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 Le ciel coule sur nos mains... [Lucrezia]

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Lun 18 Mai 2015, 11:49



Cocoon sentit les quelques rayons de lune maigrelets, filtrer à travers les lourds rideaux noirs de sa chambre. Un rai éclairait son visage, et un de ses yeux, le réveillant partiellement. Bougeant de position pour se rendormir, il tourna du côté de sa femme, étendue là, sur le dos, dormant paisiblement. La pièce était trop ténébreuse pour qu'il voit exactement son visage, mais un rayon sculptait ses formes. Il entrevit alors une petite hanche, le creux d'une taille, et la générosité d'un sein à peine couvert. Lorsque la lumière atteignait les cheveux de la muse, ceux-ci paraissaient briller, éclater d'une lumière divine. Elle était à demi-nue, mais telle une tentatrice pourtant à son insu. Recouverte par un fin drap qui, pour cause, n'avait pas besoin de la réchauffer, le tissu fluide épousait parfaitement son corps d'ivoire.
L'Orisha, sans la réveiller, ne pu s'empêcher de se rapprocher d'elle, faisant attention que la lumière ne soit pas coupé par sa masse hallucinante. Il était dans un sommeil, n'arrivant que peu à se réveiller, et ne voulant pas se réveiller. Le Titan avait l'esprit embrumé, la vision floutée, les sens divisés, mais pourtant son attention était complètement capté par ce petit corps, allongé à ses côtés. Rien qu'à la regarder, il la trouvait sensuelle, divine. Elle était obscène. Faible, il ne pu s'empêcher de la toucher. Levant lourdement sa main, il décrivit de son index son cou, traçant doucement la courbure de son sein dans une langueur infinie. Dès qu'il en toucha les détails, de cette peau d'albâtre, et qu'il en retira le drap, bien de trop à son goût, il déglutit. Ses sens se mobilisèrent alors, réagissant sous le joug de cette tension. Elle dormait toujours. Pourtant, lorsque son doigt fila sur elle à une vitesse plus que lente, elle eu un léger frisson, un léger mouvement, répondant à son acte. Son être entier était à lui, et il pouvait s'en servir à sa guise, pour satisfaire des désirs inopinés.
Le mâle en voulait plus.
Son cerveau alerte, son instinct prédateur à l'affût, mais son corps encore endormi, il le força à bouger pour basculer sur sa petite femme. Immédiatement, il posa une main sur sa taille, son ventre, faisant glisser le drap pour totalement l'enlever, le décaler. Il soupirait, râlait, attestant d'un empressement qu'il ne pouvait nier. Il ne voyait pas, avec la noirceur de la pièce, et dorénavant le rai de lumière caché par son corps, si elle avait ouvert les yeux ou non. Comme il ne sentait pas si elle avait faim… Mais lui avait faim d'elle. Il se léchait les lèvres de savoir qu'il allait la dévorer. Il avait envie, et la flamme dans son bassin ne cessait de grossir. Elle était présente, vivante, lui rappelant combien l'ignorer le ferait souffrir, le frustrerait. Sa main remonta alors pour toucher à nouveau cette poitrine, caressant, par la même occasion, des mèches de cheveux bouclées, qu'il n'avait pu caresser un peu plus tôt. Le Titan l'étreignit, plaçant alors ses doigts autour de sa taille, la serrant fermement sans la blesser. Le corps blanc réagit, d'un frisson, d'un soubresaut.
Elle n'avait pas de point faible.
Il était son point faible.
Cocoon poussa un râle de plus, lourd, tendu, douloureux. L'avant-bras sur lequel il s'appuyait lui faisait mal, son corps lui indiquait qu'il était bien trop endormi pour faire quoi que ce soit, mais ses sens, eux, ne voulaient pas en démordre. Il attrapa alors le visage de sa femme d'une main, emprisonnant sa machoire entre son pouce et ses autres doigts, plaquant la paume sur sa gorge. Un son, une voix grave, langoureuse, retentit « Réveille-toi... » Chuchotement tendu, presque agressif, demandant ainsi la rédemption en constatant l'éveil de sa belle…
L'homme ne voulu pas l'attendre. Il l'embrassa, mordit ses lèvres, dévora sa langue, dispersant sa chaleur dans cette bouche colorée et gelée. Attrapant alors sa lèvre infèrieure entre ses dents, la tiraillant légèrement, il finit par souffler à nouveau. Cette fois-ci, ce fut ardent. La chaleur qui s'émanait de lui était similaire à celle d'un brasier, brûlant tout sur son passage. Le Titan glissa dans son cou, de repaissant de cette peau aux zones érogènes, comprenant que si l'esprit de la nymphe dormait peut être toujours, le corps, lui, s'était réveillé. Il sentit ses fines jambes bouger à peine, se resserrer autour de son corps massif, et sa poitrine, déjà sous l'emprise du Titan, se soulever sous l'excitation. Sa main brune travailla son buste clair, décidant de gâter cette envie naissante, avant de descendre.
Cocoon glissa ses doigts, lentement, mais tremblant sous l'impatience, vers le bas-ventre de sa femme. Seulement, à peine eut-il touché le point central, qu'il sentit l'excitation grandir dans le corps de la vampire. Ainsi, elle était réveillée. Il sentit ses petits bras entourer son cou, alors qu'il se redressait du sien, dans le but de la voir. Mais c'était cause perdu, il ne voyait rien dans le noir.
L'homme ressentait tout. Il n'avait pas besoin d'yeux, son âme se chargeait de tout.
Alors il s'appuya sur ses bras, de chaque côté de sa tête. Il ne voulait pas s'arrêter, ou continuer dans la langueur de la scène, il voulait y mettre fin. Mais pourtant, il voulait le faire avec sensualité. La transpiration, en si peu de temps, coulait doucement de quelques uns de ses pores, comme un effort en plus alors que c'était juste l'alarme de son corps qui lui demandait de le laisser tranquille, de continuer à dormir. Le mâle embrassa à nouveau la muse, la malmenant, punissant alors ce sommeil qui, elle aussi, n'avait pas l'air de vouloir la quitter. Dans une harmonie parfaite, comme il ne ressentait avec personne à part elle, il s'immisça dans son corps. Etre de chair parfaitement adapté à sa morphologie, dont il avait adapté chaque mécanisme pour le faire sien, pour le façonner à ses désirs, à sa vision… Rien n'était plus jouissif que de faire l'amour à cette beauté dont l'âme complétait parfaitement la sienne.
Ils n'avaient pas besoin de parler, seulement de se regarder.
Ils n'avaient pas besoin de parler, seulement de se toucher.
Ils étaient fusionnels.
Si bien, que la nuit et le sommeil, que les guerres et le chaos, ne pouvaient les arrêter, ne pouvaient les séparer.
La pression montait, la hâte était là, et les muscles encore anesthésiés criaient. Mais Cocoon ne pouvait pas s'arrêter. Du venin coulait dans ses veines, la paralysie fut de deux secondes, mais ce fut à cause d'elle qu'il s'empressa. Alors, il toucha sa femme, de manière à accélérer ses désirs, ses envies, et son excitation. Se serait rapide, mais c'était ce qu'il voulait. Ce qu'ils voulaient. Sans mot dire, leur corps ne firent qu'un, constatant combien leur essence n'était jamais aussi bien que lorsqu'elles étaient réunies en une seule entité, dans une symbiose.
Cocoon avait sentit sa petite femme réagir à ses pulsions, à ses demandes omniprésentes. Il avait rassasié son corps, vidé son énergie. Lucrezia baignait, elle-même, dans un demi-sommeil, elle aussi repus de son mari.
Replaçant le drap sur elle, et s'y mettant également dessous, il l'a prit dans ses bras, alors qu'ils se rendormaient, sans un mot de plus. Ils n'avaient pas à parler, leur corps s'en chargeait.
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Mer 24 Juin 2015, 15:28


