J'avais entendu toutes sortes de légendes à propos de ces montagnes. Les plus terrifiantes, à faire glacer le sang du plus brave. Mais également les plus fantastiques. Celles qui feraient rêver plus d'un aventurier. Et toutes dépassaient l’imaginaire du plus fou des habitants des 5 continents. Pourtant, à force d'écouter ces histoires on en viendrait presque à y croire... Je suis souvent passée à proximité de l'Edelweiss enneigée et de ses éternels glaciers. Mais jamais je ne m'y suis arrêtée. Pourtant de loin ses monts brillants sous le soleil de par son épaisse couche de neige étaient splendides.

Yovan était parti. Pas éternellement, du moins je l'espérais, mais ça faisait bizarre d'être seule. Je ne l’avais jamais été. Du coup c'est le cœur empli de ces nombreux récits que je prie la décision de me mettre en route, à la conquête de cette montagne. Bien que conquête soit un bien grand mot. Il n'est pas certain que j'aille jusque dans les entrailles les plus secrètes, ou même jusqu'aux sommets les plus hauts de la géante enneigée. J'aimerai juste découvrir cet endroit, savoir quelle vision l'on pouvait avoir des terres environnantes à quelques mètres d'altitudes. Cela devait être merveilleux mais également tellement différent de la façon dont on voit les terres en volant... Et puis ça me changera les idées!

Cela faisait quelques jours que j'avais quittée Avalon. Étonnement je ne saurai dire si ça me faisait du bien de quitter pendant quelques temps cette ville qui parfois m’insupportais avec cette tendance au vice... Ou au contraire si son agitation permanente me manquait déjà. Il y a quelque d'étrange avec cette ville. Quelque chose d'attachant malgré tout. Peut - être que j'y ai déjà passé trop de temps. Pourtant, je viens tout juste d'arriver... J'avais pris le parti de rejoindre la Montagne de l'Edelweiss Enneigée à pied. Pas que voler me dérange, au contraire. On a une telle sensation de liberté là-haut! Si j’avais la possibilité de passer plus de temps dans ma vie dans les cieux que sur terre, je le ferais. Il y a d’ailleurs un oiseau comme ça il me semble, le chanceux ! Cependant parfois il est bon de marcher également. Et puis si je dois gravir cette montagne, car il est hors de question que je grimpe au sommet à tire-d'aile, autant avoir des mollets musclés et un souffle entrainé pour l'escalade! Après plusieurs jours de marche j'étais enfin arrivée au pied de ladite montagne. Cela se sentait aux fils des kilomètres que je me rapprochais. Il faisait chaque jour un peu plus froid. Heureusement j'avais pensé à ramener de quoi me couvrir au cas où. Emmitouflé dans une veste épaisse et le nez dans l'écharpe, je levais la tête pour observer la géante de glace nous dominer de toute sa hauteur. Une petite auberge se trouvait pas très loin, juste au pied de la reine des neiges. "Ah! Lui il a eu une bonne idée!". Je courrais vers la petite bâtisse qui semblait fille de la montagne tant elle faisait un avec le décor environnant. Cherchant la chaleur, en entrant dans l’auberge je refermais la porte immédiatement.

Dès le premier regard je sentis tout de suite le réconfort que je cherchais avant de reprendre ma grande aventure. Une cheminée qui crépitait : de quoi se réchauffer. Des tables avec une bonne odeur qui rodait dans l’air de la salle : de quoi manger. Un petit bar dans le fond : de quoi boire et faire connaissance avec ceux qui tente, ou ont tenté, leur chance face au monstre glacé. Mais avant je m'assis à une table près de la cheminée et laissa mon regard se perdre dans les flammes. On dit que le feu est capable d’hypnotiser les gens. J’ignore si cela est une vérité prouvé et confirmé, cependant il est vrai qu’à l’instant présent j’étais bien, l’esprit abandonné au milieu des flammes dansantes et chantantes sur la buche à peine consommée. "Vous désirez quelque chose ?". Une femme, avec ma foi un bon embonpoint, me sortit de ma torpeur. Deux voix alors se disputèrent dans ma tête. L’une me criant que je ne cherchais que la chaleur pour le moment. L’autre me hurlant que je mourrais de faim. Il est vrai que je n’ai pas mangé depuis un moment. "Et bien… De quoi me nourrir serai parfait ! Une bonne soupe. Vous faites ça ?". Elle me servie un large sourire avant de me répondre, "Evidemment. Je vous apporte ça.". Puis elle fila de l’autre côté de la salle avant de disparaitre. En attendant mon repas, je partis au bar, qui devait être tenu par le patron, comme ce devait être la patronne qui m’aborda tout à l’heure, pour me chercher un vert. J’allais en même temps en profiter pour discuter avec les personnes déjà présente. "Bonjour !"