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 [ XXXI ; XXIX ] - Eveil en eaux troubles.

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Dim 18 Mar 2018, 15:16





Spécialités :
- Agilité : 3
- Force : 5
- Charisme : 5
- Intelligence : 2
- Magie : 5

Physique : Porte une robe en lambeaux, couverte de terre et de sang séché.

Pouvoirs :
- Le Pacte Démoniaque
- Le Reflet de l'Autre
- La Tentation du Diable
- Absorber l'énergie d'autrui
- Superforce



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Catégorie de quête : XXXI ; XXIX - Compétition & Fuite.
Partenaire : Solo [Flashback].
Objectif : Suite à son réveil en Enfer, Hestia se retrouve à Nasta et décide de participer à l'un des jeux pour se renflouer. Sous l'influence de sa 'malédiction', elle disparaît au milieu d'une conversation et réapparaît dans la maison d'un inconnu qui la prend en chasse. Sans arme et trop faible pour se battre, elle prend la fuite pour assurer sa survie.


Une lueur rougeoyante attira d’abord son attention. Ce n’était pas tout à fait la lumière du soleil dont la douceur lui semblait curieusement lointaine ; plutôt une coloration diffuse qui venait chatouiller ses iris. La dureté du sol sur lequel reposait son corps endolori lui déplaisait en tous points, et malgré quelques étirements purement mécaniques, la sensation persistait. Un kaléidoscope de souvenirs dépourvus de sens déferlait sous son crâne, noyant ses pensées sous un flot d’images absurdes. Fébrile, elle n’aspirait qu’à plonger à nouveau dans les divagations bénies du sommeil et n'en sortir qu'au lever du jour. Se laisser aller à la paresse n’entrait guère dans ses habitudes ; il fallait parfois faire des exceptions. Le boucan qui résonnait à ses oreilles l’en empêcha. De mauvaise humeur, elle grommela quelques insultes à l’encontre des fautifs, se promettant de leur arracher la langue s’ils ne se taisaient pas sous peu. Après quelques instants, elle ne constata aucun changement. La jeune femme finit par se redresser à demi, ouvrant les yeux à contrecœur. De surprise, elle recula précipitamment, son dos heurtant un mur. Malgré les incompréhensibles saccades de sa mémoire, elle ne se rappelait en aucun cas être venue en ces lieux. Un rapide examen d’elle-même lui fit découvrir une robe en piteux état et l’absence de toute possession matérielle. L’engourdissement de ses muscles s’évanouissait peu à peu, comme si elle reprenait vie après un rêve sans fin. Que signifiait tout ceci, et où diable était-elle tombée ?

Soudain, un inconnu à l’allure étonnamment féroce surgit non loin d’elle. Le regard de la brune s’arrêta une seconde sur l’arme qui pendait à sa ceinture. Probablement un imbécile de mercenaire venu gaspiller son butin dans une chope de bière. D’un pas assuré, il posa la main sur la porte de l’établissement qui se situait en face d’elle. Sans crier gare, elle se releva complètement pour l’interpeller d’une voix agacée. « Toi, là ! Dis-moi où je suis ! Tout de suite ! » Pas le moins du monde déstabilisé, l’autre éclata de rire. Sa réaction enflamma les veines de la Démone. N’aurait-elle pas dû se jeter sur lui pour lui faire payer son affront ? Savait-il au moins à qui il s’adressait ainsi ? Piquée dans son orgueil, elle s’avança vers lui, résolue à en découdre en dépit de son manque flagrant de moyens. « Pas la peine de s’énerver, ma petite dame ! Je devrais te trancher la gorge pour ton insolence mais je suis d’humeur généreuse. Viens plutôt jouer avec moi, qu’on règle ça comme des adultes ! » Sa proposition ressemblait fortement à un défi. Il n’en fallait pas davantage pour qu’elle accepte sur le champ. Se venger à travers une partie aurait le mérite de la distraire quelque temps, et elle ne doutait pas de son succès. Ce serait l’occasion de gagner quelques pièces afin de se constituer une tenue plus convenable, et peut-être même trouverait-elle un endroit sensiblement plus sympathique où passer la nuit. Mettant de côté son irritation, elle pénétra dans la taverne.

