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 [Quête] Tombé comme un flocon - Ft Itak

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Sam 23 Juil 2016, 00:24

Mon séjour dans l'Edelweiss s'était étalé dans des proportions considérables, autrement plus grandes que celles escomptées initialement. Je ne m'attendais point à devoir être confronté à un aussi vaste nombre de péripéties. Toutes s'étaient enchaîné les unes après les autres, et ne m'avaient laissé que peu de répit. Le blizzard, le meurtre dans le village Orisha ou encore mon déficit budgétaire constituaient autant d'éléments qui avaient contribué à me ralentir au cours de mon retour. A y repenser avec du recul, un fil de causalité liait l'ensemble de ces événements, qui, jusqu'alors, m'étaient apparus comme isolés. Cette succession d'infortunes laissait presque envisager que j'avais contrarié quelque Aether et que celui-ci, pour me punir de je ne savais quelle faute, m'avait embourbé dans une spirale infernale. J'étais fort loin de me douter du caractère auto-réalisateur de ces propos, qui résulteraient dans la poursuite de mes déboires. Après tout, rien ne laissait présager que pareille augure puisse m'arriver.

Le début de soirée se révélait bien charmant, car pour une fois, le ciel était dégagé. A ma grande joie, on m'avait confirmé, au cours de ma dernière halte, que le Fjörd n'était guère lointain. Je ne possédais qu'une unique envie : celle de retrouver ma Dame afin de bénéficier du confort de son hospitalité. Ce ne serait que juste récompense pour avoir bravé vaillamment pendant des semaines la rudesse de ces montagnes couplée au froid incessant, ceci dans l'unique but de m'aguerrir – et de m'instruire – pour devenir un vampire honorable. Un chasseur se devait de connaître les régions adjacentes à son territoire, pour peu qu'il ait à traquer sur pareil terrain. L'appréhension du climat pour éviter ses pièges couplée à l'imprégnation de la culture locale faisaient partie intégrante d'un tel apprentissage. Sans pour autant être devenu un quelconque expert de l'Edelweiss, je ressortais de cette région avec un savoir plus conséquent. On ne me prendrait plus au piège sur les erreurs les plus classiques commises par les novices.

J'aurais vite fait de regretter cette assurance. Conforté dans l'idée de retrouver un terrain familier, j'avais baissé ma garde – une erreur qui se révélerait bien vite amère. La vallée du Fjörd était presque à portée de vue, et j'entamais la descente en contemplant l'horizon, impatient de voir les contours caractéristiques du territoire vampire se dessiner. Un homme avisé aurait cependant recommandé de surveiller ses pieds dans pareille situation, et pour cause... Il fut bien trop tard pour que je réagisse lorsque j'entendis un son de craquement quelque peu… angoissant, qui ne m'était point étrange. En l'espace d'un instant, la glace se fendit sous mes pieds, et j'entamai une chute si soudaine que je n'eus guère le temps pour sauter ni même de réaliser que je tombais pour hurler…

Tout s'acheva presque immédiatement, car j'eus un bref moment d'absence. Quand je pris conscience de ce qu'il m'arrivait, je constatai l'étendue des parois qui me séparaient de mon altitude précédente. J'avais déjà vécu cela, et ma première réaction fut assez spontanée. Ma colère crût à une vitesse phénoménale, et à l'image de ma chute, il n'y eut rien que je pusse faire pour la retenir. Je libérai un juron, empli d'une frustration qui guida, par la même, mon poing contre ce mur de glace.

 « Malédiction ! »

Encore ?! Encore une fois, fallait-il que je commette une maladresse aussi grossière ?! Comme si cela ne suffisait point, la crevasse décida de me répondre en m'offrant un surplus de neige qui se logea dans ma chevelure, me « rafraîchissant » d'une manière dont je me serais bien passé. Si, la dernière fois, Eärhyë avait été en mesure de me porter assistance afin que je m'évade de ma souricière, comment allais-je procéder à présent ? Y avait-il une quelconque galerie à emprunter, comme la dernière fois, pour me tirer de ce trou ? La crevasse semblait se prolonger en longueur, ce qui rendait cette hypothèse viable. Devais-je me mettre en route immédiatement pour tenter de m'en sortir ? Oui, je n'avais point le choix, et personne ne risquait de m'aider. D'un geste rapide, je déblayai la neige de mon chef et ramassai ma lance pour me lancer dans l'exploration du tunnel.

Aussi, au moment où je décidai de me mettre en marche, je fis un double constat. D'une part, la chute s'était révélée moins douloureuse que prévue – j'avais souvenir d'une lourdeur dans les jambes la dernière fois que j'étais tombé de la sorte – et d'autre part, quelque substance étrange retint mes membres. En regardant sur mon lieu d’atterrissage, je réalisai qu'une longue substance filiforme entravait mes mouvements. Je n'avais aucune idée de ce dont il s'agissait, mais il ne me fut guère aisé de m'en dépêtrer. En un sens, celle-ci avait amorti ma chute, et je ne m'en plaignais point. Je me questionnai toutefois quant à la nature de cette dernière, mais n'y accordai guère plus d'importance. Je n'avais aucune idée du temps que je mettrais pour m'extraire de ce trou, et plus tôt je commençais, plus tôt je pouvais espérer m'en sortir.

906 mots.
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Dim 24 Juil 2016, 19:41

"Dans uUUune hutte on a grandiiIIIii,
Depuis tout jeunes on prends des gnoOOoons.
L'acier tranchant c'est notre viIiiiie,
Et nos loisirs c'est la bastoOOoon !

