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 La dévoreuse (Event)

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Kaahl Paiberym
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◈ Parchemins usagés : 4044
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Ven 22 Jan 2016, 00:04


La dévoreuse
Kaahl regardait par la fenêtre de sa chambre. Les nouvelles qu'il avait reçu étaient étranges. Elles l'intriguaient même si on lui avait conseillé de ne pas mettre son nez dedans. Les événements étaient trop incertains pour le moment. De toute façon, du haut de ses quinze années, il ne pourrait pas faire grand chose. La neige tombait, lente. Il aimait ce temps, c'était le temps qu'il considérait être celui de la réflexion. Ses frères avaient dû recevoir les mêmes nouvelles. Il faudrait qu'il leur en parle. En attendant, il reporta son attention sur le parchemin, parcourant de nouveau les lignes.

« Mon très cher Kaahl. Je suppose que tes enseignants à Basphel te mettront bien vite au courant de ce qu'il se passe en ce moment dans le monde. J'ai eu vent d'une nouvelle qui pourrait changer beaucoup de choses pour notre peuple. Si c'est véridique, nous ne serons plus obligés de nous terrer dans la prison. J'ai toujours regretté que les annexions du passé ne portent pas leur fruit. Notre nation mérite de s'étendre et de posséder. Tu risques de ne pas en revenir mais il semble qu'une terre soit apparue de nulle part. L'on ne parle plus que cela dans les hautes sphères et il semble que nous soyons les premiers au courant. Le bruit court que les Démons auraient pu avoir vent de l'information mais idiots comme ils sont, je ne pense pas. Nous nous préparons pour partir en expédition afin de trouver la terre promise. Je n'en sais pas beaucoup plus pour le moment. La position exacte n'a pas été indiquée. Sans doute l'Empereur Noir a-t-il peur d'une traîtrise. Je pense qu'il a raison, il vaut mieux être trop prudent que pas assez. Je te réécrirai ultérieurement. »

Cette première lettre laissait le Sorcier songeur. Il se passait visiblement des choses et il ne pouvait pas les ignorer. Le problème c'est qu'il ne pouvait quitter l'école, pas maintenant, pas pour une raison qui semblait si peu importante. Même, si jamais les choses se gâtait, il serait bien plus en sécurité sur les îles suspendues. La directrice saurait quoi faire si une guerre de territoire éclatait. Pour l'instant, il n'était question que de cela. Les jours à venir lui apprendraient que le monde était entré dans une sorte d'engrenage malsain et destruction. Pour le moment, il rêvait simplement de ce nouveau continent dont l'expéditeur lui avait parlé, un Sorcier de sa famille. L'on parlait encore partout du mariage à venir de Lord et Vanille. Une union entre les deux races semblait une bonne chose à l'adolescent qu'il était. A vrai dire, puisque son père travaillait actuellement dans la citée engloutie pour le compte de l'Empereur Noir, il ne pouvait qu'être favorable. L'entente semblait filer parfaitement et même s'il n'y comprenait pas grand chose, ça lui semblait parfait. Son peuple n'avait guère beaucoup d'alliés, aussi parce que peu méritaient sa considération, mais ce n'était pas la quantité qui comptait, plutôt la qualité. Le peuple des mers possédaient l'océan, une surface non négligeable, surtout pour le commerce et les voyages à travers le monde.

Kaahl sourit. Il espérait, plus tard, devenir quelqu'un d'important. Il n'avait pas la prétention de prétendre au poste de son père, mais il voulait servir l'Empereur Noir, d'une manière ou d'une autre. En attendant, puisque ce nouveau continent serait sans doute au centre de la préoccupation de tous d'ici peu, il lui fallait connaître des détails croustillants. L'adolescent avait à cœur, et ce depuis toujours, d'établir un réseau de connaissances. Il écrivait à beaucoup d'individus, même s'il ne les avait rencontré qu'une seule fois. Parfois, bien entendu, les liens se brisaient quand même, mais c'était rarement de son fait. Il voulait savoir, connaître les différents points de vue et avoir des yeux partout. Ce comportement n'était pas le fruit de sa propre intelligence mais bien de celle d'une rencontre qu'il avait fait quelques années avant de rentrer à Basphel. Il s'agissait d'une femme, de sa famille sans doute, qu'il n'avait vu qu'une fois. Il se demandait même si ses frères la connaissaient. Elle lui avait parlé, avec une voix si envoûtante qu'il s'en souvenait encore. Elle lui avait expliqué comment faire, lui promettant qu'elle reviendrait le voir quand il en serait suffisamment digne. Il se rappelait de chaque détail concernant cette femme et, malgré les années, elle le hantait encore en rêve.

L'adolescent trempa sa plume dans l'encre, commençant à écrire à son impressionnant carnet d'adresse. Il voulait des nouvelles des terres et il en obtiendrait énormément de cette façon. Ainsi, dans l'école même, il deviendrait une source importante d'information et gagnerait en popularité. Voilà quel était le plan.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 11 Fév 2016, 21:59


La dévoreuse
« Kaahl,
J'ai été heureuse d'avoir de tes nouvelles. Je n'ai pas entendu parler des expéditions dont tu sembles avoir connaissance mais il se passe des choses curieuses à proximité de chez moi. Dans les eaux peu profondes de l'océan, des sortes de statues curieuses sont apparues. Personne ne sait d'où elles viennent. Des hommes de science commencent à se réunir pour discuter de cet étrange phénomène, dont mon père. Il est rentré il y a deux jours à la maison en m'interdisant de m'approcher d'elles. Les animaux semblent les craindre mais j'ai vu des garçons de mon âge leur jeter des pierres depuis le rivage. Je ne pense pas qu'elles représentent une réelle menace mais elles restent un mystère. A Basphel, tu ne dois pas avoir ce problème. Elles semblent venir des eaux. Peut-être de vieilles reliques qui, après des siècles, sont remontées à la surface ? J'aimerai tellement qu'on puisse se revoir d'ici quelques temps. Je sais que tu es occupé mais nous pourrions nous comporter comme au bon vieux temps et oublier toutes nos obligations ! J'espère que tes frères vont bien. Ortance. »


C'était curieux. Kaahl aimait de moins en moins la situation. Terré à Basphel, il commençait à regretter de ne pouvoir se rendre lui-même sur le lieu de l'événement. Des statues hein ? Il devait faire des recherches. Il se rendit donc à la bibliothèque, cherchant un livre qui pourrait lui indiquer de quoi il s'agissait. Il passa des heures, entouré de plusieurs ouvrages desquels il ne tira pas grand chose. Il faut dire qu'il n'avait aucune description précise des objets en question. Il savait juste qu'elles étaient sorties de l'eau. Ou peut-être étaient-elles tombées du ciel ? Comme un signe des Ætheri qui préviendraient les hommes d'un acte futur ? Concentré, il retint plusieurs légendes, se servant d'un petit objet que les étudiants pouvaient louer afin de maintenir les informations essentielles. Il pourrait projeter les pages intéressantes directement dans sa chambre ainsi. Il y avait beaucoup d'histoires sur des statues et, dans un sens, les recherches qu'il faisait le pousser à la réflexion et à la mémorisation. Ce n'était pas plus mal.

« Kaahl,
Je me permets de t'écrire encore une fois parce que j'ai de nouvelles informations. C'est très mauvais. Les eaux semblent être infestées de créatures marines aux yeux jaunes qui attaquent quiconque s'en approche. Les premières expériences sur les statues ont débuté il y a peu et c'est peut-être ça qui les a attiré. Je ne sais pas... L'on m'a dit qu'une Elfe du nom de Toryë Am a eu des problèmes au port. Elle avait réunis des individus pour étudier les statues mais quand ils ont voulu les sortir de l'eau, il s'est passé des choses bizarres. Les créatures marines sont arrivées et ont voulu attaquer les personnes qui se trouvaient aux alentours. Mon père a connu le même problème sur la plage de sable fin avec sa propre équipe. Plusieurs ont été blessés et on ne parle plus que de ça dans mon village. J'ai enfin eu des échos concernant la nouvelle terre ! Peut-être que les statues sont liées à ce phénomène ? Tu sais sans doute ce qu'il s'est passé la dernière fois que des terres ont émergé de l'eau ? Je vais te laisser, n'hésites pas à m'informer si tu as des précisions. Ortance. ».