L'aube.. une indécision de minuit et d'une aurore encore à venir. Instant où la lumière est torve, couverte d'un voile de ténèbres qui obscurcit son astre, au profit d'un autre. La nuit, est dite celle de tous les plaisirs, des tabous inavoués, comme de toute passion encore cachée par pudeur.. Elle est dite pleine de mystère, et d'un danger insoupçonné. Cette nuit-là, le prédateur guettait. Baigné dans les faibles lueurs, il forçait au trépas les faibles défenses de sa proie réduite en chair. Sa carrure immense l'apprivoisait, et le sentiment de bien être était immédiat. Il respirait la chaleur, et ses pores exhalaient un arôme intime, coutumier qui la berçait jusque dans ce semi-sommeil. Son touché savant glissait sur une peau de gel, légèrement humide. Ses doigts léchaient tous les plis d'une peau d'albâtre ( synonymes de sa tension fiévreuse ), chassant, libertins, les draps époux du corps endormi. La peau fléchit à son contact, comme consciente des merveilles qui affluaient de son être. Comme fort connaisseur de ce plaisir, son corps acquiesçait à ses caresses, s'arquait dans le but, vain, d'en exacerber les effets dévastateurs. Son torse se bomba, accompagna le mouvement de l'index baladeur. Quand la cadence il intensifia, elle ne put empêcher de faire de même, tressaillant déjà, comme pas permis. À y voir de plus près, rien de tout cela n'était. Un tel désir et une telle passion ne pouvaient faire partie du domaine des mortels, car celui qui y a goûté, s'en voit aveuglé par;a déglutissante saveur sucrée que les doux élancements mutent en une certaine amertume. Tout de cette attirance est nocif, et l'esprit s'en trouve empoisonné. Le pire.. c'est que les chaînes deviennent délicieuses au regard, et l'on ne cherche plus à y échapper. Comment ne pas craindre cet état de béatitude mais au même temps de dépendance.. tout en souhaitant, secrètement, dans un coin de son petit coeur, de l'atteindre au plus vite, pour seulement y succomber..

Elle répondait par une gestuelle lente, mais friande, ses jambes s'écartant légèrement dans un énième frisson, tandis que sa peau, notamment celle qu'il effleurait, la brûlait aussi aux jointures. Des vapeurs rendaient son adhérence moindre, et sa compréhension d'autant plus inexistante. Les brumes de torpeur l'enchantaient, et tout n'était alors que rêverie illusoire l'aurait-elle cru. Ses râles, son odeur, sa température.. elle croyait tout reconnaître, et au même temps le redécouvrait. Elle tenta de porter une main à cette masse brillante qui l'aveuglait, et se surprit de sentir du bout de ses doigts l'enivrante présence dont elle raffolait. L'étreinte puissante lui rendit la plupart de ses sens, en alerte, plus que jamais, excités par la belle trouvaille. Lucrezia frissonna de plus belle, laissant échapper à son tour un petit 'hmm' dissimulé.
Elle n’avait pas de point faible.
Il était son point faible.

Sa main vint chercher sa mâchoire, la manipulant à sa guise. De ses lèvres, ce furent des paroles divines pleines de volupté qu'elle entendit, et « Hm.. Je.. Embrasse mo..i.. » Les mots s'échappaient avec peine, et étaient difficilement audibles. Elle murmurait au creux de sa main, d'une voix déjà bien plus victime que celle de la 'bête' l'apprivoisant. Cette dernière n'était pas innocente, fiévreuse amante de minuit. Si déjà éreintée par ses maigres efforts, l'effervescence ne pouvait qu'entièrement la dompter. Sa poitrine en avait fait les frais, et sa bouche subissait désormais l'acharnement de la chair, d'une langue humide qui cherchait à lui faire rendre les armes. Son corps était piètre menteur, et affichait aussi bien sur une tempe humide, que sur des petits sons avares de clarté l'excitation montante. Elle était sa muse, et de ce fait, il connaissait tout d'elle. Son cou lui octroyait l'absolu, et dès lors, toute résistance se fit accord, complaisance. Leurs corps s'unissaient dans un joug complice, indéfinissable. Elle adorait sa façon de le superposer, de garder ses pauvres efforts d’abstention complètement vains, à l’échec. Il la faisait faiblir, avant de la rendre folle. Il jouait avec ses sens, avec les hochements de son corps en pénurie de son touché. L'antre était le plus grand interdit, celui à ne pas braver. Or, il s'y osa, et avec raison. Elle ne pouvait en rester là. Si son corps le fuyait un instant ( par peur d'un plaisir trop conséquent ), celui d’après il retrouvait de plus belle les hauts et bas du corps adversaire.

Sa vision troublée, houleuse, l’angoissait, et dans le songe d’un rêve qui n’en était plus tellement un, elle portait ses bras vers l’homme, sans ne jamais l’atteindre. Elle cherchait son étreinte, son contact.. Ses mains, ses yeux, sa bouche, ses traits bruns qu’elle aimait tant. Tout était un manque, mais tout était un tout. Faute de le voir, elle désirait le toucher. Faute d’y avoir goûté suffisamment, elle cherchait à tout combler. Elle l’aimait tellement que le re découvrir à chaque fois n’était pas près de la satisfaire. Elle avait un vide à la place du coeur, et ce dernier, à l’image du Tonneau des Dannaïdes, n’avait de cesse de déverser son contenu, pour ne jamais le recouvrer entier. Elle savait avoir vendu son âme, mais la sienne gisait entre ses doigts, tel un trophée, un objet des plus précieux. L'effleurant enfin, sentant tout de lui en son sein, elle en pleura presque, se mordillant une lèvre, avant de lâcher prise, et libre cours à une voix tentatrice.

Sa voix était entrecoupée, et impossible pour elle de dire mot. Elle voulut l’appeler, dans ce rêve éphémère. Peut-être eut-elle réussit à laisser échapper son nom, voire quelques 'je t'aime' à certaines reprises, mais rien dont qu'elle puisse finalement saisir. Et l'objet de tous les plaisirs qui continuait de la faire sienne, laissant le corps en proie à toutes les flammes qu'il avait allumées. Recoiffant une mèche de ses cheveux, la vampire sentit son corps perdre haleine, se perdre de vue, et se confondre parmi leurs râles mutuels. Le rythme respiratoire accélérait, gagnait en cadence, et elle le sentait dans ses va-et-vient. Il l'explorait jusque dans le plus profond de l'âme, car c'était là qu'il lui faisait le plus grand bien. Leur acte ne se réduisait jamais que à la chair.. Et pourtant, les corps accompagnaient cette union sacrée. Le sien s’ondulait, telle une proie qui s’affole, un serpent fait prisonnier, modérait sa température pour s’ajuster à celle du titan en braises. L'empressement amenait les prémices d'un chant à deux voix de tête, et la passion, proéminente, la gagnait de partout. Elle tressaillit, laissa une goutte, salée, perler sur le rivage de ses joues pâles. Cette dernière était un joyaux de pluie qu’elle ne versait que pour lui.. Cocoon, nom qu’elle avait gravé au sang, au fer, plaqué en lettres d’or sur les parois de son être. Elle pleurait de le savoir sien.. Elle pleurait de l’avoir trouvé.. Elle pleurait de cette rencontre contingente, puis pleurait des élans sanguinaires dont elle se voyait toujours victime.. Elle pleurait pour plus de mille lunes passées ensemble, pour ce lien complice qu’ils avaient noué.. Et elle pleurait enfin cette ultime demande, cette transgression qu’ils avaient osé pour leur bonheur et avenir respectifs.. Elle pleurait cet avenir à deux qu’ils s’étaient offerts, et ces larmes étaient - une fois de plus - sacrées.

Sa semence libérée, le bien être chez l’un et l’autre avait atteint son paroxysme. Leurs âmes profitaient de cet échange autant que les corps et la faim qu’ils exprimaient. Car ils n’en avaient plus une à eux seuls. Ils partageaient celle d’une affection croissante, toujours à se régénérer. Elle avait laissé sa marque sur sa peau, et lui en son être, au plus profond. Repue, elle se laissa aller, cherchant toujours confort entre ses bras, et s'ajustant ( tel un chaton apprivoisé ) à sa corpulence de géant avant de sombrer dans l'inconscience.



