Rosée du Matin s’était encore perdue et elle se fit gronder par Fruits des Bois qui se lassait d’agiter ses moustaches pour l’avertir des mauvais chemins. La fae avait beau savoir converser avec les plantes, sa mémoire lui jouait rapidement des tours. Puis, la gauche et la droite était une notion difficile à intégrer dans sa petite tête rousse.

« C’est pas grave, on visite un peu le monde comme ça, lui répondit la petite fae, toujours optimiste. Puis, le calme est revenu, faut plus être nerveux comme ça, tu vas encore me faire des cacas tout mous !
— Cruuuuunch crunch, se défendit aussitôt l’animal en remontant son museau pointu vers le ciel
— Quand j’veux des cacas durs, ne m’en faut pas des tout mous. Comment tu veux que je me défende dans ces conditions ? Un caca mou, ça fait pas mal !
— Cruuunch !
— Ah ben ça, je m’en suis bien rendue compte que ça sentait plus mauvais ! D’ailleurs, c’est un peu de ta faute si on est perdu… si tu avais fait des cacas durs comme demandé, on ne chercherait pas après un coin d’eau »

La souris ailée grinça des dents, à court d’arguments, la fae n’ayant pas totalement faux à ce niveau-là. Un être étrange, pourvu d’un masque dorée avait voulu s’en prendre à eux. Armée de son lance-crottes, Rosée du Matin comptait beaucoup sur son ami de toujours pour lui fournir les munitions nécessaire pour faire fuir leur adversaire. L’angoisse et la prestance de l’homme avait eu raison de ses intestins et n’avait pu sortir autre chose qu’une masse difforme quelque peu nauséabonde. Rosée avait fait ce qu’elle pouvait pour les lui lancées, tachant son beau masque d’or. S’ils n’avaient pas su blessé leur agresseur, ils étaient toutefois parvenus à le faire fuir. L’odeur était épouvantable et le temps passé n’avait pas arrangé la chose. Coquette, elle entreprit de trouver de l’eau pour se rafraîchir, une idée que Fruits des Bois avait fortement approuvé, lui aussi appréciant d’être propre, surtout ses poils blancs du ventre. Il rêvait d’ailleurs de sentir les doigts de la fée s’enrouler autour de son pelage le temps de son bain. L’animal aimait être grattouillé, les quatre pattes en l’air pour profiter intensément de cet instant. Sauf que l’attente devenait longue, d’autant plus qu’ils avaient perdu Bouton d’Or et Asiminier. Voyager avec un paralysé des jambes dans une forêt était problématique, surtout lorsqu’une fleur assurait qu’un point d’eau était proche. La fée avait accéléré les battements de ses ailes, mais à l’endroit indiqué, il n’y avait plus rien, le chaos ayant tout dévasté. En se retournant pour se lamenter, seul Fruits des Bois avait pu la consoler… les deux autres n’avaient pas su suivre le rythme de son vol.

La priorité restait cependant de se laver et ensuite, de partir à la recherche de leurs amis. Rosée restait optimiste. Bouton d’Or pouvait également communiquer avec les fleurs, sûr qu’elles finiraient par se retrouver d’une manière ou d’une autre. Aussi, elle continua d’avancer, en conversant avec les fleurs qu’elle croisait. Nombreuses furent celles qui se plaignirent du récent chaos et la petite leur assura que les temps seraient meilleurs et qu’elles retrouveraient leur éclat. D’autres se plièrent sous l’odeur que la fée dégageait, lui intimant l’ordre de s’éloigner de leurs pétales. Une ortie peu sympathique la piqua sans même un avertissement préalable.

