-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [LDC - Ombres] Ce lieu sera nôtre...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Sam 07 Nov 2015, 20:25


Asile - Ce lieu sera nôtre



[Allée des Brumes - Perron du futur Asile]

Des hurlements de bêtes sauvages s'élevaient dans les airs, accompagnés de rires macabres et de grognements sourds. Le directeur n'était pas arrivé depuis une dizaine de minutes que les complications s'étaient présentés à lui. Sa mission était pourtant simple : faire de ce lieu un asile capable d'accueillir tous les aliénés des terres du Yin et du Yang... Malheureusement pour lui, Sergeï se rendit rapidement compte après une première inspection que l'endroit était déjà habité. Les Esn'Chatn, des créatures très anciennes capables, dit-on, de dévorer une Ombre, pullulaient dans l'enceinte du bâtiment. Le Passeur, mit face à ce problème, prit la décision d'attendre la venue des brigades envoyés par l'Esprit de la Mort pour traiter ce problème. La mission serait difficile, beaucoup d'Ombres risquaient de périr si un combat s'engageait contre ces monstres, mais l'ancien soldat n'en avait que faire... Tant que l'Asile naissait, tous les sacrifices étaient justifiés. Sergeï n'avait aucun scrupule, même pour une Ombre... Et l'homme savait se faire respecter et obéir. Toutefois, la situations était suffisamment inquiétante pour que ce dernier choisisse d'en faire part à ses supérieurs... Il était bien rare de croiser des Manges-Ombres, surtout en si grande quantité. Et ces créatures étaient absolument impossibles à maîtriser. Ses mots couchés sur du papier, il appela un Shimi d'entre les ombres, petite créature qui attrapa le courrier et disparu, parcourant les ténèbres plus rapidement que l'Ombre elle-même afin de transmettre son message à la Reine. En attendant les renforts, le futur directeur se mit également à réfléchir aux possibilités qui s'offraient à lui afin de rendre cet endroit l'un des plus sécurisés au monde. Et une idée lui vint également à l'esprit, idée qu'il nota dans un coin de son esprit. Il faudra également, même si cela était loin d'être acceptable pour une Ombre à son sens, populariser le lieu. Chaque continent de cette terre devait prendre connaissance de la naissance de l'Asile et il était important que les futurs cellules se remplissent également rapidement. Trois missions, trois quêtes qu'il allait transmettre aux nouvelles venues.

Peu à peu, les Ombres se rassemblaient sur le perron de l'Asile, ne sachant probablement pas ce qui les attendaient. Sergeï attendit que les arrivées ne se fassent plus en grand nombre pour commencer son introduction. L'assemblée était composée d'une quarantaine d'Ombres, de tout grade, tenant chacune entre leurs mains une lettres qu'elles avaient du recevoir de l'Esprit de la Mort en personne. Des Ombres fidèles, dévouées, qui ne mettraient pas en doute ses ordres. C'est tout ce dont Sergeï avait besoin. S’éclaircissant bruyamment la voix afin de capter l'attention de chacun, il entama son discours, ponctué régulièrement de silences... L'homme charismatique n'en était pas à son premier et possédait une aisance naturelle lorsqu'il s'agissait de s'exprimer en public. « Mes frères ! Mes sœurs ! L'Esprit de la Mort et moi-même vous remercions de votre dévotion à notre peuple, et d'avoir répondu à notre appel ! Ici naîtra prochainement l'Asile des Ombres, un lieu de naissances pour nos frères et sœurs à venir. Mais pour cela, nous avons besoin de toute votre aide afin de former le bâtiment à son usage ! Pour ce faire, j'ai besoin de trois groupes de volontaires... » Sergeï s’arrêta, laissant les Ombres se séparer en trois groupes distincts.

L'homme d'expérience savait qu'il ne devait pas présenter la mission la plus périlleuse en premier, ainsi commença-t-il par celle ne demandant que prudence à ses frères et sœurs. « Le premier sera chargé de partir en quête d'une plante très spéciale. Cette dernière a la particularité de produire de pouvoir drainer la magie, en grande quantité ! Capacité qui nous seras nécessaire afin de maintenir l'ordre dans nos murs. Malheureusement, nul ne sait où ces fleures de légendes poussent, et il vous faudra effectuer un travail de recherche fastidieux ! Il est capitale que le jardin se trouvant sous la coupole centrale renaisse de ces cendres et que nous nous emparions de ces fleurs magiques ! La deuxième partie de cette mission consistera également à recruter des artisans, de toute horizon, afin de créer une coupole secondaire capable de refléter la lumière suffisante à la survie de ces fleurs. Une fois revenu à l'Asile, vous aurez carte blanche afin de superviser les travaux. Je vais également vous communiquer une gravure afin que vous soyez en mesure de reconnaître la plante.»

Un cris bestial se fit entendre dans son dos. Le visage visiblement inquiet, le Passeur sentait qu'il ne lui fallait pas trop tarder à disperser ses troupes, sous peine de les voir disparaître. Ainsi reprit-il le cours de ses paroles, sans noter l'incident. « Le deuxième groupe sera chargé de remplir nos cellules ainsi que de populariser notre Asile. C'est a vous de juger de ceux pouvant être interné ou non, tout en vous rappelant que ces malades sont amenés à devenir des Ombres, mais que certains d'entre doivent pouvoir être soignés afin de s'assurer de la solidité de notre couverture. Allez dans chaque ville, dans chaque village, chez chaque souverain... Faites entendre votre voix ! C'est tout ce que j'attends de vous... »

Il s'arrêta de nouveau, cherchant probablement ses mots pour ne pas inquiéter le groupe restant... « Quand à vous... Votre tâche sera la plus difficile d'entre toute, et je ne vous cache pas que moi-même ait quelques craintes quand à sa réussite... Les hurlement que vous entendez depuis votre arrivée sont poussée par des Esn'Chatn. Certains n'en auront entendu parler que comme des mythes, mais je vous assure que ces monstres sont aussi réels que nous existons. Ces choses capables, selon les histoires, de nous anéantir, nous, les Ombres. Ces monstres que l'on dit créé de la main des Aetheri pour nous punir, châtiment divin... Ces Manges-Ombres se sont installé dans l'Asile. Et nous allons devoir les en faire sortir. » Une vague de désapprobation s'éleva, que Sergeï fit taire d'un mouvement de la main. « Je guiderais notre avancé dans l'Asile. Méfiez-vous, ces bestioles sont redoutables et se fondent dans les ténèbres aussi bien que nous. N'essayez pas non plus de les apprivoiser, ce serait de la pure folie. » Son regard était froid, sa voix d'outre-tombe, mais pour autant, les membres du troisième groupe ne fléchirent pas sous la menace. Certaines même n'y croyaient tout simplement pas. On les disait immortelles, comment pourraient-elles souffrir physiquement de quelques maux que ce soit ?

Sergeï en avait finit de son discours, et remercia une nouvelles fois les Ombres présentes, avant de leur permettre de disposer. Il se préparait, silencieusement, à s'enfoncer accompagné de ses frères et sœurs sur le territoire des Esn'Chatn, incertain de l'avenir. Mais il avait fois en sa réussite, tout comme il avait fois en l'Esprit de la Mort, certain que ce dernier ne les laisseraient pas périr.

Explications


Bonjour à tous, chères Ombres !

Voici le RP qui servira d'ouverture du nouvel Asile, pour notre race. Basiquement, vous avez reçus une lettre de l'Esprit de la Mort en personne, signé de son sceau officiel,  vous demandant de vous rendre au centre du Labyrinthe de l'Allée des Brumes pour "servir votre peuple". Vous arrivez alors que le discours de Sergeï commence.

Plusieurs missions sont en jeu, et vous pouvez, au choix, en suivre plusieurs ou bien une seule. En revanche, à chaque mission est associé un gain particulier, que vous trouverez dans la partie dédiée ci-dessous.

Mission n°1 : les Esn'Chatn, ou Mange-Ombre, ont envahit l'Asile et vous êtes chargés de les repousser dans le Labyrinthe ou de les faire disparaître. Attention, ces créatures ont une très grande résistance à la magie, sont fait d'ombre tout comme vous et leurs "morsures" vous sont également nocives. Elles peuvent en effet vous inoculer une maladie propre aux Ombres, qui vous vide peu à peu de votre magie et vous fait perdre doucement la tête, maladie de surcroit très difficile à soigner et qui vous détruit à petit feu.

Particularité : vous ne ressentirez aucune douleur, ce qui fait que vous pouvez très bien avoir été mordu sans vous en rendre compte. Cette mission est également dangereuse car ce sera probablement la première fois pour certains que vous vous rendrez compte que votre corps d'Ombre n'est pas invulnérable face à ces choses.

Mission n°2 : celle-ci est pour les botanistes en herbe. Il s'agira de trouver ces fameuses plantes drainant la magie d'autrui, ainsi que de recruter des artisans acceptant de venir travailler dans cet endroit lugubre. Une fois les artisans recrutés, vous devrez également les protéger contre les Esn'Chatns, qui essayeront de les dévorer. Petit à petit, vous verrez également des Seeles se poser sur eux, leur faisant peu à peu perdre tout envie de travailler, puis toute envie de vivre, parallèlement à une perte d'esprit plus ou moins forte. A vous de décider de leur sort, en sachant qu'ils peuvent très bien faire partit de nos premiers patients à la suite de ce LDR. Pour ce qui est des plantes, en réalité, les graines se trouvent sous l'Asile, et la fin de ce LDR signera leur renaissance. Il vous est tout à fait possible de vous désigner comme étant celui ou celle qui découvrira la vérité sur les Ohnemus maguis.

