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 Autrui pour être bien [pv Isiode et Isley]

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Jeu 25 Fév 2016, 08:29


Araya était devant la devanture d’une forge, attendant que l’homme revienne. Elle avait eu de la chance qu’il n’ait pas encore fermée. Le vantail était encore levé, laissant les clients à l’extérieur, qui attendait leur commande. Elle était venue voir le forgeron car elle avait entendu parler de ses capacités pas si mauvaises. Il y a quelques temps, elle était venue lui passé une commande bien particulière. Elle lui avait donné les plans d’une arme assez compliqué à fabriquer, et les composants devaient être forgés au millimètre, et réglé de façon très sensible pour permettre une excellente utilisation. Son père, un ancien maître d’arme reconvertit en marchand, lui avait montré ses propres lames de ce genre qu’il avait conservé, et elle avait réussi à retenir le mécanisme, même après tout ce temps. Elle n’avait jamais aimé porté d’arme sur elle. Enfin, à l’époque. Lorsqu’elle était encore naïve. Ses parents lui avaient appris à se battre, un minimum, mais le sujet ne l’intéressant pas, elle avait été assez distraite. Et son manque de concentration et d’expérience, lui avait fait défaut. De plus, à trop compter sur les autres, et donner sa confiance à ceux qui ne le méritait pas, elle avait payé le prix cher.

Désormais, la jeune femme portait une épée sur la hanche, et attendait sa commande pour avoir d’autre arme. En venant jusqu’au village, elle avait fait en sorte de ne croiser personne. Elle s’était nourrie il y a peu, mais le sang d’animaux n’était pas particulièrement bon, ni nourrissant, et elle ne contrôlait pas ses instincts nouveaux. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle était encore assez maigre, ses joues restant creuses. Elle pouvait sauter sur n’importe qui avec une bonne odeur. Heureusement, elle ne connaissait pas assez ses nouveaux sens pour les utiliser correctement, bien que Kayto tente de lui apprendre. Mais ce n’était pas la principale raison pour qu’elle se tienne aussi éloigné des gens. Elle avait peur de les toucher. Même un frôlement lui faisait passer un sentiment de dégoûts, ainsi que faire remonter des souvenirs dont elle se passerait bien. C’était pour cela qu’elle portait des vêtements à manche longue, ainsi qu’un pantalon, et avait mis une cape, autant pour la protéger des autres que du froid. Cela éviterait peut-être qu’elle fasse une crise de panique à chaque fois que quelqu’un la frôle. Une chance pour elle, la nuit venait tout juste de tomber, les rues étaient presque vides, mais pour combien de temps encore ? Elle devait se dépêcher, de repartir d’ici.

Le forgeron finit par revenir avec les deux lames dans les mains. « Eh bien, mademoiselle, je me demande bien ce qu’une jeune femme comme vous peut bien faire aussi armée ». Araya ne répondit pas, le regard et le visage glacial, attendant qu’il lui donne les armes, la main posée sur la garde de son épée. Comprenant qu’elle n’allait pas lui répondre, il lui tendit les deux armes. Elle en prit une, faisant en sorte de ne pas toucher ses doigts. Elle la regarda sous toutes les coutures, vérifiant les mécanismes. Une fois fait, elle fixa le tout à son avant-bras. La Vampire fit une pression, et déclencha le mécanisme. La lame sortit avec un léger bruit, à peine perceptible. Elle observa le tranchant de la lame, vérifiant qu’elle était bien forgée. Les mécanismes avaient l’air plutôt bien réglés. « Alors, êtes-vous satisfaites ? ». Lui demanda-t-il. Elle fit rentrer la lame, puis prit la seconde lame, et l’installa également sur son autre bras. Araya testa également le mécanisme de celui-ci. La lame sortit aussi bien que la première, sortant avec ce léger bruit à peine perceptible. « C'est bien». Lui dit-elle simplement. Elle déposa l'argent qu'elle lui devait sur le comptoir, puis se retourna.

Il commençait à avoir un peu de monde dans les rues. Des voyageurs qui venaient de trouver le village, des habitants qui sortaient le soir, sûrement pour aller au bar. Ce n'était pas énormément de monde, mais pour elle, cela faisait beaucoup. Elle longeait les murs un maximum pour ne pas s'approcher des autres, essayant de ne pas trop attirer l'attention. Elle dirigeait ses pas vers l'auberge, où elle avait réservé une chambre. Kayto l'attendait là-haut, et il devait s'inquiété pour elle. Si elle faisait une crise, il ne serait pas là pour la maintenir accroché à la réalité. Et elle ne pouvait compter sur personne d'autre pour la sortir de ce genre de moment.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 27 Fév 2016, 15:13

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

J’inspirais lentement.

J’expirais.

J’inspirais lentement.

J’expirais.

Et ainsi de suite, sans vraiment me soucier des gens qui m’entouraient ni même des bruits environnants qui se frayaient chemin jusqu’à mes tympans.

« Il fait si froid à l’extérieur? »

À peine conscient, simplement concentré à reprendre un peu de souffle après cette longue traversée, cela prit quelque temps avant que mes iris bleuâtres se plient à ma curiosité et suivent le son de la voix pour en connaître le propriétaire. Celui-ci, sourire aux lèvres, se leva de son siège avant de planter le sépia opalescent de ses yeux sur ma personne, comme s’il m’analysait, m’auscultait littéralement du regard. Dès cet instant, il capta mon attention et je notais immédiatement l’élargissement de son sourire sur le coin de ses lèvres ridées, comme s’il était bien satisfait que je lui accorde un minimum d’intérêt.

« Ah! Vous voir ainsi me rend nostalgique! Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour pouvoir retourner à mes aventures, moi aussi! »

Je pris sur moi-même pour ne pas soupirer et me retirer rapidement. En fait, il m’avait interpellé uniquement pour se trouver une oreille attentive en ma personne, dans l’espoir que je l’écoute conter ses histoires passées ou bien imaginées. Ce genre de personnes, nous en rencontrions au croisement de deux chemins et si, au début, je m’étais prêté au jeu sans rien demander en retour, je compris rapidement que ce genre de discussions m’exaspéraient, voire même, m’ennuyaient. Je n’étais pas homme, de toute façon, à la conversation, celle que l’on tient autour d’une table avec une délicieuse tasse de cidre bien chaude à la main. Et l’épée que je portais à mon flanc ainsi que la faux qui s’attachait dans mon dos pouvaient en témoigner. Cependant, autant je pouvais être soldat, autant je ne pouvais pas me montrer grossier et irrespectueux envers ce vieillard, peu importe ce que son comportement éveillait en moi. Après tout, peut-être se sentait-il seul? Peut-être qu’il ne cherchait qu’un ami avec qui boire un coup, histoire de passer du bon temps? Cependant, j’avais le regret de lui annoncer que je ne serais pas cet ami pour aujourd’hui. D’un geste mesuré, j’abaissais doucement mon buste vers l’avant, fermant les yeux tout en amenant l’une de mes mains à mon torse, en signe de salutation et de respect. Malgré cela, malgré ma bonne volonté, ces mots finirent tout simplement par sortir de mes lèvres:

« Croyez-moi, par ce temps, vous ne voudriez même pas sortir votre chien… »

Imaginez, à cela, un petit ton acerbe et sec comme le vent qui soufflait à l’extérieur, et j’aurai pu acquérir le trophée des meilleures délicatesses! Des pas, dans mon dos, se résonnèrent alors tout doucement, s’approchant de notre position.

« Isley, tu n’exagèrerais pas un tout petit peu? »

Dans un même mouvement, nos regards, au vieillard et à moi, pivotèrent en direction de la voix, que je n’avais aucune difficulté à reconnaître parmi toutes celles qui nous entouraient. Derrière moi, mon frère secouait et époussetait, à l’aide de ses mains, sa lourde cape en fourrure, de laquelle tombait une fine couche de neige blanche; celle-là même qui s’était accumulée sur nos vêtements depuis le début de notre voyage dans les montagnes de l’Edelweiss enneigées et qui nous recouvraient, malgré tout, de la tête jusqu’aux pieds.

« Ne l’écoutez pas, messire. Mon frère est un peu grognon ce soir: le froid ne le sied vraiment pas!

- Je suis simplement fatigué… Nous avons marché toute la journée.

- Oh! Des jumeaux! »

Pendant quelques secondes, le vieil homme se mit à nous considérer avec une curiosité mal dissimulée, admirant la similarité de nos traits, de nos mèches blanches ainsi que de la pureté azur de nos iris. Cette réaction, en dépit de la situation, me tira un mince sourire. Les gens avaient de la difficulté à nous différencier, mon frère et moi, et pour cause, nous étions identiques en tout point, physiquement parlant. Ça me faisait penser à la fois où une jeune femme, qui s’était éprise de mon frère à cause de sa douceur naturelle et de son infinie délicatesse, m’avait confondu avec ce dernier. Elle s’était mise à roucouler comme une hirondelle à mon bras, cherchant à capter mon attention alors que je lui assurais que c’était la toute première fois que je la rencontrais. Aïe, aïe, aïe. Mon frère et les dames, c’était toute une histoire. Elles ne pouvaient s’empêcher d’admirer son profond respect pour autrui et son altruisme sans faille. Lentement, je me tournais dans sa direction, Isiode s’étant déjà complètement plongé dans sa conversation avec le vieil homme, qui souriait de toutes ces dents, des éclats brillants au fond de ses pupilles sépia. Je crois que je vais les laisser et aller louer notre chambre pour cette nuit… Sans un mot, discret comme une ombre, je me faufilais jusqu’au comptoir de l’auberge, n’échangeant que quelques mots à l’aubergiste avant de monter dans la chambre qu’il nous avait alloué. Avant de disparaître dans les escaliers, cela dit, je ne pus m’empêcher de porter un dernier regard vers mon frère, qui venait de s’installer sur un siège, en compagnie de l’aîné. J’exhalais un soupir, un sourire s’ébauchant doucement sur mes lèvres, avant que je ne monte les marches en bois.

Entre mon frère et moi, c’était bien cela qui nous rendait si différent. Sans qu’il soit nécessairement à l’aise avec tout le monde, Isiode était néanmoins beaucoup plus amical que je pouvais l’être moi-même. Intelligent, attentif, courtois et fidèle, il possédait toutes les qualités que l’on pouvait rechercher pour un Ange, et par sa seule présence, on se sentait immédiatement calme et serein. Pour cela, j’étais son parfait contraire, toujours porté à me renfermer et à me montrer discret; à ne discuter qu’avec les gens que je connaissais et à me laisser emporter par la frénésie de la guerre. Isiode était bien mieux porté que moi. Il m’inspirait un profond respect et, d’une certaine façon, je l’admirais beaucoup pour cela. Alors que je traversais le couloir menant aux chambres, mon regard se tourna doucement vers une fenêtre. La nuit était d’encre, parsemée de flocons qui rendait la scène plus onirique encore. Par-delà ses montagnes, peut-être un peu plus loin que les Terres d’Émeraude, se trouvaient nos compagnons. Un pincement me serra le cœur à cette pensée et je baissais les yeux. La guerre contre les Démons, je la sentais, se rapprochait à grands pas. Nous devions nous entraîner avec beaucoup plus d’intensité, améliorer nos techniques et développer notre corps pour qu’ils puissent encaisser n’importe quelle difficulté. Pour se faire, mon frère et moi avions choisis de nous entraîner ici, dans les montagnes de l’Edelweiss enneigées quittant, pour un temps, la compagnie agréable de Karlhaven et de ses hommes – enfin, de nos partenaires. À cette réflexion, une expression plus douce apparut sur mes traits et je me tournais, maintenant, complètement vers la fenêtre, joignant mes mains tout en fermant les yeux, solennel. Déesse, veillez sur nos compagnons. Donnez-leur force et énergie pour les prochains jours à venir. La guerre approche; les Démons sont à nos frontières et nous ne pouvons pas les laisser pénétrer plus profondément encore à l’intérieur de nos terres. Protégez-les, Déesse, ces compagnons qui me sont chers. Je crois et j’ai confiance en vous.


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Sam 27 Fév 2016, 19:53


Araya marchait encore, ses épaules recouvertes de neiges, et ses cheveux commençant à être mouillé. Elle n’était pas dehors depuis longtemps pourtant, mais les flocons étaient gros et nombreux. Elle s’arrêta quelques instants, et regarda une fenêtre éclairé en face de la rue. Elle put y voir une famille. La mère préparait à manger, tandis que le père s’amusait avec l’enfant. C’était une configuration normale, constituant beaucoup de famille. Une forme de joie auquel elle n’aurait pu jamais accès. Elle ignorait ce qu’il était advenu de ses parents, et de la troupe d’itinérant dont elle avait fait partie toute son enfance. Et, même si elle connaissait ses informations, la jeune femme savait qu’elle ne pourrait pas retourner les voir. Elle était devenue trop dangereuse, et, de toute façon, elle ne se sentait pas prête de réapparaitre après tout ce qu’elle avait vécu. Ils ne supporteraient sûrement pas de la voir ainsi. Tel un monstre assoiffé de sang.

