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 Lieu du chef [Ombres & Chamans] - La guerre silencieuse

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Mer 25 Mar 2015 - 18:29

La guerre silencieuse


« Sir, il semble qu'il y ait un problème... ». Jun leva un œil de son roman. Il ne le lisait pas réellement. En réalité, il essayait de repérer Mitsuko, sans succès. Depuis qu'il l'avait perdu de vue, il était inquiet. Il aidait l'Ultimage à s'affirmer, certes, mais il était simplement intéressé. Elle était plus puissante que lui magiquement, elle pourrait l'aider. Il avait besoin de la Déesse pour s'élever, elle était son point de départ. Sans elle, tout ceci se révélerait impossible. « Hum ? » finit-il par demander, plus ennuyé qu'autre chose par la nouvelle. « Depuis que vous avez fermé l'accès au titre de maître chaman aux autres races, il y a des rumeurs qui circulent. Certaines... rumeurs comme quoi le secret des Ombres serait en péril, de notre fait. Certaines voudraient, semble-t-il, en finir avec... ». « Vous allez arrêter de bégayer oui ou non ? Je n'ai pas que ça à faire d'attendre que vous sortiez de votre bouche ces p*tains de mots. ». Il marqua une pause, son ton sec et irrité ayant fait tressaillir le pauvre messager. « Les Ombres pensent le secret en danger puisque les esprits peuvent nous le révéler ? Bien. Elles ont raison. Rien ne nous oblige, nous, à ne rien dire. ». Il ferma le livre qu'il mimait de lire, le balançant sur une table avec désinvolture. Jun avait été gardien du sceau du rêve, il savait tout des Ombres, il savait tout du Royaume des Abîmes et à peu près tout de la mort et de la vie. Ces histoires de secret l'épuisaient. « Vous n'avez qu'à envoyer des Chamans pour discuter avec les Ombres et leur demander ce qu'elles ont en tête quant à la résolution du problème. On avisera une solution par la suite. ». « Mais sir... ». « Quoi encore ? ». La langue de Jun avait claqué sur son palais, comme un avertissement. « Non rien... je m'en occupe... je... j'y vais. ». Le souverain attendit que son messager quitte les lieux avant de prendre le haut de son nez entre son pouce et son index. Peut-être que s'il se rendait lui-même au Royaume des Abîmes, il pourrait trouver la trace de celle qu'il cherchait... Ce n'était pas compliqué pourtant. Elle ne pouvait pas avoir disparu de la surface des Terres du Yin et du Yang. Il finit par grogner, énervé.

~

« Agnus Dei, des Chamans sont en marche pour les terres de l'antre des damnées. D'après le message que nous avons intercepté, ils souhaitent discuter du secret. ». L'Ombre qui s'était imposée comme régente du Royaume des Abîmes resta silencieuse. L'homme réfléchissait. Il connaissait Jun, il savait qu'il était au courant de la position du Royaume. De toute façon, quiconque avait le pouvoir de discuter avec les esprits pouvaient apprendre l'emplacement. Néanmoins, est-ce que le Maître des Esprits aurait poussé le vice à en dire davantage sur le moyen d'entrer dans le Royaume ? Assis sur une chaise, Agnus Dei posa son menton sur ses mains liées. Que faire ? Était-ce une réelle volonté de parlementer ou bien un piège ? « Comptez les Chamans présents et proposez leur un entretien avec une Ombre chacun. Nous devons sonder le fond de leurs pensées. Nous ne pouvons prendre le risque de déclarer une guerre ouverte entre nos deux peuples. Si les Chamans parlent, l'équilibre risque de s'en retrouver perturber. S'ils sont ici pour trouver une solution, nous ne pouvons les ignorer. Mais s'ils sont ici pour nous déclarer que le secret ne les concerne pas vu qu'ils n'y sont pas liés, nous devrons trouver de quoi les tenir au silence, de grès ou de force. ». Agnus Dei pensait qu'il ne servait à rien de discuter en réalité, mais, cela, il se garda bien de le dire, convoquant quelques Ombres dans le plus grand secret afin de leur donner une mission qui n'avait rien à voir avec celle des autres Ombres.  
Explications

Hello <3
Alors, j'ai décidé de faire ce rp en réunissant les Ombres et les Chamans ^^ La fin de cette « guerre » sera écrite par Milady vu que c'est sa mission n°2 test niveau 6 (pour vous spoiler un peu, un accord sera conclu entre Ombres et Chamans. Les Chamans seront tenus au secret pour tout ce qui concerne le cycle + la position du Royaume des Abîmes et, en échange, les Ombres devront laisser libre gestion par les Chamans des esprits relâchés et ne ramener au Royaume des Abîmes que l'âme des Chamans sacrifiés pendant les cérémonies, afin que l'esprit du Chaman reste sur place). Néanmoins,  ne vous inquiétez pas, vos actes auront des conséquences pour la suite =)

Donc :

1) Pour les chamans, vous avez plusieurs possibilités :
→ Soit vous pensez que les Chamans ne devraient pas être tenus au secret et, dans ce cas, lors de votre rendez-vous avec l'Ombre PNJ, vous allez lui dire (ça ne va pas lui faire plaisir hein). Vous allez donc avoir un conflit avec cette dernière. Je rappelle quand même qu'une Ombre est très peu vulnérable. La seule façon de la faire disparaître est de la priver de magie (donc si vous vous téléportez à Utopia, votre adversaire sera annihilé ^^).
→ Soit vous pensez que les Chamans devraient être tenus au secret et proposez une solution qui vous semble bien. Après, l'Ombre en face peut être du même avis que vous, ou non. Si ça se finit favorablement, elle vous dira qu'elle ramènera vos dires à un supérieur, si ça se finit défavorablement, vous pouvez vous battre XD
→ Soit vous êtes anarchistes et vous n'avez pas envie de discuter. Dans ce cas, vous pouvez essayer de tuer l'Ombre ou de ne pas la rencontrer du tout. Vous pouvez essayer d'entrer de force dans le Royaume des Abîmes, guidés par les paroles de votre ou vos esprits pour y découvrir on ne sait quoi ou pour essayer de porter atteinte aux Ombres (si vous voulez, vous pouvez détruire des choses – genre une statue ou un bâtiment (pas trop quand même). Milady va tout détruire dans sa mission n°1 pour reconstruire ensuite ^^).
→ Soit (et là j'introduis juste un peu), vous n'avez pas été contacté par ce problème mais par quelqu'un d'autre, un esprit qui a vu quelque chose d'étrange se produire. D'après lui, une Ombre aurait « dévoré une âme, comme pour se nourrir ». Donc vous allez enquêter. Je vous laisse libre de trouver quelque chose ou non. Si vous trouvez un truc, vous verrez effectivement le phénomène se produire et devrez faire un rapport écrit à votre souverain ^^

Jun va aller dans le Royaume des Abîmes lui. Je me fais une mission spéciale XD

2) Pour les Ombres, vous avez également plusieurs possibilités :
→ Soit vous pensez que les Chamans viennent pour coopérer et, du coup, vous écoutez ce qu'à a dire le Chaman PNJ que vous devez rencontrer. La finalité de l'entretien dépendra de son point de vue (s'il vous dit qu'il vous bip royalement ou s'il est favorable à un accord).
→ Soit vous pensez que les Chamans ne viennent pas pour coopérer et dans ce cas, vous pouvez vous montrer hostile directement avec le Chaman PNJ (et lui dire de décamper). Il se peut que s'il chercher à se battre contre vous, sa vie soit vouée à se finir, donc vous pouvez le tuer si vous avez le niveau nécessaire et que c'est son heure.
→ Soit vous avez été contacté par Agnus Dei. Là vous allez vous rendre au vieux phare pour essayer de voir ce qu'il s'y déroule, enquêter. Je vous laisse libre de découvrir quelque chose ou non. Si vous découvrez un truc, c'est que dans le phare, il y a des Chamans qui essayent de maîtriser les esprits parasites (ce sont des esprits qui étaient des personnes puissantes de leur vivant, du coup, ils sont un peu plus « consistants » que les autres. Ils sont capables de prendre possession du corps des gens et d'annihiler leur esprit. Donc ça peut être vraiment horrible dans le cas où les Chamans arrivent à les dompter et essaye de prendre possession de toutes les personnes puissantes des terres du Yin et du Yang comme ça ^^). Si quelqu'un découvre ça, il se peut qu'il se fasse attaquer plutôt méchamment par les Chamans s'y trouvant (qui sont de méchants chamans). Vous devrez faire un compte rendu à Agnus Dei.

Donc, comme je le disais, à la fin de la mission n°2 de Milady, le conflit sera terminé. Néanmoins, si quelqu'un découvre soit que les Ombres sont capables de dévorer les âmes ou que les Chamans essayent de dompter les esprits parasites, il se peut qu'il y ait une suite ^^ Si les deux sont découverts, ça fera un accord « genre je me taie sur ça, je te laisse régler ton problème, et tu fais pareil de ton côté ». Mais si y a qu'un clan qui découvre les anomalies chez l'autre, ça fera plus désordre XD

1200 mots minimum
Gain

Au niveau des gains, vous avez le choix.

Pour les Chamans :
En fonction de ce que vous ferez, le roi pourra vous proposer des postes par la suite. C'est à dire que si vous avez l'intention de faire la paix avec les Ombres, il pourra vous proposer de faire partie de certaines tribus et si vous avez l'intention de faire la guerre, il pourra vous proposer de rejoindre les Chamans du vieux phare qui sont pas sympas (Je vais me mettre à écrire les sujets, promis XD).
→ Un compagnon Ombre avec le pouvoir de base de votre choix (là il faut faire la fiche)
OU
→ L'illusion I : Ce pouvoir permet à un Chaman d'avoir l'illusion d'être une Ombre. Pendant ce laps de temps, il ne ressentira plus la faim ou la soif, ni le sommeil, ni rien. Il n'aura pas les pouvoirs d'une Ombre mais son corps et son esprit se penseront « Ombre ». Il déprimera sans doute mais sera plus efficace car n'aura pas peur de mourir. Cependant, ce pouvoir ne peut pas être utilisé pendant trop longtemps car une fois les effets estompés, le corps du Chaman lui rappellera qu'il manque de sommeil, de nourriture etc etc. Il peut donc mourir pendant cet état s'il ne fait pas attention.
Ou
→ 1 point de spécialité au choix

Pour les Ombres :
Là je laisserai Milady décider de votre sort /sbaf
→ Un compagnon Chaman avec le pouvoir de base de votre choix (là il faut faire la fiche du chaman + de son esprit compagnon)
OU
→ L'Illusion II : Ce pouvoir permet à une Ombre d'avoir l'illusion d'être un Chaman. Pendant ce laps de temps, l'Ombre ressentira de nouveau la faim et la soif, le sommeil et les sentiments. Elle n'aura pas les pouvoirs d'un Chaman cela dit. Une Ombre ne peut pas utiliser ce pouvoir trop longtemps car le retour à la réalité est difficile. De plus, si une Ombre supérieure se rend compte de la supercherie, elle peut décider de punir la fautive en lui infligeant encore plus de souffrance.
Ou
→ 1 point de spécialité au choix

Pour 450 mots de plus, c'est à dire 1650, vous avez le droit à un point de spécialité au choix.

L'illusion I et II permettent la compréhension de l'état de l'autre race, ce qui peut être bien pour favoriser les « ententes » entre les deux races. Comme les Chamans et les Ombres sont les races qui sont liées à la mort/la vie/les âmes/les esprits, elles ont des points communs qui peuvent être sympa d'exploiter =D

Attention : Seuls les Ombres/Chamans ou les individus possédant des compagnons Ombres/Chamans peuvent participer ^^ Vous avez jusqu'au 26 avril, je m'occuperai de vos gains.

PS : Oui j'ai pété un câble sur la musique XD
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34795-jun-taiji#679068
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Ven 27 Mar 2015 - 16:37

Jamais je n'aurais pu imaginé qu'un conflit entre nos deux races puisse naître... et jamais je n'aurais pu imaginer que la résolution de celui-ci change autant et à jamais toute la raison de mon existence... Car depuis ce jour clef de mon histoire, les Ombres, mes sœurs, comptent désormais bien plus sur moi que n'importe qui sur les Terres du Yin et du Yang.

Royaume des Abimes – Maison de Milady Madley

Le parchemin comportant le sceau et la signature du Gardien du domaine de la Trahison était encore sur la petite table en bois de mon salon, alors que je parcourais ce dernier de long en large depuis un temps beaucoup trop important, à la recherche de la Vérité sur cette dangereuse situation. Il m'avait bien fallut m'y reprendre à plusieurs reprises et à plusieurs lectures avant de comprendre et d'analyser la portée et l'importance du contenue de ce message officiel et officieux... Un groupe de Chamans marchait droit sur le Royaume des Ombre et semblait désirer « discuter » avec nous... Pourquoi donc les maîtres des esprits viendraient jusqu'à nous ? Le Secret aurait-il été violé ? Désiraient-ils... une guerre ? Si tel était le cas, le résultat serait absolument catastrophique pour nos deux peuples mais aussi pour tous le vivants et le morts de ce monde... Une guerre éternelle entre êtres immortels et esprits... Cette simple image était tout simplement effrayante... Tout cela ne me disait rien de bon, et une angoisse terrible me tiraillait l’esprit, lié à des prédictions apocalyptiques que créait mon imagination défaitiste… Il fallait à tout prix empêcher cela...  Et si mon supérieur m’ordonnait de marcher au devant des envoyés du Suprême de l'Au-Delà, alors je le ferais, pour mon peuple. C'était, et je m'en rendais bien compte, une mission de la plus haute importance et un gage de confiance de la part d'Agnus Dei que de me la confier. Bien entendue, je préférerais d’avantage qu’un accord à l’amiable soit trouvé… mais si par malheur ils nous fallait en venir aux armes, alors j’utiliserais chaque infime flux de magie en moi pour protéger le Secret, mon royaume et les miens.

Alors, une fois décidée, je quittais ma petite maison, sans même regarder derrière moi, poussée par ma volonté d'obéir, de protéger les miens, mais aussi d'assouvir ma curiosité malsaine, qui désirait comprendre les tenants et les aboutissants de cette rencontre historique. Et je remarquais bien vite que je n'étais pas la seule à me rendre d'un pas ferme et décidé vers l'Allée des Brumes... Je reconnaissais même certains visages, des Ombres avec qui j'avais déjà eu l'occasion d'échanger quelques paroles. Toutes arboraient des visages bien différents, tantôt agressif, tantôt craintif, tantôt interrogatif... Depuis la fin de l'invasion des Rideres mais aussi après la disparition de Shiro, les politiques changeaient de plus en plus au Royaume... Elles devenaient bien plus strictes, et cela déplaisait beaucoup à certaines d'entre nous, qui avaient apprécié cette liberté de création de liens et cette ouverture d'esprit que Neith et Shiro avaient instaurés. Mais désormais, jamais il n'aurait été possible à Romulus de pénétrer dans notre lieu de vie et d'en ressortir indemne... Mais pour ma part, après mure réflexion, il me semblait presque naturel que plus personne ne puisse déranger notre communauté et risquer ainsi de découvrir le Secret. J'étais donc en accord avec les décisions du Gardien, bien que je ne pouvais m'empêcher de me méfier de son caractère aux décisions un peu trop radicales à mon goût.

Antre des Damnées

Quoi qu'il en était, c'était dans une optique d’échange bercé d'écoute et de méfiance, que je comptais rencontrer la délégation des chamans. Peut-importait la raison de leur venue, je m'étais fixé comme objectif de réussir à régler le conflit par le dialogue. Après tout, eux aussi étaient étroitement liés à la mort et pouvaient bien être la race la plus proche de nous de tout l'univers, avec les Dullahans, et donc la plus apte à nous comprendre... Et nous étions enfin arrivés sur le lieu de rencontre, chaque groupe se faisant face, une tension bien trop lourde à supporter dans l'air autour de nous. Nous nous dévisagions, eux, les maîtres des esprits, nous, les gardiens des âmes, eux, les vivants, nous, les morts. La situation pouvait bien dégénérer à chaque instant, et cela, tout le monde le savait pertinemment. Et comme un seule homme, chaque membre de chacun des groupes fit un pas en avant. Les discussions se feront dans un face à face individuel... Parfaitement ce qu'il me fallait pour pouvoir me concentrer un maximum sur mon interlocuteur. Ainsi, un chaman se tenait maintenant à quelques pas de moi. Il était immense, des cheveux sombres en bataille, habillé de simples vêtements. Son regard était froid, dure, et pleins de reproches... Pourquoi ? Je n'avais pourtant rien fait de mal ! Mais je me sentais intimidée par cet homme... Il me fallut bien doser mon courage pour ne pas fuir ou m'emporter. Je ne savais pas à quoi m'attendre de sa part, et l'inconnue m'angoissait encore d'avantages... Pourtant, bien que son ton était d'abord sec et ferme, ses paroles m'intriguèrent au lus haut point. Et la suite de notre discussions fut l'une des plus déterminante de mon avenir, tant les découvertes qu'elle me permit de faire furent importantes.

