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 Tombé comme un flocon //avec Anariell//

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Jeu 11 Juin 2015, 21:54


Le silence de la montagne n'avait jamais aussi bien fait écho aux sentiments qui hantaient le cœur de Thalie. La solitude et la tristesse en avaient pris possession. Une certaine mélancolie pouvait aisément se voir dans les yeux de la Fae. Elle était dévastée par la perte qu'elle avait subi. Si la jeune femme avait encore ses ailes, ces dernières se seraient probablement teintées d'un noir de jais montrant sa haine pour l'espèce humaine, montrant sa désolation et son état d'esprit. Quelque part, ce lieu lui correspondait parfaitement, même si la nature semblait endormie. Néanmoins, n'était-ce pas dans ce paysage glacé que l'on trouvait les sublimes Edelweiss ? Titre de la Fae suprême, il n'y avait pas fleur plus pure que cette dernière. Thalie savait qu'elle ne pourrait plus jamais danser avec ses semblables au dessus de l'eau des cascades cristallines. Elle ne pourrait plus jamais voler non plus. En conséquence, elle ne pourrait sans doute plus jamais envisager d'évoluer au sein de la hiérarchie de sa race. La Fae n'avait jamais voulu être reine, mais servir les hautes sphères lui aurait certainement plu. Maintenant, aucun de ses rêves ne seraient viables. Ne l'attendait que la solitude et le froid.

Thalie avait changé en peu de temps, après la destruction de son jardin. C'était le sort de toutes les Faes qui connaissaient ce drame. De plus en plus maléfique, elle sentait en son cœur germer la haine. Pour le moment, cette dernière était tenue au silence par la tristesse, mais pour combien de temps ? La jeune femme savait que pour retrouver un état normal, elle devrait tuer celui qui avait brûlé le jardin dont elle s'occupait jadis. Mais elle ne savait pas qui était le coupable, elle ne l'avait pas vu. Elle était condamnée à errer, à devenir comme les Faes maléfique qu'elle avait croisé un jour. Dans un soupir, la petite blonde décida de continuer son chemin. Elle s'était arrêtée un instant pour admirer la neige, le paysage, mais il ne lui inspirait que tristesse, une tristesse calme, mais sans doute était-elle la plus difficile à vivre.

Thalie ne savait pas où elle allait mais était-ce une obligation ? Elle avait perdu son jardin et les Faes comme elle n'étaient pas aimées. Des efforts avait été faits de la part de la royauté mais les mœurs ne changeaient malheureusement pas souvent juste après les réformes. Elle devrait attendre. Et puis, finalement, peut-être était-ce elle qui n'avait pas envie de rejoindre ses semblables ? Ce qu'elle était devenue... ce qu'on lui avait fait... elle se sentait tellement perdue.

Dans la montagne, elle vit une silhouette bouger, celle d'un homme à l'allure rustre. Il portait sur le dos de la fourrure et ses cheveux longs dépassaient de sa capuche. Surprise, elle s'arrêta de nouveau, le fixant. Il était étrange. Il s'approcha d'elle, ses yeux jaunes la détaillant un moment.

« Quand tu auras le temps fillette, monte en haut de la montagne. »

Puis, sans un mot de plus, il s'éloigna. Thalie crut qu'elle avait halluciné. Elle ne connaissait pas cet homme. Néanmoins, un soupçon d'agacement monta en elle : elle en avait marre qu'on la confonde avec une enfant. Bien sûr, son visage était encore enfantin mais elle avait le corps d'une femme. Quoi qu'il en soit, elle n'irait pas. La Fae avait toujours été curieuse par le passé, de tout, de n'importe quoi même, mais, à présent, elle voulait simplement être seule. L'exil était son seul salut possible. A présent furieuse, elle avança dans la direction opposée de laquelle l'étranger était parti. Peu lui importait, elle ne le suivait pas. Il était hideux en plus de cela, n'inspirait pas confiance. Peut-être était-elle légèrement superficielle, ou simplement pas d'humeur.

Finalement, elle sentit son pied s'enfoncer plus profondément dans la neige, comme si la zone était composée de plus d'air que celle sur laquelle elle marchait précédemment. Elle entendit une sorte de craquement, puis, ce fut la descente vers les entrailles de la terre. La chute lui fit mal et la Fae poussa un cri qui résonna dans la galerie qui s'étendait devant elle. Le silence se fit, quelques flocons s'abattant silencieusement ici et là. Était-elle seule ? Il lui semblait avoir vu quelqu'un ou quelque chose à la surface, avec elle, avant de sombrer dans ce trou. Tout ceci ne lui disait rien qui vaille...

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Mar 23 Juin 2015, 22:39

Anariell resserra les pans de son manteau avant de lever les yeux vers le haut de la montagne. Elle inspira l’air pur dû à l’altitude à laquelle elle se trouvait. Croisant, les bras autour de son corps, la jeune alfar sentit son écureuil s’agiter. Elle sourit en lui caressant doucement la fourrure, comme sa maîtresse, il n’était pas habitué à des températures aussi basses et s’était réfugié dans le manteau de cette dernière dès qu’il avait senti la morsure froide de la neige, en bas de la montagne. Anariell était heureuse de l’avoir avec lui, il lui servait de bouillote. D’autant plus qu’elle sentait un vent froid se lever, elle se demanda, pour la deuxième depuis qu’elle avait entamé la montée, pourquoi elle avait écoutée cet inconnu avec qui elle avait échangé deux mots, dans une taverne au pied de la montagne, quand il lui avait conseillé de faire un tour dans la montagne. Elle avait beau avouée que la vue était époustouflante, mais elle se rappela qu’elle n’avait pas que ça à faire, elle devait reprendre la route pour Dhitys au plus vite.

