Trouver un but, évoluer [test niveau IV, Aimé/Takias]

Dim 22 Avr 2012, 19:19

Une grande mélancolie avait envahit depuis quelques temps le pauvre réprouvé perdu qu'était Aimé. Il n'avait plus envie de rien mis à part peut être de s'occuper de ses filles. Surtout, il n'avait plus envie de travailler, d'exercer son métier qu'il aimait tant. Ce travail qui avant, était sa seule raison de vivre. C'était pour dire à quel point il allait mal. Il serait bien resté tout le temps avec ses filles mais celles-ci tenaient de lui et aussi de leur mère. Elles avaient besoin de solitude. Elles lui réclamaient d'aller ici où là, lui les emmenait sans vraiment émettre d'objections. Il faut dire qu'il n'était pas vraiment autoritaire. Du coup, ses filles partaient à l'aventure sans lui, même à leur si jeune âge. Et lui, qu'est ce qu'il faisait en attendant? Il se faisait un sang d'encre. Il savait combien ses terres étaient peuplées d'êtres maléfiques qui menaçaient ses filles à tout instants.

Assis sur un rocher envahit de mousse verte, au milieu de ce paysage paradisiaque, Aimé regardait l'horizon d'une expression lointaine. Le réprouvé habituellement sensible aux beautés de la nature, ne la regardait même pas. S'il la regardait en face, ce jolie lieu lui ferait penser à Vanille, Vanille qui ne l'aimait plus pour une raison inconnue. Il n'avait pas besoin de déprimer encore plus en regardant cette nature. Vanille était maintenant partie, elle ne rendait quasiment plus visite à ses filles qui en souffraient également, surtout Chocolat mais il ne savait absolument pas comment lui remonter le moral. Vanille ne l'embrassait plus. Vanille ne lui souriait plus. Aimé avait beau être naïf concernant les femmes, il avait deviné qu'elle ne l'aimait plus. Voilà pourquoi il était mélancolique. La femme qu'il aimait, lui, encore, ne l'aimait plus, elle, jamais.

On aurait pu croire qu'il allait craquer, pleurer, tellement son désespoir était grand, mais il était déjà passé par là. Maintenant il fallait qu'il se calme et apprenne à vivre avec, essayer de l'oublier.

Il était venu ici pour emmener Chocolat qui avait voulu voir les cailloux dans cet endroit bien singulier. A cette pensée, Aimé décocha un tout petit sourire. Sa fille adorait les cailloux et il se demandait bien pourquoi. En plus, elle savait ce qu'elle voulait et elle lui avait demandé d'attendre ici. Les rôles étaient un peu échangé. Elle donnait des instructions et lui, il les suivait. De toute façon cela ne le dérangeait pas vraiment.

* Aimé? Tu comptes rester sur ce rocher encore longtemps? Tu aurais pu la forcer un peu et la suivre quand même... * râla Coxy perché dans les cheveux du réprouvé.

« Hum » marmonna le jeune homme perdu dans ses pensées. Il avait l'habitude que son amie râle et il n'en tenait plus rigueur.

*Faudrait vraiment que tu songes à te trouver un but dans la vie! Et puis tu sais, il y a des tas d'autres filles sur ses Terres *

« Hum » Aimé s'en foutait un peu des autres filles. Mais bien qu'il n'y pensait pas, sa coccinelle avait raison, il lui fallait vraiment un but.

Lun 23 Avr 2012, 13:27

Trouver un but, évoluer [test niveau IV, Aimé/Takias] 1335177661023922600

¤Eldias¤

¤¤Sentinelle de l'Abandon¤¤

¤Pouvoirs¤
-Contrôle de la magie blanche
-Télékinésie
-Prendre possession du corps de quelqu'un
-Soigner les blessures
-Empathie
-Contrôle de l'eau
-Contrôle de l'air
-Pacte des Réprouvés*

¤Spécialités¤
-Agilité: 19
-Force: 3
-Charisme: 11
-Intelligence: 16
-Magie: 26

¤Armes¤
-Un trident
-Une dizaine de kunaïs
-Un fleuret
-Un arc

*Le pouvoir du pacte des Réprouvés permet à Eldias énormément de connaissance sur sa race. Elle sait exactement où se trouvent chaque personne de sa race, leurs histoires rien qu'en les voyant et ses pouvoirs d'Empathie et de soin sont renforcés lorsqu'ils sont utilisés sur les Réprouvés.

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"Bonjour Aimé! Je suis Eldias, Sentinelle de l'Abandon! Je suis venus te faire passer quelques petites épreuves pour voir si tu es apte à devenir un grand Renonçant!"

Sam 12 Mai 2012, 13:01

Tendis que Aimé brouillait du noir, Coxy finit par se taire, se rendant compte que de toute façon, elle ne parviendrait pas à le sortir de son mutisme. Voilà des jours qu'elle essayait, mais rien y faisait et pour tout dire, cela était incroyablement frustrant pour son amie fidèle qui n'aimait pas voir le réprouvé dans cet état. Il est vrai que c'était plutôt son genre de ne rien dire, mais là c'était légèrement exagéré. Depuis que Vanille ne l'aimait plus, ils s'étaient disputé de nombreuses fois et elle n'avait vraiment pas envie que cela recommence. Elle avait beau l'engueuler à longueur de temps, elle l'aimait plus que ton son maître.

Cela faisait maintenant de longues minutes que le réprouvé était assis sur ce rocher à contempler le va et viens incessant des vagues d'un air lointain, quand une mystérieuse femme fit son apparition pile poil devant lui en s'adressant à lui par la même occasion. Immédiatement, il se demanda comment elle connaissait son prénom et il lui fit une drôle de tête d'enfant niais et surpris. Il était encore un peu trop dans ses pensées et il mit un petit laps de temps à tout comprendre ce qu'elle venait de dire. Des épreuves? Devenir un grand marcheur? Lui? Il ne l'avait pas du tout prévu. Et il se demanda si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Il ne pensait pas en être arrivait à là. Surtout qu'il ne faisait plus rien de concret ses derniers temps. Peut être était-ce une erreur...

« Mais si, bien sûr que c'est une bonne chose! » Pesta sa coccinelle dans sa tête. « Monter en grade, devenir plus puissant, prouver ta valeur! Voilà un magnifique but! Alors je t'en supplie Aimé, tu va bouger ton cul et tu vas me faire le plaisir d'accepter ce défit... enfin ce teste. »

Le réprouvé fit une mine surpris. A vrai dire, il était un peu perdu. Et puis, ce n'était pas son genre d'accepter ce genre de chose sur un coup de tête. Il regardait la jeune femme qui avait l'air si gentil et toujours avec son expression légèrement surprise, il se décida à se lever, comme poussé par son instinct.

« Euh, bonjour... Je... euh... d'accord... mais euh... ça consiste en quoi cette... euh épreuve? » répondit-il plus hésitant que jamais. « Pourquoi moi? J'ai fais quoi? »

Coxy qui était dans ses cheveux, était exaspérée par toutes ses question, mais elle ne pouvait changer Aimé. C'était une personne totalement à l'ouest, surtout en ce moment. Au moins, il avait l'air d'accepter, c'était déjà ça. Ce teste serait un excellent moyen de lui remettre les idées en place et elle espérait que cette femme soit patiente, car cela risquait de prendre du temps.

Soudain, les souvenirs refit surface dans l'esprit du jeune homme. Il revit Vanille qui lui souriait, sa famille heureuse. Il se souvint que quelques secondes auparavant il avait été mélancolique et il se rassit brusquement, posant son menton sur son point pour soutenir sa lourde tête.

« Non, mais je pense que vous vous êtes trompé de personne... » ajouta-t-il et il repartit dans ses pensées, sa nostalgie. Ses yeux perdu dans l'océan n'écoutait même plus Coxy qui était de nouveau en train de l'engueuler pour avoir oser dire cela.

