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 La protection de Phoebe [EVENT] | Nimüe

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
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Miles Köerta
Sam 23 Avr 2016, 23:24

La protection de Phoebe
« Déesse de la Lune et protection des enfants »

« J’aime pas ça… » Murmurais-je à moi-même, observant le plafond qui semblait tourner au-dessus de ma tête comme un toboggan ininterrompu, tellement mes pensées s’éparpillaient en folie à l’intérieur de mon crâne.

Mais il va revenir. Miles va revenir… Me tournant et me retournant sans cesse dans mes couvertures, je ne parvenais pas à trouver le sommeil désiré, car même si je tentais de me rassurer, les inquiétudes revenaient inlassablement à mes trousses, comme si elles ne voulaient pas me lâcher. Depuis combien d’heures est-il parti? Me questionnais-je pour la énième fois de la soirée, sans pour autant réussir à trouver une réponse parce que les secondes défilaient en minute, les minutes en heures et les heures? Elles défilaient en quoi les heures? En jour? En semaine? En année peut-être? Mais Miles n’était pas parti depuis des années, pour ça, au moins, j’en étais convaincu. Il était parti depuis des heures, mais pas des jours qui tiendraient de l’éternité. Il reviendrait… Je lui faisais confiance… Et il fallait que je continue de lui faire confiance! Vous vous imaginez si j’affichais un air aussi angoissé devant Nimüe? Elle n’arrêterait pas de me poser des questions! Et moi, parce que je n’étais pas capable de tenir ma langue bien longtemps, je n’allais pas pouvoir tenir! Je craquerais sûrement! J’irais tout lui dire… Non… Je ne pouvais pas tout lui dire. Ça l’inquiéterait trop et elle n’arrêterait pas de pleurer par la suite. Je serais le seul à devoir la consoler, parce qu’entre Dærion et moi, j’étais le seul capable de trouver les mots… Même si, dans cette situation, je crois que je n’y parviendrais pas aisément. Je vais lui dire… Non, je ne vais pas lui dire… Mais elle va bien le deviner un jour, qu’il y a quelque chose qui se trame, non? Non. Si je me la ferme, elle ne saura rien… Mais quand même… Si je lui avouais que Miles était parti aider le garçon aux yeux rouges, elle péterait un plomb; elle mourrait d’une crise cardiaque! Elle était si attaché à Scott et à la fille Ange, et leur départ l’avait tellement troublé qu’elle s’était murée dans un silence profond, sans cesse entrecoupé d’éclats de larmes. Et croyez-moi, pour qu’elle se calme, nous avions dû secouer vent et mer, ciel et terre; et maintenant que la maison se retrouvait de nouveau dans un silence apaisant, il fallait qu’il soit interrompu par cette angoisse qui m’étreignait l’estomac et qui me le serrait au point que je me sente terriblement mal. Je me tournais de nouveau dans mon lit, enfonçant ma tête dans mon oreiller, relâchant un cri, étouffé par les tissus de l’oreiller et la pression de mes bras sur mon visage.Calme-toi, Hakiel! Miles va bien, Scott va bien: ils vont bien! Sois fort, bon sang! Sois fort pour que Nimüe ne pleure pas encore! Oui, voilà! Il fallait que je garde ça en tête, que je ne cède pas au désespoir et à la peur. Mais avec les temps qui courent…

Mon regard se posa tout de suite sur la fenêtre de ma chambre. Je me redressais dans mon lit, le quittant quelques secondes seulement, m’avançant jusqu’à son encadrement avant de me hisser sur la pointe des pieds. Si à l’intérieur de ma tête, c’était l’ouragan et la tempête, à l’extérieur, tout était bien différent, et bien mieux fait. Tout était calme et serein, la ville se faisant doucement bercé par les voix sublimes et chaudes des Banshees. Tout était calme et serein, tellement que l’on pouvait se surprendre que le monde, au-delà de ces murs gigantesques, puisse être aussi chamboulé. La guerre entre les Anges et les Démons… La guerre des Dieux… À cette pensée, mon regard se tourna instinctivement en direction du firmament, en direction de ce ciel sombre et pourtant éclairé par mille et une étincelles scintillantes et claires. Les étoiles et la Lune brillaient agréablement ce soir. Leurs éclats rendaient cette nuit, dès lors, beaucoup moins inquiétante, beaucoup moins terrorisante et effrayante. Parce que la Lune veillait sur chacun d’entre nous. Parce que Phoebe, de son œil unique et si beau et si éclatant, nous portait un regard doux et bienveillant. J’esquissais un petit sourire, croisant machinalement mes mains devant moi. La prière… Je ne pratiquais pas souvent, mais lorsque je le faisais, j’essayais de ne pas faire le pitre pour une fois et me montrer digne de la Déesse que je vénérais pourtant maintes et maintes fois. Phoebe était la Lune, elle était celle qui avait donné la vie sur cette Terre, sombre et terne au début de son règne. Elle méritait les honneurs qu’on lui adressait; elle méritait le culte que plusieurs nations lui vouaient. Elle était bonne et clémente, et qu’importe ce que les gens pouvaient dire sur son alignement, être contre sa décision d’accompagner Sympan dans ses idéologies, elle serait pour moi – et pour tout le peuple Bélua – la seule qui compte vraiment.

Lentement, je décroisais mes doigts, adressant un dernier regard vers Phoebe avant de prendre une grande inspiration et de tourner les talons, me dirigeant vers la porte de ma chambre. Ce n’était pas tout ça, mais tant d’émotions en même temps m’avaient creusé l’appétit (oui, bon, nous étions au beau milieu de la nuit, et c’était loin d’être très raisonnable, mais j’avais faim: on ne m’arrête pas aussi facilement lorsque j’avais faim.) Sortant de ma chambre, je pris soin de regarder à gauche et à droite du couloir pour voir si Dærion si trouvait avant de filer à toute vitesse dans le corridor. Mais à la dernière minute, j’eus une pensée pour Nimüe, restée seule dans sa chambre depuis quelques temps déjà. Je réfléchis quelques secondes avant de faire demi-tour et de foncer, cette fois-ci, vers la chambre de la petite fille. J’hésitais au tout début, ne sachant si c’était une bonne idée, mais je finis par faire le pas, cognant deux petits coups à la porte avant de tourner la poignée et de passer ma tête dans l’entrebâillement.

« Psst… Nimüe? »

La chambre était sombre. Peut-être qu’elle dormait?

« Est-ce que tu dors? Parce qu’on pourrait casser la croûte! Le garde-manger ne doit plus être surveillé! »

Silence. Je baissais légèrement la tête, écoutant d’une oreille attentive les plaintes étouffées qui se perdaient dans la nuit. Aussitôt, ma voix parut inquiète.