YOR LE BOURRIN était un rustreuh,
Il frappait fort et trop souveeeeEEEeent
C est à  quat- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaah !"

Plouf.
Itak, qui venait d'enfoncer son pied une nouvelle fois dans la neige jusqu'au genoux, tomba brutalement, dans un trou. Il sentit un liquide non-identifié recouvrir ses vêtements et son visage, puis il atterrit, sur quelque chose de mou. Carnage qui l'accompagnait alors perché fièrement sur son épaule -le chat trouvait cela trop fatiguant d'arpenter la neige- poussa un grognement tout droit sortit des enfers et s'occupa d'arracher la peau de la chose vivante sur laquelle il venait subitement de se retrouver, ses griffes labourant tout ce qui se trouvait à proximité, y compris le visage bourru de son Maître. "CARNAGE ! " Prit d'une soudaine colère, Itak montra deux canines jaunies, attrapa le monstre par la peau du cou et l'envoya valser, dans le noir, quelque part, ailleurs, loin de lui. Débarrassé de cette bête virulente, il s'occupa enfin de regarder où il avait mit les pieds. Sur un homme, de toute évidence, aha ! Tâtant un peu tout ce qui se trouvait sous sa main, il glissa sur le côté en grognant sourdement, ramassa sa hache d'un geste amoureux et tendre, puis se retourna pour dévisager l'individu. "T'es qui toi ?" Tout laissait à croire que si une réponse ne se montrait pas sous peu, Itak allait exposer au grand public ce qu'il était capable de faire avec Coupine -sa hache- et un corps humain à disposition.

Le bélua tangua un peu, sur le côté. Sa force doublée à un trop grand manque d'agilité lui donnait la même démarche qu'un ivrogne et parfois -tout le temps- il lui arrivait de perdre violemment son équilibre et de se casser la tête sur un caillou. Il renifla très bruyamment et s'essuya le nez sur sa manche salie. Il faisait froid ici dans les montagnes, c'était facile de s'enrhumer. Le Lynx ressemblait actuellement à un sauvage. Il avait quitté son pâturage pour de bon, mais cela ne l'avait pas ramené à la civilisation. Errant ci et là, il était resté le plus éloigné possible de toute forme de vie humaine et celui qu'il avait en face de lui maintenant était probablement le premier être humain qu'il voyait depuis quelques mois. Cheveux gras en bataille, barbe de trois jours, yeux hagards, le corps recouvert de boue et autre saletés et entouré d'une odeur pas vraiment avenante, Itak remit sa hache sur son épaule d'un geste brute. "Qu'es'ce tu branle ici ?" Il renifla encore, regardant autour de lui cette fois-ci. C'était moche, première constatation. Et puis, y'avait ce liquide collant là. Un grondement s'échappa de sa gorge. Pour une fois, il était sur ses gardes. Ce n'était pas un lieu... comment-disent les autres déjà ? Ah, oui, accueillant, voilà. Devait bien y'avoir quelques monstres fourrés là dans c'trou tiens ! Coupine et Rosette allaient avoir du boulot, rhh.

"Bon ! T'vas m'répondre où j'te casse le crâne en deux ouaip ! Avec ma Coupine, aha !" Tapotant sa hache, il montra encore ses dents, se méfiant fortement de l'inconnu. Le lynx traversait comme une sorte de... crise sociale et s'était entré dans la tête que le monde entier était mauvais. Surtout ceux qui ne répondaient pas à ses questions. Mais ses oreilles félines se tournèrent subitement vers un bruit qui résonna sinistrement dans toute la caverne. Ah ! Ca, c'était Carnage, sans aucun doute. Cette sorte de miaulement éraillée était très reconnaissable ! Il y avait Carnage et puis, autre chose aussi, mais il ne réussit pas à savoir quoi. Le chat revint bientôt au galop, entouré par une dizaine de... d'araignées faisant la taille d'une main. Une par une, Carnage les prenait dans sa gueule pour les déchirer entre ses crocs. "Eh ! Mange pas c'te saloperie j'ai déjà dis ! T'vas finir 'poisonné !" Colérique, Itak s'occupa d'écraser les bestioles une par une, tapant sourdement sur le sol. Il ne se doutait pas que son chat avait réveillé la maman.


Post I - 729
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Mar 26 Juil 2016, 16:24

Je maudissais mon manque d’inadvertance à mesure que je progressais dans les galeries. L’unique compensation à soutirer dans ma solitude résidait dans ma liberté totale à proférer jurons et insultes. En public, je m’attachais à paraître constamment posé et courtois – s’enflammer constituait une faute grave de style – mais que perdais-je à pester, à l’abri des regards ? Sans doute une occasion supplémentaire de me taire, et de ne point vexer l’Aether qui m’avait dans sa ligne de mire. Si au cours de ma précédente infortune j’avais disposé, d’une maigre possibilité d’échapper à ma misère, j’en fus totalement privé pour celle à venir alors qu’elle me tomba littéralement dessus. Le plafond se craquela, et l’instant d’après, je sentis une masse conséquente me fracasser lourdement le crane, ce qui me valut de sombrer instantanément dans l’inconscience.