La jeune femme détourna les yeux, cherchant à arrêter de se faire du mal. Il ne servait à rien de repenser à tout ça. Pour le moment elle devait se reconstruire, et essayer de comprendre ses nouvelles capacités. Elle n’en avait pas vraiment eu le temps ses trois dernières années. Lorsqu’elle aurait terminé ses deux objectifs, elle pourrait passer au suivant. Araya se remit à avancer, la tête baissée. Elle voulait éviter de voir les autres autours d’elle, et de se sentir oppressé. Et, ne contrôlant pas sa soif de sang, elle n’avait pas spécialement envie de provoquer un esclandre, et de se faire pourchasser. Sa forme physique laissée trop à désirer pour pouvoir faire ce genre d’exercice. Ses deux seuls avantages étaient qu’elle avait Kayto, et qu’elle pouvait voir dans le noir. Enfin, jusqu’à ce que le soleil se lève. Le souci d’être un Vampire, jeune, et également qu’elle ignorait tout de cette race. Elle ne savait ni comment faire, ni quoi faire. Elle était perdu, et essayait tant bien que mal de se débrouiller.

Araya finit par s’arrêter devant la porte de l’auberge. Elle entendait du monde. Beaucoup trop… Elle inspira et expira l’air glacial plusieurs fois. Elle finit par poser la main sur la poignée, et ouvrit la porte. Elle resta sur le pas en voyant le monde dans la salle commune. Serrant les dents, elle hésita à avancer. Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps que quelqu’un la poussa dans le dos. Elle fit quelques pas en avant, manquant de trébucher. Elle se retourna vivement, voulant protester. « Désolé chérie, mais moi je me les cailles dehors » « Ne m’appelle pas chérie ». Répondit-elle froidement. Ensuite, elle se retourna, observant la porte menant aux chambres. Pendant quelques instants, elle eut l’impression que la porte s’éloignait petit à petit. Et plutôt qu’une vingtaine de mètres, elle eut l’impression que la distance s’étalait sur plusieurs centaines. Déglutissant difficilement, elle rentra la tête dans les épaules, et se mit à avancer, esquivant aussi bien qu’elle le pouvait les autres, gardant les yeux fixés sur la porte.

La Vampire finit par atteindre son objectif. Elle ouvrit la porte, et se dépêcha d’entrer, et de la refermer derrière elle en la claquant. Elle appuya son dos contre le bois, reprenant son souffle. Elle ne l’avait pas remarqué, mais elle avait retenu sa respiration pendant sa traversée. Comme si cela pouvait changer quelque chose. Ses mains et ses jambes tremblaient, et elle eut l’impression d’être sur le point de s’écrouler. Elle secoua la tête, cherchant à se reprendre, puis elle se remit à avancer. Elle ne voulait pas croiser quelqu’un d’autre, pas tant qu’elle ne se serait pas enfin remise. Elle monta les marches, aussi silencieusement que possible. Elle n’avait pas totalement oublié ce que ses parents lui avaient appris. Pourtant, quelques marches grincèrent sous son poids, même léger. Elle suivit le couloir, et s’arrêta soudainement. Il y avait un homme prêt de la fenêtre, à quelques mètres de sa chambre. Elle devait le passer si elle voulait rentrer, mais ce n’était pas ça le problème. Elle avait l’impression de le connaître. Ses cheveux blancs immaculés, et les traits de son profil qu’elle apercevait. Lequel était-ce ? Et où était son frère ? Elle avait été trop concentré sur la porte, et n’avait vu personne dans la salle commune.

Avant, Araya aurait pu s’avoir auquel elle avait à faire, mais maintenant… Elle détacha les yeux quelques secondes du visage de l’Ange, pour voir la faux. Elle sut immédiatement lequel des deux étaient face à elle. Sans avoir le temps de réfléchir, et se rendre compte de ce qu’elle faisait, elle ouvrit la bouche, hésitante. « Isley ». Elle ignorait s’il l’avait entendu, mais la surprise d’avoir dit son nom la fit reculer. Elle ne voulait pas le revoir. Pas maintenant. Elle n’était pas prête. Et elle ne le serait sûrement jamais. Pas après tout ce qu’il avait fait. Ou plutôt pas fait. La Vampire recula tellement que son dos rencontra le mur derrière elle. Sa main se pressait contre sa poitrine, en signe de méfiance, et sur la défensive. Il l’avait laissé mourir. Alors qu’elle lui faisait confiance. Elle voulait l’esquiver, ainsi que la conversation qui allait sûrement suivre, mais Isley se trouvait entre elle et sa chambre, et la salle commune était blindée de monde. Si elle y retournait elle risquait de paniquer. Enfin, elle était déjà à moitié en train de paniquer. Après la surprise passée, tellement de sentiments de mêlaient en elle. Trop pour qu’elle arrive à tous les démêlaient immédiatement. Elle n’avait pas vraiment pensé à lui depuis le moment où elle était morte. Elle n’avait pas eu le temps, et c’était en grande partie pour cela que ses sentiments étaient si troubles. Sa respiration s’était accélérée, son cœur battait la chamade. Elle commençait à perdre pied. A ce moment, une voix résonna dans sa tête, la ramenant, plus ou moins, à la réalité. *Araya ! Qu’est-ce qu’il y a ? * *Rien. Ne bouge pas*. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Ni comment, le tigre allait réagir face au jeune homme.



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 28 Fév 2016, 18:00

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

La prier me rassurait dans mes angoisses; me réconfortait dans mes choix. Vous ne pouviez savoir le bien-être qui se répandait en moi dès que je songeais à elle: la sensation était indéfinissable, même pour moi, qui me retrouvais au beau milieu de tout ce tourbillon. Dès que mes mains se joignaient en prière, dès que mon souffle se calquait à celui du vent, que mes yeux se cachaient de la lumière, sous mes paupières, je me sentais flotter à ses côtés, suffisamment proche de sa personne pour pouvoir admirer sa beauté, pour pouvoir la toucher; suffisamment proche de sa Lumière pour me sentir purifier, laver de tout le sang qui maculait mes mains en ces temps de guerre. Elle était là, presque palpable; je pouvais sentir sa présence à mes côtés. Et dire qu’il me suffisait de prier, de respirer, et de fermer les yeux pour la savoir tout près de moi, veillant sur mon frère et moi comme le berger surveillerait d’un œil bon et bienfaiteur ses troupeaux. Pourtant, malgré tant de proximité, Elle était partout, mais nulle part à la fois. J’avais beau ressentir sa présence, m’imaginer son regard, posé et droit, sur ma personne, je savais qu’en tendant le bras ou bien en essayant de capter son regard aux éclats de perles, je ne toucherais et/ou ne verrais que du vide devant moi. Elle avait l’essence d’une chimère, cette douce Déesse; elle était comme une nébuleuse dans le ciel. Et moi dans ma vie de simple Mortel, dans mon corps de simple Éternel, je me disais que je ne devais pas encore avoir la force ou bien les Vertus nécessaires pour pouvoir aller jusqu’à elle. Peut-être que c’était cela, l’explication de son silence perpétuel. Peut-être attendait-elle de nous que nous nous surpassions, que nous soyons suffisamment dignes d’elle et de sa protection. Mon regard se porta bien au-delà du firmament et de la neige qui s’en échappait. Si ce n’était que cela qu’elle attendait de nous, nous ne la décevrions pas. Nous étions déterminés, Isiode et moi, à aller jusqu’au bout de nos moyens pour nous satisfaire et, par extension, pour la rendre fière. Nous étions prêts à affronter une seconde fois toutes les épreuves que nous avions traversées par le passé: que ce soit de répéter nos entraînements au combat que d’apprendre à ne pas refaire les erreurs d’autrefois…

D’un mouvement brusque et soudain, je secouais la tête, comme pour extirper mon esprit de ces souvenirs volatiles qui venaient de traverser ma pensée. Le passé était le passé. Nous ne pouvions le changer; seulement nous en inspirer pour espérer ne pas recommencer les fautes de ce dernier.

Je relâchais une courte expiration, désunissant mes mains pour les laisser tomber sur mes flancs et au même moment, du coin de l’œil, je perçus un mouvement dans le couloir. Je baissais légèrement la tête, conscient que je me trouvais dans une auberge où les gens ne se privaient pas d’aller et venir dans toutes les directions: pour prier la Déesse, je serais peut-être mieux dans la chambre. Me détournant de la fenêtre, m’apprêtant à quitter les lieux pour rejoindre un havre un peu plus calme – en même temps, je n’avais pas choisis le point le plus tranquille de l’auberge non plus – j’entendis une voix prononcée mon nom et je me stoppais direct. Instinctivement, je me retournais, sachant pertinemment que cela ne pouvait être mon frère: celui-ci avait un timbre beaucoup plus grave et, pourquoi m’aurait-il interpellé avec tant d’hésitation? Cela dit, je n’eus qu’à faire volte-face pour comprendre et je restais là, figé, à contempler la fine silhouette qui s’était brusquement reculée. C’était une femme, longue en grandeur, chétive en taille. Les longs cheveux d’ébène, semblables à la robe obsidienne des corbeaux, qui descendaient dans son dos, me fit d’abord penser à la soyeuse et fine chevelure de la Déesse, mais ce qui me désenchanta la seconde suivante fut le regard qu’elle me portait: d’un bleu électrique, il semblait être traversé par le blizzard et le froid qui enveloppaient l’ensemble de cette région. Ce n’était pas un bleuâtre pâlot, translucide et sans saveur; à l’intérieur, il y avait une myriade de vents glaciaux venus des quatre points cardinaux.

Je la considérais avec minutie et lenteur, découvrant ici et là quelques similarités avec une jeune fille de mon passé; une jeune fille que je m’étais promis de protéger, mais qui, par incompétence de ma part, avait péri. Un nom, trois syllabes, refirent surface dans ma mémoire. Araya…

Mes yeux s’écarquillèrent tandis que je sentais mon cœur manquer un battement. Je vins poser une main sur ma tête alors que des images défilaient devant mes yeux, des souvenirs enfouis que j’avais pris soin d’éloigner de mes pensées, de ma vie, pour ne plus avoir à y songer. Car j’avais failli à ma tâche. Gardien, protecteur, confident; j’avais échoué dans tout ça. Mais… Co… Est-ce que j’hallucinais?... Est-ce que cela pouvait vraiment être…

« A…ra…ya? » Balbutiais-je sans comprendre, incertain, confus et complètement perdu.

Je devais rêver? Ou était-ce plutôt mon imagination qui me jouait des tours?... Pas vrai? Pourtant, ce n’était pas une hallucination. Je me savais parfaitement éveiller et maître de mes moyens. Qu’est-ce que cela voulait dire? J-J’avais senti notre lien se briser ce jour-là… Je… Je l’avais senti se déchirer, et j’avais tout de suite su que… qu’elle était… que j’avais...

« Araya… Tu es en vie. »

J’étais sous le choc, incapable d’aligner convenablement une phrase sans trembler, comme si j’avais face à moi un spectre. Lentement, j’esquissais un pas vers l’avant, mes yeux ne la lâchant plus du regard, perdu à contempler son visage, cette cicatrice qui lui barrait la joue, juste en-dessous de son orbite. Elle avait une peau affreusement pâle qui lui donnait un air encore plus maladif.

« Qu’est-ce qui s’est passé?… »

Je me sentais idiot de lui poser la question et encore plus incompétent que je ne l’aurais peut-être jamais été. N’aurais-je pas dû le savoir, en vérité? N’aurais-je pas dû être là, à ce moment précis, à ses côtés, alors que le lien qui nous avait unit s’effritait doucement, lentement, avant de me couper toute respiration pendant plus d’une minute?

Après tout, Araya avait été mon Humaine. Ma Protégée. Celle que j’aurais dû défendre la vie jusqu’à perdre la mienne. Mais j’avais échoué, complètement, misérablement, dans ce devoir: le devoir d’un Ange Gardien. Ma fidélité inconditionnelle envers Yüerell et ses principes m’avaient détourné de mon chemin, mais… mais je l’avais…

Continuant de m’avancer avec une lenteur excessive dans sa direction, je chuchotais une troisième fois son nom avant de sentir mes épaules s’affaisser sous le poids de la culpabilité, mon regard encore troublé par la vision qu’il me renvoyait.


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Dim 28 Fév 2016, 21:54


Lorsqu’Araya avait prononcé son nom, l’inconnu s’était retourné. Non, ce n’était pas un inconnu. Elle ne s’était pas trompée… C’était bien Isley. Elle reconnaissait sa taille haute, les traits de son visage, et ses iris bleus. Elle avait toujours été fascinée par celles-ci. Une couleur lumineuse, loin des bleus habituels qu’on pouvait voir, si pâle et vide. Mais elle avait toujours trouvé qu’ils étaient pleins de vie et de volonté, toujours animé d’une certaine détermination. Ses cheveux blancs immaculés, qu’elle avait toujours particulièrement aimés, les comparants parfois à la pureté de la neige. Bien qu’elle s’était souvent moqué de lui en riant que cela faisait de lui un ancêtre. Et depuis toutes ses années qu’elle le connaissait, il n’avait pas changé. Aucune ride ne venait entacher son visage d’Ange. Il gardait l’apparence d’un jeune d’une vingtaine d’années. Lorsqu’elle était Humaine, cela l’avait toujours fait posé énormément de questions. Elle n’avait jamais compris comment ils pouvaient avoir des enfants qui vieillissaient jusqu’à un certain âge, jusqu’à se figer. La jeune femme avait encore du mal à comprendre qu’elle aussi était désormais dans cette situation, en particulier parce que son corps avait été forcé de vieillir de plusieurs années.