Le soleil, chaleureux, accueillait son corps le premier, ses courbes, avant de chatoyer ses orbes violines de cette même pression violente. Son corps, au repos, permit à ses yeux de contempler la lumière aveuglante, et les cheveux d'argent, éclatants, que les rayons baignaient avidement. Lui tournant dos, il lui était permis des instants d'un long sommeil mérité, le corps lui-même éreinté par l'extrême exigence, et démesure de la veille. Elle porta une main à son visage, trouvant au passage celui d’un autre allongé à ses côtés. Ses paupières, lasses, s'engagèrent dans un répété clignement, aux prémices d'un nouveau jour. Mais malgré l'usure, les souvenirs fusaient impunément, bien que parés du même voile de torpeur. Elle se remémorait son souffle, sa chaleur, la carrure imposante du brun par dessus elle.. En somme, l'abstrait de l'acte, tout ce qui le rendait si envoûtant dans un premier temps.. « Bonjour.. mon Titan » lui souffla-t-elle.

Elle songea soudainement, plongée dans une impression incommode, et un sentiment loin de la plénitude habituel. Elle se remémorait leurs échanges de la veille, et le bien être était indiscutable, aveuglément amoureux, fusionnel. Alors.. Comme une barrière qui s'interpose entre eux deux, et le vide qui ne trouve pas chaussure à son pied. L'image étant déplacé, elle sciait pourtant merveilleusement à ce qui, à défaut, provoquait le doute. Si jamais elle avait pu faire preuve d'innocence, de cette dernière elle s'était débarrassée. La pudeur était un frein à leur passion, mais derrière celle-ci, Lucrezia se donnait entièrement, impunément. Elle n'était qu'un brin d'embarras, ayant tout d'une femme qui se donne éperdument à son mari, mais devant qui elle perd tout contrôle, toute loi d'inertie. Elle revint aux instants où ce mot elle était prohibée de prononcer, où ce dernier n'avait jamais, ne serais-ce que frôlé ses pensées, cet instant où ils étaient heureux, liés, dans l'adversité. Et la révélation lui vint comme une image, un signe venu des cieux, et une bestialité qui brillait par son absence dans leurs rapports. La différence ne s'était pas tant faite sentir, car elle nageait à en perdre la tête dans un nuage de bonheur, aux sept cieux, et n'avait pu s'apercevoir de si infime détail.

« Cocoon.. » Dans les joies d'un avenir à deux, elle se perdait. C'était une félicité qu'elle ne connaissait que depuis peu, et prise d'une affection addictive, elle ne voyait rien d'autre, et n'avait nulle complainte à formuler.. Or, s’y ajoutait à cette jeune 'mariée' ce soupçon demeurant d'un Luka révolu, cette obsession insensée et cette satisfaction de l’accepter tout entier, jusque dans ses vices les plus inavoués.. Sans pudeur, sans gênes, sans que moeurs ne viennent juger de justice ou malice dans leurs échanges. Elle était la seule à faire de lui un être complet, un être qui grandissait dans le mal, autant qu'il pouvait s'épanouir dans la bienveillance. Il n'avait de penchants avec elle, car jamais elle ne le chasse pour cela. Toute blessure infligée de ses mains était justifiée, et tout demande entendue, et menée à bien. S’il était le démon à faire subir à son petit corps la luxure des plus grands, celui qui aveuglait et soumettait même les plus prudes nymphes.. Elle était l’ange à l’avoir aimé, à l’avoir attiré jusque dans ses filets pour ne jamais le laisser s’en séparer, et captiver de ses caresses et ses baisers doux, pleins de cet amour empoisonné, considéré autrefois tabou, jusqu’à se voir accepter. Elle était la vraie pomme dans laquelle l’homme avait croqué, et elle avait commis l’impensable pour devenir la femme à ses côtés. Cette place lui revenait. Elle y crut, et elle se la vit attribuer. Rien ne pouvait égaler ce moment… Mais à ce jour, même de ce contentement elle se privait. Presque consciemment cette fois.

Elle vint chercher ses lèvres de sa petite bouche de fraise. Son cou de vanille vint ensuite s’offrir, tandis que ses cheveux, lavande, tombaient en une cascade ( bouclée ) le long de son dos, nu. La tête posée sur son épaule, son torse effleurant le sien, ses mains parcourant la balafre vue de près, sa voix résonnait. Seul un bout de drap recouvrait la zone des extrêmes plaisirs. Elle était sereine, et sa voix aussi douce qu'à son habitude. Ses mains ne tremblèrent pas, ni à cet instant, ni celui qui suivrait. « Dis moi.. Surtout soit sincère, et ne le prends pas mal, je te prie.. » Elle craignait.. « Qui vois-tu en moi ? » s'enquit-elle, plongeant ses orbes de passion dans les siens tout droit sortis d'un sommeil d'aplomb. L’appréhension affluait, dans un sens, conciliant avec une tendresse et sensualité encore présents. « Qui se reflète donc dans tes yeux ? » Elle croisa ses doigts avec les siens, leurs deux paumes main dans la main, espérant qu’il descellât ainsi le fond de sa question. « Lucrezia ? Ai-je donc tout perdu du Luka que tu.. » Elle ne put se pardonner de prononcer ce dernier mot, ni même de l’avoir gardé, tenu à l’écart. Réveiller de vieilles querelles, d’anciennes blessures, tel n’était pas le propre de l’exercice.

« J’ai senti en toi une restreinte, une barrière.. Que ce soit quand nos deux âmes se lient, quand nos deux corps chantent à l’unisson, ou quand nous menons notre vie de tous les jours.. Je sens que.. Une sorte de changement que je ne saurais pas très bien expliquer.. Je suis tienne et ô combien j’en suis heureuse.. Mais.. je crains de ne plus être celle qui t’es dévouée, et qui t’accepte corps et âme.. Je ne suis plus le réceptacle de tout ton être, ton existence.. De ton TOUT sans exception. Tu te tien.. en retrait.. Tu observes, tu pondères.. De quoi as-tu 'peur' ? De quoi tu t'abstiens ? Qu’a-t-il bien pu changer.. » Ses pensées fusaient, et dans son esprit des millions de suppositions se firent en l’espace de quelques secondes, osées, délirantes, utopiques, traîtresses, haïssables.. Mais avant tout, elle avait une confiance absolue en leurs veux, et ces dernières ne furent que passagères, à peine l'affaire de quelques secondes. Elle s'était logée face à lui, et attendait patiemment. Elle ne cherchait pas à provoquer son courroux, ni même d'altercation qui put leur être nocive. Elle voulait lui parler. Qu'il lui fasse part du fond de sa pensée « Crois tu que j’ai.. » Elle se ravisa. Elle voulait avant tout l’entendre. Qu’il lui dise ce dont il était question.. Qu’il lui fasse part de tout, car c’était bien une de ses fiertés. De l’accepter dans son plus simple appareil, comme personne ne savait si bien le faire.

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Jeu 25 Juin 2015, 18:42


Une plume caressa sa peau brune. Ne la chassant pas, l'homme s'imagina sur un nuage, enveloppé par ce dernier, et content d'y être. Tourné sur le côté, face à sa belle, il dormait à poings fermés, peu désireux de s'ouvrir au monde qui l'entourait. Petit à petit, il perçu des mouvements, des petits signes qui le firent revenir à une réalité éveillée. Sortant de son sommeil de plomb, il ouvrit les yeux, sentant le froissement des draps qui étaient en train de couler sur ses hanches. Inspirant bruyamment, lentement, tout en tournant la tête pour bailler, il s'étira, voulant presque se rendormir. Lucrezia embrassa sa peau dorée, venant se ficher contre lui, et il enserra son joli corps d'un bras. Tel l'homme peu matinal qu'il était, il ne répondit à son bonjour que par un grognement animal, attestant qu'il avait entendu, mais qu'il ne désirait pas répondre. Expirant par la suite, de manière toute aussi franche, il ferma les yeux, ne bougeant plus. C'était sa façon d'émerger : trainer au lit. Sa grande passion d'ailleurs. Le mâle n'avait pas fait attention à sa prononciation Arshalà, ne faisant pas plus attention à ce qu'elle avait dit également.

