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 Le monde change .... et moi ? [EVENT 2015]

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Ven 20 Nov 2015, 18:25

Prendre la mer. Agir, même dans une situation qui ne le concernait pas et dont il s'en moquait éperdument. Faire n'importe quoi pour arrêter de paniquer et de se morfondre en pensant à la disparition de Raeden. Même si pour cela, il fallait se glisser incognito sur le bateau des Sorciers ou des Démons dans le but de les empêcher d'atteindre un nouveau continent sorti des eaux. D'ailleurs, le monde entier était en train de devenir fou et de perdre pied. Des tremblements de terre secouaient toutes les terres, de nouveaux continents apparaissaient, des statues étranges pourfendaient la terre. Qui donc joue une nouvelle fois avec le monde ? Quelles étranges créatures difformes sont représentées sur ses érigés de pierre ? Tant de questions qui faisaient frémir les peuples, tandis que déjà des batailles de pouvoir commençaient. Le jeune génie n'avait que faire de tout cela. Tout ce qui lui importait, c'était de faire quelque chose pour oublier qu'il était impuissant à retrouver l'homme qui avait prit le rôle de père à ses yeux, même s'il ne le lui dirait jamais.

Il avait donc embarqué sur un bateau. N'ayant aucune préférence entre les Sorciers et les Démons, il avait simplement pris la décision du camps en jouant à pile ou face avec une pièce. Il avait évidemment fallu, pour cela, commencer par trouver ladite pièce qui convienne aux désirs de monsieur. C'était tombé sur le navire affrété par les Sorciers. Incognito, invisible même, le blondinet s'était donc glissé dans les soutes. Et cela fait à présent deux jours qu'il s'y trouvait. Il avait réussi à chaparder quelques biscuits dans les réserves, pour les grignoter et passer le temps, même s'il avait l'impression, en fait, de manger du carton. Mais rester immobile, des heures et des heures, sans faire de bruit en attendant d'être sur et certains que personne ne l'avait repéré était un exercice vraiment exigeant pour un gamin tel qu'Izis. Les résolutions du départ, celle du pourquoi et du comment il avait décidé d'embarquer dans cette aventure à l'insu de tous, s'étaient déjà évaporés dans l'esprit du génie qui ne pensait à présent plus qu'à une seule chose, s'amuser et mettre un peu la panique partout.

Pour cela, le jeune homme devait cependant quitter sa cachette. Rien ne l'empêcherait de revenir ici après, car après tout, cela faisait quand même parti de l'un des lieux les moins fréquentés du navire et donc, le plus sur pour lui. Maintenant, c'était le temps de passer aux choses sérieuses. Il n'avait aucune idée, pour le moment, de ce qu'il allait bien pouvoir faire, mais il n'avait aucune crainte là-dessus. Il savait bien les pensées lui viendraient le moment venu, quand son esprit et son cerveau repéreraient quelque chose convenant parfaitement à leurs méfaits. Après, il fallait aussi qu'il fasse attention à ce que ses actes ne portent pas préjudices au bon fonctionnement du vaisseau maritime. Il n'avait pas la moindre envie de finir noyé, si c'était possible pour un génie, ou même d'être perdu au milieu d'un océan avec de l'eau à perte de vue, sans aucune capacité de se repérer dans l'espace et sans aucune certitude sur le fait qu'un autre navire passe dans le coin. Pareil, il ne fallait pas qu'il rende incapacitant trop de marins, car il y avait trop de risque que cela impacte après le bon fonctionnement du bateau.

Invisible et aussi silencieux que l'air, Izis sortit de sa cachette. Il n'alla pas beaucoup plus loin que deux pas hors de la soute. Personne ne l'arrêta … seulement le soleil. Pendant plus d'une minute, il eut l'impression d'être aveugle. Il n'était pourtant pas resté longtemps dans la pénombre, mais deux jours étaient déjà apparemment trop. Il avait beau battre des cils et des paupières, c'était comme si sa vision avait décidé de partir en vacances. Il pestait intérieurement contre lui même de ne pas avoir réfléchis plus tôt à une telle situation. En fait, en y repensant bien, il n'avait pris le temps de réfléchir à rien. Tout ce qui lui avait importé, c'était de faire une folie, de changer d'horizon pour oublie. Et, dans le tréfonds de son esprit, il se disait peut être que s'il faisait une bêtise assez grosse, Raeden reviendrait comme par magie pour lui flanquer une bonne fessée ! C'était tordu comme raisonnement, mais dans la pensée d'un gamin transformé en génie et piégé bien trop souvent, cela n'était pas pire qu'autre chose.
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Mer 02 Déc 2015, 23:33

Dehors, le ciel était totalement dégagé. Une toile bleue à perte de vue, où des petits moutons de nuages se promenaient ici et là. Pas un seul cri d'oiseau, pas un seul bruissement de vent dans des feuilles … tous les sons familiers du génie avaient disparu, remplacés par de nouveaux qu'il n'arrivait pas encore à appréhender. Il avait aussi un peu de mal à se faire au balancement régulier de la houle. Tant qu'il était accroupi dans la soute, cela avait été. Mais maintenant qu'il était debout et en plein air, son équilibre était provisoirement chamboulé. Heureusement, pas au point de le rendre malade. Mais c'était quand même perturbant. Quoiqu'il en soit, il ne pouvait pas rester planté là, au milieu du ponton, sinon quelqu'un finirait par lui rentrer dedans et on découvrirait sa présence, ce qui n'était évidemment pas le but recherché, sinon, il n'aurait pas prit la peine de se cacher jusqu'à présent. Avant de commencer à faire des bêtises et à mettre des bâtons dans les roues ou dans les pattes de l'équipage, il comptait bien se familiariser un peu plus avec le navire en lui même et avec sa configuration.

La première chose qu'il fit fut donc de sa balader nonchalamment sur le ponton du vaisseau. Il faisait attention à ne pas marcher avec véhémence pour que ses pas ne puissent pas se faire entendre des marins. Il s’ingénia aussi à tenter de découvrir tous les membres d'équipage et à en savoir le plus possible sur eux. Cela était peut être idiot, mais rien ne disait que ça ne servirait pas à un moment ou à un autre. Comme par exemple, ce marin roux, qui avait laissé échappé une phrase concernant des parties de cartes organisées le soir, tandis qu'il faisait rouler un tonneau avec un autre gars au nez épaté. Généralement, partie de carte disait argent et argent amené indubitablement tension et ressentis. Puis, il était toujours facile d'y instiller des doutes en faisant croire que l'un des joueurs était un tricheur. Pour cela, rien de plus simple et le petit génie serait même content de s'en occuper. Il n'en fallait pas plus des fois, pour provoquer des baguarres ou même une petite mutinerie.

C'est avec cette idée en tête qu'il continua sa petite visite. Il s'amusa quelques instants, grimpé sur la figure de proue qui représentait un homme et une femme torturé – les sorciers étaient vraiment des gens glauques – faisant comme s'il s'envolait pendant que le navire fendait les flots. Il laissa même échapper quelques éclats de rire, mais heureusement pour lui, personne ne l'entendit. Cependant, son rire finit par mourir entre ses lèvres quand il se rendit compte qu'il y avait une ombre sous la surface de l'eau, qui semblait suivre le bateau et surtout, qui paraissait tourner en rond en dessous de sa position. Le gamin ne put réprimer un frisson en voyant ça et se dépêcha de revenir sur le partie ferme du navire. Il savait qu'il pouvait y avoir des animaux dangereux dans l'océan, tout comme il y en avait sur les divers continents, mais le savoir et le voir de ses propres yeux, ce n'était pas la même chose. Et puis là, quelque chose le dérangeait. Peut être était-ce dans la façon que l'animal avait eu de se mouvoir, ou bien dans autre chose, mais en tout cas, tout cela paraissait louche au blondinet.

Pour tenter d'oublier un peu tout cette histoire, et surtout parce qu'il avait une mission qu'il s'était imposée, à accomplir, l'exauceur de vœu entreprit de commencer son opération « emmerdons les gens ». Le nom n'avait absolument rien de classe mais il représentait parfaitement les intentions du garçon. Insidieusement, il commença à déplier les cordes qui étaient parfaitement bien enroulées, rangées dans un coin du pont. Il prit aussi le temps de savonner un peu le pont, avec un savon et un seau d'eau qui traînait dans un coin. Il avait toujours trouvé marrant de regarder les gens glisser et se casser la figure. Il avait aussi une furieuse envie de fouiller le reste du navire et notamment, les cabines des passagers et surtout celle du capitaine. Après tout, c'était lui le chef à bord, il devait bien y avoir un tas de trucs importants et chouettes dans sa pièce. Profitant de quelqu'un qui ouvrait la porte pour justement parler au capitaine, il se glissa dans l'embrasure de la porte pour se retrouver à l'intérieur des couloirs.