Les choses se compliquaient inéluctablement. Kaahl finit de lire sa lettre, répondant distraitement à un commentaire de Constantine. L'Ange était trop naïve pour comprendre ce qu'il se passait, pour s'y intéresser même. Son monde n'allait pas au delà des frontières de Basphel et la jeune fille préférait tisser de nouvelles relations plutôt que de s'intéresser à l'actualité, ce qui n'était pas le cas du Sorcier. L'adolescent réfléchissait. Une nouvelle terre, d'étranges statues et des créatures marines folles, qu'est ce qui pouvait lier les trois éléments entre eux ? Il ne voyait pas. Tout ceci était trop flou et sans doute n'avaient-ils rien à voir les uns avec les autres. Il devait attendre, en espérant avoir des nouvelles de ses connaissances.

« Ortance,
A Basphel tout est calme. Les nouvelles, pour le moment, ne se sont pas étirées jusqu'ici mais je pense que ça ne devrait pas tarder. Je te tiendrais au courant de la moindre information complémentaire. Sans doute suis-je inquiet pour rien mais j'ai un mauvais pressentiment. Fais attention à toi, il vaut mieux suivre les recommandations de ton père. On ne sait pas encore ce que sont ces statues. Kaahl. ».


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 22 Fév 2016, 14:56


La dévoreuse
« Je ne vois pas de quoi tu parles. ». Kaahl mentait, bien sûr, et il savait parfaitement que son interlocuteur en avait connaissance. Friedrich était blond mais ce qui était étonnant chez lui était le bleu de ses yeux. Ils étaient clairs, tellement que l'on pouvait avoir facilement l'impression qu'ils nous transperçaient de toutes parts. Assis en face du Sorcier, l'adolescent se mit à rire. Ils appartenaient tous les deux à la même race et il y avait entre eux une sorte de... quelque chose. Ils entretenaient une relation étrange, n'étant ni amis, ni réellement ennemis. « Je sais que tu sais des choses. ». Kaahl le gratifia d'un sourire angélique. « Je sais des choses sur un tas de choses. ». « Je te parle de certaines choses... ». Les yeux des deux futurs hommes ne se lâchaient pas. Friedrich était comme Kaahl, il faisait semblant, tout le temps. Seulement voilà, les acteurs reconnaissent bien souvent les autres acteurs. C'est comme la marque des psychopathes. Ils ne s'en prennent qu'aux victimes qui ont une certaine odeur, comme si la marque de leur faible estime d'elles-même ou de leur trouble de l'attachement pouvait se voir, se sentir. Les deux luttaient donc pour leur survie en tant que figure construite de toute pièce. Néanmoins, ensembles, il était plus difficile de cacher la noirceur de leur âme. Chacun connaissait, sans le vouloir, les astuces de l'autre. Au réfectoire, il leur était cependant impossible de montrer leur véritable visage. « Même si je savais des choses, ce n'est ni le moment, ni l'endroit, pour en discuter. ». Kaahl n'était pas spécialement intelligent. Il était dans la moyenne des élèves de Basphel, seulement, certaines problématiques coulaient de source. La nouvelle n'avait pas encore éclaté au grand jour et il ne souhaitait pas être à l'origine du trouble. Vu les réactions de certains, il était clair que des parents avaient déjà dû avertir leurs enfants, tout en leur demandant d'être discrets. Après tout, personne ne savait vraiment ce qu'il se passait et faire des conclusions hâtives serait une mauvaise idée. Le Sorcier hésita un instant. Jusqu'ici, seuls ses frères savaient véritablement ce qu'il était. Il n'avait pas envisagé de donner raison à Friedrich. Il n'avait aucune confiance en lui. « Rejoins moi dans la bibliothèque après dîner. » dit-il simplement avant de se lever et de quitter la pièce.

L'après-midi passa plutôt rapidement. Kaahl écrivait inlassablement à ses connaissances après les cours. Il lui semblait que chaque lettre qu'il recevait commençait à converger vers un point précis. Les nouvelles se répandaient petit à petit au monde dans son ensemble et, peu à peu, le Sorcier arrivait à dresser un portrait plutôt complet de la situation qui, curieusement, ne s'améliorait pas. Il ne savait qu'en penser. D'un côté, il était excité que son peuple se lance dans une course contre les Démons pour atteindre ce nouveau continent. De l'autre, les siens ne semblaient pas contrôler la situation. Dans l'histoire, les Sorciers avaient été à la source de bien des problèmes, au ravissement de Kaahl. Il n'était pas encore prêt à créer le chaos mais il n'aspirait qu'à ça. Friedrich hanta également son esprit une bonne partie de l'après-midi. Il ne lui faisait pas confiance mais, en y réfléchissant, s'ils faisaient équipe tous les deux, alors ils pourraient arriver, sans doute, à quelque chose d'assez fascinant. L'adolescent hésitait. Il était certain qu'il avait vu aussi clair en son jeu que lui dans le sien, mais il y avait une différence entre révéler les choses à voix haute et les taire, ne laissant à l'autre que de simples suppositions. On ne pouvait faire confiance aux Sorciers, même en étant soi-même un Sorcier. La raison pour laquelle Kaahl prenait soin de ses frères, c'était parce qu'ils étaient inexorablement liés. Sinon, il les aurait trompé, comme les autres, et sans aucun remord. Alors ce Friedrich... devait-il coopérer avec lui ? Ils pourraient tirer beaucoup d'une alliance, l'un comme l'autre, mais la prudence devrait être de rigueur. Si l'un mourrait sous la perfidie de l'autre, cela ne devrait pas être lui.

Après le repas du soir, l'adolescent se dirigea vers la bibliothèque, bien décidé, avant toute chose, à demander des informations à son semblable. Il savait que, lui aussi, savait des choses. Peut-être que le blond avait réussi à le lui laisser croire d'une manière habile mais, dans tous les cas, Kaahl pensait avoir assez d'informations pour déceler le mensonge si son interlocuteur s'y risquait.

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Kaahl Paiberym
Lun 22 Fév 2016, 15:02


La dévoreuse
Kaahl était debout, appuyé contre l'un des murs de la pièce qui n'était pas parsemé de livres. Il avait trouvé une petite salle un peu à l'écart, qui donnait assez d'intimité pour parler tranquillement à l'abri des oreilles indiscrètes. Réfléchissant à ce qu'il allait dire, il leva les yeux, surpris de voir Constantine s'avancer vers lui. « Kaahl... » fit-elle de sa petite voix qui lui indiquait qu'elle n'était pas sûre qu'il s'agissait bien de lui et non d'un de ses frères. Il sourit, ce qui sembla la guider convenablement. « Il faut que je te parle, j'ai quelque chose à t'avouer... ». Il plissa les yeux. Comment avait-elle fait pour le trouver ? Elle s'approcha, hésitante : « Je t'... ». Sa voix se coupa mais son corps, lui, devint de plus en plus proche. Il ne faisait aucun doute qu'elle s'apprêtait à l'embrasser. Seulement le Sorcier sortit de sa poche sa corde de piano, la plaçant sur la gorge de l'individu qu'il avait en face de lui. Sous la surprise, les yeux de Constantine devinrent un peu plus bleus. « Ne joue pas à ça avec moi ! » La tension était palpable et, quelques secondes plus tard, un petit sourire mauvais apparut sur les lèvres de la prétendue Ange avant que le véritable reprenne son apparence originelle. « Du calme, j'avais besoin d'être certain que tu étais bien l'un des miens. C'est que, vu ton comportement, l'on pourrait en douter. ». « Parle pour toi. ». Friedrich reprit sa véritable apparence avant de se reculer, s'étirant comme si la transformation l'avait quelque peu engourdi. Mine de rien, il s'assit à la table qui se trouvait au centre de la pièce, faisant apparaître devant lui un livre qui semblait pouvoir tomber en poussières au moindre geste brusque. « Un échange d'informations, voilà ce que je souhaite. Les élèves de cette école sont niais, certains ne sont même pas au courant que quelque chose se prépare. Mais j'ai bien vu que toi tu savais et que tu prenais, comme moi, cette affaire au sérieux. ». Kaahl rangea sa corde, s'avançant pour s'asseoir à son tour, en face du blond. « Qu'est ce qui me garantit que tu as la moindre information ? ». « Ce livre... ». Il l'ouvrit délicatement puis le tendit au Sorcier. Sur la page de gauche, plusieurs dessins à la main de statues apparaissaient. Tous répondaient à la description qu'on lui en avait fait dans les différentes lettres.