« Nimüe, tu pleures? »


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La protection de Phoebe [EVENT] | Nimüe Signat16
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Sam 30 Avr 2016, 21:50


Assise entre deux murs, Nimüe pleurait. La Bélua s’était recroquevillée sur elle-même, luttant contre la peur de la solitude qui la grugeait bout par bout. Du revers de la main, la rouquine essuya les larmes qui coulaient sur sa peau, mais celles-ci reprirent rapidement le cours de leur descente, beaucoup plus nombreuses qu’au début de leur apparition. Elle renifla. À vrai dire, tout ça avait commencé par le départ de Brethil. La jeune femme s’était davantage sentie concernée par la menace des Démons, qui semait la pagaille un peu partout sur les Terres, durant les jours qui ont suivi les festivités de la cité des Chansons. Après une longue période de réflexion avec soi-même, l’Ange avait enfin choisi de se rendre à la Citadelle Blanche prêtée main-forte à la guerre imminente. Avant de partir, la blonde avait assailli Nimüe de promesses et de paroles rassurantes quant à ce qui se préparait pour elle, essayant courageusement de la rassurer malgré les dangers qu’elle s’apprêtait à devoir faire face. Évidemment, qu’importe les efforts de l’Être céleste, ça n’avait pas été suffisant : le flot de larmes qui s’en était suivi contre les joues de la gamine avait semblé – pour tous – interminable. L’inquiétude qu’elle avait ressentie avait bondi avec une trop grande force pour qu’elle ait pu l’encaisser. En fait, la Bélua n’avait jamais désiré l’accepter. Elle ne comprenait pas. Elle ne souhaitait pas vraiment comprendre les raisons qui avaient convaincu l’Ange de partir et à la laisser ici. Toute seule; enfin presque. Quoi qu’il en soit, Brethil avait réagi à son égard d’une façon qui ne lui plaisait pas. En fait, d’une façon qui la terrifiait puisque sa propre mère avait fait pareil. Elle lui avait dite les mêmes promesses. Elle lui avait esquissée ce même sourire rassurant aux coins de ses lèvres rosées. Et pourquoi? À quoi est-ce que ça avait servi exactement?

Nimüe sentit un frisson se coller à son dos. La jeune Ange était vraiment en route pour aller se battre contre des monstres dangereux. Qui plus est, des monstres dangereux beaucoup plus forts qu’elle ne l’était. Son cœur se serra. Une envie de vomir l’envahit tout d’un coup. Les gouttes d’eau salées qui se déversaient de ses prunelles semblaient soudainement lui brûler la peau. Les battements de cœur rapides et désorganisée, la jeune Bélua vint enfoncer ses ongles dans sa chair, ses sanglots repartant de plus belle. La quantité de larmes qui tombaient s’était doublée, voire quadruplée contre ses joues rouges. Ses propres souvenirs lui faisaient mal. Très mal. Ils lui renvoyaient sans cesse des images sanglantes qui lui secouaient le corps entier. Inconsciemment, elle poussa un cri aigu et effrayé en s’enfonçant davantage dans son coin. Ça lui demanda plus d’une quinzaine de minutes avant de parvenir à repousser ces scènes de sa tête, mais l’effroi qu’elle avait ressenti demeurait ancré, vif. Elle se secoua la tête, impuissante face aux tremblements qui l’assiégeait. Et pourtant, ses angoisses n’étaient même pas encore terminées.

Après Brethil, ça avait été le tour à Scott de s’en aller. Si à ce moment-là, l’état de Nimüe avait été instable, ça l’avait davantage aggravé. L’Élémental ne s’était pas vraiment encombré d’un monologue rassurant comme l’avait fait l’Ange, mais il lui avait quand même promis de revenir la chercher bientôt. Et il était parti. Sauf que, pour une raison qui avait échappé à Nimüe, son départ avait aussi marqué le début de cette attitude distante collective qu’avaient prise Hakiel et Miles à son égard. Ils avaient bien tenté de la lui cacher, mais le départ de l’Orisha, peu après celui de Scott, avait en quelque sorte renforcé l’inquiétude qui lui serrait l’estomac. Nimüe avait tout essayé pour convaincre le garçon aux yeux dorés de tout lui avouer, mais il avait, avec entêtement, refusé de céder ne serait-ce qu’un tout petit indice. La petite fille s’était rapidement renfrognée face à son silence insoutenable. Puis, la Bélua s’était tournée vers Daerion.

Celui-ci n’avait même pas hésité à délier sa langue et lui avait admise la vérité sans prendre un seul détour. Pleurant comme une madeleine, Nimüe s’était précipitée vers la chambre qu’on lui avait prêtée, s’y enfermant sans plus oser en sortir. La rouquine se laissait petit à petit gruger par la peur et le désarroi. Sa frayeur était si dense qu’elle semblait avoir recouvert chaque objet qu’il y avait dans la pièce. C’était si pesant que la Bélua avait les épaules toutes comprimées. Muette, elle récitait mentalement une prière à la Déesse de la Lune qu’elle répétait sans cesse en boucle. Elle implorait Phoebe d’offrir sa divine protection à tous ceux qu’elle était elle-même incapable de protéger. « Je vous en supplie, faites qu’ils reviennent tous les deux en vie… » Rajoutait-elle pour conclure chacune de ses supplications à haute-voix. « Psst… Nimüe? » La rousse reconnut la voix d’Hakiel. Pourtant, ce fut à peine si elle avait réagi à son entrée, toujours aussi immobile dans son coin. À vrai dire, la fillette n’avait plus la force de lui faire face dans un état aussi déplorable que le sien. Intérieurement, elle espérait qu’il renoncerait à lui parler. Mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, le jeune garçon s’était rapproché d’elle, lui demandant si elle pleurait. Pourtant, à ce moment-là, Nimüe avait déjà craqué : elle lui sauta au cou en inondant son visage de larmes et ses vêtements de morve en lui enfonçant les ongles dans les épaules. La jeune Bélua tremblait comme une feuille. « J’ai peur… » Murmura-t-elle en renforçant son emprise autour de lui. « Brethil est partie à la guerre e-et… » Elle s’interrompit, coupée par ses propres sanglots. « On veut s’en prendre à la vie de Scott. C'est pour ça que Miles est parti: il veut s'assurer qu'il ne risque rien. M-mais Scott est peut-être déjà entrain de mourir! » Elle renifla bruyamment. « C-c’est Daerion qui me l’a dit. »

Son cœur battait comme un lion en cage, tambourinant violemment dans sa poitrine. Nimüe resserra les doigts sur les épaules d’Hakiel, se blanchissant les jointures des mains. Ses tremblements avaient légèrement cessé, mais ses larmes – elles – poursuivaient leur lente descente sur son visage. Elle était tant absorbée par ses tourments qu’elle entendait à peine l’agitation provenant de l’extérieur. Ça faisait un assez bon moment qu’on avait arrêté de chanter à Ciel-Ouvert. Pourtant, la grande cité ne dormait jamais.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mar 10 Mai 2016, 04:49

La protection de Phoebe
« Déesse de la Lune et protection des enfants »

Je ne m’étais pas attendu à une telle réaction. À peine avais-je posé le pied à l’intérieur de sa chambre que Nimüe se jeta sur mes épaules, les empoignant fermement dans ses mains en me noyant le visage de ses larmes; en m’inondant les oreilles de ses pleurs.

« Ni-Nimüe? Calme-toi! » M’exclamais-je complètement sidéré, incapable de saisir précisément la détresse qui envahissait la fillette.

Mais elle ne m’entendit pas, ou à peine, ses pleurs gagnant en force et ses larmes gagnant en intensité. L’un ne venait sans l’autre, et c’était dans un véritable torrent salé que je tentais de me sortir la tête pour prendre une bouffée et respirer.

« J’ai peur… » Dit-elle alors qu’un frisson paraissant incontrôlable semblait lui courir dans le dos et que sa voix, engloutie dans un flot interminable, se cassait à chaque respiration qu’elle inhalait.