« J'espère que tu sais au moins pourquoi nous sommes là... », dit-il en me jetant un regard noir et lourd de menace... « Et bien, je dois t'avouer que je n'ai reçus pour information que votre volonté de discuter avec nous... », lui répondis-je, un peu honteuse de n'en savoir que si peu contrairement à lui. Il soupira, d'ailleurs, semblant se retenir de s'emporter contre moi.  « Tu n'es donc pas au courant de ce que vous faites subir aux esprits, toi et ton peuple ? » Subir ? Ce mot me surpris par sa dureté. A mon sens, nous ne faisions absolument rien « subir » aux esprits ! Notre seule action sur eux consistait à les séparer de leur âme ! « Je suis désolée, mais je ne vois pas de quoi tu parle ! Nous n'intervenons pas auprès d'eux ! » Mais mon affirmation eut l'effet d'un véritable détonateur sur sa colère envers les Ombres... « Tu ose prétendre que vous ne leur faite aucun mal ? Alors que vous les arrachez à leurs corps et leurs âmes sans le moindre mot ! Sans la moindre explication ! On nous qualifie de race la moins évoluée, mais en comparaison, vous n'êtes que des zombies ! » Il criait presque, essoufflé, les yeux rendus brillants par sa rage... mais il mettait le doigt sur un point qui ne m'avait jamais soulevé la moindre question... et je me devais d'en apprendre d'avantages. C'est alors que deux esprits prirent place à côté de lui, me fixant les bras croisés. Si il y a bien une personne qui était apte à m'expliquer le problème, c'était bel et bien eux... La première, une femme aux longs cheveux et à la bouche en cœur s'exprima d'une voix suraiguë. « Vous savez ce que ça fait de mourir ? De se retrouver séparé de son corps ? Incapable d’interagir avec le monde ? Et vous nous abandonnez là, sans la moindre petite parole rassurante ou explicative ! » Et ce fut au tour du second, un garçon qui n'était sûrement entré que depuis quelque jours dans l'adolescence à sa mort, d'ajouter son point de vue. « Ouais ! On sait même pas ce qui se passe ! Vous nous abandonnez à errer ! Sans but ! Sans nul part ou aller ! Y a que les chamans pour nous comprendre ! C'est de votre faute si on est perdus ! » Le chaman acquiesça à leurs paroles, qui prenaient pour moi un sens beaucoup plus profond qu'un simple chef d'accusation... Car la femme esprit avait tort en disant que seuls les chamans pouvaient les comprendre... Voilà peut-être où se situerait notre point d'entente, et je comptais bien le lui démontrer. « Je suis désolée... J'ignorais tout de la détresse dans laquelle nous vous laissions. Lorsque ceux de notre race apprennent à séparer l'âme et l'esprit, on ne leur donne aucune information sur ce dernier... En revanche, je me permet de vous dire que tu te trompe en affirmant que nous ne pouvons pas vous comprendre... » Ils étaient sceptiques, cela se lisait dans leurs regards... Mais j'étais certaine de moi, de mon choix, et pouvait aisément donner quelques informations sans pour autant parler du Secret. Je ne leur laissais donc pas le temps de démentir mes propos. « Car voyez-vous, quand je suis devenue une Ombre, personne ne m'a rien expliqué non plus. J'étais seule, je ne comprenais rien à ce qu'il m'arrivait, je souffrais horriblement... et je n'avais personne vers qui me tourner. Et c'est la même chose pour toutes les Ombres, croyez moi. Nous passons toutes par cette épreuves où nous nous retrouvons livrés à nous mêmes, incapables de faire quoi que ce soit, sans aucune clef de compréhension à notre disposition. Alors je comprends très bien ce que vous avez pu ressentir... Et je m'en sens d'autant plus navrée... » Les esprits restaient muets mais des échanges de regards lourds de sens se faisait. Ils étaient probablement en train de se demander si mes propos étaient recevables ou non... Et ce fut au chaman de reprendre la parole en premier. « Je vois... C'est bien beau de nous révéler tout cela, mais notre problème ne change pas pour autant. Est-ce que tu es en train de me dire que « parce que vous avez souffert », les esprits le doivent aussi ? Que c'est une sorte de rite de passage ? Et de quel droit décidez-vous de cela, alors que de ce que tu me dis, vous ne vous préoccupez que des âmes ! C'est irrecevable ! » Il se méprenait... et je devais rapidement le contredire avant que la situation ne m'échappe. « Non. Je dis simplement que je ne savais pas ce qu'il arrivait aux esprits, mais que maintenant que tes compagnons ont parlé, je comprends, et d'autant plus que j'ai vécue similairement la même chose. Mon but ici est de trouver une solution qui arrangerait les deux partit, afin d'éviter qu'une guerre éclate. Mais quel est le tiens ? » Si par malheur il me révélait que contrairement à moi, sa haine des Ombres l'aveuglait au point de désirer vengeance, j'allais devoir l'éliminer... Mais par chance, il semblait relativement surpris par mes paroles, bien plus qu'en colère. Aurais-je finalement réussis à le convaincre de quelque chose ? « Mon but est simple. Je veux le meilleur pour les esprits, qu'ils ne se retrouvent plus livrés à eux mêmes sans informations, qu'ils aient un minimum de considération de votre part. » Et c'est un soupire de soulagement que je laissais exagérément échapper de mon corps, rassurée à l'idée qu'un accord allait pouvoir être passé... Si tant est que les autres Ombres s'en soient aussi bien sortis que moi. Mais maintenant que la situation était aplanie, je souhaitais en profiter pour aborder un sujet qui pourrait remettre la signature d'un possible accord en question. « Alors je transmettrais cette volonté à mes supérieurs. En revanche, il y a un sujet qui pourrait faire échouer toute cette démarche... Esprits ? Je sais que vous avez connaissance de notre Secret, tout comme je sais qu'aucun serment ne vous empêche de le divulguer... Et cela nous dérange, de part la dangerosité de la chose... Si un accord est signé, il vous faudra à votre tour accepter la Loi du Silence... » Et par chance, ou plutôt par ordre d'intérêt, les esprits préféraient d'avantage promettre de se taire et améliorer leur condition de naissance plutôt que de garder le dangereux privilège de connaître le Secret et de pouvoir le divulguer. Ils me répondirent ainsi à l'unisson, bien trop heureux d'avoir réussis à se faire entendre. « Tout pour un futur meilleur. D'autres esprits naîtrons, et si nous pouvons les aider à supporter leur nouvelle « vie », nous le ferons. » Leur maître semblait également agréablement satisfait et surpris de notre échange, tout autant que moi. « Je suis ravis d'avoir eu à faire à une Ombre aussi à l'écoute et compréhensive que toi. Dans tous les cas, si jamais mes frères n'ont pas eu autant de chance que moi, j'essaierai de faire pression en notre avantage à tous deux. J'espère quant à toi que tu respectera notre marché. Expliquez aux Esprits que des Chamans viendront s'occuper d'eux et nous ferons en sorte que votre existence et votre rôle reste à l'état de légende. » Et il me tendit une main, comme pour sceller notre contrat moral. Après tout, nous œuvrions pour le bien de nos deux races, et il était tout dans notre intérêt commun de réussir notre entreprise... Je saisis donc fermement ce signe d'un futur meilleur qu'il me tendait, sans hésitation. « Je n'ai qu'une parole et n'agis que pour la paix et la protection de notre Secret. Nous ferons le nécessaire pour l'avenir de nos peuples. » Il me sourit, tout comme ses deux esprits, mais, comme il ne m'était arrivé que rarement dans mon existence, je ne me sentis pas obligée de le lui rendre !

Lors de cette réunion, beaucoup de situations différentes se sont produites. Certaines Ombres et certains chamans se sont battus, d'autres n'ont même pas prit la peine de se parler, et d'autres encore se sont rapidement éclipsé de l'Antre des Damnées. La situation semblait encore loin d'être réglé, mais j'aspirais à un avenir serein, à la signature d'un accord à l'amiable, et comptais bien être la première à faire mon rapport à Agnus Dei. Le Secret devait être préservé, et si cela signifiait également améliorer le sort des Esprits, alors cette solution ne pouvait qu'être la meilleure.

2393 mots

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Dim 29 Mar 2015 - 23:44

Maelström vs. Anshû:




Depuis quelques heures, Yeveas était en ébullition. Si les citoyens ordinaires du lieu suivaient tranquillement le cours de leur vie, ils ignoraient tout de ce qu’il se déroulait à toute vitesse autour d’eux : une course effrénée d’Ombres cherchant à protéger leur Secret. Alors que j’avais enfin appris à amener correctement les âmes au fleuve, il fallait que les problèmes s’entassent : Invinct s’était enfui je ne savais-où, je me trouvais bloquée au Royaume des Abîmes à cause de petites missions qui s’enchaînaient sans que j’en voie le bout et pour couronner le tout, on m’avait appris que notre Secret était mis à mal par les chamans, à cause des événements liés à l’Au-Delà. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas pour nous le moment de tergiverser, car une flopée de chamans s’apprêtait apparemment à passer nos portes. Alors voilà qu’au moment où je décidais de partir, je devais finalement rester pour m’occuper de négociations avec l’un de leurs pairs. Comme si converser était mon fort...

« Toujours pile à l’heure », me lança ma supérieure. Je hochai la tête et attendis qu’elle me dirigeât vers le lieu des entrevues, sans prononcer un mot. Mais sur le chemin, je décidai qu’il était sûrement d’usage de lui adresser de banales paroles. « Les choses s’organisent-elles comme il le faut ? » Soudain, cette dernière s’arrêta et me fixa un moment, avant de répondre : « Bien entendu. » Puis, elle reprit son rythme et finit par se retourner vers moi une nouvelle fois : « Mais qui sait comment vont finir ces choses-là…? ». En guise de réponse, je hochais une nouvelle fois la tête et pris sa main, en signe de soutien. Ma consœur était loin d’être certaine de l’issue de ce conflit et à vrai dire, moi non plus. Mais bien que j’aie une vision limitée de tout cela, une chose était claire : si cela tournait au vinaigre aujourd’hui, il faudrait s’attendre au même chaos que lors de la disparition de la magie, c’est-à-dire à des batailles et à beaucoup de sang versé.

Je ne voulais pas revivre l’un de ces moments. Je n’aspirais qu’à la paix de notre peuple, et quel que pouvait être mon opinion sur la question du Secret, il faudrait que je parvienne à un accord avec mon interlocuteur. J’étais pleine de bonnes volontés et pourtant, je savais qu’au vu de mon peu de talent pour parlementer, la discussion ne serait pas bien longue. Voilà pourquoi je tenais sa main : je comptais bien plus sur elle et sur toutes les autres que sur moi-même. Pour moi, le but était plus simple que pour les autres : ne pas contrarier l’ennemi… interlocuteur… ou peu importait l’adjectif qu’on pouvait leur attribuer.

*


Nous arrivâmes donc au cœur de l’Antre des Damnés. Apparemment, tout le monde n’était pas encore arrivé. Il y avait, d’un côté, les chamans ; n’en ayant jamais vu autant, ou même n’en ayant jamais vu tout court, je ne pouvais m’empêcher de détourner les yeux d’eux. Nous venions définitivement de deux mondes bien différents… c’était maintenant évident. Et cela voilait d’autant plus ma projection de l’issue de ces dialogues. A mesure que nous approchions, certaines ombres tournèrent la tête vers nous. Les autres ne quittaient pas les chamans du regard. Mais toutes étaient silencieuses. Je me séparai de ma consœur et me dirigeai vers une place au hasard, sans regarder devant moi. Quand je relevai la tête, une fois placée, je me retrouvai nez-à-nez avec un jeune chaman au regard vif, presque agressif. Il semblait ne pas pouvoir tenir en place. Pour quelle raison ? La hâte ou la colère ? Que pouvait-être son opinion sur la question ? Je le fixai, mon comportement ne trahissant pas une seule des questions qui me tracassaient. Visiblement, cette inertie ne le rassurait pas, puisqu’il ne soutenait pas mon regard plus de quelques secondes. Avant que tout cela ne commence, je me décidai à me servir de mon pouvoir d’empathie. Toujours sans bouger d’un pouce, je me concentrai sur lui et tentai de fouiller dans ses émotions. Puis, soudain, ce que je ressentis pour lui me pétrifia. Il était mort de peur.

« Avance-toi, Maelström. »

Soudain, je me rendis compte que tout le monde s’était avancé d’un pas, en même temps. A cause de la force de l’émotion que j’avais ressenti, j’avais été déconcentrée. Une chose qui n’était pas arrivée depuis bien longtemps… mais qui me servirait pour ce dialogue. Maintenant, je savais lequel de nous deux était en position de force. C’était moi, l’Arbre indéracinable, face à une brindille tremblotante.

« Bien. Je m’appelle Maelström, et je suis… » soudain, je m’interrompis. Ici, je n’étais pas un arbre embrasé, mais une ombre qui n’avait pas à se cacher. Je terminai aussitôt ma phrase : « …une ombre. » Dès lors, je me posai une question déterminante : devais-je profiter du sentiment que je lui inspirais pour l’intimider, ou devais-je le rassurer pour lui inspirer confiance ? En le voyant si misérable, j’optai pour la seconde option, bien qu’elle soit moins intéressante pour mon exercice de diplomatie. « J’étais une humaine, avant cela. »

« Oh. J’ai du mal à l’imaginer.
» Quand je lui jetai un regard faussement vexé, il continua à toute vitesse : « Moi, c’est Anshû. J’étais un bélua… avant. » Je lui souris et continuai à le fixer un moment. Ce dernier se dandinait déjà un peu moins. Autour de moi, j’entendais des conversations devenir de plus en plus animées ; déjà, des chamans perdaient leur sang-froid. Mais je fis abstraction de ce qui m’entourait pour me concentrer sur la cause que je devais soutenir. Alors, je me jetai à l’eau avec une première proposition. « Nous sommes très différents. Pour s’en rendre compte, il suffit de nous mettre l’un à côté de l’autre. Il y a tout un monde qui nous sépare. Pourtant, je pense que nous sommes plus proches les uns des autres que nous et des autres races. Après tout, vous, les chamans, êtes les seuls à partager notre Secret. » J’essayais d’être diplomate, mais à vrai dire, je me perdais dans le flot de mes paroles plus qu’autre chose. Il me semblait ne pas avoir aligné autant de phrases depuis des lustres. Comment allais-je me sortir de là ? Contre toute attente, ce fut Anshû qui me sortit de ce pétrin.

« Tu veux dire qu’on devrait se concentrer sur ça. » Reconnaissante, je hochai la tête. Maintenant, j’avais la désagréable impression que c’était lui qui avait repris les cartes en main. Je n’avais plus qu’à attendre sa réaction. « Ha ! Tu sembles oublier que la nature-même de notre existence n’a rien de commun avec la vôtre. Comme tu le dis si bien, ‘un monde nous sépare’. » Je ne percevais plus aucune sympathie dans son ton, désormais, mais une animosité : il perdait son sang-froid. « Vous appartenez au monde des morts, plus encore que les esprits que nous guidons. Comme l’eau suit son cours, vous faites vos tâches sans vous rendre compte de ce que ça implique et surtout, personne n’a de contrôle sur vous. Les morts ne parlent pas. Qui sait ce que vous faites vraiment de ces âmes ? Nous, nous œuvrons pour le bien-être des esprits, et ces derniers en sont seuls juges. Mais vous, personne ne peut vous juger. Vous faites ce que vous voulez quand vous voulez. Et je suis heureux que notre peuple ait pu découvrir cela, car il est clair que des changements doivent intervenir. »

Après ce discours, je ne sus quoi répondre. Chaque mot que cet avorton prononçait était une insulte de plus à mon peuple. En clair, il nous accusait de choses que personne n’aurait jamais eu l’idée de commettre : nous servir des âmes que nous récoltions pour faire des choses contre-nature. Mais cela me semblait impossible, car une Ombre ne pouvait être contre-nature. Si nous étions maudites, que nous ne ressentions plus rien, je ne voyais pas comment nous pouvions faire preuve de cupidité ou de mensonge, contrairement aux vivants, car nous n’y avions aucun intérêt. Et surtout, quand j’étais devenue une Ombre, une chose m’était apparue comme évidente : mon appartenance à ce peuple était tout ce qu’il me restait. Je n’existais plus que pour lui et par lui. La loyauté était mon seul mode de ‘vie’. Il me semblait tout aussi évident que toutes mes consœurs pensaient la même chose. C’était bien la première fois que j’étais confrontée à de telles abjections.

« Eh bien ? Tu ne nous trouves plus si semblables, désormais ? » Anshû arborait un air de coq victorieux : il pensait avoir tout gagné sur cette conversation. Passé le choc de sa tirade, je réfléchis à une solution constructive, plutôt qu’à mettre fin à cette discussion qui m’agaçait autant qu’elle m’intéressait. Après tout, ce qu’il disait était plutôt constructif. En me mettant à sa place, je me dis que j’aurais pu avoir cette même inquiétude. Il ne restait alors plus qu’une seule question : si c’était là le problème, comment en trouver la solution ? « Donc. » Soudain, Anshû changea de posture, sur la défensive. « Si je comprends bien, tu aimerais que le monde entier puisse juger nos actes. Je ne m’attarderai pas sur les milliers d’arguments qui iraient contre : concernant cela, un simple rappel des persécutions que nous avons subi lors de notre révélation au monde, quand la magie avait disparu, suffit. » Soudain, une ombre passa dans son regard. Avais-je évoqué de douloureux souvenirs pour lui ? Je faillis m’attarder dessus mais en fin de compte, peu m’importait. J’étais ici pour défendre mon peuple, ma cause. « Tu as raison : personne ne pouvait nous juger. Mais je parle au passé, car désormais, vous êtes avec nous. J’aimerais te dire que tes peurs ne sont pas fondées et ne l’ont jamais été, mais si je pouvais te convaincre toi, je sais que ce ne serait pas le cas de tous tes confrères. Alors je te propose une chose : la communication entre nos deux races. La transparence dans l’exécution de notre mission. Je ne suis pas une passeuse, alors je ne saurais te dire comment organiser un système pareil. Néanmoins, si nous soumettions tous deux cette éventualité à nos supérieurs, nul doute qu’ils auraient une réflexion bien plus fructueuse que nous. »

Désormais, Anshû avait arrêté de dandiner. Il avait bu mes paroles, du début à la fin, en hochant la tête à plusieurs reprises. Néanmoins, quand je finis d’exposer mes arguments, il prit le temps de se calmer et de réfléchit. Enfin, ce dernier sourit et me tendit la main. En lui retournant le sourire, je la lui serrai et alors que l’accord était passé entre nous, une question me revint à l’esprit : celle de ses vieux souvenirs. Pour une raison inconnue, je souhaitais en savoir plus. Peut-être avais-je envie de mieux connaître cette race, ou juste de pouvoir parler sans avoir à cacher mon Secret. Cela réduisait mes chances de faire une boulette et pour la première fois de ma vie en tant qu’Ombre, cela me donnait une raison de parler avec une personne vivante sans avoir besoin d’une opportunité à la clé. « Je crois que notre conversation est close. Mais il y a une dernière chose ; je sais que tu as encore beaucoup de questions sur les Ombres. J’en ai également sur les chamans. Je serais ravie d’échanger nos connaissances à ce sujet. »

« Oh, alors… tu m’invites à boire un verre, c’est ça ? » me répondit-il avec un sourire en coin. « Je n’ai pas besoin de ‘boire un verre’ pour parler avec quelqu’un. » Ce dernier me regarda d’un air curieux. Apparemment, il ne s’attendait pas à cette réponse. « Euh… eh bien… c’est ce que font les gens en général. Le fait que tu sois morte ne t’empêche pas d’agir comme nous, non ? » Je le regardai sans comprendre. Finalement, il sembla abandonner. « Si tu penses que c’est mieux comme ça, buvons un verre, alors. »



Mots : 2021.
(je me suis pas du tout emballée :D)


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Lun 30 Mar 2015 - 19:38

Cela faisait un moment que je remarquai que les Chaman commençaient à en apprendre plus sur le cycle. Tant qu'ils ne disaient rien aux autres cela n'avait pas d'incidence et je ne voyais aucune raison de les embêter. Mais apparemment ils en disaient trop car un appel au Ombres fut envoyé afin de discuter du secret avec eux. Je n'en savais pas beaucoup plus mais je me dis que c'était assez important pour que je me déplace au Royaume des Abîmes, non pas que je n'en avait rien à faire d'habitude mais je n'était la personne la plus à même de comprendre la politique et la diplomatie. Je ne disait pas que je me contentai de frapper avant de discuter mais disons que je n'étai forcément très à l'aise sur ce terrain, mais bon, je ferai un effort si besoin.

Quand j'arriva enfin au Royaume des Abîmes après un certain temps. Je commença alors à errer au hasard en espérant que quelqu'un pourrait m'expliquer le sens de cette appel. Les peu de gens qui me répondirent quelque chose d'utile savaient seulement que cela avait un rapport avec les Chamans, chose dont j'avais déjà connaissance. Il n'y avait donc personne pour m'aider dans cette ville labyrinthique ? Je laissa échapper un soupir de mes poumons inexistants avant que j'entende quelqu'un m'interpeller.

Passeur Heatosse Eden ?

Je me retourna et vis une personne qui, au vus de ses vêtements, devait être un homme travaillant au palais ou quelque chose dans le genre. Je lui répondit en cachant à peine ma surprise que quelqu'un d'un tant sois peu officiel et/ou important s'intéresse à moi.