La joyeuse animation qui emplissait l’intérieur du bâtiment embellit instantanément son humeur. Toute préoccupation envolée, la jeune femme se fraya tant bien que mal un chemin à travers les joueurs à la recherche d’une distraction intéressante. Maladroite, elle en bouscula certains sans se soucier de leurs réactions. L’ivresse des jeux les rendait aveugle à toute intervention extérieure. Craignant qu’elle ne s’envole, son adversaire finit par lui saisir le bras, lui désignant deux places inoccupées. La Démone battit des cils un instant, étonné de son choix. « Une simple partie de cartes ? » Sans doute l’homme avait-il plus de vigueur sous la ceinture que dans la cervelle. La liberté de choisir le jeu autour duquel ils s’affronteraient lui revenant, elle ne protesta pas. C’était lui qui l’avait défiée, et une victoire facile n’en restait pas moins une victoire. L’autre s’installa en face d’elle, la dévisageant de bas en haut. « Hm. J’ai peut-être parlé un peu vite. Tu n’as pas l’air d’avoir grand-chose sur toi. Je suppose que ça fera l’affaire. » Un sourire torve au visage, ses yeux semblaient s’être figés en direction de sa poitrine à peine couverte par le tissu déchiré. Les hommes étaient tous les mêmes. Elle désigna sa bourse. « Voilà ce que je veux. » Un verre au contenu douteux traînait encore sur le coin de la table. La brune s’en empara sans plus attendre, n’ayant guère l’envie de monnayer son corps pour une boisson. « Qu’il en soit ainsi. »

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Lun 02 Avr 2018, 15:59





Spécialités :
- Agilité : 3
- Force : 5
- Charisme : 5
- Intelligence : 2
- Magie : 5

Physique : Porte une robe en lambeaux, couverte de terre et de sang séché.

Pouvoirs :
- Le Pacte Démoniaque
- Le Reflet de l'Autre
- La Tentation du Diable
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Quelque chose n’allait pas. Les iris de la Démone avait beau scruter le visage de son adversaire, elle ne percevait rien, à l’exception d’une désagréable confusion qui lui donnait la nausée. Les plis soucieux de son front ne lui disaient rien de son jeu. Que se passait-il ? Autrefois, l’inflexion d’une ligne aurait suffi à lui livrer des informations d’une utilité indéniable. Si la méprise restait possible, une observation minutieuse avait par le passé été complice de bien des victoires. C’était à n’y rien comprendre. Sûr de son succès, l’autre ricanait. « Tu fanfaronnes moins que tout à l’heure ! » La jeune femme émit un grognement inintelligible. Sans doute était-ce la boisson ingurgitée innocemment qui lui embrumait l’esprit. Un tel endroit regorgeait probablement de substances destinées à confondre les sens. C’était forcément la boisson. Incapable de fomenter la moindre stratégie, elle abattit une carte, faisant confiance au hasard. En de pareilles circonstances, la chance lui avait toujours souri. Son regard se promena sur les possibilités restantes. Pourquoi ne comprenait-elle pas comment renverser la situation à son avantage ? Malgré toute la concentration qu’elle s’efforçait de rassembler, se tirer de ce mauvais pas lui semblait impossible. Un élan de frustration lui fit écraser le poing contre la table. Une légère douleur se propagea le long de ses doigts. « Tu ne dois pas souvent gagner une partie. T’avais pourtant l’air sûre d’empocher le pactole. » Envahie par la rage, elle serra la mâchoire, n’ayant aucune envie d’engager la conversation. Une migraine persistante sifflait à ses oreilles.

