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 Piraterie en eaux troubles (Miles)

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Mar 12 Jan 2016, 14:54

Le tonnerre résonna, menaçant, effrayant. J'aimais l'entendre au loin. Il me semblait que lui et moi étions liés à la différence qu'il prévenait toujours de son arrivée. Il faisait nuit et lorsque les éclairs venaient éclairer la pièce, l'ombre d'un homme pouvait se refléter dans le mur opposé. Pendu, son corps se balançait légèrement au gré du vent qui passait par la fenêtre ouverte, un vent violent, un vent de tempête, comme celle qui avait dévasté mon existence entière. Je n'aimais pas, je faisais semblant. Avant mon arrivé, il buvait tranquillement un verre de whisky, assis là où je me tenais, sur ce petit bureau, éclairé par  une faible bougie. Cela faisait un long moment qu'il essayait d'écrire une lettre à sa femme, sa défunte femme. Il ne s'en était jamais remis. Mon index se mouva lentement jusqu'au verre, passant doucement sur l'arrondi de l'objet. Ma main s'en saisit. Je me mis à faire tourner le liquide à l'intérieur de celui-ci. Je ressentais un sentiment si intense que je pensais sincèrement à boire le contenu afin d'oublier tout ceci. Le vide en moi devenait insupportable. La scène l'était tout autant. Cet homme deviendrait comme moi, une Ombre, et le schéma se répéterait inlassablement. Je finis donc par porter le contenant à mes lèvres, buvant le whisky s'en en ressentir nul effet. Le goût même m'échappait complètement.

Je me relevai, sortant de la pièce. Je n'avais plus rien à y faire. Cette existence était brisée depuis longtemps et je n'avais fait que faire d'un mal psychologique un mal physique. Il renaîtrait, il souffrirait mais sa peine me rendait plus « heureuse ». Je faisais ce qui devait être fait et j'espérai ainsi améliorer ma condition. Sans doute pourrait-on me traiter d'égoïste mais peu m'importait. Personne ne savait ce qu'était que cet état affreux dans lequel mon suicide m'avait plongé, personne ne pouvait comprendre si ce n'était mes semblables. J'essayais de me fondre dans la masse, de prendre des habitudes de vivants. Aussi, je décidai de me rendre dans une taverne pour y noyer mon chagrin, faire semblant tout du moins.

Arrivée sur place sans réellement tenir compte du vent extérieur, je m'aperçus que l'endroit était bondé. Je m'assis à une table, enlevant la capuche de ma longue cape noire. J'étais la nuit, c'est ce que je me plaisais à penser, une nuit éternelle qui s'abattait sur les pauvres malheureux sans aucune pitié. Je commandai ce que la maison avait de plus fort et, bientôt, commença un jeu que je n'aurai jamais soupçonné. Un homme vint à moi, déjà visiblement alcoolisé. « Ben alors ma p'tite dame ? On veut boire seule ? Je te propose un duel ! Si je gagne tu finis à quatre pattes devant moi ! ». Un sourire vint étirer mes lèvres. S'il savait. « Très bien, j'accepte. Cependant, veillez à ne plus parler si près de mon nez, votre haleine pourrait faire s'évanouir un cheval. ». Je ne faisais que supposer mais pour abattre un homme, nul n'avait besoin de détenir des vérités. La compétition commença. Il ne savait guère contre qui il jouait. Le fait est que je n'étais qu'une ombre, je ne ressentais pas les bienfaits du liquide préféré de tous ceux qui étaient attablés ici. Je n'en ressentais donc pas les mal-faits non plus. Au bout de quelques verres, la foule vint nous entourer, commentant tout ce qu'il se passait avec un minutie rare. Mon adversaire tomba ivre mort. Mon index vint de nouveau caresser le verre. Tout ceci était regrettable dans un sens car, à présent, chacun se demandait par quelle mystère j'étais encore debout. Je finis par me lever, soudainement plus lasse que d'habitude. Tout ceci m'exaspérait, me déprimait. Tous ces gens vivaient une vie de fêtes et de plaisirs alors que j'étais incapable de rire de manière sincère. Ils n'avaient pas idée de l'étendue de leur chance. « Vous êtes remarquable. J'aurai besoin de femme comme vous pour quelques missions spéciales. » chuchota une voix à mon oreille. J'allais partir mais il se fit plus insistant, me dévoilant les détails de cette extraordinaire quête, selon ses mots. Voyager sur un bateau était une chose que je n'avais jamais faite de mon vivant. J'acceptai alors, ne voyant aucune raison de refuser puisque, de toute façon, je ne risquerai rien. J'étais déjà pire que morte. Il me donna rendez-vous sur la plage, quelqu'un nous y rejoindrait également.

Le jour venu, je me tenais là, fixant l'horizon qui semblait aussi morne que je l'étais.

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Lun 01 Fév 2016, 22:50

C’était un vieil homme âgé d’une quarantaine d’années, il avait toujours rêvé d’avoir une vie pleine d’aventure, pleine de danger et de trésor, mais rapidement la dure réalité de sa misérable vie était venue le rappeler à l’ordre… Le problème c’était que ce bougre n’avait aucun réel talent, il ne connaissait pas une once de magie et se couperait s’il devait manier une arme. Aussi il était resté des années dans sa ferme avec une femme qu’il n’aimait pas vraiment et des enfants désobéissant.

C’est à peu près à ce moment-là que j’apparu dans sa vie ou plutôt qu’il trouva mon réceptacle. J’aurais préféré je dois bien l’avouer garder mon amulette près de moi éternellement et aller voir de mon plein gré les gens qui ont besoins de mes « services ». Mais la vie est cruelle et je suis condamné pour le moment à rester dans mon réceptacle, dans cet horrible désert qui s’étend à perte de vue. Et comme je n’étais pas encore assez puissant pour pouvoir sortir de mon réceptacle plus de quelques minutes, une dizaine à tout cassé. Je devais laisser mon amulette, mon réceptacle être trouvé par les passants, me mettant ainsi en danger puisque c’est ce réceptacle qui me retient dans ce monde.

