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 [XXII] - La valeur d’un souvenir | Nimüe

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 17 Mar 2019, 18:28




La valeur d’un souvenir

# Un souvenir heureux est peut-être, sur Terre, plus vrai que le bonheur



Catégorie de quête : XXII. | Escorte
Partenaire : Nimüe Sùlfr ♪
Intrigue/Objectif : Avec quelques collègues et amis d’école, Hakiel nourrit le rêve de rédiger un atlas qui regrouperait l’ensemble des espèces fauniques des Terres du Yin et du Yang. Pour ce faire, le jeune homme voyage énormément afin de recueillir le plus d’informations possibles sur les animaux peuplant ce monde. C’est ainsi qu’à la croisée des chemins, il retrouvera son amie d’enfance, Nimüe, qui l’accompagnera durant une partie de son voyage grâce à la technologie des Enfants de Yanna.


Le trait n’était ni trop fin, ni trop épais, simplement parfait pour la courbe qu’exécutait son museau, une fois que la ligne de celui-ci ait rejoint le relèvement de ses babines. Je m’attelais avec patience et un brin d’excitation à l’esquisse de ce dessin, conscient qu’il s’agirait de l’image que j’utiliserais pour illustrer l’animal en question, dans mes notes. À mes côtés, mes trois compagnons, Mazhe Hnager, Nolween Yhaoven et Vaan Klervi annotaient, dans leur calepin personnel, les quelques observations que nous avions pu tirer de cette brève escapade hors de la capitale déchue. Cependant, au lieu d’y retourner pour y retrouver nos chambres, nous avons préféré établir ce petit poste d’attente provisoire – monté à l’aide de nos sacs et de quelques couvertures – afin de patienter jusqu’à l’arrivée de notre transport. En effet, au cours de notre séjour à Avalon, nous avons eu la chance de croiser la route de quelques braves errants qui avaient choisis de se poser, depuis quelques temps déjà, dans la capitale pour y vendre leurs produits et, de fil en aiguille, nous en étions venus à nous raconter nos aventures, nos prochaines destinations, etc. C’est à ce moment que Vaan leur demanda s’il serait possible pour notre petit groupe d’intégrer temporairement leur équipage, puisque nos routes se suivaient et qu’il serait beaucoup plus aisé, pour nous, de voyager à l’aide d’un transport plutôt qu’à pied, sachant que j’étais le seul parmi mes compagnons à pouvoir me vanter de posséder des ailes pouvant me porter selon les caprices du vent.

« Bien sûr, nous avons de quoi vous payer », avait convenu Vaan en constatant l’incertitude des hommes, ce qui eut tôt fait de les persuader d’aller en glisser quelques mots à leur supérieur, qui n’y vit aucune objection, si nous acceptions, cela dit, de nous plier à quelques exigences de leur vaisseau, comme ils l’appelaient – quand bien même nous n’avions pu le voir à ce moment.

Et à présent, nous les attendions non loin de la Porte qui nous mènerait vers les Côtes de Maübee, vérifiant à quelques occasions, l’horizon, à la recherche du fameux vaisseau de ces Enfants de Yanna. C’est ainsi qu’après un certain temps, nous vîmes Mazhe et Vaan se redresser, l’œil pétillant, le doigt tourné vers une forme qui commençait à se dessiner au loin.

« Hakiel, Nolween! Je vois notre carrosse arriver! »

D’un même mouvement, le Magicien et moi-même tournâmes nos visages vers l’horizon, où il nous était possible d’apercevoir une forme incongrue s’avancer lentement dans notre direction. Ensemble désordonné et peu esthétique, le vaisseau ressemblait à une sorte d’amoncellement difforme et négligé de maisons et d’autres structures qu’ils nous étaient pratiquement impossible de distinguer à une telle distance. D’abord surpris par une telle architecture trouble et dérangée, je fus rapidement ramené sur terre par un gentil coup de coude de la part de Nolween qui me gratifia d’un clin d’œil en me pointant l’espèce de bâtiment ambulant qui se mouvait dans notre direction.

« Impressionnant, pas vrai? »

Je ne pouvais que lui donner raison. Comme tout le monde, j’avais entendu plusieurs histoires à propos de cet Empire, les Enfants de Yanna, qui promouvait la liberté et l’ingéniosité avant toute chose. Ils n’étaient que peu présents dans les sphères de la politique et de la diplomatie, étant donné la nature éparse et disséminée des membres de la caste et c’était bien pour cela, en raison d’un choix de vie nomade, rattachés à aucune terre maternelle, à aucun Souverain et Régent, qu’ils devaient être ceux possédant les vaisseaux et les navires les plus impressionnants et les mieux équipés, technologiquement et efficacement parlant, des continents. Et si ce vaisseau que nous pouvions voir progresser à l’horizon n’était certainement pas l’un des plus gros, de ce que je pouvais grossièrement décrire comme étant leur flotte, je ne pouvais m’empêcher d’être frappé par l’inconsistance de sa silhouette, de l’aspect bordélique et peut-être un peu chancelant de cette chose en plein mouvement. Pour autant, il s’agirait de mon premier voyage à bord d’un tel appareil et l’enthousiasme, mêlée à une indéniable curiosité, faisait monter l’adrénaline jusqu’à mon cerveau.

« T’as une idée comment ils font pour que ces engins puissent se mouvoir de la sorte? »

La question s’était involontairement échappée de ma bouche, alors que je savais pertinemment qu’aucun de mes partenaires ne possédaient la réponse à cette interrogation.

« Pas la moindre, me confirma Mazhe.

- Il s’agit de Magie, forcément, mais je me demande quel mécanisme ou artéfact ils utilisent pour les faire fonctionner… Renchérit Vaan, visiblement intéressé.

- Allez, les gars, prenez vos sacs! Vous aurez tout le temps d’admirer le vaisseau une fois à bord de toute façon. Et puis, si vous êtes gentils, vous aurez peut-être droit à une explication. »

Comme un seul homme, nous nous tournâmes vers Nolween.

« Tu sais comment gâcher le moment, toi.

- Il faut vraiment que tu apprennes à lire l’ambiance.

- … Vous êtes de vrais gamins », soupira le Magicien devant nos moues faussement ennuyées, moues que nous ne pûmes conserver bien longtemps devant le ridicule de la scène, éclatant de rire face à l’air désabusé de Nolween.

Cela étant dit, presque immédiatement, nous nous redressâmes afin de porter nos havresacs sur nos épaules et nos besaces à nos tailles, rangeant les couvertures que nous avions étendues pour faire office de coussins. Ainsi, une fois le vaisseau à notre hauteur, nous pûmes monter à bord de celui-ci sans tarder, remerciant le Maître d’équipage ainsi que le Capitaine de nous accueillir dans leur petit domaine flottant.

« Nous vous avons aménagés un espace, pour que vous puissiez y dormir et y ranger vos sacs. L’un de nos Mousses vous guidera, mais d’ici son arrivée, profitez de la vue!