« Des statues elfiques ? ». « Pas vraiment. Elles appartiennent aux Alfars selon les légendes qui sont écrites un peu plus loin. ». Friedrich était loin d'être idiot et là où Kaahl avait fait chou blanc, il avait réussi à trouver une information fondamentale. Le Sorcier brun regarda le blond, légèrement étonné. « J'ai fouillé la bibliothèque de fond en comble... ». « Sans doute, mais, visiblement, tu ne possèdes pas ceci. » fit celui qui avait pris l'apparence de Constantine plus tôt, en posant un objet sphérique sur le bois. « Qu'est ce que c'est ? ». « C'est un vieil artefact, assez rare, mais qui marche un peu sur le même système que celui des Parchemins du Temps. Sauf que celui-ci semble plus fiable en ce moment. Je ne sais pas si tu le sais mais il est impossible, à l'heure actuelle, de trouver quoi que ce soit dans la bibliothèque du continent du matin calme... ». L'adolescent réfléchit. Il y avait trop de dysfonctionnements dans le monde pour que ce soit normal. « Tu as quelque chose qui impliquerait les Sorciers là dedans ? ». « Non. ». « Moi non plus. ». C'était comme une impasse. « Résumons. Des créatures marines étranges attaquent quiconque s'approche trop près des côtes, des statues qui d'après ton livre appartiennent aux Alfars ont fait surface et une nouvelle terre est apparue... ». « Ça semble très marin... ». « Si les Ondins étaient impliqués, on le saurait, notre roi au moins... Le mariage futur entre nos deux peuples ne laisse pas énormément de doutes sur la question. Mais les Alfars... ils ne sont pas très prompts à s'unir aux autres. ». « D'un côté, les Ondins non plus... et nous autres nous unissons, de temps en temps, tout en conservant l'objectif de détruire nos partenaires une fois qu'ils nous auront assez servi. ». Kaahl et Friedrich firent ainsi équipe, sachant très bien, l'un comme l'autre, que la confiance n'était pas au rendez-vous.

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Kaahl Paiberym
Sam 27 Fév 2016, 19:59


La dévoreuse
Le professeur tapota sur le tableau du bout de sa canne. La classe était particulièrement dissipée en ce jour et bien que la nouvelle n'avait toujours pas été annoncée officiellement, ceux qui étaient au courant des événements étaient de plus en plus nombreux. Kaahl et Friedrich en avaient profité pour lancer un petit commerce, troquant des informations contre des objets ou de l'argent. Le Sorcier regardait le vieillard s'évertuer à garder l'attention des élèves sur son explication concernant le pacte démoniaque. Professeur de la théorie magique, il passait en revu les dons raciaux et leur particularité dans une optique évolutionniste également. En partant du principe que chaque peuple avait une fonction bien définie, ou avait connu des mutations avec le temps, il expliquait la nécessité de développer telle ou telle particularité magique. C'était un cours que le Sorcier appréciait, sans aucun doute, mais ce qu'il se passait à l'extérieur le préoccupait. Il n'avait d'ailleurs plus aucune nouvelle de son père. Certes, l'homme n'était pas des plus émotifs mais il prenait tout de même soin de faire écrire quelques mots à l'un de ses sous-fifres de temps à autre. L'adolescent passa la main discrètement sous son bureau pour relire la lettre qui lui était arrivé le matin même.

« Cher Kaahl,
La situation sur le continent dévasté est catastrophique. Les tremblements sont incessants, si bien que mes parents ont décidé qu'il était temps pour nous de quitter notre demeure. Elle est trop proche des côtes et celles-ci aussi deviennent complètement instables. Les vagues semblent vouloir engloutir la terre et certains émettent même l'hypothèse selon laquelle le continent pourrait être immergé dans l'océan d'ici quelque temps. On dit que ce n'est pas normal que Tælora soit remontée, que si les Ætheri nous ont donné une nouvelle terre, ils doivent en reprendre une. Je ne sais pas de quoi sera fait demain. Mes parents hésitent à complètement quitter le continent, par la voie des airs sans doute. L'océan n'est plus un endroit sûr. Tenter une expédition maintenant serait du suicide. Je ne sais pas pour ma part. Certains pensent que se rendre au centre des terres est une meilleure idée que de tenter l'impossible. Ils disent aussi que les vagues n'arriveront pas jusque là bas et que les choses se calmeront mais j'en doute. Je ne sais pas que penser. Il y a des bruits qui courent aussi sur d'étranges hommes portant des masques dorés. Je n'en sais pas plus mais ça me semble plus relever d'une légende urbaine. Et si c'est vrai, peut-être qu'il s'agit de Démons qui souhaitent simplement semer la zizanie un peu partout, comme si le reste n'était pas suffisant... ».


Le Sorcier essayait de réfléchir aux mots qui étaient écrits. Il était évident que sans l'autorisation de son père, il ne pourrait pas quitter l'école. Il se demandait s'il n'était même pas plus en sécurité ici. Pour le moment, rien de grave était arrivé. Reportant son attention sur le professeur, Kaahl prit quelques notes. Il n'avait pas l'esprit à étudier. Il voulait comprendre la situation.

Soudain, l'on frappa à la porte. Une femme entra, passant en revu la salle avant d'arrêter son regard sur la personne du professeur. « Excusez-moi de vous déranger ainsi, mais la directrice aimerait vous voir, vous ainsi que tous les autres enseignants. Il y a... ». Elle s'interrompit, fixant de nouveau les étudiants. « Elle doit s'entretenir avec vous au sujet de certains incidents. ». « Maintenant ? » rétorqua l'homme sans comprendre que l'on puisse ainsi interrompre l'un de ses cours. Cela faisait extrêmement longtemps qu'un tel événement ne s'était pas produit et il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour comprendre que c'était plutôt urgent. « Je le crains, oui. ». Kaahl jeta un coup d’œil à Friedrich. Il était certain que c'était à cause des événements qui se passaient sur les terres basses. Ils devraient se parler un peu plus tard pour faire un point sur les informations qu'ils avaient récolté, chacun de leur côté. Le repas serait la meilleure occasion. « Bien. ». Le professeur se fit légèrement hésitant sur la procédure à appliquer. En considérant l'heure... « Le cours est terminé pour aujourd'hui. Vous pouvez rejoindre vos maisons ou autre. J'aimerai tout de même que vous lisiez le chapitre de votre livre sur le pacte démoniaque et son impact historique. ». Le Sorcier soupira, rangeant ses affaires d'un air las. Il se demandait ce qui allait arriver à présent et, quand, exactement, on leur dirait ce qu'il se passait vraiment.

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Kaahl Paiberym
Lun 29 Fév 2016, 17:07


La dévoreuse
A partir d'un certain moment, les choses commencèrent à se profiler partout dans l'école, et à dégénérer. Un soir, à l'heure du dîner, l'on vint nous annoncer ce qu'il en était. Les enseignants eux-mêmes ne savaient d'où venait ce mal mais il était bel et bien présent et, curieusement, il semblait n'épargner personne. L'on nous apprit tout d'abord, comme je le savais déjà, que le continent dévasté ne l'avait jamais été autant. L'océan souhaitait l'engloutir et il y avait des régions entières qui commençaient à se perdre sous les flots incessants, disparaissant sous les vagues meurtrières. Il y avait eu plusieurs morts et les jours suivant le discours, beaucoup de mes semblables furent appelés, les uns à la suite des autres, afin que la nouvelle soit portée à leurs oreilles : la mort de leur mère, la mort de leur père, de leur frère, de leur sœur ou d'une connaissance. Une vague de tristesse s'abattit sur Basphel aussi rapidement que la neige recouvre certains paysages quand le temps est venu. L'hiver arrivait et glaçait les cœurs alors même que la température restait ambiante. Lors de ce discours, nous apprîmes également que le continent naturel suivait les traces du premier, pris dans des tempêtes affolantes, la mer, toujours et encore elle, s'emparant des berges avec une facilité déconcertante. L'on nous parla également de ceux que l'on appelait à présent partout « les masques d'or », hommes aux vêtements bariolés et colorés qui répandaient la terreur sur leur passage. Leur puissance était importante et personne ne savait encore comment les battre. La situation était décrite comme catastrophique et, bientôt, l'on nous annonça que sans autorisation de nos parents, aucun de nous ne pourrait sortir de l'enceinte de l'école. Notre sécurité en dépendait, visiblement. La directrice et le corps enseignant avaient raison. Il ne faisait pas bon, en ces temps troublés, de se rendre sur les terres basses. Des mesures furent prises pour assurer le bon fonctionnement de la cité école. Les vivres étaient amenés sur une île adjacente et le personnel se mit à tout vérifier avant de les acheminer dans les cuisines. Personne ne savait d'où venait le mal, qui en était à l'origine et les suspicions commencèrent à planer, mettant le feu aux poudres. De temps en temps, des élèves en vinrent aux mains, les uns se jetant sur les autres afin de les faire parler ou de leur faire payer. Les professeurs et le personnel de l'école devint plus vigilant et, presque tous les soirs, l'on nous donnait des nouvelles, tout en précisant que le coupable n'était toujours pas connu et que, pour le moment, il ne servait à rien de faire des suppositions hâtives. L'on nous répétait que nous étions le futur de ce monde et qu'il était intolérable que nous nous comportâmes comme des enfants en bas âge. Les tensions entre nous se calmèrent vite, même si les regards que se lançaient certains étaient remplis d'accusations tacites. Les murmures ne tardèrent pas non plus à emplir les salles de classe, le réfectoire et les bibliothèques. Friedrich et moi-même, ayant un réseau plutôt vaste, pouvions continuer à donner des informations en avant première, ce qui accentua notre popularité auprès de certains étudiants. A l'époque, il me semblait important de connaître le maximum d'étudiants. La situation me plaisait assez parce que les liens entre nous étaient d'autant plus forts. Malgré les tensions, nous nous soutenions dans l'adversité. Il ne passait pas une journée sans que l'un de nous soit appelé, sans qu'une mauvaise nouvelle ne tombe. Dehors, il semblait que c'était la guerre, ou quelque chose qui y ressemblait. La suspicion rongeait les âmes et l'on nous annonçait souvent que tels villageois avaient attaqués une région ou une race. Ce n'était pourtant pas le moment de se rebeller les uns contre les autres. Les masques d'or posaient assez de problèmes comme ceci. Pourtant, c'est sans doute le propre de l'Homme de souhaiter chercher une explication à ses maux. L'explication manquait, même si plusieurs pistes étaient évaluées. Ce n'était qu'une question de temps avant que les penseurs trouvent la véritable coupable, celle qui serait bientôt appelée la Dévoreuse. En attendant, dans notre petit monde, celui de Basphel, notre mode de vie avait quelque peu changé. Certains tiraient partie de ce qu'il pouvait, d'autres se laissaient tomber dans la dépression. Quant à moi, je n'avais aucune nouvelle de mon père mais tant que l'on ne venait pas m'annoncer sa mort, je supposais qu'il était en vie.