« Elle était vraiment de mauvaise humeur celle-là, regarde j’suis toute rouge et en plus ça piiiiiiique, se plaignit-elle à l’attention de son ami ailé, des larmes aux coins des yeux.
— Crunch cruunch
— C’est pas de l’eau, c’est des larmes
— Cruuuuuuuuunch, s’énerva Fruits des Bois en pointant de sa longue queue rosée des reflets bleutés un peu plus loin
— De l’eau, chouette, s’exclama la petite fée heureuse. C’est l’heure de faire trempette ! »

Et loin des soucis que certains humains éprouvaient en ce moment pour se remettre du chaos, la petite fée ôta ses vêtements et s’en alla patauger dans cette oasis providentielle, au côté d’un souriceau aussi fou qu’elle. Il fallait peu de chose pour rendre Rosée du Matin joyeux et appréciait sentir l’eau couler le long de son interminable chevelure enflammée. Pouvoir encore vivre de tel moment était le signe incontestable que le monde allait toujours aussi bien. Rosée voyait les choses simplement, mais pas l’ombre qui grandissait derrière elle et les deux grands yeux qui la regardait fasciné…

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Ni le souriceau ailé, ni la petite fée n’entendit le froissement des feuilles au loin. Rosée du Matin chantonnait joyeusement, assurant à son observateur une protection contre ses propres bruits. Il avança une patte, puis une seconde avant de baisser la tête pour mieux observer la minuscule créature qui jouait dans l’eau. Langue pendante et queue agitée, il était heureux d’avoir enfin trouvé une probable partenaire de jeu. Les vagues l’avaient éloigné des siens et il errait depuis des jours, seul, abandonné. Lui aussi avait envie de se faire gratouiller le ventre par les mains tendres de la petite fée. D’un bond, il sauta vers Rosée du Matin pour se retrouver truffe au sol et queue en l’air.

« Wouf! aboya-t-il pour manifester sa présence à la fée qui tomba à la renverse, surprise, dans un plouf éclaboussant, tout comme Fruits des Bois.
— Qu’est-ce que c’est ?! » s’interrogea-t-elle, le cœur encore affolé en cherchant du regard le responsable du bruit.

Elle croisa alors la truffe d’une immense créature et leva la tête pour croiser son regard. Elle fut rassurer de voir des yeux pétillants et une queue qui se balançait de gauche à droit. L’animal n’était pas méchant. Aussi, elle se tourna vers Fruits des Bois qui avait les yeux exorbités de terreur et une respiration accéléré. La petite fée lui tapota l’épaule pour le rassurer.

« Fruits des Bois, ça va ? T’as l’air tout effrayé », lui demanda-t-elle naïvement.

Rosée avait la faculté de se remettre rapidement des émotions les plus extrêmes, Fruits des Bois moins apparemment. Elle continua de lui frotter l’épaule en lui murmurant des mots gentils pour l’aider à se détendre. Cela eut l’air de fonctionner, du moins, un instant. Car, soudain, il grinça des dents et glissa en arrière pour échapper à son étreinte. Rosée du Matin n’eut pas le temps d’en comprendre la raison qu’une énorme langue baveuse la projeta dans les airs. Le chien était impatient, mais il ne maîtrisait pas toute sa puissance face à la petite créature qui eut bien du mal à battre des airs pour retrouver une position décente. L’animal était d’humeur joyeuse et agita sa queue plus fort encore en guettant la réaction de Rosée du Matin.

« T’es gentil, mais évite de me lécher comme ça, lui demanda-t-elle poliment. J’suis déjà propre tu sais, rajouta-t-elle en espérant convaincre l’animal.

Celui-ci pencha la tête, intrigué avant de se remettre à aboyer. La petite fée se rapprocha de lui et commença à lui gratouiller le dessous du museau pour sympathiser avec le gros toutou. Cependant, Rosée du Matin devait bien reconnaître qu’il n’était gros qu’en taille lorsque celui-ci se mit sur le dos, patte en l’air pour se faire gratouiller le ventre. Ce n’était pas de la peau qu’elle sentit sous ses doigts, mais plutôt des os saillant. Il n’avait pas du manger à  sa faim depuis quelque temps.

« Ben t’es pas bien gros toi, faut qu’on trouve de quoi te remplir le ventre ! » lui dit-elle avant de remonter vers son cou où étincelait un collier.