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Ven 18 Déc 2015, 12:26

A l'intérieur du couloir, Izis avait la désagréable sensation d'être enfermé. Il avait l'impression que le roulis de la mer se faisait ressentir plus fortement, comme si le fait que le passage soit étroit et pas très haut accentuait les mouvements du navire. C'était certainement idiot mais il n'arrivait pas à retrouver un état d'esprit calme et petit farceur qu'il avait eu jusque là. En fait, plus il y réfléchissait et plus il se disait que cette mauvaise impression, ce mauvais pressentimment avait prit place en lui à partir de l'instant où il avait vu l'ombre tournoyer dans l'eau, sous lui, sous la la figure de proue sur laquelle il était perché un peu plus tôt. Il n'était pourtant pas supersticieux ou quoique ce du genre, mais là quand il y repensait, il ne pouvait empêcher un frisson lui parcourir le dos et le bas des reins. Il s'était fixé une mission, un but, mais maintenant, il se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de rester à terre, de ne pas s'embarquer dans cette folle aventure qui prenait un goût amer, sans qu'il ne sache pourquoi.

Il secoua la tête, comme pour chasser ses idées noires et ses nuages qui batifolaient sous son crâne. Il était là pour faire des bêtises, mettre des bâtons dans les roues des Sorciers et les empêcher d'atteindre cette nouvelle île et de se l'approprier. Après tout, ils n'étaient pas les seuls sur la planète ! C'était vraiment égoïste et gonflé de leur part de vouloir tout s'attribuer  … en même temps, qu'en on y réfléchissait, c'était des Sorciers et des Démons qui faisaient la course pour ce bout de terre. Ce n'était pas les race les plus reconnues pour leur bonté, empathie et partage. Ce n'était donc pas étonnant qu'elles se fichent de ce qui était en train de se passer ailleurs et qu'elles ne pensent qu'à l'appât du gain. Mais ça allait être leur perte. Il fallait juste que le petit génie trouve comment. Mais avant ça, il voulait quand même laisser un peu parler sa curiosité et vadrouiller dans tout le lieu. Après tout, c'était la première fois qu'il montait dans un navire ainsi richement orné. Il trouvait ça complètement bête de partir à l'aventure avec quelque chose de valeur mais il devait reconnaître qu'il en prenait plein les yeux.

La plupart des cabines étaient occupées. Il pouvait l'entendre à travers les parois. Apparemment, à part l'équipage et les marins, les autres préféraient passer le voyage tranquillement installé, certainement à boustifailler ou à faire d'autres choses que le gamin ne préférait pas savoir en détail. La porte de la capitainerie était entre-ouverte et en y jetant un coup d'oeil, le Faiseur de vœu put voir le capitaine plongé en pleine concentration sur des cartes maritimes, un verre d'alcool à la main. Il se grattait régulièrement la barbe, comme si une petite colonie de bestiole y avait élu domicile. Quoiqu'il en soit, ça ne serait pas ici que les meilleurs opportunités pour un chambardement se feraient. Il devait retourner à l'extérieur. Il s'apprêtait d'ailleurs à faire demi tour quand un bruit sourd se fit entendre dans la coque du bateau, le faisant balancer légèrement. Izis fronça les sourcils. Qu'était-ce donc ? Avaient-ils touché quelque chose ? Là, en pleine mer, au milieu de nul part avec juste de l'eau à perte de vue et de profondeur ? Il n'y avait quand même pas des icebergs qui dérivaient jusque là ? Les bas-fond n'étaient – ils pas si bas que ça, au final ? C'était vraiment à n'y rien comprendre.

Ce fut donc un peu plus rapidement que prévu que le blond retrouva la sortie, surtout qu'il était talonné par le capitaine, qui, lui non plus n'avait pas compris ce qui s'était passé et voulait avoir de plus amples informations auprès de son équipage et surtout de son second qui était à la barre actuellement. Apparemment, même les marins ne comprenaient pas ce qui venait de se passer. La plupart étaient penché par dessus bord, regardant dans l'eau et surtout, le tour du navire, pour voir si ce qu'ils avaient percuté n'avait pas ouvert de brèche dans la coque. Certains étaient même allés vérifier dans la cale. Mais heureusement, le coup n'avait pas été assez fort et aucune fuite n'était à signaler. Tout le monde était lentement en train de reprendre sa place quand un marin hurla, entraîné par dessus bord sans que personne ne puisse réagir. Quand le génie jeta un coup d'oeil, il ne vit que l'eau bouillonnait à l'endroit où le pauvre homme était tombé et surtout, la mer se teintait de rouge. C'était à cet instant que l'enfer se déchaîna sur l'embarcation, des serpents marins géants sortant de toute part pour attaquer.
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Mar 22 Déc 2015, 22:25

Ils allaient tous mourir ! C'était indéniable. Le navire était assailli de toute part. Les serpents de mer n'arrêtaient pas d'attaquer. Ils étaient des dizaines, passant à l'assaut tous en même temps, arrachant des marins au bâtiment, détruisant le bastingage, faisant des trous dans la coque. Les cris avaient remplacé le bruit de l'océan, plongeant les passagers dans un autre monde où tout n'était plus que panique, douleur et sang. La plupart des Sorciers et autres personnes à bord étaient montés sur le pont, armes au poing et tentaient autant que possible de repousser et tuer les reptiles aquatiques, mais il semblait y en avoir tellement. Sous le choc, Izis avait perdu le contrôle de son invisibilité mais personne ne le remarqua ni même s'adressa à lui. Il y avait des choses bien plus urgentes à faire. Et puis, dans la cohue, les gens ne faisaient pas vraiment attention à un gamin blond sorti de nul part. Du moment qu'il n'était pas dans leurs pattes et qu'il ne les gênait pas dans la défense du vaisseau. Pourquoi c'était-il embarqué ? Quelle folie lui avait prit lui avait pris de se dire que ça ferait peut être revenir Raeden que de monter sur un bateau pour empêcher les maléfiques de mettre leur grappin sur une nouvelle île ?

Toutes ses questions, et surtout la peur, paralysaient Izis. Il restait planté là, figé au pied du mat. Tout autour de lui, ce n'était qu'un capharnaüm incessant et pourtant, il avait l'impression d'être dans une bulle, coupé du monde, coupé de tout, comme dans un brouillard ouaté. Il n'arrivait pas à faire face à la situation. Ses tripes se liquéfiaient à l'intérieur de lui tandis que son cerveau refusait de faire face à la situation. Il était une proie facile, et l'un des reptiles l'avait remarqué, jetant son cou en avant, les crochets prêts à se refermer sur la chair tendre. Ce fut un marin bousculant le gamin dans la confusion qui lui sauva la vie … et perdit la sienne par la même occasion. Ce fut ça qui sortit le génie de sa torpeur. Attrapant l'épée que le pauvre bougre avant laissé tombé par terre avant de mourir, il poussa un virulent cri pour se donner du courage et, lame levée bien haute, se lança en avant pour pourfendre le premier serpent qu'il croiserait ou tout autre créature maritime qui tenterait de s'en prendre à lui. Un instant avant c'était la peur qui l'habitait, maintenant, c'était la rage qui l'empêchait de réfléchir clairement.

Le pont du navire était jonché de sang, de morceaux de cadavres et aussi de serpents. Tout cela rendait la progression sur celui-ci hasardeuse et traîtresse. Plus d'une fois, le gamin glissa, manqua de se tordre une cheville ou de trébucher et de finir dans la gueule d'un assaillant animal. Il n'avait pas envie de mourir comme ça. Il n'avait pas envie de mourir tout court d'ailleurs. Il voulait juste que tout ceci se termine et qu'ils puissent regagner terre le plus rapidement possible. Les attaques semblaient se faire moins fréquentes, mais le navire avait subi de lourds dégâts. Il prenait l'eau, plusieurs trous étaient à déplorer dans la coque, de nombreuses personnes avaient péri, réduisant les membres d'équipages de façon drastique et dangereuse. Les voiles étaient déchirées, les cordages claquaient au vent, arrachés et effilochés. Le bateau émettait de sinistres grincements qui ne présageaient rien de bon. Tous avaient conscience que leurs chances de retour au port étaient infimes, voir même presque inexistantes. Mais il ne fallait quand même pas baisser la tête et s'avouer ainsi vaincu. Il y avait encore des bras sur ce navire, qui poussaient servir.