Mission n°3 : il s'agit cesse fois-ci de remplir les cellules de l'hôpital. Partez à la recherches de fous, faites la pub du lieu auprès des autres races, etc. Cette mission a pour but de vous permettre de jouer votre personnage au milieu de membres d'autres races, en tentant de vous faire entendre plutôt que de vous cacher, contrairement à d'habitude. Sachez que vous pourrez également être mal vu par certaines communautés, ou au contraire, très bien accueillit. L'on vous demandera aussi très certainement d'enfermer quelques sujets parfaitement saint d'esprit, mais tout a fait gênant. A vous de prendre les décisions concernant ceux que vous acceptez ou non.

Informations supplémentaires

Les Seeles :

Un petit mot également sur les Seeles, ces créatures que je mets également en place grâce à ce LDR. Chaque Ombre, peut importe son niveau, sera capable de les voir et de les entendre. Par contre, elles ne vous obéiront qu'à partir de plus de 5 en charisme et en magie.

Elles possèdent toutes un pouvoir de contrôle des émotions ainsi qu'un pouvoir leur permettant de ressentir le temps qu'il reste à vivre à une personne. Elles sont également capable de définir si une femme est prête à enfanter ou non. Les avoir trop longtemps sur soi peut aussi vous faire perdre de la santé mentale, ces petites bêtes, douées de parole, vous susurreront des mots que vous n'auriez aimé ne pas entendre...

Voyez-les comme des sortes de parasites, qui s'accrochent au corps d'une personne et influent sur ses émotions et sur son esprit : déprime ou envie d'enfant, folie douce ou démente... etc. Elles sont donc de précieux indicateurs, autant pour les Faucheurs que pour les Passeurs, qu'il ne faut pas ignorer et négliger !

Les Ohnemus maguis  :

Ce sont les fameuses plantes ayant la capacité de drainer la magie, et qui ne poussent nul par ailleurs que dans la serre de l'Asile. Elles sont extrêmement sensibles aux changement de température et d'humidité, pourrissent très rapidement et se fanent également au moindre changement de luminosité trop brusque. Personne ne sait véritablement d'où vient la naissance de ces dernières et pourquoi elles ne poussent que dans cet endroit.


Ce RP est accessibles aux Ombres et aux compagnons Ombres.
Pour les niveau I, il vous est tout à fait possible de participer en plaçant ce RP dans le futur de votre personnage, une fois qu'il aura atteint son niveau II et sera sortit de son lieu de non-mort.

Vous avez jusqu'au Dimanche 8 Décembre.


Gain(s)


Gain de participation


2 Oboles : symboles de votre activité au sein de la race, les oboles définissent votre mérite. Plus vous gagnerez de ces pièces d'argent au centre troué, plus vos privilèges et votre importance au sein des Ombres seront grands.
Edit du Staff : Il n'y a pas de gain de participation dans les LDM/LDC ^^ Il ne sera donc pas mis à la mise en place des gains dans les fiches ^^

Gains à 1200 mots :

Mission n°1 :

Un compagnon Esn'Chatn : Au cours de votre mission, vous serez étrangement parvenu à domestiquer une de ces créatures, qui vous suivra désormais fidèlement.

Mission n°2 :

Le Chrono'tem : Ce pendentif semblable à une horloge miniature a le pouvoir de prédire le temps que vous pourrez tenir avant de disparaître totalement, en fonction de l'anti-magie autour de vous.

Mission n°3 :

Apparence Brumeuse : Il vous sera désormais possible de copier l'apparence d'une personne, de n'importe quelle race, mais ceci temporairement - en fonction de votre magie-. Il suffit malheureusement de vous retrouver en présence du visage volé pour que l'illusion s'envole. [Vous ne gagnez pas les pouvoirs de la personne, ni ses attributs.]

Gains à 1800 mots

Mission n°1 :

Un pouvoir pour votre Esn'Chatn, au choix : Contrôle des ombres ou Peau résistante ou Mors'Ombre : détruit peu à peu le corps de la victime, qui disparaîtra purement et simplement.

Mission n°2 :

Perversion de l'Esprit : ce pouvoir à double tranchant vous permet d'insuffler une graine de folie dans l'esprit d'un personnage, de façon irrémédiable et à des fins purement suicidaires. Mais attention, si vous utilisez ce pouvoir dans un autre but, il se retournera contre vous, et vous fera peu à peu perdre la tête.  [Accord du joueur demandé]

Mission n°3 :

Lecture Faciale : grâce à ce pouvoir, vous serez en mesure de lire plus facilement sur le visage de votre interlocuteur ses réactions face à vos propos, et donc de mieux adapter votre dialogue en conséquence.

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 07 Nov 2015, 20:27


[Royaume des Ombres - Salle du Trône]

« Milady, es-tu certaine de ton choix ? » « Sergeï est un Passeur en qui j'ai placé toute ma confiance, et qui œuvre au maintient de l'Équilibre depuis plusieurs siècles. J'ai également observé ses résultats passés : le nombre d'Ombre qu'il a fait naitre est impressionnant. Je suis certaine qu'il sera à hauteur de nos attentes. » Voilà quelques mois déjà que l'Esprit de la Mort découvrit ce lieu abandonné, au cœur de l'Allée des Brumes, et décida d'en faire le plus grand lieu de naissance d'Ombre connut à ce jour. Les précédentes catastrophes que les terres du Yin et du Yang connurent lui avait appris une grande leçons : lorsque le monde était à genoux, ses sujets venaient irrémédiablement à manquer, mettant en péril l'Équilibre qu'elle se devait de garder. Il n'était plus question de se retrouver dépasser par de tels évènements, les enjeux étaient bien trop grand. Alors germa dans son esprit un projet. Celui de créer un endroit appartenant aux Ombres, un refuge pour les vivants faibles d'esprit, des hommes et des femmes qu'il serait aisé de pousser au suicide. Il lui fallait un Asile de fous. Mais malheureusement, l'Eternam ne pouvait se permettre de côtoyer un tel endroit au quotidien, car celle qui la hantait aurait tôt fait de la corrompre. La folie engendre la folie, disait un sage. Alors, après maintes réflexions, l'Ombre décida qu'il lui fallait déléguer le travail, nommer un sujet loyal à la tête de cet endroit, un homme en qui elle pouvait croire les yeux fermés, et qui lui était entièrement soumis. Et elle avait finit par faire son choix.

Trois coups furent portés à la lourde porte d'entrée. « Entre Sergeï ! » De sa voix asexuée, l'Esprit de la Mort dans son habit de Faucheuse invita le Passeur à entrer. L'homme au port altier, au regard dénué de sentiment et à la démarche quasi militaire s'approcha, révérencieux. « Souverain des Ombres. » Il se redressa, évitant de croiser le regard de celui qu'il respectait plus que quiconque, et attendit silencieux que le motif de sa venue lui soit communiqué. Milady, encore quelque peu mal à l'aise face à tous ces protocoles, rompit rapidement le silence. « Si je t'ai appelé aujourd'hui, Passeur, c'est pour te confier une importante mission, capitale pour l'avenir de notre race. Bien entendu, la tâche est si grande qu'il t'es possible de la décliner. » L'Ombre laissa le temps à ces mots de pénétrer l'esprit de l'homme, avant de poursuivre. « Il a été décidé qu'un lieu propre aux Ombres serait créé, mais un lieu accessibles aux vivants de ce monde. Cet endroit, que l'on nommera Asile pour les fous, devra nous servir à ne plus jamais manquer d'Ombres, lorsque les temps se font dur à la surface. Comprends-tu ce que cela signifie ? » La Reine aimait laisser la paroles à ses sujets, leur permettre de s'exprimer, de donner leurs avis. Elle ne désirait pas obtenir une image d'être inatteignable, avec qui le dialogue n'était pas permit. Sergeï sembla réfléchir quelques instant, puis répondit d'une voix platonique. « Enfermer des êtres fragiles d'esprit qu'il nous sera aisé de faire notre en cas de besoin ? C'est une idée brillante... » « Attention, cet endroit devra paraitre comme un lieu de soin pour les vivants ! Nous devons les attirer ici, pas faire de notre Asile un endroit lugubre où personne n'osera se rendre... » « Je... comprends. » L'image de l'Asile devait être parfaitement lisse, sans aucun défaut, afin de ne pas éveiller les soupçons. Il est difficile de garder secret une information, mais encore plus lorsque celle-ci est à la vue de tous.

« Ta mission sera simple : rends-toi à l'Allée des brumes, au centre du labyrinthe. Tu y trouveras une bâtisse qu'il te faudra aménager comme bon te semble. Tu es également libre de recruter le personnel de ton choix. Tu ne devras rendre de comptes qu'à Agnus Dei ou à moi-même, est-ce claire ? » « Parfaitement claire. » « Y a-t-il des questions que tu aimerais me poser avant ton départ ? » « Aucune, Souverain Éternel. » « Bien, tu peux disposer. J'enverrais un messages à nos Ombres les plus fidèles afin qu'elles te rejoignent sur place pour t’accompagner dans ta tâche. » « Je vous remercie. Si cela ne pose aucun problème, j'aimerais prendre les devants afin de sonder les lieux. » « Fait comme il te plaira. » Sur ces paroles, Sergeï salua l'Esprit de la Mort et le Gardien du Sceau de la Trahison, puis disparu dans les ténèbres. Agnus Dei s'approcha de Milady. « Il n'apprécie guère l'idée que d'autres que les Ombres puissent pénétrer l'Asile... » « Je le sais, mais je ne lui laisserais pas le choix. » « Prends garde Milady... que ton Asile ne se retourne pas un jour contre toi... » Le Gardien disparu à son tour, laissant la jeune femme seule dans la salle du trône. Caché au fond d'elle, un esprit malfaisant remua à la nouvelle... La sorcière semblait plutôt ravie de la décision de son hôte, pour le meilleurs et pour le pire...

