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 [Quête] La diseuse de bonne aventure [Lilith & Wriir]

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Sam 14 Mai 2016, 19:23

Musique dédicace d'ambiance:


Mon bâton au Temple des Esprits ne dégageait plus aucune magie, m'abandonnant alors que j'avais de mon côté abandonné les Aetheri. En attendant, il restait toujours un excellent bâton de marche, et vu l'endroit où je me trouvais, fracasser un crâne avec ça plutôt qu'avec mes deux faibles poings.

L'Antre des Damnés - c'est ainsi que l'endroit s'appelait - n'usurpait pas la terreur que son nom provoquait. Tout, absolument tout, respirait l'hostilité, l'inhospitalité, le sentiment que l'on serait bien mieux à un autre endroit qu'ici même. Pourtant, en tant qu'Ombre, il nous fallait aller là la mort était demandée, voulue, aveugle ou encore inopinée.

La révolution que l'Esprit de la Mort avait initiée avec le livre de Sympan mettait du temps avant de m'amorcer, et bon nombre continuaient de suivre la liste des morts qu'on leur donnait. Par souci de facilité, pour soulager leur conscience déjà meurtrie de ne pas "choisir" qui tuer, ou la peur des conséquences qu'une "mauvaise mort" pourrait engendrer, ils laissaient les supérieurs décider et tout le monde s'en accommodait.

Pour ma part, j'avais accompli ma mission, un être était mort, un simulacre de suicide, mais les torts qu'il causait, même dans pareil endroit, troublait l'équilibre tel que le voyaient les Ombres supérieures. Ce n'était pas une mort que j'avais décidé, car je me concentrais sur d'autres choses en ce moment, dont l'une étant de gagner en puissance, en indépendance et ainsi avoir une plus large marge de manœuvre. Ce n'était pas en tant que Grand Faucheur que j'allais y parvenir.

Je ne tenais à me transformer en Ombre pour voyager jusqu'au Temple, ni même de me téléporter car il me fallait découvrir un peu cette contrée hostile et austère. A ma décharge, je n'avais été guère loin dans cette "antre des damnés", et déjà la lisière de l'endroit laissait entrevoir le pire de ce qui pouvait arriver à un aventurier un peu trop .... aventureux.

Mes pas se dirigeaient donc vers la cité la plus proche, et si mon allure était nonchalante, je restais cependant sur mes gardes. Le fait d'être déjà mort et donc .... "intuable" en quelque sorte, ne m'enlevait pas l'idée qu'il fallait toujours se montrer vigilant. Je pouvais à de très rares exceptions périr, par l'antimagie notamment. Mais plus que cela, garder ses sens en alerte évitait de tomber dans la négligence qui entraînait souvent bien des erreurs de jugement.

Pourtant, si je m'attendais à croiser un monstre surgi des pires cauchemars, un prédateur assoiffé par la proie que je pouvais être, la rencontre que je fis me prit complètement au dépourvu. Alors que j'empruntais un chemin en lacet, pris en tenaille entre un énorme rocher d'un côté et une falaise de l'autre, je tombais nez à nez avec ....

- Lilith ? J'écarquillais les yeux, car j'aurai pu parier que la dernière personne que j'aurai rencontrée au beau milieu de ces terres serait une fille des mers. Nul doute qu'elle serait aussi surprise que moi, mais je craignais un peu sa réaction, surtout vu l'endroit. Hum ... hé bien, heureux de te revoir, quoi que tu puisses penser.

Je me grattais la chevelure empoussiérée par mon voyage, avant de la regarder légèrement de coin.

- Hé bien .... - bordel par où commencer après mon départ soudain - tu n'as pas eu d'ennuis avec .... ton capitaine, l'équipage, tout ça la dernière fois ?... J'espère que tu ne retrouves pas ici car tu as été chassée de ton navire rassure moi ?

Ce serait un comble en y repensant. Certes Laan a perdu la vie, enfin, il a rejoint les Ombres mais cela Lilith l'ignorait, mais si tous nos efforts avaient été vains et qu'elle avait été chassée pour devenir une "terrestre", il y avait de quoi pester.

- Je sais ce que tu vas me dire, aussi au sujet de mon départ .... deux choses : La première, je suis désolé, si j'avais voulu, ça ne se serait pas passé comme ça. La seconde, je n'ai pas pu faire autrement, et je n'ai pas pu te laisser un message t'expliquant un minimum la situation. Je ne peux pas changer le passé, mais ne m'en veux pas plus que de raison. Je suis parti en partie pour te protéger.


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Dim 15 Mai 2016, 21:39

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir

A peine Lilith eut-elle posé le pied sur le continent dévasté que Rack indiquait déjà qu’il ne comptait pas s’arrêter à Mégido. Il lui avait communiqué toute sortes de précisions plus désolantes les unes que les autres sur le territoire qui devait s’offrir à elle. A tel point d’ailleurs, que la jeune orisha s’était demandée si son supérieur ne cherchait pas une nouvelle fois à la dissuader de son but. En effet, lorsqu’elle avait indiqué vouloir traverser le continent pour se rendre au plus vite à la cité des Orishas, celui-ci avait tenté de parlementer longuement concernant l'itinéraire à emprunter. Le principal point de discorde concernait ce territoire, la fameuse « antre des damnés ».. Si, initialement, Lilith n’avait pas pris garde à ses diverses mises en gardes et conseils, bien vite, elle se rendit compte à quel point les descriptions de Rack se situaient en dessous de la réalité. Une fois qu'elle eut pénétré dans ce territoire, seul l'orgueil de la pirate la poussa à continuer son chemin… Et... Sans cette fierté qui la caractérisait, rapidement, la rouquine aurait tenté de faire demi-tour et fuir cette partie du continent qui portait si bien son nom. La roche était omniprésente, sans pour autant avoir ce côté minéral, rassurant. Non, ce n’était que froideur, et surtout, crasse et monstres à perte de vue. Un spectacle de désolation où se mêlait charogne en putréfaction et charognard en mal d’actions..  Une lourde histoire imprégnait les lieux, ou en tout cas, leur donnait une allure des plus sordides… Lilith regretta une nouvelle fois de ne disposer que d’un sens de l’orientation particulièrement limité… Y voir un raccourci sur le papier pouvait être séduisant, mais la réalité en revanche demeurait toute autre.

Sur ses gardes, la rouquine traversait donc ce territoire à l’ambiance étouffante, quand une silhouette familière se dessina devant elle. Un léger frisson remonta le long de sa colonne vertébrale surtout en raison de la surprise.

- Wriir…

Elle resta un instant interdite en le regardant et déglutit avant de le rejoindre en arborant un sourire de façade. La rouquine haïssait être facilement lisible… Elle s’en voulait de s’être beaucoup trop dévoilée la dernière fois qu’ils s’étaient vus… Rester sur un jeu plus ou moins de séduction, compte tenu de leurs difficultés à dialoguer, lui aurait été sans doute beaucoup moins douloureux. Aussi, la petite orisha tenta de répondre dans un premier temps sur un ton bien plus léger.

- Eh bien… Non.. Je n’ai eu aucun ennui en fait. Faut dire que le fait de voir Laan s’effondrer du haut du mât alors que j’étais avec Rack a dû beaucoup aidé. Quant à ma présence à terre.. Faut croire que même des pirates peuvent avoir envie de se promener dans des territoires aussi accueillants.

Elle désigna l’environnement, plutôt macabre dans lequel ils se trouvaient. Sa mâchoire se crispa bien plus lorsque le jeune homme aborda leur dernière rencontre, et surtout bien évidemment… Son départ pour le moins… Abrupte. Elle eut d’ailleurs du mal à garder le sourire qu’elle s’était imposée. Elle acquiesça et croisa les bras.

- Ah oui ? Si tu avais voulu… Très bien, ça se serait passée comment alors ? Je t’en prie, je serais curieuse de savoir comment tu t’y serais pris..  

Quant à la deuxième raison, un éclat de colère traversa ses yeux. Pour la protéger ? Il se moquait d’elle ? D’amorphe dans son lit, il disparaissait d’un coup sans raison particulière, sans doute en était cette fois bien valide… Le danger immédiat qui pouvait impliquer une légitime défense apparaissait comme bien maigre… Cependant… Pouvait-elle vraiment lui en vouloir d’avoir elle-même trop parlé ? Lilith poussa un soupir, et passa l’une de ses mains nerveusement dans ses cheveux.

- Je ne suis pas certaine que parler de ma protection soit une chose avérée. Il me semble que tu as sans doute prouvé que tu étais plus utile en tant que garde du corps sur le Libertad à mes côtés, que je ne sais où…  railla la jeune orisha.

Elle fit un signe négatif de tête pour continuer ses propos.

- Quoi qu’il en soit, je ne crois pas t’en vouloir plus que la situation ne le permettait. Après tout… tu ne me devais rien. C’était même plutôt moi qui t’ai été redevable. Rien ne t’obligeait à me fournir la moindre information si tu ne le souhaitais pas.

En soit, elle ne mentait pas. Si elle devait en vouloir sincèrement à quelqu’un, c’était plutôt à elle qu’autre chose. La pirate fit un signe de main pour indiquer à Wriir qu’elle souhaitait évacuer la question.. Celle-ci n’avait de toute façon aucune réponse satisfaisante. Tout en restant à une distance raisonnable, elle tenta de répondre sur un ton plus léger.

- En tout cas… Tu as l’air de t’être plutôt bien remis de toute ça. Sans doute le fait d’éviter l’air marin… T’as même pas de nouvelles blessures… J’ai aucune raison de chercher à te déshabiller aujourd’hui…

En arborant un air faussement contrarié, la rouquine poussa un profond soupir afin de mimer une déception sincère.

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Lun 16 Mai 2016, 18:27

La vie réservait de sacrées surprises, et en cet instant, dans pareil endroit désolé et hostile, je ne saurai dire s'il s'agissait d'une bonne ou d'une mauvaise. Oh, la revoir en vie et visiblement en bonne forme me faisait plaisir, mais le passé ne jouait pas en ma faveur. J'ignorais juste totalement comment elle réagirait en me tombant dessus sans crier gare aussi avais-je pris l'initiative de mettre les pieds dans le plat, histoire de couper court à un silence nourri d'interprétations et de gêne.

Si son air trahit la même surprise de me voir que moi de la croiser ici, elle reprit vite son aplomb habituel, même s'il était assez aisé de déceler une certaine rancœur difficile à digérer. Je lui souris néanmoins quand elle m'indiqua le motif de sa présence ici.

- Effectivement, tu as vraiment bon goût pour visiter les contrées accueillantes de l'Antre des Damnés dès que tu poses les pieds sur terre. C'est le nom de l'endroit qui a suscité ta curiosité ?

Je crevais l'abcès en présentant des excuses sur mon départ précipité, et la curiosité de Lilith ne manqua pas de me faire réfléchir sur quoi lui dire. Quelle idée de se rencontrer ici, dans un coin paumé, où changer de sujet relevait de l'impossible ! N'y avait-il pas un monstre dans le coin qui aurait pu nous occuper là maintenant tout de suite ! Je soupirais. Même si lui révéler cela me fera paraître pour un imbécile, je pouvais bien lui avouer cette vérité.

- Mes souvenirs sont assez vagues, mais disons qu'après avoir ... hmmm .... incité Laan à sauter n'est ce pas, je me suis senti dans un état de faiblesse que je n'avais jamais connu auparavant, et .... je ne pouvais pas me permettre d'être aussi vulnérable. Je .... peux représenter un certain danger, même si d'aspect je n'en ai pas l'air. Quant à partir sans te laisser un mot, c'est ... je m'ébouriffais la tignasse, m'encourageant par un au point tu en es Wriir, tu peux bien le lui dire ...., je finis par lui révéler la vraie raison : Je ne sais ni lire, ni écrire. C'est à peine si je sais gribouiller mon prénom. Alors t'expliquer sur un vélin mon départ, j'espère que tu comprendras que c'était au delà de mes capacités.

Je ne détachais pas mon regard du sien, comme pour ne rien louper de sa réaction, de sa façon qu'elle aurait de me juger. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même après tout, je n'avais qu'à me sortir les doigts du fondement pour une bonne fois pour toute apprendre à lire et à écrire le commun, mais à chaque fois, pour des raisons toutes plus nulles les unes que les autres, je repoussais ce long et laborieux apprentissage.