Je déteste ce monde, je n’aurais jamais dû faire de vœux, c’est à cause de lui que je me suis retrouvé piéger ici, à ne plus pouvoir dormir pour rêver, manger pour apprécier le goût des choses ou simplement ne plus avoir cette sensation de solitude extrême… Seul Warsoct était avec moi dans mon réceptacle et malheureusement ce serpent ne pouvait pas parler.

La première fois que j’apparu au vieux fermier, j’ai dû mettre lui expliquer ce que j’étais, et ce que je pouvais faire pour lui, ce fermier y a vu la chance de sa vie et m’a demander de l’aider à partir en aventure. Il m’avait raconté qu’un pirate lui avait proposé plus tôt dans la journée de le rejoindre dans son équipage et que s’il acceptait il devait le rejoindre dans une plage. Aussi le tout premier vœu que cet homme avait fait était de me demander une épée. Décidément en plus de ne pas avoir de force ou de magie, cet homme n’était pas non plus hyper imaginatif. Mais je n’étais pas là pour juger, aussi je lui avais créé une épée et je n’étais pas encore assez puissant pour le piéger dans ses vœux.
Il lui restait deux vœux, je l’avais convaincu de laisser sa famille derrière pour aller à la rencontre de ce fameux pirate. Je l’avais laissé porter mon amulette autour du cou, je me fatiguais vite en restant en dehors de mon réceptacle alors je l’avais laissé faire le voyage sans ma compagnie.

Une fois arrivé aux abords de la plage, je me matérialisai dans le monde réel au côté de mon rêveur, Warsoct s’était enroulé autour de mon cou, j’avais pris ma véritable apparence. Je pris quelques secondes pour respirer et observer l’étendue de la mer devant moi. Il y avait une femme sur la plage, elle ne semblait pas nous avoir encore remarqué, aussi on se dirigea vers elle, en arborant un sourire. Mon rêveur prit directement la parole, celui-ci semblait relativement timide face à elle :

« Bon-bonjour mademoiselle, belle matinée n’est-ce pas ? »

Une fois qu’il eut finis d’aborder la femme, je repris la parole en me présentant moi et mon rêveur, bien entendu je ne lui dis pas mon véritable nom, seulement mon nom usuel pour permettre aux personnes que je côtoyais de me nommer:

« Bonjour, je m’appelle Dankrad et voici mon compagnon de voyage Peter. Puis-je me permettre de vous demander ce que vous faîtes sur cette plage toute seule ? Cela pourrait être dangereux pour une aussi jeune femme désarmée tel que vous. »

Tout en parlant à la jeune femme je remarquai du coin de l’œil un le vaisseau pirate s’approcher de la plage, c’était donc cet équipage que voulait rejoindre Peter… Les voiles étaient blanches, le seul signe distinctif du bateau pour indiquer que c’était un bateau pirate était le pavillon noir flottant au gré du vent. De loin le bateau ressemblait à un grand galion. Je me demandai bien ce que moi et son rêveur feront sur ce bateau…

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Jeu 11 Fév 2016, 23:06

Le regard sur l'horizon, je ne détournais les yeux de la vaste étendue d'eau salée que lorsque les deux hommes furent proches de moi. C'était étrange car à chaque fois que je regardais ceux qui étaient vivants, une pointe de désespoir venait s'ajouter à mon fardeau. Mon visage resta neutre lorsque le plus vieux des deux hommes s'adressa à moi. Que de futilités dans son langage. N'avait-il donc rien de plus intéressant à m'offrir ? Une belle matinée ? Elle était semblable à toutes les autres. Mes cognitions me perdaient dans un dédale dépressif. Jadis, j'aimais regarder l'aube se lever. Les couleurs étaient magnifiques et bien que mon essence soit, par nature, maléfique de mon vivant, l'art m'avait toujours fasciné, de même que la beauté. Malgré les horreurs que je m'imaginais alors faire à certains, j'avais toujours été sensible à ce qu'offrait la nature. A présent, il me semblait qu'un levé de soleil ne représentait plus rien de concret. En me forçant un peu, je pouvais sentir une pointe d'émotion, mais, quelque part, j'avais conscience qu'elle était totalement fausse. « Certes. » répondis-je sans grand intérêt. Parler de la pluie et du mauvais temps avait un côté ennuyant et je m'ennuyais déjà assez seule pour, en plus, ressentir pareil chose accompagnée. Cependant, je finis par poser mes yeux sur l'autre homme. Je les plissai alors. Je n'aurai su dire pourquoi mais j'avais un drôle de sentiment en ce qui le concernait. Avions-nous la possibilité de nous reconnaître entre êtres maudits ? J'en doutais et, bientôt, mon impression ne fut que de l'histoire ancienne. Dans mon esprit, il m'apparaissait clairement que je cherchais surtout un espoir, qu'à force d'espérer redevenir une parcelle de celle que j'étais avant, je percevais parfois des choses inexistantes. Un instant, je restai, immobile, à fixer le serpent qui trônait majestueusement autour du cou de l'étranger. Peut-être n'avais-je pas tort finalement ? Après tout, qui prendrait le risque de se faire piquer ou mordre par pareille bête si ce n'était quelqu'un qui n'avait pas peur de la mort elle-même ? Je m'y connaissais très peu en animal à sang froid mais, dans un élan, je m'approchai de l'homme afin de poser l'un de mes doigts sur la bête, le caressant sur quelques centimètres tout en répondant d'une voix calme. « J'imagine que tant que je suis seule, je ne risque rien. ». Je retirai ma main, mon regard venant percuter celui de mon interlocuteur. « Et puis, à vrai dire, je ne suis pas femme à ressentir la moindre peur. Les créatures telles que moi devraient être fuies aussi vite que possible avant qu'il ne soit trop tard. L'on ne sait jamais qui se cache derrière une silhouette, aussi frêle et féminine soit-elle. Je pourrai incarner votre pire cauchemar. ». Un sourire étira mes lèvres. C'était étrange car, peu de temps avant, je ne prenais guère la peine de faire semblant de ressentir la moindre émotion. Seulement, si je souhaitais trouver une raison à mon existence, aussi misérable soit-elle, je ne pouvais passer mon temps à éviter les « vivants ».