Izis et d'autres furent d'ailleurs mis à contribution pour écoper la cale qui se remplissait assez rapidement d'eau. C'était un ballet incessant d'échange de seaux pleins et de seaux vides que l'on se passait en une chaîne. Tout le monde était éreinté, hagard, après ce qui venait de se passer. Le travail physique, la monotonie de ce geste permettait à Izis de s'abrutir, de ne pas penser à ce qu'il venait de vivre, aux morts et au sang qui gouttait un peu partout. Il ne savait pas s'ils allaient s'en sortir et en fin de compte, il n'avait pas envie d'y penser. C'était certainement jouer à la politique de l'autruche , mais au moins cela lui permettait de ne pas devenir fou. Continuer en rythme, inlassablement, se perdre dans l'effort, même si les ampoules le lui feraient certainement regretter plus tard. Puis .. un cri, au dessus, sur le pont ! Un
TERRE retentissant comme un coup de fouet. Une terre,un rivage à l'horizon ! Ils étaient sauvés ! Ils avaient réussi ! Les serpents avaient beau toujours rôder, ils étaient saufs ! Il ne pouvait plus rien leur arriver à présent, non?!

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Lun 28 Déc 2015, 18:23

C'était la fin du monde. En tout cas, c'était comme cela qu'Izis le percevait. Il y avait des catastrophes partout. Des gens mourraient à la pelle, partout. La panique était le nouvel air qui planait dans le ciel et que tout le monde respirait. L'entraide paraissait s'être volatilisée. Les gens ne pensaient qu'à une chose : fuir le continent dévasté. Les choses étaient les mêmes au continent du Matin Calme. Les catastrophes s'enchaînaient, le sol n'arrêtait pas de trembler et surtout, la mer était perpétuellement en furie, avec tout ce qu'elle contenait. Le premier réflexe du jeune génie avait été de tenter de s'enfuir de tout ceci en s'enfonçant dans les terres mais c'était peine perdue. Tout le continent sur lequel il se trouvait était touché, quelque soit l'endroit où il se rendait. Le navire, lorsqu'il était revenu in extremis de l'excursion pour retrouver ce nouveau continent, s'était échoué sur une côte du Continent Dévasté. Tout le monde à bord avait cru que c'était la fin de l'horreur, mais ils avaient tous rapidement déchanté. La terre était dans le même état que la mer. Personne ne pouvait rester ici.

Il fallait trouver un moyen de repartir, mais tous avaient encore à l'esprit ce qui s'était passé pendant le voyage maritime. Aucun ne voulait reprendre la mer après ce qu'ils avaient vécu. C'était ainsi qu'ils avaient fini par se séparer, par s'éparpiller chacun sur leur chemin. En plus, l'Exausseur de vœu n'avait pas trop envie de rester avec eux, en sachant qu'une bonne partie de l'équipage et des voyageurs étaient des sorciers. S'il pouvait trouver un groupe de gens un peu plus … amical, il ne s'en porterait que mieux. Il était après tout plus facile de faire confiance à des gens « sains » qu'à des personnes qui usaient de magie noire pour des raisons quelques fois obscures. Ca n'avait pas été facile d'atteindre un lieu d'habitation. La plupart des êtres humains du coin avaient fui par un moyen ou par un autre, abandonnant tout derrière eux dans le mince espoir d'atteindre d'autres rives. Le gamin était sur le point de totalement abandonné quand il était enfin tombé sur un village côtier encore peuplé. C'était à cet instant qu'il avait compris qu'il n'y avait aucune autre solution que reprendre la mer pour tenter de survivre.

Un seul navire restait encore à quai, prêt à partir. Le dernier espoir des quelques pequenots et marins encore présents. Ils avaient embarqués dessus tout ce qu'ils pouvaient, vêtements, vivres, animaux vivants, fourrages, eau potable … La peur nouait les trippes de tout le monde, même des professionnels de la mer. Ils n'avaient jamais vu celle-ci dans un tel état de furie. Il y avait toujours eu quelques monstres par ci par là, mais au final, ça n'avait jamais été difficile de s'en prémunir. Ils n'avaient jamais réellement attaqué les navires comme ils l'avaient fait dernièrement. Izis n'avait pas usé de subterfuge cette fois-ci pour grimper à bord. Il avait juste promis de faire tout ce qu'on lui demanderait. Il voulait partir de là. Il voulait aussi ne plus jamais voguer sur l'océan de sa vie, mais malheureusement, avant que ceci ne puisse se réaliser, il devait une nouvelle fois affronter cet élément. Il avait prévenu les gens de ce qui les attendaient en mer. On l'avait écouté, on avait échangé des regards inquiets mais la décision était prise. Comment regagner autrement les autres continents quand on n'avait pas de pouvoirs magiques permettant de se téléporter ou de voler aussi loin et aussi longtemps ?

Ils étaient presque une trentaine à avoir embarqué sur le vaisseau. C'était excessif, en surnombre et très déraisonnable, mais il était hors de question qu'ils laissent quelqu'un sur le quai. Ils avaient rempli et embarqué tout ce qu'ils pouvaient. Ils ne savaient pas comme aller se passer le voyage, même s'ils savaient que ça ne serait pas une partie de plaisir, mais au moins, ils voulaient mettre toutes les chances de leur côté. Chaque personne avait été équipée d'une arme : une vieille épée rouillée, une fourche, un arc, une hache … peut importe ce que c'était du moment que ça pouvait aider à repousser les monstres qui ne manqueraient pas de les attaquer. C'était la crainte la plus présente à l'esprit des gens, et surtout, celle contre laquelle ils pourraient réellement lutter et agir. Car contre l'océan déchaîné, ils ne pourraient rien faire à part tenir bon, serrer les dents et prier les Aetheri que le navire ne soit pas endommagé à un point qu'ils soient irrémédiablement perdu. Telles étaient les pensées, l'état d'esprit et les espoirs de chacun quand le bateau avait largué les amarres et prit la mer.


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Mer 13 Jan 2016, 22:18

Cela faisait même pas une heure que le navire avait quitté la côté et tout le mnde était déjà à bout de force. Les vagues violentes et les bourrasques de vent ne laissaient aucun répit aux marins. Et les monstres aquatiques n'avaient pas encore réellement attaqué. Pour le moment, ils se contentaient de percuter de temps en temps le bateau, de pousser des cris, de sauter de l'eau, cracher sur l'équipage. En fait, ils étaient ni plus ni moins qu'en train de jouer avec eux, avec leur nerfs, pour les pousser à bout, les faire craquer. Et on pouvait dire que leur manège marchait plutôt bien. Déjà, une ou deux personnes avaient éclaté en sanglots, recroquevillées dans un coin, serrant désespérément leur arme de fortune dans leurs bras comme si cela pouvait faire quoique ce soit pour les sauver. La terreur les tuerait certainement aussi efficacement que les gros des serpents de mer et autres bestioles ou que les éléments. C'était triste à voir, mais malheureusement, seuls les plus résistants physiquement et mentalement résisteraient à cette épreuve … S'ils avaient de la chance.

Il avait été demandé au petit génie de faire la vigie en haut du mat, car il était la personne la plus légère présente sur le bateau et ils estimaient donc qu'il était aussi le plus agile et le mieux adapté pour tenir dans le nid-de-pie. Il avait cependant fallut qu'il s'attache étroitement, presque à se couper la circulation du sang, pour que les fort roulis de l'envoie pas dégringoler en bas. Sa présence en haut et sa fonction était plus utopiste qu'autre chose, à son avis. Repérer une terre, un bout de rocher assez gros pour qu'il puisse se rapporter à une île ou à un continent. Pour le moment, tout ce qu'il avait fait, c'était crier à la vague et aux reptiles … Et vomir aussi un peu. Il n'avait pourtant pas le mal de mer à la base, mais là, avec la tempête, c'était bien plus que ce que son estomac pouvait supporter. Et encore, il n'avait rien avaler. Par contre, il était trempé, ses yeux le brûlaient à force de scruter l'horizon, de se faire frire la rétine par les éclairs incessants et de se prendre les embruns d'eau salé dans le visage. En fait, même si, d'où il était, il pouvait difficilement se faire choper par un monstre marin, il aurait clairement préféré être en bas, sur le plancher des ]vaches, si on pouvait dire ainsi.