- Chacun se rejette la faute visiblement, je m'excuse d'être parti sans prévenir, tu m'indiques que je n'ai pas de compte à te rendre, mais ce n'est même pas cette notion de compte, juste que j'aurai préféré que les choses ne se terminent pas comme elles se sont terminées. Nous avions, coup de poignard mis à part, passé un bon moment ensemble, aussi court fut-il.

Quand elle s'étonna de mon état physique, j'opinais de la tête, sans vouloir rentrer dans les détails.

- En effet, l'air marin, le rhum et un bandage bien posé font des miracles apparemment ! Que fais-tu dans ce coin Lilith sinon ? Ce lieu est très dangereux tu en as conscience non ?

Je ne sous-estimais pas sa force et sa volonté, juste que se balader seule quand on était "vivante", ici, était des plus risqués.

- Tu dois avoir une bonne raison je suppose, mais je ....

Je ne terminais pas ma phrase, car j'entendis non loin d'où nous étions des grelots tinter régulièrement. Je fronçais les sourcils, trouvant ce bruit particulièrement décalé avec notre environnement, et me tint sur mes gardes, m'approchant de Lilith pour la protéger au besoin. Quand notre adversaire arriva dans notre champ de vision, ce fut de nouveau la surprise qui modifia mes traits. Une vieille femme, chargée de gri-gris en tout genre, un manteau élimé dont on pouvait deviner sur le haut la fourrure d'un animal mort depuis des lustres. Son visage était parcheminé de rides au point que ses yeux semblaient enfouis dans ces plis quand elles les avaient fermés. Les grelots trônaient sur le baton qu'elle tenait d'une main, s'en aidant pour marcher à un rythme bien trop lent pour qu'elle puisse survivre ici.

- Que faites-vous ici ? l'interpellais-je, mais la vieille dame n'eut pour seule réponse qu'un mouvement bien rapide pour son apparence, dégainant ... une boule translucide qu'elle tenait par la paume et ses doigts écartés. Une sorte de vent soudain et fugace nous traversa, à l'image d'un courant d'air surgissant d'une porte à peine ouverte.

Une voix éraillée surgit de cette antre ridée et dégarnie de presque toutes ses dents.

- Oh oh .... oh oh .... je me disais bien que tout ceci venait d'ici ... Elle secoua son bâton qui tinta de plus belle, à l'image de ces écervelées qui voulait conjurer le mauvais sort. Oh oui, c'est ici que l'équilibre est rompu, que le malheur s'abattra. Mes enfants, qu'avez-vous fait pour attirer le mauvais œil sur vous de la sorte. Par les Aetheri, vous encourez le pire, oh oui, le pire !! Elle nous fixa tour à tour, et dit d'une voix grave : Les malheurs ont toujours une source, terminant sa phrase par une levée de bras théâtrale.

Je regardais, l'air interrogateur et inquiet, Lilith en me demandant ce qui venait de nous tomber sur la tête. Je lui murmurais :

- Ne me dis pas que ça a un rapport avec ... le Libertad hmm ?
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Mer 18 Mai 2016, 02:16

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir


Face au spectacle de désolation qui les entourait, Lilith se mit à rire, surprise de la répartie du jeune homme. Plus d’ailleurs en raison de ses propos lors de leur dernière rencontre

- Faut croire que tu as fait des progrès en ce qui concerne l’ironie. J’irais même jusqu’à dire que tu sais la déceler à merveille… Et certes, le nom de l’endroit a en effet un certain charme… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est raccord avec le paysage… Enfin… Tu m’étonneras de te trouver ici également.


Elle lui adressa un léger sourire charmeur qui s’estompa quelques peu alors qu’il détaillait un peu plus sa fuite. La jeune orisha haussa un sourcil. Il ne se rappelait plus en détail ? Avec une forme de langueur, Lilith se rapprocha de lui tout en le fixant d’un œil légèrement amusé. Pour le coup, ce n’était pas les images qui lui manquaient en tête. S’il était dans un état de faiblesse évident lorsqu’elle l’avait rencontre… Il avait également été… Mis à nu face à elle..

- Dommage qu’ils soient vagues… Je suis certaine que tu ne serais pas parti si vite si tu avais une mémoire pleine et entière des différents événements…

Mis à part le veiller, elle n’avait évidemment rien pu faire, mais l’idée l’amusait. Pour autant, elle reprit son sérieux suite à ses révélations. Lui ? Un certain danger ? Dans l’état où il était ? Son visage traduisait sans doute une forme de perplexité.

- Wriir.. ; Je veux pas te vexer tu vois… Mais si visiblement tu as pu avoir une réelle influence sur Laan… Tu étais bien trop faible pour pouvoir me faire quoi que ce soit… En tout cas, en termes d’agression.

Le jeune homme paraissait prêt à lui adresser une nouvelle confession que Lilith accueilli en écarquilla les yeux face à sa révélation. En soit, il était un orisha… Si seul un vampire s’était « chargé de lui » comme d’un vulgaire jouet… Il était possible qu’en effet, ce dernier n’ait pas souhaité endosser le rôle de percepteur. Le phénomène n’était pas si rare pour tous ceux qui n’avaient pas eu « la chance » d’êtres des esclaves au milieu d’un groupe. En revanche… De là à le reconnaître, et à le dire avec si peu d’hésitation, même si sa gêne demeurait perceptible, la rouquine demeurait impressionnée. Un certain nombre de questions se formèrent dans sa tête, mais elle n’eut pas le temps de les formuler. Le malaise la gagnât également.

Elle poussa un soupir, plus de dépit qu’autre chose. Lui avouer une telle faiblesse ne devait pas être des plus facile, et quelque part, elle se demandait pas si cet aveu ne jouait pas dans le sens du pardon qu’elle ne pouvait manquer de lui accorder. La rouquine releva la tête et ne s’embarrassa pas pour une fois de ses expressions parfois bien trop théâtrale qui lui permettaient de ne pas se poser trop de question.

- Je vois… je comprends qu’en effet la situation n’était pas la plus évidente… Mais simplement m’attendre pour me dire que tu devais partir aussi vite que possible… Je sais pas.. C’était tout de même envisageable. Et ça, j’aurais pu le comprendre également.

La disparition soudaine de l’orisha lui avait fait beaucoup de mal, c’en était même disproportionnée, et Lilith le savait bien trop pour pouvoir lui en faire un nouveau reproche fondé.

- Mais j’aurais préféré en tout cas. Justement, parce que je crois que je n’ai sans doute jamais passé un moment aussi agréable avec quelqu’un qui se fait poignarder, involontairement, pour mes beaux yeux. Lui lança t elle en souriant.

Elle s’était rapprochée de lui en faisant mine de l’observer sous toutes les couture lorsqu’il rebondit sur son allure.

- Des miracles en effet… Mais tu devrais revenir à bord du Libertad. A terre, tu t’empattes quelque peu, hein mon gros ? taquina t elle en le pinçant sournoisement au niveau du ventre.

Rapidement, elle pourrait constater s’il continuait à avoir un véritable sens de l’ironie. Se repositionnant face à lui, elle finit par répondre à sa question, sans doute quelques peu déridée par leur échange.

- Pour ne rien te cacher, Wriir, je visais Megido, et non l’antre des damnés. Rack m’a bien conseillé de ne pas venir m’aventurer par ici… mais à part en mer… Je suis incapable de m’orienter… Moi tout droit…

Au moins, ça m’allait… Même si, à ce qu’il parait, ce n’est pas ici qu’il faudrait faire un pique-nique.
Pour autant, la rouquine ne put continuer à taquiner le jeune homme alors, que, bien malgré elle, Lilith retrouvait un goût plus sincère de la plaisanterie avec lui. En effet, une étrange vieille-femme semblant sortir de nulle part, commença à proférer des paroles incompréhensibles. Le pire… Lilith espérait bien l’avoir laissé derrière elle, et rien ne lui donnait envie de donner un quelconque crédit à ces paroles.
Pourtant, tout dans l’attitude pouvait faire passer cette étrange apparition pour une sorte de prophétesse. Du moins, elle en avait l’attitude. Quant à aborder les Aetheris de la sorte…Cela lui faisait froid dans le dos. Pourtant, malgré tout, ce furent les paroles de Wriir qui la firent sursauter au possible.

- Le Libertad ? Non… Je ne pense pas… Il y a pas de raison…

Malgré tout, Lilith soutenait à présent du regarde l’ermite édentée qui se contenta d’un rire de satisfaction. Ce dernier voulait tout est rien dire… Megido était si proche… Il suffisait qu’elle en ait la volonté, et enfin elle pourrait atteindre ce but qu’elle s’était fixé depuis des mois… Pourtant… Laisser au loin le Libertad courir un danger éventuel… C’était au-dessus de ses forces… La rouquine se retourna alors prête à faire demi-tour.

- Dis-moi, Wriir, t’as pas envie d’être mon garde du corps à nouveau ?


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Jeu 19 Mai 2016, 18:19

- J'essaye de m'entraîner sur ces concepts qui me sont étrangers, et j'ai remarqué que l'ironie est souvent employée dans les discussions. Je suis ravi d'entendre que j'ai réussi à faire une phrase ironique, même si tu l'as décelée assez rapidement je dois dire. J'ai encore du mal moi pour faire la différence.

Je lui rendis son sourire, un peu plus soulagé que ça ne finisse pas en règlement de compte ou en colère noire au beau milieu de nulle part. Même si le sujet qui suivit fut moins joyeux, même si je persistais à croire qu'il fallait évacuer ce sujet une bonne fois pour toute.

- Je ne sais pas ce que j'aurai fait si tout s'était passé comme je l'avais imaginé, mais je serai probablement resté oui. Tu ne m'aurais pas vu dans cet état de faiblesse. Quand je parle de danger, ce n'est pas forcément vis-à-vis de l'état dans lequel je me trouvais, mais peu importe. Je reste content de te revoir Lilith, même si le lieu n'est pas le plus tranquille du secteur. Je suis ici car je devais voir quelqu'un. Sinon crois bien que je ne m'aventurerai pas dans cet endroit hostile.

Quand je lui révélais mon illettrisme et je perçus assez rapidement et facilement son étonnement, et le malaise silencieux qui s'instaurait entre elle et moi. Hé oui Lilith, même un enfant était plus doué que moi sur ça !! Si ma servitude en était la cause, j'étais le seul responsable désormais, et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même.

- Je compte faire en sorte de remédier à cela prochainement. C'est assez handicapant au quotidien. Quant au fait de t'attendre, je l'aurai fait mais je n'ai pas pu crois moi.

Elle finit par me faire un compliment, et se risqua même à me taquiner sur mon poids. Je fis mine d'être offusqué alors qu'elle me pinçait le ventre.

- Il ne t'a rien fait ce ventre tu sais ! Ca fait plusieurs fois qu'il est violemment agressé par tes mains, tout se paye un jour ! D'ailleurs, je ne suis pas certain que le grand large me fasse du bien de ce côté là, t'as pris côté fessier hein.

Je lui rendis son sourire taquin, comprenant un peu plus l'ironie à chaque fois. Cela dit, depuis que j'étais devenu chair et sang, je m'étais peut-être empâté à force de manger quand ça n'était pas nécessaire auparavant. J'allais devoir utiliser plus souvent mon pouvoir de changement d'apparence.

- Tu veux aller à Megido, en passant par ici ?... Ah oui quand même .... Sans provision en plus, tout va bien !! Je dois avoir une pomme dans mon sac, tu la veux ?...

Nous fûmes cependant dérangés par la vieille femme aux allures mystiques et dérangeantes, qui nous promettaient ni plus ni moins que le malheur à venir. Je la regardais, notamment au niveau de son cou, pour m'assurer qu'il s'agissait bien d'une vivante. Je me serai étonné qu'elle puisse détecter ma vraie nature, et prédire à demi-mots que le malheur planait au dessus de nos têtes vu que j'étais une Ombre. Quand Lilith me proposa d'être son garde du corps, j'étais partagé entre amusement et perplexité.

- Je sais que je ne suis plus à un coup de poignard près, mais c'est vraiment parce que tu n'as rien d'autre sous le coude que tu fais appel à moi. répondis-je avant de lui sourire. Comme je n'ai plus rien à faire ici, je peux suivre la même route que toi, et essayer de te garder en vie jusqu'à ton bateau.

Je jetais de nouveau un regard vers la vieille femme, finissant par briser le silence entre elle et nous.

- Sur quoi te bases-tu pour nous dire pareille chose ? As-tu eu un présage ? C'est la première fois que je te vois d'ailleurs.

