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 [LDM ½ Event] - La fin d'une terre.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Jeu 07 Avr 2016, 23:05


La fin d'une terre


« Harësh... » fit Mishkä en entrant dans la pièce où se trouvait son frère. « Qu'est ce qu'il y a ? ». « Le niveau de l'eau semble encore avoir augmenté... ». « Hum... je pense que c'est passager. Avec les événements récents, le continent doit se remettre, c'est normal... ». Sauf qu'il n'y avait rien de normal à cela. Plus les jours passaient, plus il semblait que celui que l'on nommait Matin Calme sombrait dans le silence apaisant de l'Océan. L'on ne s'en rendait pas compte au milieu des terres mais, petit à petit, à la manière dont on s'aperçoit d'une épidémie, l'inquiétude commença à germer dans le cœur des marins. Les Orishas qui vivaient au Port connurent bien vite quelques déboires. Au début, ce ne fut que des incidents mineurs, comme quelques fuites d'eau dans les caves, puis, plus le temps passait, plus les dégâts s'accentuaient. « Mishkä ! » cria l'homme, sur l'une des marches de l'escalier qui menait à son sous-sol. Son frère arriva, voyant lui aussi ce qui s'imposait à l'autre : de l'eau, partout, montée à plus de cinquante centimètres. Le souffle court, Mishkä murmura : « Nous devons prévenir la capitale... le continent va sombrer... ». Après cette découverte, l'on vit arriver plusieurs autres Orishas en renfort. Même si la certitude de la fin du continent n'était pas absolue, il ne faisait aucun doute que les dommages allaient être conséquents. Il fallait sauver les meubles, prévenir la population. Des soldats se déplacèrent, des navires vinrent des quatre coins du monde. Certains criaient déjà à la malédiction, venue tout droit des Ætheri ou de Sympan. Les Hommes avaient tourné le dos à l'un ou l'autre et celui qui était en reste les punissait. D'autres disaient qu'il n'était pas trop tard, qu'il fallait prier et espérer que les choses se calment. Les derniers n'avaient plus aucun espoir. Quelle que soit la cause de leur malheur, celle-ci réduirait à néant le continent. Une femme, un jour de marché, révéla une vision qu'elle avait vu en rêve, scandant à tous ceux qui souhaitaient bien l'écouter ce qu'elle avait pu observer. « Les deux forces s'affronteront ! Et de leur union naîtra l'enfant de la destruction ! Il s'abattra sur nos terres et elles exploseront ! ». En temps normal, elle était considérée comme une folle mais, puisque les tensions ne cessaient d'augmenter, on la prit au sérieux. Et si elle avait raison ? S'il fallait partir définitivement ? Si la terre s'effondrait pour de bon ? Le mouvement de masse qui en découla fut légèrement chaotique. Les commerçants fermaient les commerces et si, au début, une minorité voulait fuir, l'idée se répandit dans les esprits. Et ils avaient raison, car un autre événement allait s'occuper de faire sombrer le Continent du Matin Calme pour de bon.

Debout sur le toit des Parchemins du Temps, un homme attendait. Patient, ses yeux étaient fermés. Ses longs cheveux bleus clairs voletaient sous les coups d'un vent qui semblait lui être soumis. Il voyait sans avoir besoin d'ouvrir ses paupières. Quand l'autre arriva, alors, il redressa légèrement la tête, murmurant doucement : « Delta... ». « William. » répliqua le brun avec un sourire mauvais. « N'as-tu pas honte de ne point reconnaître la puissance du Créateur ? De te placer contre le Mârid que tu considères comme un ami. ». Visiblement, ils n'avaient pas la même notion de l'amitié. L'Esprit du Temple sourit à son tour. « N'as-tu pas honte d'être la marionnette du plus grand complot de notre histoire ? Quant au reste, ne m'insulte pas. Que les Génies pensent, que dis-je, que le monde pense que ce pantin fade que vous avez placé à la tête des Djinns est mon ami, peut-être, mais je pense encore pouvoir reconnaître Naram-Sin. ». « Le plus grand complot ? Ton esprit est malade mon pauvre. Mais ne t'inquiètes pas, je réglerai ton compte comme je l'ai fait avec Hans. Vous ne méritez pas de vivre, vous qui avez perverti ce monde de vos ignominies. ». « Tu es bien plus ignoble que nous le sommes. Crois-tu sincèrement que tout ceci n'était pas orchestré ? Que ce monde n'a pas souffert de la volonté seul de Sympan ? Il lui fallait une excuse, une raison pour que les Hommes le ramènent. Et, à présent, il est si faible qu'il a besoin d'un chien pour que le monde penche en sa faveur. Tu aboies très bien, Delta. ». Il y eut un silence, une seconde d'éternité.

« C'est mal élevé d'admirer un tel combat. Que dit la Justice ? ». « La Justice dit que les Hommes vont comprendre... comprendre pourquoi les Ætheri se battent à travers eux et non pas directement entre eux. ». « Je ne parlais pas des conséquences, je parlais du camp qui sera vainqueur. ». « Alors, dans ce cas, la Justice espère que tous sortiront perdants de ce duel, même elle. ».

« Maman ? C'est quoi ça là haut, dans le ciel ? ». La jeune femme qui portait l'enfant leva les yeux pour suivre le doigt de son fils. Il y avait des tâches, des petites tâches noires ou marrons, qui semblaient devenir de plus en plus grosses. « Je euh... ». Elle l'ignorait totalement. Pourtant, ça se rapprochait, si bien que les Hommes finirent pratiquement tous dehors. Le bruit courait comme la peste et l'horreur ne tarda pas à envahir les cœurs lorsque tous ici comprirent que ces « choses » allaient s'écraser sur eux. Entre les bâtiments, William et Delta se faufilaient à une vitesse qui n'était pas visible pour des Mortels. Le premier bloc s'abattit proche de l'Æther qui l'évita de justesse. S'en suivit une danse de ces morceaux de cailloux qui venaient du ciel. La Magie de Delta heurtait celle de l'ancien Esprit du Temple dans des éclats bleutés. Le quartier résidentiel fut presque réduit à néant en quelques secondes, les trous produits par les impacts immensément profonds et larges. Personne ne sut réellement ce qu'il s'était passé, qu'il s'agissait d'un combat entre deux êtres d'une puissance colossale. Personne ne sut donc la finalité. Par contre, ce que les Terres entières surent, c'est que le temps du Continent du Matin Calme était compté, qu'il y avait des survivants qu'il fallait secourir, qu'il y avait des richesses à sauver, ne serait-ce que les livres des Parchemins du Temps. Qu'il faille s'y rendre par altruisme ou par intérêt, il fallait y aller tout de suite, sous peine de voir le tout englouti à jamais dans l'Océan.

1093 mots

Explications


Salut salut =)

Du coup, pour ce LDM ^^
- Des individus remarquent que le niveau de l'eau augmente. Le bruit commence à courir sur le Continent du Matin Calme que ce dernier risque de disparaître, englouti dans l'Océan. Les Orishas viennent à la rescousse ainsi que d'autres races, afin de reprendre ce qui appartient à chacun et aider les gens qui le veulent à s'en aller.
- Des jours plus tard, une pluie de ce qui semble être des gros cailloux venus du ciel s’abat sur le Continent, détruisant la majorité des quartiers et des bâtiments sans que personne ne comprenne pourquoi. Il ne fait plus aucun doute que les terres vont sombrer ^^  

Concrètement, vous avez plusieurs possibilités de jeu :
- Soit vous êtes présents au début, quand on découvre que le Continent va sombrer, peut-être. C'est un peu tendu mais moyennement la panique. Faut juste aider les gens à s'en aller, prendre ce qu'il y a à prendre etc.
- Soit vous êtes présent pendant le combat qui oppose Delta et William. Vous ne les voyez pas eux mais vous allez genre... faire dans votre culotte parce que c'est quand même assez inédit comme situation où le ciel vous tombe sur la tête.
- Soit vous arrivez après et là ben... concrètement, beaucoup de corps à moitié déchiquetés, du sang partout, des cris, des pleurs, le continent qui craque, qui se remplit d'eau, les monuments qui s'effondrent un peu plus chaque minute qui passe. Un temps compté pour sauver ce qu'il y a à sauver.

Pour l'event, si votre rôle principal est de sauver/tuer un groupe de religieux d'un camp, de sauver des objets de culte, d'aider à déplacer un lieu de culte etc, vous pouvez donner +1 à votre camp ou -1 au camp adverse. Bien sûr, on s'entend, si vous faites 5 lignes sur le sujet, ça ne compte pas, faut que ça prenne votre message à un bon 70%.

Vous avez jusqu'au 07/06, 23h59 pour poster =D

Gain(s)


○ Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix
OU
○ Pour 1300 mots : Une orbe qui vous permet de connaître l'alignement d'un individu par rapport à un choix donné (pro-Sympan/pro-Aetheri, bénéfique/maléfique, homosexuel/hétérosexuel/bisexuel)

Pour 450 mots de plus, soit 1350 ou 1750 mots en fonction de votre choix : Un point de spécialité supplémentaire.
Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains

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Ven 08 Avr 2016, 23:35


Yulenka était dissimulée en dessous d'une épaisse cape sombre. Elle avait rabattue la capuche sur sa tête, cachant son visage du reste du monde. Elle avait entendu que cette région du monde serait sous le joug du courroux des dieux.... Sauf que personne ne savait s'il s'agissait du courroux de Sympan, ou de celui des Aetheri. Néanmoins, elle avait besoin de voir cela de ses propres yeux. De constater les prémices de ce qui finalement, les attendait mais surement en pire. Elle poussa un soupire. La situation était encore plus catastrophique qu'elle ne se l'était imaginé. En même temps, quelque chose lui disait que les inondations n'étaient pas les seules responsables du carnage ambiant. Elle avait rarement vu les os déchirer les gens et les réduire à l'état de boulettes de viande, parfois fumantes ! Que tout cela était curieux.... Un témoins lui avait dit que des pierres et des gros rochers étaient tout simplement tombés du ciel, certains étaient même enflammés. Yulenka l'avait observé s'enfuir avec de grands yeux ronds. Et elle ne put s'empêcher de se dire.... Qu'elle aurait adoré avoir ce genre de pouvoir et de puissance ! Vu le massacre que cela pouvait occasionner, sans parler des dégât monstrueux en termes de matériel et d'infrastructure, c'était juste divin !

Elle lâcha un léger soupir, songeuse. L'espoir faisait vivre il paraissait. Mais il n'était plus l'heure de rêvasser ou de jouer les touristes dans le coin. Les lieux étaient entrain de disparaître sous les eaux, et l'endroit n'était définitivement pas sûr. Il lui fallait partir se mettre en sécurité.... Tout comme le faisait ces personnes qui transportaient avec eux.... Des reliques et des objets de cultes. Pas n'importe lesquels, des cultes d'Aetheri.... La tentation était si forte, si poignante.... Mais ce n'était pas sérieux l'endroit tombait en miette, c'était dangereux.... En fait cela résonna chez la vampire comme un défi supplémentaire, le petit piment qui relevait l'affaire. Affaiblir l'ennemi en terrain instable ! Une véritable petite chouquette recouverte de pépites de sucre et fourrée à la crème fouettée à la vanille. Et dire que certains doutaient du penchant maléfique de la vampiresse..... Elle cachait juste bien son jeu. Elle fut d'ailleurs surprise de voir qu'il y avait des gens qui s'occupait d'évacuer les lieux de cultes de leurs objets et de leur contenu de manière générale. Elle n'eut pas de mal à conclure que ceux qui se dévouaient à cette tâche contre vents et marais, devaient être sans nul doute de fervents croyants.

Qu'elles étaient mignonnes ces petites cibles vivantes qui s'activaient dans tous les sens. La vampiresse regarda autour d'elle.... Panique, chaos et désolation. Autrement dit, personne ne faisait trop attention à autre chose que sauver sa vie. Sauf pour ceux qui allaient subir sa présence, mais ils ne pourraient bientôt plus témoigner. Elle entra donc dans l'arène. Le sol instable s'effritait sous ses pieds et elle devait faire attention à ne pas tomber. Mais en parlant de chuter, il y avait un pan de mur très salement amoché qui menaçait de s'effondrer pour peu qu'on lui accorde un petit coup de pouce.... Et heureuse coïncidence, un dévot les bras chargés de statuettes se précipitait justement en cette direction. C'était à croire qu'on lui servait sur un plateau, enfin si ce n'était que le pauvre bougre cherchait juste à fuir en sauvant ce qu'il pouvait. Yulenka dégaina son arme, et sa chaîne se déplia jusqu'à ce que le fléau qu'elle avait au bout vienne percuter le pan de mur.... Qui s'écroula lourdement sur le pauvre hère en dessous. Le fracas assourdissant, ajoutait aux cris ambiants, firent qu'on n'entendit pas le craquement des os de cette première victime. Et de une.... Yulenka continua de s'approcher, faisant attention où elle mettait les pieds, et évitant les débris qui continuait de tomber.

Elle passa à côté du mur qui avait tué sa proie, et elle vit les statuettes de bois, épargnées. Plus pour longtemps puisqu'elle usa de son feu sombre pour les embraser et les réduire en cendre. Elle détruirait non seulement les hommes, mais aussi le symbole. Elle s'approcha d'un petit groupe de trois personnes, qui chargeait une charrette improvisée de tout ce qu'il pouvait, parchemin, objet de culte, etc. Les observant tout en s'approchant, elle observa que l'un des hommes avaient à sa ceinture une grande dague. Encore une autre idée de jeux lui vint à l'esprit. Tout en esquivant un morceau de plafond ou de toit, elle reprit son arme en main. Elle s'était placée de manière à être dans le dos des trois personnes visées, qui de toute manière étaient très occupée à récupérer ce qu'ils pouvaient. Elle brandit son arme pour que la tête de son fléau aille frapper le sol non loin d'eux, et que son pouvoir d'onde de choc les fasse chuter par terre. Ce qui fut une réussite, mais qui aggrava également l'état de la route.... Elle se dépêcha alors d'aller à l'encontre des hommes très légèrement surpris, et fit mine d'aider l'homme qui avait une dague.

En réalité, elle en profita pour user de son aliénation sur lui. Elle glissa ses lèvres à côté de son oreille et lui ordonna tout bas d'aller exécuter ses deux compagnons. Chose que l'homme fit sur le champ. Il éventra son premier camarade, qui s'effondra en lui adressant un ultime regard d'incompréhension et de douleur. Le second, choqué mais averti, offrit un peu plus de résistance. Il avait essayé de ramener son ami à la raison, de se défendre. mais il était désarmé. Et finalement il connu le même sort que son camarade. Sa besogne accomplie, elle lui ordonna alors de pousser la charrette dans les eaux, jusqu'à ce que sont contenus soit emporté au loin. L'homme obéit, et s'en alla ruiner ce qu'il avait tenté de sauver, les eaux n'épargnerait pas les objets. Tout comme elle n'épargnerait pas l'homme, qui allait indéniablement ce noyer, surtout avec le flot de débris que véhiculait l'eau. Yulenka laissa échapper un petit rire en voyant son petit esclave docile aller se suicider gentiment. C'était.... jouissif. Certainement cruelle et odieux pour bien des personnes. Mais ce n'était pas comme si elle se souciait de ce que pensait les gens.

Le sol se déroba soudainement sous ses pieds, et la jeune femme eut tout juste le temps de faire un bon en arrière. Il y avait encore beaucoup de ces petits convois de sauvetage du culte, et pas mal de dévots, et hélas lui fallait partir.... Mais pas sans un dernier coup. En temps de guerre, il fallait savoir affaiblir l'ennemi, lui saper le moral et le faire douter.... Et la situation était propice à une petite mise en scène. Personne ne savait si cette catastrophe était l’œuvre de Sympan ou des Aetheri ? Elle allait leur donner une réponse. Ou plutôt, elle avait rendre encore plus confus une situation pourtant déjà bien embrouillée. Elle repéra un convoi qui était parvenu à s'éloigner suffisamment de la zone de danger, et qui s'était reculé vis à vis des autres. Certainement dans l'idée pertinente de se mettre à l'abri. Yulenka se hâta de les rejoindre. Dans la cohue qui régnait, quelqu'un qui courait loin de la zone sinistrée, ça n'avait rien d'étonnant. A l'exception du fait que la vampiresse courait bien plus vite qu'une personne lambda. Elle rejoignit rapidement son nouvel objectif. Vérifiant rapidement que personne ne faisait attention, et toujours en usant de sa vitesse, elle se saisit de sa seconde arme, sa lame, et égorgea de manière rapide et méthodique les trois pauvres hommes.