Sam 19 Mai 2012, 22:40

Eldias souriait encore et toujours elle attendait la réponse d'Aimé en souriant. Et elle lui ferait passer les épreuves de la même façon, toujours avec le sourire. Ce n'était pas pour rien qu'on lui confiait les Réprouvés les plus perdus et vagabonds. Tout simplement parce qu'en tant que sentinelle de l'abandon elle avait un véritable don pour ramener le moral aux personnes auxquelles elles faisaient passer le test. Elle tortillait une des ses nombreuses mèches bleues autour de son index en attendant la réaction du jeune Réprouvé qui ne tarda pas à arriver. Il eut d'abord un long temps de réaction, puis il haussa un sourcil, visiblement surpris. Mais Eldias avait vu pire, le mieux étaient ceux qui la prenait pour un farceuse et qui l'envoyait bouler en leur disant qu'ils avaient autre chose à faire que de jouer avec une gamine jouant les Sentinelles. Quelques tours de magie avaient vite ramenés ces inconscients à la réalité, la réalité de ce qu'était vraiment Eldias, c'est à dire certainement pas une gamine jouant au héroïne! Elle sourit un peu plus en repensant à ces souvenirs. Mais heureusement, la réaction du jeune Aimé fut tout autre:

« Euh, bonjour... Je... euh... d'accord... mais euh... ça consiste en quoi cette... euh épreuve? »

Eldias faillit rire aux éclats, mais elle se retint, consciente que cela pourrait vexer le jeune garçon. Elle se contenta de regarder l’hésitation d'Aimé poindre sur son visage. Mais la suite fut trop hilarante pour qu'Eldias se retienne de rire:

« Pourquoi moi? J'ai fais quoi? »

Elle répondit avec sa voix douce et guillerette, significative qu'elle ne voulait nullement se moquer:

"Ce que tu as fait? Mais voyons, ce n'est pas une punition d'être testé pour monter en grade dans sa race, au contraire!!!"

Alors autant la jeune femme avait vu plusieurs Réprouvés perdus ou l'ignorant complètement, autant il était le premier à prendre cette montée de grade comme une chose de mauvaise augure. Vraiment, elle ne s'attendait pas à ça, mais finalement, ce n'était pas une mauvaise chose pour elle. Cela lui changerait de la monotonie de ses connaissances et de ses habitudes. Après tout cela faisait plus de vingts ans qu'elle testait des Réprouvés, et en vingts ans de carrière, c'était la première fois! Elle se réjouis d'avoir fait passer ce fameux Aimé avant un autre Réprouvé sur la liste, enfin quelque chose d'un peu plus intéressant. Non pas qu'elle trouvait son travail ennuyant et qu'elle ne s'y plaisait pas, seulement quelques divertissements de ce genre de temps en temps ne serait pas de refus. Mais la jeune femme dû vite se reconcentrer, à peine quelques pensées à part que Aimé était replongé dans sa lassante mortification. Il posa sa tête sur son poing en regardant la mer de ses yeux lointain avant de dire:

« Non, mais je pense que vous vous êtes trompé de personne... »

Eldias rit de plus belle et sautilla autour du Réprouvé comme une puce excitée. On aurait vraiment dit une petit fille inexpérimenté, et pourtant, la réalité était tout autre. Le contraste était frappant entre le jeune garçon qui semblait fatigué d vivre malgré sa jeunesse et Eldias qui venait de faire cent ans et dont le joie de vivre ne cessait de s'accroître au fur et à mesure des années. Elle se planta devant Aimé en l'obligeant à relever sa tête, elle lui fit avec un air mystérieux:

"Non mais pour qui me prends tu! Je t'ai dit que j'étais la Sentinelle de l'Abandon et tu me demandes si je ne me suis pas trompé! Je ne peux me tromper! Du moins pas sur ce genre de chose! Tu veux vraiment savoir? J'ai des pouvoirs dont tu n'imagines même pas l'existence, je sais tout de toi Aimé, tout!"

Elle usa de son pouvoir du Pacte des Réprouvés en marquant une pause puis reprit:

"Je sais pour ton amour oublié, pour Vanille, pour tes filles! Ne m'oblige pas à ressasser ton histoire! Et ne me sous-estime pas non plus par la même occasion!"

Il n'y avait aucune menace dans les paroles de la jeune fille, simplement des mises en gardes, qu'elle prononçaient avec le sourire.

Ven 08 Juin 2012, 18:24

Alors qu'Aimé s'imaginait que cette étrange petite femme s'éloignerait tout simplement. Celle-ci resta à ses côtés plus joviale encore. Le réprouvé qui avait pour habitude d'ignorer tous les choses qui l'entourait lorsqu'il était perdu dans ses pensées, cette fois, c'était assez difficile. En effet, une puce échelle humaine, qui sautille tout autour de vous, c'est dur à ignorer, même pour Aimé. En plus de cela, elle lui faisait penser à une enfant et il n'y avait rien au monde que le réprouvé préférait plus que les enfants. Eux au moins, ils lui parlaient avec sincérité, ils étaient vrai et ils ne jugeaient pas comme les adultes. Paradoxalement, c'était les enfants qui l'avait fait grandir et en aucun cas les adultes ; ces personnes viles et fausses.

"Non mais pour qui me prends tu! Je t'ai dit que j'étais la Sentinelle de l'Abandon et tu me demandes si je ne me suis pas trompé! Je ne peux me tromper! Du moins pas sur ce genre de chose! Tu veux vraiment savoir? J'ai des pouvoirs dont tu n'imagines même pas l'existence, je sais tout de toi Aimé, tout!"

Aimé releva la tête, faisant une mine d'enfant surpris. Elle semblait être une enfant mais elle avait tout de même un côté très effrayant. Elle s'exprimait avec tellement de conviction qu'il ne pouvait faire autrement que de la croire. Face à cette femme enfant, il était lui même un enfant qui se faisait gronder. En plus, elle était une femme et le jeune homme avait de plus en plus de mal à ignorer les femmes. En effet, elles le fascinaient.

"Je sais pour ton amour oublié, pour Vanille, pour tes filles! Ne m'oblige pas à ressasser ton histoire! Et ne me sous-estime pas non plus par la même occasion!"

Cette fois Aimé fronça les sourcils. Il était vrai que c'était plutôt curieux qu'une inconnue connaisse sa vie ainsi, toutefois ce n'était pas ce qui préoccupait le jeune homme. Elle savait, c'était tout. Il ne se posait pas plus de questions. De plus, ce fut plutôt un flot de sentiments intenses à l'origine inconnue qui parcouraient ses veines et qui lui fit du soucis. Quand lui, il pensait à Vanille, il se sentait triste et mélancolique. Quand une inconnue lui rappelait la triste vérité, il avait le sang bouillonnant. Il voulait tout casser, il voulait pleurer, il voulait encore aimé, justement. Mais hélas, il n'avait jamais appris à maitriser ses sentiments, il ne comprenait pas ce qui se passait dans son corps. C'était pourtant que de simples mots qu'elle avait prononcés. Il luttait de toutes ses forces pour se maitriser. Il tremblait, il transpirait. Pourquoi il n'arrivait à oublier Vanille? Pourquoi est-ce que cela le mettait en colère?

Ce fut trop dur pour lui. Il se leva brusquement. Il fallait que ça sorte. Il hurla son désespoir dans un premier temps. Il avait pourtant déjà perdu pieds à peu près de la même manière dans la forêt aux milles clochettes, il y a quelques jours. Il pensait pourtant que ça allait mieux. Mais non. Il semblait que c'était pire. Coxy, de son côté, avait déjà fait les frais de sa colère la dernière fois. Ils s'étaient disputé et elle ne voulait absolument pas que ça recommence. C'est pourquoi, cette fois, elle se fit la plus discrète possible.