De son perchoir, le génie pouvait entendre les bovins meuglaient à tue tête depuis la cale, malgré ses sens pas très développés. Les autres animaux paniquaient aussi facilement. L'Arche de Noé, le propriétaire du navire, était bien plus une ferme qu'autre chose, actuellement. Et on ne pouvait pas dire que c'était en faveur des humanoïdes et de leur voyage tout ceci. Les récriminations des bêtes, l'odeur de la peur qui exsudait d'eux, en plus de celle des passagers, tout ceci ne faisait qu'exciter encore plus les monstres marins. Ceux-ci devaient avoir fini par en avoir marre de simplement s'amuser à semer la panique. Leur attaque vis-à-vis du vaisseau devenaient de plus en plus vindicatives, violentes. Ils n'hésitaient plus à se jeter puissamment contre la coque ou bien à se soulever hors de l'eau et à se laisser retomber de tout leur poids sur le pont. Et dans ces cas là, il ne fallait pas être sur le chemin, sous peine d'être écrasé ou d'être emporté dans la mer quand le reptile se laissait glisser pour regagner l'océan. Certains étaient même beaucoup plus vicieux et envoyaient du venin ou des piques projetés depuis les collerettes entourant leur cou.


ATTEEEEEENTIIIIION!!!

Le cri d'alerte d'Izis fusa mais celui-ci n'était pas certain que les matelots de fortune en bas l'ait entendu. Un serpent de mer bien plus gros et plus long que les autres fonçait droit sur le navire, entouré d'acolytes. Le génie n'en avait jamais vu de tel jusqu'à présent. Et pourtant, depuis les derniers jours, ils en avaient côtoyé, des reptiles ! Ca donnait l'impression que ses bestioles s'étaient coordonnées pour décider de donner l'assaut toutes en même temps. Comme si le temps et la mer les avaient entendu, ses derniers se déchaînèrent à leur tour, les vagues de plus en plus forte, le tonnerre faisant trembler toute l'armature du navire … Les voiles claquaient, à la limite de la rupture tandis que les cordages trempés devenaient dangereux pour quiconque passait trop prêt.

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Mar 26 Jan 2016, 16:59

Le temps se mettait à jouer des tours. Il était à la fois un mélange de ralentis et d'accéler. Ne plus savoir où donner de la tête et en même temps avoir trop de secondes pour pouvoir tout observer, noter chaque détail. Pouvoir réfléchir et en même temps avoir le cerveau qui carburait à cent à l'heure, à tel point qu'en fait, aucune pensée n'était assez cohérente pour être digne d'intérêt. Perché dans son nid-de-pie, Izis ne savait plus comment réagir. Dans un effet de ralenti, il vit le plus gros des serpents fuser de l'eau et percuter violemment le flanc du navire. Les marins se penchèrent au dessus de la remparte pour haponner du mieux qu'ils pouvaient le monstre aquatique. C'était ce moment là qu'attendaient apparemment les autres reptiles car ils se jetèrent, gueules et crocs en avant pour faire le plus de blesser et surtout, de morts possible sur l'équipage du bateau. Les cris s'élevèrent, des hurlements tellements puissants que même à travers les bourrasques de vent et la tempête, le petit génie arrivait à les entendre.

La haut, c'était actuellement la place la plus sûre de ses lieux. Rester là, se cramponner pour ne pas se faire désarçonner et attendre que tout ceci se termine. N'était-ce pas la meilleure solution ? Et pourtant, le gamin pouvait-il décemment laisser tout ses pauvres personnes mourir en bas sans rien faire, sans même aider à se battre. Ils lui avaient proposé une place sur ce bateau. Ils s'étaient chargés de l'aider autant qu'ils le pouvaient. Ils ne l'avaient pas abandonné, alors même qu'il était un total inconnu pour eux. Poussant un cri rageant, le Faiseur de vœux se redressa de son perchoir et attrapa une corde. Il n'avait pas le temps de descendre normalement par l'échelle. Il fallait qu'il aille vite sinon, il arriverait trop tard. Déjà plusieurs personnes s'étaient faites arraché du bateau par les serpents, ou emportés par les vagues. C'était comme si toute la colère des Aetheri étaient en train de s'abattre sur eux. Les éclairs s'étaient mêlés à la fête, aveuglant à chaque flash, s'incristant sur les rétines. C'était comme si des bombes explosaient à chaque instant, rendant difficile de discerner exactement la scène.


JE VAIS VOUS TUER!!!!

C'était plus fort que lui. C'était totalement puéril, mais c'était la seule façon qu'Izis avait trouvé pour se donner du courage. Peut être que cela inciterait les autres à en faire autant. Ils ne pouvaient pas baisser les bras. Ils ne pouvaient pas perdre ! Le gamin ne voulait pas mourir, même si normalement, ce n'était pas possible pour lui. Il ne voulait pas subir cela, et surtout, il ne voulait pas voir les autres trépasser. Les morts, il en avait trop vu et il voulait que cela cesse. Il n'avait aucune capacité qui pourrait spécifiquement l'aider dans toute cette histoire. Ce n'était pas quelqu'un de courageux ni même de fort. C'était à peine s'il savait manier ses dagues qu'on lui passait au départ du voyage. Le bateau commençait déjà à prendre l'eau. Les animaux dans la cale beuglaient à qui mieux mieux. Certains devaient même s'être libéré de leurs attaches car des piétinements et des coups se répercutaient partout dans la coque. C'est à cet instant que le gamin eut une idée. C'était risqué mais c'était la seule solution qu'il voyait à présent.

LES ANIMAUX !!! LIBEREZ LES ANIMAUX!!

Il n'avait pas vraiment le temps d'expliquer à tout le monde ce qu'il comptait faire. Il espérait tout simplement que les bêtes fairaient diversion, qu'elles attireraient plus l'attention des serpents sur eux que sur les humains. Cela donnerait l'occasion aux hommes de mieux coordonner leurs attaques et de s'en prendre aux monstres pendant que ceux-ci faisaient ripailles du bétail. C'était certainement puéril et infantile de penser que ça marcherait un tant soit peu, mais c'était la meilleure solution qui avait traversé l'esprit du blondinet. Ca leur ferait perdre une bonne partie des précieuses ressources qu'ils avaient emporté avec eux, mais à quoi serviraient ses ressources s'ils mouraient dévorés par des reptiles marins, ou coulé au fond de l'Océan ? Le choix, dans ses cas là, étaient rapidement fait. Il fallait lutter jusqu'au bout, quelque soit l'issu. Plus tard viendrait le temps de s'inquiéter de la nourriture. Maintenant venait le temps de s'inquiéter de sa survie et de se battre.

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Jeu 04 Fév 2016, 18:15

Izis avait crié de toutes ses forces, de toute la puissance qu'il avait en lui. Il avait crié tout l'air que ses poumons possédaient. Mais l'avait-on entendu ? Avait-on seulement porté attention à ce gamin en train de brailler en plein milieu de la bataille et de la débandade ? Après tout, ce n'était qu'un gosse paumé qu'on avait recueilli et accepté de prendre avec soi lors de la fuite désespérée du continent dévasté, qui portait à présent bien son nom. Le Génie doutait de lui, de sa présence ici, de son utilité pour quoique ce soit et surtout pour sauver des gens ainsi que sa propre vie. Lui ne risquait pas de mourir, il le savait. Mais la souffrance pour chaque coût qu'il recevrait serait dix fois plus forte que pour n'importe qui. Et cette peur de cette souffrance battait en lui à chacune de ses respirations, prête à le submerger, à lui faire lâcher son arme et à se réfugier dans un coin, comme une petite sourie apeurée, recroquevillée sur elle même en couinant.

Mais il était plus fort que ça. Il se devait de l'être. Il n'avait pas le choix, que ça soit pour lui ou pour les autres. Sa fierté et son estime de lui même le forçaient à bouger, à agir. Et finalement, quelqu'un avait entendu son cri, sa directive, car soudain, une chèvre déboula sur le pont, manquant de le percuter dans sa débandade folle. Le gamin se retrouva d'ailleurs sur le cul. Ce qui lui sauva la vie. Un serpent venait de se jeter violemment en avant pour attaquer. Ce fut la chèvre qu'il attrapa mais il s’emmêla dans des cordages qui avaient chu et s'étaient éparpillés un peu partout. Izis se releva précipitamment, récupérant sa dague et se jeta sur la tête de l'animal marin, le lardant encore et encore de coup de couteau. Il ne savait plus ce qu'il faisait, il ne voyait plus ou il frappait mais il continuait de le faire. Tout autour de lui, le sang giclait, se répandait en une marée gluante et visqueuse tandis que le reptilien se débattait dans tous les sens, projetant du venin et de l'acide à qui mieux mieux, poussant des cris à vous arracher les tympans.

