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 Retour à la maison [ Event Septembre / Solo ]

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Dim 04 Oct 2015, 16:56



 


PARTIE I :




Et puis tout fut fini. Plus une secousse, plus d'attaques, plus rien. Lorsque la responsable de tout ceci disparut dans la nature, les maux qui jusqu'à présent accablaient notre terre, disparurent. Je ne savais pas comment, mais à cet instant, je m'en fichais complètement. Toutes ses semaines que j'avais passées loin de chez-moi, tout ce temps où j'avais cru pouvoir vivre ma vie, ou j'avais pensé être libre de toute responsabilité. Je croyais n'avoir jamais à regarder derrière moi, seulement tout prit fin. Comment n'avais-je pas pu penser à ma famille plutôt ? Je n'avais pas songé une seule seconde à eux, pas dans ce sens-là tout du moins… J'avais été prête à donner ma vie pour arrêter toutes ses catastrophes, je pensais alors à toutes ces nombreuses victimes, des pères, des frères, des femmes, des mères, des fils et filles, je voulais les venger. Seulement qu'aurais-je fait de stupide si j'avais pensé qu'il aurait pu s'agir de mes parents ? De ma famille ? De mon ami Ezékiel ? Je les savais fort. Je savais de quoi mon père et ma mère étaient capables. Dans une telle situation, ils avaient dû être égaux à eux-mêmes. Ils étaient venus en aide aux autres, ils avaient joué les héros et étaient mort… Non, ils ne pouvaient pas être morts. Pas comme ça, pas maintenant. Je savais que peu importent la situation, ils se seraient aidés, et surtout protégés mutuellement… Mais même en sachant cela, je ne pouvais pas m'empêcher de douter de leur santé. Lorsque tout fut fini, je dus quitter la montagne de l'Edelweiss. Quelle hypocrisie de ma part. Il y a de cela quelques jours, je ne m'inquiétais pas de leur sort et maintenant que je me rendais compte de ce qu'avais subit le monde, je m'intéressais enfin à eux. C'était comme si je leur accordais enfin un peu de ma personne… La descente fut des plus difficile, pas à cause du terrain, non, mais parce que je me trouvais bien mal. Je devais me rendre immédiatement à Megido, seulement d'un autre côté, j'avais peur de ce que j'y trouverai. La crainte, l'angoisse, voilà ce qui m'habitait. Je ne me rendis même pas compte que peu à peu la neige fit place à la terre, puis à la poussière. Toute la descente, s'était passée sans aucun problème. Je n'avais pas rencontré de monstres, de bêtes, je n'étais pas tombée sur une pierre, il ne m'était rien arrivé et pourtant, je ne m'étais jamais sentie aussi mal de toute ma vie. Mon esprit était embrouillé, ainsi que ma vue. Je stoppais mes pas, pour passer mes mains sur mon visage réalisant enfin que mes joues étaient inondées de larmes. Depuis quand pleurais-je ? Et surtout pourquoi ? Parce que je me rendais enfin compte de ce que j'avais fait ? J'avais quitté ma famille, ma vie, pour une vie meilleure ? Une vie remplie de corps, de sang, de désastre ? Je me laissais tomber sur le sol, et pleurais toutes les larmes de mon corps. Il me fallut un moment avant de pouvoir me relever. Mes yeux étaient rouges d'avoir trop pleuré, mes mains pleines de terres, ma peau abîmée à certains endroits, je ne ressemblais plus à rien.