Pendant qu'il rageait, il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour que Vanille ne l'aime plus. Il n'avait pourtant pas changé. Il avait toujours été attentionné avec elle. Du moins c'est ce qu'il pensait. Il savait que la sirène était folle dans sa tête et que c'était sûrement pour ça qu'elle s'était éloigné mais il avait énormément de mal à l'accepter.

Aimé faisait tout pour ne pas se jeter sur Eldias. Elle n'avait rien fais de mal. Il lui tourna le dos pour tenter de se calmer. Il fallait absolument qu'il taise cette colère avant de faire un meurtre et surtout avant de se blesser. Il tremblait de plus en plus et au final il réussit à se calmer. Seulement ce fut la tristesse qui remplaça la colère. Les larmes coulaient sans qu'il y puisse quelque chose. Machinalement il se tourna vers la sentinelle.

« Pourquoi? Pourquoi elle ne m'aime plus? » lui demanda-t-il les larmes aux yeux en fixant les yeux de l'inconnue. Peut être que par un miracle, elle avait la réponse. « C'est parce que je ne la mérite pas? Parce que l'amour ce n'est pas pour moi? Je n'y connais rien aux femmes, mais j'aimerais tellement... » Il se rassit brusquement sur le rocher. Il ne savait pas comment il avait fait pour demander tout ça. Il ne savait pourquoi il avait dit tout ça. Il ne savait pas pourquoi il s'était confié à une inconnue. De toute façon, il ne réfléchissait plus à ce qu'il faisait. Il obéissait seulement à ses sentiments et à son corps car il ne parvenait plus à les ignorer. Il ne comprenait pas pourquoi cette femme était là. Or, étrangement, il avait l'impression qu'elle l'écouterait, qu'elle l'aiderait.

Ven 08 Juin 2012, 19:06

Eldias avait dit cela en sachant pertinemment que le jeune homme réagirait. Mal peut être mais il réagirait et c'était le plus important pour la "jeune" sentinelle. Elle voulait justement voir sa réaction afin de mener ses épreuves le plus justement possible et surtout adapté au jeune Réprouvé perdu qu'était aimé. Elle était habitué et elle commençait toujours ainsi, la, plupart des Réprouvés qu'on lui confiait afin les faire monter dans leurs races étaient des Réprouvés perdus et désespérés, ainsi elle aimait à leur rappeler leur douloureux passé. Non pas que cela lui plaisait, bien au contraire, il lui semblait qu'elle souffrait plus que la victime elle même mais elle ne renonçait pas à ses méthodes, c'étaient celles qui étaient les plus efficaces et jusqu'à ce jour, Eldias avait réussi à redonner confiance en chacun des Réprouvés qu'elle avait eu à tester, et ce n'était pas maintenant que ça allait changer! Elle avait fait passer ce test à certains qui allaient se jeter d'un pont, alors ce n'était pas Aimé qui allait l'empêcher de réussir encore. Néanmoins elle ne pu s'empêcher de sentir une pointe de désarroi dans son cœur lorsque les sentiments d'Aimé prirent le dessus. Ce garçon était perdu et c'était à elle qu'incombait la tâche de le remettre sur le droit chemin. Tache dont elle s’accommodait depuis fort longtemps déjà et ce n'était pas maintenant que ça allait changer. La jeune femme ressentait tout les sentiments du Réprouvé, tiraillé par la douleur. Elle ressentait toutes ses sensations comme si c'était les siennes grâce à son pouvoir, mais le cri déchirant qu'il poussa faillit avoir raison de Eldias. Aimé s'était levé d'un geste rageur en hurlant de tout ses poumons. Eldias avait pourtant l'habitude de ce genre de comportement mais celui ci fit vibrer son cœur comme la corde d'un archet tremble sous la pression du musicien. Elle posa son regard sur celui du Réprouvé et elle sentis sa colère. Elle ressentit aussi sa haine, la haine implacable du jeune homme qui sur le coup, haïssait la Sentinelle de l'Abandon. Mais ça Eldias s'en moquait, on avait déjà essayé de la tuer pour ses paroles certes un peu franches, mais d'une justesse qui ne pouvait être ignorée. Puis vint le doute et les questions qui s'entremêlaient dangereusement chez le jeune homme, pourquoi sa tendre bien aimée ne l'aimait elle plus? Qu'avait il donc fait de mal pour qu'elle l'abandonne? Voilà ce qui tournait dans la tête du jeune homme telle une tempête dévastatrice. Elle sentait que le Réprouvé faisait tout son possible pour ne pas se jeter sur elle et laisser sa rage s'occuper de son cas. Mais elle ne fit rien, elle ne fit même pas mine de se protéger ou de s'inquiéter du sort de l'homme bien qu'elle en pensait le contraire. La raison était simple, le garçon devait apprendre à contrôler sa colère, sans quoi elle ne pourrait lui faire passer le test. Mais comme elle s'y attendait, Aimé lui tourna le dos et calma rapidement les durs tremblements de son corps. Il finit par se retourner doucement, comme si sa crise de colère avait retiré toute forme de vie en lui bien qu'il en allait autrement au fond. Mais Eldias savait bien que ses sentiments étaient présents, et plus que jamais en ce moment. Comme pour confirmer les pensées de la Sentinelle, le jeune homme plongea son regard douloureux dans les deux grands océans que semblaient être les yeux d'Eldias. Les yeux du Réprouvés brillaient, puis quelques larmes perlèrent sous ses paupières.

"Pourquoi? Pourquoi elle ne m'aime plus? C'est parce que je ne la mérite pas? Parce que l'amour ce n'est pas pour moi? Je n'y connais rien aux femmes, mais j'aimerais tellement..."

"Je ne peux savoir la véritable raison pour que Vanille ne t'aimes plus, et même si je connaissais la réponse, je ne te la donnerais pas! Ce n'est pas à moi de chercher,c'est à toi, et à personne d'autres. Il faut que tu arrives à oublier, je sais que c'est difficile, que le fait de ne plus penser à elle est une souffrance encore plus grande mais elle portera ses fruits! Pense à tes filles! Crois-tu que cela leur plaît de te voir ainsi te morfondre à longueur se journée car tu ne te sens plus aimé. D'ailleurs, c'est faux: Tu es aimé mais pas par celle que toi tu aimes, c'est tout! Tes filles t'aimes, certains de tes amis sans doute, et si ce n'est pas encore le cas, essaie de t'en faire des amis! Mon rôle est de te montrer que même après avoir subi une telle souffrance à cause de Vanille tu es encore capable d'aimer, et d'oublier! La première épreuve consisteras à ...sourire! Non, je ne plaisante pas, tu ne souris pas, ou tout du moins ce n'est qu'un masque, ce n'est pas un sourire sincère! Tu as oublié comment sourire! Pense à tes filles, oublie là, cela va être difficile au début, mais tu peux y arriver. Je ne te demande pas de la rayer de ta mémoire à jamais, je te demande d'essayer de ne plus penser à elle et de reprendre goût à la vie. Mais redevenir un gai luron n'est pas à ta portée pour le moment, aie confiance et essaie pour l’instant de sourire avec sincérité, et de l'oublier quelques instants, pas plus, juste quelques instants!"

Cela pouvait paraître ridicule...apprendre à sourire pour une épreuve mais les apparences sont trompeuses. Pour certains Réprouvés comme Aimé, sourire avec sincérité sans se morfondre sans sa souffrance est une épreuves bien plus compliquée que n'importe quel test physique ou magique! Et Eldias était bien placé pour le savoir! Mais elle avait confiance en ce jeune homme, elle en avait vu des Réprouvés! Et là elle voyait qu'Aimé avait d'immense capacités, seulement ces dernières sont petit à petit rongées par sa souffrance et son dégoût de la vie. La jeune femme aux yeux semblables à al couleur de l'océan lui sourit avec confiance, en l'incitant à essayer.

