je dois admettre que les années m'ont rendu un peu rustre... Je ne suis plus aussi délicat et diplomatique que je ne l'était autrefois... C'est que moi non plus je n'ai pas eut la vie simple... Un accident qui m'a ôté la vie, je ne serais pas parmi vous si mon neveu ne m'avait pas ramené d'entre les morts à temps..." Il marqua une pause théâtrale en posant une main sur son coeur. "Je crois que je ne suis plus tout à fait le même depuis ce petit passage entre les morts... Mais je suis revenu en Caelum pour justement être dans un environnement favrable à la bonne conduite, pour ne courir aucun risque de plonger du mauvais côté... Pour ne pas m'égarer." Il releva la tête vers la vieille chouette et, à travers ses épais vers, il vrilla son regard dans celui de Bagaya. "Je suppose que c'est également pour cela que tu es revenue dans notre belle patrie. Nous devrions passer plus de temps ensemble pour nous aider, ainsi, si l'un flanche, l'autre pourra l'aider à surmonter ses difficultés." Oui, essayer de lui faire croire qu'il était tombé dans son traquenard, voilà sa stratégie. En plus, cet argument lui permettrait de passer du temps avec elle, loin des regards sceptiques de ses paires, et donc de mener à bien ses recherches. A son tour de jouer la comédie : Barnabé, s'aidant de sa cane, marcha jusque la femme et prit délicatement sa main, y déposa un baiser, et lui sourit de toutes ses dents.

"Eh bien... en voilà un changement de situation, mais je suis heureux de voir que tu as retrouvé la raison. C'est une bonne idée, n'est ce pas, Bagaya ?" Elle était prise au piège. Barnabé le savait.
1048 mots


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▲ Tout n'est qu'une question de point de vue ▲ [feat. Barnabé]

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