- Avec joie, Capitaine! »


963 mots | Post I



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Lun 18 Mar 2019, 16:13

La sueur dégoulinait abondamment du front de la jeune Eversha qui, du revers de la main, vint essuyer sa peau brûlante. Soufflant à plusieurs reprises l’air de ses poumons, Nimüe cramponna fermement ses doigts gantés aux poignées du chaudron. Puis, elle le souleva en serrant les dents, le visage rougi par l’effort colossal qu’elle exigeait à ses bras. Cependant, l’Enfant de Phoebe se rendit vite compte qu’elle avait sous-estimé le poids de l’énorme récipient et manqua de l’échapper tout juste après l’avoir sorti du feu qui maintenaient la chaleur de son contenu à la bonne température. La jeune femme fut sauvée de justesse par la vigilance d’un de ses pairs qui empoigna le dessous du lourd objet à la dernière seconde, évitant ainsi une catastrophe culinaire. Prise de court par cette intervention héroïque, l’expression de la Sang-Mêlée se déforma sous le joug de l’étonnement. Ses yeux glissèrent naturellement vers les traits de son sauveur, admirant pendant un court laps de temps son regard farouche, violet. « M-merci. » balbutia-t-elle entre ses lèvres tout en arquant un vague sourire gêné. L’homme la dévisagea, sans doute désarçonné par le masque que son interlocutrice portait au visage, mais choisit de se garder d’émettre le moindre commentaire à ce propos. « Tu me remercieras quand ce foutu chaudron aura atteint la salle à manger. » La voix du mousse était brute et grave, avec un fort accent que Nimüe fut incapable de reconnaître. Ses intonations laissaient présager une langue maternelle plutôt rustre, comme le Zul’Dov ou l’Erek, mais elle ne disposait d’aucun moyen pour en être sûre. « Oui, vous avez raison. » Soudainement, les yeux de l’Eversha s’écarquillèrent d’horreur, tandis qu’elle constatait la position des mains de son imposant partenaire. « Enlevez vos mains de là ! Vous allez vous brûler ! » Le jeune blond la fixa avec une pointe d’incompréhension, avant qu’il ne baisse à son tour la tête vers l’objet des préoccupations de la rouquine. Les traits de l’homme se voilèrent quelques instants d’un vide, puis l’hilarité vint brusquement secouer son corps entier, intarissable, mais franche. Pour sa part, l’Enfant de Phoebe afficha une mine décousue. Ce n’était pas la réaction qu’elle avait anticipée. « Ouais, t’en fais pas pour ça. J’suis un Lyrienn de Feu et la chaleur, je m’en fous. J’risque pas de me brûler. » - « Ah. » La jeune femme se sentit tout d’un coup stupide. Elle aurait dû y songer, mais sous l’impulsion de l’émoi, cette pensée ne lui avait jamais traversé l’esprit. Son faciès s’empourpra. « Tu t’bouges quand tu veux hein. J’ai qu’ça à foutre de ma journée. » - « D-désolée. » Sur ces mots, ils quittèrent lentement le couvert des cuisines, se déplaçant avec précaution jusqu’à la salle avoisinante où certains matelots étaient déjà affaissés, conversant bruyamment entre deux gorgées de bière. Aussi discrets que des ombres, l’Eversha et le Lyrienn déposèrent le chaudron sur la longue tablée, à sa place désignée, puis sortirent aussitôt de la pièce dans l’intention de s’abreuver de la fraîcheur extérieure, hors des murs étouffants des salles dont ils s’étaient éclipsés. « Merci. » répéta la Sùlfr, comblant ainsi la demande que le jeune homme avait exprimé plus tôt. « Faudrait que tu penses à t’muscler un peu ma jolie. » Il sourit, l’air moqueur. Pour autant, l’Enfant de Phoebe savait que le blond énonçait une vérité. « C’est quoi ton nom ? » rajouta-t-il au bout d’une pause. « Nimüe. » - « Nordahl. » Cette brève présentation mit fin de leur conversation.

« Sùlfr ! » La voix du Maître d’équipage fit sursauter la concernée. L’Eversha était occupée à nettoyer la salle à manger de fond en comble depuis que celle-ci s’était vidée de ses résidents, il y a quelques heures à peine. Répondant à l’interpellation de son supérieur, la jeune rousse se redressa vivement. « Nos passagers sont arrivés. Je voudrais que tu leur montres où déposer leurs affaires. Quelqu’un d’autre va se charger de nettoyer ce trou à rats. ». L’homme plissa le nez. « Va prendre un bain aussi, tu empestes la sueur. » - « À vos ordres. » Nimüe laissa tomber ses chiffons et son balai pour se précipiter en direction des bains d’eau froide. Elle se lava rapidement, savonnant avec vigueur son corps crasseux et meurtri. Une fois qu’elle eût terminée, la Wynmeri troqua ses loques sales par des habits largement plus présentables, mais pratiques. En quelques battements d’ailes, elle alla à la rencontre du groupe de scientifiques, ajustant son masque avant de leur révéler sa présence. La femme était gênée, mais elle se confronta courageusement à ses peurs en esquissant un pas supplémentaire vers l’avant – vers eux. « Bonjour ! Veuillez me pardonner pour l’attente. » Elle tenta de sourire pour dissimuler sa nervosité. « Comment allez-vous ? » La raison pour laquelle le Maître d’équipage l’avait désignée elle – et pas un autre – à cette tâche était en soi toute simple : elle connaissait ses bonnes manières. En somme, son apparence était plutôt charmante, si on excluait ses étranges masques et ses serres qui lui faisaient office de pieds. « Appréciez-vous votre traversée pour le moment ? » Elle parlait comme une marchande. Il s’agissait du seul moyen qu’elle avait trouvé pour converser sans bégayer après tout. « Si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser avant que j’aille vous montrer l’endroit où vous dormirez. » À présent que la jeune femme les regardait tous en face, elle réalisa qu’un de ces chercheurs lui semblait étrangement familier. De fait, elle commença à le dévisager.

896 mots – Post I
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 20 Mar 2019, 03:03

Les premières secousses qui firent vibrer l’ensemble du vaisseau firent également monter en nous une dose importante d’adrénaline, tandis que le navire se déplaçait sur ses premiers mètres à ras du sol. Captivés, nous aurions aimés explorer plus en détail l’appareil des Enfants de Yanna, mais le Capitaine, au moment de négocier notre droit d’embarcation, avait été assez clair sur ce point : pas de vagabond sans patron, qui voulait plus ou moins insinuer que nous étions relativement limités quant à nos déplacements dans le navire sans l’aval ou l’accompagnement de l’un des membres de l’équipage. Après, ce genre de mesures étaient compréhensibles, compte tenu que ce véhicule flottant n’était non pas seulement un moyen de transport, mais était également leur chez-soi, d’où cette fameuse et intrigante concentration de constructions qui ressemblait vaguement à ce que l’on pourrait s’imaginer d'une maison. Quoi qu’il en soit, c’est pour cette raison que nous avions pris notre mal en patience, attendant sagement au bord de la rambarde d’embarquement que notre guide vienne nous rejoindre. À ce moment-là, seulement – nous le supposions – il nous serait possible d’explorer le vaisseau.