Isley prononça son prénom, aussi hésitant qu’elle. Araya ne réagit pas. Tout était si flou. Les souvenirs qu’elle avait passé avec lui remontaient petit à petit à la surface. Des souvenirs heureux, emplit de confiance l’un envers l’autre. Un sentiment de protection, de bonheur, et de bien-être. Il était sa lumière à ce moment-là. Mais elle avait oublié tous ceci, l’obscurité ayant envahi son être, et elle était incapable de s’en sortir. Puis l’attaque revint. Et cette horrible sensation de sentir la vie quitter son corps. Elle s’en souvenait parfaitement, et c’est pour cela qu’elle secoua la tête lorsqu’il parla à nouveau. Non, elle n’était plus vivante. Il se trompait. Ses mains se mirent à trembler légèrement. Ses yeux fixaient le jeune homme, incapable de les détourner malgré son envie de s’enfuir. Il se mit à avancer vers elle, ses pas incertains. Elle voulut lui dire d’arrêter. De reculer loin d’elle. De disparaitre de sa vue. Elle voulait échapper à ses yeux bleus qui ne la lâchaient pas. Elle retint sa respiration, comme si cela allait changeait la moindre chose. Comme s’il était une illusion, et qu’il allait simplement s’évanouir.

Puis Isley lui posa une question. Une question qui l’a fit enfin sortir de sa torpeur. Elle se reprit, bien qu’encore tremblante. Elle serra les poings et la mâchoire. Elle n’arrivait toujours pas à faire le tri dans ses sentiments, beaucoup trop confus, et son esprit encore trop instable. Mais une émotion fut plus forte que les autres, prenant le pas sur tout le reste. Son impulsivité prit le dessus. Elle fit un pas vers lui, d’abord hésitante, puis en refit un autre, perdant cette incertitude petit à petit. Après quelques durs efforts, elle se retrouva non loin de lui. Ses yeux commençaient à se teinter petit à petit de cette couleur rubis, et elle sentait ses crocs pousser. Pas à cause de la faim, mais simplement de la colère. Sans prévenir, ni ouvrir la bouche, elle leva la main et lui mit une gifle. Celle-ci était bien loin d’être aussi puissante que l’aurait voulu Araya, seul la vitesse lui donnant de la force. L’Ange ne souffrirait certainement pas énormément, mais il récolterait quand même une légère marque rouge. C’était le premier contact qu’elle faisait de manière volontaire, et sans cette crainte d’être blesser en retour. La colère qui l’envahissait prenait le pas sur sa raison, et ses peurs.

« Ce qui s’est passé ? ». Reprit-elle, une colère froide dans sa voix. « Tu ‘mas abandonné. Et je suis morte. Voilà ce que t’as loupé, pauvre idiot ». Dit Araya, essayant tant bien que mal de contenir sa colère. Essayant de ne pas hausser le ton. Ses poings étaient serrés, ses ongles s’enfonçant dans sa peau. Ses yeux, entièrement écarlates, tremblaient de colère tandis qu’elle fixait Isley dans les yeux. Elle s’était sentie trahi. Un sentiment si profond qu’elle n’arrivait pas à l’oublier. Elle aurait été prête à mourir pour lui, et lui il… Il l’avait laissé tomber. Araya baissa la tête, les dents serrées. Ses longs cheveux tombèrent en un rideau devant elle. « J’avais besoin de toi et toi tu… Tu m’as… ». Elle n’arrivait pas à finir sa phrase. Elle ignorait pourquoi elle n’y arrivait pas. Peut-être avait-elle peur de formuler  ce qu’elle ressentait. C’était trop compliqué. Elle s’était tellement renfermé ces dernières années, qu’elle était totalement incapable d’avouer la moindre chose malgré sa colère dévorante. Tremblante, elle lui donna un coup de poing faible dans la poitrine. Si faible qu’il ne devait même pas l’avoir sentis.

Une odeur atteignit soudain ses narines. Elle redressa légèrement la tête, surprise. Qu’est-ce que c’était ? C’était doux et agréable, telles les gourmandises que lui préparait sa mère. Elle était persuadée que si elle goutait à ce qui produisait cette odeur, elle aurait un merveilleux goût sucré dans la bouche. Mais d’où cela venait ? Araya leva soudainement la tête vers les yeux d’Isley, venant de comprendre que c’était son odeur à lui. Elle recula soudainement, puis se dirigea rapidement vers une des fenêtres, et l’ouvrit à la volé, respirant l’air frais de l’extérieur. Elle ne voulait pas l’attaquer, car, même si elle n’avait pas faim, son odeur  était particulièrement alléchante. Elle ferma les yeux, serrant le rebord de la fenêtre. Ce n’était pas le moment de faire n’importe quoi.



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Isiode et Isley
Lun 29 Fév 2016, 05:07

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

La gifle me mordit la joue, non pas à cause de la force qui s’en était répercutée, mais bien à cause de la vitesse de la frappe, vive et cinglante. À son contact, je ne pus m’empêcher d’esquisser une grimace, ma peau se colorant d’une légère teinte rosée, stigmate de ma honte et de la colère mal refoulée de celle qui venait de me frapper. La tête rejetée sur le côté, cela me prit un certain temps avant que je ne choisisse de lui faire face à nouveau. Dans ce simple geste, c’était toute sa fureur qui m’avait été retransmise; c’était toute sa peine et sa colère qui m’avaient attaqué avec violence. J’encaissais le coup sans grand effort physique, mais mon mental eut plus de peine à s’accrocher, ne saisissait toujours pas les entrelacs de l’enjeu dans lequel je me retrouvais. Mais une chose était certaine. C’est que c’était bien elle. Araya… C’était bien elle. Je ne m’étais donc pas trompé. Mais par la grâce d’Edel, comment se faisait-il qu’elle soit en vie? Je n’avais pas halluciné cette sensation tout de même… Je n’avais pas rêvé; une telle souffrance ne pouvait être imaginée. C’était comme si on m’avait déchiré, vidé de mon essence sans que j’eusse la possibilité de me défendre; c’était comme si une partie de mon âme m’avait été arraché de force. Je ne saurais dire d’où avait pris racine toutes ces sensations dans mon être, mais une intuition, de plus en plus certaine à présent, me disait que cette douleur qui m’avait assailli à cet instant précis devait provenir d’elle. D’Araya. Au moment de sa… mort.

En reportant mon regard sur son visage, je fus aussitôt frappé par le coloris de ses prunelles. Rouge. Comme la colère, la déraison, le sang versé par une confiance bafouée. Et ces crocs, sur lesquelles mon regard s’attarda quelques secondes, me firent légèrement déglutir. Je n’en croyais pas mes yeux.

Une Vampire.

Araya, cette douce Humaine aux sourires faciles, à la curiosité sans borne, à la gentillesse infinie… Dès l’instant où j’avais posé mes yeux dans l’écarlate de ses mires, j’avais tout de suite compris que je l’avais perdu. Et tout ça, c’était à cause de moi. C’était de ma faute si sa vie passée lui avait été violemment arrachée. Parce que je n’avais pas été présent. Parce que je n’avais pas été là au moment où ma présence le nécessitait. Lentement, je me tins la tête à deux mains. Mais où est-ce que j’étais à ce moment, justement? Qu’est-ce que je faisais de si important pour ne pas accourir à l’appel de ma Protégée? Qu’est-ce qui s’était passé? Cela avait sûrement un rapport avec Yüerell, à n’en point en douter, mais savoir ce que j’étais en train de faire exactement, cette journée-là, m’échappait complètement. Comme si, depuis trop longtemps reculé, abandonné et retiré dans les profondeurs de ma conscience, j’en avais fini par perdre tous les chemins qui pourraient m’amener sur la trace de ce souvenir perdu à force d’être refoulé dans les zones les plus inaccessibles de ma mémoire.

Fermant les yeux, j’écoutais sa voix trembler, se casser au fond de sa gorge nouée.

« Je sais… Je sais… Répétais-je inlassablement, incapable de prononcer autre chose que ces deux mots, alignés d’un ton faible et bas, à peine audible autant pour elle que pour moi. Je sais que tu avais besoin de moi… Je le sentais au fond de moi… »

J’étais parfaitement conscient de ce fait.

« Mais je… »

Mais quelque chose m’avait retardé. Quelque chose m’avait empêché de partir à sa rescousse à temps. Et j’étais arrivé trop tard. Trop tard pour la sauver; trop tard pour l’extirper des griffes de la mort; trop tard pour accomplir mon devoir. Ce sentiment qui m’avait traversé, à l’instant où j’avais pris conscience de cela… Vous ne pouvez même pas vous imaginez, tant elle m’avait été déchirante et insupportable.

Est-ce que j’avais pleuré? Je ne m’en souviens pas. Est-ce que j’avais hurlé? Peut-être, sûrement, je ne sais pas. Mais la souffrance qui m’avait étripé, elle, par contre, restait gravée dans ma mémoire, comme une marque au fer blanc laissée sur ma peau. Je vis Araya serrer le poing, encore plus fortement, et soudainement, elle tendit son bras pour m’envoyer un coup à l’estomac. Cependant, ce n’avait été qu’un effleurement, et je me pris aussitôt de pitié pour elle. Faible et vulnérable, voilà à quoi elle me faisait songer. Avant aussi elle l’était, plus ou moins – surtout casse-cou en fait – mais elle avait des gens sur qui elle pouvait compter, des gens qui réussissaient à l’élever et à lui donner la force qui lui manquait. Cependant, aujourd’hui, j’avais devant moi une jeune fille solitaire, abandonnée… C’est moi qui l’aie créé…? C’est de ma faute si elle… Je contractais, sans crier gare, ma mâchoire.

À cet instant précis, Araya redressa la tête, plantant ses yeux rougeâtres sur mon visage. Instinctivement, à ce mouvement, ma main vint frôler le manche de mon épée qui ceinturait ma taille. Mais à la seconde même où j’esquissais le geste, je voulus aussitôt retirer ma main. Mais qu’est-ce que je fais? Je laissais retomber mon bras sur ma hanche, tout près de mon arme, interloqué. Mais qu’est-ce que j’allais faire? J’observais vaguement Araya s’éloigner en direction de la fenêtre, alors qu’elle ouvrait précipitamment celle-ci pour y sortir sa tête, respirant le vent des montagnes à grande bouffée d’air. Je regardais son dos, ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules et mes doigts se mirent à trembler frénétiquement, sans que je sache exactement ce qui m’arrivait. Doucement, j’amenais ma main devant mon visage, surpris par tant de tremblements qui l’agitait. Ais-je peur? D’elle ou de moi? Parce que je n’étais pas fou quand même, si? J’avais failli dégainer mon arme contre elle.

« Est-ce… Commençais-je avant de brusquement m’arrêter, rectifiant ma pensée. Qui t’a fait cela, Araya? »

Inconscient du danger potentiel qu’elle-même représentait pour ma personne, je n’hésitais pas à m’avancer jusqu’à l’enfant de la nuit, atteignant sa hauteur.

« Dis-moi qui est-ce. Laisse-moi me racheter. Laisse-moi… »

Faire quoi? L’aider? La sauver? Te rendre moins coupable de ta faute? Assailli par toutes ces pensées, une fois encore, je ne fus pas en mesure de terminer ma phrase. Je ne pouvais que la contempler, troublé, encore loin d’être revenu de ma surprise.

« Ais-je seulement une seconde chance? » Expirais-je doucement, esquissant un sourire jaune, complètement pris au dépourvu par la détresse que je sentais monter, de plus en plus intensément, en moi.


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Lun 29 Fév 2016, 14:46


Comment pouvait-il dire qu’il savait qu’elle avait eu besoin de lui ? Comment pouvait-il le lui avouer ainsi, aussi simplement ? Lui dire qu’il avait senti sa terreur, sa douleur, son agonie, mais qu’il n’avait rien fait pour elle. Pourquoi ? Il était trop occupé pour ça ? Trop occupé pour venir la secourir. Que faisait-il de si important pour la laisser mourir ? N’avait-il pas ressentit la peur dévorante qui lui nouait les entrailles à ce moment ? La douleur ressentit lorsqu’elle se faisait ponctionner son sang, et que la vie s’enfuyait de son corps ? Il aurait dû ressentir tout cela, et venir l’aider. Elle avait toujours cru que leur lien était si puissant qu’il viendrait toujours pour elle. Mais elle s’était trompée. Elle avait été si naïve de tellement compter sur quelqu’un, de totalement se reposer sur lui, et d’oublier d’apprendre à se battre. Elle était si faible à l’époque, et elle l’était encore plus maintenant. Son corps et son esprit était brisés. Elle peinait à ramasser les morceaux. Et voilà que sa route croisait celle d’Isley. Celui qu’elle tenait responsable de tout ça. Comment pouvait-elle se reconstruire dans ce genre de moment ? Elle se sentait si désemparée.