Assommé pendant quelques temps, je demeurai totalement insensible à la déchiqueture que subissait mon bras, ainsi qu’aux grommellements qui planaient alentours. Seuls des bruits d’agitation, couplée à une aigre odeur prononcée me tirèrent de ma torpeur. J’eus la désagréable surprise de tomber nez-à-nez avec un monstre humanoïde, aux apparences fort belliqueuses, m’offrant un oppressant face-à-face avec une hache aussi massive que son porteur. Dans quel genre de cauchemar venais-je de me réveiller ? L’instinct de survie prima sur la douleur crânienne, et je reculai prestement, quoique toujours à terre. Mon premier réflexe consista à tendre le bras pour le sommer de se calmer tandis que je me précipitai dans une réponse traduisant les affres auxquels j’étais soumis.

 « Du… du calme ! Je ne suis qu’un pauvre hère ayant chuté misérablement dans ces galeries, qui ne demande qu’à regagner la sortie ! Je ne dispose d’aucune intention belliqueuse ! »

Quoique par réflexe, je pris soin de repérer l’emplacement de ma lance. Au cas où l’explication ne suffisait point à mon « charmant » interlocuteur, je n’avais d’autre choix que de céder à ce recours. La tension, quant à elle, ne redescendit guère, mais peu à peu, je ressentis les désagréments de la douleur. Mon front fut accablée de lourdeur, et en le touchant, je découvris une vilaine bosse. A travers ce mouvement, je constatai que mon bras gauche était en sang, et cette découverte activa elle-même quelque réaction qui se traduisit par une vive sensation de brûlure. Mais que m’avait donc fait subir ce sauvage ?! Et par Ezechyel… il empestait, c’était le moins que l’on puisse affirmer ! Malheureusement, je n’étais point en état pour me plaindre. J’espérais fortement que mon discours calmerait les impulsions de l’homme bestial – bestial était le mot, je commençai doucement à distinguer quelques traits animaliers chez lui, tels que ses oreilles ou ses crocs. S’agissait-il d’un Bélua ? Oh, je m’en moquais, pour peu qu’il daigne écarter cette satanée hache de mon regard !

J’obtins finalement gain de cause, mais je doutais qu’il soit imputé à mon plaidoyer. Quelques bruits stridents poussèrent le bourreau à détourner son attention en direction de la source. J’aperçus son fauve en lutte avec une araignée. Plusieurs araignées même. Elles affluèrent en masse, et le bûcheron chargea dans leur direction, portant assistance au félin. Il ne manqua point d’exposer sa fureur au combat – et d’exploser les concernées. Je demeurai hésitant sur la démarche à adopter. Devais-je lui porter assistance ? Ou fuir ? Dans quelle direction dans ce cas ? Mes blessures me ralentissaient mécaniquement, mais je pris le parti d’accompagner le Bélua afin d’afficher une prédisposition pour une coopération ultérieure. Je me levai péniblement pour récupérer mon arme, et procédai à l’embrochement des gêneurs à huit pattes.

A peine avions-nous commencé qu’un bruit sourd émana des profondeurs de la galerie. Si la gestion des rampants fut aisé, la suite se situait à un tout autre niveau. Des bruits lourds se firent entendre, se rapprochant dangereusement de nous. Quelque entité massive allait entrer à notre contact. Hâtivement, je regardai derrière moi pour retrouver mon arc et mon carquois, et me saisis des deux par précaution. Cette situation me rappelait désagréablement le combat que j’avais mené aux côtés de Dante, au détail près qu’on avait troqué le chasseur expérimenté contre un rustre bûcheron Bélua. Nous pûmes distinguer l’identité du monstre lorsque nous découvrîmes sa face immonde : il s’agissait d’une forme démesurément agrandie des bestioles que nous venions de terrasser. Un relent de dégoût noua mon estomac, mais à défaut, l’adrénaline m’aida à occulter la douleur. Afin de prendre assurance dans la confrontation, je lançai à l’égard de mon compagnon d’infortune.

 « En voilà un qui n’a point l’air commode... »

J’armai mon arc et visai ses yeux. Ce fut à cet instant que je me rendis compte de la stupidité de cette manœuvre dans ce cas précis. Combien d’yeux allais-je devoir percer pour rendre la créature aveugle ? Tant pis : je n’avais cure si ce plan se révélait… fallacieux. Je décochai par réflexe, entamant ainsi les hostilités, et lui perça l’un de ses affreux globes. Sans doute venais-je de la rendre davantage incommode, mais au stade où nous étions… je n’en avais strictement cure.

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Lun 01 Aoû 2016, 18:00


Manquant de peu de perdre l'équilibre et de s'échouer par terre, Itak tourna sa tête blonde vers l'inconnu et claqua sa langue dans une grimace agacée. "Tss. T'peux pas m'parler normalement comme tout l'monde ?! J'rien pigé à c'que t'as dis !" Ouaip, rien. Ca lui rappelait son frère Jiang-Li, l'érudit de la famille, qui s'amusait à lui sortir des phrases intelligentes et bien dites. Itak ne comprenait pas les phrases intelligentes et bien dites, ça le faisait chier. Et d'ailleurs, c'est toujours le cas maintenant. Rien n'avait changé. Il était peut-être un peu plus débrouillard mais sa c*nn*rie de base était toujours présente, elle. M'enfin bon, l'pauvre gars en face de lui au moins, il avait pas l'air trop dangereux. Et quoiqu'il fasse, il aura toujours l'air plus sympatoche que la chose qui venait de sortir de l'ombre en courant vers eux dans un bruit immonde. Itak écarquilla les yeux devant ce spectacle écœurant et recula rapidement. "Carnage ! Qu'est-c'que t'm'as foutu encore ? Tu m'ramène encore une sale m*rde et j'te bute la prochaine fois !" Aha ! Non mais c'est vrai c'était toujours c'te serpillière vivante qui allait fouiner partout, surtout là où il ne fallait pas aller. "Écarte-toi, disparaît, pchhhhht !" Le bélua dévoila deux canines qui dissuadèrent le chat de ne pas obéir. Ce dernier fila ventre à terre dans un coin de la grotte. Itak était bien la seule personne au monde à laquelle Carnage se soumettait, de temps en temps. Malgré sa colère apparente, le blond était plus inquiet qu'autre chose pour son animal. Il n'était pas assez stupide pour ignorer qu'entre deux bêtes, c'est la plus grosse qui gagne dans la plupart des cas et ne voulait pas que le chat se blesse. C'était son seul compagnon après tout et il était très fidèle.