Quittant les yeux quelques peu originaux de mon interlocuteur, je reposai les miens sur l'océan. « Pour tout vous avouer, j'ai gagné un jeu à boire et un homme a souhaité m'engager dans un voyage en compagnie de pirates. L'occasion était trop excitante pour que je refuse. ». Excitante... ce n'était pas le mot mais qu'importe. Si j'articulais les phrases et leur donnais le sens de mon ressentiment, je serai d'un ennui mortel. A vrai dire, je ne cherchais ni la reconnaissance, ni la popularité, ni la gloire. Je me contentais d'être, ce qui était déjà un bel effort, un effort quasi insupportable. « Ils ne devraient plus tarder à venir à ma rencontre. ». Fermant les yeux, je les rouvris, cette fois sur le serpent. « Et vous ? N'avez-vous pas peur de mourir en vous promenant ici ? ». C'était une question sans réellement de fondement, simplement pour faire la conversation et pour savoir ce qu'il faisait ici avec cet homme plus âgé et le serpent qu'il avait autour du cou. Je savais par expérience que la Mort pouvait frapper n'importe qui, n'importe où et n'importe quand. Je me sentais enchaînée à ma mission et était certaine qu'un homme sur le navire trouverait le trépas. Il n'y avait pas de hasard pour moi, si les Ætheri me laissaient monter sur ce navire, c'est que je devrais accomplir mon ouvrage.

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Lun 25 Avr 2016, 04:13

Piraterie en eaux troubles
« Du rhum, des femmes et d’la bière nom de Dieu »

« Un combat? »

L’inconnu acquiesça d’un signe de tête, son sabre déjà au creux de ses mains. Je le dévisageais avec un drôle d’air, cherchant à trouver l’arnaque de cette soudaine demande au plus profond de son regard… Et le plus choquant dans tout ça, c’est que je n’en trouvais pas: il paraissait vraiment sincère dans ce qu’il disait.

« Si tu cherches un piège, il n’y en a pas.

- Et tu crois vraiment que je vais me fier à tes paroles? T’abuses là! »

L’autre garçon sourit, tournant la poignée de son arme entre ses doigts avant de tendre sa lame devant lui et d’arrêter celle-ci à quelques centimètres à peine de mon visage. Je ne reculais pas devant la menace à peine voilée, esquissant plutôt un léger sourire amusé. Ah, mais ce qu’il me provoquait celui-là…

« Si tu veux me tester…

- C’est exactement ce que je veux! Ne me fais pas de cadeaux! »

D’un geste vif et affreusement précis, le jeune homme tourna son poignet, m’entaillant la joue avec sa lame aiguisée. Je jetais une œillade à cette dernière, tenue à présent à quelques millimètres de mon visage, sans broncher. Avec une telle vitesse et une telle efficacité du geste, s’il avait eu l’intention de me tuer, sans aucun doute, il y serait parvenu sans problème. Lentement, je reportais mon attention sur sa personne, le regard que je lui portais se changeant soudainement: je ne le scrutais plus avec indifférence et désintérêt maintenant, je le jaugeais comme si j’avais devant moi un adversaire redoutable en combat, et ça ne prit que quelques secondes au jeune homme pour noter ce changement dans mes yeux. Un sourire, dès lors, s’esquissa sur la commissure de ses lèvres; j’en fis autant, le provoquant du regard. Croyait-il vraiment que je me laisserais aller à son petit jeu de cette manière? Enfin… Peut-être que oui, finalement.

« Je t’ai vu t’entraîner. Tu as l’air plutôt fort. Alors affronte-moi. C’est tout ce que je te demande.

- Mouais… C’est tout ce que tu me demanderas jusqu’au moment où je t’aurais mis au tapis… »

Le garçon m’adressa un plus large sourire encore, semblant bien s’amuser à ce petit jeu.

« Je ne demande qu’à le voir! »

Sans attendre, je fonçais droit sur le garçon, avec une vélocité qui me surpris moi-même, mais dont je ne m’en plaindrais guère. Complètement désarmé, allant vers lui avec le seul salut de mes pieds et de mes poings, je voulus lui envoyer un coup bien placé à l’estomac, mais le jeune homme évita sans mal l’offensive en se décalant légèrement sur le côté, ramenant son arme tout près de lui pour pouvoir mieux se battre et se défendre. Je freinais brusquement mon pas, me retournant dans sa direction, un sourire collé aux coins de ma bouche.

« Sans arme?

- T’as tout compris. »

Durant quelques seconds, il parut hésiter, et je lui lançais un drôle de regard.

« Alors? T’as la frousse tout à coup?

- J’ai l’impression que tu me sous-estimes… »

Nonchalamment, j’haussais des épaules.

« Bah, tu vois, j’ai comme qui dirait laisser mes armes chez moi. Déjà qu’à la base, je n’étais venu ici que pour m’entraîner à grimper dans les arbres. »

Le sourire du garçon s’effrita un peu et ses dents se serrèrent, alors que je remarquais que la pression qu’il exerçait autour de la poignée de son sabre s’était raffermie.

« Te fous pas de moi! »

À son tour, il se lança dans ma direction. Je l’attendais de pied ferme, me positionnant de manière à ce que le poids de mon corps se concentre vers l’avant, ne me départant du sourire que je sentais jouer sur mes lèvres bien malgré moi. Le premier assaut arriva avec une rapidité surprenante et une précision, encore une fois, extrêmement efficace. Je me concentrais sur les battements de mon cœur, sur ma respiration, et aussitôt, je libérais une petite quantité de Magie en direction de mon bras gauche. En même temps, je relevais mon bras devant moi, repoussant d’un geste vif le coup armé de mon adversaire, qui sourit. Mais il perdit rapidement son rictus victorieux en voyant l’état dans lequel se trouvait mon membre.