La vieille semblait nous avoir déjà oublié, continuant à psalmodier des litanies pour la plupart incompréhensibles, continuant de proférer malheur et désastres tout en agitant son bâton à grelots passablement irritant.

- Laissons la où elle est, elle semble délirer et nous avons mieux à faire.

Nous avions à peine fait quelques mètres que je marchais dans une flaque de boue noirâtre, qui n'avait strictement rien à faire là, ne manquant pas de coller et de digérer ma chaussure en guise de récompense.

Je clopinais jusqu'à un rocher pour m'appuyer dessus, le pied jusqu'au mollet dégorgeant de cette mixture gluante, pestant d'avoir perdu ma chaussure.

- Je sais ce que tu penses, je sais que tu vas rire, et .... vas-y ne te gène pas après tout, ça ne ramènera pas ma chaussure, car je n'ai pas forcément envie de fourrer ma main à l'intérieur de .... euh, elle est où la flaque ?...

Plus aucune flaque au sol, alors ma jambe était toujours imbibée, et ma chaussure disparue.

- Là, ça commence à devenir anormal, et je n'aime pas ça du tout.

Je regardais Lilith se marrer, quand une masse difforme tomba dans ses cheveux. Haussant les sourcils, je levais la tête pour apercevoir un oiseau s'éloigner comme si de rien n'était. Regardant de nouveau Lilith, le sourire aux lèvres, je ne pus m'empêcher de lui glisser :

- Cette broche dans tes cheveux te va à ravir !

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Sam 21 Mai 2016, 02:55

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir



Lilith esquissa un sourire un peu plus marqué.

- Mais moi je n’ai jamais dit que je n’en utilisais pas. Et c’est même sans doute une bonne nouvelle que tu en apprends l’usage… On risque même de se comprendre maintenant, c’est pas formidable, ça ?

Pourtant, rapidement, la rouquine tenta de quitter ce petit jeu plutôt ironique pour rester concentrée sur le reste des paroles de Wriir. Nerveusement, celle-ci ébouriffa ses cheveux, et poussa un léger soupir.

- Ca te dérangeait tant que cela que je t’ai vu ainsi ? En tout cas assez pour partir sans m’attendre ? De mon côté, la seule chose qui m’inquiétait sur le moment, c’est que je ne comprenais pas ce qu’il t’arrivait. Et que ton état ne me permettait pas de savoir si je devais ou non faire intervenir le chirurgien du Libertad. T’as pu voir tout de même que mes dons en matière de soin s’arrêtaient à demander à un mort s’il était vivant et à soigner une plaie avec de l’alcool. Sur le danger encouru. Je suppose que ça fait partie des choses sur lesquelles tu souhaites entretenir un mystère, non ?

Il lui était purement et simplement impossible de déterminer si, oui ou non, il y avait un réel danger. Si croire le jeune homme était envisageable. La nature de ce danger paraissait à l’orisha réellement aléatoire, tant l’allure de Wriir ne soulevait pas de méfiance spécifique. Il enchaina sur sa fameuse confession concernant son illettrisme. Lilith écarquilla les yeux une fois qu’il lui eut fait l’aveu de s’atteler à une tâche si lourde, mais rapidement, elle en fut ravie et le lui signifia avec un sourire éclatant.

- Eh bien écoute… C’est une belle entreprise… Je te souhaite beaucoup de courage ! Mais du coup… Même si tu ne sais pas lire… Tu peux aussi recevoir des courriers ? C’est sans doute une question idiote… Mais, sur le Libertad, on a de quoi recevoir nos lettres de la part de n’importe qui. Apparemment, et s’il suffit que j’écrive ton nom pour t’envoyer une missive.. Je me demande ce que tu en ferrais…

La question n’était pas tout à fait désintéressée… Il avait déjà disparu une première fois sans prévenir… Si, au moins, elle pouvait cette fois riposter, ne serait-ce que par courrier… Ce serait déjà une belle victoire… Néanmoins, indépendamment de toutes ces interrogations, la rouquine porta son regard sur le ventre de son interlocuteur sans quitter son expression moqueuse.

- Il a pas l’air de s’en plaindre beaucoup… Tu veux qu’il soit agressé moins violemment sans doute ?

L’échange devenait en effet bien plus fluide, Lilith éclata de rire à ses propos et retourna sa tête pour regarder son fessier par-dessus son épaule.

- Confonds pas.. C’est que du muscle moi !

Comme pour lui prouver, elle claqua sa main sur ses courbes charnues, comme si ce simple geste suffisait à en prouver la fermeté.

- Je grimpe toute la mâture à chaque fois, je ne me téléporte pas ! Je t’aurais bien dit que je te le montre pour te le prouver, mais tu finirais par croire que ce serait une habitude pour toi de faire face à une femme dévêtue… Je vais tout de même pas te donner de mauvaises habitudes…

Son visage se décomposa aux paroles de son interlocuteur. Même en marche droite, elle avait réussi à se planter de route ? Ce n’était pas possible…

- Je suis si loin que ça de Megido ? demanda-t-elle tout en craignant tout de même la réponse.

Dépitée, elle poussa un soupir, et lui jeta un regard sombre lorsqu’il parla de provision. Elle avait son estomac qui hurlait à la mort depuis déjà plusieurs heures..

- Une pomme.. Mouais… Enfin, vu mon appétit… Une pastèque serait plus adaptée.

Elle poussa un soupir et lui reprit avec un nouvel entrain.

- Tu sais que c’est cruel de te moquer ainsi.

D’autant plus que la pirate ne parvenait même plus à savoir s’il plaisantait ou pas… Elle retrouva un sourire bien plus franc lorsqu’il accepta de l’accompagner.

- Ne sois pas si mauvaise langue ! J’ai fait l’aller seule, j’aurais pu faire de même pour le retour… Et j’ai même l’impression que c’est parce que, de ton côté, c’est parce que le décor ne te plait pas et que tu t’ennuies que tu acceptes le privilège que je t’offre !

Avant de prendre la route, Wriir tenta une ultime fois de communiquer avec la vieille ermite sans doute pour qu’elle explique ses visions… Pourtant, cela semblait peine perdue.. Même à son rire.. C’était plus qu’étrange, comme si cette dernière ne pouvait être douée de raison. Et pourtant, ils s’apprêtaient à faire demi-tour sur la base des paroles de la diseuse de bonne aventure.

- Ouais.. Mieux à faire… Enfin… J’espère… Elle est légèrement atteinte tout de même…grogna la rouquine.

Songeuse, elle ne prit pas tout de suite garde à la difficulté que rencontrait son compagnon, ni la raison qui le poussait à être à la traîne. Pourtant, lorsqu’elle se retourna et qu’elle le vit se déplacer à cloche-pied, sa surprise fut rapidement éliminée en raison de son hilarité qu’elle ne parvenait pas à calmer. La rouquine se rapprocha de lui et lui ébouriffa les cheveux.

- Ooh Pauvre chou… Bah alors ? On a peur d’une flaque dévoreuse de chaussure… T’es tout de même un garde du corps avec un gros manque de crédibilité…

Elle jeta un coup d’œil à son mollet et passa l’index sur le liquide visqueux pour tenter de l’analyser lorsqu’elle sursauta en sentant un liquide couler dans ses cheveux. Ahurie, elle croisa le regard du jeune homme qui paraissait tout à fait satisfait de ce retour de bâton tombé du ciel. Et ce ne fut pas que le regard, il se permit même une réflexion moqueuse, ce qui fit sourire l’orisha.

- Là, tu commences à manier au mieux l’ironie, bizarrement. Mais excuse-moi de faire des efforts pour m’intégrer au paysage !

San prévenir elle se jeta sur lui pour le câliner en le serrant dans ses bras, mais surtout, en prenant bien soin de frotter sa tête contre les vêtements du jeune homme.

- Mais t’as vraiment trop de chance, je suis très partageuse…
souffla t elle avec un sourire taquin.


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Sam 21 Mai 2016, 15:57

Je ne voulais pas m'éterniser sur ce qui s'était passé sur le Libertad, car n'importe quelle réponse que je formulerai engendrerait son lot de nouvelles questions, et je finirai inéluctablement par me faire coincer dans mes propres mensonges.

- D'ici que je trouve un jour peut-être le pouvoir de remonter dans le temps, accepte juste mes excuses d'être parti de la sorte. D'ici là, l'endroit où nous sommes ne se prête pas spécialement à la discussion anodine.

En parlant de moyen d'expression, elle m'interrogea sur l'éventualité de recevoir des missives. Je n'avais jamais compris comment ce système fonctionnait, si ce n'est que j'avais une fois reçu un simple mot, mon nom à dire vrai, en provenance vraisemblablement de Cassiopée. Je ne lui avais pas répondu, ne sachant pas quoi lui dire, ni comment lui écrire. Il fallait que j'aille à Basphel, je m'y rendrai après avoir raccompagné en lieu sûr Lilith.

- Tu peux toujours essayer oui, avoir de tes nouvelles me ferait plaisir. Il y a cependant de fortes chances que je doive la faire lire, sauf si tu attends que je sache lire et écrire. Ca peut prendre un certain temps, je ne garantis rien. Si l'envie te prend en tout cas, ça me fera plaisir.

Je souriais en l'écoutant reparler de l'anecdote du ventre et du fessier. Elle n'avait pas retenu que le négatif de notre toute première rencontre.

- Que du muscle, ce qu'il ne faut pas entendre ! Mais je vais décliner ta tendance à t'exhiber devant le premier Orisha venu plutôt , car l'endroit ne s'y prête pas du tout !! Je lui fis un clin d'oeil entendu.

Je lui jetais quand même la pomme, mes provisions étaient minces, mais normalement largement suffisantes pour quitter cet endroit et trouver une taverne où se réapprovisionner au besoin.

- Tu me fais peur quand tu penses à une pastèque lors d'une expédition sur terre. Tu n'as pas plus encombrant et moins nourrissant que cela encore ?! lui répondis-je amusé, avant de croquer dans mon propre fruit.

Quand la femme édentée nous déclama ses présages de malheur, je n'aimais pas du tout la tournure des événements. Certes, j'avais rencontré tellement de gens dérangés - l'Asile en regorgeait dans chaque cellule ou presque - mais rencontre un oiseau de mauvaise augure pareil au beau milieu de nulle part, à nous cracher à la figure que les malheurs avaient toujours leurs sources, il ne fallait pas prendre cela à la légère, même si nous découvrions qu'il ne s'agissait que des élucubrations d'une vieille dérangée.

Mes craintes furent nourries assez rapidement alors que nous nous éloignions de la pseudo-prophétesse, et qu'au beau milieu de nulle part, je fasse preuve d'une maladresse - ou malchance - telle que je perdais ma chaussure dans une flaque surgie de nulle part, et qui quelques dizaines de secondes après, avait disparu en me laissant comme souvenir la moitié de la jambe engluée dans un liquide noirâtre.

Lilith ne manqua pas l'occasion comme je le craignais d'en rajouter une couche, et je ne pouvais lui en vouloir même si perdre une chaussure ici n'était pas la meilleure nouvelle du moment. Je remerciais intérieurement l'oiseau qui fut plus compatissant que Lilith dans mon malheur et se soulagea sur ses cheveux en guise de soutien.

Soutien que sa générosité ne manqua de me le faire partager alors qu'elle m'étreignait pour s'essuyer sur moi.

- Hmm mmh ... Tu ne pensais pas déjà que ton garde du corps d'infortune n'avait pas déjà eu sa dose de trucs bizarres et sales pour me rajouter tes cadeaux de la nature sur mon torse ?

Je regardais le résultant, une moue un peu dégoûtée, surtout que je n'avais aucun habit de rechange. Je l'enlaçais pour autant à mon tour entre mes bras, ce n'était pas une tache de plus qui était le plus important.

- Je suis content de te revoir, crinière de feu.

Les embrassades ne purent s'éterniser, car un grondement sourd et lointain semblait s'approcher de nous. Je me concentrais sur l'origine du bruit, fronçant inconsciemment les sourcils comme pour mieux y parvenir, pour finir par les écarquiller alors que je voyais face à moi, une masse énorme qu'un vent puissant amenait en plein vers notre direction !

- Une tempête de sable ! Trouvons un abri immédiatement !

Je relâchais Lilith, parcourant du regard la vaste étendue qui nous entourait, lieu de désolation austère et aride. Notre seule chance était cet amas rocheux à plusieurs centaines de mètres au sud, en espérant qu'il y ait une cavité pour nous protéger du gros de ce qui nous arrivait à la figure.

