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 [LDC Rehla] Histoire de vengeance

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Sam 07 Nov 2015, 17:26

Histoire de vengeance


[LDC Rehla] Histoire de vengeance  Lieu_r10

« Par Ezechyel, qu’est-ce que cette créature ? Elle est … » Le vieil homme eut un hoquet sec et dédaigneux, satisfait d’avoir su attiser les commentaires impressionnés de son fils mais froid et distant par caractère. « Je l’ignore. Je me fiche complétement de savoir ce qu’elle est. Elle m’est utile et c’est bien la seule chose qui importe. » répondit-il tout bas de sa voix éraillée et basse. « Grâce à elle, nous aurons votre vengeance. » Jacob retint son souffle une seconde, avant de soupirer. « Père … » - « Silence. » Le sujet paraissait tabou. « Ils méritent de souffrir, comme nous autrefois. » - « Ce n’était pas de sa faute. » - « Bien sûr que si ! » S’il en avait eu la force, il aurait certainement hurlé. A défaut, son expression et son ton suffisaient à trahir la haine et la rancune qu’il trainait derrière lui depuis de nombreuses années, comme de mauvaises amies. « Bientôt, nous serons quittes. L'équilibre sera rétabli.» - « Elles ne reviendront pas. » - « Le sang versé en offrande à leur mort injustifiée les apaisera. » - « Tu sais bien que non. Elles n’étaient pas comme ça. Il n’y a que toi qui réclame le prix d’une offense jamais commise. » - « Il savait ! » Jacob resta muet, incapable de rétorquer quoi que ce soit. « Il devait avoir des raisons de se taire. » - « Aucune excuse ne sera bonne. Cet homme … et tous les gens qui lui ressemblent … Ils doivent payer. Si tu n’es pas d’accord avec ça, tu n’as qu’à rester ici. Pour ma part, je m’en vais accomplir un dessein plus grand. » - « Tu n’es même pas certain de ce qu’ils sont ! » - «  Des lâches ! C’est amplement suffisant. » - « Père … » C’était trop tard. Le vieil homme était parti. Bientôt, il emporterait sa bête et marcherait sur Lua Eyael. Jacob se pencha prudemment en avant, le temps de jeter un nouveau coup d’œil à la créature, enchaînée plus bas. Elle feula, grogna et se débattit dès qu’elle aperçut l’intrus. Jacob recula de quelques pas, le cœur battant. « Qu’est-ce c’est mais qu’est-ce que c’est. » Il n’avait jamais rien vu de pareil. L’animal aurait pu être beau, s’il n’avait pas la gueule déformée dans des expressions de rage et de furie. Il ressemblait à un immense chat aux yeux jaunes, à ceci près qu’ils avaient six pattes, deux arrières et quatre avants, et qu’il semblait regorger d’une puissance malsaine et puissante. « Père ! » cria-t-il en entendant le verrou tiré. Le vieil homme était arrivé en bas et venait chercher cette chose, qu’il gardait enfermé depuis des années et des années, dans l’espoir qu’elle soit assez grosse et féroce pour réaliser ses projets délirants et lugubres. Ce jour était arrivée. Son merveilleux monstre, comme il l’appelait, était un géant aux crocs acérés, à la gueule assez grande pour engloutir deux hommes d’un même temps. Il ferait un carnage. Il en était certain et l’idée le ravissait au plus haut point.

Le vieil homme ne connaissait pas grand-chose à la race des Rehlas. Il ignorait même que le peuple avait un nom. Il n’avait pour lui que son passé et sa colère. Il y a longtemps, sa femme et sa fille étaient mortes, brûlées vives dans le petit village haut perché dans les Montagnes où la petite famille vivait, attaqué par des brigands qui avaient un peu trop le goût du sang. Un homme avait tenté de le consoler, de lui venir en aide, après le drame auquel il avait réchappé avec son fils, pour avoir été absents à ce moment-là. Cet étranger lui avait dit, par sympathie, mégarde ou bêtise, qu’il avait vu ce qui allait arriver mais qu’il n’avait rien pu faire. Ces paroles, dans l’esprit d’un mari rendu fou par la douleur, résonnèrent avec cynisme. Il se mit à pourchasser et tuer toutes les personnes qui avaient le don de voyance, avant de tomber sur de nouvelles informations, parlant d’un groupe qui voyaient, qui savaient. C’était contre ces gens-là qu’il en avait à présent. « Bonne chance, mon merveilleux monstre. » souffla-t-il en libérant la créature aux pieds des Montagnes Blanches. Un léger sourire aux lèvres, le premier depuis des lustres, il regarda la bête s’éloigner vers les Forêts Bleues, priant silencieusement pour qu’elle fasse le plus de dégât possible. Affamée, la créature filait droit sur les Tanières, humant le parfum des Töh Taureaux qui feraient un repas somptueux à ses yeux. La Tour de Chimaria et ses veilleurs virent la menace et prévinrent immédiatement le Sin Luxinreïs.


Explications



Vous ne pouvez pas vous en prendre au vieil homme, seulement à sa créature, qui est trop forte et endurante pour être tuée. Votre but est de blesser et repousser ce gros chat à six pattes, qui file droit les Tanières pour faire la peau aux Töh Taureaux et, ensuite, rejoindre Lua Eyael pour continuer son repas avec des Rehlas. La Tour de Chimaria voit l'attaque (au sens Rehla du terme, puis normal) et prévient Caleb, qui fait dépêcher des volontaires pour protéger le royaume. Voilà ! Evitez de faire mourir de pauvres Töh Taureaux, mon petit cœur fragile ne le supporterait pas. Des Rehlas aussi idéalement mais après, je me baserai sur les posts existants pour conclure, vous avez donc quartiers libres, à ceci près : on ne tue pas le monstre !