« Qu’est-ce que….! »

Attrapant l’occasion à la volée, je courus immédiatement dans sa direction, avalant les deux ou trois mètres qui nous séparaient pour lui envoyer un nouveau coup de poing dans le ventre. Cette fois-ci, l’offensive porta fruit et le jeune homme s’écroula au sol, crachant la bave qui s’échappait de sa bouche entrouverte. Satisfait, je fixais mon bras métallique d’un œil brillant. Le pouvoir que j’avais acquis m’avait bien servi finalement.

« Ouais, désolé… J’me suis foutu de toi », m’excusais-je auprès du garçon.

Me penchant au-dessus du jeune homme, je braquais mes mires dans ses yeux, faisant fi de la colère que je voyais vibrer dans les reflets bleuâtres de son regard.

« Tu m’expliques maintenant pourquoi t’as voulu me défier? »

Le jeune homme ne me répondit pas immédiatement, mais il finit par le faire d’une voix boudeuse, comme s’il maugréait quelques sombres paroles à mon encontre. Mais je m’en fichais bien: ce ne serait pas les premières insultes qui m’auraient été adressé dans ma vie.

« Parle en articulant, mon vieux.

- C’était pour savoir si tu avais les couilles nécessaires pour te recruter.

- Me recruter? »

Je me redressais légèrement, le scrutant avec méfiance cette fois-ci.

« Oui. Chez les pirates », répondit-il en me suivant des yeux.

Je ne dis rien, ni ne bougeais pendant plusieurs secondes. Puis, je finis par lui tendre ma main dans l’idée de l’aider à se relever. Après, s’il l’acceptait ou non, cela ne dépendant que de lui et de son côté, d’ailleurs, le jeune homme se mit à fixer l’intérieur de ma paume sans grande confiance. Cela dit, il finit par l’attraper et je l’aidais aussitôt à se remettre sur pied.

« Merci…

- Y’a pas de quoi… Mais qu’est-ce qui t’as fait croire que j’aimerais vous rejoindre, toi et ta joyeuse bande de loups de mer? » Demandais-je de but-en-blanc en croisant les bras.

Le garçon m’observa longuement et avec tant d’attention que, pendant quelques secondes, je crus vraiment qu’il allait se raviser et préférer quitter la place comme s’il ne m’avait jamais rencontré. Mais finalement, il ouvrit la bouche.

« On aimerait faire un gros coup, m’apprit-il d’une voix déterminée. On VEUT faire un gros coup, mais on a besoin de gens comme toi pour y arriver. »

Je l’examinais sans piper mot, alors qu’il rengainait son arme dans son fourreau, me tournant le dos.

« Et qu’est-ce que j’y gagne? »

Il hésita, mais finit simplement par me dire ceci:

« Dans une semaine, va à la Plage de sable fin: un galion pirate t’y rejoindra. Une fois à bord, on t’expliquera, mais pas avant. C’est à toi de voir si tu veux t’y risquer ou non. »

Et il partit…

Et une semaine passa, alors que je marchais sur la plage de sable fin, cherchant du regard un voile qui se détacherait de l’horizon. Oui, j’étais venu, la demande ainsi que le but de mon interlocuteur m’ayant fortement intrigué. De quel grand coup avait-il voulu parler? C’est vrai, j’étais curieux et le danger ne me dérangeant pas plus que ça, je m’étais dit: pourquoi ne pas voir ce qu’il allait se tramer là-bas?

Et me voilà donc, comme dit plus tôt, à sillonner la ligne de terre ensablée à la recherche d’un navire qui, bientôt, fini par apparaître sur la ligne de l’horizon qui séparait le ciel de la mer. En plissant des yeux, je remarquais un pavillon noir qui claquait à l’assaut des vents et je su tout de suite qu’il s’agissait du bateau que j’attendais. À la vitesse à laquelle il naviguait sur les vagues, il ne tarderait pas à rejoindre bientôt le rivage. Un sourire s’étira sur mes lèvres et à cet instant précis, j’entendis des voix à proximité, et je détachais mon regard de la mer, qui s’étendait à perte de vue autour de moi, pour le poser sur un trio particulier qui se tenait à plusieurs mètres de ma position. M’approchant d’eux, Oörushi se balançant mollement dans mon dos, je les interpellais lorsque je fus à portée de voix:

« Ah tiens, des compatriotes… »

Une fois arrivé à leur hauteur, je détaillais du coin de l’œil la femme au visage dur et sévère ainsi que les deux hommes qui se tenait devant elle. Ce duo, particulièrement, m’intrigua, autant à cause du serpent qui les accompagnait qu’à cause de l’âge plutôt avancé de l’un d’entre eux. Les pirates étaient donc si désespérés à vouloir faire ce grand coup qu’ils se mettaient à recruter chez les aînés? Un sourire se dessina sur mes lèvres, alors que je croisais mes bras derrière ma nuque, balayant leur visage d’un œil amusé.

« Qu’est-ce qu’ils vous ont raconté pour que vous acceptiez de les suivre? De l’argent? Des femmes? Retrouver votre jeunesse d’antan? »

Oui, je ne pus m’empêcher de couler un regard en direction du vieillard.


1 512 mots | 1 post
Désolé, c’est un peu long et c’est du gros blablatage en plus xD
En tout cas, j’espère que tout est OK ♥
Et s’il y a quoi que ce soit, n’hésites pas à m’envoyer un MP :)



Piraterie en eaux troubles (Miles) Signat16
Merci Léto ♪:
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Lun 09 Mai 2016, 15:48

