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 [Quête - 18+] Le festival des masques - Ft Lilith

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Mer 04 Mai 2016, 16:52

S’il était difficile d’admettre que mes capacités physiques n’étaient, pour le moment, que l’ombre de ce qu’elles avaient pu être de mon vivant, je ne dépérissais point pour autant de ma condition. Patience il fallait avoir, tant et si bien qu’il s’agissait d’une vertu essentielle chez le chasseur. Je devais toutefois avouer qu’il m’était pénible de céder à la moindre de ces pulsions sanguinaires sans une once de réserve. J’avais la soif et l’instinct du chasseur, mais les capacités venaient à me manquer.

« Pourquoi ne prendriez-vous point du bon temps ? Vous aurez l’éternité pour retrouver vos capacités mon cher chasseur, mais votre credo n’est-il pas de profiter du moment opportun ? »

Cette chère Dame Vampire m’avait parlé de quelque festival masqué dans le val du bois dormant, une occasion que je ne devais manquer pour me familiariser avec les us et coutumes de la région et de ma race.  « L’art de la réception chez les vampires dépasse considérablement celui des humains. » Ce n’était point une affirmation que je m’en irais contester, bien qu’elle eût le mérite d’attiser ma curiosité. Tout festival organisé par un vampire se devait, après tout, de permettre aux convives congénères d’apaiser leur soif dans les meilleures conditions, ou du moins, telle fut mon hypothèse.

Dans tous les cas, ce n’était point mon genre de refuser un événement festif auquel j’étais convié, même si l’invitation n’avait guère été officielle. Il s’agissait d’une fête ouverte à toutes et à tous, pourvu que les invités jouent le jeu de la mascarade, et se procurent masques et déguisements. Je comptais bien entendu jouer selon les règles, et ce fut un masque blanc au bec d’aigle, moins crochu et plus majestueux que son compère le corbeau, que je me procurai. Par souci du détail, j’avais accompagné le déguisement d’un chapeau noir orné d’une plume blanche, tandis que je m’étais vêtu d’un long manteau sombre, quoiqu’élégant. Ce n’était point dans ma condition de goule que je comptais impressionner la foule, mais je ne pouvais me pavaner avec des vêtements de mauvais goût. Même mort, c’était une chose qui me paraissait inconcevable.

Les festivités avaient déjà commencé à mon arrivée, bien que la nuit ne fût qu’à son début. Par égard à ceux qui ne disposaient pas du don de nyctalopie inhérent à notre race, on avait allumé diverses torches d’un feu magique qui perdurerait tout au long de la soirée. Ce qui m’avait semblé être des troubadours jouaient sur un rocher assez massif quelques mélodies populaires mais néanmoins très appréciables pour égayer la soirée. En réalité, je remarquai après coup qu’ils étaient inégalement vêtus, et sans doute les plus riches s’étaient mêlés à la plèbe sans que cela ne dérange quiconque. Mon impression se confirma alors que je vis divers profils s’essayer au jonglage, profiter de parties de cartes animées, ou tout simplement profiter du buffet dans un décor haut en couleurs.

Il n’y avait aucune barrière sociale dans ce festival. Seulement une conscience collective de l’amusement, où chacun avait décidé de profiter dans la joie et dans la bonne humeur sans que cela n’empiète au bon déroulement de la fête. Je me demandai par quel procédé tout ce beau monde échangeait le cœur léger, mais je me résignai bien vite à chercher pour profiter également. M’approchant alors du buffet, je pus vérifier mon hypothèse de tantôt alors que j’humectai l’odeur du sang à proximité des boissons. Sans aucune forme de procès, je me saisis d’une coupe d’élixir vermeil que je bus sans doute trop rapidement pour pleinement la déguster. La saveur du sang m’enivra davantage que l’alcool dans lequel elle était maquillée, et une question se posa à moi. Alors qu’on me m’avait nourri quasi exclusivement à base de sang jusqu’alors, qu’était devenu mon sens du goût ?

J’eus bien vite une réponse alors que je tentai d’apprécier une pâtisserie qui m’avait l’air riche en sucre et en saveur à première vue : pas le moindre plaisir à la déguster. Ce n’était même pas un problème d’exigence où le dosage aurait pu me point me convenir : je ne ressentis strictement rien de plaisant ou déplaisant en avalant, outre une fadeur surprenante. Plusieurs tentatives n’y firent rien, et je décidai à la place de m’accaparer d’une coupe de sang de miel. Force était de croire que seules les saveurs à base de sang étaient satisfaisantes.

Passé cet épisode de dégustation, je cherchai à me renseigner quant à d’éventuelles activités prévues au cours de ce festival. Un tournoi de tir à l’arc ou une partie de chasse dans les bois constituaient autant de distractions potentielles que je ne pouvais me permettre de manquer. Je comptais également converser, et quoi de mieux pour se renseigner que d’ouvrir la discussion ? Certes, mais avec qui ? Je repérai autour de moi quelques vampires qui semblaient discuter de littérature et de politique – sans doute des sujets sur lesquels il serait bon que je sois aux faits, mais plus tard. On dit que le regard perçoit le mouvement avant les formes, et ce fut le mouvement de couleurs vives qui m’intrigua alors. J’aperçus une jeune femme – ou peut-être même était-ce une jeune fille ? –  au teint hâlé faire quelque peu tâche dans ce paysage. Il y avait quelque chose de vif et combatif dans son mouvement, peut-être même de fier. Cela me fit sourire. Si je m’étais arrêté un instant sur elle, c’était sans doute une indication de mon instinct de chasseur.

Ma décision fut prise, d’autant plus que je ne perdais rien à engager la conversation derrière un masque. Je m’avançai alors vers elle, d’un pas à la fois tranquille et assuré. Je soulevai mon chapeau en guise de salut tandis que je m’adressai à elle.

 « Je constate que ces festivités ont attiré des personnes de tout horizon. Par le plus grand des hasards, seriez-vous également en quête d’attraction divertissante ? Je cherche quelqu’un partageant les mêmes passions que moi, ou du moins, qui saurait me renseigner. »

Rien ne m’indiquait que cette femme partageait mes passions si ce n’était ce petit quelque chose dans sa dégaine. Je demeurais néanmoins persuadé que je devais me fier à mon instinct, comme je l’avais toujours fait.

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Mer 04 Mai 2016, 22:41

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas

Le Libertad devait quitter le continent naturel… Cela devenait une évidence… La présence de pirates au même endroit n’étaient jamais une bonne chose… S’ils ne voulaient pas perdre quelques membres d’équipage, pris par les autorités locales, ça en était même vital… Et cela faisait déjà plusieurs jours que le galion mouillait dans l’une des criques situées par du rocher du clair de lune. Après un branle-bas en bonne et due forme pour reprendre la route, rapidement, force était de constater que quelque chose n’allait pas… Les cales prenaient l’eau à une vitesse hallucinante.. Il fallait faire appel à un charpentier en urgence et donc s’arrêter immédiatement… Ils étaient à peine au Fjörd pourtant. De rage, le capitaine vociférait sur l’ensemble des mâtelots pour activer le mouvement. Et, face à l’agitation sur le pont… Assise sur l’une des vergues en haut du grand mât, Lilith n’aurait pour rien au monde mit un pied au plancher. Après tout, son travail, c’était les voiles… Pas les trous dans les coques… Aussi, plutôt tranquillement, elle regardait le Libertad lentement se dirigeait vers les câtes pour trouver une solution rapide.

Une fois l’ancre jetée, le diagnostic tomba bientôt… Une brêche devait être colmatée, et, compte-tenu de la taille de la faille, cela prendrait peut être quelques jours… Il n’y avait pas besoin de descendre du mât une nouvelle fois pour entendre la fureur du capitaine. Et celle-ci n’urait pas en se calmant…

La rouquine poussa un large soupir et ferma les yeux un instant, comme si elle était à la recherche d’un silence impossible à trouver. Quelques jours dans ces conditions… Ce n’était pas possible… Il faudrait qu’à un moment ou un autre, elle finisse par redescendre… Ne serait-ce que pour manger. Le fait de fermer les yeux accentuant sans doute involontairement ses autres sens, ou, peut-être avait-elle enfin réussi à faire abstraction de la voix tonitruante de Rack, mais une musique joyeuse lui parvenait aux oreilles… Vu l’heure tardive, il s’agissait peut-être de quelconques festivités… Le Fjörd.. Territoire vampire… S’ils n’étaient pas réputé pour leur hospitalité, leur raffinement faisaient l’unanimité. Et un peu d’ambiance festive, ainsi que des plats cuisinés… La rouquine n’allait pas cracher dessus…
Aussi, doucement, elle se laissa glisser le long du mât et tenta de passer discrètement par-dessus le bastingage pour rejoindre la côté. D’un coup, elle sentit une poigne sur son bras.

- Li… C’est pas le moment, t’as vu la tension… qu’est ce que tu fais ?
- Ouais… Bah justement, je l’ai vu, et je peux rien faire. Ca servirait à quoi que je reste là ?
- Juste à…


Azraël sembla chercher ses mots un court instant, mais la jeune femme le coupa.

- Voilà… On est d’accord… A rien à part à être un autre des pigeons sur lequel Rack défoulera sa colère. Là-bas, si t’écoute bien, y a une fête. Tu m’excuseras, mais c’est pas tout à fait la même soirée en perspective.

Le réprouvé se retourna et poussa un soupir en voyant que le capitaine ne cessait ses litanies de reproches.

- Bon… Très bien… Je vais chercher les autres…
- Hors de question ! On va demander aux gars de se tenir, et à peine arriver, ça va leur prendre comme ça… Il vont vouloir tout piller… T’es gentil, mais sérieusement… J’ai pas l’intention de rester trois jours sur l’eau à bouffer du poisson, et à me faire engueuler juste parce que je suis là, alors qu’à deux pas d’ici, il y a de quoi se divertir ! Et j’ai encore jamais vu des festivités avec une banderôles « à nos chers amis pirates »..