Je ne sais pas combien de temps il m'a fallu pour rentrer chez moi. Des jours sans aucun doute. Chaque pas que je faisais me rapprocher de ce que je craignais le plus. Plus j'avançais et plus la crainte de ce que j'allais découvrir grandissait. Sur mon chemin, j'ai fini par cesser de compter le nombre de corps échoué sur la plage, le nombre de familles éplorées. Même si je savais l'urgence de la situation, je ne pus m'empêcher de venir en aide à toutes ses personnes. Avant de prendre le bateau, je vins en aide à une femme souhaitant enterrer son petit garçon. Elle ne souhaitait ni plus ni moins que créer un lieu de recueil, pour lui, mais aussi pour tous ceux qui souhaiteraient prier leurs défunt. Elle n'avait pas pu le sauver, comme beaucoup de monde, et même si cette épreuve serait des plus difficiles pour elle, cette femme à peine plus âgé que moi, avait besoin de faire son deuil. Simple humaine, elle croyait en la vie éternelle et en la réincarnation. Selon elle, enterrait ainsi son enfant lui permettrait de vivre une nouvelle vie, une meilleure vie. Je n'avais pas d'enfants, et qui sait si un jour je pourrais avoir la chance d'en avoir, mais je pouvais aisément comprendre sa peine et son désespoir. Le voyage en bateau, fut des plus… Bizarre. Chaque personne à bord, et nous étions peu nombreux, ne cessaient de regarder l'eau, à l’affût de la moindre attaque, de la moindre chose sortant de l'ordinaire. Pendant tout le trajet, je n'ai pas réussi à dormir une seule fois. Peut-être étais-je inquiète à l'idée de nous faire attaquer une fois de plus, ou alors étais-je inquiète de retourner chez moi… Si j'étais totalement honnête avec moi-même, la deuxième option était la bonne. Arrivée sur le continent dévasté, je dus me rendre à pieds jusqu'aux quartiers modestes de Medigo, là où se trouvait la maison de mes parents. J'étais peu attentive à ce qui m'entourait. A peine avais-je posé le pied sur le continent que mon esprit s'était fermé à toute forme de réflexion. Voilà ou j'en étais donc, devant chez-moi. Ma maison, mes voisins, rien n'avaient changé… Ou presque. Là, ou se tenait d'ordinaire notre salon, un immense trou laissait entrer la lumière dans la demeure. S'en même prendre le temps de réfléchir, je me mis à courir pour atteindre l'endroit tout en hurlant à m'en briser les cordes vocales. « Papa ! Maman ! » C'est à cet instant que je me rendis compte que la rue manquait cruellement d'animation. Que c'était-il passé ici ? « Papa ! Maman ! »



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Mer 07 Oct 2015, 23:21


 
   
 

PARTIE II :




Paniquée, j'étais totalement perdue, je ne trouvais personne, je ne voyais personne. Il n'y avait aucuns habitants, ou même des simples voyageurs, dans les rues. Pas un enfant ne jouait, et dans les endroits d'ordinaires peu fréquentables, rien. Après avoir fait le tour de ma maison, une bonne dizaine de fois, espérant sans doute trouver mes parents cachés dans une armoire… Je devais me rendre à l'évidence, il n'y avait plus personne. Pas ici en tout cas. Seulement, poussé par un sentiment de douleur, de tristesse, et sans doute de peur, je ne réfléchissais plus. J'avais vu passé bon nombres de cadavres, j'avais aidé cette mère à enterrer son enfant. Mais aurais-je la force d'enterrer mes parents ? Plus j'avançais, et plus je me rendais compte de ce qui s'était sans doute passé ici. Les hommes aux masques d'or étaient peut être passés ici ? Avaient-ils fait des ravages ? Avaient-ils tué des gens ? Des personnes que je connaissais ? L'angoisse s'installa en moi. Je me mis à douter, à m'en vouloir de tout, de rien. Je courrais entre les maisons, appelais encore et encore. On entendait que mes pas résonner sur le sol, et mes cris de désespoir. Le soleil, cachait par les nuages, donnait à cet endroit pourtant si beau, si joyeux à la base, une ambiance des plus sombres. Mes pas finirent par me porter à l'endroit où j'avais rencontré Ezékiel pour la première fois. Je ne savais pas où il habitait, au fil des années, il était tout simplement venu vivre chez nous. Mes parents l'avaient accepté tel qu'il était. Un petit humain, sans grande force, sans grande agilité, mais au grand cœur. Aurais-je été la même sans lui ? Je n'y croyais pas. Je me laissais tomber sur le sol, m'écorchant les genoux au passage sur une pierre posée là. Le vent souffla sur mon visage, faisant voler mes cheveux. L'air embaumé l'herbe fraîchement coupé, les fleurs dégagées un parfum si doux… Ce lieu était en totalement contradiction avec ce que je venais de découvrir. Je m'allongeais sur le sol, paume contre terre, les yeux fermés, les jambes étendues, quelques brins d'herbe effleuraient mes orteils, mais je n'étais pas d'humeur à rire, ni même à plaisanter. Je pris plusieurs longues respirations. Il me fallait réfléchir. Je ne devais pas paniquer, garder son calme, voilà ce que je devais faire. Souffler.