- Allez, ne traînons pas ! Je croquais une dernière fois dans ma pomme avant de la jeter, et courut avant de pousser un cri de douleur, oubliant complètement que j'avais une chaussure en moins. Les cailloux entraient dans ma chair comme dans du beurre, aussi pris-je le parti de perdre un peu en vitesse pour gagner en confort, claudiquant plus que je ne courais.

- Prends de l'avance, et vois si tu peux trouver un abri !! Je te rejoins !

Le grondement se fit plus menaçant, et déjà je sentais le vent violent nous pousser dans le dos, mais aussi les grains de poussière s'immiscer dans notre champ de vision.


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Dim 22 Mai 2016, 02:06

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir



Lilith fit mine de réfléchir à la non-proposition de Wriir.

- D’ici à ce que tu puisses, j’accepte le marché. Quant à l’endroit où nous nous trouvons… Je te défie de trouver un jour un lieu où je ne pourrais pas te tenir la conversation la plus anodine qui soit…

Bien qu’elle conservât une certaine amertume de ce départ précipité, l’orisha ne cessait de penser qu’elle ne le devait qu’à elle-même. Et puis… Malgré toute sa bonne – ou mauvaise selon le point de vue- volonté pour tenter de se forcer à camper sur ses positions, la rouquine ne parvenait pas à demeurer de marbre. Elle haussa un sourcil lorsqu’il expliqua que les modalités de réception seraient délicates. Ainsi, il devrait la faire lire… Un sourire malicieux se dessina sur son visage.

- Eh bien, pour te faire plaisir… Je te garantis dès à présent que l’envie va m’en prendre… Dès que j’aurais le besoin d’une protection rapprochée… Je sauterai sur ma plume, et tu seras le premier averti...

Après avoir observé son propre fessier, Lilith fit un signe négatif de tête en l’écoutant le critiquer.

- J’espère pour toi que c’est de l’ironie ! Je t’assure que de toutes les terres du Yin et du Yang, tu ne trouveras pas mieux dans le domaine ! Et cette fois, je ne me suis pas arrêtée aux femmes du Libertad… Quant à ma tendance à m’exhiber, il n’y avait que toi d’assez pervers pour me souligner qu’il n’était pas possible que je sorte couverte de ton sang… Et tu as insisté sur mon short !


Son sourire s’accentuait à ses propos. Si elle le chargeait de toute la responsabilité de son effeuillage… Elle avait pourtant conscience de s’être exécutée sans difficulté, et sans autre réelle demande de sa part… C’était elle aussi qui s’était installée sur lui plus d’une fois.. Un sourire moins joueur mais plus sincère se dessina à ce souvenir qu’elle évacua rapidement en attrapant la pomme qu’il lui jetait.

- Bah écoute.. Une pastèque… Il y a de quoi faire, c’est nutritif, et plein de jus désaltérant… Dans des conditions de voyages difficiles.. En avoir une sous la main pourrait plus facilement me rassasier qu’une pomme !


Malgré ses dires, elle n’hésita pas une seconde à se jeter sur le fruit en question, terriblement affamée, et elle ne se débarrassa du trognon qu’en rejoignant le jeune homme dont l’un des pieds était désormais nu. Hilare, elle n’aurait de toute façon rien pu avaler de plus. Elle lui adressa un sourire plus taquin lorsqu’il la rappela à l’ordre sur les taches nouvelles dont elle était à l’origine.

- Mais là, c’est différent… C’est de cadeaux qui viennent de moi, c’est pas gentil ?

Pourtant, à son tour, il l’a pris dans ses bras, la prenant au dépourvue et la déstabilisant à nouveau, comme il avait pu le faire dans sa cabine. Peut-être était-ce parce qu’il s’agissait d’un élan de sincérité dans lequel l’orisha ne décelait aucun sarcasme, ironie ou jeu.. Toujours est-il qu’elle se laissa aller contre lui et le serra cette fois sans chercher particulièrement à le salir, touchée par son geste. La jeune pirate haussa un sourcil à son surnom et finit par le regarder.

- Crinière de feu ? Ah oui… J’aime bien ce surnom en fait…


Elle se pencha pour l’embrasser sur la joue et lui souffla.

- Mais ravie également de te revoir, Wriir. Surtout sans couteau entre les côtes.

D’un coup, le jeune homme coupa court à cet instant et la força à se retourner. En effet… Question tourisme… Les lieux avaient encore un long chemin à faire… Elle se releva d’un bond, tapant sur sa besace pour en faire sortir une sorte de minuscule luciole, qui, face à la tempête s’apprêtait à se cacher à nouveau. Lilith fronça les sourcils.

- C’est pas le moment, Eff, va regarder là-bas, s’il y a de quoi avoir un abri…

La fée élémentaire sembla mécontente mais s’exécuta. Lilith s’apprêtait à partir en courant et écarquilla les yeux face aux difficultés de Wriir. D’un coup, sa chaussure manquante la fit nettement moins rire. Elle vint à ses côtés et passa son bras sous son dos et attrapa sa main.

- Bien sûr… Je vais te laisser galérer.. C’était exactement ce que j’avais en tête en fait… Je suis sûre que t’es télépathe…

La pirate jeta un coup d’œil vers les rafales qui ne feraient bientôt que les englober s’ils ne se dépêchaient pas.

- T’as de la chance que je sois petite, fais comme si j’étais une béquille.

Face à eux, elle suivait la faible lueur d’Eff qu’elle pouvait encore apercevoir dans ce désert de poussère. D’un coup, la lueur fut plus intense. La rouquine accentua son sourire. La fée avait trouver de quoi les protéger.

La rouquine accéléra les mouvements comme elle put pour ne pas se retrouver prisonniers de cet étau de sable. Jusqu’à ce qu’elle voit l’entrée d’une caverne signalée par la fée.. A peine furent ils entrés, qu’ils purent prendre conscience de la violence des vents qui frappaient au dehors. S’ils n’avaient pas pu se mettre à l’abri.. Lilith secoua la tête pour éviter de penser aux conséquences, et aux paroles de la vieille femme. Le changement brusque de météo acheva de mettre la caverne dans le noir. Sans la présence d’Eff, il y aurait eu fort à parier qu’ils auraient étaient incapable de voir la moindre chose. D’ailleurs, compte-tenu de la forme étrange de cette dernière, la pirate n’était pas tout à fait persuadée d’être bien plus en sécurité à l’heure actuelle.. Ne s’agissant pas de la priorité, Lilith aida Wriir à s’asseoir sur un rocher et regarda les plaies qu’il s’était faites au pied.

- C’est vraiment à croire que tu aimes bénéficier de mes soins..
Plaisanta-t-elle.

Elle lui tendit une flasque de rhum pour qu’il puisse se désinfecter, comme ils avaient pu le faire sur le Libertad, tandis qu’elle retirait l’une des lanières de cuir de l’une de ses cuisses afin d’en couvrir son pied et lui permettre de marcher sans trop souffrir du sol rugueux. Lilith s’assit alors sur la pierre à côté de lui et s’épousseta les cheveux. Son regard fut attiré par la tache toujours non identifiée qu’il avait sur son pantalon. Cela prenait de l’ampleur.. Elle releva la tête pour plonger une nouvelle fois son regard dans le sien, et lui souffla, sensuellement.

- Tu sais quoi... Pour mon plus grand plaisir, va falloir que tu retires ton pantalon là…


Elle lui adressa un sourire moqueur mais reprit sur un ton plus sérieux.

- Enfin ce truc progresse tout de même… Il t’a bouffé ta chaussure et a disparu… Ce serait… idiot de prendre des risques inutiles. Alors soit t’as une solution, soit ton pantalon y passe.


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Dim 22 Mai 2016, 19:40

- A mon humble avis, si tu veux une protection rapprochée digne de ce nom, tu as deux meilleures solutions que me prendre comme garde du corps : Soit tu recrutes un mercenaire qui connaît son métier, et qui de surcroît ne se prend pas de couteau dans les entrailles, soit tu fais en sorte de ne pas te mettre en danger, on a souvent tendance à l'oublier ! Le temps que ta missive me parvienne, j'espère que tu ne seras pas pressée. Donne moi simplement de tes nouvelles, ça me fera plaisir.

Je tapotais discrètement mon ventre alors qu'elle me faisait l'éloge de son fessier. Je roulais des yeux en l'entendant s'envoyer des fleurs de la sorte, tentant tant bien que mal de conserver mon sérieux. Quand en plus elle me traita de pervers pour l'histoire du sang, je levais presque les bras en signe d'impuissance.

- De une, en parlant un peu trop de ton fessier, tu auras les mollets qui vont gonfler, ça ne fera pas joli. Je marquais un temps de silence, réfléchissant un instant, ou les chevilles plutôt, bref !! De deux, tu voudras bien m'excuser de m'être pris un coup de poignard qui t'aurait envoyé dans les profondeurs de l'océan et sali tes habits. Un fessier tout froid, bleu et dur, tu aurais perdu ta première place !

Je lui fis un clin d'oeil entendu, avant que la pomme, l'étreinte et son nouveau surnom ne finissent par être balayé par la tempête qui s'abattait sur nous. Alors que je me blessais le pied, je ne fus forcément pas surpris de la voir faire le contraire de ce que je lui demandais en m'aidant à marcher plus vite. En revanche, qu'un petit être soit sous ses ordres et déguerpisse en volant vers l'amas rocheux pour faire le même travail ne manqua pas de me faire hausser les sourcils.

- Une nouvelle amie que tu me cachais dans ta poche ? J'ai de la concurrence comme garde du corps il semblerait. Je parlais plus fort pour me faire entendre des bourrasques qui nous talonnaient de très près, trop près même à présent. Je t'avais demandé de partir en avant car t'aurais eu plus de chance de t'abriter. Ça ne servirait à rien si on était pris tous les deux dans cette tempête !

Finalement la fée nous fut d'un grand secours en s'illuminant de façon plus accentuée pour nous signaler qu'elle avait trouvé ce que nous cherchions. Sans même s'assurer d'un éventuel autre danger à l'intérieur, nous nous engouffrâmes à l'intérieur, savourant autant le bruit moins assourdissant que les vents moins cinglants. Je m'ébrouais un peu à la manière d'un chien tombé dans l'eau pour me débarrasser du sable logé un peu partout dans mes vêtements, avant de me laisser tomber au sol pour soulager ma blessure au pied.

- Bon ... fallait que je me blesse au pied, ici, maintenant ... Je soupirais, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Un peu plus de vigilance, et me rappeler que courir sur un sol rocailleux sans chaussure n'était jamais une bonne idée, je délogeais non sans grimacer un caillou qui voulait élire domicile dans ma voûte plantaire.

- Apparemment j'adore saigner pour toi oui, ça va devenir une mauvaise habitude ! Alors que Lilith me tendit son remède miracle contre n'importe quelle plaie, je la mouillais avant avec un peu d'eau de ma gourde pour enlever le gros du sang séché et les saletés qui s'y agglutinaient.
Une fois le nettoyage opéré, je fis juste le strict nécessaire de rhum qui semblait prendre un malin plaisir à titiller mon système nerveux alors que la douleur se répandait à travers le mollet et le début de la cuisse.
Ce n'était pas tant la plaie au pied qui était la principale source de ma douleur, mais ce liquide noirâtre qui, et je ne m'en rendais compte que maintenant, continuait de grimper le long de ma jambe. Le verdict de Lilith ne fit que confirmer mes craintes.

Cependant, avant de lui donner raison, je voulus remonter le bas de mon pantalon en le faisant rouler sur lui-même, histoire de voir ce que ce produit inconnu était en train de me faire, mais il avait solidifié tellement mon bas de pantalon qu'il semblait aussi dur que la pierre.

- Hmmm .... T'as déjà vu un truc comme ça toi ? Je commençais à laisser entrevoir quelques signes d'inquiétude, je n'aimais pas spécialement qu'une substance bizarre se mette à rigidifier tout ce qu'elle touchait, surtout quand j'étais la cible ! J'ai pas le choix, en revanche si je commence à paumer un habit toutes les heures, ça va vite devenir problématique.

J'eus bien du mal à enlever mon bas avec cette moitié rigide, mais ce ne fut pas le pire quand je voyais que ma jambe jusqu'au mollet était noire, et que pareilles à des veines, cette masse continuait lentement de grimper.