Journal de Kaahl Paiberym, quelques années après.

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Lun 29 Fév 2016, 17:10


La dévoreuse
« Ils ne nous permettront pas d'aller les chercher... ». Un petit groupe de quatre étudiants étaient réunis dans la bibliothèque. C'était le matin, très tôt, et il n'y avait pas âme qui vive. « Je sais mais nous ne pouvons pas y aller nous même. ». Parmi les quatre, il y avait deux Anges, un Bélua et un Orisha. Les êtres ailés étaient inquiets car ils avaient le devoir de protéger deux Humains qui manquaient à l'appel. Tout le monde savait que leurs parents avaient donné l'autorisation mais les étudiants avaient un mauvais pressentiment. Pire que cela, ils étaient certains qu'ils couraient un grand danger. « Nous n'avons pas reçu les autorisations et, de toute façon, mes parents sont contre le fait que je sorte de Basphel en ce moment. Ils m'ont dit que je serai à l'abri ici et que je devais y rester, quoi qu'il arrive. ». « Je ne suis pas sûr qu'ils pensaient que ton Humain pourrait être en danger. C'est notre devoir de les protéger... ». « Je n'aime pas être enfermé ici... J'ai vraiment envie de sortir. » chuchota l'Orisha. La jeune fille aux yeux vairons n'avait jamais émis la moindre résistance à sa condition d'interne mais depuis qu'elle savait qu'elle ne pouvait pas s'échapper de l'école, ça la rongeait. Plus que tout, elle voyait le doute et la détresse s'installer chez ses amis. Elle était bien placée pour comprendre ce que pouvait signifier un lien d'une telle sorte. « Nous devrions nous enfuir... Le personnel est occupé à cause des bagarres qui éclatent un peu partout. Je pense que c'est faisable. ». L'Ange fit une pause, regardant son semblable. « Je ne sais pas pour toi mais moi, même si mes parents ne sont pas d'accords, je ne peux pas laisser mon Humain en bas à subir je ne sais quel mauvais traitement. Je l'aime et je ferai tout pour lui. C'est notre devoir. ». Le Bélua réfléchissait. Bien entendu, il était d'accord avec tout ça. Lui aussi avait de la famille sur le continent dévasté et il était sûr qu'il était arrivé quelque chose à ses membres même s'il n'avait pas encore été convoqué. « On devrait attendre la nuit et essayer de partir de l'île. Vous deux, vous savez voler, vous n'aurez qu'à nous porter et nous atteindrons la terre ferme comme ça, si vous vous en sentez capables. ». Les deux Anges se regardèrent un instant. « Moi oui, j'ai déjà porté mon Humain bien des fois pour rire. Ce n'est pas si difficile. ». « Je... ne suis pas sûre. ». « Mais si, je pense que l'on peut y arriver. C'est une situation d'urgence en plus... La terre ferme n'est pas si loin. ». « Je veux bien essayer. ». L'Ange fit un signe à l'Orisha et l'attrapa de façon à ce qu'elle soit agrippée à lui. Battant des ailes, il resta en lévitation quelques instants avant de redescendre sur le sol. « Oui tu as raison, ce n'est pas bien difficile. Nous partirons dans la nuit, si tout le monde est toujours d'accord ! ».

La journée fut difficile à endurer. Les deux Anges sentaient l'appel de leur Humain mais ne pouvaient pas se volatiliser comme ça, au beau milieu des cours. Aussi, s'ils refusaient de choisir la facilité, c'est parce qu'ils savaient qu'ils auraient besoin de renfort une fois sur les terres basses. Amener leurs amis avec eux leur semblait une meilleure idée que d'y aller seuls. Sauf que cette histoire n'était pas une bonne idée du tout. Une fois la nuit venue, le petit groupe se rejoignit à l'une des extrémités de l'île. Il y avait un peu de vent mais ça allait. « D'accord, tout le monde est prêt ? ». « Oui. » répondit l'Orisha pour les autres. Il suffisait simplement de porter ceux qui ne savaient pas voler et de descendre petit à petit. Les deux Anges se regardèrent de nouveau. Chacun savait pourquoi il faisait cela. Le lien avec leur Humain était plus fort que tout et il était sûr qu'ils réussiraient à les sauver. Ils sentaient dans leur cœur une pointe de courage les envahir. Ils devaient garder espoir. C'était leur rôle.

Ce soir là, l'un des enseignants vint réveiller la directrice de Basphel, affolé. Trois étudiants étaient morts. Le quatrième était en vie mais en état de choc. Il l'avait trouvé, debout, sur le bord de l'île, les avant-bras en sang.