Sa femme finit par bouger, se redresser, fraîche et prête pour un nouveau jour. Lui se contentait de se rendormir par à coup. Il la sentit contre lui, sur lui, constatant de son corps gelé sur le sien, brûlant. Puis il entendit son nom. Ouvrant les yeux, regardant la Vampire, il remarqua qu'elle était à la fois triste, inquiète, contente, et bien d'autres sentiments flous et mélangés « Hm ? » Lucrezia l'embrassa, présentant outrageusement son cou fin et parfait qu'il s'empressa de lécher, de mordiller, de baiser goulument, portant ses grandes mains sur ces hanches si bien formées, dont il en retenait chaque forme. Sans un mot, il pensait remettre le couvert, recommencer le même scénario que la nuit passée, mais la Vampire y mit un terme rapidement, lâchant quelques paroles qui, au départ, n'eurent aucun sens pour ses oreilles à peine réveillées « Quoi ? » ELle lui avait dit quoi, exactement ? Ses mots s'emmêlaient dans sa tête sans qu'il ne puisse s'en défaire, et il dut abandonné son idée de satisfaction charnelle pour ce matin. Se laissant tomber sur son oreiller, il soupira.

La femme était assise sur lui, à cheval de son bassin tendu, et il posa ses mains sur ses cuisses, caressant la peau de ces dernières lentement. Sans bouger, n'arborant aucune expression, aucun sentiment visible, il la regarda parler. Elle se contractait, n'osait pas dire certaines choses, cherchait ses mots... Pour la première depuis longtemps, il la voyait embarrassé de lui parler. Et puis elle parla d'avant. De ce qu'ils étaient avant la transformation, avant leur désir de se tourner vers un avenir. Arrêtant ses caresses subtiles, il enleva ses mains, continuant de la regarder dans les yeux, essayant de comprendre où elle voulait en venir. Puis il finit par parler. Sa voix rauque du matin était aussi dure que le bas de son corps « Peur ? » Etait-elle en pleine possession de ses moyens pour demander à Cocoon s'il avait peur ? « Peur de quoi ? Tu m'as trouvé en retrait cette nuit... ? » Son sarcasme frappa à nouveau. Au contraire, lui s'était bien sentit dans l'action « Pourquoi tu t'inquiète de savoir 'qui' je vois ? Tu es Lucrezia, je me satisfait de cette information. Tu regrettes l'ancien temps ? Le temps où je te cachais, où je te piétinais, où je faisais de toi mon chien de rut, mon dévidoir ? Tsss, t'es bien devenu une femme à commencer à penser des trucs pareils.... » Ca allait être une journée pourrie. Si c'était bien partit, elle s'était fait une joie de le faire se lever du pied gauche. Il voyait les larmes naitre aux coins des yeux violines de sa bien-aimée « Pousses-toi, je vais me lever. » Il attrapa sa jambe, la pressant un peu à bouger de sur son corps, redevenu complètement normal « Tes pleurs me sont devenus insupportables. Comment pourrais-je me pardonner d'être celui qui te fait larmoyer intentionnellement... » Assit sur le bord du lit, il attrapa un vêtement sur le sol, le reniflant, avant de le jeter dans un coin de pièce « Je n'ai pas à t'infliger ce que je te faisais subir avant. Nous avons changé pour un meilleur tout. C'est une évolution, je ne vois pas pourquoi ça te manquerait. Je sais pas si tu t'en rends compte Lucrèce... » Il jeta un autre vêtements, se tournant vers elle, la captant du regard « Mais j'avais aucun respect pour toi. » Il posa ses doigts en dessous de ses seins, sur le bas de sa cage thoracique « Je t'ai cassé des côtes. » Retirant sa main, il mit du temps à la quitter du regard, puis repartit dans son triage de vêtements propres et sales « J'ai rien oublié. J'ai les souvenirs de tout ce que je t'ai fais subir, et toi, t'es en train de me parler de Luka, et de savoir si... 'Je vois Luka' en toi ? Je vais te le dire : Je ne vois plus Luka. Si il était celui qui ta forgé pendant des dizaines d'années, il n'était pas, égoïstement, ma perspective d'avenir à moi. » Il commençait à s'énerver. Il commençait à parler de lui, à parler comme il lui parlait au paravant. Elle regrettait ? Elle voulait en savoir plus ? Elle allait avoir un aller dans le passé à moindre frais.

Cocoon arrêta ses mouvements, ne comprenant pas pourquoi sa colère le prenait sans qu'il ne puisse rien y faire. Il avait une barrière mentale plus forte, il s'était assagit, il n'était plus le gosse impulsif qu'il était au paravant.
Effectivement, il ne l'était plus. Sauf lorsqu'il s'agissait de Lucrezia.
Elle lui faisait perdre son sang-froid plus que d'accoutumé, et il ne s'en rendait pas vraiment compte « C'est quoi pour toi m'être dévouée ? » Se tournant vers elle, il tendit le bras pour attraper une boucle de ses cheveux « C'est... » D'un geste rapide il attrapa sa tignasse violette, près des racines, la forçant à s'approcher de lui, à se baisser pour qu'il puisse la regarder de haut « C'est te soumettre ? C'est endurer mes colères par la violence ? » Il la jeta sur le lit, venant la superposer, l'écraser de son corps galbé et puissant, mais dangereux « C'est te faire monter l'adrénaline en te demandant si je vais te briser aujourd'hui ? » Il plaça une main sur son coup, serrant presque, effrayant les sens humanoïdes « C'est te prendre en te blessant ? A quoi cela te servirait ? Tu es déjà à moi... Te blesser ne ferait que t'inciter à fuir. » Il caressa ce cou qui peinait à avoir de l'air, relâchant l'emprise « Et si je te blesse pas, toi, ici, dans nos ébats, c'est parce que je fais en sorte de blesser quelqu'un d'autre, d'une autre manière. Dorénavant, il faut que je te donne le meilleur. » Il se redressa, s'éloignant alors d'elle, la laissant allonger « J'estime que tu as assez souffert de mes colères. Un jour je te tuerai. Et ce jour là, j'aurai tout perdu, et toi aussi. » Même quand il avait des problèmes, il les balayait, préférant ne pas lui faire partager ses doutes et ses sentiments négatifs. Ils vivaient ensemble, si proche, et pourtant, c'était depuis lors qu'ils étaient le plus distants « Je n'ai donc pas peur. Tout est une question d'évolution, et je ne me suis jamais dis que Luka pouvait te manquer. Je ne regrette pas ce choix, car tu parlais de barrières, et Luka en était une, contrairement à toi. Tu es tout ce que j'ai toujours désiré, ne peux-tu pas t'en contenter comme tu t'es toujours contenté de ce que je te donnais ? » Mais c'était faux. Même Luka ne s'était jamais "contenté". Il avait toujours cherché à avoir plus... Un baiser, puis une étreinte. Une caresse, puis une fréquentation. Son dernier voeu en date fut un enfant.

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Mar 15 Sep 2015, 19:31


Elle buvait ses paroles, et ses sanglots parallèlement. Elle le laissait déversait son courroux, son chagrin, acceptant son tout comme à son habitude. Mais même la plus infime douleur, prenait des airs de torture à ses oreilles. L'homme était sans tact, et pesait très mal les mots qu'il employait. Peut-être n'étais-ce depuis le départ pas le but de la manœuvre. Il ne désirait ménager personne, pas même la femme qui partageait sa vie, car toujours leur relation s'était basée sur l'échange et une confiance aveugle. Ils pouvaient tout se dire, et ce n'était pas plus mal. Son discours, loin d'être structuré, avait réveillé de vieux souvenirs, des plaies qu'elle crut avoir fermé. Elle exhuma d'outre-tombe des remords et peines qu'ils avaient affrontés à deux, à les avoir marqué au fer rouge finalement. « Je ne regrette rien, Cocoon. La 'mort' de Luka était inévitable, et nous en avions tous deux convenu. Nous désirions plus, autre chose, et ce souhait était partagé. Ce n'est donc pas de cela dont il est question.. Et s'il s'agit pour toi de pensées futiles, à mes yeux elles ne le sont pas tant.. C'est une étape que nous devions traverser » Elle se mordilla la lèvre, hésitante, ses yeux humides d'émoi. Elle ignorait comment le lui faire comprendre, comment le sensibiliser à cette peine qui dans sa poitrine germait et qu'elle ne voulait pas voir prendre de nouvelles proportions. Il lui somma de s'écarter, la brusquant légèrement au passage. Une larme coula, voyant le contact se briser, les chaînes perdre de leur passion.