C'est bien moi. Que me voulez-vous ?

Un message pour vous.

Je le remercia et allais lui demander ce qu'on pouvait bien me vouloir mais il était déjà reparti en prenant sa forme d'ombre. Je resta quelques secondes sans rien faire avant de me concentrer sur le message. C'était un rouleau de parchemin scellé par le sceau d'un des Gardiens. Je ne les reconnaissais absolument pas et me risqua à dire que c'était celui de la justice. Je fourra le message dans ma poche et chercha un endroit au calme pour lire le bout de papier.

Passeur Heatosse Eden,

Moi, Agnus Dei, Gardien du Sceau de la trahison et actuel régent du peuple des Ombres, vous convoque au palais afin de vous confier une mission particulière. Je ne puis vous en dire plus par écrit si jamais un Chaman venait à trouver ce document.

Agnus Dei, Gardien du Sceau de la trahison.


Et bien au final ce n'était pas la justice... Un jour peut-être les retiendrai-je. Mais ce n'était pas ce qui importait à ce moment précis, que pouvait-il bien me vouloir ? Surtout à moi, Heatosse Eden. Je n'étai qu'un Passeur sans importance particulière, je n'étai même pas un des rares de mon rang ayant le droit de siéger au conseil des Gardiens avec nos supérieurs. Mais si on me demandai quelque chose à moi c'était qu'il y avait une raison non ? C'est sur cette pensée que je me dirigea vers le palais monochrome où siégeait les dirigeant de ma race.

Quand je fus arrivé devant la salle du trône, après m'être perdu car j'avais oublié le chemin depuis ma dernière certes mais j'avais fini par y arriver. Je ne savais pas du tout si c'était ici que je devais venir mais ça me semblait être logique. Il y avait trois autres Ombres devant la portes qui elles aussi venaient d'arriver apparemment, cela m'indiqua que c'était bel et bien ici. Mais pour parler un peu de mes trois confrères il y avait un homme d'âge mûr qui était de petite taille, dans son coeur on pouvait voir une dague qui s'enfonçait jusqu'à ressortir par le dos. Les deux autres personnes étaient deux garçons plus jeune que moi au traits parfaitement identiques, des jumeaux donc. Il semblait qu'ils se soient noyé étant donné qu'une flaque d'eau se tenait à leurs pieds. Je parti m'adosser contre un mur mais à peine que je fus installé qu'une jeune femme ouvrit la porte et nous fis signe d'entrer.


Je ressorti de là dedans quelques minutes après avec une missions des plus particulières, une mission d'espionnage. Sur les quatre personnes convoqué j'étai le seul à avoir accepté. L'homme d'âge mur fut le premier à refusé en disant qu'il ne souhaitai pas créer plus de problème qu'il n'y en a déjà. Les jumeaux noyé eux avaient refusé en apprenant que cela se déroulait au bord de la mer, cela pouvait se comprendre. Au final je devrai y aller seul, mais cela ne me dérangeai pas plus que cela, je n'aimai pas trop avoir à travailler en groupe. Par contre ne connaissant pas du tout le phare abandonné où je devais aller allais sûrement être gênant. Mais maintenant que j'avais accepté ce n'était plus le temps de revenir sur ma décision, je n'avais qu'a y penser avant. Mais heureusement je n'étai pas non plus totalement stupide, j'avais tout de même demandé où il se trouvait, je pris alors ma forme d'ombre et me déplaça dans l'obscurité jusqu'à ma destination.

Quand j'arriva devant l'édifice je constata que la qualificatif abandonné était juste, des ronces l'entouraient et des lézardes couvraient les mur en roche blanche. Je m'approcha pour chercher une entrée mais je senti quelque chose m'agripper la jambe, je regarda au sol et vit les ronces qui... rampaient ? J'utilisa mon contrôle des ombres pour trancher toutes les ronces dans un cercle de cinq mètres autour de moi, je pus alors voir le sol couvert de cadavre de pauvres malchanceux qui servaient désormais de nutriments pour la végétation locale. Je m'avança en continuant de couper les ronces, mais à ce rythme je tomberai vite à court de magie. Les plantes tentaient de m'attaquer de tout les côtés, normalement je ne pouvais pas me faire toucher par ce genre de chose, mais là c'était différent, les ronces étaient magiques et semblaient avoir une conscience propre. Je pensa alors à quelque chose, les Fantômes n'ayant pas encore de corps était intangible, pourquoi je pas reprendre cet aspect ? Je me concentra pour retrouver cette forme avant qu'une dizaines de branches n'essayent d'enserrer mon corps devenu brumeux.

Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ? Je suis stupide ! J'ai gâché de l'énergie pour rien.

Je ne resta pas plus longtemps à m'énerver contre moi même et me dirigea vers la porte métallique du phare. Je ne pris même pas la peine de l'ouvrir me contentant de la traverser, de toute manière au vus de son état c'était peu probable qu'elle puisse encore être ouverte. Je repris ma forme humaine une fois à l'intérieur en constatant que personne n'était dans cette pièce qui devait autrefois servir de hall d'entré, pas étonnant étant donné qu'ils ne devaient pas s'attendre à ce que quelqu'un passe par ici. Je n'avais jamais été si heureux de ne jamais porté de chaussures, au vus de vide des pièces mes pas auraient résonné dans le cas contraire. Ce n'était qu'un détail mais si tant que faire ce peux je ne souhaitai pas vraiment me faire repérer, chose qui n'allais pas être aisé étant donné le nombre d'esprits qui doivent rôder dans les parages avec les Chamans. Je m'attarda un peu plus sur la pièces en elle même, elle était de petite taille et circulaire, un escalier en colimaçon permettait sois de monter sois de descendre. Mon choix se porta d'office sur la monté, comme ça si je ne trouvais rien je pourrai descendre directement alors que si je descendait j'allais sans doute tomber sur une série de galeries. Je monta donc et ne trouva rien comme je m'y attendait. Enfin rien, rien d'intéressant car il y avait des pièces qui avaient été investi en tant que chambres collectives mais personnes n'y était. Je redescendis donc directement.

Une fois arrivé tout en bas ma réflexion s'avéra juste, il y avait des galeries. C'était de tunnels de toutes tailles circulaires directement creusé dans la roche. Je ne m'attarda pas plus car j'entendit des bruits de pas s'approcher de moi, immédiatement je me fondit dans les ombres pour passer inaperçu. Je vis deux Chamans avec leur esprit qui discutaient de quelque chose. Cela pouvait être intéressant je les suivi. L'un des deux demanda à l'autre.

Il y a eu de l'avancement depuis la dernière fois que je suis venu ?

Oui, nous avons trouvé de façon théorique comment les contrôler. Lui répondit-il.

Excellent, bientôt nous pourrons tenter de mettre nos plans à exécution de façon mineur. Mais dis moi, qui est l'heureux élu pour servir de premier test ?

Il s'agit de Désirée, la fameuse Déesse Totem lapin. Mais son côté belliqueux la rend difficile à contrôler.

Désirée ? Mais elle était morte non ? Ils voulaient tenté de contrôlé son esprit ? Mais je ne voyais pas en quoi cela était différent des autres esprits. Mais l'un des Chamans dit quelque chose qui répondit à ma question, je n'avais pas vraiment suivi la conversation mais j'entendit clairement.

Le problème c'est qu'avec son caractère elle pourrait très bien tenté de prendre le contrôlé de l'un d'entre nous. Les esprits des puissant le restent même après leur mort, déjà il y a quelque jours elle a presque tuer Bayi.

Depuis quand les esprits pouvaient interagir avec les vivant ? Même si d'après ce que j'avais compris cela ne concernait que les personnes ayants une certaine puissance c'était suffisamment dangereux pour qu'on s'en inquiète. Surtout qu'apparemment ils pouvait prendre le contrôle de personnes vivantes. Il fallait vite que j'en informe Agnus Dei. Je m'éloigna mais un esprit me remarqua quand je repris forme humaine pour grimper au escalier.

Il y a quelqu'un ! Il s'enfuit !

Je vis les deux chamans se retourner et fusionner avec leur esprit. Ces derniers étaient un Elémental de feu et un sorcier de ce que je voyais. Je failli me prendre une boule de feu, bien que cela ne sois pas efficace je ne souhaitai pas me faire ralentir au risque de me faire attraper. Je remonta directement sans demander mon reste et m'enfuit à travers la porte et les ronces.


Quand je fus partit de ce lieu où se tramaient des choses étranges je fit mon rapport écrit pour le Gardien du Sceau de la trahison.

Gardien,

J'ai découvert des choses inquiétantes dans le phare. Des Chamans tenteraient de contrôler les esprits des puissants défunt de ce monde. D'après ce que j'ai compris ces derniers pourraient le contrôle vivants. Apparemment ils auraient trouvé de façon théorique comment faire mais ils n'ont pas encore réussi en pratique, il voudraient commencer par l'esprit de l'ancienne Déesse Totem Désirée. C'est tout ce que je sais car j'ai été repéré et j'ai donc fuis sans rien apprendre de plus. Ce la ne présage rien de bon.

Heatosse Eden, Passeur.


Je finit de tracer les dernière lettres de mon écriture en patte de mouche qui n'était pas toujours très lisible. Mais au moins comme ça si un Chaman venait à lire cela il la lirait aussi difficilement que mes supérieurs. Décidément tout cela m'inquiétait.

1830 mots

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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Lun 6 Avr 2015 - 0:43



« Diplomatie, Dame Aaliah. Diplomatie…»

L’Ombre accéléra le pas pour suivre le rythme de la Gardienne du sceau de la nature qui quittait déjà la pièce pour rejoindre l’un des chamans qui avait exigé de s’adresser à une Ombre de plus haut rang que celle qui lui avait été présentée. Réputée pour son caractère un brin tempétueux, le jeune homme craignait une altercation entre la Gardienne et le Chaman qui serait plutôt malvenue au vue des circonstances actuelles. Aaliah n’avait cependant guère l’intention de laisser un Chaman renvoyer une Ombre simplement parce qu’elle n’avait pas un rang qui lui semblait digne. La pauvrette en était revenue attristée de n’avoir pu mener à bien la mission qui lui avait été confiée, elle qui faisait ses premiers pas dans des missions autre que le suicide. La damoiselle ténébreuse n’était donc pas dans les conditions propice à un discours calme, elle qui avait une tendance à s’emporter aisément. L’Ombre courrait encore derrière elle, la priant pour rester diplomate, voire attendre qu’une autre Gardienne du sceau fût présente en ce lieu pour discuter avec le Chaman. Aaliah soupira avant de se retourner vers l’homme qui ne cessait de lui répéter les mêmes mots sur un ton qui devenait de plus en plus alarmant et de ce fait, irritant au creux de ses oreilles.  

« Cessez donc de me répéter le mot diplomatie, j’ai compris ! Je discuterai avec tact, diplomatie et maîtrise... Ne me regardez pas avec ses yeux là ! s’exclama-t-elle devant son air sceptique. Et puis, nous n’allons pas faire attendre ce Chaman, il serait encore de plus mauvaise humeur.
Effectivement, vu la vôtre, il vaudrait mieux éviter…
Un peu de respect, je vous prie !
Je vous présente mes excuses, mais entre les Chamans et notre peuple, c’est un peu tendu. Il faudrait mieux apaiser ses tensions. Et entamer un discours calmement serait plus bénéfique pour trouver un accord…
Comprenons-nous bien mon cher ami, coupa la Gardienne en plongeant ses yeux ébènes dans le regard quelque peu effrayé de l’Ombre. Je suis calme et sereine, et je saurai discuter avec ce Chaman avec toute la diplomatie que requiert la situation actuelle entre nos deux peuples, conclut-elle en relevant fièrement le menton avant de reprendre sa marche en direction des portes du château.
Calme et sereine, en êtes-vous réellement sûre ? » demanda toutefois l’Ombre encore un peu sceptique sur la diplomatie dont pourrait faire preuve la Gardienne connue pour son caractère instable.

Cependant, la jeune femme ne releva pas son commentaire et disparue au détour d’un énième couloir pour rejoindre le Chaman. La jeune femme n’aimait pas que qu’on doutât de ces capacités à gérer une situation fragile, même si elle devait bien reconnaître qu’elle n’était pas toujours un exemple de calme et de sérénité comparer à d’autre Ombre. Elle restait toutefois persuadée qu’elle pouvait aisément s’occuper de ce chaman et discuter du secret de la mort sans commettre un dérapage regrettable. Si le Chaman était adapté à obéir, il n’y avait aucune raison que cela se passât mal. Après, s’il était odieux, là, peut-être… Aaliah leva les yeux et regarda droit devant elle, apercevant l’homme assis sur une pierre, l’air impatient et peu heureux d’être là. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, il ne semblait guère plus joyeux de sa nouvelle interlocutrice.

« Pfff, après  le sous-fifre, une femme ! soupira-t-il sans même prendre la peine de se lever pour la saluer. Décidément, les Ombres sont bien peu accueillantes.
Vous souhaitiez discuter avec une personne égale à votre rang, c’est chose faite ! Nous vivons dans un monde où nous ne pouvons pas tout avoir. Il vous faudra faire avec ma féminité ! termina l’Ombre en faisant claquer ses derniers mots, tout en croisant les bras pour signifier au Chaman qu’il n’avait pas d’autre choix que d’entamer la conversation avec elle ou faire demi-tour sans aborder le délicat sujet qui les avait mener tous deux en ce lieu.
Eh bien soit, je ferai avec ce que le royaume des abîmes m’offre ! Installez-vous, assis, c’est mieux pour discuter.
Vous êtes si aimable, cela sera un plaisir de parler avec vous ! persifla la jeune femme avant de s’asseoir sur une pierre en face du désagréable personnage.
Je ne viens pas pour le plaisir de toute façon », répliqua aussitôt le Chaman en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Et sans même prendre la peine de se présenter, il entama son discours sur le secret percé des Ombres. La Gardienne ne s’offusqua pas de l’absence de présentation, n’ayant pas non plus pris la peine de donner son prénom au désagréable Chaman. L’échange principal des politesses était déjà suffisamment édifiant pour savoir qu’aucun des deux n’avaient envie de sympathiser plus que nécessaire. Le Chaman confirma ce que redoutaient certaines Ombres : les esprits pouvaient révéler leur secret et eux, n’étaient pas tenu au silence. Seulement, s’ils parlaient, l’équilibre serait rompu. L’Ombre fronça les sourcils, cherchant à sonder le fond exact des pensées du Chaman peu avenant à son encontre. Il fallait éviter une guerre malvenue entre les deux peuples, mais encore fallait-il que les Chamans fussent propices à un accord. Ce denier n’employa ni les mots guerres, ni le mot menace, ce qui s’avérer être plutôt bon signe.

« Pour le bien de l’équilibre de ce monde, il faudrait mieux que les Chamans ne parlent pas de ce que les esprits leur confient… répondit la jeune femme tout en dévisageant l’homme de son regard le plus sombre. L’équilibre de ce monde est une notion qui vous parlent n’est-ce pas ?
Nous ne sommes pas idiots tout de même. Nous vivons dans ce monde, nous !
Bien, fit Aaliah sans relever la pique lancée par le Chaman sans la moindre élégance. Vous êtes donc favorable à un accord pour conserver notre secret.

La jeune femme espérait dès lors pouvoir mettre fin à la discussion et transmettre à ses égales que les Chamans semblaient prêts à coopérer pour le bon équilibre des Terres du Yin et du Yang. Cependant, l’homme grimaça, comme si quelque chose le dérangeait.

« Un souci ? Une aigreur à l’estomac peut-être ? C’est un problème que les vivants connaissent, je ne peux compatir à votre douleur malheureusement, lança la Gardienne sur un ton sournois, comme pour signifier qu’elle n’avait pas oublié sa remarque précédente.
Humpf, renifla l’homme devant la réplique de la jeune femme comme pour la chasser d’un grognement avant de reprendre la parole. Les esprits nous parlent beaucoup et s’il est des choses que nous devrions tenir secret, certaines mériteraient d’être contées….
Et lesquelles je vous prie ?
La manière dont vous laissez les esprits sur le côté, vous qui cueillez les âmes comme un enfant arrache les fleurs des champs !
Vous faites dans la poésie maintenant? lança la jeune femme tout en se redressant, lassée d’être assise sur la roche. Les esprits ne sont pas notre domaine, c’est le vôtre. A vous de guider les esprits laissés sur le côté et de garder secret ce que les vivants doivent ignorer. »

Aaliah s’apprêta à quitter la compagnie du Chaman lorsque celui-ci se redressant à son tour pour se placer devant elle et l’empêcher de faire un pas de plus.

« J’admets que le secret doit être protégé, mais je ne peux accepter de voir tant d’esprits perdus sur les Terres du Yin et du Yang, séparés de leur âme par des êtres dépourvus de la moindre émotion.
Je vois que vous avez une noble vision de notre peuple. Nous faisons ce pour quoi nous sommes restées sur ces Terres. Ne nous demandez pas de le faire en plus avec le sourire…
—  Et avec un autre regard, cela est-il possible ? demanda-t-il sur un ton étrange où l’Ombre ne put définir s’il était suppliant ou menaçant.
Et quel autre regard voulez-vous que nous portons sur  eux ? »

Sa question ne semblait pas être la réponse attendue par le Chaman au vu de la nouvelle grimace qu’il fit. Il soupira presque, résigné probablement par l’entêtement de la jeune femme à conserver l’éternel regard des Ombres sur le cycle de la mort, comme s’il n’avait que les âmes.

« De toute façon, vous les Ombres nous ne savez rien voir à par votre propre désespoir. Vous n’êtes rien, que de la brume…

Le Chaman ne put terminer sa phrase qu’il reçut une gifle sur sa joue droite qui claqua dans l’air. L’homme resta interloqué quelques instants devant ce geste surprenant avant de masser sa joue douloureuse sous un regard réprobateur pour l’Ombre qui lui faisait face.

« Nous sommes de la brume, certes. Mais nous pouvons aussi faire preuve d’un peu plus de consistance pour régler certains de nos problèmes.
Je vois cela, murmura l’homme en chassant une mèche de ses cheveux pour reprendre une stature plus fière. J’avoue, je l’ai un peu mérité. Je n’aurais pas dû vous traiter de rien, mais vous ne fait guère d’effort pour comprendre les souffrances des esprits délaissés.
Tel est le rôle des Ombres et si nous nous occupions des esprits, c’est le vôtre que nous volerions. Est-ce vraiment cela que vous voulez ? lui demanda-t-elle en arquant un sourcil interrogateur. Nous recyclons l’âme, vous guidez l’esprit et nos deux peuples gardent le silence au reste du monde.
Et si vous pouviez endosser un autre rôle ?
Je suis une Ombre, je ne peux endosser un autre rôle que celui qui m’a été assigné.
Et si vous le pouviez ? Feriez-vous quelque chose pour améliorer l’errance des esprits ? Je suis certain que les Ombres pourraient le faire sans empiéter sur notre rôle de guide.
En fait, votre côté glacial et distant, c’est pour cacher votre cœur sensible au bien-être des esprits, non ? s’interrogea l’Ombre devant l’étrangeté que prenait leur discours. Vous ne savez pas ce que signifie être une Ombre…
Parce que vous, vous savez ce que signifie être un Chaman ? » la coupa-t-il en lui attrapant le poignet.