[Allée des Brumes - Perron de l'Asile]

La missive ne m'était parvenu que quelque heures à peine après le départ de Sergeï, pour l'Asile, et ce qu'elle me racontait ne m'avait guère plu. Il m'avait fallut, pour découvrir ce qu'étaient ces fameuses créatures capable de blesser une Ombre, consulter longuement la bibliothèque du château, et je craignais d'avoir perdu bien trop de temps. Agnus Dei avait été très explicite à ce sujet : les Esn'Chatn possédaient un pouvoir incroyable et très dangereux, si bien qu'il était tout à fait envisageable qu'aucun sujet envoyé à l'intérieur de ces murs ne puissent s'en sortir. Elle étaient faites de la même magie que nous, étaient capables de se fondre dans les ténèbres parfois mieux que certains nouveaux nés, et pire encore, leur morsure pouvait nous ôter toute sainteté d'esprit et nous conduire fatalement à la disparition. C'était un véritable fléau, une punition des dieux en personne, et je ne savais combien des nôtres s'étaient déjà engagé dans un combat sans fin contre ces monstres. Pire encore, malgré mes recherches, je n'avais pas trouvé le moindre texte donnant un début d'informations sur les diverses possibilités de s'en protéger, ou encore de les éradiquer. Pour la première fois, je craignais amèrement d'avoir commit une erreur qui me serait fatale, et même Agnus Dei ne put me rassurer sur le sort fatal qui m'attendait peut-être. Si tant d'Ombres mouraient de par mon manque de prudence, jamais je ne me le pardonnerais. Et c'est ce qui motiva ma décision de me déplacer en personne, malgré les vives protestations de mon conseiller. A ces yeux, il valait mieux perdre des sujets plutôt qu'une reine, aux miens, chacun d'entre nous était aussi important qu'un autre, et une telle potentielle hécatombe me précipiterait de toutes les manières à ma fin. Dans mon débat, j'avais fini par gagné, et je m'étais aussitôt dirigé vers l'Allée des Brumes, qui par chance, m'était non-seulement familière mais aussi facile d'accès, de part ses longues zonez de ténèbres. A peine arrivée sur place, ce fut avec une certaine forme de soulagement que je me rendis compte que le Passeur n'avait pas encore dispersé ses troupes. Il ne me restait plus qu'à me présenter à lui, en tant que Milady la Passeuse, accompagnée de cette lettre écrite de la main de l'Esprit de la Mort. Grâce à ce document, j'espérais être en mesure de guider les Ombres chargées de nettoyer le bâtiment, mais également de les protéger au maximum.

Je m'approchais alors de Sergeï, adoptant une attitude des plus sérieuses possible. « Maitre Passeur ? Milady Madley au rapport, j'ai été envoyée ici en renfort par l'Esprit de la Mort, qui m'a demandé de vous remettre ce document. » Il s'empara du parchemin et le lut de long en large, alors que j'observais le groupe restant, qui semblait visiblement inquiet vis à vis de la suite de la mission. J'aurais aimé m'exprimer officiellement, les rassurer, leur révéler celle que j'incarnais et leur assurer ma pleine protection, mais je ne le pouvais pas. Alors mes angoisses se mêlèrent aux leurs, et j’attendis en silence la réponse de Sergeï, me mettant dans l'attitude de l'exécutante. Après un hurlement effroyable, que j'entendis pour la première fois, il me répondit enfin, tandis que certain se demandaient si il leur était encore possible de partir pour une autre mission... « Je vois... Envoyer une seule Ombre, même capable, plutôt qu'une troupe entière n'est pas vraiment ce que j'attendais, mais nous allons faire avec. Vous avez une quelconque petite idée de ce que nous allons affronter ? » Je ne pris pas son commentaire pour désagréable : après tout, n'importe qui se serait attendu à recevoir de nombreuses recrues après un tel appel à l'aide, et je lui répondis en toute sincérité ce que j'avais apprit. « Des Mange-Ombre, si je ne m'abuse. Des créatures capables de nous annihiler. Des monstres dont nous ne savons quasiment rien, et dont on ignore le point faible. » « Tu m'as l'air bien informée pour une si jeune Passeuse... » « J'ai prit la peine de consulter la bibliothèque sous conseil de notre souverain. » « Bien. Tes connaissances nous seront utiles, mais n'oublie pas qu'elles ne te sauveront pas pour autant... » Son regard était neutre, quoi que quelque peu glacial, et cela ne fit que me conforter dans mon choix. Si nous parvenons à extraire ces créatures de leur nid, l'Asile naitra comme il se doit. Sergeï se tourna de nouveau vers notre groupe : il allait visiblement commander lui-même l'expédition. « Nous y voilà... Mademoiselle Madley et moi-même passeront devant. Dès que nous aurons pénétrer le seuil de la porte, nous deviendrons des cibles potentielles des Esn'Chatn. Nous serons sur leur territoire ! Ils connaissent les lieux bien mieux que nous ! Alors évitez de vous séparer. » « Surtout, assurez vos arrières, et plongez dans l'ombre au moindre mouvement suspect. Il vaut mieux se cacher que se faire mordre, tant que nous n'aurons pas trouvé un moyen de les éliminer, ou bien de les envoyer dans le labyrinthe. » « Méfiez-vous également de tout ce qui vous paraitra étrange. Ce sont des animaux doués d'intelligence, capable de vous tendre des pièges pour mieux vous croquer. Communiquez avan tout : la moindre information pourrait nous être vitale. » « Quand vous dites "vitale"... On peut vraiment mourir ? » « Pour la dernière fois, oui. D'après les légendes, ces choses sont des armes, forgées par les Aetheri contre nous... D'autres questions ? » Aucun n'osa formuler sa silencieuse inquiétude, et j'entendis au fond de moi cette autre moi sorcière se moquer de mes sujets. Qu'elle se taise : jamais encore je n'avais lu autant de crainte dans le regard d'une Ombre. Jusqu'à alors, certaines se pensaient probablement invincible, et nous venions de les forcer à accepter cette douloureuse vérité : ce n'est absolument pas le cas. Et alors, malgré nos peurs, malgré nos angoisses, nous nous mirent toutes en marche...

[Allée des Brumes - Intérieur de l'Asile]

L'endroit était bien plus lugubre que je ne le pensais... Alors qu'il aurait semblé logique de penser que la végétation du Labyrinthe aurait envahit l'endroit, il n'en était rien. Tout semblait bien trop... propre, malgré qu'il n'y ait pas le moindre signe de vie visible aux alentours. Seule l'épais manteau de poussière qui recouvrait par intégralement le sol et les meubles trahissait l'absence de toute présence humaine dans la bâtisse depuis de longues années. Les Ombres n'étaient pas tranquilles, et encore moins Sergeï. Je pouvais aisément comprendre le poids des responsabilités qui pesaient sur ses épaules : le mien était encore bien plus important. mais je le savais tout à fait capable de gérer la délicate situation au mieux, bien qu'il me paraissait maintenant presque utopique de penser qu'aucune ombre ne souffrira de cette excursion en terre hostile. Nous étions désormais arrivé dans le grand hall. Un lustre en verre, avait chuté à notre arrivée, gisait désormais sur le sol, telle une grappe de raisin tombée de sa branche. En groupe compact, nous chuchotions afin de déterminer qu'elle était la meilleure direction à prendre. Certains étaient d'avis qu'il fallait d'abord se rendre sous la serre, l'endroit le plus lumineux, d'autres qu'il vaudrait mieux fouiller les premiers étages, qui ne comportaient principalement que des chambres. Sergeï, lui, réfléchissait. Il n'avait pas l'air du même avis que le reste de son escouade et semblait ne pas parvenir à prendre de réelle décision. De mon côté, ma seule certitude était que nous ne devions nous séparer sous aucun prétexte...

Mais nous étions restés immobile un long moment... Un bien trop long moment.... Et nous en avions oublié notre condition de proie. Une Ombre fut la première à sonner l'alerte, elle avait repéré une forme, se mouvant bien trop rapidement, et qui se rapprochait. La panique gagna les plus fragiles d'entre-nous. Certain criaient voir à des endroits ce que d'autre identifiaient à des points opposés. Sergeï aboya ses ordres : « Que personne ne se disperse ! Que tout le monde se tienne prêt à disparaitre ! » par disparaitre, il entendait bien sûr se fondre dans l'ombre... Sauf qu'il n'y en avait pas : nous étions en pleine lumière. Et c'est là qu'ils apparurent. Au nombre de cinq, mesurant plus de deux mètres au garrot, la tète allongée, pleine de dents luisantes, le corps aussi sombre qu'une nuit sans lune... On aurait dit des félins, avec quelque chose d'étrangement humain... J'étais... fascinée... Et c'est peut-être par ce moment de focalisation fatal que nous devions notre débandade. Je ne sus pas ce qui s'était produit, mais j'avais déduit du hurlement qu'une créature passa à l'action.... Quelqu'un m'avait attrapé par la manche de ma robe bleue - Sergeï ? - et m'emportait avec lui, plongeant dans al première ombre à portée. Une des choses nous avait suivit... Comment ? Je n'avais pas le temps de me poser la question. Des Ombres étaient peut-être mortes, et moi je me laissais guider, fuyant, sans résister. Il fallait que je me reprenne, que je fasse demi-tour de toute urgence, que je sauve mes sujets... Mais la main qui me tenait était ferme, sa poigne était plus puissante que la mienne, et je ne parvins pas à me libérer... Que c'était-il passe ?!