Une fois cela fait, elle fit pousser quelques ronces épaisses pour s'enrouler autour des cadavres et les maintenir dans une position qui faisait penser à un sacrifice. Les cadavre formaient ainsi un triangle, et au centre de ce triangle, elle plaça la charrette avec ses objets religieux, et elle y mit le feu. Serait-ce l’œuvre de Sympan ? Ou de partisans de Sympan ? Le doute persisterait. Et même si cela ne marchait pas, elle avait contribuer à la diminution des Pro-Aetheri, et à la destruction d'objets nourrissant leur influence. Elle n'avait pas perdu sa journée. Elle se tourna de nouveau vers ce lieu qui parvenait à être encore plus en ruine et désolé que lorsqu'elle était arrivée. Elle n'avait plus qu'à espérer que ce genre de catastrophes ne se rependraient pas partout dans les terres de ce monde. Du moins surtout pas dans les zones où se réunissent les vampires ! Elle disparu dans le chaos qui régnait, laissant derrière elle des cadavres qu'elle n'étaient même pas sûre qu'on remarquerait.

Mots + gains : 1516 Mots => 2 points d'intell pour Alyna mon compagnon sirène et + 1 Sympan
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Sam 09 Avr 2016, 02:26


Raphaël était accroupit sur le bord d’un ponton, l’eau lui montant jusqu’aux chevilles, trempant ses bottes, et sa cape, mais cela n’avait pas d’importance. Il avait rabattu sa capuche sur sa tête, couvrant le haut de son visage. Avec les derniers événements qui s’étaient passés pour lui. La traque qui continuait avec tous ces types qui voulaient le tuer. Il arrivait plus facilement à les semer maintenant, il avait fini par prendre le coup. Et, pour cette fois, il s’était simplement téléporté d’un continent à un autre, brouillant ainsi les pistes. Mais il ne voulait pas être imprudent. De toute façon, il n’était pas là parce qu’il fuyait quelque chose. Au contraire, il était là par curiosité et inquiétude. Il avait entendu dire que le niveau de l’océan montait dans les parages, et il avait voulu vérifié plus qu’avec simplement sa vision du présent. Il ne voulait pas  tomber dans le piège que lui offraient ses pouvoirs. Devenir complètement hors des choses, des gens, devenir insensible. Simplement regarder le monde ne lui suffisait pas, il voulait vivre dedans. Peut-être parce qu’il était encore jeune et qu’il n’avait pas vu énormément de choses, d’horreurs. Pas autant que les autres comme lui.

Comme beaucoup, Raphaël se demandait comment, et pourquoi cela se produisait. Beaucoup parlaient de punition divine, ou un truc comme ça. Si c’était la réalité, alors qui leur avait envoyé ce malheur, et à quoi cela leur servait-il ? Il ne pouvait pas comprendre le sacrifice de tout un continent, de tous ses gens. Mais ce n’était peut-être pas une punition. Cela pouvait être une conséquence de… De quoi ? La guerre ? Un simple caprice ? Autre chose ? Qu’importe, tout ça n’avait pas tellement d’importance pour le moment. L’Elémental devait simplement faire ce qu’il pensait juste. Se relevant, il se téléporta au temple de Sympan le plus proche. Il aurait aimé pouvoir aidé tout le monde, peu importait leur croyance, mais les croyants aux Aetheri tenteraient plutôt de le tuer. « Eh mec ! Je sais pas ce que tu fous là, mais vient nous aider ». L’interpella un homme alors qu’il venait de débarquer. L’inconnu lui fourra un sac dans les bras, assez lourd, qui le fit reculer de quelques pas. « D’accord ». Soulevant légèrement le sac, il aperçut des figurines, et différents symboles. Il n’avait jamais été doué dans le fait d’honorer quelque chose, ou quelqu’un, mais il devina plutôt facilement que c’était des objets dédiés à la gloire de Sympan. Quoi ? Pourquoi ces gens préféraient sauver des symboles de Sympan plutôt que de prendre des vivres, des choses importantes ? Ils n’avaient pas besoin de ça pour prier non ? « Oh ! Tu bouges ! Suis ces gars, là. Aller, grouille-toi ! ». Lui cria l’homme qui lui avait fourré le sac dans les bras. Sans attendre, Raphaël tourna sur ses talons, et suivit le groupe. Il ne comprenait toujours pas, mais il préférait ne pas faire de vagues, et suivre le mouvement pour une fois.

Raphaël fit un certains nombres d’allers-retours sans faire de pause, mettant à rude épreuve ses capacités physiques. Il essayait au maximum de prendre des choses utiles. Après plusieurs jours ainsi, le bateau partit enfin. Beaucoup lui demandèrent d’embarquer maintenant, mais il refusa. Son instinct lui disait que ce qui se passait ici n’était pas encore terminé, et il voulait voir ce qui provoquait l’engloutissement du continent. Il voulait savoir. Peut-être qu’il n’aurait pas de réponses, mais il voulait savoir. Pendant ce temps, il continuait d’aider au maximum les gens qui cherchaient réconfort dans le temple de Sympan. C’était important de se sentir utile dans ce genre de moment, et il ne voyait pas quoi faire d’autre. Raphaël ne savait toujours pas ce qu’il devait faire par rapport à cette guerre. Habituellement les Maîtres restaient en dehors de tout sauf exception. Mais ici, que devait-il faire ?

Raphaël surveillait une majeure partie du continent, essayant de trouver ce qui n’allait pas, d’anticiper ce qui allait se passer. Et il put surprendre une conversation. Deux hommes, sur un toit. Aussitôt, il reconnut William. Ce type l’avait tué. Enfin non, une illusion de ce type provoqué par Ortance l’avait tué. Mais il ne pouvait pas oublier la sensation de mort qu’elle lui avait fait connaître. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’ils se racontaient, mais une chose était sûr, ça n’allait pas bien finir. Et rapidement, ils se mirent à se battre. Ils bougeaient tellement vite que même avec sa vision, il était totalement incapable de voir leur mouvement. Le teint de Raphaël devint livide. Il n’aurait peut-être pas dû regarder ça… Il n’était pas prêt pour ça. Soudain, une vielle dame, qu’il avait aidé un moment vint le chercher. « Raphaël ! Dehors, il y a… Tu avais dit de te prévenir si… ». Elle le prit par l’épaule, et le secoua, le sortant un instant de sa terreur. Sautant sur ses pieds, l’Elémental courut dehors, faisant comme tous, il regarda le ciel. Plissant les yeux, il essaya de distinguer  ce qui tombait. Une explosion Se produisit non loin. Courant vers le bruit, Raphaël arriva rapidement sur les lieux, et vit un énorme rocher. Aussitôt après, d’autres impacts ce firent entendre partout. Et la panique débarqua juste après. Les gens se mirent à courir dans tous les sens, se bousculant, marchant sur ceux à terre, complètement terrifié et hystérique. Et Raphaël lui, il restait bouche-bée devant le rocher. Il savait ce qui se passait, et il avait peur. Une peur terrible qui le clouait au sol, l’empêchait de bouger. Il n’avait pas peur facilement, mais là… C’était trop.

Soudain quelqu’un le bouscula, le jetant au sol. Il se redressa, et secoua la tête. Il devait se reprendre. Mettre la peur de côté. Bondissant sur ses pieds, il entendit des cris au temple de Sympan, et s’y précipita. Là, plusieurs adeptes étaient à genou, priant pour que leur dieu les sauve, alors que tout se détruisait autour d’eux. « Qu’est-ce que vous foutez ?! ». Hurla Raphaël. Se précipitant vers eux, il en attrapa un par le bras, et, grâce à l’adrénaline, il réussit à le mettre debout. « Bande d’idiots ! ». Cria-t-il, le secouant pour que l’homme sorte de cet état catatonique. Que croyaient-ils ? C’était les Dieux qui provoquaient ça. Prier ne servait à rien. Personne ne viendrait les sauver. Et rester dans cet endroit ne les protégerait sûrement pas. Ils allaient tous mourir… Secouant la tête, Raphaël essaya de se reprendre, sentant la peur l’envahir à nouveau. Comprenant qu’il n’y arriverait pas, il utilisa son pouvoir du grain de folie. Cela suffirait un moment.

Lâchant l’homme, il créa des fouets d’eau, attrapant les différents hommes et femmes ici pour les réveiller. « Vous allez vous bouger oui ! ». Cria-t-il encore une fois, et il obtint enfin une réaction de leur part. En particulier lorsqu’un rocher traversa le toit, et écrasa l’un de leur membre. Ils se relevèrent et se mirent à courir en tous sens, bousculant Raphaël, qui finit à nouveau au sol. Il n’eut pas le temps de leur crier après qu’une autre roche s’écrasa non loin de lui. Les fissures dans le toit se firent de plus en plus menaçantes. Se relevant à quatre pattes, et toussant pour essayer d’évacuer la poussière dans ses poumons, l’Elémental regarda autour de lui. Un autre cri se fit entendre, juste derrière la statue. Un cri d’enfant. Se mettant de bout, il courut vers l’enfant, ce dernier tremblant comme une feuille, et le prit dans ses bras. Il ne lui proposa aucune parole rassurante, car il était déjà incapable de se rassurer lui-même, cela ne passerait pas, même pour un enfant. Raphaël se retourna, et se mit à courir vers la sortie, essayant d’éviter les rochers qu’il réussissait à anticiper. Mais autre chose vint. Le toit commença à s’écrouler. L’effondrement de la pierre fit trembler le sol, ce qui le jeta au sol. Il roula sur le côté, serrant toujours le gamin dans ses bras. Une pierre roula elle aussi, finissant sur sa jambe. Il se mordit la joue jusqu’au sang pour éviter de crier. Elle n’était pas cassée, il le sentait, mais c’était douloureux. Se relevant, il regarda le petit, s’assurant qu’il aille bien. Il n’avait pas l’air blessé. Tant mieux. Tournant la tête vers sa jambe, il tira un peu dessus pour voir s’il arrivait à la débloquer, mais rien. Bon, il devait vite trouver quelque chose pour se sortir de là. Attrapant le gamin, il suivit son instinct, attrapa une planche assez large, et se téléporta, au seul endroit qu’il pensait être sûr, l’océan, à quelques centaines de mètres du continent. Il posa l’enfant sur la planche, et se laissa aller, tenant leur canot de fortune pour qu’ils restent ensembles. Ils regardèrent la destruction du continent, impuissant face au combat des Dieux. Raphaël serrait les dents, terrifié et horrifié par ce spectacle. Il détestait être impuissant. Il se détestait tellement de ne rien pouvoir faire. Il avait pourtant essayé de sauver autant de monde qu’il le pouvait, des gens croyants en Sympan. Comme cet enfant qui pleurait, et priait ce dieu, les yeux fermés pour ne pas voir l’horreur qui se déroulait devant leurs yeux.


1526 mots

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Dim 10 Avr 2016, 19:18


La maison était sombre, les volets avaient été fermés depuis longtemps et, entre les murs de bois, personne ne parlait. Pas même le chuchotement du gamin. Dæmon, maitre des lieux, jouait distraitement avec la fumée s'échappent du bol plein de bâtons d'encens. L'ambiance était lourde, catatonique, paralysant quiconque se trouvait dans le grand salon rustique. Discrètement, un petit bruit de toux se fit entendre, avant de rapidement se calmer. Pourtant, cela suffit à réveiller l'homme de ses pensées conscientes. En face de lui, sur un fauteuil, son Orine regardait une lettre, lisant à la lueur d'une bougie, son contenue. Dehors, devant la porte, la rue du quartier résidentiel grouillait de monde. Beaucoup de personnes criaient, et les gens étaient de plus en plus bruyants. Le démon toucha une de ses tempes, essayant d'atténuer le mal de tête qui pointait. Zane, peu à même au silence, dit à voix haute, brisant le charme « Il se dit que le continent subit encore des dégâts liés aux anciens évènements. J'ai entendu madame Therby affirmer qu'il fallait partir aussi vite que prévu. Elle a quitté les lieux hier soir, avec sa famille. » Les yeux rouges, luisant d'une lueur malsaine, se braquèrent sur son Orine. Sans ouvrir la bouche dans un premier temps, il détailla la position du garçon, sa tête se posant sur le poing accoudé au canapé. Le petit était tout agglutiné dans un fauteuil dur, au tissu qui couinait sous son maigre poids dès qu'il bougeait.
Le maitre inspira longuement, avant de dire « Viens ici. », « Tu... » Dès qu'il commença sa phrase, Dæmon le fit taire d'un regard. Zane arriva alors d'un pas lent, dans son voile maintenant à peine sa pudeur voilée. L'homme vint doucement effleurer sa peau sous ses habits, constatant la fraîcheur de ses chairs « Et alors... ? Devons nous partir ? », « Je... Je ne sais pas... Attend... » L'Orine attrapa ses poignets, sans forcer, l'incitant à ne pas plonger ses mains sur des points sensibles « Je veux... juste nous préserver. Je suis... allé au port la dernière fois... les marins sont effarés, ils ne peuvent même plus... attend... ah... prendre la mer... Dæmon je... », « Nous préserver hein... ? » Il était vrai que depuis quelques temps, les résidents du continent étaient particulièrement agités. Pourquoi ? Le Démon ne savait pas et il s'en fichait bien mal. La guerre, l'effondrement du monde, les dieux... Tout lui était égal. Lui, la seule chose qu'il désirait au fond, c'était qu'on le laisse tranquille et qu'il puisse réaliser ses sombres desseins, seul. Que personne ne le chasse, et qu'il ne chasse personne.
Seulement Zane, son Orine, sortait assez régulièrement pour entendre les ragots et les rumeurs. Il rencontrait du monde au marché, se familiarisait avec des bonnes dames, nobles ou pas, et discutait avec elles, quasiment à chaque sortie. Une fois de retour, il racontait tout au Démon, qui avisait des nouvelles. Jamais il ne lui avait menti et jamais il ne le ferait. Il n'en avait pas le coeur, ni la possibilité. Depuis plusieurs mois maintenant, depuis qu'ils vivaient ici en somme, le vilain se faisait bien moins violent qu'avant. Moins cru, moins sévère, il blessait également moins l'Orine lors de leur nuit. Vivant dans le noir constamment, évoluant dans une semi-pénombre éclairée seulement de bougies et petites sources de lumières, rare étaient les fois où le maitre sortait.
Si le continent était vraiment à mal, et qu'ils doivent partir, ce serait enfin une bonne raison que de suivre cette voie, pour échapper à tous ses acolytes. Il se fondrait dans la foule lors des départs en masse, et disparaitrait dans le monde, sans laisser de trace « Y a-t-il des évacuation de prévues ? », « Pas pour le moment. Les rumeurs vont bon train, mais il n'y a aucun communiqué officiel. », « Si tu es allé au Port, tu as pu voir s'il y avait des bateaux de croisière ou de transport de marchandises qui étaient en train d'être mis à l'eau ? », « Aucun, seulement des navires étrangers, ou des voiliers d'expédition. », « Bien... Nous attendrons demain ou après-demain, de voir si... » A l'extérieur, un bruit retentit, et la terre en trembla. Prenant à peine le temps de revêtir son apparence coutumière, Dæmon se précipita à l'extérieur. Le ciel était en train de tomber littéralement en lambeaux. Le tableau dépeint devant lui était simplement inexplicable. Les gens autour criaient de plus en plus, alors que d'autres sortaient des décombres avec beaucoup de mal. Les plus aguerris se reprirent immédiatement, mettant alors à profit l'unicité des Hommes pour aider les malheureux touchés par l'évènement « Zane ! », « Je suis... là. » L'Orine sortit, constatant avec effroi la même scène. Le Démon entra dans sa maison, attrapa des parchemins, et les affaires les plus importantes, avant de sortir à nouveau, effrayé par le spectacle qui se déroulaient sous ses yeux. L'Orine était en train de pleurer, priant de tout son soûl. Dæmon l'attrapa par la taille, le juchant sur son dos, avant de se mettre à courir en direction de l'Océan. Bousculant des gens, reprenant son apparence démoniaque pour qu'on le laisse passer plus facilement, il finit par arriver sur le littoral. Sans même s'arrêter, il sortit ses ailes, et sauta, se servant de l'impulsion pour fuir. Fuir vers Mégido.