Surprise par ce geste, la jeune femme chercha à se dégager rapidement. Elle n’aimait guère être tenue, mais n’arriva pas à glisser son poignet de la main du Chaman. Aaliah ne comprit pas pourquoi, sa nature brume devait pourtant lui permettre de se libérer aisément de cette étreinte. Quelque chose clochait et le visage du Chaman le lui confirma. Il semblait autant inquiet qu’elle et finit par la lâcher pour reculer d’un pas. La jeune femme s’apprêta à lui demander des explications lorsqu’elle ressentit une douleur au creux de l’estomac. Ce dernier criait famine et fit froncer aussitôt les sourcils de l’Ombre qui se remémorait de bien douloureux souvenir où l’affaiblissement de la magie l’avait refait vivre. Cependant, cette sensation de faim et de soin se dissipa rapidement et la Gardienne se sentit redevenir Ombre, avec toute la dépression qui allait avec.

« Vous m’avez fait quoi à l’instant ? lança-t-elle sur un ton colérique
Moi ? Je n’ai rien fait, c’est vous ! se défendit-il aussitôt. J’ai senti comme un fardeau
Un fardeau ? s’étonna l’Ombre qui réalisait un peu mieux ce qui c’était passé. Nous avons tous deux dit que nous ne savions pas ce que c’était qu’être à la place de l’autre…
Vous croyez que nous avons été écoutés ?
Je l’ignore, mais ce qui s’est passé doit rester entre nous ! Rejoignez les vôtres, je confierai aux miens que vous êtes favorables au silence. Quant au bien-être des esprits, je verrai si je peux y poser un autre regard. »

Le Chaman hocha positivement la tête et reprit le chemin du retour pour rejoindre les siens tandis que l’Ombre le regarda s’éloigner. Lorsqu’il disparut à l’horizon, elle jeta un regard inquiet sur ses mains qui avaient retrouvées leur aspect brumeux. Quand elle retourna auprès de ses semblables, Aaliah leur confia le strict minimum de sa discussion avec le Chaman, fidèle à sa nature peu bavard. Et elle se garda bien d’expliquer l’étrange phénomène qui les avait touchés tous les deux alors qu’ils se disputaient pour savoir quel regard porter aux esprits.  


~2001 mots

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Lieu du chef [Ombres & Chamans] - La guerre silencieuse  CLDAsI2

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Sam 11 Avr 2015 - 17:54

L'Antre des Damnés semblait jouer pour moi une mélodie silencieuse. Le lieu était inquiétant mais comment pouvais-je penser un seul instant à la terreur, moi qui, de toute façon, ne semblait être faite pour connaître des maux autres que psychiques ? Qu'importe qu'un monstre se jette toutes griffes dehors sur ma personne, il ne recevrait en échange que l'odeur acre du sol. Seulement, la situation m'inquiétait. Lors de ma sortie de l'Opéra du Chaos, l'on m'avait expliqué, expliqué ce que j'étais, comme Heatosse avait osé le faire jadis, mais plus en détails. Le suicide, voilà qui était mon domaine, voici à quoi je devais pousser les êtres. Cette fonction m'effrayait et, pourtant, je me devais de l'exercer. Ainsi était ma malédiction, mon supplice. Aujourd'hui, les Chamans marchaient sur nos terres. L'on m'envoyait, moi, afin de discuter avec eux. Qu'avais-je à leur dire ? Je ne connaissais rien de mon peuple. Je n'étais qu'une novice et la politique était une chose qui, jamais de mon vivant, ne m'avait intéressé. Je préférai laisser mon mari en discuter. Tout ce qui me plaisait était de chanter, de nourrir les émotions de ceux qui venaient m'admirer, m'écouter. A présent, je ne nourrissais plus rien, comme une terre infertile et terne. Alors oui, rencontrer un Chaman était la dernière chose à laquelle j'aspirai. J'avais juste cette envie permanente d'être seule, d'oublier ce monde, d'oublier ce que j'étais devenue. Mais soit, je ne pouvais désobéir à ma hiérarchie. J'étais résignée. Le secret... je n'étais pas assez consciente de la chose pour souhaiter le protéger. Et pourtant, je sentais au fond de moi comme un impératif, une sensation étrange qui me disait tout bas qu'il était la chose la plus importante de ce monde. Je devais le protéger, comme une mère aurait protégé son enfant. Le fait d'avoir retrouvé mon corps m'était d'une certaine consolation. Qu'aurait dit le Chaman auquel l'on m'avait destiné en apercevant une forme faite de brume, d'ombres ? Il serait passé sans plus de cérémonies. A présent, j'avais de nouveau cette silhouette grave, impérieuse. J'avais été une sacrée chanteuse lyrique, l'on m'avait appris les postures qui fascinaient le public, celles qui retenaient son attention. Je devrais appliquer mes connaissances aujourd'hui. De mémoire de femme, jamais je n'avais rencontré de Chaman auparavant, ni même entendu murmurer le nom d'une telle race. Peut-être étais-je trop peu cultivée de mon vivant ? A quoi bon penser au passé ? Il me hantait, très certainement, mais à chaque fois que j'y songeais, l'image de mon enfant m'apparaissait. Je ne cessais de me questionner sur son devenir mais il était certain qu'il devait avoir trouvé la mort, comme une partie de sa descendance. Du moins, je pensais. Je n'avais aucun élément me permettant de l'affirmer. C'était un pressentiment.

Je marchais dans l'Antre, me dirigeant vers celui que je devais accueillir. J'avais de nouveau la possibilité de chanter mais ne le faisais pas. J'avais honte, honte de mon acte, de ma faiblesse. Tout était de ma faute. Au lieu de me suicider jadis, j'aurai mieux fait de partir, de quitter mon époux, de lui enlever notre fils et de me réfugier quelque part. Je pensais que ma vie était un désastre, la pire qu'il puisse exister. Mais j'avais tord, et je me comprenais aisément aujourd'hui. Je n'avais simplement pas eu le courage d'affronter mes peines, mes tourments. A présent, je devais les subir tous les jours. « Bonsoir. » dis-je d'un ton supérieur. Dans l'Antre, le soleil ne passait jamais. C'était comme si l'endroit était, comme nous autre, maudit par les divins. Il s'agissait d'un homme, une mèche blanche s'illustrant au sein de sa chevelure brune. Torse nu, le buste couvert de peintures, il me fixait, ses muscles reflétant un entraînement quotidien. Mais peu m'importait. Il pouvait toujours essayer de me frapper, il n'aurait sous son poing que le vent. Nous n'étions guère facile à vaincre. J'y avais pensé, quelque temps auparavant. J'avais voulu demander à quelqu'un de me tuer. Mais comment ? Il y avait, selon moi, aucune façon d'en finir avec nous autres, les Ombres. Sinon, les vivants ne se laisseraient pas tuer si facilement. Peut-être existait-il un moyen mais, malheureusement, il ne m'était pas venu à l'esprit. L'homme semblait sur ses gardes mais finit par me répondre par la réciproque. Autour de nous, les esprits communiquaient entre eux, se distrayaient de la scène. C'était amusant, dans un sens. Mon interlocuteur et moi-même pouvions les voir, mais si peu d'individus le pouvaient. Nous étions semblables, du moins, c'est ce qu'il m'apparut. Je pris à cœur d'ouvrir la conversation. « Il nous a été signalé votre présence sur nos terres. C'est pour cela que je suis ici, afin de vous demander ce qui vous amène. J'ai cru comprendre que des tensions existaient. Sachez que je ne suis ni pour ni contre ces dernières. Je n'ai guère d'avis sur le sujet. ». Je disais la vérité. Que les Ombres et les Chamans entrent en guerre ou non, j'avais la nette impression que cela ne changerait guère mon existence. Je n'avais pas tord car, au fond, un conflit était impossible. L'homme prit la parole à son tour. « D'après mes supérieurs, le problème vient de vous autres. Vous avez peut que le secret soit dévoilé. ». « Je n'ai pas peur. ». « Génial. Je viens ici pour discuter avec des gens compétents et je tombe sur une femme qui semble absolument pas intéressée par le sujet. ». « Pardon ? » fis-je. Le Chaman la fixa. « Ce n'est pas à vous que je parle. ». En effet, à côté de l'homme se trouvait un esprit un peu plus visible que les autres. Je n'y avais pas prêté attention car, pour moi, c'était normal de les voir. Mais ce que je ne savais pas, c'est que tout le monde pouvait apercevoir cet esprit en particulier, le compagnon du Chaman. Je ne me laissai pas impressionner pour autant. Son ton ne me plaisait pas mais il devait savoir qu'il n'était pas chez lui ici. C'était légèrement paradoxale pour moi qui ne me sentais pas non plus à ma place sur ce territoire, mais qu'importe. « Quoi qu'il en soit, vous n'irez pas plus loin. Si vous souhaitez discuter, ce sera avec moi et personne d'autre. Mes supérieurs m'ont demandé de vous interroger sur ce que vous vouliez nous dire. Une fois que vous m'aurez livré ce secret, j'irai leur rapporter vos paroles. C'est tout. Mais si vous préférez parler dans votre coin avec un esprit, grand bien vous en fasse. ». Le Chaman soupira mais finit tout de même par articuler : « Notre roi aimerait savoir quelle solution trouveriez-vous favorable concernant le secret. Il n'en a pas à proposer, visiblement. Il aimerait savoir votre opinion. Nous venons ici pour trouver un accord, voilà tout. ». Tous n'étaient pas de son avis mais celui-ci était favorable à une union entre les peuples. « Et outre les pensées de votre roi, quelles sont les vôtres ? ». Il attendit un instant. « J'ai bien vu les dégâts causés par le passé à cause de la révélation du secret. Je puis assurer les vôtres que jamais je ne dirai mot sur le cycle. Pourtant, le hasard a voulu que notre race soit épargnée de l'obligation de se taire. Une erreur sans doute, qu'il faudrait rectifier. Je comprends la peur que vous ressentez, mais je ne sais pas si elle est justifiée. Nos souverains en décideront. ». Je tournai les talons, murmurant simplement : « Vos paroles seront rapportées avec soin. Au revoir. ».

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Dim 12 Avr 2015 - 3:44

Quel affaire avec se Heatosse. Plus casse-pied tu meurs comme on dit. Enfin bref, après de longue minutes à discuter… Minutes qui m’avait semblé des heures, on semblait s’être mis d’accord. Tout du moins je l’espérai. Mais malgré cela, moi qui pensais que cette histoire était terminée, il fallait que la malchance se joue encore de moi et m’envoie encore d’autre problème sur le sujet… Enfin le problème n’était peut-être pas directement lié à Heatosse, mais bien sur les ombres. Je n’avais rien contre cette race, mais Milady qui était sans doute une ombre et l’autre gaillard qui était devenu le type le plus rabat-joie à mes yeux. Je devais avouer que mon cota positif sur cette race tombait en flèche vers le négatif… en même temps, il serait surprenant de le voir tomber vers le positif.

Mais revenons à nous mouton. J’avais fait le grand tout du contient dévaster, j’avais maintenant l’intention de me diriger vers le contient mystérieux la dernière étape avant de pouvoir dire : « Youpi ! J’ai visité tous les continents connu à ce jour. » Je n’avais évidemment pas tout visité, mais j’avais tellement envie de revoir certaine personne. Cela faisait des mois que je ne les avais pas vus. L’idée de les revoir me replissait de joie et d’impatience… Ce qui était amusant vu que j’étais impatiente de les quittes pour voir les terre du Yin et du Yang… Toujours était-il, que je me dirigeais vers un bateau pour prendre ma prochaine escale quand un esprit se présentait à nous ou plutôt à Tathar. Cette esprit semblait paniquer, mais aussi très perturber alors que je l’écoutais parler :

Tathar, mon ami, que je suis heureux de te voir, cela fait des années que nous ne nous somme plus croisé.

Gerik, que fais-tu ici ? Je croyais que ton esprit voulait rester près la cité d'Earudien ?

C’était mon intention, mais depuis les évènements… Mais ce n’est pas le sujet dis-moi qui sont tes amis.

Ah oui, pardon… Ivy est un esprit comme nous et la demoiselle accompagné du loup c’est Mia et Gouki. Mia est un chaman qui commence à devenir assez puissante.

Et pas qu’un peu… Je suis la meilleure !

Un chaman, j’ai entendu parler de vous… Vous pourriez peut-être nous aidés.

T’aider pour quoi ?

Les ombres… L’un d’entre eux en tout cas, semble se nourrir d’âme.

Mais pourquoi ?

En effet, c’est étrange… il n’y a d’ailleurs aucun raison que je sache pour qu’une ombre se nourrisse d’âmes… En tout cas à ma connaissance.

Alors qu’est-ce qu’on fait ?

Mia, ce n’est pas dans mes habitudes te faire ce genre de requête, mais je voudrais qu’on aille voir ce qui se passe.

Mia, Tathar… Vous s’avez ce que cela veut dire !? On va se rendre à l’antre des damnés et même sans les remarque de cet ombre qu’on a croisé… Cet endroit n’est pas un club de vacance.

Je sais on est déjà allé je te rappelle. Mais ce n’est pas grave… S’il se passe un truc louche. Mia est là pour résoudre l’affaire.

Comme d’habitude, on ne t’arrêta pas.

Et voilà comment je suis parti accompagné de mes compagnons vers l’antre des damnés. Je savais que j’allais devoir faire preuve de prudence. Surtout que j’allais cette fois faire trouver une ombre qui commenterait à mon sens un crime inqualifiable. Les âmes étaient apparemment le sens même du cycle de la vie détruire une âme était comme briser ce cycle si précieux et je ne pouvais pas laisser cela impunie si telle était le cas. Toujours était-il, que quand j’arrivai à l’antre des damnés, je pouvais me rappeler à quel point cet endroit n’était pas très accueillant… En tout cas, je faisais vraiment preuve de prudence pendant que je m’en fonçais de plus en plus dans ce lieu… Trouve cette ombre et surtout le prendre en flagrant délit n’allais pas être facile. Car, je n’avais clairement pas l’intention de laisser cette personne dévorer une âme sans rien faire. J’étais donc préparé à me battre… à massacrer de l’ombre.

Mais les heures devenait longue et j’avais l’impression de marcher dans un labyrinthe sans fin et surtout sans âme qui vive… Même si cela serait limite surprenant de trouver une âme vivante ici je crois. En tout cas, je devais sans doute être la seule. Mais si je me disais que je manquais de chance depuis ses dernières heures, celle-ci semblait enfin me revenir. Un vent étrange semblait se faire sentir et Ivy qui était à la tête du groupe remarquait enfin quelques choses qui sortaient du commun. Sans faire de bruit. Car, les ombres pouvaient voir et entendre les esprits, elle me faisait signe de venir en silence… J’étais alors cacher derrière quelques rocher pour enfin trouver ce pourquoi j’étais venu. Une ombre qui tenait une âme qui s’apprêtait à la dévorer. Je n’attendais pas une seule seconde pour intervenir en criant :

Arrête !

Qui es-tu et que fais-tu ici ?

Je suis Mia Kuchiki et je sais ce que tu allais faire à cette pauvre âme… Laisse la tranquille sinon, je te fais bouffer tes dents.

Stupide petite fille…

J’avais sorti rapidement ma faux prête à me battre… Ce que j’oubliais sans doute c’était que les ombres étaient en réalité comme les esprits… immatériels… Si durant le combat, j’avais l’impression d’être plus ou moins au même niveau. Je me fatiguais beaucoup plus vite… Du coup Gouki était devenu totalement inutile et cela le mettait un peu en rage je n’en doutais pas. Car, en plus il devait se méfier des attaques de notre ennemi… Ma seule carte était donc mes esprits. Mais je n’étais pas sûr que leur pouvoir soit véritablement utile. Ceux de Tathar était plus défensif et ceux d’Ivy était comme moi plutôt sur le physique… Je ne voyais donc qu’une solution qui pouvait marcher les élémentaires Grace à la fusion de l’arme et de l’esprit, je pouvais obtenir une capacité élémentaire. Je choisissais alors Ivy avec qui je pouvais maitriser le vent. J’utilisais alors tout ma magie pour créer une puissante bourrasque qui projeta l’ombre au loin. Cela avait pour but de me laisser quelques minutes pour respirer et trouver une autre solution.

Alors vous avez une idée de ce qu’on peut faire pour battre ce type ?

A l’heure actuelle… Rien… Le mieux et de partir au loin et de prévenir le maitre des esprits.

Jun Taiji !? Je n’aime pas l’idée de laisser cette ombre faire ce qu’il veux… Mais je crois que tu as raison… Gouki tu as assez de force pour courir ? Tu le seul assez rapide pour creuser la distance entre lui et nous.

Un aboiement et je me mettais sur le dos de Gouki qui se mettait à courir à toute vitesse… Tathar avait d’ailleurs du mal à suivre, s’il n’était pas un esprit sans nul doute qu’il nous aurait perdu de vu… Ivy elle était toujours dans mon arme prête à être utilisé si l’ombre revenait pour nous causer quelques soucis. Mais finalement, au bout d’un moment je me permettais de descendre Gouki pour marcher moi-même… courir à pleine vitesse était fatiguant pour lui et vu le chemin qu’on avait tracés, je pouvais bien le laisser se reposer un peu.

Mais j’étais toujours dans l’antre des damnés et je devais rester prudente. Le danger pouvait toujours surgir. C’était pour cela qu’à peine j’avais séparé l’esprit d’Ivy à ma faux, que je la faisais fusionner avec moi. Avec la Vison d’aigle j’avais une meilleure vue et tout ce qui se passait autour de lui et l’empathie était parfaite pour ressentir les émotions des environs et donc savoir s’il y avait du monde ou pas. Je continuais alors sous cette forme si je pouvais l’appeler ainsi pour au bout d’un assez long moment sortir de l’antre de damnés… Je cherchais rapidement un endroit sûr pour enfin me reposer et remettre correctement ce que j’avais appris pour faire ensuite un rapport à mon souverain. Je discutais donc pendant un long moment avec mes esprits des choses que je devais dire et surtout comment je devais les dire… Finalement une fois arriver dans un petit village on c’était mis d’accord et après un bon verre et un bon repas, je prenais un papier et une plume pour écrit :



« Cher Jun Taiji, je vous envoie cette missive pour vous faires pars de nouvelle assez inquiétante, mais dont je suis sûr que vous étiez déjà au courant.

J’ai récemment eu le loisir de rencontrer plusieurs ombres sur durant mon voyage… Si l’un d’entre eux ma semblait un peu austère et ma demander à sa manière de ne pas divulguer sur le cycle de la mort et de la vie…. Chose que j’ai consenti avec quelques réserves. J’ai un détail des plus alarment qui s’est passé.

Sous la requête d’un esprit, j’ai eu l’occasion de voir une ombre tente de manger une âme. J’en suis sûr et je l’espère que cela soit un cas isolé. Mais même si nous n’avons aucun lien avec le cycle. Les esprits ou tout du moins celui qui m’a demander de l’aide est de plus inquiètes et il est là de notre devoir de leur venir en aide.

Je sais que vous prendrez la désistions la plus juste et sage pour nous et les esprits qui nous entourent.

Mia Kuchiki.»



Vous croyez que cela ira ?