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Lun 29 Fév 2016, 17:11


La dévoreuse
La nouvelle ne fut annoncée officiellement que le lendemain matin. En vérité, personne ne nous indiqua les détails de la scène. L'on nous dit simplement que trois de nos camarades étaient morts dans la nuit. L'on ne nous précisa pas s'ils avaient glissé de l'île, si c'était un accident ou si quelqu'un les avait poussé, délibérément. Les théories les plus folles commencèrent à éclater au milieu de la souffrance générale, surtout celle des Anges, des Béluas et des Orishas. J'évitais Constantine depuis quelques jours déjà car je ne souhaitais pas lui apprendre ce que je savais et qu'elle ignorait à propos de la situation sur les terres basses. Seulement, le peu de fois où je la croisais dans les couloirs, elle avait une mine affreuse, les yeux ravagés par les larmes qui y coulaient encore ou y avaient coulé. Blanche, elle semblait bien plus fragile qu'à l'ordinaire et ça éveillait en moi le désir d'être là pour elle afin de mieux la détruire plus tard. Une franche amitié mettait longtemps à se construire et je voyais là l'occasion idéale. Je n'avais aucune idée à ce moment précis que l'histoire ne se terminerait pas là. Finalement, je fis comprendre à Friedrich que j'allais passer quelques jours auprès de Constantine et il se contenta de me sourire d'un air mystérieux. Nous nous comprenions très bien. Lui aussi avait ses jouets et nous savions tout deux que, du moment que nous n'essayions pas d'emprunter ceux de l'autre, nous pourrions nous entendre. J'appris bien des choses de par mon Ange. Le survivant était dans son département et elle le voyait souvent dans les communs. Il semblait que la vie ne tienne guère à lui car il était dans un état léthargique, parlant seul. La direction essayait de contacter ses parents depuis plusieurs jours mais il n'y avait rien à faire. Cette histoire n'était pas faite pour bien se terminer. Les autres membres de sa maison essayaient de l'aider mais il était dans un monde qui n'appartenait qu'à lui, un monde d'horreur que me compta Constantine un jour, au bord du désespoir. J'appris donc tout de cette histoire, de la fuite pour essayer de retrouver les Humains, de ce qu'il s'était réellement passé. Car quiconque restait plusieurs heures à côté de l'Ange pouvait apprendre le drame qu'il avait vécu. Bien sûr, ça ne me faisait rien. Je n'en étais pas peinée car, à l'époque, déjà, je me complaisais dans le mal. Sans doute moins qu'aujourd'hui car j'étais jeune, mais j'étais fait pour l'embrasser, jusqu'à la folie. Elle m'apprit donc que les deux Anges et ceux qu'ils portaient avaient commencé à descendre vers la terre ferme. Seulement, le vent était bien plus violent qu'ils ne l'avaient imaginé. L'île de Basphel déviait les tempêtes de par sa présence et la présence des autres amas rocheux autour d'elle. Quelques mètres plus bas, l'un des duo se fit engloutir par le vent qui poussa les deux étudiants jusqu'à la terre ferme où ils s'écrasèrent. Il s'agissait de l'Ange le plus courageux, celui qui n'avait jamais douté de ses capacités. L'autre, le survivant, comprit alors quelque chose : il ne survivrait pas non plus, pas avec le poids d'une personne dans ses bras. Pourtant, sa nature même l'empêchait de penser un seul instant à lâcher son camarade. Les créatures bénéfiques sont ainsi, elles préfèrent sacrifier leur vie plutôt que la sauver, quitte à ce que les pertes soient plus importantes. L'Orisha, elle, comprit également. Elle comprit que sa vie était finie, qu'elle devait sauter pour permettre à son porteur de remonter. Alors elle voulut se lâcher, rattrapée par l'Ange qui n'était pas décidé à laisser son amie mourir. Elle dut lui lacérer les bras pour qu'enfin il la laisse faire ce qu'elle avait décidé de faire. Elle savait que c'était la seule solution. Il avait donc survécu mais, depuis, n'était plus lui-même. Je restai donc auprès de Constantine un temps et puis, un jour, alors que l'on avait rendez-vous, elle arriva en retard. Il s'était suicidé, créant un vent de panique dans tout le dortoir. Durant cette période, je m'en rappelle, la terreur marquait beaucoup de visages. Les enseignants avaient peur que d'autres étudiants suivent cette voie. Certains pensaient que ça allait être la fin du monde et dévoilaient leurs sentiments avant qu'il ne soit trop tard. L'on s'apercevait enfin à quel point la vie était précieuse, nous qui étions trop jeunes pour avoir connu les affres du passé. Bien sûr, nous en avions tous entendu parler, de tous ces grands noms qui avaient fait trembler le monde, mais nous ne l'avions jamais véritablement vécu.

Journal de Kaahl Paiberym, quelques années après

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Lun 29 Fév 2016, 17:12


La dévoreuse
« Il paraît que le volcan ardent s'est réveillé ! ». « Les masques d'or seraient une fabrication de l'Architecte ! ». « La Dévoreuse a encore frappé ! ». Tous ces mots résonnaient, ici et là, dans l'école. Personne ici ne savait encore qui se cachait derrière ces titres mais la piste commençait à être plus claire. Vanille Caël Deslyce, promise de Lord, mon Souverain. A cette époque, je n'avais strictement aucune idée de ce qui allait advenir quelques jours plus tard. La bataille de la plage était encore loin, de même que la pirouette sarcastique de la dame des océans. Je suivais donc avec un certain intérêt ce qu'il se passait dans le monde, continuant à écrire à quiconque pouvait encore me répondre. Les missives se faisaient rares cependant car il semblait que les terres entières soient plongées dans un chaos sans nom. J'en savais ainsi plus sur Tælora, le nouveau continent, celui qui avait émergé de nulle part et qui avait fait couler tant d'encre et de salive. Il m'intriguait. Il ne faisait aucune doute alors que si je n'étais pas enfermé entre les murs de Basphel, j'aurai très certainement cherché à le rejoindre pour le découvrir. Il semblait que la jungle était foisonnante dans la région et que les créatures avaient un certain mordant. Peu des individus qui y avaient séjourné étaient revenus en un morceau. Généralement, personne ne revenait de Tælora tant l'océan était capricieux. Je me demandais comment tout ceci allait finir. Notre école était bien placée, dans les airs, à l'abri des caprices des vagues, mais, puisque la tempête s'abattait, cela me faisait craindre que les vivres arrivent de plus en plus tardivement. Nous avions des réserves mais pas de quoi tenir indéfiniment. A cet époque j'étais encore naïf et manquais cruellement de réflexion logique. Avec les éléments que j'avais en main, j'aurai sans doute pu déduire bien des choses. Néanmoins, Friedrich et moi étions à peu près du même niveau intellectuel et, ensembles, il nous arrivait de faire des théories qui s'avéraient par la suite justes. Tout naturellement nous avons commencé à chercher qui pouvait être l'Architecte, puis la Dévoreuse.

Journal de Kaahl Paiberym, quelques années après.

« La Souveraine des Vampires pourrait être celle que nous cherchons, peut-être. ». Kaahl haussa les sourcils. Friedrich avait dit cela, les yeux rivés sur un livre qui datait d'au moins deux siècles. « Je ne crois pas. Cette femme me semble plutôt vouloir garder le contrôle sur les siens avant tout. Une situation chaotique comme celle-ci ne lui apporterait rien. ». « Oui mais elle n'a pas de terres sur les continents touchés. ». Les deux Sorciers avaient commencé ainsi, à chercher qui aurait intérêt à détruire le continent dévasté. Ça enlevait beaucoup de race de la liste des coupables. « Tu oublies que sa forteresse y est. ». L'adolescent soupira. « Les Alfars sont coupables, c'est sûr, mais de là à dire qu'ils ont orchestré tout ça... l'océan... le vent... la terre. ». « Arrête de t'égarer, les Elémentals ne sont pas assez intelligents pour organiser pareil événement. Non... l'on chercher quelqu'un de malin... ». « Avoue quand même que ça ne serait pas si surprenant. Les masques d'or sont faits d'acier... Il y a clairement des relations avec les éléments. Moi aussi je déteste ces bons à rien mais c'est troublant. Il se pourrait que, dans le lot, il y ait un Elémental plus prometteur que les autres. ». « Arrête. » fit Kaahl d'un air de plus en plus las. Il aurait mis sa main au feu que non. C'était impensable et il avait envie de gifler son semblable pour avoir ne serait-ce qu'émis l'hypothèse. Il préféra partir sur autre chose plutôt que de continuer dans cette voie. « Lord n'aurait pas mis en péril la prison... ». « Peut-être pour détourner l'attention ? Ça s'est déjà vu par le passé, ce genre de stratégie. ». « Je ne sais pas... ». En réalité, ils n'avançaient pas beaucoup. « Et si ce n'était pas un roi ? Et si c'était quelqu'un d'autre... ou un groupe de personnes... ». « Je ne sais pas non plus. La Dévoreuse est une femme, c'est certain. Peut-être que l'Architecte et elle travaillent ensembles mais nous n'avons rien de concret. ». « Nous en serons plus les prochains jours mais, pour moi, il y a plus d'une race concernée... ».

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Lun 29 Fév 2016, 17:14


La dévoreuse
Les jours qui suivirent nous apprîmes que les Alfars avaient attaqué le rocher au clair de lune. Les événements qui se déroulaient à présent me semblaient de plus en plus fades. A force de nouvelles, l'on finissait à s'habituer aux drames. Quoi qu'il en soit, en tant que Sorcier, je devais avouer y trouver un certain compte. J'aimais voir la souffrance dans les yeux de ceux que je côtoyais. Constantine s'était d'ailleurs difficilement remise du suicide de son camarade. Il y avait eu une cérémonie pour les quatre adolescents qui étaient morts, trois par accident et le dernier par intention de se la donner. Nous étions très loin d'imaginer que celui-ci vivait sans doute un plus gros calvaire à présent qu'auparavant. Les rumeurs continuaient, inlassablement et, même si les enseignants continuaient de nous dispenser des cours, la plupart n'avait pas le cœur à l'étude. Parfois, il était cependant agréable de pouvoir se plonger dans un livre et d'oublier tout ce qu'il se passait à l'extérieur. Néanmoins, s'égarer trop longtemps faisait perdre le fil des événements. Quelques jours plus tard, nous apprîmes que le continent naturel s'était lui aussi mis à trembler. La panique gagna le cœur de certains beaucoup plus que les jours précédents. Les choses devenaient complexes car il en allait de notre survie à tous. Et si les îles suspendues s'écroulaient pour on ne savait quelle raison ? Je mentirai en disant que la nouvelle ne m'inquiétait alors pas. J'étais préoccupé par elle et passais le plus clair de mon temps à la bibliothèque, cherchant désespéramment à me rassurer. Comme tout un chacun, j'avais mes limites. Je pouvais me montrer fort, essayer, mais plus les événements se rapprochaient de moi, plus je devenais instable. C'est à ce moment là que je commençai à entendre des voix dans mon esprit. Au début je m'interrogeai sur la provenance de ces dernières avant de comprendre que Lux In Tenebris était en train de profiter de mon état d'anxiété pour me jouer des tours. L'on m'avait prévenu à bien des reprises que la magie noire pourrissait l'esprit et s'en nourrissait jusqu'à ce qu'il soit détruit. Je fis donc mine de ne rien entendre, me concentrant sur mes recherches. Les ignorer ne marchait pas vraiment mais dès que j'étais plongé dans un ouvrage, les voix disparaissaient. Il me fallait suffisamment de concentration pour qu'elles cessent de m'importuner. Cependant, quand je ne faisais plus rien, quand j'étais couché, le soir, attendant le sommeil, elles revenaient à l'assaut. Je savais qu'elles n'étaient que pure hallucination mais elles paraissaient si réelles qu'une fois, je me mis à converser avec elles, jusqu'à ce que l'un de mes frères me demandent, sans doute exténué, ce que je faisais au juste. Durant cette période, je m'étais un peu éloigné d'eux, simplement parce que je leur cachais mes correspondances et les informations que j'avais de l'extérieur. L'éloignement n'allait pas s'arrêter là dans les années qui suivirent mais nous en reparlerons plus tard.