Mon regard croisa celui d'un nouvel arrivant. La situation m'étouffait déjà, comme si les eaux troubles de l'Océan avaient décidé de m'engloutir en leur sein. Pourtant, je devais m'habituer. M'habituer... le mot semblait bien étrange à mes yeux. Je m'étais habituée à l'opéra du chaos, à Somnium, à la solitude que j'y avais connu. Je m'étais habituée à ma liberté illusoire, à marcher parmi une foule qui ne me voyait pas, qui ne cherchait pas à me voir. Alors, être l'un des pôles où se fixait une attention soutenue ébranlait mon être entier. Peut-être pouvais-je gérer un ou deux individus mais ce n'était guère facile. Discuter de la pluie et du beau temps, comme le faisaient ces vivants qui foulaient les terres tous les jours, feindre les émotions qui m'avaient abandonnées, me faisait le même effet que celui de chanter un opéra heureux alors que mon âme criait au désespoir, à la tristesse, à la désolation. Pourtant, je devrais composer la partition de la tromperie, je devrais sauvegarder le secret, celui de mon existence, celui de l'existence de mon peuple, celui du cycle de la vie et de la mort. Je souris donc à ce nouveau venu, à ses yeux émeraudes, à cette arme étrange qu'il portait dans le dos. Nous autres, Ombres, n'avions guère besoin de tels artifices. Cette pensée m'incitait pourtant à m'en procurer une car quiconque porte une lame paraît vouloir défendre son intégrité physique. La mienne n'existait plus mais mon existence était faite de fumées, d'ombres et de mystères, je devais paraître ce que je n'étais plus depuis trop longtemps. Je modulais donc mon visage pour qu'un sourire plus important illumine mes traits. Je doutais d'arriver à me rendre rayonnante comme l'étaient certaines femmes, je ne l'avais jamais été, mais faire preuve d'un semblant de chaleur me paraissait important pour débuter toute relation sociale même si, au fond, cela m'était égal de plaire ou déplaire.  « On m'a simplement promis une aventure que je n'oublierai pas. » fis-je d'un ton que je voulais agréable mais qui ne devait pas l'être plus que cela. Je ne pouvais changer ma nature profonde. Je n'étais épanouie que lorsque je chantais. Mon fils avait constitué une lumière dans l'obscurité mais le sort avait décidé que ma vie ne serait que souffrance et faux semblants. « J'ai cru bon de tenter l'expérience, bien que je pense que cela ne sera en rien trépidant. ». Je me maudissais presque d'être trop franche. J'attendais de ressentir l'exaltation mais peut-être savais-je d'avance que tout ceci ne serait que du temps perdu ? Je devais simplement pousser au suicide une pauvre âme qui s'était égarée sur le navire au cœur duquel nous serions bientôt. Je me mis à fixer le vieillard. La jeunesse perdue... il était possible de la retrouver, comme tellement de choses en ce monde. Pourtant, une simple erreur, un simple acte, celui d'attenter à sa propre vie, et voilà qu'une malédiction éternelle venait nous cueillir. « Je me nomme Iseult. Je serai bien curieuse de savoir ce qui vous amène ici, vous. ». J'avais détourné le regard de l'ancien pour le poser sur l'homme qui était arrivé le dernier. Il me semblait plein de vie mais je ne savais que trop bien que nul n'échappe à la mort.

J'allais continuer à converser, lorsqu'un homme apparut devant nous, ayant sans doute usé de téléportation pour arriver plus rapidement sur la plage. Il nous regarda tous les quatre avec un air légèrement déconfit. « Qu'y a-t-il ? » fis-je en sentant naître en moi une sorte d'impatience fataliste. « Quelle bande d'incapables... on leur dit qu'il faut ramener deux personnes et ces derniers en ramènent le double. Qu'est ce que je vais dire au capitaine moi ? ». Il semblait être possédé par la panique, la peur et l'embarra. Son problème me paraissait bien idiot et, bien que je n'ai jamais été reconnue pour mon intelligence remarquable, je me permis de lui faire une remarque. « Vous n'avez qu'à tuer deux d'entre nous et votre soucis sera résolu. ». Sans doute trop extrémiste, je devais en convenir. « Ou simplement en congédier le même nombre. ». Je n'avais aucune idée de l'étendue de l'entreprise qu'était le peuple des Ombres. Je ne m'occupais jusqu'ici que des êtres qui devaient se suicider et n'avais aucune notion concernant la mort autre que celle-ci. Le matelot sembla approuver mon idée quoi qu'il en soit, nettement plus détendu à présent. Il désigna le nouvel arrivant du doigt. « Toi, tu viens, et toi aussi. » dit-il en me regardant. « Une femme sur le navire ne fera de mal à personne. Les vieux sont plus problématiques et j'ai horreur des serpents. ». Il sortit un couteau de sa ceinture et, un instant, sans doute, je crus qu'il allait réellement tuer les deux autres individus. Le fait de l'envisager ne me faisait ni chaud ni froid. Au lieu de cela, néanmoins, il se mit à se curer les dents d'un geste désinvolte afin d'enlever le reste des aliments qu'il avait ingurgité ces derniers jours. « Suivez-moi vous deux. On ira à pied. Une fois sur le pont, on vous fouillera pour s'assurer que vous n'êtes pas des espions. ». Je ne dis rien, me contentant de le suivre en jetant quelques coups d’œil à l'homme qui allait monter à bord avec moi. Je lui murmurai alors tout bas. « Êtes-vous un espion ? ». J'avais souri, preuve que je plaisantais. Du moins, il s'agissait là d'un essai. J'ignorai encore s'il serait fructueux ou non.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 14 Mai 2016, 13:31

Piraterie en eaux troubles
« Du rhum, des femmes et d’la bière nom de Dieu »

Un sourire que je pourrais presque qualifier de lumineux apparut sur le visage sévère de la dame. Je ne saurais me donner raison à cent pour cent pour le coup, mais cela lui allait beaucoup mieux que l’expression qu’elle affichait un peu plus tôt. Quoi que s’il y ait quelque chose qui persistait au fond de ce regard bleu et brillant, il n’y paraissait presque plus à l’œil non averti, ce qui était bel et bien mon cas en cet instant précis. Mon attention se divisait en deux en réalité et même si mes yeux, eux, ne faisaient que regarder la jeune femme, mon intérêt s’estompait progressivement pour se préoccuper de l’approche du navire au loin plutôt que de la dame tout près. Pas qu’elle ne m’intéressait pas, mais cette fameuse aventure dont elle m’avait glissé quelques mots débuterait bientôt, et une curiosité mélangée à une excitation certaine se mit à vibrer au plus profond de ma tête. En effet, si je prenais la proposition que j’avais eu dans ce sens, je pourrais également dire que l’« on m’a simplement promis une aventure que je n’oublierai pas. » Cela dit, contrairement à elle à priori, cette promesse d’action m’intriguait et m’enthousiasmais en même temps et, portant rapidement mes pupilles en direction du navire, je ne vous cacherais pas que j’attendais son accostage avec grande impatience.