A se demander pourquoi d’ailleurs… Leurs rôles avaient une forme d’importance dont beaucoup bénéficier… S’il fronça les sourcils et s’apprêtait à riposter, il n’en eut pas le temps, son nom résonna dans le ciel, appelé par le capitaine. Profitant de cette interruption, Lilith sauta à l’eau et nagea jusqu’à la rive avant de suivre la douce musique qui, heureusement était suffisamment forte pour qu’elle puisse avoir un chemin tout tracé. A peine arrivée à destination, elle demeura coite. Face à elle, la foule semblait s’être déguisée avec toute sorte de costume.. Le passage n’était pas autorisé sans de doute façon… Elle maugréa quelques insultes en donnant une pièce d’or pour la simple location de son costume. Un loup noir, travaillé comme de la dentelle, dissimulant la moitié gauche de son visage et une sorte de cape avec de longues plumes noires sur les épaules. Sand doute pour un cygne noir. En soit, Lilith s’en moquait légèrement. A présent qu’elle était entrée, elle profitait allègrement de la musique, riait aux danses qu’elle trouvait peut être un peu trop empruntée et pour lesquelles une seile raison expliquait la raideur de certains des danseurs.. Et surtout, des mets de qualités étaient proposés… Alors qu’elle enfourna dans sa bouche une pâtisserie, un jeune homme l’interpella et déglutit difficilement pour pouvoir parler librement alors qu’il se trouvait face à elle ; Son visage était dissimulée par un masque au bec d’aigle, il semblait avoir les traits fins, le teint bien pâle et une longue chevelure soignée.

- De tout horizon… Je n’aurais pas dit mieux.

Elle lui adressa alors un sourire charmeur.

- Je ne sais pas si nous avons les mêmes centres d’intérêt, mais je peux confirmer que je suis là que pour passer une soirée hors du commun…

Le commun de chez elle ne devait sans doute pas avoir la même signification de celle de son interlocuteur… Il semblait avoir un port de tête des plus altiers…

- Quant aux renseignements, si je peux être utile…

Lilith fit une petite révérence bien trop exagérée pour être sérieuse.

- Lilith, pour te servir. Enfin… Façon de parler, bien sûr… Mais mis à part le positionnement du buffet, je risque d’être bien vite à court d’information.

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Jeu 05 Mai 2016, 01:05

J'avais visiblement interrompu mon interlocutrice en pleine dégustation. Je pus rapidement constater à travers ce geste, tout comme à travers ses paroles et son expression qu'elle devait être de lignée ordinaire. De cette constatation, je me rendis compte que ma façon de juger mes interlocuteurs au premier regard m'avait naturellement accompagné dans ma mort. Pour autant, cela ne me dérangeait d'outrepasser la barrière sociale, surtout dans le cas présent tant l'ambiance environnante se prêtait à rompre avec les conventions. Qui plus était, tant que je n'avais point fait mes preuves, je ne pouvais prétendre être le seigneur de quelque domaine, et par conséquent, rejeter toute compagnie qui me semblait indigne. Je n'étais qu'un nouvel arrivant dans le Fjörd, et il me paraissait sot d'agir sans avoir pris ses repères au préalable, ni démontré ma juste valeur.

Dans tous les cas, mon interlocutrice sourit à mon approche, quoiqu'elle me tirât une révérence moqueuse. Sans doute cette action reflétait-elle un caractère rebelle, qui profitait de l'occasion pour rire également des conventions. C'était-là le genre d'actes qui suffisait pour piquer ma curiosité : je répondis donc à mon tour par un sourire amusé. Je ne pouvais dire s'il s'agissait d'une mise à défi, ou tout simplement d'une moquerie anonyme à l'égard de la mondanité dans cette réception, mais dans un cas comme dans l'autre, je décidai de ne pas demeurer indifférent à cet acte, et de le prendre de bon pied. Après tout, n'étais-je point là pour passer également du bon temps ?

Je ne pouvais déterminer avec certitude si elle était humaine, Orisha, ou issue de quelque autre race au teint basané. A vrai dire, cela avait peut d'importance. La moitié de son visage était dissimulé, quant à l'autre partie, elle n'était point désagréable à regarder, bien qu'affichant des traits assez jeunes, proches de ceux d'une adolescente. Peut-être que ses moqueries n'étaient en réalité qu'insolence ? Fort bien : j'étais alors curieux de voir dans quelle mesure une adolescente – si adolescente elle était réellement – comptait assumer ce sourire charmeur alors que je lui répondis la chose suivante.

 « Ma foi, je gage que le goût des festivités et du bon temps est un premier centre d'intérêt commun. Quoique je serais curieux d'entendre ce que vous définissez par « hors du commun ». »

Je n'accentuai que très légèrement mon sourire. Je répondais partiellement à son invitation ponctuée du sourire charmeur, mais j'attendais encore un peu pour déterminer vers quelles eaux je naviguais.

Constatant bien vite que le vouvoiement ne serait que provisoire, cette demoiselle se présenta sous le nom de Lilith. La logique voulait donc que je me présente à mon tour, bien que j'hésitai très brièvement entre dévoiler mon nom ou cultiver le mystère. Dans la mesure où je demeurais un parfait inconnu, qui plus était derrière un masque, restreindre cette information me paraissait exagéré et idiot. Aussi, en réponse à sa révérence accentuée, je pris soin de répondre également par deux moulinets du poignet parfaitement grotesques, avant de tirer un simulacre de révérence en me présentant. Je décidai de faire jeu égal avec elle.

 « Reddas. Quel dommage dans ce cas que je ne puisse te renseigner autrement que sur des informations que tu possèdes déjà. »

Je me relevai alors, conservant un léger sourire aux lèvres. Je n'avais point perdu de vue ce que je cherchais, et me dis conséquemment qu'il s'agissait d'une bonne occasion pour se renseigner sur ces fameux centres d'intérêt partagés ou non. Qui savait ? Peut-être me fourvoyais-je totalement et que ses goûts s'orientaient sur la musique et les arts du cirque. Cependant, si tel avait été le cas, sans doute se serait-elle déjà dirigée d'elles-mêmes vers ceux qui jouaient aux saltimbanques. J’enchaînai alors après un court instant de pause.

 « Que dirais-tu de partir en quête d'attractions digne d'intérêt à deux ? Je pourrais même te proposer un jeu : tenter de deviner quels sont les centres d'intérêt de l'autre, ou du moins, une distraction adéquate avec tout ce qui est proposé ici. Hormis le buffet, bien entendu, car il semblerait avoir été un lieu de convergence d'intérêts pour nous deux. »

Ce buffet avait bien sûr tout pour plaire. Ceux qui désiraient des pâtisseries trouvaient leur bonheur, tandis que des petits plats davantage consistants permettaient de nourrir les plus affamés. Les breuvages ne manquaient pas, qu'ils fussent à base de sang, de sirop ou d'alcool, et moi-même, je profitais d'une gorgée de sang de miel. Jamais, de mon vivant, je n'aurais pu deviner que de tels rafraîchissements pouvaient être à ce point-là apprécier par un palais qui ne répondait qu'à un goût unique. Je me gardais bien, toutefois, d'en proposer à mon interlocutrice. Je la supposai être du genre à ne pas hésiter à se servir si quelque chose lui faisait envie. Et je doutais avoir tort sur ce point.

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Ven 06 Mai 2016, 04:52

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas

Les mondanités n’étaient guère l’univers dans lequel l’orisha avait évolué… Loin de là même, si ce n’était pas à son opposé. Et ce n’était pas le mépris tant des autres races que des sorciers dotés d’une certaine noblesse qui lui avait donné le goût d’avoir de l’estime pour ce type de société. Sachant pertinemment que ses manières n’étaient pas adaptées, et en particulier son tutoiement, la rouquine fut tout de même surprise que, dans un premier temps son interlocuteur ne cherche ni à la reprendre, ni même à lui en faire la réflexion. Cela promettait d’être des plus intéressants… Plus même encore finalement qu’un repas de qualité et qu’une musique agréable. Si en plus elle se trouvait face un interlocuteur avec lequel la rouquine pourrait se divertir… Eh bien elle ne risquait pas de s’en priver !

Son sourire joueur se dessina sur son visage aux premiers mots du vampire. Il était intéressant qu’il ait relevé cette même distinction de loisirs et de vie qu’ils pouvaient avoir tous les deux. La pirate inclina légèrement la tête, tentant d’imaginer un peu plus son visage sans ce masque.

- En effet… Et ce n’est pas l’occupation la plus désagréable. Je gagerai même que c’est un signe de bonne compagnie. En tout cas, des plus divertissantes ! Quant à ce qui n’est pas ordinaire pour moi… Je m’engage à le dévoiler si le reste de la soirée est à la hauteur de mes espérances. Ce serait tout de même dommage de se couvrir le visage pour se dévoiler si vite, non ?

Elle attrapa au passage une coupe de vin disposée sur le plateau d’un serveur qui arpentait la piste afin de désaltérer au mieux l’ensemble des invités et se servit donc allègrement avant de reporter son attention sur son partenaire de soirée. La pirate s’étonna de la réponse à sa révérence. L’homme devait connaître à n’en pas douter les bonnes manières. Sa façon de s’habiller, de se tenir, et même de parler… Tout en lui trahissait l’homme du monde. Et pourtant… Il ne paraissait pas hésité une seconde… Tout de suite, il emprunta les gestes du protocole avec un sens certain de la dérision, ce qui fit rire franchement la pirate. Un aristocrate qui avait donc un sens de l’humour et du jeu ? Encore un peu, et elle aurait pu penser que c’était le vin qui lui donnait déjà quelques illusions. Et pourtant elle constatait maintenant avec plaisir qu’il la tutoyait désormais.

- Eh bien enchanté, Reddas. Peut être que tu connais mieux le buffet que moi, taquina la pirate. Après tout, je viens seulement d’arriver…

Après une nouvelle gorgée du breuvage qu’elle tenait entre les mains, Lilith haussa un sourcil, intéressée. Un jeu ? Il était sérieux ? A ce rythme-là, ce serait une soirée inoubliale… Elle avait tout pour profiter au mieux des festivités.

- J’accepte le jeu… Et je ne doute pas qu’il sera des plus passionnants…

Aucune forme d’ironie n’était décelable dans sa voix et le sourire éclatant qu’elle arborait était de toute façon suffisamment éloquent. Toutefois, il aurait pu déceler un éclat particulier dans son regard. Quelque chose d’un peu à part.

- En revanche, je crois que tu seras d’accord avec moi sur le fait de pimenter un peu le jeu… Sinon, nous arriverions vite à une décrire uniquement les diverses occupations autour de nous, sans même prendre la peine de chercher.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, laissant par la même occasion quelques mèches écarlates dissimuler partiellement ses yeux, son expression espiègle ne la quittait pas, et il paraissait plus qu’évident que la situation prenait une tournure qui lui plaisait.