Je l’espère en tout cas…

De toute façon, on ne peut laisser les ombres commettre de tel acte. S’il n’y a plu d’âme, le cycle risque de prendre fin.

C’est vrai… J’espère seulement que cela ne conduira pas à une guerre. Qu’importe si la mort n’est qu’une étape… Voir des gens mourir n’est jamais drôle.

Non, mais si il s’avère que les ombres nie ou ne se montres pas concilient ou que Jun Taiji ne trouve pas un compris, je crois qu’on n’aura pas le choix d’entrée en guerre.

Ce serait vraiment trop idiot.

Je trouvais cela vraiment idiot de se battre si une entente était possible… Mais s’il était tous aussi buté que Heatosse… Je craignais que la solution soit de leur forcer la main. J’espérais juste que mon souverain se montrerais diplomate et qu’un accord serait trouver… Mais surtout que l’ombre que j’ai affronté soit vraiment un cas isolé.


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Latone
Mer 15 Avr 2015 - 23:50

Léto ouvrit les yeux sur un nouveau monde, un voile s'était déchiré pour dissiper sa cécité. Chaque chemin qu'elle empruntait – ou qu'elle avait emprunté auparavant – était beaucoup plus peuplé qu'auparavant. Des nouveaux visages apparaissaient, brumeux, flous. Des silhouettes difformes, imperceptibles pour certaines. A chaque pas, elle avait l'impression qu'on lui avait momentanément ôté la vue, qu'on se jouait d'elle, qu'elle était bêtement manipulée par un mauvais rêve. Pourtant, au fur et à mesure de son avancée, les traits gagnaient en netteté, la perception qu'elle avait de cette dimension se concrétisait. Ils étaient juste là, les hommes et femmes morts au nom de la justice, de la vengeance, de la guerre, de la paix, de l'amour, de l'amitié, de la nature, de la patrie… Elle se surprit à verser instinctivement des larmes devant cette triste réalité, n'en comprit que la signification que bien plus tard. Surtout, elle était effrayée, apeurée de peut-être perdre ce qui la caractérisait en tant qu'orisha. Le borgne lui assurait qu'elle n'avait rien à craindre tant qu'elle suivait ses principes à lui, et non ceux de son nouveau peuple…

Bien vite, Tlaalee-Aan, son maître-chaman, lui enseigna les bases du chamanisme. La blonde se perdit rapidement dans toutes ces histoires de traditions, tribus, et autres responsabilités d'outre-mort. Les débuts de cet entraînement étaient relativement laborieux pour la jeune femme, après tout le spiritisme n'était pas son fort ; et ce n'était pas dans ses habitudes de porter des fourrures d'animaux en guise d'accoutrement. Le borgne prenait un malin plaisir – bien masqué – à lui rappeler que le gros de l'affaire viendra lors de sa première fusion avec son esprit-compagnon ; qu'elle devait encore traquer. Ainsi donc, Léto s'efforça de suivre correctement les leçons ennuyeuses pour passer plus tôt à la pratique. Elle avait hâte de rencontrer son futur compagnon et d'entreprendre cette danse qu'était la fusion.

Mais avant d'en venir à cet épisode particulièrement marquant dans la vie de la jeune femme, elle eut le droit d'avoir un premier, et étroit, contact avec le monde des morts. Pour le coup, c'était assez involontaire : Tlaalee-Aan avait fait exprès de l'éloigner le plus possible des tribus chamaniques pour qu'elle ne se fasse pas assimilée, de même qu'elle faisait gaffe de n'écouter que les esprits que son maître lui indiquait. Or, c'était un esprit particulièrement agité qui vint déranger le duo en pleine méditation. L'intervention de l'esprit-compagnon du borgne était futile, car ces deux là captèrent instantanément sa détresse. Ce fut Tlaalee-Aan qui fit la conversation, mais Léto ne put s'empêcher de mimer la méditation pour entendre quelques bribes de l'histoire. C'était gamin, certes…

" Tu n'es pas discret, Léto. Cette dernière fit la moue, elle détestait être mise à l'écart lorsqu'il y avait de la détresse dans l'air. Lève-toi et imprègne-toi de son récit. "

Un sourire ravi se dessina sur son visage, et ni une ni deux, elle était déjà debout, aux côtés de son maître, face à l'esprit, toute attentive. Un long silence s'ensuivit avant que l'esprit s'apprête à refaire son discours, mais le vieux chaman le coupa court d'un geste de la main, se tournant sévèrement vers la jeune femme qui commençait à se demander ce qu'elle avait fait de mal.

" On va voir tes progrès : fusionne avec cet esprit, pour comprendre ce qu'il a vu. La chamane les regarda avec de grands yeux ronds, à tour de rôle.
- C'est mon esprit-compagnon ? Le barbu balança la tête de droite à gauche.
- Non, tu l'aurais déjà deviné s'il était destiné à te suivre. Tu vas uniquement réaliser la fusion pour voir à travers lui, pour l'aider dans sa quête. Mieux vaut que tu sois prêt pour ta véritable fusion, n'est-ce pas ? " Léto acquiesça, c'était lui l'expert après tout.

Sans tarder, elle s'approcha du pauvre bonhomme spectral et se concentra le plus possible pour le laisser s'immiscer dans son âme, se mélangeant partiellement à son esprit pour acquérir les quelques visions qu'il voulait partager. Cela ne dura que quelques secondes à peine, la sortie de l'esprit était si brutale qu'elle se retrouva à quatre pattes par terre, à la limite de vomir. Tout en haletant continuellement, Tlaalee-Aan remercia l'esprit et lui conseilla d'aller se mettre à l'abri plus loin. Le concerné fixa la chamane souffrante avant de déguerpir. Le borgne attrapa le bras de la jeune femme et la força à se lever. Elle était assez pâle et visiblement pas encore remise de ses émotions.

" L'as-tu vu ? L'ombre. Léto mit un peu de temps à répliquer, elle aurait préféré prendre une pause avant de s'occuper de cette affaire.
- J'ai vu… quelqu'un… Il était accroupi vers un corps et… il en retirait une sorte de boule brillante… avant de la manger…
- L'esprit se trouve dans l'âme, l'âme se trouve dans le corps. Rappelle-toi en bien. Il croisa les bras, l'air sceptique. Selon les dires de cet esprit, l'ombre aurait mangé l'âme de ce mort. Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose… Léto fronça des sourcils.
- Une ombre ?
- Des régulatrices des âmes, pilier central du cycle de la vie et de la mort. Je t'en dirai plus une prochaine fois, pour l'heure ce que tu dois comprendre : une ombre n'est pas censée dévorer l'âme d'une personne. C'est comme si nous, chamans, nous fusionnons avec un esprit pour l'éradiquer complètement avec le nôtre. Il lui tourna le dos, s'éloignant au loin. Je veux que tu traques cette ombre : ne l'attaque pas directement, tu ne pourras pas la blesser de toute manière, contente-toi de l'observer et reviens me faire part de ce que tu as vu. Au cas où, Hëarëel te surveillera. " L'esprit-compagnon chauve acquiesça, il garda ses distances avec Léto pour la laisser libre de ses mouvements, sans la lâcher d'un œil.

La blonde n'attendit pas de perdre de vue son maître, cet acte de cannibalisme ne lui évoquait rien de bon après tout, et la détresse de l'esprit continuait de résonner au sein même de son âme. Pister quelqu'un et l'épier ne faisaient pas parti de ses points forts, mais Léto ne pouvait décemment pas se permettre de combattre : elle était encore faible depuis son rituel chamanique et si la cible en question n'était pas tuable… D'habitude, elle était suffisamment tête-brûlée pour relever le défi, sauf que Tlaalee-Aan en imposait beaucoup pour elle, assez pour la mettre à carreau en tout cas, surtout vu son état.

Donc, Léto se remémora brièvement des quelques indices environnementaux cerclant le macabre repas ; qui n'étaient pas si nombreux que ça au final, vu la durée très courte du partage d'informations. Malgré tout, à part l'obscurité apparente de l'endroit, elle se souvint avoir déjà croisé cet arbre fendu de manière grotesque. Après tout, c'est elle qui l'avait charcuté, pour s'échauffer un peu… Puis son maître l'emmenait dans des lieux vraiment pas recommandables, elle avait besoin de s'extirper de la réalité avec un peu d'exercices. En tout cas, elle le repéra de nouveau bien vite, ce pauvre arbre déchiqueté par ses soins. Et sur place, il y avait effectivement le fameux cadavre de sa vision, à l'identique, un jeune homme mort déshydraté ; le peu de matière grise remplissant son crâne ne lui permettait pas de faire cette déduction toutefois, Léto s'arrêta à la conclusion qu'elle avait bien affaire à un mort. Quoiqu'il en soit, comme l'affirmait l'esprit et son maître, il n'y avait plus d'âme perceptible dans ce corps…

La chamane se crispa légèrement, l'ombre en question ne devait pas être loin. Elle n'était néanmoins pas assez rapide pour rattraper cette dévoreuse, sans parler du fait qu'elle pouvait être n'importe où. Mais la chance – ainsi que l'heureux hasard, dirons-nous – lui fera titiller les tympans, captant non loin des bruits qui s'apparentaient à de la mastication. Son ouïe fine la guida jusqu'à la source, et la sombre découverte se dévoila sous ses yeux : l'ombre était encore en train de dévorer l'âme qu'elle venait d'acquérir, Léto ressentait la souffrance de l'esprit même d'ici. Cette sensation était insupportable, et inhumaine de surcroît. Elle dut se faire violence pour reculer afin d'alerter son maître… Sauf que l'ombre finit par s'apercevoir de sa présence, la blonde n'eut même pas le temps de dire "oups" que la dévoreuse  était à quelques pas d'elle, la gueule grande ouverte et pleine de morceaux fantomatiques. Léto fut d'abord pétrifiée par l'horrible hurlement qu'elle poussait, avant de se reprendre pour profiter de l'élan de celle-ci, la choppant au passage afin de la balancer violemment en arrière. Sa petite prise martiale réussie, elle se retourna en position combat : l'ombre avait disparue.

Elle m'a fait peur ! La chamane avait encore l'image de cette bouche à ras-bord de son festin. Dans sa fuite, la dévoreuse continuait de pousser des plaintes bestiales, de plus en plus difficiles à entendre au fil du temps. Léto ne prit pas la peine de la poursuivre, son maître attendait beaucoup d'elle… Puis Hëarëel ne devait pas être loin, à s'assurer qu'elle ne fasse pas de bêtises. La blonde rebroussa donc chemin, le cœur battant encore la chamade. Le borgne la regarda s'avancer, l'expression assombrie par l'expérience. Au fond, le vieux chaman était bien content qu'elle ait eu affaire à ce genre de bizarrerie, elle risquait d'en subir encore bien d'autres à l'avenir…

" Je l'ai vu : elle dévorait l'esprit de cet homme, c'était horrible, elle était folle, elle m'a sauté dessus, je l'ai jeté plus loin et elle s'est enfuie. Malgré la peur quelque peu amenuisée qui la hantait, sa manie d'enchaîner les frappes verbales demeurait intacte.
- C'est un problème grave, très grave. Ça ne concerne pas que nous, mais aussi les autres chamans, les ombres, et le cycle dans son intégralité. Il se massa le menton, elle ne l'avait jamais vu aussi perturbé auparavant, cela eut pour effet de la perturber encore plus à son tour. On n'a pas vraiment le choix, je ne voulais pas en arriver là, mais… Tu vas devoir prendre contact avec le Suprême de l'Au-delà, envoie-lui une lettre où tu décriras tout ce que tu as vu, dans les moindres détails. Léto plissa ses paupières, soudainement confuse.
- Je croyais que vous ne vouliez pas que je me rapproche des miens…
- C'est que tu n'as pas conscience de l'ampleur du problème. Fais-moi confiance : tôt ou tard, tu devras avoir affaire avec les chamans, pour qu'ils soient fixés sur ton cas ensuite. Mieux vaut qu'ils te connaissent plutôt qu'ils se fassent de fausses idées à ton sujet. Sans plus de cérémonie, le borgne la laissa en plan, avec ses directives. N'oublie pas de signer. "


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Jeu 16 Avr 2015 - 23:15



l ombre du chaman


L'Antre des Damnés. Quel endroit charmant ! Rien que le nom, ça vous donnait envie d'y faire une petite excursion purement touristique. Alors s'y rendre pour y rencontrer des Ombres afin de discuter d'un sujet délicat qui pourrait mal tourner et finir de façon dramatique... il n'en fallait pas plus pour être en extase et au summum du bonheur. Evidemment, c'était légèrement ironique. Pourtant quand on lui proposa de faire partie du groupe de Chamans qui participeraient à la rencontre, Azrael accepta. C'était une occasion trop belle, peut-être unique, de discuter avec l'un des membres de cette race sans que le concerné ne se cache sous d'autres traits. Puis ça lui permettrait peut-être d'être bien vu des siens aussi, ce qui pouvait toujours s'avérer utile tôt ou tard. Il valait mieux avoir des amis que des ennemis après tout. Il ne lui restait plus qu'à éviter de se faire des adversaires chez les Ombres en somme, auquel cas il ne serait sûrement pas gagnant au change.
Premier point positif de ce voyage déjà : il était entouré d'autres Chamans pour faire le trajet jusqu'au point de rendez-vous, ce qui limitait déjà grandement les risques. Non pas qu'ils ne se feraient pas attaquer à coup sûr, mais il avait une chance de plus par semblable présent pour s'en sortir vivant tandis qu'un autre mourrait. Ensuite il pouvait également se laisser porter. Pas dans le sens littéral du terme bien entendu, quoi que cela ne lui aurait pas déplu. Plutôt dans le sens où il n'avait pas à prendre les devants pour savoir vers où se diriger, il n'avait qu'à suivre le mouvement. Ce n'était pas forcément dans ses habitudes de faire confiance aveuglément à autrui, mais dans ces conditions il pouvait se le permettre. Puis c'était déjà plus dans ses manières de se laisser aller au hasard et au Chaos. Quelque part cette façon de faire aujourd'hui, à marcher sans savoir exactement où il mettait les pieds, s'y rapportait un peu. Enfin cela ne l'empêchait pas d'observer les alentours pour réussir à faire demi-tour tout seul si l'occasion se présentait. Dans l'hypothèse où il serait le seul survivant d'une offensive meurtrière par exemple, il serait plutôt dommage de se faire rattraper par ses ennemis parce qu'il tournerait en rond sans savoir où fuir. Il y avait de nombreuses autres possibilités du genre bien sûr, et toutes  justifiaient qu'il note une issue de secours dans le coin de sa tête.

Ils arrivèrent finalement à leur destination, et ils étaient attendus visiblement. Plutôt logique à vrai dire. A partir de maintenant, Azrael allait tout scruter dans les moindres détails, aussi bien pour apaiser sa soif de connaissances intarissable que pour établir une quelconque stratégie en quelques secondes selon la tournure des évènements. Evidemment si cela devait virer au combat, il estimait leurs chances de s'en sortir victorieux, voire même vivants, plutôt faibles. Ils étaient en plein territoire "ennemi" après tout, ces derniers gardaient un énorme avantage quant à la connaissance des lieux. Sans oublier le nombre aussi. Surtout que les Chamans envoyés ici n'étaient pas forcément que les plus expérimentés non plus, lui inclus. Ah et enfin, une Ombre ne pouvait pas vraiment mourir. Disons que leurs chances étaient nulles en fait.
D'autant plus qu'il fut séparé du reste du groupe. Plusieurs d'entre eux à vrai dire furent emmenés vers leur interlocuteur, probablement pour garder un semblant d'intimité dans chaque groupe de discussion. Enfin groupe était peut-être un bien grand mot puisqu'il forma un duo. En effet, il se retrouva assis seul face à l'Ombre, tout aussi isolée et assise également, avec qui il négocierait. Là non plus négocier n'était peut-être pas le meilleur terme. Selon les convictions de chacun, la discussion risquait d'être houleuse.
La femme qui lui faisait face était plutôt "rayonnante" pour quelqu'un de sa race. Enfin d'un point de vue purement physique tout du moins, sa tenue se voulant rougeoyante, sa peau plutôt claire, sa chevelure blonde et ses yeux d'un bleu clair. Un peu l'opposé de ce qu'Azrael s'était imaginé trouver. En revanche pour les expressions de son visage... C'était presque en totale contradiction avec le reste de son corps. On ne lisait tout simplement pas le moindre sentiment, ou en tout cas rien de très positif. Si jamais elle avait la faculté de jouer la comédie pour paraître plus optimiste, elle ne comptait clairement pas en abuser actuellement.


"Bonjour."

Azrael préférait tellement que les rencontres se déroulent en pleine action, en entrant directement dans le vif du sujet. Il détestait toutes les formalités dont on s'encombrait généralement dans les cas où l'approche était plus posée et détendue, comme là. Quoi que l'on sentait que l'atmosphère était tendue, mais ils avaient tout leur temps. Ce qui suffisait à faire traîner les présentations. Puis à vrai dire pour le coup, le Chaman ne savait pas vraiment comment aborder l'Ombre autrement. Habituellement il était assez doué pour déchiffrer les émotions des gens et parfois en tirer un quelconque avantage ou rebondissement, pour mettre un peu de piment dans la conversation. Mais quand il n'y avait aucun sentiment visible, le jeu en devenait un peu plus difficile, le contraignant alors à adopter les formalités de base pour engager le dialogue s'il ne voulait pas mourir de vieillesse avant que la femme ouvre la bouche.
En réalité, cela allait même s'avérer plus compliqué encore qu'il ne le pensait. Son interlocutrice répondit à peine à son salut, semblant garder une distance exagérée qui annonçait certainement un avis très tranché et non négociable. Ce fut à peine si elle lui fit un très bref mouvement de tête pour lui retourner la politesse.


"Vous avez bien raison, inutile de perdre du temps en futilités. Nous connaissons tous les deux le "problème", je suis donc à votre écoute pour savoir ce que vous proposez."

Enfin un semblant d'émotion ! Visiblement l'Ombre fut surprise par les propos directs et soudains d'Azrael, puis finalement quelque peu mécontente de ceux-ci.

"Ce que nous avons à proposer ? Ce serait plutôt à toi de proposer quelque chose. Ce sont les tiens et toi qui avez fourré votre nez là où il ne fallait pas. Vous n'auriez jamais dû connaître le Secret."

Loin d'être frustré par le tutoiement qu'il subissait, chose qui lui importait peu à vrai dire, Azrael se contenta de hausser les épaules tandis qu'il répondait avec nonchalance.

"Peut-être aurait-il fallu demander aux esprits de garder le silence sur le Secret alors, plutôt que de les abandonner derrière vous sans un mot après leur avoir arraché leur âme... Les seuls véritables responsables dans cette situation ce sont les Ombres, qui n'ont tout simplement pas su protéger leur secret parce qu'elles n'ont pas jugé bon de parler aux esprits, pensant qu'ils ne pourraient raconter à personne ce qu'ils savaient. Autrement dit, vous vous êtes trompés. C'est donc tout naturellement à vous de corriger le tir et de proposer une solution. Pour ma part je sais que je n'ai rien demandé à personne dans cette histoire, je n'ai donc rien à me reprocher."