« Vous êtes plutôt du genre à chercher des sensations bien fortes, vous, si je me trompe, argumentais-je en gratifiant la jeune femme d’un sourire énigmatique et joueur, et me tournant entièrement vers le navire à l’horizon, vers la mer au-devant et bien au-delà encore, je laissais quelques notes de ma voix s’exprimer à nouveau, dans une intonation qui laissait croire à une interrogation, mais qui ne pouvait dissimuler efficacement l’intérêt que je portais à cette expédition, qu’importe la cause finale qu’elle rencontrera: Attendons de voir ce qu’ils nous réservent. Peut-être que ce qu’ils vont nous proposer nous épatera. »

J’attendais de voir l’avis du vieillard et de son copain silencieux, mais ni l’un ni l’autre ne semblait véritablement préoccupés par l’histoire. Je trouvais ça quand même farfelu, quoi que le mot exact tende à m’échapper en ce moment: ils décidaient de leur plein gré de venir jusqu’ici pour répondre à l’appel de l’action qui leur avait été lancée, mais une fois sur place, ils se dégonflaient ou ne portaient plus le même intérêt… Je balayais les visages des trois autres protagonistes à mes côtés, cherchant à comprendre les motivations qui les avaient vraiment poussées à se déplacer jusqu’ici, mais si motivations cachées ils conservaient au fond d’eux-mêmes, ils les cachaient fichtrement bien. Je soupirais discrètement, le plus discrètement possible, tant que je crus que je l’avais soufflé dans ma tête finalement, bien déçu de ne pas voir grand monde aussi excité par l’aventure qui nous tendait ses bras que moi. Bon, nous ne pouvions pas tous être des amants du danger, des drogués de l’action et de l’adrénaline mal refoulée.

« Moi, c’est Miles et ce qui m’amène ici… »

Je fis mine de réfléchir quelques secondes, finissant plutôt par hausser des épaules, bien désinvolte.

« Ah! Et puis, vous le saurez bien assez tôt! » Concluais-je en libérant une nouvelle esquisse de rire sur mes lèvres.

C’est alors qu’un homme apparut brusquement sur le sol sableux de la plage et mon attention, dès cet instant, se posa sur lui. Un nouveau participant? Un pirate du navire venu nous chercher? Dans les deux cas, je lui adressais un énième sourire, lui souhaitant la bienvenue sur notre plage que l’on dirait déserté. Mais le pseudo-pirate ne paraissait pas le moins du monde préoccupé par ma salutation, mais plutôt par notre nombre, qu’il n’hésita pas, d’ailleurs, à contester d’une voix profondément irritée. Et pour arranger son problème de manière bien tranchante – vraiment, quelle étrange dame – Iseult lui proposa de tuer deux d’entre nous. À ce commentaire, je ne pus que me tourner vers elle, cherchant à percer ce qui se cachait véritablement au fond de ses yeux métalliques et froids. Je ne souriais plus, mais dans ma tête, un rire presque hystérique résonnait. Qu’est-ce qu’elle nous chante là? Parce qu’elle croit vraiment que je vais le laisser me faire la peau? Mais presque aussitôt, elle modifia son tir, proposant un congédiement plutôt que des meurtres, ce que le pirate – finalement identifié – choisit immédiatement de faire en nous désignant, Iseult et moi. Enfonçant mes mains dans mes poches, je tournais rapidement le dos au vieillard et à son pote, suivant l’esquisse des pas de mes « compagnons » sur le sable. Le navire n’était plus bien loin et à chaque mètre que nous franchissions, je pouvais enfin le voir dans toute sa grandeur et son superbe apparat de vaisseau pirate. J’avais les yeux posés sur les voiles qui claquaient au vent quand je perçus la voix d’Iseult à proximité. Lentement je pivotais mon visage dans sa direction.

« Et vous? » Relançais-je, plus sérieux qu’elle.

Il y avait quelque chose en cette femme qui était vraiment étrange, voire même mystérieux et nébuleux. Je n’hésitais pas à me pencher dans sa direction, amenant ma main à ma bouche pour qu’elle seule puisse entendre et écouter.

« Depuis tout à l’heure, je vous regarde et… »

Je marquais une courte pause, laissant mes pensées se rassembler pour trouver les mots adéquats.

« J’ai l’impression que vous jouez la comédie… »

Je me retirais aussitôt de sa bulle, lui adressant un grand sourire.

« Décidément, je sens qu’on va beaucoup s’amuser sur ce navire », m’exclamais-je en joie, continuant de suivre le pirate d’un pas visiblement très enthousiasme.

Je me préoccupais à peine de l’expression qui pouvait s’afficher sur le visage de la dame aux cheveux d’ébène, me dirigeant bien vite en direction du navire qui venait de fendre les eaux pour se poser sur le rivage.

« Ah! Pas trop tôt!

- Dépêchez-vous d’rentrer. »

Je lui fis la moue, passant par le petit ponton que l’on avait descendu pour nous accueillir dans le navire. À l’intérieur, une bande aux allures de brigands nous regarda aussitôt, leurs yeux s’intéressant guère à moi: ils étaient plus intéressés par la poitrine de la dame que par le sourire que je m’efforçais d’étirer. Mouais… C’est pas le parfum du siècle… Dans mon champ de vision, je parvins à retrouver le gamin qui m’avait défié et proposé de me joindre à eux. Je lui fis un léger signe de la tête, mais il se détourna prestement, comme s’il était irrité. Bah! Tant pis! J’étais venu ici pour l’action et l’aventure: le reste, je m’en fichais éperdument.

« Bon! Maintenant, va falloir vous fouillez: on n’veut pas d’mauvaises surprises. »

Suite à ses propos, les regards lubriques se mirent à reluire.