Cependant, la situation se prêtait tellement bien à une introspection que l’alfar commença, bien malgré elle, à ressasser les évènements passés. Elle revoyait le visage de sa mère lors de ses derniers jours, les paroles qui avaient été prononcés dans ses derniers moments. La froideur de son père, son manque d’émotion, la mort de sa femme ne l’avait en aucun cas blessé, ni ému. Anariell se détourna brusquement, repoussant au fond de sa mémoire ses douloureux souvenirs. Elle n’avait plus de famille, désormais elle ne pouvait compter que sur elle-même. Elle reprit sa marche, l’esprit embrouillé par toutes les pensées qui s’y bousculaient. Les secrets, les erreurs, les fautes des uns et des autres. La courte vie d’Anariell avait déjà été bien rempli par tout ça, elle connaissait déjà par cœur la méchanceté, la traîtrise dont était capable les autres êtres vivants.

Elle eue un nouveau frisson, cependant, celui-là n’était pas seulement dû au froid qui régnait sur cette montagne, mais également au froid qui régnait dans le cœur de la jeune alfar. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas versé de larmes, ni sentit son cœur se serrer, de joie comme de tristesse. Elle avait l’impression d’avoir été glacée, comme cette montagne. Depuis qu’elle avait quitté son foyer et s’était lancée dans une recherche quasiment perdue d’avance qu’elle avait peu à peu repris goût à la vie. Elle se réhabituait à rencontrer des gens, parler, échanger, faire confiance. Ce dernier acte était, de loin, le plus difficile pour Anariell, elle n’avait jamais eue confiance qu’en son écureuil, lui seul l’avait déjà vu perdre tous ses moyens, elle ne se confiait qu’à lui, bien qu’elle ne soit pas toujours qu’il la comprit tout à fait.
Anariell sentit la glace craquer sous ses pieds, l’arrachant de ses mélancoliques pensées. Elle hésita un moment, avant de continuer prudemment sa montée. Avec mille précautions, la jeune alfar posait chaque pied l’un après l’autre, se maudissant d’avoir continué dans cette direction, c’est alors qu’elle crut entendre des bruits de pas dans son dos. Elle voulut se retourner, mais au moment où elle bougea, le sol se déroba sous ses pieds.

Anariell sentit son corps s’enfoncer dans la glace, une crevasse de plusieurs mètres s’était formée autour d’elle, ne lui donnant pas la possibilité de se rattraper, elle n’en aurait d’ailleurs sûrement pas eue le temps. Son premier et seul réflexe fut d’enrouler ses bras autour de Scar pour tenter de le protéger de cette chute. L’alfar cru que cela ne s’arrêterai jamais, elle semblait tomber au ralenti, comme si on lui permettait de se rendre pleinement compte de ce qui lui arrivait avant l’impact. Impact qui finit par arriver. Anariell sentit comme des millier de petites aiguilles qui lui transperçaient le dos. La douleur soudaine lui arracha un cri, puis, sa tête heurta violement ce qui lui sembla être une stalactite et ce fut le noir complet.
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Jeu 09 Juil 2015, 17:19


Le choc produit par l'arrivée au sol assomma Thalie un moment. La Fae perdit connaissance quelques minutes mais, quand elle se réveilla, constata qu'elle n'avait mal nulle part, hormis à la tête, légèrement. Elle soupira, ramenant ses jambes à son buste et entourant ses genoux de ses bras. Si seulement elle avait encore ses ailes, elles lui auraient sauvé la mise, elle ne serait même pas tombée dans ce trou. Levant les yeux vers le ciel, Thalie s'aperçut qu'elle n'arriverait jamais à remonter. Pourtant, chose heureuse sans doute, l'endroit où elle se trouvait ressemblait à une galerie. La jeune femme se dit que c'était sans doute à cause de celle-ci que le sol s'était effondré plus haut. Mais ce qui n'était pas rassurant, c'était la question qu'elle se posait à présent : qui avait fait cette galerie ? Peut-être étaient-ce des mineurs à la recherche de trésors et dans ce cas là ce n'était pas bien embêtant, mais peut-être était-ce une bête féroce qui allait la dévorer sans plus de cérémonie ?

Reprenant ses esprits, Thalie se releva. Elle se rappelait de sa vie passée, lorsque posséder des ailes était aussi naturel que de posséder une main. Elle n'avait jamais vraiment fait attention à ces deux membres qui lui permettaient de voler avant qu'ils ne lui soient retirés. Depuis, elle les pleurait chaque jour sans exception. Thalie ne se sentait plus Fae. Elle ne pourrait plus jamais voler au dessus des cascades cristallines. Elle ne pourrait plus jamais s'élancer dans les airs et profiter des courants pour prendre de l'élan. Elle soupira. Cela ne servait à rien de penser à cela. Tout ce qu'elle devait retenir était qu'on l'avait privé de son jardin et que celui qui avait osé commettre un tel acte devrait en répondre devant la mort.