Nombre de mots : 900 mots minimum

Gains

■ Pour 900 mots :
  • 1 point de spécialité au choix.
■ Pour 1800 mots ::
  • 2 points de spécialité au choix

Attention : Seuls les Rehlas ou les individus possédant un compagnon Rehla peuvent participer. Vous avez jusqu'au  07 décembre.

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Dim 08 Nov 2015, 16:20

« Tu dois venir, Nuitée. » Un appel, un ordre. Nuitée se tenait devant le portail de téléportation, immobile. Un membre éloigné de sa famille l'avait appelée à la rescousse de Lua Eyael, le fief des rehlas où elle n'avait jamais mis les pieds. Nuitée ne se sentait pas particulièrement liée à ce lieu car depuis qu'elle était partie du cocon familial, elle n'avait plus fréquenté les êtres qui lui ressemblaient. Elle avait vécu en se persuadant d'être d'une nature différente, sans personne pour lui dire le contraire car rares étaient ceux qui connaissaient l'existence des rehlas. Mais Farann, lui, s'était attaché à elle comme s'il pensait l'aider par sa simple bienveillance. Il prenait souvent de ses nouvelles et allait la voir quand il le pouvait : il savait qu'il était presque sa seule famille, désormais. Mais Nuitée avait toujours perçu son attention comme un poids, comme une interdiction d'oublier les souffrances. Et maintenant, il lui demandait de mettre sa vie en danger pour une cause qui, bien qu'elle ne la laissait pas indifférente, était bien éloignée de sa vie. « Tu manies l'arc comme personne, je le sais. Tu seras utile pour nous défendre contre l'ombre qui se déplace vers notre cité. Je te le demande au nom de la famille. » Nuitée lui lança un regard noir, outrée qu'il puisse invoquer la chose qui avait causé, selon elle, tous ses maux. Elle hésita longtemps mais Hayina, elle, ne l'avait pas entendu de cette oreille et la convint d'accompagner Farann à Lua Eyael : l'orisha faisait partie intégrante de sa vie et ses conseils lui étaient toujours précieux. Cette rencontre ayant eu lieu sous son toit, elle avait son mot à dire. Alors la rehla s'y plia : elle devait mettre ses émotions négatives de côté et respecter son devoir. Sans un mot d'au revoir, elle accompagna ce dernier dans le portail jusqu'à la cité des astres.

Quand le duo arriva dans un campement de la forêt bleue, tout était sans dessus-dessous. Alors que Nuitée suivait Farann sans savoir quoi faire, elle regarda tous ces esprits perturbés s'amasser à l'entrée du campement. Il était sur les hauteurs de la forêt, là où rien ne passait inaperçu. Quand Nuitée regarda en direction de Lua Eyael, elle vit une immense tour qu'elle ne connaissait pas : elle semblait être grouillante d'activité, un feu faisant rage en son sommet. Mais Farann l'avait emmenée dans un lieu plus près de la forêt que celui où le plus gros des forces était certainement rassemblé. Et quand elle se tourna de l'autre côté, au loin, un mouvement se frayait un passage parmi les arbres à une vitesse folle. C'était effrayant, même vu de loin.
« Farann, qu'est-ce que c'est...? » Son oncle haussa les épaules en signe d'ignorance et continua son chemin en parlant avec des inconnus. Nuitée était entourée de gens inconnus dans un lieu où elle n'avait jamais mis les pieds, tout ça en présence d'une menace certaine. Cela ne lui plaisait pas mais elle se résignait en repensant aux conseils de l'orisha qui l'avait prise sous son aile. Son oncle l'emmena jusqu'à un groupe d'archers. Ils semblaient tous sûrs d'eux, ou... plus qu'elle, dans tous les cas. Farann lui donna un arc, un carquois et s'en alla aussitôt en la laissant seule. « Où est-ce que tu vas comme ça ?! » Son oncle se retourna en même temps que les inconnus avec lesquels il était resté depuis le début.  « Ne t'inquiète pas, je vais juste là-bas. On va partir en premier. Reste près de Miracus, il te guidera ! » Ce dernier avait désigné un rehla près d'elle. Il lui sourit quand elle lui jeta un regard, mais son sourire était froid, lui apportant peu de réconfort. Autour d'elle, les choses prenaient forme : des groupes se rassemblaient, des rehlas venaient par téléportation ou autres moyens magiques, les rangs grossissaient. C'était la première fois que Nuitée se retrouvait autour d'autant de personnes qui lui ressemblaient et c'était fort perturbant. De plus, elle ne voulait pas se battre. Si quelque chose menaçait la forêt et ses habitants, la rehla espérait qu'il y ait un autre moyen de l'arrêter que d'employer la violence. Pourtant, les armes étaient dégainées et les visages déterminés à employer le pire des moyens. Nuitée commençait à trembler, noyée dans une marée de rehlas sur le qui-vive. « Quel est ton nom ? » Lui glissa le certain Miracus. « Je... euh... Nuitée. Nièce de Farann. » Ce dernier lui répondit par un sourire un peu plus chaleureux et en l'espace d'un instant, la rehla fut rassurée. Hélas, ce sentiment agréable fut éphémère.