- Alors c’est simple… je cadre juste avec quelques règles supplémentaires… Une proposition à tour de rôle. Si le centre d’intérêt correspond bien à la proposition, celui qui a posé la question peut demander une récompense. N’importe laquelle. Dans le cas contraire, ce sera un gage imposé par l’autre partie. N’importe lequel.

L’excitation de jouer et de remporter le défi stimulait la jeune femme qui plantait donc son regard vairon dans celui rubis de Reddas. Pourtant, déterminée comme elle le paraissait, il y avait fort à craindre des gages et récompenses éventuelles.

- Et comme la galanterie l’oblige et que je ne doute pas de tes manières, je vais commencer.

Et de toute façon, des manières, elle n’en avait aucune… Aussi, la rouquine ne comptait pas se priver. Elle commença à tourner autour de lui comme pour mieux l’analyser. Sans doute un aristocrate, à moins que ce ne soit le déguisement qui ne l’abuse… Il avait déjà été proche du buffet et ne l’avait pas abordée en parlant de la musique de fond… Quant au spectacle de cirque… Ca ne semblait pas du tout être en adéquation avec sa personnalité.

- Alors… Je dirais qu’ici-même… tu pourrais souhaiter échapper à un ennui… Mais pour autant… Je t’imagine aisément chercher à entretenir des liens avec des personnes d’un certain rang social…


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Ven 06 Mai 2016, 12:03

Moi qui étais intrigué de savoir où ce petit jeu allait nous emmener, je ne fus pas déçu. C’est avec une certaine complaisance que je vis cette dénommée Lilith me sourire d’un air taquin. Elle aussi semblait avoir le même intérêt que moi à cultiver une certaine culture du mystère, ce qui, naturellement, allait de pair avec le cadre de la soirée. Point de révélation de but en blanc, et la manifestation d’une forme d’exigence ? En voilà une qui était décidément fière, et qui ne manquait point de le faire entendre. Peut-être qu’en d’autres circonstances – dans mon ancienne vie par exemple – j’aurais trouvé risible qu’une roturière manifeste une telle prétention. Dans le cadre de ces festivités cependant, où l’affranchissement des barrières sociales était omniprésent, je pris cela comme une marque supplémentaire de défi. Ce n’était qu’une invitation un peu plus poussée, suite à son sourire charmeur, destinée à ma personne. Une invitation à laquelle je répondis de bon cœur par un acquiescement de la tête, et des propos soulignant ma compréhension.

« Assurément. Je laisserai alors le temps faire son œuvre, quoique je lui fournirai quelque soutien, si tu me permets. »

Je n’avais guère de doute qu’en ma compagnie, cette soirée serait des plus plaisantes. Ce fut donc sur le ton d’humour que je lui demandai la permission de satisfaire ses attentes. J’avais d’ores et déjà saisi qu’elle ne prêtait que peu de considération aux douces manières, et il ne me dérangeait point de les tourner en dérision en sa compagnie, pour passer du bon temps. L’art de mener un dialogue n’était qu’adaptation vis-à-vis du destinataire, à l’image de la chasse. On ne traquait point un faisan de la même façon que l’on chassait une gazelle. La versatilité des techniques du discours était un aspect fort plaisant, le rendant toujours distrayant, surtout lorsque l’on possédait un objectif à la clef.

Et ce soir, mon objectif était d’en apprendre le plus possible sur la demoiselle masquée en lui faisant passer du bon temps.

A sa remarque sur le buffet, je souris à nouveau puis répondis avec un ton serviable bien que taquin.

« Ah, possiblement. Souhaites-tu que je te serve quelque chose? »

Quitte à briser les dogmes, autant y aller jusqu’au bout. Je gageai la surprendre un peu à travers cela, même si l’effet serait minime. Je pus en revanche constater avec satisfaction qu’elle accepta mon invitation, et désira même apporter sa petite touche personnelle. Ce fut sur un air à la fois espiègle et de mystérieux qu’elle posa le cadre des règles : une proposition chacun, à tour de rôle, et dépendant de la véracité de l’affirmation, un gage ou une récompense pouvait être obtenu. Ces instructions me convenaient, car dans tout défi qui se valait, le risque était une dimension incontournable pour l’apprécier. Mon approbation s’ensuivit assez rapidement – peu de temps après qu’elle ait pris l’initiative en mettant en avant ma galanterie. Je ris quelque peu devant ce trait d’esprit qui me plut. De bon cœur, j’approuvai.

 « Ces conditions me conviennent parfaitement, et j’accepte, bien sûr, de te laisser l’initiative. Commence donc je te prie. »

Je bus une légère gorgée tout en passant brièvement ma main dans mes cheveux, afin de dégager une mèche qui m’entravait la vue. Cela me permettait entre autres de contempler un peu mieux mon interlocutrice, pendant qu’elle cherchait une question. J’essayais d’ailleurs d’estimer son âge derrière son masque. Avait-elle quinze ans ? Seize ? Dix-huit ? De toute évidence, elle était plus jeune que moi, mais je me demandais de combien d’années.

Lorsqu’elle formula enfin une hypothèse, je demeurai passif quelques instants, jugeant la proposition dans son ensemble. J’avouai hésiter quant à la réponse à apporter. S’il était vrai que cela constituait une part de mes habitudes dans mon vivant – j’étais destiné à reprendre le domaine paternel et il s’agissait une nécessité de bien s’entourer quand on était seigneur – à l’heure actuelle, l’affirmation perdait en véracité. Je ne cherchais point à particulièrement bien m’entourer, car je m’étais affranchi de ce devoir de noblesse.

D’un autre côté, il serait fallacieux de nier que je portais des intérêts à tisser des liens avec des personnes de haut rang. Seulement, ce n’était point ma priorité présentement : j’attendais d’abord d’avoir une meilleure maîtrise de mes sens pour pouvoir faire mes preuves. Et seulement après je chercherais à impressionner les bonnes personnes. Dans tous les cas, cela demeurerait moindre, comparé à mes habitudes antérieures. Je hochai alors la tête, affichant un air légèrement soucieux, avant de rétorquer.

« Quel dommage de ne point avoir précisé le cas des demi-vérités. Ce serait te mentir que je ne portais pas un tel intérêt jadis, mais ce n’est guère ma priorité aujourd’hui. Je ne parle point spécifiquement de ce soir ; cette habitude ne figure juste plus dans mes activités. »

J’étais néanmoins bon joueur, car sans respect des règles, la partie risquait bien vite de devenir désagréable. Aussi, me saisis-je de quelque petit pain aux raisins sur le buffet pour l’offrir à Lilith, tout en rajoutant avec un air courtois.

 « Je te laisse statuer sur la nature de ma réponse, s’il s’agit d’un succès ou d’un échec. Et je t’offre ce petit pain pour la peine. »

Dans les faits, je ne lui offrais certes rien du tout, mais je la supposai suffisamment vive d’esprit pour comprendre le geste. Pendant qu’elle délibérait, je réfléchis à ma propre proposition. Devais-je me servir de la sienne pour deviner quelque chose sur sa personnalité ? Je ne comptais pas poser une question trop similaire – le jeu n’en perdrait que de sa saveur. Quel aspect pouvait-il être intéressant de connaître d’elle, et d’avoir des chances d’être véridique ? Elle avait du charme, on ne pouvait le nier, et une silhouette svelte. N’avait-elle pas dit qu’elle cherchait à passer une soirée hors du commun ? Je me risquai alors à énoncer ceci.

 « Pour ma part, je t’imagine de nature à apprécier l’aventure, la découverte de nouvelles choses. La quête de rêves et d’horizons neufs t’animerait ? »

J’hésitais encore dans quelle mesure elle s’adonnait à pareille passion, si tel était le cas. En tant que roturière, elle ne devait probablement pas être astreinte à un château quelconque, et avait en cela plus de liberté qu’une noble. Du moins, telle était l’hypothèse que je faisais.

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Sam 07 Mai 2016, 15:29

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas

Lilith haussa un sourcil amusé en écoutant le vampire. Il proposait de la servir… Son propre manque de manière avait déjà bien dû éclairé au minimum sur ses origines plus que modestes. Même si, en soit, elle l’espérait, il n’allait pas jusqu’à supposer son asservissement. Toujours est-il que le contrepied qu’il faisait à son rang la fit sourire et la rouquine opina du chef.

- Ce serait avec plaisir… Laisse-moi simplement le temps de choisir, je n’ai pas encore eu l’occasion de relever tout ce qui était mis à disposition.

Elle porta son breuvage à ses lèvres et ne releva pas autrement qu’en adressant un sourire charmant au vampire lorsqu’il lui laissa l’occasion de commencer. Déterminée comme elle l’était, de toute façon, Lilith aurait bien trouvé une autre justification en cas de besoin afin de ne pas perdre l’occasion de l’inauguration du jeu.

Une fois sa supposition faite, la jeune orisha observa autant qu’elle le pu son partenaire de soirée. C’était difficile de déchiffrer ses pensées, le masque occultant une bonne partie de son visage, et donc ses principaux traits. Pourtant son regard sembla songeur. Elle n’en comprit la raison qu’à sa réponse.
Toutefois, mauvaise perdante comme elle l’était, ce n’était pas elle, qui, pour des raisons qui échappaient totalement à sa logique, irait d’elle-même reconnaître un échec qui n’en était pas un tout à fait. Aussi lorsqu’il lui laissa l’opportunité de juger de la validité de sa proposition, la pirate n’hésita pas une seconde à défendre ses arguments avec entrain. Sa voix demeurait calme, bien que son expression ne dissimulât en rien un regard des plus taquins.

- Tu as précisé toi-même qu’il s’agissait d’une demi-vérité, et non d’une demi-erreur. Et nous avions convenu de trouver les centres intérêts que tu pouvais avoir. Sans être ta priorité, je ne m’étais donc pas trompée. Et il s’agit bien de quelque chose que tu peux faire ici même…


Son sourire se fit plus joueur encore afin de terminer son court laïus.

- Je crois qu’on peut reconnaître valablement tous les deux qu’il ne s’agit donc pas que d’une demi-victoire de ma part et que j’ai donc droit à une récompense.


Avec aplomb, elle affirmait ses propos comme s’il s’agissait de la plus grande évidence qui soit. Ne laissant donc pas le place au doute, affichant tout de même une mine plutôt sage bien que trahie par ses yeux vairons pétillant de malice, Lilith saisit la nourriture qu’il lui tendait, en le remerciant d’un signe de tête.