Quelques temps après le début de mes expériences auditives, Friedrich m'attira dans un coin de la bibliothèque, arborant une mine étrange. Je me demandais alors ce qu'il voulait me révéler qui soit si étrange. Lorsqu'il me l'avoua, je ris, me disant qu'il devait sans doute encore échafauder l'une de ses théories à la noix concernant les coupables. Il n'y avait rien de logique à cette révélation, rien que je puisse comprendre par rapport à la situation de ma race dans ce conflit. Je voyais bien à ses traits que lui non plus n'était pas ravi de la nouvelle, que lui aussi trouvait que ça n'avait aucune sens. Nous parlâmes longtemps de la lettre qu'il avait reçu, tout en évoquant la possibilité que cela puisse être une erreur. Néanmoins, plusieurs jours après, je reçus moi aussi une missive, qui disait exactement la même chose. Le doute ne pouvait plus être permis. Vanille Caël Deslyce était bien la Dévoreuse et l'Architecte. C'était incompréhensible, tout simplement parce que tant que future épouse de notre roi, elle n'aurait pu mettre les nôtres en péril. Nous nous raccrochions à l'espoir selon lequel Lord était au courant de ses manigances et qu'il avait sacrifié la prison afin de ne point être accusé par le monde dans son ensemble. C'était comme vital pour nous deux et tous les arguments étaient bons pour aller dans notre sens, à commencer par celui selon lequel les Sorciers aimaient agir dans l'ombre.


Journal de Kaahl Paiberym, quelques années après.

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Lun 29 Fév 2016, 17:15


La dévoreuse

Les semaines qui suivirent furent marquées par de bonnes nouvelles. Il semblait qu'enfin, les choses rentraient dans l'ordre. J'en aurai été ravi si je n'avais appris, bien tardivement, quelques sombres présages. Le futur s'annonçait bien sombre pour notre race du moins, fut-ce là l'impression que j'en eu. Depuis que Friedrich et moi-même avions découvert l'identité de celle qui avait plongé le monde dans le chaos, nous ne cessions de parler du mariage prochain de notre roi avec celle que le monde entier haïssait. C'était une sorte de fierté pour nous deux, même si nous prenions un malin plaisir à cacher notre appartenance à la race des Sorciers aux yeux de tous. Nous essayions de deviner quels pourraient être les projets d'avenir de notre roi avec cette femme, ce que l'union de deux peuples maléfiques pourraient donner. Malheureusement, cela ne donna rien. Un beau jour, nous entendîmes un Orisha murmurer dans les couloirs que Vanille aurait été vu en compagnie de l'orishala, ce qui, selon lui, constituait un bien meilleur coup que l'empereur noir. Nous ne prêtions pas tellement d'attention à ce commentaire mais nous dûmes bien avouer, après un certain temps, que la rumeur semblait refléter une vérité. Peut-être est-ce que Lord et Vanille avaient décidé, délibérément, de former une union libre ? Cependant, nous n'arrivions pas à imaginer notre roi accepter pareil outrage, surtout avec un Orisha. La Dame des Abysses baissa un peu dans notre estime. Bien que l'on disait Cocoon attrayant, il n'en restait pas moins le roi d'une bande de stupides créatures. Bientôt, il me sembla que l'on manquait quelque chose, qu'une pièce n'était pas à sa place dans le puzzle de la situation que nous avions dressé. Nous comprîmes vite quoi lorsqu'une nouvelle information arriva à nos oreilles : Vanille avait laissé Lord en plan le jour de leurs noces. Personne ne comprenait pourquoi et, à dire vrai, j'en restais quelques jours perplexe. Je passai dans ma tête toutes les raisons qui auraient pu conduire la jeune femme à rompre sa promesse. Il ne faisait aucun doute qu'elle allait au devant de graves problèmes. Un roi digne de ce nom ne pouvait laisser un tel outrage libre de toutes conséquences. Contrarié, je me refermai alors sur moi-même, passant toutes mes matinées dans la bibliothèque et toutes mes soirées dans mon lit, à réfléchir. J'aurai tant aimé avoir des réponses à mes questions. Si seulement mon père avait eu la décence de m'écrire ! Je commençais d'ailleurs à comprendre quelque chose, sans pour autant pouvoir en être certain. Il ne faisait aucun doute que les conflits qui existaient entre Ondins et Sorciers ne dataient d'hier. La Dévoreuse avait du prévoir son coup depuis longtemps pour affaiblir notre peuple. Mon père étant chancelier des ténèbres, en mission à la cité engloutie qui plus est, il ne devait plus être de ce monde. Mes pensées ne m'attristèrent pas plus que cela. Je ne l'avais jamais aimé, cet homme si froid qui n'avait guère daigné choisir un prénom digne de ce nom pour chacun de ses fils. La seule chose que je n'appréciais pas dans cette situation était l'incertitude. Je pris donc l'initiative d'écrire aux membres de ma famille afin d'en savoir plus mais aucun n'avait eu de nouvelles de lui. En somme, il avait purement et simplement disparu, comme ma mère quelques années auparavant. La dernière fois qu'il avait été aperçu c'était au cœur de la cité engloutie, ce qui ne faisait que m'appuyer dans mes pensées.

Plusieurs jours après, Basphel fut assaillis d'autres nouvelles. Cette fois, elles concernaient les masques d'or. L'on avait enfin trouvé comment les vaincre. La solution me parut si simple que j'en tombais littéralement des nus. Les brûler, tout bêtement. Friedrich et moi-même avions déjà fait cette hypothèse peu de temps auparavant, riant tant elle nous semblait stupide. Nous étions partis du principe que la façon de les vaincre devait être complexe, absolument pas à la portée de tout le monde, et avions élaboré mille plans qui, au final, n'avaient rien donné. Le feu venait à bout de l'acier, quel qu'il soit. Le clou du spectacle n'avait pas encore été annoncé mais il nous semblait à tous que le bout du tunnel ne tarderait pas à être franchi. Personne ne savait où était Vanille mais beaucoup d'hommes et de femmes s'évertuaient à la trouver. J'espérai en mon for intérieur qu'elle allait être exécutée sur place publique. Cette envie qui me taraudait alors n'allait faire qu'augmenter dans les jours à venir, atteignant son paroxysme lorsque le feu ravagerait les miens.