« J’aime pas les mecs. J’m’occupe de la grande dame ici présente. »

Je vis un homme se redresser et s’avancer, sous les éclats de rire et les regards complices de ces copains. Je me grattais l’arrière du crâne, glissant discrètement ma main vers mon gunbai. Un sourire, toujours aussi bien falsifié, se colla sur mon visage lorsqu’il fut à ma hauteur et je lui lançais un affreux regard.

« S’il y a atteinte à l’intégrité de la dame en question, je m’assurerai que ce qui te serve d’entrejambe ne te soit plus utilisable », souriais-je de toutes mes dents et le pirate, d’un œil mauvais, fit signe à l’un de ses potes.

« Celui-là, faudra le garder à l'oeil. »

J’haussais des épaules, conservant la prise sur mon arme.

« Que grand bien vous fasse! »


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Ven 08 Juil 2016, 14:26

« Peut-être... » fis-je d'une voix morne pour toute réponse à ce drôle d'homme. Il semblait légèrement enfantin, de ceux qui ne s'arrêtaient jamais de sourire mais qui, au final, pouvaient cacher bien des desseins. Je ne savais qu'en penser et l'intérêt qu'il réussissait à éveiller en moi n'était qu'à l'image de la douce illusion que je puisse un jour en ressentir un réellement. En attendant, j'avais jugé bon de donner une réponse, bien que non précise et sans doute mensongère. Peut-être, voilà qui laissait à désirer. Pourtant, que pouvais-je espérer d'autres ? Rechercher les sensations, certes, mais je savais parfaitement que jamais mon cœur ne s'emballerait, emporté par les roulements d'une vague immense et incontrôlable. Les émotions en étaient-elles à partir du moment où elles étaient maîtrisées et voulues ? Je me le demandais. Et lui, ce Miles, était-il vrai ou était-il faux ? Il y avait tellement d'individus que l'hypocrisie marquait de ses ongles. Cela, je l'avais compris bien des années avant de donner une fin à mes jours. Les êtres valsaient sur la musique des faux-semblants et de la manipulation. Cependant, contrairement à moi, à présent, ils pouvaient choisir leur vérité. Aussi, le fait que l'homme me réponde avec sérieux ne provoqua chez moi qu'un néant plat et morne. Ma vie, si tant est que l'on puisse nommer cela ainsi, avait quelque chose de détestable et de profondément ennuyeux. Mon visage figé, j'écoutais la suite. « Vous êtes perspicace. » soufflai-je comme le vent froid des montagnes. Serait-ce le seul échange que nous aurions ? Sans doute. Les êtres n'aimaient que très peu ce genre de réponse et j'étais consciente que ma personne ne pouvait éveiller les fantasmes et désirs en tout genre. J'étais devenue bien terne, une ombre, une réplique glaçante, un reflet dangereux et assassin. Heureusement pour lui, l'heure de sa mort n'était pas encore arrivée. Il était un individu pour le moins curieux à mon sens.

Je suivais Miles en silence pour le reste du trajet, montant à bord sans faire d'histoire. Les fouilles ne m'arrangeaient pas. Quand bien même ma forme tangible ne me prenait guère beaucoup d'énergie, je n'étais pas certaine que mes vêtements soient très réels. Personne ne me touchait jamais. Qui le voudrait ? Sous les rires, mon visage était toujours de glace. Je cherchais un moyen d'échapper à l'emprise que cette stupide créature aux instincts primaires déroutants souhaitait m'imposer. Il ne me toucherait pas. La réaction de l'homme qui me pensait fausse m'étonna. J'étais partagée entre la volonté de lui certifier de se mêler de ses affaires et celle de le remercier. C'était ce qu'il se faisait, non, dans ce genre de situation ? Mon regard dans celui du pirate, je murmurai tout bas quelques mots acerbes. « Touchez-moi d'un seul doigt et je vous assurerai une mort digne des plus horribles histoires contées à ce jour. Je n'ai guère de temps à perdre et aucune envie de répondre à vos pensées graveleuses. ». Je fis une petite pause. Le fait est que je semblais toujours étonnement réaliste dans mes dires. Les émotions ne m'atteignant que peu, je ne risquais ni de rougir, ni de perdre mes moyens. Je repris donc pour être certaine qu'il comprendrait : « Touchez-moi d'un seul doigt et vous verrez. ». Comme si une aura despotique s'était abattue sur sa personne, il finit par reculer. Peut-être l'avais-je réellement hypnotisé sans m'en rendre compte ? Peu importait, seul le résultat comptait. Fixant à présent Miles, je fis un petit geste de la tête vers le bas, murmurant un petit « Merci » presque inaudible. Puis, quelques secondes après, je demandai : « Bien, et si vous nous disiez, à présent, ce que nous faisons ici ? ». Je n'aimais pas être fourvoyée. J'espérais que le jeu en valait la chandelle.

Un homme s'avança pour nous donner les explications escomptées. « Nous allons piller les navires qui croiseront notre chemin ! Nous ne ferons pas de quartiers et les couleront sans aucun ménagement ! ». « Si ce n'est que cela... » fis-je, un brin ennuyée. L'étonnement se vit sur le visage de l'homme en question. « Qu... que ça ? ». « Vous faites ce que tous les pirates font si je ne m'abuse. Cela n'a rien d'extraordinaire. ». Puis, sans dire un mot de plus, je me détournai pour aller m'appuyer un peu plus loin sur le support qui empêchait mon corps de tomber à l'eau. J'étais ravie de pouvoir enfin sentir les éléments sous mes doigts. Je n'étais plus uniquement une ombre impalpable sans nulle chose à laquelle me raccrocher. Je pouvais sentir le bois. Je contemplai un instant Miles avant de détourner le regard, mes yeux se perdant dans l'horizon. Aucun doute qu'il serait bien plus excité que moi à l'idée de ce que nous allions faire les jours à venir.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mar 12 Juil 2016, 09:07

Piraterie en eaux troubles
« Du rhum, des femmes et d’la bière nom de Dieu »

Pour intimider les gens, on peut dire qu’elle avait de la ressource la chère dame! Moins que ses paroles, son visage exprimait à lui seul le danger qu’elle puisse représenter: les mots qu’elle adressait au marin, d’une voix venimeuse, empreinte de menaces, n’étant là que pour renforcer son allure glaciale. Des yeux remplis d’une froideur déroutante, aussi tranchants que le plus acéré de tous les pics des monts, encadrés par un profil des plus sombres et dures que j’eu le plaisir de croiser sur ma route, l’intégralité de son apparence se drapant dans une enveloppe des plus obscures et mystérieuses à la fois… Voilà qui était cette Iseult, cette femme aux yeux de glace et de pierre. L’expression austère qu’elle arborait continuellement me donnait l’impression qu’elle était taillée dans cette même substance dont était fait son regard, comme si la roche la plus brute et la plus solide qui soit se trouvait à l’intérieur de ce bleuté sans étincelle, sans éclat; en d’autres mots, dans ce bleuté complètement terne et mat.