Le vent s’engouffra dans la fenêtre, faisant voleter ses cheveux en arrière, des flocons venant s’écraser sur son visage. Elle redressa la tête, regardant l’extérieur, distinguant sans mal les maisons, et les gens encore dehors. Le froid glacial lui faisait du bien. Elle n’avait pas vraiment l’impression de réfléchir mieux, mais elle n’avait plus l’odeur d’Isley, elle ne sentait plus le besoin de l’attaquer. Petit à petit, ses yeux retrouvèrent leur teinte normale, ses crocs disparaissant également. Elle ne comprenait pas pourquoi son odeur était si différente des autres. Bien meilleur, beaucoup plus alléchante. Pourquoi ? Elle avait déjà sentit l’odeur des hommes, ce n’étaient pas du tout la même. Est-ce parce qu’il était un Ange ? Elle était si inexpérimentée dans le domaine vampirique. Elle ignorait tout sur cette race. Tout sur leur façon de vivre. Elle essayait de comprendre seule, mais c’était si compliqué. Elle apprenait à peine les rudiments de la chasse des animaux grâce à Kayto, mais elle ne savait pas comment contrôler ses pouvoirs, la différence entre les sangs des personnes. Et encore tellement de choses dont elle ignorait tout, et qu’elle ne pouvait sûrement pas soupçonné. Elle était seule, et si faible…

La jeune femme serra le bord de fenêtre plus fort, faisant blanchir ses jointures, en réponse à la question d’Isley. Qui ? Qui lui avait fait ça ? Elle voulut lui répondre, lui crier qu’elle ignorait tout, que personne ne lui avait rien dit, faire quelque chose, mais, au moment où elle se retourna vers lui, il était déjà à côté d’elle. Elle voulut reculer, mais sentit le cadre de la fenêtre s’enfoncer dans son dos. Il était si proche… Seule la barrière de l’air froid l’empêchait de sentir l’odeur de l’Ange. Que se passerait-il si l’air arrêtait de souffler ? L’une de ses mains était toujours accrochée au rebord de la fenêtre, le serrant sans s’en rendre réellement compte. Elle ne savait pas si elle lui en voulait au point de le tuer, et ne regretterait pas son acte, ou alors tout le contraire. Mais dans l’un ou l’autre des cas, elle ne se contrôlait pas, et risquait de l’attaquer. Mais ses pensées de sa soif de sang coulèrent dans le flot de ses émotions. Elle regarda dans les yeux le jeune homme. Elle essayait de maintenir une distance en étant aussi froide que possible mais... C’était si difficile. « Pourquoi ? Pourquoi je te donnerai une deuxième chance ? Je te faisais confiance et toi tu m’as… Tu m’as trahi ». Elle prit une inspiration, elle avait dit les mots cette fois, puis elle reprit. « Tu sais ce que ça fait ? D’espérer que la personne en qui j’avais le plus confiance vienne me sauver. D’être impuissant alors que la vie quitte ton corps. De comprendre, juste avant de mourir, que l’on t’a abandonné. Est-ce que tu as la moindre idée de ce que ça fait ? Alors comment veux-tu que je te donne ta chance après ça ? ». Elle baissa la tête, serrant les mâchoires. Elle sentait ses yeux s’embués de larmes. Non. Elle ne devait pas pleurer. Elle s’était promis de ne plus pleurer. Et sûrement pas devant lui. Isley incarnait son passé heureux, mais aussi la rupture avec ce dernier.

Araya cligna des yeux, chassant les pleure. Elle prit une inspiration, et releva la tête vers lui. « Et tu sais quoi le pire… C’est que j’aurais préféré rester morte ». Lui avoua-t-elle. Ses pupilles bleus tremblaient. Elle le savait depuis des années. Depuis que la torture avait commencé. Mais encore une fois, jamais elle ne l’avait dit à voix haute. Tout ceci prenait tellement d’ampleur lorsqu’elle l’entendait de sa propre bouche, et que quelqu’un écoutait. Elle était morte jeune, et dans la douleur, sans comprendre ce qui se passait. Puis elle était revenue à la vie enfermée, les mains enchainées, et encore une fois, totalement perdue. Elle n’avait aucun entrainement, rien qui ne l’aurait préparé à subir une seule de ses épreuves, alors les deux d’affiler… Mais comment pouvait-il comprendre ça ? « Je n’ai pas simplement été transformée ». Murmura-t-elle en baissant les yeux. Elle attrapa son haut d’une main, et le souleva, découvrant son ventre, jusqu’à ses côtes. Elle releva les yeux vers lui, voulant voir son expression lorsqu’il verrait son abdomen encore creux, ses os saillant, comme s’ils pouvaient déchirer sa chair à chaque fois qu’elle respirait. Elle voulait voir la façon dont il allait réagir lorsqu’il découvrirait les cicatrices. Certaines fines, précises, chirurgicales, dût à certaines expériences. D’autres plus déchirées, ou alors longues et fines, montrant les différents objets de tortures utilisées sur elle, allant de simples lames, à des choses beaucoup plus horribles et terrifiant. Isley n’était pas complètement idiot, et il était un soldat, il comprendrait sûrement facilement ce qu’elle avait subi. « Tu crois que je peux te pardonner après tout ça ? ». Dit-elle en lâchant le tissu, qui glissa le long de son corps, revenant petit à petit à sa place.



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Isiode et Isley
Mer 02 Mar 2016, 02:32

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Je l’ai trahi… Pensais-je piteusement, une saveur de plus en plus désagréable se faisant sentir au creux de ma bouche, comme de la bile ou un drôle d’arrière-goût amer qui aurait persister sur mes papilles. C’était vraiment écœurant… Oui, les remords étaient répugnants. Je me sentais si sale une fois drapé dans ses voiles; je me sentais si faible et vulnérable. Alors que je détestais cette sensation. Je la détestais comme je pouvais détester le fait qu’Araya me regarde de cette façon. La salive me manquait, une boule me bloquait la trachée; j’avais soudainement envie de disparaître et de m’enfoncer six pieds sous terre. Tout pour éviter de croiser à nouveau ce regard, ces deux grands yeux altérant le saphir et le rubis; ces deux grandes mires qui ne cessaient de me rappeler cette faute, cette horrible faute, que j’avais commise. Et puis, il y avait ces mots, dits d’un ton froid, aux sonorités tranchantes où je pouvais déceler un sentiment encore plus poignant encore: non, ce n’était pas de la colère, quoique sa voix en était fortement empreinte, mais plutôt de la déception. Une profonde et intenable déception qui dégoulinait de ses lèvres pour peser encore plus sur le poids de mes regrets. Elle avait espéré. Tant et si longuement, alors qu’on la vidait de son sang, de son enfance, de sa joie, de sa vie; on la remplissait de peur, de maux, de douleur et d’espoirs perdus… Ces paroles suffirent à me faire baisser les yeux, la culpabilité montant à des niveaux qui me créait des sueurs froides dans le dos. Abandonné? J’avais envie d’infirmer cette thèse, mais comment faire? Comment lui prouver que je ne l’avais pas abandonné, que je n’avais jamais voulu qu’une telle chose lui arrive… Quels mots pouvais-je employer pour faire entendre ma version à son cœur rempli de glace et de colère? Quels mots pouvais-je lui transmettre pour lui montrer à quel point je me sentais responsable de ce qui lui était arrivé, et de cette trahison dans laquelle elle s’était senti souillée et salie, alors qu’elle était la victime et la piégée?

Aucun mot ne me vint. Aucun mot ne pouvait me justifier, me faire pardonner; je le comprenais à présent. Je n’avais jamais été bon orateur, comme mon frère ou bien Karlhaven, mais cette situation demandait plus que le langage des poètes et des grands romanciers pour l’apaiser. Ce qu’elle demandait? Je n’en savais rien. Je m’enfonçais tellement dans les regrets que je n’étais même plus capable de savoir quoi penser. Alors aligner une phrase à haute voix alors que, dans mon esprit, une tornade puissante s’était élevée, emportant toutes mes pensées: c’était trop difficile pour moi. Raisonner demandait un effort surhumain, mon esprit dans son intégralité s’enveloppant de plus en plus dans les voiles de la culpabilité. Lorsque la Vampire avoua alors qu’elle aurait préféré mourir au lieu de rester en vie, mon cœur cessa si soudainement de battre dans ma poitrine que j’en eue le souffle coupé.

« Araya… Ne dis pas ça… » Dis-je d’une voix basse, relevant la tête pour finalement croiser son regard tremblant.

J’aurais dû courir à son secours, j’aurais dû la défendre et la protéger coûte que coûte, quitte à traverser l’Océan des Sirènes et le Désert des Humains, à gravir les montagnes de l’Edelweiss, à combattre l’Enfer des Démons. J’aurais dû tout risquer pour elle; j’aurais dû mourir pour elle. Et voilà ce qui s’est passé… Voilà ce qui est arrivé… Puis, écoutant la suite de ses propos, je pouvais sentir le goût de la bile s’emmagasiner de plus en plus au fond de ma bouche, sur mon palet. Comment ça elle n’avait pas été « simplement transformée »? Au son de sa voix et à la soudaine obscurité de ses iris, je craignis le pire.

« Araya… » Laissais-je échapper, l’interrogation se faisant clairement percevoir dans cette faible voix qui était mienne.

Je n’eus pas à patienter bien longtemps avant qu’elle ne précise sa pensée, et comme la maxime le disait si bien: une image vaut mille mots…

Son corps était une véritable toile, rachitique et squelettique, si maigre que j’étais en mesure de voir ses côtes forcer sa chair, comme si elles menaçaient de percer cette peau si blanche qu’elle me semblait glaciale. Et sur cette toile qui m’était en partie dévoilée, je pouvais voir les coups de pinceaux de l’artiste qui l’avait peint. Maladroits comme habiles, violents comme cinglants, vifs comme mous, laissant des ecchymoses comme de profondes cicatrices sur sa chair. Et en bon connaisseur de cette forme d’art, mes yeux s’écarquillèrent avant de se plisser en de simples fentes bleuâtres et de regarder, encore plus consciencieusement, les marques laissées sur cette toile brisée. Je reconnus là, la signature d’un couteau particulièrement effilé et ici, celle d’un fouet qui semblait avoir frappé son nom plus d’une fois; des bleus s’étaient éparpillés après le passage de poings, qui avaient été atrocement violents; et non loin des cicatrices, je pouvais y apercevoir quelques brûlures, des tâches noirâtres finissant de souiller le corps cadavérique d’Araya.

Lentement, après seulement quelques secondes, qui me parurent durer une éternité, le tissu de son vêtement retomba sur cette œuvre, cachant dès lors tous les supplices qu’elle avait vécu, qu’elle avait subi, derrière ce tissu…

« Tu crois que je peux te pardonner après tout ça? » Entendis-je vaguement au creux de mon oreille, la tornade de confusion et de sombres pensées se métamorphosant brusquement en une véritable éruption volcanique.

Qu’est-ce que c’était que tout ça?! Pourquoi?! Pourquoi lui avait-on fait tout ça?! Ma respiration s’accéléra, alors que je sentais mes doigts me démanger affreusement. La Colère… Je la sentais couler en moi, brûlante et sauvage.

« Ce n’est pas vrai… » Fulminais-je dans un sifflement.

Mais aussitôt que je sentis la Colère traverser mes veines, mon sang, un éclair passa soudainement devant mes yeux et je perdis momentanément l’équilibre, la respiration sifflante, l’œil hagard, un genou, désormais, posé par terre. Je… Je dois me calmer, ne pas céder… J’amenais l’une de mes mains à mon visage, observant la silhouette, légèrement trouble, d’Araya devant moi. Penser aux Vertus. À notre mission. Penser à ne pas céder. À ne pas céder…

« Araya, laisse-moi t’ai–

- Aaaaah! N’est-ce pas votre frère, Isiode?

- Isley? Qu’est-ce qui t’arrive? »

Je ne bronchais pas, n’ouvrant même pas la bouche pour lui répondre, mon regard simplement porté sur Araya. Laisse-moi t’aider… Araya, je t’en supplie, laisse-moi me racheter. Laisse-moi te prouver que je ne t’ai jamais abandonné. Que je serai toujours là pour toi…

« Isley? Regarde-moi, mon frère! Qu’est-ce qui t’arrive? »

Le visage de mon frère apparut soudainement dans mon champ de vision et je fus brusquement retiré de mes pensées par sa voix affolée. Voyant que je ne lui répondais pas encore une fois, il se retourna vivement en direction de la Vampire, la jaugeant d’un œil sévère et froid.

« Mademoiselle, qu’est-ce qui s’est passé? Demanda timidement le vieillard de tout à l’heure.

- Qu’est-ce que vous lui avez fait? S’énerva mon frère et aussitôt, j’amenais ma main à son épaule, lui intimidant d’arrêter de crier; d’arrêter de crier sur Araya.

- Laisse-la tranquille, mon frère. Elle ne m’a absolument rien fait. Elle m’a seulement… aider. »

Au regard que me lança mon frère, je su tout de suite qu’il ne croyait pas à un traître mot de ce que je venais de lui dire. Mais peu m’importait. Je ne voulais pas qu’il s’en prenne à Araya. Pas question; il n’en était plus question.

« Je vais bien, dis-je dans une seconde tentative, d’une voix plus assurée cette fois, braquant mon regard dans celui de mon jumeau, inflexible. J’ai seulement eu un malaise et elle est venue m’aider, c’est tout. Ne t’énerve pas pour rien… »

Me redressant complètement, essuyant quelques invisibles saletés sur mes vêtements, je me tournais vers la Vampire, la regardant quelques secondes de plus avant de fermer les yeux et d’abaisser doucement le buste dans sa direction, en signe de remerciement.

« Je vous suis reconnaissant, jeune dame. Merci beaucoup, et je suivrais votre conseil: dormir et prendre beaucoup de repos! »

J’esquissais un maigre sourire en me redressant, un léger rictus qui laissait entrevoir toute la confusion et le déséquilibre que sa rencontre avait engendré en moi.