Tout d'abord, il n'y avait pas de corps dehors, les masques d'or n'auraient certainement pas pris la peine de déplacer les cadavres. Peut-être que personnes n'étaient mort après tout ? Peut-être s'agissait-il seulement de brigands profitant des récents événements pour pilier quelques maisons ? Les tremblements de terre avaient du se faire ressentir jusque dans les terres, et ne voulant courir aucuns risques les habitants dont mes parents, et Ezékiel étaient partis se mettre à l'abri. Les secousses, pouvaient donc expliquer les dégâts que j'avais pu observer notamment au niveau de ma maison. Les gens étaient donc partis. Mais où étaient-ils allés ? Soudain, une idée me vint en tête. Je savais que mes parents avaient eu pour habitude de se retrouver au niveau d'une petite rivière passant pas très loin de chez-moi. L'endroit était calme, plus éloigné des côtés, les quelques arbres pouvaient servir pour arrêter la pluie et les rayons du soleil. Je me relevais avec hâte, et me mis à courir comme une folle pour me rendre là-bas. Je les vis. Plusieurs campements de fortunes avaient été installés ici et là. Je reconnus quelques personnes. Je passais entre les gens, cherchais du regard des visages connus. « Cassiopée ? » Le son de cette voix… Celle de ma mère. Les larmes coulèrent toute seule et je me retournais lentement pour découvrir ma mère. Le visage légèrement assombri, et sale, mais toujours aussi belle. Un petit sourire se posa sur son visage, et je me jetais dans ses bras. Comme enfant, elle me caressa les cheveux de haut en bas, tout en me chantonnant une petite chanson à l'oreille. « Hey, ma petite Cassie. Qu'est-ce que tu fais là ? » Avec une petite voix, limite enfantine, je lui répondis. « J'ai eu peur. Peur pour vous. Je m'inquiétais. Papa va bien ? Ça va toi ? Enfin, je veux dire, la maison est… Enfin, je sais pas, il manque le salon et tout… Y a des débris partout… Il s'est passé quoi ? Tout le monde va bien ? » A ces derniers mots, je vis le visage de ma mère se décomposer. Tout de suite, je m'inquiétais pour mon père… Seulement, elle me rassura d'un signe de tête. Suivant du regard, ce qu'elle me désignait, je vis mon père en train de parler avec un homme et une femme, que je supposais être la sienne. Et là, je compris. Je tournais la tête dans tous les sens, à la recherche d'un visage en particulier, d'un sourire, de deux yeux à la couleur si particulière. Ezékiel n'était pas là. Mon pouls s'emballa, ma respiration se fit plus rapide. Il n'était pas là. Je n'entendais pas sa voix, je ne voyais pas sa silhouette, nul part. « Cassiopée. On a été attaqué. Ton père avait déjà commencé a évacué des gens. On est resté sur place pour venir en aide à ceux qui en avaient besoin… Quand ils sont arrivés. Je ne sais pas qu'ils y étaient, ni même ce qu'ils voulaient. Ils sont venus et nous ont attaquaient. Ezékiel, mon cœur, il était là. Et je ne sais pas ce qu'il lui a pris, il s'est lancé dans la bataille. J'ai cru te voir… C'était comme ci, ton départ l'avait transformé. Ils étaient trop nombreux, trop forts. Nous avons dû fuir. Heureusement pour nous, ils ne sont pas restés longtemps. Ils ne nous ont pas poursuivi non plus, mais nous n'avons plus de nouvelles de ton ami. Cassiopée, je suis désolée. » Tout était donc de ma faute ? Je ne pensais pas que mon départ lui causerait autant de chagrin… Je ne pensais pas qu'il pourrait en souffrir… Je ne pensais pas, voilà ou était le problème. S'en même m'en rendre compte, je me mis à courir. Mes jambes me faisaient souffrir, je ne doutais pas du nombre de pierres écorchant mes pieds nus… J'étais déboussolée. Il était mort par ma faute ! Les arbres furent rapidement remplacés par des maisons, le soleil par de la pluie, et le sol sous mes pieds devint plus liquide, plus rouge, plus glissant. Je courais non plus sur de la terre, mais sur du sang. Non pas mon sang, mais celui de toutes les personnes que je n'avais pas pu sauver, de toutes les vies perdues, de sa vie perdue…

Et là, au beau milieu du chemin, un corps. Son corps… ? « EZEKIEL !! »

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Sam 10 Oct 2015, 22:37


 
   


PARTIE III :