La manche initiale se solda par un cuisant échec. La mine déconfite, la brune refusa pourtant de capituler. Il était hors de question d’offrir à cet individu ce qu’il ne méritait. Quand même son visage possédait une certaine élégance, elle n’avait pas pour habitude de se donner au premier pouilleux venu. Un rictus inquiétant aux lèvres, elle s’orienta volontairement vers le bluff. « Ne crie pas victoire trop vite. » Jouer la comédie avait toujours été un excellent moyen de se convaincre elle-même et avait su la tirer de bien des situations délicates. L’autre dévoila une carte relativement faible. Le regard de la Démone oscilla entre deux atouts. Sacrifier celui de gauche lui accorderait la victoire, la laissant démunie pour le dernier tour. Celui de droite, au contraire, permettrait à son adversaire de prendre l’avantage, ou du moins d’en avoir l’illusion. Un choix difficile. Le reste de son jeu ne présentait que peu d’intérêt. La jeune femme finit par se décider, faisant confiance à la chance. Ils étaient à égalité. Hestia éclata de rire face à l’air surpris de son congénère. « On est moins joyeux, d’un coup ? » Haussant un sourcil, il se redressa sur sa chaise. En fin de compte, elle semblait avoir un cerveau. Le contraire l’aurait probablement fait mourir d’ennui avant la fin, et cela ne provoquait jamais rien de bon. « Disons que la partie devient intéressante. Néanmoins… Tout miser sur un seul cheval est une stratégie risquée. » La gaieté soudaine de la Démone disparut lorsqu’il retourna sa dernière carte. Le hasard était mauvais conseiller, ces derniers temps.

Accuser une défaite sans réagir lui était impossible. Éberluée par la tournure des événements, elle ouvrit la bouche et la referma sans rien dire, à la manière d’un poisson. « Tu as perdu ta langue ? Tu devras pourtant t’en servir très bientôt. » Un éclat de rire sinistre ponctua cette déclaration. La jeune femme grommela. Marchander avec un abruti mené par ce qui se trouvait sous sa ceinture l’exaspérait déjà. En de pareilles circonstances, la seule envie qui se détachait des autres était celle de lui planter un couteau en travers de la gorge pour le faire taire. Elle n’en avait guère l’occasion. Dépourvue d’arme, elle se retrouvait à sa merci. Il fallait gagner du temps. Ses yeux s’arrêtèrent sur ce qui se trouvait sur la table d’à côté. S’efforçant d’afficher un sourire amusé, elle tendit sa main ouverte. « Une revanche aux dés ? » Une lueur furieuse passa dans le regard du vainqueur. Sans doute avait-elle dépassé les bornes. La seconde d’après, il paraissait s’être calmé, passant une main dans sa barbe hirsute. « À une condition. Si je gagne encore, tu seras mon... » La voix du Démon s’éteignit d’un coup, comme une empreinte de pas sur le sable effacée par les vagues. Les couleurs se mirent à tanguer autour d’elle en un méli mélo insensé. Que se passait-il encore ? Sans avoir le temps de trouver une réponse, Hestia tomba à la renverse.

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Lun 09 Avr 2018, 19:44





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- Force : 5
- Charisme : 5
- Intelligence : 2
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Physique : Porte une robe en lambeaux, couverte de terre et de sang séché.

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Un capharnaüm monstre salua son arrivée. Couverte d’une poussière qu’elle peinait à identifier, la jeune femme n’eut guère le temps de se relever, prise d’une violente quinte de toux. Une fois apaisée, son regard se promena sur la pièce où elle venait de faire irruption d’une manière fort peu conventionnelle. Derrière elle, la cheminée se dressait, imperturbable. De mauvaise humeur, elle se redressa tant bien que mal, grommelant des injures à l’encontre de celui qui se jouait ainsi d’elle. « Si c’est une blague, elle n’a rien de drôle. » Toute cette histoire n’était sans doute qu’un cauchemar ficelé par un mauvais génie. Des traces de suie maculaient son corps. Abasourdie, elle constata que ses vêtements avaient disparu et qu’un curieux morceau de tissu s’enroulait insolemment autour de son cou. Un rebondissement pour le moins étrange auquel elle ne comprenait rien. Agacée de la tournure des événements, elle leva les yeux au ciel et fit quelques pas à travers la pièce. Repérant un vieux manteau qui ferait l’affaire, elle s’en empara sans plus tarder. Si la nudité ne la dérangeait pas, être privée de la chaleur de la taverne lui donnait des frissons. Sa défaite au moins n’était plus qu’un lointain souvenir. Le sourire aux lèvres, la brune s’octroya quelques étirements. Il lui semblait avoir dormi des semaines entières. Un objet glissa de sa tenue improvisée. Animée par un élan de curiosité, elle se pencha pour le récupérer. Le pendentif dissimulait un fin morceau de papier.