La reine araignée avait ramené avec elle sa multitude d'enfants de différentes âges et par conséquent, différentes tailles. "Eh bah on peut pas dire qu'on a pas l'choix hein !" hurla-t-il pour ne pas céder à la panique sous-jacente. Il n'avait pas le droit d'avoir peur. D'abord, c'était juste une araignée. Les araignées, il les écrase depuis qu'il a six mois. Et puis un vrai héro ne recule jamais devant le danger. Un vrai héro court droit devant et détruit toutes les vermines qui font du mal. Ou du moins, c'était comme ça qu'il voyait les choses ! Il ouvrit son sac avec un coup de pied magistral et en sortit une hache fluette et... rose, finement décorée. Ridicule certes, mais très coupant, très solide et aussi très facile à manipuler. Il n'en fallait pas plus pour le bélua qui, on l'avait remarqué, se fichait bien de son apparence. Et en plus, c'était un cadeau de son grand-frère, Jiang-Li, chose rare et précieuse donc. Le blond aimait beaucoup cette hache qu'il avait fièrement dénommée Rosette et qu'il utilisait seulement pour les occasions spéciales comme... celle-ci. "Coucou toi.. .T'vas bouffer du huit pattes aujourd'hui, ça te plais j'espère ! " dit-il en empoignant le manche rose de la main gauche tout en gardant Coupine dans sa main droite. Si ses armes avaient le pouvoir de parler, Itak en ferait ses meilleures amies pour la vie et la mort.

"S'tu m'mes une flèche dans l'cul j'te caillasse, c'est clair ?" cria-t-il alors en regardant de travers son allié improvisé, avant de se jeter sur l'araignée corps et âme. Itak avait toujours la simple, même et éternelle stratégie de foncer droit sur l'ennemi sans réfléchir. Il n'avait jamais fait confiance aux archers, ni aux autres armes à distances, ni aux magiciens lâches et trouillards. En vérité, il ne plaçait sa confiance qu'à une bonne vieille hache qui coupe du bois, et optionnellement des crânes... Enfin dans son cas c'était inversé mais ça marchait quand même. "Sus à l'ennemi ! Tuons les monstres !" Sur ces mots prononcés toujours d'un ton violent -à croire qu'il était à moitié sourd pour parler aussi fort- Itak abattit Rosette sur la première patte à sa portée. Puis il s'engagea dans une sorte de danse étrange, bougeant les bras ci et là sans aucune logique ni équilibre du moment que cela pouvait taillader quelque chose. Quand il perça l'abdomen de la chose, cette dernière se souleva d'une telle force qu'elle envoya valser le bélua de l'autre côté de la grotte.


Post II - 797
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Mar 02 Aoû 2016, 01:02

Dans la précipitation, je n'avais point prêté attention à mon élocution, ou plutôt à son caractère inadapté vis-à-vis du barbare qui menaçait de me hacher menu. Le rustre s'avérait bien entendu inapte à appréhender mon vocabulaire, et « m'invitait » à sa manière à reformuler par le biais de termes simples. S'il ne s'agissait que de cela, je pouvais accéder à sa demande, pour peu qu'il daignât écarter cette maudite hache qui ne m'inspirait nullement confiance. Je n'étais point à mon aise sous ses airs menaçants, et dus notamment me racler la gorge pour reprendre la parole avec des mots qui lui étaient davantage accessibles.

 « J'ai chuté, je cherche la sortie, et n'ai aucune envie de me battre avec toi. »

Le doute m'assaillait. Valait-il mieux, dans ces conditions, affronter le regard du sauvage pour faire preuve d'honnêteté, ou considérerait-il cet acte comme signe de défiance ? Quelle que fût la réponse, je préférais ne point le perdre de vue dans le cas où il jugerait bon d'user de son arme, et relevai par conséquent le risque. Naturellement, je ne pus me refréner d'arborer quelques signes d'anxiété pendant que je le fixais : me trahissaient mes sourcils froncés, la légère crispation de mon faciès ainsi que mon regard alerte. La méfiance muta toutefois en adrénaline lorsque les résidents de la galerie décidèrent de nous accueillir encore plus chaleureusement que le Bélua lui-même. Ce dernier répondit à l'invitation en dégainant une nouvelle hache – combien en maniait-il ? – pour accroître ses capacités de boucher. La couleur fort inhabituelle de cette dernière ne retint guère mon attention tant mes sens se focalisèrent sur le danger imminent. Je manquai presque la remarque que m'adressa l'enragé sur mes tirs, toujours aussi subtile et fidèle au personnage. J'avais mieux à faire que de tirer sur mes alliés, fussent-ils improvisés. Aussi, je ne m'attendais point à ce qu'il réclame réponse de ma part, fonçant directement dans la mêlée. Si « réponse » je devais fournir, c'était dans la couverture subséquente que je lui fournis.