Le jeune homme ne lâchait pas prise. Il voulait la mort de cette bête. Il voyait rouge. Etait-ce dû à tout le liquide carmin qui semblait teinter la moindre parcelle l'environnant, ainsi que ses vêtements, ses mains, sa peau ? Il y avait de cela, à n'en pas douter, mais il y avait aussi toute la peur, la colère et la frustration qui vivait en lui et qui profitait de cet échappatoire pour se faire entendre. Il avait totalement perdu pied. Le monde autour de lui s'était écroulé. Il ne restait plus que son bras, son couteau et ce geste de l'abaisser encore et encore, toujours plus profondément dans la chair de l'animal affalé devant lui. Il n'entendait rien d'autre que le bruit flasque, il ne voyait rien d'autre que cette lame et ce corps. Il mit un certain temps à se rendre compte que son adversaire était mort, certainement depuis plusieurs secondes même. D'un coup, le monde autour de lui lui revint en pleine figure, comme si la bulle qui le coupait de tout venait d'éclater. Cela le surprit tellement qu'il en perdit un instant l'équilibre.

Il se rendit d'ailleurs à ce moment qu'il était totalement rouge, des pieds à la tête. Le sang était déjà en train de coaguler sur sa peau, ses vêtements, de devenir rêche et de rendre le tout craquant. Avait-il fait ça ? Réellement ? Toute cette rage, cette violence, elle était de lui ? Il n'arrivait pas à y croire et pourtant les preuves étaient là, devant ses yeux, à ses pieds, irréfutables. Il avait donné la mort, même si ce n'était pas celle d'un être humain. C'était la première fois qu'il ôtait la vie à un être. Il en était tellement choqué qu'en fait, il vomit tout ce qu'il avait avec peine réussi à avaler jusque là. Avant qu'il ne puisse réellement s'essuyer la bouche, un sinistre craquement se fit entendre. C'était le mat du navire. Il était en train de céder. Les assauts de la tempête et des serpents avaient fini par avoir le dessus. L'énorme morceau de bois s'écrasa violemment sur le pont, manquant d'aplatir une partie de l'équipage sous son poids. Tout le navire gîta dangereusement et un raclement fit crisser les dents de tout le monde, juste avant que le vaisseau ne s'immobilise totalement. Il venait de s'échouer sur des rochers, à quelques centaines de mètres d'un rivage. Tout à la bataille et à la survie, ils en avaient oublié de manœuvrer ...


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Ven 05 Fév 2016, 15:40

De mal en pis. Izis n'arrivait pas à voir la situation autrement. D'accord, ils étaient encore plus ou moins – plutôt moins que plus d'ailleurs – tous vivants mais ils n'avaient quasiment plus de vivres, leur bateau était échoué sur les récifs, et les rivages sur lesquels ils avaient trouvé un semblant de salut leur étaient totalement inconnus. En fait, pas si inconnus que cela, quand on y regardait bien à deux fois. Le Continent. Ce fameux nouveau continent que les Sorciers et les Démons avaient cherché à obtenir en premier. Celui pour lequel le gamin avait embarqué la toute première fois, au tout début de cette histoire. Taelora ou quelque chose comme ça. Tel était apparemment le nom de cet endroit. En tout cas, c'était comme ça que le type au nez de travers qui avait reconnu la côte, venait de la nommer. Quelle idée de donner un tel nom. Plus le regard du gamin balayait les lieux, plus ça lui donnait des frissons dans le dos. Pourtant, l'endroit avait, à première vue, tout d'un paradis sur terre. Des belles plages de sables fins à perte de vue, une eau chaude et calme – quand vous ne vous éloignez pas trop, où des serpents marins et sirènes dorés vous attendez, prêt à vous croquer ! - une température clémente. Que pouvait-on demander de plus?

C'était bien là, le problème, justement. Tout cela était beaucoup trop beau pour être vrai, surtout après tout ce qu'ils avaient vécu et traversé. Il devait certainement y avoir anguille sous roche, ce n'était pas possible autrement. Le petit Génie n'arrivait pas à se détendre ne serait-ce qu'un petit peu. Chaque bruit qu'il percevait, chaque souffle de vent le faisait sursauter comme si l'Aether de la Mort en personne était derrière lui. Même si son cœur ne battait pas réellement, il était certain de finir par faire une crise cardiaque si cela continuait. Il y avait eu trop de vision de mort et de souffrance pour sa maigre constitution. Tout cela, d'une certaine façon, l'avait endurci. Mais ça lui avait aussi montrer combien la vie était encore plus fragile qu'il ne le pensait. Combien il était facile en un instant, en un battement de cil, de supprimer un être, aussi simplement que cela. Même s'il ne dormait pas, ne pouvait pas du fait de sa constitution, il était certain qu'à chaque fois qu'il fermerait les yeux, ses images d'horreur, de sang et de massacre lui reviendraient à l'esprit, tout comme les odeurs, et les sons. Un nouveau fardeau à rajouter sur ses frêles épaules.

Le temps de l'apitoiement, de la tristesse et des regrets n'étaient pas encore venu. Ils ne pouvaient pas se laisser y aller pour le moment. Les survivants, au nombre d'une petite dizaine, si peu sur l'ensemble des gens qui avaient pris la mer il y avait à peine quelques jours, qui paraissaient pourtant une éternité, s'étaient tous réunis autour d'un feu de camp de fortune que l'un d'eux avait réussi à lancer. C'était l'heure du bilan. Et bien au delà de ça, même, c'était le moment de penser à l'avenir et de décider ce qui allait advenir d'eux, ce qu'ils allaient faire pour leur propre vie, à l'instant, dans cette situation. Pouvaient-ils rester ici, plus ou moins en sûreté, à attendre que les choses se passent et se tassent partout dans le monde ? Ils n'avaient presque plus aucune réserve de nourriture et d'eau potable. La plupart des animaux qu'ils avaient embarqué été morts, emporté par les serpents marins, noyés, mort de peur, ou échappé dans la jungle qui bordait la plage.

Ils pouvaient chasser mais ils ne connaissaient rien de cette île, de ce continent. N'était-ce pas courir un trop grand risque que de se lancer dans l'exploration d'une nouvelle région, sans renfort, sans réelles armes à leur disposition que celles qu'ils avaient pu récupéré de leur périple et sans savoir exactement ce qui les attendait ? Sinon, ils pouvaient réparer du mieux possible le bateau, reprendre la mer et tenter une nouvelle fois de rejoindre le Continent Mystérieux, but premier de leur périple. Les dégâts n'étaient pas aussi importants qu'ils l'avaient cru aux premiers abords. Ils retomberaient évidemment sur les risques et les pièges qu'ils avaient affrontés jusqu'ici : les monstres marins, les sirènes aux broches dorés, les tempêtes … C'était à eux de faire un choix. Allaient-ils, d'une certaine façon, jouer les pleutres ici ou bien leur restait-il une once de courage dans les veines pour repartir à l'assaut et lutter quoiqu'il advienne, pour retrouver le monde et la civilisation ou tout du moins ce qui en restait?


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Lun 08 Fév 2016, 11:21

Izis n'avait pas eu besoin de beaucoup crier et bousculer les gens pour les réveiller. En fait, il l'avait à peine fait pour une ou deux personnes que le reste des rescapés s'étaient déjà redressés sur leur séant, la main sur les armes de fortune, le cœur battant déjà la chamade. Sous la panique et le stress, le gamin bafouillait comme il pouvait, ses mots. Il dut d'ailleurs s'y reprendre à plusieurs fois pour donner ses explications au Capitaine. Pendant ce temps là, tous avaient entendu les cris humains et d'horreur qui provenaient de la jungle. Tous les regards étaient rivés dans cette direction, des frissons parcourant chaque centimètre de peau à nu. Il y avait urgence, il fallait réagir vite et pourtant, tout ce qu'ils pouvaient faire ou plutôt, tout ce qu'ils arrivaient à faire, c'était rester là, immobile, tétanisé tandis que les hurlements résonnaient au loin. Une nouvelle fois, ce fut le Capitaine qui prit les commandes. Parmi eux, c'était l'homme qui avait le plus l'habitude de gérer un groupe. Les circonstances ici étaient particulières, il fallait le reconnaître, mais dans le fond, c'était pareil que quand il était en mer avec son équipage.

Toi, toi, toi et toi. Vous partez à sa recherche. On peut pas l'abandonner ainsi. Prenez les armes dont vous avez besoin. Faites attention à vous et surtout, ne vous séparez pas ! Nous, on se met au travail sur le bateau pour le réparer au plus vite ! Si vous trouvez des ressources, essayez de les prendre. Mais la priorité, c'est vos vies!