Contrairement aux apparences, une pareille entrée n’était néanmoins pas passée inaperçue. Sans crier gare, une porte s’ouvrit sur le côté en un battement brutal. Sur le seuil de celle-ci se tenait un homme au visage enragé. Les poings sur les hanches, la veine de son front battait avec fureur. Quelles qu'elles puissent être, la jeune femme l’avait visiblement interrompu dans ses activités. « Je peux savoir ce que tu fais chez moi, la crasseuse ? » L’inquiétude ne figurant pas au palmarès des émotions qui l’assaillaient, elle le toisa en haussant un sourcil. Pour qui se prenait-il à lui parler ainsi ? Sans doute n’avait-il pas connaissance de son identité. Croisant les bras sur sa poitrine, elle le fixa d’un regard teinté de mépris. « J'en ai pas la moindre foutue idée. T'es qui, d'ailleurs ? » La réponse, bien que sensiblement différente de ses attentes, ne tarda pas. Striant les airs, une flèche vola dans sa direction. La jeune femme la vit à peine lui passer sous le nez. Une mèche de ses cheveux tomba à terre. Manifestement, il n’était pas d’humeur à plaisanter, lui non plus. Le problème majeur résidait dans le fait que rien ne lui permettait de se défendre. Faisant fi de tout bon sens, elle attrapa une planche de bois et courut dans sa direction. Le matériau rencontra le crâne du propriétaire des lieux en un craquement sec. Par surprise bien plus que par douleur, il recula, lui libérant involontairement le passage.

Sans hésiter une seule seconde, la Démone s’engouffra dans le couloir à la recherche d’une sortie qui lui sauverait la mise. Un nouveau carreau siffla à ses oreilles. Son congénère ne plaisantait pas. La situation n’avait rien de dramatique. Pourquoi fallait-il toujours que les gens prennent la vie avec autant de sérieux ? Maudissant cet imbécile, elle prit les escaliers quatre à quatre. L'adrénaline l'enivrait. « Attrape-moi si tu peux ! » Ses éclats de rire s’évanouirent brutalement lorsque sa cheville se tordit. Battant des bras pour éviter la chute, elle s’emmêla les pinceaux dans le tapis et bascula tête la première. Son crâne heurta une marche. Sonnée, elle se releva à la hâte et tituba quelques secondes, suffisamment pour qu’il parvienne à la rattraper. Sans attendre, il la plaqua au sol. Une lame se posa contre sa gorge. Se débattre lui était inutile. Malgré ses gesticulations pleines de rage, sa faiblesse était indéniable. Des cris de bête sauvage s’échappaient de ses lèvres. L’autre se pencha vers elle. « La prochaine fois, pense à frapper à la porte, on aurait pu s'amuser, toi et... » Profitant de cette soudaine proximité, Hestia venait de le mordre de toutes ses forces. Son adversaire hurla, relâchant son emprise. Ramenant ses genoux contre elle, elle lui envoya un coup dans les côtes et se précipita vers l’entrée. Il n’était pas question de mourir d’une façon si misérable. Le battant s’ouvrit, dévoilant une ruelle qu’elle ne connaissait pas. L’air extérieur lui offrit un regain d’énergie salvateur mais de courte durée. Courir restait la meilleure option. L’autre ne s’arrêterait sûrement pas là. Il ne fallait pas traîner, ou elle succomberait.

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Dim 15 Avr 2018, 16:42





Spécialités :
- Agilité : 3
- Force : 5
- Charisme : 5
- Intelligence : 2
- Magie : 5

Physique : Porte une robe en lambeaux, couverte de terre et de sang séché.