- C’est donc ce pain que tu as décidé de me servir ? Soit… Mais il ne s’agit pour autant pas de ma récompense puisque ce n’est pas moi qui l’ai demandé. Juste une action bienveillante de ta part pour laquelle je ne peux que te remercier..

Elle l’observa un instant, songeuse à l’idée de demander quelque chose.

- Je ne suis pas quelqu’un de difficile ni d’exigeant. Aussi, pour commencer, j’aimerai simplement que tu demandes un changement d’air musicale à la troupe, pour un autre plus à ta convenance. Ils ne refuseront rien à un invité de marque…


Cette fois, elle l’avait désigné dans son ensemble d’un geste de la main, puisque toute sa noblesse ressortait dans son attitude. Les probabilités que sa requête soit refusée étaient donc bien maigres. A son tour, Reddas devait donc faire une affirmation. C’est donc avec la plus grande curiosité qu’elle attendit qu’il se prononce. Lilith acquiesça alors d’un signe de tête. Il parvenait à la cerner plutôt bien compte-tenu du peu d’échanges qu’ils avaient eu jusqu’à présent. La soirée serait certainement prometteuse.

- Intéressant comme annonce…


Après avoir achevé son verre, la rouquine le posa sur la table et se rapprocha un peu du vampire.

- En fait… je dirais même que ce serait plutôt une bonne définition. Toutefois… Elle ne semble pas correspondre au cadre que tu as toi-même fixé. « une distraction adéquate avec tout ce qui est proposé ici ».. A moins que tu ne me dises dans quelles mesures j’apprécierai « l’aventure, la découverte de nouvelles choses » ici-même, je serais contrainte d’invalider ta réponse.


Elle marqua un court d’arrêt avant de reprendre.

- Alors… Serait-ce parce que j’attends ici un événement prêt à bouleverser ma vie ? à découvrir quelque chose de totalement inédit ? ou parce que je n’aurais même jamais mis les pieds à des festivités ? Tu vois, je te laisse l’embarras du choix, ces questions ne sont pas exhaustives.


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Sam 07 Mai 2016, 17:32

Laissez le sujet de vos observations en proie à un choix, et vous en apprendrez beaucoup à son égard. Je ne craignais point qu'elle considère ma réponse comme un atout à son égard, car j'étais certain qu'en contrepartie la sienne me renseignerait sur sa personne. Ce dogme s'illustra bien lorsque Lilith prit soin de justifier assez soigneusement de quel droit la victoire sur cette manche lui revenait, ce qui me satisfit intérieurement. Je trouvai habile de sa part qu'elle emploie mon propre choix des mots à mon encontre afin de s’accaparer de la récompense. C'était donc une défaite que je n'eus guère souci de reconnaître, et je m'enquis de la réponse suivante sur un air également taquin.

 « Ah, mon langage se joue de moi. Il aurait suffi que je parle de demi-erreur pour que tu tiennes un autre discours. Je te reconnais donc la victoire. »

En dépit de ce que je dis, je ne pensai point ma seconde phrase. J'imaginais mon interlocutrice suffisamment attachée à la victoire et prête à tout pour l'obtenir, et donc qu'elle aurait bien trouvé quelque autre excuse afin de s'octroyer le bon droit du gage. Ce n'était cependant point un trait d'esprit que je reprocherais à quiconque, bien au contraire. Sot était celui qui n'employait point tous les moyens à sa disposition pour accomplir ses objectifs, fût le gain banal. Au moins, j'étais assuré que mon interlocutrice n'était point privée de tel attribut.

Lorsqu'elle s'empara le pain que je lui offris, je ne pus m'empêcher de laisser mon sourire s'accroître. Qu'elle prenne soin de préciser que ce n'était guère là le gain qu'elle exigeait m'amusa et me conforta dans l'idée qu'elle tenait vraiment à conserver le contrôle sur sa victoire. Elle était donc déterminée jusqu'au bout à ne point perdre, et c'était un aspect qui me plaisait. Je pris un air faussement affligé tandis que je lui déclamai les mots suivants.

 « Loin de moi l'idée de me substituer à mon gage. Tu n'apprécies guère la galanterie spontanée ? »

Et accessoirement, préférais-tu me l'imposer ? Voilà ce que je pensai l'espace d'un instant, instant qui s'acheva alors qu'elle me précisa n'être guère difficile ou exigeante, et qu'elle souhaitait simplement que je demande à ce que l'on change de registre musical. Ce fut presque une déception de voir qu'elle ne pensait point à défi plus pimenté, mais je supposai qu'elle ne voulait point paraître outrageante à exploiter une victoire potentiellement contestable au prix d'un défi sévère. Simplement, je trouvai la tâche bien trop facile pour être considérée comme un gage quelconque, bien que je lui répondis avec un hochement courtois de la tête.

 « Qu'il en soit ainsi. Je te prie de m'excuser un instant. »

Je m'éloignai donc momentanément d'elle le temps de régler cette bagatelle. J'attendis que la troupe conclue la balade populaire jouée – on n'interrompait point un artiste à son œuvre – et m'approchai alors lorsqu'ils eurent terminé tout en applaudissant. Ce fut bien évidemment sur un air poli, aimable et suffisamment enthousiaste que je fis ma demande.

 « Splendide mes chers amis ! Je rêverais de voir votre talent à l’œuvre s'accaparer d'un autre registre ! Pourriez-vous nous faire écouter quelque valse, qui permettrait à chacun de s'y essayer ? »

Les musiciens se regardèrent un instant, assez surpris par ma demande soudaine, mais finirent par afficher l'envie de se lancer dans un tel défi. Je les remerciai alors d'une élégante salutation, et pendant qu'ils se mirent à ce nouveau genre, je regagnai ma partenaire de soirée. Faisant alors part de mon affirmation, elle aussi se mit à méditer, ce qui signifiait que, similairement à moi, elle hésitait sur la réponse à fournir.

Le suspense ne fit que se poursuivre alors qu'elle s'approcha de moi, m'annonçant devoir invalider ma réponse en employant encore une fois mes propres propos contre moi. Diable, cette femme ne manquait pas de bien tenir ses comptes ! Mais je trouvais cependant cela très intéressant, car elle ne décréta point que ma réponse était totalement fausse. A vrai dire, elle attendit que j'apporte quelque précision supplémentaire quant à la façon dont cette caractéristique s'illustrait ici.

Aussi, je ne pus me retenir d'employer, à mon tour, ses paroles contre elle. Bien sûr, je fis cela gracieusement, avec une attitude détachée, montrant que le ton de reproche n'était guère de mise. Je visais simplement à la taquiner et à la perturber un peu.

 « Ma foi, en dépit de tes propos, te voilà quand même bien exigeante à demander des précisions, et à te considérer victorieuse sur une ambiguïté. »

Je cherchais simplement à voir comment elle réagirait en étant poussée en dehors de son cocon de confort. Quoiqu'était-il pertinent de parler de cocon ici, quand cette femme – certes au physique d'adolescente – battait des ailes pour s'affirmer ? On ne me reprochera point ce que je pouvais penser. J'ajoutai cependant peu de temps après, avec un autre sourire amusé.

 « Néanmoins, je ne compte me soustraire à ta demande. Laisse-moi simplement y réfléchir. »

Il me paraissait invraisemblable qu'elle était venue ici parce qu'elle attendait un événement qui changerait le cours de sa vie – elle ne serait dans ce cas point « juste arrivée » après moi. Dans la mesure où, du reste, je distinguais en elle bien des caractéristiques me ressemblant, je décidai de faire confiance à mon instinct. J'allais fournir tout simplement la raison qui m'avait poussé moi-même à venir. Coupant donc à la réflexion, ma réponse fut énoncée calmement, avec une pointe d'assurance.

 « Je dirais tout simplement que tu es venue ici par curiosité, et, comme tu l'as dit, pour passer du bon temps. »

Pourquoi compliquer le fil de la réflexion quand ma pensée initiale était assez élémentaire ? Si elle cherchait à me mystifier, je n'allais cependant point perdre le cap pour autant. J'étais néanmoins curieux de savoir ce qu'elle me répondrait si je me fourvoyais.

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Dim 08 Mai 2016, 15:03

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas


Reddas prenait bien cette légère pirouette basée uniquement sur ses mots, bien qu’il manifestât tout de même une opposition, plus pour la forme et le plaisir du jeu, à n’en pas douter. Lilith lui répondit par un sourire énigmatique.

- Qui sait… Peut-être… Mais nous ne saurons jamais puisque ton fair-play te permet de reconnaître la véracité de mes propos…

Peut-être oui… D’ici peu, si ce n’était pas déjà le cas, le vampire n’aurait de toute façon aucun doute sur le fait qu’elle abandonne si facilement un point. Indépendamment du gain qu’elle pourrait réclamer. Le tempérament plutôt compétiteur de son adversaire paraissait s’affirmer. Le sourire qu’il lui adressa alors qu’elle précisait l’indépendance entre son action et sa victoire était révélateur. Peut-être moins encore que sa répartie. Si elle appréciait la galanterie spontanée ? En était-ce vraiment de sa part ? La rouquine n’aurait su le dire. Le jeu prenait une allure des plus plaisantes, presque tactique, ou chaque attitude avait son importance. Le vampire se révélait être un adversaire intéressant et, apparemment en tout cas, intéressé.


- Au contraire. Et c’est bien pour ça que je t’ai remercié. Mais je préfère dissiper toute forme de malentendu. On ne sait jamais, ce serait dommage que je perte mon gain pour un pain.