Nous étions désormais dans ce que j'identifiais rapidement comme étant un réfectoire. Sortis des ténèbres, j'observais enfin le visage de celui qui m'avait emmené sans me demander mon avis, et je reconnue sans surprise le Passeur. Ma première réaction fut bien entendu de lui demander ce qu'il venait exactement de se passer, mais il m'intima alors immédiatement l'ordre de me taire, et de regarder dans une direction bien précise. Un Esn'Chatn venait à son tour de reprendre forme, et nous cherchait visiblement. Sa vision serait basée sur le mouvement ? Je n’eus guère l'envie de me mouvoir afin de vérifier du bien fondé de ma théorie... La bête était impressionnante... Toutes les fibres de mon être la reconnaissait comme était un prédateur... Tout, chez elle, semblait taillé pour la chasse, pour notre chasse, et je me demandait si la légende n'était pas une réalité. Sergeï, lui, ne se posait surement pas toutes ces questions... C'était un homme d'action, qui ignorait où se trouvaient ses "soldats", et en tant que chef, c'était un véritable échec qui devait lui être douloureux de supporter. De longues minutes s'écoulèrent, tandis que l'animal nous tournaient autour, sans apparemment nous détecter. Les possibilités s'offrant à moi n'étaient pas nombreuses, et le manque de communication possible ne m’aidait pas.

Ce fut le malheur d'un autre, qui nous sauva... Un hurlement humanoïde retentit au loin, et la créature disparu dans l'encablure de la porte, probablement partit à la poursuite de sa nouvelle proie. Avec prudence, Sergeï se pencha à mon oreille et m'annonça une décision qui ne m'enchantait guère. « Je vais repartir vers le hall, essayer de rassembler les survivants. Cherche un moyen de nous débarrasser de ces bestioles... Qu'elles aillent pourrir en enfer. » Son ton n'avait rien d'agressif, mais tout de menaçant. Le Passeur avait visiblement décidé de se lancer dans un combat que je jugeais perdu d'avance, et cette perspective m'était insupportable ! De nouveau seule, je me sentais terriblement inutile... Il m'était impossible de réfléchir aussi rapidement que la situation me le demandait, moi qui ne pouvait pas ressentir quelque chose d'aussi utile que la montée d'adrénaline. Le désespoir s'empara de moi au troisième cris de détresse entendu. Je n'avais plus le choix, il me fallait agir. A situation désespérée, réaction démesurée. Peut-être fallait-il après-tout combattre le mal par le mal ? Posant ma main sur mon pendentif, j'en libérais le pouvoir, me saisissant de mon instrument de musique. Maintenant d'une main mon violon sous mon menton, attrapant de l'autre mon archet, je libérais progressivement ma magie, laissant celle-ci envahir mes doigts. Et alors, la mélodie s'éleva dans les airs. Je n'avais qu'une cible, une seule... Qu'elle vienne...

L'animal ne se fit pas longtemps prié. Me tournant tout autour, comme la délicieuse proie que j'étais à ses yeux, le Mange-Ombre ne sembla pas se préoccuper plus que cela du lien que je tissais peu à peu, entre lui et moi. La créature de l'ombre me l'avait déjà prouvé, elle avait une bonne audition... Alors qu'elle entende, qu'elle écoute mon Réquiem de Marionnettiste. Le lien d'argent, serpentant dans l'espace, finit sur une note plus aigüe par toucher son esprit : la bête était en mon contrôle. Je ne devais pas cesser, sous aucun prétexte, d'agiter mes doigts sur mes quatre cordes, sans quoi l'enchantement serait brisé. Alors, semblable au joueur de flute du conte que me racontait parfois Meredith, je me mis en marche, lentement. L'animal ne broncha pas et passa devant moi, docile. Je ne savais encore trop que faire de ma prise : la forcer à attaquer ses semblables ou tous les maitriser au fur et à mesure ? La première solution me semblait injuste, tandis que la deuxième était risquée. Finalement, j'optais pour cette dernière : je préférais me faire violence plutôt que de commettre un acte injuste. Ainsi poursuivis-je ma marche musicale, ne m'arrêtant que pour lier à moi d'autres de ses compagnons. Mais bientôt, je sus que je ne pouvais plus en prendre plus sous mon contrôle : il me fallait quitter l'Asile et les conduire dans un autre lieu... Encore me fallait-il décider de celui-ci... Ma pensée s'évadait un instant, ne pouvant ignorer le reste des Ombres qui étaient encore à l'Asile... Avais-je pris la bonne décision ? Avais-je œuvré à leur protection ? Je l'ignorais, et pour le moment, je ne pouvais me permettre de me détourner de ma route... Mais il me faudra bientôt y retourner... et faire face aux conséquences de mes choix...
3294 mots
Gains : 2 Oboles + Un compagnon Esn'Chatn avec le pouvoir Mors'Ombre.
Revenir en haut Aller en bas
Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

~ Ombre ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Dim 22 Nov 2015, 22:46



Comme tant d’autre très certainement, Aaliah avait eu la surprise de recevoir une lettre officielle de l’Esprit de la Mort, le sceau présent ne laissant aucun doute sur son authenticité. A la réception de celle-ci, elle avait craint instant une convocation. Depuis la mort de sa louve, l’Ombre avait un peu délaissé ses fonctions et missions. Dans un premier temps, c’était juste pour faire son deuil et en savoir plus sur l’après mort des animaux, au fils du temps, la Gardienne savait bien au fond d’elle-même que cet éloignement progressif risquait de devenir définitif et absolu. Ses idées se concrétisaient et tournaient inlassablement dans sa tête, mais il était encore trop tôt pour tout quitter. Elle ignorait ce que penserait l’Esprit de la Mort de ses agissements secrets si elle venait à en être informée. La Gardienne ne bâtissait pas un empire contre son règne, bien au contraire, mais ses allées et venues pouvaient peut-être être perçues autrement. Pour l’instant, peu d’information circulait sur son projet, il était bien trop jeune, bien trop faible pour être exposé à la vue et au su de tous. Et la présence du Chaman à ses côtés rendait parfois la tâche de la discrétion un brin plus complexe. Des tensions existaient entre les deux races et l’Ombre devait se méfier du regard de ces congénères qui pourraient la surprendre en compagnie du jeune homme…

« Le contenu de cette lettre vous rends bien pensive ma chère Aaliah, souffla le Chaman en venant s’installer à ses côtés pour lui tendre un bol d’argile contenant une soupe de légumes fumante. Devant son haussement de sourcil, le Chaman repris. Louisath ignore votre véritable nature et elle s’inquiète de vous voir si peu vous sustenter alors faites un effort et comportez-vous comme une future Axène. Hop, buvez ! lui ordonna-t-il en imitant le geste à effectuer pour boire le breuvage cuisiné par Louisath
Vous êtes une véritable mère poule Zachariah, lui fit-elle remarquer en portant ses lèvres contre le bol en siroter le liquide probablement réchauffant et nourrissant, mais l’Ombre ne pouvait apprécier les saveurs de ce délice. Toutefois, elle avala quelques gorgées, veillant du coin de l’œil à ce que la bélua la remarquât pour la rassurer sur son alimentation.
Eh bien, vous voyez, ce n’est pas si difficile que cela…
Il est désagréable d’ingérer une nourriture que vous ne pouvez apprécier à sa juste valeur.
Il faudra pourtant bien vous y habituer… surtout si vous souhaitez vous mettre dans la peau d’une impératrice, lui murmura-t-il alors au creux de l’oreille.
Je trouverai un moyen de justifier cette absence de nécessité, répondit-elle énigmatique et pensive en reportant son regard sur la lettre frappé du sceau officiel de l’Esprit de la Mort.
Comptez-vous réagir à cette lettre ?
Elle ne demande pas de réaction, mais de servir notre race en se rendant dans l’Allée des Brumes
Que trouvez-vous là-bas ? la questionna-t-il alors, curieux de l’étrangeté du lieu de rendez-vous
Je n’en suis pas tout à faire sûr, mais cela n’a rien de personnel. Bien d’autres Ombres ont reçu ce courrier et en tant que Gardienne, je me dois d’être présente.
Je comprends… Nous chercherons après des membres en attendant votre retour.
Bien ! fit l’Ombre en hochant la tête. Officiellement, je serai en déplacement auprès de notre impératrice pour recevoir de nouvelles directives. »

Le Chaman hocha la tête, habitué à couvrir les arrières de la jeune femme, prête à jouer sur tous les fronts. Elle avait l’avantage de ne pas souffrir de la fatigue et de pouvoir voyager à travers les brumes. Laissant Zachariah gérer les quelques membres, la jeune femme disparu dans les ombres et avança au sein de l’Allée des Brumes. Elle n’était pas seule, autour d’elle, d’autres de ses congénères faisaient leur apparition à travers les brumes pour comprendre la raison de cet appel. Un homme leur expliqua rapidement la situation lorsqu’elles se furent toutes réunies autour de lui. Aaliah eut alors la confirmation qu’elle n’était pas la seule à avoir des envies de construction. L’Esprit de la mort avait entamé un projet fou de bâtir un asile, mais pour mettre sur pieds ce dernier, il lui fallait de l’aide. Celle de tout son peuple. Evidemment, ainsi, il était plus rapide et plus efficace de concrétiser ses idées. Au moins, cela devait occuper l’esprit de sa souveraine et l’empêcher de constater ses absences un peu trop régulières et l’abandon progressif de certaines de ses tâches.