La voir dans un tel état me serrait le cœur et je ne pus m’empêcher de baisser les yeux, coupable. Les remords me prirent si soudainement que je faillis tout lui balancer, comme par impulsion, sur ce qui advenait véritablement de la réalité. Elle devait le savoir, finalement. Lui cacher la vérité n’avait pas été une bonne idée. J’ai vraiment été idiot de penser ça… Songeais-je en me mordant frénétiquement la lèvre, la vérité se glissant sur le bord de mes lèvres, prête à faire surface, prête à lui être dévoilé, à ne plus être cachée par mes vains efforts. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de songer à la panique qui l’accaparerait lorsqu’elle connaître enfin la vérité. Les larmes tomberaient en torrent intarissables: elle serait inconsolable. Alors tout doucement, je me rétractais. Ne pas l’affoler plus encore qu’elle ne l’était… Oui, oui, c’était la meilleure chose à faire présentement. Elle ne devrait pas savoir pour Miles, pour Scott surtout, et il fallait que je garde le secret jusqu’à ce que Miles revienne à la maison, qu’il arrange tout – ou du moins, presque tout. S’il-te-plaît, rentre vite à la maison! Lui criais-je intérieurement, espérant que mon souhait soit exaucé grâce à la Magie de Phoebe, qu’il traverse la distance qui nous séparait pour venir résonner dans sa tête.

Cependant, la Bélua poursuivit sur quelque chose qui faillit m’envoyer à la renverse sur le plancher. Co-Comment pouvait-elle être au courant?! Elle savait que Scott était en danger et que Miles était parti pour s’assurer que rien de grave ne lui soit arrivé! Co-Comment était-ce possible au juste? Bon sang! Je n’avais pourtant rien dit – quoi que failli, mais qu’importe! P-Peut-être avait-elle fini par le deviner? Car Nimüe n’était pas qu’une petite fille pleurnicharde et fragile et timide, elle était aussi intelligente. Tenter de lui cacher la vérité n’avait donc pas servi à grand-chose… J’aurais tellement dû lui dire avant au lieu de la laisser dans l’incompréhension et l’inquiétude la plus totale… Je me sentais de plus en plus coupable, n’osant même pas croiser son regard larmoyant ou même entrapercevoir son visage, inondé par les larmes. Déglutissant maladroitement, je posais uniquement mes yeux sur la pointe de mes pieds, incapable de faire autrement… Ou plutôt, incapable d’affronter le désespoir grandissant de la fille aux yeux écarlate. Elle savait… Elle savait absolument tout, vraiment tout…

« C-c’est Dærion qui me l’a dit. » Renifla-t-elle entre deux pleurs et ma bouche, comme un automatisme, s’écarta au point d’en tomber.

D-Dærion? Par Phoebe! C’était cet imbécile qui lui avait tout balancé?! Mais il n’a pas de cervelle, ce moineau?! Mais POURQUOI il est allé lui dire ça?! Bon sang! Une rage, toute dirigée vers le majordome de seize ans, monta en moi. Je pouvais bien croire que l’adolescent s’accordait à respecter chacun de nos ordres aveuglément, sans même se poser de question, mais de là à ne même pas être en mesure de capter l’état de Nimüe et de lui balancer ça de but-en-blanc – et connaissant le grand tact de Dærion, ça avait dû être catastrophique! – alors là, il frôlait l’idiotie! Quel crétin! Mais quel crétin! Pensais-je alors qu’il y a à peine quelques secondes, je songeais à lui dévoiler les véritables raisons du départ de Miles. Mais moi, je ne l’avais pas fait! Parce que j’avais du cœur! Et qu’en ce moment, Nimüe n’avait pas besoin d’être aussi secouée, psychologiquement! Elle avait besoin de repos, d’avoir la tête libre de tout souci, et non pas encastré sous une tonne d’inquiétudes et de peurs qui n’en finiraient pas de la torturer!

« Nimüe! Écoute-moi… »

Mais elle ne cessait pas de trembler, de pleurer, de se lamenter, d’avoir peur, de s’inquiéter, et de pleurer. Et lorsqu’on se sentait aussi triste et apeuré, on ne raisonnait pas, on n’écoutait pas; on laissait les sentiments et les émotions prendre le dessus sur la raison.

« Ne t’en fais pas! Fais leur confiance! Scott est fort, non? C’est toi qui me l’as dit! Et Miles aussi est fort! Et moi aussi j’ai peur pour eux, mais j’ai confiance en eux! Je suis convaincu qu’ils s’en sortiront tous les deux. Tu m’entends? Ils vont s’en sortir! Alors arrête de pleurer et… et… s’il-te-plaît… Fais leur confiance… »

En vérité, j’étais tout aussi angoissé qu’elle en ce moment. Savoir Miles parti depuis aussi longtemps m’inquiétait, surtout après la conversation que nous avions eue avant qu’il ne quitte la maison. Et j’avais beau me convaincre que tout se passait bien, je ne pouvais pas repousser l’indélébile inquiétude qui noircissait ma tête. Puis, l’explosion de Nimüe, cette peur affolante et angoissante qu’elle libérait par chacun des pores de sa peau, n’avait fait qu’accentuer ma propre détresse. Sentant des larmes monter jusqu’à mes yeux, je me pris sur moi-même, repoussant la jeune fille avant de lui crier au visage:

« Il faut qu’on soit fort, Nimüe! Sinon, on ne sera capable de rien! On ne peut pas les aider aujourd’hui parce qu’on est trop faible, mais on doit devenir plus fort! Pour les protéger! Pour s’assurer qu’ils aient bien eux aussi! Tu comprends? J’veux plus perdre personne… » M’époumonais-je en sentant un frisson glacé me traverser la peau, ma voix s’étant brusquement élevée sous l’effet de la panique et de l’inquiétude profond que je ne cessais de nourrir dans mon esprit.

Quand tout à coup, un tumulte se mit à grossir de l’autre côté des murs de la maisonnée. Brusquement, je redressais la tête, filant à toute allure vers la fenêtre de la chambre de Nimüe. Me redressant sur la pointe des pieds, je jetais un regard, mon cœur battant à tout rompre. Et si c’était Scott et Miles qui revenaient? Et si c’était eux qui faisaient ce bruit pour témoigner de leur présence? Cette idée ne cessait de tourner dans mon esprit, les premières secondes où je sondais la fenêtre, quand celle-ci finit par éclater en mille éclats lorsque j’aperçus des Marcheurs dans la rue. Ce n’était pas Miles. Ce n’était pas Scott. Ce n’était ni l’un ni l’autre, et mon cœur, encore plus, se serra de déception et d’inquiétude. Mais qu’est-ce que vous fichez… Avais-je envie de hurler, mais c’était suffisant comme ça: il fallait que je me calme, que je leur fasse confiance, comme j’avais demandé à Nimüe de le faire.

Mais voilà, au moment où j’allais me décider à me détourner de cette vision, j’aperçus un premier enfant suivre le pas d’un Marcheur. Et puis un second, un troisième, un quatrième… Ils étaient une ribambelle, aidés et soutenus par les Marcheurs et les quelques Banshees qui se trouvaient dehors et qui avaient arrêté tout chant pour observer ce curieux événement.