Le regard de la Fae, en colère de par ses pensées, se posèrent sur quelque chose. Il y avait quelqu'un là. Peut-être que cette personne était tombée en même temps qu'elle, ou peut-être qu'elle était simplement là depuis longtemps, morte de froid. La silhouette ne semblait pas bouger et cela convainquit Thalie de la laisser là. Elle n'avait ni envie de toucher un cadavre, ni envie de faire la charité dans le cas où l'être humanoïde serait encore vivant. Les Humains devaient tous trouver le trépas ; Plus les jours passaient, plus elle en était convaincue. Seulement, un élément sauva sans doute la jeune femme qui était tombée là : quelque chose qui remua à travers ses bras. Ce n'était pas Humain.

La Fae s'approcha pour apercevoir ce qui semblait être un écureuil. Son regard, auparavant froid, se radoucit un peu. Si cette femme se promenait avec un écureuil, c'est qu'elle devait apprécier la nature, la respecter. A moins qu'il ne soit que son esclave, un animal de compagnie qu'elle forcerait à rester auprès d'elle. Thalie s'approcha afin d'observer un peu plus. Des oreilles pointues. Une Elfe ? Elle y ressemblait bien en tout cas. Peu de peuples avaient cette particularité. Malheureusement, même si elle l'avait voulu, la Fae n'aurait pu la soigner.

Elle finit par s'asseoir à côté d'elle. La position de ses bras semblait indiquer qu'elle avait tout fait pour protéger l'animal. Son âme devait être bonne. Mais que faire ? Thalie n'avait pas l'habitude de s'occuper des autres. Elle avait toujours pris soin de son jardin mais les fleurs ne fonctionnaient certainement pas comme les humanoïdes. Enfin... peut-être que...

Thalie prit un peu de neige dans sa main avant de la poser sur le front de la femme qui était là. Elle était déjà étalée dans la neige mais peut-être que le froid sur son visage lui ferait reprendre des couleurs.

« Mademoiselle ? Hé ho ! Je suis Thalie Uranie. Ne vous inquiétez pas, tout va bien. »

Elle ne savait pas si elle l'entendait mais c'était sans doute le meilleur moyen d'avoir une réaction que de lui parler.

« Nous sommes juste dans une crevasse... Mais il semble y avoir une sortie possible en empruntant les galeries... »

Juste dans une crevasse, c'était peu dire. Elles pouvaient également être en danger de mort et c'était d'ailleurs tout à fait le cas car, à quelques pas d'ici, une araignée géante avait senti l'odeur de proies très alléchantes. Le principal soucis résidait dans le fait que Thalie ne se battrait jamais contre un animal.

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Lun 13 Juil 2015, 14:21

Des images tourbillonnaient dans l’esprit embrumé d’Anariell. Elle sentait le froid prendre progressivement possession de son corps, s’infiltrant dans les moindres recoins. Il paralysait la jeune alfar mais n’atténuait pas la douleur lancinante de son dos, sur lequel elle s’était réceptionnée. Une partie de son corps encore bien trop fragile, stigmate de sa vie passée, à Drosera, lorsqu’elle subissait les abus quotidien de son père. Son père, une notion qu’elle n’avait pas connue, Anariell n’avait jamais eue de père, sa mère était morte. A quoi bon vivre, mener cette quête ridicule à la recherche d’un inconnu qui ne l’accepterait sans doute pas. Le froid continuait son lent chemin, l’alfar ne sentait plus ses jambes, bientôt le buste et les bras suivraient, alors elle ne sentira plus la douleur, physique ou morale. Peu après, elle mourra de froid. Cette perspective lui semblait la seule option envisageable dans cette situation.

Mais alors que ça décision semblait être prise, elle sentit quelque chose, une boule de chaleur, s’agiter dans ses bras, se déplaçant vers son visage, passant dans cou et lui chatouillant le nez. Peu après, il lui sembla que quelqu’un lui parlait, elle tendit l’oreille tachant de repérer d’où venait la voix mais elle semblait perdue, lointaine, comme si un mur épais la séparait de la personne qui tentait de communiquer avec elle.

Cette voix réchauffa Anariell dans un sens qu’elle n’aurait jamais cru possible. Peut-être était-ce son état qui lui faisait simplement croire cela, mais, elle aurait juré que l’inconnue, c’était une femme, elle en était maintenant sûre, possédait la même voix que ça mère. Cette voix qui lui réchauffait le cœur en cet instant, qui l’avait bercé tant de fois lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Qui la rassurait, une fois son père sortit de la pièce, qui lui avait révélé tous ces secrets à la veille de sa mort. C’est cette voix qui, dans cette grotte glaciale où Anariell aurait pu choisir de se laisser mourir, lui fournit l’électrochoc qui lui permis de se réveiller, de prendre conscience de la situation dans son entier.

Elle ne pouvait pas rester là, à se morfondre sur son sort et à souhaiter mourir à chaque occasion qui se présentait. Elle avait un devoir, une promesse à tenir, un but à atteindre, comment avait-elle osée penser qu’il lui suffirait d’abandonner. Que baisser les bras serait si facile, elle ne pouvait pas se le permettre !

La jeune alfar tenta de remuer, la douleur dans son dos toujours bien présente. Elle sentait qu’on lui couvrait le front de glace. Elle se remettait progressivement, reprenant possession de ses membres gelés. La petite boule de chaleur qu’elle parvenait maintenant à identifier comme étant Scar, son écureuil, se remit en mouvement, passant d’un bras à l’autre, comme s’il espérait réveiller sa maîtresse et se glissant sous ses bras. Cette dernière finit par ouvrir les yeux, s’habituant progressivement à la lumière, la première chose qu’elle vit fut une jeune femme, blonde, penchée sur elle.