Pour faire vivre ce sombre lieu, trois groupes devaient être formé. L’Ombre décida d’écouter attentivement chacune des missions proposées, même s’il y avait peu de chance qu’elle s’en préoccupât. Elle était surtout venue pour montrer sa présence et éviter d’attirer l’attention sur ses propres projets en cours de réalisation. De plus, les missions semblaient ardues et l’Ombre n’avait guère vraiment envie de perdre plus de temps. La cueillette des fleurs, la demoiselle n’en avait jamais fait sa passion depuis son suicide. Elle détestait cela et même la rareté de ces plantes ne la convainquît à exécuter cette mission. Bien au contraire, si en plus elle devait rechercher elle-même où poussait cette dernière… La seconde mission consistait à trouver des futurs patients pour remplir l’Asile et à parler de ce bâtiment en tant que lieu de soin pour les fous. L’Ombre devait déjà chercher des membres pour son propre projet, alors des patients pour le projet d’une autre… Cependant, elle profita de cette mission pour filer de ce lieu en toute discrétion. Si elle promit au passage d’amener ce qu’elle pouvait de fous, l’Ombre savait qu’elle ne se foulerait pas à la tâche. Deux ou trois, tout au plus, pour faire l’Ombre obéissance. Ensuite, elle s’occuperait de son propre recrutement. Et au cri qu’elle entendit derrière elle, la jeune femme apprécia d’avoir opté pour la seconde mission. La troisième semblait un peu plus physique que les précédentes…

Il fallut peu de temps à l’Ombre pour retrouver la trace du Chaman et pour cause, il cherchait ardemment après elle. A son air inquiet, elle devina aisément que les nouvelles à venir n’étaient pas de bon augure. L’expression de Louisath n’était pas non plus rassurante. Elle d’ordinaire si calme et sereine avait bien du mal à masquer son angoisse. Rapidement, ils expliquèrent à la jeune femme la source de leur inquiétude. Le recrutement n’avait pas très bien fonctionné, certaines personnes qui semblaient d’apparence avoir les bonnes dispositions pour rejoindre leur petit groupe, avaient changé d’avis. Le recul pouvait ce comprendre devant l’ampleur du projet, mais certaines langues étaient un peu trop bavarde. Il avait suffi d’un homme un peu trop festif à l’annonce de son adhésion au sein du projet pour aller dilapider ce qui lui restait d’argent dans des pichets de vin. Son esprit n’avait pas survécu longtemps, embrouillé par les vapeurs d’alcool et le corps des femmes peu pudiques. Il avait parlé un peu de trop et attirer sur lui quelques regards curieux. Si certains avaient vu en lui un simple ivrogne, d’autre furent très intrigué par ses paroles. Loin de provoquer un recrutement massif, il nourrissait une rumeur dont l’Ombre se serait bien passé. L’empire n’était qu’au stade embryonnaire, il n’avait pas les murs nécessaires pour se protéger d’êtres malintentionnés qui souhaiteraient mettre un terme à cette idée farfelue de défendre les animaux. Nombreux étaient certainement ceux qui désirait conserver leur supériorité devant le règne animal. Quelque peu troublé par ses nouvelles peu rassurantes, l’Ombre passa une main dans sa nuque en soupirant.

« Combien sont-ils à répéter ce qui leur semble une rumeur ? demanda-t-elle alors
Un peu plus à chaque instant écoulé, cette rumeur intrigue et se propage vite, répondit Louisath. Il faut trouver un moyen de l’enrayer rapidement, sans cela, certains finiront pas y croire plus fermement. Beaucoup d'entre eux ne semblent pas apprécier l’idée d’avoir à respecter les animaux et nos quelques membres craignent un retour de leur souverain s’il apprenait leur adhésion. Aucun ne s’est officiellement déclaré comme affranchi pour éviter toute colère en attendant la sécurité des murs de notre empire… et ceux-ci ne sont pas encore érigés.
Il faut que je réfléchisse…» fit l’Ombre en s’éloignant de quelques pas, fouillant dans sa mémoire après une solution rapide et efficace.

Il s’agissait là d’un ennui dont elle se serait bien passée, même si elle savait que recruter des membres avec discrétion n’aurait pu durer éternellement. Il lui faudrait bientôt prendre la décision d’officialiser la chose, de mettre sa souveraine devant la situation et que les membres qui l’avait déjà rejoint pussent évoluer sans représailles. L’empire n’était cependant pas prêt à les couvrir entièrement, même avec l’aide de leur souverain protecteur. Il fallait encore tenir quelques temps dans le secret, le temps d’assurer les arrières de tous ceux qui lui avait accordé sa confiance. L’inquiétude probablement troubla ses pensées, car il lui fallut quelques minutes pour que l’Asile des Ombres revînt dans son esprit. Elle redressa la tête, comme électrifiée par l’idée qui venait de l’envahir. Certes, ce n’était pas très convenable, mais bâtir un empire méritait des sacrifices. Elle se précipita vers ses amis pour leur confier l’existence d’un asile qui venait à peine d’ouvrir ses portes et qui cherchait après des aliénés pour les accueillir et les soigner. Du moins, tel était le rôle de ce bâtiment aux yeux du commun des mortels, l’Ombres savait très bien que certains patients rejoindraient les rangs de leur race. Cependant, elle ne confia pas ce détail, ils n’avaient pas besoin de le savoir. Louisath hocha la tête. Faire interner des sains d’esprit ne la dérangeait pas, elle tenait bien plus à la vie des animaux et de l’empire que celle des Hommes. Puis, tout au plus, à ses yeux, ils resteraient simplement enfermés et cela ne pouvaient leur faire que du bien. Peut-être ainsi, apprendraient-ils à ne pas colporter des informations qui ne les concernaient guère. Elle prit donc la route pour repérer les indiscrets et permettre à Aaliah de les emporter au sein de l’Asile dont elle connaissait la localisation exacte. Lorsqu’elle disparut à l’horizon, le Chaman se retourna vers l’Ombre, le regard sceptique.

« Un Asile… pour aider les fous et psychopathes des Terres du Yin et du Yang, vraiment ? demanda-t-il, même s’il doutait que la jeune femme lui révélât ce qui se passerait réellement à l’intérieur des murs une fois les patients admis.  
Il est des choses qu’il vaut mieux ignorer. Vous connaissez déjà le véritable visage de mon projet, ne vous intéressez pas à celui des autres… lui conseilla-t-elle alors
C’est en tout cas un projet très intéressant, je dois bien l’avouer. Surtout au vu du nombre d’aliénés vivants sur ses terres et de l’aide que cela nous apporteras pour conserver notre discrétion.
Plus intéressant que le mien ? demanda l’Ombre sournoise en plongeant son regard dans le sien. Elle savait qui lui fallait peu de choses pour le troubler
Bien évidemment non, répondit aussitôt le Chaman, toujours prêt à charmer la demoiselle. Le vôtre est divinement bien plus intéressant et nul autre projet n’atteindra sa hauteur…
Cessez donc de me charmer en cherchant à satisfaire ma fierté, vous n’avez plus besoin de cela, répondit-elle en faisant référence à leur mariage secret. De plus, cela ne me procure nullement de sensations agréables. Renseignez-moi plutôt sur ceux que je devrai amener à l’Asile. »

Le Chaman hocha la tête, le sourire aux lèvres avant de disparaître et de partir en quête des indiscrets. Il ne fallut guère longtemps à Aaliah pour recevoir les premiers pigeons voyageurs avec, attachés à leurs pattes, les noms et adresses de ceux qui ne savaient se taire. La jeune femme glissa les petits parchemins dans son corsage et disparut dans les méandres sombres des ombres pour retrouver le premier nom de sa liste. L’avantage de n’être constitué que de brume, était la rapidité avec laquelle elle pouvait voyager. Une chance, car les gens n’allaient pas forcément rester bien sagement chez eux à attendre qu’une Ombre frappât à leur porte pour les emmener au cœur d’un asile au dessein un peu sombre… D’ailleurs, force fut de constater ce fait lorsqu’elle trouva la maison désignée totalement vide. Heureusement, sa voisine coopérative informa Aaliah du lieu où l’homme s’était rendu. Il fréquentait ardemment les tavernes du coin et, au creux de l’oreille, lui informa également que ce dernier était un peu bizarre, souffrant probablement des méfaits des nombreux gobelets de bières qu’il vidait à longueur de journée. Elle ajouta même qu’il ne fallait guère prêter d’intérêt pour ces dires sensiblement farfelus.

« Ne vous inquiétez pas, je connais cet homme, fit l’Ombre, rassurer de voir que tout le monde ne semblait pas vouloir croire en ses propos. Je viens le chercher pour l’amener dans un asile où des gens spécialisés prendront soin de lui.
Un asile ? J’ignorais qu’un tel endroit existait
La bâtisse n’est pas encore très connue, n’hésitez pas à faire connaître cet endroit. Tous les malades mentaux y sont les bienvenues afin d’y être soigner… lorsque cela est possible, bien évidemment, compléta l’Ombre.
Je doute que quiconque parviendra à soigner mon voisin, il est fort atteint vous savez... Il a l’esprit qui baigne dans des vapeurs d’alcool ! »

L’Ombre assura que le personnel de l’asile fera tout ce qu’il pourrait pour lui rendre la raison et si vraiment cela était impossible, alors ils le garderaient au sein de leur mur. Aaliah laissa ensuite la voisine bavarde sur le palier de sa maison, assurer qu’elle propagerait assez vite la nouvelle. Cette femme n’était certainement pas du genre à se taire. Un regard en arrière lui permit de voir que celle-ci frappait déjà à la porte voisine… Au moins, de ce côté-là, elle  ne devrait pas s’occuper. La nouvelle d’un asile risquait même de la précédé dans les prochains villages. Lorsqu’elle arriva à la taverne, l’homme était toujours là, confiant à qui voulait le croire que des animaux allaient se révolter et bâtir un empire… Heureusement qu’il mélangeait tout, celui rendait sa tâche plus aisé. L’Ombre agrippa le bras de l’homme et l’invita à la suivre. Il n’opposa pas de résistance et elle put ainsi amener son tout premier cas d’aliéné auprès de ses congénères.