« Il y a une drôle de fille qui vient par ici… Nous chuchota discrètement Mazhe à l’oreille alors que notre attention s’était déjà plongée dans la contemplation de ce magnifique diaporama.

- Qu’est-ce que tu veux dire par ça? Se mit à glousser Nolween en se retournant légèrement.

- Après tu te demandes pourquoi tu n’as pas encore de copine; avec ce genre de commentaire, aussi… » Soupirais-je en levant les yeux au ciel, faisant néanmoins volte-face afin de constater par moi-même jusqu’à quel point cette fille pouvait être – selon les termes du Mage – « drôle. »

Cela étant dit, dès que je l’aperçu, une étrange impression me saisit alors que la jeune fille se rapprochait de nous pour nous interpeller et nous saluer. Petite de taille, elle ressemblait en tout point à une enfant, dont le visage était encadré par une longue et épaisse chevelure rousse et portait de grands yeux d’un rouge plus délicat, candide je dirais même.

« Ça va très bien, et vous? Répondit poliment Nolween en s’avançant d’un pas pour lui serrer la main, glissant quelques secondes ses yeux vers le bas.

- Comment ça pourrait aller autrement en voyant dans quoi nous nous déplaçons aujourd’hui! Renchérit Mazhe en écartant les bras, pour désigner l’ensemble du navire, dans une sorte de surexcitation enfantine. C’est la première fois que nous montons dans un tel appareil et c’est vraiment frappant lorsque l’on n’est pas habitué », expliqua-t-il en gloussant, comme pour s’excuser de son plaisir évident.

Plus j’examinais l’enfant et plus je me faisais comme réflexion que la seule chose de véritablement « drôle » qui pouvait émaner d’elle était ce masque qui lui recouvrait l’entièreté du visage. Il n’y avait non pas quelque chose de malaisant ou d’extrêmement embarrassant à ce dernier, seulement, le simple fait qu’elle désire cacher ainsi son faciès en plein jour rendait la chose… effectivement, assez étrange. Le masque représentait une sorte de canidé – j’hésitais entre le loup et le renard – et nous laissait entrevoir toute la partie en-dessous de ses lèvres supérieures, ce qui nous permis de voir son sourire lorsqu’elle nous le présentait ou bien de constater le mouvement de ses lèvres lorsque ces dernières esquissaient ses propos.

« Comme vous pouvez le voir, nous nous amusons beaucoup, s’extasia un Vaan particulièrement charmé par l’apparence de la jeune fille, qu’il trouvait intéressante et curieuse. Dîtes, est-ce que vous pensez qu’il serait possible de voir comment cet appareil fonctionne? Quelle Magie opère pour faire léviter un tel véhicule? »

Et pendant que Vaan accaparait l’attention de la jeune fille, quelques instants, avec ses questions, Nolween se rapprocha de moi, me faisant signe de s’abaisser à sa hauteur.

« T’as vu ses pieds? Elle fait partie du peuple des Hommes-Bêtes, tu crois? »

Et comme un automate, je baissais les yeux jusqu’aux jambes de la fille, notant immédiatement la présence de ses serres qui s’accrochaient au sol. Tout de suite, je reportais mes yeux sur son visage, croisant alors son regard cerise me dévisager bizarrement. Durant de longues secondes, nous nous jugions du regard, jusqu’à ce que je décide de m’avancer jusqu’à sa hauteur, approchant mon visage de son masque.

« Tu croyais que je n’allais pas te reconnaître, hein Nimüe? Lui dis-je d’un ton extrêmement sérieux avant d’étirer un grand sourire et de la prendre dans mes bras, la faisant tournoyer. BON SANG! Ça fait tellement longtemps! M’écriais-je en rigolant, la gardant dans mes bras même après avoir cessé de tourner sur moi-même.

- Euh… Hakiel?

- Y’en a un qui va rendre sa fiancée jalouse…

- Tu l’as connais?! » S’exclama Mazhe, faisant ainsi écho à la question que tous trois se posaient.

Détournant mon regard de mon amie d’enfance, je répondis à mes compagnons par un hochement de tête :

« On a vécu pas mal de temps ensemble, elle et moi, à Ciel-Ouvert. Mais ensuite, je suis parti à Basphel. »

Je reportais mon attention sur la jeune Eversha, tout sourire.

« On est parvenu à garder contact par correspondance, mais depuis toutes ces années, on n’a jamais eu la chance de se revoir, face-à-face. »

Je déposais Nimüe au sol, ne pouvant – décidément – pas arrêter de sourire comme un niais.

« Par Phoebe, tu n’as pas changé d’un poil. T’es toujours aussi petite, par contre. »

Je la taquinais, mais elle le méritait bien : cela faisait plus de dix ans que nous ne nous étions pas revus après tout.


925 mots | Post II | Petite précision: Nolween et Mazhe sont des Magiciens; Vaan est, quant à lui, un Orisha.



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Dim 24 Mar 2019, 00:13

Hésitante, Nimüe vint serrer la main du jeune homme dans un geste d’une élégante délicatesse. Son sourire s’élargit sur la commissure de ses lèvres, plus expressif, plus chaleureux qu’il eût été lors de son arrivée, priant pour que cet acte parvienne à dissiper son propre embarras. « Oui, je me porte à merveille. Merci. » L’Eversha avait aperçu le regard de son interlocuteur glisser en direction de ses pieds, pendant un court instant. Son cœur avait manqué un battement, s’accélérant à une cadence vertigineuse. Ses joues se pigmentèrent d’un teint blême, alors qu’une vague de panique s’emparait de son esprit. Elle tenta de se calmer en exhalant doucement l’oxygène de ses poumons, retirant à ce moment précis sa poigne d’entre les doigts du passager. Ça avait été plus fort qu’elle. À chaque fois qu’un étranger contemplait ses attributs de Bête, les souvenirs de sa vie passée au Rocher au Clair de Lune, parmi la compagnie des Evergrims, l’assaillaient brusquement. Les moqueries, le dégoût, la violence… tout ceci revenait sans cesse la hanter, l’emprisonner dans une boucle sans fin de réminiscences douloureuses. Cet homme n’avait probablement pas l’intention de lui faire du mal. Néanmoins, l’Enfant de Phoebe continuait de vivre quelques difficultés à distinguer de la simple curiosité à de la pure méchanceté, la frontière qui les séparait pouvant se révéler être très mince. L’attention de la jeune femme finit par se porter vers le second individu dont les éclats de joie arrivèrent à lui arracher un petit gloussement. Sa crainte, tout d’un coup, sembla fondre comme neige au soleil, repoussée dans le recoin où se terrait ses pensées les plus noires. « Vous vous y ferez bien vite. » affirma-t-elle d’un ton poli, mais non dénué de fierté. Nimüe était ravie de constater que le génie créatif de sa Maison se faisait apprécier à sa juste valeur, bien que les regards proviennent d’un groupe d’étrangers. L’enthousiasme que démontrait ces scientifiques à tenter de percer le secret des prouesses techniques du navire gonflait d'orgueil le cœur de la Sùlfr. « Il s’agit d’un artéfact magique : c’est grâce à lui que le navire peut se déplacer, ou plutôt léviter. Je crains de ne pas connaître les détails, mais la technologique serait inspirée par celle qu’utilise les Lyrienns de l’Air. Nous l’avons remanié à notre sauce pour l’adapter à nos besoins bien sûr, mais j’ignore tout de son fonctionnement à proprement parler ou de la nature des modifications que nos ingénieurs y ont apporté. Ceci dit, si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, je peux vous référer à un Maître d’équipage qui, j’en suis certaine, sera mieux disposé pour répondre à vos questions. » Le mousse s’interrompit, à bout de souffle, étonnée de s’être exprimée si longuement pour formuler ses réponses. Gênée par sa propre aisance d’élocution, la petite Eversha bifurqua une seconde fois les yeux vers les mires ambrés de l’homme aux cheveux ébène, incapable de refouler l’impression de familiarité qui se dégageait de lui lorsqu’elle le toisait. Ce dernier lui faisait également cadeau d’un regard inquisiteur et pourtant, malgré sa timidité maladive, l’Enfant de Phoebe refusait de se soustraire à ce contact visuel. À grandes foulées, il réduisit la distance qui les séparait l’un de l’autre, venant par le fait même préciser le dessin de ses traits à la vue de la Sang-Mêlée, ainsi que celui des plumes de sa tignasse. La jeune femme émit un hoquet de surprise. Était-ce vraiment lui ? Plus elle le regardait, plus elle s'en persuadait.