« Je vous revaudrai cet acte de bonté. Je ne vous oublierai pas… » Dis-je faiblement, me détournant rapidement pour m’avancer jusqu’à la hauteur d'Isiode, à qui je fis signe de me suivre.

Sans un mot, je le conduisis jusqu’à notre chambre, refermant prestement la porte derrière nous.

« Isley, c’était quoi ce gros mensonge?

- Quel mensonge? C’est la vérité.

- Ne joue pas à ce jeu-là avec moi, mon frère. Je te connais par cœur. Qui est-elle? »

Je faillis lui demander s’il la reconnaissait, mais je m’abstins à la dernière seconde, déposant plutôt mes armes sur le rebord de mon lit avant de m’étendre dans celui-ci, sans même prendre la peine de retirer les fourrures qui couvraient mon dos et mes épaules.

« Rien d’autre que celle qui m’a tendue la main pour me venir en aide. »


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Juste pour précision, quand Isley perd l’équilibre, c’est à cause de son pouvoir l'Extrême Protection qui l’empêche de succomber aux péchés capitaux en tombant dans l'excès. Du coup, pour ne pas qu'il finisse déchu, le pouvoir s’active pour le calmer ;)


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Mer 02 Mar 2016, 22:00


Araya vit les pupilles d’Isley s’écarquillé devant son corps mutilé. Elle y devina la stupeur, et la surprise en première réaction, puis, petit à petit, d’autres  émotions vinrent envahir les iris bleus de l’Ange. La confusion, l’incompréhension, et enfin la colère. Une émotion qui ne convenait pas à sa race. Elle ne savait pas comment considéré son état, était-elle heureuse de le voir si désemparé ? Est-ce réellement ce qu’elle souhaitait ? Elle était trop perdue pour savoir ce qu’elle désirait en ce moment. Ce qu’elle voulait en ce qui le concernait lui. Elle ne voyait que la fuite comme parade à ses sentiments. Elle voyait dans les yeux du jeune homme la terrible colère qui semblait l’envahir, déformant les traits de son visage, et le ton de sa voix. Pourquoi semblait-il encore autant concerné par elle ? S’il l’avait abandonné, cela voulait bien dire une chose, qu’il n’en avait rien à faire d’elle. Elle pouvait comprendre la surprise de la voir encore vivante, mais le reste… Elle ne savait plus quoi pensé. Il l’avait trahi, et pourtant… Il continuait de s’inquiéter pour elle, de se mettre en colère pour elle, d’être attaché à elle. La jeune femme n’arrivait pas à comprendre cet intérêt. Elle avait tant de mal à faire le tri entre les émotions qu’elle voyait sur le visage de l’Ange, et celles qui grondait en elle. Elle n’était plus assez habituée à tout ça. Depuis les trois dernières années, elle n’avait eu que la peur dans sa vie.

A ce moment, Isley perdit l’équilibre, tombant à genoux. Il semblait aller mal. Hésitante, elle fit un petit pas vers lui, avançant légèrement la main. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ? Elle ne pouvait pas le toucher, et ne savait même pas si elle voulait l’aider. Mais… Soudain, une voix retentie derrière elle. Elle se retourna, et vit un vieillard s’avancer vers eux. Ce n’est pas sur lui qu’elle s’attarda, mais la seconde personne derrière lui. L’exacte copie d’Isley, Isiode. Trop déconcerté pour continuer de le fixer, elle préféra tourner ses yeux vers Isley. Le voir juste lui, faisait déjà mal, mais en double. Bien qu’elle sache très bien que ce n’était pas les mêmes, cela rajoutait au trouble. Mais elle n’aurait peut-être pas dû faire ça, car, en croisant les yeux de son ancien Gardien, elle vit les supplications dans son regard. Pourquoi ? Pourquoi ce n’était pas plus simple ? Pourquoi ne réussissait-elle pas à lui en vouloir, et à simplement l’envoyer balader ? Pourquoi est-ce qu’elle s’inquiétait encore pour lui ? Pourquoi lui s’inquiétait encore pour elle ? Tout aurait été plus facile si ça c’était passé ainsi.

Lorsqu’Isiode s’accroupit prêt de son frère, Araya recula, se détachant de la fenêtre. Elle vit ses yeux se tourner vers elle, et l’accuser de manière glaciale. Son regard ressemblait à celui qu’elle avait lancé à Isley depuis leur retrouvaille, la colère et la déception en moins. Elle serra les poings, ignorant les paroles du vieillard, et essayant de supporter le regard. Mais elle ne put tenir longtemps, et baissa ses iris. Elle avait bien trop l’impression que c’était Isley qui l’accusait. Mais son ancien Ange empêcha son frère d’aller plus loin en prenant sa défense. Elle redressa la tête, regardant les deux frères. Isley ne tarda pas à se relever, puis soudain, il se courba devant elle. Pourquoi faisait-il ça ? Mentait-il à son frère ? Ou au vieillard ? Elle était beaucoup trop confuse pour lui répondre, et de toute façon il n’en eu pas le temps, car l’Ange lui tourna le dos, et s’en alla avec son frère jusqu’à sa chambre. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle ne s’attendait pas du tout à ce que cette conversation se finisse ainsi. Mais sa dernière phrase lui faisait clairement pensée que tout ceci n’était pas encore terminé. Pour lui en tout cas, car pour le moment, elle ignorait si elle voulait lui parler à nouveau. Elle se dépêcha de rentrer dans sa chambre, fermant la porte. Elle retira son épée, la posant sur son lit, tandis qu’elle s’y assaillait. Kayto se redressa rapidement, et vint prêt d’elle. Il posa sa large tête juste à côté d’elle, sentant qu’elle n’allait pas bien. *Araya, qu’est-ce qui ne va pas ?*. L’animal était intelligent, mais il ne pouvait comprendre le lien qu’il y avait eu entre eux, ni les émotions qu’elle ressentait en ce moment. « On partira demain soir ». Lui répondit-elle. *J’irais chercher un lieu qu’on pourra atteindre durant la nuit*. Lui répondit-il. C’était toujours leur mode de voyage, il la protégeait la journée, et cherchait un endroit qu’Araya puisse se dissimuler de la lumière du jour.

La Vampire l’invita à monter sur le lit, le tigre ne se faisant pas prier. Les plaintes grincèrent sous le poids, mais résistèrent. Il se coucha derrière elle, posant sa tête sur ses pattes. Araya caressa sa tête, fixant la porte. Elle savait qu’il se trouvait non loin d’elle, et cela la mettait si mal à l’aise, comme si à tout moment... Non, elle ne savait pas ce qui pourrait se passer. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Un certain temps s’écoula, temps qu’elle ignorait. Mais pourquoi elle fixait cette fichue porte au juste ? A quoi elle s’attendait… Qu’Isley ouvre soudain, et rentre dans sa chambre pour… Pour faire quoi d’ailleurs ? S’excuser, continuer cette conversation qui fonçait droit dans le mur ? Elle se prit la tête entre les mains, essayant de mettre ses sentiments au clairs, sa jambe bougeant nerveusement, mais rien n’y faisait. Elle voyait dans les yeux de l’Ange la culpabilité, et l’inquiétude qu’il ressentait à son égard à cause de ce qu’elle était devenue. Maintenant qu’elle ne le voyait plus, sa colère diminuait, mais le sentiment d’abandon restait puissant. Elle n’arrivait pas à admettre l’idée de pouvoir lui pardonner. Incapable de rester plus longtemps immobile, elle bondit sur ses pieds, prenant son épée avec elle, et ouvrir doucement la porte pour ne pas réveiller le tigre. Elle la referma derrière elle silencieusement, vérifia que personne n’était dans le couloir, et descendit les marches. La salle commune était vide. Elle se dirigea vers la porte d’entrée, mais elle était verrouillée. Elle soupira. C’est vrai que les autres ne vivaient pas la nuit, contrairement à elle. Soudain, elle entendit du bruit non loin. Elle se retourna vivement, et aperçut l’aubergiste. « Eb bien, c’est rare de voir quelqu’un debout à cette heure… Vous allez l’air énervé… Vous ne vous seriez pas disputez avec quelqu’un par hasard ? » « Qu’est-ce qui vous fait penser ça ? ». Rétorqua-elle froidement. « Je vois beaucoup de visages mademoiselle, et, bien que vous tentiez de dissimuler vos émotions, je vois votre colère. Je pourrais vous aidez, vous et votre ami, ou ce qu’il représente pour vous » « Il ne représente rien pour moi. Et, occupez-vous de vos affaires ». Répondit-elle, une main sur la garde de l’épée. « Alors pourquoi fuyez-vous ? »



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 03 Mar 2016, 03:23

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Je pouvais sentir le regard d’Isiode sur mes épaules, mais je tentais, le plus possible, de ne pas y prêter attention. Mais c’était difficile, sachant qu’il ne me lâcherait pas tant et aussi longtemps que je ne lui parlerais pas en retour. L’atmosphère, dans la chambre, était oppressante. Cependant, mes pensées dérivaient bien au-delà de cette ambiance. Je ne pouvais pas songer à autre chose qu’à elle. J’étais hanté par son visage, par ses grands yeux froids, de glace, et toutes ces cicatrices qui zébraient son corps chétif et maigre… Inconsciemment, suite à cette pensée seulement, mon poing se referma sur les fourrures que je portais sur le dos. Toutes ces cicatrices… Toutes ces cicatrices… Bon sang, qui était le monstre qui lui avait fait ça?! Une fois encore, je sentis mon sang bouillir dans mes veines. Non, pas une seconde fois. Il ne fallait pas que je cède à la Colère, et pour ce faire, je commençais à prendre de grandes inspirations silencieuses, soucieux de ne pas éveiller encore plus les soupçons de mon frère, qui me guettait et me veillait comme un rapace en alerte. Tout est de ma faute… Pensais-je en sentant un léger frisson remonter ma colonne vertébrale. Je n’ai pas su la protéger et j’ai failli à ma tâche. Continuais-je en me torturant et en me recroquevillant un peu plus sur moi-même. Elle est morte à cause de moi. J’essayais de faire taire ma culpabilité, de dissiper les brumes de mon désarroi, mais rien à faire, je ne le pouvais tout simplement pas: Araya était constamment là, ici, partout, dans ma tête. Le saphir de son regard emplissait ma mémoire et sa voix, enrouée, cassante, n’arrêtait pas de résonner dans mon crâne. Trahie… Abandonnée… Seule… Toujours, toujours seule…

Soudainement, un rayon de lumière traversa la fenêtre close. Mon regard, tout naturellement attiré vers cette lueur, se retira des ombres de la chambre pour se tourner en direction de cet éclat. La Lune, grande et belle, brillait de mille feux au-dessus de nos têtes. Immédiatement, mes pensées se tournèrent vers la Déesse et sans attendre, je lui fis une prière, croisant fortement mes mains entre elles avant de fermer les yeux. Au plus profond de moi, par ailleurs, j’essayais de ne pas me laisser déconcentrer par la présence de mon frère à mes côtés. Déesse, éclairez-moi. Montrez-moi ce que je dois faire. Que puis-je faire pour elle? Que puis-je faire pour aider Araya? Je… Je suis complètement impuissant. Je ne sais où donner de la tête. Pitié, que suis-je censé faire?

« Tu te bornes toujours à ne pas vouloir me dire qui elle est? »

Je sursautais brusquement à la voix de mon frère. J’entendis ce dernier bouger sur sa couche et déposer ses deux pieds au sol. Tout comme moi, il était dans l’incapacité de fermer les yeux pour se laisser tomber dans les bras de Morphée. Il sentait mon trouble qui envahissait toute cette pièce, comme s’il envahissait complètement l’oxygène que nous inhalions.

« Qu’elles en sont les raisons? » Poursuivit-il d’un ton serein et doux, comme je lui ai toujours connu.

Je soupirais, m’obligeant à me retourner sur mon lit pour lui faire face et le regarder droit dans les yeux. Les rayons de la Lune tombaient sur son visage et, durant plusieurs secondes, je ne pus m’empêcher de le contempler, comme on admire une œuvre qui nous serait interdit de toucher, fasciné par sa droiture et la lumière qui émanait de son être tout entier. Oui, Isiode était bien différent de moi… Peut-être que lui serait parvenu à la sauver?... Peut-être que lui aurait réussis là où j’ai si lamentablement échoué?

« Isley? »

Il tentait de ramener mon attention sur la conversation. Lentement, je détournais les yeux.

« J’ai trop honte…

- Honte de quoi?

- D’avoir échoué. De ne pas avoir pu la sauver… »

À ces mots, le regard de mon frère se plissa et il se mit à me dévisager intensément, comme s’il voulait percer les moindres pensées qui traversaient mon esprit renfermé.

« De ne pas avoir pu la… sauver? »

Et comme si une lumière venait de s’allumer dans son esprit, j’aperçus les yeux d’Isiode s’agrandir d’étonnement et d’ébahissement. Je n’avais même pas besoin de lui demander s’il venait de saisir: il n’y avait qu’à observer la lueur qui venait d’éclairer ses iris bleutés.

« Cette fille? Elle? Non, tu débloques, Isley. Elle est morte. Tu m’as dit que votre lien s’était brisé…

- Je l’ai senti mourir, c’est exact… Mais c’est bien elle. Elle est en vie.