De ce fait, mes flèches s'abattirent principalement sur les araignées de taille conséquente qui convergeaient dangereusement sur les flancs du hacheur. Lorsqu'il se retrouva au contact de la mère, je l'accompagnai en visant les yeux de cette dernière. Étant donné leur caractère multiple, ces derniers recouvraient une surface non négligeable sur son affreuse gueule. Conséquemment, il s'avérait plus aisé de les atteindre, mais plus long également pour la plonger dans la cécité. A défaut, la douleur chez ce monstre n'était plus à démontrer, et ses répliques furent davantage cinglantes à mesure qu'il agitait ses pattes avec frénésie. Le Bélua en profita pour tenter une percée, mais fit malheureusement les frais de son courroux. Il se retrouva propulsé contre les parois de la grotte ce qui me laissa coi l'espace d'une demi-seconde. Si la créature parvenait à soulever pareille masse d'un simple coup de patte, qu'en serait-il si elle arrivait à mon contact ? Je venais assurément de perdre mon bouclier, et dus me résigner à affronter le danger à mon tour. Je hurlai toutefois en direction de l'assommé pour qu'il reprenne prestement pied et vienne m'assister avant que je ne subisse le même désagrément.

 « Eh ! Debout ! Ce n'est guère terminé ! »

Je ne pouvais cependant attendre qu'il émerge patiemment. Son envol avait ouvert libre passage pour la meute des rampants, qui convergèrent alors dans ma direction. Abandonnant mon arc, je m'emparai de ma lance pour commencer à les pourfendre un à un. Les plus petits n'offraient guère de résistance, et je parvins à les enchaîner sans trop de difficultés. En revanche, leurs confrères volumineux s'avéraient naturellement plus ardus à combattre et ne pouvaient être abattus en un coup. Je tentai par-dessus tout d'éviter leurs morsures. Quel genre de poison pouvaient abriter ces satanées créatures ? Ce désir se mit cependant à relever rapidement du luxe, car la mère s'était approchée à son tour, et se trouvait déjà à mon contact. Elle avait sans doute identifié l'auteur de son aveuglement partiel, car sa frénésie me parut décuplée maintenant qu'elle s'abattait sur moi. Esquivant de justesse un coup de patte, je contre-attaquai en cherchant à poursuivre le travail de mon prédécesseur au niveau de l'abdomen. Si la dextérité ne manqua guère dans cette manœuvre, la puissance me fit encore une fois défaut, et l'attaque portée ne suffit à venir à bout de cette dernière. En outre, ma charge offrit une ouverture que je regrettai bien vite. Non seulement, l'un de ses enfants me mordit à la jambe, mais la mère elle-même me soumit au même voyage aérien qu'avait subi le Bélua un peu plus tôt. Je me retrouvai à mon tour propulsé, et atterris non loin du barbare. Passablement sonné, je toussai dans la douleur. Ce n'était point le moment de flancher ! Le choc demeurait néanmoins considérablement brutal car il m'empêchait de me relever immédiatement. Notre dernier espoir reposait sur le Bélua, et je l'encourageai, de ce fait, à retourner à la charge avant qu'il ne soit trop tard.

 « Du nerf… Un dernier coup… devrait suffire… »

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Dim 07 Aoû 2016, 11:09


Itak fut guère conscient de ce qu'il se passa après son vol-plané improvisé qui se termina quand il s'échoua brutalement contre le mur avec la grâce d'une baleine et ce dans un cri digne du roi des ours. Provisoirement assommé, le bélua se contenta de grogner quand on le secoua pour qu'il se relève. Malheureusement, les mots de son collègue de combat n'étaient d'un sourd bourdonnement à ses oreilles. Et son corps entier était trop lourd pour qu'il se mouve correctement. Avec désarroi, il ne put résister à l'Océan de douleur qui l'envahit subitement et activa sa transformation, inconsciemment, tel un mécanisme que l'on ne pouvait arrêter. Itak laissait rarement des individus autres que lui-même et Jiang-Li observer sa forme féline. Le dégoût d'être un bélua était toujours ancré en lui et il n'aimait pas clamer sur les toits qu'il en était un. . Malheureusement, il était toujours impuissant face aux pulsions de la bête et dans une situation aussi périlleuse il lui était impossible de pouvoir résister. Ses crocs s'allongèrent pendant que ses mains devenaient sales et griffues. A quatre pattes, tout devenait plus instinctif. Pas besoin de réflexion. Dans un grognement sourd, le lynx se releva, s'ébroua et s'élança vers l'ennemi pour la deuxième fois. Sa taille s'était amoindrie sous sa nouvelle forme et il pouvait facilement atteindre à nouveau l'abdomen de la créature afin de percer complétement ce qu'il restait encore à déchiqueter. Griffes et crocs achevèrent d'immobiliser le monstre dont le ventre s'ouvrit en deux, libérant un liquide collant et verdâtre. L'araignée s'effondra sur ses pattes, toujours vivante mais suffisamment blessée pour ne plus représenter un danger mortel.