Ven 13 Juil 2012, 14:51

Aimé se sentait si mal... Pourquoi cette femme était venu pour lui faire autant de mal? C'était déjà assez compliqué comme ça de gérer la perte de Vanille, mais s'il fallait que quelqu'un le lui rappelle, il n'aurait jamais fini. Or, si elle était là, c'était peut être parce qu'elle avait la solution à tous ses problèmes.

Eldias lui répondit alors dans un long monologue. Le réprouvé tenta de se concentrer pour l'écouter attentivement. Cependant, dans l'état où il était ce n'était pas évident. Déjà, il regardait le sol, encore dans ses pensées, si bien qu'on aurait presque cru qu'il n'avait rien écouté. Elle dit lui qu'elle n'avait pas la solution et Aimé s'en retrouva plus déçu que jamais. En plus de ça, il fallait qu'il réussisse à oublier Vanille. Mais comment pouvait il oublier la personne qu'il aimait? Malgré tous les défauts de la sirène, il l'aimait encore et il avait le sentiment que cette amour ne s'envolerait jamais.

Quand la sentinelle évoqua ses filles, il sentit son cœur se serrer. C'est vrai, il n'avait pas le droit d'être triste, ses filles ne devaient pas subir cela. Si, pour que ses enfants aillent mieux, il devait écouter cette femme et faire ce qu'elle lui disait, alors il le ferait. Il fallait qu'il devienne plus fort pour les protéger. C'est ainsi que le réprouvé finit par relever la tête pour regarder Eldias et écouter la suite. Celle-ci lui insuffla ensuite un souffle d'espoir. Il se demanda si elle croyait vraiment ce qu'elle disait. Était-il réellement encore capable d'aimer. Ses filles, il en étaient certain oui, mais d'autres personnes? Vanille, avait été la seule, il imaginait tellement peu d'autre personnes entrer dans son cœur. Ce n'était pas parce que son cœur était petit.... mais c'était tellement bizarre, cela lui paraissait insurmontable pour une raison qu'il ignorait finalement.

C'est alors qu'elle en vint à lui imposer une épreuve. Une étrange épreuve d'ailleurs. Il fallait qu'il sourit. C'est vrai qu'Aimé ne souriait jamais. Pourquoi? Parce qu'il ne savait pas faire. Les rares fois où il avait eut envie de sourire, cela ressemblait plus à une grimace qu'autre chose. En fait, le réprouvé n'avait jamais appris, que lorsqu'il était heureux, il pouvait sourire, comme tout le monde le faisait. Il ne comprenait pas pourquoi les gens arrivaient à le faire et pas lui. Cela pouvait paraître naïf comme réaction, mais c'était sa façon à lui, inconsciente, de maitriser les deux parties de sa personnalité : démone et ange. Les deux parties se mélangeaient étrangement et c'était comme si elles annihilaient toutes ses émotions pour ne pas qu'il devienne fou et incontrôlable. C'est pourquoi, il avait tant de mal à sourire, à pleurer et à se mettre en colère. Il exprimait clairement ses émotions seulement lorsque celles-ci débordaient, comme à ce moment même : il avait un trop plein de colère. S'il voulait parvenir à sourire, alors il devait provoquer en lui un trop plein de joie, et ça, c'était bien plus compliqué qu'il n'y paraissait.

Le mieux qu'il avait sûrement à faire, c'était écouté Eldias et penser à ses filles. Elle avait raison, c'était bien la seule chose qui parvenait à le faire sourire. Il n'était pas rare finalement, de voir sourire Aimé d'un sourire niais lorsqu'il regardait ses filles jouer. Seulement, il ne se rendait pas compte, lui, que c'était un sourire qu'il faisait.

Dans un premier temps, il se précipita et tenta de sourire, juste pour voir ce que cela donnait. Et bien sûr, ce ne fut qu'une grimace qui dessina son visage. Il se gratta alors la tête, se rendant bien compte que ce n'était pas le sourire qu'attendait la sentinelle. Puis, il se leva et se tourna bien en face de la mer. Il fallait qu'il oublie tout le reste, et ça c'était dan ses cordes. Regarder le calme plat de l'eau à l'horizon lui permettrait de se concentrer convenablement.

Ainsi, il ne sut combien de temps s'écoula. Quelques secondes, quelques minutes, des heures? Pendant ce temps, là, il s'affera à penser à ses filles. A leur naissance, à leur premier sourire à leur premier mots, à leur premier pas et leur premier plongeons. Doucement, presque imperceptiblement, Aimé se mit à esquisser un léger sourire, puis un plus grand, un sincère. De toute façon, quand Aimé souriait, s'était toujours sincère. Le réprouvé était un très mauvais comédien, le pire de tous, c'était donc pour lui impossible de faire semblant de sourire.

Il avait donc réussit à sourire, seulement, il ne s'en rendit même pas compte. Il était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'avait pas conscience de ce qu'il faisait. Et, quand il eut épuisé tous les souvenirs, heureux, il se tourna vers Eldias. Son magnifique sourire l'avait quitté et il regardait la « jeune » femme d'un air désolé.

« Je ne sais pas sourire... » dit-il presque dans un chuchotement et d'un ton lasse

Jeu 19 Juil 2012, 10:21

Le Réprouvé avait baissé la tête durant quasiment toutes les paroles d'Eldias. Il n'y a qu'à partir d'un seul moment où il daigna la relever: lorsque la sentinelle aborda le sujet de ses filles. Alors le monologue que prononça Eldias parut s'infiltrer dans Aimé. On aurait dit qu'il écoutait vraiment, et mieux encore, que ça l'intéressait, qu'il avait trouver un quelconque intérêt à écouter la jeune femme.La Réprouvée sentait peu à peu l'espoir regagner doucement Aimé. Ce n'était pas l'Espoir avec un grand E qui avait réglé tout ses problèmes, tout était terminé ou quoi. Non c'était vraiment une infime espoir, un souffle mystérieux qui peu à peu redonnerait confiance au réprouvé. C'était d'ailleurs souvent que cela se présentait avec la sentinelle. Ça commençait par un rayon de soleil qui s'infiltre dans une pièce obscure avant que la fenêtre ne s'ouvre complètement. C'était l'espérance. Eldias fut contente de sentir ce sentiment anciennement connu revenir dans le cœur du réprouvé. Le savourait-il lui aussi, autant que la sentinelle?

Le réprouvé ne s'en sentait pas capable, Eldias le savait mais elle savait aussi quel sujet toucher pour lui redonner courage: ses filles. Il suffisait d'en parler pour voir qu'il pouvait être un père merveilleux. Un père qui aimait ses filles autant qu'on pouvait les aimer et qui voulait le meilleur pour elles. Seulement ce père est déchiré par l'amour porté à ses filles et celui perdu, donné à leur mère. Une situation bien difficile mais de laquelle on peut encore se sortir. Et c'était le rôle d'Eldias.