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Lun 29 Fév 2016, 19:37


La dévoreuse

Quelques jours plus tard, une autre nouvelle tomba. J'avais déjà entendu parler des maîtres du temps, surtout de manière plutôt floue. L'on disait qu'ils étaient des sortes de gardiens de l'équilibre des âges et qu'ils avaient déjà mis à mal plusieurs entreprises de mon peuple. L'équilibre devait-il toujours être en faveur du bien ? C'était une question que je me posais depuis bien longtemps et qui hante encore aujourd'hui mes pensées même si les événements que l'on nous annonçait alors semblaient mettre à mal cette théorie. Peu de temps auparavant, d'étranges convois avaient été aperçus dans les montagnes. Personne n'avait réellement fait attention à la marchandise mais tous disaient qu'il s'agissait d'hommes étranges vêtus de noir. Une fois les premiers émois passés, les spectateurs opportuns avaient enfin jeté un coup d’œil sur les éléments qu'ils transportaient, s'apercevant qu'il s'agissait de matériaux en tout genre, essentiellement composés de métaux. Les suspicions avaient germé et l'on avait supposé un temps que ces hommes mystérieux étaient à l'origine de la fabrication des masques d'or. La théorie était plausible mais je n'eus pas la confirmation à l'époque car ce qui attira tous les regards fut la présence des maîtres du temps dans les montagnes, accompagnés de plusieurs individus, prêts à dénicher Vanille. Les informations qui heurtèrent mes oreilles alors étaient assez divers mais toutes étaient d'accord sur un point : la sulfureuse Sirène avait réussi à s'enfuir, bien que sans doute touchée dans son amour propre par le combat qui se déroula ce jour là. Là encore, la chose me fit réfléchir. Se pouvait-il que les maîtres du temps aient laissé partir l'impertinente de leur plein gré, parce que le futur devait être celui-ci ? Ces considérations me dépassaient complètement et je prenais conscience du fait que je semblais inculte par rapport à bien des êtres peuplant le monde. C'est à peu près à cette époque que je me promis de remédier à la question, bien que je ne mettais en pratique mes bonnes résolutions que quelques temps après, faute de plan satisfaisant pour parvenir à mon objectif. Les jours suivants, je cherchai à en savoir plus sur ces mystérieux hommes habillés de noir, dans l'espoir peut-être qu'il s'agisse de Sorciers, mais je n'obtins aucune information de plus que celles que j'avais déjà eu. Encore une fois, ce fut Friedrich qui vint m'annoncer la mauvaise nouvelle. Puisque nous étions enfermés entre les murs de l'école, il n'y avait plus réellement de chronologie. Nous arrivions à savoir ce qu'il se passait à l'extérieur mais, parfois, les événements plus récents étaient rapportés avant les événements plus anciens. Il fallait, ensuite, remettre tout dans le bon ordre, dans l'espoir de tomber juste. L'humeur des étudiants étaient cela dit meilleure et nous savions que nous devrions arrêter notre petit commerce d'informations d'ici quelques temps, vu qu'il n'y en aurait sans doute plus d'intéressantes. Une plaque avait été érigée quelque part dans l'école, afin de rendre hommage aux étudiants qui étaient morts, le groupe des quatre mais également ceux qui avaient péri sur la terre ferme. Il semblait que les blessures commençaient à se refermer petit à petit, laissant une croûte fragile. La possibilité qu'elles se rouvrent de nouveau n'était pas à éloigner, mais même moi qui était friand du chaos, je commençais à en avoir marre de cette situation. Si les Sorciers avaient mené la danse, peut-être aurai-je été ravi de continuer l'aventure mais, puisque ce n'était pas le cas, j'étais plus dépité qu'autre chose.

Pour en revenir à cette nouvelle, il faut comprendre qu'à cette époque, je n'avais absolument pas eu vent d'une guerre entre les Sorciers et les Ondins. J'avais énormément d'informations à ma disposition mais, celle-ci, jamais ne m'était parvenu. J'étais au courant de la trahison de Vanille le jour de ses noces mais c'était absolument tout. C'était assez risible dans un sens car, normalement, j'aurai dû être bien placé pour connaître ce genre d'affaires grâce à ma famille. Seulement, de leur côté, les nouvelles se faisaient rares et, bien que « famille », nous ne nous faisions pas spécialement confiance, bien que nous ayons à cœur de porter le nom des Paiberym dans les hauteurs de la hiérarchie. Aussi, quand les mots sortirent de la bouche de Friedrich, je refusai de les croire pendant un temps, préférant faire preuve de déni que d'admettre la situation. Je n'avais rien contre Lord mais cette femme, la Dévoreuse, je le promettais et ce, peu importe le temps que ça me prendrait, j'en ferai mon esclave personnelle.


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Lun 29 Fév 2016, 19:38


La dévoreuse

Lorsque Friedrich me trouva, ce fut de nouveau avec une mine étrange. Néanmoins, cette fois, je pus débusquer sur ses traits une haine et un déshonneur profond. Je dus attendre quelques temps avant qu'il ne daigne enfin m'expliquer. Il ne savait pas par où commencer et ça se voyait sans aucune difficulté. Il commença par m'annoncer qu'il n'y avait pas qu'une histoire de mariage raté entre les deux peuples. Il y avait des séquelles bien plus profondes, des désirs incompatibles et beaucoup d'incompréhensions. Du moins, c'est ce qu'il lui semblait. Je m'impatientais, ne pouvant que lui donner raison. Les Sorciers comme les Ondins étaient des races fières. Dans mon esprit, il suffisait que Lord ou Vanille ne soient pas d'accord pour provoquer vents et marées. J'avais du mal à imaginer mon souverain capable de passer l'éponge sur un outrage, quel qu'il soit. J'avais également du mal à imaginer une reine Ondine se soumettre à quoi que ce soit. Cela dit, de là à penser que nos deux peuples puissent être en guerre... C'est pourtant ce qu'il m'apprit, évoquant des événements qui éveillèrent en moi des pulsions meurtrières, me faisant oublier le contrôle que je devais préserver sur la magie qui me permettait de paraître gentil. Au lieu de cela, le tour de mon corps semblait devenir noirâtre. Lux In Tenebris, encore et toujours, à se demander s'il ne s'agissait pas plutôt d'une malédiction. Quand j'appris que la prison avait été submergée par les flots à cause de la dame des abysses et qu'une partie des Sorciers avaient fini brûlée sur la plage, toujours à cause d'elle, oui, je pense qu'à cet instant, avec bien plus de magie, ma vengeance aurait pu être terrible. Mais si Lord lui-même ne pouvait rien faire contre elle, je n'avais aucune chance de vaincre pour le moment. L'affront était grand et devrait être puni, un jour ou l'autre. Les jours suivants, Friedrich et moi-même étions d'humeur exécrable, si bien que notre entourage commença à se poser des questions. Nous accusâmes les événements, raison valable aux yeux de tous. Pour le moment, tout allait bien mais il se pouvait que le chaos repartent de plus belle. J'avais bien du mal à l'époque à me concentrer sur l'étude ou sur mes relations sociales. Je repassais dans ma tête ce qu'avaient dû être ces événements et me maudissais de ne pas avoir pu y assister. Comment cela se faisait-il que la nouvelle n'avait pu filtrer plus vite, plus tôt ? Ma rage intérieure était si forte que j'avais du mal à me contrôler. Je voulais me venger, sur tout et rien, mais surtout sur la Dévoreuse. Je ne comprenais pas comment les choses avaient pu si mal tourner, comment d'une promesse d'union la guerre avait pu arriver. J'étais tellement en colère, fou de rage et il fallut du temps avant que je puisse de nouveau apprivoiser le mal qui grandissait en moi.

Quelques jours plus tard, une nouvelle information arriva, parlant de la fin du massacre. L'océan avait retrouvé son calme et bien que les individus soient frileux à le dire haut et fort, il se murmurait partout que tout était fini. Ça ne suffit pas à m'apaiser, loin de là, surtout en comptant les pertes. Ma race avait payé le prix fort et une telle situation ne s'était plus vue depuis longtemps. Les souverains du passé avaient mérité leur tribu mais, à présent, je n'étais pas sûr d'être prêt à affirmer que le massacre des miens avait été justifié par les actes machiavéliques de Lord. Ma vision du bien et du mal, de la justice, commençait à se former peu à peu à ce moment là, même si tout était plutôt flou dans ma tête. Je n'avais que des bribes, des pensées qui se promenaient, allaient et venaient et, finalement, me hantaient. L'on disait que les créatures marines n'avaient pas toutes quitté les côtes et qu'il restait dangereux de s'aventurer trop près de l'océan mais, à vrai dire, je n'en avais que faire. Le volcan était entré en éruption et les terres arides se voyaient recouvertes d'une énième couche de lave séchée. Tout allait devoir être reconstruit et le fait que les miens ne soient pas les seuls grands perdants me rassurait. Les statues des Alfars avaient été détruites, tout comme la cité de Dhitys. Ces temps avaient fait des ravages à bien des endroits, ce qui était plutôt plaisant, je ne pouvais le nier.