Le gamin cligna des yeux plusieurs fois en regardant le chef. Il n'avait pas rêvé. Ce dernier venait bien de le sélectionner dans l'équipe de ceux qui partiraient à la recherche de l'imprudent. Pourquoi qu'on l'envoyait lui, là-bas, dans cette jungle ? Comme si le dirigeant de l'opération avait remarqué le désarrois du génie ou qu'il avait lu dans ses pensées, il se tourna vers lui pour lui donner une explication de son choix, alors que le Blondinet n'avait rien demandé à voix haute.

T'es pas assez fort pour les travaux et les réparations qu'il va avoir à faire ici. Je t'ai vu te battre sur le navire, contre ce serpent que t'as réduit en bouilli. La-bas, ça ne peut pas être pire que sur l'Océan.

Le type se basait sur un exploit guerrier qui n'en était même pas un ? C'était-il seulement rendu compte une seconde que le Faiseur de vœu n'avait à aucun moment contrôlé un tant soit peu ce qui s'était passé pendant ce fameux combat ? Il avait simplement perdu les pédales, pété un plomb, emporté par sa peur, sa rage, sa folie, son envie de vivre. Comment le capitaine pouvait lui demander une telle chose alors qu'il avait encore l'impression d'être souillé de sang de la tête aux pieds, même s'il n'arrêtait pas de se laver et de frotter sa peau à s'écorcher vif ? Le Gamin déglutit péniblement, mais déjà les autres s'étaient mis en marche. Il ne restait plus qu'à les suivre. Ils n'avaient même pas atteint la jungle que ses mains étaient déjà moites sur les pommeaux de ses dagues. Cette fois-ci, il allait mourir, il le sentait. Ou en tout cas, il allait souffrir. Il ne voulait pas souffrir. Il voulait rentrer chez lui. Il voulait que Raeden revienne, que tout ceci se termine. Que ce ne soit qu'un mauvais cauchemars un peu plus réaliste que les autres. Rien de plus.

Mais il savait que ses envies n'étaient malheureusement pas réalisables à l'instant tout comme il savait que cette forêt était à ce moment leur pire ennemi. Plus ils avançaient, plus le jeune homme avait l'impression que les branches, les lianes et les ronces se refermaient sur eux, se rapprochaient pour les emprisonner. On entendait encore les cris du pauvre fou qui s'était aventuré seul ici, mais peu à peu, ils étaient en train de se transformer en râles indistinctes. A part cela, la jungle paraissait étrangement silencieuse, comme si elle retenait son souffle. C'était à peine si un brin d'air marin venait jusqu'ici, jouer avec les feuilles ou faire grincer les branches. Même les animaux s'étaient tus. Ce lieu donnait une impression que mort.


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Mer 10 Fév 2016, 16:06

Devant eux, la jungle venait soudain de s'ouvrir sur une clairière. Enfin un peu d'air dans cet espace confiné et étouffant. Malgré cela, aucune herbe ne poussait sur le sol nu. Ce n'était qu'un brin de terre sec et rocailleux. Tout autour d'eux, les arbres et les lianes, compacts, comme s'ils formaient un mur impénétrable. Au centre, se trouvait leur compagnon, avachi par terre, des lianes enroulées tout autour de lui, serrées à tel point qu'elles lui laissaient des marques sur la peau, comme si elles étaient en train de s'y incruster. Des lacération sanguinolentes couvraient une grande partie de son corps. Et son regard. Son regard était hanté. Ses yeux écarquillés s'étaient fixés sur ses sauveurs et on pouvait lire au fond d'eux la terreur et le désespoir. On aurait pu s'attendre à ce qu'il laisse échapper une note de soulagement en voyant apparaître ses compagnons, mais point du tout. Au contraire, il se mit à se débattre en lançant des regards paniqués autour de lui, gémissant et geignant. Il ne pouvait pas parler. Il ne pourrait certainement plus jamais parler. Sa bouche n'était plus qu'un amas de chair pour être certain qu'il ne pourrait pas prévenir ses comparses d'un quelconque danger. Il essayait quand même de le faire, par le regard, par son attitude, mais c'était peine perdue.

Tandis que deux personnes s'approchaient de lui pour tenter de couper les lianes et de lui venir en aide, les autres s'étaient un peu répartit sur le pourtour de la clairière. Ce n'était pas parce que pour le moment tout semblait calme qu'ils devaient ne pas être prudent. Il y avait bien quelque chose, après tout, qui avait agressé leur ami. Puis lentement, comme si la brise s'était mise à souffler – alors qu'il n'y avait pas un brin de vent – les feuilles et les branches des arbres se mirent à bruire. Comme s'ils prenaient une grande inspiration, ou que quelque chose expirait bruyamment. Tout ceci fit frissonner le génie. Il n'aimait pas cela du tout. Il avait un mauvais pressentiment. Il n'arrivait pas encore à mettre la main dessus, mais il y avait quelque chose qui clochait dans toute cette histoire. Ce n'était pas normal, pas logique. Pourquoi les gens ou les bêtes qui avaient attaqués le pauvre bougre l'auraient laissé là, à leur merci, sans même le tuer après ce qu'ils lui avaient subir. Pourquoi agir de façon à ce qu'il ne puisse rien raconter ? C'était comme si on avait voulu attirer les sauveurs à cet endroit exact.

Les yeux du gamin s'écarquillèrent soudain tandis qu'une révélation se faisait en lui. Il venait de comprendre à quoi rimait tout ceci. Il n'arrivait pas à y croire et pourtant, chaque fibre de son être était certaine qu'il avait vu juste. C'était tout bonnement impensable. Il ne semblait pas y avoir âme humanoïde qui vivent dans les environs. La Nature était-elle capable de fomenter un tel projet ? Après tout, ils ne connaissaient rien de cet endroit, de ce continent. Quelles pouvaient bien être les règles qui régissaient la vie ici ? Avaient-elles un rapport avec celles qui fonctionnaient sur les autres continents ou au contraire, étaient-elles toutes nouvelles, uniques et donc, dangereuses tant qu'on ne les connaissait pas.


Un piège !!!! C'est un piège !!!

Comme si la jungle et ses occupants n'avaient attendu que cet instant pour agir, soudain, ce fut un capharnaüm de bruit tout autour d'eux. Des animaux, certains difformes et méconnaissables, d'autres normaux, sortirent de toute part, les encerclant, les attaquants sans répit, sans relâche. La haine, la rage et l'envie de sang se lisaient dans leurs yeux. Ils n'avaient envie que d'une seule chose : répandre les tripes des humanoïdes devant eux. S'ils n'y avaient eu que les animaux dans la bataille, ils auraient peut être pu s'en sortir sans trop de perte. Mais là, c'était perdu d'avance. Les plantes venaient de rentrer dans la danse. Les lianes s'étiraient pour claquer comme un fouet, les branches des arbres tendaient leur ramure pour vous griffer et vous épingler sur leurs brindilles aussi acérées que des épines. Le désespoir envahit Izis. Ils n'y arriveraient jamais. C'était peine perdu. Après tout ce qu'ils avaient traversé, tout ce qu'ils avaient déjà vécu, ils allaient finir ici. La fin du voyage.

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Mer 10 Fév 2016, 18:47

Ouvrir légèrement ses doigts, laisser glisser sa dague de ses mains. Ce n'était pas plus compliqué que cela. Il suffitsait juste de ne plus lutter, de se laisser aller. Pourrait-on le lui reprocher, de vouloir une telle chose ? Etait-ce si difficile à concevoir ? Son cœur avait arrêté de battre la chamade. Son esprit s'était soudain fait léger, libre, comme si plus aucun carquois ne pesait sur lui, comme s'il pouvait s'envoler, s'éparpilait aux quatre coins, emmené par les vents. Il n'avait plus peur. En fait, il ne ressentait plus rien. Juste l'impression de flotter, d'être en décalage avec ce qui l'entourait, avec ce qu'il voyait. Les animaux allaient le dévorer ? Et alors ? Il risquait d'avoir mal ? Pff … Tout ceci était soudain devenu futil. A peine prenait-il le temps de considérer la question. Une part de lui n'arrêtait pas de dire qu'il devait se bouger, faire quelque chose, qu'il ne pouvait pas rester là, comme ça, à ne rien faire. Mais l'autre part, celle qui était en train de remporter la partie, répondait « à quoi bon ? ». A quoi cela avait-il servi, jusqu'à présent, de courir partout, de se battre si c'était pour toujours retomber dans un nouveau piège, toujours perdre de plus en plus ?