La réalité les rattrapèrent très vite. La bestiole, ou peu importe ce que c'était, approchait très vite. Alors que les groupes de défense s'étaient organisés et s'apprêtaient à se lancer sur la trajectoire de la menace, des rehlas surgirent des arbres accompagnés de vingtaines, voire plus, de Töh Taureaux : ils couraient aussi vite qu'ils pouvaient, certains roulaient même, pour fuir la chose. Ils ne s'arrêtèrent pas au campement mais le dépassèrent, ne semblant jamais fuir assez loin. Mais les rehlas qui les accompagnaient se stoppèrent et les laissèrent s'éloigner. Nuitée fut ébahie par la vue de toutes ces créatures dont elle avait entendu tellement parler. Ils étaient si adorables et étranges... elle comprenait toute l'attention qu'ils attiraient sur eux. Mais elle n'eût pas le loisir de les admirer plus longtemps car ils disparurent à travers les bois, en direction de la cité des astres.
« Qu'as-tu vu, Marine ? » demanda quelqu'un. Toute l'attention se porta sur elle, toutes les voix s'étaient tues et on n'entendait plus que la plainte des arbres dérangés par la créature. Rapidement, Miracus lui chuchota que la grande rehla était dotée d'une vision que l'on disait sans limites. « C'est un énorme félin. Il est féroce et dangereux. Il a six pattes, nous devrons les blesser en premier. Archers, visez ses yeux. Suivez-moi ! » Les instructions étaient données et les rehlas partirent à la poursuite de la créature. Nuitée fut à ce moment-là saisie d'une lâcheté qui la commanda de faire demi-tour et de fuir comme les Töh Taureaux. Alors qu'elle partait dans le sens inverse, Miracus l'empêcha de continuer et la tira par la main, la traînant presque sur le chemin. Elle n'avait plus le choix.

Nuitée s'enfonça dans la forêt avec les autres. À chaque pas qu'elle faisait, elle avait l'impression d'être sur le point de perdre ses forces, mais elle continuait. Personne ne faisait attention à elle à part Miracus. Quant à son oncle, il était passé devant, tout près de Marine. Nuitée ne comprenait pas sa détermination et encore moins pourquoi il l'avait jetée là-dedans, dans un milieu qu'elle ignorait totalement. Elle n'avait jamais blessé personne ni été en face d'un ennemi. Son rôle aurait normalement résidé auprès des autres gens apeurés, de ceux qui se cachent.

Ses pensées négatives qui drainaient sa motivation s'interrompirent quand le groupe entendit les pas précipités de l'animal au loin. Il se rapprochait très vite. Dès que le bruit parvint aux oreilles des rehlas, Marine leur cria de s'arrêter. Les archers se préparèrent automatiquement à tirer, avec une vitesse et une concentration impressionnante. Quant à Nuitée, elle se débattit avec ses flèches pour réussir à en agripper une avec sa main moite. Elle était même trop faible pour maintenir la flèche encochée.
 « Nous sommes là pour te protéger, Nuitée. Concentre-toi. » Le rehla bienveillant avait remarqué sa détresse et prit un peu de son temps pour la rassurer, sans toutefois quitter des yeux les broussailles d'où surgirait bientôt le félin. Un peu plus loin que le groupe de Nuitée, des rehlas s'étaient arrêtés et canalisaient leur magie. Et enfin, le dernier groupe était celui où se trouvait Farann : ils continuaient à avancer et Marine semblait plus concentrée que jamais. « Dix secondes ! » Cria-t-elle. Cette fois, tout le monde s'arrêta et suivit le regard de Marine. « Dès que tu auras encoché ta flèche, tiens-moi le bras. » Nuitée tremblait encore, ayant du mal à rester en place. Elle avait envie de courir très loin et chaque bruit que provoquait la créature augmentait sa panique. Mais elle restait en position et tentait de faire bonne figure, se répétant en boucle les paroles encourageantes du rehla qui l'avait rassurée. « D'accord. »

Et quelques secondes plus tard, ce qu'elle redoutait tant se produisit : la créature émergea des broussailles, en renversant des arbres sur son passage. Quand elle vit le groupe de rehlas qui lui faisait face, la créature feula en dévoilant des crocs acérés. Elle était plus qu'effrayante : elle ressemblait à un énorme chat mais elle n'avait rien de mignon, au contraire. Ses multiples pattes n'étaient pas naturelles et ses yeux ne montraient qu'une férocité bestiale. Ce regard perça l'esprit de Nuitée et elle perdit toute raison. Dès que les rehlas virent la créature, le premier groupe se précipita vers ses pattes pour les trancher avec leurs épées. Le second groupe se mobilisa pour paralyser la bête en réunissant leur magie, ce qui réussit relativement car elle fut ralentie pendant une seconde. Et enfin, les archers décochèrent leurs flèches droit vers le visage de la bête. Pour sa part, Nuitée lâcha sa flèche, mais elle ne savait même pas ce qu'elle avait visé. Quand la flèche quitta la corde de l'arc, elle alla  se planter tout droit dans le torse d'un mage. Ce dernier cria dès qu'il reçut le coup et Nuitée, choquée par son acte, tomba à la renverse. Dès lors, tout se passa très vite : chaque groupe se rassembla en courant loin de la créature qui avait retrouvé toutes ses capacités. « Maintenant ! »  Cette dernière s'était jetée avec une agilité impressionnante sur le groupe de mages, mais ils avaient un plan bien ficelé : chaque groupe avait désigné des personnes pour les téléporter à la Tour de Chimaria et dès que Miracus toucha les cheveux de Nuitée, elle y fut téléportée avec le reste du groupe. Marine avait donné le signal.

Le félin eut néanmoins le temps de croquer deux rehlas car dès qu'ils réapparurent dans la grande salle de la tour, ils avaient les jambes fortement amochées. Pour l'un des deux, sa jambe avait même presque quitté son corps, la trace des crocs du félin marquant sa blessure. Le sang coulait à flots. Mais les rehlas avaient tout prévu : des soigneurs avaient été préparés à leur retour et ils se précipitèrent vers les deux victimes. Quant à Nuitée, elle était en état de choc. Ses yeux étaient rivés vers le rehla qui agonisait, la flèche encore coincée dans son torse. La rehla ne savait pas où elle l'avait touché précisément, ni à quel point cela pourrait laisser des séquelles. Deux guérisseurs coururent vers lui et demandèrent de l'aide à la femme qui l'avait pris dans ses bras.
 « Vous ! Cassez le bout de la flèche et enlevez-la. Oui, d'un coup sec ! Allez ! » Horrifiée, Nuitée les regarda faire et écouta les cris de sa victime. Alors que les soigneurs firent cicatriser la plaie grâce à leur magie blanche, ce dernier s'évanouit. Était-ce à cause de la douleur ou de la perte de sang ? Elle ne pouvait même pas le deviner.