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Lun 11 Avr 2016, 23:32


~La fin d'une terre~



Jhælynra

Une main lourde et puissante poussa la porte en bois sculpté de la chambre. De son pas d'éléphant, il vint au chevet de la malade, s'asseyant sur le lit, l'emportant presque avec lui dans le creux qu'il créait par son poids. Doucement, ses doigts décrivirent le visage pâle de sa soeur, s'arrêtant sur ses lèvres de plus en plus sèches. Attrapant un linge qui trempait dans la bassine au pied du lit, il essora le tissu pour le porter sur la peau craquelée de la femme. A ce contact frais et rassérénant, elle inspirant grandement, ouvrant les yeux. Elle battit des cils avec difficulté, avant d'ouvrir la bouche pour parler. Le Gladiateur attrapa sa main, baisant le dos de celle-ci avec amour《 Ma douce sœur... Reviens moi vite. 》 Jhælynra sourit, autant que faire se peut《 Je... 》 Elle toussa, et le blond l'aida à se redresser un peu. Il lui servit à boire, remarquant qu'elle tremblait comme une feuille. Non pas qu'elle avait froid, mais elle était tellement faible que même le verre d'eau était difficile pour elle《 Ne force pas. Ménage toi, tu es si fragile Chess... 》 La jeune femme implora son frère de ses grands yeux, avant de toucher son genoux. Elle regarda sa main décharnée, lisser le tissu de cuir, avant de remonter vers sa cuisse, dessinant des arabesques sur la peau de bête. Des larmes coulèrent, venant briser l'harmonie fraternelle《 Qui a-t-il ? Jhæ, ne pleure pas, je t'en supplie. Tout, mais pas tes larmes. 》 《 Prends moi dans tes bras, Sabrar. 》 L'Alfar releva ses yeux vers lui, et il se redressa pour venir complètement sur le lit. Se débarrassant de son veston brodé, il attrapa sa soeur à bras le corps, venant s'allonger sur elle, appuyant légèrement de son corps sur le sien. Il était si fin... Il allait la briser. Lui, le Gladiateur de l'Arène. Ce frère au corps d'acier, si puissant et pourtant si démuni face à la maladie de la douceur qui emplissait sa vie.
Dans ses bras, elle pleura. Elle pleura sa condition, sa vie, et son futur écourté.

《 Je... Je ne sais pas comment me soigner. Les guérisseurs ne trouvent pas la cause... Je vais mourir avant notre mère. 》 Sabrar entourait la belle de ses bras, la prenant contre lui, alors qu'il s'appuyait à la tête de lit 《 Rentre à la maison, Chess. Je n'en peux plus de te voir ici, seule et dans cet environnement si... 》 《 Sabrar... Je me suis éloignée pour ne pas faire de peine à mère. Le monument religieux m'a beaucoup aidé dans ma recherche spirituelle, mais il me manque des éléments. Je... Ne me sens pas... Complète, tu comprends ? 》 Le blond frôla sa joue de son nez, avant de déposer un baiser sur sa mâchoire. Ses lèvres s'y attardèrent et la belle annonça 《 Je... ne peux pas lutter... arrête, s'il te plait... je n'ai pas la force... 》 《 Je vis pour toi, Chess. Un jour tu seras mienne. Tu réaliseras que ton avenir se limite à ma personne. 》 《 Pas si je meurs, Sabrar. 》 Le Gladiateur sursauta, tant la haine le saisit. Il prit son bras, saisissant sa taille, déchirant sa chemise par la même occasion. Le cri qu'elle poussa était si faible, qu'elle ne savait même pas s'il fut entendu de quiconque, ou si elle avait rêvé. Son frère, sans pudeur, colla ses lèvres aux siennes, dévorant sa bouche avant de glisser vers son cou. Jhælynra était désemparée. Elle avait si peur, et en même temps elle n'avait ni la force, ni l'énergie de bouger ou de crier. Le désespoir la fit repousser son frère, mais celui-ci ne força même pas devant cette barrière molle《 Sabrar... Sabrar non... Je suis malade... Arrête s'il te plait je... 》 A l'extérieur un bruit retentit. Si fort, qu'il rendit presque sourde la belle Alfar. Une déflagration envoya une vague de poussière, réduisant le premier étage en débris. Pour cause, les deux frangins tombèrent lourdement sur le sol et, comme si cela ne suffisait pas, la blonde s'empala la jambe sur une poutre brisée. Son cri était un miaulement rauque et silencieux, et seuls ses bras s'agitaient. Sabrar, fou de rage, se jeta sur elle, la tirant rapidement. La pauvre hurla tout ce qu'elle pouvait, s'accrochant au cou de son frère avec douleur. Elle ne pouvait parler, et ses larmes ne cessaient de couler.
L'Alfar devenait dément. Qui avait osé l'attaquer ? Qui avait osé faire couler le sang de sa grande sœur bien aimée ?

Au dehors, c'était le chaos. Jhælynra tomba dans l'inconscience, alors que le Gladiateur courrait à vive allure. Le ciel était indescriptible, et quelque chose l'empêcher de lever la tête. Il était dans le déni le plus total, ne surtout pas regarder en l'air. Quelque chose le faisait fuir, l'effrayait. Il allait falloir rentrer et il ne pouvait que se téléporter. Seulement, sa magie était trop basse pour se débrouiller avec ça. Deux personnes à faire transiter, l'une allait rester sur place, à tous les coups 《 Chess ! Réveille toi ! JHÆLYNRA ! 》 La bien nommée sursauta sous le cri de son frère, qui la traversa comme un éclair dans son corps. L'Alfar couru jusque dans le parc, se réfugiant dans un petit jardin où une famille avait fait pareil que lui 《 Il faut que tu nous téléporte, je ne peux pas le faire. 》 《 Mais je... 》 Elle toussa 《 Mère va... 》, 《 On va mourir si on reste ici. Regarde au dessus de toi. 》 Elle n'avait pas prit conscience de l'ampleur de la chose. Lorsqu'elle leva les yeux, elle se paralysa en l'instant. Rien ne pouvait battre ce frisson qui gela son corps. Elle ne perdit presque connaissance. Sabrar, toujours rivé sur elle, la secoua pour lui faire baisser la tête. Lui, il tremblait. Pour la première fois de sa vie, elle le vit se laisser submerger par la peur, bien que son visage était contrit de sévérité 《 R... Rentrons... 》 Dans ses bras, elle coupla sa magie à la sienne, lui donnant plus d'allant pour se téléporter tous les deux, dans la demeure familiale, où elle fut prise en charge le plus vite possible.

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Merci pour ce LDM ! :D
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Jeu 14 Avr 2016, 21:49

C'était une matinée comme toutes les autres au sein de la Coterie. Après le réveil aux aurores afin de faire son escapade à l'extérieur et se ressourcer auprès de la Nature, Andrzej avait effectuer sa ballade quotidienne. Le voyageur avait en effet très vite pris l'habitude de s'évader autant que possible du confort parfois étouffant et spartiate du Monastère de l'assemblée des combattants de Phoebe. Il se sentait parfois comme emprisonné entre les murs de pierre de sa chambre, des couloirs, du réfectoire commun, de l'autel et du reste. Il prenait donc une heure de son temps libre, en se levant plus tôt, pour marcher pieds nus sur l'herbe encore humide par la rosée matinale qui bordait leur forteresse. Il y avait, non loin de là, un petit bois et il emplissait ses poumons de cet air frais, humant l'humidité ambiante de ces êtres sylvains respirant eux aussi la vie grâce aux bienfaits de leur Aether. C'était pour lui plus qu'une promenade mais bien un instant de recueillement respectueux, une forme de prière silencieuse mais physique envers celle qu'il avait décidé, de tout son être, de protéger et préserver. Quand il était avec lui et non à Basphel en train de suivre son cursus, Mute tentait parfois de le suivre par curiosité car même s'il était muré dans un silence perpétuel, il n'en était pas moins un jeune garçon. L'enfant observait ce grand frère adoptif avec toute l'attention dont il pouvait faire preuve et habituellement, son manque d'expérience dans la filature mettait fin à ce petit jeu quand le Bélua remarquait la présence de son protégé et l'invitait à le rejoindre. C'était alors là, au milieu d'une Nature verdoyante et sublime qu'ils se sentaient comme touché par leur protectrice. Andrzej en profitait aussi pour discuter, à sens unique, avec lui afin de l'aider à s'exprimer. Il n'avait pas entendu le moindre mot de sa part mais il ne désespérait pas.

C'était l'une de ces matinées normales. Cependant, alors que le monologue faisant office de discussion allait bon train, quelque chose venait stopper net l'aîné des deux. Il avait, au fond de lui, comme une sensation d'un ongle venant gratter l'intérieur de son corps et le toucher au plus profond de son âme même. Il se sentait touché par un sentiment bien plus grand que lui, bien plus puissant. Sans complètement le comprendre ni savoir pourquoi, il devait entamer un voyage au loin, vers un autre continent. Il invitait Mute à le suivre vers la chambre et à rester auprès des autres membres pendant qu'il entamerait cette étrange quête, répondant à l'appel de cette force supérieure. Très rapidement, habitué à cette tâche, il empaquetait ses affaires et le matériel de survie adéquat et informait ses alliés de son départ. Peu de questions étaient posées car peu de réponses étaient fournies. Ce n'était pas la première fois que le Bélua s'éclipsait de la sorte et à chaque fois les interrogations restaient en suspens mais tous savaient que les raisons profondes et réelles justifiaient amplement son absence toujours temporaire. En prenant la direction du sud, il essayait de rallier le port le plus proche pour entamer son expédition vers ce continent inconnu et mystérieux dit du matin calme. En cours de route, il recevait des images nocturnes, mélange de rêve et de vision, à propos d'un cerisier mais d'un blanc immaculé. Il repensait immédiatement à ce Chêne Blanc qu'il avait eu l'honneur d'aider à préserver en le défendant des assauts de démons immondes. Il comprenait peu à peu l'objectif de ce voyage mais les motivations restaient malheureusement obscures. Des éléments de réponses commençaient toutefois à être apportés à mesure que l'équipage recevait des nouvelles du monde terrestre affirmant que le continent naturel, leur destination, était en train de sombrer dans les flots. Non sans penser aux terribles événements vécus lorsque les continents frémirent, Andrzej avait enfin compris le but réel de cette quête : sauver le Cerisier Blanc de cette catastrophe.

Immédiatement après avoir posé le pied sur ces terres nouvelles, il n'avait pas pris le temps de s'émerveiller de l'architecture locale ou se laisser effrayer par les rumeurs concernant l'engloutissement du continent par les mers. Non, il se dirigeait vers la première auberge afin de louer un cheval. Il avait l'embarras du choix car la presque totalité des voyageurs et locaux étaient partis ou en train de le faire. Il profitait donc du meilleur destrier à disposition et d'un prix d'un commerçant désespéré. Au triple galop, il s'avançait inlassablement vers l'endroit dicté par ses visions, par ses tripes. Par moment il devait modifier sa trajectoire, sentant au fond de lui comme une boussole guidant ses pas et lui indiquant quand il s'écartait du chemin. Sa monture haletait et soufflait mais tenait bon malgré l'effort fourni. Il leur fallait à peine quelques heures pour se rendre aux abords d'une petite colline boisée aux allures tropicales et à la végétation exotiques. Andrzej pouvait reconnaître certaines fougère et graminées ainsi que du bambou et autres plantes peu communes. Il disposait d'un peu d'eau et de nourriture pour le cheval qui méritait bien son repos.

A tâtons, découvrant les lieux, le Bélua s'enfonçait dans la flore à la recherche de ce Cerisier qui attirait jusqu'à son âme même. En chemin, il croisait plusieurs oiseaux magnifiques aux couleurs bariolées et légèrement plus grand que la normale. Il se faisait la même réflexion en observant quelques insectes qui se dandinaient mollement sur les feuilles et au sol. Le couple de panda roux qu'il eut le plaisir d'apercevoir entre les tiges de bambou présentait lui aussi des proportions exagérées avec une taille presque double de leur taille normale. Tout semblait plus grand et développé. Finalement, ses pas le guidant au travers de cette Nature extraordinaire, il trouvait l'arbre sacré, émissaire de Phoebe et de la vie. Il rayonnait de sa blanche aura de pureté lui donnant un aspect inspirant le calme et la paix intérieure. Andrzej, guidé par son expérience précédente avec ce genre de situation, s'attendait à voir arriver un gardien pour s'interposer mais rien ni personne ne venait.

Chaque branche du Cerisier Blanc portait une multitude de fleurs d'un rose doux et délicat. Des pétales se détachaient régulièrement mais vu la quantité, cela ressemblait plus à un véritable rideau. En l'observant se faire aller au gré des vents, Andrzej aurait pu jurer apercevoir un visage féminin souriant apparaître pendant quelques fractions de seconde. Il ne se sentait plus vraiment lui-même depuis quelques jours, il mettait cela sur le compte de son imagination ou cet appel supérieur. Il s'avançait alors vers l'arbre, comme son instinct lui dictait, et se retrouvait assailli de tourments violents.

Il se voyait, plus jeune, moqué par le reste de son clan. La Honte était son nom. Les enfants de son âge l'évitaient, les plus jeunes lui lançaient des cailloux et les plus âgés jouaient de très mauvais tour à ses dépens. Le jeune Andrzej ressentait de la colère et frustration face à leur comportement alors qu'il avait bien réussi le test de réceptacle. Les pétales commençaient à se rapprocher de lui.

Adolescent, il se trouvait dans la maison familiale avec un père qui l'ignorait totalement et un frère aîné haineux. Son paternel se présentait toujours comme n'ayant qu'un seul fils et il ne faisait aucun reproche à Andrzej. Au contraire, il le considérait comme mort à ses yeux. Une ombre hantant sa maison. Son frère le tabassait régulièrement pour calmer ses nerfs. Il disait à son cadet qu'il aurait mieux fait de mourir ou ne pas revenir du tout. La colère du Bélua grandissant. Des pétales commençaient à se coller à lui et l'entourer.

Il se voyait ensuite en train de combattre ces horribles démons qui tuèrent son Maître Lesovik, la seule personne à jamais lui avoir montré de l'affection sincère. Il le guidait dans sa vie de jeune adulte et de défenseur de la Nature. Il était mort, brûlé vif devant son élève qui n'avait rien pu faire. La colère devenait frénésie. Les pétales roses s'étaient mis à l'étouffer de la même manière que la rage étouffe l'âme. Andrzej suffoquait. Il luttait dans ce rêve éveillé.

Cependant, dans ce chaos d'émotions et de douleurs, il percevait au loin une lumière blanche très faible. Sans perdre un instant il se dirigeait vers elle. Cette fine lueur gagnait en intensité à chaque pas jusqu'à l'éblouir complètement, l'envelopper. Quand il revenait à lui, Andrzej était débarrassé de tous pétales et pensées négatives. Sa main était posée sur le tronc du Cerisier Blanc et il se sentit empli d'un calme imperturbable. Autant le Chêne soignait les blessures du corps, le Cerisier soignait les blessures de l'esprit. Une fine branche recouverte de plusieurs fleurs tombait à ses pieds. Il comprit. En la ramassant pour l'emmener au loin avec lui, au-delà du continent condamné, il sentait une douce caresse lui effleurer le visage comme si Phoebe elle-même le remerciait de prendre soin du bien-être de la Nature.
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Ven 15 Avr 2016, 23:09

Une fois n'était pas coutume ces derniers mois, mais l'antre des Ombres semblait animée d'un peu plus de vie qu'à l'accoutumée. Non que les vivants aient subitement décidé de venir occuper les lieux en parfaite harmonie avec nous, mais il y régnait une certaine effervescence, un murmure d'action propre aux grandes catastrophes.

Il fallait être honnête, quand les Ombres étaient plus sollicités que la normale, c'était rarement pour de bonnes nouvelles. Les journées "natalité accrue" étant a fortiori rarissimes, il s'agissait quasi systématiquement d'un futur massacre de masse.

Nous autres Grands Faucheurs, étions des dispenseurs de Mort, pour grossir nos rangs et ainsi perpétuer notre race dans sa mission aussi maudite qu'unique. Quand une guerre avait lieu, le rôle sombre des Passeurs prenait alors toute son ampleur, à collecter les brassées d'âmes pour aller les plonger dans la Rivière Éternité.

J'avais pu y aller une fois, il y a peu de temps, et le spectacle avait été saisissant, poignant, presque émouvant. Nous étions tant et si peu de choses à la fois. Ce sentiment exagéré avait-il été exacerbé par le fait d'accomplir quelque chose que je n'étais pas normalement capable ni autorisé à faire ? Peut-être, oui, mais je n'oublierai jamais ma première vision de ce lieu si secret que seuls une poignet d'entre nous connaissait.

Je me rapprochais de mes congénères pour comprendre la raison de cette effervescence. Entre les rumeurs, les spéculations et les exagérations, je n'y imaginais pas que ce que j'entendais puisse être vrai.