Izis voyait la mort fonçait sur lui en la présence d'une sorte de tigre mais il s'en moquait. A peine eut-il un trésaillement. Son esprit, totalement déconnecté de la réalité était en train de se demander de quelle façon l'animal allait l'attaquer. Serait-ce un coup de patte et de griffe dans le ventre qui lui éparpillerait ses tripes sur le sol ? Ou bien préférerait-il lui sauter à la gorge pour lui ouvrir la jugulaire ? A moins qu'il le lui brise d'un violent coup de rein, la colonne vertébrale. De toute façon, quelque soit le coup qui lui serait porté, aussi mortel qu'il soit, le gamin savait qu'il ne trépasserait pas. Il ne pouvait pas. Les plaies se refermeraient instantemment, les dégâts seraient guéris en un claquement de doigts. Mais … et la douleur ? Pouvait-on mourir quand seule la douleur subsistait, quand elle était multipliée par cinq, par dix, par vingt ? L'esprit pouvait-il lâcher prise, céder totalement sous une telle influence ? Combien de temps cela durerait-il avant que sa pscyhé se déchire complétement et qu'il ne ressente plus rien ?

Gamin !! Bouge!!

[i]Une main lui agrippa violemment le bras et le tira brusquement en direction du chemin qu'ils avaient emprunté pour venir. Le Faiseur revint brutalement les pieds sur terre et l'esprit à sa place, sous son crâne. Avait-il été, vraiment, sur le point de s'offrir à la mort, sans réagir, sans rien faire. En était-il arrivé à ce point, de baisser les bras comme cela ? Son regard se tourna vers les survivants, sur les personnes qui l'entouraient et qui courraient avec lui. Pourquoi l'avaient-elles sauvé ? Elles ne lui devaient rien. Et pourtant, à leurs risques et périls, elles l'avaient tiré des pattes du fauve, sans rien lui demander en retour. Et même là, dans cette fuite éperdue pour regargner au plus vite le navire, la personne qui l'avait attrapé ne le lâchait pas comme si elle avait peur qu'il trébuche ou qu'une nouvelle fois, il se laisse aller et qu'il se jette au devant des dangers qui les menaçaient tous. Il avait perdu sa dague dans la bataille – ou plutôt la non - bataille – il ne pouvait pas affronter les bêtes qui les poursuivaient. De toute façon, personne ne cherchait à se battre. A cet instant, tous couraient droit devant.

Un seul but, une seule échappatoire : regagner la plage et le navire, là où se trouvaient les autres. Depuis combien de temps les avaient-ils quitté ? Ce n'était pas le moment de se poser la question. Il fallait rester concentré sur le présent, sur le maintenant, car les animaux n'étaient pas leurs seuls ennemis. Toute la forêt, au sens propre du terme, en était après eux. Chaque branche, chaque liane, chaque ronce et chaque racine qui se trouvaient sur leur chemin était un ennemi potentiel, une menace qui ne souhaitait que leur mort. Certains de leur petit groupe tombèrent, immédiatement assailli de toute part, les cris de douleur les poursuivants dans leur fuite. Ils ne pouvaient pas aider les malheureux. Finalement, ils sortirent enfin de la jungle. Sur les cinq personnes qui s'étaient trouvés à l'intérieur, seul trois revoyaient l'océan. Ils étaient couverts de sang et de blessure et pas un seul ne ralentit avant d'avoir rejoint l'équipe chargée de réparer le bateau. Partir. Tout ce que leur esprit arrivait à penser. Partir.


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Jeu 11 Fév 2016, 22:10

Alors qu'il avait baissé les bras, on l'avait sauvé. Alors qu'il avait perdu tout espoir, tout s'était terminé. Presque brusquement, sans signes avant coureur, comme cela. Ils avaient repris en toute urgence la mer après avoir repoussé au mieux les animaux qui les avaient suivis sur la plage. Et ce n'était seuleent qu'après une dizaine de minutes, quand ils étaient en train de souffler et de récupérer de cette nouvelle épreuve qu'ils s'étaient rendus compte d'une chose. Le bateau naviguait tranquillement. Pas de vent, ou pas plus que la normale. C'était à peine si le navire balançait sur l'eau. En se penchant dangereusement au dessus du bastinguage, on pouvait encore observer des ombres passer régulierement sous la surface calme de l'Océan. Les monstres étaient toujours là, mais pour une raison qui restait un mystère, ils n'attaquaient plus. C'était comme les Sirènes aux broches d'or, c'était à peine, si à présent, on en apercevait une. La catastrophe était passée, le désastre était fini et pourtant, personne sur le navire n'avait réellement réussi à se détendre jusqu'à leur arrivée chez eux, sur le Continent Dévasté.

Le petit génie n'était pas rentré chez lui. Chez Raeden, dans les Montagnes. Il ne pouvait pas. Il savait que le Forgeron n'était toujours pas revenu et que personne n'avait de nouvelle de lui ou la moindre piste pour le retrouver. Il était donc resté ici, dans ce village où se trouvaient les gens avec qui il avait vécu les dernières péripéthies. Le Capitaine l'avait acceuillit dans ce qui restait de sa demeure sans poser la moindre question. Tout était à reconstruire. Les maisons, les champs, le matériel … et les gens. Le gamin mettait la main à la pâte, aider les villageois comme il pouvait. Il avait l'impression d'être un automate. De ne plus réellement avoir de pensées, d'envie … de vie. Comme si, en refluant, les tempêtes avaient emmenées avec elles une partie de lui. Et pourtant, plus il entendait les gens mentionnaient les monstres qui restaient encore sur le rivage, les pertes que chaque famille avait subi, les cauchemars qui hantaient chacun, plus le vide en lui se remplissait de colère et de rage à l'état pur. Il fallait que tout ceci sorte avant qu'il ne devienne fou.

Il n'avait prévenu personne de ses intentions. Il était certain que l'on aurait tenté de l'en empêcher, de l'en dissuader d'une façon ou d'une autre. Mais il avait besoin de faire ça, d'expulser tout ce ressentiment qui battait en lui. Il voulait faire payer ce qu'on lui avait fait subir. Mais il ne voulait pas non plus que cela soit dirigé vers n'importe qui. Les monstres marins et les Sirènes. Ils avaient fait parti de tout cela. Ils étaient responsables des horreurs qu'il avait vu et subit. Il ne pouvait pas les laisser continuer tranquillement leur vie comme si de rien n'était alors qu'ils avaient détruit celles de milliers de gens, définitivement et qu'ils continuaient, rien que par leur présence, à traumatiser les gens et à leur rappeler tout ce qu'ils avaient perdu. Il savait que certaines bestioles fréquentaient encore les rivages. Il espérait que c'était aussi le cas pour les femmes-poissons. Il ne savait pas comment réellement les approcher sans attirer leur attention, sans risquer de se faire avoir par leur chant, et de se faire emporté dans l'Océan comme tant d'autres hères l'avaient été avant.

Un peu naïvement – surement même – il s'était dit qu'en se glissant entre les rochers, dissimulés sous une couche d'algues, il réussirait bien à en piéger une. Il n'avait jamais chassé de sa vie. Il n'aurait même jamais pensé qu'une telle chose lui arriverait un jour, mais il était là, couvert d'algues puantes, immobile depuis des heures à attendre qu'une Femme de la Mer daigne enfin montrer le bout de son nez. Plus d'une fois, il s'était dit que ce qu'il était en train de faire ne servait à rien. Il s'tait même redressé, prêt à partir. Mais il n'avait jamais réussi à faire le pas en avant. Une force plus forte que lui, en lui, l'avait retenu. Il voulait mener ceci à son terme, de lui-même, par lui-même. Il savait que c'était risqué, mais il n'en avait plus rien à faire. Il n'avait plus rien à perdre. Pendant les terribles derniers événements, il avait compris une chose : que le combat n'était jamais perdu d'avance. Il ne fallait juste pas baissé les bras, comme il l'avait fait à la fin. Il fallait toujours aller jusqu'au bout, lutter quoiqu'il advienne.


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Défi réalisé : → Se couvrir d'algues et se cacher dans les rochers pour aller chasser la sirène.