Comme si un mur invisible se trouvait devant moi, je ne pouvais pas avancer. Mes pieds étaient fermement ancrés dans le sol, et ils refusaient obstinément de m'obéir. Mes yeux étaient fixés sur le corps. Une mare de sang l'entouré. L'odeur si particulière, à la fois presque sucrée et métallique vint me chatouiller les narines. Je sentis mon estomac se tordre, et je ne pus me retenir de vomir. Cela devait faire un moment que je n'avais mangé de vrais repas et cela se ressentit. Cet insupportable haut le cœur qui vous prend et qui vous force à vomir sans que vous n'ayez plus rien à rendre dura une bonne dizaine de minutes. Mes forces m'ont alors complètement quitté, mes jambes ont cédé sous mon poids et je me suis retrouvée affalée sur le sol. Mains et genoux baignant dans la terre. Je dus rester ainsi un moment, les yeux dans le vague, des larmes ne voulant cesser de couler, le cœur brisé. Comment me relever après ça ? Il était mort par ma faute. Il s'était jeté dans un combat perdu d'avance, pour quoi ? Pour sauver des vies ? Par colère, envers moi ? Je me sentais si coupable, et si naïve à la fois. J'étais partie sans lui dire un seul mot. Un matin, j'avais quitté ma maison, ma vie, tout. Seulement, une fois ma décision prise, je n'avais pas la moindre idée de comment lui dire, de comment lui annoncer mon départ. Nous avions passé presque vingt ans ensemble. Il connaissait mon envie de liberté, ce besoin presque oppressant d'aventure, mais comme beaucoup d'autres rêves, il avait dû croire que cela resterait passager. Un jour, j'avais voulu apprendre à dompter un cheval, chose que j'avais finie par abandonner assez rapidement. Une autre fois, je m'étais mise dans la tête d'apprendre à parler une autre langue, encore une fois, j'avais fini par laisser tomber cette fantaisie. Cette fois-là encore, il avait dû penser me connaître tellement bien que jamais il ne se serait imaginé que je m'en aille. Si seulement j'étais restée. Si seulement je lui avais dit... Peut-être m'en aurait-il empêché, ou alors il serait venu avec moi, il m'aurait accompagné dans mes nombreux périples. Nous aurions ri, sauvé des vies, aider des gens... Il aurait été en vie. Alors que j'étais complètement perdue dans mes pensées, et que le temps semblait s'être arrêté, une petite voix enfantine et féminine se fit entendre. « C'est mon papa, il est mort, je le sais. Oui, il est mort. Il l'a aidé. Mais il est mort. » A ces mots, je redressais la tête dans l'espoir d'en trouver l'origine. Non loin de moi, se tenait une petite fille. Ses pieds étaient tachés de sang, sa robe également, elle tenait dans ses bras une sorte d'ours en peluche. Ses yeux me parurent bien tristes et bien étranges à la fois. C'était comme ci, elle ne voyait rien et tout à la fois.

Je tentai de me lever, mais je rencontrais quelques difficultés. C'est donc, tout en essayant de retrouver une certaine prestance, que je me mis à parler avec l'enfant. Même si l'envie de lui retirer des informations était forte, je ne pouvais pas la laisser plus longtemps assister à ce spectacle morbide, je m'adressais donc à elle avec une voix qui je l'espérais ne trahissait pas ma fragilité. « Petite, on va partir de là, d'accord ? On va aller se mettre un peu plus loin, tu veux bien ? Ma maison n'est pas très loin d'ici, on va y aller à deux et te réchauffer, tu dois mourir de froid. » Elle s'avança alors vers moi et me tendit la main, je remarquais alors ce qui avait attisé ma curiosité dés le début, à son encontre. Ses yeux étaient d'un blanc presque transparent. « Pas besoin, de vous inquiéter à propos de ce que je peux voir ou ne pas voir. Je ne vois plus rien depuis bien longtemps, mais je sais qu'il s'agit de mon père. Je reconnais son odeur. » Je ne pouvais détacher mon regard de son visage si fin, si fragile, elle ressemblait à n'importe quelle petite fille, cependant sa façon de parler, de se tenir me fit plus penser à une adulte. Elle continua de parler face à mon silence. « Il a aidé un jeune garçon à s'enfuir. Croyez-vous qu'il s'agisse d'un héros ? Est-il mort en héros ? » Sa première phrase m'interpella immédiatement, et d'un seul mouvement, je me relevais pour m'approcher du corps de l'homme. Le cadavre que j'avais pris pour celui d'Ezékiel, était un homme d'une quarantaine, cinquante d'années. Alors que je me retrouvais au-dessus de la dépouille, mon regard se porta à nouveau sur la jeune demoiselle qui se tenait face à moi. Comment pouvait-elle savoir tout ça, alors qu'elle était aveugle ? Pouvait-elle vraiment tout sentir ? Le jeune homme dont elle m'avait parlé, s'agissait-il bien de mon jeune ami ? Je me rapprochais rapidement d'elle, et m'abaissai pour arriver à sa hauteur. Mes forces étaient revenues, sûrement dues à ce gain d'adrénaline soudain. Je posais mes mains sur ses épaules, je pouvais sentir sous le tissu de sa robe, sa frêle silhouette. « Le garçon, ou est-il maintenant ? Il est en vie ? » Elle leva les yeux vers le ciel, et afficha un petit sourire, à la fois mystérieux et amusé. « Je l'ai caché. À tes yeux, et aux leur. Aide mon papa, et je t'aiderai. » Sans la moindre hésitation, j'acceptais ses conditions. « Il faut l'enterrer. Il a besoin d'une terre. Il ne doit pas rester ici, tout le monde pourrait le voir ici, non pas ici. » À l'écouter, j'avais parfois l'impression qu'elle perdait peu à peu pied avec le monde réel, le contre-coup du choc certainement. Une fois que j'eus enterré son père. Elle partit vers une maison isolée des autres, sans un mot ou même un regard pour moi. Alors que nous approchions de la bâtisse, elle s'arrêta à l'entrée et d'une petite voix, comme si elle craignait de réveiller quelqu'un.