Le groupe ne comptait aucun mort, mais beaucoup de blessés : certains avaient été touchés par la chute des arbres, d'autres avaient pris des coups de griffe, mais leurs plaies restaient superficielles. Nuitée lâcha son arc, les mains encore tremblantes, et ses larmes coulèrent sans plus s'arrêter. Ses nerfs avaient définitivement fini par lâcher. Miracus ne lui portait plus aucune attention : il partait déjà avec la moitié de l'escouade pour participer à la suite des événements. Peut-être que les rehlas l'avaient ralentie, mais elle continuait son chemin à la recherche de chair fraîche et elle ne s'arrêterait pas jusqu'à Lua Eyael, cela semblait évident. Malgré cela, beaucoup de mystères entouraient cet événement et Nuitée n'était pas en état d'y réfléchir, encore choquée par ce qu'elle avait provoqué et par la violence à laquelle elle avait assisté. Même si la créature était armée de mauvaises intentions, voir le sang s'échapper de sa fourrure avait été terriblement douloureux pour elle. Voyant son désarroi, certains prirent le temps de lui taper l'épaule ou encore de lui glisser des mots d'encouragement. Mais ces tentatives lui semblaient vides de sens et n'amélioraient pas son état. Miracus décida alors de la rejoindre plutôt que de partir avec les autres. Il s'assit en face de Nuitée et lui tendit un mouchoir. Elle le prit machinalement s'essuya les yeux. Dès que les larmes touchèrent le tissu, elles furent entièrement absorbées. Ce mouchoir était ensorcelé. Bizarrement, tenir cette chose entre ses mains la calma un peu.


« Nuitée, ce n'était pas de ta faute, tu as fait de ton mieux. Il s'en remettra très vite, je t'assure. » Ces phrases eurent pour effet de la sortir de sa torpeur. Elle lui jeta un regard plein d'amertume. « Pourquoi m'as-tu emmenée ici ? Tu vois bien que je n'ai été qu'un poids pour vous ! Pourquoi m'as-tu infligée ça ? » La colère avait remplacé la culpabilité. Elle répéta ses reproches plusieurs fois et cela la soulageait. Farann la laissa parler sans répondre, son regard restant compatissant et compréhensif. Quand elle fut calmée, ce regard la rassura. Nuitée finit par prendre la main de Farann. Elle avait besoin d'un contact rassurant, de quelque chose pour l'accrocher à la réalité. « Tu comprendras pourquoi, Nuitée. Tu sais au fond de toi qui tu es vraiment et où est ta place. Ne renie pas ta nature. S'il te plaît. » Les phrases de son oncle ne semblèrent avoir aucun sens pour elle, mais elle les garda dans un coin de sa mémoire. Pour l'instant, elle se remettait à peine de son choc. « Qu'allez-vous faire pour repousser l'animal ? Est-ce vous l'avez beaucoup blessé tout à l'heure ? Je... je n'ai rien vu. »  « Je ne sais pas. Pour l'instant, tu resteras ici et je te tiendrai au courant de l'évolution de la situation. Nous avions vu l'attaque à l'avance, mais on ne sait pas totalement le comment du pourquoi... c'est en tous cas ce qu'on m'a dit. Mais ici, tu es en sécurité, Nuitée. Sois courageuse. »
Mots: ~2400

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Sam 14 Nov 2015, 10:17

Le danger ne cesse d'exister, toujours plus proche, toujours plus imprévisible. Ainsi, lorsque le Sin Luxinreïs en personne fait mander l'aide de son peuple, il est difficile de le lui refuser. Surtout quand on fais partie de ses êtres qui voient le fait de savoir sans agir être un fardeau. Mais quand le danger et si grand, il est bon de ne pas foncer tête baisser, mouton affolé prêt à mourir pour une cause qu'il croit juste. C'est ainsi que rapidement, de murmure en murmure, de Rehla en Rehla, un petit groupe ne tarde à se former. Chacun possède ses talents propres mais tous ont cette même volonté d'aller protégés les Töh Taureaux en danger et avec eux, la cité, prochaine victime sur la liste de la créature si rien n'est fait.

Un frisson me parcoure le dos, mais je tait mes émotions, inutiles que j'exprime ma peur. Nous sommes au moins une dizaine, trop peu quand on sait la taille de la bête. Mais pour autant, je suis d'avis que quelque chose doit être fait, je ne peut rester dans mon appartement, au chaud dans les quartier de la Sierra tout en sachant que cette chose nous menace. Je l'ai vu moi aussi, rêve flou qui m'a hanté toute la veille. J'ai vu une chose très grande et des torrents de sang, j'ai perçus des hurlements. Aujourd'hui, je sens encore l'odeur acre de la mort qui s'accroche, vicieuse. Je ne sais pourtant pas ce que notre croisade va donner mais j'ai décider d'en être. Lindsey m'a encouragée à la prudence alors que dans les yeux de Chewie, j'y ai lu toute l'innocence du monde. Lui ne sait pas ce qu'il peu arriver à ses airs. Je serre les poings, tremblante. Au loin, m'attends mon destin et à mesure que nous avançons, la peur me tenaille davantage encore.

- Ne perdons pas la foi ...