Un continent serait en voie d'être détruit.

Un continent, serait en voie, d'être détruit. Même en me répétant mentalement plus lentement cette phrase, nous étions en plein délire collectif. A voir pourtant les Passeurs et les Gardiens des Sceaux dispenser actions et directives, sans compter que les Ombres n'étaient pas réputées pour être des boute-en-train porteur de nouvelles apocalyptiques, aussi j'appris que le Continent du Matin Calme était menacé par les eaux qui ne cessaient de monter jusqu'à menacer le Port, et qu'une pluie de rochers semait chaos et désolation sans que le phénomène puisse être explicable.

Pour sûr, ce n'était pas anodin, ce d'autant que j'avais déjà pu explorer cet endroit dont les terres étaient sous l'égide de mon ancien peuple, les Orishas. Comment un continent complet pouvait être menacé d'inondation ? On ne parlait pas d'un village côtier ou portuaire, ni même du littoral. Non, les Ombres interrogées faisaient état du continent dans son ensemble.

Ayant déjà été là bas, je décidais de m'y téléporter, ne serait-ce que pour voir de mes propres yeux l'ampleur d'une catastrophe continentale. J'atterrissais un peu à l'écart du Port, histoire de ne pas rajouter une couche de panique alors qu'un individu apparaissait de nulle part, et la scène était .... cataclysmique en effet. Non content de voir des bâtisses éventrées, des toitures en feu alors que la poussière s'élevait par volutes qu'un vent capricieux faisait tournoyer, il n'y a pas que des dégâts matériels, et je comprenais pourquoi mes congénères était en mode branle bas de combat. Ici et là, le sang ruisselait sur les sillons des rochers délogés de leur endroit habituel, sans compter les corps inertes, entiers ou démembrés gisant tels des poupées en tissu ayant subi plus ou moins violemment les affres du temps et des caprices de l'enfant qui jouait avec. Le panorama semblait tiré de l'imagination torturé d'un Dieu qui faisait de ces terres son terrain de jeu, un peu comme un bac à sable où tout se modelait au gré des doigts de son créateur, pour un résultat souvent anarchique.

Les Passeurs s'affairaient ici et là, à récolter les âmes des malheureux qui étaient là au mauvais moment au mauvais endroit. La pluie de rochers et de cailloux continuaient parfois ici et là, et même si je ne craignais rien de ce genre de catastrophes, je n'en menais pas large face à un tel déchaînement de la Nature.

Il restait cependant au milieu de ce carnage insensé bon nombre de vivants, où les meneurs tentaient de diriger les habitants effrayés par cette apocalypse improvisé. Dans ces moments-là, cette vie grouillante montrait ses faiblesses, l'entraide cédant vite sa place à l'égoïsme et la volonté de rester en vie, et ce même au détriment de son prochain.
Tant d'âmes à collecter, tant de futurs esprits errants. Quel gâchis en fin de compte. Je ne comprenais pas comment, "naturellement", une pluie de roches pouvait s'abattre quelque part. L'air et la terre étaient de principe antinomiques, et les voir s'allier pour semer la destruction n'avait finalement rien de naturel en y repensant. Quelqu'un devait être derrière tout cela, mais j'étais bien incapable d'en deviner l'auteur.

En attendant, mis à part jouer le badaud aux tendances voyeuristes morbides, je devais trouver une utilité à ma présence ici. Scrutant les alentours, je cherchais les boules lumineuses caractéristiques des âmes des vivants que peu étaient capables de voir, ni même de douter de leur simple existence.

Je regardais ailleurs quand une roche me frappa de plein fouet. Il m'arrivait d'oublier que sous ma forme humanoïde, j'avais une résistance corporelle similaire aux vivants, et je fus projeté en arrière, ressentant une douleur qui n'avait pourtant en soi aucune incidence sur mon état. Être détaché des restrictions humaines avait bien des avantages, même si ça me détachait également de tout ce qui faisait l'intérêt même de la vie.

Une fois remis sur pied, la douleur s'estompant alors que mon faux corps reprenait sa contenance habituelle, je m'éloignais en direction de la sortie de la ville, du moins ce qu'il en restait encore, scrutant de nouveau jusqu'à apercevoir plusieurs boules lumineuses assez rapprochées. Elles étaient proches de la côte, et en voyant leurs enveloppes corporelles agenouillées, et tournées vers la mer en contrebas, je réalisais qu'ils priaient. Je me rapprochais dans leur dos, afin d'écouter leur psalmodies en l'honneur d'un Aetheri, répétant inlassablement les mêmes paroles de salut pour un Dieu qui n'avait cure des insectes foulant cette terre. Mon arrivée était passée totalement inaperçue, et je perçus enfin une utilité à mon arrivée ici. Si l'endroit ne se prêtait pas à ce jeu de mots, j'étais même à penser : "d'une pierre deux coups".

Je décidais de changer d'apparence, revêtant ce genre de personnages de confiance, aux habits simples mais raffinés, le visage avenant, la chevelure longue et lumineuse, porté par le vent sans jamais gêner le visage.

- Vos prières ont été entendues.

Sur les quatre priants, deux sursautèrent de surprise, l'un d'eux ne m'avait pas entendu et le dernier se retourna, jaugeant l'intrusion.

- Avant que vous ne vous mettiez à douter, je ne suis que le serviteur de notre Dieu commun, mais vos prières sont parvenues jusqu'à Lui, et il m'a demandé de vous guider en lieu sûr, après avoir éprouvé votre Foi.

- Éprouver notre Foi ? Nos prières ne sont-elles pas l'exemple même de notre dévotion ?

Je fis mine de réfléchir quelques instants, avant de répondre à mon tour.

- Pardonnez-moi, je me suis mal exprimé. Si je suis ici, c'est la preuve même que vos prières étaient sincères. Mais vu le chaos et la fin inéluctable de cet endroit, nous ne pouvons nous permettre de partir par des moyens, disons conventionnels. Suivez-moi.

Je m'approchais du rebord de la falaise, modelant les ombres pour créer une sorte de zone brumeuse, un peu à l'image d'une porte brumeuse menant vers une destination inconnue.

- Je ne pourrais pas tenir longtemps ce portail vers un lieu sûr, où vous serez en sécurité. Il faut sauter à l'intérieur du portail, ou vous risquerez de chuter dans la mer vers un destin peu enviable.

- Pourquoi ne pas avoir créé ce portail là où nous étions ?

- Voilà ce que je vous disais par éprouver votre Foi. En ces temps troubles, les faux croyants adeptes de Sympan seraient prêts à tout pour utiliser la puissance des Aetheri à de mauvais desseins. Si vous avez Foi en notre Dieu commun, alors sautez. Je ne vous oblige en rien, une fois que le dernier aura sauté, je vous suivrai et fermerait le portail derrière moi. Hâtez-vous à prendre votre décision, je ne pourrai pas le tenir plus de quelques secondes vu la distance que nous allons parcourir.

Les quatre personnes se regardèrent, tiraillés entre la proposition que je leur faisais. Je décidais d'user de mon charisme actuel pour enfoncer un peu plus le clou.

- Qu'avez-vous à perdre, les chances que vous mourriez ici sont trop importantes, et vous serez récompensés à votre juste valeur. La vie éternelle comme moi, qui sait ?...

Avidité, avidité, quand tu nous tiens. Les quatre sautèrent les uns après les autres, traversant la zone brumeuse suffisamment opaque pour ne pas voir qu'elle n'était constituée que d'ombres, et qu'ils passèrent tous à travers pour aller se suicider en contrebas dans les rochers saillants où la mer s'écrasait.

Je dissipais les ombres pour voir des corps gisants, ou engloutis dans les eaux. Voilà quatre futures Ombres, qui profiteraient de l'air iodé de l'endroit le temps de se défaire de leurs liens passés. Quatre anciens priants des Aetheri qui avaient gâché sa vie en ne l'aidant pas, et sa mort en l'enchaînant dans ce qu'il était devenu. L'heure de la vengeance avait sonné.

1633 mots.
1 point en charisme, et 1 point en intelligence, et -1 pour les Aetheri, merci !
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Dim 17 Avr 2016, 02:15


Il apparut sans un bruit, sans un souffle. Lillian était encore dans son lit, allongé sur le dos, lorsque la sensation inexplicable d’être observé se mit à le titiller.
Il ouvrit les yeux.
Un visage était effectivement penché sur lui, beaucoup trop près.
C’était un visage fin, mais dur, dont les traits calmes semblaient découpés dans le marbre. Deux yeux noirs ronds comme des billes le fixaient avec une intensité dérangeante. Lillian détailla ce visage avec la précision et la rapidité que confère la terreur, tandis qu’une réaction d’horreur lui donnait les ordres contradictoires de ne pas bouger et de prendre la fuite en même temps. Ne sachant laquelle écouter, le vampire resta tétanisé, les mains crispées sur les couvertures et les yeux grands ouverts, fixés sur l’apparition qui ne fit en retour même pas mine de cligner des yeux.
Ils restèrent immobiles un instant, à s'observer. L’inconnu semblait avoir été peint au couteau sur une toile en noir et blanc. Ses cheveux gras lui tombaient en ondulant jusqu’au menton. Le pli sévère de sa bouche n’augurait pas grand chose de bon.
Quelque part dans la pièce, une fae prise de panique s'efforçait de ne pas respirer trop fort.
L’inconnu redressa la tête, fit un pas en arrière tout en prenant connaissance d’un oeil imperturbable de l’agencement de la pièce. Et puis, il se mit à parler.
“Le continent va couler,” déclara-t-il d’une voix grave, égale.
Lillian le fixa sans comprendre. Il se redressa avec prudence.
“Il faut que tu prennes la mer. Emporte seulement le nécessaire.”
Le jeune vampire prit une grande inspiration.
“Est-ce qu’on pourrait commencer par qui vous êtes et ce que vous voulez ?”, lâcha-t-il, passablement outré maintenant que l’inconnu ne paraissait plus aussi menaçant.
L’homme en noir lui posa dessus son regard indifférent. Ses yeux avaient une intensité, malgré leur expression, qui lui donnèrent l’impression de recevoir un coup dans l’estomac.
“Je pensais que c’était évident, jeune homme. En tous cas, d’ordinaire, mes infants me tutoient. Tu peux m'appeler Alistair.”
C’est vrai qu’on apercevait ses crocs, maintenant qu’il le disait. Le temps de traiter l'information, et une foule de récriminations outrées, d’injures colorées et de questions se pressèrent derrière les lèvres de Lillian sans qu’il ne puisse en prononcer aucune. Il se contenta d’ouvrir d’avantage les yeux, si c’était possible.
Alistair l’arrêta d’un signe de la main.
“Pas le moment. Je vais parler d'abord, on verra le reste plus tard. Tu n’as pas encore pris la mer parce que tu n’as pas idée d’où aller, et surtout parce que tu es encore beaucoup trop incontrôlable pour pouvoir vivre en huis clos avec une foule d’inconnus pendant plusieurs semaines.
Voilà pourquoi j’ai rapporté ceci.”
Il avait effectivement sous le bras ce qui ressemblait à un rouleau de tissu. Il le déroula d’un grand geste sec, et il s’avéra qu’il s’agissait d’un tapis ; d’un rose criard, très abimé et pourvu de pompons du plus ridicule effet. Il plut beaucoup à Lillian.
“C’est un tapis volant. Il date un peu, mais enfin. Je vais t’emmener cette fois, mais il pourra te resservir. Emporte la fée si tu veux (Cella fit un petit arrêt cardiaque) et ce qui peut rentrer dans tes poches.”
Il marqua une pause, avec un petit effet dramatique qui aurait paru calculé si son personnage n’avait pas semblé aussi hostile à toute forme d’humour.
“Mais avant ça, il faut te charger d’autre chose. Je vais être bref ; les vampires ont pris le parti du créateur. Par conséquent, je me fiche de tes croyances personnelles, mais tu as officiellement un dieu à défendre bec et ongles, voire, de ta vie ou presque. Ça commence tout de suite. Trouve quelque chose de significatif à faire, je reviens dans quatre heures.”
Comme on pouvait s'y attendre, le vampire disparut pendant que Lillian clignait des yeux.
Il resta pensif une seconde. Il n’était pas un fervent religieux, comme cela se faisait là d'où il venait. Mais si magiciens et vampires avaient la même obédience, il n’y avait pas de raison pour choisir l’autre camp. Plus personne ne semblait rester neutre, ces derniers temps, et ce type qui venait d’apparaître était - il n’avait pas envie d’y accorder plus de réflexion, trop de pensées contradictoires l’assaillaient en même temps - son premier soutien depuis pas mal de temps, à ce qu'il paraissait. Il n'y avait pas à tergiverser, la décision était toute faite.
Le soleil était tout juste couché. Une résolution froide s’empara de Lillian, en même temps qu’une certaine excitation. La première chose à faire était d’enfiler des vêtements présentables.
De son côté, Cella était restée silencieuse. Les fleurs du voisinage lui avaient indiqué la décision des faes. Elle se demanda ce qu’elle était censée faire, si les liens qui l’unissaient encore à son peuple exigeait qu’elle suive la même voie. Elle n’était pas plus avancée lorsque Lillian claqua la porte de la chambre de bonne derrière lui.
***
Il avait troqué sa chemise de nuit contre un pantalon ajusté et une veste bleu pastel, passé un coup de peigne, accroché ça et là deux ou trois bijoux plus ou moins clinquants, et avait, comme à son habitude (et pourtant curieusement) réussi à garder une allure masculine. La tension était palpable, dehors. Le port était plein ; partout, des enfants serraient les mains de leurs mères pour ne pas les perdre dans la foule. Les gens se pressaient à bord des navires, tandis que les vagues léchaient le débarcadère et mouillaient les pieds des riverains. Le vampire observait cette agitation de loin, caché dans l’ombre. La soif se rappelait déjà à son bon souvenir ; il ne fallait pas la laisser s’amplifier avant d’avoir trouvé de quoi l’assouvir.
Lillian tourna le dos au port et prit la direction du centre de l’île, plus calme. Des adorateurs des Aetheri, hein ? Le mieux serait peut-être de saccager un temple. Et si possible, d’y laisser un massacre assez frappant pour que les fidèles qui le constateraient plus tard changent d’avis sur la religion.
L’idée plut au vampire ; il avait lui même quelques comptes à régler avec l’aether de l’espoir. S’il ne pouvait pas les régler directement, un coup porté à l’espoir en général lui suffirait amplement.  
Il tourna dans plusieurs rues, ne croisant que peu de passants. L’immeuble dans lequel lui-même habitait ne faisait pas partie d’un voisinage très sûr ; aucun intérêt à frapper dans une zone de non-droit. Le commun n’avait que peu de compassion pour les drames des pauvres. Non, il vaudrait mieux aller voir chez les mieux lotis ; il ne connaîtrait pas le quartier, mais ce n’était pas comme s’il avait tendance à attirer la méfiance. Se basant sur sa connaissance approximative de la topographie de l’île, il suivit une direction vague, puis se laissa guider par les haies bien taillées et les rues bien éclairées.
Il lui fallut du temps, mais il finit par trouver. C’était un petit temple dédié à Belhyäm, encore ouvert puisqu’il était tôt. Il entra sans plan précis en tête, et croisa rapidement une prêtresse à l’air radieusement gentil, comme le sont souvent les prêtresses. Il hésita à lui demander un renseignement improvisé quelconque ; lui aussi avait l’air gentil, il pourrait éventuellement apprendre quelque chose. Mais, étant donné que rien ne lui vint, il opta pour une technique plus directe et plus hasardeuse. Il piocha dans quelques un de ses démons, alors enrobés d’une certaine froideur lucide. Ils ne se firent pas prier. Les démons étaient affamés et enragés, avide de refermer leurs crocs sur quelque chose de chaud. Au sourire aimable et à la question polie de la demoiselle - quelque chose comme, je peux vous aider, qui se dissout en volutes de vapeur sans que l’esprit du vampire ne le saisisse vraiment - ils déclenchèrent son aura. C’était un pouvoir étrange, qui s’était manifesté depuis sa petite enfance. Souvent, lorsqu’il ne se contrôlait plus, sa folie étalait quelques tentacules et happait avec lui ceux qui se trouvaient proche. Ce fut cette avidité qui happa cette fois-ci.
Pour autant que Lillian le sache, la soif de sang n’en était pas une à proprement parler. C’était peut-être plutôt une soif de vie, une faim de chaleur humaine avant toute chose. Au début, il avait simplement envie de s’approcher ; de respirer son parfum chaud, peut-être.
L’inconnue s’approcha, oubliant sa question, tandis que le vampire faisait un pas dans sa direction. Elle lui posa une main timide sur l’avant bras.
Respirer ne suffisait pas ; ça ne suffisait jamais.
***
En embrassant son œuvre du regard, Lillian laissa échapper un rire. Un rire saccadé et grinçant, trop aigu, mais il ne s’en rendit pas compte.
C’était, disons, il n’avait jamais été un vampire très délicat. Il ne savait pas laisser des victimes comme des dormeurs paisibles. Non, les restes de ses repas étaient rarement identifiables. Il aimait assez détruire ; ne voyait pas l’intérêt d’un petit prélèvement propre. Surtout, à la fin, il aimait bien raconter quelque chose avec le résultat final.
En l’occurrence, c’était presque émouvant. Il y avait plusieurs prêtresses, là dedans, et aussi un concierge trouvé là par hasard. Il y avait des statuettes, des offrandes, des œuvres d’art. Il avait fait un petit arrangement, dessiné quelques sourires ça et là sur un visage ou l’autre. Mis des effigies dans les bras de certaines, et certaines dans les bras d’effigies. Fabriqué quelques grimaces au couteau, pour plus d’effet. Il avait même trouvé de quoi allumer un feu de joie au centre, avec quelques icônes et deux ou trois tentures.
Le mauvais point, c’était que sa chemise était fichue, et pour de bon. Il donna un coup de langue distrait à un peu de sang coagulé qui lui était resté sur les mains.
“Hum, bon, tu as oublié l’heure. Et peut être aussi deux grammes de bon sens.”
De nouveau la voix grave, égale. Juste derrière son oreille. Elle soupira.
“On va reparler de ça. Aussi.”
***
1670 mots
Un point de charisme + un point d’intelligence
Et -1 pour ces stupides aetheri \o/
Tous mes sauts de ligne ont disparu et refusent de revenir suite à une manip désastreuse, désolée :/ 
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Lun 18 Avr 2016, 16:44