La partie inférieure de son corps à moitié écrasée, Itak reprit forme humaine afin de réussir à se dégager en se tortillant et poussant une série de jurons. Il n'avait pas eu le temps ni la souplesse de rouler sur le côté et n'y avait de toute façon même pas pensé. Le blond se releva en tanguant, s'apercevant que Carnage était ressortit de sa cachette pour achever les enfants de la reine dans une sauvagerie qui n'avait plus rien du mignon chaton domestique. Itak le regarda faire en fronçant les sourcils, comme un père qui regardait son fils pour surveiller que ce dernier ne fasse pas trop de bêtises. Puis il se retourna vers l'inconnu et ricana haut et fort. "Bah alors, t'tjours vivant toi ?" Peu soucieux d'être vu sous son plus simple appareil, Itak dévisagea l'homme et ajouta : "Mais t'f'rais mieux d'te laver ou d'changer d'gueule. T'es dégueu, t'vas même faire peur à Carnage." Il faisait allusion aux nombreuses traces de liquide vert, de sang et autres saletés qui maculaient le visage de son coéquipier. Étant trop stupide pour réaliser que c'était l'hôpital qui se foutait de la charité, Itak haussa les épaules. "Bon bah moi j'me casse !" décléra-t-il en ramassant ses fringues pour se rhabiller rapidement. Ce n'était pas l'endroit le plus accueillant qui soit ici et il préférait retourner à ses vagabondages enneigés. L'araignée n'allait pas tarder à reprendre du poil de la bête et Itak ne comptait pas en refaire une deuxième fois les frais. Carnage remonta sur l'épaule de son maître tandis que le blond rangeait Rosette dans son sac. Gardant Copine en main -juste au cas où-, le bélua s'éloigna vers le seul chemin qui s'offrait à lui -à moins de savoir voler ou grimper la glace-, l'antre de l'araignée, noire et béante. "Tu m'suis ou tu crèves ?" Ou les deux aussi, ça pouvait s'arranger facilement.

Ignorant la possible réponse, Itak continua son chemin, continuant de fredonner la chanson de taverne qui lui était venu à la tête avant de tomber dans ce fameux trou. La lumière n'arrivait pas entièrement jusqu'à de telles profondeurs alors il manqua un nombre incalculables de fois de se rétamer contre une pierre, un affaissement dans la terre ou une partie trop glissante, le tout rythmé par des insultes qui résonnaient longuement contre les parois de la caverne. Son premier réflexe fut d'aller tout droit et donc de descendre plus en profondeur.


III - 735
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Lun 08 Aoû 2016, 20:41


Le choc brouilla passablement mes sens – mon équilibre vacillant ne m'autorisait un relèvement rapide, et la douleur que je ressentais entravait ma lucidité ainsi que ma capacité de concentration. Il me fallut péniblement plisser des yeux et maintenir ma tête entre mes mains pour que la sensation de vertige cesse, ce qui n'était guère aisé alors qu'il me fallait faire abstraction de mon mal. Je parvins à canaliser difficilement ce flux de sensations désagréables pour me hisser hors de ma torpeur et reprendre pied. Le danger demeurait présent, mais je ne pouvais m'y confronter tant j'étais incapable d’aligner quelques pas sans me maintenir à la paroi.

Mon appréhension de la bataille persistait dans le flou pendant que je tentais d'observer les agissements du Bélua. Ce dernier avait opté pour une solution plus radicale : il avait eu recours à une transformation féline pour charger avec la fureur de l'animal. Sa sauvagerie s'accordait au personnage abrupt qu'il affichait sous forme humaine, et ses coups répétés eurent raison du monstre, comme en attesta le flot visqueux qui dégoulina de son abdomen. Mon compagnon d'infortune et moi-même nous retrouvâmes alors couverts de ce fluide fort peu ragoutant, ce qui à ce stade ne faisait que renforcer le paroxysme de l'inconfort que nous subissions. Ces éclaboussures au contact fangeux eurent le mérite de m'éclaircir les idées. Je réalisai alors que la bataille s'était achevée en notre faveur, tandis que l'élégant bûcheron se hissa dans le plus simple appareil sans éprouver la moindre gêne. Fi, je pouvais admettre que dans pareilles circonstances, cette considération demeurait secondaire en dépit de l'importance que j'accordais à l'élégance et la bienséance. Pour ne point briser la grâce du moment, mon vis-à-vis me lança sur un ton bourru que je devais changer de faciès au vue de la crasse le salissant. Cette remarque me laissa fort dubitatif et me contraria lorsque je considérai son propre état. D'un ample mouvement du bras, je tentai de me défaire tant bien que mal de ces fluides, entachant alors mes manches. Quelque peu offusqué par cette remarque sortie de nulle part, je lui rétorquai avec un léger air de défi.

 « Tout comme tu ferais mieux d'appliquer tes propres conseils avant de me les préconiser. »

Pour qui se prenait ce manant ? Ce n'était point parce qu'il arborait une hache capable de me trancher en deux qu'il pouvait se permettre de… Non. Il pouvait se permettre un tel luxe parce qu'il possédait une telle arme. Ayant répliqué sans réfléchir aux conséquences, j'en vins presque à regretter mon acte, et espérai qu'il n'en tienne nullement rigueur par la suite. Cela ne sembla point être le cas car l'intéressé annonça se retirer prestement après s'être rhabillé en quatrième vitesse. J'en profitai pour me décrasser au possible, mais ne m'attendis point à ce qu'il s'enquît de ma présence pour progresser dans les galeries. Au vue de la créature que nous venions d'affronter, il n'était point sot de privilégier le voyage en nombre, quitte à ce que les personnalités n'entrassent nullement en adéquation. Cette réflexion suffit à outrepasser ma répugnance pour le personnage et je me hâtai pour le suivre.