De fait, avant même que le chercheur ne prononce son prénom et la fasse tournoyer en enserrant sa taille dans le creux de ses bras, Nimüe avait déjà replacé son identité dans sa tête. « Hakiel ?! » Son exclamation recelait davantage d’ahurissement que de réjouissance, tandis que ses prunelles s’écarquillaient sous l'effet du choc. Muette, la fabricante de jouets se contenta, durant un certain laps de temps, de dévisager son ami d’enfance, écoutant d’une oreille sourde l’échange qu’il entretenait avec ses collègues. Quand Hakiel la redéposa finalement au sol, un sourire béant s’incrusta sur le visage de la rousse, rayonnant d’exaltation et d’ivresse. Sans y réfléchir, elle bondit au cou de l’Eversha, les larmes suspendues aux cils. « Ça fait du bien de te revoir ! Comment vas-tu ? C’est toi qui as trop changé, définitivement ! T’as bu une potion de croissance pour te faire grandir ou quoi ? » Ses intonations passaient de la fébrilité à l’émotion jusqu’à la plaisanterie. « J’aurais tellement voulu assister à ta remise de diplôme… Félicitations en passant – même si je te l’ai déjà dit par courrier ! En parlant de Ciel-Ouvert, y es-tu retourné depuis ? Comment se porte Miles ? Et Maeka ? Et Asche ? » Les questions découlaient de ses lèvres en flots ininterrompus et anormalement rapides, sans suivre d’ordre logique. Puis, le regard de la rouquine se posa en direction des trois spectateurs qui assistaient confusément à leurs retrouvailles. La Wynmeri ne put s'empêcher de rougir : elle les avait complètement oubliés. Se détachant abruptement de la nuque de son ami, l’Enfant de Phoebe leur balbutia ses excuses : « V-veuillez me pardonner, je me suis laissée emporter. » C’était le cas de le dire. Changeant rapidement de sujet, la jeune femme reprit sur un ton plus officiel, sans se soucier de la subtilité de sa transition. « N-nous n’avons pas pris le temps de nous présenter, n’est-ce pas ? Je m’appelle Nimüe. »

898 mots – Post II
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Jeu 28 Mar 2019, 15:27

L’intérêt de Vaan n’en fût que plus grand lorsqu’il reçut la réponse de la jeune fille. Aussitôt, il avait acquiescé d’un hochement de la tête, mille questions au bord des lèvres, mais il s’abstint d’en noyer le mousse, même si cette dernière semblait être particulièrement ravie de nourrir sa curiosité.

« Je ne dirais pas non pour recevoir quelques noms, concéda l’Orisha en souriant, cherchant déjà à savoir si notre guide pourrait nous introduire auprès de l’un de ces Maîtres d’équipage ou bien à quelques-uns de leurs ingénieurs. S’ils sont disponibles, bien entendu. »

Vaan, éternel curieux, dont la passion et l’ingéniosité n’avaient de limites que celles qu’il se forçait à établir. Cependant, pendant quelques instants, son attention n’était plus rivée sur le navire flottant ou bien, en général, sur la technologie des Enfants de Yanna, car, sans préavis, je m’étais simplement mis à faire tournoyer le mousse dans mes bras. Et le plus beau, c’est que la jeune fille semblât, elle aussi, me reconnaître sur-le-champ, se suspendant à mon cou comme pour répondre à mon soudain éclat de joie.

« Une potion de croissance? Elle s’appelle la puberté, très chère, ricanais-je alors que mon cerveau tentait de traiter chacune des questions que Nimüe me lançaient, mais en vue du nombre qu’elle s’était mise à aligner, toutes partant d’un bord puis de l’autre côté, je finis par lui adresser un sourire, tapotant légèrement le dessus de son crâne, comme pour la calmer. Ne t’en fais pas pour ma graduation : tes lettres étaient ce dont j’avais besoin. Et, en ce qui concerne Ciel-Ouvert, aux dernières nouvelles, tout le monde allait très bien! J’y retourne de temps à autre, lorsque je suis tout près de la région du Voile Blanc, mais ça doit faire trois mois que je ne me suis pas posé quelques temps là-bas », lui partageais-je en réfléchissant, quelques secondes, sur la situation de chacun, songeant particulièrement à Maeka qui n’avait toujours pas retrouvé la motricité de ses jambes.

Cela étant dit, la jeune danseuse semblait être au summum du bonheur en ce moment, ayant, tout récemment, postulé pour faire partie des rangs d’une toute nouvelle troupe de danse qui semblait lui promettre rêves et merveilles. Je n’en connaissais guère les détails, notamment parce qu’aux dernières nouvelles, tout n’était encore qu’au stade de négociation, mais la Sforza m’avait paru plus que confiante quant à son adhésion au sein de l’Odyssée, nom de la fameuse troupe. Et tandis que le fil de mes pensées se déroulait entre mes deux oreilles, je repris soudainement conscience de la présence de mes acolytes à nos côtés à l’instant où Nimüe finit par se détacher de mon cou pour reprendre une expression et une pose plus sérieuses, professionnelles. Par chance que son visage se trouvait sous un masque, parce que je pouvais aisément m’imaginer ses joues tourner du blanc à l’écarlate alors qu’elle s’excusait auprès de mes compagnons pour ce brusque et imprévisible emballement. À ce simple constat, je ne pus m’empêcher de sourire, retrouvant une part de la petite et timide Eversha d’autrefois.