Intriguée par le bijou, elle s’approcha perplexe. Elle avait déjà vu des humains avec ce style d’accessoire, mais rarement les animaux. Cela signifiait-il que l’animal était le compagnon d’un humain ? Elle passa les doigts sur l’écriture pour la déchiffrer tandis que Fruits des Bois osa enfin s’approcher pour regarde de plus près ce que se passait. La jalousie lui donnait aussi un peu plus de courage, il n’appréciait pas qu’un autre reçût des caresses ventrales…

« Tronc d’Arbre... lut la petite fée à haute voix. Tronc d’Arbre ? C’est ton prénom, ça ? demanda-t-elle au chien, étonnée. Celui-ci aboya affirmativement avant de se redresser sur le ventre. Moi c’est Rosée du Matin et lui, c’est Fruits des Bois, mon ami. J’ai aussi une amie qui s’appelle Bouton d’Or et un ami humain Asiminier… Si tu m’aides à les retrouver, j’suis sûre qu’ils te donneront quelque chose à manger. »

L’animal agita la queue et invita la petite fée à prendre place. Pour le voyage, Rosée ramassa des pétales de fleurs et se confectionna rapidement une robe. Non pas qu’elle était fort pudique ─ se promener les fesses à l’air ne lui posait mentalement aucun souci ─ mais le vent était encore légèrement froid et elle encore légèrement humide pas son récent bain. Aussi, elle s’installa sur son museau pour observer le monde d’une nouvelle hauteur et reposer un peu ses ailes. Fruits des Bois hésita, mais lorsqu’il vit le chien partir sans lui, il mit rapidement ses craintes de côtés pour venir ses poser sur sa tête. Il aurait bien voulu rejoindre Rosée, mais le museau de l’animal manquait de place. Et si Fruits des Bois pouvait changer de taille, il appréciait moyennent de devenir aussi petit qu’une mouche à côté d’une immense créature. Tronc d’Arbre aurait été capable de le renifler par inadvertance. Car Fruits des Bois le voyait bien, lui, que dans le regard du chien, aucune lueur d’intelligence ne pointait ! A l’aide de ses petites pattes, il s’agrippa au poil, persuadé que le voyage serait long et périlleux avec ce phénomène canin…  

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Bien accroché au museau de l’animal, la petite fée appréciait le voyage, plus que Fruits des Bois qui grinçait des dents à chaque secousse. Le chien était facilement discret par tous ce qui l’entourait et changeait souvent de direction. Rosée comprit alors comment il avait dû se perdre… Elle-même eut du mal à forcer Tronc d’Arbre à rester sur le chemin que les fleurs lui avaient conseillé. De temps en temps, elle tapotait sur sa truffe pour attirer son attention et lui ordonner de cesser de jouer avec les oiseaux et les insectes de passage. Cependant, une sauterelle fut plus forte que ses ordres et le chien courut derrière l’intrigante beauté verte aux longues pattes.

« Laisse la tranquille, tu vois bien qu’elle ne veut pas jouer, insista la petite fée, sans réel succès. Attention Tronc d’Arbre, il y a un arbre! »

En voyant l’arbre se rapprocher de manière plutôt dangereuse, Fruits des Bois fut le premier à battre des ailes et emporta dans son sillage son amie la fée. Celle-ci ferma les yeux devant la catastrophe inévitable et un bruit sourd retentit dans la forêt. La sauterelle frotta ses ailes pour émettre un son semblable à un rire avant de disparaitre du paysage en deux bond.

« Cruuunch, crunch, plaisanta le souriceau
— Fruits des Bois ! le gronda doucement son ami. Ce n’est pas drôle que Tronc d’Arbre se soit pris un tronc d’arbre… Il aurait pu se faire mal ou faire mal à l’arbre. »

D’ailleurs la petite fée virevolta rapidement vers les deux accidents afin de s’assurer que ni l’un ni l’autre ne soit véritablement blessé. Le chien était un peu sonné, mais sa langue pendante près à lécher la fée lui indiqua qu’il était toujours aussi enjoué et donc, en bonne santé. Le tronc de l’arbre ne présenta aucune trace et après quelque caresse et mots doux de la part de Rosée, le chêne oublia bien vite l’accident. Aussi, la petite troupe reprit la route.