« I-Il se passe quelque chose dehors… Glissais-je en reniflant bruyamment.
I-Il y a plein d’enfants… »

Restant sur le coin de la fenêtre pendant quelques secondes, je me mis à observer leur progression sous la neige des montagnes et sous l’assaut du vent glacial. Il faut qu’on soit fort, Nimüe! Sinon, on ne sera capable de rien! On ne peut pas les aider aujourd’hui parce qu’on est trop faible, mais on doit devenir plus fort! Pour les protéger! Pour s’assurer qu’ils aient bien eux aussi! Tu comprends? Ce que j’avais dit à la petite fille tournait et se retournait dans mon esprit, comme un carrousel auquel on aurait reitre tout droit de s’arrêter. Puis, d’un seul mouvement, je me décalais de la fenêtre, me retournant vers Nimüe. Rapidement, je m’essuyais les yeux, braquant mon regard doré dans le vermeil de ses propres yeux.

« Les Marcheurs sont revenus avec des enfants… Répétais-je d’une voix faible. Je veux aller voir ce qu’il se passe… » Dis-je alors avec plus de fermeté et de conviction.

Je fis quelques pas en direction de la porte, ne sachant trop quoi penser de ce que je m’apprêtais à faire. Mais je voulais aider, arrêter d’être le petit être statique que l’on se devait de protéger. C’était à mon tour maintenant. C’était à mon tour de tendre la main à autrui et de les aider à se relever! Lentement, je me retournais en direction de Nimüe, que je venais de dépasser et qui n’avait toujours pas bougé. Que comptait-elle faire? Agir ou se lamenter? Agir ou rester figée?

« Tu veux devenir forte toi aussi, pas vrai? »

Je tentais de percer ses pensées à travers le noir de l’obscurité et le rouge de son regard encore mouillé.

« Tu viens? Allons voir ce qu’il se passe. »


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Sam 14 Mai 2016, 19:40

Les larmes suspendues à cils, Nimüe écoutait Hakiel crier – non, plutôt, elle s’obligeait à l’écouter – tremblante comme un animal apeuré. Alors, c’était vrai : c’était la stricte vérité. Le jeune garçon avait fini par la lui admettre. Comme Daerion. La jeune fille serra les dents. Quand elle était allée parler à ce dernier, elle avait refusé d’y croire. Et pourtant, la Bélua s’est torturée avec les mots du majordome, elle s’était indéniablement raccrochée à cet aveu inquiétant qui avait franchi sa bouche et elle avait pleuré sans retenue, comme maintenant d’ailleurs. Mais depuis qu’Hakiel avait confirmé les paroles du jeune homme, Nimüe était effondrée, désespérée. Elle avait beau reconnaître les efforts d’Hakiel à s’entêter à lui donner espoir, à lui tendre son désir de croire en eux, de croire à leur Force et prier pour qu’ils surpassent les dangers mais… Mais il ne savait rien : en fait, il ne pouvait pas le savoir, à propos de… tout. Particulièrement le souvenir douloureux de sa mère qui, lui pesant sans arrêt sur la conscience, lui revenait aussi cruellement à l’assaut lorsqu’elle réussissait à se bâtir rien qu’une parcelle de confiance pour Scott et Miles, telle une comparaison qui s’amusait à la faire toujours plus mal, toujours plus souffrir. La Déesse n’avait pas été capable de protéger Cérès – sa mère – des lames qui lui avaient pourfendu la chair. Nimüe avait encore foi en la puissance de Phoebe malgré tout, mais qu’est-ce qui pouvait lui assurer, sans le moindre doute, que Sa protection divine atteindrait l’Elémental? Qu’elle serait suffisante pour le prévenir de ces menaces si préoccupantes que l’Orisha avait songé bon de lui venir en soutien? La rouquine avait peur, très peur. Elle était juste incapable de se soustraire à ce sentiment noir, à cette mauvaise impression qui l’étouffait tant et aussi longtemps qu’elle ne les revoyait pas revenir en vie. Ainsi, ses larmes poursuivraient leur chute intarissable sur ses joues rouges. Ses doigts continueraient à s’agripper fermement aux pans des vêtements d’Hakiel, tremblants. Être forte… être forte. Il lui demandait vraiment ça? Ça… plus que toute autre chose qu’elle aurait réellement pu accomplir? Sa mâchoire se crispa. Mais je ne suis pas forte… « J-Je ne suis pas forte… » Se lamentait-elle autant en mots qu’en pensées, quintuplant ses sanglots salés. C’était pathétique. En plus, comble de tout, le regard de la Déesse était posé sur elle! L’éclat de la pleine Lune brillait de mille feux dehors, elle le savait.

Phoebe avait-elle honte d’assister aux pitoyables lamentations de désespoir de l’un de ses propres enfants? Se désolait-elle d’apercevoir l’âme faible de Nimüe lui empoisonner tout raisonnement et courage? Sans doute… Non, il n’y avait aucun doute. La jeune Bélua était loin de prétendre connaître les véritables pensées de la Déesse de la Lune, mais plus elle y songeait, mieux elle y croyait. Relève la tête! Je n’apprécie pas ton attitude de faible d’esprit. Semblait lui hurler la Lune dont la rare lumière argentée s’immisçait entre les rideaux. La rousse parut chanceler sous le poids de l’accusation que seule elle entendait tonner dans les Ténèbres de la pièce. Et ça la révulsait : elle ne voulait pas être une misérable. Elle ne voulait pas être une lâche… Pas aux yeux de Phoebe, ou qui que ce soit. Pourtant, cette voix refusait de taire ses paroles acerbes et Nimüe était incapable de la repousser. C’était dur. Trop dur pour elle. Et les larmes n’en cessaient plus de pleuvoir sur elle et, petit à petit, la noyer. « I-Il se passe quelque chose dehors… » Prise dans son Univers de cruauté, la Bélua n’avait pas remarqué qu’Hakiel s’était éloigné vers la fenêtre, là où il jetait un coup d’œil. Le jeune garçon semblait… troublé. « I-Il y a plein d’enfants dehors… » Poursuivit-il. Cependant, c’était à peine si Nimüe réagit.

Pourtant, Hakiel refusa rapidement d’en rester là plus longtemps et continuer à angoisser. Il souhaitait agir : il voulait accomplir quelque chose au lieu de se morfondre dans des peurs et inquiétudes qu’il avait admis lui-même ressentir. La main posée sur la poignée de porte, il invita la rousse à venir avec lui en posant une énième fois la question qui la hantait : « Tu veux devenir forte toi aussi, pas vrai? » Lentement, la Bélua essuya les goutteles d’eau lui souillant la peau des joues. Puis, elle renifla bruyamment avant d’esquisser des pas timides vers l’avant – sachant que le regard de la Déesse ne l’avait toujours pas lâché. Il lui cognait le dos, Il guettait d’observer sa réaction, de voir sa décision. Nimüe déglutit. Qu’est-ce que Phoebe désirait-elle qu’elle fasse? « J-Je viens. » La fille se rapprocha d’Hakiel jusqu’à s’arrêter à sa hauteur. Délicatement, elle lui prit la main. Son regard rougeâtre s’ancra ensuite dans le sien, dont l’éclat doré la fit rougir. Malgré tout, ses lèvres parvinrent à s’entrouvrir, comme au ralenti. « Je… je veux te croire Hakiel. Non… » Elle se reprit. « Je te crois. Comme je vais croire en eux. » En dépit des perles d’eau salées suspendues en-dessous de ses yeux, la Bélua se força à lui sourire. « On y va. »

Ensemble, ils sortirent de la demeure, ne rattrapant les Marcheurs qu’à l’aide du son des pleurs d’enfants qui résonnaient comme un chant funeste dans les rues de Ciel-Ouvert. La détresse de ceux-ci était oppressante, quasi palpable au toucher. Nimüe eut tôt fait de se sentir légèrement mal à l’aise à leur vue. Confuse, elle jeta un coup d’œil à Hakiel, mais incertaine de ce qu’elle voulait lui dire, la rouquine finit par reporter son attention aux Marcheurs rassemblés non loin d’eux deux qui chuchotaient. À entendre leur voix ou intercepter leur regard sombre, la situation paraissait bien grave. Sans doute plus qu’elle s’imaginait. Cependant, sa curiosité était beaucoup trop forte et tentante pour qu’elle se contente de continuer à les toiser tout bêtement. Elle voulait obtenir des informations alors, Nimüe se permit d’aller écouter, à l’insu des soldats, la conversation qu’ils entretenaient – le cœur battant – en amenant Hakiel derrière elle.