« Enchanté!, rebondit presque immédiatement Nolween, faisant abstraction de l’étrange transition.

- Et Nimüe, voici Mazhe, Nolween et Vaan, les présentais-je alors, qu’à tour de rôle, les concernés saluaient le mousse d’un signe de tête ou d’un charmant sourire. Ce sont des amis de Basphel avec qui j’ai gradué », voulus-je, tout à coup, développer, mais je m’arrêtais suffisamment tôt pour ne pas poursuivre sur mon élan.

Parce que j’avais tant à lui dire, en vérité, tant à lui partager que ce serait difficile de me restreindre une fois lancer, comme nous avions pu le montrer, il y a quelques minutes seulement, alors que le reste du monde semblait ne plus exister. Mes camarades devaient certainement deviner mes pensées, tant l’excitation qui m’habitait était palpable, mais je parvins à me calmer, continuant sur l’ouverture que nous avait créée Nimüe.

« Quoi qu’il en soit, je te raconterais tout plus tard! Avisais-je à l’attention de mon amie d’enfance, tout sourire. Du coup, tu peux nous indiquer où nous allons dormir? »

Mazhe fit aussitôt un signe de la main en direction de nos havresacs ainsi que de nos besaces qui, malgré leur très grande utilité, étaient, à ce moment précis, particulièrement encombrants pour nous. Dans tous les cas, nous voulions voyager léger afin de pouvoir explorer, de haut en bas, ce vaisseau singulier des Enfants de Yanna.

« Ensuite, on pourra visiter! Je me demande à quoi peut bien ressembler l’intérieur de tout ce bric-à-brac. Outre l’espace – j’imagine – est-ce qu’il y a une autre utilité à avoir construit un vaisseau de cette façon? »

Décidément, nous n’en avions pas terminé avec nos questions, mais cela semblait faire plaisir à la jeune Eversha, alors nous en profitions pour le temps qui nous était offert en cet instant.


813 mots | Post III



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Dim 31 Mar 2019, 23:18

« Ravie de faire votre connaissance ! » s’exclama-t-elle quand Hakiel lui présenta tour à tour ses amis, révélant une identité à attribuer sur chacun de leur visage. La petite Eversha ponctua sa déclaration d’une légère révérence, sans toutefois se dépeindre du sourire qui épousait harmonieusement la finesse de ses traits. Le jeune mousse était simplement aux anges, incapable de maîtriser l’euphorie qui la grisait comme l’adrénaline en revoyant son ami d’enfance, après tant d’années passées à vivre séparément leur propre aventure. Elle avait une panoplie d’anecdotes qu’elle désirait ardemment lui conter, sentant la caresse de ses propos muets chatouiller le bout de sa langue. Néanmoins, elle savait également qu’il ne s’agissait ni du moment ni de la place pour laisser libre cours au partage exaltant de leurs réminiscences. Nimüe peinait encore à croire à l’authenticité de leurs retrouvailles, lui faisant impression d’un rêve idyllique. Quelles avaient été les chances qu’une simple coïncidence parvienne à les réunir, ici-même, sur le pont de son Vaisseau? Aucune. C’était une véritable prouesse du Destin qui avait guidé les pas du jeune homme et de son groupe vers le bâtiment insolite de l’équipage auquel elle appartenait. Plus la jeune femme y réfléchissait assidûment, plus le fil de sa pensée faisait du sens à ses yeux. La voix de l’Wynmeri du Corbeau finit néanmois par la tirer brusquement du cours de ses rêveries. Retenant de peu un sursaut, la rousse, prise au dépourvu, bafouilla quelques sons incompréhensibles, avant de se racler la gorge et de reprendre, en douceur, l’initiative de la parole : « Bien sûr !  Ce n’est pas très loin d’ici… enfin, ça ne l’est pas vraiment en volant. » nuança-t-elle, le faciès rougissant. « Dans tous les cas, il devrait nous rester assez temps pour compléter la visite en bonne et due forme. Êtes-vous prêts ? » Il s’agissait d’une simple question rhétorique. L’Enfant de Phoebe patienta quelques instants, tandis que les hommes ramassaient leurs sacs et leurs équipements qui traînaient au sol, puis ouvrit la progression en esquissant de petites foulées rapides. « C’est une question de créativité. » lança-t-elle, revenant ainsi sur l’interrogation soulevée par le dénommé Mazhe. « Chaque Maison qui compose notre Empire tente de rivaliser son génie avec celui des autres. Les prouesses techniques ne sont qu’un critère parmi une multitude. À ceux-ci s’ajoutent l’originalité du Vaisseau en termes d’architecture et l’avancée de sa technologie par exemple. » Son sourire s’élargit, rayonnant de fierté. « Ceci dit, je n’ai pas besoin de vous dire sur quel aspect la Maison Tinloeha mise pour se démarquer. L’apparence de nos Navires a peu d’importance en comparaison à son ingéniosité. » Le regard de la Sang-Mêlée croisa alors les mires vairons de Vaan. « Le Maître Lind est sans doute disponible en ce moment. Vous le trouverez probablement sur le pont supérieur entrain de rêvasser ou de dessiner les croquis de ses inventions. Il sera ravi de pouvoir répondre à toutes vos questions. » affirma-t-elle d’une intonation assurée. Aloïs Lind était un Déchu de l’Orgueil à la langue bien pendue. Bien qu’il sache parfaitement contrôler les élans explosifs de son Péché, il ne manquait jamais une occasion de vanter les mérites de ces accomplissements ou, de manière plus générale, les bienfaits de ses passions. En somme, il était capable d’en parler durant des heures et des heures, sans jamais dévoiler le moindre indice de fatigue. La Sùlfr était certaine que les quatre scientifiques trouvaient chaussure à leur pied en s’adressant à ce personnage plutôt excentrique, mais tout à fait charmant. « Je pourrais vous amener auprès de lui durant notre visite, lorsque vous aurez fini de défaire vos bagages. » Son offre était alléchante et de fait, elle n’eut pas besoin de les entendre pour connaître d’avance leur réponse.

Ils parcoururent rapidement un amalgame de routes, passant devant de modestes jardins et des membres d’équipage qui les saluaient d’un signe de main, sans jamais s’attarder sur une quelconque construction cependant. Le groupe arriva enfin au lieu désigné, qui se situait non loin des quartiers des Maîtres d’équipage, après quelques minutes de marche. Sortant un trousseau de clés de sa besace, Nimüe ouvrit une porte donnant sur une pièce à l’allure épurée et propre où reposait deux lits superposés. Bien que petite, la chambre possédait sans conteste un certain charme. La simplicité de son ensemble comportait le strict nécessaire qu’on pouvait également retrouver dans l’auberge d’un village reculé. Le Navire recevait rarement des passagers, mais le Capitaine mettait tout de même un point d’honneur à bien traiter ses invités et s’assurait que ceux-ci bénéficient du maximum de confort. « Vous pouvez déposer vos sacs sur les lits. » annonça le mousse tout en offrant à chacun une clé. « Nous allons commencer notre visite par la salle à manger et les cuisines. » précisa l’Eversha, avant de s’interrompre pour de bon. Elle était à bout de souffle. La gorge sèche, le mousse se dirigea vers un fauteuil placé tout près de la fenêtre, s’y installant tranquillement. Elle prenait une pause afin de mieux reprendre son rôle de guide lorsque le groupe serait enfin prêt à repartir.