Le continent du matin calme…D’après les rumeurs du dernier village dans lequel le Libertad avait marqué l’arrêt, cette terre entière serait en train d’être engloutie par la colère des dieux. Il s’agissait sans doute d’exagération… Du moins, tous l’espérait. Il fallut des jours d’insistance de l’orisha auprès du capitaine pour que celui-ci, de mauvaise grâce, ait accepté de mettre les voiles en direction du port. Par principe, si les dieux étaient en colère, il aurait préféré fuir. Pour autant… Rack reconnaissait que l’appât du gain n’était jamais plus fort que lorsque la misère commençait à s’étendre.

Appuyé sur la balustrade, Azraël fut bientôt rejoint par Lilith, laquelle descendait enfin du haut de ses mâts qu’elle avait du mal à quitter. La mâchoire serrée, il finit par articuler quelques mots sans quitter des yeux les flots luisant sous le soleil.

- Un jour pas si lointain, faudra tout de même que tu me dises quels sont tes buts… On vient d’intégrer un équipage, ça se passe bien. Que tu veuilles faire prendre des initiatives au capitaine, soit, pourquoi pas.. Et encore… Il sait ce qu’il fait, lui. Il a de l’expérience. Pas comme certaine… Mais bref..  Ca… passe encore. Mais je sais pas.. Pour une nouvelle vie de piraterie, on pourrait commencer par quelque chose de gentillet, genre… Je sais pas… Se rendre dans les ports, éventuellement s’arrêter dans des lieux inédits, découvrir de nouvelles zones, voire, envisager l’abordage de galères plus faibles que les nôtres… Mais franchement… Tu crois que se rendre au continent du matin calme avec toutes les rumeurs qu’on entend, ce soit vraiment une bonne chose ?

Lilith regarda le réprouvé. Elle savait bien, que plus que le manque de conviction, c’était l’inquiétude qui l’assaillait. Peut-être même que si ce n’était pas elle qui avait autant forcé la proposition, il aurait pu penser qu’il s’agissait d’une bonne idée. Pour une fois, elle décida de mettre de côté toute l’ironie dont elle était capable pour avoir un discours de franchise.  

- Arrête, tu veux ? Si tout ce qui nous a été conté est vrai, c’est un continent complet qui meurt sous une impulsion divine. Etre condamné à mort, et savoir que rien ne pourra permettre de changer le court de l’histoire est un sentiment terrible.

Sans avoir vécu évidemment cette situation, elle ne pouvait que se projeter dans cette sensation d’immuabilité particulièrement désagréable.

- Quoi qu’il en soit, en débarquant, on pourra toujours sauver les partisans de Sympan qui seront sur notre route.


Blasé, le réprouvé lui jeta un coup d’œil.

- Tu te fous de moi, Li… Depuis quand tu te présentes comme la défenseuse des droits de la veuve et de l’orphelin ? Avoue que l’appât du gain fait clairement parti de tes intentions… C’est d’ailleurs ce que tu as majoritairement mis en avant pour que nous venions ici.

La rouquine éclata de rire et reprit sur un ton moqueur.

- C’est que ça coûte cher l’entretien d’une galère, tu sais… Et puis, nous sommes des pirates… Sans contrepartie, ce serait tout de même beaucoup moins drôle… Mais… Si au passage, on pouvait piller et exterminer quelques pro-aetheri, ne me dis pas que ça ne te comblerait pas… tu as vu ce qu’il s’est passé ailleurs…
- Oui… En effet… Ils nous ont pourchassé et condamnés à mort, c’est vrai que d’un coup, la cause de Sympan devient bien plus crédible si on fait de même.

Bien qu’elle ait saisi l’ironie de sa phrase, la jeune fille reprit en lui adressant un sourire innocent.

- Evidemment.. Et je te rappelle que si ces crétins n’avaient pas poussé le jeu trop loin, le continent du Matin Calme n’aurait rien à déplorer aujourd’hui… Ce ne serait que le juste retour de bâton.
- Doucement sur les insultes des Aetheri… Oublie pas de mettre à part Aylidis…
souffla Kalan qui passait derrière eux et continua son chemin comme si de rien n’était.
- Vive l’intimité ici… grogna-t-elle..

Azraël poussa un soupir et fixa l’orisha.

- De toute façon… On est d’accord… Quoi que je dise, tu m’écouteras pas, n’est ce pas ?
- Je reconnais…
souffla t elle en lui adressant un sourire taquin. Et puis, la décision n’est plus entre mes mains.

Elle se mit alors sur la pointe des pieds et tira sur son manteau pour l’embrasser sur la joue. L’orisha aperçut alors à l’horizon la terre qui pointait.

- Chef ! La terre est en vue…


Rack leva les yeux au ciel, il ne cessait de demander à la rouquine de l’appeler par son prénom, ou alors « capitaine », mais cela semblait insurmontable. Il passa ses ordres habituels pour pouvoir amarrer en direction du port. Pour autant alors que le galion tournait lentement vers ce qui s’apparentait au port, Lilith l’interpella une nouvelle fois.

- Euh chef… Je crois qu’il va y avoir un souci là…
- Quoi ?
- Bah … Je sais pas, vous avez l’intention de jeter l’ancre à quel endroit ?


L’orisha désigna alors les côtes, et tout l’équipage put constater que les rumeurs étaient bien en-deçà de la réalité. Le continent du Matin Calme semblait se noyer sous l’eau… Le port ne ressemblait plus à rien de se qu’ils avaient pu connaître, et il était peu probable qu’ils puissent y trouver une accroche sans risquer d’être absorbé par ce qui paraissait être une malédiction. Rapidement, Rack regarda à bâbord et chacun pris son poste pour jeter l’ancre à une distance raisonnable. S’approcher plus serait un suicide organisé.
Les ordres furent suivis dans un silence religieux, à présent, ils comprenaient tous pourquoi ces vagues grandissaient d’un coup subitement… Les profondeurs de la mer avaient avalé lentement sa proie. Même à cette distance… Quelque chose d’anormal se dégageait des terres… Quelque chose de malsain, d’inhumain. Et à présent que l’équipage se répartissait dans les différents canots, chaque coup de rame en direction des terres ne cessaient de croitre cette terrible impression oppressante et créait quelques mouvements de paniques au milieu des hommes. Arrivé proche de la terre, Lilith se jeta à l’eau qui lui arrivait à mi mollets et n’entendit que loin derrière elle les instructions du capitaine tant elle était absorbée par le spectacle.

- On va partir en binôme. Les règles sont simples. En cas de pro-sympan, on aide, et on voit dans quelle mesure on peut les embarquer sur le Libertad. Si c’est des pro-aetheri…Je dirais que c’est dommage pour eux quoi… Mais n’oubliez pas de vous servir. A la moindre secousse, je veux que tout le monde revienne ici… Azraël, reste avec la gamine. Vous venez de faire partie des nôtres, ce serait dommage que nos routes se séparent si vite.


Azraël gardait les mains dans les poches et se dirigea en direction du port, faisant signe à la rouquine de l’attendre.

- C’est bon, je la gère, Rack, t’en fais pas.


La terre trembla alors légèrement et des bruits de bâtiments s’effondrèrent. D’ici peu… Ils retrouveraient le paysage qu’ils avaient quitté il n’y a pas si longtemps...

- Dis-moi… T’es si pressée de voir la mort en face ?


Son ton semblait presque détaché, pour autant, il tentait de les préparer tous deux à une scène d’une rare violence, une fois que le spectacle du port délabré s’étendit devant eux, il comprit qu’aucun mot au monde n’aurai pu être juste. La terre qui grondait comme un terrible craquement tétanisait Lilith et Azraël. Une odeur pestilentielle se dégageait de la ville, celle de la mort. Les corps croulaient de toute part, défigurés, démembrés… parfois en pleine décomposition dans une eau croupie qui ne cessaient de monter. A tel point que cette odeur de corps et de sang prenaient les tripes et donnait de violentes nausées. Et ce bruit ambiant… Lorsqu’il ne s’agissait pas des craquements de la terre et de ces vibrations particulières, des bruits des bâtiments et des pierres qui s’écroulaient en un lourd fracas, alors c’était ces cris, ces lamentations, ces pleurs terriblement poignants ne laissaient que deviner une douleur insoutenable que rien ne pourrait effacer. Malgré ce qu’ils avaient entendu… Jamais ils ne se seraient attendus à un spectacle aussi apocalyptique…

- Tu penses que c’est vraiment possible que ce soit l’œuvre des Aetheri…
souffla le réprouvé.
- J’en sais rien … mais si c’est le cas…

Une vague de haine traversa le regard de la rouquine. Si son but premier en arrivant ici était sans doute de chercher de quoi s’enrichir un peu plus et de mener la vie dure aux pro-Aetheri… Là, elle n’avait qu’une idée en tête, retrouver des survivants, orishas, partisans de Sympan… Et les emmener loin d’ici.

- On va devoir faire plus vite que ce que je pensais… souffla la rouquine… Le continent s’effondre de minutes en minutes… Si on ne se dépêche pas, on se fera nous aussi bouffer.
- Quand je te disais que c’était pas une bonne idée…


Le réprouvé avait beaucoup de mal avec ces scènes de violence qui attisaient chez lui les deux parts les plus extrêmes de sa personnalité. A la fois cette empathie qui le poussait à vouloir aider toutes les victimes. Mais également ce terrible besoin de violence et de vengeance face à ces horreurs.

- Comment tu veux qu’on trouve des survivants ?
- Il y en a forcément…

En insistant, Lilith et Azraël pénètrent dans les habitations, évitèrent de justesse des chutes jusqu’à ce que des cris attirèrent leur attention. Face à un temple de fortune, des partisans de Sympan exprimaient leur foi dans des chants désespérés en une ode au dieu originel.
Ebranlée par toutes les images qui hantaient son esprit, la rouquine finit par pénétrer dans le cercle chantant, il était constitué d’une femme, une prêtresse visiblement, et d’une ribambelle d’enfants qui lui tournaient autour. De si petits êtres la mettaient systématiquement mal à l’aise, aussi, elle se présenta plutôt maladroitement...

-          Bonjour à tous, je suis Lilith, et voici Azraël, nous sommes membres du Libertad, un galion qui attend pas très loin d’ici…  Nous sommes venus ici pour aider les survivants à partir…


A peine avait-elle prononcé ces quelques mots que la jeune femme fasse à eux eut un visage illuminé par un large sourire. Elle s’adressa alors aux enfants, visiblement soulagée, elle avait dû beaucoup pleuré.

- Je savais que Sympan ne pourrait pas nous abandonner, vous avez vu les enfants, il a envoyé des émissaires pour nous aider.


Blasée, la rouquine l’écouta parler et murmura à l’attention d’Azraël.

- Elle est gentille de prier Sympan, c’est bien… mais si elle s’était bougée le cul en même temps que ses prières, elle aurait eu plus de chance de s’en sortir, non ?
- Li ! Tais-toi ! tu vois bien qu’elle est imprégnée de la foi de Sympan..
- Ca va… je dis rien…


Lilith prit dans ses bras la jeune prêtresse et la serra contre elle pour gagner sa confiance et la calmer un peu. Son angoisse était perceptible et se transmettait sans la moindre difficulté aux enfants. Enfin, elle reprit d’une voix sereine.

- Sans vouloir vous presser, Sympan nous protège à n’en pas douter… Mais le Matin Calme prend l’eau de toute part, et peu de bâtiments tiennent encore debout. Si on pouvait se mettre en route…
- Bien sûr… Je me nomme Shani, j’étais en charge de ces enfants dans un village voisin lorsque les éboulements ont commencés. Nous nous sommes cachés sous terre avant de prendre la route vers le port, en espérant pouvoir nous sauver. Malheureusement… Plus aucun bateau en état n’était à quai.. Et nous n’avons pas osé sortir d’ici. La ruelle qui nous permettait de descendre est tenue par des partisans Aetheri…


Lilith et Azraël se regardèrent un court instant, mais une secousse parla pour eux.

- Nous n’avons pas le choix, c’est le chemin le plus court jusqu’à la crique. Avec un peu de chance… Il n’y aura plus personne… rester dans une ville en ruine comme celle-là… C’est sordide..
fit Azraël en souriant aux enfants pour tenter de les mettre en confiance.

A l’intention de la rouquine, il reprit avec un sourire aux lèvres.

- Quand je t’avais dit que tu te battrais pour la veuve et l’orphelin…
- Az… sérieusement… Si tu tiens à ta virilité, je te conseille de te taire.
Grogna la rouquine.

Ils reprirent la route vers la courte pente et mais rapidement une lame fusa dans l’air… le binôme cria au groupe de se mettre à l’abri. Face à eux… Un groupe de trois personnes leur faisait face. Ils avaient visiblement entendu le chant des enfants et ne partageait pas leur foi… Un combat s’engagèrent entre eux… Azraël avait son katana au poing, et tentait d’affronter en face les assaillants, tandis que l’orisha, munie de ses doubles dagues demeuraient plutôt dans une esquive. Visiblement déterminé, les lames affûtées frôlèrent plusieurs fois leur peau, causant de légères égratignures pourtant d’un coup, l’une des rapières de l’homme contre lequel Lilith se battait vint se ficher dans sa jambe, lui causa un hurlement de douleur. Réunissant ses dernières forces, elle finit par planter l’une de ses dagues dans le cœur de ce dernier. Haletante, elle se releva et n’eut juste que le temps de voir Azraël venir vers elle pour s’assurer que tout aller bien, une fois qu’il eut enfoncé son katana dans le corps de ses adversaires.. Pour autant, il n’eut pas le temps de poser la moindre question… Une nouvelle secousse les fit tous trébucher et un large pan du mur s’effondra sur le groupe qu’ils voulaient escorter. Un silence terrifiant s’installa dans les secondes qui suivirent, comme s’il s’agissait d’un instant hors du temps. Puis, enfin, des hurlements reprirent. Les deux pirates se ruèrent aussi vite qu’ils le purent vers les rescapés… Shina n’était plus de ce monde… Il faudrait emmener ces derniers au Libertad avec douceur… La peur se lisait dans tous les regards, pour ceux qui étaient encore valides, Lilith les envoya près d’Azraël. Toutefois… Deux d’entre eux étaient condamnés, écrasés par une pierre trop lourde qu’ils ne pourraient pas soulever… Les deux gosses agoniseraient des heures durant avant de succomber. Aussi, d’un échange de regard, Azraël comprit ce qu’il en était et commença à ramener les petits survivants au galion, tandis que la rouquine resta un instant avec les deux enfants toujours coincés. Ils récitaient toujours les mêmes chants que leur avait appris la prêtresse, comme si cela suffirait… Jusqu’à ce qu’une secousse la rappelle à l’ordre, l’orisha participa avec eux, puis d’un geste brusque, elle planta à nouveau la pointe de chacune de ses dagues dans la poitrine des deux petits garçons. Les yeux fermés, brûlants, elle eut beaucoup de mal à se relever, et ne le fit qu’en entendant une nouvelle pierre s’effondrait. Aussi rapidement que ne le lui permettait sa cuisse, elle se regagna le galion et retrouva l’équipage, qui, pour une bonne partie, avait fait des affaires intéressantes et avaient pu récupérer beaucoup d’objets. D’autres hommes et femmes qu’elles ne connaissaient pas étaient là également, au milieu de la troupe dont elle et Azraël s’était occupée. Livide, elle croisa le regard de ce dernier et lui fit un geste de main pour qu’il ne s’approche pas.