Ma voix n'est qu'un murmure, une souffle léger, presque indistinct. Je m'entends à peine moi-même mais le regard de certains de mes camarades a cette chaleur, cette confiance qui me redonne espoir que ce que nous allons faire n'est pas vain. Trois d'entre eux sont habiles avec les armes car, même s'ils se refusent habituellement à les utilisés, ils ont appris à les manier pour se défendre. Pour nous défendre. Garder le secret de notre existence a aussi le désavantage de devoir se préparer à ce qu'il soit dévoilés. C'est un risque que nous devons prendre en voyageant. C'est le fardeau des Rehlas et aussi, mon fardeau. Je ferme les yeux un faible instant, me demandant combien de fois déjà ai-je pu mettre à mal le secret de notre existence par mes actes, mes mots. Car ce que nous savons, nous ne pouvons l'exprimer sans risque. Au loin, une nuée d'oiseaux deviens visible, et avec elle, se rapproche le danger terrible qui nous menace.

Je fixe le ciel un bref instant avant qu'un Töh Taureau affolé ne surgisse sur ma gauche, poussant une plainte déchirante. Le groupe entier s'écarte sur son passage avant qu'on ne voit un arbre tomber vers nous. Par chance, tout le monde a le temps de s'écarter. Mais la créature qui apparaît alors nous glace le sang et me rappel à mes visions de torrent de sang. Je me sens devenir pâle en découvrant la taille imposante de la créature, ses six pattes puissantes et pis que tout, il a quelque chose dans la gueule. Fort heureusement, il s'avère que c'est un gros tas de mousse qui devait servir de nid au malheureux qui a surgit en premier. Des bras puissant me plaque soudain au sol alors que le Rehla auquel ils appartiennent me souffle quelques mots dans l'oreille.

- Tiens toi en retrait et utilise ta magie pour crée des boucliers. Si tu peux, on va faire comme on a dit et utiliser le spleen sur cette chose.

Je ferme les yeux un bref instant avant de soupirer un "d'accord" qui trahis mes inquiétudes. Je me redresse fébrilement, reculant tout en observant les autres qui se mettent en place pour encercler l'animal étrange. Me viens alors une idée puisque cette étrange chose ressemble un peu à un félin. Je sais communiquer avec les animaux, bon, je sais avoir encore des lacunes mais j'ai commencer avec un félin, Clair-de-Lune pour être précise. J'essaye alors d'attirer l'attention de l'animal en poussant une sorte d'imitation des plaintes d'un jeune félins. Malheureusement pour moi, non seulement cette bête pose ses yeux globuleux sur mon, mais son cris n'a rien de compréhensible ou presque. C'est sa rage que je comprends. Sa patte se dresse sous mes yeux et je vois un instant l'action se dérouler comme au ralentis, fort heureusement, j'ai la présence d'esprit de lever un bouclier. Il vole en éclat sous la puissance de cet animal et le souffle d'air me projette en arrière. Mon dos percute un tronc d'arbre et je pousse un gémissement bien faible. Mais cette diversion permet à mes camarades d'agir. Une lance vole et vint se ficher dans l'arrière train de la bête qui hurle de douleur, se retournant avec une vivacité qui surprends tout le monde. Fort heureusement, la magie de tout les autres membres du groupe se fait sentir. L'air semble vibrer, comme sous l'effet d'une intense chaleur. Un instant, le spleen semble faire effet sur la dangereuse créature dont le regard change, passant de la furie totale à un regard perdu.

- Attention !

Mon cri raisonne bien faiblement à mes oreilles, mais la bête a d'or et déjà repris le dessus sur elle-même, réduisant à néant notre tentative de la déprimer assez pour simplement la mettre en déroute. Sa gueule fond sur un de mes camarades et seul son hurlement raisonne plus fort que le bruit déchirant d'un corps dont les os se brisent. Un flot de sang est la seule chose que j'aperçoit alors que, horrifié, tout le monde cherche à dompter son instinct pour agir. Deux d'entres nous lance un assaut magique, des flammes apparaissent et des éclairs. La magie frappe la bête en pleine tête et je me décide à bouger à cet instant. Je me redresse en grimaçant, avant de foncer vers le malheureux qui est surement mort. L'image d'un torrent de sang me brouille la vue, rappel d'un mauvais présage. Mais je refuse de laisser ce destin là arriver et je ne suis pas la seule. Un grognement familier m'oblige a me détourner de ma trajectoire. Chewie apparaît alors, minuscule Töh Taureau qui a toutes les chances de se faire tuer. Son arriver me tétanise, je refuse de le voir se faire tuer. Mais je réalise aussi qu'il a du me suivre et que s'il est là, c'est pour me protéger. Alors que notre but est justement de sauver ses pairs. Il a au moins l'avantage d'attirer sur lui la folie de la créature, permettant aux autres d'attaquer de plus belle. Même si leurs attaques ne laisse que de petites plaies non grave sur le corps de la chose.

Un gémissement de douleur me ramène à ce que j'allais faire. Celui qui a été attraper par la créature gît au sol, un bras en moins. Je regarde horrifiée le moignon à son épaule, lambeau de chair déchirer dont le sang gicle à chaque battement. Dans mon dos, la furie du combat raisonne et la bête hurle de plus belle, sans doute atteint par un nouveau sort ou l'attaque d'une arme. Je m'interdit de me retourner, effrayer à l'idée de voir mon compagnon animal se battre. Au lieu de ça, je tombe à genoux dans la flaque de sang à côté du Rehla, posant mes mains sur ce qu'il reste de son bras. Il gémit à mon contact mais je ne m'en préoccupe guère. Ma magie enfle en moi, mue par ma volonté de sauver une vie, de protéger le destin de ce Rehla. Il est de ma race, il est un de mes frères en ce sens. La colère qui afflue dans mon cœur face au danger que représente la créature me suffit à puiser au plus profond de moi. La magie blanche qui émane de mes paumes referme les chairs pour ne laisser qu'un moignon parfaitement cicatriser. Je ne sais pas combien de temps ça m'a pris mais quand je regarde autour de nous, je comprends que la bête a fuis. Le Rehla qui m'a plaquer au sol au début de cette malheureuse rencontre s'approche, un regard sombre trahissant ses pensées surement lugubre.