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Miles Köerta
Mer 18 Mai 2016, 05:48

La protection de Phoebe
« Déesse de la Lune et protection des enfants »

J’entendis un reniflement dans mon dos et me tournait en direction de Nimüe qui s’était rapprochée. Si de l’eau persistait toujours sur le bord de ses yeux, les larmes, par contre, se forçaient à ne plus couler. D’une voix tremblante, encore secouée par les sanglots qu’elle avait versés, elle m’indiqua qu’elle me suivait. Je me mis à la scruter minutieusement, voyant qu’il y avait tout à coup quelque chose de changé en elle, comme une force qui l’efforçait à mouvoir son corps fragile. Malgré sa peur, sa tristesse dévorante et qui ne cesserait jamais de la dévorer, qu’importe ce qui l’inquiétait, elle se tenait dorénavant debout devant moi, ses yeux s’accrochant aux miens avec une détermination nouvelle, une flamme naissante qui n’attendit pas bien longtemps avant de me réchauffer moi-même le cœur. Lorsque je sentis sa main glisser dans la mienne, je souris, prenant un peu plus de courage suite à ses paroles. Moi aussi j’étais terrifié de les savoir tous les deux en danger par quelque menace qu’elle soit, mais je voulais faire taire cette peur, me rendre maître de ces explosions de sentiment qui ne servait définitivement à rien: il était bon de s’inquiéter, c’était certain, mais il était encore plus de bon d’agir au lieu de se lamenter et de pleurer constamment sur notre sort. Sinon, qu’est-ce qu’on accomplirait exactement? Qu’est-ce qui nous ferait grandir et mûrir si nous restions toujours cachés à angoisser et à craindre le pire? Je pris une grande inspiration en observant Nimüe et je lui échangeais un sourire, bien heureux d’être accompagné: à deux, c’était toujours mieux d’affronter les épreuves de la vie, non? Il fallait se serrer les coudes et croire. Toujours croire. Sinon, on n’avait plus rien.

« Je te suis! »

D’un pas vif et silencieux – surtout pour ne pas alarmer le vautour de la maison que j’ai nommé Dærion – nous sortîmes tous les deux de la maison. Peu prévenants ou bien trop concentrés à rejoindre les Marcheurs, nous avions complètement oubliés d’enfiler nos manteaux et ce ne fut pas très long avant que le froid des montagnes ne s’immiscent dans nos vêtements. Pourtant, nous continuâmes de courir, sans même nous soucier du froid et des vents, simplement attentifs aux sons qui perçaient la nuit et qui nous guidaient directement vers le groupe que nous avions vus passé plus tôt. Rapidement, je croisais le regard de Nimüe, qui avait pris les devants et qui, à présent, me guidait dans les rues et les allées, mais bien vite, nous retournâmes à nos moutons.

Nous rattrapâmes rapidement les Marcheurs qui entouraient une petite bande d’enfants complètement sales et frigorifiés. Plusieurs portaient des blessures et d’autres, silencieux, au contraire de leurs camarades qui ne cessaient de renifler et de pleurer, tremblaient comme des grelots que l’on secouerait très très fort. À proximité de cet étrange cortège, notre pas se ralentit et nous observions, intrigués, l’avancée des hommes et des enfants. Ils continuèrent de marcher ainsi, amenant derrière eux les regards tout aussi intrigués des Banshees et des quelques habitants qui avaient sortis de leur domicile pour voir la raison de tout ce raffut, jusqu’à ce qu’ils finissent par se poser, les Marcheurs entourant les enfants, les enfants regardant les Marcheurs, et les spectateurs silencieux que nous étions n’osions esquisser un geste de plus en leur direction. Non loin, un duo de Marcheurs se détacha du groupe pour discuter en privé, jetant des œillades graves vers les enfants au visage perdu. Aussitôt, quelques rumeurs se mirent à gonfler autour des habitations, chacun allant de son grain de sel et de sa supposition. Mais nous, nous restions silencieux, fixant simplement les visages aussi apeurés et tristes de ces pauvres enfants. Ces visages, Nimüe et moi, nous les arborions de l’intérieur: eux, tout bonnement, les dévoilait aux yeux de tous. Je levais la tête vers le ciel, éclairé par la Lune. Qu’est-ce qui s’est passé?

Mais je ne pus aller plus loin dans ma réflexion, Nimüe me tirant doucement vers les deux Marcheurs qui s’étaient légèrement éclipsés. Ils restaient là, sans bouger, seulement à regarder, échangeant des bribes de quelque chose qui semblait particulièrement sévère.

« […] Ce serait les Démons tu crois?

- Ils ne sont pas à écarter. La guerre religieuse fait rage, certes, mais les Cornus trainent encore un peu partout dans les montagnes à cause de cet autre conflit, souligna le plus grand Marcheur, qui avait une longue barbe rousse et des yeux turquoise et rouge luminescents. Cependant, je ne peux qu’établir des hypothèses pour le moment: on devra faire des investigations plus poussés plus tard. Là, le plus important, c’est de savoir ce qu’on va faire de ces gosses…


- Oui, tu as raison… Tu as une idée?

- J’en sais rien… Nous devrions aller voir… »

Il s’interrompit brusquement, notant notre présence et il fronça aussitôt des sourcils. Si, au début, il crut que nous étions des enfants appartenant au groupe qu’ils étaient parvenus à secourir à temps dans l’agonie et la destruction du village montagnard, il finit rapidement par noter notre allure plus propre et soignée. À ce constat, il soupira.

« Retournez chez vous les enfants. Ce n’est pas un spectacle.

- On l’sait. On est là pour aider! Avançais-je le plus naturellement du monde, plantant mon regard dans celui de l’Orisha barbu.

- Ce n’est pas un jeu, gamin… »

Je plaçais mes mains sur mes hanches, vexé.

« Je ne joue pas! Je suis sérieux! Nous voulons vraiment vous donner un coup de main!

- … Quel est ton nom?

- Hakiel! Et elle, c’est Nimüe. »

Le Marcheur se pencha dans notre direction et il dû plier des genoux pour pouvoir se mettre à notre hauteur et nous regarder droit dans les yeux.

« Et que comptes-tu faire pour venir en aide à ces enfants, Hakiel?

- Je… »

Je me tus, baissant les yeux, sachant ma réponse bien bancale et naïve.

« Je… Nous voulons simplement nous rendre utiles… » Chuchotais tout bas, jetant un coup d’œil en direction de Nimüe avant de poser mon regard vers le groupe d’enfants, qui pleurnichaient et se serraient les uns les autres pour ne pas avoir froid.