Le suivant fut plus difficile à déloger. Comme personne dans son village n’avait daigné croire à ses paroles, il était partie en référer à des personnalités plus importantes, ce qui inquiétait quelque peu l’Ombre. Même si la haute hiérarchie ne le prenait pas au sérieux dans un premier temps, elle risquerait toutefois de rester attentive à toutes les autres rumeurs qui viendraient un jour appuyer les propos de cet homme. Aaliah préférait largement que pour l’instant, les rumeurs de son empire restât dans les tavernes, entre deux pintes des bières et non dans la bouche des personnes influentes auprès de souverains. Lorsqu’elle trouva l’homme sur sa route, ce dernier refusa de la suivre.

« Je ne suis pas fou, je sais ce que j’ai entendu ! lui lâcha-t-il en se dégageant de sa poigne pour reprendre son chemin. D’autres que vous me croiront !
Je ne vous laisserai pas propager cette rumeur. Les hautes sphères de notre société n’ont que faire des discours de comptoir !
Et vous allez m’emmener de force dans cet asile ? Le personnel verra très bien que je suis sain d’esprit et que vous êtes une mauvaise chercheuse d’aliéné ! Allez donc pister les vrais fous, sur ces Terres, ce ne doit pas être cela qui manque…  Et foutez-moi la paix ! termina-t-il en grognant, sans même chercher d’abord à évaluer la puissance de la femme qu’il avait devant lui.
Mais voyez-vous, je ne piste pas les vrais fous… uniquement ceux qui parlent d’un empire dont ils ignorent tout, lui répondit-elle en le dévisageant de ses yeux sombres pour lui faire comprendre la menace qu’elle représentait. Je vous laisse le choix : soit vous décidez sagement de vous taire tant que je ne vous aurai pas donné l’autorisation d’en parler, soit je vous emmène à l’asile et vous y fait enfermé »

L’homme la regarda, surpris d’abord par ses paroles et ses menaces avant de reprendre contenance. Il ne laisserait pas une femme décidé de ses choix et agrippa son arme pour tenir éloigné celle qui considérait comme une imprudente.

« Vous faites parties de ces gens qui veuillent construire une terre pour les animaux. Ce ne sont que de simples créatures qui sont là pour servir de nourriture à nous, les Hommes, au pire d’esclaves de compagnie au mieux d’armes de guerre. Et vous ne changerez pas le monde ! Je continuerai à battre mon compagnon s’il ne m’obéit pas ou perd un combat, parce que c’est comme ça qu’il apprendra à vivre. Et si vraiment vous souhaitez faire des papouilles et des grattouilles, prenez donc un homme ! »

L’Ombre l’avait laissé déversé toute sa colère sans sourciller, comme son ami et mari Chaman lui avait appris. Rester calme et sereine. Lorsqu’il eut fini de parler, ravi d’avoir pu humilier la jeune femme, il l’invita à déguerpir en agitant son épée. La jeune femme arqua alors un sourire narquois. Pour un homme qui se comportait ainsi, elle ne voyait pas pourquoi elle devrait prendre des pincettes. D’un geste vif, elle l’attrapa par le cou, ignorant la lame qui lui transperça le ventre. L’homme en resta hébété et horrifié. Il ne comprenait pas la réaction demoiselle.

« Vous avez donc fait votre choix, lui lança-t-elle simplement
Je… vous… bégaya l’homme avant de retrouver ses mots. Je vous ai tranché le ventre ! ajouta-t-il, persuadé que la jeune femme n’avait pas encore réalisé qu’une arme la traversait de part en part et qu’elle s’écroulerait, morte, en prenant conscience de ce détail.
Non, c’est moi qui me suis volontairement empalée dessus et n’espérez pas me voir m’écrouler, nul métal ne saurait me navrer, lui confia-t-il dans un murmure sordide qui eut pour effet d’augmenter l’angoisse de l’homme. Et si je dis que vous êtes fou, c’est que vous l’êtes. Et si vraiment vous ne l’êtes pas, continua l’Ombre en voyant que l’homme cherchait à contredire ses paroles, sachez que je saurai votre rendre fou avant d’arriver à l’asile, n’espérez donc pas que le personnel vous libère… »

L’homme déglutit, mais n’osa rajouta un mot de peur d’accroitre la colère de la jeune femme. Il restait toutefois persuadé de savoir rester sain d’esprit, ignorant comment la demoiselle pouvait altérer ses facultés mentales. Pourtant, lorsqu’elle mit une nouvelle fois les pieds au sein de l’asile, l’homme tenait des propos incohérents et confus. Ses sœurs Ombres lui trouvèrent rapidement une place pour soigner ses maux mentaux. Lorsqu’elle fut assurée qu’il était en de bonnes mains, elle disparut aussitôt pour ramener les autres personnes dont le nom figurait sur sa liste patiemment constituer par le Chaman et la Bélua. Ceux-ci avaient dû faire le tour des grands bavards, car les pigeons ne venaient plus ajouter de noms supplémentaires. Chose qui rassura l’Ombre. Amener des patients pour l’Asile était une chose, en amener un trop grand nombre eut paru un brin suspect. Dans chaque ville et chaque village où elle dut se rendre, Aaliah informa les gens de l’existence d’un lieu apte à accueillir les fous et autres malades dangereux pour la population Yinoise, espérant ainsi que les prochains indiscrets y seraient directement conduits.

« Gardienne du Sceau, vous êtes d’une efficacité redoutable ! commenta l’une des Ombre qui la vit ramener un énième aliéné.
Il m’a été demandé d’amener des fous, c’est ce que je fais… répondit la Gardienne. Il y a encore de la place ?
Euh… oui, bien sûr, hasarda la jeune Ombre, surprise par le ton dénudé d’émotion et glacial de sa supérieure hiérarchique.
Bien, je vous en amène encore un dernier…
Vous savez, vous pouvez en laisser aux autres membres de votre groupe, tenta-t-il timidement.
Je suis une Gardienne du Sceau, je me débrouille mieux en solitaire et je n’empêche pas mon groupe de ramener d’autres fous de leur côté. Divisé, nous avons plus de changer accroître le nombre des patients de l’asile, n’est-ce pas ? demanda-t-elle dans une interrogation qui n’attendait pas de réponse, car elle disparut déjà pour aller chercher le dernier fou de sa liste.
Je vois que tu as fait la connaissance de notre Dame Tempête… lança alors l’une des Ombres présente à son ami qui restait encore un peu surpris des paroles de la Gardienne. Aaliah n’est pas profondément méchante, mais il vaut mieux la laisser tranquille. Depuis le décès de sa louve, elle a tendance à devenir de plus en plus solitaire.
C’était déjà une solitaire avant, rajouta une Ombre, mais il est vrai qu’elle erre de plus en plus et qu’elle devient moins présente au château. Chercher des patients pour l’Asile de notre souveraine doit probablement lui permettre de se défouler un peu, c’est peut-être mieux qu’elle se soit isolée du groupe. Je n’aurais pas voulu être à la place des Ombres qui auraient eu à la supporter… termina l’Ombre dans un sourire amusé, qui en fit rire plus d’un
Ahem… toussota une voix derrière eux pour signaler sa présence.
Dame Tempête… euh, Dame Aaliah, rectifia aussitôt le jeune homme surpris de la voir revenir si rapidement. Elle lui tendit le dernier fou promis tandis que les autres membres du personnel fuyaient son regard pour éviter d’avoir à subir son courroux.
Puisque vos langues pendent bien, je suppose que je peux compter sur vous pour tenir notre souveraine informée de mon aide pour remplir son Asile ? leur lança-t-elle à toutes, en posant son regard sur chaque Ombre présente qui avait la tête baissée et qui murmuraient aussitôt un oui affirmatif. Je m’en vais errer » ajouta-t-elle pour montrer à partir de quel moment elle avait entendu leur conversation, avant de quitter l’asile.

Les Ombres restèrent silencieux plusieurs instant, ignorant sur la demoiselle était terrer ou non dans un coin. Ils reprirent leur conservation lorsque le groupe amenant d’autres fous arriva, confirmant avoir répandu la nouvelle concernant l’existence de cet endroit. Nouvelle parfois mal vu. Certaines personnes trouvant peu rassurant d’enfermer fous et dangereux au sein d’un même endroit. D’autres autres contraires, voyait là le moyen de se débarrasser de gêneur. Cependant, les Ombres qui avaient accepté cela, se turent, se contentant de recevoir des félicitations pour leur travail. Aaliah en avait croisé certaines, mais d’un hochement de tête, elle leur avait assuré de ne pas le dévoilé. Elle-même n’avait pas fait mieux en y mettant ses propres gêneurs dans son projet. Lorsqu’elle retrouva Zachariah, elle lui assura que tous étaient désormais sous contrôle.

« Es-tu sûr que personne ne réalisera que tes fous ne le sont pas vraiment ?
Pas de suite en tout cas », lui répondit-elle laconique.

Avec le temps, peut-être que quelqu’un réaliserait que ses fous tenaient les mêmes propos, mais pour le moment, le personnel devait certainement être bien occupé à les diriger dans les ailes adéquats concernant leur problèmes mentaux. Et l’Ombres s’était assurée de faire en sorte que le niveau de leurs folies fut différent, du simple fou ou psychopathe. De quoi lui laisser encore un peu de temps avant de devoir fournir des explications…


3839 mots
Gains: apparences brumeuses

Merci pour ce LDC ♥


[LDC - Ombres] Ce lieu sera nôtre...  CLDAsI2

:◄♥►:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34966-aaliah-z-odra
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 22 Nov 2015, 23:18

" Tu as reçu une lettre. Avec un sceau… particulier. " La mord'th déposa le dit courrier sur le bureau avant de s'éclipser, refermant la porte derrière elle.