- La chose a fuis vers les montagnes blanches. C'est une bonne chose que nous ayons réussi à la repousser. Malheureusement, il semblerait qu'elle est tué quelque Töh Taureaux. En tout cas, en la suivant nous avons trouvé deux nids sanglant ... En revanche Elune, ton compagnon a fait preuve d'un courage assez impressionnant, il était dans une sorte de transe étrange et ses griffes ont blesser les coussinets de la bêtes à plusieurs reprises. Son intervention nous as en tout cas permis de prendre le dessus. Je crains pourtant qu'on est de nouveaux à faire à elle dans les jours à venirs. Le Sin Luxinreïs devra en être prévenue ...

Je pose un regard fatiguée sur le Rehla. J'ai puiser si profondément dans ma magie que je me retrouve trop fatiguée pour répondre, à la limite de l'inconscience. J'ai pourtant sauver une vie et alors que notre petits groupe se réuni, je devine peu à peu que la même crainte nous habite. Ne pas en avoir fait assez pour éliminer définitivement la menace. Les autres ont pourtant réussi à la repousser. Et Chewie apparaît sous mon nez, le poil poisseux de sang mais visiblement, blesser que superficiellement. Qui plus est, le sang n'est pas entièrement le sien. Il penche la tête de côté devant moi avant de pousser de petites plaintes inquiète. Je souri bien faiblement, essayant de le rassurer. Je vais bien, en dehors du fait que mon dos doit présenter un hématome impressionnant. La douleur commence d'ailleurs à se faire sentir. Et ce qui m'entoure ressemble bientôt à un songe dont je serai simple spectatrice. Nous avons tous besoin de repos et un petit camp temporaire c'est monter. Je suis trop las pour prendre part aux discussions. Je dois d'ailleurs avoir pâle figure car si les autres discutent, de temps à autres, on me demande si ça va. A chaque fois, j'hoche faiblement la tête, observant le seul d'entre nous encore inconscient et qui, dans cette lutte, a perdu un bras. Le reste ne tarde pas a quitter mon esprit. Je me souviens juste que nous sommes rentrer à Lua Eyael. Certains sont partis faire un rapport alors que nous nous sommes tous séparer pour rentrer nous reposer chez nous. Mais dès lors que je ferme les yeux, je revois la créature et autour d'elle, des torrents de sang. J'en suis presque certaines, tout ça n'est que le début.
1 917 mots

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Ven 20 Nov 2015, 22:24


Le retour sur le Continent Mystérieux avait été plus mouvementé que prévu, mais ils étaient enfin revenus sur  la terre de leurs origines. Après avoir passé quelques jours à Lua Eyael, Callidora avait déposé une demande pour acquérir une demeure dans la somptueuse ville et émis ensuite le désir de retourner dans la maison de son enfance pour lui faire ses adieux. Les années avaient passé et les dernières semaines lui avaient appris à quel point il était nécessaire qu'elle s'affranchisse de son passé, un passé certes sanglant mais qui ne reviendrait plus. Il ne tenait qu'à elle de se créer l'avenir qu'elle désirait, encore aurait-il fallu qu'elle sache vraiment quels étaient ses désirs. En attendant de démêler les élans contradictoires qui effleuraient son esprit, elle avait décidé d'établir des priorités. Syveth et elle avaient donc tranquillement repris leur chemin, s'attardant toute la matinée dans les rues lumineuses qui suscitaient une attraction irrésistible pour quiconque prenait le temps d'y flâner. La brune esquissa un sourire en songeant que désormais, elle pourrait s'y réfugier dès qu'elle le souhaiterait. Cet endroit était aujourd'hui le lieu de ses rêves, celui où elle pouvait revenir avec allégresse à chaque fois qu'elle était lassée de voyager sans cesse. Et cette sensation tout à fait nouvelle faisait chanter son coeur.

L'arrivée aux portes de la cité ne se déroula cependant pas comme ils l'avaient prévu. Un groupe d'une dizaine de soldats défenseurs s'apprêtait visiblement à partir au combat, situation que la brune ne comprenait pas. Sa curiosité piquée à vif, elle s'approcha sans écouter les recommandations de son compagnon et se dirigea vers celui qui commandait visiblement la troupe. « Que se passe-t-il ? » S'embarrasser de politesses était parfaitement inutile, et elle savait que l'officier ne s'en formaliserait pas. Il ne lui répondit pas immédiatement, termina de donner ses ordres et attendit que les soldats s'en aillent avant de se retourner vers elle. « Une terrible créature se dirigeait vers les Tanières. Nos confrères ont réussi à l'arrêter avant qu'elle s'en prenne aux Töh Taureaux, mas il y a eu de nombreux blessés. Nous devons à tout prix la chasser de nos terres. » Sans une hésitation, Callidora fit glisser sa dague au creux de sa main, la laissant suffisamment en évidence. Si quelque chose attaquait les magnifiques animaux, elle n'envisageait pas une seule seconde de ne pas combattre pour les défendre. « Puis-je me joindre à vous ? » Son congénère la détailla de bas en haut et fit de même avec Syveth. « Je suppose que vous ferez l'affaire. » Saisissant leurs mains, il ferma les yeux. Une impressionnante aura de magie se dégageait de lui. Un instant plus tard, ils avaient disparu.