Les Marcheurs tentaient du mieux qu’ils le pouvaient de les réchauffer avec leur fourrure, les Banshees s’approchant timidement d’eux pour les réconforter, mais rien ne fonctionnait efficacement, les gamins continuant de trembler et de trembler, comme des feuilles de papier. Ma gorge se serra et cela, on pouvait le sentir dans ma voix.

« C-C’est trop triste… Qu’est-ce qui s’est passé? »

Le Marcheur à la barbe ne voulut répondre clairement, nous offrant uniquement comme réponse qu’ils étaient arrivés trop tard pour les protéger et pour venir en aide au plus grand nombre de personnes. Je ne pouvais m’empêcher d’observer les enfants. Leurs regards semblaient si tristes et si vides… C’était déchirant pour le cœur et quand ça déchire le cœur, ça fait toujours très très mal.

« On dirait qu’ils ne croient en rien… » M’attristais-je en les contemplant, tournant mon visage vers Nimüe, me sentant soudainement si impuissant devant leur misère, leur peine, leur détresse…

Finalement, peut-être que ce Marcheur avait eu raison après tout.

Qu’est-ce que nous pouvions faire?


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Mar 28 Juin 2016, 05:42

Sans prononcer un mot, Nimüe avait fixé Hakiel se rapprocher du duo de Marcheurs à grands pas, juste après que ceux-ci aient noté leur présence près de leur emplacement. Gênée, le visage de la Bélua devint pivoine alors qu’elle baissait les yeux en direction du sol. La petite fille était mal à l’aise qu’ils se soient faits prendre ainsi, la main dans le sac, à épier cette conversation et maladroitement, elle se mit à s’entortiller les doigts comme un automatisme. À vrai dire, elle réalisait toujours ce geste quand la honte ou la gêne l’envahissait, mais d’une autre part, la petite avait de la misère à ressentir un véritable sentiment de culpabilité. Elle était incapable de ravaler la curiosité qui la rongeait depuis qu’Hakiel et elle-même avaient posé leur regard vers ce groupe d’enfants terrorisés. L’anxiété la dévorait face à son incompréhension de la situation actuelle. Elle s’inquiétait de sentir un poids aussi pesant de crainte leur écraser les épaules. La peur semblait léviter comme un nuage âcre et opaque au-dessus de leur tête, froid et déplaisant, qui recouvrait sa peau de frissons. Et le fait que, sous l’impulsion de l’adrénaline, la rouquine avait oublié de se mettre un manteau, n’améliorait pas cette sensation qui lui chatouillait désagréablement le corps en entier. Son cœur se serra. « Je ne joue pas! Je suis sérieux! Nous voulons vraiment vous donner un coup de main! » Les yeux de Nimüe s’agrandirent: le pouvaient-ils vraiment? Un soupir nerveux franchit les lèvres de la Bélua, se changeant en buée au contact du froid de la nuit qui lui glaçait les os.

Ils – Hakiel et elle – savaient si peu de choses à propos de ce que ces enfants avaient bien pu endurés. La rousse était incapable d’oublier leur regard sombre et désespéré, comme si l’Espérance avait tourné le dos à leur existence. Croyaient-ils qu’il ne leur restait plus rien à quoi se raccrocher, à quoi se soutenir, en ce monde? Sans doute. Après tout, Nimüe avait ressenti une impression semblable, identique, lorsqu’Elle s’était retrouvée dans l’étreinte d’Ezechyel. La Bélua déglutit, soustrayant brusquement ses yeux carmin du groupe d’enfants pour les river vers le ciel parsemé d’étoiles qui scintillait de mille-feux. Là-haut, la peur et le désespoir ne semblaient même pas exister, contrairement à ici, sur les Terres. Pourtant, ce n’était ni la gaieté de l’éclat des cieux ni sa beauté d’exception que Nimüe toisait, mais la pleine Lune qui brillait au centre de ce voile étoilé. Si elle n’avait jamais eu Phoebe qui la soutenait, qui la guidait, aurait-elle eu la même expression que ces enfants, figée sur son visage? La petite rouquine baissa à nouveau les yeux, puis croisa ceux d’une jeune enfant aux mires océan qui paraissait avoir à peu près son âge. Et, pendant quelques secondes, elles se regardèrent. « Et comment comptes-tu faire pour venir en aide à ces enfants Hakiel? »« Je… » Le regard de la petite fille se détourna sèchement de celui de la Bélua. « Je… Nous voulons simplement nous rendre utiles. » Nimüe continuait d’observer le dos recourbé de la fillette : elle notait bien que celle-ci tremblait, qu’elle tentait désespérément de conserver un minimum de chaleur en se serrant fermement aux autres enfants et ce, malgré ces manteaux de fourrures que les Marcheurs leur avaient posés sur les épaules.

Mais c’était à peine si ça semblait vraiment les réchauffer – comme si la chaleur elle-même était incapable de les atteindre à présent. Les Banshees avaient beau se démener à chuchoter des mots doux et à esquisser des gestes réconfortants à chacun d’entre eux, tout leur semblait dérisoires : il n’avait qu’à regarder l’éclat de leurs yeux. Mais il doit bien y avoir une façon pour leur redonner Espoir et Courage. Il doit y en avoir une! C’était ce que se répétait intérieurement Nimüe, inlassable, mais la vraie question était de savoir laquelle. D’une oreille, la jeune Bélua entendit Hakiel demander des explications aux deux Marcheurs, la gorge serrée, à propos de ce qui s’était passé. L’un des hommes s’égara presque aussitôt dans une histoire vague au cours de laquelle il leur avoua ses regrets de ne pas " être parvenu à tous les sauver avant ". La rousse se pinça la lèvre inférieure. Pourquoi refusait-on de leur dire la vérité? Parce que nous sommes des enfants. « On dirait qu’ils ne croient en rien… » Marmonna tristement Hakiel. Nimüe parvint à soutenir ses yeux dorés, inspirant profondément. « J-j’ai peut-être une idée pour redonner un peu Espoir à ces enfants. » Elle pivota timidement vers les deux hommes, tremblante de froid. « V-vous nous avez demandé c-ce que nous c-comptions f-faire pour les aider, n-non? N-nous pourrions déjà l-les amener a-ailleurs pour é-éviter qu’ils m-meurent de froid. » Les Marcheurs se regardèrent. « Nous pouvons toujours les emmener à la Vigilante pour qu’ils puissent se réchauffer un peu. »« Et après? Nous ne pouvons pas les laisser seuls, livrés à eux-mêmes. » Rétorqua le barbu. « N-nous leur tiendrons c-compagnie! » La Bélua sourit. « F-faites-nous confiance! Nous ne les a-abandonnerons pas à leur désespoir. A-alors, s’il vous plaît, donnez-nous u-une chance de leur v-venir en aide. »

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 29 Juin 2016, 17:01

La protection de Phoebe
« Déesse de la Lune et protection des enfants »

Qu’est-ce que nous pouvions faire? Nous n’étions que des enfants, nous étions que des mômes, de sales gosses… Qu’est-ce que nous pourrions leur offrir pour les retirer de ce vide dans lequel ils se noyaient et ne se défendait? Finalement, je ne pus soutenir plus longtemps le regard de Nimüe et je baissais les yeux vers le sol, prenant soudainement conscience de la grandeur de ma propre demande et là, j’en venais à m’intimider moi-même face à la tâche que nous nous incombions d’accomplir. Tremblant, grelottant en me souvenant que je n’avais pas une once de fourrure sur le dos pour me protéger des vents glaciaux des montagnes, j’entourais mon corps de mes bras pour limiter ma perte de chaleur.