- T’es plus à l’aise que moi avec les gosses… Et je vais m’occuper un peu de ma jambe.


Bien qu’elle eut tenté un sourire, elle le savait peu convaincant, aussi, sans attendre de réponse, l’orisha partit se mettre sur sa couche, le bras allongé devant son visage pour le camoufler, ignorant royalement sa blessure. La journée avait été plus qu’éprouvante, que ce soit les spectacles ou les morts, elle se sentait vidée de toute énergie, tant par la rage que par le désespoir.. Le Matin Calme emporterait à présent toutes ses victimes. Et pourtant, la jeune fille ne pouvait s’empêcher de se demander si ce type de spectacle effroyable n’était là qu’un début.


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Lun 18 Avr 2016, 18:24

Le continent du matin calme va disparaître ! Voilà ce que Nuitée entendait partout à Lua Eyael depuis quelques temps. Si les rehlas les plus puissants et les plus savants ne ressentaient pas le besoin de partager ce genre de choses, ceux qui étaient comme Nuitée étaient au contraire plus bavards qu'ailleurs sur les actualités qui concernaient les terres yinoises. Tout le monde voulait tout savoir, de la plus grande des catastrophes à la plus insolite des anecdotes. Néanmoins, l'abondance des conversations favorisait les rumeurs et la rehla ne savait plus que croire. C'était son oncle qui avait levé le voile sur la réalité des événements sur le continent du matin calme. Au début, il savait que Nuitée se posait des questions mais il n'avait pas jugé bon de lui en parler; à l'évidence, il était lui-même très inquiet de cette situation. Et puis un jour, il lui avait raconté tous les maux que ce dernier avait subi : cela avait commencé par des pluies abondantes qui s'étaient transformées en déluge. Ensuite, c'était des rochers qui étaient tombés du ciel alors que déjà, la panique avait gagné les esprits des habitants. C'était là que le coup final avait été porté aux habitants du continent : il y avait eu des victimes et des dommages matériels très graves. Mais Nuitée, en bonne rehla qu'elle était, était obsédée par une inquiétude plus importante encore : qu'allait-il se passer ensuite ? Un déluge puis des rochers meurtriers... il ne manquerait plus que le ciel entier leur tombe sur la tête... « ...si je te dis tout ça, Nuitée, ce n'est pas seulement pour nourrir ta curiosité. En réalité, je pars demain sur place avec d'autres rehlas. Et je les ai convaincus d'amener avec nous une autre personne... toi. » Nuitée avait ouvert de grands yeux. Evidemment qu'elle voulait y aller ! Entendre des histoires c'était une chose, mais aller sur place là où elles étaient faites, se confronter à leur réalité en était une autre.

« Je suis d'accord, évidemment, mais... pourquoi veux-tu m'y amener ? » Les deux personnes étaient en train de manger leur casse-croûte du matin quand il lui avait annoncé la nouvelle. Nuitée vivait seule avec lui à Lua Eyael ; la femme et les enfants du rehla vivaient actuellement à Utopia. Son oncle, lui, avait des responsabilités ici et n'avait pas souhaité quitter l'endroit jusqu'à la fin de la guerre. Il était très dévoué à son peuple et Nuitée l'admirait pour cela. Elle avait toute confiance en lui ; si le continent du matin calme était un lieu très dangereux, elle s'estimait en sécurité près de lui.  « Pour la même raison que je t'ai emmenée avec moi sauver les Töh Taureaux... c'est là-bas que se cachent les meilleures leçons de vie. » Il arbora son sourire énigmatique et la rehla n'en sut pas plus. Elle attendit le lendemain avec hâte et inquiétude. Quand l'aube se leva, elle partit avec son oncle jusqu'au lieu de rendez-vous où les rehlas se téléporteraient tous. Ce fut seulement à ce moment-là qu'il Lui révéla le pourquoi de leur voyage.  « Nous allons dans la plus grande bibliothèque du continent. La chute des pierres a endommagé la construction et l'humidité qui s'infiltre va bientôt rendre tous les livres illisibles. Nous voulons emporter avec nous les livres les plus précieux et pour cela... tiens, un havre-sac. Tu me le rendras au retour, évidemment. » Nuitée hocha la tête et prit le sac à dos qu'il lui tendait. Pour l'essayer, elle mit le bras dedans et s'aperçut... que le fond était plus loin qu'elle ne l'avait pensé. « Merci beaucoup, je ferai de mon mieux. » Nuitée aurait pensé n'être que spectatrice, mais elle devrait finalement mettre la main à la pâte. Evidemment, elle imaginait le continent un peu abîmé mais elle prenait ce voyage comme une sortie pédagogique, sans se rendre compte de ce qu'il en serait réellement...
*

La téléportation fut brève et parfaitement réussie. Arrivée sur le continent du matin calme, Nuitée regarda autour d'elle pour découvrir son nouvel environnement. Et là, elle dut s'apercevoir que ce n'était en rien ressemblant à ce qu'elle imaginait : c'était bien pire. Leurs recherches seraient plus qu'une promenade de santé et tout suintait le danger. Tout à coup, elle était moins rassurée... pour commencer, ils avaient les pieds dans l'eau alors qu'ils étaient en hauteur, debout sur la dernière marche de ce qui semblait être le premier étage de la bibliothèque. Au-dessous, une eau jaunâtre où pouvaient se cacher tout et n'importe quoi stagnait au milieu des étagères. Il y avait des livres partout dans l'eau : un étage entier était déjà perdu. Mais ce n'était pas tout : il pleuvait encore et le toit de la bibliothèque était à moitié détruit par les tristes événements. Heureusement, Nuitée avait été équipée contre les intempéries et n'en souffrait pas plus que cela, mais c'était fortement désagréable. Elle avait la sensation d'être dans un bocal qui se remplissait à chaque goutte qui tombait du ciel... ou plutôt comme sur une biscotte qui se noyait à mesure que le lait s'infiltrait dans ses miettes. D'un coup, elle se casserait en petits morceaux et chaque bout tomberait tout au fond du verre de chocolat chaud. Miam, chocolat chaud...  « Nuitée, arrête de rêvasser et suis-nous ! La prochaine fois, nous t'attendrons plus. Tu dois garder notre rythme ou tu seras laissée là ! » Nuitée venait de se faire gronder devant tout le monde. Elle entendit quelques rires échappés des lèvres de rehlas moqueurs. « C'est parti ! » s'exclama l'un d'eux.

Le groupe s'élança dans les couloirs. Seulement deux rehlas restèrent au premier étage et commencèrent à arpenter les rayons à une vitesse folle. Comment allait-elle pouvoir les aider sans les gêner ? À ce rythme-là, elle n'arriverait pas à accomplir quoi que ce soit sans être dans leurs pattes... mais bon, maintenant qu'elle était là, il fallait qu'elle essaye. Nuitée monta trois étages en tout puis fut envoyée dans le département de la religion avec deux inconnus. Son oncle s'occupait d'une autre zone, pour une raison qu'elle ignorait. Elle se sentit seule dès que ce dernier disparut dans les escaliers. En plus, elle avait mal à la tête à cause de toute la pluie qui avait ravagé son manteau et son chapeau... et elle avait froid à cause de l'humidité. Bientôt, elle serait aussi fatiguée au vu du rythme où les deux rehlas arpentaient le couloir... elle tenta de les suivre à travers les allées, regardant là où ils n'avaient pas encore regardé à la recherche de livres précieux, mais elle était trop lente. Et puis, comment reconnaître un livre plus précieux qu'un autre ? Comment savoir si certains étaient uniques ici ? Si elle était perdue, les autres semblaient savoir. Nuitée finit par abandonner et alla se caler dans un coin où la pluie ne perlait pas. Autant dire que c'était difficile à trouver, mais elle finit par atteindre un coin sec. Elle s'y dirigea en courant, énervée par la pluie qui lui déchirait les tympans, mais soudain, elle perdit son équilibre. En effet, quelque chose venait de changer : le sol se dérobait sous ses pieds. Elle sauta vers le coin sec par pur réflexe et se retrouva à moitié hissée dessus, ses jambes pendant dans le vide. Le sol venait de s'écrouler et les rehlas qui étaient derrière elle avaient crié, mais maintenant, elle ne les entendait plus. Cette frayeur horrible avait complètement annihilé ses plaintes dérisoires et elle ne pensait plus qu'à une chose : sortir de ce bâtiment à tout prix. Elle réussit à se hisser sur la minuscule parcelle de bois qui n'avait pas cédé et après s'être relevée, elle observa l'étage effondré au-dessous d'elle. Ce qu'elle découvrit l'horrifia : il y avait des décombres partout et des étagères qui étaient tombées. Un seul rehla était debout en-dessous et il était en train d'essayer de bouger les décombres pour en sortir quelqu'un qui était en train de crier de douleur. Mais surtout, quelques mètres à côté d'eux gisaient deux... corps de rehlas. Nuitée voyait une main quelque part et une jambe autre part, en imaginant le reste du corps... écrasé en-dessous. Et elle, au milieu de tout ça, ne savait pas quoi faire. Soudain, elle vit son oncle et cinq autres rehlas arriver à son niveau, mais les escaliers étaient encombrés et ils devaient passer sur les débris s'ils voulaient vraiment descendre. Son oncle fut le premier à s'y aventurer.
« Attention à toi ! »

Il ne l'entendit pas. Elle cria une seconde fois mais cela eut le même effet. En fait, personne ne la voyait et personne ne l'entendait. Une panique s'empara d'elle alors qu'elle restait impuissante sur son coin de bois. Tous les rehlas s'étaient rassemblés et œuvraient pour dégager le rehla qui avait été pris sous les décombres. Quand ils y arrivèrent, la vision qui leur fut offerte n'était pas glorieuse : il y avait plein de sang partout et il ne pouvait plus bouger. Nuitée vit les rehlas regarder tout autour d'elle, pour la chercher certainement, mais personne ne regarda au-dessus de leurs têtes. Et maintenant, ils étaient en train de canaliser leur énergie pour retourner en-dehors du continent sur le port où était amarré le bateau qui devrait les ramener jusqu'à Lua Eyael. Si Nuitée ne les interpellait pas maintenant... c'en était fini d'elle. Alors, pendant qu'ils commençaient à préparer leur téléportation, elle prit son courage à deux mains et... se jeta sur eux, trois mètres au-dessous. La chute allait faire mal. Mais la douleur était préférable à la mort. Quand elle atterrit, c'était juste au moment où ils disparaissaient... et elle réussit à les suivre dans leur destination, mais non sans dommages collatéraux. Ils étaient saufs, mais pas tous, hélas. Ces deux morts méritaient-elles vraiment quelques livres ? Nuitée n'en était pas certaine mais aucun autre membre du groupe ne regrettait cette escapade. Elle avait encore beaucoup à apprendre de son peuple, apparemment...  
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Mer 20 Avr 2016, 20:30

Je ferme les yeux, anéantis par une vision de plus, une de trop. Ma tête et lourde et je ne suis toujours pas remise des deux accidents dont j'ai été l'origine. concernant la bourgade des démons, j'essaie vainement de me dire que c'est un bien pour un mal mais concernant le jeune Rehla ... J'ai envie de sombrer, de la même manière que sombre ses terres que je vois et que je connais mais dont le nom se refuse à moi tant cela me semble improbable. Et pourtant, c'est une certitude à présent, le Continent du Matin Calme sera bientôt sous les eaux. A moins que ... Je rejette le possible miracle auquel je songe, il n'est qu'illusion que je me créer pour me protéger. Une défense contre moi-même.

- Elune, nous ne pouvons pas rester ici.
- Il a raison frangine, bouge un peu ton derrière, tu voulais pas t'occuper de tout ses trucs qu'on trouve dans le jardin du savoir ?
- On appel ça des parchemins et des livres ...
- Ah tiens, ça faisait longtemps que Monsieur le magicien n'avait pas ramener sa science.
- Humpf ...
- Vous me donnez la migraine ...

Tout deux se turent alors que je ferme les yeux, songeant à Lindsey et à Wisely, son ami Déchu, son ancien maître je crois. Ils ne sont certainement pas ensemble en cet instant, les Déchus ayant pris position pour Sympan mais je crains que Lindsey ne se retrouve seule, véritablement. Mais je sais fort bien que ce n'est pas à elle que je dois penser le plus. Arès a raison, le savoir que contiennent nombres d'écrits à besoin d'être sauver et moi qui veux justement tant en savoir, je dois l'aider. Seule Rhéa semble peu apprécier cette idée mais qu'importe, ma cousine a accepter de nous prêter main forte en utilisant griffes et croc contre le moindre adepte des Aetheri qui voudraient nous mettre des bâtons dans les roues. J'espère juste qu'on aura pas besoin de ça.

- Mettons nous en route sans tarder.
- Enfin.
- Tu veux pas arrêter de grogner Arès, ça va peut-être être marrant après tout.

Le magicien sors sa lame en guise d'avertissement alors que Rhéa lève l'index à ma manière, devant sa bouche, étirant un sourire emplit de malice que confirme ses yeux vert de félin. Rapidement, nous retrouvons nombres de savants, chercheur et autres gardien du savoir en tout genre qui accepte notre aide avec un enthousiasme qui me surprend un peu. Mais devant l'ampleur de la tâche qui nous attends, je comprends vite fait que nous sommes bien peu. Rhéa se propose instantanément pour monter la garde et en voyant ses griffes, tout le monde semble accepter sans broncher. Je reconnais moi même qu'elle serait plus un danger avec les parchemins qu'autre chose. Arès reste à mes côtés, fait surprenant nous travaillons bientôt à la chaîne, rangeant soigneusement un maximum de parchemins dans des caisses que d'autres emporte vers le port ou un navire à été réserver, même si je crains que la colère ne gonfle au sein du peuple s'il l'apprend. Le savoir vaut il de perdre des vies ? La question m'a longuement taraudé et aujourd'hui encore, ma tête cogne tendis que mes mains s'active peu à peu mécaniquement, répétant inlassablement les mêmes gestes. Prendre des parchemins, les ranger soigneusement dans la caisse et recommencer. Et puis finalement je me suis dit que la pire des erreurs à faire, s'était d'oublier tout le savoir accumulé car le monde risquait fort de commettre alors les mêmes erreurs et de devoir tirer à nouveau les mêmes leçon. Malgré tout ça, j'ai bien du mal à admettre que seul ceux dont le destin doit s'arrêter mourrons.

- Elune ? Lune, regarde moi ? Tu es sûr que ça v... Ah !
- Lulune ! Ma Lulune est vraiment toute pâle, qu'est ce que tu lui à fait toi !
- Absolument rien, calme ta joie la boule de poil !

Je réagit subitement, repoussant Rhéa qui m'accroche les épaules au point de me faire mal pour regarder mes amis en me sentant plus mal encore. S'il voyait ce que je vois ... Un murmure s'échappe finalement de mes lèvres et tout deux comprenne alors que ce que je ne dis pas va être terrible. C'est la chance que j'ai, ils ont compris, depuis le temps, que je savais des choses sans pouvoir les dires et depuis, aucuns d'eux ne pose de question. Au contraire de Lindsey qui me harcèle et me reproche de ne rien dire ou tenter sans comprendre que malgré moi, je ne peux pas.

- Nous n'avons presque plus de temps ...

Ailleurs sur le continent, le déluge commence et ne tarde à se faire entendre jusqu'ici. Je cesse mon travail mécanique pour sortir et observer ce ciel plus sombre ou les pierres ne tardent à pleuvoir. Un cratère se forme subitement à trois mètres à peine de moi et le souffle me projette en arrière. Je tousse en rouvrant les yeux, pour découvrir la bouillit de corps qui juste avant, m'aider à sauver les précieux savoir de ce lieu. Mon estomac se retourne presque et je ne tarde pas à me mettre à genoux, vomissant à m'en brûler la gorge sans me rendre compte qu'Arès est à mes côtés, me tenant les cheveux sans un mot alors que Rhéa commente ce qu'il se passe autour de nous. Bientôt, je me sens au plus mal et il n'est pas de trop de l'aide du magicien pour que je tienne debout, Rhéa dressant ses oreilles pour tenter de nous guider à travers un dédale de boue et de sang dont je préfère oublier l'origine tant chaque pas me donne la nausée.