J'avais peur, peur de ce que je pourrais découvrir. Peur de m'être bercé d'illusion. Je pénétrais dans la demeure, avançais doucement, et j'entendis des plaintes provenant de l'étage. Poussé par un sentiment nouveau, je me hâtais de monter. Et je découvris l'homme dont la petite m'avait parlé, celui que son père avait sauvé, Ezékiel.

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Dim 25 Oct 2015, 15:43






PARTIE IV :


 

Mes pieds refusèrent dans un premier temps de bouger, était-il réel ? n’était-ce pas le fruit de mon imagination torturé par je ne sais quelles chimères ? Alors même que je le voyais devant moi, j’avais peur de son sort. Je n’osais avancer pour découvrir qu’il ne lui restait plus que quelques heures, voir quelques jours à vivre dans la douleur et la souffrance. Alors que mon regard était fixé sur son corps bandé de toute part, la petite fille vint se placer à mes côtés. En vérité, je ne l’avais même pas entendu me suivre et encore moins me parler. Ce n’est que lorsque sa main toucha la mienne, que je me rendis compte de sa présence. Je n’arrivais pas à détourner le regard de mon ami, les larmes ne voulaient plus couler, mais je pouvais sentir une boule se former dans ma gorge. Je n’avais plus de raison de pleurer, si ? Je n’osais pas parler, pas avancer. Ce fut la jeune demoiselle qui m’interpella, elle était bien plus adulte et mature que je ne l’étais à son âge, bien plus que n’importe qui d’ailleurs. « Il n’est pas mort, pas encore en tout cas. La mort le prendra un jour c’est certain, mais pas maintenant. Il a beaucoup souffert ces derniers jours. Mais il n’a pas pleuré. J’aurais pensé qu’il pleurerait. Il a juste crié. Beaucoup crié. Je n’en peux plus de ses cris. » Que répondre à tout ceci ? Lui dire que tout était de ma faute ? Que si j’étais restée, rien de tout cela ne serait arrivé ? Que si je l’avais mis dans la confidence de mon départ, peut être m’aurait-il suivi ou pire m’en aurait-il empêché ? Les regrets, la culpabilité ne cessaient de me ronger de l’intérieur. Comment l’affronter après tout ceci ? Emplis de questions, et d’interrogation, ce fut de nouveau ma petite camarade qui me ramena à l’instant présent. « Il n’a fait que crié ton nom. Cassiopée. Il n’a rien dit d’autre, que ce simple mot. Comme-ci le dire lui donné une dernière chance de rester en vie. » Je sentis sa main quitter ma peau, et elle disparut, me laissant seule et perdue. Dès que j’étais entrée, je n’avais rien vu d’autre que lui, et à présent mon regard parcourut le reste de la pièce.