Est-ce que nous étions assez forts pour leur venir en aide? Est-ce que nous avions le droit de nous imposer de la sorte, alors que ces enfants vivaient sûrement les pires moments de leur vie? À bien les regarder, c’était comme s’ils ne désiraient plus vivre, c’était comme si la vie en elle-même était devenue une véritable plaisanterie, un bien si dérisoire et si peu désirable qu’ils semblaient vouloir la rejeter le plus loin possible. Les voir ainsi, aussi vide que le fond des poupées, me rendait… Ça me rendait responsable. Je veux dire… Je voulais être responsable d’eux pour ne pas qu’ils tombent et se tuent par eux-mêmes de l’intérieur. Je voulais les aider comme Miles m’avait aidé à ne pas me suicider de l’intérieur, ici, dans le cœur. Après la perte de Papa et de Maman, après avoir pris conscience de mon impuissance, c’était comme si mon existence entière n’était devenue qu’une… qu’une chose inutile. Je me réveillais le matin pour la forme, je continuais de manger et de boire pour la forme, je continuais de respirer pour la forme, de vivre pour la forme, mais ça, ce n’était pas une vie: c’était une obligation, comme si je me forçais, de mauvaise grâce, à vivre pour… pour rien. J-Je veux vraiment les aider. Je… Mais je ne sais pas quoi faire… Redonner espoir n’était pas chose aisée. Il ne suffisait pas de sourire pour redonner le sourire; il ne suffisait pas de se montrer empathique pour la détresse de l’autre pour que ce dernier se sente entendu et écouté. Il fallait… bien plus que ça. Il fallait un but, un nouvel espoir qui soutient ce corps et cette âme à cette vie à laquelle plus rien ne pouvait s’attacher. Mais quoi? Quelle serait cette attache qui retiendrait ces enfants à cette vie qui leur paraissait si inutile? Quel serait cet espoir, suffisamment puissant et grand, qui leur donnerait le courage nécessaire pour continuer d’avancer et de grandir dans leur existence?

« J-J’ai peut-être une idée pour redonner un peu Espoir à ces enfants. »

Alors que Nimüe se tournait vers les deux Marcheurs, moi, je pivotais instinctivement vers Nimüe. Elle continua sur sa lancée, sa voix s’écorchant par des soubresauts causés par le froid qui s’immisçait en elle et alors qu’elle parlait et que les Marcheurs lui répondaient, mon regard finit par glisser jusqu’aux structures de la Vigilante, que l’on voyait en amont de là où nous nous tenions, à demi cachée par les nuages et le verglas qui soufflait sur la montagne. Là-haut, aucun doute possible: ils seraient en sécurité le temps de savoir ce qu’ils adviendraient d’eux. Je reposais mes yeux sur les Marcheurs devant nous et j’approuvais les propos de Nimüe d’un vigoureux hochement de la tête. Même si je ne savais pas ce qu’elle avait à l’esprit exactement, je lui faisais entièrement confiance. Ce n’était pas comme si je connaissais énormément cette fille, mais elle était mon amie et je savais qu’au fond d’elle, elle cachait de terribles et lourds secrets. Pourtant, sans même la connaître entièrement, je savais d’instinct qu’elle n’était pas mauvaise, que ses troubles et ses problèmes n’avaient pas assombris son âme pour la rendre cruelle.

« Faîtes-nous confiance! » Répétais-je moi aussi tout en leur adressant un sourire qui se voulait courageux et déterminé.

Si Nimüe avait trouvé un moyen pour faire renaître des étincelles dans leurs yeux, je ne pouvais qu’aller dans son sens et la soutenir dans les prochaines heures qui vont suivre.


Suite à notre demande, les Marcheurs avaient fini par accepter notre aide et ils se sont mis à rassembler les enfants pour les amener à la Vigilante. Nimüe et moi, nous nous étions faufilés dans le lot, aidant les plus faibles à marcher en leur offrant nos épaules et nos jambes pour faciliter leur progression dans la neige de Ciel-Ouvert. J’avais tenté de commencer une conversation avec une fillette, en vain. Elle me prêtait à peine d’attention, son regard simplement tourné vers l’avant, vide, absent… Vivre pour la forme… Vivre pour rien… Je n’avais plus prononcé de mots jusqu’à l’entrée de la Vigilante, jusqu’à ce que les enfants soient logés dans une grande pièce de l’édifice, au rez-de-chaussée. Cette pièce fut rapidement aménagée pour l’occasion: des couvertures chaudes et quelques couches avaient été placées pour cette nuit. Jusqu’à ce que les adultes prennent une décision à leur propos, ils resteraient dans cette salle.

« Bien. Pour le moment, vous dormirez ici. Vous avez de la nourriture et des boissons pour vous sustenter ainsi que des couvertures chaudes, des fourrures et un feu pour la nuit. Demain matin, nous solliciterons l’aide des habitants pour vous donner à chacun une couche confortable pour dormir, énonça le Marcheur roux après que tous les enfants se soient installés dans la salle. Je sais que les prochains jours seront difficiles pour vous et que mes paroles ne vous atteindront peut-être pas, mais ne désespérez pas. Vous êtes en vie, pas vrai? Vous êtes là, devant moi, et si Edel vous a gratifié d’une telle existence, alors il ne vous ait pas permis de la gâcher et cela, c’est loin d’être dérisoire. Il y a de l’espoir même dans les pires moments, les enfants. Il suffit qu’on le laisse nous guider pour qu’il nous montre la voie à emprunter. »

À ces mots, le Marcheur posa son regard sur Nimüe et sur moi, qui aidaient les enfants en leur donnant les fameuses fourrures qui les tiendraient au chaud lorsqu’ils se déplaceraient à l’extérieur. Je jetais un regard en direction de mon amie avant de lui faire un signe de la tête et de m’avancer vers le Marcheur. Celui-ci nous regarda longuement avant de poser ses mains sur nos épaules, se penchant vers nous pour nous souhaiter bonne chance et de faire de notre mieux.

« Ne vous en faîtes pas… Nous sommes comme eux, lui chuchotais-je en lui adressant un sourire reconnaissant. Merci beaucoup. Merci de nous laisser notre chance. »

Puis, il quitta la salle, nous laissant seuls avec les enfants. Un silence imposant nous frappa de plein fouet et je pris une grande inspiration avant de faire un pas vers les enfants, éparpillés ici et là dans la salle.

« S-Salut! Hum… Je m’appelle Hakiel et voici mon amie, Nimüe! »

Rien. Aucune réaction, que des regards vides, absents… Ils vivent pour la forme… Ils vivent pour rien… Un petit sourire se dessina peu à peu sur mes lèvres et je choisis de m’asseoir devant les autres enfants, les invitant à faire de même s’ils le désiraient.

« Nous aimerions savoir quelque chose. »

Toujours le silence, mais certains regards semblaient faire plus ou moins attention à ce que j’avançais.