Léto se releva de son lit, dire qu'elle flânait tranquillement… Elle retint toutefois la moindre plainte lorsqu'elle reconnut le fameux sceau dont il est question. L'Esprit de la Mort. C'était une première, ainsi qu'une inquiétante nouvelle. Les ombres sont censées être discrètes, alors qu'elles tentent de la contacter par ce biais signifiait que quelque chose de gros approchait. Mais plus que tout, la chamane voyait un nouveau poids s'affaisser sur ses épaules : elle commençait à avoir un peu de notoriété chez les ombres, un nouveau peuple qui pourra potentiellement aliéner sa liberté. La blonde se crispa : d'abord les chamans, maintenant les ombres… Cela risquait de faire beaucoup d'ennemis si elle tente le gros coup, et des ennemis puissants de surcroît. Elle soupira, ce n'était pas encore le moment de se préoccuper de l'avenir. Elle fit apparaître la couronne de la mort, symbole de son engagement, temporaire, envers le peuple du cycle, et se prépara à rejoindre l'Asile mentionnée dans la lettre.

Il ne lui était point difficile de reconnaître l'Allée des brumes, elle se souvenait même de sa première visite en ces lieux froids et austères. Elle avait bien failli succomber aux ténèbres ce jour-là… C'était malgré tout une époque révolue, une Léto qui était encore jeune, faible, insouciante de la complexité du monde qui l'entourait. Il n'y avait plus de noir et de blanc dans sa vision, simplement du gris en relief. Encore plus sous sa forme d'ombre où le monde lui paraissait plus terne qu'elle ne l'aurait cru. Ayant terminé de se tracasser avec la nostalgie, l'ombre s'avança jusqu'à l'Asile et assista pour la première fois à un aussi gros rassemblement d'ombres au même endroit. Lors de ses précédents couronnements, Léto n'avait croisé qu'une ombre isolée à chaque fois. En voir autant réunies la perturbait quelque peu. La blonde se fit tout de même discrète, il était hors de question de se faire remarquer auprès d'autant de gens. Ils fixèrent tous un homme qu'elle ne connaissait que de nom – mentionné dans la lettre de tantôt – elle s'abstint ainsi de faire le moindre commentaire désobligeant. Il lui était plus aisé de prioriser le silence lorsqu'elle se trouvait sous cette forme, ironiquement…

Le dénommé Sergeï se mit à répartir les rôles, même si Léto était davantage préoccupée par les étranges hurlements qu'on entendait au loin. Ces derniers semblaient provenir de l'établissement et ils n'avaient rien de commun… Elle était tellement obnubilée qu'elle ne remarqua même pas que les ombres s'étaient divisées en trois groupes, et que par défaut elle s'était retrouvée dans le premier groupe. La blonde fit des efforts pour se concentrer sur les dires du Passeur par la suite, une pointe de déception s'empara de son être lorsqu'elle capta qu'elle serait chargée de s'occuper de la partie botanique de l'édifice… Néanmoins, même si l'idée de se frotter aux Esn'Chatn l'émoustilla énormément, Léto ne devait pas faire son show devant tant de témoins. Le strict nécessaire lui était incombé, son maître-chaman le lui avait dit et redit. Tant pis pour la castagne, autant s'initier un peu afin d'avoir la main verte !

Elle se tourna vers les autres ombres du groupe, certaines semblaient plus expérimentées, plus vieilles qu'elle. La couronnée profita donc de ses lacunes pour se faire discrète – autant qu'une femme d'un bon mètre quatre-vingt dix pouvait l'être – et s'en remit totalement aux indications des chefs autoproclamés. On se proposa d'abord d'inspecter les jardins de l'Asile, tandis que d'autres fouillaient les alentours de la bâtisse. Léto suivit le premier groupe, pas très enthousiaste à l'idée de faire le tour de l'endroit. Puis une petite visite au beau milieu du danger ne lui ferait pas de mal ! Tandis qu'elles espéraient que le groupe de Sergeï s'occupe bien des créatures, les ombres botanistes se faufilèrent au sein du jardin de l'étage inférieur. Là-dessous, Léto se contenta d'inspecter les lieux, d'examiner les murs et le sol ; c'étaient les autres ombres qui avaient la gravure représentant la fameuse plante de toute façon. Elle remarqua tout de même d'étranges petites graines par terre, sans se douter une seule seconde que c'étaient l'objet de leur quête. Fort heureusement, une autre ombre fit le rapprochement et elles conjecturèrent entre elles que les graines se trouvaient tout bonnement sous l'Asile. Totalement confuse par la rapidité de ce travail intellectuel, Léto ne put que compter sur son statut d'ombre pour masquer son air hébété.

" D-D'accord… " Offrit-elle pour seule récompense aux "prouesses" de ses "collègues".

La suite du plan était toutefois un peu plus intéressante : trouver des artisans, ça, elle savait faire. Il en grouillait à Ciel-Ouvert notamment, mais l'idée de les attirer jusqu'en ce lieu lugubre ne lui plaisait guère, puis il ne fallait pas associer les Marcheurs au peuple des ombres, autant que possible… Léto décida donc de plutôt de se rabattre sur des travailleurs qui ont eu un passif avec la Marche Terne une fois ou deux, et qu'elle saurait où donc les trouver. Histoire de ne pas paraître beaucoup trop inutile aux yeux des autres ombres, elle parla de cette opportunité à quelques unes qui acceptèrent de la laisser mener la marche. Ainsi donc, après une première approche de Léto totalement catastrophique :

" Vous voulez bien travailler dans un vieil asile rempli de monstres dévoreurs et de plantes qui drainent la magie, s'il vous plait ? " Les autres ombres purent convaincre les autres artisans de venir, tout en ayant quelque peu omis les menus détails offerts par Léto entre autre.

Le but en partie, c'était de faire de quelques uns de ces ouvriers leurs premiers patients, mais Léto, dans sa grande bonté d'âme bombée de naïveté innocente, ne se doutait aucunement de la manœuvre. Bien sûr, si elle savait, elle aurait eu de très grosses réserves, mais aurait-elle vraiment eu le choix, rattachée ainsi auprès des ombres ? Elle en doutait fortement. Dans l'état actuel des choses, elle ne pouvait qu'obéir piteusement et de patienter jusqu'au jour où elle sera totalement libre de clamer son indépendance auprès du sombre peuple, et auprès de tous les autres.

Là encore, ses devoirs actuels étaient un peu plus intéressants : s'assurer que les artisans travaillent dans de bonnes conditions, en somme elle n'avait plus qu'à faire le garde du corps de service, un travail qui lui convenait beaucoup plus. Par ailleurs, Léto s'étonnait de tenir aussi longtemps sous forme d'ombre pour une fois, peut-être commençait-elle à s'habituer comme il faut à cet état ? Quoiqu'il en soit, l'illusion demeurait et c'était tant mieux. Les bras croisés, elle resta immobile et implacable dans son coin, à observer les travailleurs à chacun de leur tour dans cette salle qui leur était attribuée. On entendait parfois, encore, les hurlements caractéristiques des monstres hantant l'asile, mais les ombres de Sergeï semblaient faire du bon travail pour le moment : aucun accident à déplorer. Hmm ? Qu'est-ce que c'est que ça ? En revanche, la blonde assista à un étrange spectacle : de petites créatures bleutées prenaient leur aise sur l'un des artisans, et celui-ci ne semblait pas s'en offusquer. Cependant, il semblait bizarre, moins concentré sur ses tâches. Intriguée, elle avança prudemment vers les petites créatures qui fuirent à son arrivée, sauf une. Le fameux Seelee la fixa, l'air joueur. Léto se servit de l'illusion d'Edel pour lui offrir un sourire, même si elle effaça ce dernier lorsqu'elle remarqua que l'artisan semblait s'affaiblir de plus en plus. Elle posa par réflexe sa main froide sur l'épaule du bonhomme, le Seelee s'éloigna au mouvement brusque de l'ombre et l'énergie afflua de nouveau chez l'artisan.

" Ça va ? Demanda-t-elle, tout de même inquiète. Il hocha de manière confuse la tête.
- O-Oui, oui, j'ai… eu un petit malaise je pense, mais ça va mieux... Il se tourna vers l'altruiste, et l'air surpris qu'il lui offrit l'étonna grandement. OH LA VACHE ! " S'exclama-t-il en courant à l'autre bout de la pièce, le regard toujours aussi effrayé en direction de l'arrière.

Léto se retourna à son tour pour découvrir l'intrus : un Esn'Chatn… Si faire part librement de son extase lui était possible, elle l'aurait fait. Mais la couronnée resta visiblement stoïque, prête à en découvre contre l'une de ces créatures apparemment très dangereuses. Heureusement, de son point de vue, elle était la seule ombre dans les parages, donc la seule à pouvoir se fricoter avec ce monstre. De l'action ! Son fort intérieur jubilait, tel un écho de Latone qui remontait brièvement du plus profond de son âme et animait ses muscles. Elle dégaina son épée et répondit au coup de griffes de la créature, la lame toucha bien mais fila dans le vide en dissipant le membre. Elle comprit qu'elle était faite d'ombre, tout comme elle, mais une morsure de sa part lui serait fatale. Cette découverte servit de distraction pour l'Esn'Chatn qui frappa de l'autre patte l'ombre. Pour la première fois, Léto ressentit une sensation sous cette forme : de la douleur. Elle recula en plaquant sa main sur son flanc : elle ne saignait pas mais elle avait étrangement mal à cet endroit. A croire que ces monstres pouvaient réellement les affecter. C'était aussi malvenu que bienvenu pour la guerrière qui avait le goût du risque. Elle dessina un sourire carnassier, presque aussi charmant que celui du monstre, tandis que les artisans sortirent en trombe de la pièce, des cris d'effroi sur leur passage.