- Comment a-t-elle fait?

- Un Vampire », lui répondis-je tout simplement, notant que le regard d’Isiode alla soudainement se cacher dans les ombres de la pièce, s’éclipsant de la lumière qui baignait sur ses traits.

Il resta un long moment dans le silence le plus profond et, doucement, il redressa enfin la tête pour braquer son regard dans le mien. Son visage avait changé. À quoi pensait-il?

« Et toi, tu veux te faire pardonner…

- J’ai failli à mon devoir! Je devais la protéger! » Répliquais-je en haussant la voix, me redressant subitement de mon propre lit.

Isiode croisa les bras sur son torse.

« As-tu simplement conscience du danger devant lequel tu t’exposes en voulant renouer avec elle?

- Qu’est-ce que tu veux dire? Pourquoi Araya me ferait-elle du… »

Le reste de ma phrase mourut dans ma gorge et je baissais les yeux, comme un enfant venant de comprendre sa propre stupidité.

« Elle doit te détester à présent.

- Évidemment. Elle est blessée. Et furieuse, admis-je dans un soupir.

- Ce qui, par extension, la rend doublement dangereuse, Isley. »

Je me mordis la lèvre, plantant soudainement mon regard dans les iris de mon frère. Mais je n’avais aucun argument à lui opposer. Il avait raison. Araya était une Vampire à présent et, quoi qu’elle fût troublée par notre rencontre, j’avais été témoin de la colère qui vibrait en elle, qui glaçait son regard de mille éclats tranchants. Pourtant, je ne pouvais pas simplement tourner la page et ne plus y penser. Auparavant, il y a bien longtemps, j’étais celui sur qui elle se reposait. Elle avait cru en moi et m’avait mis entre les mains bien plus que son avenir et sa vie: elle m’avait offert ses espérances, son amitié, sa confiance…

« Je dois sortir… J’étouffe. »

Rapidement, avant même qu’Isiode puisse esquisser un geste pour m’arrêter, j’attrapais prestement ma faux et mon épée avant de filer droit vers la porte et de fermer derrière moi. Je pris de nouvelles respirations, traversant le couloir à grande enjambée. Fallait que je sorte, que j’aère mon esprit. M’entraîner. Me tuer à la tâcher. Voilà comment je décompressais; voilà comment je faisais pour oublier. Je m’entraînais sans relâche jusqu’à ce que mes jambes ne soient plus en mesure de me porter; je m’entraînais jusqu’à ce que ma vision se trouble; je m’entraînais jusqu’à ce que je m’effondre au sol, vidé de toute mon énergie.

J’étais parvenu en bas des escaliers quand j’entendis deux voix discuter. Aussitôt, lorsque je reconnus la voix d’Araya, je me figeais et préférais encore me cacher dans l’ombre du mur, espérant qu’ils n’aient point perçu ma présence.

« Alors pourquoi fuyez-vous? » Demanda alors la voix masculine, que je reconnus, quant à elle, comme celle de l’aubergiste, celui qui m’avait donné les clés de notre chambre.

Après cette déclaration, il eut un silence. Je croyais qu’Araya allait riposter, mais l’homme ne lui laissa même pas le temps de continuer qu’il poursuivit:

« Et pourquoi lui se cache-t-il? »

Je soupirais. Ça aurait été trop beau pour être vrai… Lentement, sortant des ombres, j’allongeais un premier pas dans leur direction, peinant à soutenir le regard de la jeune femme, mais celui de l’aubergiste encore moins.

« S’il représente peu de choses pour vous, vous, par contre, vous semblez représentez bien plus à ses yeux. »

Mes poings se serrèrent sur les armes que je tenais en main.

« Arrêtez de l’importuner s’il-vous-plaît, lui demandais-je d’une voix basse, jetant un bref regard vers la Vampire.

- Pourquoi ça? »

Je ne lui répondis pas. Il insista.

« N’êtes-vous pas curieux de savoir ce qu’elle ressent véritablement pour vous?

- Je le sais déjà… Murmurais-je encore plus bas.

- Et savez-vous exactement ce qu’elle a vécu pour nourrir de tels sentiments à votre égard? »

Vaguement, j'acquiesçais.

« Non... Vous voyez, je ne pense pas que vous savez tout. »

Mon regard se posa sur l’aubergiste, intrigué. Que voulait-il dire par cela? Mais tout bonnement, il se tourna vers Araya, s’adressant exclusivement à elle cette fois.

« Et vous? Vous ne voudriez pas connaître ce qu’a traversé votre ami avant de vous fâcher contre lui? »

Cette fois, je m’énervais.

« Vous ne savez rien de nous.

- Mais vous pourriez en apprendre davantage sur vous deux. »

Il marqua une pause, laissant ces mots flotter encore quelques secondes dans l’air avant de poursuivre, d’un ton énigmatique et assuré:

« Si vous acceptez ma proposition, je pourrais vous aider dans cette tâche. »

Il esquissa alors un sourire.

« Il suffira de traverser un parcours. Rien qu'un petit parcours. »


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Jeu 03 Mar 2016, 18:29


Araya voulut répondre à l’aubergiste. Une réponse cinglante, et froide, tel qu’elle le faisait souvent désormais. Mais de quoi se mêlait-il au juste ? Il devrait plutôt se taire puisqu’il ignorait tout d’eux. Il ne connaissait rien de ce qui les avait unis avec Isley, il ne pouvait sûrement pas connaître l’intensité du lien qui unissait un Ange et son Humain. Il ignorait tout de ce qui les avait séparés, tout de la douleur submergeant de sa confiance brisée. Alors pourquoi est-ce qu’il se permettait de les juger ? De leur dire ce qu’ils croyaient ou non ressentir l’un pour l’autre ? Mais pourtant, elle était incapable de répliquer. Ses paroles étaient justes. Elle voulait s’enfuir le plus loin possible de lui, ne plus jamais le revoir. Elle ne voyait que ça pour arrêter d’avoir aussi mal, de sentir son cœur si oppressé. C’était pour cela qu’elle avait choisi si soudainement de partir avec Kayto. Le titre n’avait rien dit, car il ne pensait pas comme eux. Il voulait la protéger, rien d’autre, et il avait encore du mal à saisir les émotions complexes des bipèdes. Mais pour Araya rester plus longtemps ici, tout en sachant qu’il était si proche d’elle, lui était insupportable, semant bien trop le trouble dans son esprit. Pourquoi n’arrivait-elle pas tout simplement à lui en vouloir, lui crier un peu dessus, lui exprimer toute sa rancœur, puis repartir, et finir par l’oublier. Mais non, ça ne fonctionnait pas ainsi. C’était énervant, bien trop pour elle.

Elle tourna la tête dans la direction qu’indiquait l’aubergiste, et vit le jeune homme entrer. Elle ne l’avait pas du tout remarqué, bien trop plongé dans ses pensées, et sa tentative d’éclaircir son esprit, ses émotions. Isley semblait avoir de la difficulté à soutenir les yeux glacials d’Araya, et, étrangement, eu bien plus de mal à soutenir ceux de l’aubergiste. Elle se demanda une seconde pourquoi. Elle baissa les yeux, aux paroles de l’homme. Si, c’était évidemment qu’il représentait encore quelque chose pour elle. Si évident pour elle, qu’elle se demandait si l’Ange ne l’avait pas déjà remarquer. Même après tout ce qu’il s’était passé entre eux, elle ne pouvait oublier. Mais elle ne l’acceptait pas, encore moins le fait que l’Ange prenne sa défense. Elle voulut lui dire qu’elle pouvait parfaitement se débrouiller seul, mais l’aubergiste reprit rapidement la parole. Où cet homme voulait-il en venir ? Tout ce qu’Isley avait besoin de savoir était la colère qu’elle ressentait pour lui, le reste ne le concernait pas. Elle ne voulait pas qu’il tente de s’accrocher plus longtemps à elle. Elle l’avait déjà lu dans son regard tout à l’heure. Il voulait peut-être se sentir moins coupable. Ou il voulait qu’elle lui pardonne, qu’elle le laisse l’aider. Elle avait presque l’impression qu’il souhaitait reformer leur lien d’avant. Ou alors reformer leur ancienne confiance. Elle n’était pas sûr de ce qu’il pouvait vouloir. Elle ne savait déjà pas ce qu’elle voulait elle.

L’aubergiste se tourna ensuite vers elle. Elle voulut répliquer, mais Isley s’exprima à sa place, colérique. Il avait beau dire ce qu’elle pensait, elle n’aimait pas ça quand même. Elle lui lança un regard noir. Elle revint sur l’homme qui semblait croire tout connaître sur eux et leur relation. Elle n’aimait pas ce qu’il racontait. Elle avait un sentiment étrange, une boule au creux du ventre. La lueur dans ses yeux qu’elle voyait ressemblait beaucoup trop à ce qu’elle voyait chez celui qui l’avait torturé, en moins… Sadique. Elle serra les dents, et croisa les bras, essayant de s’empêcher de trembler. « Et qu’est-ce que vous y gagnez ? ». Questionna-t-elle. Sans trop savoir pourquoi, l’idée la tentait. Derrière son flot de colère, et de confusion, elle se sentait curieuse d’en savoir plus sur lui, ce qu’il avait ressenti lorsqu’elle était morte, et surtout, pourquoi il l’avait abandonné. « Rien qui ne paraisse important ». Elle fronça les sourcils. Il y avait anguille sous roche. Elle lança un regard à Isley, se mordant la lèvre. Elle hésitait. Pourquoi voulait-elle tellement en apprendre plus sur lui ? « Il est peut-être intéressé par ça, mais je vois pas pourquoi je le ferais ». Lança-t-elle, essayant de se cacher la vérité à elle-même. Vérité qu’elle connaissait parfaitement. « Vous êtes encore en train de m’écouter, cela veut bien dire quelque chose. En attendant, je vais vous montrez, vous pourrez y réfléchir un peu ». L’homme sortit par la porte derrière le comptoir, les laissant tous les deux.

La Vampire lança un regard à Isley. Elle se doutait qu’il devait être plus intéressé par cette expérience, qu’elle. Quoiqu’il avait peut-être autant d’appréhension qu’elle. Elle décroisa les bras, et s’approcha de la porte, voulant au moins voir ce qu’il allait proposer.  L’homme les attendait au bout de la cour, semblant persuadé qu’ils allaient venir. La neige tombait encore. Elle traversa, le rejoignant. Il était à côté d’une porte ouverte. Derrière, Araya voyait un tunnel s’étendant sous la montagne, assez large pour que deux personnes puissent se tenir côte à côte. Elle recula d’un pas en voyant ça. Elle détestait les endroits clos. Il attendit que l’Ange arrive. « Vous devrez entrer là-dedans ». Les prévint-il. Non… Elle ne pouvait pas le faire. Entrer dans cet endroit clos, avec Isley… Ses mains se mirent à trembler légèrement. Araya s’éloigna rapidement, jusqu’à un mur non loin. Elle appuya son dos contre celui-ci. Elle posa sa tête derrière, les yeux fermés, essayant de calmer les tremblements de ses mains. Le froid de la roche facilitait un peu l’exercice. Elle ne se sentait pas capable. Les souvenirs étaient beaucoup trop vifs. Rester enfermé dans le noir pendant des années, sans avoir aucune notion du temps, ni espoir de s’en sortir. Et maintenant, on lui demandait de se replonger dans cet enfer. Et pourtant… Pourquoi avait-elle cette envie d’y aller ? Pourquoi voulait-elle faire ça ? Le faisait-elle pour lui, ou pour elle ? A quoi cela l’avancerait de savoir ce qu’il avait traversé ? Ca ne changerait rien. Et pourtant, elle voulait y aller. Pourquoi est-ce que ses sentiments étaient aussi contradictoires ?

Araya ouvrit les yeux, se redressant. « C’est bon, je vais le faire ». Dit-elle, une certaine détermination dans le regard, essayant de dissimuler la peur qu’elle ressentait. Mais ses mains continuaient de trembler. Elle les dissimula dans les pans de sa cape. Les deux hommes ignoraient sûrement ce qui venait se passer chez elle. Elle se rapprocha de l’aubergiste, évitant de regarder le tunnel. Elle préférait ne pas trop se stresser pour le moment. « Si vous êtes prêt, ils vous suffit d’entrer ». Dit-il en leur tendant une torche à chacun. Torche qu’Araya ne prit pas. Elle n’en avait pas besoin.


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Isiode et Isley
Sam 05 Mar 2016, 18:41

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Nos pas résonnaient faiblement dans l’espace clos et étroit du souterrain. Un silence, pesant, d’ailleurs, régnait en maître dans ce royaume gouverné conjointement avec les ténèbres. Le tunnel était effectivement sombre et noir. Noir et profond. Noir et insondable. Comme devaient être, en cet instant, les pensées de la jeune femme.

Longeant les murs du tunnel souterrain, à sa hauteur, quoi que légèrement en retrait derrière elle, je tentais encore de comprendre les motivations qui l’avaient poussé à accepter l’offre de cet étrange aubergiste. Elle l’avait dit elle-même pourtant: pourquoi le ferait-elle? Pourquoi s’embarquerait-elle dans un jeu aussi étrange, aux fondements aussi flous qu’incertains? Elle me détestait depuis ce fameux jour – et je ne serais pas le premier à lui en tenir rigueur. Par conséquent, rien ne l’obligeait à faire ce parcours; encore moins mon désir évident de vouloir me racheter auprès d’elle que la situation dans laquelle nous nous baignions des pieds jusqu’à la tête. Elle n’avait rien à me prouver, rien à me montrer de plus que ce que j’avais déjà compris et aperçu. Alors pourquoi ce soudain intérêt? Pourquoi avoir choisis de parcourir ce chemin en ma compagnie?