- On aurait au moins pu savoir que la mort aller pleuvoir non ?
- Rhéa.

Le seul ton d'Arès, glacial suffit à faire taire ma cousine, une chance d'ailleurs. Je me laisse bercer au milieux des décombres, m'en voulant à chaque fois qu'un visage souffrant, agonisant, où qu'un râle me plonge dans des visions d'un passé plus heureux où le malheureux n'avait pas à souffrir autant. Finalement, mon esprit cède au néant et lorsque j'ouvre les yeux, je découvre le tangage des eaux et le visage inquiet du magicien.

- Comment te sens tu ?
- Pas bien ...

Il étire un sourire mais le son qui me proviens de ma droite et la queue féline qui pend mollement me fait comprendre que nous avons pris la mer et que Rhéa est malade. Arès croise les bras, attirant mon attention de son seul mouvement alors que sous son air songeur, il m'annonce ce qui devrait passer pour une bonne nouvelle alors que le malheur à si durement frappé.

- On a sauvé bons nombres de parchemins, les caisses sont souvent pleine et les savants qu'on a aider son content.
Content ?! Ils voulaient pas nous laisser ... Oh ... Blurp ...

Je me redresse fébrilement, Rhéa fait peine à voir mais je sais que je ne suis guère en meilleur état qu'elle. Je découvre fort heureusement pourtant ce dont Arès me parle, les caisses sont effectivement en grand nombre et plusieurs chercheurs discutent en semblant se réjouir du résultat. Mais en tendant l'oreille je découvre aussi leur manque de cœur car le sauvetage de tant de savoir à causé la mort de bien des gens. Des habitants par dizaines et encore.

- Les hypocrites ...

Arès me met la main sur l'épaule et son regard appuyés me rassure sur le fait qu'il pense la même chose, preuve en est que son côté plus sombre ne prend le dessus. En vérité je crains de le voir devenir sorcier et si j'évite de l'observer plus en avant, c'est pour me protéger de vision ou je découvrirai peut-être sa fin. Je me rallonge en écoutant deux jeunes savants qui eux, déplore le nombres de vies abandonnés à la mort, car visiblement, tous à bord semble certain que le continent vie ses dernières heures. S'ils savaient ce que je sais, ce que je vois, leur terreur en seraient elles plus grande ? Je ferme les yeux, la loi du silence est cruelle et pour la première fois depuis très longtemps, je songe que je devrais peut-être vivre en Hermite, seule et loin de tout. Et puis je songe au Sin Luxinreïs et je m'imagine ce que lui ressens et un instant durant, ça suffit à me persuader de faire de mon mieux pour peut-être, un jour, être une aide pour mon peuple.

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Latone
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Latone
Jeu 21 Avr 2016, 23:31

Les vagues s'écrasèrent frénétiquement sur la coque. Le fier galion de la Luxna pointa le cap en direction du continent du Matin Calme, sans jamais virer de bord. A l'intérieur de la cale, Léto était recroquevillée sur son épée, le regard absent, la face et le corps colorés de jaune. Latone vagabondait parmi les cabines sans jamais s'arrêter, toujours active. Elle était ses yeux, ses oreilles et sa bouche. Les deux Noms attendaient à leur manière la mission qu'on leur avait confiée : participer au sauvetage des habitants. Depuis Mégido, on entendait déjà plusieurs rumeurs quant à la dangereuse montée de la marée, mais on ne s'était aucunement attendu à ce que cette ascension écumeuse prenne d'aussi grandes proportions. Une fois de plus, Léto accepta de soutenir le peuple des libérés, et plus de manière plus générale les victimes de cet étrange phénomène.

Tous les évènements qui avaient un rapport avec l'eau l'irritaient, depuis l'attaque des sirènes. La chamane fixa ses motifs écailleux, l'espoir raccroché au céruléen de la peinture. Elle ignorait fichtrement si c'étaient les ondines qui étaient responsables, de près ou de loin, à cet engloutissement. Mais si c'était le cas… elle allait devoir lever son épée avec modération. Car je suis aussi un monstre. Latone pencha la tête en sa direction, elle attendit que Léto daigne la remarquer pour lui adresser un sourire dont la brillance des dents transcendait les plans entre mortels et défunts. La chamane ne résista pas à la tentation de retourner ce sourire, mais le sien était bien terne depuis qu'elle avait accepté la véritable nature de son entourage, et la sienne.

" C'est trop calme… Jugea un lieutenant, la main sur le pommeau de son arme depuis qu'ils ont jeté l'ancre. Le ciel était gris et le vent ne cessait de souffler.
- Allez, on ne perd pas de temps ! Le capitaine fit descendre ses hommes, ils durent marcher à l'aveuglette dans l'eau à cause de la montrée. La ribambelle de soldats orishas se réunirent aux abords du Port où, une nouvelle fois, le lieutenant ne fut point rassuré de constater qu'on y trouvait que très peu de civils. Je vous rappelle nos ordres : notre unité s'occupe de sécuriser les contacts des Oracles. Quant aux autres, ce n'est pas de notre ressort, le Sölst a envoyé suffisamment d'hommes pour couvrir le moindre caillou de ce continent. Il adressa un regard à la chamane et son autre spectral. Vous, comme d'habitude, vous faites ce que vous voulez… Libre comme le vent. Léto inspira un grand coup, Latone fit craquer ses phalanges.
- ATTENTION ! " Un rocher s'abattit juste à côté de la troupe.

Il était tombé des cieux, là où tous les regards étaient braqués. L'arrivée inévitable d'autres débris de tailles vertigineuses les obligea à se réfugier sous le moindre abri de fortune. Plusieurs soldats n'eurent pas la chance d'arriver à temps, ralentis par le poids de leur armure ou par l'eau. La vitesse à laquelle étaient propulsés ces projectiles était inconcevable, il ne pouvait qu'y avoir de la magie là-haut, et pas de la féérie de basse-cour, loin de là. Attirés comme un papillon par la flamme, la curiosité humaine leva les yeux au ciel, dans l'espoir de comprendre qui était à l'origine d'une telle catastrophe. Mais rien à faire, ils étaient littéralement cloués sur place. Léto n'en croyait pas ses sens, son corps se retrouvait en ébullition suite à la chute de chaque roc. Elle n'avait plus jamais ressenti ça depuis qu'elle a été en contact avec le fragment du Cristal Maître. La chamane fixa son esprit-compagnon, se tenant au milieu des impacts sans crainte et qui fixait le ciel telle une illuminée, sans aucun rire, aucun sourire. Latone était stupéfaite, elle se sentait complètement écrasée par toute cette puissance, comme si cette magie se fichait complètement de la barrière entre les différents plans. Et pourtant, la bleue tenait à rester là, au beau milieu de la catastrophe : elle n'était pas censée être sensible à la moindre sensation de ce monde, c'était la première fois depuis son éveil qu'elle avait l'occasion de "toucher" le monde mortel, avec ses propres sens ! Je veux me battre !

" Quand est-ce que ce bordel prendra fin ?! Des bâtiments entiers tombaient tout autour d'eux, ce n'était qu'une question de temps avant que leur propre abri s'effondre sur eux.
- ON VA TOUS MOURIR ! Il reçut une claque.
- La ferme !
- Chef ! Notre navire… Ce dernier s'était pris trop de projectiles pour tenir le choc, il coula lentement mais sûrement, avec l'équipage qui y était resté.
- Baissez la tête ! " Et la pluie cessa au bout de longues minutes de vacarme infernal.

Quelques rayons solaires transpercèrent l'écran grisâtre, ils dévoilèrent en premier lieu l'état des résidences, du Port, lamentables ruines encastrées les unes aux autres. Seules quelques bâtisses miraculées survécurent au courroux destructeur des divins. S'il n'y avait que ça pour témoigner de leur statut écrasant : des corps gisaient par-ci par-là, réduits en charpie par l'un des rochers ou ensevelis sous une montagne de débris. Le sang se mêlait à l'eau montante, ultime cimetière de ces terres damnées. Alors que le moral des orishas était au plus haut point en arrivant, comme des héros, ils en étaient finalement à reconsidérer leur situation de simple mortel. Pour Léto, et Latone, vivante et défunte, c'était à mi-chemin entre la résignation et résolution. Ce silence morne fut coupé par de nouveaux cris et des pleurs à tous les recoins.

" Monsieur… Osa abonder l'un des soldats. L'eau continue de monter… " Il n'y avait plus de temps à perdre.