Une vision monstrueuse les accueillit. À la lisière des Forêts Bleues se trouvait la créature. Une sorte de chat géant de plusieurs mètres de haut et de large muni de six pattes. Callidora pencha la tête sur le côté pour tenter de repérer ses points faibles. Elle ne voyait rien d'autre qu'une immense boule de poil enragée. De larges tâches de sang maculaient son pelage beige et elle semblait présenter quelques blessures sans réelle gravité. Un feulement strident résonna dans les airs tandis qu'il avançait vers eux. Visiblement, il ne les avait pas encore vus. La Rehla jeta un œil au commandement. Il était urgent d'établir une stratégie pour s'en débarrasser avant qu'il ne fasse des dégâts irrémédiables. « Pourriez-vous distraire cette chose pendant que je vais chercher des renforts ? Nous devons la chasser définitivement. » Sans prononcer le moindre mot, elle acquiesça, concentrée sur sa cible. Syveth et elle ne pourraient en venir à bout. En revanche, ils devraient être en mesure de la retenir suffisamment longtemps pour que d'autres viennent les rejoindre. « Ne vous en faites pas. Revenez dès que vous pourrez. » Ne prêtant pas la moindre attention à ce qui advenait du soldat, la brune regardait le monstre approcher, un sourire amusé aux lèvres. Peut-être trouverait-elle même le moyen de prendre du plaisir dans sa mission, pour autant qu'on puisse parler de plaisir en détournant l'attention d'un gros chat. Un frisson agita l'air lorsque l'officier disparut. Au même moment, la créature arrivait à leur hauteur et fixa de ses yeux aliénés la Rehla. Une étincelle de rage s'y alluma alors qu'elle se précipitait vers elle, ses griffes acérées luisant au soleil.

Malheureusement pour l'animal, la brune attendait l'assaut de pied ferme. Dès qu'elle vit son adversaire se rapprocher, elle se rendit invisible et plongea sur le côté pour éviter l'attaque. Désorienté, il s'arrêta brusquement, dardant son regard de prédateur sur ce qui l'entourait. Un nouveau feulement s'éleva lorsqu'il repéra une nouvelle proie. Nul besoin pour Callidora de discuter avec son compagnon pour lui exposer ce qu'elle comptait faire. Intuitivement, il comprenait sa stratégie, peut-être à force de s'être battu à ses côtés. La jeune femme, toujours dérobée à la vue de tous, invoqua son fouet et se plaça près des pattes du chat. Sans se départir de la prudence, elle se mit à le titiller gentiment. Les lanières de cuir s'enfouissaient dans les poils, glissaient entre les énormes pattes et s'abattait de temps à autre sur son museau. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, aucune colère ne déformait les traits du chat qui ne songeait plus pour l'instant au carnage qu'il devait accomplir. Ce duel amusait follement la Rehla qui commençait à éprouver de l'affection pour son partenaire. Malgré son aspect monstrueux, il restait un félin, et les félins adoraient jouer. Perdre quelques minutes ne représentait rien pour l'étrange créature qui possédait une certaine beauté. La férocité à l'état pur, domptée par le jeu.

L'idée de faire de l'animal un allié traversa l'esprit de la brune, offrant une seconde d'inattention. Inattention dont le prédateur profita instantanément. D'un coup de patte bien placé, il attrapa l'arme entre ses griffes, et sa propriétaire avec. Accrochée à son fouet, Callidora réapparut en espérant que la surprise le ferait réagir lentement. Il n'en fut rien. Avec horreur, elle vit les mâchoires gigantesques s'ouvrir devant elle. Relâcher le fouet pour s'écraser au sol représentait son unique chance de survie, mais l'image du gosier de la bête la paralysait. C'est alors qu'elle vit une hache démesurée surgir de nulle part, tranchant net le membre qui la retenait. Au lieu de tomber comme elle s'y attendait, elle se retrouva prisonnière des bras de Syveth qui fila à toute vitesse vers l'orée des Forêts Bleues. Le coeur battant à tout rompre, la Rehla eut juste le temps de voir de nouveaux venus se lancer à l'assaut du monstre. Son travail était terminé. Un sourire de satisfaction fleurit sur ses lèvres alors qu'elle se laissait imprégner par la pensée de sa réussite.  Ne restait plus qu'à espérer que les autres parviendraient à maîtriser la créature définitivement.