D’ailleurs, elle ne s’était pas faite attendre pour se prononcer sur sa récompense. Et, une nouvelle fois, l’attitude de son partenaire fut forte intéressante. Stoïque face à sa demande, peut-être même déçu que sa récompense ne soit pas assez relevée… Difficile à dire avec ce masque.. Quoi qu’il en soit, sa réaction en disant plus long que la demande en tant que telle. Il est vrai que volontairement, elle n’avait pas souhaité restreindre son imagination, et, bien au contraire, l’avait attisée en insistant sur le fameux « n’importe quoi ». Reddas l’avait donc pris au pied de la lette, et, quoi qu’il ait pu penser de sa requête, il s’y plia à l’instant, avec une part d’emphase qui aurait pu relever du spectacle. Ce n’était donc l’attitude d’un homme qui cherchait à se montrer discret, bien celle de celui qui se savait au centre des attentions. Etait-ce le cas encore aujourd’hui… Lilith n’en savait rien. Sa « demi-vérité » indiquait un changement récent dans ses habitudes. Quoi qu’il en soit, il avait cette aisance publique qu’il n’hésitait pas à exploiter.
Et puis, enfin, ce qu’elle attendait… Une valse. Un large sourire se dessina sur les traits de l’orisha. Cela correspondait bien à l’individu et la pirate était parfaitement satisfaite. Son objectif initial avait simplement été de chercher à comprendre les goûts du jeune homme. En écoutant la valse, elle pencha la tête et eut un léger sourire. Il préférait donc une musique plus posée. Des duos. Une danse plus rapprochée. En total opposition avec le quadrille plus populaire qui été joué à l’instant précédent. Cela devrait pouvoir lui assurer sa réponse précédente sans risque, du moins, elle l’espérait. Pas une seconde, la rouquine n’avait envisagé son interlocuteur se déhancher sur l’air précédent.

Lilith le remercia d’un signe de tête, et écouta sa proposition, à laquelle tout de suite, elle avait émis une réserve. Cette fois, Reddas réagit à son tour, ce qui élargit le sourire déjà plus que taquin de la rouquine. S’il jouait aussi sur les mots, c’est que l’adversaire serait de taille. Que demander de plus ? Néanmoins, elle prit un air faussement surpris à son affirmation.

- Ah oui ? Mais tu m’en avais laissé le choix auquel, au contraire, je n’ai pas cherché à me soustraire. Et je croyais que tu partageais mon opinion concernant ta demi-vérité. Le sujet est donc clos, non ? Ce n’est pas ce que nous avions convenu ?

Toutes l’espièglerie dont elle était capable se lisait alors dans ses yeux.

- Quant à mon exigence… Tu avais tout l’air de la trouver bien modérée lors de ma récompense… Ne soit pas mauvais joueur, Reddas… Honnêtement, ça ne te sied guère…

Cette dernière formulation ressemblait bien peu à sa façon de s’exprimer habituelle, marquant ainsi une ironie certaine. Lilith gageait sur le fait que son interlocuteur ait largement saisi sa différence de langage pour en tenir compte.

Toutefois, malgré tout, elle écouta son complément d’information et marqua une légère attente. A nouveau, toutes sortes d’arguments fallacieux l’assaillaient pour remettre en cause la victoire du vampire. Ce n’était néanmoins pas forcément judicieux de mettre en avant ce trait de caractère de façon si profondément ancré en elle dès la première partie. D’autant plus que Reddas ne se trompait guère dans ses propos… Aussi, elle lui adressa un sourire charmeur.

- Je vais valider dans la mesure où il s’agit bien du but de ma venue ici. Admets tout de même que malgré la prétendue exigence dont tu m’afflues, je ne cherche donc qu’à mettre un peu de justesse dans ce jeu. Quoiqu’il en soit, j’attends de connaître ce gage avec la plus grande impatience.


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Dim 08 Mai 2016, 17:00

Point de certitude dans la conclusion, mais néanmoins une forte supposition. Lilith ne manqua guère l'occasion de cultiver le mystère en surenchérissant sur mes hypothèses, mais cela ne n’empêcha nullement d'être conforté dans mes pensées. Elle aurait, quoiqu'il en soit, trouvé une tournure pour s'accaparer de la victoire là où la moindre brèche résidait. Qui plus était, l'insistance qu'elle manifesta pour « dissiper toute forme de malentendu » comme elle le signifiait ne faisait que confirmer une chose : elle n'aimait guère perdre le contrôle de la victoire. Point d'hésitation possible ; cela était à présent une certitude avérée. Je me contentai alors de répondre, par égard à ceci, une simple phrase ponctuée d'un sourire aimable.

 « Bien sûr. »

Je n'avais point besoin d'insister, et n'allais donc nullement le faire. J'avais de meilleurs plans, comme observer sa réaction suite à la pique je lui avais lancée. Sa réaction ne manqua d'ailleurs point de me distraire. Je pus constater qu'à chacun de mes mouvements, soit elle trouvait une parade, soit elle décidait de s'en accaparer pour me les renvoyer. Elle décida à son tour d'imiter un air faussement surpris, similaire à celui que j'avais arboré tantôt. Au fond, n'était-ce pas ainsi que j'agissais moi-même ? Ne venais-je point de lui reprocher l'exigence, alors qu'elle avait été la première à pointer du doigt ma « demi-vérité » ? Décidément, il s'agissait d'un point supplémentaire qui nous rapprochait.

Mieux encore : je réalisai que je venais de la pousser davantage sur la défensive. Non seulement mettait-elle en exergue le caractère clos du sujet précédent pour détourner l'attention de mon supposé reproche, mais en plus, elle n'hésita point à me reprocher d'être quelque mauvais joueur. Le tout avait été conclu dans une formule proche de mon élocution. Cette réflexion était exquise, et elle me soutira un très large sourire, sans doute duquel l'on pouvait distinguer mes crocs. Était-ce là sa façon de procéder lorsqu'elle était poussée dans ses retranchements ? Gardait-elle un calme apparent pour affubler ses interlocuteurs de ses propres caractéristiques et ainsi dévier l'attention ? Je me gardai de rire, mais l'amusement ne s'était jamais aussi bien traduit sur mon visage, en dépit de mon masque. Définitivement, je regrettais point de lui avoir posé cette question.

Par où commencer à lui répondre ? En toute franchise, j'étais tellement servi que je ne me voyais guère lui faire un autre reproche. J'étais tenté de rentrer dans son jeu de l'offuscation, mais cela, comme le disait-elle, « ne me sied guère ». A vrai dire, je ne me vis tout simplement point d'humeur à m'engager dans une joute verbale où je ne manquerais certainement point de passer du bon temps. Coriace comme elle était, Lilith pouvait, en dépit de son caractère « ordinaire », représenter quelque défi attrayant sur ce plan. Toutefois, dans la mesure où elle avait déjà commencé à prendre ses repères sur la défensive, j'avais de meilleurs plans pour m'amuser avec elle. Mon objectif était de la prendre de court, et j'avais une idée pour cela. Je commençai donc par faire une lente négation de la tête, tout en conservant mon sourire. Ma réponse ne tarda pas à suivre.

 « Loin de moi l'idée de contester ta victoire voyons. J'apprécie le goût de l'exigence, vois-tu. Et je suis honoré que tu ne me considères point comme un mauvais joueur. »

Même ma dernière hypothèse se révélait fallacieuse, je ne regretterais rien. C'est en se détachant parfois du but premier d'un jeu qu'on l'apprécie le plus. Bien évidemment, j'étais également intéressé par la victoire, et jouer sans avoir pour but de gagner était une aberration. J'exploitais cependant toutes les perspectives d'amusement que m'offrait ce divertissement, voilà tout.

Comme dit, cependant, j'étais confiant dans le portrait que je me dressais de Lilith. Je l'imaginais farouche dans ce qu'elle entreprenait, point du genre à se laisser faire. Elle incarnait en elle sans doute quelque fougue propre à l'adolescence. L'espièglerie était également l'une de ses caractéristiques, à en juger par tous les sourires taquins et regards malicieux qu'elle m'avait adressés jusqu'alors. J'eus alors validation de mon affirmation de la part de la demoiselle, ce qui me ravit. Cela me permettait donc de mettre en application l'idée que j'avais eue.

Je ne manquai pas également point de sourire à sa dernière remarque. Définitivement, il y avait quelque chose de jeune, d'impétueux et de défensif en elle qui se remarquait dans sa façon de me reprocher de l'affubler d'exigence. Je décidai donc de me montrer plus courtois, et de la prendre à contre-pied par le biais de ma proposition. Je tendis alors ma main, en prime abord pour m'excuser, puis pour lui soumettre mon gage.

 « Je te prie de m'excuser, dans ce cas, si tu n'as guère apprécié cette boutade. En contrepartie, m'accorderais-tu cette danse, en guise de défi ? »

Je me demandais dans quelle mesure sa confidence serait ébranlée au cours d'une danse, ou si, au contraire, il s'agissait d'un domaine dans lequel elle s'affirmait. C'était là une façon d'en apprendre un peu plus sur elle, par le biais du langage corporel.

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Mar 10 Mai 2016, 02:32

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas

Lilith eut une nouvelle fois un sourire plus marqué face à son interlocuteur, il goûtait l’ironie et utilisait l’humour comme moyen de communication.

- Mais tu peux, c’est une grande qualité. Je ne comprends pas cette obstination déraisonné pour la victoire…


Malgré son ton des plus sérieux, la rouquine porta une dernière fois le nectar qu’elle tenait dans ses mains à ses lèvres. Son regard se plantait dans celui de partenaire de jeu, une fois encore, suffisamment expressif pour qu’il en tire ses propres conclusions sans qu’elle n’ait besoin de mettre à quel point elle pouvait tourner en dérision ce trait de son caractère.

Reddas la prit soudainement à revers en usant de ses manières et en lui offrant ses excuses. Toutefois, son regard fut attiré dans un premier temps par la main qu’il lui tendait avant qu’elle ne fasse le rapprochement avec ses mots. Son sourire fut forcé pendant sans doute moins d’une seconde, le temps d’aboutir sa réflexion.

Une danse ? Et une valse ? Son projet visant la question suivante était sérieusement mis à mal sans tomber dans la facilité, et, problème supplémentaire, sans doute bien plus grave dans un premier temps, elle risquait simplement le ridicule. Ce n’était pas dans les geôles où elle avait pu passer son enfance qu’on dansait la valse, et les pas qu’on avait bien voulu lui enseigner bien plus tard n’étaient certainement pas à reproduire en public. Ou alors, les festivités prendraient vite une autre tournure que ne ressemblaient en rien au déroulement actuel de la soirée. Malgré ce fâcheux inconvénient, l’idée même de se soustraire au défi, n’effleura même pas l’esprit de la jeune orisha. Si elle avait accepté le jeu, et qu’elle se battait avec hargne pour en remporter chaque partie, ce n’était pas pour tenter d’esquiver les conséquences, que ces dernières soient ou non à son avantage. Lilith tendit donc sa main au jeune homme, un sourire de satisfaction flottant sur son visage. Il n’était pas question de se laisser impressionner par l’assemblée aristocratique présente, bien plus expérimentée qu’elle-même face à cette tâche qui devait sans doute pour beaucoup paraître des plus aisées. La rouquine acquiesça d’un signe de tête et posa sa main dans la sienne.