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Lun 15 Fév 2016, 21:22

Faire couler le sang et entendre les cris des êtres qui avaient tant faire souffrir les autres. Chaque fibre magique de l'être d'Izis réclamaient vengeance, pour lui même et pour les autres. Etait-ce raisonnable ? C'était peu probable. Mais il allait quand même le faire. Il le devait, pour lui même, pour essayer de tirer un trait sur tout ceci, d'une certaine façon. Pour ne pas rester impuissant. Une petite voix dans sa tête lui disait que c'était totalement puéril et naïf de faire cela, que c'était une perte de temps, que jamais les Sirènes à la broche dorée seraient assez bêtes pour venir se reposer ainsi sur la plage alors qu'elles savaient le mal qu'elles avaient fait. Et puis, quelles étaient réellement les chances pour qu'elles accostent spécifiquement sur cette plage, là où il était en train de se cacher. Après tout, il y avait des kilomètres et des kilomètres de littoraux où elles pouvaient se mettre, avec des lieux bien plus protégés qu'ici, où elles étaient quasi certaines que personne ne viendrait, que personne ne pourrait les piéger.

Malgré cela, malgré toutes ses pensées rationnelles, le gamin ne bougeait pas d'un pouce de sa cachette, le regard fixé sur l'Océan. Il était en quelque sorte en transe, coupé du monde, ou tout du moins une partie de son cerveau, et en même temps à son écoute. C'était une manière comme une autre de faire défiler les heures pour qu'elles ne deviennent pas trop pesante. De cette façon, le garçon n'avait pas l'impression de totalement rien faire. C'était bien le cas pourtant, mais à cet instant, il en était totalement détaché, comme si les vague passait autour de lui sans le toucher. A peine étaient-elles en train de lui humidifier les pieds … C'était quand même étrange cette sensation de mouillé … Comme si tout ceci n'était pas seulement une invention de cerveau …. Les vagues ! Elles étaient vraiment là en réalité. Tout ce qu'il ressentait était bien vrai. Plongé dans ses pensées, il n'avait pas fait attention au niveau de l'océan. La marée haute était arrivée et venait de le piéger. Il n'allait quand même pas pousser son dernier soupire comme ça, pas après tout ce qu'il avait traversé ? !

La panique battait au creux de ses tempes comme un oiseau en cage, ne demandant qu'à ce qu'on lui ouvre la porte pour laisser exprimer toute sa gamme. Mais le génie la tint bien muselée. Il ne voulait pas céder comme ça. Il s'était mis tout seul dans cette situation, dans cette galère. Il allait s'en sortir sans l'aide de personne, comme un grand. Pourtant, il avait la boule au ventre et les lèvres prêtes à expulser ses cris de demande d'aide à pleins poumons. Mais ça, ça ne devait être qu'en dernier recours. Il se refusait de baisser les bras maintenant. Tout ceci lui avait forgé un nouveau caractère. Il avait découvert en lui des ressources insoupçonnées. C'était le moment de les mettre à l'action et de s'en servir. De voir ce qu'elles valaient, de quoi il était réellement capable. Car d'une certaine façon, jusqu'ici, il s'était toujours plus ou reposé sur quelqu'un, s'était toujours dis qu'il y aurai une personne pour le rattraper s'il faisait un faux pas ou s'il chutait.

Avec la maigre force de ses maigres bras, l'Exauceur de rêves avait réussi à se hisser sur le haut du rocher derrière lequel il s'était caché jusqu'à présent. En essayant de garder un équilibre précaire, il tourna sur lui même pour voir l'étendue de la situation. L'eau l'entourait de toute part. Son perchoir était déjà bien avancé sur la plage quand il l'avait choisi. Il avait la solution de se jeter à l'eau et de tenter de regagner à la nage la berge, mais avec le ressac et les vagues, il risquait de se fracasser sur les récifs acérés qui bordaient la côte. Ou alors il pouvait essayer de sauter de rocher en rocher, ceux-là même qui formait le récif . Il y avait le danger qu'il glisse et qu'une nouvelle fois, il se fasse réduire en bouilli contre eux. Cependant, il fallait qu'il prenne une décision. Il ne pouvait pas indéfiniment resté ici, sur cet îlot de fortune. L'eau continuait toujours de monter. Elle aurait engloutit la roche bien avant que la mer ne soit totalement à marée haute et là, il serait perdu.


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Jeu 18 Fév 2016, 18:53

Le bord de mer, c'était vraiment la misère. En fait, maintenant qu'il était pris au piège sur son rocher, Izis se rendait compte qu'il m'aimait pas vraiment ça, l'eau, surtout les grandes étendues ou quand ce n'était pas contrôlé dans une baignoire. En fait, plus il regardait ce liquide, plus il se demandait s'il n'était pas en train de devenir phobique de cet élément. Avec ce qu'il avait traversé jusqu'ici, les tempêtes, les Sirènes et les monstres marins, ça pouvait être compréhensible. Mais ce n'était pas du tout le moment de se pencher sur cen ouvel état de fait. Pour l'instant, il fallait qu'il prenne une décision, et vite, s'il ne voulait pas rajouter la noyade à son palmarès de mauvais souvenirs et de mauvaises expériences. Tenter de nager ou tenter de sauter. La première option n'était pas vraiment envisageable au vue de sa nouvelle vision vis-à-vis de l'eau. Cela serait donc la seconde. Le gamin n'avait jamais été très agile dans sa vie. Mais aujourd'hui, il faudrait qu'il le soit. Il n'avait tout simplement pas le choix.

Il ferma les yeux, prenant un instant pour se concentrer et tenter de chasser la peur qui l'habitait. Il prit une profonde inspiration et enfin releva ses paupières. Il était fin prêt. On pouvait lire dans son regard une nouvelle détermination. Quoiqu'il arrive, il essayerait coûte que coûte de regagner la rive. Il n'avait peut être pas pu trouver et chasser une Sirène mais ce n'était pas pour autant qu'il devait s'avouer vaincu et arrêter là. Non. Bien au contraire même. Il devait continuer. Si ce n'était pas une nageuse qu'il combattrait, ce n'était pas grave, il trouverait un monstre marin. Il y en avait encore tellement dans le coin. Mais pour cela, il fallait qu'il réussisse ses sauts. C'était ce qui comptait en premier. Après le reste viendrait. Prenant appui sur son pied droit pour se donner de l'impulsion, il s'élança enfin. Heureusement qu'il s'était enfin décidé car à cet instant, une vague plus forte que les autres s'abattit sur le rocher sur lequel il était perché quelques secondes plus tôt. Cela était indéniable que s'il y avait encore était dans la lame d'eau avait frappé, il se serait fait emporté par elle, sans possibilité de rien contrôler ni de remonter à la surface.

Izis voulu jeter un coup d'oeil derrière lui mais alors qu'il avait déjà commencé à tourner la tête, il se dit que finalement, ce n'était peut être pas une bonne idée et qu'il était plus prudent pour lui de regarder devant et de continuer à faire des bons. Surtout que le chemin se corsait quelque peu, les rochers devenant plus escarpés. Il savait déjà par avance qu'il n'en sortirait pas indemne mais tant pis, cela devait être fait. Ce fut de justesse que son deuxième saut atteignit son but. Un instant, il resta en équilibre sur un pieds, ses bras faisant des moulinets dans l'air comme un oiseau prêt à décollé pas du tout élégant. Il réussit enfin à basculer le haut de son corps en avant et à se rattraper à l'arrête rocheuse mais il ne put empêcher ses pieds de glisser et ses mains s'entaillèrent. Il poussa un juron. Toute une bordée même. C'était étrange mais d'une certaine façon, ça faisait du bien d'être quelque peu injurieux quand la situation était aussi merdique que celle qu'il vivait.

L'Exauseur de vœu était en train de regarder vers où il dirigerait sa prochaine acrobatie quand il vit un trou dans une paroi non loin, assez haut pour être épargné par la montée des eaux et assez basse pour qu'il puisse l'atteindre avec un peu d'effort. Et c'était beaucoup plus proche que la plage et l'endroit qu'il visait de prime abord. Sa décision fut donc vite prise et il bifurqua par là. Ahanant et continuant de pousser des jurons – sans vraiment s'en rendre compte en fait – il réussit enfin à franchir les derniers obstacles et à se mettre en lieu sûr. Enfin … C'était ce qu'il croyait jusqu'à ce qu'il entende des bruits derrière lui alors que l'océan s'étendait à perte de vue. Il n'osait pas réellement se retourner, se disant que si ses yeux ne voyaient peut être qu'en fait, ce qu'il entendait n'existait pas. Mais il savait que c'était faux et que c'était se fourvoyer que d'agir ainsi. Prenant son courage à deux mains, il se retourna donc … Et tomba nez à nez avec l'un de ses fameux monstres qu'il avait du affronter pendant tout le périple.


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