846 mots – Post III
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 07 Avr 2019, 16:40

À son signal, nous nous sommes occupés de récupérer nos sacs ainsi que nos provisions, paquetant le tout sur nos épaules et contre nos dos, avant de suivre le pas du mousse. Oreilles grandes ouvertes, nous absorbions l’information partagée par l’Eversha comme des éponges au milieu de l’Océan, posant des regards examinateurs et admiratifs sur les structures fonctionnelles que nous croisions, sur l’architecture, pour le moins avant-gardiste, qui était source d’interrogations. Mais c’est avec un plaisir plus qu’évident que Nimüe avait satisfait la question de Mazhe, ce dernier exhalant un « Oh! » étonné, inconscient qu’il existait une telle compétition entre les Vaisseaux de l’Empire. Malgré cela, cette rivalité, pour le moins, ne semblait pas affecté la bonne entente entre les membres de cette imposante flotte, et il était possible de constater, qu’au contraire, cela les incitait plutôt à doubler d’innovations et de créativité afin de pouvoir se vanter d’avoir le plus beau navire de la Caste.

De son côté, Vaan remercia chaudement la jeune fille en lui adressant un grand sourire, poursuivant la marche à sa hauteur tout en continuant de lui parler, désireux de continuer la conversation avec elle. En les voyant ainsi, côte à côte, je ne pus m’empêcher de faire apparaître un rire sur la commissure de mes lèvres. Les souvenirs que j’avais de Nimüe me paraissaient si loin maintenant, alors que je l’observais aujourd’hui. Si, physiquement, elle ne semblait pas avoir beaucoup changé, son caractère, quant à lui, avait énormément évolué. Je savais qu’elle restait timide, mais en la regardant interagir de la sorte avec mes compagnons, j’étais content de savoir qu’elle ne se renfermait plus autant qu’avant. Les terreurs de la petite fille semblaient avoir, peu à peu, disparu au fil des ans, laissant place à une détermination et à une légèreté qui nous faisaient respirer sa joie de vivre. J’étais content, ravi même, détournant mon attention de mon amie d’enfance pour la poser sur le visage de Nolween, qui venait de remarquer une étrange infrastructure sur notre chemin.

C’est alors que Nimüe patienta quelques secondes au pied d’une porte, qu’elle ouvrit, quelques instants après, dès qu’elle eut mis la main sur la clé qui en déverrouillait le verrou. Aussitôt, nous nous engouffrâmes à l’intérieur de la pièce, jaugeant rapidement les lits superposés dans lesquels nous nous recueillerons les soirs de notre voyage, accueillant ce confort et cette attention avec de francs sourires à l’attention du mousse masqué.

« Je prends le lit du bas, choisis-je en lançant l’un de mes sacs sur la couche désirée, sachant pertinemment que si je tombais sur l’un des lits du haut, les matins deviendraient particulièrement frustrants, compte tenu que ma tête ne cesserait de se cogner contre le bois du plafond.

- Alors je prendrais celui du haut, décréta Vaan en se soulevant jusqu’à la hauteur de son matelas à l’aide des barres qui me faisaient office de tête de lit.

- Eh, Mazhe, tu n’aurais pas pris ma couverture par hasard? Je ne la trouve pas dans mes affaires…

- Hum… Attend, laissa tomber le Mage Blanc tout en fouillant dans son havresac, délaissant livres, sacs de provisions et étuis sur le haut de son lit avant de se retourner dans ma direction, me gratifiant d’un rapide signe de tête. Désolé, c’est pas moi qui l’ait.

- C’est ça que tu cherches? »

En voyant la couverture de couleur rouge entre les mains de Nolween, j’exhalais un profond soupir de soulagement, attrapant mon bien dans la paume de ma main tout en rigolant, faisant part de mon inquiétude à mes camarades devant la possibilité d’avoir pu la perdre. Et c’est ainsi que nous prîmes nos aises, le temps de nous installer et de défaire nos sacs de voyage, discutant entre nous de tout et de rien tout en partageant certaines anecdotes avec notre guide, assise sur le petit fauteuil de notre chambre. C’était bon de voir tout le monde rigoler, de voir Nimüe sourire et s’intégrer alors que Nolween, ayant terminé de s’installer, s’était posté juste devant elle, appuyé à l’une des pattes du lit superposé.

« Et puis, c’est à ce moment que la fille nous est tombée dessus. Mazhe était en train de faire sa petite danse d’invocation en beuglant comme un idiot et l’a terrorisé.

- Raah! Arrêtez, les gars! C'était super embarrassant! S’exclama le concerné en cachant son visage dans ses mains. En plus, c’est à cause de vous que j’ai dû faire ça! Vous et votre stupide pari!

- Tu as quand même joué le jeu jusqu’au bout en sachant parfaitement ce qui t’attendait si tu perdais! » Ripostais-je en riant.

Cependant, le Magicien ne pouvait s’empêcher de glousser malgré sa gêne tandis que Vaan, sourire aux lèvres, poursuivait l’histoire en jetant une œillade en direction de Nimüe.

« La fille a cru, pendant toute l’année, qu’il était possédé, et revenait le voir à chaque semaine pour lui offrir des concoctions, dans l’espoir de le soigner de son mal.

- Une fois, il est arrivé en classe vert de la tête jusqu’aux pieds! Rigola Nolween en se remémorant la scène, des larmes aux yeux. La prof lui a dit que c’était bien de manger ses légumes verts, mais pas à ce point!

- C’est bon, c’est bon! On a compris! Et si on allait voir cette fameuse salle à manger, hein? Qui a faim? Parce que moi, je pourrais avaler un éléphant! »

Sa tentative de changer de sujet tomba à l’eau – du moins, à moitié – puisque nous nous dirigeâmes bel et bien vers les cuisines, sans pour autant cesser de raconter à notre guide les différentes transformations qu’avaient subis notre pauvre compagnon durant toute cette année, ce dernier ne pouvant refuser les potions de la jeune fille, de peur qu’elle le prenne mal ou, au contraire, insiste encore plus sur son cas.

« Sinon, Nimüe, je peux me permettre une question indiscrète? »

Nolween était encore en train d’enquiquiner Mazhe à cet instant, tandis que je me mis à lorgner Vaan du coin de l’œil, curieux.

« Pourquoi portes-tu ce masque?

- Eh, Vaan, m’interposais-je sur-le-champ, jetant un bref regard en direction de mon amie.

- Dé-Désolé… C’est peut-être trop indiscret, finalement… »

Même si je savais que les pensées de Vaan n’étaient en rien tournées sur la méchanceté, je savais également que les quelques particularités physiques de Nimüe la mettaient très mal à l’aise devant les gens. Les expériences qu’elle avait vécu au sein de notre peuple l’avaient énormément traumatisée et, encore aujourd’hui, j’étais en mesure de voir les séquelles que cette partie de sa vie avait laissé sur son être. J'espérais me tromper, vraiment, mais je préférais ne pas prendre de risque.