Un lourd silence s'abattit tandis que les deux protagonistes s'observaient silencieusement. Puis tout à coup, l'Ombre se laissa retomber un peu en arrière sur sa chaise, se mettant à l'aise tandis qu'un petit sourire en coin naquit sur ses lèvres et que ses yeux exprimèrent une certaine malice. Manifestement elle venait enfin de décider de jouer la comédie.

"Tu n'as peut-être pas totalement tort, mais ça ne change rien. Le Secret ne doit en aucun cas être révélé, en le connaissant les Chamans mettent en péril des choses qui les dépassent. Ce n'est pas ton problème de savoir si nous avons fait des erreurs, et encore moins de nous dire comment on aurait dû faire. Toi et moi, nous sommes ici pour voir si nos deux races peuvent s'entendre. Pour parler de l'avenir, pas du passé."

Azrael se mit à sourire à son tour. Elle avait du répondant et ça lui plaisait, même s'il n'était pas totalement d'accord avec elle. Il trouvait entre autres qu'elle n'assumait par l'erreur pourtant évidente des Ombres selon lui. Mais il prônait le libre arbitre, il ne tenterait donc pas de la convaincre et n'insisterait pas sur le sujet tant que ça ne lui porterait pas préjudice.

"Malheureusement je n'ai jamais été très porté sur l'avenir, tenter de tout prévoir et de tout maîtriser s'avère toujours vain. Quand bien même nos races parviendraient à un accord, combien de temps durerait-il ?"

L'Ombre changea de nouveau de position, se penchant en avant cette fois, vers lui, avec une certaine provocation dans la posture qui n'était pas sans mettre en avant les charmes qui furent les siens de son vivant. Elle semblait prête à se jeter sur lui au moindre mouvement cependant.

"Pourquoi es-tu là alors ?"

"Je ne sais pas, j'improvise. Je me suis dit qu'il serait plus sage d'avoir l'avis d'une Ombre avant de penser à un quelconque accord. De toute façon je n'ai pas la prétention de croire être celui qui trouvera la solution miracle et parfaite. Je ne suis ici que pour me faire ma propre opinion et la partager avec qui voudra prendre cette responsabilité. Le reste ne me concernera plus vraiment."

"Et c'est tout ?"

"Presque. En fait c'est plutôt simple, le peu de choses que je peux prévoir se veulent être à très court terme. Aussi plutôt que de parvenir à un quelconque accord maintenant et de nous quitter là-dessus sans même nous connaître davantage ni savoir si chacun tiendra ses promesses, je me disais qu'il serait bien plus profitable, efficace et pertinent de renouveler constamment et à tout moment notre alliance."

"Je ne suis pas sûre de te suivre Chaman..."

"Suivez-moi. Restez à mes côtés et accompagnez-moi dans mes périples."

"Tu n'es pas sérieux ? Et tu garderais notre Secret uniquement parce que j'accepterais ?"

"A vrai dire votre Secret m'est égal. Ce sont vos histoires, je ne vois pas l'intérêt d'aller en parler. En venant avec moi en revanche, vous pourrez constater par vous-même que je le garde bien pour moi. Nous pourrons aussi mutuellement nous engager à respecter de quelconques croyances ou volontés de l'autre, ou encore des us ou coutumes de nos races respectives tout en apprenant à les connaître... Là aussi en faisant route ensemble nous pourrons être sûrs que chacun respecte ses engagements. Enfin nous pourrons renégocier à tout moment les termes de notre marché. Qu'en dites vous ? Je doute que beaucoup des nôtres en viennent au même accord, ça ne devrait donc pas porter préjudice aux négociations qui ont lieu actuellement. N'est-ce pas un compromis bien plus intéressant et concret ?"

Un nouveau silence tout en observation s'installa. Puis après quelques longues secondes de réflexion, l'Ombre retrouva son expression indéchiffrable et finit par répondre.

"On m'appelle Ruby. Et avec qui vais-je voyager ?"

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Dim 19 Avr 2015 - 11:55


« Tu vas réellement aller là-bas ? », « Oui. », « Et tu as la prétention de penser que tu seras entendu ? », « Oui. Nous n'avons pas à nous contraindre dans le silence pour une cause qui n'est pas la notre. », « Je doute que tu sois en mesure de parlementer. », « On verra bien. Je t'expliquerai en rentrant. », « Rappelles-toi : les Ombres ne peuvent pas mourir. », « Et moi non plus. » La Chaman passa la porte de la cabane et partie sur les chemins, seule. Elle devait rejoindre un groupe à deux jours de marche de là. Les autres auraient des chevaux, ce qui lui permettra d'arriver plus vite au Royaume des Abîmes.
Kyiereanga arriva ainsi au carrefour où elle pu repartir avec d'autres frères Chamans, certains issus d'autres tribus. Un homme parmi d'autre la jaugea, évaluant sa stature. Elle soutint sans mal son regard. Ils étaient issu de la même racine : fierté, combattivité, confiance. A les voir, on aurait pu croire une fraternité tant ils se ressemblaient finalement. Mais c'était sans leur faire ouvrir la bouche.
Le type se détourna, sans baisser les yeux, lorsque un de ses amis lui tapa l'épaule pour partir. Le chemin était encore long, et il serait mieux de ne pas trainer. La Chaman monta à l'arrière d'une monture, n'ayant pas assez de chevaux pour tout le monde.

Au bout d'une journée, ils installèrent un campement. Kyiereanga se porta volontaire pour aller chasser, et elle fut flanqué de l'homme qui était plus grand qu'elle « Je t'accompagne. », « Tu vas faire peur aux animaux. » Elle regarda négligemment son torse avant de relever les yeux vers son visage. Le type fit siffler sa langue, arborant une expression agacée. Haussant les sourcils, elle se détourna de lui sans un mot de plus. La femme s'enfonça dans la forêt, dégainant son arc pour commencer à chasser le gibier. Elle tira un perdrix, deux lapins, avant de suivre une biche. Alors qu'elle se déplaçait, de buisson en buisson, elle entendit des sortes de cris. Etrange... Ce n'était ni humain, ni animaux... Des Trolls ? Pourtant ceux-ci ne vivaient que dans les marais non ? Se dirigeant vers la source de la nuisance sonore, elle se cacha de buissons en buissons, à pas feutrés. Au dessus d'elle, des feuilles bougèrent, et la cîme d'un arbre aussi. Se relevant, se mettant à découvert, elle commença à faire demi-tour, comprenant qu'un chêne cinquantenaire lui tombait dessus. Seulement, elle allait y passé, s'étant engouffré dans une gorge un peu trop étroite, et où l'arbre lui tombait directement sur le crâne.

Au dernier moment, quelqu'un lui tomba dessus, l'attrapant habilement pour la retirer du chemin où le tronc allait s'écraser. Elle se retrouva assise à terre, le dos contre le torse de son sauveur. Le bras de l'homme entourait son buste, tenant fermement son épaule opposée. Par peur, elle s'était agrippée à la manche du Chaman, et en voyant la nature se calmer, juste devant elle, elle souffla, évacuant l'adrénaline, en se détendant contre le type. C'était étrange, mais elle reconnu immédiatement, sans le voir, qui il était. Se laissant quelques secondes de répit, elle fini par se relever alors « Merci. J'ai eu deux lapins et une perdrix. Et toi ? », « Une plus grosse proie. » Un demi-sourire naquit sur son visage, défiant Kyiereanga. Elle soutint son regard à nouveau, les sourcils froncés, la tête haute « Je rembourserai ma dette, mais n'attend rien de plus me concernant. » Cette fois-ci, ce fut elle qui partie la première, se dirigeant vers le campement avec la viande.

Au bout de trois jours de chevauché, ils arrivèrent au Royaume des Abîmes. Chacun partit alors de son côté pour rencontrer son opposé. La Chaman mena sa monture jusqu'à un point à peu près sur, et s'engouffra dans une cavité où l'attendait une femme. Tout du moins ce qu'il en restait. Les installations ici étaient très sommaires. Deux tabourets, un tapis, et même pas de feu. Observant les alentours, elle constata combien la région était aussi froide que ses habitants eux-mêmes « Pas besoin de plus, vous ne vous attarderez pas en ces lieux. » Comme si elle avait eu en elle, l'Ombre sortit ceci de but en blanc avant de dire « Je m'appelle Ysalis. Vous faites partie des Chamans qui veulent conclurent un marché, ou des autres ? », « Je m'appelle Kyiereanga et, avant de conclure quoi que ce soit, j'aimerai discuter de certaines choses. Je serai directe : pourquoi tenir le secret ? », « Pour des questions de sécurité. Si tout le monde se voit informé du cycle et du recyclage, il y aura des chances pour que certains cherchent à l'altérer. Votre roi entre autre. », « Il a des raisons et un passif qui le regarde. Il en sait bien plus que vous tous, et je pense qu'il serait folie de vouloir le contraindre... », « Êtes-vous ici pour trouver une solution, ou pour me menacer ? », « Je ne suis pas pour être tenu au secret. Vous, les Ombres, êtes un peuple éloigné du notre. Vous n'avez rien à craindre et pourtant, vous décidez de vous cacher. Vous êtes déjà des êtres maudits, pire que les génies qui eux au moins peuvent se targuer d'une condition, et en plus, vous décidez de vous cacher. Libre à vous, mais nous, nous fonctionnons autrement. », « Donc, vous me menacez. », « Je vous explique nos différences et pourquoi, nous, nous avons le droit de révéler quoi que ce soit si nous le voulons. Nous ne sommes pas comme vous, nous ne sommes pas engagés par vos crédo. », « Vous êtes tous trop incultes, votre roi y compris et malgré 'son passif', pour comprendre les enjeux. », « Ah oui ? Alors que proposez vous à part le silence ? Je suis là pour un accord ou un désaccord, mais certainement pas pour une soumission. », « Nous avons, chacun d'entre nous, des avantages à tirer de cette situation. Vous avez un lien étroit avec les esprits et nous avec les âmes. Vous gardez un silence total, et nous vous laisserons vos esprits, notamment les chamaniques, pour que vous puissiez en disposer. » Kyiereanga s'attendait à sortir les armes, et non les mots, ainsi cette proposition la fit réfléchir « Comment se passe le cycle des âmes ? », « Moins vous en saurez, mieux cela sera. », « Je ferai ce que décidera mon roi. Admettez que pour le moment je ne suis pas une menace, mais s'il décide de notre liberté d'expression, alors je ne vous devrai rien. Notre accord ne tient que si celui de mon roi et de votre reine, tient à son tour. Si il décide tout autre chose, alors je le suivrai certainement. », « De toute manière, vous êtes voués à une perte évidente. Les esprits parasites du phare augmentent de jour en jour. Si l'un d'entre vous pénètre là-dedans, il sera tué de folie à coup sur. », « L'avantage avec nous, c'est que nous ressentons des choses, et il y a quelque chose qui s'appelle le courage. Vous feriez bien d'en apprendre un peu plus là-dessus. » Kyiereanga se leva et se détourna « Un jour, je recyclerai ton âme. » S'arrêtant sans se retourner, elle ne détourna même pas les yeux et continua finalement son chemin.

Rejoignant le groupe, certains étaient déjà là « C'est bon pour moi. », « Accord ou désaccord ? », « Désaccord, en instance de jugement. », « Je pense que ça va être tout le monde pareil. Le Silence est une chose ridicule... », « Jun décidera. » Kyiereanga se trouva bien mal à l'aise tout à coup. Elle savait que quoi qu'il deciderait, ce serait la bonne décision mais elle n'avait pas envie de suivre un chemin qu'elle n'aimerait pas... Relevant la tête, elle vit le type qui l'avait sauvé, et dont elle ne connaissait pas le nom, revenir, assez amoché. Un ami à lui vint l'aider à rejoindre le groupe « Hum... Désaccord. », « Merci Tayl. Il n'y a pas d'entente entre nous, vous êtes arrivé à conclure quelque chose ? », « Ils sont bornés. Ils veulent leurs âmes à tout prix, et leur silence aussi, sans prendre en considération pourquoi nous pensons que certaines parties de l'Histoire ne devraient pas être cachées. » Le chef de groupe haussa les épaules. Ca a été la même chose pour lui. Gardant ses pensées pour elle, le type se mit à ses côtés « Tu as des bandes de soin ? », « Oui, bien sur. » Bien qu'elle ne l'appréciait pas pour autant, elle chercha dans sa petite sacoche un mini nécessaire. Sortant une bande, il retira une partie de son haut, montrant son épaule fendue « Je vais te soigner. » Depuis qu'il l'avait sauvé, en quelque sorte, lors de la chute de l'arbre, elle avait moins de réticence à l'approcher. Elle se sentait moins pris dans un combat de coq ridicule. Une fois bandé, il pu se rhabillé, soulagé d'une partie de la douleur « Merci. Comment t'appelles-tu ? », « Kyiereanga. Et toi ? » Mais il ne lui servit qu'un simple demi sourire emprunt de rivalité, ou quelque chose du genre, qu'elle n'accueillit qu'avec un froncement de sourcils.

Ils attendirent une heure, et les Chamans ne revinrent pas très confiants. Ca c'était quasiment tous, soldé par une incompréhension, un échec, ou quelque chose de similaire. En espérant que si d'autres arrivent, ils fassent mieux. Kyiereanga se demanda si une Ombre pouvait abriter un esprit parasite... ? Ce serait une bonne expérience que de tenter de la faire se posséder par un esprit complètement fou...


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Dim 19 Avr 2015 - 17:12

Devaraj acceptait toujours ce qu'on lui proposait, du moment que cela lui apportait de la nouveauté. Les choses ennuyeuses au premier abord pouvaient se montrer riches en apprentissage et connaissances, donc il était rare qu'il refuse quelque chose finalement, surtout quand il s'agissait d'aller donner un petit bonjour aux Ombres dans leur propre royaume ! Des Ombres ! Il en avait déjà entendu parler via son ancien maître, mais avoir la subite occasion de pouvoir en observer c'était du pain béni tombant du ciel ! Pour couronner le tout, comme il venait justement d'en « rencontrer » une dans l'Antre des Marais, ça sera la chance parfaite pour trouver la réponse à toutes ses questions ! Le chaman avait bien faillit s'étouffer avec sa boisson, quand on lui avait proposé d'aller parlementer avec ces dernières en compagnie d'autres Chamans. C'était un peu comme si on lui donnait les clefs d'une monstrueuse bibliothèque en lui disant « tiens, sers toi. » Il avait simplement répondu en hochant vigoureusement la tête, l'esprit déjà perdu quelque part dans l'Antre des Damnés et un air de gamin ravi sur le visage.

Le voyage lui parut extrêmement long, bien qu'il eut la chance de pouvoir discuter avec plein d'autres chamans, qu'il connaissait déjà ou non. Mais au moins, cela lui permit de réfléchir un minimum à sa mission, parce que bon, il était tout de même censé parlementer avec une Ombre au sujet du Secret sur le cycle de la mort et de la vie et le Royaume des Abysses… A vrai dire, il en savait pas grand-chose à part tout ce qui lui avait enseigné son maître. Mais pour lui, l'essentiel était de calmer les esprits et de ne pas déclencher de guerre. Il n'était pas pacifiste et ce genre de parti-prit lui passait clairement au dessus de la tête. Si il ne voulait pas de guerre, c'était simplement car ça irait à l'encontre totale de ses propres intérêts. Parce qu'avec une guerre dans les pattes, adieu ses voyages tranquilles et sa liberté de mouvement ! Et puis il n'avait pas envie de s'encombrer de ce genre de choses. Si conflit y il avait, il ne pourrait jamais approfondir correctement ses connaissances, beaucoup de gens intelligents mourraient de façon stupide et inutile et pleins de choses intéressantes seraient détruites, et ça, c'était très fâcheux. Il écouta aussi longuement l'avis de Khaal, comme à son habitude. Après tout son esprit compagnon se montrait toujours assez bonne conseillère, et les esprits étaient aussi directement concernés par le conflit qui venait de naître entre les deux races. L'elfe noir était aussi favorable au silence concernant le secret. Pas de vague, comme on dit… Mais si un accord était passé, les Ombres devraient aussi donner quelque chose de leur côté, cela va de soit. En disant cela, Khaal lui raconta un peu de son passé, surtout le moment de sa mort, ce qui laissa un arrière goût amer dans la bouche du Chaman. Il n'était pas au courant de tout ça… De la condition des esprits laissés abandonnés par les Ombres. Bon il n'allait pas se mettre à jouer les humanistes non plus, mais il trouvait qu'améliorer les conditions des Esprits pouvait être une bonne idée en échange du silence des Chamans.

L'Antre était un endroit assez sombre, rocailleux et escarpé. Tant mieux, Devaraj n'était pas spécialement amoureux, ni de la foule ni de la chaleur. Il trouvait même que les pics déchirés qui s'élevaient autour de lui avait un certain charme à vrai dire, à condition d'avoir du goût. De toute façon c'était toujours mieux que les marais puants dans lesquels il avait passé beaucoup trop de temps au retour de son séjour chez les Raonis ! Il soupira et regarda avec une curiosité non cachée les individus qui les attendaient. Chaque groupe se confronta dans un silence de plomb qui affecta à peine Devaraj,  trop surexcité intérieurement à l'idée de pouvoir discuter avec une Ombre. Au bout de longues minutes, un mouvement collectif s'effectua et chacun se retrouva face à son interlocuteur.  Il se retrouva nez à nez avec un homme de grand taille avec un air indescriptible peint sur le visage. Peut-être qu'il avait peur à l'idée d'entrer en conflit, ou bien était-il en colère ? Inquiet ? Ou même indifférent ? Le chaman n'aurait su dire… Il se contenta de sourire poliment et d'ouvrir le dialogue en premier.
« Bonjour. Je m'appelle Devaraj. » Il marqua une pause avant de rajouter en faisant quelques pas à l'écart du groupe initial.
« Puisque nous allons discuter de choses importantes, je propose que nous marchions un peu à l'écart. » dit-il en s'éloignant un peu, le long des rochers difformes. Il espéra que l'autre ne prenne pas ça pour un piège sournois, parce qu'il cherchait simplement à avoir un peu de tranquillité. Il trouvait que c'était mieux d'être seul pour ne pas être influencé par les autres groupes et par la même occasion, il pourra ainsi voir un peu plus de ce lieu si étrange et mystérieux. Finalement, après un moment de méfiance, l'individu accepta d'un signe de tête et afficha un sourire compatissant. Il semblait être du même avis que le Chaman, ce qui ne pouvait qu'être bon signe pour leurs prochaines parlementions.
« Enchanté. Je m'appelle Hael. Vous avez raison, marchons un peu. »

Alors qu'ils s'avançaient un peu le long d'un chemin gris et noirâtre, le Chaman laissa à nouveau le silence s'installer entre eux, avant de reprendre calmement.
« Nous sommes ici pour passer un accord n'est ce pas… ? Mais avant cela, mettons nous d'accord sur les différents problèmes que chacun reproche à l'autre... »
Hael se stoppa et se retourna vers le Chaman avant de déclarer assez froidement :
« Si vous comptez me faire acheter votre silence, repartez d'où vous venez… Enfin, essayez de repartir vivant plutôt. » Il lança un regard noir à son interlocuteur et Khaal afficha une mine outrée et colérique qui aurait pu faire pâlir n'importe quel humain. Devaraj, qui n'avait jamais vu son compagnon dans cet état-là, se força à rester calme et impassible, malgré qu'il commençait à flipper vu la tournure que prenait les choses. Pourtant il n'avait rien dit d'agressif ! Il décida de répondre à la provocation par la provocation et continua :
« Oh. Ce défi est intéressant. Je serais ravi d'essayer, comme vous dites, seulement ce sera pour une prochaine fois. Je vais me répéter, je suis ici, et vous aussi, pour trouver un accord qui avantagera tout le monde. Et quoiqu'il en soit, je suis contre la libre divulgation du Secret. Mais je vais être clair : Je ne veux pas repartir d'ici sans avoir un tant soit peu, trouvé quelque chose qui évitera tout conflit.  » Il marqua une pause pour demander à Khaal de s'éloigner. Elle qui ne se déridait jamais, semblait pourtant trop sensible à ce sujet là et risquait de provoquer un quelconque malentendu. « Et je suis têtu. » rajouta alors Devaraj d'un ton insistant.
« Ce n'est pas moi qui vais changer le cours des choses, mais j'aimerais au moins profiter d'être ici pour éclaircir certains points et essayer de pas provoquer de conflits. Je ne suis pas ici pour vous arnaquer si c'est ce que vous pensez.» dit-il alors en s'asseyant sur une pierre pour bien illustrer ses propos. Cela sembla faire son effet puisque l'Ombre se radoucit et s'assit à côté de lui, semblant être un peu surprit et amusé par la répartit qu'avait son interlocuteur.
« Excusez moi… Je suis un peu tendu. La divulgation du Secret serait une catastrophe pour le monde entier, je suis heureux d'apprendre que vous êtes du même avis que moi. Mais vous parliez d'accord n'est ce pas ? Qu'attendez-vous donc de moi ? » demanda-t-il avec une pointe de curiosité.