- Là c'est pas bon signe, pas bon signe du tout !! Je n'avais pas spécialement mal, mais je sentais comme un engourdissement se généraliser, à moins qu'il ne s'agissait d'une réaction de panique de mon cerveau en analysant ce que mes yeux voyaient.

- Dis moi que tu as un remède miracle, dis moi que t'as ça Lilith ! Je scrutais mon pied et ma jambe, et comme nous étions trois dans cette petite caverne, je ne pouvais pas me transformer en Ombre pour expulser ce mal. Sans compter les conséquences que cela aurait sur mon moral, et dont Lilith avait payé les frais indirects la dernière fois.

Je remarquais cependant qu'un endroit n'avait pas été touché par le parasite sur le bas de ma jambe, au niveau de mon pied, comme si elle avait dû "fuir" cet endroit de mon anatomie. Je fronçais les sourcils, étonné de voir la couleur rosée de ma peau quand tout le reste était charbon.

- Oh faut que j'essaye un truc !! Je me saisis de la flasque de rhum de Lilith, et m'aspergeait du haut vers le bas la jambe, une odeur alcoolisée se mettant à embaumer  la caverne. La progression non seulement stoppa net, mais le noir coula en même temps que le rhum sur ma peau, finissant par couler dans une immonde substance de ma plaie, terminant sa course au sol.

Affichant une moue dégoûtée, je regardais la flasque, l'air sceptique.

- Rappelle moi de toujours avoir une flasque de ce truc à chacun de mes voyages, impressionnant comme c'est utile ...

Malgré mon accoutrement plus dénudé, ayant un simple caleçon comme pantalon, je regardais un instant la fée, puis Lilith.

- Tu me racontes votre histoire à toutes les deux, on lui doit une sacrée chandelle là.

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Lun 23 Mai 2016, 05:15

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir


Lilith se mit à sourire en écoutant les deux hypothèses du son partenaire.

- En effet… C’était simplement une façon de parler en fait.. Je doute qu’en cas de besoin, je prenne le temps d’envoi un courrier poliment pour demander de l’aide.

Rien que cette notion… « Demander de l’aide… » un frisson remonta le long de l’échine. Elle ne supportait pas l’idée de dépendre de quelqu’un.. Et si elle n’hésitait pas à demander à son entourage de partager ses aventures, c’était plus par curiosité et l’envie de ne pas être seule avec ses pensées que par la sensation de ne pas pouvoir mener à bien ses projets. Qu’elle se berce ou non d’illusions sur ses réelles capacités d’ailleurs ne l’inquiétait pas outre mesure, le résultat lui importait de toute façon peu. L’adrénaline du risque lui plaisait, et elle misait plus sur son acharnement que sur ses aptitudes pour réussir les missions qu’elle s’imposait.

- Quoi qu’il en soit, merci pour ces deux hypothèses, bien que je doute qu’aucune de deux ne puisse me convenir. Je devrai donc me passer donc de tes services comme garde du corps, et me contenter d’un courrier amical.


Elle se mit à rire face au cri du cœur de l’ombre qui, sans surprise, ne confirmait donc évidemment aucune de ses affirmations.

- Mes chevilles vont bien, je te remercie. Je ne doutais simplement pas que tu aies toi-même assez de références pour savoir être juge de mes propos et tirer les conclusions des extrapolations que j’avais pu faire. Mais soit, je me contenterai donc d’avoir le fessier féminin le plus ferme du Libertad. Cette fois, en absence de concurrence, tu ne pourras contester la justesse de mes dires.

Malgré tout, la jeune orisha n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus face à la tempête qui fonçait sur eux. Guidés par la fée, la pirate sourit légèrement à sa remarque concernant Eff. Les rafales s’engouffraient dans son manteau et le sable rendait la vision plus confuse.

- Tu as décliné ce poste, fallait bien que je te trouve un remplaçant… Et puisqu’elle savait se volatiliser rapidement… Elle m’a semblé tout adaptée !


Le vent devenait presque insoutenable et son manque de force se faisait clairement sentir.. Elle grogna quelque chose d’incompréhensible lorsqu’il répéta qu’elle aurait dû partir s’abriter ne préférant pas argumenter pour tenir debout jusqu’à la caverne. A peine arrivés, Wriir se pencha sur ses blessures, et Lilith ne put retenir un léger rire lorsqu’il évoqua cette habitude de se blesser pour elle. La rouquine passa alors sa main sur sa joue pour l’embrasser sur la seconde.

- C’est peut-être une mauvaise habitude, mais en soit, ça montre tout de même que tu as d’excellentes aptitudes de garde du corps..
souffla t elle.

L’orisha le laissa en revanche se soigner dans la foulée, sa légendaire délicatesse étant susceptible de causer plus de dégâts que d’en guérir. Une fois l’opération faite, son protecteur improvisé s’intéressa enfin à son pantalon et à ce curieux phénomène, cristallisant l’ensemble du vêtement quitte à la questionner sur sa propre connaissance en la matière.

- Euh… Non… Un truc comme ça… C’est juste… Bizarre.. Et pour être honnête, t’es plus à un vêtement toutes les dix minutes que toutes les heures… Tu commences par les chaussures… puis le pantalon… J’ai hâte de voir où ça mène.


Pour l’instant, la situation amusait énormément la rouquine qui lui lança cette fois une œillade plus qu’éloquente, suivant des yeux le chemin qu’elle citait. En effet, ne voyant que l’intérêt immédiat pour elle, la situation ne l’alarmait pas outre mesure. Pourtant elle perdit immédiatement son sourire et son goût des plaisanteries en découvrant l’état de sa jambe.

- Eh m*rde… Qu’est ce que..

Livide, elle se baissa pour analyser son mollet. Les progressions augmentaient sur son corps, telle de l’encre qui recouvraient tout sur son passage. Désespérément, Lilith tentait de faire des liens avec des choses qu’elle avait pu vivre, voir, ou même entendre chez les sorciers sans qu’aucune idée ne lui viennent en tête.

- T’as mal ? Ca te fait quelque chose ?


Loin d’être rassurée, Wriir lui demandait à présent si elle-même pouvait faire quelque chose.. Impuissante, elle enrageait sans doute pour la première fois de ne jamais avoir porté plus d’attention que cela à ce qui touchait de près ou de loin au soin. Tout ce qu’elle pouvait tenter de faire, c’était ne pas céder à la panique et de réfléchir calmement. Aussi, elle releva les yeux vers lui en lui adressant un sourire qu’elle voulait rassurant.

- T’en fais pas… On va trouver ça rapidement. Faut juste qu’on reste calme… Et on y arrivera…

Pour autant elle déglutit difficilement face à l’ampleur que prenait cette curieuse invasion. Lorsqu’il attrapa sa flasque de rhum, Lilith le laissa faire, se doutant qu’à sa place, elle l’aurait vidée cul sec. Or, à sa grande surprise, Wriir la déversa en grande partie sur sa jambe, évacuant ainsi le mal. Un peu sonnée, son regard passait de l’alcool à sa peau cherchant un lien qui n’existait pas. Seule la phrase du jeune homme la sortit de ses pensées. Soulagée de la tournure des choses et de retrouver finalement son partenaire sans séquelle, la pirate retrouvait le sourire.

- Fait moi penser surtout à avoir des réserves de rhum lorsque je suis avec toi… J’ai plutôt pour usage de le boire plutôt que de l’étaler n’importe où, moi..

La rouquine versa le précieux liquide sur le pantalon du jeune homme en soupirant face à ce gâchis puis lui adressa un sourire taquin en lui tendant son vêtement.

- En tout cas, rassuré ? Tu n’auras pas à rester dévêtu très longtemps finalement. Tu seras juste un peu mouillé durant quelques temps. C’est un moindre mal, et je suis certaine que tu te sentiras mieux. Même si je reconnais que je suis déçue de ne pas avoir trouver une excuse pour que tu enlèves le haut. Ca aurait été un juste retour des choses je trouve.
Plaisanta t elle.

Lilith se leva et s’assit alors à côté du jeune homme tout en faisant un signe à Eff pour qu’elle se présente. Un bruit faible de clochettes retentit alors qu’elle s’approchait, toujours avec cette lueur rougeâtre

- Elle, c’est Eff… Elle parle pas… Enfin, elle parle, mais je comprends rien…


La bestiole sembla s’énerver et se mit à couiner dans tous les sens.

- Mais ce bruit-là, c’est quand elle est énervée. Elle le fait tout le temps… Va savoir pourquoi… Elle a un caractère de m*rde…


La petite fée sembla vexée et partit s’asseoir sur un rebord en hauteur de la paroi rocheuse, atténuant par la même occasion la lumière dont ils bénéficiaient.

- Peu après la dernière fois qu’on se soit vu, j’avais eu l’occasion de me rendre sur le continent dévasté. Je pensais pas que je mettrai aussi longtemps avant de poser le pied sur le continent. Du coup, au lieu de me rendre directement à Mégido.. Bah, j’ai pas hésité à faire des détours…


Fichue curiosité… Le détour n’était pas petit qui plus est…

- Bref, je me suis retrouvée dans la jungle de Naga, sur Aeden, au lieu de Megido.


Elle lui adressa un sourire taquin.

- Et pas de commentaires là-dessus, je t’en remercie ! Bref… C’est là que je l’ai rencontrée, dans son environnement naturel. Elle voulait me cramer les cheveux en fait… Et je suis quasi sûre qu’elle y pense régulièrement…


Un couinement se fit entendre en haut de la paroi, arrachant un sourire à la rouquine.

- Quoiqu’il en soit, Eff a accepté de me suivre après ça. Bon, je te fais la version courte… Et je peux détailler si tu veux. Mais c’était… A part. Et drôle..


Se remémorant les curieux instants qu’elle avait passé, la jeune pirate se mit à sourire, laissant son regard divaguer vers le fond de la caverne, un sourire en coin.

- Ça te dirait qu’on voit un peu ce qu’il y a là-bas ? Non parce que, je sais que c’est sympa qu’on ait évité la tempête et l’attaque du liquide non identifié alcoolophobe mais si c’est pour se faire coincer par l’habitant des lieux… C’est pas mieux.


Et y aller, en plus de faire grimper en flèche son impatience, permettrait de s’assurer tout de même qu’aucun danger réel n’était encouru. En tout cas, elle pourrait toujours argumenter en ce sens…

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Lun 23 Mai 2016, 22:19

Le vent soufflait, aussi subitement que brutalement. Face aux éléments de la Nature, nous n'étions rien, même moi l'Ombre. La Nature ne pouvait pas me tuer, mais pouvait rendre fou. Ces vents tourbillonnants n'étaient qu'un exemple parmi tant d'autres. Même si la fée nous sauva la mise en trouvant un abri à une vitesse exemplaire, nous avions dû notre survie qu'à la chance de nous trouver à proximité dudit abri.

Je soupirais d'un léger soulagement salvateur alors que je pouvais enfin dégager mon poids sur mon pied, désormais assis dans la caverne.

- Je n'ai pas vu l'équipage du Libertad au complet, et j'ai entendu des rumeurs comme quoi le Capitaine avait des fesses fermes et rebondies aussi, tu en penses quoi toi ? Je souriais tout en parlant, essayant tout autant de dédramatiser notre situation que m'empêcher de penser à autre chose que la douleur qui sourdait dans ma jambe. Vu l'aspect de la blessure, il aurait été plus logique de paniquer. L'air que l'Orisha afficha ne faisait que confirmer cette impression.

- J'aimerai autant résoudre ce grimpant problème avant de perdre mon caleçon bizarrement, répondis-je laconiquement sans la regarder, examinant le phénomène souillant mon anatomie. Fallait que ça tombe sur moi évidemment ... Toi tu as juste une chiure d'oiseau qui te tombe dessus, moi un truc visqueux qui me prend ma chaussure et me ronge le pied.... Ce n'est pas vraiment une douleur à dire vrai, mais plus un engourdissement, comme si mon pied était plongé dans un lac glacé. On dirait qu'il me pompe la chaleur pour grimper sur moi ...

Je n'aurai pas su mieux expliquer la situation. J'avais tellement souffert de mon vivant que mon rapport avec la douleur était bien différent du commun des mortels. Depuis que j'étais Ombre, la seule douleur que je subissais, même si elle était finalement bien plus insidieuse, était d'ordre mental.