 « Un instant ! M'est avis que nous devons jouer de circonspection dans notre… »

Où avais-je la tête ? Cet individu était incapable d'incorporer la moitié de la terminologie dont je faisais usage ! Il me fallait revoir mon vocabulaire pour reformuler quasi-immédiatement avant de faire face à une nouvelle manifestation de son courroux. Je me raclai la gorge pour reprendre mes propos depuis le début.

 « Hum. Nous devrions être prudents en avançant. Si ces galeries forment un labyrinthe, mieux vaut laisser des marques sur notre passage. »

Je me remémorai du dernier incident similaire mêlant crevasse et galeries souterraines. Tel avait été le modus operandi employé par Eärhyë pour retrouver sa route. Si, pour l'heure, le chemin que nous empruntions s'avérait unilatéral, nous fîmes face fort rapidement à un embranchement aux boyaux marqués par des virages conséquents. Trois allées s'offrirent à nous, toutes aussi sombres les unes que les autres. N'ayant aucune idée quant à la préconisation à soumettre, je m'adressai au Bélua en partant du principe qu'il disposait d'un instinct animal plus prononcé pour nous aider à choisir. Soucieux de maintenir une formulation simple tout en espérant ne guère le froisser, je lui lançai les interrogations suivantes.

 « L'une des allées te… parle plus ? Ou… t'inspire plus le danger ? »

Mes questions revêtaient un caractère grotesque. Je m'attendais déjà à ce qu'il dénigre toute impression relative à un risque quelconque. Du reste, j'en vins à me demander s'il était réellement pertinent de demander de telles impressions. Comparé aux Béluas qu'il m'avait été donné de rencontrer, aucun ne s'était caractérisait par un tel rapprochement de l'état animalier. J'appréhendais doucement sa réaction à mes propos.

848 mots.
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Sam 13 Aoû 2016, 17:19




Sifflotant une mélodie dont les notes étaient complétement fausses, le bélua s'arrêta devant le fameux carrefour. Il renifla une nouvelle fois et scruta son compagnon. "Des traces ? J'veux pas t'empêcher de pisser partout mais mon chat s'en charge déjà tout seul, t'sais. " railla-t-il en se moquant éperdument, trop terre à terre pour comprendre l'utilité de savoir retourner sur ses pas. Pour lui cela ne servait à rien de reculer. Il suffisait juste d'avancer jusqu'à trouver la sortie ! "J'parle pas aux murs ! Soit t'es vraiment con, soit... j'sais pas, dans tous les cas, j'pense qu'faut t'enfermer dans les abîmes !" se moqua-t-il à nouveau. Il avait confondu abîme avec asile mais cela lui importait peu.

Carnage, las de son perchoir, redescendit au sol et alla faire ses besoins contre le mur. Après quoi le petit monstre huma l'air et se dirigea vers le tunnel le plus à droite, celui qui montait. Itak s'essuya le nez avec sa manche et suivit le guide, reprenant aussitôt sa petite chanson. "Torne et torne, Danse de la corne, Torne et torne, Danse et festonne !" Il n'avait jamais comprit les paroles de cette chanson mais ce n'était pas vraiment un problème. Ce qui était bien quand on chantait, c'était de rythmer sa marche sur la mélodie, de passer le temps et de se remémorer tous les bons passés à la taverne du coin. Le blond aimait chanter à vrai dire, il s'était trouvé cette nouvelle passion depuis peu, lorsque le silence de ses longs voyages devenaient trop mornes. Puis il trouvait que cela lui donnait du courage, de crier des chansons. A vrai dire il ne se débrouillait pas si mal, bien que sa voix s'éraille très vite et que les faux tons soient très présents. "Le vin déroule son tapis d'effluves, Cornes et cornes s'entremêlent dans l'étuve, Les ménestrels cornus entonnent le cri, Dans une extase de fièvre tellurique !"

Ils entamèrent alors une montée en colimaçon, qui ne laissait rien paraître d'autre d'une entrée noire et béante devant eux. Il restait encore parfois quelques petites araignées à exterminer ainsi que des séries d'œufs pendus qui n'avaient rien d'attirants. Carnage ramena même la main figée d'un cadavre encore frais, chose qu'Itak s'empressa de balancer derrière eux. On entendit le rebondissement de l'objet pendant longtemps alors que ce dernier dévalait la pente. Cessant de brailler à voix-haute, Itak sortit une bouteille de gnôle de son sac pour en engloutir une bonne gorgée. On pouvait dire que, ça arrachait complétement la gueule et le bélua en raffolait, surtout après les moments d'émotions fortes. Eh, fallait bien qu'il tienne debout jusqu'à la nuit s'il voulait pas clamser ici ! "T'en veux, l'fou ?" articula-t-il en tendant le précieux liquide vers son camarade. Même s'il n'appréciait rien chez ce dernier, l'autre n'avait toujours pas essayé de le tuer alors Itak commençait à estimer qu'il pouvait le ranger dans la case des "Gentils". Il avait bon fond alors l'envie de partager quelque chose venait naturellement. Le blond était trop naïf pour s'imaginer que certains pourraient faire semblant, mentir. Rien n'était vraiment entièrement blanc ou noir, mais il ne l'avait pas encore compris. Cela n'était pas compatible avec son mode de pensée.  