Elle avait un visage bienveillant et un air inquiet, comme si elle s’était fait du souci pour Anariell, ce qui perturba cette dernière, personne ne s’était jamais fait de soucis pour elle. La jeune alfar lui offrit un sourire qu’elle espérait rassurant, puis, se releva avec précaution et commença à examiner les alentours, entourant de ses bras Scar, qui était venu trouver refuge sur son épaule. Elles se trouvaient dans une sorte de cavité, qui semblait ouvrir sur plusieurs galeries. Levant la tête, elle aperçut le trou par lequel elle était tombée. A vrai dire, c’était plus qu’un trou, tout une partie du plafond s’était effondré, laissant entrer la lumière. Elle se retourna vers l’inconnue :

« Merci pour ton aide. Tu es tombée en même temps que moi, non ? As-tu une idée de la façon dont on va pouvoir sortir ? »

Tout en parlant, elle observa la jeune inconnue, elle n’aurait su dire à quelle race elle appartenait mais elle n’avait pas l’air de lui vouloir du mal, elle ajouta donc :

« Je m’appelle Anariell »
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Mar 25 Aoû 2015, 15:36

Lorsque Thalie vit l'inconnue bouger, elle hésita. Elle ne savait que faire entre fuir, l'assommer de nouveau ou attendre. La Fae avait cru bon de lui venir en aide après avoir vu l'écureuil qui semblait accompagner la jeune femme mais, était-ce une bonne idée ? Après tout, peut-être que cet animal n'était autre que l'esclave de celle qui était tombée en même temps qu'elle ? Thalie ne connaissait rien de cette personne et peut-être avait-elle déjà, par le passé, torturé la nature. Si elle l'avait sauvé et que c'était le cas, alors elle s'en voudrait toute sa vie. Ceux qui ne respectaient pas leur mère à tous devaient périr ; voilà ce que la Fae commençait à penser. Pourtant, face à cette femme qui avait fait une mauvaise chute, elle n'avait pas le cœur à lui faire le moindre mal. Alors elle décida de rester à ses côtés, répondant même à sa question.

« Oui. La neige est traître. »

Et pourtant, elle ne lui avait jamais aussi bien convenu. Peut-être pourrait-elle rester vivre dans les montagnes à jamais ? Loin de tout, loin des hommes assassins, sans doute serait-elle bien ? Mais avant, elle devait absolument retrouver l'être qui avait détruit son jardin, s'il était encore vivant. Ce vide qu'elle sentait au fond de son cœur était en train, petit à petit, de se remplir de givre. Le mal la berçait lentement mais sûrement, lui chuchotant des comptines à son effigie. La Fae ne savait pas où le chemin qu'elle empruntait la conduirait mais elle le saurait bien assez tôt.

Pour répondre à la deuxième question, elle porta son regard à la crevasse dans laquelle elles se trouvaient. Monter par là où elles étaient tombées lui semblait légèrement utopique. Et puis, elle n'avait plus d'ailes. Avec ses chères amies, elle aurait pu s'extirper de là sans aucun problème. A présent, elle était obligée de marcher, comme la plupart des êtres de ces terres.

« Aucune idée. ».

A y regarder de plus près, il semblait que des galeries les entouraient. Qu'était-ce véritablement ? La nature avait-elle pu creuser un véritable dédale souterrain seule ? Ou était-ce l’œuvre d'un animal ou d'une autre forme de vie ? Peut-être étaient-elles tombés sur un territoire appartenant à une race étrange ? Thalie n'en savait rien. A vrai dire, elle ne connaissait du monde que ce qu'Edgar lui avait conté, ce qui était peu.

« Peut-être qu'en suivant ces tunnels nous trouverons une sortie... ».

En même temps, il n'y avait pas grand chose d'autres à faire. Si elles restaient là, elles finiraient sans doute congelées ou mourraient de faim.

« Je m'appelle Thalie, Thalie Uranie. ».

Elle se releva, ses genoux étant à présent glacés. L'étrangère ne semblait pas lui vouloir du mal mais la Fae devait s'assurer de quelque chose avant de continuer – éventuellement – sa route avec elle. Elle ne le pourrait que si elle était certaine de sa position vis à vis de la nature.

« Écoute, je t'ai sauvé uniquement parce que l'écureuil semble t'apprécier. »

Ce qui voulait clairement dire que sans lui, elle aurait passé son chemin. La cruauté qui s'installait dans le cœur de Thalie était belle et bien présente, et, étrangement, la Fae ne s'en cachait pas. Aussi, elle crut bon d'expliquer un peu sa situation, sans pour autant entrer dans les détails.

« J'ai eu quelques mauvaises expériences avec des individus n'ayant aucun respect pour la nature. Des êtres comme ça, pour moi, doivent mourir. C'est pour ça. Je t'ai sauvé mais s'il s'avère que tu veuilles du mal à la nature, nous ne continuerons pas ce chemin ensembles. »

Thalie parlait de la nature en général. Il n'y avait pas que les plantes qui comptaient à ses yeux, même si elles avaient une très grosse part de son affection. Les animaux également devaient être protégés pour elle, sauf dans le cas extrême où ces derniers attaquaient avec l'intention de tuer. En parlant d'animaux, Thalie aperçut un mouvement un peu plus loin. Elle tourna son regard vers lui pour repérer une araignée qui lui arrivait à la taille. Elle ne ressentit pas de peur, mais ce n'était rien, ça, comparé à la maman de la dite araignée qui n'avait pas encore fait son apparition. Cependant, la Fae, en cas d'attaque, essaierait plutôt de fuir. Elle ne voulait pas tuer, du moins, pas les animaux.