- Boutade excusée… En guise de défi… Ce sera même avec le plus grand plaisir…


Lilith fit une légère révérence, étirant sa cape pour s’en servir comme d’une robe et obtenir ainsi le mouvement escompté, à défaut d’en avoir la tenue. Ses cuissardes à lanières et son short plutôt court n’était pas des plus courant pour l’exercice imposé. En revanche, et fort heureusement, la longue cape louée à l’entrée du bal agissait comme tel, lui conférant un aspect un peu plus… sérieux.

- En revanche, la valse ne fait pas partie de mes centres d’intérêt, je le reconnais. Et je crains bien de ne jamais m’y être essayée. Ce sera l’occasion de montrer tes talents d’instructeur, en plus d’être mon cavalier ?

Avançant à ses côtés, l’orisha se positionna face aux danseurs et se fit une place entre eux pour pouvoir se positionner au centre de la piste. Dissimuler son ignorance en la matière était inutile et ne pourrait être sujet qu’aux ragots et railleries éventuelles, comme elle avait déjà pu le constater. Alors.. Autant assumer pleinement et en faire un spectacle.

- Alors, mon très cher ami.. Voulez-vous bien me faire le privilège de m’apprendre cette danse ?


Sa voix était assez forte pour pouvoir être entendu de ceux qui le souhaitait, mais pas assez non plus pour déranger ceux qui désirait rester à l’écart. Son sourire était radieux, et si elle ne s’illustrerait certainement pas par ses talents hors normes en la matière ce soir, sa bonne volonté était intacte et elle comptait tout de même bien mettre à profit toute l’agilité qu’elle avait entretenu en haut des mâts pour se montrer réceptive au pas que Reddas guiderait. Debout, face à lui, Lilith avait déjà eu l’occasion de voir quelques couples de danseur, et imita leurs gestuelles. Une main sur le haut de l’épaule de son cavalier, l’autre dans le creux de la sienne, et suffisamment rapprochée pour qu’il puisse passer son bras dans le creux de ses reins. La proximité était alors suffisante pour qu’elle se manifeste en murmurant, ne désirant pas que le jeu qu’ils avaient initié entre eux bénéficie d’une soudaine notoriété publique.

- Tu m’as devancée, en la matière, mais la question mérite tout de même d’être posée… Et après tout, comme les règles ne précisaient que de ne pas parler du buffet… Je dirais que l’un des divertissements que tu peux apprécier à cette soirée est de danser sur un pas suave, une charmante cavalière aux bras, non ?


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Mar 10 Mai 2016, 11:26

Une véritable tigresse, qui ne lâchait guère facilement prise! Lilith avait ce trait d’esprit caractéristique d’une personne que l’on n’arrêtait pas de si bon chemin lorsqu’elle s’était élancée dans une voie – en l’occurrence, celle de me blâmer sur un air taquin pour dissiper mes reproches sur sa personne. Mais qu’elle y prenne donc plaisir ; j’avais mes propres moyens pour me complaire dans son instinct fière et farouche. Il me tardait de la voir à l’œuvre dans un domaine où je lui étais supposément supérieur. Qu’adviendrait-il alors de son assurance ? Telle était la question que je me posais.

Je n’étais point totalement certain, mais j’eus l’impression que celle-ci s’était dissipée durant une fraction de seconde. En tant que chasseur, l’observation était un sens que je me vouais à aiguiser, et le port du masque entrava quelque peu ma perception de mon interlocutrice – elle-même à l’abri derrière ce demi-visage factice. Je n’eus alors la certitude de ce que j’avançais. Passons : j’aurais bien l’occasion de détailler son confort lorsque nous serions en contact. Le corps pouvait se montrer bien plus expressif que la parole dans certains cas. Et je ne doutais point que j’allais être servi avec le défi que je venais de lui proposer.

Envers et contre tout – ou plutôt parce que cela allait en accord avec sa personnalité – elle accepta mon invitation la tête haute, m’offrant alors sa main pour que nous entamions la danse. Qui plus était, par le biais d’une autre tournure habile, elle chercha à se disculper de son ignorance, admettant n’avoir jamais dansé la valse, tout en m’endossant la responsabilité de son instruction. Voilà qui était bien pensé : je ne pouvais donc me permettre de la laisser se tourner en ridicule, et devais m’assurer qu’elle saisisse le cœur de cette danse. Le professeur partageant la responsabilité de l’élève, en cas d’échec de sa part, je me retrouvais digne de reproches sur un plan égal au sien – celui de ne point avoir su l’instruire.

Cette légère mise à défi informelle me plut. Ne raffolais-je point d’épreuves en tout genre, après tout ? Je ne m’étais encore jamais adonné au rôle d’instructeur et ce soir était une bonne occasion de m’y essayer. Je prenais part à toutes sortes d’opportunités nouvelles qui ne se seraient point offertes à moi autrement, et je gageais qu’en d’autres circonstances, ma rencontre avec Lilith aurait été bien différente. Je lui adressai alors avec un sourire qui ne manquait point d’illustrer mon appétence pour cette invitation, et lui répondis les propos suivants.

 « C’est une perspective qui me plaît et à laquelle je réponds favorablement. »

Nous nous avançâmes au centre de la piste, acte qui ne manquait point d’audace. Mon interlocutrice n’avait donc point peur de s’exposer ainsi, potentiellement au centre de l’attention ? Ou au contraire, dissimulait-elle une telle peur en cherchant à me confronter dans une situation où je me sentirais observé, afin de pimenter le défi ? Loin de moi l’idée d’avoir peur de m’exposer – après tout, c’était une chose que j’appréciais faire au naturel. Si tel était le désir de ma partenaire, qu’il en soit ainsi. Elle ne manqua d’ailleurs point à parler suffisamment fort pour attirer davantage de regards, si cela ne suffisait guère.

Elle se montrait téméraire jusqu’au bout, et cela me plaisait grandement. Avec un autre sourire gorgé d’assurance, je vis qu’elle se plaçait d’ores et déjà comme il se devait, et ne tardai point à positionner mon bras droit dans son dos. Nulle question de baisser le ton après qu’elle l’ait élevé : je rétorquai sur un air équivalent une acceptation formelle, comme le voulait le code de la galanterie.

 « Avec grand plaisir très chère. »

Alors qu’elle se rapprochait de moi, j’entamai la leçon. Je ne m’exprimai point aussi fort qu’à l’instant, mais je pris soin de lui montrer lentement comment s’accordaient les premiers pas. Mes explications s’ensuivirent à mesure que j’illustrais les différents placements au gré de la musique. J’observais alors tantôt ses jambes, pour le moins agiles, tantôt ses yeux, afin de voir l’expression qu’elle arborait au fil de la danse. A une telle proximité, il était plus aisé d’en distinguer les expressions.

 « La valse est une danse à trois temps. A chaque temps correspond un placement de jambes. Le cavalier mène le pas comme ceci… un, deux, trois. Un, deux, trois. Le dernier temps se conclue d’une rotation du corps, permettant de progresser sur la piste en symbiose avec les autres convives… de cette façon-là. »

Je profitai d’un ralentissement du tempo pour lui illustrer lentement l’articulation de la danse. Puis, après lui avoir laissé soin de se familiariser avec le rythme de la mélodie, j’accélérai la cadence, et procédai à des enjambées plus amples, mais néanmoins gracieuses.

Lilith n’en perdit point le cap pour autant. Elle profita alors de l’occasion pour revenir à notre jeu, que je n’avais certes guère oublié au fil de l’instruction, mais que je pensais mettre entre parenthèses le temps de cette danse. Sa question manqua d’ailleurs de me faire rire. Comment disait-on dans le jargon populaire, déjà ? « Elle enfonçait une porte ouverte » avec cette question ? Décidément, le goût de la victoire l’appâtait suffisamment pour qu’elle ne cherche guère à en apprendre davantage, pour se cantonner à une évidence. Ou peut-être était-elle impatiente de me défier sur un point plus corsé, à l’image de la danse dans laquelle je l’avais invitée.

Je ne pus m’empêcher de lâcher une pointe de sarcasme dans ma réponse. Elle était méritée après tout.

 « Vraiment ? Je ne vois nullement pourquoi dis-tu cela… »

Mais cela ne me dérangeait point outre mesure. Qu’elle m’annonce donc son défi, à l’issue de cette valse. Je comptais revenir ultérieurement avec une attitude plus joueuse dans les devinettes, une fois tout ceci terminé. En attendant, mon envie de la provoquer ne s’était qu’accrue, devant l’annonce d’une telle « supposition ». Par le biais d’un sourire quelque peu narquois, je rajoutai.

 « J’imagine que tu dois t’impatienter de me faire relever quelque défi précis pour énoncer une telle évidence. »

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Mer 11 Mai 2016, 03:29

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas


Le fait que ses pas sur une piste de danse fussent les premiers parurent être acceptés facilement par l’aristocrate. Quant à la nouvelle fonction dont elle l’affublait, il ne paraissait pas s’en plaindre. Celle-ci aurait pourtant pu le rebuter… Tant pour son allure de roturière que parce qu’une nouvelle fois, finalement, elle usait de sa galanterie ou du moins des services qu’il acceptait de mettre à sa disposition. Et puis… Furtivement, elle avait cru apercevoir des canines plus saillantes lors d’un sourire plus accentué. Etant donné le lieu… Il paraissait évident qu’il pouvait être bel et bien un vampire. En tout cas… C’était une race qui lui convenait parfaitement. Du peu qu’elle en connaissait…  Ou plus exactement… De l’image qu’elle en avait eu avant auparavant. Avant d’entamer ce long voyages… Elle les imaginait comme des créatures de la nuit, dotée d’un charisme certain, et au niveau de vie plutôt élaboré. Pourtant, entre les échos qu’elle avait pu avoir d’un jeune homme au passé identique au sien, ces derniers pouvaient s’avérait être aussi terriblement cruels que ne l’avaient été les sorciers à son égard. Et puis.. ; Cette autre rencontre. Un autre vampire, silencieux au possible, mais puissant. Qui n’avait pour autant pas hésité en plein combat à s’abreuver du sang d’une victime déjà morte. Ces questions n’avaient pourtant rien à l’interpeller sur la piste de danse alors que rien ne l’y obligeait… Lilith tenta d’évacuer ces questionnements et se rapprocha du corps de son partenaire alors qu’il passait sa main dans son dos.
Elle tentait de l’observer. Sa poigne était ferme et montrer bien une nouvelle fois toute l’assurance qu’il aurait dans un tel exercice, ce qui, elle le reconnaissait volontiers, lui mettait une petite dose de pression qui était pourtant des plus agréables. Repousser ses limites, même s’il ne s’agissait encore une fois que d’un divertissement, c’était ce qu’elle préférait. Pour autant, elle dût constater rapidement que ce n’était vraiment pas quelque chose qu’elle avait pratiqué de près ou de loin. La notion de temps.. Le  rythme musical… Il s’agissait d’une notion qui, en soit, était pratiquement nouvelle pour la rouquine. Elle-même pouvait sentir ses muscles dorsaux se contracter sous la concentration afin de faire au mieux. Etrange pratique tout de même… Tourner sur soi-même de façon imposée.. Lilith fut un peu déstabilisée. Pourtant, Reddas expliquait les choses clairement et avec pédagogie.