Je veux me battre.

~~~

La folie des dieux déteignit sur les religieux, qui suivirent l'exemple de leur objet de culte pour en remettre une couche. Le continent du Matin Calme sombrait avec la lucidité des fanatiques. Les hérétiques se mêlaient aux "vraies" et tentaient de se tailler une place sur l'un des galions encore debout pour rapidement quitter leur foyer condamné. Ils auraient dû faire confiance aux orishas, qui arrivaient en masse pour sauver le plus de monde possible, mais le désastre précédent échauffa rapidement les esprits et plusieurs lieux de culte furent mis à sac par le camp opposé. Parmi eux, les fameuses personnes que l'unité à laquelle était rattachée Léto, les fidèles des Oracles et par extension de Sympan. Il était d'autant plus ironique qu'ils se faisaient attaquer par des fidèles d'Antarès, la déesse qu'ils vénéraient autrefois… Ils étaient clairement désavantagés par leur infériorité numérique et par le fait que les assaillants avaient ressortis haches et fourches pour mettre le temple encore plus à feu et à sang. Mais avant qu'ils n'esquissent le moindre mouvement fatal, "elle" était déjà là. L'un des fanatiques se fit renverser sur le côté, sans effusion de sang. Néanmoins, elle montrait très clairement, avec sa main resserrée sur sa faucille, qu'on pourrait en arriver là.

" Êtes-vous prêts à mourir au nom des Ætheri ? " Léto fusionnée avec Latone dominait le groupuscule, elle avait l'air menaçant mais demeurait à jamais miséricordieuse.

La simple charge des fous suffit à lui offrir l'accord universel. Tout autour d'elle, les esprits criaient vengeance ou hérésie, ils accompagnaient la chamane aux cheveux bleutés dans ce bain de sang. Léto poussa d'un coup de bras ses protégés à se retirer au fond ou dans les coins, tandis qu'elle prit tout l'espace offert pour affronter les fidèles des Ætheri. Et elle tua. Enfin je peux me battre ! Elle fonça à grande vitesse sur l'un d'eux et lui sectionna la gorge. Filet de sang ! En se retournant, elle fit tourner sa chaîne autour de sa main et la balança en cercle pour balayer le reste des ennemis, elle en toucha un qu'elle tira de toutes ses forces pour le faire basculer en avant. Pas le serpent ! Cette action profita à une autre qui eut le temps d'incanter une boule de feu ; fort heureusement, l'arrivée des renforts attira son attention et Léto en profita pour balancer un sort sur elle. Elle l'inonda d'une réserve trop instable de magie, ce qui fit exploser son propre feu dans ses mains et sur son visage. Voix sale ! Mal ! Pas hurler ! Je vais la dévorer ! Alors que le cri horrifié de la brûlée accompagna le reste du combat, les cadavres des "traîtres" aux yeux du peuple libre jonchèrent la pièce. Arrête, ne chante plus, chut… Léto était couverte de sang mais aucunement blessée ; ces hommes et femmes n'étaient pas préparés au combat, ils avaient tiré les armes alors qu'ils étaient aveuglés par leur fanatisme, apeurés par la furie des divins. La chamane était dégoûtée d'elle-même, elle avait la ferme impression d'avoir assassiné des innocents, pourtant son corps semblait revigorée par l'expérience, contrairement à son crâne qui contenait des échos, pénibles, de plus en plus lointains. La détresse de la pyromane la hanta malgré tout, il fallait en finir : elle s'approcha de la femme au visage calciné, dont les yeux rougeâtres ne semblaient plus voir que ses mains partis en fumée. Léto s'accroupit à côté d'elle, ce qui ne manqua pas de la faire débattre, mais la guerrière n'eut aucune difficulté à la retenir.

" Si votre foi est sincère, sacrifiez-vous. " Une fois de plus, la diabolique magie de Latone écrasa un esprit faible, qui lui tendit son cou pour qu'elle l'achève et fasse enfin régner le silence.


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Mar 26 Avr 2016, 23:57

Tu es là, dans ton coin, bien à l’abri. Mais à l’abri de quoi ? Des autres, principalement. De ce qu’ils pourraient te faire, ou comment ils pourraient t’utiliser. Depuis que tu as compris – et subi – l’ampleur des dons de ces prêtresses et leur influence, tu es encore moins serein qu’auparavant. Certes, tu ne l’étais pas vraiment, mais à présent tu sais que la guerre est déclarée. Et que tous devront y prendre part, de gré ou de force. Non, tu ne veux pas y retourner. Tu ne veux pas revoir la haine, la violence, la mort … Et tu ne veux plus jamais la donner à quiconque. Le pauvre qui est mort sous tes yeux, par ta faute, ennemi ou pas … Tu l’as mené à un trépas certain, en le faisant se retourner contre ses alliés. Toi, Eleazar Gray, tu as tué quelqu’un. Et ça te rend malade.

Peut-être est-ce pour cela que des murmures te trottent en tête. Ta conscience referait-elle enfin surface ? Il serait temps, non ? Tu as beau être meurtri, tu restes saint d’esprit. Les murmures que tu perçois, ce sont des voix, lointaines, que tu ne veux pas entendre et que tu sais encore moins écouter. Si tu savais y prêter attention, les accepter, tu comprendrais que le danger ne vient plus simplement des autres. Mais il vient aussi de l’endroit où tu te trouves. Le lieu où tu t’es réfugié était abandonné depuis des jours, mais jamais tu ne t’es demandé pourquoi quelqu’un aurait quitté sa maison à la hâte. Pourquoi tout le monde avait fait de même aux alentours. Car entre cette désertion et les massacres de rue, il ne reste plus rien ici. Si ce n’est la Mort, les cadavres et toi.

Une nouvelle fois, tu fléchis sous le joug d’une fatigue qui n’a rien de naturelle, mais dont tu ignores tout. Tu reprends conscience beaucoup plus tard, à la fois tiraillé par la faim et tellement dégoûté que tu ne peux rien avaler. Comme à chaque réveil douloureux, tu vérifies que tu es toujours en un seul morceau, te déplace de quelques mètres et jette un œil au travers d’une fenêtre défoncée. Il n’y a personne, pas un chat. Tu vas pouvoir te reposer, ou t’infliger cette automutilation un peu plus longtemps. En revenant à ta place toujours chaude, tu entends quelque chose, ou quelqu’un. Une voix lointaine et qui se rapproche, en criant quelque chose, que tu finis par reconnaître.

« ELEAZAR !!! ELY, T’ES OU ? REPONDS ! » Surpris, tu te crois sous l’emprise d’un nouveau mal, qui te ferait entendre des voix. Tu te caches, craignant que ce soit un piège et que l’on attente à ta vie. Pour se venger de la mort que tu as causée ? La voix se rapproche et continue de crier les mêmes mots, en boucle. Quelque chose, dans ce que tu perçois, te dérange très vite. Cette voix, tu la connais, t’en es certain. Pris de curiosité, tu fais attention en retournant à ton poste d’observation et tu le vois. Quelque part, au fond de toi, tu ressens cette joie, ce soulagement. Une chaleur qui monte dans tout ton corps et te fait soupirer de soulagement. Il est en vie ! Presque par réflexe, tu te lèves et te rends visible. Tu tapes sur quelque chose de sonore pour faire du bruit, attirer son attention et faire de grands signes. En quelques secondes, tu vois Enzo se retourner et te fixer, soulagé.

Une fois arrivé à ta hauteur, de l’autre côté de cet espace qui fut un temps scellé par une fenêtre, il se jette littéralement dans tes bras et t’enserre, jusqu’à te causer des troubles de respiration. « Ely, sérieux, ne me fais plus jamais ça ! » Il te lâche au bout de quelques secondes et devant ton incompréhension, lâche un « Ben quoi ? » Surpris. Ton silence et ton regard blasé en disant long, il reprend « C’est vrai, j’oubliais pour ta … Voix. Tu te demandes ce que je fais là, ou comment je t’ai retrouvé ? ». Tu acquiesces et il s’explique, bien plus calme que lorsqu’il criait à tue-tête dans la rue « Ca fait des heures que je te cherche. Les bateaux sont en train de partir, il faut se dépêcher si l’on veut les prendre ! Hors de question qu’on quitte le continent à la nage ! » Ton regard en disant vraiment long, il continue, répliquant comme s’il tenait une conversation de bout en bout « Me dis pas que t’es pas au courant ? Le continent, il est en train de couler ! Les caves se remplissent d’eau, la mer monte sur les côtes, c’est la fin ! Je pensais que tu étais déjà parti, mais j’ai croisé un type bizarre qui m’a dit que j’avais encore quelqu’un à chercher avant de quitter les lieux. Il avait l’air un peu ailleurs mais très sérieux. Et puis j’ai pensé à toi, qui ne sors plus beaucoup. Alors je t’ai cherché, j’me suis dit que tu ne pouvais pas être bien loin ! »

Est-ce une nouvelle vague de chaleur que tu sens te traverser ? Sûrement. Cela fait un moment que tu n’as pas ressenti une telle preuve d’amitié. A dire vrai, depuis que tu as perdu ta voix – et tout le reste – même Enzo n’a pu tenir très longtemps face à ta dégringolade. Il a bien essayé, mais étrangement plus il prenait soin de toi, plus il se portait mal. Comme si ton état avait été contagieux, une maladie que tu transmettais à ceux qui avaient le malheur de rester près de toi. Alors, en ce moment précis, tu es vraiment heureux qu’il soit là, pour toi. Le croyant sur parole, tu récupères le peu d’affaires que tu possèdes et le suis, d’un pas rapide. Faible et fatigué, tu peines à suivre mais ne bronche pas. De toute façon, tu as trop peur qu’il ne te perçoive pas t’arrêter pour envisager de faire une pause.

Vous arrivez près du port et voyez tout le monde en train d’embarquer, ou se bousculer pour accéder à un bateau. Et tu entends les cris d’horreur qui viennent de derrière. Tu te retournes, vois les gens fixer le ciel avec horreur et tu les imites. Tu n’en crois pas tes yeux et restes là, figé, incapable de bouger. Les premières pierres tombent à plusieurs centaines de mètres, pour s’écraser dans des sons qui te parviennent et te terrifient encore plus. Quand ce n’est pas le sol tout entier qui tremble en réponse, sous le choc de l’impact. Soudain, un roc tombe non loin de vous. L’impact est violent et vous projette à plusieurs mètres. Tu t’écrases et tombe aussitôt dans l’inconscient sous la puissance du choc.

Reprenant conscience après plusieurs minutes, tu peines à te redresser, les sens défaillants et l’équilibre en déroute. Il te faut un moment pour comprendre ce qu’il vient de se passer et la chance que tu as eue de ne pas être littéralement sous le rocher. D’autres n’auront pas eu cette chance et le sang qui s’est répandu par endroits te le rappelle vivement. Immédiatement, tu cherches Enzo du regard et le trouve, toujours inconscient. Tu te dépêches d’aller à son chevet et tente de le réveiller par tous les moyens. Mais rien n’y fait. Alors tu vas chercher de l’aide, mais il y a tellement de victimes autour de toi que personne ne te remarque. Tu retournes à hauteur de ton ami et te mets à hurler à l’aide, de toutes tes forces.

Après plusieurs minutes, quelqu’un finit par arriver et s’arrête à ta hauteur « C’est bon, je suis là. Vous allez bien ? » Tu acquiesces, sans comprendre comment il a pu faire pour t’entendre. Aussitôt, tu lui montres ton ami et il l’examine. « C’est sans doute la violence du choc. Mais son pouls est régulier, il devrait s’en sortir. Vous pouvez marcher ? » Tu acquiesces de nouveau. « Vous pouvez m’aider à le porter ? Il faut le mettre à l’abri. » Tu ne t’en sens pas la force, mais la trouve quand même, tu n’as de toute façon pas le choix. Il vous faut un temps pour trouver un endroit suffisamment protégé pour vous deux et l’homme vous laisse là, pour retourner aider d’autres victimes.

*Réveille-toi Enzo … Réveille-toi …* Assis par terre, le dos contre un mur et la tête de ton ami sur tes jambes, tu restes là à espérer qu’il reprenne conscience. Au bout de ce qui te parait une éternité, tu entends une complainte « T’en fais un de ces bordel … Tu peux pas la fermer ? » Tu ne comprends pas ce qu’il entend par là mais lui souris, content qu’il soit en un seul morceau. Tu expires même ce qui pourrait être un rire. Après plusieurs minutes passées à retrouver ses sens, Lorenzo articule, surpris « Comment t’as fait ? Pour me parler je veux dire ? J’ai suivi ta voix, mais c’était bizarre, comme si elle était … Dans ma tête … » Tu le fixes, les yeux ronds. Toi non plus tu ne comprends rien, à ce qu’il vient de dire, ni à tout ce qu’il vient de se passer.

Si ce n’est que vous êtes toujours en vie.
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Dim 08 Mai 2016, 08:47

Dæmon attrapa le bras de l'Orine « Reste ici. » Dans l'ombre d'une ruelle les hommes attendaient de pouvoir en sortir pour évoluer en paix. Il fallait qu'ils s'évadent de là. Ils ont eu la mauvaise idée de faire déplacer le manoir d'Helless dans cette zone qui, maintenant, était prête à s'écrouler à nouveau. La terre du Yin et du Yang allait-elle sombrer dans un autre chaos ? Rien n'était moins sur.

Zane était rentré, la veille, revenant du centre-ville et énonçant les dernières nouvelles. Gaïa avait fini par abandonner la traque infernale, mais mieux valait rester sur ses gardes. Sans quoi il risquait de se faire avoir. Dæmon vivait des jours particulièrement longs et lascifs. Il ne faisait rien, attendez juste que le temps passe et que ses pairs arrêtent de le harceler en permanence. Il déjouait leurs plans sans trop de difficulté, mais il en avait marre de devoir vivre reclus et caché. L'Orine lui servait d'oeil et d'oreilles extérieurs et, pour le moment, personne n'avait chercher à attenter à sa vie fragile. Sauf Dæmon mais ça, c'était autre chose.
Ainsi, lorsque le continent commença à trembler, les souvenirs de la dernière catastrophe revinrent immédiatement dans l'esprit des gens et notamment dans celui des deux protagonistes. Avant de chercher à partir et à sauver leur bâtisse, ils voulaient savoir si c'était vrai. Si tout cela allait à nouveau leur tomber dessus. Sauf que cette fois-ci, ils ne pourraient rien sauver. Ni le manoir, ni rien. Ils n'en avaient pas la puissance, la force et le sorcier qui les avait "aidé" au début, avait simplement disparut dans la nature.

Dæmon attendit le lendemain pour attester lui-même des on-dit et de la terre vibrante. La chance n'étant pas de son côté, lorsqu'il mit un pied dehors, une secousse fit tomber les badauds de la rue marchande, effrayant les femmes et les enfants. Si le type se retint à une bâtisse, il du faire preuve d'un peu d'équilibre pour se mouvoir à travers la foule. Zane n'était pas loin, surveillant des zones distinctes pour savoir où l'ennemi allait frapper exactement.
En effet, le continent commençait doucement à s'alarmer. Les gens les plus avisés préparaient des baluchons de vivres et les autres essayaient de réunir le plus de monde possible. Le Démon finit par se rapprocher de son Orine « Nous allons partir. Je ne veux pas prendre le risque de nous perdre pour si peu. Nous laisserons le manoir, nous en construirons un autre. Les miettes d'Helless, j'y ai assez vécu dedans pour les laisser couler au fond de l'eau. On rentre, fais tes affaires. »

Dans cette optique, les deux préparèrent alors à leur tour des baluchons de vivres, tout comme les autres, plus avisés à leurs yeux. La hâte, l'empressement, tout ça les prirent d'un coup. Le type n'allait pas tarder à quitter le continent mais les ennuis arrivèrent à ce moment là.
Dæmon avait négligé plusieurs détails. Zane et lui avaient tenté de prendre les ruelles sombres pour arriver à un point stratégique d'où il pourrait s'envoler, mais sans revêtir son apparence de dupe, il se fit vite remarquer. La course poursuite ne changea pas, et si Gaïa n'était plus en poste, des gens du peuple continuaient de le harceler si possible. Avant la grande bataille divine, ce fut sa bataille à lui qui brisa plusieurs étals du marché. Les Démons se jetèrent sur lui, tentant de l'assommer de coups. Dæmon réussi à reprendre le dessus au prix de maintes efforts, pour ensuite venir s'extirper de là. A coup de magie, ils se déplumèrent gentiment, s'envoyant un tas de politesses qui tuèrent plusieurs civils en même temps.
Des hommes et des femmes, les plus courageux, tentèrent de se mêler à la bagarre générale pour tuer les individus démoniaques. En vain. Ils étaient dans leur bataille, tranchant tout ce qu'ils pouvaient. Les horreurs qu'ils se lançaient au visage prouvaient bien qu'ils n'étaient pas là par passion, mais bien par vengeance. Le sentiment profond de rancune, d'injustice, prenait les parias qui n'avaient que faire de tout ce qu'il y avait autour. Le continent tremblait de plus en plus, mais qu'importait, ils étaient là jusqu'à la mort. Zane s'était caché dans un trou de souris, comme à son habitude, attendant que la bataille se termine. Il avait peur et Dæmon suait assez pour ne s'occuper que de lui et ne pas avoir à protéger les autres. Son orine faisait partit de ses biens et c'était bien le seul avec lequel il partait de cet endroit remplis de malheur.

Enfin, l'estocade finale, Dæmon réussi à défaire ses assaillants mais non sans bleus et blessures ensanglantées. Lorsque les corps tombèrent sur le sol, il les brûla sur le champs, laissant le feu se faire éteindre par ces civils en furie.
Il rejoignit en claudiquant le pauvre garçon qui sortit enfin de sa cachette « Je vais te soigner... Tu t'es bien battu. » Il passa plusieurs minutes à l'envelopper d'une douce lumière pour résorber chacune de ses plaies. Lorsqu'il eu fini, il en tomba de fatigue. L'ailé partit en courant, atteignant le port rapidement, déployant ses ailes pour enfin partir de ce continent empli de malheurs. En un coup d'oeil il vit le manoir, au loin, tremblait comme le reste de la terre. Enfin débarrassé de ce passé instable, de cette vie de labeur qu'il a passé des années à bâtir autant qu'à fuir.

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 08 Mai 2016, 10:03

Une rumeur avait commencé à se répandre sur le Continent Naturel. Au début ce n’était qu’un bruit qui courait auquel les personnes ne prenait pas vraiment attention. Mais plus on en parlait, plus ce bruit devenait une affreuse vérité à laquelle on devait se confronter. Le Continent du Matin Calme allait sombrer sous les eaux. Du moins c’est ce que disait les plus pessimistes. Certains rajoutaient également que c’était une punition des Dieux. Un terme bien vague par les temps qui courent. Pour les autres on racontait seulement que les flots envahissaient le port du continent. Est-ce qu’il y avait de quoi s’inquiéter ? Toujours d’après les pessimistes, c’était le début de la Fin. Sinon ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Une inondation ça arrive de temps à autre. Personnellement je ne savais pas trop quoi en penser. Je ne voyais pas cette montée des eaux comme une menace potentielle. Mais je ne pouvais m’empêcher d’avoir une pointe d’inquiétude en y songeant au fond de moi. Probablement parce que j’ai tous mes souvenirs, ma famille, qui se trouvent là-bas et le fait d’imaginer les voir disparaître…

Cette nuit-là je n’arrivais pas à dormir. Je repensais aux rumeurs, à ce qui se passerait si le Continent du Matin Calme disparaissait réellement. Cette boule que j’avais dans le ventre ne cessait de grossir au fil de mes pensées. Je pris alors la décision de vérifier par moi-même l’état de mon ancienne terre. Le soleil n’était pas encore levé que j’avais saisi ma cape et m’étais envolée vers ce continent qui est au cœur de toutes les conversations du moment. J’arrivais en début d’après-midi et en survolant le port – si on peut encore appeler ça un port – que je compris alors l’étendue des dégâts. Les quais étaient noyés sous les eaux. Des pontons de fortune avaient été installés de façon provisoire et le simple amarrage relevait du défi pour les navires marchands. Posant pied à terre j’observais le manège qui s’effectuait autour de moi. Les gens se bousculait avec leurs affaires pour être les premiers dans les bateaux en direction du Continent Naturel, ou ailleurs, du moment que ce n’est pas ici. Il est vrai que le niveau de l’eau est inquiétant... Mais de là à prendre ses clics et ses clac ainsi ? On ne parle pas encore d’une seconde Cité Engloutie. Je continuais à déambuler dans les ruelles, cherchant à comprendre qu’est-ce qu’y a bien pu déclencher chez ces personnes cette envie de quitter les lieux. Peut-être un bon orateur. Qui sait ? Et maintenant que je suis là ? Je n’ai pas fait une journée de vol pour rien. Peut-être que si j’essayais de reprendre contact… « Mais oui, bien sûr. Charmante idée ! Toc, toc la Citadelle ! Vous vous souvenez de moi ? J’ai été déchue et je reviens pour voir comment vous allez ?»

Alors que je sombrais dans mes pensées des hurlements me sortir de ma torpeur. Et tandis que je cherchais la cause de ces cris, voyant les regards pointés vers les cieux, je fis de même. La stupeur, la crainte, l’incompréhension m’envahir au plus profond de mon être. La montée des eaux pouvait encore trouver une certaine explication. Mais lorsqu’il pleut des rochers comme maintenant, là on commence à se poser des questions. Là on commence à croire à la colère divine… Mais une nouvelle fois, quelle colère divine ? Qui est celui qui est d’assez mauvaise humeur pour catapulter des rochers sur tout un continent ? « Dégagez la route ! ». Obéissant sans vraiment réfléchir à cet ordre, j’observais ces habitants fuyant cette nouvelle catastrophe avec leurs affaires. Non… Ce sont des reliques et d’autres objets religieux. Me voyant immobile, l’un d’eux me donna une de ces caisses en m’aboyant dessus. « Au lieu de rester plantée là, file nous un coup de main ! ». Sur le moment j’hésitais à planter la caisse et ces hommes-là pour me sauver de cet enfer. Puis je me souvins de ma première vie. De ce que j’aurais réalisé pour sauver le maximum de choses de ces temples. Alors je les aidais dans leur tâche, évitant comme je le pouvais cette pluie de rocher. J’ignorais quelle divinité ces objets vénéraient. Je ne cherchais pas à le savoir. Après tout, je n’étais pas la mieux placée pour juger les croyances des autres. Mais malgré tout, je priais pour que ce soit en hommage à Sympan. Si l’on découvre qui je suis et que j’aide à sauver des objets de culte d’un Aether… Je ne préfère pas imaginer les conséquences.

Arrivée au navire je posais immédiatement la caisse au sol et fit demi-tour. Je ne voulais vraiment pas m’attarder sur son contenu… Du moins, je voulu faire demi-tour. C’était sans compter sur l’homme qui m’avait mis cette boite dans les bras qui me rattrapa par l’épaule avant même que j’eu le temps de faire trois pas. « Tu comptes partir le boulot à moitié fait ? Faut les charger à bord les caisses ! ». Il n’était pas sérieux ? Au vu de son regard et à la façon dont il m’empoignait l’épaule, je dirais que si. Je me défis de son étreinte comme je le pus. Qu’est-ce que cet homme pouvait bien être ? « Cette île se fait catapulter du ciel. Des personnes ont besoins d’aide il me semble. ». Excuse bidon, évidemment. Car en les voyants sauver ces objets en mon fort intérieur je venais de penser à des reliques d’un autre genre. Les Parchemins du Temps. Il y a tellement de secrets et de trésors dans cet endroit ! Je ne pouvais pas me résoudre à laisser ce bijou de connaissance finir au fond des océans. D’autant que tout commençait à s’effondrer… Il allait falloir faire vite ! Courants à travers les ruelles, je me précipitais vers ce lieu si magnifique et mystique. Après tout, pourquoi sauver les objets de culte d’un Dieu qui est probablement la cause de votre perte. Comme on dit, « Œil pour œil, dent pour dent. ». Et dans le cas contraire ça apaisera la colère du Dieu qui n’est pas vénéré, si c’est celui-ci qui est la cause de cette apocalypse.

Bref, je vote pour le sauvetage des livres ! Je ne devrais pas avoir de problème avec les Dieux, quel qu’ils soient, en faisant ça…


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