- Rester calme oui, on va essayer. Je me demande l'état dans lequel tu serais si un gros truc noir te montait à l'intérieur de ta jambe sans trop savoir ce que c'est, ce que ça veut, et combien de temps tu vas supporter cette intrusion. Ma voix était en décalage avec la situation, me contentant de décrire ce qui m'arrivait, sans trop m'appesantir sur ce que cette même situation était censée provoquer : la peur, la panique, le dégoût. Une partie de moi ressentait cela, mais c'était simplement secondaire.

Heureusement que j'eus l’œil -et la chance de mon côté cette fois - pour voir non seulement la mince partie de mon pied épargné, mais trouver le lien avec le rhum utilisé pour désinfecter ma plaie. Quand j'eus aspergé ma jambe de rhum et vit que la masse se diluait quasi en même temps, pour être expulsée de mon corps.

- Rassuré oui, un peu. Je préfère avoir cette chose loin de mon corps. Je vais éviter les tavernes tant que je ne me serai pas lavé, ou je vais attirer tous les ivrognes du secteur. J'empestais le rhum, et le fait que Lilith en versa sur mon pantalon n'arrangea pas l'odeur. On va faire en sorte de garder nos habits hein, je me demande quel prochain truc va nous tomber dessus.

Lilith à ma demande se mit à me raconter sa rencontre avec sa fée, et je ne pus m'empêcher ni de sourire sur son sens inné de l'orientation, ni de lui faire une remarque malgré sa demande.

- Je ne suis jamais allé dans cette jungle, mais comment, pour aller à Megido, tu te retrouves une première fois dans une jungle, et la deuxième fois ici, dans l'Antre des Damnés ?... J'avais les yeux grand ouverts, elle finirait dans la Prison des Sorciers si elle continuait à suivre son instinct pour se guider.

Je ne comprenais pas plus que Lilith ce que les couinements de la fée voulait signifier, mais l'intonation de ceux-ci donnaient un indice sur l'émotion qu'elle voulait communiquer. Le couinement suite à l'anecdote de brûler la chevelure de Lilith parlait de lui-même.

- Disons que côté version courte, elle était sacrément courte : "Je suis allée dans la jungle, et elle m'a suivie !" Sacrée histoire dis-moi ! Tu ne dois pas t'ennuyer sur le Libertad ! Mince, je parle de plus en plus ironiquement non ?


J'étais passé du ton gentiment moqueur à celui niaisement sincère, comme si je me rendais compte d'un élément vital et futile à la fois.

J'essorais le peu de rhum qu'il était possible de retirer de mon bas de pantalon, et suivit le regard de Lilith quand elle évoqua ce qui se trouvait derrière le rideau d'obscurité de la caverne.

- Si ta fée peut nous éclairer un minimum, on peut aller voir oui, histoire de ne pas faire une mauvaise rencontre qui nous prendrait par surprise. Je remettais mon pantalon, trouvant la sensation d'humidité alcoolisé particulièrement désagréable, avant de passer le premier sous la lueur faible mais agréable que la fée diffusait.

A ma grande surprise, la profondeur de la caverne était trompeuse, et là où j'escomptais quelques mètres tout au plus, le sol s'inclinait dans une pente douce et usée par le temps et les passages incessants de pas, ou de pattes. Il n'y avait aucun travail permettant de juger d'une entrée vers quelque chose de caché, mais les roches étaient trop lisses et creusées à certains endroits pour considérer qu'il s'agissait d'une érosion normale ou d'un ancien cours d'eau.

- Tempête dehors, ou inconnu dedans ?...

Je ne fus pas surpris d'entendre la réponse de Lilith quant à rester à l'abri des vents extérieurs, et apaiser sa curiosité en allant fouiner en contrebas. J'étais moi-même curieux de voir ce qui pouvait bien se trouver en bas, donc j'opinais de la tête en continuait ma progression à la lueur de la fée dont j'étais sûr qu'elle partageait notre souhait de rester ici plutôt que braver la tempête.

Après plusieurs dizaines de mètres à descendre cette inclinaison rocheuse, nous arrivâmes vers un plateau, où deux couloirs en "V" plus petits que celui d'où nous venions se séparaient. Bien que nous soyons loin de l'entrée, une lueur se dégageait de chacun de ces couloirs. Celui de gauche émettait une faible couleur dorée, tandis que celui de droite diffusait en intensité similaire une lueur argentée. Je me tournais vers Lilith, l'interrogeant sur ce qu'elle pensait de cela :

- Je me demande bien ce qui peut diffuser pareille lumière. Je t'aurai bien demandé que tu envoies ta fée en éclaireur, mais vu son caractère, va-t-elle accepter, lui dis-je après avoir jeté un rapide coup d'oeil vers la petite créature volante. Que va choisir la crinière de feu à présent ?

Or ou argent, je n'en avais aucune idée. Je préférais la laisser choisir quand je voyais le manque de chance dans tout ce que j'entreprenais ...


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Mer 25 Mai 2016, 15:21

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir


- Mmmh… j’ai pas vérifié l’intégralité de l’anatomie de Rack… mais il me semble bien qu’il s’agit d’un homme… Aussi.. Je crains que malgré toutes ces légendes sur ses fesses fermes et rebondies, il ne rentre pas dans la catégorie féminine à laquelle j’ai prétendu ! D’autres objections pour tenter de ne pas m’attribuer ce titre ?

Le sourire éternellement moqueur de la rouquine s’aggrandit à ses dire avant qu’elle ne se montre faussement compatissante.

- Peut-être as-tu une quelconque remarque ou critique à leur encontre ? Je serai ravi de t’écouter disserter sur le sujet et de te démontrer par tous les moyens que tu as tort !


A présent soigné pour ce qui avait paru être dans un premier temps les blessures les plus graves, Wriir paraissait à présent plutôt dépité de sa mésaventure et s’accabla de malchance, ce qui fit rire la pirate.

- En même temps… Qui est-ce qui a foncé sur un liquide non identifié sans se poser de question ? Et n’essaie même pas de me dire que c’est moi qui ait fait une diversion ou autre ! A moins que ce ne soit justement que la déception de savoir que cette fois je ne retirerais pas le bas qui t’ai poussé à avoir l’esprit ailleurs…

Son sourire taquin avait pris le dessus sur son expression et il était facile, normalement, de reconnaître son ironie. La rouquine reprit de plus belle.

- Mais dans ce cas, tu admettras que je n’y suis pour rien non plus ! Et de mon côté… La chiure d’oiseau était un cas de force majeure… Ce n’était ni de mon fait, ni prévisible, ni évitable ! j’ai eu beaucoup plus de malchance que toi !


Malgré le ton qu’elle voulait plus léger, l’aggravation de ce lierre noir le long de la jambe de son partenaire continuait à l’inquiéter.. La douleur n’était au moins pas très forte, même si les effets paraissaient être plus que pénalisant. Et rapides qui plus est.. Alors qu’elle tentait de rester dans cet état d’esprit optimiste, Lilith resta bouche bée face à la répartie du jeune homme.

- Mais ça va oui ! j’essaie de pas empirer les choses et tu m’engueules en plus ! Si j’avais un truc noir qui montait le long de ma jambe et que je n’avais pas trouvé de solution avant que cela n’arrive à ma cuisse.. eh bien j’envisagerai l’amputation afin d’éviter de devenir un bloc de marbre, ou de me retrouver je ne sais où en tête-à-tête avec ta chaussure. Si tu trouves ça plus rassurant.. Dis-toi qu’on a au moins cette solution-là !


S’il ne voulait pas de son discours apaisant.. Tant pis, elle avait pris sur elle pour être plutôt douce, ce qui n’était pas tout à fait dans sa nature. A lui de gérer avec cette nouvelle donnée finalement. Malgré cela, la pirate préférait sincèrement réussir à obtenir un remède miracle à ce problème… Mais pour l’instant de son côté.. C’était simplement le calme plat.. Heureusement, Wriir trouva de lui-même une solution bien plus légère à ce problème. L’alcool avait donc des vertus insoupçonnées ! Elle esquissa un léger rire en l’entendant parler de ses vêtements qu’il était heureux de retrouver.

- Tu sais que, de mon côté, je n’ai pas vraiment eu besoin d’ôter quoi que ce soit. Enfin.. A part cette lanière en cuir pour ton pied.


Elle préféra ne pas rebondir sur ce qui les attendait. Pour l’instant… Finalement en peu de temps, ils avaient échappé à deux catastrophes… Cela avait-il un lien avec la diseuse de bonne aventure ? L’ermite paraissait sacrément atteinte.. Et peut-être s’agissait-il simplement d’une coïncidence lié au territoire hostile… La rouquine passa nerveusement sa main dans ses cheveux en espérant que le Libertad ne craignait rien ou du moins, qu’il n’arriverait pas trop tard.. Eff faisait son numéro, et, évidemment, Wriir ne manqua pas de souligner la différence de destination entre Naga et Megido…
Lilith haussa les épaules et se mt à rire .

- Je t’avais dit de ne pas soulever ! La première fois, je n’étais pas trop loin de la forteresse enchantée. Et je sais pas, on m’a parlé d’un portail pour se rendre à Aeden en un seul mot. Azraël ne voulait absolument pas s’y rendre, bah j’ai juste pas pu résister. Et tu vois que j’ai bien fait, puisque j’ai ramené Eff. Et cette fois ci…Le Libertad a amarré dans une crique un peu au sud de Sceptilinost, Du coup, pour rejoindre la capitale… C’était tout de même beaucoup plus simple de couper le continent.. Et c’est sur toi que je suis tombée… Tu vas pas oser t’en plaindre, non ?

Pourtant, si la rouquine avait cru pouvoir s’en sortir en ne détaillant que peu ses aventures, ce fut peine perdue.. Le jeune homme le lui souligna très nettement avec une ironie qu’il souligna. Elle lui adressa une légère grimace face à sa moquerie.

- Non ? Tu crois ? Je sais pas si c’est ma présence ou une soudaine socialisation de ta personne… mais clairement tu commences même à savoir la manier… Surtout à mon détriment d’ailleurs ! Mais comme tu as la chance que je sois extrêmement gentille, je vais détailler un peu plus…

A vrai dire, même le plus petit événement de sa vie, la pirate elle avait du mal à le raconter si librement. Peut-être aussi parce que ce n’était pas le genre de choses qui se demandait entre esclaves. Il s’agissait donc d’un effort de sa part, qu’elle ne tentait pas de mettre en avant, dans la mesure où il s’agissait de la plus grande banalité pour le trois quart des personnes..

- Je ne connaissais pas l’existence des fées élémentaires. Toujours est-il que la jungle de Naga en regorgeait… Et fortuitement, j’ai pu apprendre qu’elles pouvaient, dans de rares cas, choisir une personne qu’elle suivrait. Il y avait une belua sur place, et finalement, on a partagé un peu cet objectif. On s’est lancée à la poursuite des différentes fées qui nous ont plus amenées qu’autre chose dans ce qui doit être l’un de leurs habitats. Je pense qu’elles avaient besoin de distraction… Et jaja et moi correspondions visiblement parfaitement à leurs attentes. Elles ont usé de leurs pouvoirs de toutes les manières possibles jusqu’à ce qu’elles prennent le masque de jaja comme trophée. Bref, ça s’est soldé avec la transformation de jaja en panthère… Alors qu’elle s’était bien gardée de me le dire plus tôt la bougresse ! Et elle a concentré visiblement tous ses efforts en tentant de m’attaquer plutôt que les fées. Ca a plutôt bien marché… Même si c’était plutôt fatigant. Eff était satisfaite de la représentation involontaire qu’on avait offerte, et une autre petite fée à rejoint la belua. Ca te va ? Tu préfères question détails ou tu veux que je te précise toutes les taquineries que ces bestioles nous ont fait subir ?

Un bruit de clochettes tinta signalant que la petite créature semblait approuver en grande partie le récit. A présent Wriir semblait d’attaque pour partir à la découverte du reste de la caverne. Pour ce faire, il saisit son pantalon détrempée pour s’habiller. Lilith s’approcha de lui et lui souffla doucement à l’oreille.

- Tu veux que je t’aide à le remettre, des fois qu’il est encore raidi…


Son regard descendit le long du corps du jeune homme tout en lui adressant un regard éloquent avant de s’éloigner sans quitter son large sourire.

- Quand je te dis que je suis serviable.. Ca me perdra je crois..