Finalement, il lui fallut parvenir à une évidence, les blocages éventuels et erreurs engendrés, non seulement venait d’elle, ce qui, forcément, n’était pas une surprise, mais en partie à cause de cette absence de lâcher-prise… En prenant beaucoup sur elle-même, Lilith finit par resserrer un peu l’étreinte de la danse, et s’accordant enfin à faire confiance à son cavalier. Il menait la danse… C’était le cas de le dire… Elle comprenait à présent parfaitement cette notion.. Il guidait, elle suivait.. ; De façon complètement contraire à ses habitudes… Mais ainsi.. Au moins, il était possible d’enchainer normalement les pas.. Et enfin, son agilité lui permit de trouver ses marques. C’était finalement comme une chorégraphie de combat. Mais en duo.. Finalement le défi était tout de même plutôt agréable. Cela la fit sourire enfin, et elle releva les yeux vers son partenaire. Ce masque commençait à l’agacer sérieusement… Ne pas être en mesure de déceler les pensées devenait des plus irritants. Parler à un masque était bien plus compliquer que ce qu’elle aurait pu penser. Son sarcasme la fit éclaté de rire.

- Dis… Tu pourrais constater que je sais admettre les limites au lieu de te moquer ! Je retire ce que j’ai dit précédemment, tu n’es pas fair-play, finalement…

Son sourire s’était étirée, se sachant pleine de mauvaise foi, paraître s’offusquer réellement aurait été pour le moins mal placé..

- Un défi précis… Peut-être pas… Je devrais ? fit elle faussement naïvement. Ce n’est pas tous les jours que je trouverais un galant homme, qui plus est, un vampire, qui pourrait être totalement dévoué à la moindre de mes demandes... Je doute même que l'occasion se réitère… Et je ne tiens pas à gâcher ma chance. Aussi futile soit mon gain… N'est-ce pas un honneur pour toi ?

Un peu plus habituée à leur nouvel environnement, et, finalement, maintenant qu’elle le laisser guidait, tout semblait plus fluide. Son sourire espiègle avait retrouvé sa place sur son visage, et elle ne quittait donc pas Reddas des yeux. Elle avait ennoncé sa race plus pour avoir confirmation que par réelle conviction. Après tout, elle ne perdait rien à tenter d’en savoir plus.

- Et toi.. Qu’est ce qui peut bien te pousser à refuser ma demande et à m’infliger un gage ? Une raison particulière ? Une envie plutôt ?
souffla t elle sur un ton beaucoup plus suave.

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Mer 11 Mai 2016, 12:27

De toute évidence, je décelai quelque anxiété chez ma partenaire de danse. A sa tension musculaire, elle ne paraissait point dans un environnement de confiance. Voilà qui était pour le moins intéressant : elle pouvait fanfaronner autant qu’elle le désirait, afficher la plus grande des assurances verbalement, mais ne parvenait à empêcher l’expression de son corps de la trahir. J’étais ravi de ce que je venais d’accomplir. J’avais réussi à percer une partie de sa carapace, faisant par la présente tomber quelque peu son masque. J’obtins ainsi un aspect qu’elle ne devait que rarement exprimer de sa personne. J’imaginai même qu’elle faisait tout pour le cacher, et ce triomphe me satisfaisait grandement. La victoire avait toujours un goût plaisant, et j’estimai avoir accompli un sublime mouvement, pour le coup.

Peu à peu, toutefois, elle trouvait ses repères. Je ne pouvais nier qu’elle était agile et svelte. Sans doute cela lui facilitait-il la tâche, bien que la crispation demeurait sous-jacente. A mon sarcasme, elle se mit à éclater de rire. Je me demandai alors si elle n’évacuait point ainsi quelque peu sa nervosité, et me rendis compte bien assez vite que son naturel fougueux était revenu à l’assaut. Je me retrouvai une nouvelle fois catalogué de mauvais joueur – elle affectionnait de me considérer comme tel, visiblement. Peut-être quelques doux mots à son égard atténueraient sa flamme ? Je ne manquai point de conserver mon sourire dans ma réponse, tout en poursuivant la danse.

 « Je ne me moque point. J’admets avoir présentement une partenaire charmante, quelle que soit la façon dont elle apprécie me qualifier. »

Ses piques m’amusaient, je devais bien l’avouer. Cela mettait en exergue son côté jeune et impétueux, face auquel je prenais plaisir à demeurer imperturbable. Il était distrayant de la voir m’affubler de toutes sortes de caractéristiques fallacieuses, d’autant plus que cela semblait avoir pour effet de la faire décompresser. Je détectai alors une prise d’aisance dans ses mouvements, après qu’elle m’eût ainsi blâmé. Un mal pour un bien, j’imaginai.

Elle me rétorqua cependant qu’elle n’avait pas de défi précis en tête, ce qui me surprit. Ou peut-être tentait-elle quelque manœuvre de divertissement, ne désirant point admettre que j’avais raison, et que j’avais deviné ses intentions ? Je n’eus guère de certitude là-dessus, mais je la vis me faire quelque compliment, ce qui était surprenant. Après les reproches, l’éloge ? Mon sourire persista. Je lui répondis.

 « Bien entendu. J’étais simplement persuadé que tu avais d’ores et déjà trouvé une idée de défi précis en formulant cette affirmation. »

Je n’avais guère relevé la mention de ma race : je supposais que mes traits et mon choix de boissons étaient suffisamment explicites à ce sujet. J’étais toutefois loin de m’attendre à la tournure que prendrait cet échange. Lilith employa soudainement un ton beaucoup plus suave, me demandant ce qui pourrait me pousser à refuser sa demande. Je ne vis point où elle voulait en venir, dans la mesure où j’avais, me semblait-il, reconnu son hypothèse comme une évidence. Quant à l’attitude qu’elle venait de prendre, elle pouvait sous-entendre bien des choses, si ce malentendu ne jonchait point au beau milieu. Ma réponse se fit en deux temps. Dans le premier, j’adoptai un air légèrement perplexe tandis que je répliquai.

 « Il ne me semble guère avoir refusé ta demande, bien au contraire. Je me demande , à l’inverse, pourquoi fais-tu ainsi durer le suspense quant à celui que tu me dois, d’autant plus que le tien approche de sa fin. »

Habitué des valses, je pouvais affirmer que celle-ci toucherait bientôt à sa conclusion. Alors que je m’apprêtai à répondre à la seconde partie de sa question, une idée me traversa l’esprit. Se pouvait-elle qu’elle cherche, encore une fois, derrière ses apparences dépourvues de gêne, à me sonder pour s’assurer qu’elle proposait un défi adapté ? Quelque chose qui irait de pair avec le ton suave qu’elle venait d’adopter ? Cette perspective fit revirer mon expression faciale au sourire d’intérêt que j’avais arboré plusieurs fois déjà au cours de la soirée. Je décidai donc de rentrer pleinement dans son jeu, où elle avait apparemment décrété qu’il était l’heure d’user des charmes. Si je ne me trompais guère là-dessus, cela pouvait offrir une nouvelle dimension à la soirée, tout comme à notre petit jeu. Je m’exprimai alors sur un air pareillement suave au sien.

 « Quant à mes envies, il serait dommage que je te les révèle de but en blanc. Nous avons des règles pour cela, après tout. »

Je me demandai quel impact ces paroles auraient, tandis que nous nous approchions de la conclusion de cette valse. Ce n’était point sans intérêt que je fixai Lilith et sa réaction.

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Jeu 12 Mai 2016, 22:15

「Le Festival Des Masques」

Lilith & Reddas

Reddas se jutisfia sur sa pointe d’ironie précédente. Lilith acquiesça d’un signe de tête sans quitter son sourire.

- Je préfère ça, je ne pouvais évidemment pas t’imaginer avec une pointe de sarcasme.

Enfin, elle inclina la tête au compliment. A son tour, il usait donc des éloges. Pourtant, la rouquine était persuadée qu’il aurait pu être plus expressifs. Elle ne doutait pas qu’il sache mettre de l’emphase… Tout en continuant les pas de la danse qu’elle maîtrisait maintenant sans trop d’erreur.

- Eh bien… Ce n’est pas trop tôt… J’aurais cru que les bonnes manières qui semblent te caractériser t’aurait incité à me complimenter plus vite. Ne serait-ce que pour la forme…

Ses traits arborèrent tout de même un sourire faussement innocent, Lilith admettait facilement que Reddas avait une forme de force de caractère que cette dernière devait reconnaître. Peut être à s’agissait-il d’un flegme propre aux vampires. Le dernier qu’elle avait rencontré n’avait pas non plus réagi à la moindre de ses provocations, au point de l’ignorer sur ces propos. Quoique.. Au cas particulier, dire que son partenaire ne semblait pas sensible à ce qu’elle pouvait dire ou faire ne lui paraissait pas exact. En revanche, le vampire prenait une distance vis-à-vis de ses dires qui demeurait étonnante. Peut être était ce la formulation. A moins que ce ne soit le masque qui l’en empêchait de voir ses émotions. Néanmoins, Lilith n’était pas convaincue de cette dernière affirmation.

- Comme quoi… Il fait toujours se méfier de ses certitudes.. Je préfère me laisser bercer par nos propos..