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Lun 21 Sep 2015, 11:57


La petite alfar arpentait la caverne, autant pour se réchauffer que pour tenter de trouver une issue. En voyant toutes ces galeries creusées dans la glace, Anariell se dit qu’elles n’étaient peut-être pas naturelles, elles semblaient bien trop nettes, tracées avec une précision déconcertante. Etait-ce des personnes vivant ici, ou bien un animal géant qui avait créé ces tunnels dans la glace ?

Elle se retourna vers son interlocutrice en entendant sa proposition et hocha lentement la tête. Elle l’entendit se présenta… Son nom ne lui disait rien, cependant elle ne connaissait pas assez de monde pour que son nom lui évoque quoi que ce soit. Elle reprit la parole, annonçant à l’alfar pourquoi elle ne l’avait laissé geler sur place mais avait tenté de la réveiller. Si seulement elle savait à quelle point elle l’avait aidé aujourd’hui, songea Anariell. Son petit discours intrigua l’alfar, à quelle race pouvait-elle appartenir pour tenir un discours pareil ? Elle savait les fae très proche de la nature mais les pensait fondamentalement bonne et, de plus, elle aurait pu ressortir par le trou du plafond avec ses ailes. Peut-être une élémentale de la nature, Anariell savait trop peu de choses sur ses êtres pour avancer une conclusion. Elle choisit donc de repousser cette question dans un coin de son esprit tachant de se concentrer sur des problèmes plus important, à commencer par leur survie dans ce milieu hostile. Mais elle devait d’abord rassurer sa compagne sur ses intentions, car l’alfar était étrangement convaincu qu’elles devaient poursuivre cette aventure ensemble si elles voulaient avoir une chance de s’en sortir indemnes. C’était presque comme une urgence, elle devait rassurer cette Thalie Uranie, s’assurer qu’elles iraient jusqu’au bout ensemble. Un frisson parcouru le dos de la blonde, ce n’était pas la première fois qu’elle avait ce genre de pressentiment et ce qui s’était passé la dernière fois n’était certainement pas un souvenir auquel elle voulait penser à cet instant. Le plus simple était sans doute de m’être les choses au clair avec la blonde qui lui faisait face.

« J’ai également eue de mauvaises expériences avec de mauvaises personnes, et il n’y avait pas que la nature qu’il ne respectait pas. Et je suis d’accord, ils devraient tous mourir, cracha l’alfar d’un ton soudain plus froid, mais ce n’est pas le sujet, tu n’as rien à craindre de ce côté-là, Scar, l’écureuil, n’est là que parce qu’il a souhaité être avec moi. »

En entendant son nom, le petit écureuil bougea les oreilles, il se rapprocha d’Anariell, s’accrochant à sa jambe de pantalon. Celle-ci se baissa, tendant le bras pour qu’il grimpe sur son épaule, elle se releva ensuite, laissa le petit animal se blottir contre sa poitrine, dans une poche interne de son manteau. La chaleur qu’il diffusait rassura Anariell et répandit un sentiment de sécurité, permettant au corps de l’alfar de se détendre. Elle reporta à nouveau son attention vers la femme mais celle-ci ne la regardait plus, son regard était tourné vers une des galeries et l’expression de son visage n’augurait rien de bon.

La petite alfar se tourna lentement à son tour afin de regarder dans la même direction que sa compagne. Ce qu’elle vit la figea sur place, elle n’avait pas peur des araignées, bien au contraire, elles l’avaient toujours fasciné, mais celle-ci dépassait tous les standards. Elle devait à peine arriver à la taille d’Anariell, et elle ne se doutait pas encore qu’elle était en train d’observer un modèle miniature. La blonde savait pertinemment que la meilleur solution était de fuir, qui sait ce dont était capable une araignée de cette taille. Cependant lui tourner le dos n’était pas la meilleure des idées. Le plus doucement possible, Anariell ramassa son arc et sorti une flèche du carquois qui pendait à son côté et qui, miraculeusement, avait conservé toute ses flèches lors de la chute. Positionnant délicatement sa flèche sur la corde, l’alfar se rappela la brève conversation qu’elle venait d’avoir avec Thalie, elle savait qu’elle n’utiliserait cette flèche qu’en cas d’extrême urgence, mais sa compagne ne le verrait peut-être pas de la même manière. Elle lui jeta un bref regard, tâchant de se montrer rassurante, avant de reculer doucement dans la direction opposée à l’araignée.

Mais au moment où elle allait atteindre une autre galerie, elle entendit du bruit derrière elle et se retourna d’un coup, une autre araignée lui faisait à présent face, identique à la première, si ce n’est plus terrifiante, car plus proche. Anariell n’eue pas le temps d’admirer un spécimen aussi rare car, par pure réflexe de survie, elle tendit rapidement la corde de son arc, visa les yeux de l’araignée, et décocha prestement. La bête s’effondra aussitôt et un silence glacial emplit la caverne.