À ce moment précis, comme si elle avait senti que je m’interrogeais sur elle, Iseult tourna son visage dans ma direction, ancrant le calme plat et sans artifice de son regard dans le mien. Lorsque je la regardais ainsi, elle me faisait penser à Dærion: lui aussi, ses yeux n’étaient que surface miroitante d’indifférence et de impassibilité. Pourtant, sans les trouver différents l’un de l’autre, je n’étais tout de même pas en mesure de savoir ce qui me turlupinait tant au sujet de la jeune femme. Peut-être était-ce cette enveloppe glaciale qui l’entourait et qui, irrémédiablement, attisait ma curiosité, qui me faisait penser de la sorte, mais c’était tout de même vrai qu’elle dégageait quelque chose de plus sombre, de plus froid et de particulièrement dérangeant, au contraire de l’adolescent qui vivait sous mon toit. C’est pour dire que, même en me remerciant, j’eus l’impression qu’elle ne pensait pas un traître mot de ce qu’elle venait de me dire. En fait, j’avais le pressentiment qu’elle s’en foutait royalement, qu’elle se détachait le plus possible de cette reconnaissance pour s’attarder à quelque d’autre, mais je n’eus pas le temps de porter mon interrogation plus loin, car elle demanda aussitôt aux pirates la raison de notre venue, ce qui ne fit qu’affirmer ma pensée à son égard: elle était simplement pressée d’en terminer avec cette aventure, il semblerait. Un sourire discret se dessina sur le pan de mes lèvres tandis que l’homme, qu’elle venait d’interpeller, répondit à son interrogative ce qui, en toute apparence, semblait ennuyer la jeune femme à en mourir. Le pirate, si excité par les promesses d’un bon pillage, parut décontenancé en saisissant les mots d’Iseult et cette dernière, comme si elle n’avait pas suffisamment coupé l’herbe sous le pied de ce pauvre mec, poursuivit sur sa lancée du « ce n’est pas impressionnant si c’est ce que tous les pirates font. » J’exhalais un soupir, ne sachant si je devais plaindre le pirate violemment ramené sur terre ou nous, pauvres camarades d’infortune, qui s’étaient faits entraînés sur ce bateau en perspective d’une palpitante traversée mais qui, au final, ne s’avérait être qu’une simple activité digne de la vie « ordinaire » d’un pirate… … Nan! Même amené de la sorte, je n’étais pas capable de freiner mon excitation à connaître cette vie qui se tenait devant nous et qui, pourtant, semblait garder incurieuse la jeune femme aux yeux d’acier. D’ailleurs, sans un mot de plus à l’égard du loup de mer, celle-ci s’était éclipsée silencieusement pour rejoindre le bastingage sur lequel elle s’appuya, toujours aussi froide, impassible. À cette vue, le pirate émit un drôle de sifflement d’irritation avec sa langue, la traitant de petite princesse dédaigneuse avant de s’en aller voir ses compagnons de piraterie. L’ambiance promettait, dîtes donc! Ça ne faisait même pas dix minutes que nous avions posés le pied sur ce navire que la moitié des hommes présents songeaient certainement à nous ramener sur la plage pour monter les deux autres hommes qu’ils avaient abandonné sur celle-ci.

Me frottant l’arrière de la tête, je tournais mon visage vers Iseult qui observait le firmament qui s’étendait droit devant et bien au-delà. Que faire? Finalement, je me glissais derrière elle le plus discrètement possible, me plaçant sur sa droite avant de poser mes bras sur le bastingage.

« On peut dire que tu sais te faire des amis, toi! » Ricanais-je en portant mon regard vers l’Océan en contrebas, dont les vagues reflétaient les lumières du Soleil dans le ciel.

J’avais cessé de la vouvoyer, car voilà, c’était moi. Je n’avais pas de raison particulière ni d’envie nécessaire: c’était juste une habitude profondément ancrée en moi. Après un certain temps, je laissais tomber ce genre de formalité parce que, voyez-vous, ce genre de trucs, c’était vraiment barbant. Puis, en y réfléchissant plus longuement, je me demandais si ce changement brusque de ton la ferait réagir ou si elle resterait de marbre comme depuis le tout début de notre rencontre.

« En tout cas, super bien envoyé à cet abruti! Il méritait qu’on le mette à sa place. J’sais pas si j’aurais eu le courage de le castrer, tu vois? Dis-je en grimaçant, songeant à la douleur que cela lui aurait causé. Tu parles que ça aurait fait mal! »

Me tournant vers son visage, je me mis à la détailler consciencieusement, cherchant à croiser son regard de glace perdu dans l’Océan.

« Sérieusement, tu t’attendais à quoi, Iseult? Ce sont des pirates et les pirates pillent et tuent pour trouver des trésors. Personnellement, je sens que cette aventure promet! Peut-être que t’es pas emballée présentement, mais tu verras qu’une fois au cœur de l’action, tu ne pourras pas t’empêcher de t’amuser! M'exclamais-je avant de réfléchir deux secondes à ce que je venais de dire avant de préciser, maladroitement: Enfin, c’est une façon d’parler! »

J’esquissais un sourire avant de me retourner vers la ligne d'horizon, qui séparait la mer du ciel bleu.

« L’excitation, l’adrénaline qui nous parcourt le corps: ouais, y’a que ça de vrai dans une véritable aventure. »


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