Lilith fit un signe à Eff pour qu’elle se presse auprès de Wriir et que le chemin soit plus aisé à suivre. Dérogeant à ses habitudes, la jeune orisha préféra garder le silence le temps de traverser le couloir, à l’affût du moindre bruit trahissant toute forme de vie. Face à l’embranchement, la jeune orisha demeura perplexe. Une lueur de chaque côté… Peut être le signe d’une sortie plus ou moins proche. De toute façon, il fallait faire un choix.. Son partenaire d’infortune évoquait la possibilité pour Eff d’être envoyée en éclaireur.

- Elle va accepter oui… Après… Va retranscrire ce qu’elle va dire… C’est plus prudent qu’on y aille.

Et puis.. Elle ne l’aurait pas dit devant la petite fée, mais l’idée de la laisser seule face à un danger alors que déjà… Allumer un feu pour se réchauffer lui demander des efforts considérables… La pirate n’en avait pas la moindre envie. Un sourire se dessinait sur son visage, tant elle trépignait d’impatience.

- Je te propose ce couloir !


Sans hésiter, la rouquine avança alors dans le dédale argenté. A mesure de leur progression, la lumière devenait plus intense, rendant inutile l’éclairage d’Eff qui se posa sur l’épaule de la jeune femme. Ce n’était toutefois pas le seul changement, les murs se chargeaient de gravures.. Disparates initialement, ceux-ci en furent couverts dans les pas qui suivirent.

- Ouais… Il doit y avoir une histoire précise ici … Mais vu l’écriture… Ca va pas nous être d’une grande d’aide à tous les deux.. On va devoir y aller à l’intuition
..

Après un temps qui lui parut infini, enfin, ils se retrouvèrent dans une sorte de place. Les parois étaient creusées à même la roche pour former des bancs de pierre. Circulaire, le lieu aurait pu faire penser à une arène.. S’il n’y avait aucun mouvement, la rouquine avait cette désagréable impression d’être observée sans cesse. Des traces de sang plutôt fraiches couvraient certains « mots ». Et si l’identification du sang était tellement aisé, c’était certainement en raison de cette porte gigantesque.. Toute argentée, il émanait d’elle une lueur lunaire, l’astre y étant d’ailleurs largement représenté. Aucune poignée.. Rien n’indiquait comment ouvrir cette porte. A moins que toutes ces écritures ne soient que le mode d’emploi… la rouquine posa la main sur le métal de l’entrée et ressentit certaines vibrations.

- Je sais pas pour toi, mais j’ai parfois l’impression que la tempête de sable était pas forcément la pire chose sur laquelle on pouvait tomber.
.

Après avoir noué rapidement ses cheveux dans un chignon défait, elle se tourna vers Wriir.

- On tente tout de même d’ouvrir, non ? On est allé trop loin pour ne pas assumer jusqu’au bout ?

.
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Ven 27 Mai 2016, 20:53

- Je n'ai pas "foncé" sur un truc noir premièrement, cette substance étrange était là posée sur le sol alors que j'aurai juré qu'elle n'y était pas quelques secondes auparavant. Deuxièmement, ce n'est pas tout de t'amputer d'une jambe, mais si tu n'as rien pour cautériser ta plaie, crois moi, tu mourras encore plus vite après t'être vidée de ton sang !! Quoiqu'il en soit, cette menace-là semble écartée, j'ai même pu sauver ma jambe et le rhum a sauvé mon pantalon, ça aurait pu être pire comme dénouement.

Je n'étais pas forcément familier de ce genre de phénomènes qui me tombaient dessus. En tant qu'Ombre, les menaces me passaient à travers, à charge pour moi d'être suffisamment discret pour que cela passe inaperçu. C'était l'une des raisons qui m'avait poussé à choisir ce plan sur le Libertad, pour nous occuper de Laan. Je devais occuper Lilith tout en justifiant son innocence dans ce qui allait se produire, et me laisser toute latitude pour agir en Ombre à l'endroit le plus discret du bateau : le haut du mât.

Si la succession de malheurs se succédaient à pareil rythme, j'allais devoir faire bien plus attention, surtout avec la petite curieuse qui partageait désormais la route de Lilith. Avoir constamment un œil sur une si minuscule créature relevait de la gageure, aussi toute transformation en Ombre était proscrite à moins que les deux soient inconscientes, ou assez éloignées.

Notre discussion bifurqua vers sa rencontre avec Eff - visiblement le nom de la fée élémentaire - et la manière dont elles ont décidé de faire route commune, Lilith évoqua la présence d'un Bélua, aussi l'interrompis-je dès qu'elle eut terminé sa phrase :

- Par le plus grand des hasards, il ne s'agirait pas d'un Bélua nommé Mirra ? Je l'ai rencontré avec son amie, Eärhyë, nous avons fait une courte route ensemble avant que nos routes se séparent.

Apparemment ce n'était lui mais une dénommée Jaja - je n'étais pas le seul à avoir un prénom ridicule sur cette terre au moins - et j'écoutais la fin de son récit sans la couper.

- Si j'ai bien tout compris, pour daigner mériter leur compagnie, il faut se montrer en spectacle, et que ce spectacle leur plaise c'est bien cela ?... Je jetais un regard vers la fée. Mais c'est que c'est exigeant ces créatures là !! conclus-je d'un fin sourire.

Alors que j'enfilais mon pantalon encore humide et embaumant l'alcool, je regardais Lilith me proposer son aide :

- Je ne suis pas encore si impotent que ça je te remercie ! Admire mon agilité ! J'enfilais mon pantalon, sauf qu'au moment de passer l'autre jambe, j'oubliais que ce pied était blessé et quand je le posais, je me mis à sautiller sur moi-même, à vouloir mettre ma deuxième jambe dans le trou sans tomber avec le ridicule qui l'accompagnerait. Si je réussis à ne pas choir, toute trace éventuelle de virilité s'évapora comme neige au soleil.

- Chut.... chut !!!! anticipais-je. Je ne tolérerai aucun gloussement, rire, remarque en biais, pique, réflexion, encore moins la célèbre "je te l'avais dit !". Chuuuuuuuuuuut ! continuais-je en posant l'index sur mes lèvres.

J'avais peu d'espoir d'être obéi, mais au moins avais-je essayé. Nous finîmes par décider de nous enfoncer un peu plus encore dans les profondeurs de cette étrange caverne pour arriver sur un plateau se séparant en deux couloirs, l'un doré, l'autre argenté. Quand je fis la proposition d'envoyer la fée en éclaireur, je n'avais pas pensé à ce que Lilith répondit.

- Effectivement, envoyer quelqu'un qu'on ne comprend pas, c'est un peu fâcheux pour faire un rapport de situation.

Par hasard ou choix personnel, Lilith décida d'emprunter le couloir argenté, qui diffusait - ou reflétait - de plus en plus de lumière au fur et à mesure que nous progressions. Autre détail bien que purement inutile me concernant, des symboles, gravures et autres écrits tapissaient ces murs, sans que j'en comprenne le moindre mot. Une fois encore, mon manque de culture me faisait gravement défaut. Peut-être qu'il s'agissait d'un avertissement, le signalement d'un danger que seul un fou, ou un imbécile comme moi pouvait ignorer. Si la mort nous attendait au bout de ce couloir, je pouvais m'en accommoder, mais je ne pourrais me pardonner si Lilith y perdait la vie.

Le couloir nous plongeait un peu plus chaque minute dans les profondeurs d'un endroit inconnu, et ce fut autant par soulagement que par surprise qu'au détour d'un crochet, apparut une très large salle circulaire. Celle-ci de prime abord paraissait vide, mais cette impression de cloisonnement, de claustrophobie même me donnait l'impression que nous étions épiés, nos mouvements analysés dans leurs moindres détails.

- Je me demande ce qui nous attendait au bout du couloir doré, me fis-je la réflexion plus pour moi-même que pour réellement songer à aller vérifier.

S'il n'y avait aucune fioriture sur les murs, à part ces sempiternelles gravures et symboles disséminées un peu partout, le plus impressionnant restait cette massive porte, illuminant de son halo la pièce entière où nous nous trouvions.

Outre la taille de la porte dans pareil endroit - nous étions à la base dans un simple abri contre une tempête - laissant imaginer quel genre de créatures pouvait passer ici, les traces de sang que Lilith me montra du doigt ne firent que confirmer que nous ne nous trouvions pas dans un espace de détente souterrain.

- Il y a dû y avoir des combats ici, mais tu n'avais pas besoin de moi pour le deviner, tu veux vraiment voir ce qu'il y a derrière cette porte ?

Visiblement, je n'étais pas le seul atteint de curiosité maladive, mais une fois encore, à moins qu'une zone d'anti-magie puissante se trouvait derrière cette porte, je ne risquais pas grand chose. Tu as des armes sur toi, je veux dire, des armes efficaces ? lui demandais-je. Je n'ai qu'un couteau sur moi, on ne va pas aller loin s'il y a un type aussi gros que la porte qui nous attend sagement.

La tempête de sable n'était qu'un événement climatique aveugle et chaotique. Derrière la porte, s'il y avait âme qui vive, il fallait s'attendre à quelque chose de vicieux.

- Il n'y a pas de poignée cela dit à cette porte, et s'il faut déchiffrer le mode d'emploi sur ces murs, je passe mon tour malheureusement ...

Une certaine partie de moi souhaitait que nous ne puissions pas ouvrir cette porte, mais Lilith semblait bien décidée à savoir ce qu'il y avait derrière. Je ne pouvais pas lui en vouloir : moi aussi je le souhaitais, mais pas à n'importe quel prix.

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Dim 03 Juil 2016, 17:48

「La diseuse de bonne aventure」

Lilith & Wriir


Perdre la vie à cause d’une amputation ? Possible… La rouquine haussa les épaules en adressant un sourire naïf. Il était rare qu’elle cherche à se projeter au-delà de l’instant présent, et ce n’était pas une blessure qui changerait sa façon de faire. Bien qu’au fond d’elle-même… La jeune Orisha pouvait sentir les limites de ce raisonnement. Elle offrit un sourire éclatant à son camarade, sans quitter son léger sourire moqueur.

- Tu vois… A défaut d’accepter d’être mon garde du corps, reconnais que je fais une infirmière hors pair… Certes tant qu’on utilise toujours le même remède… Mais tout de même ! C’est un nouveau talent que je découvre chez moi… taquina t elle, se sachant pertinemment très éloignée de cette voie.

La pirate n’eut pas davantage l’occasion de vanter ce nouvelles capacités qu’elle se « découvrait » à mesure du temps passé en compagnie de Wriir. En effet, Eff capta toute leur attention, et, à sa grande surprise, son camarade d’infortune la coupa à un moment donné pour l’interroger sur le belua avec lequel Lilith avait pu vivre cette aventure un peu hors du commun qu’avait été la découverte d’Aeden et de la jungle de Naga. Elle demeura un instant circonspecte, certes, il n’avait pas cité Jaagd, mais tout de même… Mirra et Eärhyë ? Le hasard rendait les choses étonnantes. Sa connaissance du monde demeurait malgré tout récente, mais il était plus qu’agréable de constater qu’elle parvenait tout de même à se sentir un peu plus intégrée dans ces terres qu’elle découvrait au fur et à mesure des déplacements du Libertad. Au point même de faire des rencontres communes. Son sourire s’élargit donc au questionnement de son partenaire, sans doute bien plus sincère que la plupart du temps.

- Mirra et Erry ? Tu les connais donc ? Amusant…

Son sourire s’accentua à nouveau.

- Intéressant même ! Ce n’était pas eux… J’ai eu l’occasion de les croiser également.. Mais le seul souvenir que j’en ai, c’est ça.

Elle désigna le pendentif qu’elle portait autour du cou.

- C’était une récompense pour une escorte qui avait mal tournée. On « protégeait » le même commanditaire.

De son côté, la rouquine n’aurait pas vraiment été dérangée à l’idée de participer à la rébellion des mercenaires, doutant à l’époque de la possibilité d’être payée correctement, mais finalement, le pendentif illustrait le choix qu’elle avait pu faire.

- Quoiqu’il en soit.. Ce n’était donc pas eux. Et je confirme.. Il faut croire que ces bestioles ont une prédilection pour le ridicule de leur cible… Et là, c’était donc à moi et Jaja de faire nos preuves. Mais je ne le regrette pas..