D'abord, Aimé tenta de sourire sans réfléchir, de manière spontanée, ce qui lui valut une belle petite grimace que rien ne pouvait apparenter à un sourire. Ce n'était pas comme cela qu'Eldias avait espéré qu'il essaie mais ce n'était pas à elle à lui dire comment faire. Elle lui avait déjà assez dit, il était maintenant tant qu'il se résonne lui même et tente de comprendre ce qui est le mieux à faire pour réussir cette épreuve. Une épreuve qui peut être d'une facilité déconcertante pour certains et le pire de tout les cauchemars pour d'autres. La jeune sentinelle se demandait si Aimé se situait vraiment dans la dernière possibilité. Elle se concentra néanmoins de nouveau sur le réprouvé et observa bien comment il s'y prit pour la seconde fois. Le jeune homme se positionna face à la mer et calma ses pensées. On aurait dit qu'il priait même. D'un geste de la main, Eldias calma à sont tour tout les bruits des mouettes au dessus de leur tête, rendant une atmosphère d'un calme incomparable, bercé par la douceur des vagues, dans un silence profond. La jeune sentinelle ne rentra pas dans les pensées du jeune homme. Elle ne voulait pas violer son intimité avec des pensées que la jeune femme savait profonde. Comment le savait-elle? Tout simplement parce que lentement, un délicieux sourire s'installa sur les lèvres du réprouvé. Tout doucement, Eldias savait à quoi il pensait pour qu'un sourire aussi sincère que celui qu'il avait étire ses lèvres. A sont tour elle sourit de joie, joie de voir que tout n'était pas perdu et qu'Aimé reviendrait bientôt vers ses filles plus fort mentalement que jamais, et ce pour leur bien à elles.

De longues minutes, voir peut-être une heure s'étaient écoulées paisiblement lorsque enfin Aimé rouvrit les yeux et son sourire disparut aussi vite qu'il était apparu. En revanche lui n'avait pas eu l'air de comprendre ce qu'il lui était arrivé car il dit à la sentinelle en se désolant:

Il avait prononcé la phrase avec lassitude et un petit rire cristallin vint pimenter la fin de sa phrase. Eldias se fit porter par le vent et tournoya autour de lui pendant quelques secondes et s'assit dans les airs comme sur un divan imaginaire et lui dit de sa petite voix fluette:

"Cela ne peut pas être plus sincère comme sourire en sachant que tu ne t'en est même pas rendu compte!"

Elle lui sourit de nouveau, comme à son habitude avant de reprendre:

"Tu as réussis avec brio la première épreuve, même si tu ne t'en est pas rendu compte! Maintenant, cela va être un peu plus compliqué, mais aussi faisable. Il va falloir que tu me parles de tes filles pendant...disons un quart d'heure, sans qu'une once de tristesse paraisse sur ton visage!"

Elle avait volontairement tu plus de détails pour voir sa réaction spontanée.

Ven 24 Aoû 2012, 15:48

Alors que le réprouvé pensait que la jeune femme lui demanderait de recommencer ou pire encore, il entendit tout autre chose. Il avait réussit. Il avait vraiment du mal à le croire, si bien qu'au début, il croyait qu'elle avait dit cela pour être gentil. Oui, après tout, elle semblait vraiment gentil... mais il n'y connaissait rien des femmes. Il se demanda quoi répondre, quand Coxy jeta son grain de sable.

*Mais bien sûr que tu as souris grand nigaud. Mais tu es tellement plongé dans tes rêveries que tu ne fais attention à rien d'autre... même pas à ton corps*

S'il pouvait remettre en doute les paroles d'une inconnue aussi gentille soit elle, il ne pouvait pas douter des propos de sa compagne de toujours. Maintenant il se sentait un peu bête et confus. Il avait donc souris. Et il se demanda s'il devait s'en réjouir. Il est vrai que c'était toujours agréable de voir un sourire sur le visage d'une femme mais sur lui? Il décida de ne plus y penser. Visiblement, cela faisait plaisir à cette femme qui était censé l'évaluer. C'était le principale et peut être que cela ferait plaisir à ses filles aussi de le voir plus souvent sourire.

Eldias, satisfaite, lui demanda ensuite de parler de ses jumelles. Cela paraissait très simple. Seulement, la réprouvé n'aurait sûrement pas demandé cela à Aimé, si lui aussi aurait trouvé cela simple. Déjà qu'il n'était pas très bavard, donc lorsqu'il ouvrait la bouche, ce n'était jamais pour parler de lui. Ses filles étaient une partie de lui, alors c'était tout comme. Seulement, il venait tout juste de penser à elles et il avait déjà dans la tête tout ce qu'il pourrait dire. Le seul véritable problème c'était de commencer. Comment parler de sois? C'était peut être une question idiote, mais Aimé ne savait pas faire. Et puis, encore une fois, pourquoi elle lui demandait de faire ça? Il avait déjà entendu parler des testes de passage pour monter en grade, et normalement, on leur demandait de se battre, pas de parler. Le réprouvé avait une cruelle envie de lui demander pourquoi, mais les yeux pétillants d'Eldias l'encourageait à obéir. Coxy aussi d'ailleurs, en lui chuchotant dans la tête.

Il tenta alors de trouver un début. Et une conversation bien utile avec une fillette, avant qu'il ait ses filles, un jour qu'il était au parc, lui revint en mémoire. Elle lui avait demandé pourquoi il ne disais pas ce qu'il pensait et pourquoi il ne posait pas des questions. La première chose qu'avait fait cette fillette, avait été de se présenter. C'est donc ainsi que le réprouvé commença... par leur prénom.

« Elles s'appelle Chocolat et Kiwi, ce sont des jumelles » débuta-t-il d'une voix très calme, mais légèrement enroué d'émotion. « Ce sont des sirènes comme leur mère. Je me souviens de la première fois où on les as mis dans l'eau pour qu'elles connaissent leur milieu naturelle. C'était tellement beau. Je pouvais entendre mon coeur battre dans ma poitrine. Jamais je m'étais sentis aussi heureux... » Et il continua comme cela, en ponctuant ses phrases par un sourire niais. Il avait beau déjà s'être remémorer ses souvenirs pour tenter de sourire, cela ne le dérangeait pas du tout de recommencer ici. Penser à ses filles étaient une sources de bonheur constant. Le problème c'était que dans beaucoup de ses souvenirs, il y avait aussi Vanille et cela lui faisait une pointe dans le cœur. Cependant, il essayait de l'ignorer autant que faire ce peut. C'est donc ainsi qu'il raconta bon nombres de souvenirs heureux. Étrangement, il n'évoqua aucun mauvais souvenir, comme s'il les avait banni de sa mémoire. Ce n'est qu'au bout d'une bonne demi-heure, soit le double du temps imposé, qu'il ne trouva plus rien à dire. Il regarda Eldias, mal à l'aise, comme un enfant surpris dans son intimité. Il se gratta le cuir chevelu et se recroquevilla sur lui même. Il n'en revenait pas de tout ce qu'il avait dit. C'était comme s'il était tombé malade et qu'il avait agit sous l'emprise de quelqu'un d'autre. Il en avait presque la nausée, tout en ressentant un certain soulagement, ce qui était tout à fait paradoxale.

« Pourquoi dois je faire ce genre de chose? » demanda-t-il d'une voix timide. Il avait enfin osé, peut être pour meubler et enlever cette gêne.

Sam 29 Sep 2012, 23:56

Tout alla très vite pour Eldias qui ne vit d'ailleurs pas le temps passer. Si Aimé n'avait pas été si déchirée par l'abandon de Vanille, il aurait fait un merveilleux conteur pensa cette dernière. Sa voix l'avait bien vite enivré telle une drogue insurmontable. Au début, pourtant, il avait hésité, comme s'il ne savait pas par où commencer... Mais ce sentiment s'était très vite évaporé et on le sentait dans la voix vibrante de passion du jeune Réprouvé. La Sentinelle fut d'ailleurs surprise et cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Le plan qu'elle avait conçu marchait à merveille, petit à petit, et en utilisant l'amour de ses filles et de son ancienne compagne, Eldias réussissait à sortir le Réprouvé de son inaction et de son dégoût. Et le résultat se faisait rapide et fascinant. C'est bien simple: au départ sourire d'un sourire naturel avait demandé beaucoup d'effort à Aimé, mais maintenant il souriait tout en parlant, presque sans s'en rendre compte, il parlait avec plaisir et se laissait emporte par le fil de ses pensées et c'était exactement ce qu'elle voulait. Elle s'était elle aussi plonger dans de drôles de souvenirs, en imaginant chaque scène conté par Aimé. Elle s'était résolu à ne pas utiliser ses dons pour vivre ses dires. D'une part elle ne voulait pas utiliser ses dons pour violer des souvenirs heureux du Réprouvé, sans nul but ni raison que pour mieux ressentir, mais elle voulait aussi d'autre part se laisser bercer par la voix du Réprouvé et voir ce qu'il racontait par le biais de son unique imagination.