Veut-elle me pardonner? Mais ce serait trop facile, pas vrai? Pensée si optimiste que même moi, je n’en espérais pas tant. Ou bien m’enfoncer le couteau dans la plaie? Mais elle aurait très bien pu le faire n’importe où, n’importe quand, la méchanceté et la colère n’attendant pas un moment précis pour frapper et blesser là où la sensibilité risquerait de flancher. Cela dit, je ne voyais pas Araya me faire du mal intentionnellement. Elle était en colère certes, mais elle restait Araya, celle qui ne pouvait blesser autrui par simple plaisir. Je savais que, quelque part dans ce corps rachitique, l’Araya d’autrefois somnolait en cette personne. Elle était là, attendant que quelqu’un vienne la secourir. J’étais persuadé de cela. Elle devait encore m’attendre…

Pourtant, si cette Araya-là persistait toujours dans la Vampire qu’elle était devenue, j’avais l’impression qu’elle dormait comme une masse, insensible à ma culpabilité et aux remords que je nourrissais à son égard. Un cœur de glace la retenait prisonnière de son propre corps, l’emprisonnant d’un sommeil peut-être éternel. Elle s’était enfermée pour ne plus devoir subir les tortures de l’humanité; elle s’était enfermée pour ne plus avoir à souffrir des autres, de ces êtres qui l’avaient violenté, de ces Hommes qui l’avaient oublié, de ceux qui l’avaient délaissé, des autres qui tentaient, après toutes ces erreurs, de se faire pardonner…

Redressant la tête dans sa direction, je distinguais à peine sa silhouette chétive des ombres qui nous entouraient, malgré la torche que j’avais pris en main. L’auréole de lumière qui s’en dégageait me semblait tellement faible, par ailleurs, que j’avais l’impression que les ténèbres dévoraient ses étincelles à petites bouchées, comme un parasite qui se développait dans son hôte au détriment de ce dernier, lui retirant tout de son énergie qu’il finissait par l’éteindre. En regardant la jeune femme plus attentivement, je me mis à penser: Est-ce que c’est ce qui t’es arrivé? Les ombres et les ténèbres t’ont-elles, peu à peu, dévorée? Un frisson courut sur mon échine. Encore maintenant, j’avais le désagréable pressentiment que ces ombres étendaient leur emprise tout autour d’Araya, l’enveloppant d’un voile si lourd et épais que je n’étais plus en mesure de pouvoir l’en sortir. Un pressentiment? Non, attendez… On aurait vraiment dit que les ombres…

Lentement, je tendis la torche derrière moi, dans le couloir que nous traversions à grands pas, et à ma grande surprise, je n’y aperçus qu’une obscurité opaque et impénétrable, presque palpable, tant elle était importante autour de nous. Mes sourcils se froncèrent à ce constat, et je freinais brusquement mon pas, essayant de sonder ces ténèbres profondes du regard, sachant pertinemment que je ne parviendrais pas à distinguer quoi que ce soit à l’intérieur de cette noirceur.

« L’obscurité est partout… » Glissais-je d’une voix faible, me tournant vers Araya, à proximité.

Et c’est à cet instant précis que j’entendis sa voix.
La voix de la Vampire qui perçait les ténèbres. Je te hais…
Vivement, je fis de nouveau face aux ombres qui se cachaient dans notre dos, tendant ma torche comme une arme pour les empêcher de poursuivre leur progression.

« Est-ce que c’est toi qui vient de parler? » Demandais-je à Araya, sans pour autant lâcher des yeux les ténèbres qui se profilaient devant moi.

On aurait dit que les ombres bougeaient jusqu’à nous, comme pour nous engloutir, nous dévorer…
Je reculais d’un pas prudent, la torche toujours devant moi, à bout de bras. Je te déteste tellement… Quelque chose clochait. Qu’est-ce que c’était que cette voix que nous entendions? J’ai échoué… Je ne suis pas digne d’elle… Un second timbre, plus grave, masculin, perça le voile opaque de l’obscurité. Je déglutis. On aurait dit ma... voix?

« On s’en va… » Dis-je à la Vampire d’un ton tranchant, ne détournant les yeux, à aucun moment, de ces ombres étranges et sibyllines.

Je te hais… Redisaient-elles. Pardonne-moi… Gémissaient-elles. Pourquoi faire confiance aux gens? Tranchèrent-elles. J’ai tout gâché… Se plaignèrent-elles. Colère… Vengeance… Chuchotèrent-elles. Je t’ai détruit… Je t’ai laissé… Admissent-elles.

Les voix gonflaient non pas en nombre, mais en intensité. Leur timbre résonnait avec plus de fracas dans nos tympans alors que nous reculions toujours plus dans le souterrain. Et comme si la soudaine agitation que l’on percevait dans les voix galvanisait les ombres dans lesquelles elles semblaient provenir, la noirceur qui nous entourait se mit à frémir violemment, progressant dans notre direction de plus en plus rapidement.

« On court… Soufflais-je à l’intention de la jeune femme, alors qu’à cet instant précis, les ombres atteignaient, semble-t-il, le summum de leur excitation, se jetant sur nous, toutes griffes dehors. Court! »


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Sam 05 Mar 2016, 22:56


Araya entra dans le tunnel, ses pas hésitants. Au bout de quelques mètres, elle entendit la porte grincer. Se retournant vers cette dernière, elle la vit se fermer sur les dernières lueurs de la torche de l’aubergiste. Aussitôt, son angoisse monta d’un cran. Sans s’en rendre compte, elle serra les poings, plantant ses ongles dans sa peau. Serrant les dents, et essayant de contrôler sa peur, elle se retourna et se mit à avancer, dépassant Isley. Elle ne voulait pas fixer son dos, préférant regarder devant elle. Elle ne souffrait pas de l’obscurité, voyant aussi loin que ses yeux le lui permettait. Derrière, elle sentait les yeux de l’Ange la fixé. Sa décision de rester devant n’était peut-être pas la meilleure… Elle ne pouvait s’empêcher de frissonner en imaginant ses yeux essayé de percer ses pensées. Elle se doutait qu’il ne comprenait pas pourquoi elle avait accepté de descendre ici. En réalité, elle avait encore du mal à comprendre elle-même ses propres motivations. Elle essayait également de comprendre les intentions d’Isley. De savoir ce qu’il voulait d’elle. De ce que lui avait l’intention de faire.

La vision de la Vampire sembla devenir de moins en moins aiguisée, comme si un voile d’obscurité tombait devant ses yeux. Ces ténèbres l’engloutissaient, les murs semblèrent se rapprocher, augmentant son angoisse, et sa peur. Ses ongles se plantèrent de plus en plus dans sa peau.  Au bout de deux pas, elle n’entendit plus ceux d’Isley résonner derrière elle. Prenant une inspiration, elle se retourna. C’était étrange. On dirait qu’elle le voyait de moins en moins, l’obscurité semblant le dévorer. Ce n’était pas normal. Il était juste à côté d’elle. Et la lumière de sa torche semblait si faible… Que se passait-il ? Elle ouvrit la bouche pour lui dire qu’elle ne voyait rien. Pour lui confirmer que ce n’était pas normal. Mais soudain, sa propre voix résonna autour d’eux. Comment ? Elle n’avait pas dit le moindre mot.   « Je n’ai rien dit ». Répondit-elle. Puis sa voix résonna à nouveau, mais ce n’était pas elle qui les prononçait. Puis une autre voix s’exprima, perçant les ténèbres. La voix d’Isley. Elle tourna les yeux vers lui. Il n’avait rien dit pourtant…

« Et vite ». Répondit-elle à l’Ange. Les voix continuèrent de parler, de s’exprimer, devenant plus forte, plus claire, mais toujours en duo. Toujours les leurs. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi disait-elle ça ? D’où cela venait ? Reculant petit à petit, tous deux perdus, essayant d’échapper aux ombres. Ils tournèrent les talons, se détournant des ombres, se mettant à courir, fuyant à toutes jambes les ombres qu’ils ne pouvaient combattre. Qu’ils n’arrivaient pas à comprendre. Mais ce n’était pas des ombres… C’était autre chose. Araya le sentait, elle ne pouvait les contrôler. Mais elle ne pensait pas à ça. Son esprit était trop occupé par la fuite, et ralentit par la peur.

Traître…. Murmurèrent-elles. C’est de ma faute…Dirent-elles. J’avais si peur… Si mal… Se brisèrent-elles. Je regrette tellement… Avouèrent-elles. J’ai si peur… Geignirent-elles.

Araya commençait de plus en plus à sentir l’angoisse et la peur envahir son être, devenir omniprésent. Et plus leur course frénétique continuait, plus cette pression devenait puissante. Elle avait l’impression que tout pesait sur ses épaules, devenant de plus en plus lourde.

Laisse-moi t’aider… Supplièrent-elles. Si faible… Gémirent-elles.

Petit à petit, la respiration de la Vampire devint de plus en plus sifflante, de plus en plus difficile, de plus en plus brûlante. Ses jambes devenaient lourdes, elle avait de plus en plus de mal à les soulever. Elle trébucha, manqua de tomber, mais réussit à se rattraper juste à temps. Elle continua de courir, mais sa course devint de plus en plus compliquée. Isley ne tarda pas à la dépasser. Il était plus rapide, plus entraîné qu’elle. Seule l’adrénaline lui permettait de tenir… C’était exactement lors de sa fuite… Sa fuite de cet endroit horrible… Elle essaya de prévenir l’Ange, mais son souffle était trop court, et ses poumons trop brûlant pour le lui permettre. Sa vision devint trouble, sa respiration de plus en plus douloureuse. Le goût de son propre sang envahit sa gorge, remontant dans sa bouche.

Petit à petit, le tunnel sembla s’élargir, comme s’il débouchait sur une grotte. Il restait près de vingt mètres à parcourir. Elle devait tenir… Encore un peu… Ils débouchèrent dans la grotte, les ombres les suivant. Ils devaient continuer à fuir. Encore plus loin… Mais soudain, Araya trébucha, et glissa sur le sol, s’écorchant les mains sur la pierre rugueuse. Elle se releva à quatre pattes, essayant de pousser dans ses membres, mais rien n’y faisait, ils ne pouvaient plus répondre. Elle sentait son estomac se soulever contre ce traitement, la bile commençant à remonter. Elle la ravala difficilement. Ses jambes tremblaient, incapable de supporter son maigre poids. Sa respiration était toujours aussi douloureuse, sa vision floue. Elle ne pouvait plus continuer. Elle sentait son corps défaillir. Il n’était plus capable de faire des efforts aussi intenses. Les ombres entraient dans la grotte, devenant de plus en plus oppressante. Elle ne demanda pas l’aide d’Isley. Malgré le danger, elle ne voulait pas de son aide… Elle essaya de se relever, puisant dans le peu de force qui lui restait, mais, une fois debout, ses jambes flanchèrent à nouveau, et les ombres se rapprochaient.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 10 Mar 2016, 04:50

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Tu m’as abandonné… Continuaient-elles. Je vais t’aider… Promirent-elles. Pourquoi ne pas être venu? Se posaient-elles. Tant de devoirs… La loyauté Semblaient-elles expliquer. Tu m’as laissé… Comprirent-elles. Non! Je n’aurais jamais… Plaidèrent-elles avant de s’arrêter pour reprendre de plus bel.

Mes poings se serraient. Ces voix suivaient nos pas. Allongeant ces derniers de plus en plus rapidement, je courrais à la suite d’Araya, qui avait pris les devants, l’éclat de plus en plus faible de ma torche disparaissant dans les ombres que nous quittions précipitamment. En effet, sous l’adrénaline et la menace omniprésente de la noirceur qui nous enveloppait, j’avais tout simplement abandonné, lors de notre fuite, la seule source de lumière qui pouvait nous soustraire à ces ténèbres. De plus en plus opaques, de plus en plus étroites, elles nous entouraient au point de nous serrer, fort, toujours plus fort, et de nous forcer à continuer vers l’avant, toujours vers l’avant. Je les sentais se mouvoir dans l’obscurité, ces ombres invisibles, intouchables, immatérielles et malsaines. Elles progressaient à une vitesse dangereuse dans le sillage de nos enjambées, tant que je m’obligeais à accélérer la cadence de ma course malgré la fatigue qui commençait à s’immiscer en moi, à l’image d’un poison que l’on m’aurait éjecté pour qu’il puisse parcourir l’ensemble de mon réseau sanguin. J’étais, déjà à la base, épuisé par toute cette journée. Épuisé par ce voyage que nous avions entrepris, mon frère et moi, des Terres d’Émeraude jusqu’à ces hautes montagnes; épuisé par cette nuit qui me semblait interminable; épuisé par tant d’émotions qui m’avaient submergé à l’instant où je la vis réapparaître dans ma vie; épuisé de ne savoir quoi dire ni quoi faire pour me faire pardonner et la ramener à m’apprécier. Et pourtant, je ne pouvais ralentir ma course. Ces ombres, et ces voix plus particulièrement, m’inquiétaient plus que je pourrais me l’avouer. Elles résonnaient avec fracas contre les parois du tunnel, plongé dans une nuit artificielle, mais si réelle. Tous mes sens s’alarmaient de ces dangers, tapis dans les ombres, s’alarmaient de ces voix qui copiaient nos timbres au point même où la détresse, qui en suintait, paraissait authentique. Qu’est-ce que cela voulait dire exactement? Pourquoi pouvions-nous nous entendre ainsi?