Et la première araignée semblait s’apprêter à charger les deux intruses.
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Lun 14 Déc 2015, 20:19


La situation était périlleuse. Thalie en avait conscience et, pourtant, elle ne semblait pas prête à se défendre contre les araignées. Elle ne voulait pas leur porter préjudice. Il devait y avoir une autre solution, plus diplomate. Ses adversaires auraient été des Démons, elle n'aurait pas hésité un seul instant : elle les aurait tué. Mais là, il s'agissait des enfants de Phoebe et elle n'était pas prête à commettre l'irréparable. Ce fut sa compagne qui décocha une flèche sur l'une des bestioles, la Fae fronçant les sourcils. Ce n'était pas correct ! Elle l'aurait giflé si la situation n'était pas si désespérée. Seulement, elle était forcée de reconnaître que sans l'intervention d'Anariell, elles seraient en très mauvaise posture à l'heure qu'il était. Cela dit, Thalie n'était pas prête à sacrifier une nouvelle vie. Elle devait trouver une solution, et vite. La réflexion n'avait jamais été son fort mais elle eut tout de même une idée. Elle ne savait pas combien de temps ça ferait effet, ni même si ça marcherait, mais ça valait le coup d'essayer.

La Fae plaça sa main sur l'arc d'Anariell, d'une façon ferme qui était faite pour l'empêcher de tirer. Elle devait attendre la dernière seconde pour essayer son sort. Il s'agissait d'une poussière bénéfique, qui éveillait les sentiments positifs chez ceux qui y étaient exposés. Elle devait bien viser l'araignée et, pour le moment, elle ne pouvait pas à cause de la distance qui les séparait.

« Fais moi confiance... » murmura-t-elle d'un air assuré. Elle ne l'était pas mais tant pis, y croire l'aiderait sans doute à surmonter son appréhension.

La jeune femme commença à compter dans sa tête, comme si ça l'aidait à se concentrer. L'araignée oscilla doucement puis il y eut un temps avant qu'elle ne s'avance pour attaquer. Thalie fit apparaître dans sa main une petite fiole qu'elle déversa sur la bête. Celle-ci émit un bruit semblable à un éternuement puis sembla se détendre. Elle fit quelques pas et, finalement, repartit d'où elle était venue. Thalie souffla, soulagée. Le problème, à présent, c'était le cadavre de la bestiole qu'Anariell avait tué. La Fae ne savait pas comment réagir et décida qu'il valait mieux ne pas en parler car elle sentait déjà la colère monter en elle. C'était peut-être un cas de légitime défense mais il lui restait en travers de la gorge.

« Un jour peut-être que je serai assez forte pour éviter ce genre de situation. ».

Ce fut la seule conclusion qui sortit d'entre ses lèvres. C'était de sa faute quelque part aussi. Si sa magie avait été plus puissante, elle aurait pu juste neutraliser les araignées, les deux, avant même que l'Alfar n'ait à tirer sur qui que ce soit. La motivation de son geste n'était pas mauvaise mais Thalie s'en voulait. La culpabilité lui allait très mal, la rongeait de l'intérieur, comme celle plus ancienne qui la hantait, celle qui lui murmurait sans cesse qu'elle n'avait su protéger son jardin.

« Il faut que l'on trouve un moyen de sortir d'ici. J'espère juste qu'on n'aura pas d'autres mauvaises surprises... ».

Thalie était très mauvaise pour se lier d'amitié avec qui que ce soit. Elle n'avait aucun soucis pour devenir complice avec les fleurs, mais les humanoïdes ne lui inspiraient pas confiance. Elle n'avait eu ni père ni mère et n'avait donc pu apprendre à se socialiser avec les Hommes.

« Excuse-moi si je te parais un peu froide. Je ne sais pas comment faire, ni pour se présenter convenablement, ni pour faire la discussion. Je ne suis pas sûre de devoir te raconter ma vie ou d'avoir le droit de te demander des informations en plus sur toi. Je suis loin d'être habituée au contact avec les autres... ».

Elle parlait le langage commun, c'était déjà une bonne chose. Marchant dans une galerie, elle regardait un peu autour d'elle. Chaque couloir se ressemblait et avait dû être formé par les araignées. Y avait-il au moins une sortie ? Elle espérait que les bêtes n'avaient pas condamné l'entrée afin de se protéger de l'hiver, sinon, ce serait plus difficile. Thalie pensa à ses ailes. Si seulement elle avait pu les avoir encore... Elle devait faire son deuil mais elle était très loin de l'acceptation.

« En réalité, le seul homme que j'ai côtoyé me racontait des histoires. Ça faisait une base de conversation... ».

La Fae n'avait, après tout, aucune idée de ce qu'Anariell aimait. Trouver des points communs pourraient les rapprocher et elles en avaient au moins un : elles étaient dans la même galère.

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J'ai pas retrouvé mon texte et du coup je l'ai refait en prenant un peu plus de temps que prévu ^^'
On fait la quête en 8 messages c'est ça ?