Baillant longuement, le bélua gronda et accéléra la marche. "Y f'nit jamais c'tunnel ? Nom d'un chien ! J'ai faim ! J'ai soif ! J'veux d'la lumière !" se plaignit-il joyeusement, sa voix résonnant dangereusement dans les cavernes plus bas. Ils marchèrent pendant plusieurs heures, peut-être une demie-journée entière. En chemin, le bélua ramassa quelques pierres plates et un morceau de bois secs qu'il plaça dans son sac réservé aux sculptures. En rangeant ses trouvailles, il laissa entrevoir ses travaux, mais se dépêcha de tout refermer et de continuer sa marche. Alors qu'il croyait devoir dormir ici, l'air se fit enfin plus frais, plus pur et ils débouchèrent dans la neige, devant l'entrée principale de l'Antre. Le crépuscule tombait rapidement. Respirant avec une joie évidente le vent glacial, le bélua afficha un sourire quelque peu simplet. "Il en faudra plus pour m'crever, ahahaha !" hurla-t-il en levant le poing en l'air d'un air vainqueur. "Pour la peine je t'invite à la taverne avec moi ! Il y a un village pas très loin."



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Mer 17 Aoû 2016, 20:47

Je levai les yeux au ciel – ou plutôt au plafond –, retenant un soupir de lassitude. Ce n’était point faute de m’exprimer dans un vocabulaire simplifié : le barbare atteignait un niveau inégalé de primitivité. Qu’il s’agisse des traces laissées par sécurité ou d’indices nous guidant vers la sortie, il se trouvait dépourvu de toute forme de réflexion. Comment pouvait-on vivre avec une pareille déficience intellectuelle ? Je concevais que sa force comblait en partie cette tare, mais être à ce point-là obtus… me dépassait. Tout bonnement. Je préférai ignorer ses remarques pour des questions de santé mentale, me gardant de corriger sa tentative fallacieuse d’élévation de langage. Je me contentant plutôt d’un simple  « Ça ira... » en croisant les bras. Je patientai alors jusqu’à ce qu’il fasse un choix et prenne de l’avance. Si nous venions à rencontrer un nouveau danger, qu’il se dépêtre donc de sa bêtise.

Le sauvage finit par élire le chemin de droite. Je le suivis peu après, loin de me douter que le véritable supplice ne s’était point encore manifesté. L’ascension était longue, éprouvante, et ce n’était point tant une question de sollicitation physique. Inéluctablement, la marche me fatigua car je ne disposai de l’endurance du Bélua. Cependant, ce fut principalement mon mental qui fut mis en exergue au cours de cette marche. A mon grand désarroi, le primitif se mit à « chanter ». O combien sa cacophonie tonitruante fut un calvaire à supporter dans un milieu aussi « charmant » ! De nombreuses fois, j’hésitai à lui quémander de mettre fin au brouhaha, et à chaque fois, l’apparition d’araignées satisfit ma demande sans que je ne la formulasse. Qu’il était ironique de se complaire dans l’intervention de rampants dans ces conditions… J’espérai avant tout atteindre prestement l’air libre.

A un moment, le chahuteur s’interrompit pour s’autoriser un remontant qu’il partagea. Las de subir les méfaits de sa dissonance – et encore une fois peu enclin à le courroucer d’un refus – j’acceptai son offre, souhaitant trouver la force de digérer son chant avec un tel tonifiant. La mixture se révéla extrêmement chargée, quasiment imbuvable. Je manquai de m’étouffer avec un breuvage aussi corsé. En peinant, je parvins à l’avaler, mais fus contraint de tousser en rendant la gourde à son propriétaire. Est-ce que cette boisson avait ravagé sa cervelle en même temps que ses papilles ? Fort probable. Haletant, je répondis.

 « Kof… C’est… intense… Ahem. »

Je me raclai la gorge. Même en l’absence de goût, cette gnôle demeurait immonde, dépourvue de tout raffinement. Ses effets furent presque immédiats et manquèrent de me donner le tournis. Il ne me fallait point perdre mon équilibre. Toute chute se traduisait par de fâcheuses conséquences, comme le primitif le démontra en lançant un cadavre par-dessus ma tête. Paradoxalement, l’alcool eut une conséquence louable, car je me retrouvai plus enclin à accepter les braillements du Bélua que précédemment. Celui-ci me également permit même de maintenir le rythme lorsque mon vis-à-vis accéléra, pressé de regagner la sortie. Nous finîmes par recouvrir notre liberté en nous tirant de ces galeries. Ce ne fut qu’à ce moment-là que la fatigue physique se manifesta : je réalisai à quel point j’avais éprouvé mes jambes. Mon compagnon d’infortune extériorisa sa joie ouvertement à ce triomphe. Pour ma part, je me contentai d’un simple sourire de satisfaction, trop épuisé pour un quelconque partage plus expansif.

A mon grand étonnement, le barbare m’invita dans une taverne pour fêter cette victoire contre l’antre. Je fus stupéfait de le voir afficher une telle sympathie et formuler pareille offre. Puisque nous n’étions plus éloignés du Fjörd, je pouvais même espérer bénéficier d’une boisson adaptée à ma race et mes besoins. Je hochai la tête en guise d’acceptation et lui répondis en conservant mon sourire.

 « Ah. Montre la voie. Je te suis. »

Je m’étonnai moi-même de « sympathiser » avec un tel individu, paroxysme de l’inélégance. La gnôle devait grandement contribuer, tout comme mon appréhension quant à faire plus ample connaissance avec sa hache. Certains objets disposaient d’un pouvoir de persuasion autrement plus grand que certains humanoïdes. Quoique l’heure n’était point à la déplaisance, mais aux réjouissances. Je chassai ces pensées de mon esprit et suivis mon vis-à-vis jusqu’au village, où nous trinquâmes pour oublier cette mésaventure.

709 mots - Fin
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