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Dim 14 Avr 2019, 00:31

La jeune Eversha écoutait les autres bien plus qu’elle ne parlait, effectuant quelques signes de tête pour manifester sa compréhension auprès des voyageurs ou en étirant un sourire lorsque l’une de leurs anecdotes se révélait particulièrement loufoque et amusante. Parfois, des bribes de mots s’échappaient du bout de ses lèvres, et commentaient poliment les récits du groupe. Bien souvent, elle profitait de son temps de parole pour cribler les voyageurs de questions, trahissant l’avidité du grand intérêt qu’elle nourrissait envers l’inconnu. Le mousse avait rarement eu l’occasion de voyager durant les années qui avaient marqué son enfance : cantonnée entre les frontières de ses terres natales, sa génitrice avait tout mis en œuvre pour restreindre au maximum ses contacts avec le monde extérieur. Même son piètre parcours académique s’était déroulé à l’intérieur des murs de leur ancien foyer où ses parents s’y étaient autoproclamés professeurs afin d'assurer la protection de leur enfant unique devant la sauvagerie des siens et la cruauté encore plus grande des étrangers. De ce fait, Nimüe se savait ignorante de bien des réalités sur les Terres du Yin et du Yang, réalités auxquelles elle commençait tout juste à se familiariser grâce aux nombreuses traversées de son équipage qui aspirait voguer éternellement aux quatre coins du monde. La rousse fut donc incapable de cacher tout son émerveillement devant l'univers méconnu que ces quatre individus lui dévoilaient si jovialement. Elle n’avait jamais été une bonne oratrice, ni la détentrice d’une personnalité extravertie – comme le démontrait si bien sa gestuelle réservée, convenable tout au plus, qu’elle présentait à ses invités – et malgré tout, elle appréciait la chaleur des contacts humains quand ceux-ci étaient exemptés de la malice avec laquelle elle avait grandi. À ses yeux, cet échange était tout ce qu’il y avait de plus libérateur, d’agréable. La jeune femme laissait échapper des gloussements, alors que Nolween poursuivait le cours de son récit, redoublant d’hilarité lorsque le protagoniste de ces péripéties, rouge d’embarras, tentait de stopper la narration du Mage Bleu à travers l’éclats de ses propres rires. La légèreté qui modelait leur dialogue semblait imprégner toute la pièce, leur insufflant, l’un à la suite de l’autre, les doux bienfaits de ce début d’amitié. Peu à peu, leurs liens commençaient à se tisser, se solidifier, au fur et à mesure que les histoires fusaient de leur langue en débit rapide et surexcité. Bien que l’Eversha s’exprimait peu à travers la discussion, elle ne sentait pas mise de côté ou ignorée par les quatre hommes qui s’appropriaient néanmoins la plus grande part de la conversation. La petite Sùlfr avait trouvé un moyen de s’intégrer parmi eux à sa façon, dialoguant par l’intermédiaire de ses expressions faciales et de ses gestes, à l’instar de ses mots.

Alors que le mousse guidait le groupe entre le dédale de ruelles menant jusqu’à la salle à manger, son faciès continuait d’afficher une gaieté béante, ponctuée d’un immense sourire tout aussi éclatant qui ne cessait de s’élargir en buvant les paroles des diplômés de Basphel. L’humour de chacun lui tordait le ventre et la jeune femme peinait à reprendre son souffle entre tous les rires cristallins qui s'échappaient, inlassablement, du fond de sa gorge. L’Orisha parvint néanmoins à dérober son attention des deux Magiciens qui poursuivirent leur échange en lui adressant une demande qu'elle consentit à lui accorder d’un vague hochement de tête, sans se douter le moins du monde de la nature de cette prochaine interrogation. C’est pourquoi le propos, à peine fut-il formulé, la figea immédiatement sur place, aliénant la jovialité de son sourire en un rictus gêné, volontairement tiré afin de dissimuler la nervosité qu’elle pressentait gagner son être, inéluctablement. « Je… » murmura-t-elle, avant que son ami d’enfance intervienne. Sa voix s’était brisée, ne devenant qu’un souffle qui avait traversé le rebord de ses lèvres. Ses doigts s’étaient instinctivement crispés autour de son masque, comme si elle craignait qu’on vienne le lui arracher de force. Pendant un court instant, l’Enfant de Phoebe se sentit projetée au Rocher au Clair de Lune, prise entre les griffes d’une bande d’Evergrims aux rictus sinistres, carnassiers, l’entourant de toutes parts et de tous côtés pour l’empêcher de fuir. Son cœur manqua un battement. Ce ne fut qu’à ce moment précis que la Sang-Mêlée se rendit compte qu’elle avait arrêté de respirer, retenant son air au creux de la cage de ses poumons. Son visage avait très nettement pâli derrière l’objet des curiosités de son interlocuteur auquel elle décrocha un maigre sourire pour le rassurer – pour se rassurer – avant de reprendre la parole là où elle l’avait coupée. « C’est personnel, effectivement. » débuta-t-elle. « À vrai dire, cela concerne ma condition. » concéda-t-elle à lui avouer cependant, après une courte hésitation, ponctuant ses dires d’un signe de main en direction de ses jambes. « Je préférerais ne pas en parler dans tous les cas. Pas maintenant. » Involontairement, son ton avait changé en adoptant des intonations froides et distantes, mais ce fut à peine si le mousse le remarqua vraiment. L’ambiance devint inévitablement lourde, la gêne transparaissant sur les traits de chacun – la jeune femme incluse – jusqu’à ce que celle-ci finisse par se ressaisir. Prenant une grande inspiration, l’Eversha changea rapidement de sujet pour tenter de détendre la tension qui régnait entre eux. « Les cuisines ne sont plus très loin. Elles se trouvent juste sur votre gauche en vérité, directement après cette intersection. » À grandes enjambées, Nimüe se dirigea vers le bâtiment en question dont elle ouvrit aussitôt les portes pour laisser entrer le groupe de voyageurs. Elle essaya d’esquisser un sourire chaleureux à l’intention de l’Orisha, réalisant que trop tard la rudesse qu’elle avait employé à son encontre. Toutefois, l’Eversha eut l’impression de trop forcer, ôtant tout le naturel que ses traits désiraient imiter. Elle savait pourtant que Vaan ne lui avait pas posé la question par pure méchanceté, mais le sujet restait trop sensible dans son esprit pour que ce constat puisse détenir la moindre importance quant à l’ampleur de ses réactions.