« En quoi croyez-vous? »


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Mar 05 Juil 2016, 19:16

« Nous aimerions savoir quelque chose. » Alors que résonnait la voix d’Hakiel sur les murs de la Vigilante, perçant le lourd silence qui dominait l’endroit, Nimüe fixait, tour à tour, chaque enfant présent. Ses grands yeux se heurtèrent violemment à la peine qui les étouffait. Mornes et sombres, leurs prunelles n’illustraient que le désespoir. Leur visage était tiré par la crainte qui semblait, peu à peu, grandir en eux. Ils tremblaient tous, en dépit du Feu qui brûlait docilement à l’intérieur de la pièce. Ses flammes orangées dégageaient une chaleur réconfortante et douce – à son avis – qui n’avait rien à envier au climat inhospitalier des Montagnes. Pourtant, ce n’était toujours pas suffisant : des larmes salées tombaient encore sur leurs joues, leurs pleurs étaient indomptables, et le plus désolant, c’était cette frayeur qui empoisonnait toute leur volonté. Ces enfants regardaient le monde d’un œil vide et indifférent, comme si le cadeau d’Edel n’était rien d’autre qu’une mauvaise plaisanterie, un poids qui écrasait, petit à petit, leur esprit ayant déjà renoncé à exister. La jeune Bélua sentit son cœur se serrer : il lui faisait mal, mais sans doute pas autant que le leur. Elle riva les yeux au sol. Est-ce que sa solution les aiderait vraiment? Parviendrait-elle à leur tendre cet Espoir que ces enfants s’entêtaient à repousser? Seule Phoebe le savait. La rouquine se pinça les lèvres. Sa confiance était perturbée. Un doute s’y était malicieusement incrusté et, à présent, la Bélua hésitait. Ses actes pourraient-ils leur rapporter quoi que ce soit? C’était dans l’ignorance de cette réponse où son trouble se nourrissait, où sa volonté se fragilisait.

Pourtant, la rousse se débattait rien que pour cacher ce soudain manque de confiance qui la frappait, sans pitié, au sujet de son propre plan. Nimüe releva la tête, tandis que ses mains se rapprochait doucement de l’emplacement de son cœur, pour monter jusqu’à son cou. Les doigts légèrement tremblants, elle toucha la chaîne en argent suspendue à sa nuque et, lentement, elle la retira, serrant le pendentif au creux de sa paume pour se redonner courage et détermination. « En quoi croyez-vous? » Silence. La Bélua ouvrit la main et regarda la rose, taillée dans une pierre immaculée légère, qui se tenait entre les maillons du collier, symbole de la Déesse de la Nature. La petite sourit. Phoebe était toujours avec elle; elle l’épaulerait. Elle devait y parvenir, elle devait y croire, qu’importe ses hésitations. « À rien d’autre que l’injustice. » La voix, sortie d’entre les lèvres d’une enfant, rompit le mutisme régnant à l’intérieur de la Vigilante. Celle-ci c’était levée, et soutenait l’éclat dorée des yeux d’Hakiel. Plusieurs autres de ses compagnons acquiescèrent aux mots de fatalité de cette fille, où seul subsistait un désespoir vif et profond. « C’est à cause de nos croyances que nous avons tout perdu! » Elle s’exprimait au nom de tous, mais Nimüe percevait sans peine les sanglots et les tremblements qui sévissaient au fond de sa voix. Cependant, ses paroles jetèrent sur les épaules de la rouquine un poids considérable qui renforça, contre son gré, son malaise. « E-elle a raison. » L’ambiance devenait de plus en plus sombre, suffocante. « Si je ne peux pas revoir ma maman, je ne croirai en personne! » - « L’Originel nous a laissé tomber… » Et les pleurs repartirent de plus belle, mêlés aux plaintes désespérées qui montaient un peu partout. La jeune Bélua grimaça : comment pouvaient-ils cracher ainsi sur le nom de Sympan? Elle se redressa brutalement, les yeux humides, en hurlant : « ARRÊTEZ! » À son cri, les yeux des enfants se braquèrent vers elle. « Arrêtez de dire des choses pareilles… » D’un geste rageur, Nimüe essuya ses joues enduites de larmes.

« Vous êtes entrain de bafouer tout ce pourquoi vos parents et amis se sont battus pour vous protéger! » - « Mais qu’est-ce que t’en sais? » Rétorqua la petite fille. La Bélua laissa le calme revenir, aussi bien dans la Vigilante que dans son esprit, avant de reprendre la parole d’un ton plus doux : « Ils ont résisté, pas vrai? » - « Hein? » - « Quand ces Démons sont venus, vos proches ne se sont pas laissé faire, n’est-ce pas? » Ce n’était pas tout à fait une question, comme si Nimüe cherchait plutôt à ce qu’on lui confirme un fait. « B-bien entendu. » Lui marmonna la fillette. « Dans ce cas, si vos croyances importent si peu, pourquoi l’ont-ils fait? Pourquoi ne se sont-ils pas soumis au lieu de combattre la menace? » - « Nous… » Aussitôt, elle se tut et la rousse en profita pour poursuivre. « Cessez de vous morfondre dans la peine, ne renier pas tout ce que vos défunts… proches ont renoncé pour vous. » Le souvenir du visage de sa mère dansait en face de la Bélua. Au bord de verser de nouvelles larmes, la jeune fille se contraignit pourtant à continuer. « R-relevez-vous du désespoir et redressez-vous face à la peur. Je… je sais à quel point ça peut sembler compliqué, mais vous en êtes capable. Ne gâchez pas les vies que vos parents ont protégées au prix des leurs. »

Elle inspira profondément. « J-je connais quelques rituels qui peuvent rendre hommage aux défunts. » - « …C-c’est vrai? » Nimüe hocha de la tête. « S-si vous le voulez, je peux vous les montrer. » Son regard se posa rapidement sur Hakiel. « Je suis certaine que Phoebe saura les guider – ces Âmes emplies de courage et de bonté – vers l’Au-delà, si vous la priez et rendez grâce à la Nature que la Déesse chérit et protège de son œil bienveillant. » La Bélua leva bien haut le pendentif au creux de sa main, pour que tout le monde puisse voir la rose blanche. Son regard voyagea partout dans la salle, puis se posa sur un petit tabouret en bois où elle y plaça le collier. « Cette rose blanche représente Phoebe : c’est l’un de ses symboles les plus importants. Je suis consciente que ce n’est pas très fameux, mais si vous voulez prier la Déesse, vous devrez le faire devant ce tabouret, comme s’il s’agit d’un vrai autel. » - « … Tu crois que nos prières lui parviendront quand même? » - « Tout dépend de votre sincérité. » Elle se retourna vers Hakiel. En tant que Bélua, lui aussi, il pourrait aisément lui prêter main-forte et, après tout, son intention était simple. « Je compte leur faire faire une séance de prière pour demander protection à Phoebe. Pour ça, je connais plusieurs chants et danses, mais j’aurais besoin de toi pour prononcer les incantations pendant que je chante. Est-ce que ça te vas? »

La rousse vint ensuite s’adresser aux autres enfants. « Avec Hakiel, nous comptons commencer par un rituel qui vous octroiera la protection de Phoebe. Ensuite, nous vous apprendrons les prières qui vous permettront d’aider vos amis et parents à rejoindre l’Au-delà. Est-ce que ça vous convient? » À l’unanimité, ils hochèrent de la tête, acceptant sa proposition avec des yeux qui illustraient un sentiment nouveau, une petite touche d’Espoir qui lui mit un baume au cœur. Et sans plus tarder, Nimüe ouvrit lentement ses lèvres rosées, commençant à chantonner une musique et mouvant son corps au cœur d’une danse qui signerait le renouveau dans la vie de ces enfants : l’Espoir pouvait enfin renaître.  


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