Eff brillait doucement approuvant ses propos alors que l’orisha s’était rapprochée de Wriir en lui proposant sa précieuse « aide » afin de le rhabiller. A sa réponse, la rouquine put constater que le jeune homme n’était pas réceptif à ses charmes. L’épisode dans sa cabine avait sans doute été dû à la perte de sang importante qu’il avait subi, et aux provocations plus lourdes dont elle était coutumière.. Une nostalgie légère traversa son regard. En dehors du rapprochement physique qui s’était produit, Lilith avait été nettement touchée par les propos et l’attitude de son camarade à cet instant. Sans doute cette sensation de partager un malheur commun l’avait émue plus que de raison et la sensibilisait beaucoup à son contact. La jeune pirate préféra évacuer ces pensées mélancoliques, et, son comparse l’y aida involontairement beaucoup. Alors qu’il faisait une démonstration de son agilité, tel qu’il le disait, il échoua lamentablement.. Et malgré ses avertissements, si l’orisha resta interdite peut être une seconde ou deux face au spectacle qu’il lui offrait avant d’éclater de rire franchement, incapable de parler davantage. Les demandes de son camarade accentuèrent probablement l’hilarité qui la saisit. Elle lui ébouriffa les cheveux, moqueuse.

- Ooh, pauvre chou… Je ne te le dirais pas en effet… Mais la prochaine fois, si je te propose de l’aide, accepte… A moins que tu ne cherches à charmer Eff…

Lilith embrassa alors Wriir sur la joue et s’éloigna pour reprendre la route tandis qu’au contraire, la petite fée paraissait ravie de ce qui avait pu se produire quelques secondes plus tôt, rêvant visiblement d’assister à une nouvelle prouesse, un bruit de clochettes tintait chacun de ses passages. Malgré les rappels de la pirate, la petite créature ne revenait pas vers elle. Au point d’ailleurs que l’orisha finit par la laisser en total autonomie, trop absorbée de toute façon par la progression dans le couloir argentée. La curiosité et l’impatience la gagnait largement, et la vue de cette immense porte fermée n’arrangea pas les choses. Elle fit un signe négatif de tête pour répondre à sa question.

- +Disons qu’on a le choix, on reste ici, à attendre que la tempête se calme, ou on tente d’aller plus loin. Et à vrai dire… Quoiqu’il arrive, ça me tente bien d’aller plus loin, tu vois…

Elle porta la main à sa ceinture pour attraper ses dagues tout en souriant à Wriir.

- Tu vois, je suis armée… T’as vu comme je suis prévoyante dans mes déplacements… se moqua la rouquine. Je peux te passer l’une de mes dagues, si tu penses en avoir besoin.

Malgré l’assurance qu’elle dégageait à l’heure actuelle, le fait que le jeune homme ne semblait pas avoir d’armes sur lui indiquait qu’il n’avait pas forcément une facilité avec le combat. Même si, pourtant, elle avait pu lui faire une totale confiance antérieurement. Et puis… Une arme efficace… Cela pouvait tout et rien dire… La rouquine observa alors les sigles qui ne lui parlaient également pas le moins du monde.

- Mmmh… Dans ce cas, on est deux… A part la langue commune et l’arshalà… Je n’y connais rien..

Un bruit se fit entendre à l’autre bout de la pièce circulaire. La petite fée virevolta jusqu’à l’origine du bruit, éclairant ainsi le couloir resté dans l’obscurité. Une forme noire rampait sur le sol. Il était aisé de reconnaître la masse informe qui avait grimpé le long de la jambe de Wriir quelques instants plus tôt. Sauf que l’obscurité avait sans doute agi de façon à dupliquer la quantité de « liquide » non identifié.. Lilith haussa un sourcil, interrogative et s’approcha de quelques pas. Un peu comme du lierre omniprésent, l’avancement le long du couloir dessinait des arabesques sur les murs, dissimulant par la même occasion toutes les gravures.

- En revanche… Là, je t’avoue que j’ai pas assez de rhum pour exorciser toute la pièce en fait… souffla l’orisha.

Elle sortit sa lame pour couper simplement l’une des pointes qui avançaient le plus vers eux. La forme noire s’accrocha alors au métal, et seul quelques gouttes de rhum l’y délogea. La pirate retourna près de la porte et adressa un sourire plus ferme à Wriir.

- Bah écoute.. Cette fois… Je crois que la question du choix ne se pose plus… J’ai pas une folle curiosité qui s’empare de moi pour retrouver ta chaussure ou savoir si le contact avec cette chose va nous transformer ou non en pierre. Alors… Autant qu’on avance..

Ses idées ne se mettaient pas en place correctement, la flaque sombre ressemblait à une sorte d’ombre sans texture particulière… Elle n’avait en tout cas rien de rassurant.. Et réfléchir à ce problème ne l’avancerait pas dans l’immédiat… La porte méritait toute son attention… Pas de poignées.. Et elle n’oscillait pas d’une once malgré la force qu’elle exerçait sur cette dernière. Etait-ce réellement étonnant ? La musculature de la rouquine de faisait pas parti de ses atouts et visiblement, pas de celles de Wriir également. Eff voltigeait devant la porte argentée. A son passage, des lueurs particulières semblaient interagir. Peut-être que l’action du feu ou de la chaleur qui se dégageait de la petite fée agissait sur le métal de la porte au point de créer un césame d’entrée… La lecture des symboles les aurait sans doute guider outre mesure… Mais cette fois, il n’était possible de se reposer que sur son instinct. Lilith guida peu à peu Eff, tentant de retenir les formes qui réagissait. La progression derrière eux ne s’arrêtait pas, jusqu’à ce que la porte bougea. Juste d’un cran. Pas de quoi voir, ni même se faufiler… mais assez pour avancer. La rouquine chercha du regard son allié.

- Bon… Visiblement, certaines de ces écritures sont sensibles au feu… On a juste à trouver lesquelles. Et rapidement…

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Mar 05 Juil 2016, 20:15

Alors que nous nous enfoncions dans ce couloir aux teintes argentées, mon esprit vagabonda quelques instants, tant je ne comprenais pas qui, ou quoi, aurait bien pu vivre ici et surtout entourés de pareilles merveilles minérales cachées. La question à se poser avant toute chose était de savoir si l'endroit était toujours habité ou s'il avait été déserté depuis des décennies. Vivait peut-être ici une civilisation avancée qui a fini par s'éteindre et être supplantée par d'autres qui se sont mieux adaptés. A moins qu'un Aether dans un caprice divin ait décidé de tous les éradiquer.

Il n'y avait pas de traces de luttes, anciennes ou nouvelles, rien qui ne laisse supposer à un affrontement souterrain justifiant l'absence de vie depuis que nous avions décidé de violer cet endroit désert. Aussi, c'est sans encombre que nous parvînmes sur une large salle circulaire dont la seule anomalie dans ce cercle parfait était cette lourde porte aux disproportions imposantes.

L'arène close déjoua mes hypothèses précédentes, à la vue du sang qui ça et là laissait deviner des traces de combats passés. J'interrogeais alors Lilith sur les moyens de défense dont elle disposait. Si nous devions aller plus moins, méfiance rimait avec prudence, et non insouciance. Elle tapota ses dagues, conduisant mon regard jusqu'à elles. J'affichais une moue perplexe, pas tant sur son agilité à manier pareilles armes, que sur leur efficacité devant une créature qui utiliserait toute la largeur et la hauteur de la porte derrière nous.

- Garde tes dagues, comme je te l'ai dit, j'ai un couteau. Couteau que je ne savais pas manier à part pour l'enfoncer droit devant moi et qui servait pour les petites frappes des rues malfamées, à les dissuader de s'attaquer à une Ombre. J'avais mieux à faire que semer inutilement la mort qui m'accompagnait déjà au quotidien. Gageons que nous n'ayons pas à nous en servir.

Malheureusement, les symboles qui entouraient la porte ne parlaient pas plus à Lilith, ce qui signifiait qu'il ne s'agissait pas du langage commun, même ancien, dont on pouvait en deviner le sens par déduction. Je m'apprêtais à les regarder de nouveau pour la forme qu'un bruit vînt nous révéler la présence d'une quatrième personne vivante. Enfin troisième pour être précis vu que je ne pouvais me compter dans cette catégorie là. Lilith et moi nous retournions que déjà la petite fée s'était inconsciemment rué vers la source du bruit, révélant grâce à sa lumière le même genre de masse visqueuse et noirâtre qui avait emprunté définitivement ma chaussure. Lilith partagea mon analyse en me rappelant cette anecdote fâcheuse qui me valait d'avoir une semelle orpheline.

La forme n'était pas très rapide, mais plutôt que de foncer directement sur nous, elle se décalait en même temps sur le côté, pour finir par nous se mettre entre la route d'où nous venions et notre groupe. Cela dénotait donc une forme d'intelligence, qu'elle soit à l'intérieur de la créature ou par celui qui la commandait.

- Hmmm, ses déplacements sont étranges regarde, fis-je remarquer à Lilith. Soit il est certain que nous n'arriverons pas à ouvrir la porte et nous barre la seule issue possible derrière lui, soit il jauge notre puissance en ne nous attaquant pas aveuglément.

Au dessus de nos têtes, la fée tournoyait, au point que certaines runes se mirent à réagir à son contact, jusqu'à ce que la porte se déplace d'un cran, laissant entrevoir la pénombre se trouvant derrière, mais l'impossibilité pour nous de nous y glisser. Même la fée semblait peu encline à aller fureter de l'autre côté.

- Ni toi ni moi ne savons lire les inscriptions qui figurent sur la porte, ou sur les murs. Ce qu'Eff a fait, c'est de la pure chance, à moins que tu aies trouvé une logique dans le déclenchement de ces glyphes. Bon, en attendant que ta fée trouve le moyen de l'ouvrir par le feu, je vais essayer autre chose. Reste à distance de notre ennemi bizarre, je reviens rapidement. Oui ... je reviens.

Je plongeais mon regard de l'autre côté, me concentrant quelques secondes un instant, avant de me soustraire à la vue de Lilith et sa fée. Plongé dans la pénombre, elles ne pouvaient me voir de l'autre côté de la porte, simplement remarquer ma disparition soudaine.

- Je suis de l'autre côté de la porte ! criais-je dans leur direction, mais l'attitude que j'entrapercevais de Lilith ne me convainquit pas qu'elle m'ait entendu. Lilith !! je suis de l'autre côté de la porte ! répétais-je, mais aucune réponse de leur part, aucun signe manifestant m'avoir entendu.

Le plus urgent n'était pas qu'elles sachent où j'étais, mais d'ouvrir la porte pour qu'elles puissent me rejoindre et fuir l'ennemi du moment. Cette créature devait avoir une autre faiblesse que le rhum, mais nous n'avions pas le temps de nous pencher sur la question.

La pénombre ne me faisait pas peur - ça aurait été un comble pour une Ombre - et j'arrivais relativement nettement à voir les anfractuosités de là où je me trouvais. A défaut de mieux, je m'étais dit que l'absence d'ouverture classique de la porte du côté où nous étions ne signifiait pas qu'il en était de même pour l'autre côté. Il n'était pas rare que des portes aussi imposantes avaient été édifiées pour empêcher un ennemi ou un étranger de continuer son chemin. Par contre, sortir de l'endroit à protéger pouvait être plus aisé.

J'espérais que Lilith et sa fée s'en sortaient, car il me fallut bien de longues minutes avant de trouver à ce qui ressemblait à une poignée saillante sortant à la même la roche de la paroi. Vu la taille de ladite poignée, je pris appui avec mon pied sur le mur et poussa en bas assez toute la force que j'avais pour la faire descendre. Si c'est que la poignée n'offrit aucune résistance, et descendit aussi facilement qu'une goutte d'eau tombant au sol. Dans l'action, je chutais fesses contre le sol alors la porte se mit à trembler et s'ouvrir lentement, mais sûrement.

Assis à même le sol, je regardais Lilith franchir la porte avec la petite fée, alors qu'elles étaient en mauvaise posture. La masse était à quelques pas d'elles, mais quand elles eurent franchi le seuil de la lourde porte, la masse stoppa net, ne poursuivant pas son harassement. Je me relevais en époussetant mes fesses, rejoignant mes deux comparses. La masse bougeait toujours, mais par peur ou parce qu'il lui était impossible de le faire, elle refusait ou ne pouvait aller plus loin.

- Ça va vous deux ?... Vous lui avez fait quelque chose, ou faut-il s'inquiéter du pourquoi il ne veut plus avancer ?

L'hypothèse la plus probable était la suivante : Il y avait un danger plus grand encore derrière nous, et la masse n'était pas assez stupide pour s'y aventurer.
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[Quête] La diseuse de bonne aventure [Lilith & Wriir]

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