L’intérieur de la salle était vide, ses occupants l’ayant désertée il y a peu, à l’exception d’une poignée de mousses qui s’affairaient au récurage des tables et du plancher graisseux. La Sùlfr ne put s’empêcher de soupirer à la vue du travail acharné de ses congénères. Peu importe le temps qu’ils passaient à nettoyer cet endroit, celui-ci semblait toujours plus sale à chacune de leur entrée. À croire que ce lieu était maudit pour demeurer inlavable. Nimüe guida les passagers en direction des cuisines, pénétrant à l’intérieur d’une salle adjacente où s’entassaient, sur plusieurs étagères et quelques tonneaux, les vivres du Vaisseau. Certains aliments – ceux nécessitant d’être conservés au frais – occupaient un espace au fond de la cuisine où leur température était maintenue à l’aide de la Magie. « Vous devez avoir faim, non ? » s’enquit l’Eversha en toisant, tour à tour, ses invités. « Toute la nourriture est laissée à votre disposition. Ne soyez surtout pas gênés de vous servir comme il vous plaît. Notre équipage ne manquera pas de provisions, je peux vous l'assurer. » Elle tentait d’alléger un tant soit peu l’atmosphère qui l’étouffait en invitant les scientifiques à faire quelque chose d’aussi banal que de se rassasier et s’hydrater, avant de reprendre leur visite. D’ici là, la jeune femme espérait parvenir à se calmer, se gardant en tête de s’excuser auprès de Vaan lorsque l’occasion se présenterait.

1245 mots – Post IV
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Miles Köerta
Sam 29 Juin 2019, 17:28

À l’instant où Nimüe daigna enfin répondre à l’Orisha, la voix de la jeune Eversha se modula pour adopter une sorte de ton froid et réservé que Vaan perçu aussitôt comme de la colère. En raison du masque qui camouflait toute expression sur le visage de la jeune fille, nous n’étions pas en mesure de supposer que ce qui animait véritablement le mousse était, en réalité, la peur et la détresse. Pour autant, grâce à la sensibilité naturelle des Orishas, Vaan perçu plus ou moins distinctement les ressentis de l’Enfant de Yanna, coulant un regard inquiet à l’endroit de la jeune femme, qui poursuivait son explication d’un ton détaché. Finalement, il finit par baisser le regard vers le sol, gêné, marmonnant une vague excuse auprès de Nimüe qui, consciente de l’atmosphère qui venait de s’abattre sur notre petit groupe, reprit la parole pour nous indiquer l’emplacement des cuisines. L’ambiance s’était peu à peu détendue à la suite de cette initiative, le rappel de la nourriture animant soudainement l’estomac de Nolween.

« Ma parole, t’as un Zihaags à l’intérieur de ce ventre ou quoi? » Lâchais-je, surpris, ce qui arracha un éclat de rire à Mazhe qui, depuis déjà une bonne vingtaine de minutes, subissait les taquineries du premier Magicien : c’était à son tour d’envoyer la balle tandis que les joues de Nolween s’était légèrement teintes d’une douce couleur rosée.

Et, aussi naturellement que ça, nous reprîmes nos conversations alors, qu’en tête, Nimüe nous guidait jusqu’à la cantine. Elle poussa les battants des portes et, un à un, nous pénétrâmes dans le bâtiment, touchant l’endroit des yeux, saluant d’un signe de tête les quelques personnes qui s’étaient lentement retournées dans notre direction à notre arrivée. Seul Vaan évitait de croiser leur regard, cherchant plutôt à s’expliquer auprès de la jeune mousse qui, sans traîner, et après lui avoir partagé un vague sourire, s’était déjà mise à avancer à travers les tables et les corps pour nous créer un chemin et nous mener vers un petit couloir qui débouchait dans une seconde salle, bien plus grande, remplie de victuailles du plancher au plafond.

« Y’a de quoi nourrir une armée, ici… S’émerveilla Mazhe en s’approchant des étagères.

- Ou le monstre dans l’estomac de Nolween, plaisantais-je en esquissant un sourire narquois.

- Ha, ha, ha. Je suis mort de rire, Hakiel, s’exaspéra le Magicien avant de se tourner vers Nimüe. Et nous pouvons vraiment prendre tout ce que l’on veut? »

Pourtant, l’Eversha nous avait explicitement dit que toute la nourriture qui se trouvait dans cette pièce était à notre disposition, comme elle l’était à celle de l’équipage de ce Vaisseau. C’est pourquoi, sans qu’elle soit obligée de nous le proposer une troisième fois, nous nous mîmes à piger, ici et là, des aliments pour nous confectionner un semblant de repas et une fois nos assiettes bien remplies, nous nous redirigeâmes en direction de la salle à manger, nous asseyant à une table qui n’était pas en train de se faire nettoyer par le reste des mousses. Vaan était encore troublé par les derniers événements, tout comme Nimüe qui parlait encore moins que d’accoutumée. Cela étant dit, nous continuions de converser comme nous le faisions habituellement, le sujet de notre expédition arrivant, presque par fatalité, sur le tapis.

« Oh! D’ailleurs, Mazhe, ça me fait penser qu’il faudra que tu me passes ton livre sur l’écologie des Terres d’Émeraude. Il faut que je m’assure de quelques informations.

- Pas de problème.

- Et toi, Hakiel? Intervint alors Nolween entre deux bouchées. T’as ton carnet de dessin avec toi?

- Sûr! Attend, je te le sors. »

Abandonnant mon assiette pour quelques secondes, je fouillais dans la poche de mon pantalon pour en sortir mon carnet avant de le tendre à Nolween. Ce dernier se mit à le feuilleter quelques secondes avant de sentir le regard de Nimüe qui, intriguée, s’était permise de jeter un coup d’œil.

« Ah oui! Hakiel a un super trait, pas vrai? On dirait presque un vrai.

- Ah mince… On ne t’as toujours pas expliqué pourquoi on a demandé à ton Capitaine de nous escorter? »

L’interrogation de l’Eversha nous avait pris par surprise et, sans attendre, nous nous mîmes à lui expliquer les raisons de notre voyage. Tous les quatre, depuis notre dernière année à Basphel, nourrissions le rêve de rédiger le plus grand atlas jamais écrit des terres du Yin et du Yang, dans lequel il serait possible de retrouver l’intégralité des espèces fauniques du monde. L’entreprise était ambitieuse et extrêmement coûteuse, ne serait-ce que pour les frais de déplacement et d’hébergement, mais l’expérience qui résultait de ce projet ne pouvait être qu’enrichissante et c’est pourquoi nous avions soumis notre projet à la direction de notre école, espérant obtenir des subventions pour nous aider dans notre ambition. En contrepartie, il nous faudrait tenir des sortes d’exposés à distance pour les cours de sciences de la nature afin d’informer les étudiants de notre projet, de notre progression, etc., et tout cela, grâce à un artéfact qu’il nous suffisait de mettre à terre et d’actionner pour que les enfants, à des centaines de kilomètres de notre emplacement, puissent voir, en temps réel, notre activité du moment par le biais d’un hologramme.

« On ne remerciera jamais assez la direction de Basphel pour tout ce qu’elle fait pour nous. Sans leur aide, on n’aurait jamais été capables d’aller aussi loin », avançais-je en souriant, prenant conscience que mon assiette était déjà vide, en-dessous de mon menton.


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