Devaraj prit le temps de réfléchir à ses paroles et finit par désigner Khaal qui se tenait non loin d'eux.
« Je voulais parler des esprits. Khaal est un mur, une tombe qui ne parle et réagit que rarement. Pourtant, dès qu'il s'agit des Ombres, voyez dans quel état elle se met ? Elle a de la rancoeur . De la rancoeur, parce que vous, les Ombres, vous l'avez vulgairement séparé de son âme et laissé abandonnée. De la rancoeur parce qu'elle a du souffrir pendant de longues années, alors qu'une seule phrase d'explication ou de compassion lui aurait épargné bien des malheurs. Et cela, tous les esprits le ressentent. Peut-être que vous aussi vous avez eu des moments de difficultés, et c'est justement une raison de plus pour ne pas affliger les autres, à moins d'être affreusement égoïste et rancunier. Mais je suis sûr que ce n'est pas votre cas, parce que sinon, vous ne seriez pas en train de m'écouter. Et ce genre de comportement ne mène à rien, excepté des conflits comme celui que nous sommes en train d'essayer d'étouffer... » annonça-t-il plutôt tristement. Il espérait avoir mit assez de coeur dans ses paroles pour être convaincant… Au final, il s'était un peu emporté malgré son projet de rester totalement neutre.
« Je n'ai jamais eu l'impression de maltraiter un esprit de tout ceux que j'ai rencontré… Êtes vous sûr de ce que vous avancez ? Cela me semble un peu subjectif... » répondit alors l'Ombre, un peu étonné.
« Nous connaissons les esprits mieux que tout le monde et je ne fais que transmettre un ressentit général. Si vous tenez à éviter la guerre, il serait bon de régler et de prendre en compte ce genre de problème… Enfin, la balle est dans votre camp ! Nous nous taisons, et vous prenez un peu plus en considération les esprits que vous arrachez des âmes, c'est aussi simple que cela.» rajouta-t-il en souriant plus gentiment avant de se lever.
« C'est vrai que vous voyez les choses d'un autre point de vue... J'essayerais bien de voir ce que pensent les autres de votre accord.».
« Bon et bien, je vais vous laisser réfléchir à tout ça tout en contemplant ce merveilleux paysage ! Au plaisir de vous revoir Hael, ce fut un honneur de vous rencontrer. » répondit le chaman en s'inclinant.
Sur ces mots, il rejoignit Khaal qui s'était un peu calmée en entendant la discussion, et ils regagnèrent les autres chamans qui avaient eux aussi finis. Devaraj prit le temps de souffler un peu et de se reposer. Il était rassuré que tout ce soit bien passé, même si ce n'était apparemment pas le cas pour tous. Il était aussi content d'avoir pu participer à tout ça et rencontrer une personne aussi aimable et à l'écoute que Hael. Peut-être qu'il aurait l'occasion de le revoir un jour ...

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Dim 26 Avr 2015 - 22:37

Rien. Rien de rien de rien ! Mais qu'est ce que je fous ? D'puis quelques temps, j'fais absolument rien de particulier en fait à part vagabonder à droite à gauche, comme avant, en proposant d'temps en temps aux gens d'leur passer un « p'tit coup d'balai » ! Ah, elles sont belles, toutes mes promesses et prise de décisions et tout le tralala … même pas capable d'les tenir en fait. Même pas capable de m'prendre en main et d'aller jusqu'au bout pour venger P'pa et M'ma. Ils doivent vraiment être déçu tous les deux …. Et même l'chef des Chamans, il doit désespérer d'm'avoir parmi ses ouailles. Faut vraiment qu'j'me remue ! D'ailleurs, j'crois qu'y'a du remue ménage ces derniers temps, et moi, qui cherche même pas à savoir c'que c'est ni rien ! Aller, grandit un peu mon p'tit Toble ! Sinon, tu s'ras toujours un raté ! Personne te prendra au sérieux et tu finiras clochard ou un point ou même pire !
Brrrr, j'me donne des frissons à moi même avec tout ça. J'suis quand même dingue des fois ! Mais en même temps, j'préfère faire ça qu'me flageller, ça f'rait beaucoup plus mal et j'suis quand même pas timbré à ce point là ! … Bon … j'fais quoi maintenant ? J'essaye d'trouver l'grand chef ? Un autre chaman ? … Faudrait p't'être d'abord que j'retrouve Swiss, Yrrah et Nasha. A divaguer comme cela dans mes pensées, j'les ai encore une fois perdu ! J'vais finir par les attacher à moi … quoique … ça servirait pas à grand chose pour Yrrah et Nasha en fait … vu qu'ce sont des fantômes ! D'ailleurs, ils pourraient quand même faire un petit effort pour m'suivre. Ils ont pas à éviter les gens, eux !

YRRAAAAAAAAAAH, NAAAASHAAAAAA.... SWIIIIIIIIS …. VOUS ETES OU ?????OUHOUUUU J'VOUS ATTEND MOI !!!

Oh pardon M'sieur ….

DEPECHEZ VOUS ON A DES CHOSES A FAIRE !

Oups ..  désolée m'dame !

… j'devrai p't'être arrêter de tourner en rond en les appelant moi, j'suis en train d'bousculer tout le monde ! Allez, stop, j'bouge plus ! J'vais essayer encore une fois de les appeler puis après, tant pis hein, j'vais pas non plus leur courir après pendant je ne sais combien de temps.

HEHO LES AMIS J'SUIS LA !!!!

Hmmm … scusez moi … S'il vous plait ?

Hein ? Pardon pardon, désolé, vous pouvez passer, j'voulais pas vous déranger !

Euh … non non .. c'est bon .. je .. je voulais juste vous dire quelque chose … Vous etes chaman non ?

Euh … oui, pourquoi ?

Qu'est qu'il m'veut l'monsieur ? Et puis comment qu'il sait qu'j'suis chaman ? C'est pourtant pas marqué sur mon front …. enfin normalement, ça ne devrait pas être noté, parce que si ça l'est, c'est une mauvaise blague pas drôle !

Vous voyez …. j'ai … j'ai vu quelque chose d'étrange … avec une Ombre et une âme.

Une Ombre et une âme ?

Je ne sais pas trop ce qui s'est passé mais elles étaient toutes les deux là … l'Ombre et l'âme … Elles étaient en train d'se parler. Je ne sais pas ce qu'elles se disaient, mais l'âme n'avait pas l'air très rassurée.

Oh doucement doucement .. ; j'comprend rien là. Qu'est ce que vous me racontez ?

Bah je vous dis que l'âme, elle a soudain disparu comme si l'Ombre l'avait aspiré, mangé, englouti, avalé quoi ! C'est pourtant pas compliqué ce que je raconte ! Vous êtes aveugle, pas bouché cependant !

Du calme, c'est bon ! J'suis désolé !



Héé ? Vous êtes encore là ? … pff … vraiment mal poli d'partir comme ça sans prévenir ni même dire au revoir ! Il aurait pu au moins m'aider à essayer de retrouver les autres, c'monsieur.

TOOOOOBLEEEEEE ! OOOHOOO TOOOOBLEEE !

JE SUIS LA !!! LES AMIS !!! Vous étiez passé où ? J'ai pas arrêté d'vous appeler. Ca s'rait bien si vous évitiez d'vous perdre ou d'me perdre d'vue … j'suis d'jà assez doué tout seul pour pas retrouver mon ch'min sans qu'vous vous y mettiez aussi, vous croyez pas ?! Surtout qu'vous, vous voyez et qu'vous avez pas l'problème de d'voir éviter les gens, ni les murs ni d'vous casser la figure parce que vous avez pas vu les marches ou la rigole !

Oui... On est désolé Toble … on s'est emporté l'un contre l'autre et on a pas fait attention !

Mais c'est-y pas que P'tit lapin se rebelle et nous sermonne ? Elle est bien bonne celle-là !

Et toi tu ferais mieux de te taire oui ! J’vais réellement finir par demander à un maitre chaman ou même au Chef si j’peux me débarrasser de toi !

Oula, pas la peine de t’énerver comme ça !

Alors arrête de me provoquer, compris ?!

Hmmff

Bon … Pendant qu’j’vous chercher, y’a quelqu’un qui m’a abordé et parlé d’choses étranges avec des Ombres et des âmes …. Vous avez entendu parler d’truc dans l’genre ?

Quel genre ? Quelles choses étranges ?

Bah … j’ai pas tout compris mais apparemment, y’a une Ombre qui aurait mangé une âme ou quelque chose dans cette veine.

Une ombre qui mange une âme ? C’est la première fois que j’entends ça … C’est étrange en effet … Surtout qu’en ce moment, d’après ce que j’ai compris, y’a une grande rencontre entre les Ombres et les Chamans.

Purée … Comment qu’ils font à chaque fois pour être au courant d’pleins trucs sur presque tout, et encore plus sur des informations que j’devrai connaître ! J’suis chaman et j’suis même pas au courant des rencontres organisées avec elles dans l’lot !

Vous savez c’est où, qu’elle a lieu, la rencontre ? J’pense que ça s’rait bien d’aller y faire un tour du coup pour vérifier cette histoire. On n’invente quand même pas tous les jours de telles visions juste pour le plaisir … d’ailleurs … comment qu’le gars, il a pu voir l’âme ? Normalement, les gens, ils les voient pas, les âmes …

C’était peut être lui-même une âme, ça expliquerait comment il a pu assister à toute la scène.

Ah oui, pas bête ça ! J’ai pas eu le temps de lui demander … et puis pour moi, quand vous me parler, je fais aucune différence entre les âmes, les esprits et les hommes. C’est juste une voix comme une autre.



Enfin, nous voilà en chemin. Ca fait du bien de faire quelque chose de vrai, d’important ! Bon, on sait pas vraiment si ça va mener quelque part, mais au moins, j’aurais tenté quelque chose. Et vu qu’ce sont des rencontres entre Ombres et Chamans, c’est certain que j’verrai d’autres chamans … ça pourra pas m’faire d’mal d’essayer d’faire un peu plus connaissance avec des gens qui ont les même capacités que moi.



Allez, on est arrivé apparemment. J’sais pas trop c’que j’dois faire moi maintenant. P’t’être écouter, traîner à droite à gauche et tout et demander aussi à Yrrah et Nasha d'ouvrir l'oeil pour moi, d'observer et d'me prévenir s'il y a quelque chose de pas normal, de louche. Bon .. ; déjà … faudrait savoir c'qui est normal ou pas mais bon, ça, ça serait pour une prochaine fois !

Ok les amis ! Alors on va faire comme ça !

Euh … Toble … comme quoi ?

Ah pardon ! Désolé … j'l'ai pas pensé à haute voix, c'pour ça. J'disais donc .. Nasha, Yrrah, Swiss, vous, vous allez observer pour moi, voir si vous apercevez quelque chose ou quelqu'un de bizarre, qui agit étrangement ou même qui bouffe une âme. Pendant c'temps là, moi, j'vais essayer d'aller parler à des gens, pour m'renseigner, d'accord ?

C'est très bien ça, oui ! A tout à l'heure !

Bon … me mêler à des gens … pourquoi qu'j'ai dis qu'j'faisais ça moi ! Tout l'monde sait pourtant qu'jsuis vraiment mais alors vraiment pas doué pour m'taper la discut' avec les autres êtres humains ! Même à mon balais, j'ai du mal à m'adresser des fois ! Enfin ! Jetes toi à l'eau mon p'tit Toble ! … Et racle toi un peu la gorge avant !

Hm ..grrffgr … Scusez moi ! Dites … euh … tout s'passe bien ici ? Y'a pas d'truc étrange ...genre … euh … j'sais pas moi … comme des âmes qui s'raient moins nombreuses .. ; ou bien des Ombres qu'auraient soudain pris du poids alors qu'ils mangent pas plus que d'habitude ? Non ? … rien ? … Vraiment ? … Z'êtes sur ? … Réfléchissez y pendant quelques secondes, allez-y, cherchez bien. J'suis sur qu'vous pouvez vous rappeler d'quelque chose !

Humm … maintenant qu'vous l'dites … c'est vrai qu'j'ai noté quelque chose de bizarre … D'puis quelque temps … j'connais une des Ombres qui ronfle dans son sommeil alors qu'avant, elle le f'sait jamais ! Et puis, y'a cette âme qu'arrête pas d'éternuer ! Comment qu'c'est possible qu'une âme éternue, hein ? Vous pouvez me le dire ? C'pas normal ! C'comme l'autre âme qu'arrête pas d'jouer faux du violon ou l'Ombre qui ferment tous les volets à chaque fois qu'on les ouvre ! On n'est pas nyctalope nous !

Euh …. aah .. ; euh, on m'appelle, j'suis désolé, j'dois filer !

Oulala mandieu mais c'était qui c'gars ? Apparemment, c'lui qu'à mangé une âme avariée, c'pas possible, même moi j'suis pas aussi idiot! J'aurai jamais du poser la question comme ça … En tout cas, d'parler d'bouffe, ça m'a donné faim ! Raaah mais non ! J'oubliais, y'a rien à bouffer les Ombres !

AAAHHH J'VAIS CREVER DE FAIM !!!

Pourquoi dis-tu ça petit homme ? Si tu as faim, tu n'as qu'à manger une âme ou une autre personne, non ?

Hein ?? Quoi ? Manger …. RAAAAAAH IL VEUT M'MANGER !!! AU S'COUR !! FUYONS !!!! J'VEUX PAS MOURIR MANGER, NAN PITIE !! VOUS ETES TOUS DES SAUVAGES, DES SAUVAGES, MEME PAS DES ETRES HUMAINS … DES SAUVAGES … DES SAUVAGES !

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Lun 27 Avr 2015 - 2:38

Le Génie jouait fichtrement bien ! Mais je ne devais pas trop mal me débrouiller non plus puisqu'il faisait une tête digne d'un détective réfléchissant à une affaire mille fois trop compliquée pour lui. En même temps, il avait l'habitue de surjouer toutes ses émotions… Il fallait dire que l'aide d'Oda, qui semblait se prêter à l'exercice avec un amusement très mal dissimulé, n'était pas négligeable dans ma réussite. Ce n'était pas moi qui serait parvenu à vaincre le bonhomme bleu sorti d'une lampe à huile.

- Bigre ! Non d'un vieux bigorneau plongé dans une marmite de cyanure ! Tu m'en bouche un coin !

En disant cela, le Génie avait revêtu une allure de Sorcier telle qu'on pouvait l'imaginer dans des contes pour enfants, le chapeau pointu étant de mise avec quelques verrues… Charmant…

Le bonhomme bleu leva une main et fit un geste vague de la main. Alors, le cavalier se redressa sur son cheval avant de s'exclamer :

- Pour la Gloire de notre Roy !

Il avança de quelques cases sans paterne précis avant de commencer à lutter durement face à un de mes pions. Ahurissant. Les deux pièces d'échec se lançaient des répliques tout en combattant :

- Tu vas voir, gredin !

- Messire Gontrand ! Encore vous ! Je vais vous faire ravaler votre fierté !

- Vous ne sauriez faire la moitié de ce que vous prétendez misérable !

- Aha ! On fait moins le malin à présent !

Le pion venait de mettre à terre (ou à plateau, je ne savais pas bien… ) le cavalier qui luttait désespérément pour sa vie. Soudain, ma pièce enfonça sa pique dans la poitrine de son adversaire et celui-ci disparut en poussière dans un dernier râle.

Je levai les bras avec exaspération.

- Mais Génie ! Ton jeu n'a aucun sens !

- Serais-tu en train de nier le mérite de tes braves soldats, Messire Azraeth ? La victoire risque de me revenir ! Ahahaha !

Le Génie tendis une coupe en or sortie de nul part à sa droite et une sorte de page à la peau étonnamment bleue et un bandeau devant les yeux se mit à verser du vin complètement à côté. Corrigeant l'emplacement de son récipient pour qu'il concorde avec le jet de liquide, le Génie du lancer en urgence ses remerciements à celui qui le servait sans quoi le liquide aurait continué de déborder de la coupe pendant fort longtemps.

- Et moi qui suis pour l'égalité entre les idiots et les aveugles… Malheureusement, ce gamin est consternant ! Incapable de servir droit ! À croire qu'il ne voit pas ou il va verser !

- Mais… Génie… !

Et le Génie se mit à se moucher. Je savais qu'il allait encore me faire son sketch selon lequel il était allergique aux protestation et comme d'habitude cela m'aurait tiré un sourire. Mais un bruit dans les feuillages de la forêt où nous nous trouvions interrompis notre moment de tranquillité. Il fallait dire qu'avec l'aide du Génie je devais être le seul idiot de ces terres à imaginer passer un moment tranquille au beau milieu de l'Antre des marais. Mais cela faisait plusieurs temps que la cérémonie fêtant l'Aether de la vie mise en place par la Tribu Raoni avait eu lieu et je n'avais trouvé aucun bonne raison d'aller ailleurs. Je vivais depuis presque une semaine au beau milieu de l'endroit agréablement bercé par les chants et bruits de feuillages dont étaient responsables les esprits défunts d'animaux qui hantaient les lieux. Il était d'ailleurs amusant de constater comme le monde changeait radicalement pour les yeux d'un chaman. Les esprits faisant généralement fi du monde normal, ils pouvaient égailler un endroit pourtant habituellement oppressant ou au contraire rendre inquiétant le lieu le plus tranquille.

Mais ici, le bruit n'était pas un léger bruissement ni un petit cri mélodieux. Non. Il s'agissait clairement d'un mouvement suspect.

- Az… me glissa rapidement Oda.