« Et sois sage, sinon, pas de nourriture pour le chien-chien ! »

Le chien sembla avait compris… du moins, durant quelques instant, car Rosée comprit vite pourquoi il portait l’étonnant prénom de Tronc d’Arbre. Il n’était pas capable de faire un trajet sans heurter un arbre ! Il avait toujours la truffe en l’air où sautait après un animal, parfois même imaginaire. Ou alors, Rosée avait un très mauvaise vue, mais elle ne voyait pas toujours après quoi Tronc d’arbre courrait.

« C’est pas étonnant que t’aies besoin d’un humain pour vivre toi ! » lui fit remarquer la petite fée qui se mit alors en tête de retrouver son propriétaire.

Le voyage chaotique continua aussi pour les deux petites créatures avant que Tronc d’Arbre n’agitât la queue, motivé par un bruit qui annonçait une rencontre très proche. Rosée du Matin tendit l’oreille, à l’écoute. Les voix lui étaient familières, du moins, d’eux d’entre elles

« Pourquoi, il faut toujours traverser les forêts, c’est tout sinueux. J’ai des bleus aux fesses à être malmené sur cette planche
— Cesse de te plaindre, c’est moi qui pousse et t’es pas léger, tu sais
— Ne vous inquiétez pas, le village n’est plus très loin
—  Bouton d’Or ! Asiminier ! » lança Rosée du Matin qui avait reconnu ses amis au loin.

Il fallait dire que l’Orisha passait difficilement inaperçu. Paralysé des jambes, il était constamment assis sur une planche de fortune pour voyager à travers le monde et Rosée ou Bouton d’Or le poussait à tour de rôle. L’échange de retrouvaille durant quelques secondes à peine, car bien vite les questions prirent place dans la bouche de chacun pour savoir ce qu’était devenu l’autre durant leur brève séparation. Rosée du Matin apprit ainsi qu’ils avaient retrouvé un petit garçon perdu à cause du chaos et qu’ils l’aidaient à rejoindre son village. Celui-ci lui apprit à son tour qu’il connaissait le maître de Tronc d’Arbre, parce que ce dernier vivait dans le même village et qu’il devait probablement être triste d’en être séparer. Aussi, toute la petite troupe firent route ensemble pour réunir les familles.

Cependant, en sortant de la forêt, le village qui se dessinait devant eux n’avait rien d’un havre de paix. Nombreuses étaient les maisons qui gisaient sur le sol et, spectacle encore plus horrifiant pour les yeux de la petite fée, des arbres étaient meurtries, leurs branches pliées sous la force des vents. Des gens courraient ci et là, criant des ordres et des consignes pour rendre au village sa beauté d’autant.

« Les arbres, ils sont tous cassés et personne ne les soignent ! » fit remarqué la petite fée en avança dans les ruelles pour contempler les dégâts. C’était la première fois qu’elle se rendait vraiment compte des dommages subis par les Terres du Yin et du Yang.

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Le village ressemblait à s’y méprendre à une fourmilière, chacun transportant des charges parfois impressionnante pour la petite fée. Entre outils, planches et brouette, elle était fascinée autant qu’effrayée. Fascinée par tant de dévouement et d’entre aide, pour remettre chaque maison en état, mais effrayé parce que finalement, personne ne prenait la peine de consoler les arbres. Asiminier lui fit alors remarquer que ce n’était peut-être pas le moment, que les humains s’occuperaient d’abord de leur maison et qu’ensuite, ils soigneraient les blessures de la nature.

« Mais pourquoi ne pas faire les deux en même temps ?
— Ils ne sont peut-être pas assez nombreux pour faire les deux », avança timidement le petit garçon, évitant toutefois de précisé que la reconstruction des maisons était certainement prioritaire.