Eldias savait maintenant beaucoup de choses sur Kiwi et Chocolat. Elle avait d'ailleurs aperçu l'une des deux petites sirènes en arrivant sur la plage. Le sourire calme qu'elle avait arboré pendant que Aimé parlait s'élargit lorsque celui ci ferma définitivement la bouche. Ayant raconté tout ce qu'il pouvait à la Sentinelle, il laissa un petit silence s'installer avant de demander d'une voix qui avait étrangement perdue toute l'aisance acquise au cours de son récit:

« Pourquoi dois je faire ce genre de chose? »

Eldias s'était, bien sûr, attendu à ce genre de question. Elle lui fit un sourire rassurant et ne répondit pas ce qu'Aimé aurait certainement attendu d'elle.

"Je t'avais demandé de parler pendant quinze minutes, et tu m'as parlé pendant une demi heure. C'était plus que ce j'espérais, je t'ai certainement sous-estimé. Il me faut maintenant revoir les autres épreuves pour pas qu'elles te paraissent trop simples..."

Elle eut un petit rire moqueur en regardant le ciel. Elle n'avait pas du tout sus estimé Aimé, dès la première fois où elle avait posé son regard sur lui, elle le savait capable de grandes choses, mais il fallait d'abord lui donner confiance en lui et ça c'était une toute autre affaire que de juger quelqu'un sur une épreuve de force, de vitesse, de combat ou encore de séduction. Oui, le terrain sur lequel jouait Eldias avec Aimé était un terrain beaucoup plus subtil et profond que cela. Il ne suffisait pas simplement d'ordonner de soulever un énorme rocher et d'aller plus vite que tel objet, bien qu'ils auraient à passer par là. Pour le moment, il s'agissait d'apprendre à s'exprimer, à s'extérioriser sur le monde qui les entourait plutôt que de se recroqueviller sur soi même pour fuir une vérité pourtant inévitable. Et c'était le but d'Eldias, but dont ils se rapprochaient à pas lents mais sûrs. Et même plus rapides que ce à quoi elle s'attendait à vrai dire. Néanmoins, ayant laisser encore une fois un silence s'installer, elle reprit en répondant quelques peu indirectement à la question posée dernièrement par Aimé.

"Tu acquis beaucoup de choses en peu de temps et sans t'en rendre compte... C'est à la fois étrange et fascinant de te voir réussir à une épreuve que tu es persuadé d'avoir échoué."

Elle se tut à nouveau pour plonger son regard profond dans celui du Réprouvé et l'obliger à la regarder lui aussi. Elle reprit après avoir croiser son regard:

"Si je t'avais demandé de me parler de tes filles pendant un quart d'heure dès le premier instant de notre rencontre tu aurais dégluti et je doute que tu aurais réussi. Nous avons procédé par étape et pourtant, celle du sourire a été rapidement passé puisque lorsque tu me parlais de Kiwi et Chocolat, c'était un sourire naturel et heureux que tu affichais, alors qu'il te semblait si difficile d'en faire un quelques instants plus tôt. Si ce n'est pas là une preuve d'acquisition rapide, je ne saurais dire ce que c'est."

La deuxième étape était maintenant clôturé. Et il avait une fois de plus réussi avec brio. La "jeune" femme, hésitait en revanche quand au futur test qu'elle allait donner à Aimé. Elle savait qu'il ne fallait pas trop jouer sur ce terrain sinueux des sentiments et de la confiance et qu'alterner avec des tests physiques ou psychologiques de pouvoirs de bases des Réprouvés serait la meilleurs façon d'équilibrer le passage de la vie du jeune homme. Seulement l'attirance de tester les limites du jeune garçon était une tentation bien forte pour la Sentinelle. Non pas qu'elle veuille voir Aimé s'effondrer, bien sûr que non, son but n'était pas cela mais... savoir s'il pouvait encore enfoncer sa main dans sa poitrine pour y arracher une épine enfoncée depuis trop longtemps sans faire de pauses pour reprendre son souffle était une tentation divine. Jusqu'où pouvait-il aller? Quelles étaient ses limites?

Après un bref dilemme mental dans la tête d'Eldias, la Sentinelle posa finalement sa décision. Elle continuerais encore un peu, juste un peu sur ce sentier escarpé. Il lui avait parlé de souvenirs heureux, de sujets passionnants et joyeux, mais qu'en était-il de ceux qui font souffrir? Qu'advenait il des moments difficiles d'une vie, balancé entre un sentiment de trahison, de haine, de colère, de tristesse ou encore d'abandon? Elle se releva de son nuage imaginaire et posa pour la première fois ses deux pieds au sol en se demandant si elle avait oui ou non fait le bon choix. Le but était surtout de contrôler la situation en arrachant l'épine de la blessure et surtout pas en l'enfonçant, mais tel était le risque qu'avait décidé de prendre la jeune femme. Elle avait parlé de sous-estimation, mais maintenant elle le voyait assez fort. Ne le surestimait-elle pas trop maintenant?

"La prochaine épreuve sera très certainement la plus difficile de toutes. Peut-être la réussiras-tu en cet instant mais si ce n'est pas le cas tu ne dois pas t'en faire, nous poursuivrons petit à petit pour te remettre face à elle. Je te propose de faire un pas peut-être trop grand pour toi, mais pour le savoir, il faut tenter de le faire."

Elle prit une inspiration en s'assurant qu'Aimé ait bien compris ce qu'elle venait de dire:

"Je vais te demander de me parler encore une fois de tes souvenirs, mais cette fois, ils ne porteront pas sur la joie. Je veux que tu me parles d'un souvenir négatif. Tu peux, si tu y arrives, sortir tout ce qu'il te passe par la tête, mais si tu ne prononces qu'un seul souvenir douloureux en quelques phrases, nous auront déjà fait la moitié du chemin, et le plus gros sera fait. Tu m'as prouvé que tu savais sourire, peut-être même rire. Que tu savais voir la beauté de la vie, maintenant je veux savoir si tu peux te mettre face à un échec ou une souffrance en prenant conscience de tes filles et de Vanille. Peut-être que je t'en demande trop, ou peut-être pas... Quoi qu'il en soit si tu dois en venir à extérioriser tes émotions, fais le. Si un souvenir te procure de la colère, hurle. Enlève cette charge que tu portes sur ton cœur une bonne fois pour toutes. Si la tristesse semble vouloir t'achever, pleurs toutes les larmes que tu peux laisser couler, car si tu le fais maintenant, tu n'auras plus à le faire plus tard, dans la rue, près de tes amis, avec tes filles. Réagis comme ton cœur te dit de le faire et si en ce moment, il te dit de ne pas te mesurer à cette épreuve, écoute le. Nous aurons tout le loisir de nous y atteler un peu plus tard."

Elle avait parlé d'une voix douce, comme à son habitude, explicite et sérieuse. Son sourire avait disparu mais la finesse et l'assurance de son visage devait mettre Aimé en confiance et non pas le contraire. Restait à voir si Eldias avait ou non bien jugé le Réprouvé...

Sam 01 Déc 2012, 20:48

"Je t'avais demandé de parler pendant quinze minutes, et tu m'as parlé pendant une demi heure. C'était plus que ce j'espérais, je t'ai certainement sous-estimé. Il me faut maintenant revoir les autres épreuves pour pas qu'elles te paraissent trop simples..."