Je compris aussitôt le message. Tendant la main vers l'esprit tout en restant alerte, j'effectuais immédiatement la fusion. Et mon entraînement des dernières semaines porta ses fruits puisque celle-ci fut à la fois rapide et efficace, sans le moindre accroc.

Ma conscience fut englobée dans une autre et sembla se transformer.

Toujours alerte, mon regard parcourait les feuillages autour de moi sans que mon corps ne fasse de mouvement inutile qui risquerait d'alerter un intrus quelconque.

Soudain, alors que je commençais à envisager de sonder mon environnement à l'aide de ma maîtrise de l'eau, les feuillages recommencèrent de s'agiter et finalement un jeune garçon bien bâtit se présenta tout essoufflé.

Il releva les yeux rapidement et je reconnaissais le jeune Ian dont j'avais fais la connaissance durant les festivités organisées par la Tribu Raoni dont il faisait d'ailleurs partie.

- C'est affreux ! Elle est là-bas ! Je…

Soudain, le Génie, qui s'était réfugié un moment dans son réceptacle, ressortit et brandit une chaise sur laquelle il fit asseoir le jeune chaman. Il sortit un marteau, frappa la tête du pauvre Ian qui, trop perturbé, ne parvenait pas à dire un mot, avant de se pencher et d'écouter la poitrine du jeune adulte avec un oreille surdimensionnée. Enfin, il se releva et se tourna vers moi. En ce simple pivotement, une blouse et des instruments incompréhensibles étaient respectivement apparu sur son corps et sa tête. Il me lança un regard suspicieux qui n'avait aucun sens en l'instant présent avant de s'exclamer :

- Je crois que cet enfant a un cancer des poumons.

Tranquillement, je m'approchai et repoussais le Génie sans ménagement. Il ne protesta pas. Il savait que je n'étais pas tout à fait Azraeth en cet instant. Mes yeux complètement illuminés par une lumière bleue, je m'accroupis pour me mettre au niveau du visage du jeune chaman avant de lui demander ce qui n'allait pas.
- C'est cette Ombre… Elle était en train de manger l'Ashya'n de cet homme !

- Tu as l'air traumatisé. Commence par respirer tranquillement.

Et pendant qu'il suivait mes conseils et commençait à respirer profondément, je fis circuler tranquillement le flux d'eau dans son corps pour le calmer. Un mouvement de main ondulant de gauche à droite suffisait à cela. Au bout de quelques minutes à peine, sa respirations reprit un rythme normal et il semblait reprendre des couleurs.

- Bien. À présent explique-moi ce que sont une Ombre et l'Ashya'n.

- Oh mon Dieu Azraeth ! Je suis si content de te voir ! C'était une vision d'horreur ! Mais j'oubliais que tu n'étais encore qu'un chaman qui n'en était pas un. Je vais t'expliquer tout cela.

Il releva la tête doucement tout en basculant son dos contre l'illusion du Génie ce qui lui donnait un semblant de détente. Il me regarda alors et commença :

- Les Ombres sont le résultat du suicide d'un être vivant. Punies par les Aethers de la Vie et de la Mort, elles consacre leur semblant de vie à servir ce qu'elles ont bafoué dans l'espoir d'obtenir pénitence : la Vie et la Mort. Elle n'ont plus de corps véritablement tangible et sont totalement dénuées de sentiments autre qu'une forme de noir intérieur qui ronge leur existence comme la sangsue s'acharne sur sa proie. Elles sont chargé entre autre de s'occuper des Ashya'n. L'Ashya'n est le nom qu'on m'a enseigné pour désigner cette essence qui donne vie à chacun des corps. En fait il s'agit comme d'une sorte de lien infiniment puissant qui permet au corps et à l'Esprit de se conjuguer pour co-exister et former l'être vivant. C'est une essence unique. Lorsqu'un être meurt, elle est récupérer pour permettre à un corps de faire naître un nouvel esprit. C'est ainsi qu'on insuffle la vie aux nouveaux nés. Mais si…

Il fut alors prit de spasmes et je dus de nouveau travailler sur son énergie à travers le flux d'eau qui l'alimentait pour le calmer.

- Respire Ian. Qu'as-tu vu ?

- C'était noir… Noir comme la mort… Et ça avait ces yeux… Ceux du plus sombre des démons… Et c'était penché au-dessus de cet homme sur le point de mourir… Et cette boule lumineuse… L'Ashya'n… Qui s'échappait du corps de l'homme, s'en approchant comme dans le but de se faire avaler… J'ai sentis l'angoisse et la terreur envahir l'air… Les esprits hurlaient !

- Ian ! De quoi s'agissait-il ??

- D'une Ombre ! se mit-il soudain à hurler.

Et le jeune adulte se mit à sangloter, perdu dans les méandres de sa mémoire et envahit par la peur.

Me relevant, je me tournai vers le Génie. Avant d'avoir dit quoi que ce soit, le bonhomme bleu me regarda avec un regard sévère et lança :

- Non non non Az ! C'est hors de question ! N'y pense pas une seule…

Mais ma décision était déjà prise.

- On y va, Génie.

- Attends ! Tu ne sais même pas où c'est ! Pourquoi veux-tu t'y rendre ?

Me tournant vers le jeune Ian, je lui lançai de cette voix provenue du plus profond des abysses océaniques et teintée du cristallin de l'eau :

- J'ai pour raison de vivre celle d'apporter autant que possible mon aide dans ce monde. Ce que tu me décris semble très grave. Il me faut voir ça de mes yeux et tenter d'en avertir le Suprème de l'Au-delà au plus vite.

Le jeune homme sembla fasciné et très impressionné. Il fallait dire que j'étais bien plus empli de courage et de volonté qu'Azraeth.

- Dans ce cas, laisse-moi au moins t'indiquer la direction à prendre pour espérer retrouver cette abomination. Quand je l'ai surprise, je crois que je lui ai fais peur, mais elle va revenir chercher ce qu'elle voulait, c'est certain ! Oh et… Tiens !

Il sortit de sa poche un morceau de parchemin avec d'étrange symboles tracés dessus.

- La Tribu Raoni en tant que disciples de l'Aether de la Vie se méfie des messagers de la Mort. Ceci devrait te protéger de cette abomination si elle décide de t'attaquer. N'hésite pas à l'apposer au sol en cas de besoin.

Je me saisi rapidement du cadeau de Ian avant de le remercier, le regard déjà plongé vaguement dans la direction qu'il m'avait indiqué.

- Merci Ian. J'espère te revoir dans un futur proche. À présent, je dois te laisser et accomplir mon devoir.

- Au revoir, Chaman qui n'en est pas un. Ce sera avec plaisir que je t'accueillerai de nouveau dans notre Tribu !



Il était là, comme me l'avait décrit Ian. Aussitôt arrivé, je regrettais d'être venu. Il fallait dire que la fusion ne pouvait durer plus longtemps et que j'avais été obligé de délaisser notre état d'unifiés pour ma véritable personnalité. Et j'étais à présent bien plus conscient du danger. Mais la raison ne m'avait pas quitté pour autant et puisque j'étais là, faire marche arrière n'aurait pas eu de sens. Bien que ce n'était pas tout à fait moi qui avait parlé à Ian, je ne reniais pas mes convictions d'apporter solutions bénéfiques à tout problèmes et celui-ci méritais que je fasse preuve de courage.

Et devant moi, à quelques mètres seulement, au-delà des feuillages, en plein milieu d'une clairière se trouvait cet homme, allongé, à l'agonie. Il semblait rester en vie presque contre son gré et je comprenais à présent que ce n'était que parce qu'il attendait qu'une ombre vienne le libérer…

Soudain, une forme noire apparut à l'autre bout du cercle d'herbe baigné dans la Lumière, libéré de la cime ombrageuse des arbres. Prudente, elle se mouvait doucement à travers les noires jumelles étalées au sol des différents éléments du décor. Elle se rapprocha lentement et finalement sortit de l'ombre pour s'approcher du corps toujours râlant.

Mon corps frissonnais. L'aura de terreur qui emplissait l'environnement était effroyable. Et celle qui ne devait être assurément une Ombre déchirée et en perdition laissait de ce qui semblait être sa bouche s'échapper un râle rauque et menaçant. C'était comme si la raison de vivre de cette créature était si malveillante qu'elle n'était plus capable de retenir cet puissance maléfique en elle et la laissait s'écouler jusqu'à atteindre le cœur et la vie qui l'entourait.

Alors elle se pencha au-dessus du pauvre mourant et soudain il y eut comme un éclair silencieux transperçant le monde. Les Esprits tout autour se mirent à projeter une sorte de cri de douleur sans pourtant que le moindre son ne traverse l'air, comme une sorte de sensation incompréhensible et pourtant paralysante. J'en étais terrorisé. Et tandis qu'une boule lumineuse s'échappait du corps mort pour s'approcher de plus en plus de cette affreuse bouche qui semblait être la seule forme définie de cette créature, le cri s'intensifia au point que j'avais de plus en plus de mal à me concentrer sur mes différents sens. Ma vue commençait à se déformer, mon ouïe à me faire entendre des sons inexistants et absurdes et je me sentais vaseux et retourné.

Néanmoins je parvins à distinguer clairement le moment ou cette boule lumineuse fut happée par la forme ténébreuse. L'explosion du cri fut si puissante qu'une douleur traversa mon corps jusqu'à pénétrer mon cœur. Jamais une telle douleur ne m'avait jusqu'alors atteinte et aujourd'hui je ressentais quelque chose de bien au-delà de la douleur. Comme si je venais de traverser une dimension qui me dépassait, une dimension que seuls les Aether ne pouvaient comprendre. Cette douleur semblait traverser mon âme plus que mon corps et c'était mille fois plus douloureux tout en étant incomparable…

Mais la vision d'horreur, ce corps se mourant et les Esprits hurlant, me rattrapa et, finalement, je revins dans le monde réel pour me faire rattraper par la peur incontrôlable qui avait depuis longtemps déjà envahit mon esprit. Et mes tremblement durent attirer l'attention de l'Ombre puisqu'elle tourna la tête vers ma cachette. J'eus alors un mouvement de recul, purement terrorisé, et cela suffit à ce qu'elle me trouve.

Oda parvint à cet instant à se libérer du cri des Esprits dont il avait fait lui-même partie et il fut plus pragmatique que moi en se saisissant de la protection que m'avait offerte Ian. Il le déposa rapidement au sol et une barrière magique apparut autour de nous. L'Ombre la percuta alors de plein fouet et disparue dans un éclair.

- Que… Que s'est-il passé ? parvins-je à articuler.

- Le sort de Raoni l'a téléportée au loin. Mais les Ombre sont capables de traverser les ténèbres en un instant. Il ne faut pas rester là. Dépêches-toi, Az.

La peu me donnant des ailes, je ne me fis pas prié plus longtemps et me mis à traverser fourrés et broussailles sans ménagement pour m'éloigner au plus vite de cet endroit.

Et au fur et à mesure que je m'approchai de la fin de l'Antre des marais, ma conscience laissa s'envoler mes sentiments les plus primaires au profit de ma raison. Il fallait que je prévienne Jun Taiji, le plus important des Chamans, de ce que je venais de voir.


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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 27 Avr 2015 - 23:44

J'étais dans l'Antre des Damnés. Les conflits entre Chamans et Ombres, en réalité, m'intéressaient peu. Je n'en avais que faire car les probabilités m'indiquaient que cette « tension » se réglerait d'elle-même. Oh je l'y aiderai quelque peu mais cela ne me préoccupait pas. Ce que les probabilités refusaient de me dire, par contre, c'était la position de Mitsuko. Et cela m'énervait considérablement. C'était comme si ma magie refusait de coopérer en ce qui la concernait. Elle ne m'avait jamais rien caché. Ses frasques avec son mari avaient été la cause de bien des tourments pour moi, tout comme sa relation platonique avec mon double. Pourtant, malgré la torture qu'elle savait m'infliger, jamais elle ne s'était dérobée à ma vision. A présent, les choses étaient différentes et m'inquiétaient. Malheureusement, même les Esprits semblaient être muets à son sujet. Je savais qu'il y avait un moyen de la trouver mais ce moyen était bien pire que de s'introduire dans le Royaume des Abîmes. C'était d'ailleurs par lui que je passerai car je ne pouvais décemment pas me rendre au Manoir Taiji par la porte principale. Depuis des siècles et des siècles, un couloir du Manoir menait au Royaume, un couloir condamné en théorie mais la Maîtresse des Lieux et ses descendantes possédaient le plus souvent un don utile pour ce genre de petits tracas : l'immatérialité. Oh elle ne devait pas s'y aventurer, bien que je savais de source sûre qu'elle l'avait fait pour je ne sais quoi lorsque j'avais commencé à réunir le Cristal Maître. Mais si le Manoir Taiji était relié au monde des Ombres, ce n'était sans doute guère pour rien. Il y avait une raison car depuis des millénaires, aucun Esprit de la Mort n'avait pris la peine de réellement condamné le passage. Et comment auraient-ils pu faire de toute façon ? Je finis par soupirer. La connaissance que je possédais de l'existence de ce passage était une aubaine aujourd'hui, je ne pouvais le nier. Aussi, c'est sous la forme d'un esprit que je me rendis dans les lieux, laissant les Chamans que j'avais envoyé régler les soucis diplomatiques. Je ne serai plus Maître des Esprits encore longtemps. Je devais trouver une personne digne de me remplacer. Le problème était mon exigence. N'importe quel homme ou femme ne pourrait avoir le privilège d'obtenir mon estime. Elle se gagnait difficilement, aussi parce que je devenais de plus en plus compliqué à satisfaire. Mon existence était longue, aussi, le manque de connaissances de certains me donnait simplement la nausée.

« Je ne vous attendais pas. ». Agnus Dei. Je repris une forme humaine avant de sourire. « Oh vraiment ? Je pensais vous avoir envoyé un carton d'invitation pourtant. Il a dû se perdre sur le chemin, comme certaines de vos Ombres se sont perdues près de mon Phare. ». La vision des probabilités et le contrôle des esprits étaient des sources importantes d'informations. J'étais devenu l'un de ces hommes à savoir parfaitement tout ce qui se passait dans le monde sans problèmes... à l'exception des migraines et des insomnies. Néanmoins, je n'avais pas de temps à perdre avec cet homme. Nous avions beaucoup bavardé par le passé lorsque j'étais gardien du sceau du rêve. A présent, nous n'avions plus rien à nous dire, du moins, de mon point de vue. Je finis par lui murmurer. « Je serai vous, je retournerai gentiment à mes occupations. Je ne viens pas pour le plaisir de visiter le Royaume des Abîmes. Je me rend au Manoir Taiji. Vos histoires ne m'intéressent pas. Surtout que... ah oui, j'ai un petit secret à vous confier mon cher. ». Je m'approchai de lui. C'était si jouissif dans un sens. Tout bas, je lui chuchotai mon devenir, avant de lui décrocher mon plus beau sourire. Je conclus. « Nous nous reverrons donc plus tard mon cher. ». C'était une vérité assassine quelque part. Le moi du futur avait joué avec le temps, sans que son comportement ne soit préjudiciable à la véritable ligne du Destin. De ce fait, même pas Æther, j'étais déjà vénéré par plusieurs races. Mon évolution se ferait rapidement par ce simple fait. Un coup de génie de ma part en quelque sorte, un cadeau de cet Æther que tous connaissaient sous le nom d'Ezechyel, mon véritable prénom, lorsque, dans des temps reculés, j'étais un gardien éternel de l'Au Delà. Je finis par rire, m'éloignant tout en reprenant une forme spectrale. Tout ceci était intéressant. Il ne me restait plus qu'à trouver Mitsuko et à réussir l'élévation.

Le passage qui relié le Manoir Taiji et le Royaume des Abîmes ne se fit pas capricieux. J'avais vécu dans la demeure si longtemps qu'elle m'acceptait sans problème. Ce n'était pas le cas de tous ceux qui pénétraient ici. La maison était meurtrière envers ceux qui essayaient de pénétrer sans autorisation entre ses murs. La propriétaire devait être là mais je n'en avais que faire. Occupée, elle ne me repérerait pas avant un moment et lorsqu'elle voudrait me trouver, j'aurai déjà disparu. Je finis par déboucher sur la salle dans laquelle je voulais me rendre : la salle des miroirs. Ce n'était pas Aria qui l'avait mise en place mais ma blonde disparu. Une énorme pièce où plus d'une centaine de glaces se trouvaient accrochés aux murs : une pour chaque Taiji. D'ici, l'on pouvait savoir où chacun se situait et ce qu'il faisait au moment même. Je m'approchais du plus grand miroir Chacun d'entre eux étaient proportionnels à la puissance de celui à qui il renvoyait. Je fermai les yeux un moment avant de fixer mon reflet qui ne tarda pas à disparaître pour laisser à ma vision le plaisir de la silhouette de celle que je cherchais. Quelque chose retint mon attention et je compris pourquoi ma magie n'avait guère d'effet en ce qui la concernait. Mitsuko était humaine. Cela se voyait, c'était une évidence. Elle manquait de force, elle manquait d'agilité, elle semblait troubler. Cela ne lui ressemblait pas et c'était la seule explication. La jeune femme se situait près du lac de la transparence. Mon sourire s'agrandit. Ma quête touchait à sa fin.

Un raclement de gorge se fit entendre. « Hé bien, voici une visite impromptue. ». La voix de l'homme n'avait pas changé et, vu son âge, elle ne changerait jamais. Seth, le majordome de Mitsuko me fixait de son unique œil. Je lui répondis avec  un sourire amusé. « Je vois que ta liberté ne fut que de courte durée. Comment a-t-elle réussi à t'enchaîner de nouveau à ces murs ? Je trouve cela dommage. Tu étais bien mieux hors de cette vieille demeure poussiéreuse. ». « Vieille oui, poussiéreuse, je veille à ce qu'elle ne le soit pas. ». L'idée germa dans mon esprit à ce moment précis. Seth avait décidé de servir la Déesse mais la Démone l'avait enchaîné de nouveau au manoir. Comment ? Je n'en savais rien. Seulement, j'avais le pouvoir de changer les choses. Cet homme avait déjà mon estime et sa connaissance du monde des morts était grande. « Seth. Je sais que tu portes bien plus mon double en ton cœur que moi mais j'ai une proposition à te faire qui déjouera le piège de la propriétaire des lieux. ». « Hum. Je t'écoute mais sache que son courroux risque d'être grand. ». Je ris. « Son courroux ? ». C'était amusant car, par le passé, j'aurai sans doute remis en question ma décision. A présent, je m'en fichais royalement. « J'aimerai bien qu'elle essaye de me trahir une nouvelle fois pour voir ce qu'il en résulterait, crois moi. Malheureusement, je n'ai plus le temps de jouer avec elle. De ce fait, si tu es prêt, toi, à t'exposer à son courroux, notre affaire pourra être conclue. ». « Et de quoi s'agit-il ? ». « Du trône des Chamans. Oh bien sûr, il faudra que je te transforme... et que je t'initie. Seulement, vu tes qualités, je suppose que cela ira vite. ». « Et si tu me donnes ton trône, que prendras-tu en échange ? ». Je souris. « Oh, ne t'en fais pas, je resterai ton supérieur quoi qu'il advienne. ». Et pas que le sien.

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