Pour le suzerain, elle leur infligeait un mal qui n'avait plus raison d'être, et peut-être n'avait-il pas tort. Peut-être aurait-ce été possible pour le couple de continuer leur paisible existence, mais elle se serait avérée déficitaire, à combler pour l'un d'entre eux. La jeune femme n'était pas du genre à se satisfaire, très avide à l'inverse de tout ce qui être de sa juridiction. Elle était d'un pur égoïsme en ce qui les concernait, lui imposant des demandes et convoitises constantes, et le titan avait eu le mérite de répondre à toutes sans exception. Le prince l'avait choyé, et il n'y avait plus rien à y faire. Lucrezia capta son regard quand ce dernier se porta sur elle, obnubilée par supplice et tourment qui s'entremêlaient joyeusement. La vampire voulut protester, chasser ces sombres pensées de l'esprit embrumé du géant, mais à quoi bon.. Ce dernier regrettait ces gestes dont il n'était pas conscient, dont il avait pleuré lui-même amèrement les conséquences. Son acte l'avait tout autant blessé, et jamais le petit être de l'époque ne le lui avait reproché. Il aurait été fou de ce faire, éperdu de cet homme à la peau baisée par le soleil. « Et j'en suis consciente.. ! » Elle pleurait, et à grosses larmes. Une grimace déchirait ses traits, et ses yeux se plissaient tandis qu'elle tentait de garder une voix perceptible que sa gorge nouée ne saurait retenir. « Je l'ai toujours su, et tu me l'as toujours fait comprendre. N'est-ce pas pour cette raison que j'ai tout abandonné ? Luka est certes celui qui m'a forgé, qui a bâti ce château de cartes qui était ma vie.. Et pourtant j'ai tout démoli pour cette perspective d'avenir. Je n'ai jamais remis notre bonheur actuel en question. J'y tiens trop pour cela.. Mais il reste une partie de moi. Ce Luka qui t'aimait, qui a accepté toute blessure avec plaisir, car tu étais le premier à en souffrir, c'est moi. Celui qui se réjouissait de t'accueillir, d'être l'habitacle de tes sentiments. C'était à la fois sa fierté et son privilège, et il n'aurait pu en être plus heureux, même en tant que l'être faible qui te suivais, t'adorait, que tu piétinais peut-être. Tu le comblais par ta simple présence, et tout cela n'a pas changé.. Ce petit homme là n'a pas disparu, juste repris forme. Une autre, plus svelte, plus agréée pour te plaire, pour nous forger et nous bâtir » Pleine d'une émotion débordante, elle scandait ses mots. Quoi de plus étrange la concernant, et à la fois si propice à la compréhension. Elle avait peur. Naturellement. Elle se trouvait folle de l'affronter, mais elle voulait juste lui faire comprendre. Elle haïssait ces instants de confrontation, et moins il en avait, plus elle se rassasiait des bons moments.

Elle profita du silence qui s'était installé brièvement pour achever, dans l'espoir d'être plus claire. « Ce Luka qui t'aimait à en perdre espoir et en qui tu croyais malgré toi, il est toujours là. Ce Luka qui jamais ne t'aurait abandonné, ce Luka avec qui tu pouvais être toi sans ne jamais craindre de jugement ou l'abandon. Je ne sais pas.. Je me perds moi-même dans mon esprit en essayant d'exprimer ce qui jaillit de mon coeur, mais je veux juste te faire comprendre, te faire savoir, que pour moi rien a changé. Le courage qu'il m'a fallut pour te faire si sotte demande.. L'envie de partager tout de toi, même ta descendance.. La jalousie de nos premiers instants et de toute femme qui pourrait t'approcher.. La volonté infinie de passer ma vie à tes côtés.. Si je devais regretter quelque chose.. Ce serait juste l'homme que tu étais en ma présence. Je ne puis l'oublier, et je remarque dans tes yeux, tes actes, ta carrure, ta tenue, que tu as changé. Est-ce parce que tu n'a plus confiance en moi ? En quoi Luka la méritait-il plus que moi ? Je ne veux jamais être séparée de toi.. Même une journée sans te voir m'est insupportable et j'attend ta venue à la fenêtre, à guetter, en songeant à mille moments que nous avons partagé et à me demander comment j'en suis arrivée à.. t'aimer autant » Elle s'écroula, n'en pouvant plus. Elle n'avait pourtant pas tant une raison de pleurer, mais ses larmes ne voulaient cesser. Elle était si ravie de tout, si pleine de bonheur de la vie qu'ils avaient atteint, qu'elle n'aurait su comment le formuler. Toutes ces émotions restées enfouies surgissaient visiblement maintenant, pour l'accabler de leur intensité. Lucrezia avait toujours été quelqu'un de passionné, mais jamais autant qu'en sa présence. Outre la petite bulle qui les entourait, elle était plutôt sèche, froide et sans appel dans tous ses faits et gestes. Elle était une vampire, avec le sang-froid et l'impitoyable sévérité que son peuple exigé. Elle s'était pliée à ces demandes, car eux deux étaient bien la seule chose qui importait.

La colère était dans ses gênes, et en tant que roi il s'était posé. Il s'était calmé, et était bien moins impulsif dans tout genre de situations. Il réfléchissait en prime abord, et ne laissait que rarement ses instincts prendre le dessus. Or, l'homme qu'il était se basait sur ses élans primaires, et était de nature bestiale en sa présence. La princesse l'avait connu ainsi, et c'est ainsi qu'il demeurait. Il pouvait être plein de douceur, tout comme par le simple fait de sortir ses griffes, on voyait apparaître dans son visage l'ultime violence et péché. Lorsqu'il attrapa sa longue tignasse violine, elle se laissa faire, non pas sans une pointe de surprise et un léger gémissement de douleur. Mais en somme, elle respectait ses envies. Elle se pliait à elles, comme une orine l'eut fait. Il était son maître, son roi, son dieu et son tout. Elle ne voulait pas que sa violence ni des élans féroces qui marquaient autrefois leur relation. Elle ne voulait pas non plus que la tendresse adressée à une femme, et le respect qu'il se doit. Elle voulait tout, et était persuadée, comme à l'accoutumée, de pouvoir tout avoir. À présent sur lui, dans un nouvel ensemble qui était le leur, elle le regardait sans une once de rancoeur, d'appréhension voire d'une angoisse qui aurait été justifiée. Elle pleurait, certes, mais recevait avec on ne peut plus de sérieux toutes les confessions qu'il pouvait bien lui faire, les mêlant à ses propres aveux. Peut-être contre son gré, une fois le flot de paroles interrompu, elle vint l'étreindre, le prendre contre sa poitrine, sa bouche près de son oreille désormais. Elle imbiba ses cheveux des perles salées, mit une main à l'arrière de sa nuque pour renforcer l'enlacement, l'entourer de tout son être.