La chamane ombragée fit un bond pour esquiver le nouvel assaut et fit filer sa lame une fois de plus. Les attaques physiques ne l'atteignaient pas mais avaient le mérite de le ralentir, une opportunité dont elle profita pour balancer l'un de ses sorts : la vague de peur. Elle en envoya une assez puissante, sans effet apparent. Elle recula et re-bloqua une attaque. Le monstre la poursuivait en laissant une traînée de bave derrière lui, ce n'était pas très ragoûtant à son goût. Trêve de distraction, Léto prit une nouvelle posture offensive et chargea sa main de la magie divine de Sympan ; le rayon coloré s'abattit sur l'Esn'Chatn qui recula, plus à cause du changement de couleur de son armure naturelle qu'à cause de l'impact. L'ombre devait bien finir par se convaincre qu'user de sa magie actuelle ne lui suffirait pas, elle avait besoin de plus, beaucoup… Une idée germa dans son esprit de tacticienne, une idée de dernier recours qu'elle n'aurait aimé pas utilisé, mais elle n'avait plus le temps avant que les renforts n'arrivent. C'est tricher, mais…

Elle retira la couronne de la mort, recouvrant sa forme chamanique, ses yeux luisirent d'une intense lumière bleue qui inonda la créature. Lorsque les autres ombres arrivèrent sur place, il n'y avait ni Esn'Chatn, ni ombre combattante. Mais cette dernière comptait bien revenir réclamer cet exploit, une fois qu'elle aura recouvré ses forces.


Mots & Gains:



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Invité
Invité

avatar
Mer 25 Nov 2015, 17:17


Message important du Staff :

-> Merci de ne choisir QU'UN SEUL GAIN.
Ce LDC respecte les règles habituelles des autres LDC ou LDM avec UN SEUL BARÈME. Soit vous faites 1 200 mots et vous avez le gain des 1 200 mots, soit vous faites 1 800 mots et vous avez accès SOIT au gain de 1 200 SOIT au gain de 1 800. MAIS UN GAIN DANS TOUS LES CAS. ^^

-> De plus, comme l'edit le dit : il n'y a pas de gain de participation de LDC/LDM. On n'est pas dans un RP pour tous. Ici on fait un message, donc on a forcément un gain, pas la peine de mettre un lot de consolation. ^^

Pour plus de renseignement, merci de consulter ce-sujet
Je m'enlève les deux points de RP de ce message.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 02 Déc 2015, 19:08

Je m'amusais ... enfin devrais-je dire passais du temps avec Jishin, ce Shimi qui ne cessait de me suivre et dont j'appréciais la compagnie dans une mesure propre aux Ombres, quand je reçus une missive émanant de l'Esprit de la Mort, que je ne sus évidemment pas lire. Après avoir croisé une autre Ombre en route, je compris que j'étais réquisitionné et l'on m'enjoignait de me rendre vers l'Asile. Cela faisait déjà quelques semaines que je n'y avais plus mis les pieds, et je craignais un nouveau test du même style que celui m'ayant fait devenir Grand Faucheur.

Arrivé parmi les derniers, le discours du Directeur de l'Asile que j'avais entrecroisé brièvement la dernière fois, avait déjà commencé. Il s'agissait cette fois de rendre la totalité de l'Asile pleinement fonctionnel, et de purger les lieux d'indésirables. Quand il fut demandé de faire trois groupes, je ne bougeais pas, restant en retrait. Comment choisir tel ou tel groupe sans savoir où nous allions aller ? Visiblement, cela ne gênait personne, admettons.

Une fois les missions présentées, j'allais dans celui que je considérais être le plus efficace. Aller détecter la folie chez les autres me serait peu aisé, vu mon inexpérience dans les relations sociales. Comment déterminer un comportement aliéné d'une action normale ?
Quant à aller me battre contre des ennemis invisibles anti-Ombre, je n'y tenais pas plus que cela. Si cette envie de me supprimer restait ancré en moi, je songeais intérieurement que si je voulais que les choses changent, même infiniment, je devais continuer à porter mon calvaire à bras le corps et acquérir plus de pouvoirs. Vu mon absence de force et d'agilité, je n'allais pas me frotter contre des créatures créées peut-être pour nous annihiler. Au moins les fleurs devaient être moins coriaces que ces bêtes invisibles, toutes chargées d'anti-magie fussent-elles. Quant à aller recruter des artisans, ce n'était pas non plus une tâche des plus difficiles normalement.

Nous nous dispersâmes dans le jardin de l'Asile, après que j'eus timidement proposé que pour chercher une fleur dont on ne savait finalement pas grand chose, autant commencer par le système de l'entonnoir, à savoir chercher au plus près pour étendre nos recherches, en espérant trouver des indices sur cette fleur mystérieuse. Je n'étais pas un botaniste pour deux sous, mais j'avais assez de jugeote pour me dire qu'une plante aussi rare que destructrice pour les utilisateurs de magie, ne devaient pas pousser à tous les coins de rue. Aussi, dans la coupole qui devait servir de terre fertile dans ce lieu de mort, il était indispensable que nous trouvions de quoi nous aiguiller.
Je constatais qu'à certains endroits, la terre émettait une très légère lumière, phosphorescente, sans trop savoir la provenance. Je pris une poignée de terre dans la main, la tamisant du pouce pour en comprendre la raison, mais à part un léger picotement, à peine désagréable au toucher, rien de bien probant à l'horizon. Je continuais à remuer la terre pendant que les autres Ombres du groupe cherchaient de leur côté, quand ma bêtise me frappa de plein fouet ! J'étais une Ombre, et je n'étais pas censé ressentir de douleur au contact d'objets, et encore moins de la simple terre. Cette terre renfermait des vestiges d'anti-magie, indice pouvant nous guider vers les plantes recherchées.

- Cherchez des graines, ou n'importe quoi qui diffuserait une sorte de lumière, un peu à la façon des lucioles, évoquais-je à voix haute à l'attention de mon groupe, qui me regardèrent d'un air dubitatif, avant d'intégrer cette donnée dans leur fouille, faute d'avoir mieux à chercher. Le résultat ne tarda pas à arriver, quand l'une des Ombres trouva des graines soigneusement empaquetées dans une petite sacoche noire liée magiquement. L'Ombre les mania précautionneusement avant d'aller les porter au Directeur Sergueï.

La première partie de notre mission était achevée. En général, tous se seraient félicités de cet heureux et rapide dénouement, mais nous n'aimions pas l'anti-magie, et nous n'étions pas une race à nous congratuler quel que soit l'exploit accompli. Nous faisions notre travail, inlassablement, et ce même si le cœur n'y était pas.

En tout état de cause, notre mission n'était pas terminée. Si trouver les plantes était une chose, les faire pousser en était une autre. D'après le peu que nous savions, des conditions bien particulières étaient nécessaires pour qu'elles se développent, un savant mélange de luminosité et d'autres conditions dont j'étais bien incapable de connaître. Chacun sa spécialité après tout.

Pour cette seconde partie de mission, il n'était plus nécessaire de rester en groupe. Nous nous dispersâmes aux quatre coins de chaque continent, selon nos affinités, à la recherche de la ou des perles rares, à moins qu'il ne s'agisse de gens désespérés pour accepter pareille mission. Et c'était cette catégorie sur laquelle je concentrais mes efforts. J'avais appris récemment que l'illusion d'Edel permettait non seulement de générer une illusion suffisamment puissante pour dissimuler ce que nous étions vraiment, mais que ce même pouvoir pouvait aussi influer sur les sentiments d'autrui, allant même jusqu'à les contrôler. Le but n'était pas tant d'agir de manière coercitive, mais distiller un soupçon de magie pour les convaincre que cette mission pourrait les remettre sur le chemin de la seconde chance, professionnellement parlant.

Pour ce faire, je me dirigeais vers les petits villages, argumentant qu'une importante construction allait avoir lieu sans trop en dire sur la destination finale, et dont le résultat final ferait de celles et ceux qui y ont participé un renom considérable dans la profession. Ceux déjà affairés, ou trop peureux pour quitter leur petit train-train quotidien refusèrent, mais je pus grâce à cette méthode obtenir d'assez bons résultats, finissant par ramener avec moi six artisans désireux de (re)faire leurs preuves.

Quelques uns déchantèrent quand nous traversâmes les contrées de l'Antre des Damnés et l'Allée des Brumes, mais il était trop tard pour reculer, et à peine étions-nous arrivés que des créatures que je n'avais jamais vu jusque là se posèrent sur les divers artisans appâtés par la reconnaissance ou la récompense promise, sans que ces derniers ne s'en aperçoivent. Un Passeur expérimenté m'indiqua à voix basse qu'il s'agissait de Seelees, et qu'ils feraient en sorte d'enlever tout désir de départ à ceux qui étaient désormais nos prisonniers du travail. Je fronçais les sourcils, sans être pour autant ému par leur situation. Il n'était pas question de les retenir à vie, car leur entourage finirait bien assez tôt de se mettre à leur recherche, et créer des ennuis sur ce bâtiment qui devait être officiellement un Asile. Mais il ne faisait aucun doute pour moi qu'avant leur départ, un petit passage vers une perte de mémoire serait le minimum que nous leur accorderions. Les secrets sont les mieux gardés quand ils ne sont connus de personne.

Je restais plusieurs jours à surveiller, et contrôler que tout se mettait en oeuvre de la façon que l'Esprit de la Mort souhaitait. Mon rôle était désormais secondaire et des Ombres de rang inférieur pouvaient s'en charger. Je n'avais qu'une envie dans l'immédiat, c'était de rejoindre Jishin, mon Shimi muet et .... ne rien faire, jusqu'à ma prochaine corvée.

1273 mots.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[LDC - Ombres] Ce lieu sera nôtre...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» La Vengeance sera notre Pardon [Niv. III]
» Lieu du chef [Ombres & Chamans] - La guerre silencieuse
» [LDR Ombres] - Échec et mat
» Les Ruines des Ombres et Ombres des Ruines [PV Raeden]
» [LDC - Ombres] Équilibre en Péril !
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Antre des damnés-