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Sam 26 Mar 2016, 19:35


La dévoreuse

Peu après la fin annoncée du chaos, je n'avais toujours aucune nouvelle de mon père. Cependant, il me fallait absolument quitter Basphel pour voir de mes propres yeux ce qu'il s'était produit sur la plage. J'étais encore jeune et mon esprit pouvait facilement être traumatisé mais mon éducation avait déjà été en ce sens. Si les Sorciers étaient des êtres sains, cela serait connu. Pire que tout, ce qui était malsain faisait partie intégrante de nos vies. Nous étions tordus, malades, fourbes et perfides. Pour nous, ceci était la plus pure des normalité et je me pliais à cette règle avec une certaine fierté. Il n'y avait que la comparaison que je pouvais faire avec les autres races qui me rappelait à quel point mon peuple était différent. Je ne comprenais pas comment l'on pouvait vouloir faire le bien, aider des êtres insipides. Contempler les massacres que les miens pouvaient engendrer me rendait extatique. Néanmoins, contempler ceux que les ennemis de mon peuple pouvait lui faire subir ne faisait que me rendre haineux, le venin de la vengeance se répandant dans mes veines petit à petit. Quand ma décision fut prise, je quittai Basphel, demandant à l'un de mes oncles de m'y autoriser. La période était trouble et puisque personne ne savait ce qu'il était advenu de mon père, la direction dut penser qu'il était inutile d'attendre des mois que mon géniteur sorte de son mutisme. Un Chancelier des Ténèbres qui ne répondait pas à l'appel avait de quoi laisser envisager le pire. Je l'envisageais également et mes émotions n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur ce qu'il convenait de ressentir. Je tanguais entre l'indifférence et une peine étrange ; la colère sans doute aussi. J'aurai probablement la réponse, un jour. En attendant, je devais voir ce que les Ondins avaient osé faire à ceux de mon espèce. Le voyage fut plutôt long, sans doute à cause de mon impatience. Je n'avais aucune idée de ce que faisaient mes frères et, à vrai dire, bien que nous devions garder un œil attentif les uns sur les autres, nous étions de plus en plus indépendants. L'adolescence nous séparait petit à petit, ainsi que nos volontés qui n'étaient pas forcément communes. Encore aujourd'hui, bien que je les sache vivants, je dois avouer que je ne m'intéresse plus à ce qui façonne leur journée. Une fois notre scolarité finie, nos chemins furent totalement différents. Quoi qu'il en soit, une fois arrivés sur la plage, ce ne fut pas l'horreur de la vue qui nous étreint mais l'ignominie de l'odeur. Les corps calcinés embaumaient encore l'air de sa flagrance de mort, de destruction. La chair calcinée aurait fait vomir n'importe qui. Je ne fus pas en reste. C'était comme si ce que je sentais entrait dans ma bouche, laissant sur ma langue un goût affreux qui se répercutait dans tout mon corps. Je me sentais fébrile et cette odeur était bien pire que le reste. Le reste ? Des cadavres gisant ici et là, noircis pour la plupart. Il ne restait plus de vie dans cet espace. Sur certain, la chair avait fondu et collait aux os comme une moule à son rocher. La plupart des vêtements n'étaient que cendre et l'on pouvait deviner parfois les restes d'un animal. Qui se serait attendu à ce que le peuple des mers brûlent leur adversaire ? C'est à peu près à ce moment que je compris qu'il ne fallait pas se laisser avoir par les préjugés. La méfiance devait toujours être de mise concernant mes adversaires car ils pouvaient chercher à se jouer de moi. La Dévoreuse avait frappé ici, usant d'un pouvoir dont personne n'aurait imaginé l'utilisation. La plus grande erreur des miens avait sans doute été de se montrer trop certains d'arriver à leur fin. Bien sûr, à ce moment précis, ma réflexion était encore limitée. Je me contentais de faire des théories sur comment ce drame était arrivé. Je trouvais ça sans doute trop gros pour penser que ça avait pu se produire. J'en étais même à imaginer une tactique de Lord. Peut-être avait-il sacrifier quelques hommes pour frapper plus fort ? Cela arrivait parfois, des coups montés de génie. Mais le futur m'indiquerait que ce n'était pas le cas. Nous nous étions juste faits balayés par le souffle ardent de la reine des Ondins. Et il n'y aurait pas de vengeance, juste le goût amer de la défaite.

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Mer 30 Mar 2016, 18:27


La dévoreuse

Peu de temps après la découverte des corps, nous nous avançâmes afin de trouver les survivants et le spectacle ne fut pas plus réjouissant. En tant que Sorcier appartenant à une famille plutôt influente, j'avais l'habitude de côtoyer les miens. Les modèles qui avaient bercé mon enfance, ainsi que mon adolescence, n'avaient strictement rien à voir avec ce que je découvrais ici. Mon père, par exemple, était un homme froid, d'une stature plutôt haute. Son visage sévère possédait des yeux semblant vouloir percer l'âme de quiconque. Sa démarche était presque mécanique, ses mots presque toujours justes, presque toujours écrasants pour celui qui osait lui tenir tête dans un débat. Il avait l'art et la manière de faire respecter ses volontés et si autrui pouvait penser avoir le choix, il ne l'avait nullement. Souvent, d'ailleurs, il se plaisait à rajouter à la fin de ses phrases « Bien entendu, vous avez le choix. ». Cependant, ce simple fait, ces simples paroles, laissaient entendre l'inverse. Personne n'avait le choix en sa présence. Mes oncles étaient de la même trempe et, souvent, l'on n'avait qu'à les observer pour savoir qu'ils étaient mauvais. La magie noire laissait des traces non négligeables. Je ne trouvais pas ça horriblement moche. C'était... simplement différent. Ça donnait une certaine prestance, une aura d'horreur, quelque chose que j'aurai moi-même aimé posséder car, après tout, là était le signe d'une puissance certaine. J'avais donc toujours été entouré de Sorciers particulièrement influents et maléfiques, fourbes. Ce que j'avais sous les yeux, par contre, n'avait rien à voir. Les hommes et les femmes qui avaient survécu étaient assis, chacun essayait de soigner ses blessures comme il le pouvait. Ils n'avaient rien de noble ou d'impressionnant, si bien que je fus choqué, bien plus que par leur état physique. C'était ce qui ressortait de leur psychologie qui me minait. Les traits de leur visage respiraient la douleur et la défaite. C'était presque insupportable. Pendant quelques secondes, je souhaitai leur mort. Personne ne pourrait me faire croire que ces derniers pourraient un jour redevenir fiers et insoumis. Je les voyais comme des larves à cette époque et, aujourd'hui encore, en me remémorant ce souvenir, je sens une boule se former dans mon estomac. J'aurai été plus puissant, sans doute aurai-je finis le travail des Ondins. Je ne comprenais pas comment ces derniers avaient pu battre en retraite. S'ils étaient encore vivants, n'était-ce pas ce que cela signifiait ? Peut-être ne faisais-je alors que déverser ma propre frustration sur eux. Néanmoins, il était certain que je n'allais pas les aider à se remettre. Je voulais surtout comprendre ce qu'il s'était passé. Ils étaient tous brûlés, certains bien plus que d'autres. Dans des coins, des corps étaient allongés, calcinés mais visiblement encore vivant. C'était délicat de soigner de telles blessures. Nous n'étions pas les meilleurs mages en ce qui concernait la magie bénéfiques. Mon père, lui, pour se régénérer, aspirait l'énergie d'autrui, jusqu'à ce que la personne tombe inconsciente ou meurt, dans certains cas. Pratique et maléfique, rien qui affaiblissait celui qui souhaitait se soigner lui-même. J'espérai, moi aussi, quelque part, pouvoir user d'une telle pratique bientôt. J'avais, cependant, à l'époque, beaucoup de choses à apprendre. Il serait mentir de dire que je n'eus pas une période de faiblesse. Je me complaisais dans mes petites manipulations, faisant de Basphel mon terrain de jeu en oubliant qu'à l'extérieur des murs de cette école, il y avait un monde bien plus vaste et qu'il me faudrait redoubler d'efforts si je voulais un jour avoir la main mise sur ce dernier. J'appris que le combat sur la plage n'en avait pas réellement été un. Si les Sorciers s'étaient protégés contre l'eau et les éventuelles attaques aquatiques des Ondins, ils n'avaient su résister au feu. Je le savais déjà mais l'apprendre de la bouche des concernés me rendit encore plus fou de rage. Quand je demandai où était Lord, on me rit presque au nez, de sarcasme. Ils étaient déjà mal en point, qu'un adolescent à l'allure fragile leur demande si le roi se déplaçait dans ce genre de situation était la goûte d'eau qui faisait déborder le vase de leur patience. J'aurai pensé qu'il aurait été là mais, avec le recul, je pense simplement que si l'Empereur Noir avait été présent, les choses se seraient sans doute déroulées autrement. J'appris, d'ailleurs, quelques temps après, qu'un accord de paix avait été signé entre nos deux nations. Je ne savais qu'en penser mais mon oncle me dit que vu la situation, la chose était préférable. Ça aurait pu être pire selon lui.

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