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Sam 09 Jan 2016, 15:23


Avant même de se retourner vers Thalie, Anariell savait qu'elle lui en voulait pour ce qu'elle venait de faire. Mais quelles étaient ses options? Laisser l'araignée les attaquer au péril de leur vies? L'alfar ne s'était peut être pas toujours autant accroché à sa vie qu'elle aurait du mais mourir entre les pattes d'une araignée géante n'était vraiment pas la fin dont elle avait toujours rêvée. Se retournant pour vérifier où en était la première araignée, la blonde se tourna vers sa compagne pour une rapide évaluation de la situation. Comme elle l'avait imaginé, Thalie n'avait pas particulièrement apprécié son geste. Elle s'interposa d'ailleurs entre l'alfar et la créature, posant une main sur l'arc de la blonde, comme pour la persuader de ne pas s'en servir à nouveau. Anariell répondit à son murmure en hochant la tête, Elle n'avait pas confiance en sa partenaire, mais la situation ne lui offrait pas le luxe de douter en cet instant. Elle se contenterait donc de l'observer tout en priant pour que son plan fonctionne.

Un tour de magie plus tard, Anariell regarda l'énorme araignée s'éloigner gentiment des deux jeunes femmes comme si c'était tout à fait naturel. L'alfar était étrangement fasciné par la façon dont Thalie avait réussi à retourner la volonté de l'araignée sans lui faire de mal. La blonde n'aimait pas non plus faire du mal au animaux quand ce n'était pas nécessaire, elle n'était cependant pas aussi bouleversée d'avoir pris une vie que semblait l'être sa compagne, ce devait être une fae. La réflexion de cette dernière intrigua la jeune alfar, à quelle situation faisait-elle référence? Être bloquée dans une caverne glaciale avec une étrangère ou avoir vu la mise à mort d'une araignée géante sur le point de faire d'elle son déjeuner?

Anariell haussa les épaules à sa dernière remarque. "Sans vouloir être négative, je crois savoir que les araignées ont plutôt tendance à avoir de grandes familles, non?" L'alfar se remit en mouvement, le froid s'emparait à nouveau d'elle et elle détestait ça, quelle idée elle avait eue de vouloir grimper sur cette montagne! Tout en examinant plusieurs galeries sans vraiment savoir ce qu'elle cherchait, Anariell écoutait attentivement les paroles de la fae. Ça n'aiderait pas beaucoup si elles étaient toutes les deux aussi peu sociables, la balade promettait d'être bien longue. Pleins de questions se pressaient dans sa tête mais, tout comme son interlocutrice, elle n'était pas sûre d'être en droit de les poser. Elle se contenta donc d'une réponse simple et courte. "Je ne suis pas meilleure que toi dans ce domaine. Avoir un écureuil pour seule compagnie n'aide pas beaucoup pour se sociabiliser." Elle haussa à nouveau les épaules. "Il y a peu de choses que tu pourrais me demander qui me vexeront ou me choqueront. Même si je n'aime pas particulièrement parler de ma vie en générale."

Penchée dans la galerie que l'araignée avait emprunter quand elle s'était retirée, Anariell haussa les sourcils en entendant Thalie. "Le seul homme?" Se retournant vers la blonde, elle ressentit le besoin de s'excuser pour sa remarque. "Je... Je ne voulais pas paraître malpoli en disant ça, c'est juste que... Je ne sais pas vraiment en fait." Frictionnant ses bras pour se garder au chaud, elle sourit, mais d'un sourire bizarre, mélange entre un sourire d'excuse et un sourire amusé. "Des histoires, hein? Tu veux que je te raconte une histoire?" Elle s'assit, sortit Scar de son manteau et se mit à le caresser machinalement. Fermant les yeux, elle sentit quelque chose en elle se briser, une barrière mentale qu'elle avait méticuleusement mis en place, une part de son passé qu'elle avait espéré oublier à jamais.

"On est en fin d'après-midi, dans une grande ville, une petite fille, disons à peine cinquante ans, rentre chez elle après avoir fait le marché. Elle sourit, elle est contente parce qu'elle a gagné beaucoup d'argent aujourd'hui, elle espère que, pour une fois, elle pourra en mettre un peu de côté avant que son père ne lui prenne tout. En arrivant dans sa rue, elle ralentit la pas, elle n'a pas envie de rentrer chez elle. Discrètement, elle passe par une fenêtre laissée entrouverte et se faufile dans sa chambre. Tout en essayant de faire le moins de bruit possible, elle récupère un boite cachée sous son lit et y place un partit de l'argent qu'elle a gagné plus tôt dans la journée. Mais avant qu'elle n'ait eue le temps de remettre la boîte en place, un homme entre dans la pièce et, voyant la scène, arrache la boîte des mains de la petite fille et renverse le contenu sur le sol, furieux. La petite fille est furieuse, elle aussi. Sans réfléchir, elle se saisit du poignard pendu à sa ceinture et s'élance vers l'homme qui l'a rejoint..."

La voix de l'alfar mourut et Anariell rouvrit progressivement les yeux. Elle se releva lentement et se remit en mouvement, sans se soucier du fait que ses vêtement étaient maintenant complètement trempés là où ils avaient été en contact avec la neige. Scar la suivit dans ses mouvements, explorant consciencieusement chacune des traces laissées par les araignées. Sans croiser les yeux de la fae, elle reprit la parole, la voix toujours aussi égale qu'auparavant. "Ce n'est sans doute pas le genre d'histoire que tu voulais entendre, je suis désolé." Elle fit une pause. "Il va falloir prendre une décision, choisir la galerie que nous allons suivre pour tenter de sortir de cet endroit."