Elle ne répondait pas à sa question, mais elle lui faisait s'en poser d'autres. Des épreuves simples ? Tout cela était donc des épreuves simples ? Si c'était vraiment le cas, elle ne pouvait nier qu'elles étaient très étranges. Peut être que s'il savait à quoi cela servait, il serait plus performant.

"Tu acquis beaucoup de choses en peu de temps et sans t'en rendre compte... C'est à la fois étrange et fascinant de te voir réussir à une épreuve que tu es persuadé d'avoir échoué."

Cette fois ci, il se sentit vraiment gêné. Ce n'était pas rare qu'on lui fasse un compliment, parce que ces employeurs l'appréciaient pour ses talents de mercenaire, mais autre que ce domaine, on ne lui faisait pas de compliment sur sa personnalité, parce que de toute façon, personne ne le connaissait vraiment. Sans savoir que ce qu'il ressentait était de la fierté, Aimé fit une grimace, si bien qu'on aurait pu croire qu'il n'avait pas aimé entendre ça. De plus, elle en rajouta quelques secondes après et le réprouvé ne savait plus où se mettre, d'autant plus qu'il se passa un petit laps de temps avant que la sentinelle n'annonce la prochaine épreuve, ce qui augmenta le malaise du jeune homme.

Puis, quand elle annonça l'épreuve, le malaise se transforma en angoisse. Un mauvais souvenir ? Aimé déglutit. Il se souvenait trop de la fois où il avait fait face à son pire souvenir d'enfance : le massacre de ses parents. Quand il avait retrouvé les corps, 20 ans après, il avait détruit tout sur son passage et il s'était tellement dépensé dans sa colère, qu'ensuite, il n'en avait pas eu la force de pleurer. On aurait pu penser, qu'à ce moment là, la mort de ses parents l'aurait rendu triste, mais ce fut la colère qui avait prit le pas. En effet, pendant toutes ses années il culpabilisait de ne pas avoir fait quelque chose pour les sauver. Il était certes très jeune et impuissant à ce moment là, mais cela ne l'empêchait pas de culpabiliser. C'était donc ça qu'Eldias voulait qu'il se souvienne ? Un souvenir dans ce genre là ? Le souvenir du massacre lui fit monter les larmes aux yeux avant même qu'il n'est prononcé le moindre son. Pour la première fois, il pleurait de tristesse à cause de la perte de ses parents. Il était planté là, debout, presque face à la mer, une légère brise ébouriffait ces cheveux, des larmes silencieuses coulaient sur ses joues. on aurait presque cru regarder une peinture de l'art romantique, soit pleine d'émotion.

Il se souvenait qu'elle avait évoqué Vanille aussi. Et il faut dire qu'il s'était plaint de sa relation avec elle quelques minutes plus tôt. C'était peut être ça dont elle voulait qu'il parle, de sa relation étrange avec Vanille qui le faisait souffrir. Toutefois, maintenant qu'il pensait à ses parents, il n'avait absolument pas la force de penser à elle, sinon il courrait droit dans le gouffre. Et puis, parler de ses parents... à quoi bon ? Elle avait raison, c'était une épreuve trop difficile pour lui.

« Je m'en veux... » Les paroles sortaient malgré lui, comme si c'était son inconscient qui parlait et pas lui. Ces mots-ci restèrent en suspend, pendant que les larmes continuaient à couler doucement, comme une rivière qui s'écoule calmement, puis, les autres mots suivirent. « De n'avoir rien fait pour sauver mes parents, de n'avoir rien fait pour retenir Vanille à mes côtés. »

C'était tout ce qu'il avait à dire. Aimé était plongé dans ses souvenirs horribles, et il était maintenant loin. Il s'était retiré au plus profond de son être afin de calmer le démon prêt à sortir à tout moment. En fait, il assistait au combat acharné que se livraient le démon et l'ange en lui. Il était impuissant face à ce spectacle, et tout ce qu'il pouvait faire était pleurer, jusqu'à ce que le démon et l'ange se fatigue. Devait-il faire ressortir le démon en lui pour aller mieux ? Il n'en savait rien. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait toujours fonctionné ainsi. Depuis toujours, il avait toujours regardé impuissant, les deux facettes de sa personnalité se chamailler tout en les empêchant de sortir de leur trou. Voilà pourquoi le réprouvé semblait toujours perdu, dans son nuage. Peut être qu'il valait mieux en effet, les laissé sortir afin qu'Aimé soit plus ouvert au reste du monde. Mais il avait terriblement peur de les laissé s'échapper comme la fois où il avait découvert les corps de ses parents. Il n'aimait pas la violence que cela engendrait. Il ne voulait pas faire de mal.

Précision :

Dim 23 Déc 2012, 14:07

« Je m'en veux... »

« De n'avoir rien fait pour sauver mes parents, de n'avoir rien fait pour retenir Vanille à mes côtés. »

"Aimé ne le retiens plus! Tu n'as rien à craindre ici, tu n'a personne à tuer, aucun dommage à créer libère ton Démon ici, sur cette plage. Tu ne pourras pas le détenir au fond de toi indéfiniment, il faut que tu le laisses sortir maintenant plutôt qu'en ville ou dans un autre lieu ou tu risques de tuer ou de faire souffrir des innocents!"

Lun 24 Déc 2012, 16:52

La lutte était dur, mais pas inhabituelle. Quoi que celle-ci était particulièrement difficile, puisqu'il était obligé de pleurer pour se soulager. Toutefois, cela ne réglait pas le problème. La libération le réglerait sans doute. Lui en doutait, mais pas Eldias. Et quelque part, pour une étrange raison, il faisait plus confiance en cette femme qu'en lui même. Peut être parce qu'elle lui avait prouvé depuis le début qu'elle avait toujours eu raison sur son compte.

Ainsi, quand la sentinelle le poussa à libérer le démon, Aimé prit peur. Il n'avait jamais fait cela sur commande. Il paniquait intérieurement. Il se doutait qu'ici, les dégâts seraient moindre et qu'il valait mieux le faire maintenant que dans un endroit à risque, n'empêche qu'il avait tout de même peur. La peur l'empêchait de lâcher son démon, mais la panique lui faisait perdre ses moyens. Il ne tiendrait plus très longtemps.

Tout d'abord, cet affolement le fit trembler. Il avait de plus en plus de mal à se contrôler. Ses défenses se réduisaient et le démon prenait du terrain. Il serrait les poings et fixait l’horizon, les yeux dans le vague, cherchant dans un ultime effort à étouffer son mauvais côté. Cependant, plus il essayait, plus c'était difficiles. Ses poins serrés tremblaient de plus en plus violemment. Peu à peu, ses yeux semblaient comme se teinter de haine et rapidement les larmes disparurent. Voyons, un démon ne pleure pas, il hurle pour faire comprendre au monde qu'il était en colère.

Pour l'instant, Aimé s'efforçait de fermer la bouche pour ne pas laisser échapper ce cri. Mais pour combien de temps ? Le sable, tout autour de lui commença à s'élever pour venir tournoyer autour de sa personne, de plus en plus vite, sur une circonférence de plus en plus grande. Les tremblements ne cessèrent pas et son visage était maintenant totalement transformer en de la haine pure. Les grains de sable projetés à si vive allure devaient fouetter toutes personnes se trouvant près de lui. Or Aimé n'y pensait même plus. Aimé n'était maintenant plus lui même. Aimé était un démon. Le sable le fouettait lui aussi mais il pouvait se dématérialiser afin que le sable le traverse sans rien lui faire. Il se mit même à léviter tellement le vent était fort. Puis ce fut enfin au tour du cri rauque, presque un rugissement de sortir du plus profond de sa gorge.