Chaque réponse avait son lot de surprises et il semblait capable d’éviter chacune de ses piques, de ses approches… Pourtant cette fois, Lilith ne comprit pas vraiment la réponse du vampire. Elle haussa un sourcil en tentant de les déchiffrer et de voir où il voulait en venir. La pirate savait pertinemment que sa propre question était biaisée. Pourtant, les mots même précédents de Reddas consistaient à son sens plus à confirmer cet état de fait. Et, s’il ne refusait pas la validité de sa récompense, Il n’avait pas non plus confirmé le droit obtenu par la jeune femme.

- Eh bien si tu ne me l’as pas refusé, le malentendu est dissipé. Il ne me semble pas te l’avoir entendu clairement me l’accorder. Mais après tout, cette première valse aurait pu me troubler l’esprit. A moins que ce n’en soit la faute de mon instructeur.
Lança t elle en lui adressant un sourire énigmatique.

Libre à lui de l’entendre comme il le voulait… Responsable de son trouble ou responsable de son manque de clarté… Les deux hypothèses convenaient à la rouquine qui ne tenait pas plus que cela à trancher. Pourtant, il tenta à son tour soit de se rattraper, soit également de la suivre dans ce terrain plus charmant.

- Ah oui… Ce sont donc tes envies ?

Son sourire s’agrandit légèrement. Le vampire se montrait réceptif. Est-ce qu’il aurait mené de lui-même leur jeu à cette étape ? C’était difficile à savoir.

- C’est étonnant… Vois-tu, de par ton éloquence et tes bonnes manières je t’aurais pensé cartésien, dominé par la raison. Mais si tu es un empiriste laissant parler tes sens. C’est très différent. Ou bien c’est moi qui stimule tes envies, ce qui ne serait pas plus mal…

L’air de la rouquine devint de plus en plus espiègle.

- Mais nous sommes d’accord sur ce point… Il faut conserver une part de mystère.

L’air de la valse prit fin, et leur danse se stoppa. Lilith acquiesça d’un signe de tête pour le remercier et le relâcha en passant la main sur son torse.

- Très bien… A mon tour de t’attribuer un gage, puisque tu me le réclames à corps et à cri.

Amusée, elle pencha la tête en l’observant.

- Puisque tu as tardé à te rendre compte de la chance que tu avais à passer ta soirée en compagnie des plus exceptionnelle… J’aimerai que tu le clames en chanson.

Son regard était devenu terriblement joueur, doutant sérieusement que Reddas se plie à l’exercice, d’autant plus que le terrain qu’elle semblait avoir emprunté aurait pu lui donner des illusions bien différentes.

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Ven 13 Mai 2016, 12:17

Moi, dépourvu de sarcasme? L’idée me fit doucement sourire, que ces propos fussent dits avec franchise ou ironie. J’optai néanmoins pour la seconde option, et hochai doucement la tête en guise de pseudo-remerciement, pareillement à elle. Lilith ne manqua d’ailleurs point de toupet et d’audace à mes compliments. Elle annonça en désirer plus, ce qui, avouons-le, n’avait rien d’élégant. Une telle réclamation me rappela qu’elle ne devait être qu’une adolescente, ou alors une jeune adulte bien assez impétueuse et peut-être un peu trop criarde. Je ne relevai point, cependant, pensant que la danse avait possiblement remué l’alcool qu’elle avait ingurgité, la poussant à se montrer plus demandeuse et expansive. L’envie me prit de la faire languir, et ce fut avec un sourire charmeur que je lui rétorquai.

 « Des compliments doivent se faire désirer, très chère. Il ne convient guère de d’annoncer qu’on les souhaite – ils y trouveront un prétexte pour se faire attendre. »

Je m’attendais à ce qu’elle soit quelque peu bougonne face à cette réponse. D’un autre côté, j’avais bel et bien prévu de la complimenter, mais de façon progressive. Déclamer de fausses éloges à tout va nuisait à la crédibilité de ces dernières, et il fallait qu’on les sente comme méritées pour qu’elles fassent effet. Même si on n’y pensait goutte, tout compliment devait venir à point. Chaque mouvement sur un échiquier comptait, jusqu’à cerner la cible principale. Les erreurs étaient parfois permises, mais elles rallongeaient considérablement l’œuvre, lorsqu’elles ne la perdaient point. Un compliment placé avec hâte était une erreur.

J’en avais moi-même commis une, en affirmant qu’elle avait de la suite dans les idées. Comme elle disait, Lilith préférait se laisser bercer par le rythme de notre échange. A cela, je répondis d’un vague hochement de tête.

 « Il est vrai. »

Je ne m’attardai guère là-dessus. La discussion se poursuivit, et ce ne fut que péniblement que nous parvînmes à dissiper le malentendu. Il était bien dommage qu’elle se montrait aussi insistante et matérialiste sur les détails – cela nuisait à son charme. Encore une fois, je décidai de ne point relever pour le bon déroulement de la soirée. Si jamais ces insistances venaient à me lasser, je lâcherai l’affaire. Un jeu n’avait d’intérêt tant qu’il demeurait distrayant. Tournez-le en prise de tête, et il perd son sens même.

Quoiqu’il en soit, Lilith se permit une pique à mon égard – pour changer – à l’issue de cette mésentente. Elle laissa entendre nonchalamment que j’étais potentiellement la cause de ce trouble, ce qui me fit doucement sourire. Je décidai de répliquer sur un air énigmatique.

 « Les mystères de cette soirée chamboulent également les repères. C’est en étant troublé qu’on apprécie les nouveautés et les charmes. »

Je la laissai interpréter comme bon lui semblait cette phrase. Elle n’était point indépendante de ma réponse sur mes envies, ce qui suscita à nouveau l’intérêt de ma partenaire. Qu’elle se crée donc son propre scénario – je ne comptais affirmer ou infirmer pour le moment. Ses hypothèses m’amusèrent : elle ne savait déterminer si j’étais cartésien ou empiriste, tandis qu’elle se persuadait que j’agissais au gré de ses stimulations. Je ne m’estimais guère comme appartenant distinctement à une catégorie ou l’autre, bien que j’appréciais davantage le côté empiriste. La découverte de nouvelles sensations était un paradigme distrayant, mais je m’y essayais sans jamais y soustraire la raison. Tout du moins, dans la majorité des cas.

Ma nouvelle expérience de la soirée était donc de découvrir la personnalité de quelqu’un comme Lilith, derrière un masque. Petit à petit, son personnage se précisait à mes yeux, et si elle se montrait joueuse sur bien des points, ce n’était point moi qui allais rompre cette tendance. Je me contentai de répondre sur un air toujours aussi charmeur.

 « Qui sait ? Il ne tient qu’à toi de chercher à le découvrir. »

La valse prit fin, et son défi vint enfin. Elle ne manqua point de se complimenter encore une fois, ce qui me poussait à retarder mes éloges. Ou du moins, je partis de ce principe-là… jusqu’à ce qu’elle me soumette son gage. Lilith désirait… que je lui chante ses louanges ? En dépit de mon assurance naturelle, je ne pus m’empêcher de rester immobile et muet deux ou trois secondes. Moi qui étais déçu du défi précédent, je trouvais celui-ci… absurde. Il ne fallut cependant point longtemps avant que je ne reprenne mes esprits, quoique je réfléchissais encore. L’hésitation me prit : est-ce que j’acceptais et les lui clamais réellement comme elle le désirait, ou est-ce que je ne m’adonnais pas plutôt à une parodie pour la tourner en ridicule ? Une chose était certaine, dans un cas comme dans l’autre, je perdrais toute crédibilité suite à ce gage, et la question que je me posais était la suivante : dans quelle mesure je l’entraînais dans ma chute ?

D’un autre côté, qui prêterait attention ? Ce bal d’inconnus prendrait fin, chacun retournerait à ses occupations, et tout le monde ferait peu de cas des gens avec qui ils n’avaient que peu ou pas échangé. Lilith serait une exception, mais je ne la craignais point. Ce n’était point non plus mon credo de refuser des défis, et je me résolus à accepter. Je me remis à sourire, bien que celui-ci fut davantage forcé que les précédents, et répliquai.

 « Eh bien… Voilà un défi considérable. Mais je ne suis guère mauvais joueur, je l’accepte. Permets-moi simplement d’aller me désaltérer le temps de trouver l’inspiration. »

Le chant n’était point un de mes centres d’intérêts, et je devais m’improviser compositeur et chanteur ? Un peu d’élixir vermeil faciliterait la tâche. Je réfléchissais à quelques vers pouvant bien sonner. Une chose était sûre : je ne manquerais point de lui asséner quelque gage aussi ardu par la suite ! Fallait-il encore que je trouve une proposition adéquate, mais chaque chose en son temps. Je finis par trouver une forme d’inspiration, puis me dirigeai un peu à l’écart du buffet, dans un endroit où l’on ne prêterait nullement attention à moi. Une fois cela fait, je m’adressai à Lilith.

 « Le chant n’est point ma tasse de thé, je te préviens. Mais un gage reste un gage. »

Je m’éclaircis la gorge, et me lançai sur un rythme assez semblable à la mélodie jouée en arrière-fond. Je tentai de garder tout du long un air assuré et suave.

 « Une belle et douce inconnue
Lança un défi incongru.
Sa personnalité masquée
Suscitait bien grand intérêt.
Comment chanter ses louanges
Sans connaître son visage d’ange ?
Elle avait l’air si vaillante
Svelte, agile et ravissante.
Son appétence pour les défis
Laissait son cavalier ravi.
Elle jouissait d’un sourire charmant
Joueur espiègle et vivifiant.
Avec elle, un aspect certaine
On ne s’ennuyait de bon chemin.
Mais qui était cette demoiselle ?
Derrière ce masque que cachait-elle ? »


Je conclus par une révérence. Définitivement, le chant n’était point fait pour moi. Je m’attendais à ce qu’elle rît aux éclats devant cette performance pitoyable. Si tel était le cas, elle pouvait être certaine que je ne manquerais point de prendre ma revanche.

Quelques secondes après, je me lançai dans une nouvelle question. Il me tardait de passer à autre chose.

 « Satisfaite ? Pour ma prochaine proposition, je dirais que tu agis pleinement au gré de tes émotions. Tu vis dans le présent, et tu ne cherches point à t’attarder sur des considérations futures lointaines. »

Ce soir, par exemple, profiter inlassablement de la soirée. Et demain serait un autre jour pour elle auquel elle penserait en temps et en heure. Voilà l’hypothèse que je faisais.

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[Quête - 18+] Le festival des masques - Ft Lilith

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