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L’irrégularité des pavés défilait sous ses pas. Indifférente à la rudesse de la pierre contre ses pieds nus, la jeune femme refusait de s’arrêter. Regarder en arrière où se trouvait son poursuivant aurait été une grave erreur ; tout l’amusement s’envolerait alors. Demeurer dans l’ignorance lui conférait un grisant sentiment d’urgence. Les sens en alerte, il lui semblait qu’une main allait s’abattre sur son épaule à chaque instant, qu’une lame viendrait se ficher entre ses omoplates la seconde suivante. L’ivresse de l’incertitude faisait naître de délicieux frissons contre sa chair, expression tangible de l’insécurité à laquelle elle était soumise. L’issue de l’affrontement ne laissait aucune place au doute ; dépourvue d’arme, sa puissance évanouie, sa fragilité flirtait avec celle des nouveaux-nés. En d’autres circonstances, elle aurait pris le temps de maudire sa faiblesse et de s’énerver contre sa nouvelle condition. Il semblait pourtant que la honte lui était désormais inconnue et que devoir sa survie à une apparente lâcheté ne comptait plus. Haletante, elle ne savait pas où elle se dirigeait, ne regardait pas la direction vers laquelle le hasard la menait. Le sang que charriaient ses veines lui paraissait propriétaire d’une vigueur retrouvée, conséquence manifeste du danger sur ses talons. Seules les vociférations de son congénère lui parvenaient par saccades. Riant aux éclats, la brune dévalait les ruelles sans se soucier de personne. Quelquefois, elle avait l’impression de sentir le souffle de l’autre embraser sa nuque. L'illusion la faisait rire.

Néanmoins, la course folle de la Démone ne pouvait durer indéfiniment. Quelques paramètres d’une importance cruciale avaient échappé à sa vivacité d’esprit. Son congénère connaissait sensiblement mieux les lieux qu’elle, et bien que son existence ne lui revenait pas en mémoire, la magie risquait de lui jouer à nouveau un tour. À force de croiser les chemins sans qu’aucun morceau de métal ne vienne lui déchirer le ventre, elle avait fini par se dire qu’il avait abandonné et, une pointe de déception s’emparant d’elle, elle s’était arrêtée pour reprendre son souffle, appuyée contre un mur. Une fumée pourpre se glissait le long du sol jusqu’à parvenir à ses pieds. Sans crier gare, son adversaire en sortit pour lui faire face. Un rictus carnassier se dessina sur ses lèvres. « Tu ne peux pas m’échapper. » La jeune femme s’immobilisa. Une lame traça un sillon le long de son ventre, réduisant sa nouvelle tenue en lambeaux, faisant couler quelques gouttes de sang. Les battements de son coeur redoublèrent d’intensité. Allait-il le faire ? La brune ne demandait rien d’autre. Quelque chose en elle se révolta pourtant. Sans même y penser, son coude vint percuter l’abdomen de son adversaire de toutes ses forces. D’un geste brutal, elle le repoussa pour reprendre sa fuite. Une sourde colère lui ravageait les entrailles. Il n’était pas question de mourir. Encore moins de cette manière.

Incapable d’identifier le moindre repère, il lui semblait que le quartier dans lequel elle se trouvait était un véritable dédale, sans doute conçu par un esprit pervers pour y perdre les imprudents. De mauvaise humeur, elle fonçait tête baissée à la recherche d’une échappatoire. L’étrange poids qui lui écrasait la gorge n’insinuait plus chez elle aucun plaisir. Une myriade de sensations désagréables éclatait au grand jour. Saisies de picotements, ses phalanges se révélaient de plus en plus douloureuses, et le phénomène se propageait à divers endroits de son corps. Ses jambes s’alourdissaient peu à peu, comme si chaque contact avec le sol dérobait leur vigueur. Serrant les dents, elle tourna à droite. Autrefois, un pareil effort n’aurait provoqué en elle qu’un certain essoufflement. Y songer aurait été une regrettable perte de temps. Tout ce qui lui importait était de mettre une distance raisonnable entre elle et ce sinistre individu ; la vengeance attendrait. Il ne fallait pas penser, et surtout, ne pas se faire prendre. Vite. Elle tourna à droite. Les ruelles s’étendaient devant elle en un labyrinthe insensé qui ne parvenait pas à égarer son poursuivant. Plus vite. Tourner une fois, deux, trois. Ses pieds martelaient le sol en un rythme affolé. Comme une bête égarée, elle tournait en rond sans s’en apercevoir, toute réflexion annihilée par l’urgence de la survie. Plus vite. Une porte s’ouvrit à la volée. La brune n’eut pas le temps de s’arrêter. Son front heurta le battant de bois. Des doigts se tendirent vers elle, accompagnés d’une proposition. « Une nuit ou une vie. » Sans même réfléchir, Hestia attrapa la main de l’inconnu et disparut aussitôt.

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