Il fallait maintenant sortir le démon et le laisser agir pendant assez longtemps pour qu'il soit satisfait et épuisé. Il était resté si longtemps enfermé qu'il en profiterait sûrement maintenant qu'il était dehors et libre. Les grains de sables allaient toujours plus haut et toujours plus loin. Un énorme nuage noir s'était formé au dessus de lui et il se mit à tonner dans un craquement sinistre. Ce qui restait d'Aimé tentait de retenir tout de même le démon car il sentait que ce dernier se précipiterait sur la première personne qu'il verrait pour la massacrer. Et la seule personne présente était Eldias. Il se doutait bien que la sentinelle était assez forte pour la retenir, mais on ne savait jamais. Hélas, bien évidemment, il ne put le retenir bien longtemps et le lâcha totalement.

Il ne fallut que quelques secondes au démon pour se précipiter sur Eldias, les mains tendus vers l'avant, le sable tournoyant toujours tout autour de lui, l'expression toujours haineuse. Le démon cherchait à étrangler la sentinelle. Personne ne devait chercher à le comprendre car cela mettait en colère le démon. Aimé avait fait des erreurs mais c'était aux autres de payer pour ses crimes. Les démons devaient faire le mal et Aimé ne devait pas ressentir l'amour ! Vanille n'était qu'une chienne et ses parents des moins que rien. Pourquoi vouloir les évoquer ? Eldias n'était qu'une pauvre fille à jeter sur le trottoir.

« Merci d'avoir poussé Aimé à me libérer !! Depuis que j'attendais ça ! » remercia-t-il d'un air malveillant et hypocrite. « Mais maintenant tu représentes une menace pour moi et Aimé qui n'a pas besoin d'être aussi malmener comme tu viens de le faire ! Je vais devoir te tuer ! »

Et il avança encore, cherchant à attraper le cou de la sentinelle.

Mar 25 Déc 2012, 19:27

"Te crois-tu capable de me tuer, démon? Tu fais partie d'Aimé, aussi stupide que cela puisse te paraître, il faut que vous viviez l'un avec l'autre ainsi que le troisième."

"Ecoute-moi Aimé, je sais que tu m'entends. Tu pense voir la démone d'Eldias, mais c'est Eldias qui te parle, sous une autre forme mais c'est ce qui me compose physiquement mais aussi spirituellement. Voilà ta nouvelle épreuve, tu dois ne faire qu'un avec ton démon, tu pense que c'est un monstre, une toute autre personne, pourtant il fait partie de toi, il est toi."

"C'est ton combat Aimé. Je n'interviendrais qu'en cas d'extrême situation ou si il te passait par la tête d'en vouloir à ma vie. Tente de redevenir toi même et de prendre le contrôle."

Ven 28 Déc 2012, 14:08

D'où il était, piégé au fin fond de son esprit, Aimé observais plus ou moins la transformation d'Eldias en Démone. Elle aussi pouvait faire ça ? En même temps c'était logique. Le réprouvé, lorsqu'il laissait le démon agir, ne se transformait pas physiquement. C'était uniquement moralement. Dans son coin, Aimé assistait donc à la fureur du démon, impuissant. De toute façon, il ne se sentait pas la force de le dominer. Il avait l'impression qu'il était trop puissant pour lui. Il laissa donc le démon agir à sa place. Celui ci écoutait la sentinelle d'un œil amer. Bien sûr qu'il pouvait tuer cette gamine bleue. Et lui, s'associer avec Aimé la mauviette ? Rien que d'entendre ça, ça lui donnait envie de vomir. Et la cerise sur le gâteau : s'associer avec l'ange ?? Cette gamine était totalement folle et méritait bel et bien la mort !!

« Jamais Sale gamine ! Il est clair que cette mauviette de jeune papa à besoin de moi pour se sortir des situations trop difficiles pour lui mais jamais je m'associerais avec ! »

Cependant, Eldias ne semblait pas écouter le démon et s'adressa directement à Aimé. Cela ne plus pas au démon mais à part serrer plus fort ses mains autour du coup de la jeune femme, il ne pouvait rien. De son côté, Aimé écouta. Elle lui assura qu'il ne pouvait faire qu'un avec son démon, comme elle, elle le faisait à ce moment précis. Cela bien sûr, l'intrigua et ce fut comme s'il se réveillait de nouveau, sans pour autant reprendre la place qui lui était dû. Ce qui le fit le plus réagir, c'est quand elle lui dit qu'en fait, le démon c'était lui et cette idée l'effrayait et pourtant... inconsciemment il le savait. Apprivoiser cette bête, il n'avait jamais essayé. Et il avait vraiment l'impression qu'il n'y parviendrait jamais.

Quand la réprouvé se liquéfia, cela eu le don d'énerver encore plus le démon et il ne manqua pas l'occasion de se jeter de nouveau sur Eldias. Aimé de son côté s'efforça de faire ce que la sentinelle lui avait demandé de faire. Il tenta de reprendre les rennes. Mais cette fois, le démon était tellement en colère que c'était trop dur. De longues secondes s'écoulèrent et il ne savait absolument pas comment faire. Il lâchait tellement peu souvent le démon que lorsque celui ci sortait il était quasiment invincible. Bien sûr qu'il ne voulait pas faire de mal à Eldias, mais il savait qu'elle était forte et qu'elle ne se laisserait pas faire. Aimé n'avais pas suffisamment peur.

Après quelques minutes de course poursuite avec la sentinelle, Chocolat fit son apparition.

« Papa ! Tu es toujours là ? » fit sa petite voix

Quand elle apparut enfin sur la plage et qu'elle vit son père qui s'en prenait à une femme, elle se stoppa net, la bouche grande ouverte de peur.

« Papa.. » dit elle d'une toute petite voix.

Le démon se tourna vers elle et fit un sourire diabolique.

« Ah salut sale peste.... vient voir papa » dit il en tendant les bras pour l'inviter à monter dans ses bras.

Aimé qui voyait ça prit réellement peur cette fois. Son démon allait faire du mal à sa fille et ça, s'était inadmissible. Cette fois, il allait reprendre son corps, ce qui lui était dû. Le démon se stoppa et sembla souffrir. Il hurla même de douleur, mais il ne se laisserait pas faire si facilement.

« Tu es faible Aimé !! Ta fille n'a pas besoin de toi !! » cria le démon, paralysé par la douleur.

« Tu es moi !! Nous formons qu'une seule personne ! » répliqua Aimé qui parvint quelque instant à reprendre son corps.

« Jamais !! » hurla le démon.

« Sii ! Ma chérie !! n'ai pas peur ! Viens dans mes bras ! » demanda Aimé à sa fille.

Il prenait un risque en demandant à sa fille de s'approcher car le démon n'était pas loin. Mais Aimé était intimement persuadé que l'amour était plus fort et que même son démon ne pourrait pas faire de mal à sa propre fille. Il ne s'en remettrait jamais si c'était le cas et il serait bon à devenir une ombre.

Chocolat, de son côté, hésita, mais elle avait confiance en son père. Elle avait peur et elle avait besoin de lui. Ainsi, après un temps de réflexion, elle se mit à courir de toutes ses forces et s'élança dans les bras de son père. Une fois réunis, Aimé retrouva entièrement son corps. Cependant, il était pas sûr d'avoir réussis à ne faire qu'un avec le démon. Pas sûr du tout même. Il le sentait au fond de lui, bouillonnant. Le démon était toujours là, il veillait à la prochaine fois où il pourrait sortir. Cette épreuve était vraiment trop dur et si Chocolat n'était pas revenu, il n'aurait sûrement pas réussit à reprendre son corps aussi vite.

Une fois qu'ils finirent leur gros câlin. Aimé se tourna vers Eldias, sa fille dans ses bras, les yeux de nouveaux brouillés de larmes. C'était trop éprouvant et émouvant.

« Je n'ai pas vraiment réussis... » avoua-t-il tristement.

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