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Dim 13 Mar 2016, 01:16


Les deux femmes semblaient tout sauf douées pour la communication. Thalie se sentait gênée d'être accompagnée, même si la phrase de l'Alfar la fit sourire. Au moins, comme ceci, elles étaient dans le même bateau. Un écureuil comme compagnon pour l'une, des fleurs pour l'autre, c'est vrai que ça montrait quelques carences sociales. Cependant, la Fae préférait de loin vivre dans un jardin, seule avec les plantes, plutôt que vivre dans une cité où les Hommes allaient et venaient sans aucune interruption. Elle aimait le calme, la sérénité. Ceci étant dit, ce n'était pas dans la situation qu'elle vivait actuellement qu'elle allait trouver la paix, bien au contraire.

« Je ne sais pas trop... Je pense que les araignées font beaucoup d'enfants mais elles sont quand même relativement indépendantes. C'est rare d'en voir plusieurs au même endroit... Peut-être aurons-nous de la chance ? ».

Ou pas, ça restait à voir. Après tout, elles avaient eu la preuve qu'il y en avait plus qu'une dans la galerie. Ce n'était pas rassurant, loin de là. Le froid était bel et bien plaisant et, bien que légèrement habituée à la température de la Montagne, qui semblait être la même que celle de son cœur, gelé à jamais, la Fae n'avait tout de même pas très chaud. Elle aimait ce lieu autant qu'elle le détestait. L'absence de nature l'attristait mais, dans un sens, elle se sentait proche de la neige, comme si cette dernière et elle étaient dans le même état de désolation.

Thalie fut étonnée de la remarque mais n'en dit rien. Elle ne savait comment la prendre. Était-ce de l'étonnement ou de la moquerie ? Il n'était pas aberrant de penser que la jeune femme qui était avec elle avait eu bien plus d'expériences en matière de rencontres. Ce n'était pas très dur d'un côté. Dans le doute, la Fae ne dit rien. Elle se sentait légèrement mélancolique, comme si les galeries avaient le don de lui rappeler sa condition. Elle n'était plus rien et avait tout perdu. Tout ce qu'il lui restait, c'était l'espoir d'arriver à se venger un jour. Elle acquiesça donc à la proposition d'histoire et écouta son interlocutrice raconter.

Il y avait quelque chose de compliqué pour la Fae, quelque chose qui paraissait simple à tous les autres êtres humains, sauf elle. C'était si fondamental et, pourtant, son espèce ne vivait pas ce moment de la vie que l'on appelait enfance. Les Faes naissaient dans les fleurs, à l'âge adulte. Elles ne connaissaient ni l'état de bambin, ni l'état d'adolescente et, bien entendu, elles n'avaient aucune idée des sentiments que l'on pouvait éprouver pour ses parents. Pourtant, elle se sentit étrange à l'entente de ce récit. Était-ce inventé ou était-ce une partie de la vie de celle qui s'était relevée et marchait devant elle ?

« Oui... Je pense  néanmoins qu'il ne sert à rien de mettre trop de temps à réfléchir. Aucune de nous deux ne sait où mènent ces tunnels et y a aucun moyen de vérifier avant de s'y rendre alors... ».

Thalie avait préféré d'abord s'occuper du dernier commentaire d'Anariell. Elle joignit le geste à la parole en s'avançant dans une galerie qui semblait monter. Ça lui paraissait plus logique, même si ses sens étaient un peu perdus dans les galeries.

« Et il s'est passé quoi ensuite, dans ton histoire je veux dire ? ».

La Fae avait une empathie plutôt faible pour les humanoïdes. Marcher sur une fleur lui paraissait être un crime, mais tuer quelqu'un ne lui paraissait pas si grave. Elle supposait que les êtres, étant de même nature, pouvaient se défendre, et donc, que s'ils trouvaient la mort, c'était simplement parce qu'ils le méritaient, ou quelque chose comme ça. Elle était sans doute sans cœur mais elle estimait qu'une fleur, ne pouvant se mouvoir, était obligée de subir son destin face à des géants qui, gratuitement, s'en prenaient à elles. La fleur lui paraissait plus pure, elle ne faisait strictement rien pour subir une quelconque agression. Le monde des Hommes lui paraissait inaccessible et, surtout, incompréhensible. Elle les trouvait sadiques et méchants.

Après un petit moment, la galerie déboucha sur une ouverture. Le ciel était visible mais, manque de chance, le chemin n'était plus praticable. A flanc de montagne, il se coupait net et un pas de plus leur aurait valu de tomber dans le vide. Le mur de glace qui s'élevait au dessus de l'ouverture semblait impraticable, ou, du moins, c'était très risqué.

« Peut-être que faire demi-tour serait plus judicieux ? ».

Ce réseau de galeries allait sans doute avoir raison d'elles. Peut-être que si les choses continuaient ainsi, alors Thalie raconterait son histoire à Anariell.

Une araignée avait fini par frapper. Thalie avait couru de toutes ses forces afin de semer la bête. Elle ne souhaitait pas lui faire de mal. Malheureusement, dans le feu de l'action, sa compagne avait disparu. Les galeries se succédaient, longues et tortueuses et le cœur de la Fae battait la chamade contre sa poitrine. Contre toute attente, elle finit par déboucher sur la sortie. S'effondrant dans la neige, à quatre pattes, elle resta là un long moment à reprendre son souffle. Anariell ne semblait pas avoir connu la même fin heureuse qu'elle.

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Tombé comme un flocon //avec Anariell//

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