Elle balbutiait, et prit quelques instants pour se calmer avant d'exprimer quoique ce soit. C'était la partie la plus douloureuse, la plus pénible, car elle réveillait tous les doutes qu'elle avait pu avoir, tous les préjugés et préjudices qu'elle se rabâchait sans cesse, qu'elle se répétait en boucle du temps de Luka. Cette insatisfaction, cette frustration qui la rendait folle par croyance à un amour non réciproque, un qui jamais ne lui reviendrait. Dorénavant, les choses n'étaient plus les mêmes, et elle se réjouissait tant de ce fait. Elle parla donc, comme si sa vie en dépendait. « Pour moi t'être dévouée, c'est tout accepter de toi. Dans des vœux que j'aurais aimé échanger, je suis à tes côtés, dans les bons et mauvais moments, dans la santé comme dans la maladie. Jamais rien n'y changera quoique ce soit » Elle vint embrasser quelques mèches argentées, l'épaule contre laquelle elle se réchauffait. « Je ne fuirai pas, Cocoon.. T'ai-je seulement déjà donné de quoi en douter ? Ai-je déjà trahi cette confiance que tu m'as légué ? Rien ne saurait m'inciter à te quitter. Me blesser me prouverait seulement que c'était nécessaire, si jamais ça venait à arriver. Tout tes désirs sont pour moi essentiels, et je ne veux juste aucune restreinte entre nous » Elle redressa son cou, cherchant toujours plus à se fondre dans lui, contre son corps, par la ferme impression de n'être plus qu'un. « Je ne veux pas le meilleur.. Je ne te l'ai jamais demandé. Je te veux toi. Dans la pauvreté comme dans la richesse, j'aurais été là. Même si l'on venait à mourir de faim, ou que la guerre nous séparait, cela n'y changerait rien. Ton statut, tes possessions n'influent en rien sur mon choix »

~

La belle pleura de chaudes larmes, venimeuses. Sur ses joues pâles, perlaient les sécrétions d'un mal être profond déclenché par l'hideuse révélation. Peut-être n'y songeait-il plus, et ses mots ne pesaient-ils pas dans sa conscience.. mais elle fut d'autant plus bouleversée de voir, s'apercevoir d'un versant dont elle n'avait que peu envisagé l'existence. Il lui avait fait part de ses moeurs, des penchants de son peuple et la liberté qui enchaînait leurs pensées. Cette dernière était tout pour eux, omniprésente et omnipotente. Elle orientait leurs yeux, leurs coeurs, et dirigeait leurs vies d'un gant de velours, par des gestes minutieux. Elle était une fierté partagée de laquelle la vampire avait déjà eu vent. Et elle s’était trouvé, de tout temps, sage personnage, avisée et pondérée, meneuse de larges mensonges dont parfois elle ne détenait, elle-même, pas la clé. Mais elle se remémora des mots, des aveux qui provinrent de l’âme, des voeux qu’elle avait prononcé et qui auraient agi en cette liaison éternelle qui tant d’autres uni. La nuit où tout avait chaviré.. Où elle avait décidé d’enjamber ce gouffre pedant et passerelle trop oscillante pour qu’il les traverse seul. L’homme qu’elle était jadis l’avait entreprise, cette quête du bonheur non plus éphémère.. et pourtant, la donzelle se sentait la perdre. Cette joute qu’elle crut gagnée d’avance semblait s’effriter sous ses yeux, ces saphirs qui autrefois avaient trop exigé du Titan à la peau tannée en un cuir résistant. Elle essuya ses larmes d’une main distraite. « Je me rappelle ce que nous nous étions promis. Je me rappelle tout de cette funeste nuit où j’ai signé la mort de cet homme, pour devenir la Lucrèce que toi seul peut aimer. Je t’avais dit 'je n’aurais jamais pu te demander de te mettre à la marge, de réfuter ta culture, te forcer d’aller à l’envers des idéaux de ton peuple'. Je le pense toujours Cocoon.. Mais pourquoi.. suis-je en tant que femme incapable de te combler ? Je croyais le devenir, je croyais laisser derrière moi cette jalousie maladive, cette névrose dont nous avons tous deux soufferts.. Mais la disparition de Luka, n’a pas engendré de changements. Je peine toujours à te partager, pour quelque raison qui soit.. Je suis tellement désolée d’être si fermée d’esprit.. Je suis désolée de te demander autant, de te brider jusque dans tes moeurs. Je veux que tu sois à moi, Cocoon. Et à moi seule.. Et je croyais que c’était le bon moyen d’y parvenir. Je voulais accepter ton tout.. et je me répète sûrement en te disant tout ça.. » Elle épongea de nouveau ses perles, l’insécurité refaisant peu surface, mais suffisamment. Elle brûlait de jalousie, des mains qui auraient pu déferler ce corps avant elle.. « Je sais que ces femmes ne sont rien pour toi.. Tu me l’as déjà prouvé, mon amour. Mais pourquoi.. pourquoi alors que je suis ta femme..? Pourquoi se dressent-elles encore sur notre chemin ? Si jamais.. c’est un réel besoin que tu éprouves.. je voudrais juste que tu me le dises. Je.. ne veux pas te restreindre de trop non plus.. Je.. » Elle ravala sa salive, éprouvant beaucoup de mal à parler soudainement. Elle se calma, juste à temps pour finir sa phrase. « J’ai encore plus peur de te perdre maintenant. Je saurai me tenir à carreaux, mais soit honnête avec moi s’il te plaît »

~

Elle l'avait forcé contre elle, mais espérait qu'il n'y voyait pas d'inconvénient. Elle le fit relever la tête, reprenant petit à petit chaque bout de son discours dont elle se rappelait jusque dans les plus infimes détails. Elle avait une bonne mémoire, et ça se résumait à cela. Mais elle en profitait pour tout connaître d'eux, pour se remémorer tous leurs échanges, pour le meilleur comme pour le pire. « Et qui t'a dit que j'en souffrais ? Tu as raison, tu as le droit de mort sur ma personne. Mais je t'ai dit, de tout temps, que tu pouvais me tuer quand tu le jugerais nécessaire. Tu as ma vie entre tes mains, et je ne saurais quoi te donner ou te dire de plus pour te prouver que je suis tienne. Tu viens de dire que je me 'contentais de ce que tu me donnais' mais tu sais pertinemment bien que c'est faux.. Maintes fois je me le suis reproché par le passé, car je croyais et craignais de te demander plus que tu ne pouvais me donner. Cette attente perpétuelle, cette demande à laquelle tu ne pouvais te plier, m'étaient fatales et mortelles. Comme tu dis, Lucrezia est tout ce que tu as désiré, autant que moi le jour où je t'ai supplié pour voir le jour de cette transformation. Tu as une fois de plus répondu à mes plus désespérés appels, et ô combien tu m'as rendu une femme heureuse.. Je ne cherche pas à te demander beaucoup, ou à t'exiger tout l'or que saurait contenir ma bourse.. Je veux seulement.. toujours être unique, être la seule qui connaît tout de toi, jusqu'aux plus maigres détails. Celle en présence de qui tu te sens. Celle qui démontrerait le plus la liberté qui t'es si chère. En ma présence, je veux que tu sois libre » Elle l'embrassa, goulument, à son image pendant quelques instants, les yeux toujours débordants de larmes, même si elle s'efforçait à ce qu'on ne les remarque pas dans sa prononciation ou articulation. « L'enfant dont je rêvais était lui aussi destiné à être le symbole de cette symbiose, cette liaison qui a toujours fait que nous soyons un, et non deux » Elle cligna des yeux, l'admirant de près, épongeant une larme, un sourire amoureux sur son visage. Elle espérait que par cette déclaration il avait compris tout l'amour qui emplissait son coeur, et qu'aucune habitude, récurrence, ne saurait effacer. Elle était toujours aussi mordue de lui, telle leur première fois, ou les premiers instants. C'était le bon d'être un vampire. Jamais rien ne se perdait, tout s'accumulait.