Je l’ai senti… Murmurèrent-elles. Je suis morte… Sifflèrent-elles. Me faire pardonner… Prièrent-elles. Pourquoi ne puis-je seulement te détester? Grincèrent-elles. Je ne te laisserai plus… S’exclamèrent-elles.

C’était comme si ces voix nous alourdissaient, pesant sur nos dos légèrement penché vers l’avant pour nous contraindre à ralentir, pour nous mener aux ombres qui pourraient, ainsi, nous engloutir. Non. Alors ça, jamais, songeais-je en sautant brusquement vers l’avant, augmentant ma vitesse, de sorte que je dépasse de peu la Vampire qui s’était trouvé devant moi. Cette dernière, par ailleurs, semblait se fatiguer rapidement et j’abandonnais, quelques secondes, le chemin des yeux pour veiller sur elle. Tiens bon, Araya… Nous y sommes presque… Oui, nous y étions presque. Entre deux halètements de taureau éreinté, je pouvais apercevoir le souterrain s’élargir autour de nous, les murs du tunnel s’éloignant progressivement de nous pour s’étendre, de chaque côté, un peu plus loin dans l’obscurité environnante. Soudainement, le couloir souterrain s’ouvrit sur une grotte plus grande et plus profonde. La nuit artificielle nous entourait de toute part, de sorte que je ne puisse connaître les limites de cette large salle. Mais tant pis. Il nous fallait continuer de courir. Toujours vers l’avant. Et ne surtout pas regarder en arrière: ces choses qui nous poursuivaient ne devaient attendre que ça pour se jeter à notre cou.

Mais alors que nous étions en si bonne route, les ombres ne démordant pas pour autant leur chasse, j’entendis un bruit de chute dans mon dos et, sans même réfléchir à quoi que ce soit, mon pas se freina contre le sol en pierre et je me retournais, l’œil luisant, alerté. Oh non! Sans laisser le temps à mon cerveau d’analyser la situation, je revins sur mes pas, sentant immédiatement la pression que ces ténèbres exerçaient sur ma personne. Et ces voix, de plus en plus fortes, qui ne cessaient de se fracasser contre mes tympans. Même en me bouchant les oreilles, je ne pourrais échapper à leur détresse, à leur colère, à la peur qui semblait, à tout moment, vibrer au fond de leur « gorge ». Et au milieu de cette cacophonie invisible; au cœur de cet océan de noirceur, je vis la silhouette d’Araya au sol, se démener pour se relever. Dans l’obscurité, il m’était difficile de considérer les grimaces qui défiguraient ses traits, de constater à quel point son corps, si fragile, tremblait, mais dans l’obscurité, j’étais en mesure d’écouter le souffle de sa respiration. Celle-ci était chevrotante, saccadée, voire même brisée, tant elle m’apparaissait brûlante et douloureuse.

J’ai peur… Balbutièrent-elles. Pardon, pardon… Se lamentèrent-elles. Va-t’en… Repoussèrent-elles. Pardon, pardon Répétèrent-elles. Tu es parti… L’accusèrent-elles. Je ne voulais pas… Pleurèrent-elles dans le noir, qui se faisait de plus en plus écrasant autour de nos êtres.

C’était comme si quelqu’un nous maintenait dans ses mains et serrait très fortement la prise qu’il exerçait sur nos corps. Arrivé à la hauteur d’Araya, je me penchais au-dessus d’elle, approchant ma main d’elle, plantant mes iris dans ce que je croyais être ses yeux – mais dans une obscurité pareille, rien n’était plus sûr.

« On doit continuer de courir… » Glissais-je à son intention, faisant fi de ces voix, de ces ombres, et de tout le reste.

Tout ce qui comptait, présentement, c’était elle. Je finis par toucher son bras, que je tâtais maladroitement dans le noir pour être bien certain que c’était bien de cela qui s’agissait. Mais je la sentis se débattre. Je mis aussitôt cela sur le compte de la peur. Alors j'insistais plus fortement:

« On ne doit pas s’arrêter ou sinon les ombres vont nous… »

Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’un hoquet de stupeur s’échappa de mes lèvres à la vue de cette masse, infâme et malsaine, qui se jeta sur nous. Il était trop tard. Les ombres venaient de nous rattraper. Elles nous tombâmes dessus comme la pluie pouvait nous marteler le crâne lors des grands déluges. D’un geste purement instinctif, je voulus protéger Araya des ténèbres. Mais, aussitôt, je fus sonné par le choc, sonné par la pression qu’elles exerçaient sur mon corps et mon esprit. Araya? Les voix, plus bruyantes que jamais, plus écorchant qu’elles ne l’avaient jamais été, se fracassaient si violemment dans mes tympans que je n’étais même plus capable d’entendre le son de mes propres pensées. Entre la haine et le désespoir; entre la tristesse et la déception; entre la colère et le désir de rédemption, je ne savais où donner de la tête, si ce que j’entendais ici était bien mes réflexions ou le hurlement de ces voix qui ne cessaient de nous briser l’ouïe. Mais après quelques instants, le silence reprit son droit et un léger bourdonnement persista dans mes oreilles, stigmate laissé par les voix. Maintenant, je pouvais m’entendre et m’écouter penser. Et, sans étonnement, je songeais de suite à la Vampire, bougeant légèrement mes doigts pour savoir si je sentais toujours son bras dans ma main.


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Jeu 10 Mar 2016, 20:45


Araya sentait le désespoir naître en elle au fur et à mesure qu’elle sentait, et voyait les ombres se rapprocher d’elle. Les voix se faisaient plus fortes, plus denses, plus oppressantes. De quoi parlaient-elles ? Que voulait dire toutes ses phrases ? Pourquoi cette impression qu’elles exprimaient ce qu’elle pensait ? Etait-ce pareil pour Isley ? Est-ce que cette chose qui prenait sa voix disait ce que pensait l’Ange ? Non… Non ça ne pouvait pas être ça. Elle ne voulait pas croire ça. Elle ne pouvait pas croire ça. C’était impossible. Elle ne voulait pas entendre ses promesses. Elle ne voulait pas entendre ses excuses, ni sa culpabilité. Elle ne voulait pas non plus écouter ses propres lamentations, et ses pensées secrètes. Même celle qu’elle se cachait à elle-même. C’était insupportable. Mais, même si elle essayait de se boucher les oreilles, elle n’aurait pu se soustraire aux voix. Elles devenaient de plus en plus puissantes. De plus en plus envahissantes. Et, incapable de se remettre debout, elle ne pouvait non plus les fuir. Les voix semblaient peser de plus en plus sur ses frêles épaules. Même si elle savait que c’était inutile, elle porta les mains à ses oreilles, essayant de faire baisser le bruit.

Soudain, la Vampire vit des bottes entrer dans son champ de vision. Isley…. Pensa-t-elle immédiatement. Pourquoi était-il là ? Pourquoi avait-il fait demi-tour ? Pourquoi ne l’abandonnait-il pas pour sauver sa vie, comme il l’avait fait il y a quelques années ? Elle leva la tête vers lui, pouvant voir son visage, et ses yeux. Des yeux inquiets pour elle, où elle voyait également la peur. Elle le vit se pencher vers elle, lui dire quelques mots qu’elle entendait à peine. Elle secoua la tête. « Je ne… Peux pas ». Lui répondit-elle la voix hachée par sa respiration sifflante. A peine lui répondit-elle, qu’elle sentit un contact sur son bras. Elle vit, et sentit, la main d’Isley palper son bras, puis le serrer. A nouveau, sa respiration s’accéléra, mais pas à cause de l’effort, mais de la peur. La peur qu’il lui fasse mal, qu’il la frappe, qu’il… Elle se mit à paniquer, et se débattre, tirant sur son bras pour le faire lâcher. Mais sa poigne était trop forte, et sa propre faiblesse physique. Rien n’y faisait, il resserra même ses doigts, la tirant un peu plus pour qu’elle se relève. Les yeux de la Vampire étaient écarquillés, et elle se mit à trembler, la peur devenant de plus en plus forte, dévorant son être. Elle entendit à peine la voix de l’Ange lui demander de se lever à nouveau. Tous ses sens étaient focalisés sur la main qui la tenait. De cette chaleur qui lui transmettait, et qu’elle horrifiait. C’était comme à ce moment… Quand cet homme la forçait à sortir de sa cellule…

Les ombres fondirent sur eux, leur coupant le souffle. A nouveau elle se sentit tirer par Isley, mais elle résista. Pas longtemps, car les voix leur vrillèrent les tympans, semblant imploser dans sa tête. Les émotions se firent de plus en plus fortes. Trop pour qu’elle puisse les filtrer. Trop pour que ce soit toutes les siennes. Mais elle ne pouvait y penser. Son esprit était trop envahit par toutes ses choses pour pouvoir réfléchir clairement. Puis plus rien. Le silence total. Elle ouvrit les yeux, couchés au sol, encore trop choqué par ce qui venait de se passer pour bouger. Elle sentit une pression sur son bras, et se demanda un instant ce que c’était. Elle baissa la tête vers ce dernier, et elle vit. Elle vit la main d’Isley autour. Le dégoût revint aussitôt. Elle se déplaça légèrement, et tira sur son bras. « Lâche-moi ». Dit-elle faiblement. Elle se redressa à quatre pattes, et tira sur son bras, le forçant à la lâcher. « Je t’ai dit de me lâcher ». Dit-elle plus fortement et froidement, mais, dans sa voix, elle ne put dissimuler la paniquer que ce contact lui inspirait. Elle s’assit sur les talons, et se frotta l’endroit qu’il avait tenu, comme s’il avait déposé une substance écœurante. Elle essayait de se débarrasser de la sensation du contact. Elle n’arrivait pas à empêcher son corps de trembler. Elle croisa les bras, essayant de se calmer.

Araya finit par regarder autour d’eux. Ils se retrouvaient dans une forêt, la lune perçant le feuillage. Un craquement de branches résonna dans le silence. Se retournant, elle vit une silhouette s’avancer vers eux. Au fur et à mesure, elle put voir ses traits, éclairer par intermittence par la lune. De long cheveux noirs, plutôt grande pour une fille, des vêtements de voyages, mais surtout, des yeux bleus glacials. La respiration d’Araya s’accéléra. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi se voyait-t-elle à quinze ans ? Sa version plus jeune s’arrêta, regardant devant elle. « Qui êtes-vous ? ». Questionna-t-elle. La Vampire secoua la tête, ne pouvant arrêter de se fixer, ses mains se contractant encore plus fort sur ses bras. Ce n’était pas à eux que la plus jeune s’adressait. Elle ne les voyait sûrement pas. Araya sentit sa peur monter. Elle tourna la tête derrière eux. Une autre silhouette se tenait là, les yeux rougeoyant fixé sur l’adolescente. « Non… Pas ça… ». Elle voulut se lever, mais ses membres étaient incapables de répondre, trop faible, et tremblant trop pour la soutenir.

Le Vampire se jeta sur la jeune Araya, la plaquant au sol, le cri de terreur ne tardant pas à se faire entendre. Il planta ses crocs dans son cou, commençant à pomper son sang, tandis que l’enfant appelait son Ange. La terreur dévorait ses entrailles, alors que la vie quittait son corps. L’adolescente essaya de se défendre, le blessant avec sa dague, mais rien n’y faisait, il ne la lâchait pas. Elle hurla à nouveau le prénom d’Isley, et le Vampire brisant ses espoirs en exprimant la vérité. L’adolescente se débattit encore, essayant de lutter pour vivre, mais c’était déjà trop tard, elle allait mourir. Elle était déjà morte… L’espoir, et la volonté, s’éteignait peu à peu, remplacé par la peur terrible de mourir, et de celle du monstre qui l’attaquait. Sans défense, trop faible pour réagir, pour bouger ne serait-ce qu’un doigt, l’Humaine mourut, sans avoir eu le temps de vivre.

La Araya actuelle essayait de reculer, de fermer les yeux, de se boucher les oreilles, de détourner la tête, mais rien. Son corps ne lui obéissait pas. Elle était incapable de détacher ses yeux de sa propre mort. Elle ressentait à nouveau cette même peur contre laquelle elle essayait désespérément de lutter. Cette même incompréhension qui l’avait assailli, et l’assaillait maintenant. Et, pire que tout. Elle ressentait encore cette impuissance, et cette douleur au creux de son cou. La sensation d’être vidé de son sang, et de ne rien pouvoir faire pour l’empêcher. Cette faiblesse qui semblait ne pas vouloir la lâcher. Et, derrière tant d’émotions, il y avait encore cette mince flamme qui tentait toujours de briller. Si faible qu’un léger souffle pouvait l’éteindre. Le mince espoir qu’Isley allait arriver à temps. Il lui avait promis après tout… Promis de toujours venir si elle avait besoin de lui… Promis de toujours la sauver. Il lui avait promis, et il l’avait abandonné…


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