Il ne voulait pas froisser la petite fée dont il avait déjà saisi le caractère sensible. Elle aimait la nature plus que tout et dénigrer celle-ci l’aurait probablement déçue ou mise en colère. L’enfant ne savait pas vraiment si la fée était sur le point de pleurer ou crier et la regardait parfois perplexe, s’attendant à tout moment de devoir la rassurer ou la retire. Il préférait la dernière option, sachant qu’il serait plus simple pour lui t’attraper la petite fée au creux de ses mains plutôt que de lui faire la conversation. Finalement, et bien un peu malgré lui, il trouva de quoi détourner l’attention de la fée.

« Oh, c’était ma maison là, lâcha-t-il en voyant une ruine
— Tu vis dans une maison plate ? demanda étonner Bouton d’Or
— Il a dit c’était, l’informa aussitôt Asiminier. Cela signifie qu’elle tenait debout avant, mais rassures-toi petit, nous allons refaire ta maison.
— Avec vos deux jambes immobiles ? fit l’enfant sceptique
— Il n’a peut-être pas de jambes, mais nous avons des ailes ! On va te faire une jolie maison et comme ça, nous redonnerons une seconde vie aux branches cassées. »

L’enfant n’eut pas le temps de poser d’autres questions que les deux petites fées virevoltèrent déjà dans tous les sens, suivit par l’étrange souriceau ailé. Même Tronc d’Arbre donna un coup de main, se transformant l’espace d’un instant, en chien de trait pour transporter les branches les plus lourdes qu’il tira fermement à l’aide de sa puissante gueule. Asiminier s’occupa de donner des instructions pour ordonner la construction et éviter que les fées ne commençassent par le toit. Ce qui aurait été quelque peu problématique pour la suite… l’enfant resta bouche bée devant tout ce remue-ménage. Cela leur demanda du temps, mais la maison prit petit à petit une forme convenable. Puis, lorsque les planches furent clouées pour former de solides murs, les petites fées s’entendirent pour faire la décoration et réaménager la maison. Avec patience, elles réparèrent ce qui pouvait l’air de leurs doigts agiles et déposa chaque objet à sa place. L’enfant vit ainsi des objets virevolté ci et là, au rythme des ailes féeriques qui les souleva dans les airs. Un spectacle qui attira l’attention de nombreuses personnes et lorsque la maison fut entièrement remise sur pieds, l’enfant eut la surprise de retrouver ses parents. Ceux-ci étaient partit fouiller les environs à la recherche de leur fils égaré lorsqu’un homme était venu à leur rencontre pour lui confier que d’étranges phénomène se passait chez eux.
Pour remercier les Fées et l’Orisha, le jeune garçon fila dans sa chambre fraîchement refaite et attrapa l’un de ses oreillers.

« Comme ça, votre planche sera plus confortable
— Oh c’est gentil… Un coup de main pour me le glisser sous les fesses ? »

Les adultes aidèrent l’Orisha à se lever de quelques centimètres pour permettre aux fées de placer l’oreiller offert sous son séant afin de rendre ses voyages plus confortables à l’avenir. Une fois l’Orisha bien installé, la reconstruction du village reprit… ainsi que le soin de la nature. Rosée du Matin avait demandé d’aider les arbres et les femmes avaient acceptées de se changer les idées en pansant les blessures de la flore. Des fillettes suivirent leur mère, et l’une sauta de joie en apercevant le chien qui servait de monture à Rosée. Celle-ci n’eut pas le temps de réagir qu’elle se fit déjà écraser par l’étreinte affective de la fillette, heureuse de retrouver son chien. Du moins, ce fut ce que la fée en déduisit, coincé entre des vêtements et des poils

« Eh, j’étouffe moi », murmura Rosée en essayant de glisser hors de l’embrassade.

La fée appréciait les élans d’amour, mais là, c’était un peu de trop pour elle. Heureusement, la mère de l’enfant arriva rapidement au secours de la fée pour séparer les deux amis. Tronc d’Arbre était le chien de fillette depuis son plus jeune âge et l’avait beaucoup pleuré en constant son absence. Une fois le village remis en étant, Rosée du matin quitta ainsi le chien, pour le plus grand plaisir de Fruits des Bois qui serait de nouveau le seul à recevoir des grattouilles sous le ventre.

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