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Dim 18 Oct 2015, 16:18

« Admettons. »

Il s'était trompé sur toute la ligne. Il avait encore une fois blessé celle qui partageait sa vie, et au prix de quoi ? L'incompréhension était le propre de l'Orisha. Lorsque Luka s'adressait à lui par le passé, il comprenait rarement le sens premier de ses paroles, partant sur une idée erronée. A chaque fois. Et cela devint un automatisme qui, à aujourd'hui, était devenu ravageur.
Cocoon ne savait que dire, car elle avait tout dit. S'il reprenait une à une ses paroles, ses mots en détails, il n'aurait rien à redire, rien à réfuté. Elle était la seule qui pouvait le briser, le mettre au pied du mur, lui conté combien il était minable de lui faire subir si lourd traitement. Elle était la seule qui lui faisait réaliser ô combien elle avait raison et combien il avait tort.
Il la faisait pleurer, sans s'en vouloir, n'admettant pas que ces larmes le blessaient lui-même. Il se voilait la face, préférant lourdement lui tourner le dos que se rapprocher d'elle et pourtant. Elle était... Si petite. Lucrezia le regardait, à genoux sur le lit, éperdu dans des draps froissés, offrant son corps parfait à sa vue d'obsédé. Elle languissait, attendait une réponse, un mouvement, qu'elle puisse enclencher sur un débat, renchainer sur autre chose, mais il ne lui donna rien.
Au contraire, il lui fit enfin face.
Le titan la scruta, sans plus de colère. Elle l'avait apaisé aussi vite qu'elle l'avait animé. Puis il se calma, posant ses yeux vairons sur ce visage inondé de larmes, aux mâchoires crispées

En vérité, il était devenu vieux.
Trop vieux pour toute cette débâcle.
Le laisser aller qu'il affichait était évident : il ne se rasait plus aussi souvent qu'avant, ses cheveux étaient trop longs, il ne se levait plus, et ses traits étaient tirés. Ses yeux, aussi beaux restaient-ils, montraient une lassitude de la vie. Il n'avait que trente ans et, pourtant, il avait l'impression d'en avoir vécu soixante. Il fit des guerres, des alliances, il guida son peuple maintes et maintes années... Et maintenant, il voulait une femme.
Et maintenant, il avait une femme.
Pourtant, il la fuyait. De quoi avait-il peur ?

Il connaissait son amour et l'étendue de sa passion. Elle l'exprimait elle même sans honte aucune. Lucrezia ne faisait rien de sa vie, car elle la dédiait à Cocoon. Ce qu'elle voulait, c'était rester avec son mari, nuit et jour, pour combler le vide de son âme. Ce qu'elle disait... Au fond, il le savait. C'était important qu'elle mette les choses aux clairs, et il se rassuraient de ses paroles mais... Elle avait raison.
De quoi avait-il peur ? De quoi privait-il cette beauté ?
De sa bestialité. Voilà ce qui freinait le mécanisme.
Il était violent, impulsif, colérique, et si cela se sentait dans ses décisions et ses sentiments à chaud, lorsqu'il l'étreignait, il se retenait également de la détruire. S'il se fichait que Luka pâtisse de maux physiques quasi irréparables, il n'en pensait pas la même chose de Lucrezia. Elle était une femme. Une fleur qu'il respectait et de qui il devait prendre soin...

Parle lui Cocoon... Exprime toi, elle attend tellement de toi...

Elle attendait peut être plus qu'il ne pouvait le lui donner. Il n'était qu'un homme, non un sur-homme. Mais ça... Allez lui faire comprendre. Cette femme voyait bien que ce qu'elle voulait voir.
Elle criait son désarroi, encore et encore, et le Titan finit par se tourner, lui montrer dos courbe, ne pouvant soutenir cette litanie. Fourrant son visage dans ses mains, il finit par dire « Stop. Arrête de me torturer... » Il se frotta les yeux, rougis par des millions de sentiments, mais pas par les pleurs, avant de lui faire à nouveau face « Tu... ne comprends pas. Je n'ai pas besoin d'elle. Car elle est toute seule. Je ne la porte pas dans mon coeur, c'est quelqu'un qui ne m'est pas cher, car justement, c'est quelqu'un que je peux briser de mon bassin, sans qu'elle ne m'en tienne rigueur, et sans que JE ne m'en tienne rigueur. Je me fous de la laisser agonisante par terre. Je n'ai aucun respect pour elle. Elle n'est personne. Et toi, je ne veux pas risquer de te tordre. Avant... C'était avant. J'étais un c*nn*rd, je suis toujours un c*nn*rd Lucrèce. Et maintenant, pire encore, je me suis rendu esclave. Ton esclave. » Et cela coutait énormément de lui dire ça « Je ne possède même pas cette femme. Personne ne la possède, même pas elle-même. Elle est bonne a piler, et beaucoup sauront le dire. Toi... J'ai cru que je pourrai me contenter de douceur mais je me suis trompé. Je ne suis plus le gamin de vingt ans qui sautait sur tout ce qui bougeait. Ce n'est pas... Normal d'être si affamé. C'est gênant de dire quelque chose comme ça, et d'en avoir tant envie. » Il se frotta le visage, soufflant comme un buffle « Je ne te demanderai même pas de me pardonner, ou de m'excuser d'être un pauvre type. Tu mérites tellement mieux et tu as eu le pire des spécimens. Et tu n'y es pour rien. Tout ce que je veux de toi, tu l'es naturellement... Tu es parfaite. Parfaite et fragile. » Et c'était difficile de s'imaginer la rompre. Briser Luka n'était qu'une formalité lors de leurs échanges « Avant... Je te blessais, et je partais. Maintenant, si je te blesse, je verrai ta convalescence, jour pour jour, et j'aurai les réminiscences de mes actes. Rien que d'y penser c'est... Insupportable. »

~

La muse vint se coller à lui, enjamber ses puissantes cuisses pour déposer son corps contre le sien.
Admettons
Voilà ce qu'il avait réussi à lui dire tant ses pensées étaient confuses à souhait. Elle lui parlait de mort, mais lui, ce n'était pas ce qu'il voulait. Pourquoi parler de l'extrême, quand on pouvait se contenter du milieu ? Elle disait de belles choses, enrobées dans de beaux mots, mais Cocoon en était gavé à ce stade là.
Attrapant ses mains, baisant ses si petits doigts, il finit par dire « J'ai envie de beaucoup de chose. La Liberté dont tu parles n'a rien à voir avec la réalisation de ces souhaits. Pour le moment... Et comme d'habitude, je te demanderai d'attendre. J'ai quelques batailles à mener avec mon peuple, un trône à assouvir. Et puis je partirai. Lorsque cela arrivera, lorsque je rendrai la couronne, crois moi Lucrèce, je ne serai qu'à toi. »
Il l'était déjà pourtant, mais pas comme elle le voulait. Et elle était exactement ici la nuance de leur couple.

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Jeu 14 Jan 2016, 15:05


Elle était impitoyable, et ne réalisait même pas combien elle les détruisait par tant de futiles conseils, et de demandes irrévocables quand bien même auraient-elles une raison d'être. Elle ne se contentait jamais, et c'était bien son mal. Leur mal, car elle traînait l'orisha dans leur chute. Elle avait préféré fuir tant de mensonges, car elle savait qu'ils la briseraient. Elle avait évité tant de fois le parfum étranger, ou encore juste cette présence qu'elle croyait lire en lui, et qui jamais ne s'évadait. Elle voulut simplement qu'il soit sien pourtant, mais elle se rappela tant de fois la promesse qui fut la leur, la sienne plutôt, et sur laquelle elle se voyait mal revenir. Elle avait promis de l'aimer, et jamais elle n'y avait failli. Elle lui avait promis son monde, son appartenance, sa dévotion, et acceptait en retour toute la déviance qu'il pouvait constituer. Ses mœurs étaient les siennes, et c'était sur ces bases qu'ils s'étaient construits. Non pas sans mal bien entendu, mais il fallait en être conscient. C'est de cet homme qu'elle s'était entichée, dont elle s'était amourachée dès le premier instant, malgré les barrières, malgré les tabous. Ils ne les séparaient plus à ce jour, et il fallait qu'elle le réalise. Ils n'étaient plus les mêmes, et de ce fait ses exigences n'étaient plus les mêmes. Elles avaient évolué avec le couple qui jamais ne se serait contenté de cet irréalisable liaison qui était la leur auparavant.