Une chambre d’enfant. Pas n’importe laquelle, une chambre de petite fille. Le lit était couvert de sang, les draps également. Il y avait une bassine d’eau sur une petite table remplie d’un liquide d’un rouge transparent, traduisant des soins passés. Tout ce qui faisait de cette salle un lieu de gaieté et de joie pour une enfant, avait perdu de sa splendeur. Son père était mort en voulant aider mon ami, sa mère ne semblait pas être là non plus, à part elle n’y avait-il donc pas d’adulte ? Alors que tout me dictée d’aller voir Ezékiel, je sortis de la maison en vitesse pour trouver la demoiselle. Elle était dehors, les yeux rivés vers les nuages, elle observait.  Elle sembla hésiter un moment, puis elle prit une grande respiration, et tout en continuant de contempler le ciel. « Mon papa m’appelait Evie. J’aime beaucoup Cassiopée, je peux m’appeler Cassiopée tu crois ? » Je l’observais quelque peu troublé. « Pourquoi vouloir changer si tu as déjà un prénom ? » « Parce que comme mon papa est mort, plus personne ne sait que je m’appelle Evie, à part toi. Mais tu es différente. Et puis j’aime beaucoup Cassiopée. Je n’ai pas le droit ? » Je m’avançais de plusieurs pas, afin de mieux la voir, mais le soleil m’éblouissait tellement que je dus poster mes mains au-dessus de mes yeux comme pour créer un paravent. « Si, bien sur que tu as le droit. Mais ne veux-tu pas garder un souvenir de lui ? Tu peux avoir plusieurs prénoms si tu en as envie. » « Oui. Oui. Evie Cassiopée, c’est bien. Il aurait beaucoup aimé. Maman aussi d’ailleurs. » Cette petite était soit totalement folle, soit totalement perdue, et je ne savais pas quoi en penser. Elle me fascinait autant qu’elle me troublait. « En parlant de ta maman … » Elle ne me laissa pas le temps de finir ma phrase que déjà elle répondit à ma question. J’appris que sa mère était décédée bien des années plutôt. Elle ne m’expliqua pas en détails les causes, et je ne préférais d’ailleurs pas insister. Il aurait été bien égoïste de ma part de la forcer à se souvenir. Je partis donc sur un tout autre sujet de conversation. « Le garçon là-haut, c’est toi qui l’a soigné ? » Elle hocha simplement la tête de haut en bas, et tourna lentement son regard vers moi. « Qui d’autres ? Ils sont tous partis. »

Un vent vint faire voltiger ses cheveux, et je pus voir quelques traces de sang séchés sur l’arrière de son crâne. Inquiète à son sujet, je m’approchais en vitesse d’elle, et l’examinée sous toutes les coutures. Un léger rire cristallin quitta ses lèvres fines pour venir se perdre doucement. « Pas besoin de s’inquiéter, ce n’est pas mon sang. C’est celui de ton ami. Je ne sais pas moi-même comment il est arrivé là … Une inattention. Au lieu de t’inquiéter pour moi, ne devrais-tu pas être avec lui en ce moment ? » Elle posa son regard sur le mien, et même si, selon ses dires elle ne voyait rien, je me sentais comme scruté, elle paraissait lire en moi comme dans un livre ouvert. Depuis tout à l’heure, je ne faisais que retarder l’inévitable. « Si … j’y vais … » En vérité, c’est un peu à reculons que je retournais dans la chambre à l’étage. Il n’avait pas bougé de place, mais il semblait bien plus tourmenté que précédemment. De nombreuses gouttes de sueurs perlaient sur son front. Je m’approchais alors doucement de lui, je me saisis d’une chaise et avec un chiffon humidifié je me chargeais de le nettoyer un peu. Doucement son pouls se calma, sa respiration se fit plus douce et moins violente. Il était toujours aussi pale mais il ne semblait pas en danger. Il portait un bandage sur toute la partie inférieure de son ventre, et quelques coups ici et là. Après avoir déposé le tissu sur le côté, je ne pus m’empêcher de passer ma main dans ses cheveux, et la les larmes coulèrent. « Je suis tellement désolée Ezékiel … C’est de ma faute, ce qui t’arrives … je m’en veux tellement, si tu savais … » Je restais ainsi à le contempler, à lui caresser le visage, j’avais retardé cette rencontre et pourtant maintenant je ne me voyais plus le quitter. Ma vue se troubla, des larmes vinrent se perdre sur sa joue et coulèrent le long de son visage. Alors que je suivais du regard ma première larme, ses yeux s’ouvrirent. « Hey … » Sa voix n’était qu’un murmure, mais il était en vie et c’était tout ce qui comptait.
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