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Lun 07 Déc 2015, 17:58


« Je suppose que vous êtes particulièrement fier de vous. » - « Qui est là ? Où êtes-vous ? Montrez-vous, lâche ! » - « Dit l’homme qui envoie sa bête, maltraitée des années durant, accomplir les basses besognes à sa place. » - « Montrez-vous ! » hurlait-il, son esprit proche de la folie à force d’entendre cette voix fantomatique sans voir personne. Tapi dans l’ombre et perché sur les branches d’un vieil arbre, je contemplai le vieil homme qui se fatiguait à tourner sur lui-même, à ma recherche. Il ne me trouvait pas. A vrai dire, il ne le pourrait pas sans mon consentement car, en plus de me dissimuler dans la pénombre et les hauteurs, j’usai de mes dons pour passer davantage inaperçu, par précaution. J’étais face à une personne terriblement instable, un aléa, qui braverait la Véritable Ligne du Temps pour embrasser l’une de ses nombreuses possibilités que je voyais, sans rechigner, s’il avait l’occasion d’anéantir ne serait-ce qu’un seul des membres de ma race. Ames égarées dans les malices de la Forêt Bleue, la prudence me paraissait de rigueur. Je ne tenais pas à causer l’une des morts de la Prophétesse. « Monstre ! » criait-il. « Diable ! » Il s’époumonait. Malgré son âge considérable, il avait assez d’énergie pour sa haine et sa rage. « Je sais ce que vous êtes et je vous détruirai ! Jusqu’au dernier. » - « Non. » Alors qu’il gesticulait dans tous les sens, il s’arrêta soudainement, laissant ses bras retomber lentement. Il méditait ma réponse et je suivais tranquillement le fil de ses pensées. « Elles sont parties. C’est de votre faute, à vous ainsi qu’à tous les démons de votre espèce. » - « Elles sont mortes parce que des brigands s’en sont pris à votre village. » - « L’homme … L’homme aurait pu empêcher ça ! » - « Non. » - « Bien sûr que si ! » Les trémolos de sa voix aurait presque pu m’arracher un soupir de compassion. Seulement, je ne parvenais pas à éprouver assez de sympathie pour cet individu qui aurait mis ma Cité à feu et à sang s’il avait pu. « Dans votre peine, vous cherchez un coupable, un responsable. Par facilité, vous vous êtes jeté sur ceux qui prédisent, plutôt que sur ceux qui manient l’épée pour tuer. Le lâche, c’est vous. » Le silence s’installa pour de longues secondes. Je me mis encore à souffler, pour avoir vu la suite avant qu’elle n’arrive. Dommage. Le vieillard avait une bonne mémoire. « Vous … Votre voix m’est familière. » - « Oui. C’est moi qui suis venu vous avoir après l’assassinat de votre famille. J’ai été bête et stupide, j’ai cru vous rendre service. J’ai tenté de vous soulager de vos maux. J’avais pitié pour le jeune homme qui me faisait face, qui avait subi le même drame que moi. » Il ne répondit pas immédiatement. « Sortez de votre cachette, monstre. » Après un instant d’hésitation, je sautais de mon perchoir et fis quelques pas. Il me dévisagea, les traits peints de rancœur. « Vous n’avez pas beaucoup changé. » Je devais avoir les yeux cernés et l’air fatigué, mais à ceci près, en plus d’un siècle, je n’avais pas l’air d’avoir pris plus de dix ans. « Le temps n’a pas été aussi clément avec moi. » constata-t-il avec ironie, comme s’il s’agissait d’une autre de mes trahisons personnelles. « Vous êtes un monstre. » articula-t-il lentement. « Vous n’avez que ce mot là à la bouche. La vérité est que vous ne comprenez pas et que vous avez peur de ce que vous ne pouvez saisir. La vérité est que vous culpabiliser depuis la mort de votre femme et de votre fille parce que vous auriez aimé être là, même pour mourir auprès d’elle. La vérité est que vous êtes un vieillard stupide, borné et aigri qui se complait dans ses malheurs et ne vit que pour prendre des vies innocentes, comme les brigands qui vont ont privé de votre bonheur. » - « Vie innocente ? » hoqueta-t-il. « Vous vous considérez comme innocent ? » D’un calme froid et impassible, je me mis à réciter des noms. Il m’observa, interdit et troublé. Plus la liste avançait, plus il comprenait. « Arrêtez. » Je continuais. Je devais en être à une vingtaine de noms. « Arrêtez ! » Il n’arrivait même pas à briser ma cadence. « Stop ! » Je ne l’écoutais toujours pas, bien décidé à aller jusqu’à la fin de cette liste qui tournait dans mon esprit. Après avoir prononcé le dernier nom, je laissais un temps de pause, avant d’ajouter : « Ces gens ne vous avaient rien fait. Ils avaient juste un don qui vous déplaisait. Vous êtes un meurtrier.» - « Et vous, vous êtes … » beuglait-il. Je le coupais. « Un Rehla. » Cela le surprit. « Un quoi ? » - « C’est le nom de mon peuple. » - « Je n’en ai jamais entendu parler. » - « Nous sommes une race secrète et perdue, sans lien avec les autres. Observateurs de ce monde qui ne peuvent intervenir, sous peine de mourir. » - « Quoi ? » Je piétinais ses croyances et les belles horreurs qu’il avait créé pour nous haïr. Pour me haïr. J’étais sot, dans ma jeunesse. « Vous avez très bien compris. » - « Vous auriez pu empêcher ce massacre tout de même ! » bredouilla-t-il. « Vous seriez mort, et alors ? Une vie contre celle de tout un village ! » - « Donc, mon peuple n’est composé que déchet que l’on peut laisser mourir pour les autres ? A partir de combien de vie en jeu devons-nous nous suicider ? Donnez-moi votre échelle, elle m’intéresse. Dois-je me sacrifier pour un enfant ? Il est seul après tout mais il est si petit ! Une Cité entière vaut plus le coup ! Tiens d’ailleurs, il y a eu d’autres drames, ce jour-là. Qui devais-je prévenir ? » Je devenais acerbe. Je préférai me taire, avant de lâcher, de mauvaise grâce : « De toute manière, tout cela est vain. » Sans scrupule, je lui tournais les talons. « Attendez ! » Je lisais dans son esprit qu’il n’avait pas abandonné l’idée de m’écorcher vif. « Pourquoi m’avoir dit tout ça ? Si vous faites vraiment parti d’un peuple secret … » - « Je vous l’ai dit : tout cela est vain. Je ne pouvais rien faire pour votre village, comme je n’ai rien pu faire pour le mien. Aujourd’hui encore, je ne peux rien contre votre destin. Ne croyez pas que c’est facile à vivre. Nous faisons simplement parti de deux mondes différents et je n’ai pas la chance de pouvoir en faire partie comme vous. Comme vous le faisiez. » - « Je ne comprends rien ! » - « Cela a été le grand problème de votre existence. »

Sur ces mots, je m’éclipsai et l’abandonnai au beau milieu des bois lumineux de la Forêt Bleu. J’étais attendu dans l’un des salons du Palais de Desidera. Je savais que la bête avait été chassé de nos terres et qu’elle s’en retournait vers les Montagnes Blanches, des chasseurs à ses trousses. J’avais aussi vu qu’elle dévorerait le responsable de tous ses malheurs sur sa route, avant de filer dans les pics, où elle, elle vivrait.

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