Ils étaient la faiblesse l'un de l'autre depuis toujours, et ils s'étaient résolus à l'accepter. Ils étaient trop fusionnels pour se quitter, pour que quelque chose de si divin, de si puissant puisse prendre fin. Ils n'en étaient pas capables, ils ne le pouvaient plus. Ils auraient beau essayer, ce ne serait que mutilation, mutuelle par ailleurs. Pourtant, cette étape était nécessaire. Cette traversée était pour les deux le prélude d'un long avenir, mais qui s'avéra pénible par leurs erreurs passées. La soumission de Luka avait apporté tout le chahut qu'ils trouvaient là actuellement. L'équilibre faible avait disparu, et maintenant que lui était attribuée une volonté propre, l'homme l'ignorait, et la craignait en quelque sorte, quelle qu'elle fut. Ils devaient tomber d'accord sur la voie qu'ils prendraient, car ils le ferraient à deux. La jeune femme avait parlé, trop comme à son habitude. Elle regrettait certaines formulations maladroites, et regrettait avant tout de l'avoir blessé. Aucun des deux ne le faisait impunément, ou sans remords. Ils savaient se les infliger eux-mêmes, donc ils souffraient tellement plus que d'autres, toutes les paroles ( mêmes les plus irréfléchies ) qu'ils avaient pu prononcer. Elle avait, exagérément, montré son malaise, ses peurs, ses faiblesses. Elle en avait tellement, en était tant pourvue qu'elle n'avait su par où commencer. Mais on dirait que la fin était bien visible, pour elle comme pour lui. Sa supplication ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Au contraire. Elle en fit usage pour entraver ses poignets, son coeur, et en fit des chaînes plus puissantes que le fer forgé. Elle se torturait elle-même en voyant l'état qu'il subissait par sa faute, en discernant l'émoi qui profanait sa voix, que ses traits criaient encore plus fort que ses mots, que ses plaintes qui sonnaient comme des supplices.

Elle but une fois de plus ses paroles, en dépit du chagrin qu'elles lui apportaient. C'était son devoir. Elle devait les boire, en ingérer le contenu pour laisser les coquilles vides se perdre au fond d'elle et sa mémoire. Les sentiments étaient le plus important, le coeur de leurs échanges. Rien ne se faisait sans eux. Et les leurs étaient dévastateurs. Ils étaient si forts que les contrôler était impossible. Ils ne pouvaient se les infliger sans qu'il n'y ait de dégât, mais les conséquences étaient visiblement plus que péniblement pour celui qui devait déverser sur sa femme sa terreur, la teneur de ses muscles, et de sa colère. La violence faisait partie de lui, et quand bien même son épouse voulut l'accepter, ce n'était pas si simple, si aisé. Elle ne comprenait pas ses tracas, et c'est pour cette raison qu'il devait tout lui dire. De but en blanc non, mais du moins assez clairement. « Tu as raison je ne comprends pas.. J'ai pas idée de ce qui te tiraille, ni des démons que tu emportes le soir quand tu te couches à mes côtés. Je n'avais pas idée qu'elle était ta porte de sortie dont je te privais. C'est par ma présence dans ton coeur que tu te brides, que tu vas trouver confort dans leurs bras... » Parleur lui devenait insupportable, car elle ne voyait qu'une issue. Elle savait quels seraient les propos qu'elle lui ferrait entendre à la fin de son discours. Mais l'orisha continuait de la surprendre, par des pieux les écorchant vifs tous deux. « Je n'ai pas.. voulu te rendre mon esclave. Te priver de ta liberté n'a jamais été mon but. Je voulais.. que m'avoir pour seule femme fasse partie de ta liberté. De ton choix, et de ta philosophie. Que m'avoir soit réellement la seule chose que tu désires, sans que je ne te l'impose »

Elle essuya ses pleurs, même si des nouveaux renchérissaient derrière. « Nous sommes les mêmes, Cocoon… Qu'on veuille bien l'avouer ou non, nous passons par des passes similaires, tandis que d'autres différencient nos personnalités.. J'étais vierge quand tu m'as trouvé, j'étais vierge de tout quand tu m'as repris sous cette forme. Je n'ai jamais appartenu à personne d'autre qu'à toi, et ne le voudrai jamais. J'ai grandi en presque vingt ans, et pourtant, tu trouveras toujours la même femme qui ne veut rien d'autre que se perdre dans tes bras et dans ta chaleur. La femme qui vient d'elle-même te quérir. Car je te veux et désire. Toi et toi seul. Depuis le premier jour, et aussi longtemps que je vivrai. Je ne sais pas.. si je fais bien de dire tout ça.. Je ne sais pas si je le dois.. Je ne sais pas si t'avouer ma faim semblable pour ne pas dire identique à la tienne.. va changer ta vue sur moi et ma pureté.. Mais.. je te comprends quoi » Il l'avait fait taire dans son intérieur. Elle ignorait si ses paroles menaient réellement à une finalité quelconque. Le rassuraient-elles quelque part ? Lui feraient-elles éprouver tout le désir et la motivation qui étaient derrière ses plaintes premières ? Rien ne semblait plus avoir de sens d'un côté.. Tout était embrouillé, et elle s'affolait. Elle ne savait plus où donner de la tête, et voulait juste se réconforter dans ses bras, de nouveau. Ceux qu'elle avait éloigné, ceux qui souffraient devant elle et torturaient le visage qui se logeait en leur sein.

« Pourquoi ? Je ne comprends pas… Tu es l'âme sœur que j'ai toujours cherché. Je n'aime que toi, je t'ai toujours été dévouée, et des années de bonheur coulent derrière moi, derrière nous. Tu as toujours été ma fierté, et je faisais tout pour te mériter.. Tu es plus méritant que tu ne l'avoueras jamais.. alors ne te renie pas. Je ne veux personne d'autre.. Je ne pourrais pas le supporter de me séparer de toi.. » Tout était insupportable. Tout ne menait qu'à la folie, s'ils n'étaient pas deux. « Es-tu capable de me voir avec un autre homme ? De m'imaginer ne serais-ce que dans son étreinte ? » Elle savait qu'elle serait sa réponse. Elle avait confiance en son amour, elle n'avait plus lieu d'en douter. « Je sais que non.. et c'est pareil pour ma part. Ça me rend folle de me dire qu'une autre femme t'a touché.. Qu'une autre… » Elle se tut, car elle se rendit compte que ce n'était pas la peine de s'éterniser là-dessus. « Je comprends mieux ce qui te motive.. Même si je t'avoue mon désir de laisser libre ta bestialité, je ne voudrais pas t'infliger ce qui en découlerait.. Je ne voudrais pas te contraindre. Je ne voudrais pas.. Si c'est pour te blesser. Je ne voudrais pas, et pourtant je veux être la seule à te toucher, à te satisfaire. Je veux que tu me sois fidèle. Comme je le suis et le serai. Même si tel est mon souhait.. il me semble irréalisable » La décision devait venir de lui.

Elle lui avait demandé d'arrêter. C'était fait. S'il continuait, elle exigeait quelques conditions toutefois. Je te demanderai de plus jamais la ou les mentionner devant moi. Même si tu ne te sens pas coupable. Ne me touche jamais quand leur odeur ou leur présence demeure quelque part en toi. N'ose même pas, je t'en supplie. C'est tout ce que je te demande. Je t'accepte, et tout ce qui est inclus, même si cela me tue. Je t'aime, et tu seras le seul quoiqu'il en advienne. Tant que je suis, dans ton coeur, la seule » Cette seule pensée la rendait folle, mais elle supportait. Elle devait déjà l'être. Légèrement obsédée. Cette dernière parole n'était pas à prendre comme une menace, mais ils avait déjà dépassé ce stade, ce point. La limite entre la raison et la folie était faible. Cocoon serait celui à la tuer, et elle jugeait que l'inverse pourrait être vrai, si jamais il se détournait d'elle. Pour toujours. Irréversiblement. Elle aurait tué sans scrupules toutes les femmes à l'avoir touché. Elle était effrayante, excessive… Elle n'avait que ça d'une vampire.

« J'attends l'heure où tu réaliseras cette promesse » Car oui, du coup elle lui laissait sa liberté, mais pas sans un prix. Car il ne fallait pas espérer toute la tendresse de l'ignorance éternellement. Ce n'étaient pas des menaces qu'elle conjurait intérieurement. Elle ne fut jamais capable de le médire, maudire, ou prétendre à quoique ce soit de néfaste le concernant. Leurs rapports étaient juste tendus, malgré le nouveau départ. Elle ne lui tenait pas rancoeur, et espérait seulement qu'ils pourraient retrouver leur vie de couple quotidienne. Ils étaient purgés de tous leurs torts passés, et attendaient ce que leur réserverait l'avenir.

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Le ciel coule sur nos mains... [Lucrezia]

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